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Full text of "Annales des maladies de l'oreille, du larynx du nez et du pharynx"

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Annales  des  maladies  de 
Foreille,  du  larynx  du  nez  et ,,, 


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ANNALE  S 


DIS  MALADIB8 


DE  L'OREILLE,  DU  LARYNX 

DO  NEZ  El  DO  PIARTNX 


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Googk- 


■  '^      H     IW 


SAINT-AftlAND    (cHER).    IMPRIMERIE   BUSSIÈRE 


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DES   MAT.AnTBS 


DE  L'OREILLE,  DU  LARYNX 

DU  NEZ  ET  DU  PHARYNX 


Directeurs  . 


M.  LERMOYEZ 

MédMÎn  dM  bôpiUax  d*  Pari* 

dMf  da  Mrriee   d'oto-rhino-laryngologi* 

de 

rbôfiUl  Saint-Aotmne 


P.  8EBILEAU 


Frole«««nr  «grégd  à  la  Facallé  de    Médecine 

Cbirargien  dee  hApiUox  de  Paria 

Chef  da  eerriee  d'oto-rhino-Iarjngolegie 

de  rbùpiUi  Lariboifièie 


E.  LOMBARD 

Oto-rhino-laiTVgologiete  de*  H6piUas  de  Parie 

Secrétaires  de  la  rédcuition  : 
H.  BOURGEOIS  ,  H.  CABOCHE 


Olo-rbiiKHlarTDgoIogiete  des  HôpiUu  de  Paris 


Aneien  ialeme  dea  hôpiUiyt  de  Paria 

Aneiea   asaiaUnl  da   aervleft   d'oto-rUno- 

laryngologie  de  Tbôpital  Lariboiaièrc 


Ui  ANNALES  DES  MALADIES  DE  L'OREILLE  ET  DU 
LARYNX  paraisient  tous  les  mois  et  forment  chaque  année 
un  Tolame  in-8*. 

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tlons  «•■tlnées  à  1»  Rédadlon  dolTant  étv  adressées  à 
M.  le  Dr  s.  LOMBARD,  49,  rue  de  Rome,  VIII%  ParU. 

Tout  ee  qui  oonoerne  Pedministratlon  doit  être  adressé  à 
MM.  MASSOlf  et  C^  120,  boulOTard  Saint-Germain,  Paris 


TOME  XXZII  —  1006 

DBUXliMS  PAETIB 


PARIS 


MASSON  &  C",  ÉDITEURS 

LIBRAïaSS     DS     l'aCADÉMII     DB     MÉDkUlM' 
120,    BOULKVAaO  SAIMT-OKRMAIN,  YI. 

1906 


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Tome  XXXII.  —  11»  7.  —  Juillet  1906. 


ANNALES 


DES   MALADIES    DE 


L'OREILLE,  DU  LARYNX 

DU  NEZ  ET  DU  PHARYNX 


MÉMOIRES  ORIGINAUX 


GOMME  DE  LA  BIFURCATION  DES  BRONCHES 

CONSIDÉRATIONS  SUR  LA  VALEUR  DLIGNOSTIQUE 

DE  LA  TOUX  DE  COMPRESSION  DANS  LES  TUMEURS 

D\]  MÉDIASTIN 

Par  J.  GABEL,  médecin  de  rHôtel-Diea  de  Lyon. 

L'observation  que  je  rapporte  ici  est  un  cas  assez  rare  de 
lésion  syphilitique  de  la  bifurcation  des  bronches.  Elle  est  re- 
marquable par  la  manière  dont  j*ai  été  mis  sur  la  voie  du  dia- 
gnostic, comme  on  peut  en  juger  d*après  Thistoire  suivante  : 

Le  16  février  dernier,  je  reçois  à  ma  consultation  une  jeune 
femme  de  30  ans  environ,  habitant  une  petite  commune  du  dé- 
partement de  l'Ain.  Elle  m'est  recommandée  par  mon  excellent 
confrère,  le  D*"  Perrln  de  Saint-Claude,  qu'elle  avait  consulté  ré- 
cemment. 

Cette  malade  ne  me  donne  que  des  renseifiînements  très  vagues 
sur  son  élat.  Elle  me  dit  qu'elle  a  de  la  pharyngite  et  qu'elle 
tousse  depuis  quelque  temps. 

En  présence  de  données  aussi  peu  précises,  je  fais  an  examen 

ANNALBS  DBS  MALADMS  DB  l'oBBILLB   BT  DU   LABYNX.  i 

2!^^l?i4  Digitizedby  Google    _ 


2 


J.    6AREL 


méthodique  du  nez  et  de  la  gorge.  Suivant  mon  habitude,  je 
commence  par  la  rhinoscopie  postérieure.  Quel  n*est  pas  mon 
élonnement,  quand  je  trouve  sur  le  bord  supérieur  du  pavillon 
lubaire  gauche  une  ulcération  anfraclueuse,  elliptique  et  taillée 
à  révidoir.  Je  n*hésite  pas  une  seconde,  j*en  fais  une  lésion  syphi- 
litique tertiaire.  Je  dois  dire  en  passant  que  la  malade  n'a  pas 
éprouvé  le  moindre  symptôme  du  côté  de  l'oreille.  Cette  décou- 
verte imprévue  devient  pour  moi  le  fil  conducteur  qui  va  me  per- 
mettre d'établir  un  diagnostic  complet  d'un  intérêt  exceptionnel. 

La  voix  n*est  pas  altérée  et  l'examen  du  larynx  me  montre  des 
cordes  vocales  superbes  absolument  normales  au  point  de  vue 
de  l'aspect  et  de  la  fonction.  Rien  dans  le  nez,  ni  du  côté  du 
pharynx. 

L'examen  de  la  gorge  terminé,  je  veux  passer  à  l'auscultation 
des  poumons.  La  malade  s'est  à  peine  levée  qu'elle  prend  une 
quinte  de  toux  violente,  spasmodique,  à  timbre  caverneux,  ana- 
logue à  la  toux  de  chien.  Cette  toux  réalise  le  type  le  plus  caracté 
risé  de  ce  que  j'ai  décrit,  il  y  a  quatre  ans,  sous  le  nom  de  toux 
de  compression.  —  Comme  cette  toux  est  pour  moi  le  signe  certain 
d'une  compressioff  ou  d'une  sténose  de  la  trachée  ou  des  bronches, 
je  m'empresse  d'examiner  à  nouveau  le  larynx  ou  plutôt  la  trachée 
par  la  méthode  de  Killian,  la  malade  étant  debout,  la  tôte  penchée 
en  avant.  Ce  procédé,  on  le  sait,  nous  permet  d'inspecter  la  trachée 
dans  toute  sa  longueur.  Je  vois  alors  que  la  trachée  est  libre,  mais 
dans  le  fond,  au  niveau  de  la  bifurcation,  au  lieu  de  voiries  deux 
orifices  bronchiques  et  l'éperon  qui  les  sépare,  j'aperçois  un  gon- 
flement ou  mieux  une  saillie  lisse  et  rouge  qui  gène  la  libre  intro- 
duction de  l'air  dans  les  bronches.  La  bronche  droite  est  plus  spé- 
cialement masquée  en  grande  partie  par  cette  tuméfaction. 

L'idée  de  lésion  syphilitique  prend  de  plus  en  plus  corps  dans 
mon  esprit.  Je  n'ai  plus  d'autre  désir  que  de  vérifier  par  les  ana- 
neslhiques  si  mon  diagnostic  est  juste  afin  d'instituer  aussitôt 
un  traitement  curatif  rapide. 

La  toux  si  curieuse  de  compression  est  de  date  récente  chez  ma 
malade,  elle  l'a  pour  la  première  fois  de  sa  vie.  Cette  toux  a  même 
beaucoup  augmenté  depuis  quinze  jours,  et  elle  s'accompagne 
d'un  point  douloureux  à  la  base  du  poumon  droit.  La  malade  est 
très  oppressée  au  moindre  effort  et  rejette  après  la  toux  quelques 
mucosités. 

A  l'examen  des  poumons,  pas  de  matité,  à  peine  une  légère 
douleur  à  la  percussion  au  niveau  de  la  bronche  droite.  A  l'aus- 
cultation, quelques  sibilances  à  droite,  mais   seulement  dans  les 

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GOMME  DE  LA   BIFURCATION   DES   BHOKCHES  .1 

fortes  inspirations.  A  la  radioscopie,  je  ne  trouve  aucune  ombre 
anormale. 

Je  n'ai  plus  dès  lors  qu*à  diriger  mon  interrogatoire  en  vue 
d'obfenfr  des  renseignements  sur  les  antécédents.  Le  mari,  pris  à 
par(,  me  déclare  qu'il  n'a  jamais  eu  la  syphilis,  mais  il  ajoute 
qu'il  est  le  second  mari  de  la  malade.  Sa  femme  avait  toujours  eu 
une  bonne  santé  dans  sa  jeunesse  ;  à  2*2  ans,  elle  épousa  en  pre- 
mière noce  un  homme  qui  avait  12  ans  de  plus  qu'elle.  An  bout  de 
dix-huit  mois  de  mariage,  cet  homme  fut  atteint  de  paralysie  gé- 
nérale, àToccasion  de  la  mort  de  sa  mère.  Il  mourut  après  un  in- 
ternement de  vingt-six  mois  dans  un  asile. 

L-x  malade  se  souvient  que,  deux  ou  trois  mois  après  son  premier 
mariage,  elle  eut  pendant  un  mois  des  boutons  aux  grandes  lèvres. 
Pendant  son  veuvage  elle  se  plaignit  de  migraines  intenses  jour  et 
nuit,  tille  eut  encore  des  boutons  sur  les  membres  inférieurs  et 
8ur  le  cuir  chevelu.  Le  D'  Perrin,  consulté  à  cette  époque,  songea 
à  des  lésions  syphilitiques.  Elle  se  remaria  à  28  ans  et  eut  un  en- 
fant bien  portant,  sans  fausse  couche  antérieure. 

En  présence  de  ces  renseignements  et  des  symptômes  constatés 
à  rtieurc  actuelle,  je  prescris  un  traitement  spécifique.  Comme  la 
respiration  est  passablement  gênée,  je  n'ose  débuter,  suivant  mon 
habitude,  par  l'iodure  de  potassium.  Je  conseille  au  D*"  Perrin 
de  lui  faire  chaque  jour,  pendant  dix  jours,  une  injection  d'Enésol. 
Les  injections  sont  pratiquées  du  10  au  28  février. 

Je  revois  la  malade  le  2  mars.  A  partir  de  la  sixième  injection 
les  nuits  n'ont  plus  été  troublées  par  la  toux.  L'appétit  qui  avait 
disparu  s'est  assez  rapidement  rétabli.  La  respiration  est  meilleure. 
Les  quintes  de  toux  qui  éclataient  deux  ou  trois  fois  par  nuit  et 
étaient  suivies  de  vomissements,  ont  pour  ainsi  dire  cessé  dès  la 
deuxième  piqûre.  L*oppression  n'a  bien  cédé  que  vers  la  deuxième 
injection.  Ainsi»  le  28  février,  elle  a  fait,  à  son  grand  étonnement, 
une  course  urgente  et  pressée  sans  oppression  et  sans  quinte  de 
toux.  £lle  monte  maintenant  les  étages  sans  fatigue. 

A  l'examen,  je  constate  que  rulcéralion  de  la  trompe  gauche  est 
moins  large  et  moins  profonde.  Il  existe,  entre  la  trompe  et  la 
paroi  postérieure  du  pharynx,  une  petite  synéchie  qui  était  mas- 
quée par  le  gonflement  lors  du  premier  examen.  Du  côté  de  la 
bifurcation,  la  tuméfaction  vue  primitivement  est  moins  pro- 
noncée, bien  qu  il  soit  difficile  encore  de  bien  voir  rorifice  de  la 
bronche  droite.  La  toux  de  compression  est  moins  spasmodique, 
moins  suffocante,  elle  est  néanmoins  assez  belle  pour  que  je  puisse 
l'enregistrer  avec  succès  sur  le  phonographe.    A  l'auscultation,  je 


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4  J.    GAREL 

perçois  quelques  raies  sonores  à  droite  dans  les  grandes  inspira- 
lions.  La  respiration  esl  d'ailleurs  un  peu  rude  de  ce  côlé  dans 
loule  la  hauteur. 

Maintenant  que  le  premier  danger  a  disparu,  je  conseille  de 
prendre  chaque  jour  une  dose  de  4  grammes  d'iodure  de  potassium 
et  de  2  centigrammes  d*exlrait  de  belladone.  La  malade  commence 
ce  nouveau  traitement  le  10  mars,  elle  n*avail  pris  aucun  remède 
depuis  la  série  des  injections  mercurielles. 

Je  revois  la  malade  le  26  mars.  L'iodure  a  été  fort  bien  toléré, 
et  dès  le  troisième  jour  la  douleur  Ihoracique  droite  disparaissait 
commepar  enchantement.  Depuis  une  dizaine  de  jours,  il  n'y  a 
plus  la  moindre  oppression.  L'état  général  est  excellent.  La  toux 
conserve  encore  un  peu  les  caractères  de  la  toux  de  compression, 
mais  ce  timbre  spécial  ne  s'entend  plus  invariablement  dans  toutes 
les  quintes.  L'ulcération  du  pavillon  lubaire  est  cicatrisée,  il  ne 
reste  plus  qu'une  petite  bride  cicatricielle.  Du  côté  de  la  trachée 
la  proéminence  de  la  bifurcation  me  paraît  bien  diminuée,  ce 
qui  d'ailleurs  s'accorde  avec  la  disparition  notable  des  symp- 
tômes. Aux  poumons,  moins  de  rudesse  à  droite.  Il  n'y  a  plus  de 
quintes  violentes  et  plus  de  vomissements.  Je  conseille  de  conti- 
nuer quelques  temps  encore  l'iodure  à  la  même  dose.  La  malade 
me  déclare  spontanément  que  l'iodure  a  causé  un  changement 
plus  rapide  et  une  amélioration  plus  importante  que  les  injections 
mercurielles. 

Dans  une  letCre  datée  du  26  avril,  la  malade  m'annonce  qu'elle 
va  toujours  bien.  La  toux,  dit-elle,  esl  moins  hurlante  et  diminue 
progressivement.  Les  nuits  sont  très  calmes.  Elle  demande  si  el!e 
peut  diminuer  la  dose  d'iodure  de  potassium. 

Le  grand  intérêt  de  cette  observation  réside  dans  la  façon 

dont  le  diagnostic  a  été  posé.  C'est,  en  effet,  par  une  trouvaille 

dès  le  début  de  mon  examen,  que  j'ai  pu  acquérir  une  notion 

étiologique  certaine.  La  constatation  de  la  gomme  ulcérée  du 

pavillon  tubaire,  gomme  qui  ne  donnait  lieu  à  aucun  trouble 

onnel,  m'a  permis  de  penser  d'emblée  que  j'étais  en  pré- 

d'une  malade  sous  le  coup   de  lésions  tertiaires.  Puis 

le  j'ai  entendu  tousser  la  malade,  j'ai  reconnu  la  toux 

téristique   de  compression  bronchique.  Cette  toux   m'a 

engagé  à  pousser  mon  examen  au  delà  du  larynx  et  m'a 

écouvrir  la  lésion  la  plus  importante  localisée  au  niveau 

bifurcation  des  bronches. 


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GOMME   DE   LA   BIFURCATION   DES   BRONCHES  5 

Cette  lésion  que  j*ai  considérée  comme  une  infiltration  gom- 
mcnse  n'était  pas  ouverte.  On  pourrait  donc  se  demander  s'il 
s'agissait  ici  d'une  gomme  proprement  dite  de  la  bifurcation 
ou  bien  d'une  infiltration  spécifique  du  groupe  ganglionnaire 
situé  au-dessous  de  la  bifurcation.  Cela  importe  peu  dans  l'es- 
pèce, car  le  traitement  ayant  été  institué  avant  la  production 
de  l'ulcération,  on  ne  peut  dire  si  la  saillie  pathologique 
appartenait  en  propre  à  la  bifurcation  ou  si  elle  résultait  d'un 
refoulement  par  une  masse  ganglionnaire,  comme  il  a  été  ob- 
servé dans  certains  cas.  Toutefois,  comme  la  toux  de  compres- 
sion a  diminué  de  fréquence  et  d'intensité  par  le  traitement 
spécifique,  et  que  les  rares  quintes  qui  persistent  conservent 
encore  le  timbre  tubo-creux  atténué  de  la  toux  de  compres- 
sion, on  peut  en  conclure  que  les  lésions  devaient  être  plutôt 
pariétales  et  qu'elles  se  propageaient  dans  la  bronche  droite. 
Là  elles  ont  dû,  par  rétraction  cicatricielle,  entraîner  un  cer- 
tain degré  de  sténose.  Ce  rétrécissement  permanent  possible 
n'aurait  pu  être  la  conséquence  d'un  gonflement  ganglion- 
naire de  voisinage  qui,  certainement  aurait  disparu,  sous  l'in- 
fluence du  traitement. 

Je  traitais  cette  malade  depuis  quelques  jours,  lorsque  je 
reçus  le  n**  1  du  Monatschrifl  fur  Ohrenheilkunde,  du  28  fé- 
vrier 1906.  A  la  première  page  de  ce  journal  était  encartée, 
hors  texte,  une  planche  indiquant  une  lésion  syphilitique  ter- 
tiaire bourgeonnante  de  la  bilurcation  des  bronches.  Il  s'agis- 
sait d*un  cas  observé  et  traité  par  H.  V.  Schrôtter.  Cet  auteur 
avait  diagnostiqué  la  lésion  par  la  trachéoscopie  directe  au 
moyen  d'un  tube  de  10  millimètres  de  diamètre.  La  lésion 
obstruait  les  deux  bronches,  la  gauche  surtout.  Il  enleva  même 
une  parcelle  pour  l'examen  microscopique.  Le  traitement 
mixte  donna  un  excellent  résultat.  En  moins  d'un  mois  le 
malade  était  presque  guéri  et  il  ne  restait  plus  que  quelques 
déformations  cicatricielles  inévitables  au  niveau  de  la  bifur-* 
cation.  Ce  cas  démontre  que  l'endoscopie  permet  actuellement 
de  préciser  exactement  la  cause  d'une  difficulté  respiratoire  et 
d'orienter  le  traitement  dans  sa  voie  véritable  et  certaine. 

Pour  ma  part,  je  pense  que  l'endoscopie  au  moyen  des  tubes 
rachéo-bronchoscoplques  est  même  le  plus  souvent  inutile. 


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6  J.    GAREL 

puisque,  avec  le  simple  miroir,  en  suivant  les  anciennes  indi- 
cations de  Killian,  on  peut  inspecter  la  bifurcation  des  bronches 
dans  la  grande  majorité  des  cas.  L'examen  avec  les  tubes  ne 
devient  nécessaire  que  si  Ton  veut  pousser  plus  loin  Tinvesti- 
gation  du  côté  des  bronches,  ou  si  Ton  veut  enlever  une  par- 
celle de  la  production  pathologique  en  vue  d'un  examen  au 
microscope. 

Je  tenais  à  rapporter  ce  cas  si  intéressant  qui  est  tombé  sous 
mes  yeux  quinze  jours  seulement  après  que  je  venais  de  porter 
un  diagnostic  semblable. 

II.  V.  Schrôtter  cite  encore  un  cas  de  Now^otny  concernant 
un  malade  de  la  clinique  de  Pieniazek,  dans  lequel  on  appliqua 
la  trachéobronchoscopie  directe  pour  dilater  une  formation  ci- 
catricielle de  la  bifurcation.  Un  cas  semblable  avec  rétrécisse- 
ment de  la  bronche  droite  a  été  mentionné  par  P.  Reinhard 
en  1905  [Monalssch,  f,  Ohren.) 

On  ne  saurait  trop  insister  sur  la  nécessité  d*un  diagnostic 
précoce  de  ces  lésions,  car  abandonnées  à  elles-mêmes,  elles 
évoluent  en  donnant  naissance  à  des  cicatrices  rétractiles  ca- 
pables de  compromettre  la  vie  des  malades.  Le  traitement  spé- 
cifique appliqué  de  bonne  heure  permet  d'éviter  la  formation 
de  ces  graves  sténoses  de  l'appareil  respiratoire. 

Les  lésions  syphilitiques  ne  sont  point  les  seules  à  déter- 
miner des  sténoses  des  voies  respiratoires.  De  nombreuses  lé- 
sions peuvent  aboutir  au  même  résultat.  Nous  citerons  chez 
Tadulte,  les  anévrysraes,  le  cancer  de  l'œsophage,  les  goitres 
volumineux  ou  plongeants,  le  cancer  du  hile  du  poumon,  etc. 
Chez  l'enfant  c'est  Tadénopathie  trachéo-bronchique  que  Von 
rencontre  le  plus  souvent. 

Nous  sommes  actuellement  richement  pourvus  de  procédés 
pour  diagnostiquer  ces  diverses  lésions.  Outre  les  recherches 
cliniques  ordinaires,  nous  avons  la  trachéoscopie  au  simple 
miroir,  puis  la  nouvelle  méthode  de  trachéo-bronchoscopie. 
Ajoutons  à  cela  la  radioscopie  qui  ne  sera  pas  moins  utile  pour 
fixer  un  diagnostic  incertain.  Citons  enfin  la  laryngoscopie 
vulgaire  qui  indiquera  les  paralysies  unilatérales,  plus  rare- 
ment bilatiTales  du  larynx. 

A  ces  différents  signes  je  tiens  h  ajouter,  comme  occupant  un 


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GOMME    DE   LA    BIFURCATION    DES    BRONCHES  7 

rang  de  premier  ordre,  la  toux  de  compression  sur  laquelle 
j'ai  déjà  appelé  Tattention  en  1902  à  la  Société  médicale  des 
Ilôpilau^ç  de  Lyon.  La  même  année,  un  de  mes  distingués 
élèves,  le  D'  Varay,  en  a  fait  une  étude  très  complète  dans  sa 
thèse  inaugurale,  ayant  pour  titre  :  Toux  de  compression 
{toux  aboyante)  sifne  de  rétrécissement  trachéal  ou  bron- 
chique. 

Cette  toux  a  une  importance  considérable  pour  le  diagnostic 
de  toutes  les  affections  du  médiastinetpour  certaines  affections 
du  cou.  Elle  est  pour  ainsi  dire  inconnue  en  dehors  delà  région 
lyonnaise.  Dernièrement,  je  lisais  un  fort  intéressant  mémoire  de 
Pieniazek,  ayant  pour  titre  :  «  diagnostic  des  tumeurs  du  cou 
et  du  médiastin  d'après  Texamen  laryngoscopique  »  {Bévue 
hebd.  de  Laryng,,  31  mars  1906).  Comme  le  titre  l'indique. 
Fauteur  insiste  particulièrement  sur  la  valeur  diagnostique  do 
la  paralysie  du  larynx.  Il  passe  en  revue  les  troubles  prove- 
nant de  l'altération  des  parois  du  tube  laryn go-trachéal,  puis 
les  troubles  fonctionnels  dus  à  la  compression  des  récurrents. 
Enfin,  il  aborde  les  troubles  de  compression  des  parois  qu'il 
diagnostique  par  la  déviation  du  larynx,  de  la  trachée  et  par 
les  paralysies  des  cordes  vocales.  Nulle  part,  il  n'est  fait  la 
moindre  allusion  à  cette  toux  spéciale  qui,  pour  moi,  a  une 
valeur  bien  plus  importante  que  la  paralysie  récurrentielle. 

D'abord  la  paralysie  du  récurrent  n'est  pas  un  signe  exclusif 
de  compression  cervicale  ou  intrathoracique.  Elle  peut  être 
due  à  une  lésion  nerveuse  centrale,  corticale  ou  intra  céré- 
brale, bulbo-protubérantielle,  etc.  Elle  peut  ôtre  aussi  de  na- 
ture rhumatismale  ou  d'origine  infectieuse  ou  toxique.  Elle  no 
limite  donc  point  le  diagnostic  sur  un  territoire  déterminé. 
Tandis  que  la  toux  de  compression  est  un  signe  exclusivement 
lié  à  une  lésion  cervico-thoracique.  Elle  permet  de  faire  le  dia- 
gnostic d'une  affection  médiastinale  sans  le  secours  de  la  para- 
lysie du  récurrent.  Si  la  paralysie  coexiste,  c'est  encore  la  toux 
de  compression  qui  permet  d'affirmer  que  le  récurrent  ne  peut 
être  touché  que  dans  la  région  cervico-thoracique.  La  para- 
lysie, dans  ce  cas,  n'est  qu'un  appoint  complémentaire  con- 
firmant la  compression  et  rien  de  plus. 

Je  ne  veux  pas  détrôner  en  quelque  sorte  la  paralysie  du 


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8  J.    GAREL 

récurrent  et  amoindrir  sa  valeur  au  point  de  vue  du  diagnos- 
tic. En  effet,  s*il  y  a  des  compressions  de  Tarbre  respiratoire 
qui  ne  compriment  pas  le  récurrent,  il  y  a,  par  contre,  des 
paralysies  du  récurrent  d*origine  thoracique  sans  compression 
des  voies  aériennes.  Dans  ces  deux  hypothèses,  chacun  des 
deux  symptômes  garde  sa  valeur  propre  4out  entière.  Tout 
dépend  en  somme  des  régions  englobées  par  Taffection  médias- 
tinale.  C'est  là  une  simple  question  géographique  à  élucider 
d'après  les  données  anatomiques.  On  peut,  de  la  sorte,  par  l'as- 
sociation ou  la  dissociation  de  la  paralysie  du  récurrent  et  de 
la  toux  de  compression,  établir  un  diagnostic  de  localisation 
régionale  plus  précis. 

En  résumé,  dans  les  affections  du  médiastin  il  peut  se  pré- 
sen  ter  trois  cas  différents  : 

1**  Toux  de  compression  seule,  —  Cette  toux  provient  des 
profondeur»  dn  médiastin.  La  compression  porte  sur  la  trachée 
ou  sur  les  bronches.  Le  plus  souvent  ici  elle  est  la  conséquence 
d'une  lésion  sténosante  intrabronchique  ou  intra trachéale  pou- 
vant remonter  jusqu'à  la  région  sous-glottique.  Toutes  les  lé- 
sions syphilitiques  rentrent  dans  cette  catégorie,  témoin  le  cas 
qui  fait  l'objet  de  cette  communication.  L'année  dernière, 
j'ai  pu  grâce  à  cette  toux  découvrir  un  enchondrome  sous-glot- 
tique. 

Mais  la  toux  de  compression  est  également  un  signe  de  sté- 
nose par  compression  externe  des  conduits  trachéo-bronchiques, 
comme  on  le  voit  dans  les  goitres  plongeants.  Souvent  elle  a 
été  le  seul  signe  qui  m'ait  conduit  à  la  recherche  et  à  la  décou- 
verte d'une  ectasie  de  l'aorte. 

2°  Toux  de  compression  avec  paralysie  uni  ou  bilatérale 
du  larynx,  —  Dans  ces  cas  qui  peuvent  comprendre  toutes  les 
lésions  ou  tumeurs  du  cou  et  du  médiastin,  les  deux  signes 
apportent  chacun  un  concours  égal  au  diagnostic,  en  donnant 
des  notions  plus  exactes  sur  le  siège  et  sur  l'importance  de  la 
lésion. 

3°  Paralysie  de  Vun  ou  des  deux  récurrents  sans  toux  de 
compression,  —  Ici  le  diagnostic  est  plus  difficile,  car  l'ab- 
sence de  toux  de  compression  laisse  le  champ  ouvert  à  toutes 
les  hypothèses  que  l'on  est  en  droit  d'émettre  à  propos  d'une 


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GOMME   DE   LA    BIFURCATION   DES   BRONCHES  9 

paralysie  d'un  récurrent.  A  moins  de  signes  révélateurs  très 
spéciaux,  il  faut  envisager  toutes  les  lésions  qui  peuvent  en- 
glolier  le  nerf  depuis  ses  origines  corticales  jusqu'à  son  extré- 
mité inférieure.  Combien  la  toux  de  compression,  si  elle  exis- 
tait, rendrait  la  localisation  plus  facile  ! 

J'en  ai  dit  assez,  je  crois,  pour  affirmer  la  haute  valeur  du 
signe  que  j'ai  décrit,  pour  démontrer  que  cette  toux,  à  elle 
seule,  permet  de  rétrécir  le  cercle  des  recherches  dans  un 
rayon  absolument  limité.  Elle  est  appelée  à  prendre  une  place 
considérable  dans  le  diagnostic  des  tumeurs  du  cou  et  du  mé- 
diastin. 

Ce  signe  m'a  rendu  de  nombreux  services  dans  ces  dernières 
années.  Dès  que  je  le  constate,  mon  siège  est  fait  et  j'examine 
mon  malade  dans  un  sens  très  précis.  Je  contrôle  le  diagnostic 
par  la  radioscopie.  S'il  existe  une  tumeur  médiastinale,  l'écran 
nous  l'indique  souvent  ;  mais  si  la  radioscopie  est  négative,  on 
complète  l'examen  par  l'exploration  interne  des  ^ies  respira- 
toires suivant  la  méthode  nouvelle  de  trachéo-bronchoscopie. 

Je  n'ai  pas  l'intention  de  faire  ici  une  étude  détaillée  de  la 
toux  de  compression.  Je  renvoie  pour  cela  à  la  thèse  très  do- 
cumentée de  Varay  {loc,  cit.)  qui  s'appuie  non  seulement  sur 
la  clinique,  mais  aussi  sur  la  clinique  contrôlée  par  l'autopsie. 

En  somme,  on  peut  dire  que  loux  aboyante  =  compression  ou 
sténose  de  Tarbre  aérien,lAii\squ*enii}nd'On  par  toux  aboyante? 
Dans  ma  première  note  sur  ce  sujet,  je  disais  que  lorsqu'on  par- 
court les  observations  éparses  dans  la  science  touchant  les  adé- 
nopathies  et  les  tumeurs  du  médiastin,  on  se  rend  vite  compte 
de  la  confusion  qui  règne  dans  l'esprit  de  tous  les  auteurs.  De- 
puis, la  toux  coqueluchoïde  de  Guéneau  de  Mussy  et  de  Baréty, 
jusqu'à  la  toux  férine,  rauque,  sonore,  ce  ne  sont  qu'adjectifs 
sans  nombre  qui  témoignent  d'un  défaut  total  de  précision. 
D'ailleurs,  dans  tous  les  cas  où  l'on  parle  d'une  toux  spéciale, 
on  n'y  attache  aucune  importance  particulière  ;  on  n'a  vu  là 
qu'un  symptôme  banal  qui  vient  s'ajouter  à  d'autres.  Le  plus 
souvent  on  semble  la  confondre  avec  la  toux  coqueluchoïde  si 
différente  d'ailleurs. 

Il  serait  bien  difficile  de  définir  la  toux  de  compression 
c'est  une  toux  creuse  à  retentissement  spécial.  Je  recommande 


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10  J.   OAREL 

à  ceux  qui  veulent  se  former  Toreille  à  son  timbre  spécial,  de 
faire  tousser  un  malade  atteint  de  goitre  plongeant.  C'est  une 
toux  tellement  caractéristique  que  Ton  ne  peut  l'oublier  quand 
on  Ta  entendue  une  seule  fois. 

Pour  mieux  fixer  Tattention  de  mes  collègues,  j'ai  enregistré 
sur  le  phonographe  la  toux  de  quatre  malades  observés  récem- 
ment. En  premier  lieu  celle  de  ma  malade  atteinte  de  gomme 
de  la  bifurcation.  Viennent  ensuite  un  cancer  du  corps  thy- 
roïde, un  goitre  plongeant  et  un  anévryame  de  l'aorte.  En 
1902,  lors  de  ma  première  publication,  j'avais  procédé  de  la 
même  manière,  convaincu  que  cela  valait  mieux  que  toutes  les 
descriptions  imaginables. 


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II 


MÉNINGITE  CÉRÉBRO-SPINALE  A  PNEUMOCOQUE, 
D'ORIGINE  OTIQUE 

Par  Franoit  FUBET  (Paris), 


Sî  j'en  juge  par  le  nombre  reslreinl  d'observations  quî  ont 
été  publiées,  la  méningite  cérébro-spinale  d'origine  otique  se- 
rait une  affection  relativement  peu  fréquente.  C'est  pourquoi 
j'ai  pensé  qu'on  ne  lirait  pas  sans  intérêt  l'observation  sui- 
vante, relative  à  un  cas  de  ce  genre  : 

Le  9  mars  dernier,  venait  à  ma  consiiltation,  adressé  par  mon 
ami,  le  D'^  LemouU,  le  jeune  Gaslon  M...,  âgé  |de  16  ans,  qui  se 
plaignait  de  ressentir  depuis  six  jours,  dans  roreille  droite,  des 
douleurs  assez  vives,  accompagnées  d'un  peu  de  surdité. 

Cet  état  présentait  ce  caractère  un  peu  particulier  d'être  sur- 
venu sans  raison  apparente,  en  pleine  santé,  sans  avoir  été  pré- 
cédé de  grippe,  ni  d*angine,  nidc  la  moindre  attaque  de  coryza. 
Je  note,  et  ceci  a  une  certaine  importance,  que  ce  Jeune  homme 
a  l'habitude  inexpliquée,  la  manie,  pourrait-on  dire,  de  répéter 
plusieurs  fois  par  jours  l'épreuve  de  Valsalva. 

C'est  un  grand  garçon,  d'aspect  assez  robuste  et  dont  l'histoire 
pathologique  est  sans  intérêt.  Actuellement,  à  part  sa  douleur 
d'oreille,  qui  va  jusqu'à  le  priver  d'une  partie  de  son  sommeil,  son 
élal  général  est  satisfaisant. 

A  l'examen,  le  nez  cl  le  pharynx  paraissent  normaux.  Le  tym- 
pan droit  est  très  rouge  et  manifesicinent  bombe.  L'apophyse,  et 
toute  la  région  péri-auriculaire,  sont  absolument  indolenles. 
Séance  lenante,  je  fais  une  large  paracenlùse,  après  anesihésie 
avec  le  mélange  de  Bonnin.  II  n'y  a  pas  de  pus  colleclé  cl  je  relire 
seulement  un  peu  de  sérosilé  sanguinolenlc. 

I.n  cas  mr»  parut  si  siniplc  que  je  me  con|cn(ai  de  prescrire  des 

ANVxr.B-»  I»I5  M4I.ADIÎS  PK  I.'ORHII  I.K  i  T  DU  I.AI^V.NX,  t     XXXII,  II*»  7,  1^0(5. 


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Cooalp  ^ 


12  FRANQS   FURET 

pansements  à  la  glycérine  phéniquée,  et  que  je  renvoyai  le  malade 
au  D""  Lemoull,  en  le  priant  de  me  prévenir  s'il  survenait  quel- 
qu'accroc  dans  le  cours  du  traitement. 

Le  21  mars,  c'est-à-dire  12  jours  après,  le  malade  revient  de 
nouveau  à  ma  consultation,  se  plaignant  encore  de  douleurs  pas- 
sagères, et  de  l'abondance  de  l'écoulement.  Je  constate  en  efîet 
que  le  conduit  est  rempli  de  pus.  Après  nettoyage,  j'aperçois  le 
tympan  toujours  rouge,  mais  la  perforation  est  demeurée  large- 
ment suffisante,  et  il  n'y  a  en  somme  aucun  signe  de  rétention. 
L'apophyse  reste  normale.  Mon  malade  est  gai  ;  son  état  général 
me  parait  entièrement  satisfaisant. 

Je  ne  le  revis  que  le  26,  quelques  heures  avant  sa  mort. 

Voici,  d*après  les  renseignements  que  j'ai  pu  recueillir,  ce  qui 
s'était  passé  dans  l'intervalle  :  dès  le  soir  même  du  9i,  le  jeune 
M...  se  plaignit  de  maux  de  tête,  de  nausées  et  de  malaise;  et  il 
semble  bien  que,  dès  ce  jour  là,  il  y  eut  un  accès  de  fièvre.  Cet 
état  persista  durant  quatre  jours,  sans  que  l'entourage  s'en  préoc- 
cupât sérieusement.  Il  faut  dire  d'ailleurs  que,  malgré  la  céphalée, 
^'inappétence  et  le  trouble  de  l'état  général,  le  malade  continuait 
à  se  lever  et  à  s'occuper,  sans  sortir  de  l'appartement,  de  diffé- 
rents objets.  Brusquement,  le  25  dans  la  soirée,  la  situation  s'ag- 
grave :  céphalée  intense  d'abord,  puis  vomissements  alimentaires 
et  malaise  général.  Le  malade  se  couche,  la  nuit  est  mauvaise  : 
insomnie,  agitation,  délire,  nouveaux  vomissements.  Le  lende- 
main matin,  à  H  heures,  devant  l'aggravation  des  symptômes,  la 
famille  se  décide  enfin  à  prévenir  le  D'Lemoult.qui  m'avise  à  son 
tour.  Nous  nous  rencontrons  près  du  malade  à  5  heures.  La  ma- 
ladie avait  fait  de  nouveaux  progrès.  Nous  sommes  frappés  de 
suite  par  l'aspect  misérable  du  patient,  son  faciès  amaigri,  tiré, 
grisâtre  et  déjà  marqué  par  la  mort.  Il  est  couché  en  chien  de 
fusil,  somnolent,  les  mains  sans  cesse  agitées  de  tremblements, 
poussant  par  instants  de  petits  cris  plaintifs.  Sa  respiration  a  le 
rythme  de  Cheyne-Stockes.  Sur  notre  appel,  il  nous  reconnaît, 
mais  il  paraît  ne  pouvoir  fixer  son  attention  au  delà  de  quelques 
secondes  et  reprend  tout  aussitôt  un  état  semi-comateux.  Il  se 
plaint  de  mal  de  tête  très  violent,  de  douleurs  dans  tous  les 
membres.  Nous  l'examinons  avec  difficulté,  tout  changement  de 
position  provoquant  de  nouvelles  douleurs.  Le  pouls  est  extrême- 
ment rapide,  au-dessus  de  140.  La  température  rectale  dépasse 
40®.  Les  pupilles  sont  égales  et  réagissent  bien  à  la  lumière,  mais 
il  y  a  de  la  photophobie.  Le  signe  de  Kernig  est  très  marqué 
ainsi  que  la  raideur  de  la  nuque.  Il  y  a  en  même  temps  de  la 


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MÉNINGITE  céRÉBRO-SPINALE  A  PNEUMOCOQUE  d'oRIGINE  OTIQUE      13 

paralysie  des  sphincters,  les  draps  ont  élé  mouillés  depuis  le  ma- 
tin à  plusieurs  reprises.  Du  côté  de  l'oreille,  aucune  modiQcalion 
ne  s'est  produite.  L'écoulement  est  toujours  abondant  et  le  tympan 
ne  bombe  pas.  Le  conduit  est  large,  et  la  région  apophysaire 
est  absolument  normale  et  insensible. 

Malgré  ces  signes  de  non-rétention,  je  m'efforce  d'élargir  au 
couteau  ma  première  paracentèse.  Dès  ce  moment  d'ailleurs,  notre 
opinion  au  D^  Lemoult  et  à  moi-même  était  que  nous  nous  trou- 
vions en  face  d'un  cas  de  méningite  cérébro-spinale,  à  générali- 
sation extrêmement  rapide,  et  que  l'état  du  malade  ne  compor- 
tait aucune  intervention  chirurgicale  du  côté  de  Toreiile,  ni  du 
côté  du  crâne.  Nous  convenons  toutefois  de  pratiquer  le  soir  nuime 
une  ponction  lombaire. 

Le  soir,  à  9  heures,  je  fis  la  rachicentèse  et  tirai  environ  de 
15  à  20  centimètres  cubes  d'un  liquide  franchement  trouble.  L'état 
du  malade  ne  s'était  pas  modifié,  et  l'avis  du  D''  Luc,  que  nous 
avions  prié  de  se  joindre  à  nous,  fut  entièrement  conforme  au 
nôtre.  La  possibilité  d'un  recours  chirurgical  fut  nettement 
écartée.  On  résolut  seulement  de  tenter  des  injections  intra-vei- 
ueuses  du  collargol.  Nous  devions,  dans  ce  but,  nous  rencontrer  le 
lendemain  matin  avec  le  D*"  Netter,  mais  dans  la  nuit  le  malade 
succombait. 

Le  liquide  de  la  ponction  examiné  par  Netter,renfermait  unique- 
ment des  pneumocoques. 


Il  est  évidemment  regrettable  que  Texamcn  bactériologi([«i(3 
du  pus  de  la  caisse  n'ait  pas  été  fait.  Nous   pensons  cependant 
qu'il  est  raisonnable  d'admettre  qu'il  contenait  du  pneumoco- 
que et  que  l'otite  a  été  le  point  de   départ  de  la  méningite.  On 
sait,  depuis  les  travaux   de  Netter  (*)  que  l'otite  à  pneumo- 
coques peut  exister  à  l'état  isolé  primitif,  sans  être 
ment  précédée  ni  accompagnée  de  pneumonie.  Oi 
d'après  Frankel  et  d'après  Netter,  que  le  pneum 
se  rencontrer  dans  la  bouche  et  le  pharynx,  en  del 
pneumonie. 

(1)  Nbttkb.  —  La  méningite  due  au  pneumocoque  {Arci 
méd,,  1887). 

Nbttbr.  —  Recherches  bactériologiques  sur  les  otites  m€ 
(Annales  des  mal,  de  l'oreille^  1888). 


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14  FRÀNaS   FURET 

Dès  lors,  on  peut  s'expliquer  comment  notre  malade,  habitué 
du  Valsnlva,  a  pu  infecter  une  oreille  sans  inflammation  préa- 
lable du  naso-pbarynx.  De  l'oreille,  le  pneumocoque  a  gagné 
la  cavité  crânienne  par  une  des  nombreuses  voies  qui  lui 
étaient  offertes,  et  cela  sans  aucun  signe  de  rétention  du  côté 
de  la  caisse,  sans  propagation  àTapophyse  mastoYde,  sans  que 
rien  en  un  mot  pût  faire  soupçonner  une  complication  quel- 
conque. 

Il  est  remarquable  en  effet,  que  l'otite  fut,  au  moins  en  ap- 
parence, une  otite  banale  et  d'intensité  plutôt  médiocre  puis- 
qu'elle ne  s'accompagnait  d'aucun  retentissement  mastoïdien, 
ni,  durant  les  premiers  jours,  d'aucun  trouble  de  l'état  général. 
C  est  un  fait,  déjà  bien  rais  en  lumière,  que  la  complication 
méningée  n'est  nullement  en  rapport  avec  le  plus  ou  moins 
de  gravité  de  l'otite. 

Netter  (*)  rapporte  à  ce  sujet  une  observation  de  Leyden, 
dans  laquelle  il  s'agit  d'une  femme  de  56  ana,  qui  succomba  à 
une  méningite  pneumococcique,  consécutive  à  une  otite  dou' 
ble.  Or,  cette  otite  était  déjà  guérie  au  moment  où  la  ménin- 
gite fit  une  apparition,  ainsi  que  l'autopsie  de  la  malade-  le 
démontra. 

Dans  l'observation  de  Lubet-Barbon(*),  l'otite  fut  également 
très  peu  importante.  Il  en  est  de  même  dans  la  plupart  des  c€ls. 

Un  autre  point  intéressant  dans  le  cas  qui  nous  occupe  est 
la  rapidité  avec  laquelle  l'affection  a  évolué  vers  la  terminai- 
son fatale.  Dès  que  les  grands  symptômes  de  la  méningite  se 
sont  manifestés:  céphalée,  vomissements,  raideur  de  la  nuque, 
signe  de  Kernig,  etc...,  l'état  du  malade  est  apparu  déses- 
péré, et  36  heures  plus  tard,  la  mort  survenait.  Dans  les  ob- 
servations que  nous  connaissons,  celle  de  Netter,  Lubet-Bar- 
bon,  Lermoyez  ('),  Vaquez  (*),  Royet  (^),  etc.,  la  maladie  n'eut 
pas  cette  marche  foudroyante. 


(1)  NiTTER.  —  Ann.  des  mal.  de  Voreilie,  1888,  p.  524. 
(*)  Lïïbbt-Babboit.  —  Arch^  de  laryng.,  1900,  p.  336. 
(■'*)  Lebmotez.  —  Soc.  méd.  des  hôpitaux^  l*""  février  1901. 
(*)  Vaquez.  —  Soc,  méd,  des  hôpitaux,  8  mare  1901. 
(')  UoYiT.—  Th,  de  Paris,  1905. 


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la 


LA  PARALYSIE  DU  MOTEUR  OCULAIRE  EXTERNE 
AU  COURS  DES  OTITES 

Par  TER80N  (TonlouM)  et  A.  TBR80N  (Paris). 

Il  est  toujours  impressionnant,  au  cours  d*une  otite  puru- 
lente, de  voir  survenir,  surtout  chez  un  enfant,  une  diplopie 
persistante,  accompagnée  de  tous  les  signes  de  Timpotence 
d'un  muscle  de  Toeil.  Parents  et  médecin  se  sentent  hantés  par 
la  crainte  d'une  terminaison  mortelle,  soit  par  méningite,  soit 
par  thrombo-phlébite  des  sinus  veineux  intra-crAniens. 

Cependant,  la  paralysie  oculo-motrice  n'est  pas  toujours  un 
signe  précurseur  de  ces  graves  complications.  Tantôt  isolée, 
tantôt  môme  accompagnée  de  névrite  optique,  elle  guérit  le 
plus  souvent,  comme  en  témoignent  les  observations  suivantes. 

OBSERVATION ï.  —  (Tbrson,  de  Toulouse).  —  M^*«  L...,  \2  ans,  grande 
et  fortement  consliluée  pour  son  âge,  est  amenée,  le  5  mars  1905, 
à  ]a  consultation  du  D'  Terson  à  Toulouse. 

Elle  était  atteinte  d'une  olorrhée  du  côté  droit  et  d'une  diplopie 
dont  les  caractères,  joints  à  la  constatation  de  rimpaissunce  com- 
plète du  muscle  droit  externe,  démontraient  l'existence  d'une  pa- 
ralysie du  nerf  moteur  oculaire  externe  du  côté  droit. 

Les  antécédents  personnels  étaient  les  suivants  :  il  existe  de 
l'ozène  traité  dès  l'enfance  par  des  irrigations  nasales  qui  l'ont 
notablement  atténué.  La  conformation  du  nez,  du  palais,  des  in- 
cisives, du  visage  lui-même  et  du  front,  ne  présente  aucun  des 
caractères  hérédo-syphilitiques.  On  ne  trouve  non  plus  aucun  an- 
técédent ou  concomitant  pouvant  faire  penser  à  la  tuberculose.  Le 
père  nie  la  syphilis  :  la  mère  est  morte  à  30  ans  d'un  diabète  com- 
pliqué d'albuminurie. 

Le  D*"  Oulié  (de  Toulouse)  donnait  ses  soiqs,  pour  la  deuxième 

ANNALBS  DBS  UALADIBS  DB  l'oRBILLB  BT  DU  LARYNX,  t.  XXXn,  D^  7, 1906. 


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16  TERSON    ET   A.    TERSON 

fois,  à  15  mois  d'intervalle,  à  celte  jeune  fille  pour  une  otite  du 
côté  droit,  suivie  de  perforation  du  tympan.  Il  avait  constaté,  lors 
de  la  première  atteinte  d*otite,  une  paralysie  faciale  du  même 
côté  qui  dura  6  semaines.  Au  début  de  la  nouvelle  poussée  d*otite, 
il  se  produisit  une  intense  mastoïdite  droite  aiguë,  avec  gonfle- 
ment de  la  région,  rejet  du  pavillon  en  avant,  température  élevée 
(39®),  céphalées  et  mauvais  état  général. 

Au  moment  où  une  intervention  allait  s'imposer,  ces  symp- 
tômes s'amendèrent  avec  Tapparition,  au  vingtième  jour,  d*une 
otorrhée.  Le  D'  Escat  (de  Toulouse),  consulté  surTétat  de  roreillc, 
ne  trouve  rien  d'inquiétant  :  le  tympan  était  bien  cicatrisé.  C'est 
alors  qu'un  degré  notable  de  strabisme  convergent  et  de  diplopie 
apparut  et  que  la  malade  fut  conduite  à  l'examen  ophtalmolo- 
gique. La  paralysie  du  moteur  oculaire  externe  droit  était  totale, 
avec  tous  ses  caractères  classiques. 

L'acuité  visuelle  de  cet  œil  était  normale,  après  correction  d'un 
faible  astigmatisme,  et  l'examen  ophtalmoscopique  ne 'montra  ni 
névrite  optique,  ni  stigmates  spéciaux,  ni  choroîdite  ancienne  ou 
récente.  Nous  conseillâmes,  néanmoins,  un  traitement  hydrargy- 
rique  (une  friction  à  4  grammes  et  de  l'iodure  2  grammes  par 
jour).  Peu  à  peu  une  amélioration  très  nette  se  montra  :  l'otite 
guérit  lentement  en  même  temps  que  la  paralysie  rétrocédait 
elle-même. 

Deux  mois  après  le  début  de  la  paralysie,  la  diplopie  ne  so 
produisait  que  dans  la  partie  tout  à  fait  externe  du  champ  du 
regard.  Des  séances  régulières  d'électrisation  furent  faites  :  la 
guérison  était  complète  trois  mois  après  l'apparition  de  la  di- 
plopie. 

Actuellement,  la  molilité  de  l'œil  droit  est  normale  :  il  y  a  par 
fois  une  très  légère  tendance  à  un  faible  strabisme  convergent,  si 
la  malade  ne  porte  pas  ses  verres  cylindriques. 

La  guérison  de  l'otite  reste  complète  et  la  santé  générale  excel- 
lente. 

OBS.  u.  —  (A.  Terson).  —  Le  jeune  R...,  âgé  de  7  ans,  est  en- 
voyé, le  6  juillet  1903,  au  D""  A.  Tei'son  (de  Paris)  par  le  D'  M.  Sou- 
pault,  médecin  des  hôpitaux.  11  est  atteint  depuis  trois  semaines, 
h  gauche,  d'une  otite  moyenne  purulente,  d'origine  grippale, 
ayant  entraîné  en  quatre  jours  une  perforation  du  tympan. 

Depuis  huit  jours,  il  voit  les  objets  doubles,  l'œil  gaucho  est  en 
strabisme  convergent  accentué  et  l'impotence  fonctionnelle  du 
muscle  droit  externe  est  totale.  Diplopie  homonyme  surtout  mar- 
quée dans  le  champ  latéral  externe. 


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KxtlALYSIE  DÛ  MOTEt'R  OCULAIRK  EXTEnNE  AU  COUItS  DES  OTITES       lî 

La  paralysie  a  duré  à  peu  près  autant  que  lolile  elle-môme,  un 
peu  plus  de  deux  mois  ;  elle  a  ensuite  guéri  totalement  lorsque 
Técoulement  purulent  a  été  taii  depuis  une  dizaine  de  jours.  Lo 
petit  malade  n'a  pris  pendant  tout  ce  temps  que  du  siiop  iodo- 
tannique  du  codex.  Le  tympan  s'est  entièrement  cicatrisé,  comme 
le  D*"  Boula}'  Ta  constalé.  Il  n'y  a  eu  à  aucun  moment  de  symp- 
tômes mastoïdiens. 

L'enfant  n'a  pas  d'ozène  :  ses  dents,  Son  nez,  son  visn^'o,  sont 
normaux.  L'acuité  visuelle  est  normale  :  il  n'y  a  et  il  n'y  a  eu  au- 
cune trace  de  lésion  du  fond  de  l'œil  :  aucun  stigmate  hérédo- 
syphilitique  :  et  cependant  le  père,  autrefois  atteint  de  syphilis, 
est  devenu,  il  y  a  un  an»  paralytique  général.  La  mère  se  porte 
bien  :  il  n'y  a  eu  aucun  autre  enfant,  aucun  avortement.^ 

Ces  constatations  nous  ont  engagé  à  faire  une  incursion 
bibliographique,  qui,  d'ailleurs  nous  a  permis  de  retrouver 
plusieurs  faits  analogues.  Nous  rliminons,  bien  entendu,  les 
cas  qui  feraient  partie  de  la  symptomatologîe  d'une  méningite 
ou  d*une  thrombo-phlébite  intra-crAniennes  déclarées,  oii  la 
paralysie  oculo- motrice  ne  serait  qu'un  simple  épiphénomène. 

Gervais  signale  (*)  deux  observations  prises  dans  le  service 
de  Tillaux  où,  au  cours  de  complications  mastoïdiennes,  il  y 
eut  du  môme  côté  que  l'otite,  du  strabisme  interne  avec  di- 
plopie  :  dans  les  deux  cas,  Tillaux  pense  à  «  une  irritation  des 
nerfs  de  la  dure-mère  ».  Dans  le  premier  cas.  les  phénomènes 
oculaires  disparaissent  dès  le  lendemain  de  la  trépanation  : 
dans  le  second,  après  l'incision  d'un  abcès  sous-périostique,  le 
strabisme  et  la  diplopie  disparaissent  peu  à  peu,  en  quelques 
jours. 

Sutphen  rapporte  {^)  un  cas  de  carie  du  rocher  consécutive 
à  une  otite  datant  d'une  quinzaine  d'années  :  il  y  eut  finale- 
ment, peu  de  temps  avant  la  mort,  une  paralysie  totale  de  la 
sixième  paire  du  môme  côté  et  une  névrite  optique  bilatérale. 
Il  y  avait  une  thrombose  du  sinus  latéral  droit.  Ce  cas  diffère 
sensiblement  des  nôtres  et  des  suivants. 

(«)  GEUVAI8.  —  Des  abcès  mastoïilicua  lié^*  aux  affections  de  l'oreille. 
Th.  de  Paris,  1879. 

(2)  SCTPUBS.  —  ZelUchrift  fiir  Ohrenheilk.,  XUI,  1884. 

ANNALES   DES  MALADIES  DR   l'oRBILLE  ET  DU   LARYNX.   —    XXXII. 


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18  TERSON   ET   A.    TERSON 

Boerne  Bettmann  a  public'»  (*)  une  observation  de  paralysie 
de  roculo-moteur  externe  du  môme  côté  qu'une  otite  moyenne 
suppurée  et  qui  guérissent  Tune  et  l'autre. 

Keller  (*)  a  vu  apparaître  chez  un  enfant  de  7  ans,  conva- 
lescent de  la  rougeole,  une  otite  moyenne  suppurée  du  côté 
gauche,  avec  névrite  optique  bilaU'Tale  et  paralysie  du  moteur 
oculaire  externe  gauche. 

Styx  (^)  a  égalenient  observé  chez  un  jeune  homme  une 
otite  moyenne  compliquée,  du  même  côté,  d'une  névrite 
optique  et  d'une  paralysie  du  droit  externe. 

Schubert  (*)  a  observé  un  abcès  du  cerveau  à  la  suite  d'une 
otite  qui  engendra  une  paralysie  du  moteur  oculaire  externe 
du  môme  côté  et  une  monoplégie  brachiale  du  côté  opposé, 
avec  mort  du  malade. 

La  paralysie  de  la  sixième  paire  fut  ici  le  premier  symptôme 
d'un  abcès  cérébral. 

Notre  confrère  Sôderlindh  nous  signale  un  mémoire  très 
récent  de  Forsel les  (d'IIelsingfors),  contenant,  outre  une  obser- 
vation personnelle,  des  faits  dus  à  Spira,  Habermann,  Goris, 
Gradenigo,  d'Apostolo,  Citelli,  Brieger.  Valude  en  a  vu  égale- 
ment un  cas  (Soc,  franc,  d'ophl,,  1906.) 

Y  a-t-il  eu  d'abord  une  simple  coïncidence  de  l'otite  et  de 
la  paralysie  ? 

Ceci  ne  parait  pas  devoir  être  mis  en  discussion.  Dans  nos 
cas  comme  dans  les  observations  antérieures,  la  paralysie  du 
moteur  oculaire  externe  siégeait  toujours  du  môme  côté  que 
l'otite.  Il  faut  remarquer  que  la  névrite  optique  a  été  souvent 
aussi  unilatérale  et  du  môme  côté.  C'est  pendant  l'évolution 
de  l'otite  qu'apparaît  et  disparaît  parallèlement  la  complica- 
tion oculaire.  Enfin  on  a  exceptionnellement  noté  la  paralysie 
du  moteur  oculaire  commun  et  celle  du  pathétique,  tandis 
qu'on  a  vu  nombre  de  faits  concernant  la  paralysie  oti tique 
du  moteur  oculaire  externe.  C'est  qu'après  la  classique  para- 


(')  BoEH5K  BBTTjfAJîN.  —  Jouvnal  of  tkc  american  Assoc,  janvier  1887. 

(-)  KiLLBR.  —  Monalsohrift  fur  OhrenîieUk,,  1888. 

(»)  Styx.  —  Zcitschrift  fur  Ohrcnhcilk,,  18^9. 

(*)  SciitiBBBr.  -*  Monatschrift  fiir  Ohrenheilk,^  1904. 


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PARALYSIE  DU  MOTEUR  OCULAIRE  EXTERNE  AU  COURS  DES  OTITES      19 

lysie  faciale  otitique,  bien  expliquée  par  les  rapports  du  facial 
et  de  la  caisse  du  tympan,  la  paralysie  de  la  sixième  paire 
doit  logiquement  être  plus  fréquente  que  les  autres,  vu  ses 
rapports  anatomiques  avec  Toreille  plus  intimes  que  ceux  des 
autres  nerfs  moteurs  oculaires.  Ces  rapports,  nous  les  étudie- 
rons longuement  plus  loin. 

Nous  ne  croyons  pas  non  plus  à  une  éiiologie  non  olilique. 
On  pourrait  se  demander  si  la  syphilis  héréditaire,  la  tubercu- 
lose ou  toute  autre  diathèse  ou  infection  générale  ou  de  voisi- 
nage (ozène),  n*ont  pas  pu  atteindre  le  nerf  en  même  temps 
que  l'oreille.  Si  ces  causes  ont  agi,  c'est  par  l'intermédiaire  de 
l'otite  (à  l'éclosion  de  laquelle  elles  n'ont  peut-être  pas  été 
étrangères)  qu'elles  ont  touché  le  nerf.  C'est  l'otite  qui  a  été  le 
foyer  d'où  est  née  la  paralysie.  La  symptomatologie,  l'évolu- 
tion clinique,  l'étude  des  observations  antérieures,  l'unilatéra- 
lité  en  font  foi. 

Nous  devons  examiner  maintenant  par  quel  mécanisme 
lotite  a  engendré  la  paralysie  du  moteur  oculaire  externe  et 
nous  devons  envisager  le  problème  d'un  trouble  réflexe  ou 
d'une  lésion  véritablement  infectieuse. 

Si  l'on  envisage  l'hypothèse  d'une  lésion  réflexe^  il  est  bon 
de  rappfeler  les  voies  que  le  réflexe  peut  suivre  : 

1^  Au  niveau  des  noyaux  centraux  «  les  deux  noyaux,  in- 
terne et  de  Deiters  (du  nerf  auditif),  sont  en  relation  avec 
celui  de  la  sixième  paire.  Comme  conséquence  de  ces  'con- 
nexions nucléaires,  nous  voyons  que  le  nerf  auditif  se  met  en 
rapport  avec  le  nerf  de  la  sixième  paire.  De  plus,  il  y  a  asso- 
ciation fonctionnelle  entre  celui-ci  et  les  centres  oculo- moteurs 
de  la  quatrième  et  de  la  troisième  paire,  ce  qui  établit  une  re- 
lation directe  entre  le  système  auditif  et  l'appareil  moteur 
oculaire.  C'est  de  la  sorte  qu'on  peut  expliquer  tous  les  réflexes 
oculo-moteurs  observés  dans  les  troubles  auriculaires  (*)  (Lau- 
rens).  Ces  relations  si  nettes  de  la  sixième^paire  et  de  l'auditif 
sont,  à  notre  avis,  très  importantes  comme  réflexe  d'attention 
ou  même  de  défense,  tout  bruit  anormal  agissant  do  suite  sur 

(1)  Laureks.  —  Relations  entre  les  maladies  de  roreillo  et  celles  de 
IVil.  Th  de  Paris,  1897. 


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20  fËRSOH  ET  A.   TEtlSOfî 

la  sixième  paire,  pour  provoquer  Tabduclion  de  Toeil  el  faire 
regarder  du  côté  du  bruit  qui  a  attiré  l'attention. 

Spear  (*)  a  aussi  particulièrement  insisté  sur  ces  relations 
du  moteur  externe  et  de  Tauditif. 

2®  A  la  périphérie,  le  moteur  oculaire  externe  s'anastomose 
ou  s'accole. 

a)  Avec  des  filets  du  plexus  sympathique  qui  viennent  du 
plexus  carotidien.  Ceci,  quoique  sans  importance  au  point  de 
vue  réflexe,  a,  au  contraire,  une  certaine  importance  comme 
transmission  possible  do  Tinfoction,  ainsi  que  nous  le  verrons 
à  la  fin  de  ce  travail. 

h)  Avec  V ophtalmique,  branche  du  trijumeau.  Ces  anasto- 
moses lui  assurent,  en  plus  dos  fibres  motrices,  des  fibres  sen- 
sitivcs  et  vaso-motrices.  De  plus,  certains  auteurs  ont  décrit 
une  anastomose  avec  la  troisième  paire. 

Les  voies  réflexes  sont  donc  dos  plus  intéressantes  et  ex- 
pliquent les  très  nombreux  troubles  oculaires  réflexes  observés 
au  cours  de  maladies  de  loreille,  de  manœuvres  ou  d'ojM'ra- 
tions  sur  Toreille.  Les  cas  de  blépliarospasme,  de  nystagmus, 
de  celle  origine  sont  très  connus.  H  est  de  plus  très  remar- 
quable de  noter  des  cas  de  strabisme  interne  ou  externe,  à 
différencier  des  paralysies,  et  qui  ne  sont  que  des  allitudos 
vicieuses  par  contracture  du  moteur  oculaire  commun  ou  du 
moteur  oculaire  externe.  Verdos,  Lucae,  Urbantscliitscb, 
Spear,  ont  cité  des  cas  de  ce  genre,  qui  apparaissent  et  dispa- 
raissent brusquement. 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  nous  semble  improbable  que  les  cas  de 
paralysie  vraie  de  la  sixième  paire,  signalés  par  quelques  au- 
teurs et  par  nous,  soient  de  naluro  réflexe.  Os  paralysies, 
d'assez  longue  durée,  survenant  quelques  jours  après  le  début 

,1..  i>,.*:i^   j: -ssant  peu  à  |>eu  avec  elle,  ne  survenant  ni 

bs  une  action  mécanique  ou  traumaliquo, 
c  une  origine  infectieuse  qu'avec  une  cause 
ite  optique,  éridemmcnt  non  réflexe,  les  a 
iTipagnécs  et  il  est  très  logique  de  penser  que 


al  Ncivs,  iSyZ. 

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PARALYSIE  DU  MOTEUR  ÛCUtAIRf:  KXTEHNB  AU  COURS  DES  OTITES      21 

nées  de  la  même  source,  ces  doux  complications  aient  la  môme 
pathogénie. 

Dans  rhypolhèse  d'une  lésion  infeclieuse^  plusieurs  modes 
de  retentissement  sur  le  nerf  sont  à  discuter.  D\ibord  une 
action  tout  à  fait  directe  du  pus  n'est  pas  possible,  vu  les  dis- 
tances qui  séparent  la  sixième  paire  de  Toreille  moyenne.  Il 
n'en  est  pas  de  même  en  ce  qui  concerne  le  no.rî  facial,  dont 
la  paralysie  au  cours  des  otites  est  banale  et  facile  à  com- 
prendre, puisqu'il  nVst  séparé  que  par  une  mince  paroi  osseuse, 
souvent  déhiscente,  de  la  caisse  du  tympan.  Sans  parler  des 
paralysies  faciales  et  oculo-motrices  par  diphtérie  de  l'oreille 
(Schwarlate),  dont  l'interprétation  est  variable  avec  les  cas,  la 
paralysie  de  la  sixième  paire  par  infection  immédiate  ne 
pourrait  s'admettre  qu'en  cas  de  carie  tuberculeuse  ou  autre 
nécrose  du  rocher  à  la  pointe  duquel  le  nerf  adhère  intime- 
ment, ce  qui  explique  si  bien  la  paralysie  fiéquente  et  isolée 
de  la  sixième  paire  dans  les  traumatismes  du  cnVne,  paralysie 
que  nous  observons  encore  de  temps  à  autre  et  dont  les  au- 
topsies de  Jacobi,  Panas  et  Nélaton  ont  établi  la  pathogénie. 
Il  y  a  en  eiTet  des  cas  d'abcès  du  cerveau  au  cours  des  otites  et 
de  nécroses  du  rocher,  où  la  sixième  paire  peut  finir  par  être 
directement  atteinte. 

La  propagation  de  l'infection  à  la  sixième  paire  par  une 
anastomose  nerveuse,  vu  les  relations  de  la  sixième  paire  avec 
les  filets  de  l'auditif,  semble  très  peu  probable.  Mais  il  est  très 
possible,  comme  nous  le  verrons  tout  à  l'heure,  que  les  accole- 
ments  des  filets  sympathiques,  qui  accompagnent  la  carotide, 
la  sixième  paire  et  tous  les  vaisseaux  qui  nourrissent  le  nerf, 
la  paroi  vasculaire  et  la  caisse  du  tympan,  puissent  aider,  de 
même  que  les  plexus  veineux qï  lymphatiques  communicants, 
à  la  propagation  do  l'infection  de  la  caisse  du  tympan  à  la 
sixième  paire,  en  suivant  le  canal  carotidien. 

L'hypothèse  d'un  point  de  méningite  localisé  sur  le  trajet 
inlra  méningien  de  la  sixième  paire,  ou  d'un  minuscule  abcès 
h  ce  niveau,  est  affaiblie  par  l'absence  de  signes  généraux  mé- 
ningitiques  et  ne  pourrait  être  admise  que  par  exclusion.  Il  on 
est  de  même  de  la  suivante  (*).  Sans  aucune  transmission  mé- 

{^)  Encyclopédie  franc,  d'opht.,  tome  IV,  p.  95,  Paris,  1904. 

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22  TERSON   ET   A.   TERSOX 

diate.  on  pourrait  penser  (E.  Berger)  à  V imprégnation  du  nerf 
par  des  toxines  émanées  du  foyer  otitique.  C*est  Tétiologie 
générale  de  bien  des  névrites  aboutissant  à  des  paralysies  par 
infection  ou  intoxication,  celle-ci  parfois  d'origine  micro- 
bienne. C'est  Tétiologie  non  seulement  de  bien  des  paralysies 
oculo-motrices,  mais  encore  de  la  plupart  des  névrites  optiques, 
de  bien  des  paralysies  faciales  qui  seraient  souvent  d'origine 
buccale  ou  dentaire  (Raymond,  Rodier),  de  nombreuses  para- 
lysies des  autres  nerfs  moteurs  du  corps.  A  côté  de  Tinfection 
du  nerf  par  un  petit  foyer  microbien  intra-nerveux,  il  peut  y 
avoir  en  effet  une  fixation  des  toxines  dans  le  nerf  ou  encore 
des  lésions  de  névrite  nécrosique  localisée  et  parfois  à  distance, 
comme  celles  que  Pitres  et  Vaillard  ont  réalisées  en  injectant 
des  substances  chimiques  très  irritantes  au  voisinage  des  gros 
troncs  nerveux  des  membres. 

Mais  il  nous  semble  qu'à  côté  des  métastases  pures,  il  y  a 
lieu  d'invoquer,  avec  Styx,  une  disposition  spéciale  en  ce  qui 
concerne  les  rapports  de  la  sixième  paire  avec  la  caisse  du 
tympan. 

Pourquoi  l'infection,  au  lieu  de  se  diffuser,  atteint-elle  plus 
spécialement  le  nerf  moteur  oculaire  externe  ?  Ici  nous  devons 
faire  intervenir  un  facteur  nouveau,  et  que  nous  croyons  fort 
important,  c'est  le  rapport  de  la  sixième  paire  avec  la  caro- 
tide et  le  canal  carotidien. 

On  sait,  d'une  part,  que  de  tous  les  nerfs  oculo-moteurs 
qu'héberge  le  sinus  caverneux  ou  sa  paroi,  le  moteur  externe 
est  le  seul  qui  soit  inclus  dans  la  cavité  du  sinus  et  soit  accolé 
à  la  carotide.  Les  rapports  anatomiques  peuvent  varier  légère- 
ment ;  mais  le  nerf  chemine  quand  même  côte  à  côte  avec  la 
carotide  et  adhère  ordinairement  à  sa  gaine.  Entre  autres  do- 
cuments sur  ce  point,  nous  recommandons  l'examen  des  six 
figures  du  traité  d'anatomie  de  Testut  (*)  montrant  les  di- 
verses variétés  de  situation  respective  de  la  carotide  et  de  la 
sixième  paire,  juxtaposés  dans  le  sinus. 

Ceci  posé,  examinons  les  rapports  du  canal  carotidien  avec 
la  caisse  du  tympan.  Ces  rapports  varient  également  un  peu 

(*)  TfeBTOT.  —  Traité  cTanatomie  (névrologie,  art.  sixième  paire), 

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PARALYSne  DU  MOTEUR  OCULAIRE  EXTERNE  AU  COURS  DBS  OTITES      23 

avec  les  sujets,  mais  il  est  établi  que  dans  bien  des  cas,  la 
paroi  du  canal  carotidion  e^^i  papy  racée  ^  mince,  transparente, 
qu'elle  a  (comme  ct»Ia  se  voit  si  souvent  au  niveau  du  nerf 
optique  dans  la  paroi  du  sinus  sphénoïdal)  des  déhiscences 
spontanées,  des  pertes  de  substance  et  des  solutions  de  conti- 
nuité, qui  mettent  directement  en  contact  la  paroi  du  canal 
et  la  muqueuse  de  la  caisse  du  tympan.  Koerner  (*)  et  plu- 
sieurs anatomistes  ont  très  justement  insisté  là-dessus. 

Il  nous  reste  à  nous  demander  si  des  anastomoses,  en  plus 
des  facteurs  précédents,  n'assurent  même  pas  une  transmission 
par  propagation,  un  trait  d'union,  de  la  caisse  jusqu'à  la 
sixième  paire.  Ces  anastomoses  existent.  Il  y  a  d'une  part  des 
filets  nerveux  sympathiques,  d'autre  part,  des  anastomoses 
veineuses  et  lymphatiques  par  les  canaux  carotico-tympa^ 
niques. 

€  L'artère  carotide  n'est  pas  directement  appliquée  contre 
la  paroi  du  conduit  osseux  qu'elle  traverse.  Elle  en  est  séparée 
par  des  cavités  veineuses  (Rektorzik,  Rudinger),  qui  commu- 
niquent en  haut  avec  le  sinus  caverneux  et  dans  lesquelles 
viennent  se  jeter  quelques  veinules  issues  de  la  muqueuse 
lympanique,  disposition  anatomîque  nouvelle  qui  augmente 
encore  les  dangers  des  lésions  inflammatoires  ulcéreuses  de  la 
caisse  du  tympan.  On  conçoit,  en  effet,  qu'elles  puissent,  grâce 
à  ces  connexions  vasculaires  avoir  pour  conséquence  une  phlé- 
bite des  sinus  »  (Testut).  Les  autopsies  de  Meicr  ont  prouvé  la 
continuité  de  la  thrombose  de  ces  veines  et  de  celle  du  sinus 
caverneux.  Les  lymphatiques  suivent  un  trajet  analogue. 

On  voit  donc  que  l'infection  pouvait  se  propager  de  proche 
en  proche  par  un  trajet  anatomique  parfaitement  établi  de 
l'otite  à  la  sixième  paire. 

Von  Trôltsch,  Gruber,  Styx,  Kôrner,  et  surtout  E.  Meier  («) 
ont  les  premiers  fait  valoir,  indiqué  la  possibilité  et  donné 
parfois  la  preuve  nécropsique  de  l'infection  intra-crànienne 
d'origine  otitique  par  l'intermédiaire  du  canal  carotidien  et 
des  organes  divers  qui  le  réunissent  à  la  caisse  du  tympan  : 


(•)  K<BRiiEB.  —  Zeitschrift  fur  Ohrenheilk.,  1892. 

(2)  E.  Muer.  —  Archiv,  fur  Ohrenheilk.,  XXXVIII.  1895. 


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24  TBRSON   ET   A.    TEUSON 

plusieurs  autopsies  oii  le  canal  earolidien  était  rempli  de  pus. 
Grulx^r,  Meier  ont  démontré  le  bien  fondé  de  cette  opinion,  qui 
mérite  d'être  plus  connue  et  dont  on  devra  tenir  le  plus  grand 
compte  dans  les  autopsies,  alors  que  sous  ce  rapport  plusieurs 
(Sutphen,  Schubert)  manquent  de  précision.  Nous  attironn  de 
plus  Tattention  sur  ce  fait  que  la  sixième  paire  a  éUS  le  plus 
souvent  le  premier  organe  intra-crànien  attaqué. 

Entre  toutes  les  hypothèses  pathogéniques  auxquelles  les 
observations  de  ce  travail  peuvent  donner  naissance,  celle 
d'une  infection  d'origine  otilique  transmise  à  la  sixième  paire 
par  l'intermédiaire  du  canal  earolidien,  de  la  paroi  caroti- 
dienne  et  de  ses  nombreuses  anastomoses,  est  la  plus  plau- 
sible. La  nature  même  de  la  lésion  (névrite  parenchymateuse, 
embolie  microbienne,  petit  thrombus,  etc.),  ne  pourrait  être 
démontrée  que  par  Tautopsie,  très  délicate  et  très  minutieuse. 
Une  thrombose  minime  peu  grave  pourrait  d'ailleurs,  tout  en 
gênant  la  circulation  et  en  pouvant  être  pour  quelque  chose 
dans  la  stase  et  l'infection  de  la  papille  du  nerf  optique,  com- 
primer la  sixième  paire  tout  en  l'infectant. 

D'ailleurs,  il  s'agit  peut-être  de  cas  minimes  lorsque  les  lé- 
sions sont  curables,  tandis  que  l'infection  peut,  sans  s'arrêter 
h  ces  degrés  faibles  et  moyens,  en  arriver  dans  les  cas  les  plus 
graves  à  la  thrombo-plébite  totale  du  sinus  caverneux. 

Enfin  les  rapports  spéciaux  de  l'otite  et  de  la  sixième  paire 
par  le  canal  earolidien  expliqueraient  pourquoi,  au  cours  des 
otites,  on  voit  plus  souvent  la  paralysie  de  la  sixième  paire  que 
celles,  très  rarement  observées,  de  la  troisième  paire  (Green- 
field.  Schwartze,  Ilicks)  et  de  la  quatrième  paire  (Moos), 

Quoiqu'il  en  soit  de  la  pathogénie  oii  on  ne  peut  se  ratta- 
cher qu'à  une  hypothèse  offrant  le  maximum  de  probabilité, 
notre  étude  nous  conduit  aux  conclusions  suivantes  : 

i"  Une  paralysie  du  moteur  oculaire  externe  apparaît  par- 
fois du  même  côté  qu'une  otite  moyenne  suppurée,  seule  ou 
aecompagnéiî  de  névrite  optique. 

2**  Dans  plusieurs  cas,  cette  complication  n'a  pas  eu  de  ter- 
minaison grave  ni  pour  la  vie  ni  pour  la  vue  du  sujet  atteint 
et  a  complètement  guéri. 

3°  Il  est  des  plut  probablet  qu*il  i'aglt  d'un  trouble  non  ré- 

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PAÏIAI.YSIK  DV   MOTFXIl  OCLI.AIIIK  EXTERNE  AT  COI  RS  DES  OTITF-S       25 

flexe,  mais  infectieux,  et  que  les  anastomoses  veineuses,  lym- 
phatiques, conjonctives,  qui  relient  la  sixième  paire  à  Toreille 
moyenne  par  Tintermédiaire  de  la  carotide  et  du  canal  caroli- 
dien,  jonent  un  rôle  qui  explique  la  fréquence  relative  de  celle 
complication  :  fréquence  plus  grande,  peut-être,  qu'elle  ne  le 
parait  :  complication,  dont  révolution,  le  pronostic  et  la  pa- 
thogénîe  méritent  de  fixer  Vattention  des  opiitalmologisites, 
des  olologistcs  pt  des  médecins,  chez  Tcnfont  et  chez  Tadulte. 


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IV 


CONTRIBUTION  A  L'ETUDE  DES   BRUITS  ENTOTIQUES 
PERÇUS  OBJECTIVEMENT  (*). 

Par  HENNEBERT  (de  Bruxelles)  et  TBÉTROP  (d'Anvers). 


Notre  attention  a  étéattirée  dans  ces  dernières  années  sur  des 
bruits  entotiques  dont  se  plaignaient  certains  de  nos  malades 
et  que  nous  pouvions  percevoir  nous-mêmes.  Nous  en  fîmes 
part  à  plusieurs  de  nos  collègues,  qui  nous  déclarèrent  ne  les 
avoir  jamais  observés  au  cours  d'une  assez  longue  pratique. 

Nous  avons  recherché  alors  ce  qui  a  été  publié  à  ce  sujet  et 
nous  avons  constaté  que  la  littérature  médicale  n*est  pas  bien 
riche  en  la  matière. 

Les  auteurs  français  parlent  peu  ou  point  des  bruits  ento- 
tiques objectifs.  Çà  et  là,  il  existe  quelques  observations  isolées, 
mais  les  traités  classiques  les  passent  généralement  sous  si- 
lence. Les  auteurs  de  langue  allemande  semblent  avoir  mieux 
étudié  la  question,  qui  nous  parait  avoir  une  importance 
réelle  en  pathologie  et  mériter  de  fixer  davantage  Tattention. 

Les  bruits  entotiques  objectifs  en  effet,  peuvent,  par  leur 
constance,  conduire  le  malade  rapidement  au  suicide  ou, 
comme  dans  le  cas  rapporté  plus  loin,  ces  bruits  peuvent  cons- 
tituer les  tout  premiers  symptômes  d'une  affection  mortelle, 
qu'en  possession  de  connaissances  meilleures,  nous  arriverions 
peut-être  à  enrayer  à  temps. 

Jacobson  (1)  dans  son  <  Lehrbuch  der  Ohrenheilkunde  », 
paru  à  Leipzig,  en  1898,  définit  les  bruits  entotiques  ou  pério- 

(1)  Communication  à  la  Société  française  d*otologie  et  de  laryngologie, 
mai  1906. 

ANNALBS  DBS  MALADIES  DE  l'ORBILLB  BT  DO  LARYNX,  t.  XXXII,  nO  7,  1906. 

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CONTRIBUTION   A   l'ÉTUDE   DES   BRUITS   ENTOTIQUES,    ETC.         27 

tiques  :  des  bruits  sie^geant  dans  roreille  môme  ou  dans  ses 
environs.  A  ces  bruits  appartiennent  :  les  claquements  dus  à 
la  déglutition  ou  par  contraction  clonique  des  muscles  tu- 
baires,  les  crampes  des  muscles  tenseurs  du  tympan  ou  sta- 
pédiens,  les  mouvements  du  tympan,  le  déplacement  des  corps 
étrangers  de  Toreille  et  enfin  les  bruits  dus  au  courant  sanguin 
ou  bruits  vase ul aires. 

Désirant  restreindre  notre  communication  de  ce  jour,  ce 
sont  ces  derniers  que  nous  allons  considérer  uniquement. 

Nos  recherches  bibliographiques,  tout  incomplètes  qu'elles 
sont,  ont  pu  nous  convaincre  que  la  bibliographie  n*est  pas 
abondante. 

Gomme  causes  de  bruits  entotiques  objectifs,  nous  relevons  : 
Fanévrysme  de  l'artère  auriculaire  postérieure  constaté  par 
Herzog  (2),  Tanévrysme  de  la  carotide  par  Wagenhaiiser  (3), 
la  dilatation  du  bulbe  de  la  jugulaire  par  Moos  (4).  I^s  bruits 
sont  parfois  si  forts  que  Tentourage  peut  les  percevoir  sans 
tube  otoscopique.  On  en  a  signalé  d'andibles  à  plusieurs  mètres 
de  distance. 

Les  bruits  vasculaires  ont  pour  caractéristique  de  s'arrêter 
par  la  compression  :  compression  de  la  jugulaire  à  hauteur  de 
los  hyoïde  dans  le  «  bruit  de  diable  »  transmis  à  l'oreille  ; 
compression  de  la  carotide  dans  les  cas  |)ersonnels  que  nous 
allons  rapporter  ;  compression  du  rameau  mastoïdien  de  Tar- 
tère  auriculaire  postérieure  dans  un  cas  de  Kayser. 

Chimani  (5)  cite  un  bruit  continu  guéri  par  l'opération  d'un 
anévrysme  cirsoïde  du  pavillon. 

Les  bruits  d'oreille  perceptibles  objectivement  sont  le  plus 
souvent  dus  à  une  dilatation  anévrysmatique  de  la  portion  de 
la  carotide  interne  siégeant  dans  le  canal  carotidien,  à  un  ané- 
vrysme de  l'artère  basilaire  ou  de  l'auriculaire  postérieure. 

La  compression  de  la  carotide  n'est  pas  un  moyen  tout  à 
fait  inoffensif  d'arrêter  ces  bruits  :  Brieger  (6)  rapporte  un 
cas  de  perte  de  connaissance  avec  secousses  dans  les  membres 
supérieurs  du  côté  opposé  chez  un  neurasthénique.  Il  provo- 
qua souvent  ainsi  du  vertige  chez  des  sujets  jeunes,  plus  encore 
chez  des  artérioscléreux. 

Politzer  (7)  dit  que  les  bruits  entotiques  les  plus  fréquents 


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28  HENNEBERT   ET   TRÉTROP 

sont  loflbrnils  vnsculaires,  qui  se  produisent  soit  dans  la  ca- 
vité tyinpaniqiie  ello-m^me  par  dilatation  dos  branches  arti'*- 
rielles,  soit  par  dos  modifications  dans  le  canal  carotidieu  ou 
par  des  troubles  valvulaires,  des  anovrysmes  ou  des  dilatations 
des  vaisseaux  enci^phaliques.  Dans  ces  derniers  cas,  le  bruit 
est  perçu  le  plus  souvent  synchrome  au  j>ouls  par  Tauscultation 
à  tous  les  endroits  de  la  ti>te. 

Brandt  (G)  rapporte  un  cas  où,  à  la  suite  d'un  traumatisme, 
un  bruit  vasculairo  objectif,  étendu  à  toute  la  tète,  fut  ^uéri 
par  ligature  de  Tartoro  temporale  profonde. 

Luismayer  rapporte  Tobsorvaiion  d'un  homme  de  65  ans  qui 
depuis  un  an  souffrait  de  bruits  dWeilIe  très  violenta  à  droite, 
qui  l'avaient  amené  à  des  tentatives  de  suicide,  chez  qui  la 
compression  digitale  de  la  carotide  o-xterne  droite  arrêtait  les 
bruits.  Luismayer  lia  la  carotide  externe  droite,  les  bruits 
s'arrêtèrent  pendant  un  temps  assez  court  ;  il  se  produisit  de 
rhémiplégie  gauche  avec  hémianopsie  et  surdité  gauche  et  le 
malade  mourut  le  (HJiquième  jour  de  pneumonie. 

Dans  les  années  190,*l«t  1904  de  l'ex  col  lento  revue  hebdoma- 
daire do  notre  distingué  collègue  Moure,  nous  n'avons  pas 
trouvé  une  seule  relation  de  bruits  entotiques  objectifs  d'origine 
vasculairo. 

Voici  nos  observations  personnelles  : 

OBSERVATION  I,  —  M.  T.,  22  ans,  est  alleiritdc  diminulion  rapide 
de  la  vue  par  névrite  optique  double,  de  stase. 

Il  se  plaint  de  ballements  dans  rorellle  droile  isochrones  au 
pouis,  sans  altéralion  de  l'ouïe;  lympans  normaux  ;  audition  nor- 
male. 

Le  bruit  a  débuté  par  un  léger  bourdonnement  qui  a  augmenté 
progreisivement,  est  devenu  un  bruit  de  souftle  pulsatil,  cause 
d*ennuis  considérable».  Le  bruit  s'arrête  pendant  quelques  ins- 
tants par  une  exiension  forcée  de  la  tête  en  arrière  ;  il  cosse  aussi 
par  la  compression  de  la  carolide  au  niveau  du  cou. 

Par  le  tube  oloscopique  i.ilroduit  dans  roreille  droile,  on  en- 
tend u!i  bruit  de  soufl^e  très  intense,  isochrone  au  pouls  et  qui  va 
rè^'uliôrement  en  augmentant,  puis  en  diminuant  d'intensité  sui- 
vant le  rythme  delà  respiration. 

L'auscultation  du   cttne   fait  entendre  le  môme  souffle,  avec 


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CONtRÎBUtlON  A   L*ÉTUDfi  DES  BRUITS  ENTOTIQUES,    ETC.         20 

maximum  au  bord  postérieur  de  la  masloide  droite  et  également 
uQ  second  foyer  d^inlensité  maxima  (moindre  qu*à  droite),  à  l'angle 
postéro-supérieur  de  la  masloide  gauche. 
Le  D'  De  Ridder  pose  le  diagnostic  d'anévrysme  intracrânien. 
La  ligature  de  la  carotide  interne  est  faite  par  le  prof.  Laurent. 
Au  moment  de  la  ligature,  il  se  produit  des  mouvements  épilep- 
toîdes  généralisés  et  un  arrêt  brusque  de  la  respiration. 

Le  soir  même,  le  malade  éprouve  un  souffle  continuel  beaucoup 
plus  intense  qu'avant  qui  disparaît  lentement  les  jours  suivants. 

Etat  actuel,  —  Cécile  complète  par  atrophie  des  nerfs  optiques; 
bruit  de  souffle  objectif  et  subjectif  déflnitivement  disparu  déjà 
quelques  jours  après  l'intervention. 

0B3.  II.  —  M"«  R.,  70  ans,  depuis  quelques  mois,  à  la  suite  d'une 
bronchite  avec  forts  accès  de  toux,  perçoit  dans  l'oreille  droite  un 
bruit  de  piaulement  et  de  souffle,  isochrone  au  pouls  et  qui  em- 
pêche le  sommeil. 

Quand  on  applique  l'oreiUe  contre  l'une  ou  l'autre  oreille,  mais 
surtout  à  droite,  on  perçoit  un  souffle  très  net,  qu'on  entend  très 
peu  au  moyen  du  sthétoscope  ou  du  tube  oloscopique.  Le  doigt, 
introduit  dans  le  conduit  auditif  droit,  sent  des  ballemcnt.s  arté- 
riels très  nets  au  niveau  de  la  paroi  antérieure,  dans  sa  portion 
externe. 

Pas  de  5urdité,  pas  de  vertiges;  Ivmpans  minces  avec  quelques 
plaques  calcaires.  A  Tauscullation  du  cœur:  faux  pas  assez  fré- 
quents; souffle  diaslolique  à  l'aorte,  pouls  onguéal  Irèà-niarqué  ; 
pouls  bondissant,  ni  dyspnée^  ni  œJème.  Celle  malade  est  atteinte 
d'insuflisance  aorlique. 

Le  lobule  droit  est  animé  de  batlemenls  isochrones  au  pouls;  la 
région  rétro-angulaire  est  animée  des  mêmes  ballenienls. 

Les  bruits  cessent  d'être  perçus  par  la  malade  et  aussi  objecti- 
vement pendant  la  compression  de  la  gouttière  mn'xillo-mastol- 
dienne  droite. 
Cette  malade  fut  perdue  de  vue  après  !a  deuxième  visite. 
OBs.  m.  —  M""*  B.,  50  ans,  se  plaint  depuis  ti*ois  ans  de  surdité. 
Du  cù'.é  droit,  un  processus  adhésif  rend  l'audition  presque  nulle. 
Il  existe  à  gauche  un  catarrhe  muqueux  chronique  avec  ouïe  assez 
bien  conservée. 

Cette  dame  se  plaint  de  souffle  et  de  battements  dans  l'oreille 
au^'mentant  après  les  mouvements  et  les  repas.  La  nuit,  ces 
bniiU  sonl  plus  forts  et  empêchent  souvent  le  sommeil.  Avec  le 
tube  otoscopique  on  peiroit  nettement  comme  un  «  voû  »  prolongé, 
isochrone  aux  pulsations  cardiaques. 


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30  HENNEBERT   ET   TR^TROP 

Personne  1res  nerveuse  mais  d'un  état  général  bon  ;  cœur  bon, 
pas  de  Jésions  valvulaires  ;  parfois  un  peu  de  rudesse  du  premier 
bruit  aorlique,  parfois  palpitations  et  irrégularités  d'origine  ner- 
veuse. 

Les  catliélérismes,  massages,  médications  nasales,  etc.,  em- 
ployées contre  le  catarrhe  n'ont  eu  sur  les  bruit^  aucune  in- 
fluence. 

OBs.  IV.  —  M.  J.,  32  ans.  Les  bruits  ont  débuté  par  la  perception 
d*un  «  cricri  •  dans  Toreille  droite,  chez  cet  homme  bien  constitué 
et  bien  portant.  Ils  sont  devenus  rapidement  un  souffle  avec  piau- 
lement simple  d'abord,  double  plus  tard,  audible  par  le  conduit 
mais  avec  un  maximum  slhétoscopique  à  2  à  3  centimètres  au- 
dessus  et  un  peu  en  arrière  de  la  base  de  l'apophyse  mastolde,  au 
niveau  de  la  branche  postérieure  de  l'artère  méningée  moyenne. 

Des  douleurs  de  lètc  intolérables  ont  apparu  à  la  masloîde 
d'abord,  puis  à  la  région  temporale  correspondante,  enfin  à  la 
région  occipitale.  A  trois  reprises,  il  y  a  eu  projets  de  suicide. 

Le  malade  a  succombé  en  moins  de  trois  mois  à  ses  lésions  ou, 
ce  qui  est  plus  probable,  il  s'est  empoisonné,  à  l'insu  de  tous,  à 
Taide  d'un  narcotique. 

Son  observation  complète  fait  l'objet  d'une  communication  de 
l'un  de  nous. 

De  nos  observations  et  de  l'étude  incomplète  à  laquelle  nous 
nous  sommes  livrés,  il  résulte  que  les  bruits  otitiques  objectifs 
d'origine  vasculaire  peuvent  précéder  ou  accompagner  des  lé- 
sions organiques  très  graves  chez  dos  sujets  jeunes  ou  vieux, 
La  présence  seule  de  ces  bruits,  qui  ne  s'accompagnent  pas  de 
vertiges,  en  dehors  de  toute  douleur  ou  de  lésions  fonction- 
nelles constitue  pour  celui  qui  en  est  atteint  une  forte  incita- 
tion au  suicide.  Les  cas  ne  doivent  pas  être  bien  rares,  si  l'on 
sfi  mot  ;\  1p«  rechercher,  car  nous  en  avons  observé  personnel- 
e  en  trois  années. 

ne  désirable  pour  nous  auristes  de  mieux  con- 
pitre  de  pathologie  spéciale,  assez  neuf  dans  les 
no  franraise,  afin  de  pouvoir  à  temps  porter  le 
instituer  le  traitement.  Aujourd'hui  la  difficulté 
tic  précis  nous  désarme  au  début  du  mal. 
permettons  donc  d'appeler  la  bienveillante  at- 
a   Sociéti''  fran(;aise   d'oto-rhino-laryngologie  sur 


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CONTRIBUTION   A   l'ÉTUDE   DES  BRUITS  ENTOTIQUES,    ETC.         31 

une  question  quelque  peu  vitale  et  nous  serions  heureux  de 
voir  nos  savants  collègues  y  apporter  par  la  suite  quelques 
lumières.  Telle  sera  la  conclusion  de  notre  travail. 


BIBLIOGRAPHIE 


1.  L.  Jacobsor.  —  Lehrbuch  der  OhvenheUkiinde^  1898,  2«  édition» 
p.  93. 

2.  Hbrzog.  —  Anévrysme  de  Tartère  auriculaire  postérieure.  Monatschr, 
fur  Ohrenheilk.,  1881,  p.  137. 

3.  WàouihaQsbr.  —  Déhi«cence  dans  le  canal  carotidien  avec 
anévrysme  de  la  carotide.  Arck,  fur  Ohrenheilk  ,  vol.  XIX,  p.  62. 

4.  Moos.  —  Dilatation  du  bulbe  delà  jugulaire  et  ses  relations  avec 
le  développement  des  hallucinations.  Arch.fùr  Augen  und  Ohrenheilk.^ 
vol.  IV,  p.  174. 

5.  Gbimaxi.  —  Anévrysme  cirsoïde  da  pavillon.  Aroh.  fur  Ohrenh,, 
vol.  VIII,  p.  62,  1873. 

6.  Bribgbr.  —  Klin,  Beilr.  s.  Ohrenheilk,,  1896,  p.  139. 

7.  PoLiTZBB.  —  Lehrbuch  ffcr  Ohrcnhcilhundi',  3"»  édition  1893,  p.  563, 
564. 

8.  Brakdbis.  —  Bruits  vasculaires.  ZfUschr.  f.  Ohr.,  vol.  II,  p.  294, 
1832. 

9.  JAC0BSO5.  —  Poliklin.  Bericht  :  Kalkablagerungen  in  den  Geftlss 
wanden.  Arch.  f,  Ohr.,  vol.  XIX,  p.  28,  1882. 

10.  Haug.  —  Drnch  élues  Kropjes  auf  die  grosson  Ualsgefôsse  in  die 
Krankh.  des  ohrs  in  ihrcr  Bezich.  zu  der  Allgemcincr  krank,  1893. 


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RECUEIL  DE  FAITS 


LEUCOKERATOSE  SUBLINGUALE  (») 

ParJ.-N.ROY. 

médecin  de  rUôlol-Diea  de  Montréal  (Canada). 

OBSKRVATION.  —  Le  fièrc  S.,  èpé  de 08  ans,  se  préseiilo  à  notre 
consullalion,  le  20  janvier  dernier,  pour  une  nialad'e  de  la  bouclic. 
Depuis  deux  ans  environ,  il  se  plaint  d'une  certaine  f;ene  dans  les 
mouvements  de  la  langne,  lui  dofinant  l'impression  d*une  raideur 
progressive  de  cet  or«ane.  Illui  semble,  nous  dit  il,  que  sa  mu- 
queuse sublinguale  gauche,  ainsi  que  celle  de  la  partie  interne  do 
Ja  f|;encive  du  mémo  cùlé,  sont  dans  un  état  parcheminé.  Apparte- 
nant à  un  ordre  religieux  qui  l'oblige  à  faire  de  l'enseignetnent, 
celte  maladie  rincommode  beaucoup  par  ta  difilculté  qu'il  a  à  s'ex- 
primer, sans  cependant  apporter  aucun  trouble  à  la  mastication 
et  à  la  déglutition.  Les  débuts  ont  été  indolores;  mais  depuis 
deux  mois,  il  ressent  de  légers  picotements,  surtout  après  avoir 
mangé.  D'après  lui,  celte  affection  aurait  commencé  par  la  gencive, 
et  se  serait  propagée  ensuite  au  plancher  de  la  bouche. 

A  Texamen,  nous  constatons  une  dégénérescence  psendo-carti- 

inoinaiico  iVni^Q  partie  de  la  muqueuse  sublinguale  du  cùlé  gauche. 

correspondante  est    également   recouverte  par  des 

blanc  grisâtre,  faisant  une  légère  saillie  à  la  surface 

i9e.  Çà  et  là,  nous  voyons  sous  la  langue   une  série 

sifs  nacrés,  à  côté  de  plaques  de  même  couleur.  Ce 

cation  faite  à  la  Société  française  d'otorhlno-laryngologie, 

6. 

MALADIES  UB  l'oREILLB  BT  DU  LARYNX,  t.  XXXII,  n»  7,  1906. 

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LEUGOKÉRATOSE   SIJBLINGUALE  33 

lissu  pathologique  est  sillonné  par  une  muqueuse  normale,  el 
n*est  entouré  d'aucun  liséré.  Ses  limiles  sont  nettes  et  régulières, 
et  sa  surface  est  plane,  lisse  et  unie.  Il  n'y  a  ni  fissure,  ni  dékéra- 
linisation,  et  ces  plaques  sont  tellement  adhérentes  qu'il  est  im- 
possible de  les  arracher  avec  une  pince. 

Le  patient  ne  se  plaint  pas  encore  du  côté  droit  de  sa  langue  ; 
cependant  nous  constatons  sur  le  plancher,  sur  l'étendue  d'en- 
viron une  pièce  de  cinquante  centimes,  une  décoloration  de  la  mu- 
queuse, comme  si  on  avait  passé  légèrement  un  crayon  de  nitrate 
d'argent. 

Les  autres  parties  de  cet  organe,  ainsi  que  les  joues  et  le  palais 
sont  dans  un  état  absolument  normal. 

Pas  de  grenouillette,  ni  d'hypertrophie  des  ganglions  cervi- 
caux. 

Le  sens  du  goût  n'est  pas  altéré. 

Notre  malade  a  de  très  mauvaises  dents,  n'en  ayant  jamais  eu 
soin.  Les  sept  qui  lui  restent  au  maxillaire  supérieur  sont  plus  ou 
moins  cariées  ;  les  incisives  et  les  canines  du  maxillaire  inférieur 
sont  saines,  et  les  grosses  molaires  ont  été  extraites.  Carie  au 
quatrième  degré  des  petites  molaires. 

A  la  rhinoscopie  antérieure,  nous  trouvons  une  déviation  de  la 
cloison  à  droite. 

Légère  rhinite  compliquée  de  pharyngite. 

Le  larynx  fonctionne  bien  ;  et  les  sinus  sont  transparents. 

Rien  d'intéressant  à  noter  au  sujet  des  autres  organes  ;  les 
urines  sont  normales. 

Antécédents  personnels.  —  Le  patient  déclare  ne  pas  se  rappeler 
avoir  été  malade.  D'une  constitution  robuste,  il  pèse  225  livres  et 
mesure  2  mètres.  Il  n'est  atteint  d'aucune  dialhèse,  —  nerveuse, 
arthritique,  spécifique,  tuberculeuse  ;  —  et  son  estomac  digère 
bien.  Aucune  lésion  inflammatoire  de  la  bouche  n'a  été  remarquée 
depuis  son  enfance.  Ce  n'est  qu'à  Tâge  de  quinze  ans  que  ses 
dents  ont  commencé  à  se  carier.  D'une  vie  très  régulière,  il  ne  fait 
pas  usage  d'alcool  et  de  tabac,  et  n'a  jamais  abusé  de  mets  épicés. 

Antécédents  héréditaires,  —  Douze  enfants  composent  la  famille 
de  notre  malade.  De  ce  nombre,  quatre  sont  morts,  ainsi  que  I  e 
père  et  la  mère,  sans  histoire  de  cancer.  Les  autres  sont  en  excel- 
lente santé  ;  et  nous  ne  trouvons  pas  de  consanguinité  chez  ses 
ascendants. 

En  présence  de  cette  dégénérescence  de  la  muqueuse  sublin- 
guale, nous  pensons  naturellement  à  la  leucokératose.  Cependant 
vu  le  siège  plutôt  exceptionnel  de  cette  affection,  et  l'absence  d'eu- 

ANNALBS  DBS   MALADIBS  DK  L'ORBILLB   BT  DU  LARYNX.  —  XXXII.        3 


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34  J.-N.    ROY 

vahissement  des  régions  habiloelles,  nous  faisons  faire  l'examen 
microscopique  d'une  plaque  enlevée  avec  le  galvano-cautère.  Les 
D"  Saint-Jacques,  professeur  d'analomie  patholoaique  à  l'Univer- 
silé  Laval,  et  Daigie,  agrégé,  et  palbologieie  à  l'HôteUDieu,  à  qui 
nous  avons  couOé  la  pièce,  ont  eu  l'amabilité  de  nous  transmettre 
le  rapport  suivant  : 

Aspect  macroscopique.  —  Petites  lamelles  blanc  nacré  d'environ 
un  millimètre  d'épaisseur,  offrant  une  certaine  résistance  au  doigt, 
et  se  coupant  facilement  au  microtome  après  un  court  séjour  dans 
l'alcool. 

Examen  hisiologique,  —  Première  coupe,  —  Coloration  à 
rhémaloxyline-éosine. 

A.  —  On  y  distingue  une  première  coucbe  de  cellules  se  colorant 
vivement  par  rbémaloxyline  ;  cette  couche  présente  deux,  trois 
ou  plusieurs  assises  de  cellules  suivant  Tendroit  examiné.  Le  pro- 
lopiâsma  semble  infiltré  de  grains  ou  granulations  noirâtres,  pre- 
nant la  matière  colorante.  Ces  cellules  semblent  jusqu'à  un  certain 
point  présenter  Taspect  du  stratum  granulosum  de  la  peau,  que 
Ton  ne  trouve  pas  sur  les  muqueuses  à  Tétat  normal,  mais  qui 
s'y  développe  lorsque  celles-ci  sont  en  voie  de  dégénérescence 
kératinique. 

B.  —  Au  dessus  de  cette  première  assise  de  cellules  assez  vive- 
ment colorée,  s'en  trouve  une  autre  beaucoup  plus  épaisse,  et 
prenant  difficilement  ou  pas  du  tout  l'hématoxyline  ;  cette  couche 
de  cellules  semble  être  en  état  de  dégénérescence  kératinique. 
Les  noyaux  sont  très  petits  ou  disparus,  et  ceux  que  l'on  dislingue 
sont  ratatinés,  dissociés  et  difficiles  à  voir.  Le  proloplasma  se  pré- 
sente comme  ayant  l'aspect  d'un  espace  clair,  vitreux»  transparent, 
non  coloré  ;  et  il  existe  dans  les  espaces  intercellulaires  une  con- 
densation de  substances  formant  une  espèce  de  carapace,  qui  se  co- 
lore assez  vivement  par  l'éosine,  surtout  dans  les  couches  infé- 
rieures. L'ensemble  de  cette  couche  ofi're  l'aspect  d'un  lacis  plus  ou 
moins  régulier  dont  las  espaces  sont  occupés  par  des  masses  pro- 
toplasmiques  incolores  ou  mal  colorées,  et  dont  les  noyaux  sont 
amoindris  et  peu  apparents. 

Daiis  toute  l'épaisseur  de  cette  couche,  les  assises  de  cellules 
forment  des  ondulations  déterminées  par  la  présence  des  papilles 
sous-jacentes  sur  lesquelles  ces  assises  reposaient. 

Les  auteurs  signalent  la  sclérose  du  chorion  et  l'altération  des 
papilles  :  comme  le  procédé  employé  pour  faire  la  biopsie  n'a 
pas  permis  l'enlèvement  de  celte  partie,  il  est  impossible  de  si- 
gnaler les  modifications  qui  pourraient  s'y  trouver. 


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Leugokëratose  su6linouaLe  it 

Deuxième  coupe,  —  Examinée  dans  une  solution  de  po lasse 
diluée. 

Elle  présente  un  carrelage  régulier,  dessiné  par  le  rebord  ou  par 
la  coque  des  cellules  en  voie  de  kéralinisalion  ;  ces  cellules  onlune 
forme  oblongue  comme  ou  Tobserve  toujours  dans  les  épithéliums 
pavimenleux  stratifiés. 

Quelques  noyaux  gonflés  par  la  potasse  deviennent  plus  appa- 
rents. 

Troisième  coupe.  —  Colorée  au  picro- carmin  de  Rauvier  — 
considéré  comme  le  réactif  de  choix  dans  celte  variété  de  dégéné- 
rescence. 

Avec  ce  procédé  de  coloration  on  obtient  une  teinte  rose  de  la 
couche  en  voie  de  kéralinisalion,  teinte  plus  prononcée  à  la 
partie  inférieure  que  vers  la  partie  supérieure  ou  périphérique. 
Cette  coloration  peut  s'expliquer  par  la  présence  de  Téléidine 
plus  ou  moins  diffuse  dans  celle  couche.  La  lésion  étant  de  date 
peu  ancienne,  les  cellules  ne  sont  pas  encore  parvenues  au  dernier 
stade  de  leur  transformation  kéra Unique.  A  certains  endroits  ce- 
pendant, on  observe  des  Ilots  n'ayant  pas  fixé  le  carmin,  et  pré- 
sentant la  teinte  jaune  de  la  kératine  ;  à  leur  périphérie  on  trouve 
une  bande  uniformément  colorée  en  jaune,  composée  de  cellules 
aplaties,  arrivées  au  dernier  stade  de  kéralinisalion. 

La  couche  inférieure  qui  prenait  Thématoxyline  ne  prend  pas  le 
carmin  ;  elle  est  uniformément  colorée  en  jaune,  et  laisse  voir 
comme  dans  la  première  pièce,  des  petites  granulations  noires  à 
rintérieurdu  protoplasma. 

L'ensemble  de  ces  considérations  nous  permet  de  conclure  que 
la  pièce  examinée  présente  les  altérations  de  la  dégénérescence 
kératinique. 

Nous  conseillons  d'abord  comme  traitement  hygiénique,  une 
très  grande  propreté  de  la  bouche,  Textraclion  des  chicots,  le 
nettoyage  des  dents  et  la  deslruclion  des  dépôts  tartreux.  Nous 
prescrivons  l'arsenic  après  les  repas,  ainsi  qu'un  gargarisme  alca- 
lin ;  et  comme  prophylaxie,  nous  défendons  le  tabac,  l'alcool,  les 
épices,  les  sucreries,  le  vin  pur  et  les  acides. 

Retu  quinze  jours  après,  nous  commençons  alors  le  traitement 
avec  le  gai vano- cautère.  Après  une  application  de  cocaïne,  nous 
enlevons  par  lambeaux  ce  tissu  kératinisé,  et  les  ilôts  sont  égale- 
meut  détraits  au  fer  rouge.  La  muqueuse  sous*jacente  est  légère- 
ment saignante,  mais  guérit  très  bien  dans  l'espace  de  huit  jours 
avec  des  gargarismes  au  chlorate  de  potasse.  Nous  répétons  les 
cautérisations  toutes  les  semaines,  et  le  6  mars,  nous  en  faisons 


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86  J'-N.    ROY 

une  dernière  qui  fait  disparaître  entièrement  tout  ce  qui  restait 
de  cette  leucoplasie,  des  deux  côtés.  Depuis  cette  date,  la  bouche 
de  notre  malade  est  parfaitement  bien  ;  et  un  dernier  examen  le 
18  avril  semble  confirmer  la  guérisor.. 


La  leucokératose  est  une  maladie  relativement  rare,  surtout 
en  Amérique,  mais  très  bien  décrite  dans  les  remarquables 
travaux  de  Bazin  et  Besnîer,  à  qui  revient  Thonneur  d'avoir 
donné  le  plus  de  lumière  sur  ce  sujet.  Elle  se  rencontre  géné- 
ralement à  la  région  antérieure  moyenne  de  la  face  dorsale  de 
la  langue,  et  envahit  quelquefois  ses  bords  et  sa  pointe.  D'une 
fréquence  extrême  sur  la  face  interne  des  lèvres  et  des  joues, 
il  est  exceptionnel  de  la  voir  s'étendre  au  palais,  aux  gencives 
et  au  plancher  de  la  bouche.  Parmi  les  diathèses  qui  favo- 
risent le  plus  la  leucoplasie,  nous  devons  mentionner  d'abord 
et  surtout  la  syphilis.  Nous  la  rencontrons  encore  chez  les  ner- 
veux et  les  rhumatisants,  et  d'une  manière  générale,  chez 
tous  ceux  qui  sont  exposés  aux  irritations  de  la  bouche  :  tels 
les  fumeurs,  les  buveurs,  les  mangeurs  d'épices  et  acides,  et 
ceux  qui  ont  de  la  carie  dentaire. 

Nous  avons  cru  intéressant  de  rapporter  cette  observation 
au  point  de  vue  exceptionnel  du  siège  de  la  lésion,  et  de  l'étio- 
logie  qui  est  des  plus  obscures.  En  effet,  dans  notre  cas,  nous 
n'avions  envahi  que  la  région  sublinguale  gauche,  et  une 
partie  de  la  gencive  correspondante  ;  du  côté  droit,  il  n'y  avait 
seulement  qu'une  légère  décoloration  d'un  peu  de  la  muqueuse 
du  plancher  de  la  bouche. 

Le  malade  n'était  atteint  d'aucune  dîathèse,  et  à  part  le 
très  mauvais  état  de  ses  dents,  il  n'était  exposé  à  aucune  irri- 
tation buccale. 

Ayant  donné  les  conseils  hygiéniques  voulus,  nous  avons 
cru  devoir  suivre  l'avis  de  Fletcher  Ingals,  et  employer  immé- 
diatement le  galvano-cautère.  D'après  Leriche,  il  vaudrait 
mieux  à  cette  période,  ne  pas  loucher  à  la  leucokératose  ;  mais 
ne  pouvant  relever  au  point  de  vue  étiologique  que  la  carie 
dentaire,  nous  croyons  que  les  alcalins  en  gargarisme  n'au- 
raient pas  été  suffisants  pour  guérir  notre  malade. 

Gomme  il  n'y  avait  pas  d'histoire  de  syphilis,  nous  nous 


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LEUCOK^ÀTOSE  SUBLINGUALE  37 

gardons  bien  de  prescrire  le  mercure  et  Tiodure  de  potassium  ; 
car  nous  savons  que  ces  médicaments  peuvent  hâter  êonsidéra- 
blement  la  transformation  de  la  leucoplasie  en  néoplasme. 

Nous  n'avons  pas  voulu  essayer  la  radiothérapie,  vu  qu'il 
n'y  avait  aucun  signe  de  dégénérescence  cancéreuse  qui,  d'après 
Barthélémy,  se  rencontre  dans  13  7o  ^^  cas. 

En  présence  de  cette  leucokératose  sublinguale  sans  autre 
envahissement  de  la  bouche,  sans  diathèse  et  sans  complica- 
tion, devons-nous  porter  un  pronostic  favorable  ?  Nous  croyons 
que  oui,  pour  toutes  les  raisons  plus  haut  énoncées,  et  surtout 
parce  que  la  face  dorsale  de  la  langue  est  dans  un  état  parfai- 
tement normal. 


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38  sodÉrés  savantbs 


SOaÉTÉS  SAVANTES 


SOCIÉTÉ  DE  LARYNGOLOGIE,   D'OTOLOGIE 
ET  DE  RHINOLOGIE  DE  PAUIS 

Séance  du  6  avril  4906, 

Présidence  du  D'  G.  Gellé 


BosviRL.  —  Un  cas  de  périchondrite  du  cartilage  thyroïde.  -— 
Septuagénaire  diabétique  qui,  en  pleine  santé,  à  la  suite  dt^  la 
fixation  d'un  corps  étranger  sur  une  bande  venlriculaire,  présenta 
un  gontlement  progressif  de  la  région  extérieure  du  cou,  sans 
fluctuation,  avec  douleur,  fièvre,  fétidité  de  l'haleine  et  gône  de 
la  respiration  et  de  la  phonation.  A  l'examen  laryngoscopique, 
érythème  généralisé  du  larynx  el  de  Tépiglotte  ainsi  qu'une  gros- 
seur bien  circonscrite  à  la  région  moyenne  de  la  bande  venlricu- 
laire droite  masquant  entièrement  la  corde  vocale  sous-jacenle, 
tandis  que  l'autre  est  très  visible.  Une  évacuation  spontanée  du 
pus  apporta  une  amélioration  rapide  de  tous  les  symptômes. 

Cette  terminaison  heureuse  et  rapide,  sans  aucun  délabrement, 
est  rare  dans  les  cas  de  ce  genre. 

Cauzaud.  —  Sur  quel  signe  précis  notre  collègue  pose-t-il  le 
disgnostic  de  périchondrite  ?  Pourquoi  ne  pas  admettre  un  simple 
abcès  à  la  suite  d'une  érosion  ? 

BosviEL.  —  Il  n'existait  pas  trace  de  fluctuation.  La  tumeur 
avait  la  même  consistance  que  le  cartilage  et  le  doigt  pouvait 
suivre  le  thyroïde  dans  tous  ses  détails,  ce  qui  ne  se  fut  pas  pro- 
duit dans  le  cas  d'un  abcès. 

Bellin.  —  Kyste  dermoîde  du  dos  du  nés.  —  Enfant  de  12  ans 
présentant  sur  le  dos  du  nez  une  forte  saillie  formée  par  un 
groupement  de  trois  kystes.  Tumeur  datant  de  4  ans,  abcédée  il 
y  a  deux  ans,  opérée  à  ce  moment  et  ayant  récidivé  il  y  a  trois 
emaines.  Une  nouvelle  intervention  pratiquée  par  l'auteur,  mil  à 


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soaérés  savantes  39 

découvert  un  petit  kyste  rempli  de  poils  soyeux  et  qui  s'était 
creusé  une  logelte  arrondie  à  la  partie  supérieure  du  vomer.  Réu- 
nion des  lèvres  de  la  plaie  par  prenoière  intention.  Guérison  en 
quinze  jours. 

FiocRE.  —  Un  cas  d'hémorrhagie  piimitive  du  naso-pharynx.  — 
Femnne  de  43  ans,  ayant  expectoré  du  sang  pur  à  diverses  reprises 
en  assez  grande  abondance.  La  rbinoscopie  postérieure  permit  de 
constater  que  ce  sang  provenait  de  la  moitié  droite  de  la  voûte 
pharyngée.  Le  diagnostic  présentait  certaines  dfflcultés  chez  cette 
malade,  atteinte  de  tuberculose  pulmonaire  et  se  trouvant  en 
pleine  période  menstruelle.  L'bémorrhagie  fut  arrêtée  au  moyen 
de  cautérisations  locales  avec  une  perle  d'acide  chromique. 

GrisRz  a  observé  un  cas  analogue  cbez  un  homme  présentant 
de  toutes  petites  varices  à  peine  visibles  du  cavum  :  les  hémor- 
rhagies  étaient  cependant  abondantes  et  le  sang  venait  à  pleine 
bouche. 


Présentations 

Kœnig.  —  L  Présentation  d*nne  seringue  tonte  en  verre  poor 
injections  intra-trachéales. 

H.  —  Corps  étranger  rare  du  conduit  auditif  ressemblant  à  un 
polype  fibreux. 

Fève  du  Brésil  (noire  d*un  côté,  rouge  de  Tautre)  présentant  !e 
rouge  du  côté  libre  et  enclavée,  de  l'autre  côté,  dans  les  tissus. 

1U.  —  Deux  calculs  volumineux  du  canal  de  Wharton. 

Le  premier  fut  expulsé  spontanément  chez  un  homme  de 
27  ans. 

Le  second,  chez  un  homme  de  30  ans,  siégeait  à  une  profon- 
deur de  3  centimètres  dans  le  canal  à  Wharton.  Abcès  de  la  glande 
sous-maxillaire  avec  issue  du  pus  par  l'orifice  sublingual.  Après 
cocalnisation,  le  canal  fut  incisé  sur  une  sonde  cannelée  et  le  cal- 
cul extrait  avec  quelques  difQcuIlés.  Un  flot  de  pus  s*écoula  et  la 
tuméfaction  sous-maxillaire  disparut.  Ce  n'est  qu'après  ponction 
d'un  kyste  salivaire,  quinze  jours  plus  tard,  que  la  guérison  fut 
complète. 

Mahu  qui  a  rencontré  plusieurs  cas  de  ce  genre  attire  l'allen- 
tion  sur  les  points  suivants  : 


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40  SOGléris   SAVANTES 

!•  Au  point  de  vue  du  diagaoslic  à  distance,  le  gonflement  in" 
termittenl  de  la  glande  correspondante  au  moment  des  repas  et 
surtout  après  l'ingestion  d'aliments  sucrés  ; 

2**  Au  point  de  vue  du  traitement  après  l'extraction  du  calcul  : 
séances  de  calhétérismn  du  canal  de  Wharton  avec  des  petites 
sondes  de  plus  en  plus  grosses,  en  commençant  avec  un  stylet 
d'oreille  en  argent. 


-Y/*  CONGRÈS  DE  LA  SOCIÉTÉ  ITALIENNE 
DE  LARYNGOLOGIE,  D'OTOLOGIE  ET  DE  RHINOLOGIE  («) 

(Rome,  13,  14  et  15  octobre  190o) 

Président  :    Grazzi  (Florence). 

Secrétaire  :  0.  Loighini  (Vienne). 

Le  président  adresse  un  salai  aux  congressistes  et  exprime  le 
regret  que  des  circonstances  imprévues  aient  empêché  de  tenir 
cette  réunion  solennelle  dans  la  clinique  oto-rhino-laryngologique 
de  la  nouvelle  Polyclinique,  où  il  aurait  évoqué  avec  le  plus  vif 
enthousiasme  la  grande  âme  d'Emilio  de  Rossi,  le  fondateur  de 
la  première  école  otologique  italienne.  11  salue  dans  G.  Ferreri  le 
digne  élève  et  successeur  d'Emilio  de  Rossi.  Puis  il  rappelle,  en 
gardant  le  plus  charmant  souvenir,  le  dernier  Congrès  tenu  à 
Sienne,  ville  des  arts  et  du  pur  langage.  Il  adresse  un  salut  aux 
collègues  Giulio  Masini  et  Nunca  Gampi,  appelés  par  un  vote  po- 
pulaire, à  faire  partie  du  corps  législatif,  certain  que  le  langage 
énergique  de  ces  collègues  exposera  au  parlement  les  besoins  de 
Tenseii^nement  de  notre  spécialité,  réalisé  jusqu'ici  par  l'initiative 
privée,  bien  plus  que  par  l'initiative  gouvernementale.  D^ailleurs, 
le  nom  de  celui  qui  dirige  Tlnstruction  publique  en  Italie,  le  nom 
de  Leonardo  Blanchi,  doit  être  d'un  heureux  augure  pour  les  pro- 
grès de  notre  spécialité. 

Le  président  met  en  évidence  les  progrès  vertigineux  de  Toto- 
rhino-laryngologie  et  conclut  ainsi  :  «  si,  comme  dans  le  passé,  la 
loyauté  professionnelle,  Testime  réciproque  et  Tamitié  cordiale 

(*)  Compte-rendu  par  le  D'  Boulay. 

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SOCrÉTÉS  SAVANTES  4! 

continuent  à  régner  dans  noire  société,  nous  puiserons  dans  ces 
nobles  sentiments,  une  nouvelle  force  pour  travailler  à  de  nou- 
veaux progrès  et  atteindre  les  plus  hauts  degrés  de  la  science  ». 


QUESTION   DE  RHINOLOGIE 

G.  Martuscblli  (Naples).  —  Signification,  strnotnre  et  traite- 
ment des  saroomes  endo-nasaox.  —  L'auteur  s'occupe  exclusive- 
ment de  Véliologie  et  de  Vanatomie  pathologique  de  ces  sarcomes. 
Il  commence  par  étudier  Tétiologie  des  polypes  vulgaires  qui  se- 
rait selon  les  divers  auteurs,  Tozène,  les  rhinolites,  Tempyème 
des  cavités  nasales  accessoires,  la  dégénérescence  mucolde  de  la 
muqueuse  ethmoldale,  la  déviation  du  septum,  Thérédité,  les 
poussées  inflammatoires  répétées,  les  catarrhes  continuels,  Fostéîte 
raréfiante,  les  sinusites. 

En  ce  qui  concerne  i'étiologie  des  sarcomes,  il  faut  ajouter  aux 
causes  ci-dessus,  les  traumatismes,  les  catarrhes  fétides  puru- 
lents, etc.  Une  autre  cause  prédisposante  serait  la  structure  spé- 
ciale de  la  pituitaire  très  riche  en  tissu  adénoïde,  tissu  dont  les 
sarcomes  tirent  précisément  leur  origine.  On  a  admis  encore  pour 
expliquer  la  genèse  des  sarcomes,  la  présence  de  certains  proto- 
zoaires :  Taulenr  fait  une  courte  et  complète  revue  des  travaux 
récents  sur  ce  sujet  et  conclut  que  ces  théories  sur  l'intervention 
des  protozoaires  ne  peuvent  être  acceptées  pour  l'instant.  11  fait 
ensuite  remarquer  que  les  sarcomes  nasaux  naissent  plus  facile- 
ment sur  des  tumeurs  préexistantes,  c'est-à-dire  qu'ils  sont  rare- 
ment préventifs,  et  appuie  celte  assertion  sur  des  cas  cliniques 
recueillis  dans  la  littérature.  A  ce  sujet  il  revient  sur  une  com- 
munication faite  par  lui  à  la  môme  société  sept  ans  auparavant 
et  dans  laquelle  il  démontrait  l'origine  endothéliale  de  nombreux 
sarcomes  nasaux,  qui  d'autre  part,  étaient  tous  des  transforma- 
tions de  myxomes  préexistants.  Ceci  posé,  il  continue  en  étudiant 
les  diverses  espèces  de  sarcomes  du  nez  dont  il  met  en  relief  les 
cas  les  plus  importants  observés  par  lui  ou  par  d'autres.  Aussi» 
par  exemple,  pour  mettre  en  évidence  la  gravité  de  quelques  flbro- 
sarcomes  du  septum,  il  cite  l'observation  d'Arslan.  Toujours  à 
propos  des  ûbro-sarcomes,  il  rapporte  une  observation  personnelle 
de  sarcomatose  cutanée  concomitante.  Puis  il  dit  un  mot  du  sar- 
come télaugiectasique,  du  sarcome  myéloîde,  de  l'ostéosarcome, 
du  sarcome  mélanique,  du  sarcome  à  cellules  rondes,  du  myxo- 
sarcome,  pour  insister  plus  longuement   en  terminant  sur  les 


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42  soaérés  savantes 

endolliéliomes     (héraangio-endolhéliomes,    lyoïphangioeudothé- 
liomes,  périthéliomes,  péri-eiidothéliomes). 

Gomme  suite  à  ces  considérations,  il  pose  la  question  suivante  : 
«  A  part  ceux  qui  revêlent  des  caractères  de  malignité  évidents, 
comme  nous  l'avons  vu,  les  autres  sont  ils  tous  de  véritables  sar- 
comes ou  représenlent-ils  des  erreurs  de  diagnostic?  Ces  tumeurs 
sont-elles  fréquentes  dans  le  nez,  ou  moins  nombreuses  qu*il  ne 
semblerait  d'après  les  travaux  antérieurs  ?  » 

Le  diagnostic  de  sarcome  est  difficile  à  établir  hisloloçiquement, 
surtout  pour  les  lumeurs  nasales.  Martuscelli  a  acqais  la  convic- 
tion que  le  critérium  d*anatomie  pathologique  générale  ne  suffit 
pas,  mais  qu'il  faut  avoir  acquis  pour  ainsi  dire,  une  expérience 
spéciale  par  de  nombreux  examens  de  polypes,  pour  s'accoutumer 
aux  traits  caractéristiques  qui  ne  font  jamais  défaut  dans  les 
tumeurs  soumises  à  notre  observation  et  qui  sont  dûs  à  des  causes 
absentes  ou  moins  fréquentes  dans  les  autres  néoplasmes.  Ce  sont 
le  flottement  continuel  entre  la  tumeur  et  la  paroi  nasale  ou 
bien  entre  tumeur  et  tumeur,  les  ulcérations  forcées  de  leur  sur- 
face consécutives  au  frottement  ou  à  la  rétention  du  mucus  et  des 
croûtes,  les  traumatismes  produits  par  le  malade  dans  ses  efi'orts 
pour  libérer  sa  narine,  l'action  des  substances  irritantes  comme 
la  poudre  de  tabac,  leur  incomplète  ablation.  Comme  consé- 
quence, dans  tous  les  points  où  agissent  ces  causes  isoléitient  ou 
simultanément,  se  produisent  des  phénomènes  inflammatoires, 
dont  le  résultat  ultime  est  la  prolifération  cellulaire,  la  néofor- 
mation de  tissu  jeune,  comparable  au  tissu  embryonnaire.  Ce 
tissu  est  constitué  autant  par  des  leucocytes  que  par  des  cellules 
fixei  du  tissu  conjonclif  et  des  endothéliums.  Et  comme  il  n'y  à 
pas  de  tumeur  nasale,  surtout  si  elle  est  pédiculée  et  volumineuse, 
qui  échappe  aux  dits  traumatismes  et  par  suite  aux  néoforma- 
trons  cellulaires  dans  quelques  points  de  sa  surface,  il  s'en  suit 
que  toute  tumeur  enlevée  du  nez  et  examinée  au  microscope  pré- 
sentera çà  et  là,  peut-on  dire  en  exagérant  un  peu,  un  aspect 
sarcomateux. 

D'autre  part  dans  le  nez,  spécialement  sur  la  cloison,  peuvent 
se  développer  des  tissus  granuleux  conslituant  les  tumeurs  in- 
fectieuses, syphilitiques,  tuberculeuses,  le  rhinosclérome,  etc., 
lesquelles,  à  un  examen  superficiel,  pourraient  être  prises  pour 
des  sarcomes  parvi-cellulaires.  Ainsi  soit  pour  une  raison,  soit 
pour  une  autre,  nous  avons  beaucoup  d'occasions  pour  nous 
tromper  dans  le  diagnostic  d'une  tumeur  sarcomateuse.  Comment 
en  sortir  ? 


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socnhrjb  savantes  43 

Nous  rappelant  que  la  caractértslique  d*ul)e  lumeur  est  fournie 
par  le  lissu  de  la  dignité  hislologique  la  plus  élevée  et  le  plus 
abondaraïuent  représentée,  nous  écarterons  des  sarcomes  les  tu- 
meurs ne  présentant  que  çà  et  là,  des  éléments  fuso-cellulaires, 
par  exemple,  en  plus  grand  nombre,  et,  au  contraire,  nous  re- 
connaîtrons dans  ces  tumeurs  ou  bien  une  phase  irritative  trau- 
matique,  ou  bien  nn  principe  de  mélaplasie  ;  et  nous  dirons  alors, 
par  exemple  fibrome  nasal  en  voie  de  transformation  en  tumeur 
maligne. 

Réfléchissant  ensuite  que  les  granulations  chroniques,  tubercu- 
leuses, syphilitiques  ou  autres,  le  tuberculome,  par  exemple,  s*iis 
présentent  un  tissu  de  granulations  très  volumineux,  sont  d'autre 
part  très  pauvres  en  vaisseaux  sanguins  et  subissent  d'ordinaire  -- 
c'est  leur  vraie  caractéristique  -  la  nécrose  de  coagulation  à  la 
suite  de  processus  régressifs  ;  considérant  au  contraire,  que  le 
sarcome  est  riche  en  vaisseaux,  que  la  forme  télanglectasique 
s'observe  surtout  sur  la  cloison,  et  que  ces  tumeurs  ne  subissent 
pas  la  régression  ci^lessus  notée,  nous  possédons  des  éléments 
pour  différencier  un  sarcome  parviglobo«cellulaire  d'une  granula- 
tion, distinction  qui  peut  nous  paraître  impossible  à  un  premier 
examen. 

Mais  il  reste  difficile  d'expliquer  pourquoi  les  sarcomes  du  nez 
évoluent  quelquefois  d'une  façon  tout  à  fait  particulière,  c'est-à- 
dire  sans  présenter  la  malignité  inhérente  aux  tumeurs  sarco- 
mateuses des  autres  régions.  Cette  façon  particulière  d'évoluer 
semble  pouvoir  s'expliquer  ainsi  i 

i^  L'espèce  histologique  de  sarcomç  fréquente  dans  le  nez  est, 
en  général,  la  plus  bénigne  ;  on  sait  que  les  tumeurs  globo«cellu- 
laires  sont  les  plus  graves  :  c'est  justement  l'espèce  la  moins 
commune  dans  le  nez,  où  sont  fréquents  les  fibro-sarcoroes  et  les 
rojxo^sarcomes  ; 

2^  La  forme  macroscopique  de  la  tumeur  qui  est  pédiculée,  et 
à  pédicule  souvent  très  délié,  favorise  aussi  une  marche  bénigne  ; 
de  plus  la  métaplasie  sarcomateuse  commence  par  les  points  les 
plus  périphériques  et,  par  conséquent,  les  plus  éloignés  du  point 
d'insertion  ; 

'6'*  La  modalité  de  celte  néoplasie  qui  la  fait  débuter  autour  des 
capillaires  dans  les  myxomes  et  dont  la  marche  est  certaine, 
nous  permet  d'enlever  une  lumeur  avant  qu'elle  n'ait  communi- 
qué sa  lésion  à  sa  voisine  ; 

4**  C'est  pour  cela  que  le  lypc  péri  et  endolhclial  est  celui  que 
l'on  rencontre  et  que  la  marche  des  sarcomes  du  nez  esl  relative- 
ment bénigne. 


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44  sùotris  savàntbs 

L'auteur  conclut  ainsi  :  •  pour  ces  raisons  je  crois  pouvoir 
affirmer,  me  basant  sur  mes  recherches  personnelles  et  sur  celles 
des  autres,  que  dans  le  nez  on  rencontre  de  véritables  sarcomes 
dont  Tablation  amène  la  guérison  ;  au  lieu  de  nous  faire  nier 
Texislence  de  telles  tumeurs,  ce  fait  doit  rappeler  à  notre  esprit 
toutes  les  particularités  inhérentes  aux  tumeurs  des  fosses  nasales 
et  signalées  dans  ce  travail. 

Calamida  (Turin).  —  Symptômes,  diagnostic,  pronostic,  traite- 
ment des  sarcomes  eodo-nasanx.  —  L*auteur  divise  l'évolution 
clinique  en  trois  stades  :  le  premier  caractérisé  par  le  coryza  et  les 
épistaxis  ;  le  deuxième  par  l'obstruction  nasale,  la  sécrétion  pu- 
rulente, la  céphalée,  Tanosmie,  etc.  ;  le  troisième  par  un  com- 
plexus  de  symptômes  produits  par  la  propagation  de  la  néoplasie 
aux  cavités  et  aux  organes  voisins. 

Traitant  du  diagnostic,  il  fait  un  examen  comparatif  différen- 
tiel du  sarcome  et  des  autres  néoplasies  malignes  et  bénignes, 
des  afîections  inflammatoires,  spécifiques,  etc. 

Le  pronostic,  quoique  généralement  défavorable,  est  cependant 
plus  ou  moins  grave  selon  diverses  circonstances,  telles  que  le 
point  d'implantation,  le  mode  d'insertion,  la  construction  hisloto- 
gique,  etc. 

Le  traitement  est  médical  et  chirurgical.  En  ce  qui  concerne  le 
premier,  après  avoir  énuméré  toutes  les  méthodes  curatives 
essayées  jusqu'ici  avec  un  succès  variable,  Calamida  conclut  en 
disant  que  c'est  ur.  moyen  palliatif  à  réserver  seulement  aux  cas 
inopérables  ou  à  ceux  où  le  patient  refuse  une  intervention  chi- 
rurgicale. 

Le  traitement  rationnel  est  le  traitement  chirurgical  qui  com- 
prend la  méthode  directe  (électrolyse,  galvanocaustique,  ligature 
de  la  carotide,  etc.)  et  la  méthode  indirecte.  Celle-ci  peut  être 
appliquée  par  les  voies  naturelles  ou  les  voies  artificielles.  Cala- 
mida discute  l'opportunité,  les  avantages  et  les  inconvénients  des 
deux  méthodes  et  conclut  que,  dans  les  cas  où  la  néoplasie  est  à 
la  première  phase  de  son  développement,  c'est-à-dire  quand  elle 
est  encore  limitée,  et  se  trouve  insérée  sur  une  région  facilement 
accessible,  la  méthode  de  choix  est  l'ablation  par  les  voies  natu- 
relles ;  dans  tous  les  autres  cas  l'intervention  par  la  voie  externe 
est  encore  le  traitement  opératoire,  qui,  s'il  n'offre  pas  des  garan- 
ties absolues,  peut  donner  les  plus  grandes  chances  de  gué- 
rison. 


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soaérés  savantes  45 

Poli  (Gènes).  —  Granulome  et  sarcome  de  la  cloison  du  nez.  — 
L'auteur  rapporte  Thistoire  clinique  suivante. 

27  mai  4905  ;  Homme  de  57  ans,  sans  anlécédenls  héréditaires 
ni  personnels,  se  plaignant  d'obstruction  nasale  gauche  depuis 
vingt  jours,  d'une  légère  céphalée  et  de  quelques  épistaxis. 
Fosse  nasale  gauche  complètement  obstruée  par  une  tumeur  im* 
plantée  sur  la  cloison  cartilagineuse  ;  ablation,  guérison  apparente 
complète. 

4 5  septembre  :  Début  de  récidive,  petit  nodule  brun  au-devant 
et  en  dehors  du  point  d'insertion  de  la  tumeur  primitive  ;  infil- 
tration d'un  ganglion  sous-maxillaire  gauche. 

A  octobre  :  Excision  du  nodule,  extirpation  du  ganglion. 

Examen  histologique  :  nodule  caractéristique  de  mélanosarcome  ; 
le  ganglion  lymphatique  présente  une  infiltration  sarcomateuse 
avec  de  nombreuses  figures  de  karyokynèse.  Actuellement  le  ma- 
lade semble  guéri. 

J.  ToMMASi  (Lucques).  —  Fibrosarcome  du  cornet  moyen.  — 
Homme  de  31  ans,  opéré  de  polype  nasal  à  droite  en  février  1002, 
puis  ayant  subi  la  turbinolomie  bilatérale  le  25  avril  de  la  môme 
année.  En  décembre  1902,  obslruclion  nasale,  douleurs  à  la  racine 
du  nez  à  droite,  masse  charnue  à  large  implantation  du  volume 
d'une  demi  noix  sur  te  cornet  moyen  ;  extraction,  fibrosarcome  à 
Texamen  microscopique.  En  automne  1904,  récidive,  extirpation 
complète  du  cornet  moyen  ;  le  diagnostic  de  fibrosarcome  est 
confirmé,  guérison. 

L'auteur  conclut  qu'il  faut  user  de  beaucoup  de  réserve  en  for- 
mulant le  pronostic  d'un  sarcome  nasal  ;  certaines  de  ces  tumeurs 
peuvent  avoir  une  évolution  bénigne  en  raison  du  pouvoir  réactif 
intense  des  cavités  nasales  vis-à-vis  des  infections  ;  le  rhinologiste 
doit  toujours  être  autorisé  à  intervenir  rapidement  et  radicale- 
ment dans  ces  cas. 

Orlandini  rapporte  un  cas  clinique  avec  issue  mortelle. 

Gradenigo  cite  un  autre  cas  qui  fut  traité  par  les  rayons  de 
Rôntgen  ;  bien  que  la  terminaison  fut  mortelle,  on  observa  des 
modifications  notables  dans  les  points  où  purent  agir  les  rayons  K. 
H  pense  qu'en  cas  de  sarcome  inséré  à  la  partie  supérieure  des 
fosses  nasales,  on  peut  formuler  un  pronostic  plus  favorable  quand 
le  diagnostic  est  fait  au  début. 

Apitolo  rapporte  un  cas  clinique  de  sarcome  lélangiectasique 
de  la  voûte  des  fosses  nasales  qui  fut  guéri  radicalement  par  le 


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46  SOCIÉTÉS   SAVANTES 

morcelletnenl  et  des  applications  externes  et  interslilielles  d'une 
sol ulioii  alcoolo-phénico-menlholée. 

Fkrreri  conOrme  Topinion  du  D'  Poli  que  le  diagnostic  histolo- 
gique  n'es!  pas  d'une  sécurité  absolue  e(  qu*il  faut  aussi  tenir 
compte  de  la  marclie. 

Massbi  est  d'accord  avec  les  D*^  Poli  et  Ferreri,  et  s'associe  aux 
orateurs  précédents  pour  déclarer  qu'il  n*est  pas  toujours  dit  que 
les  sarcomes  du  nez  doivent  présenter  une  évolulion  maligne. 

DioNisio  rapporte  un  cas  de  sarcome  du  nez  guéri  par  Tapplica- 
tion  des  rayons  de  Rônlgen. 

DioMsio  (Turin).  —  La  radiothérapie  de  rosène.  —  L'auteur 
rappelle  qu'il  a  proposé  ce  traitement  déjà  depuis  quatre  ans  :  il 
en  obtint  des  résultats  bien  meilleurs  que  ceux  observés  avec  les 
méthodes  habituelles  de  traitement.  Sur  50  cas  d'ozéne  traités 
par  la  radiothérapie,  48  ont  fourni  des  résultats  plus  que  satis* 
faisants  :  dans  quelques-uns  il  a  obtenu  de  véritables  guérisonsse 
maintenant  depuis  trois  ans. 

Au  début  le  traitement  était  très  long,  en  raison  de  l'imperfec- 
tion des  instruments  ;  chez  quelques  malades,  trois  cents  séances 
de  deux  heures  chacune  furent  nécessaires.  Actuellement  quatre- 
vingt  ou  cent  séances  d'une  durée  d'une  heure  chacune  sont  suffi- 
santes ;  contrairement  à  ce  qu'on  peut  croire,  ce  ne  sont  pas  tou- 
jours les  formes  les  plus  graves  qui  sont  les  plus  difficiles  à  gué- 
rir. Les  régions  les  moins  accessibles  aux  rayons  X  présentent  la 
plus  grande  résistance  à  la  guérison. 

Prennent  part  à  la  discussion  le  D""  OrJandini  et  le  Prof.  Nicoîàl 
et  Gradenigo. 

Rossi  (de  Naples).  ~  Les  sinusites  frontales  d'intensité  variée 
considérées  au  point  de  vue  des  altérations  possibles  de  la  fonc- 
tion olfactive.  —  L'auteur  s'est  proposé  de  faire  une  démonstra- 
tion expérimentale  sur  le  chien  ;  le  sinus  frontal  étant  mis  à  nu, 
il  y  introduit  un  tampon  d'ouate  stérilisée  imbibée  d'une  culture 
pure  de  staphylococcus  aureus  chez  un  sujet  ;  chez  un  autre  il  se 
sert  d'un  tampon  de  coton  imbibé  d'une  culture  pure  de  bacille 
typhique.  L'éther,  le  chloroforme,  l'ammoniaque  paraissent  être 
toujours  parfaitement  sentis. 

Autopsie  :  Expérience  1.  —  (Culture  de  staphyloc.  aureus),  si- 
nus frontal  rempli  de  pus  épais  jaune  verdàlrc  ;  muqueuse  gra- 
nuleuse; enfiactuosités  nasales  remplies  de  pus. 

Expérience  II.  —  (Culture  de  bacille  typhique),  cavité  du  sinus 


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SOCIÉTÉS   SAVANTES  47 

frontal  disparue  par  uéoformalion  osseuse  ;  conduit  naso-fronlal 
élargi  ;  anfracluosilés  nasales  pleines  de  mucosités  purulentes. 

Examen  microscopique  :  Expérience  I.  —  Muqueuse  du  sinus 
frontal,  épilhétium  de  revêtement  disparu,  tissu  de  granulation 
fortement  inflllré  ;  en  quelques  points,  disparition  du  périoste  et 
lésions  d'ostéîle  raréfiante  ;  muqueuse  des  cornets  çà  et  là  nécro- 
sée ;  substance  osseuse  des  cornets  partiellement  érodée. 

Expérience  II.  —  Sinus  oblitéré  ;  muqueuse  des  cornets  nécro- 
sée. Neurones  terminaux  des  taches  jaunes  (imprégnation  selon  la 
méthode  de  Golgi)  bien  conservée  ;  dans  les  points  où  la  muqueuse 
était  altérée,  les  neurones  olfactifs  l'étaient  aussi.  Ainsi  il  devait  y 
avoir  sinon  une  anosmie  complète,  du  moins  une  diminution  de 
Todorat  causée,  non  pas  par  Tattération  des  neurones  centraux, 
mais  par  Taction  du  pus  sur  la  muqueuse. 

L'auteur  conclut  que,  dans  les  sinusites  frontales  chroniques 
purulentes,  il  existe  des  altérations  de  l'odorat  d'origine  périphé- 
rique; il  pense  que  les  neurones  olfactifs  terminaux  sont  doués 
d'une  certaine  résistance  à  Faction  corrosive  et  phlogistique  du 
pus  et  que,  le  pus  étant  chassé  par  des  lavages  convenables,  Todo- 
rat  peut  être  recouvré. 

Orlandini  et  Gaupiolini.  —  RéBuKatB  des  25  premiers  cas  de 
oare  radicale  de  supparation  chronique  du  sac  lacrymal  par  la 
méthode  de  Totti.  —  Dans  les  4/5  des  cas  de  dacryocystite  opérés 
par  les  auteurs,  il  y  avait  des  lésions  nasales  ;  sur  vingt-cinq  opé- 
rés, ils  n*ont  eu  jusqu'ici  qu'une  seule  récidive. 

PusATBRi  (Turin).  —  Contribation  à  l'étude  des  plaies  péné- 
trantes des  fosses  nasales.  —  Dans  une  première  série  d'expé- 
riences, l'auteur  s'est  proposé  l'étude  du  processus  de  guérison 
des  plaies  aseptiques  du  nez  intéressant  tous  les  plans  de  la  peau 
à  la  muqueuse  chez  le  chien.  En  sacriGaut  l'animal  du  deuxième 
au  vingt-sixième  jour  il  a  constaté  : 

l''  Que  sous  l'effet  de  la  section,  les  deux  moitiés  du  cartilage 
incisé  chevauchent  l'un  sur  l'autre,  mais  à  mesure  que  se  fait  la 
cicatrisation,  elles  se  rapprochent  peu  à  peu  jusqu'à  se  mettre  de 
môme  niveau,  maintenues  au  contact  par  du  tissu  conjonctif  de 
nouvelle  formation. 

2°  Les  deux  bords  de  la  plaie  de  Tépithélium  de  la  muqueuse 
sont  soudés  au  sixième  jour  ; 

3*>  Les  bords  de  la  plaie  de  la  couche  épithéliale  de  revôlemeut 
de  la  peau  ne  sont  soudés  qu'au  vingt-cinquième  jour  ; 


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48  WCLtrÉS  SAVAKTBS 

40  La  guérison  de  Ja  plaie  se  fait  par  première  intention,  mais 
en  raison  de  l'eïtravasation  sanguine  due  à  Técari  des  cartilages,  la 
néoformalion  fibroplaslique  traîne  en  longueur,  et  c'est  seulement 
le  vingt-sixième  jour  qu'on  a  une  cicatrice  conjonctive  complète 
et  résistante. 

Dans  une  seconde  série  d'expériences,  où  Tauteur  a  voulu  étu- 
dier la  façon  de  se  comporter  des  pte>ies  suppurantes,  infection 
avec  le  staphylocoque  pyogène  aureus  virulent,  il  n'est  pas  arri- 
vé à  provoquer  de  suppuration  chez  le  chien  ;  il  se  propose  de 
continuer  celte  étude  sur  des  animaux  plus  sensibles. 

S.  PusATERi  (Turin).  —  Recherches  expérimentales  snr  la  façon 
dont  se  comportent  les  corps  étrangers  des  fosses  nasales.  —  Les 
expériences  ont  été  faites  sur  des  lapins,  le  chien  ne  s'y  prêtant 
pas.  Les  conclusions  de  l'auteur  sont  les  suivantes  : 

1®  Du  troisième  au  cent  cinquième  jour,  atrophie  du  squelette 
osseux,  nécrose  du  squelette  osseux  et  du  cartilage,  de  la  partie 
externe  de  la  fosse  nasale,  auxquels  se  substitue  du  tissu  con- 
jouclif  de  nouvelle  formation  ;  déviation  de  la  cloison,  et  parfois 
perforation  de  celle-ci  ; 

2<*  Au  bout  de  deux  mois,  la  muqueuse  peut  apparaître  épaissie 
et  présenter  des  formations  kystiques  ;  épithélium  cylindrique  po- 
lyslratifié,  dont  les  éléments  les  plus  superficiels  tendent  à  devenir 
cylindriques. 

3®  Dès  les  premiers  jours,  il  peut  s'établir  une  suppuration,  qui 
disparaît  vers  le  troisième  mois.  La  sécrétion  qui  persiste  se  con- 
crète et  Ton  voit  se  produire  un  cadre  clinique  analogue  à  celui 
de  la  rhinite  caséeuse  ; 

4*^  De  la  fosse  nasale,  la  sécrétion  purulente  stagnante  peut  se 
faire  un  chemin  vers  l'extérieur  à  travers  des  points  moins  résis- 
tants des  parois  et  peut  quelquefois  provoquer  une  infection  as- 
cendante vers  la  cavité  crânienne  à  travers  les  trous  de  la  lame 
criblée. 

5<»  Le  corps  étranger  peut  parfois,  après  nécrose  de  la  muqueuse 
de  la  cloison,  être  englobé  dans  du  tissu  conjonclif  de  nouvelle 
formation. 

ToMMAsi  (de  Lucques).  —  Fibrome  dn  rhino-pharynx.  —  L'au- 
teur rapporte  l'histoire  clinique  de  trois  malades  atteints  de  celte 
afTection,  avec  confirmation  histologique.  Il  se  déclare  partisan  de 
l'ablation  à  l'anse  froide  ou  galvanique. 


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SOGlérés  SAVANTES  49 

SOCIÉTÉ  ALLEMANDE  DE  LARYNGOLOGIE  {^) 

Séance  du  30  Juin  4905. 

Président  :  FraBiNKEL 

Secrétaire   :   Heymann 


Senator.  —  Lapas  et  taberoolose  de  la  cavité  baocale  (de  la 
clinique  du  Prof.  Lassar).  —  Dans  le  l*'  cas  il  s'agit  d'un  lupus 
commençanl  de  la  gencive  et  de  la  lèvre  supérieure  qui,  différant 
de  la  inarche  habituelle^  part  d'un  lupus  primaire  du  nez.  Le  lupus 
du  nez  (muqueuse  et  épiderme)  existe  à  peu  près  depuis  un  an,  et, 
seulement  depuis  à  peu  près  huit  jours  il  se  trouve  une  petite  ul- 
cération, de  la  grosseur  d'un  pois,  à  peu  près  dans  le  voisinage  de 
la  première  prémolaire  gauche  et,  en  outre,  un  petit  nodule  com- 
mençant de  l'autre  côté,  dans  le  voisinage  de  la  seconde  incisive 
ou  de  la  canine.  La  partie  environnante  du  visage  et  la  lèvre  su- 
périeure sont  absolument  libres. 

Dans  le  2®  cas,  il  s'agit  de  tuberculose  véritable.  La  partie 
droite  de  la  cavité  buccale,  la  gencive  de  la  mâchoire  supérieure, 
aussi  bien  que  la  muqueuse  du  palais  sont  atteintes  de  façon 
typique  de  granulations  et  d'ulcération  commençante.  Ce  qui  est 
remarquable,  c'est  la  disproportion  de  la  maladie  avec  l'état  des 
autres  organes.  Il  ne  s'agit  pas,  il  est  vrai,  d'une  tuberculose  iso- 
lée de  la  cavité  buccale.  Le  larynx  est  attaqué,  de  même  les  pou- 
mons, quoique  seulement  avec  les  symptômes  d'un  catarrhe  com- 
mençant et  une  conjonctivite  lymphatique  de  l'œil  gauche.  En 
somme,  plusieurs  organes  sont  atteints,  mais  ces  altérations  ne 
sont  pas  en  proportion  avec  l'étendue  de  la  tuberculose  dans  la 
cavité  buccale.  La  tuberculose  de  la  cavité  buccale  n'est  pas  une 
maladie  rare,  mais,  la  plupart  du  temps,  il  s'agit  d'individus  sub 
finem  vitœ,  avec  altérations  très  étendues  des  différents  organes 
et  état  général  grave.  Ici  ce  n*est  pas  le  cas.  La  malade  se  nour- 
rit bien  et  se  trouve  en  bon  état  général  avec  une  euphonie  com- 
plète ;  elle  sait  à  peine  combien  sa  maladie  est  grave  et,  par- 

(*)  Compte  renda  par  Lautmann  d'après  Berliner  Klinische  Wo^ 
chensohri}t,  n<»  5,  1906. 

ANNALB8  DBS  MALADIES  DB  L*ORBILLS  BT  DU  LARYNX.  —  XXXII.       4 


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50  SOCIÉTÉS   SAVANTES 

dessus  loul,  elle  ne  ressent  aucune  gêne  du  côté  de  la  bouche.  Je 
ne  puis  malheureusement  rien  dire  sur  la  cause  première  ni  sur 
le  développement  chronologique  des  diflérentes  alléralions.  La 
malade  est  très  peu  intelligente,  et  laisse  dans  Tembarras  quant 
aux  données  anamnesliques.  Il  est  toujours  possible  de  penser 
qu'il  s*agit  de  tuberculose  primaire  de  la  cavité  buccale.  La  malade 
vient  d*un  petit  village  de  paysans  où  Ton  ne  fait  sûrement  pas 
atlenlion  à  la  propreté  et  à  Thygiène  et  il  est  possible  qu'elle  ait 
attrapé  la  maladie  directement  par  malpropreté  ou  par  du  lait  de 
vache  tuberculeuse. 

L'affection  de  la  cavité  buccale  est  vraiment  typique.  Le  diagnos- 
tic est  encore  affirmé  par  l'état  des  autres  organes  et  par  l'exa- 
men histologique  et  bactériologique  qui  donne  une  image  indé- 
niable de  tuberculose. 

Fraknkkl  demande  d'examiner,  dans  le  cas  de  tuberculose  de  la 
cavité  buccale,  s'il  s'agit  d'une  tuberculose  bovine  ou  humaine.  Il 
peut  s'agir  d'une  tuberculose  par  absorption  ou  par  inspiration. 
S'il  s'agit  de  la  première,  la  possibilité  est  donnée  qu'il  s'agisse  de 
bovo-bacillose. 

Sbnator  promet  de  faire  un  rapport  à  ce  sujet. 

BôRGËR.  ~  Corps  étranger  da  nés.  —  Le  petit  éclat  de  bois  que 
je  me  periùets  de  Ikire  circuler  est  la  cause  d'une  très  triste  his- 
toire. La  mère  du  malade,  celui-ci  est  âgé  de  4  ans,  dit  que  cinq 
jours  auparavant  le  garçon  a  joué  avec  d'autres  enfants  ;  ils  se 
disputèrent  et  un  méchant  enfonça  un  morceau  de  bois  dans  le 
nez  de  l'enfant.  Il  retira  le  bois  et  revint  à  la  maison  sans  rien 
dire.  Le  jour  suivant,  il  pleura  et  dans  la  nuit  il  saigna  fortement 
du  nez.  La  mère  n'y  attacha  aucune  importance.  Cependant, 
comme  les  jours  suivants  l'enfant  continuait  à  pleurer,  elle  se 
décida  le  2  juin  à  venir  à  notre  polyclinique.  Le  nez  montrait 
Taspect  suivant  :  écoulement  suppuré  et  inflammation  de  la  mu- 
queuse. Après  cocaînisation  et  rétraction  de  la  muqueuse,  je 
réussis  à  constater  un  petit  corps  entre  le  septum  et  le  cornet  in- 
férieur, que  je  sortis  sans  peine,  à  l'aide  d'une  pince  fine  :  c'était 
un  éclat  de  bois.  Il  vint  deux  gouttes  de  sang,  méritant  à  peine 
mention.  J'insufflai  un  peu  de  dermatol  et,  comme  le  malade  ne 
montrait  aucun  symptôme  alarmant,  je  le  laissai  rentrer  à  la  mai- 
son sans  avoir  pris  d'autres  mesures.  Quand  j'ai  revu  le  malade 
trois  jours  après,  j'ai  eu  de  suite  l'impression  qu'il  avait  le  téta- 
nos de  Rose. 

Le   malade  présentait  une   paralysie  faciale  typique   du  côté 


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aOGlér^  SAVANT!»  8l 

droit,  êlail  lannoyaiil,  il  ne  pouvait  pas  avaler  et  pouvait  à  peine 
ouvrir  la  bouche.  Il  montrait  aussi  un  iégeropistholonus.  Je  m'in- 
téressai spécialement  à  Télat  du  nez.  L'écoulement  suppuré  avait 
disparu,  le  nez  paraissait  normal  ;  la  muqueuse  était  dégonflée  ; 
on  voyait  seulement  dans  la  partie  postérieure  du  septum  une 
petite  plaie  de  vilaine  couleur.  Je  fis  de  cette  plaie  des  cultures 
et  des  préparations.  Cela  ne  réussit  pas  et  à  Tinslilut  hygié- 
nique on  ne  réussit  pas  non  plus  à  cultiver  le  bacille  du  tétanos. 
Cependant,  dans  le  petit  morceau  de  bois,  le  bacille  du  tétanos 
fut  démontré  :  une  petite  souris  blanche  à  laquelle  on  Tinocula 
mourut  deux  jours  après.  Naturellement,  j'avais  expliqué  à  la 
mère  le  danger  mortel  de  Tétat  et  dit  qu'il  fallail  immédiatement 
faire  une  injecHon  d'antitoxine.  Les  parents  se  refusèrent  à  l'in- 
jection. IjB  6,  il  n'arriva  rien.  Le  tétanos  se  montrait  de  façon 
caractéristique.  Le  7,  les  parents  se  décidèrent  à  conduire  le  petit 
malade  à  la  clinique  de  chirurgie  de  Bergmann.  Celait  le  7  au 
soir,  donc  deux  jours  après  qu'il  eut  été  chez  moi.  La  trépanation 
fut  faite  immédiatement  et  une  injection  intra-crânicnne  de  téla- 
nos  anti-toxine  fut  faite  par  le  Prof.  Borcherl.  Cela  n'eut  aucun 
effet  sur  l'étal  s'aggravant  et  l'enfant  mourut  le  jour  suivant. 

Ce  qui  m'a  conduit  à  vous  présenter  ce  cas,  c'est  la  voie  parti- 
culière de  l'infection.  J'ai  fait  des  recherches  aussi  étendues  que 
possible  dans  la  littérature  du  tétanos,  mais  je  n'y  al  pas  trouvé 
décrite  une  façon  d'infection  analogue  à  celle-ci.  Le  tétanos  de  Rose, 
le  tétanos  facial  a  été  maintes  fois  décrit  et  n'est  pas  rare.  Il  a 
pris  souvent  son  point  de  départ  dans  des  plaies  externes  du  nez, 
mais  à  ma  connaissance  jamais  dans  une  plaie  de  la  muqueuse  du 
nez.  Je  tirerai  donc  de  ce  cas  la  leçon  que,  dans  chaque  cas  de 
corps  étranger  suspect  dans  le  nez,  il  faut  dèâ  le  début  faire  une 
injection  prophylactique  d'anti-toxîne  télanique.  Je  fais  encore  une 
remarque  sur  ce  cas,  mais  je  ne  suis  pas  compétent  pour  décider. 
Il  existe  des  divergences  d'opinions  sur  la  nature  du  tétanos  de 
la  tète. 

Il  est  en  effet  étonnant  que  le  tétanos  qui  provoque  générale- 
ment des  spasmes  occasionne  des  symptômes  de  paralysie  du 
facial.  On  a  donné  plusieurs  explications  qui  toutes  ne  suflisent 
pas  et  celle  de  Rose  n'est  ni  à  accepter,  ni  à  réfuter.  Cette  expli- 
cation dit  que  le  facial  s'enflamme  ;  dans  l'étroite  ouverture  du 
facial  au  trou  stylo-mastoïdien,  le  nerf  subit  par  tuméfaction  une 
forte  pression  et  cela  produit  l'étal  de  paralysie. 

Malheureusement,  les  constatations  analomo-pathologiques  ne 
suffisent  pas  à  cette  explication  et  dans  notre  cas  l'autopsie  n'a 


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52  SOCIÉTÉS  SAVilNTES 

pas  été  permise.  Je  ne  peux  trouver  aucune  relation  entre  la  plaie 
de  la  pituitaire  et  Tétat  du  facial.  Je  sais  bien  que  par  le  ganglion 
nasal,  le  grand  nerf  pétreux  superQciel,  on  peut  établir  une  rela- 
tion avec  le  facial,  mais  je  ne  peux  pas  m'imaginer  qu'une  in- 
flammation de  la  muqueuse  du  nez  aurait  pris  cette  voie  pour 
atteindre  le  facial.  A  mon  cas,  Texplicalion  de  Rose,  aussi  plau- 
sible qu'elle  soit,  ne  sufûl  pas. 

Benda.  —  Sténose  syphilitique  de  la  trachée,  présente  une 
préparation  provenant  d'un  cas  qui  a  été  envoyé  à  Tautopsie 
avec  le  diagnostic  :  sténose  syphilitique  do  la  trachée.  On  voit  à 
la  bifurcation  de  la  trachée  une  tuméfaction  annulaire  occupant 
pour  une  partie  la  trachée  et  presque  symétriquement  les  deux 
branches  à  leur  racine. 

L'examen  microscopique  montre  qu'il  s'agit  d'un  tissu  fibreux 
qu'il  faut  attribuer,  d'après  l'aspect  macroscopique,  au  groupe  des 
kéloîdes.  L'examen  anatomo-palhologique  n'a  pas  pu  expliquer 
l'étiologie  de  cette  tumeur  cicatricielle.  En  l'absence  de  toute 
autre  raison,  il  faut  s'arrêter  au  diagnostic  de  syphilis. 

En  dehors  de  la  syphilis  on  ne  pourrait  songer  qu'à  deux  pro- 
cessus :  anthracose  et  corps  étranger.  On  voit  assez  souvent  des 
ganglions  anthracotiques  perforés  dans  les  bronches  à  leur  racine 
et  provoquer  là  une  inflammation  chronique.  Ces  inflammations 
peuvent  occasionner  une  sténose.  Dans  notre  cas,  tous  signes  d^an- 
thracose  manquent. 

Les  corps  étrangers  peuvent  se  fixer  dans  les  bronches,  surtout 
dans  la  droite,  y  séjourner  pendant  un  temps  assez  long  et  occa- 
sionner des  troubles  dûs,  soit  à  une  sténose  après  cicatrisation 
d'une  plaie  ou  à  l'obstruction.  Pour  illustrer  ce  fait,  Benda  pré- 
sente une  préparation  où  Ton  voit  les  traces  laissées  par  un  mor- 
ceau d'os  qui  avait  séjourné  huit  ans  dans  la  bronche  droite.  Deux 
autres  préparations  analogues  mais  moins  intéressantes  sont  pré- 
sentées. C'est  toujours  à  la  bifurcation  empiétant  sur  la  bronche 
droite  que  le  corps  étranger  se  fixe.  Dans  notre  cas,  aucune  trace 
de  corps  étranger. 

Il  ne  reste  donc  qu'à  s'arrêter  au  diagnostic  de  syphilis,  d'au- 
tant que  la  bifurcation  des  bronches  est  un  lieu  de  prédilection 
pour  la  localisation.  Ce  qui  plaide  contre  le  diagnostic  est  la 
forme  de  la  cicatrice  en  forme  de  kéloïde,  tandis  que  générale- 
ment les  cicatrices  syphilitiques  ont  une  tendance  au  rétrécisse- 
mont  et  non  pas  à  la  tuméfaction. 


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80Ge£t£8  SAYANTES  53 

Discussion, 

FiNDER  a  observé  le  nlalade  dont  provient  la  préparation  en 
discussion.  Le  malade  présentait  de  la  dyspnée.  A  l'examen  la- 
ryngoscopique  on  avait  Timpression  que  la  trachée  était  entourée 
de  masses  tuméûées.  Craignant  Texistence  d'un  anévrisme,  on  s'est 
abstenu  de  trachéoscopier  le  malade.  Au  point  de  vue  thérapeu- 
tique il  fallait  naturellement  ne  pas  songer  à  une  trachéotomie 
inférieure.  Une  exérèse  par  voie  trachéoscopique  était  inexécu- 
table. On  proposa  donc  au  malade  de  se  faire  faire  une  flstule 
pulmonaire.  Le  malade  quitta  le  service  du  Prof.  FrAnkel  et  entra 
à  l'hôpital  Urban  où  un  mieux  sensible  s'est  produit  pendant  les 
premiers  jours.  Là  on  maintenait  jusqu'à  la  mort  du  malade  le 
diagnostic  d'anévrisme. 

KQttnbr  a  eu  occasion  d^examiner  le  malade  également.  Après 
avoir  maintenu  le  diagnostic  d'anévrisme,  il  Ta  échangé  contre 
celui  de  perforation  de  la  trachée  par  une  tumeur  maligne  du 
médiastin. 

E.  Mbtbr.  —  Le  cas  a  été  radioscopie.  On  voyait  nettement  à 
la  radioscopie  une  ombre  noire,  ce  qui  a  décidé  à  s'abstenir  de 
la  bronchoscopie. 

B.  Praenkbl  dit  à  propos  de  Tanthracose  que  les  ganglions  an- 
thracosiques  peuvent  donner  une  ombre  aux  rayons  X.  Si  sténose 
il  y  a  en  même  temps  que  ces  ganglions  le  diagnostic  peut  être 
facilement  dérouté. 

Bknda.  trouve  que  le  diagnostic  clinique  de  tumeur  a  été  com- 
plètement excusable  dans  ce  cas.  La  première  impression  à  l'au- 
topsie était  qu'il  pouvait  s'agir  d*un  carcinome  squirrheux.  11 
insiste  également  sur  l'importance  que  gagnent  dans  la  pathologie 
des  bronches  les  ganglions  anthracosiques.  Ils  ont  des  relations 
avec  la  genèse  de  la  bronchite  chronique. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  de  U  communication  de 
Wolff  sur  la  fièvre  des  foins  et  son  traitement  par  le  sémm. 

Hbymann  a  examiné  presque  tous  les  cas  dont  parle  Wolff.  Deux 
questions  intéressent  le  rhinologiste  :  i^  existe-t^il  une  altération 
spéciale  caractéristique.  Chez  les  soixante -douze  malades  de  Wolff 
et  chez  les  cinquante  de  la  clientèle  de  Heymann  on  a  trouvé  ce 
qu'on  peut  trouver  sur  cent  vingt-deux  malades,  c'est-à-dire  des 
lésions  différentes,  car  il  n'existe  pas  de  nez  complètement 
normal. 
2,^  Peut-on  tirer  quelques  conclusions,  d'après  les  anamnes- 


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ÎJi  SOCIÉTÉS   SAVANTES 

lic|ues  et  les  succès  monienlanés  d'un  médicamenl  pour  un  Iraî- 
tenient  rhinologique  quelconque  pendant  Taccès?  On  peut  dire 
non  également  sur  celle  question.  Rien  n'assure  le  succès  d'un 
traitement  pendant  l'accès.  De  restaurer  la  perméabilité  d'un  nez 
sténose  enlTQ  deux  accès  sera  évidemment  utile,  mais  rien  de 

plus. 

Ileymann  ne  peut  pas  se  défaire  d*un  certain  scepticisme  contre 
la  théorie  qui  attribue  k  Tinfeclian  par  le  pollen,  l'unique  éliolo- 
f»ie.  Quant  à  l'action  de  la  pollenline,  les  expériences  de  Heymann 
sont  identiques  à  celles  de  Wolff. 

Hkrzfrld  a  eu  6  cas  de  fièvre  des  foins  soijjnés  parla  pollenline. 
Deux  ont  cessé  le  iraitenienl  à  cause  de  Fa  cherté  ;  dans  les 
4  autres  cas  une  amélioration  des  symptômes  nasaux  et  oculaires 
était  indisculable,  mais  Taslhme  n'a  pas  été  influencé  du  tout. 
Bientôt  la  pollenline  a  perdu  toute  action,  surtout  quand  les  accès 
sont  devenus  plus  forts.  Il  faut  donc  se  montrer  plein  de  réserve 
pour  Taction  curatrice  de  la  pollenline  et  notre  devoir  est  de 
chercher  des  moyens  et  des  méthodes  pour  soulager  les  pauvres 
malheureux  atteints  de  celle  affection.  Herzfeld  rappelle  le  cas 
d'un  jeune  Anglais  qui,  de  santé  florissante  entre  deux  accès,  élait 
un  objet  de  pitié  pondant  la  crise  :  le  malade  pouvait  à  peine 
voir,  la  tète  était  brûlante,  les  yeux  et  le  nez  coulaient  constam- 
ment, l'asthme  était  intense.  La  ppllentine  est  restée  sans  succès, 
de  même  les  autres  moyens  indiqués.  Herzfeld  n'a  même  pas 
essayé  la  méthode  de  Fink  qui  consiste  à  insuffler  la  poudre 
d'aristol  dans  le  sinus  maxillaire.  Peut-être  la  méthode  de  Denker 
sera  plus  efficace,  car  a  priori  le  massage  de  la  muqueuse  pour- 
rait la  rendre  plus  insensible  aux  irritations. 

KuTTisKR  refait  l'historiqije  de  la  question.  Avant  Dunbar,  Ellis- 
tson  (1831),  Blackley-Cazenave,  ont  fait  des  constatations  sur  la 
relation  du  pollen  et  de  Taslbnie  des  foins.  Dunbar  a  le  mérite 
d'avoir  précisé  la  question.  L'action  de  la  pollenline  lui  paraît 
plus  importante  que  ne  le  croit  Wolff.  On  est  sur  la  bonne  voie, 
mais  le  but  est  encore  loin.  Le  traitement  endo-nasal  est  absolu- 
ment indiqué  dans  les  cas  où  il  s'agit  d'une  affection  rhinolo- 
gique. 

UosENBERG  croit  que  la  pollenline  agit  aussi  dans  les  cas  graves. 
La  pollenline  se  range  parmi  les  médicaments  les  plus  précieux 
dans  le  traitement  de  la  fièvre  des  foins. 

Mkmzfkld  ne  croit  pas  que  la  pollenline  disparaîtra  de  l'arsenal 
thérapeutique,  mais  il  ne  faut  pas  la  considérer  comme  un  spéci- 
fique. 


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SOCIÉTÉS  SAVANTES  !>5 

NVoLFF  constate  qu'à  l'encontre  de  Denker,  la  pollen  loxin6  na- 
tive (fraîchement  préparée)  permettra  de  reproduire  les  expé- 
riences de  Dunbar.  Il  est  évident  que  la  fîèvre  des  foins  ne  se 
marquera  pas  par  des  altérations  spéciales  dans  le  nez,  parce 
que  la  Ûèvre  des  foins  est  une  maladie  du  domaine  de  la  patholo- 
gie interne  et  non  pas  de  larhinolo^îie.  Le  tahleau  symptomalique 
de  la  fièvre  des  foins  est  provoqué  aussi  bien  par  injections  de  la 
pollen-toxine  sous  la  peau  que  par  son  application  sur  la  mu- 
queuse vaginale,  rectale,  etc.  Il  faut  distinguer  parmi  les  diCfi^- 
rentes  formes  de  la  fièvre  des  foins,  surtout  entre  une  forme  ocu- 
laire et  une  forme  nasale.  Au  point  de  vue  du  traitement  on  peut 
dire  que  Tasthme  n*est  influencé  dans  aucune  de  ces  deux  formes. 
Quant  au  traitement  de  Denker,  le  massage  peut  être  raisonnable 
entre  les  accès  ;  pendant  Taccès,  la  méthode  échouera  sûrement. 
Il  est  intéressant  de  savoir  que  dix  ans  avant  Denker,  Schwenin- 
ger  a  déjà  conseillé  ce  massage  à  un  malade  et,  à  ce  qu'il  parait, 
avec  très  bon  effet.  Le  malade  ayant  tout  dernièrement  essayé  du 
sérum  a  préféré  retourner  au  traitement  de  Schweninger.  liépon- 
dant  à  Ruttner,  Wolffdit  que  la  question  de  priorité  est  absolument 
secondaire.  De  considérer  la  pollentine  comme  spécifique  est  im- 
possible. 

Déjà,  théoriquement,  il  est  impossible  d'accepter  qu'un  pollen 
d'une  sorte  de  graminées  puisse  être  effectif  comme  spécifique 
contre  tous  les  pollens  différents.  Evidemment,  on  ne  renoncera 
pas  à  remploi  de  la  pollentine,  il  faudra  seulement  la  perfec- 
tionner. 


SOCIÉTÉ  DE  LARYXGO'OTOLOGIE   DE   MUMCH  {^) 

Séance  du  9  janvier  4903, 

Président  :   Prof.    Haug 

Secrétaire  :  Hkcht 

40  Nbumaybr.  —  Sondage  du  canal  lacrymo-iiasal,   avec  dé- 
monstration. 

(t)  Compte  rendu  par  Lautmann  d'après  la  MonaUçh.  fur  Ohren- 
Meilkunde,  no  11,  1905. 


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56  SOCIÉTÉS   SAVANTES 

2^  Trauthann.  ^  Deux  cas  nouveaux  de  la  fièvre  ganglion- 
naire. 

En  se  reporlant  à  son  précédent  rapport  sur  le  même  sujet 
(séance  du  14  décembre  1903,  Monatsch,   fur   Ohrenheilkunde, 
n«  5,  1904  et  Annales  pour  les  maladies  de  renfance,  N.  F.  LX. 
H.  3),  Tauleur  fait  une  communication  casuislique  de  2  cas  nou- 
veaux chez  deux  sœurs  âgées  de  i2  et  5  ans.  Les  principaux 
symptômes  consistaient  en  une  fièvre  arrivant  rapidement  et  du- 
rant peu,  en  phénomènes  dans  la  gorge  aussi  bien  qu'en  une 
tuméfaction    indolente    des    glandes    lymphatiques    régionales. 
Dans  le  1^'  cas,  la  fièvre  monta  à  38,5  et  diminua  le  quatrième 
jour  ;  dans  le  2«  cas  la  hausse  de  température  commença  à  38*», 
descendit   le  deuxième  jour  à  37,8  et  se  termina  le  troisième 
jour  à  37,3.  Les  symptômes  subjectifs  de  maladie  disparurent  et 
firent  place  à  un  bien-être  complet.  Ensuite  la  complication  d'une 
angine  folliculaire  survint  dans  le  1*''  cas  et  une  bronchite  dans 
le  2«.  Les  deux  maladies  suffisaient  pour  expliquer  la  fièvre.  L*in- 
flammation  des  glandes  sous-maxillaires  et  sous-mentales  devait 
être  mise  sur  le  compte  de  Tangine.  On  ne  pouvait  pas  rapporter 
à  ces  phénomènes  apparus  ensuite  Tinflammation  des  glandes 
cervicales  ni  de  la  glande  axillaire  dans  le  \^'  cas.  Ce  qui  est 
remarquable,  c'est  que  cette  inflammation  était  très  persistante. 
Dans  le  l*'  cas,  rinflammalion  des  glandes  dura  quarante-six 
jours,  dans  le  2*  cas  on  la  constata  pendant  plus  de  vingt  et  un 
jours,  et  de  plus,  Tindolence  complète.  Dans  le  !•'  cas  décrit  par 
Tauteur,  aussi  bien  que  dans  un  cas  de  Rosenbaum,  Tinfiamma- 
tion  des  glandes  n'était  pas   douloureuse.   Ceci  doit  être  men- 
tionné  spécialement,  car,   d'après   la  première   publication   de 
PfeifTer,  la  sensibilité  des  ganglions  lymphatiques  enflammés  est 
mentionnée  dans  la  description  de  la  maladie. 

Les  glandes  cervicales  profondes  peuvent  être  influencées  par 
les  maladies  qui  ont  leur  entrée  dans  la  cavité  buccale  ou  le  naso- 
pharynx.  Toutefois,  la  voie  lymphatique  est  tout  à  fait  différente 
de  la  localisation  de  l'infection  et,  en  conséquence,  l'inflammation 
des  glandes  admet  aussi  une  conclusion  diagnostique  du  siège  de 
la  maladie. 

En  raison  des  conditions  anatomiques,  on  constate,  quand  la 
maladie  est  localisée  dans  le  cavum  ou  dans  la  tonsille  du  pha- 
rynx, s'il  y  a  inflammation  des  glandes  lymphatiques,  que  les 
glandes  cervicales  sont  prises  en  premier  lieu,  mais  non  les  gan- 
glions sous-maxiUaires  situés  à  Pavant.  Tout  autres  sont  les  con- 
ditions quand  le  siège  de  l'infection  est  dans  la  cavité  buccale. 


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SOCIÉTÉS   SAVANTES  57 

Dans  ce  cas,  la  première  étape  dans  Textension  syslématique 
de  rinfection  des  glandes  lymphaliques,  est  la  glande  sous* 
maxillaire,  surtout  dans  les  angines.  Si  le  siège  de  la  maladie  est 
dans  la  cavité  du  pharynx  et  dans  la  cavité  buccale,  les  glandes 
correspondante  aux  deux  réseaux  lymphatiques  peuvent  se  tumé- 
fier. C'est  ce  qui  est  arrivé  dans  le  <•'  cas. 

Conformément  à  la  théorie  de  Pfeiffer  et  de  divers  auteurs  après 
lui,  les  glandes  lymphatiques  ne  montrèrent  chez  les  deux  ma- 
lades aucune  tendance  à  la  suppuration.  Mais  il  faut  ajouter  que 
la  suppuration  est  du  domaine  delà  possibilité.  Hainebach  admet 
Texception  et  Comby  a  observé  des  suppurations  répétées. 

Dans  les  cas  rares  publiés  dans  la  littérature  il  est  intéressant 
que  comme  dans  les  cas  précédemment  décrits,  aussi  bien  que 
dans  les  deux  en  question,  on  a  trouvé  des  streptocoques  qui 
pouvaient  très  bien  être  considérés  comme  provocateurs  de  la 
maladie.  Il  serait  tout  à  fait  erroné  de  rendre  les  streptocoques 
responsables  de  chaque  cas  de  fièvre  t^anglionnaire.  Comme  l'an- 
gine tonsiliaire,  cette  maladie  peut  devoir  son  éclosion  aux  ditfé- 
rentes  bactéries.  On  peut  supposer  qu'il  s'agit  de  ^'unique  mani- 
festation d'une  infection  dans  le  naso-pharynx  ne  se  révélant  pas 
autrement  (rougeole-scarlatine).  La  fièvre  ganglionnaire  n'est  pas 
une  maladie  sui  generis.  Cela  résulte  de  la  coexistence  d'une 
angine  tonsiliaire  qui  a  la  même  cause  infectieuse  et  du  fait  que 
beaucoup  de  personnes  dans  l'entourage  du  malade  attrapent  une 
tonsillile,  principalement  les  adultes.  S'il  existe  une  angine 
concomitante  ou  s'il  n'existe  que  de  la  rougeur  de  la  gorge, 
avec  dysphagie,  on  est  très  facilement  enclin  à  considérer  ces 
symptômes  comme  la  seule  maladie.  Ce  siège  exclusif  correspond 
à  la  région  anatomique  des  glandes  lymphatiques  attaquées. 

Dans  les  cas  purs,  les  maux  de  gorge  sont  souvent  si  faibles 
que  la  fièvre  et  l'inflammation  des  glandes  sont  au  premier  plan 
comme  symptômes.  Ensuite  il  faut  considérer  comme  symptôme 
initial  le  rapide  et  intense  saignement  de  nez,  ce  qui  s'est  produit 
dans  les  cas  précédents  et  dans  le  1*''  des  2  cas  mentionnés.  On 
trouve  un  très  grand  nombre  de  cas  de  maladies  infectieuses 
aiguës,  infiuenza,  rougeole,  scarlatine,  typhus  avec  épistaxis, 
comme  symptôme  initial. 

Les  observations  de  complications,  publiées  dans  la  littérature, 
y  compris  la  néphrite,  demandent  en  première  ligne  l'examen  de 
l'urine.  Dans  les  cas  précédents  elle  était  libre  d'albumine. 

L'auteur  croit,  quoique  l'angine  soit  un  terme  nettement  défini, 
pouvoir  employer  ce  terme  dans  les  maladies  du  cavum  ;  seule- 


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58  soaéris  savantes 

ment  il  piopose,  tant  qu*on  n*aura  pas  trouvé  d'expression 
meilleure,  de  parler  d'une  angine  pharyngée  pour  la  fièvre  gan- 
glionnaire. Ce  nom  collectif  peut  ôlre  subordonné  à  chaque  cas 
spécial  d*inilammalion  de  la  muqueuse  nasopharyngée  et  de  la 
tonsille  du  pharynx. 

Discussion, 

Hecht.  —  Je  n'ai  pas  encore  eu  personnellement  l'occasion  d'ob- 
server un  cas  typique  de  la  fièvre  ganglionnaire.  L'établissement 
de  ce  diagnostic  me  semble  difficile,  même  quand  jusqu'il  la  gué- 
rison  de  l'infection  il  ne  se  montre  pas  d'autre  symptômes;  il  me 
parait  seulement  permis,  au  cas  où  le  médecin  aurait  connu  l'en- 
fant auparavant  et  par  un  examen  précédent  aurait  constaté  que 
l'inflammation  régionnaire  des  glandes,  indispensable  au  dia- 
gnostic, n'existait  pas  auparavant.  Si  l'on  considère  combien  de 
de  fois,  dans  les  atîeclions  chroniques  du  nez  ou  du  pharynx,  les 
enfants  sont  atteints  detuhiéfaction  des  ganglions  du  cou,  combien 
ces  glandes  sont  plus  ou  moins  saillantes  chez  les  enfants  atteints 
d'adénoïdes  ou  de  scrofules  ;  ce  fait  nous  imposera  une  certaine 
réserve  pour  le  diagnostic  de  fièvre  ganglionnaire. 

Le  traitement  thérapeutique  par  des  bains  nasaux  peut  avoir 
un  résultat  en  nettoyant  la  cavité  du  pharynx  et  en  enlevant  les 
matières  infectées  stagnantes. 

par  des  applications  bien  faites,  il  n'y  a  aucun  danger  pour 
l'oreille  moyenne. 

BopHM.  —  J'ai,  dans  ces  derniers  temps,  traité  nue  malade  qui 
se  plaignait  de  maux  de  gorge  et  de  tète.  Dans  la  gorge,  il  y  avait 
une  vive  rougeur,  cependant  on  ne  voyait  aucune  membrane  ; 
l'examen  post-rhinoscopique  montra  une  membrane  de  l'amyg- 
dale, très  étendue,  confluentc,  épaisse  et  suppurée.  Il  y  eut  plu- 
sieurs jours  de  fièvre  assez  sensible,  puis  infiammalion  doulou- 
reuse des  ganglions  cervicaux  ;  je  ne  puis  plus  me  rappeler  de  la 
localisation  exacte.  Sur  ce  cas,  saqs  examen  post-rhinoscopique 
on  aurait  pu  diagnostiquer  la  fièvre  ganglionnaire. 

Strrnfkld.  —  11  est  peut-être  intéressant  d'attirer  l'attention  sur 
ces  quelques  observations  qui  ont  une  valeur  pour  l'interprétation 
de  la  théorie  régionale  et  qui  plaident  pour  l'idée  que  dans 
beaucoup  de  cas  de  la  dile  fièvre  ganglionnaire,  il  s'agit  d'une 
infection  connue.  J'ai  pu  observer,  dans  ces  derniers  temps,  2  cas 
d'inflammation  des  glandes  cervicales  chez  des  enfants  que  je 
connais,  qui  n'avaient  aucune  inflammation  des  glandes  aupara- 


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socîérés  savantes  59 

vant.  qui  en  eurent  avec  fièvre  snns  douleurs,  et  eurent  la  rougeole 
ensuite.  Après  la  rougeole,  les  glandes  persistèrent  un  certai»» 
temps,  ce  qui  est  en  rapport  avec  Tinfection  du  naso-pharynx,  si 
fréqqenle  dans  la  rougeole. 

Trautmann  (conclusion).  —  Je  dois  soutenir  en  ce  qui  concerne 
les  méthodes  de  traitement  appliquées,  que  nies  recherches  n'ont 
pas  porté  sur  le  traitement,  mais  sur  Texistence  de  la  fièvre  gan- 
glionnaire que  je  me  suis  efforcé  de  rendre  nette.  La  question  du 
diagnostic  absolument  sAr,  tombe  dans  un  domaine  ou  de  tumé- 
faction ganglionnaire  ou  de  différentes  causes  qui  sont  à  différen- 
cier entre  elles. 

Il  est  important  de  savoir  qu*une  simple  inflammation  du  naso- 
pharynx  peut  amener  une  inflammation  ganglionnaire,  surtout 
dans  la  région  cervicale,  et  par  son  explosion  brusque  donner  les 
signes  d'une  entité  morbide. 


Séance  du  40  avril  4905. 
Président  :   Paug 
Secrétaire   :   Hscnr 

Neumayer.  —  Cancer  du  pharynx.  —  La  tumeqr  occupe  toute 
la  région  tonsillaire,  elle  empiète  sur  la  paroi  postérieure  du 
pharynx.  Le  voile  du  palais  et  la  langue  sont  également  infiltrés, 
le  larynx  est  libre.  Les  ganglions  régionaux  sont  infiltrés.  Exa- 
men microscopique  :  carcinome.  Opération  impossible. 

Hkcht.  —  Sténose  membraneuse  des  choanes.  -—  Une  malade 
de  29  ans  consulte  pour  obstruction  nasale  et  catarrhe  du  pha- 
rynx. Rhinoscopie  antérieure  :  difforniilé  du  septum,  ihinite  chro- 
nique bilatérale.  Rhinoscopje  postérieure  :  les  choanes  fermées 
presque  totalement  par  une  membrane.  Le  nez  et  le  cavum  ne 
communiquent  que  par  un  petit  trou  grand  comme  un  petit  pois, 
situé  près  du  tiers  inférieur  du  vomep  et  divisé  par  lui  symétri- 
quement. Les  anamnesliqiirs  sont  muets.  La  destruction  de  la 
sténose  sçra  faite  par  voie  éicciroly tique. 

Heciit.  —  Atrésie  ossease  des  choanes.  —  Une  couturière  de 


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60  SOGIÉTÉS   SAVANTES 

26  ans  consulle  pour  une  otite  moyenne  suppurée  bilatérale.  A 
Texamen  du  nez  on  trouve  le  septum  dévié  à  gauche  avec  une 
épine,  un  catarrhe  chronique  de  la  pituitaire,  une  sinusite  maxil- 
laire gauche  et  une  obstruction  complète  de  la  choane  gauche.  A 
la  rhinoscopie  postérieure  on  constate  que  la  choane  gauche 
manque,  à  sa  place  on  voit  une  paroi  recouverte  de  muqueuse 
lisse.  La  sonde  arrive  partout  sur  l'os.  La  malade  n'avait  pas  de 
notions  de  son  atrésie  nasale  à  gauche.  La  fosse  nasale  droite, 
suffisamment  élargie  par  la  déviation,  sufflsait  pour  la  respiration. 
La  sinusite  s'est  manifestée  par  un  écoulement  isolé  de  pus 
non  fétide.  Le  sondage  du  sinus  est  très  facile  à  cause  de  la  lar- 
geur anormale  de  son  orifice.  En  raison  de  l'obstruction  nasale 
complète,  le  lavage  du  sinus  a  pu  se  faire  très  facilement  à  Taide 
d'une  grosse  seringue  dont  Tembout  introduit  dans  la  narine  per- 
mettait au  liquide  injecté  de  laver  le  sinus.  Guérison  complète  de 
la  sinusite.  La  malade  est  leptoprosopique,  l'ogivité  du  maxillaire 
supérieur  peu  prononcée,  toutes  les  dents  manquent.  Les  anam- 
nestiques  sont  muets  également.  La  mère  a  47  ans  et  a  eu  dix 
enfants  dont  cinq  encore  sont  vivants.  L'examen  du  nez  et  des 
oreilles  de  tous  les  membres  de  la  famille  ne  donne  rien  de  spé- 
cial, en  tous  cas  pas  de  déformation  analogue  à  celle  de  notre 
malade.  L'opération  de  cette  atrésie  est  indiquée  par  l'existence 
de  la  sinusite  et  de  l'otite. 

Haug  présente  une  nouvelle  forme  de  gaze  iodoformée.  La  mo- 
dification apportée  par  Haug  consiste  en  ce  que  la  gaze  iodofor- 
mée peut  se  dérouler  d'un  appareil  et  que  la  gaze  est  bordée 
d'une  lisière.  Katoch  de  Munich  fabrique  la  gaze  et  son  étui 
(pareille  modification  a  été  apportée  à  la  gaze  par  différents  fa- 
bricants de  Paris). 

Haug  ne  se  sert  plus  de  gaze  iodoformée,  il  l'a  remplacée  par 
la  gaze  au  chinolin-naphlol. 

Thanisch.  —  Sardité  hystérique.  —  Une  femme  de  28  ans  est 
devenue  brusquement  sourde,  à  l'âge  de  22  ans.  Cette  surdité  n'a 
persisté  que  quelques  jours.  Le  24  du  mois  de  mara  1904,  la  ma- 
lade se  lève  fatiguée  ;  le  soir,  elle  se  plaint  de  bourdonnements  et 
de  douleurs  dans  les  deux  oreilles.  Un  quart  d'heure  plus  tard  elle 
est  complètement  sourde.  Examinée  le  26  mars,  la  malade  ne  pré- 
sente rien  d'anormal  à  l'inspection,  excepté  une  surdité  complète. 
Perception  osseuse  et  aérienne  éteinte.  Le  28  mars,  la  malade 
entend  le  tic-tac  de  la  montre.  Un  mois  plus  tard  on  constate  une 
hyperestésie  de  la  peau  et  même  de  l'ouïe.  Le  10  décembre,  elle 


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soce£t&        antbs  61 

revient   à  la  clinique,   sourde  de   nouveau,  à  la  suite  d*une 
discussion. 

Discussion, 

Haug  dit  que  celte  malade  présentait  les  symptômes  de  fatigue. 
Quand  la  malade,  au  bout  de  25  secondes  de  perception,  préten- 
dait ne  plus  entendre  le  diapason,  on  pouvait,  après  une  pause  de 
3  ou  4  secondes,  la  faire  réentendre.  Ce  phénomène  de  fatigue  est 
un  bon  moyen  de  diagnostic;  il  est  constant  dans  la  névrose  trau- 
matique  et  manque  chez  les  simulateurs. 

Hecht  a  constaté,  à  la  suite  de  Tinfluenza,  des  affections  très 
graves  de  Tacoustique  avec  trompe  et  caisse  normales.  Le  résultat 
thérapeutique  n'était  pas  brillant. 

Discussion, 

Hacg  a  également  constaté  3  cas  de  surdité  nerveuse  à  la  suite 
de  grippe.  Les  3  cas  étaient  compliqués  de  vertige  et  de  troubles 
de  coordination.  Haug  se  demande  s'il  ne  s'agissait  pas  d'une 
méningite  fruste  dans  ces  cas. 


ASSOCIATION  lARYNGOLOGIQUE  AMÉRICAINE  {^) 

Trente-septième  Congrès  annuel  tenu  à  Atlantic  City 
4-3  Juin  4905. 

Discussion . 

Henry  L.  Swain.  —  Demande  au  \y  Coakiey  si,  dans  les  104  cas 
de  sinusite  frontale,  traités  avec  succès  par  son  procédé,  rentrée 
du  canal  naso->frontal  s'obtura.  Sur  la  rôponse  affirmative  du 
D**  Coakiey,  il  lui  demande  quelle  voie  d'accès  il  préfère,  la  voie 
frontale  ou  la  voie  de  la  paroi  inférieure. 

Clkment  F.  Thkiskn.  —  A  vu  opérer  le  D""  Coakiey  à  sa  Clinique 
et  a  pratiqué  lui-même  trois  fois  son  opération.  Les  résultats  ont 

(«)  Compte  rendu  par  H.  Cabochi,  d*après  The  Laryngoscope  (V.  An- 
nales, février  1906,  n©  2). 


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02  sociérés  savantes 

élé  excelleiils.  11  pense  que  ce  procédé  seul  permet  d'obtenir  ce 
point  capital  au  point  de  vue  de  la  cure  radicale  :  roblltération 
du  canal  naso-frontal. 

Georges  L.  Richauds.  —  Pense  que  les  variations  anatomiques 
de  la  région  font  qu'il  ne  pourra  jamais  y  avoir  un  type  unique 
d'intervention. 

Il  préfère  Topéraliou  de  Coakley  à  celle  de  Killian  :  elle  permet 
plus  sûrement  Toblitéralion  du  sinus,  qu'on  doil,  en  rèfçle,  s'effor- 
cer d'obtenir. 

Il  aborde  le  sinus  par  sa  paioi  inféiieure  ;  Toblilération  est 
obtenue  en  un  temps  variant  entre  plusieurs  semaines  et  quatre 
ou  cinq  mois.  La  déformation  est  à  peu  près  nulle. 

11  faut  évidemment  détruire  toute  la  muqueuse,  et  toutes  les 
cellules  ethmoldales  malades. 

Otto  T.  Freer.  —  Se  déclare  très  partisan  du  curettage  du  si- 
nus maxillaire  par  la  voie  endO'-nasale  suivant  la  méthode  pro- 
posée par  Relhi,  et,  un  peu  plus  lard,  par  Claoué  de  Bordeaux. 

Le  premier  temps  consiste  dans  l'ablation  du  tiers  antérieur 
du  cornet  inférieur.  Jamais  l'auteur  n'a  vu  apparaître  celte  pro- 
duction exubérante  de  croûtes  qu'on  a  signalée  après  la  turbi- 
nectomie.  11  est  vraisemblable  que  ce  phénomène  ne  se  produit 
que  si  on  a  opéré  sur  une  muqueuse  malade  infectée  et  dont 
répithélium  vibratile  a  disparu.  Toujours,  dans  les  cas  observés 
par  Fauteur,  la  production  des  croûtes  a  pris  fin  après  la  com- 
plète cicatrisation  de  la  plaie  opératoire. 

Relhi  enlève  la  paroi  sinusale  de  la  fosse  nasale  depuis  une 
ligne  parallèle  au  bord  inférieur  du  cornet  moyen  jusqu'au  plan- 
cher de  la  fosse  nasale,  et  depuis  une  ligne  verticale  rasant  la  tête 
du  cornet  moyen  jusqu'au  tiers  postérieur  du  cornet  inférieur. 
Par  celte  brèche  on  a  vue  sur  la  presque  totalité  du  sinus  maxil- 
laire que  l'on  peut  facilement  cureller. 

Joseph  H.  Bryan,  —  Pense  que  la  méthode  endo-nasale  de  Relhi 
et  Claoué  n'est  applicable  qu'aux  sinusites  subaiguës  ou  chro- 
niques jeunes.  Dans  les  sinusites  chroniques  datant  de  plusieurs 
années,  il  est  nécessaire  de  trépaner  la  fosse  canine  pour  per- 
mettre à  la  curette  d'enlever  toute  la  muqueuse  malade. 

En  ce  qui  concerne  la  sinusite  frontale,  il  a  guéri  tous  ses  ma- 
lades en  refermant  la  plaie.  Que  la  plaie  soit  ouverte  ou  fermée, 
toujours  la  cavité  se  comble  par  bourgeonnements.  Chez  deux 
anciens  opérés  (opérés  de  nouveau  inutilement)  l'auteur  a  pu  véri- 
fier le  fait  :  dans  l'un,  la  cavité  était  comblée  par  du  tissu  osseux, 
et,  dans  l'autre,  avec  des  granulations  très  fermes  et  difficilement 


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SOdérés  8AVANTtt  63 

enlevables  à  la  curelle.  —  L'auteur  n'est  pas  partisan  de  la  mé- 
thode de  Killian.  Il  ne  Ta  pratiquée  que  sur  le  cadavre.  Mais  il  a 
vu  des  malades  opérés  en  Europe.  De  ces  examens  il  résulterait  : 
1<*  que  la  méthode  est  très  défigurante  ;  2*  qu'elle  ne  guérit  pas 
toujours,  puisqu'il  a  yu  persister  du  suintement  chez  quelques 
opérés  ;  3*  qu^elIe  n'est  pas  radicale^  puisque  un  dus  opérés  a  dû 
subir  trois  interf entions  pour  obtenir  la  guérison. 

Lewis  A.  Oopfin.  *^  En  ce  qui  concerne  les  indications  opéra- 
toires  de  la  sinusite  maxillaire,  l'auteur  partage  complètement  la 
mauière  de  voir  de  Bryan. 

Pour  ce  qtti  est  du  sinus  ftonial^  Tauteur  se  montre  partisan 
dans  de  certaines  conditions  d»  l'opération  ouverte  qu'il  a  eu  Toc* 
casion  de  décrire  déjà  en  1892. 

Dans  les  sinus  petits  et  réguliers  l'opération  ouverte  constitue 
Topération  de  choix. 

Dans  les  sinus  grands  et  réguliers  elle  est  encore  indiquée  ; 

Dans  le  cas  d'ethmoTdite  concomitante  Topératioii  de  Killian 
est  plus  avantageuse. 

Cette  dernière  est  l'opération  de  choix  dans  les  cas  de  grands 
sinus,  irréguliers  avec  ethmoldite  concomitante. 

Egalement  aussi  dans  les  cas  de  sinusite  sphénoTdale  conco* 
mitante. 

La  meilleure  voie  d'accès  sur  l'ethmoîde  est  la  voie  externe.  C'est 
aussi  la  voie  la  plus  conservatrice,  car  on  ne  fait  pas  forcément 
Tablation  du  cornet  moyen. 

Thomas  J.  Harris.  —  A  côté  des  cas  où  l'indication  opératoire 
est  très  nette,  il  en  est  d'autres,  où  la  conduite  à  tenir  n'est  pas 
encore  définie. 

Une  sinusite  quelconque,  caractérisée  seulement  par  de  l'écou- 
lement purulent  sans  autre  symptôme  capital,  néceMsite-t-elle  une 
intervention  ?  L'auteur  rapporte  la  statistique  de  Logan  Turner 
d'Edimbourg  :  24  cas  de  morts  consécutifs  à  l'intervention  sur  le 
sinus  frontal.  Opérer  pouf  un  simple  écoulement  purulent  est 
donc  prendre  une  décision  grave. 

Payson  Clarr.  —  Insiste  sur  la  distinction  des  sinusites  maxil- 
laires en  sinusites  de  cause  dentaire  et  sinusites  de  cause  nasale. 
Les  premiers  guérissent  très  simplement  par  l'ablation  de  la  dent 
en  cause,  même  quand  elles  sont  très  anciennes. 

Quant  au  traitement  opératoire  de  la  sinusite  maxillaire,  il 
préconise  le  CaldwellLuc  sans  aucun  tamponnement  pour  cvllet' 
la  douleur. 

J.  pRicE  BRowif.  —  Ne  conseille  pour  le  traitement  de  la  cure 


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64  socxtrÈs  savaiitbs 

chirurgicale  de  la  sinusite  maxillaire,  ni  le  Cadwell-Luc,  ni  les 
Rethi-Glaoué,  mais  la  simple  ouverture  de  la  fosse  canine,  suivie 
d*un  drainage  spécial. 

RoBKRT  C.  Mylks.  —  A  employé  tous  les  procédés  opératoires 
de  traitement  de  la  sinusite  frontale  depuis  15  ans,  sauf  le  pro- 
cédé de  Killian.  Diaprés  son  expérience,  ce  sont  les  procédés  con- 
servateurs qui  lui  ont  donné  les  meilleurs  résultats.  11  y  a  de  quoi 
hésiter  à  entreprendre  d'emblée  la  cure  chirurgicale  lorsqu'on 
pense  à  la  statistique  de  24  décès  post-opératoires  rapportée  par 
Turner. 

CoARLRY.  —  Répondant  à  une  remarque  qui  lui  a  été  faite, 
reconnaît  que  souvent  les  sinusites  frontales  aiguës  guérissent 
spontanément.  Mais  dans  un  bon  nombre  de  cas  de  sinusites  chro- 
niques, l'histoire  de  Taffectiou  fait  reconnaître  qu'elle  a  débuté 
par  une  phase  aiguë,  et  qu'elle  ne  serait  pas  devenue  chronique 
si  elle  avait  été  soignée  convenablement  dès  le  début. 

En  ce  qui  concerne  l'oblitération  du  canal  fronto-nasal,  il  a 
colligé  avec  soin  tous  les  cas  de  sinusite  chronique,  où  le  cathé- 
térisme  du  canal  fut  possible. 

Dans  la  plupart  des  cas  il  a  essayé  les  diflérents  procédés  de 
curettage  intra-nasal.  «  Je  trouvai  de  nombreux  cas  de  sinusite 
frontale  chronique  s'accompagnant  d'ethmoldite,  de  sinusite 
maxillaire  et  aussi  de  sinusite  sphénoîdale  d'une  façon  non  excep- 
tionnelle. Les  polypes  étaient  enlevés  par  la  voie  endo-nasale, 
Tethmoîde  curette  et  ouvert  à  la  pince  forceps,  et  en  cas  d'échec 
(ce  qui  arriva  dans  un  grand  nombre  de  cas)  j'entrepris  l'opéra- 
tion radicale.  Sachant  à  quelle  profondeur  j'avais  pu  passer  ma 
sonde  dans  le  canal  naso-frontal  avant  l'intervention,  j'essayai 
après  l'intervention  de  cathélériser  à  nouveau  le  conduit.  La 
sonde  pouvait  rarement  pénétrer  plus  avant  qu'un  quart  de 
pouce.  Deux  cas  pendant  la  cicatrisation  desquels  la  sonde  péné- 
trait au  delà  de  cette  limite,  ne  purent  guérir  qu'après  une 
seconde  intervention.  En  sorte  que  je  pense  que,  si  le  canal 
fronto-nasal  ne  s'oblitère  pas,  c'est  qu'on  a  oublié  quelque  cellule 
ethmoîdale  infectée,  ou  quelque  lambeau  de  muqueuse  infectée 
dans  le  voisinage  de  la  portion  inférieure  du  canal  fronto-nasal. 
C'est  ce  qui  eut  lieu  dans  les  deux  cas  où  une  seconde  interven- 
tion fut  nécessaire. 

«  Je  pense  que,  en  opérant  par  ce  procédé,  certaines  précau- 
tions sont  nécessaires  :  en  premier  lieu,  il  est  absolument  néces- 
saire d'enlever  tout  vestige  de  la  membrane  muqueuse,  de  détruire 
toutes  les  cellules  ethmoîdales  malades  et  le  canal  naso-frontal..., 


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SOGIÉTés  SAVANTES  65 

il  iaut  rechercher  avec  soin  tous  les  récessus  du  sinus  frontal,  no- 
tamment ceux  qui  s'étendent  en  arrière  au-dessus  du  toit  de  Tor- 
bite.  Je  ne  connais  rien  de  plus  important  que  Tablation  de  la 
muqueuse  de  ces  diverticules  sinusiens. 

«  Le  D' Swain  m'a  demandé  quelle  étendue  osseuse  j'enlève  en 
opérant  1  J'ai  d'abord  enlevé  les  trois  quarts  de  la  paroi  antérieure 
du  sinus,  sufYisamment  pour  pouvoir  atteindre  toutes  les  parties 
de  la  cavité.  Plus  tard,  j'ai  reconnu  que  l'ablation  de  toute  la 
paroi  amenait  moins  de  déformation,  et  diminuait  la  durée  de  la 
cicatrisation.  Le  volume  du  sinus  varie  dans  de  grandes  propor- 
tions. J'en  ai  parfois  rencontré  de  très  volumineux. 

«  Plus  la  cavité  est  spacieuse,  plus  la  durée  de  cicatrisation  est 
longue  (toutes  choses  égales  d'ailleurs).  Dans  les  deux  cas  où  une 
seconde  intervention  fut  nécessaire  je  fus  surpris  de  trouver,  au 
lieu  du  tissu  connectif  que  j'attendais,  du  tissu  osseux. 

«  Dans  les  premiers  temps  qui  suivent  la  guérison,  le  tissu 
cellulaire  et  le  périoste  sont  très  adhérents  ;  un  peu  plus  tard  ils 
deviennent  légèrement  mobiles  sur  les  parties  profondes. 

c<  En  tamponnant  la  plaie  je  sépare  largement  les  lèvres  de  la 
plaie.  La  partie  externe  de  l'incision  est  réunie  par  deux  ou  trois 
points  de  suture  ;  environ  2  centimètres  de  la  partie  médiane  sont 
laissés  sans  suture,  et  les  lèvres  de  la  plaie  sont  séparées  à  ce 
niveau  par  la  gaze  introduite  dans  la  cavité.  » 

William  E.  Cassblberry.  —  A.  remarquer  que  la  plupart  des  si- 
nusites aiguës  guérissent  spontanément.  Il  est  heureux  de  remar- 
quer que  le  D'  Goakley,  tout  en  s'étant  surtout  placé,  dans  sa 
note,  au  point  de  vue  chirurgical,  arrive  à  des  conclusions  sensi- 
blement les  mêmes  que  les  siennes  en  ce  qui  concerne  les  indica* 
tions  opératoires,  et  laisse  une  large  place  aux  méthodes  endo* 
nasales  et  conservatrices. 

John  0,  Roe.  —  Constate  que  Ton  s'est  surtout  occupé  des  pro- 
cédés chirurgicaux  du  traitement  des  sinusites  au  détriment  des 
procédés  moins  radicaux  ;  et  que  la  question  de  l'ethmoïdite  est 
passée  presque  inaperçue.  Or,  il  est  aussi  important  de  traiter 
Tethmoîdite  que  les  autres  sinusites,  car  l'ethmoîde  est  souvent  le 
premier  atteint,  et  contamine  secondairement  les  autres  sinus. 

Il  n'est  pas  inutile  de  préciser  ce  qu'il  faut  entendre  par  traite- 
ment conservateur  e(  traitement  radical.  Pour  lui  on  doit  réserver 
le  nom  de  radical  aux  procédés  de  traitement  qui  emploient  la 
voie  externe  comme  voie  d^ accès.  Le  cureltage  endo-nasal, 
l'ablation  du  cornet  moyen  par  voie  endo-nasale  constituent  des 
moyens  conservateurs. 

ANNALBS  DBS  MALADIES  DB  L'oBBILLB  BT  DU  LAI.TNX.   —  XXXIl.        5 

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60  AMALYflEê 

Comme  le  D^  Coffin,  il  estime  que  l'ablalion  du  cornet  moyeu 
n'est  pas  indispensable  pour  curetter,  même  par  voie  endonasale, 
Tethmolde  antérieur  et  Tethmoïde  postérieur. 

Dans  aucun  cas  il  ne  regarde  Topéralion  par  voie  externe  indi- 
quée, sauf  lorsque  Tethmoldite  coïncide  avec  une  sinusite  fron- 
tale i*ési8tant  au  traitement  endo-nasal. 

11  reconnaît  avec  le  D'  Harris  que  l'ethmoîdile  infecle  presque 
invariablement  le  sinus  sphénoîdal.  En  traitant  le  sinus  sphénoûlal 
il  est  donc  de  la  plus  haute  importance  de  réséquer  relhmoïde 
postérieur. 

Passmore  Bbrbns.  —  Rappelle  ce  qu'il  a  dit  déjà  dans  sa  conl- 
municatlon  :  lorsque  la  sinusite  sphénoïdale  coïncide  avec  une 
sinusite  maxillaire  el  une  elhmoïdile,  il  trépane  en  suivant  la 
voie  du  sinus  maxillaire  et  des  cellules  ethmoTdales.  Quand  la  si- 
nusite sphénoïdale  coïncide  seulement  avec  une  ethmoldile,  il 
attaque  ethmoldite  et  sinusite  par  la  voie  endo-nasale.  Il  est  des 
cas  où  ane  déviation  de  la  partie  postérieure  de  la  cloison  cache 
et  Tostium  sphénoîdal  et  Tethmolde  postérieur;  dans  ces  cas, 
môme  si  le  sinus  maxillaire  est  sain,  il  faut  choisir  la  voie  Irans- 
maxillaire. 

En  terminant,  Fauteur  rappelle  que  les  cellules  ethmoïdales 
rappellent  un  peu  la  disposition  des  cellules  mastoïdiennes,  et 
que,  à  ce  niveau  comme  au  niveau  de  la  mastoïde,  le  succès 
dépend  de  l'ablation  complète  de  rorp;ane  malade. 


ANALYSES 


I.  —  NEZ 

Traitement  de  la  rhinite  chat  Tenfant,  par  Vohskn  {Berlin,  kli  ■ 
nisch.  WochetiBchf  no  40,  1905  ;  b)  même  sujet  par  Sondbrmann 
(dans  Munch,  klinisch,  Wochensch,^  n®  30,  1905). 

Les  pédiatres  savent  quelle  grave  maladie  est  le  rhume  de  cer- 
veau chez  Tenfanl  et  surtout  chez  le  nourrisson.  Si  la  rhinite  de- 
vient chronique,  il  mérite  pleinement  le  jugement  de  Bafiiiisky 
qui  rappelle  «  une  maladie  excessivement  ennuyeuse  et  désa- 
gréable ». 


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ANALYSE  g) 

Ce  jugement  se  rapporte,  bien  entendu,  au  traitement,  car  si 
une  adénotomie,  essayée  à  tout  hasard,  ne  donne  rien,  la  vase- 
line mentholée  n'aura  pas  plus  de  succès. 

S'il  faut  en  croire  Sondermann,  l'aspiration  offre  un  bon  moyen 
pour  débarrasser  la  cavité  nasale  de  l'enfant  de  ses  sécrétions  en- 
combrantes et  pour  amener  une  guérison  des  rhinites  même  iu* 
vétérées,  voire  même  des  suppurations  sinusales  chez  Tenfant. 

Le  procédé  consiste  à  fermer  le  nez  hermétiquement  par  un 
masque  et  à  aspirer  à  travers  ce  masque,  à  l'aide  d'un  ballon, 
Tair  qui  se  trouve  dans  la  cavité  nasale.  11  est  nécessaire,  pour 
que  l'air  se  trouve  complètement  enfermé  dans  le  nez,  que  le  ma- 
lade prononce  la  voyelle  I  ou  exécute  un  mouvement  de  dégluti- 
tion. Chez  le  nourrisson  ou  l'enfant  au-dessous  de  5  ans,  on  pro- 
fitera de  ce  qu'il  crie.  De  celte  façon,  on  aspire  toute  ta  sécrétion 
qui  se  trouve  dans  les  fentes  les  plus  reculées  de  la  pituitairc 
TOire  même  dans  les  cavités  du  sinus.  Dans  un  article  paru  dans 
le  n*  1  de  la  Munchn.  Wochenschr.  de  1905,  où  Sondermann  dé- 
crit pour  la  première  fois  son  procédé  chez  l'adulte,  il  insiste 
longuement  sur  le  profit  qu'on  peut  eu  tirer  dans  le  diagnostic  et 
le  traitement  des  sinusites. 

Le  reproche  qu'on  pourrait  faire  à  ce  procédé  d'augmenter  la 
congestion  de  la  muqueuse  se  tourne,  au  contraire,  en  avantage. 

D'après  Bier,  on  connaît  l'influence  heureuse  de  la  congestion 
sur  les  inflammations.  Sondermann  s'y  réfère  pour  expliquer  les 
résultats  heureux  obtenus  avec  sa  méthode  dans  les  cas  de  sinu- 
site, ozène,  rhinite  chronique  simple.  Les  huit  observations  ajou- 
tées à  sa  première  publication  paraissent  assez  convaincantes,  et 
l'expérience  qu'il  a  dû  gagner  depuis  sa  première  publication  a 
dû  suffisamment  contenter  l'auteur  pour  qu'il  n'en  publie  pas 
d'autres.  11  recommande  son  procédé,  sûr  de  son  effet.  Il  paraît 
qu'entre  les  mains  de  Spiess  il  a  donné  de  bons  résultats  égale- 
ment, sans  qu'on  ait  pu  signaler  de  graves  inconvénients  à  mettre 
à  son  compte. 

L'appareil  à  aspiration  est  fabriqué  par  la  maison  Kûhne,  Sie- 
vers  et  Neumann,  à  Cologne.  Nippes  Vohsen,  sans  expérience 
personnelle,  à  ce  qu'il  nous  semble,  soumet  le  procédé  de  Sonder- 
mann à  une  critique  sévère,  et  propose  à  sa  place  un  procédé  que 
nous  ne  pouvons  nullement  qualifier  de  nouveau.  Il  préconise  sim- 
plement de  faire  un  Politzer  chez  l'enfant,  l'une  des  narines  res- 
tant ouverte.  Qui  de  nous  ne  s'est  pas  servi  de  ce  procédé  pour 
moucher  un  enfant  P  Le  traitement,  d'après  Vohsen,  demande  en- 
core l'introduction  de  quelques  gouttes  d'une  solution  de  cocaïne 


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68  ANALYSES 

paranéphrine.  Avec  toute  la  meilleure  volonté,  il  nous  parait  dif- 
ficile de  croire  qu'on  diagnostiquera  aussi  facilement  que  Vohsen 
par  ce  procédé,  les  rhiniles  aiguës,  chroniques,  fîbrineuses,  les 
végétations  adénoïdes  et  l'alrésie  des  choanes.  lautmann. 

Airésie  nasale,  par  Walkkr  Downir  {Glasgow  medico  surgical  So- 
ciety in  Glasgow  med.  Journal^  juillet  1904,  p.  34). 

Ce  malade,  enrôlé  dans  le  génie,  reçut,  au  Transvaal,  une  balle 
de  fusil  Mauser,  qui  entra  dans  la  joue  gauche,  à  un  pouce  en  de- 
hors de  la  commissure  labiale.  La  balle  traversa  la  bouche  et  sor- 
tit au  niveau  de  la  joue  droite,  enlevant  une  partie  du  maxillaire 
supérieur  droit.  Dans  ce  trajet,  elle  fractura  la  voûte  du  palais  et 
traversa  la  cloison  nasale  près  du  plancher.  Il  se  produisit  une 
hémorrhagie  violente,  et  les  jours  suivants  il  sortit  des  esquilles 
osseuses  par  les  plaies.  Le  malade  fut  réformé  et  eut  à  plusieurs 
reprises  des  hémorrha^ies  nasales. 

A  Pexamen,  l'auteur  constata  que  la  narine  droite  était  complè- 
tement obstruée  par  une  adhérence  intime  entre  le  cornet  infé- 
rieur, le  plancher  de  la  fosse  nasale  et  la  cloison.  Dans  la  narine 
gauche,  la  cloison  et  la  paroi  externe  étaient  réunies  par  une 
bande  de  tissu  cicatriciel.  L'auteur  chloroforma  le  malade,  puis 
sectionna  la  bande  cicatricielle  du  côté  gauche,  et  la  synéchie  du 
côté  droit,  les  surfaces  étant  ensuite  cautérisées.  Les  fosses  na- 
sales furent  ensuite  tamponnées  à  la  gaze,  et  le  malade  renvoyé 
cinq  jours  après.  L'auteur  dit  que  les  narines  étaient  presque 
guéries  à  ce  moment  (!)  a.  raoult. 

Nouvelle  contribation  à  la  rhino-chirurgie,  par  L.  Lôwe  (Monats. 
f.  Ohrenhcilkunde,  n»  3,  190o). 

A  propos  de  la  chirurgie  du  sepfum,  Lôwe  propose  une  modifi- 
cation de  l'ancienne  opération  de  Rouge.  Winkler,  qui  l'a  essayée, 
la  qualifie  d'aventureuse.  Le  même  Winkler  se  montre  plus  favo- 
rable à  un  procédé  de  décollement  du  palais  proposé  par  Lôwe, 
dans  l'article  paru  dans  Monatschrift,  tome  XXXVII,  page  280. 

LAUTMANN. 

Fièvre  des  foins,  par  Otto  Scherbr  (Journal  oflhe  Mlchigan  Slate 
médical  Society^  mai  1904,  in  The  Monthly  Cyclopœdia^  juin 
1904,  p.  215). 

D'après  l'auteur,  le  pollen  du  c  ragwerd  »  est  le  seul  qui  pro- 

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ANÂLTSn  69 

voque  chez  les  malades  prédisposés  des  attaques  de  fièvre  des 
foins.  Il  a  extrait  de  ce  pollen  une  substance  qu*il  a  nommée 
Tambrosine,  substance  soluble  dans  une  solution  saline  glycéri- 
née.  Cette  solution  provoque  Tattaque  de  fièvre  des  foins,  de 
même  que  le  pollen,  si  elle  est  placée  sur  la  muqueuse  nasale  ou 
sur  la  conjonctive  des  personnes  prédisposées.  Ces  constatations 
n'expliquent  pas  la  prédisposition  à  contracter  cette  affection. 

A.   RAOULT. 


Le  premier  cas  de  rhinosclérome  observé  en  Roumanie  par  Cos- 
tinia  {Revue  hebdomadaire  de  laryng,  otol.  et  rhinoL,  13  jan- 
vier 1906). 

Cette  maladie  est,  ^en  Europe,  limitée  à  FAutriche-Hongrie,  et 
n*avait  pas  encore  été  observée  en  Roumanie.  Sténose  des  fosses 
nasales  presque  complètes  due  à  des  multitudes  de  petites  nodo- 
sités ;  voile  rétracté,  amygdales  atrophiées  ;  piliers  durs,  les  pos- 
térieurs étant  adhérents  ;  pharynx  parcheminé.  La  couche  cornée 
contenait  des  groupes  compacts  de  bacilles,  les  papilles  hypertro- 
phiques  sont  formées  de  grandes  cellules épithélioîdes  avec  cellules 
embryonnaires  et  fibres  conjonctives  jeunes.  Curettage  de  toutes 
lesfongosités  jusqu*aux  choanes,  cautérisation  au  thermocautère; 
tous  les  cinq  jours,  cautérisation  au  chlorure  de  zinc.  Amélioration. 

A.  HAUTANT. 

Contribution  ft  Tétude  de  Tétiologie  de  l'obstruction  nasale,  par 
W.  RoTH  {Revue  hebdom.  de  laryng.  ^  otol,  et  rhinol.^  20  janvier 
1906). 

Il  existe  des  cas  d^ obstruction  nasale  monolatérale,  à  laquelle 
on  ne  trouve  aucune  cause  anatomique,  produite  par  un  gonfle- 
ment du  tissu  caverneux  du  côté  atteint  et  qui  disparaît  momen- 
tanément après  une  application  de  cocaïne.  Rolh  croit  que  ces 
cas  sont  explicables  par  une  affection  de  l'antre  d'Highmore,  quoi- 
qu'il n'y  ait  pas  de  sécrétion  pathologique  dans  le  nez  ou  Tépipha- 
rynx.  Il  s'agirait  d'un  catarrhe  de  l'antre  caractérisé  par  un  exsu- 
dât de  consistance  dure,  qui  ne  peut  être  évacué  spontanément, 
et  que  seules  des  injections  à  forte  pression  arrivent  à  expulser. 
L'obstruction  nasale  s'expliquerait  par  ce  fait  que  Texsudat  con- 
gloméré détermine  sur  les  nerfs  sensitifs  de  la  muqueuse  une  irri- 
tation qui  se  transmet  par  voie  réflexe  aux  vaso-moteurs  du  tissu 
caverneux  du  nez  et  en  provoque  le  gonflement.        a.  hautant. 


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70  A^asALYSEft 

Abcès  de  la  cloison  nasale,  par  M.  Bargy  {Revue  hebdomadaire  de 
laryngol.  otoL  et  rhino.,  27  janvier  1906). 

Arlicle  Irès  détaillé,  suivi  d'une  bibliographie  complète  de  la 
question. 

Les  premiers  cas  d'abcès  de  la  cloi9oa  remontent  à  Cloquet 
(1830)  ;  le  premier  travail  d'ensemble  est  la  thèse  de  Beaussenat 
(1864).  Dans  ces  dix  dernières  années,  il  y  a  eu  sur  ce  sujet  de 
nombreuses  publications  en  toutes  les  langues.  Bargy  y  ajoute 
9  cas  nouveaux. 

L'auteur  débute  par  une  étude  approfondie  de  Tanatomie  du 
septum  nasal.  Il  signale  la  minceur  de  la  zone  moyenne  du  carti- 
lage quadrangulaire,  siège  do  prédilection  de  Thématome  et  de 
l'abcès^  où  ]es  deux  muqueuses  du  septum  sont  directement  ados- 
sées l'une  à  Tautre  ;  d'après  ses  recherches  personnelles,  il  admet 
que  la  muqueuse,  au  niveau  du  cartilage  quadrangulaire,  présente 
surtout  à  sa  partie  antérieure  et  inférieure,  une  zone  d'adhérences 
moindres  qui  explique  la  facilité  des  collections  en  cet  endroit. 

C'est  une  affection  du  jeune  âge,  rare  pour  Garai,  plus  fréquente 
pour  liuault.  Le  plus  souvent  elle  succède  à  un  traumatisme  qui 
a  tordu  la  partie  cartilagineuse  du  nez,  d'où  décollement  et  hé- 
matome sous-muqueux,qui  suppure  de  quelques  jours  à  quelques 
semaines  après  l'accident.  Parfois  Pabcès  succède  d'emblée  à  un 
traumatisme  par  inflammation  delà  muqueuse  excoriée.  Quelque- 
fois furoncle,  anthrax,  érysipèle,  coryza  purulent,  sont  le  point  de 
départ  de  l'abcès.  Enfln  il  y  a  des  abcès  idiopathiques  probable- 
ment à  la  suite  d'une  minime  excoriation  de  la  pituitaire,  ou  au 
cours  d'une  maladie  infectieuse  générale  telle  que  fièvre  typhoïde, 
rougeole  ou  scarlatine,  comme  dans  un  cas  rapporté  par  Bargy. 
A  côté  de  ces  abcès  aigus,  il  y  a  des  abcès  chroniques,  symptoma- 
tiques,  d'une  nécrose  tuberculeuse  de  la  lame  perpendiculaire  ou 
du  vomer. 

L'abcès  siège  à  la  partie  moyenne  de  la  cloison.  Il  décolle  la 
couche  vasculaire  de  la  muqueuse  des  couches  dures  sous-jacentes, 
dénude  le  cartilage  et  détermine  sa  nécrose,  d*où  déformation  en 
coup  de  hache  du  dos  du  nez. 

B.  n'admet  pas  l'opinion  de  Gouguenheim  pour  qui  cette  fonte 
du  cartilage  siège  à  l'union  de  la  cloison  cartilagineuse  et  de  la 
lame  perpendiculaire  ou  du  vomer.  H  s'agit,  comme  le  soutient 
Moure,  d'une  destruction  du  cartilage  au-dessous  des  os  propres 
du  nez,  là  où  siège  le  coup  de  hache,  et  c'est  la  partie  antérieure 
du  cartilage  qui  est  intéressée.  Le  pus  de  l'abcès  est  blanc  jau- 


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ANALYSES  7t 

nàlre,  plilegmoneux.  On  y  trouve  surtout  du  streptocoque,  puis 
du  staphylocoque,  bacille  de  Koch. 

Les  signes  subjectifs  sont  un  peu  de  malaise,  un  mouTement  fé- 
brile et  une  douleur  iutranasale.  L'extrémité  du  nez  est  rouge, 
tuméfiée,  avec  œdème  de  la  lèvre  supérieure  pouvant  gagner  les 
joues.  Le  double  abcès  est  la  règle.  Tuméfaction  dont  le  maximum 
est  au  niveau  de  la  partie  antéro-inférieure  de  la  cloison,  de  cou- 
leur rouge  vif,  douloureuse,  chaude,  tluctuante,  comme  appendue 
à  la  cloison.  La  palpation  peut  faire  refluer  le  pus  d'un  côté  dans 
l'autre.  Sécrétion  purulente  quand  l'abcès  est  ouvert.  ïa  stylet  ré- 
vèle la  présence  de  deux  poches  avec  une  perforation  du  carti- 
lage. 

Les  troubles  fonctionnels  sont  ceux  de  l'obstruction  nasale  bi- 
latérale. 

S'il  s'agit  d'un  abcès  froid,  le  début  est  insidieux,  avec  cépha- 
lée graduelle  et  le  pus  se  collecte  sans  réaction  inflammatoire. 

L'abcès  aigu,  ouvert  et  vidé,  détermine  au-dessous  des  os  pro- 
pres du  nez  un  afîaissement  de  la  partie  inférieure  du  dos  du  nez, 
dit  en  coup  do  hache. 

Quelquefois  il  se  produit  des  phlébites  ou  un  érysipèle. 
Le  diagnostic  est  facile.  La  formation  du  pus  le  différencie  de 
rhématome  simple.  La  périchondrite  séreuse  est  un  hématome 
transformé. 

L'abcès  froid  ne  sera  pas  confondu  avec  un  polype  dont  le  pé« 
dicule  est  supéro-exlerne,  avec  une  déviation  de  la  cloison,  avec 
les  néoplasies  osseuses  et  cartilagineuses  de  la  cloison,  les  gommes 
syphilitiques. 

Il  faut  ouvrir  largement  l'abcès  afin  d'éviter  les  désordres  du 
cartilage.  B.  conseille  l'emploi  du  galvanocautère  qui  ne  déter- 
mine pas  d'hémorrhagies  et  évite  le  recollement  des  deux  lèvres 
de  la  plaie.  Il  sera  quelquefois  utile  de  faire  une  contre^ouver- 
ture.  Tamponnement  bilatéral  à  la  gaze  iodoformée.  Autoplastie 
en  cas  de  déformation.  a.  hautant. 

Un  cas  de  complication  oculaire  de  sinusite  sphénoldale^  par 
E.  Dblnbu VILLE  {Presse  oto.  rhino,  laryngoL  Belge^  janv.  1906). 

L'examen  du  nez  est  de  première  importance  dans  le  cas  d'af- 
fections oculaires  dont  rétiologîe  ne  peut  être  nettement  établie. 
Ziem,  dès  1893,  insistait  sur  ce  point  ;  Schmiegelow  a  rapporté 
quelques  erreurs  de  diagnostic  ophtalmologique  causées  par  la 
méconnaissance  d'une  sinusite.  De  nombreux  cas  de  dacryocys- 


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72  AMALTSB8 

lites,  de  conjonctivites  à  récidives,  et  même  certains  faits  d'iritis, 
d'irido-choroldite»  de  névrite  sont  sous  la  dépendance  d'une  affec- 
tion nasale. 

Ce  sont  surtout  les  cavités  annexes  et  particulièrement  le  iinus 
sphénoldal  qu'il  faut  incriminer.  La  sinusite  sphénoldale  a,  en 
effet,  une  marche  plus  insidieuse  et  le  malade  songe  moins  à  s'en 
plaindre. 

Delneuviile  a  observé  un  cas  de  sphénoldile  avec  complication 
oculaire.  Un  malade  vient  le  consulter  pour  une  névrite  rétro-bul- 
baire, et  se  plaignit  simplement  d*un  peu  de  céphalée  et  d'un  co- 
ryza droit  opiniâtre.  11  avait  du  pus  dans  sa  fosse  nasale  droite, 
ainsi  que  sur  la  voûte  du  pharynx.  La  transillumination  faisait 
écarter  les  sinusites  frontales  et  maxillaires  ;  il  s'agissait  d'une  si- 
nusite sphénoïdale  compliquée  d'une  névrite  rétro-bulbaire.  Trai- 
tement par  des  inhalations  d'alcool  mentholé,  les  sécrétions  dispa- 
raissent du  nez  et  de  la  voûte  du  pharynx,  la  névrite  s'améliore. 

A.    HAUTANT. 

Trois  cas  d'anomalies  des  sinas,  par  Mbnzbl  {Monatsch,  f.  Ohren- 
heilkunde^  no  9,  1905). 

Menzel  est  d'avis  de  publier  tous  les  cas  d'anomalies  rares  du 
sinus.  Ces  publications,  à  part  Tinlérèt  scientifique,  ont  un  inté- 
rêt pratique  également.  Témoin  le  cas  de  Bayley  :  douleur  au- 
dessus  de  l'œil  droit,  ouverture  du  sinus  frontal  droit  qui  est  sain, 
méningite,  mort.  Autopsie  :  de  chaque  côté  se  trouve  derrière  le 
sinus  frontal  normal  une  cavité  accessoire  s'ouvrant  par  des  con- 
duits spéciaux  dans  le  méat  moyen.  Dans  le  sinus  droit  accessoire 
se  trouve  du  pus,  la  paroi  postérieure  est  cariée. 

Nous  n'insistons  pas  sur  la  description  des  3  cas  trouvés  par 
Menzel  sur  les  préparations  appartenant  au  musée  de  Zucker- 
kandl.  Nous  aimons  mieux  rapporter  sa  conclusion  : 

u  Si  après  ouverture  du  sinus  frontal  le  diagnostic  clinique  des 
suppurations  ne  parait  pas  justifié,  il  ne  faut  pas  se  contenter  de 
cette  constatation  et  il  faut  rechercher  des  proéminences,  surtout 
sur  la  paroi  inférieure,  suspectant  des  cavités  accessoires. 

LAUTHANN. 

Cas  d'encéphalite  consécutive  à  la  suppuration  de  l'antre  sphé- 
noldal, par  HsiNRiCH  Halasz  {Monatsch,  fur  Ohrenheilkunde, 
n»  9,  1905). 

Vu  la  rareté  de  ces  cas,  l'observation  très  intéressante  de  Ha- 


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ANALYSES  73 

lasz  aurail  gagné  en  valeur  par  une  élude  plus  approfondie,  sur- 
tout histologique.  Une  femme  de  35  ans,  souffrant  de  céphalées, 
d*obstruclion  et  de  sécrétions  nasales  unilatérales,  entre  dans  le 
service  de  Halasz,  le  !•'  décembre  1905. 

Après  quelques  interventions  intranasales,  la  malade  se  sent 
soulagée  et  refuse  la  continuation  du  traitement.  Halasz  suppose 
une  affection  du  sinus  spbénoïdal.  Après  deux  séjours  à  Thôpital, 
la  malade  revient  le  22  août  1904  où  elle  est  reçue  avec  une  para- 
lysie bilatérale  partielle  du  moteur  de  l'œil.  La  malade  accuse  de 
plus,  en  dehors  de  la  suppuration  du  nez,  des  céphalées  venant  de 
temps  en  temps.  Pendant  l'hospitalisation,  on  constata  encore 
chez  elle  la  confusion  mentale.  Deux  jours  plus  tard,  la  malade 
meurt. 

A  Tautopsie,  on  trouve  les  méninges  et  les  vaisseaux  normaux, 
les  ventricules  latéraux  contenant  à  peu  près  5  à  6  grammes  de 
liquide,  la  pie-mère,  dans  la  région  du  chiasma,  de  Thypophyse 
œdématiée  ;  la  section  du  lobe  frontal  dans  la  région  du  chiasma 
fait  voir  un  foyer  de  ramollissement  de  couleur  jaune,  grandeur 
de  noisette,  sis  dans  le  lobe  frontal  gauche,  juste  au-dessus  du 
chiasma.  Le  chiasma,  le  tronc  optique  et  le  moteur  commun  de 
l'œil  paraissent  sains  à  Tiuspection. 

Paraissent  également  intéressés,  et  surtout  du  côté  gauche,  la 
substance  perforée  antérieure,  la  commissure  antérieure,  le  noyau 
lenticulaire  et  une  grande  partie  de  la  capsule  interne. 

On  ne  trouve  pas  de  lésions  sur  les  parois  de  la  cavité  sphénol- 
dale,  ni  perte  de  substance  aucune.  L'intérieur  de  la  cavité  sphé- 
noîdale  gauche  est  complètement  vide,  avec  muqueuse  normale. 

Dans  le  sinus  spbénoïdal  droit,  on  trouve  à  peu  près  2  grammes 
d'une  sécrétion  gélatineuse  ;  la  muqueuse  est  ici  œdématiée  et  se 
détache  de  la  paroi  postérieure.  Sinus  frontal  et  ethmoîdal  parais- 
sent normaux.  Hasz  appelle  l'attention  sur  le  fait  que,  quoique  le 
foyer  originaire  de  ta  suppuration  se  trouve  du  côté  droit,  les  lé- 
sions cérébrales  prévalent  du  côté  gauche.  II  est  intéressant  aussi 
de  mettre  en  parallèle  les  grands  troubles  psychiques  avec  les  lé- 
sions du  lobe  gauche.  lautmann. 

Sur  la  présence  des  fibres  nervenses  à  myélaxe  dans  les  cas  de 
névrose  réflexe  du  nez,  par  V.  Widakswicii  (Monatschrift  fur 
Orenheilkundey  n»  8,  1905). 

R.  Lévy,  en  examinant  deux  cornets  inférieurs  provenant  de 
malades  atteints  de  névrose  réflexe  rhinogène,  a  trouvé  qu'il  exis- 


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74  ÀNÂLY8B8 

lait  une  quantité  extraordiuairement  riche  de  lilaments  nerveux, 
même  d'un  certain  calibre,  parcourant  la  muqueuse.  Cette  coni- 
talation,  pas  encore  contrôlée  par  d'autres,  a  fait  le  point  de  dé- 
part du  travail  de  V.  V.  a  examiné  4  cas  d'asthme  nasal  et  4  cas 
de  névralgie  réflexe  du  trijumeau  ;  au  lieu  de  contrôler  le  travail 
de  Lévy,  il  se  contente  d'apporter  une  critique  de  son  travail,  la 
partie  originale  du  travail  de  V.  consiste  dans  la  constatation  de 
nombreux  filaments  nerveux  à  myélaxes  dans  la  muqueuse  du 
cornet  inférieur.  lautmann. 

DémoBstrations  sur  les  suppurations  des  sinus  aceessoires  du 
net,  avec  projections,  présentation  de  malades  et  pièces  anato- 
miques,  par  le  D*"  Walrer  Downie  {Glasgow,  northern  médical 
Socioty  in  Glasgow  med.  journal,  mai  1904,  p.  386). 

L'auteur  expose  devant  les  membres  de  la  Société  les  différentes 
formes  anatomiques  des  cavités  accessoires  des  fosses  nasales, 
ainsi  que  la  palhogénie,  l'anatomo-pathologie  et  la  symptomalo- 
logie  des  lésions  inflammatoires  qui  les  concernent.  11  montre  les 
diflerentes  méthodes  de  diagnostic  de  ces  affections,  puis  relate  les 
procédés  de  traitement  des  sinusites.  a.  raoult. 


II.  —  LARYNX 

Traitement  local  de  la  tuberculose  laryngée,  par  H.  H.  Skillern 
(American  mcdicine,  7  mai  1904,  in  Monthlij  cyclopœdia,  juin 
1904,  p.  217). 

C'est  un  résumé  des  différents  modes  de  traitement  de  la  tuber- 
culose laryngée  suivant  la  forme  et  la  gravité  de  la  lésion  et  des 
complications.  a.  raoult. 

Tnberoulose  du  larynx  et  interruption  artificielle  de  la  grossesse, 
par  SoKOLOWSKV  (Derl,  Klin,  Wochenschrifly  27,  1904). 

La  grossesse  a  toujours  une  influence  fâcheuse  sur  la  tubercu- 
lose du  larynx.  Les  laryngologistes  et  quelques  accoucheurs 
(Schauta)  ont  conseillé  d'interrompre  la  grossesse  dans  les  cas  de 
tuberculose  du  larynx.  Sokolowski  a  eu  deux  femmes  en  traite- 
ment chez  lesquelles,  en  raison  des  progrès  rapides  que  faisait  la 
laryngite  tuberculeuse  à  cause  d'une  grossesse  évoluant  en  même 


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ÀHALV8CS  75 

lemp9,  a  fait  exécuter  l'accouchement  avant  terme.  Malgré  deux 
résultats  mauvais  (les  deux  malades  sont  mortes  dans  le  mois  qui 
a  suivi  racoouchement,  et  les  enfants  ont  survécu  l'un  dix  se- 
maines Taulre  quatre  semaines)  il  est  d'avis  d'interrompre  la 
grossesse  chei  les  femmes  atteintes  de  tuberculose  du  larynx. 

Tous  les  auteurs,  même  ceux  partisans  de  Tidée  d^interrompre 
la  grossesse  en  cas  de  laryngite  tuberculeuse,  ne  défendent  pas  ce 
radicalisme  de  Sokolowsky. 

Ainsi,  par  exemple,  Kultner  croit  que  le  danger  pour  la  malade 
est  plus  grand  si  Ton  interrompt  la  grossesse  qui  a  passé  le  sep- 
tième mois,  que  si  l'on  laisse  accoucher  la  femme  à  terme. 
D'autres  conseillent  Tavortement  seulement  dans  les  premières  se- 
maines de  la  grossesse.  Quant  au  degré  de  la  laryngopathie,  un 
état  avancé  de  la  phtisie  laryngée  forme  une  contre-indication 
pour  la  plupart  des  auteurs,  tandis  que  Kultner  voit  au  contraire 
dans  un  étal  par  trop  avancé  de  la  tuberculose  laryngée  une 
contre-indication  pour  l'intervention  obstétricale. 

Citons  enfin  le  conseil  pratique  de  S.  de  rechercher  de  parti  pris 
la  possibilité  de  grossesse  chez  chaque  femme  qui  consulte  pour 
tme  tuberculose  du  larynx.  lautmann. 

Nodules  vocaiix  œdématiés,  par  Réthi  (Monatich  fur  Ohrenkeil-» 
kunde^  n»  9,  1905). 

II  y  a  des  chapitres  en  rhinologie  où  Ton  n'avance  pas.  Les  auteurs 
semblent  piétiner  sur  place.  Ne  sait-on  pas  que  les  nodules  vo- 
caux peuvent  devoir  leur  origine  soit  à  une  hyperplasie  du  tissu 
épithélial,  vraies  vernies  de  la  corde  ;  soit  à  une  transforma- 
tion kystique  d'une  glande  normale,  soit  à  un  relâchement  parliol 
et  infillralion  séreuse  de  la  corde?  llélhi  a  observé  deux  nodules 
vocaux  caractérisés  par  une  cxUême  variabilité  de  leurs  dimen- 
sions et  de  leur  aspect  chez  deux  chanleuses  qu'il  a  guéries,  par 
Une  sorte  de  véritable  scarification,  après  de  variables  essais  thé- 
rapeutiques restés  infructueux.  lautmann. 

Les  causes  de  la  paralysie  complète  du  nerf  laryngé  inférieur  ou 
récurrent,  par  Kugk.ne  Félix   [Semaine  médicale,  '20  décembre 

Ce  n'est  pas  un  article,  c'est  un  résumé  tri^s  long  et  fort  bien 
fati,  où  Tétiologie  des  paralysies  récurrentielios  est  flécrite,  di- 
visée en  chapitre,  subdivisée  en  soolions  où  chaque  cause  est  la* 
ptdement  exposée  i 


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76  ANALYSES 

Tout  d'abord,  un  peu  d'analomie  ;  la  parlicipatlon  du  récurrent 
à  toute  sorte  de  processus  morbides  s*expliquant  par  le  fait  des 
multiples  rapports  qu'il  contracte  avec  les  organes  échelonnés  le 
long  de  son  parcours.  Issu  du  pneumogastrique  dans  la  cavilé 
thoracique  même,  le  récurrent  droit  embrasse  la  sous-clavière,  le 
gauche,  Taorte.  Puis  ce  sont  les  ganglions  prétrachéo-bronchiques 
de  Baréty  qui  viennent  menacer  les  deux  laryngés  inférieurs. 
Plus  loin  le  récurrent  droit  voisine  avec  le  sommet  du  poumon, 
tandis  que  le  gauche  en  est  plus  éloigné.  Enûn,  suivant  tous  deux 
un  trajet  identique,  les  deux  nerfs  passent  derrière  les  lobes  laté- 
raux du  corps  thyroïde  dans  la  gouttière  trachéoœsophagienne  ; 
là  ils  sont  en  rapport  avec  les  ganglions  péritrachéolaryngiens 
qui  sont  souvent  le  siège  d*une  adénopathie.  Enfin  il  est  à  noter 
que  le  récurrent  possède  un  centre  cérébral  situé  dans  la  moitié 
antérieure  du  pied  de  la  frontale  ascendante  et  un  centre  bulbaire 
dont  la  localisation  prête  encore  à  controverse. 

Au  point  de  ^ue  de  la  fréquence,  les  paralysies  récurrentielles 
siègent  le  plus  souvent  à  gauche  :  les  paralysies  complètes  bilaté- 
rales ne  sont  pas  très  fréquentes. 

Entrant  d'emblée  dans  son  sujet,  Félix  étudie  ensuite  les  allé- 
rations  des  diverses  parties  de  Tappareil  circulatoire  qui  peuvent 
produire  une  paralysie  récurrentielle  :  Lbl  péricardite  exsudative 
cause  très  rare,  qui  peut  déterminer  la  paralysie  de  la  corde  vo- 
cale gauche,  quelquefois  des  deux  (BaQmler).  L'affection  peut 
régresser  avec  la  résorption  de  Texsudat  ou  persister  quand  des 
brides  fibreuses  consécutives  ont  enserré  le  nerf.  Les  anévrismes 
des  gros  troncs  artériels  thoraciques,  en  particulier  de  Taorte, 
plus  rarement  de  la  sous-clavière  droite  ou  du  tronc  trachéocé- 
phalique.  Souvent  la  paralysie  laryngée  est  le  seul  symptôme  de 
Tectasie  vasculaire.  Quelquefois  Tanévrisme  de  Faorte  peut  pro- 
duire une  paralysie  des  deux  récurrents.  Les  affections  intrinsè- 
ques du  cœur  peuvent  entraîner  elles  aussi  de  telles  complications  : 
Le  rétrécissement  mitral  par  la  compression  du  récurrent  entre 
l'oreillette  gauche  et  l'aorte  ;  la  persistance  du  canal  artériel,  par 
la  compression,  entre  ce  dernier  dilaté,  et  l'aorte,  du  nerf  laryngé 
inférieur. 

La  paralysie  récurrentielle  peut  reconnaître  pour  causes  diffé- 
rentes affections  pulmonaires:  Dansran//iracose,Baûmler  elKohn 
ont  vu  le  récurrent  comprimé  par  des  adhérences  contractées 
avec  le  pneumogastrique  et  un  ganglion  lymphatique.  La  p^ei/r^^sie 
peut  déterminer  la  paralysie  des  cordes  vocales  soit  par  des  brides 
susceptibles  de  fixer  le  récurrent  (surtout  le  droit)  soit,  beaucoup 


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▲MALTSBS  77 

plus  rarenient,par  rélongation  du  nerf  due  à  lalraction  prolongée 
de  Taorle  déplacée.  La  tuberculose  pulmonaire,  par  suite  d*ad]ié- 
rences  pleurales,  d'adénite  des  ganglions  lymphatiques  caséeux. 
ou  de  névrite  du  nerf  récurrent  (Lubel- Barbon).  V hypertrophie 
des  ganglions  médiastinaux,  surtout  chez  les  enfants,  les  tumeurs 
du  médiastin^  chez  Tadulte,  sont  les  causes  les  plus  fréquentes 
parmi  les  affections  pulmonaires. 

Enfîn,  pour  terminer  Tétude  des  causes  de  voisinage,  le  cancer 
de  Vœsophagey  qu'il  soit  situé  au  niveau  du  cricoïde  (marchant 
alors  vers  l'intérieur  du  larynx),  ou  au  niveau  de  la  bifurcation 
des  bronches  peut  produire  la  paralysie  récurrentielle,  souvent  bi- 
latérale et  complète.  De  même  les  goîlres  et  les  tumeurs  thyroï- 
diennes malignes  dont  l'action  locale  s'explique  trop  pour  qu'il 
soit  nécessaire  d'insister. 

Envisageant  les  causes  générales,  Félix  montre  que  les  névrites 
toxiques  et  infectieuses  n'épargnent  pas  plus  le  nerf  laryngé  infé- 
rieur que  les  autres  nerfs  périphériques.  Les  intoxications  satur- 
nine et  arsenicale,  Valcool  ;  la  puerpéralité,  la  dothiénentérie,  la 
rougeole,  la  diphtérie,  Vinfluenza,  le  rhumatisme  comptent  à  leur 
actif  des  paralysies  récurrentielles.  De  même  les  processus  syphi- 
litiques sont  une  cause  fréquente  de  paralysies  récurrentielles  qui 
cèdent  merveilleusement  au  traitement  spécifique.  Signalons 
enûn  un  cas  cité  par  Lermoyez  et  Laborde  dans  lequel  la  para- 
lysie était  la  conséquence  d'un  phlegmon  latéral  du  pharynx. 

Parmi  les  affections  de  la  moelle  épinière,  le  labes  dorsal  et  la 
syringomyélie  fournissent  le  plus  fort  contingent  de  paralysies  la- 
ryngées. Le  tabès  dorsal  amène  le  plus  souvent  la  paralysie  du 
crico-aryténoïdien  postérieur  d'un  seul  côté,  rarement  des  deux. 
La  syringomyélie,  au  contraire,  la  paralysie  complète  des  récurrents . 
La  maladie  de  Morvan,  la  sclérose  en  plaques,  les  lésions  protubé- 
rantielles  peuvent  également  déterminer  des  paralysies  laryngées. 
De  même  la  paralysie  labio-glosso  laryngée  (Pel)  et  la  paralysie 
pseudo  bulbaire  (Picot  et  Hobbs).  Quant  aux  paralysies  récurren. 
lielles  d'origine  cérébrale,  les  observations  en  sont  encore  rares 
et  n'échappent  pas  à  certaines  objections. 

Kl  les  conclusions  qui  découlent  de  cet  exposé  des  causes  lo- 
cales, à  dislance,  ou  générales,  c'est  qu'en  présence  d'une  para- 
lysie laryngée  on  doit  d'abord  songer  aux  tumeurs  intralhoraci- 
ques,  en  particulier  ranévrisme  de  l'aorte  ou  l'adénopathie  tra- 
chéo-bronchique,  et  si  la  cause  est  obscure, il  faut  toujours  songer 
au  tabès  ou  à  la  syphilis.  m.  philip. 


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78  AKALtsai 

Symptomatologie  de  la  paralysie  motrice  da  nerf  laryngé  dupë- 
rieur,  par  Kronenbkrg  [Monastsch,  fur  OhrenheiL,  n"  10,  4903). 

Suivant  Tinvitalion  de  Sémon,  d'étudier  la  symptomatologie  de 
la  paralysie  motrice  du  laryngé  supérieur,  K.  publie  Tobservation 
suivante  :  Un  jeune  homme  de  24  ans,  porteur,  depuis  plusieurs 
années,  d'une  tumeur  occupant  la  moitié  gauche  du  cou,  se  pré- 
sente chez  l'auteur.  Celte  tumeur  est  reconnue  comme  un  kyste  et 
enlevée  le  lendemain.  Après  l'opération,  on  voyait  que  le  cartilage 
thyroïde  gauche  était  courbé  un  peu  en  dedans,  (iuérison  opéra- 
toire, trois  semaines. 

Pendant  ce  temps  le  malade  a  été  souvent  laryngoscopié.  Sa  voix 
élait  profonde,  atone,  crépitante,  ne  rappelant  en  rien  la  voix 
rauque  ni  la  voix  bitonale.  Les  cordes  étaient  légèrement  rouges. 
Pendant  la  phonation,  la  corde  gauche  est  très  nettement  plus  basse 
que  sa  congénère. Cet  état  persite  dans  les  jours  suivants.Cette  cons- 
tatation a  été  faite  par  plusieurs  collègues  quiontexaminéle  ma- 
lade mais  Kronenberg  croit  avoir  vu  parfois  la  corde  gauche  un 
pou  plus  courte,  un  peu  plus  épaisse  et  un  peu  plus  ondulée, 
mais  cet  élat  ne  persistait  pas.  On  ne  pouvait  pas  nettement  cons- 
tater le  rapprochement  du  cartilage  cricolde  vei's  le  thyroïde  pen- 
dant la  phonation,  parce  que  c'était  d'abord  la  tumeur  et  ensuite 
la  cicatrice  qui  empêchait  la  palpation.  Aucun  trouble  sensoriel, 
ni  trouble  dans  le  mouvement  de  l'épiglotle.  La  voix  crépitante  a 
persisté  après  Topération  ;  elle  gardait  la  même  tonalité.  Ce 
trouble  de  la  voix  a  été  occasionné  par  la  paralysie  de  la  branche 
'f  laryngé  supérieur  comprimé  par  la  tumeur,  là  où 
X terne  du  cartilage  thyroïde  il  se  rend  vers  le  cri- 

LAUTMANN. 

ir  l'épilepsie  réflexe  conséontive  aux  maladies  des 
*atoires  snpérieores,  par  Léo  Katz  (Monatsch.  fur 
mde,  n«  9,  190o). 

ille  de  11  ans  est  sujette  depuis  un  an  et  demi  à  des 
)nsidère  de  différents  côtés  comme  des  accès  épilep- 
l'en  a  jamais  observé  sur  l'enfant  car,  comme  spé- 
dft  faire  que  l'ablation  des  adénoïdes.  Pendant  près 
l'opération  l'enfant  est  restée  sans  nouvelle  crise  et 
JéQnitivement  guérie  de  ces  accès.  Moins  heureux  a 
me  cas,  en  tous  points  pareil  au  premier,  où  les  ac- 
é  que  pour  six  semaines  après  l'adénolomie. 


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ANALYSES  79 

Enfin,  chez  une  denauiselle  de  24  ans,  des  crises  considérées 
comme  épilepliques  par  les  uns  et  hystériques  par  les  autres  ont 
commencé  par  cesser  après  polypolomie  et  large  ouverture  bila- 
térale du  sinus  maxillaire  par  la  fosse  canine  pour  réapparaître 
augmentéesd'inlensiléetde  forme  nettement  épileptique  plusieurs 
semaines  plus  lard. 

A  propos  de  ces  observations,  l'auteur  entre  dans  des  développe- 
ments théoriques  qui  peuvent  se  résumer  de  celle  façon  : 

Un  rhinopalhe  peut  devenir  épileptique  tout  aussi  bien  qu'un 
épileptique  peut  faire  une  maladie  dans  le  nez.  Si  il  y  a  des  guc- 
risons  de  cas  d'êpilepsie  authentique  par  intervention  intra-nasale 
(cas  de  Meyer,  guérison  d'une  épilepsie  durant  depuis  seize  ans 
consécutive  à  la  guérison  d'une  sinusite  maxillaire  gauche  sup- 
purée,  cas  de  Grooskopf  à  peu  près  analogue),  la  grande  majorité 
des  cas  publiés  sur  ce  chapitre  ressortissent  à  rhyslérie. 

LAUTMANN. 

Remarques  but  la  thyroiomie,  par  L.  Lôwe  (Monatschrifl  fur 
Ohienheilkunde,  no  8,  1905). 

La  thyroiomie  est  indiquée  quand  la  résection  de  l'intérieur  du 
larynx  doit  être  très  étendue;  le  caractère  de  bénignité  et  de  ma- 
lignité de  la  tumeur  à  enlever  est  d'ordre  secondaire  ;  à  moins  de 
volonté  expressément  formulée  par  la  malade,  la  narcose  locale 
est  préférable  ;  ne  pas  oublier  de  marquer  la  ligne  médiane  au 
nitrate  d'argent  avant  l'infiltration  des  tissus;  la  canule  de  Tren- 
delenburg  devrait  être  remplacée  par  la  canule  à  éponge  de  Hahn 
qui,  à  la  rigueur,  peut  encore  être  couverte  par  un  tampon  de 
gaze  iodoformée.  La  suture  du  cartilage  est  impossible,  il  faut  se 
contenter  de  la  suture  des  tissus  mous  qui  se  fait  en  trois  étages  ; 
dans  l'étage  le  plus  profond  :  a)  la  suture  au  dessus  du  larynx  à 
travers  le  ligament  hyothyroldien  ;  b)  la  suture  du  ligament  cri- 
cotbyroîdien,  c)  deux  sutures  pour  la  trachée. 

Le  deuxième  étage  comprend  le  rapprochement  des  bords  mé- 
dians des  deux  muscles  sternohyoïdieni,  enfin  le  troisième  étage 
prend  le  reste  des  tissus.  L'introduction  d'une  sonde  œsopha- 
gienne à  demeure  n'offre  aucun  avantage  particulier,  quoique  très 
bien  supportée  ;  la  plupart  des  malades  avalent  facilement  le  troi- 
sième jour  (lait  stérilisé).  La  façon  de  coucher  le  malade  après 
lopératiou,  si  importante  pour  Semon,  parait  être  indifférente. 

LAUTMANN. 


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80  ANALYSES 

Pièce  dentaire  restée  trois  mois  dans  la  trachée,  extraction,  par 

Walkbr  Downie  {Glasgow  Médicy  Journ,,  avril  1904). 

Le  malade,  dans  une  fôte  de  fool-ball,  tomba  de  l'estrade  où  il 
était  placé,  qui  s'affaissa  sous  le  poids  des  assistants.  Il  fut  em- 
porté sans  connaissance,  et  resta  dans  un  étal  sub-comateux  pen- 
dant quatorze  jours.  Il  avait  reçu  de  nombreuses  plaies  à  la  tôle 
et  de  nombreuses  contusions  pour  lesquelles  on  le  soigna.  Lor- 
qu'il  reprit  connaissance,  on  constata  qu'il  toussait  et  que  la  voix 
était  enrouée.  On  pensa  qu'il  s'était  enrhumé  et  on  lui  prescrivit 
des  inhalations  qui  améliorèrent  son  état. 

Mais  le  malade  constata  bientôt  que  tout  mouvement  provo- 
quait de  la  dyspnée  ;  la  toux  augmenta,  devint  douloureuse,  ac- 
compagnée d'expectoration  visqueuse.  Trois  mois  après,  Fauteur 
examina  le  malade,  trouva  la  muqueuse  laryngée  enflammée  puis, 
vers  le  troisième  anneau  de  la  trachée,  un  objet  blanc  qu'il  pensa 
être  un  os  nécrosé.  Interrogé,  le  malade  dit  n'avoir  plus  revu  son 
dentier  depuis  son  accident.  La  radioscopie  confirma  en  effet  la 
présence  d'un  corps  étranger  dans  la  trachée.  L'auteur  pratiqua 
la  trachéotomie,  et  trouva  le  dentier  dont  le  grand  axe  suivait 
celui  de  l'organe  ;  sa  partie  supérieure  portant  la  fausse  dent  pla- 
cée au  niveau  du  deuxième  anneau,  et  le  reste  se  dirigeant  en  bas. 
La  pièce  fut  enlevée  ;  elle  mesurait  un  pouce  trois  quarts  de  long, 
trois  quarts  de  pouce  de  large,  avec  une  incisive  adaptée  au  cen- 
tre. La  muqueuse  trachéale  était  enflammée  et  présentait  des  gra- 
nulations. Le  malade  guérit  parfaitement.  a   raoult. 

Corps  étranger  de  la  trachée  (morceau  de  honiUe)  chez  on  enfant 
de  16  mois,  par  Downir  (Glascow  médico'surgical  Socieiy, 
Glascow,  médical  Journal^  1904,  p.  290). 

L'enfant  avait  avalé  un  morceau  de  charbon  en  l'absence  de  sa 
mère,  qui,  en  rentrant,  le  trouva  suffocant.  Le  médecin  qui  l'exa- 
mina ne  trouva  rien  du  côté  du  larynx  et,  constatant  le  tirage  in- 
tense que  présentait  le  petit  malade,  quoique  ne  sachant  pas  à 
quoi  on  pouvait  l'attribuer,  le  médecin  envoya  cet  enfant  à  la 
Western  Infirmary.  Downie  pensa  avec  raison  qu'il  existait  un 
corps  étranger  dans  la  trachée,  et  qu'il  était  situé  très  loin.  La 
radioscopie  ne  donna  aucun  renseignement  sur  le  siège  du  corps 
étranger.  L'examen  laryngoscopique  montra  le  larynx  normal. 
On  pratiqua  la  trachéotomie  et  on  trouva  un  morceau  de  char- 
bon fixé  dans  la  trachée  au  niveau  du  quatrième  anneau.  Il  me- 


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ÀNALT8IS  81 

suraît  un  demi-pouce  de  long  sur  trois  seizièmes  de  pouce  de  large 
et  un  huitième  de  pouce  d'épaisseur.  On  laissa  une  canule  pen- 
dant deux  jours,  puis  on  l'enleva.  L*enfant  guérit  fort  bien. 

A.  RAOULT. 

Corps  étranger  enclavé  dans  la  bronche  ganche.  Ablation  par 
l'opération,  par  W.  Pasteur  et  T.  H.  Kkllock  (La/ice/, 
19  mars  1904,  p.  795). 

Le  corps  étranger  était  un  bouchon  de  carafe,  de  sorte  que 
l'objet  donnait  peu  d*ombre  par  la  radioscopie.  Une  trachéotomie 
basse  fut  faite,  et  le  bouchon  fut  extrait  par  une  anse  de  fil  d'ar- 
gent. SAINT-CLAIR  THOMPSON. 

Corps  étrangers  des  bronches  et  bronchoscopie,  par  Mourb  {Bévue 
hebdomadaire  de  laryng,  rhinol,  et  oiol.^  10  février  1906). 

La  bronchoscopie  par  les  voies  naturelles  est  plus  facile  chez 
les  enfants,  plus  difficile  au  contraire  chez  les  gens  âgés  qui  sup- 
portent mal  la  vraie  position  de  Rose,  plus  difficile  aussi  dans  le 
cas  de  corps  étranger  de  la  bronche  gauche  qui  s'offre  moins  di- 
rectement à  Tœil  de  l'observateur.  La  bronchoscopie  inférieure  est 
donc  indiquée  chez  leâ  gens  âgés  et  dans  les  cas  où  la  gravité  des 
complications  pleuro-pulmonaires  commande  l'enlèvement  rapide 
du  corps  du  délit.  C'est  cette  voie  que  Moure  a  employée  dans  un 
cas  qu'il  a  déjà  rapporté  à  la  So'iiété  de  chirurgie  (mai  1905). 

Moure  estime  d'ailleurs  que  les  essais  de  bronchoscopie  par  la 
voie  endo  laryngée  sont  loin  d'être  bénins,  contrairement  à  l'avis 
de  Killian  et  de  Qarel.  Il  appuie  son  opinion  sur  une  observation 
inédite:  le  20  février  1906,  une  malade  avale  un  os  de  bifteack 
triangulaire  et  de  la  grosseur  d'une  pièce  de  ^inq  centimes.  La 
malade  est  examinée  cinq  mois  plus  tard  ;  la  malilé  et  les  phé- 
nomènes stéthoscopiques  siégeant  au  niveau  de  la  bifurcation  des 
grosses  bronches,  les  crachats  purulents,  plaident  en  faveur  d'une 
lésion  dans  les  voies  aériennes  provoquée  par  la  présence  d'un 
corps  étranger.  Moure  pratique  la  trachéo-bronchoscopie  supé- 
rieure de  Killian,  d'abord  en  position  de  Rose,  puis  en  position 
assise,  la  tête  fortement  renversée  en  arrière.  Il  explore  d'abord  la 
bronche  droite  sans  succès,  puis  la  bronche  gauche,  également 
sans  résultat.  A  la  suite  de  cette  exploration  survinrent  des  com- 
plications pulmonaires  qui  emportèrent  la  malade.  L'autopsie 
montra  un  corps  étranger  inclus  dans  l'origine  de  la  bronche 
gauche. 

ANNALM  0B8  MALADIBS  DB  l'ORBILLB  IT  DU  LARYNX.  —  XXXU.        6 

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fà  ÂttALYsMà 

En  somme  :  bronchoscopie  supérieure  sous  chloroforme  et  eu 
position  de  Rose  s*il  s'agit  d'un  enfant  ;  chez  l'adulte,  si  le  corps 
étranger  est  de  date  récente,  essayer  la  bronchoscopie  supérieure  ; 
si  le  sujet  est  âgé  et  s*il  y  a  déjà  de  l'infection  pulmonaire,  faire 
la  bronchoscopie  inférieure  qui  est  plus  facile  et  moins  dange- 
reuse, car  les  manœuvres  délicates  faites  par  les  voies  naturelles 
ne  doivent  pas  toujours  être  considérées  comme  inoffensives. 

A.  UAUTANT. 

Corps  étranger  da   larynx,  par  Bbrg  (Monatsch.  fur  Ohrenheil- 
kunde,  n«»  10,  1905). 

Quand  les  anamnesUques  n'appellent  pas  notre  attention  sur  la 
présence  d'un  corps  étranger  dans  le  larynx, il  est  possible  de  con- 
fondre les  lésions  causées  par  sa  présence  avec  des  lésions  du  ter- 
tiaiisme.  Cette  mésaventure  est  arrivée  à  Bergh  qui  n'a  pas 
reconnu  une  prothèse  dentaire  fixée  dans  le  larynx  pendant  qua- 
rante-cinq jours  sur   un  malade  observé  par  Bergh  pendant  trois 

semaines.  lactmann. 

% 

Cancer  primaire  isolé  de  la  trachée,  par  R.   Hoffmann  {Monats- 
chrift  /".  Ohrenheilhunde,  n°  8,  1905). 

L'analyse  de  celte  observation  est  justifiée  par  une  considération 
de  chirurgie  générale  plutôt  que  par  la  rareté  du  fait,  car  surtout 
depuis  la  trachéoscopie  de  Killian,leur  diagnostic  ne  présente  pas 
de  difflcultés  autres  que  celles  de  la  technique  de  fexamen. 

Un  homme  de  49  ans  consulte  pour  de  la  raucité  de  la  voix  en 
juillet  1903.  Malgré  le  diagnostic  du  médecin  traitant  et  d'un  con- 
frère spécialiste  constatant  l'existence  d'une  néoplasie,  Hoffmann 
ne  voit  rien  de  spécial  dans  le  larynx  ou  la  trachée.  En  avril  1904, 
le  malade  se  représente  se  plaignant  toujours  de  la  raucité  de  la 
voix  et  de  dyspnée.  Maintenant  H.  voit  dans  la  partie  supérieure 
de  la  trachée  une  tumeur  d'aspect  framboise.  Deux  jours  plus  tard, 
la  tumeur  n'est  pas  visible  de  nouveau  Le  20  septembre  le  malade 
n'allant  pas  mieux  se  décide  à  l'opération. 

A  la  respiration  tranquille  il  n'existe  pas  de  bruit  particulier, 
sitôt  que  la  respiration  devient  forcée,  on  entend  le  stridor.  Au- 
cune constatation  autre.  Pouls  112.  Respiration  16.  Pas  de  sucre 
ni  albumine. 

On  pense  à  enlever  la  tumeur  par  la  Irachéofissure.  On 
administre  le  chloroforme.  Le  malade  n'étant  pas  complètement 


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ÀfiÀiVsES  (à 

endornii  on  exécute  rincisioii  cutanée.  Le  malade  se  cyanose  et 
meurt  malgré  tous  les  soins. 

A  Taulopsie  on  trouve  bien  Texislence  d*un  cancer  du  tiers  su- 
périeur de  la  trachée,  mais  en  dehors  de  cette  constatation  on 
diagnostique  encore  la  persistance  du  thymus,  une  énorme  hyper- 
trophie de  la  thyroïde  avec  compression  et  inflexion  de  la  trachée. 
Persistance  du  trou  ovale  du  cœur,  dégénérescence  graisseuse  du 
cœur,  trace  d'épanchement  pleural,  synéchie  pleurale,  et  comme 
trouvaille  indifférente  un  adénome  du  rein. 

La  tumeur  de  la  trachée  avait  la  grandeur  d'une  noisette  et 
était  largement  implantée  dans  la  paroi  droite  de  la  trachée.  Elle 
occupait  l'espace  du  premier  au  quatrième  anneau  trachéal  et  ob- 
turait presque  complètement  la  lumière  de  la  trachée. 

Il  est  indubitable  que,dans  ce  cas  malheureux,  le  diagnostic  lo- 
cal a  été  fait  trop  tard  et  d'une  façon  trop  incomplète.  Le  diag- 
nostic général  est  resté  également  insuffisant.  Ceci  explique  seul 
que  l'auteur  n'ait  pas  employé  la  narcose  locale  dans  son  cas.  Car 
TU  Taction  de  tout  anesthésique  général  dans  ce  cas,  l'issue  fatale 
était  probable  chez  un  malade  attfÉnt  de  myocardite,  de  goitre, 
d'obstruction  et  infection  trachéale.  Quant  au  diagnostic  local, 
nul  doute  que  la  tracbéoscopie  supérieure  ail  été  du  plus  grand 
secours  dans  ce  cas.  lautmann. 

Tvbage  pérorai   avec  ou  sans  pression,  par  F.  Kuhn  (Monats- 
chrift  fur  Ohrenheilkunde,  n?  8,  1905). 

Kuhn  propose  dans  ce  travail,  aux  laryngologistes,  l'emploi  de 
la  narcose  par  le  tubage  :  Voici  les  indications  pour  cette  facou  de 
narcoliser. 

{**  Dans  tous  les  cas  d'opération  sanglante  sur  la  face,  la  cavité 
buccale,  le  nez,  le  pharynx,  la  langue  etc.,  le  tubage  pérorai  fa- 
cilite la  narcose,  permet  de  l'exécuter  régulièrement,  laide  chargé 
de  l'anestbésie  peut  se  tenir  à  côté  du  malade  sans  gêner  l'opé- 
rateur ;  elle  empêche  sûrement  l'entrée  du  sang  dans  les  voies 
respiratoires  même  dans  l'anesthésie  profonde  ;  elle  empêche  les 
vomituritions  et  les  vomissements,  permet  une  inspection  conti- 
nuelle du  champ  opératoire.  L'asepsie  est  plus  facile  à  exécuter, 
la  dépense  du  chloroforme  est  moins  grande. 

2°  Le  tubage  pérorai  est  indiqué  surtout  quand  la  narcose  est 
mal  supportée,  quand  le  malade  se  cyanose  ou  vomit  facilement. 
La  cyanose  disparaît  aussitôt. 

3o  Elle  diminue  certainement  le  danger  deTasphyxiepar  chloro- 


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81  ÀNALTSBS 

forme,  d'abord  fau  [point  de  vue  prophylactique  parce  que  le 
tubage  empêche  par  lui-même  Tasphyxie  et  deuxièmement  en 
supprimant  le  réflexe  dangereux. 

4«  L'indication  de  la  narcose  sous  pression,  d'après  Mikulicz 
Sauerbruck,  Prauer  peut  s'obtenir  par  le  tubage  oral  aussi  facile- 
ment qu'avec  les  intruments  inventés  par  ces  auteurs. 

Est  annexée  à  ce  travail  qui  a  fait  l'objet  d'une  communication 
au  Congrès  des  laryngologistes  de  l'Allemagne  du  Sud,  la  liste  des 
autres  publications  de  l'auteur  concernant  ce  même  sujet. 

LADTMANN. 

Sur  les  déviations  de  la  trachée  et  da  larynx,  consécntives  à 
quelques  maladies  intra-thoraciques,  par  Gurschhann  {Mùnch. 
mediz.  Woohensch,^  n®  48, 1905). 

En  médecine,  pour  voir,  il  faut  être  prévenu  ;  dans  un  très  long 
article,  Gurschmann  explique  combien,  malgré  l'aide  précieux  des 
rayons  X,  il  est  facile  de  reconnaître  par  simple  inspection  du 
cou  de  graves  altérations  situées  dans  le  thorax.  Le  signe  de 
Gurschmann,  battements  et  thrill  dans  la  région  au-dessus  de 
rincisure  jugulaire,  est  classique  dans  les  cas  de  dilatation  du 
tronc  innominé.  mais  la  dilatation  de  l'aorte  peut  aussi  se 
faire  reconnaître  par  la  dislocation  de  la  trachée  et  du  larynx. 
G.  a  même  constaté  cette  déviation  de  l'axe  laryngo-trachéal 
dans  les  cas  de  pleurésie  et  de  pneumo-lhorax.  Avec  une  expé- 
rience accrue,  G.  prétend  avoir  retiré  de  ce  signe  diagnostic  le 
plus  grand  bénéfice  dans  le  diagnostic  de  tumeur  médiastinale  ; 
une  bonne  technique  et  une  grande  habitude  sont  nécessaires. 
Pour  l'examen,  le  malade  est  assis  devant  le  médecin,  la  (ête  est 
fixée;  on  marque  la  direction  du  menton  au  milieu  de  l'incisure 
jugulaire  et  latéralement  le  bord  interne  des  muscles  slerno-mas- 
toïdiens  :  ainsi  les  plus  légères  déviations  se  laissent  facilement 
reconnaître.  Plusieurs  illustrations  caractéristiques  accompagnent 
le  texte.  lautmann. 

La  prophylaxie  de  la  sténose  du  larynx  consécutive  à  la  trachéo- 
tomie secondaire  après  intubation,  par  RaxNke  (Munsch,  mediz, 
Wochensch.y  n»  42,  1905). 

On  est  d'accord  aujourd'hui  (Fischer)  sur  ce  fait  que  la  sténose 
cicatricielle  du  larynx  n'est;pas  occasiomiée  par  l'ulcération  :  elle 
est  due  à  la  suppression  de  la  fonction  physiologique  du  larynx. 


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ANALYSES  85 

due  au  port  prolongé  d'une  canule  trachéale  ;  en  conséquence, 
les  médecins  américains  renoncent  à  la  trachéotomie  secondaire  ; 
malgré  les  résultats  peu  encourageant,  de  la  trachéotomie  secon- 
daire,ce  procédé  mérite  d'être  conservé  à  condition  qu'on  ne  laisse 
la  canule  trachéale  que  deux  ou  trois  jours  sur  place  ;  si  la  dys- 
pnée réapparaît,  Ranke  a  recours  à  une  nouvelle  intubation  pas- 
sagère ;  en  se  conformant  à  cette  conduite,  notre  auteur,  dans  une 
série  de  10  cas,  n'a  eu  aucun  désastre  à  déplorer. 

LAUTMANM. 

De  rintnbation  appliquée  à  certaines  fractures  du  larynx,  par 
E.  UruSuela  {Revue  hebdomadaire  de  laryngologicy  d'otologie 
et  de  rhinologie^  23  décembre  1903). 

Les  fractures  du  larynx  sont  peu  fréquentes  ;  elles  se  produi- 
sent surtout  dans  le  sexe  masculin,  et  plus  souvent  chez  des  sujets 
âgés  (ossification  des  cartilages)  ;  elles  portent  en  première  ligne 
sur  le  thyroïde,  puis  le  cricoïde.  Elles  se  manifestent  par  de  la 
douleur,  de  la  crépitation,  quelquefois  de  l'emphysème,  des 
troubles  de  la  respiration.  Au  laryngoscope  on  voit  une  infiltra- 
tion œdémateuse  avec  ecchymose  et  sténose  glottique. 

Urufiueia  en  rapporte  3  cas  : 

Observation  i.  —  Fracture  verticale  du  thyroïde  à  la  suite  d'un 
coup  de  pied  sur  le  cou,  le  malade  étant  renversé  sur  le  sol.  Dou- 
leur, aphonie,  gêne  respiratoire.  Crépitation  sans  déviation.  Infil- 
tration de  la  muqueuse  aryépiglottique  et  de  la  bande  ventricu- 
laire,  obstruction  de  l'orifice  glottique.  Pansement  approprié  sur 
le  cou,  guérison  au  bout  de  vingt  jours. 

Obs.  II.  —  A  la  suite  d'un  coup  de  pied  de  mulet  sur  le  cou,  frac- 
ture de  l'anneau  du  cncolde,  avec  l'un  des  fragments  faisant 
saillie  en  dedans  et  en  bas.  Dyspnée  intense.  Intubation  du  larynx 
pour  faciliter  le  passage  de  l'air  et  aussi  pour  corriger  le  dépla- 
cement du  cricoïde.  Neuf  jours  d'intubation  après  lesquels  la  res- 
piration se  rétablit. 

Obs.  III.  —  Passage  d'une  roue  de  voiture  sur  le  cou:  douleur, 
étouffement,  crachement  de  sang.  A  l'examen  :  crépitation  au  ni- 
veau du  thyroïde  dont  la  lame  gauche  est  déprimée  et  refoulée  en 
dedans,  fracture  du  cricoïde  sans  dislocation.  Trachéotomie  :  avec 
un  crochet  et  une  aiguille  courbe,  U.  parvient  à  mettre  en  place 
le  fragment  dévié.  Guérison  au  bout  de  deux  mois  avec  glotte 
étroite  qui  empêche  de  retirer  la  canule  et  oblige  à  faire  la  dila- 
tation sanglante  du  larynx. 


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86  ANALYSES 

U.  dit  avoir  observé  4  autres  cas  où  rinlubalion  a  été  employée 
avec  ië  meilleur  fésullat.  tl  insiste  sur  rutilité  de  ribtubation 
pour  combattre  l'asphyxie,  réduire  la  fracture  et  éviter  la  sténose 
du  larynx.  a.  hautant. 

Fibroadénome  de  la  trachée^par  Rosenheim  et  WARFiBLD(i4 m.  your. 
of  med.  se,  juin  1904). 

Femme  de  23  ans  ayant  depuis  neuf  mois  de  là  todx,aes  expec- 
torations Sanglantes  et  de  la  gêne  respiratoire  progressive.  A  l'exa- 
men du  larynx  il  n'y  a  rien  aux  cordes,  mais  on  voit  au-dessous 
du  laryri*  urte  turtieur  du  volume  d'une  petite  îentilië. 

Cette  turtieuf  fbl  enlevée  après  aneslhéàie  et  Itdchébldnllè.  Il 
s'agissait  d'un  fibro-adénome. 

Les  auteurs  font  une  revue  des  cas  qui  sont  assez  rares  et  don- 
nent les  pathologie,  diagnostic,  traitement,  etc. 

M.  LANNOIS. 

III.  —  PHARYNX 

Âctinomycose  de  l'amygdale,  par  Wright  {Ann,  jnurn,  of,  niéd. 
se,  juillet  1904). 

Cas  observé  chez  un  enfant  de  12  ans  :  il  n'y  eut  pas  de  récidive 
après  TablatioD  des  amygdales.  m.  lannois. 

Stomatite  à  gonocoques  chez  l'adulte,  par  Jurgen^  {Berl.  hlin* 
Wochenschr.y  no  24,  1904). 

Le  dislgnosiic  de  la  stomatite  à  gonocoques  est  très  difficile. 
Cortimé  les  cas  sont  rares,  nous  traduisons  la  description  d'un  cas 
observé  pdr  Jurgetis  dans  le  service  du  Prot.  Rraus  et  reconnu  par 
ce  det*hiet  malgré  un  examen  hilcroscôpiqiie  pouvant  dérouter  le 
dlaghostic. 

OBSERVATION  I.  —  Le  malade  se  plaint  en  mats  d'une  sensation 
désagréable  dhtis  la  bouche.  Il  ressent  de^  démangeaisons  et  des 
brûlures.  La  gencive  commence  à  se  tuméfier  et  se  couvre  d'un 
enduit  gHsâtre.  UH  liaitertieut  dirigé  par  un  médecin  contre  cette 
slomalile  ne  le  soulage  pas  et  il  vient  se  présenter  dans  le  service 
du  Prôf.  Krdbs. 

On  irdbve  les  gencives  rouges,  turtiéfîées,  ramollies,  s'élevant  à 
2  cenliitièttcs  au-dessus  du  reste  de  la  muqueuse.  Entre  les  dcrils 


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AKALTSfiS  87 

la  gencive  esl  tuméHée  en  forme  de  bourrelets,  cotiverle  de  masseft 
gris-verdâtres.  Au  moindre  allouchement  rhémorrbagie  est  in- 
tense. Dans  la  répiori  des  dernières  molaires  et  sur  la  muqueuse 
en  face,  les  alléralions  sont  le  plus  prononcées.  Là,  se  trouvent 
presque  de  véritables  ulcérations.  Le  malade  peut  &  peine  ouvrir 
la  bouche,  la  salivation  est  abondante  et  conlihuelle.  Les  gan-- 
glions  sous-maxillaires  légèrement  tuméfiés.  L'état  général  eslbon. 

Aucun  traitement  ne  soulage  le  malade  jusqu'à  ce  (|u'on  ait  fait 
des  lavages  légers  au  Sublimé  (1  :  iO-000.  Ces  lavages  amènent 
un  changement  rapide  et  la  guérison  le  trente-septième  Jour. 

En  résumant,  on  trouVe  les  caractères  suivants  à  cette  stomatite  : 
inflammation  diffuse  des  gencives  et  de  la  muqueuse  des  joues  ; 
sécrétions  gris*verdàtres  faciles  à  détacher.  L'examen  microsco- 
pique a  montré  les  premiers  jours  l'existence  des  spirochètes  et 
des  bacilles  fusiformes  seulement  (micro-organisme  de  l'angine  de 
Vincent,  mais  pas  le  gonocoque).  Le  diagnostic  n'a  pu  être  établi 
que  par  la  culture,  d'après  Wertheim,  qui  permit  de  reconiiattre 
rexistence  du  gonocoque.  lautmann. 

Angine  diphtérolde  fuso-BplHllaire  dans  la  êcàrlatiiie,  par  Ybdbl 
et  LaogrifaUl  (Sociale  de»  sciences  médicales  de  Monlpellier^  in 
Monlpellier  médical,  1905). 

Il  s'agit  d'un  enfant  de  2  ans  présentant  une  amygdalite  gauche 
sans  exsudât  avec  engorgement  ganglionnaire  ;  un  mois  et  demi 
auparavant,  une  sœur  de  la  petite  malade  avait  eu  une  angine 
diphtérique  bien  déterminée  par  le  laboratoire,  en  outre,  un  autre 
cas  de  diphtérie  grave  avait  été  constaté  dans  la  même  maison. 
En  raison  de  ces  faits  et  devant  la  constatation  d'un  point  mem- 
braneux sur  l'amygdale  gauche,  on  fait,  le  soir  même,  une  injec- 
tion de  sérum  antidiphtérique  de  iO  centimètres  cubes.  Le  lende- 
main, l'étal  s'aggrave,  la  température  est  à  38°9,  le  pouls  à  130**  ; 
la  fausse  membrane  s'étendait  sous  forme  de  bande  épaisse  et 
blanc  jaunâtre  avec  engorgement  ganglionnaire  violent;  le  dia- 
gnostic de  diphtérie  semblait  s'imposer,  on  fait  une  injection  de 
60  ^centimètres  cubes  de  sérum  et  on  prélève  un  fragment  de 
fausse  membrane  ;  le  soir,  les  phénomènes  locaux  restent  station- 
naires  mais  une  éruption  scarlatineuse  fait  son  apparition.  Le 
lendemain,  c'est-à-dire  le  troisième  jour  de  la  maladie,  l'amygdale 
se  dépouille,  la  fausse  membrane  se  détache  en  bloc,  il  reste  une 
légère  exulcéralion  non  saignante  ;  le  cinquième ^mir,  la  question 
de  gorge  est  réglée,  la  scarlatine  continue  à  évoluer  et  la  guéri- 


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88  ANALYSES 

son  ne  tarde  pas  à  survenir,  retardée  cependant  par  un  abcès  au 
niveau  de  la  première  injection  de  sérum. 

On  fait  avec  la  fausse  membrane  enlevée  des  frottis  et  des  en- 
semencements ;  les  cultures  donnent  du  staphylocoque  et  du  sptrec- 
locoque  mais  pas  de  bacilles  de  Lôffler  ;  l'examen  au  microscope 
des  lames  après  coloration  permet  de  constater  les  deux  formes  de 
bactéries  :  spirilles  et  bacilles  fusiformes  qui  sont  caractéristiques 
de  Tangine  de  Vincent. 

On  avait  à  faire  à  une  angine  dtphtérolde  fuso-spirillaire  au  dé- 
but d'une  scarlatine.  Le  fait  est  assez  rare  pour  mériter  d'être 
rapporté,  mais  cette  rareté  est  peut-être  relative  parce  que  l'on  se 
contente  dans  des  cas  semblables  du  résultat  des  cultures  et 
qu'on  ne  fait  pas  de  frottis,  on  n'a  en  vue  que  le  Lôffler.  Parmi 
les  angines  de  début  de  la  scarlatine,  il  convient  donc  de  compter 
Tangine  de  Vincent,  car  il  ne  peut  s'agir  dans  ce  cas  d'ér)  thème 
scarlatiniforme,  en  raison  des  caractères  de  Téruption,  de  la  fièvre 
élevée,  de  la  fréquence  du  pouls,  de  l'anurie,  de  la  desquamation; 
de  plus,  une  sœur  de  la  petite  malade  fit  à  la  même  époque  une 
scarlatine  classique.  U  n'est  pas  utile  non  plus  de  discuter  en 
Tespèce  la  question  des  érythèmes  séro-thérapiques. 

L.   VIDAL. 

Adéno-phlegmon  latéro-pharjngien.  Ulcération  de  la  carotide 
externe,  par  Broca  (Journal  des  Praticiens^  26  août  1905). 
Après  avoir  établi  dans  cet  exposé  clinique  les  caractères  diffé- 
rentiels importants  de  l'adéno-phlegmon  latéro-pharygien,  Broca 
indique  la  technique  opératoire  qu'il  a  adoptée  :  incision  le  long 
du  bord  antérieur  du  sterno-mastoïdien  :  à  la  sonde  cannelée  re- 
cherche du  foyer  purulent  en  dirigeant  l'instrument  en  haut,  en 
arrière  et  dedans  pour  gagner  Tespace  maxillo-pharynglen  en 
avant  du  paquet  vasculo-nerveux.  Un  accident  heureusement  peu 
fréquent  peut  succéder  à  l'ouverture  d'un  abcès,  l'ulcération  des 
gros  vaisseaux  du  cou  et  l'hémorrhagie  foudroyante.  L'hémorrha- 
gie  peut  apparaître  au  moment  du  pansement.  Si  on  peut  savoir 
quel  vaisseau  est  en  cause,  veine  ou  artère,  l'indication  est  de  dé- 
couvrir la  carotide  et  de  lier  au-dessus  et  au-dessous.  Si  le  chirur- 
gien ne  peut  se  faire  une  idée  sur  la  provenance  de  l'hémorrhagie, 
il  ne  reste  qu'à  tamponner.  Mais  ce  tamponnement  en  plein  foyer 
suppurant  ne  laisse  pas  que  d'entraîner  à  sa  suite  des  accidents 
infectieux  graves.  Suit  la  relation  d'un  cas  d'hémorrhagie  par 
ulcération  de  la  carotide  externe  arrêtée  par  la  ligature  du  vais- 
seau. B.  LOUBARD. 


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ANALYSES  89 

Fibrome  de  l'amygdale,  par  Hédon  (Montpellier  médical,  30  avril 
1905,  p.  421). 

Les  observations  de  fibromes  vrais  de  l'amygdale  sont  rares, 
souvent  il  s'agit  d*amygdales  sclérosées.  Hédon  cile  le  cas  d'un 
fibrome  pur  de  l'amygdale  qu'il  enleva  chez  un  homme  d'une  cin- 
quantaine d'années.  La  tumeur  était  implantée  sur  l'amygdale 
gauche,  elle  avait  les  dimensions  et  la  forme  d'une  olive.  Bien  que 
sessile,  elle  était  circonscrite  à  sa  base  par  un  sillon  circulaire  et 
avait  une  tendance  à  feindre  l'aspect  d'un  polype.  Le  malade 
n'en  avait  tout  d'abord  éprouvé  aucune  gêne,  mais  dans  ces  der- 
niers temps,  entraînée  par  son  propre  poids,  la  tumeur  retombait 
sur  la  base  de  la  langue  et  dans  le  sinus  glosso-épiglotlique,  ce 
qui  occasionnait  de  la  toux  et  divers  autres  phénomènes  réilexes. 
L'ablalion  fut  faite  très  simplement  à  l'anse  galvanique. 

L'examen  histologique  fut  fait  par  M.  Poujel.  Le  microscope 
démontra  qu'il  s'agissait  d'une  production  fibro-adipeuse  implan- 
tée sur  l'amygdale.  La  section  chirurgicale  a  porté  dans  le  tissu 
réticulé  de  cette  dernière,  tissu  qui  paraît  normal.  Le  tissu  néo- 
plasique  se  continue  avec  le  tissu  réticulé  sans  couche  fibreuse  de 
délimitation.  C'est  un  tissu  fibreux  assez  dense  et  pauvre  en 
cellules,  parsemé  d'ilôts  de  tissu  adipeux.  l.  vioal. 

Sarcome  multiple  idiopathique  hémorrhagique  de  l'isthme  du 
gosier  et  de  la  peau,  par  G.  Prota  {Arch,  ilal,  di  laryngoL^ 
avril  1905,  n<»  2,  p.  66). 

Ce  cas  fut  observé  à  la  clinique  de  Massei  où  six  faits  ana- 
logues furent  déjà  étudiés  depuis  quelques  années.  11  s'agit  d'un 
homme  de  56  ans  à  qui  Massei  enleva  une  première  fois  une  petite 
tumeur  bénigne  dans  l'isthme  du  gosier  en  1894.  Quatre  ans  plus 
tard,  une  petite  tumeur  se  développait  sur  le  pavillon  de  l'oreille 
droite  :  uu  médecin  l'enleva  au  bistouri  sans  hémorrhagie  no- 
table. 

Depuis  deux  ans  le  malade  ressent  de  la  gêne  dans  la  gorge^ 
de  la  difficulté  dans  la  déglutition,  sans  douleur  véritable  ;  de- 
puis la  même  époque  sont  apparues  sur  le  dos  des  mains  des 
taches  violacées  qui  persistent  encore  :  elles  ont  la  grandeur  d'une 
pièce  d'un  centime  et  occupent  toute  l'épaisseur  de  la  peau.  Dans 
risthme  du  gosier,  il  existe  une  tumeur  de  la  grosseur  et  de  la 
forme  d'une  amande,  à  large  base,  à  surface  lisse,  de  couleur 
violacée,  de  consistance  dure  et  élastique,  descendant  derrière  le 


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00  ANALYSES 

pilier  postérieur  gauche  el  insérée  sur  la  face  postérieure  du  voile. 
Ablation  à  l'anse  galvanique,  sans  hémorrhagie. 

L'examen  microscopique  montre  qu'elle  est  revêtue  d'un  épi- 
thélium  pavimenleux  au-dessous  duquel  se  trouve  une  couche 
det*mique  avec  de  grosses  papilles.  Sous  ce  revêlement  commence 
un  réseau  de  nombreux  vaisseaux,  les  uns  capillaires*  les  autres 
complètement  développés,  de  dimensions  très  variables,  gonflés 
de  sang  :  vers  la  périphérie  de  la  tumeur,  leurs  parois  finissent 
par  céder  et  laissent  échapper  le  sang  dans  la  trame  du  néo- 
plasme. 

Le  tissu  intermédiaire  à  ces  vaisseaux  est  constitué  par  des  élé- 
ments fusiformes  ou  irrégulièrement  rectangulaires,  munis  de 
noyaux  ovalaires  très  développés.  Au  centre  du  néoplasme  existent 
des  espaces  caverneux  pleins  de  sang.  Il  s'agit^  en  somme^  d'un 
an^io-sarcome  d'origine  endothéliale. 

Dans  5  cas  publiés  antérieurement,  Massei  observe  des  tumeurs 
semblables  dans  le  larynx  et  sur  l'épiglotte  ;  dans  un  sixième 
cas,  publié  par  Tauturri,  il  existait  des  nodules  sur  la  luette  et  la 
voûte  palatine.  La  sarcomatose  multiple  idiopathique  peut  donc 
se  développer,  non  seulement  sur  la  peau  (Kaposi;,  mais  aussi 
dans  les  premières  voies  respiratoires  ;  les  tumeurs  peuvent  y 
précéder  les  manifestations  cutanées,  et  y  acquérir  un  gros  volume 
sans  trouble  considérable,  à  moins  qu'elles  gênent  par  leur  siège  • 
leur  extirpation  n'est  pas  forcément  suivie  de  récidive. 

M.    BOULA Y. 

Quelques  remarques  sur  les  végétations  adénoïdes,  par  Lublinski 
(Berlin.  Klin.  Wochenschrift,  n»  28,  1904). 

11  faut  aticDrdeP  à  raiitelir  qu'on  petit  difficilement  enrichir  fîos 
connaissances  feur  la  syniplomaldgie  des  végêiatiohs  adéiloïdes 
Retenons  de  cet  article,  écrit  pour  des  médecins  rioh  spécialistes, 
que  les  dirliensions  qu'ont  les  adénoïdes  ne  sont  pas  en  proportion 
avec  leur  action  nocive  sur  l'organisme.  Ce  n'est  pas  une  action 
mécanique  qu'elles  exercent,  pat*  l'obstruction  nasale,  tubahe.  A 
côté  de  leur  rôle  comme  foyer  d'infection,  les  adénoïdes  ont  en- 
core une  sécrétion  interne  (Masinij  qui  influence  le  développement 
de  l'organisme  infantile. 

La  fièvre  essentielle  OU  fièvre  glandulaire  (Pfeitfer)  des  en- 
fants est  considérée  aujourd'hui  généralement  comme  synonytne 
d'adénoldite.  Hopniann  a  eu  occasion  d'observer  un  garçon 
atteint  dé  vOniissenicilits  inexplicables  et  durant  depuis  des  années 


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ANALYSES  91 

chez  lequel  une  adénoloinie  exécutée  dans  sa  neuvième  année  a 
supprimé  ces  vomissements  (vomissements  cycliques  des  enfants  ?). 
La  toux  agaçante,  irritante  des  enfants  durant  pendant  des  heures 
et  résistant  à  tous  les  traitements,  indépendante  de  loute  lésion 
bronchique,  est  souvent  due  à  une  laryngite  (épaississement  de  la 
muqueuse  inter-arylénoîdienne)  occasionnée  par  le  muco  pus 
descendant  des  adénoïdes. 

En  terminant,  Tauteur  résume  son  opinion  en  disant  que  non 
seulement  une  forte  hyperplasie  de  Tamygdale  pharyngée^  mais 
qu'une  petite  hypertrophie  de  cette  glande  suffit  pour  provoquer 
des  graves  désordres  dans  le  présent  et  Tavenir  du  malade*  Il  cile 
le  mot  suivant  de  Auchard  pour  défendre  Tintervention  à  ou- 
trance dans  les  adénoïdes.  Avant  de  comprendre  quelle  maladie 
grave  de  Fenfance  sont  les  végétations  adénoïdes,  j'ai  cru  qu'on 
opérait  trop  ;  aujourd'hui,  je  dis  :  on  n^opère  pas  assez. 

LAUTMANN. 

Gontraotions  oloniques  da  pharynx  et  da  larynx,  par  Sihiiiiubbr 
[BerL  Klin.  Wochenschriffy  n<»  29,  1904). 

Chez  un  homme  atteint  d'une  maladie  organique  du  système 
nerveux.  Sinnhuber  a  trouvé  parmi  les  autres  troubles  nerveux 
une  irritation  des  musclés  du  pharynx  et  du  larynx  qu'il  décrit  de 
façon  suivante  :  On  voit  un  tremblement  continuel  du  voile,  de  la 
pai'oi  postérieure  du  pharynx,  des  cordes,  des  arylénoïdes.  La 
luette  se  lève  et  se  baisse  constamment.  La  paroi  du  pharynx  se 
contracte  vers  la  ligne  médiane.  Les  cordes  font  pendant  la  respi- 
ration des  hiouvemonls  continuels  d'adduction,  c*esl-à-dire  qu'elles 
se  nieuvent  entre  la  position  cadavérique  et  une  position  d'abduc- 
tion légère.  Les  mouvements  se  font  140  fois  et  ne  cessent  pas 
pendant  le  sommeil.  La  phonation  se  fait  bien. 

Ce  cas  à  une  grande  analogie  avec  ceux  décrits  par  Oppenheini 
et  Spencer,  où  parmi  d'autres  symptômes  nerveux  ces  contrac- 
tions cloiliquoS  du  pllJlryhx  et  Ju  larynx  prédomineront  et  per- 
mirent de  fîtité  le  diajjnostlc  de  la  lésion,  de  iùmetir  rlu  cerielot, 
conthmé  par  l'autopsie.  uuTMANfï. 

Candes  et  traitement  des  hétHorrhagiéb  graves  aptètt  l'âihygdà- 
lotomie,  pat*  IIknki.'^g  [Arvhiv.  /*.  Innjfujolorji^,  Band  XVll, 
Heft  ï)i 

L'hémorrhagie  grave  après  amygdalotomic  ne  constitue  pas  un 

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92  ANALYSES 

accident  exceptionnel.  La  première  idée  étiologique  qui  vient  à 
l'esprit  du  médecin  en  présence  d'un  lait  pareil  est  d'avoir  affaire 
à  un  hémophile.  D*après  Damianos  et  Hermann,  sur  150  cas 
d*hémorrhagie  grave  après  amygdalolomie,  Thémophilie  n*a  pu 
être  accusée  que  dans  5  cas,  et  sur  8  cas  mortels  elle  en  compte 
2.  On  songe  ensuite  à  une  lésion  d'un  vaisseau  grand  ou  moyen. 
Le  danger  d'une  blessure  de  la  carotide  interne  peut  être  considéré 
comme  nul,  car  on  ne  connaît  qu'un  seul  cas  authentique  et 
encore  l'amputation  de  la  lonsille  a  été  effectuée  dans  ce  cas  par 
un  charlatan.  Quant  aux  anomalies  vasculaires  (blessure  de  la 
maxillaire  interne  de  la  linguale,  pharyngée,  etc.),  elles  ne 
comptent  pas  davantage.  Il  faut  compter  avec  Thémorrhagie  de 
l'artère  tonsillaire  quand  la  section  de  l'amygdale  a  été  faite  trop 
près  de  la  membrane  de  l'amygdale  et  que  l'artère  reste  indivisée 
et  centrale. Et  encore  les  hémorrhagies  par  section  de  l'artère  ton- 
sillaire sont  rares.  La  plus  grande  partie  des  cas  d'hémorrhagie 
consécutive  à  la  section  de  la  tonsille  doivent,  d'après  l'expérience 
de  Heuking,  leur  naissance  non  pas  à  la  section  de  l'amygdale, 
mais  bien  à  la  lésion  d'un  pilier,  généralement  le  postérieur,  du 
voile  du  palais.  Suit  maintenant  la  relation  de  6  cas  observés  par 
l'auteur  où  une  hémorrhagie,  grave  ou  seulement  impressionnant 
l'entourage,  a  été  occasionnée  parce  que  l'opérateur  a  blessé 
le  pôle  supérieur  du  voile  au  moment  où,  avec  guillotine  ou  cou- 
teau, il  a  voulu  sectionner  l'amygdale.  Dans  tous  les  cas,  l'hémor- 
rhagie  a  été  arrêtée  par  la  compression  digitale  de  la  petite  plaie, 
compression  continuée  parfois  jusque  pendant  plus  d'une  heure. 
Pour  empêcher  une  hémorrhagie  après  l'opération  ou  pour  empê- 
cher qu'elle  passe  inaperçue  pendant  les  premières  heures,  l'auteur 
fait  toujours  surveiller  ses  opérés  pendant  les  premières  heures 
qui  suivent  l'opération.  Les  opérés  ne  doivent  pas  se  coucher  et 
doivent  laisser  écouler  en  bavant  la  salive.  lautmânn. 

Extraction  des  corps  étrangers  de  l'œsophage  et  de  la  trachée 
par  l'œsophage  et  trachéoscopie,  par  Denrer  {Archiv.  f,  laryn- 
gologie,  Band  XVU,  Heft.  1). 

Les  publications  ayant  pour  but  de  mettre  en  lumière  l'utilité 
de  la  trachéoscopie  et  de  Tœsophagoscopie  se  multiplient  et 
offrent  peu  d'intérêt  depuis  que  notre  spécialité  commence  à 
s'annexer  ce  territoire  presque  complètement  négligé  par  les  chi- 
rurgiens qui,  pourtant,  en  étaient  les  premiers  maîtres  (Mikulicz, 
von  Hacker).  Les  cas  de  Tauteur  concernent  un  homme  de  54  ans 


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ANAL^  93 

chez  lequel  une  poire  sèche  s*était  arrêtée  dans  Toesophage  (à 
20  cenlimètres)  et  chez  lequel  il  a  fallu  morceler  la  poire  pour  la 
ramener.  Malgré  Tintroduclion  de  différents  instruments  de  mor- 
cellements (25  à  30  introductions)  aucune  lésion  de  la  muqueuse. 
Dans  le  deuxième  cas,  une  pièce  de  monnaie  a  été  retirée  de  Toeso- 
phage  d*un  enfant  de  2  ans,  et,  dans  le  troisième  cas,  l'auteur  a 
pu  extraire  chez  un  enfant  presque  suffocant  un  morceau  d*os 
enclavé  dans  l'espace  sous-glottique.  lautuann. 

Corps  étrangers  de  rossophage  et  œsophagoscopie,  par  J.  Moure, 
professeur  adjoint  à  la  Faculté  de  Bordeaux  (Presse  médicale, 
2  août  i905). 

Dans  cet  article  de  vulgarisation,  Moure  insiste  sur  les  avan- 
tages de  l'œsophagoscopie  qu'il  préconisa  le  premier,  en  France, 
vers  1902,  à  la  suite  d'un  voyage  en  Allemagne  où  ce  procédé  de 
séméiologie  et  de  traitement  était  couramment  appliqué  depuis  de 
longues  années  même  dans  les  cliniques  de  médecine  interne. 

A  propos  de  ces  deux  observations  de  corps  étrangers  de  l'œso- 
phage pour  lesquels  le  diagnostic  et  l'extraction  furent  singulière- 
ment facilités  par  l'emploi  de  Tœsopbagoscope,  il  ne  semble  pa 
inutile  de  tenter  une  comparaison  avec  les  anciens  procédés 
d'extraction  ou  avec  les  méthodes  chirurgicales  sanglantes.  Ces 
deux  observations  intéressantes  sont  rapportées  à  litre  d'argu- 
ments. Dans  la  première,  il  s'agit  d'un  malade  âgé  de  59  ans 
chez  lequel  l'œsophage  était  complètement  obstrué,  en  son  mi- 
lieu, par  des  fragments  d'aponévrose.  Le  corps  étranger  fut  dia- 
gnostiqué et  extrait  grâce  au  tube  œsophagoscopique.  Dans  la 
seconde,  un  sou  arrêté  dans  la  première  partie  de  l'œsophage  est 
aperçu  de  champ  à  l'extrémité  de  Tœsophagoscope  et  retiré  avec 
le  tube  au  moyen  de  la  pince  de  Killian. 

L'innocuité  n'est  pas  toujours  certaine.  Cet  article  vient  à  son 
heure  jeter  dans  le  plateau  de  la  balance  l'appoint  de  Tautorité 
de  son  auteur  en  faveur  des  méthodes  endoscopiques  pour  le 
diagnostic  et  le  traitement  des  lésions  de  l'œsophage.  Nous  ne 
tarderons  pas,  et  c'est  là  le  point  capital  du  débat,  à  voir  se  pré- 
ciser d'une  façon  plus  rigoureuse  les  indications  et  les  contre- 
indications  de  la  méthode  endoscopique,  indications  et  contre- 
indications  qui  devront  tenir  compte,  sans  aucune  espèce  d'idée 
préconçue,  d'une  foule  de  conditions  dépendant  à  la  fois  du  ma- 
lade, de  la  lésion  et,  s'il  s'agit  d'un  corps  étranger,  de  sa  forme, 
de  sa  nature,  de  son  siège,  de  ses  dimensions,  de  la  durée  de  son 
séjour  dans  le  tube  œsophagien. 


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di  AkALVSÈd 

Il  est  désirable,  pour  qu*un  pareil  chapitre  puisse  s'établir  sur 
des  documenls  suffîsaiiiniciit  nombreux,  que  les  matériaux  s'accu- 
mulent et  que  méJecins  et  chirurgiens  veuillent  bien  aussi  ne 
plus  considérer  rendoscopie  de  l'œsophage  comme  un  procédé 
d'exception.  e.  lombard. 

Diagnostic  et  extraction  des  corps  étrangers  de  l'œsophage  par 
l'œsophagoscopie,  par  Nkcmayer  (Monalschnft  f,  Ohrenheil- 
kunde,  n«  7,  1903). 

Neumayer  exécute  l'œsophagoscopie  toujours  dans  la  position  de 
Rose.  L'anesthésie  locale  est  suffisante  excepté  chez  les  enfants  et 
les  personnes  trop  nerveusest  Comme  inslrumenls,  il  se  sert  des 
tubes  de  Mickulicz- Hacker, chez  les  enfants  il  emploie  les  tubes  de 
Killian.  L'éclairage  est  fourni  par  la  lampe  de  Kirstein  ou  le 
panelectroscon'^  de  Casper.  Pour  enlever  les  mucosités  la  posi- 
tion  de  Rose  %,oi  excellente.  Si  la  sécrétion  est  trop  abondante,  il 
lève  les  pieds  du  lit,  de  sorte  que  les  pieds  du  malade  soient  plus 
hauts  que  sa  tête.  Gomme  instruments  d'extraction,  las  mômes 
instruments  dont  se  sert  Killian  pour  la  bronchoscopie  suf- 
fisent. 

Neumayer  relate  vingl-quatre  observations  qui  sont  presque 
toules  analogues  les  unes  aux  autres.  Un  corps  étranger  (pièce 
de  monnaie,  prothèse,  etc.),  a  été  avalé  par  mégarde  et  est  resté 
dans  l'œsophage.  L'extraction  à  l'aide  de  l'œsophagoscope  a 
presque  toujours  réussi.  Nous  retiendrons  seulement  : 

OBSERVATION  XV.  —  Un  serruncr  de  23  ans   se  plaint  au  réveil, 
le  5  novembre  1002,  de  douleurs  de  ventre.  Sa  prothèse  dentaire 
manque.  Il  souffre  en  avalant  son  déjeuner.  Les  liquides  seule- 
ment passent.  Mais  il  ne  consulte  que  trois  jours  plus  larda  cause 
de  maux  d'estomac  insupportables.  11  ne  peut  pas  dire  ce  qu  est 
devenue  la  prothèse. 
A  l'examen,  on  trouve  dans  l'hypochondre  gauche  une  sensibilité 
1.  L\   sonde  œsophagienne  est  arrêtée  à  37  centi- 
on  arrive  à  la  pousser  jusque  dans  l'estomac.  Ou 
Lirer  le  corps  étranger  avec  le  panier  de  Graefe.  Il 
ques  centimètres,  mais  ensuite  ne  bouge  plus.Quand, 
ion  (très  difficile),  du  panier  on  recherche  le  corps 
;  la  sonde,  on  ne  le  retrouve  plus.  On  suppose  qu'il 
dans  l'estomac. 

mbre,  le  malade  ne  peut  rien  avaler,  souffre.  Dans  la 
s  du  thorax,  du  cœur,  existe  un  emphysème  cutané. 


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Température  38«6.  L'examen  aux  rayons  Rônt^en,  le  14  no- 
vembre, ne  permet  pas  de  constater  l'existence  d'un  corps  étranger. 
On  pratique  une  laparotomie  pour  rechercher  le  corps  étranger 
dans  l'estomac  ou  dam  les  intestins,  mais  sans  succès.  A  peu  près 
quatre  semaines  après  la  laparotomie  le  malade,  souffrant  tou- 
jours, est  (Bsophagoscopié  par  Neumayer. 

Neumayer  trouve  au  premier  examen,  au  niveau  de  la  bifurca- 
tion de  la  trachée,  le  corps  étranger  qui  est  tout  de  suite  reconnu 
comme  une  prothèse  dentaire.  Elle  est  située  de  façon  à  laisser 
un  espace  libre  par  lequel  s'écoule  constamment  du  liquide  gas- 
trique, ce  qui  rend  l'extraction  impossible  dans  cette  séance.  Dans 
une  deuxième  séance,  le  corps  étranger  est  facilement  relire. 

L'auteur  montre  d'après  ces  cas  combien  est  infidèle  la  re- 
cherche d'un  corps  étranger  par  la  sonde.  La  sonde  peut  passer 
à  côté  du  corps  étranger  comme  dans  Tobiervation  citée  ou  dans 
un  autre  cas  où  le  corps  étranger  était  constitué  par«^n  morceau 
d'os  très  mince.  Mais  la  sonde  est  aussi  un  instrumetï^  dangereux 
cl  n'est  plus  employée  par  Neumayer.  Le  Roentgenogramnie  n'a 
de  valeur  que  quand  le  résultat  est  positif. 

L'extraction  a  réussi  dans  presque  tous  les  cas.  Voici  les  deux 
observations  où  Neumayer  n'a  pas  réussi  à  extraire  le  corps 
étranger. 

OBSERVATION  XIII.  —  Femme  de  25  ans,  avale  un  corps  dur,  peut- 
être  un  morceau  d'os,  qui  rend  toute  l'alimenlaliou  impossible. 
24  heures  après  Taccidenl,  Neumayer  trouve  au  niveau  du  carti- 
lage cricoîde  un  corps  étranger,  assez  grand,  ressemblant  à  un 
morceau  d'os.  Il  est  impossible  de  saisir  le  corps  avec  les  mors 
d'une  pince.  On  exécute  l'œsophagotomie»  L'extraction  réussit 
très  difficilement.  Cinq  jours  plus  tard  la  malade  meurt  d'une  hé- 
morrhagie  secondaire. 

OBSEavATioN  XIV.  —  Homme  de  28  ans,  avale  sa  prothèse  den- 
taire pendant  le  sommeil.  La  pièce  était  cassée  en  deux  morceaux 
et  l'homme  était  ivre,  ce  qui  facilitait  l'accident.  Un  médecin  essaie 
de  refouler  les  deux  pièces  dans  rcslomac  Mais  il  ne  réussit 
que  pour  un  morceau  qui  est  retrouvé  le  lendemain  dans  les  excré- 
ments. L'autre  morceau  reste  ancré  dans  l'œsophage. 

Neumayer  voit  le  malade  trois  jours  après  l'accident.  Le  ma- 
lade a  de  la  fièvre,  39%  et  souffre  à  chaque  déglutition,  môme  des 
liquides.  Pour  œsophagoscopier  le  malade  il  faut  employer  le 
chloroforme.  On  voit  le  morceau  avalé  entouré  partout  d'une  mu- 
queuse ulcérée,  gonflée,  recouverte  de  pus.  On  peut  saisir  le  corps 
étranger  mais  l'extraction  rencontre  une   telle  résistance  qu'une 


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96  NéCROLOGIB 

déchirure  de  l'œsophage  était  à  craindre.  On  exécute,  en  consé- 
quence, rœsophagotomie,  mais  le  malade  meurt  24  heures  plus 
tard  de  pyémie. 

L'auteur  résume  son  travail  en  disant  que  Tœsophagoscopie, 
prudemment  exécutée,  ne  comporte  aucun  danger  pour  le  ma- 
lade ;  c'est  le  procédé  le  plus  sûr  pour  découvrir  les  corps  étran- 
gers de  Tœsophage  et  en  faire  l'extraction.  lautiiann. 


NÉCROLOGIE 


J.  JOAL 


Une  affection  du  cœur,  dont  les  progrès  rapides  inquiétaient  ses  amis, 
vient  de  tuer  brusquement  le  D**  Joal,  à  l'&ge  de  54  ans. 

Sons  son  écorce  rude  d'enfant  de  l'Auvergne,  il  se  plaisait  à  dissimu- 
ler un  caractère  vraiment  sympathique,  dont  la  ténacité  s'affirmait  au- 
tant dans  ses  entreprises  que  dans  ses  dévouements. 

Elevé  à  la  vieille  clinique  de  Fauvel,  qui  nous  donna  les  Potbt,  les 
MocRi,  les  Gadibs,  c'est-à-dire  sans  contredit  les  plus  habiles  laryngolo- 
gistes que  nous  ayons  eus,  il  s*était,  an  contact  de  la  clientèle  artisti- 
<^e  qui  venait  chaque  été  au  Mont  Dore  lui  demander  quelque  répara- 
tion vocale,  spécialement  adonné  à  Tétude  de  la  médecine  du  chant. 
Son  livre  sur  la  Respiration  dans  le  chant  est  quelque  peu  révolution- 
naire, et  cependant  il  a  pris  rang  parmi  les  travaux  classiques.  Très 
fouillés  aussi  les  mémoires  qnUl  publiait  à  chaque  saison  nouvelle  sur 
les  réflexes  d*origine  nasale.  Il  avait  réussi  &  faire  accepter  Tidée  d'un 
vertige  nasogène  :  et  il  avait  aussi  enseigné  de  curieuses  choses  sur 
rinfluence  malfaisante  des  parfums. 

Nous  le  regrettons  sincèrement.  Mais,  Tan  prochain,  quand  se  réunira 
en  mai  1907  la  Société  française  d'otologie  et  de  laryngologie,  plus  vifs 
encore  seront  nos  regrets,  et  mêlés  d'un  pénible  étonnement,  en  ne 
voyant  plus  circuler  parmi  nous,  actif,  inquiet,  causant  et  morigénant, 
h  la  recherche  incessante  de  sujets  de  rapports,  ce  brave  homme,  dont 
la  mort  aura  fait  un  vide  si  profond.  Le  grand  ressort  de  la  Société 
française  est  cassé. 

M.   LBBMOTIZ. 


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NOUVELLES  07 


NOUVELLES 


Le  Prof.  Bbzou),  de  Hanich,  est  nommé  j^ro/ssseur  ordinaire. 


Lea  Or*  KEBTacfljumi  (Magdebourg),  KAFiMAinf  (^oiflberg),  Stk^qir  (K5- 
aiCfaberg),  sont  nommés  profesaenra  extraordinaires. 


Il  11         'Il      ni. 


On  annonce  la  mort  de  William  R.-H.  Stewaat  (F.  R.  G,  S.),  de  Lon- 
'dres,  chef  dn  service  oto-laryngologique  du  Great  Northern  Central 
Hosidtal. 


Le  directeur  de  la  clinique  otologiqiie  da  TUnivenité .  de  Berlin,  le 
l^rof .  LucAi,  a  pris  sa  retraite.  Son  suoeesseur  est  le  prol,  Passow. 


Nous  recevons  la  lettre  suivante  : 

«  Très  honoré  confrère, 

«  Les  soussignés  ont  Tintention,  pour  fêter  le  lù^  anniversaire  de 
Bemhard  Fbabukil,  dlnstaller  une  exposition  qui  figurera  une  vue  d'en- 
^mble  sur  le  développement  de  la  rhinoscopie  et  de  la  laryogologie 
jusqu'à  nos  jours.  Cette  exposition  se  tiendra  du  17  au  .30  no\eoibre. 
P^ua^eurs  gro^peinents  ont  été  constitués.: 

io  Laryngoscopie.  et  rhinoscopie,  instruments  d'examen  :  éclairage; 
moyens  particuliers  de  technique  ;  2<^  thérapeutique  spéciale»  opératoire, 
instruments  d'exérèse,  instrumentation  électrique,  médicale  (par  exemple, 
instruments  d'insufflation,  etc..)  ;  3o  bibliographie  ;  4*  enseignement  : 
préparations,  anatomiques,  pathplogiquea;  figures  :  appareils  et  instru- 
tnènts  de  démonstration. 

ù  Nous  vous  serons  reconnaissant  de  nous  faire  savoir  si  tous  voulez 
mettre  à  notre  disposition  quelque  pièce  intéressante  et  appropriée. 

«  Veuilles,  etc..  » 

Signatures  :  Prof.  Edmui^d  Sfirsa,  D'  A.  AuxAifosm,  D^  Bôftois-* 
D'  deorg.  PiirDiR. 

BerUn;,  ayril  1900. 


Lfi  Société  belg^  d'otologie  a  eu  une  heureuse  inspiration.  EUe  a  pro- 
loi^gé  d'un  jour  la  durée  de  son  Congrès  annuel,  consacrant  cette  jour- 
nSe  additionnelle  h  une  excursion  en  commun.  Ce  faisantf  elle  a  pensé 
accroître  l'attrait  de  ses  réunions  par  un  de  ces  plaisirs  non  sdentifi'* 
ques,  qui  plidsent  avant  tout  aux  hommes  de  science. 

▲NNALIS  DBS  MALADIES  DE   l'ORBILLB   ET  DU  LARTNX.   —  XXXU.      7 

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98  NOUVELLES 

Le  grand  intérêt  des  communications  qui  lui  sont  faites,  et  l'accueil 
familial  que  les  confrères  bruxellois  réservent  à  leurs  amis  de  province^ 
et  d'étranger,  rendaient  ce  souci  vraiment  superflu.  On  doit  néanmoins^ 
féliciter  ceux  qui  ont  proposé  cette  innovation.  L'excursion  finale  est 
même  au  point  de  vue  médical,  un  des  actes  les  plus  utiles  d'un  cyde- 
oto-laryngologique.  C'est  dans  la  chaleur  qui  Tanime  que  fondent  les^ 
premières  glaces  entre  collègues  nouveaux  :  et  peut-être  aussi,  dans  ce 
coudoiement  salutaire,  se  resserrent  certaines  relations  trop  léîches  en- 
tre membres  anciens  :  tous  y  gagnent.  Apprendre  à  se  mieux  connaî- 
tre, donc  h  s'estimer  davantage,  n'est-ce  pas  le  but  final  de  telles  réu- 
nions t  Et  comment  le  faire  mieux  qu'en  ces  récréations  où  la  paroi» 
est  libre,  sans  crainte  de  la  sonnette  du  président  ni  des  indiscrétion» 
du  compte  rendu  T 

Cette  année,  le  lundi  11  juin,  on  s*en  fut  en  corps  par  wagon  spécial, 
s^il  vous  plaît  1  —  dans  le  Borinage  C'est,  aux  environs  de  Mons,  un 

Setit  pays  ravissant  ;  on  dirait  une  toile  de  Téniers  tendue  sur  la  carte 
u  Hainaut.  Sous  une  fine  brume  qui  en  adoucit  les  contrastes  —  tel  un 
voile  de  gaze  —  les  toits  rouges  se  mêlent  aux  arbres  en  fleurs,  sur  le 
flanc  de  collines  mollement  ondulées,  cependant  que  plus  loin,  dans  la 

S  laine,  les  célèbres  mines  de  houille  bossèlent  l'horizon  des  pics  noirs 
e  leurs  terrils. 

Dans  ce  pays  surpeuplé,  l'homme  demeure  sous  le  ciel  et  dans  la 
terre.  Pour  un  jour,  cette  vie  en  partie  double  nous  était  destinée.  No- 
tre président,  le  D^  Lscoco.  homme  aimable  entre  tous,  nous  convia  h 
raccompagner  au  fond  de  la  mine  de  Homu  et  Wasmes  :  une  exploita- 
tion modèle,  semée  de  trappes,  précipices,  défilés,  qui  mirent  en  relief 
le  courage  des  spécialistes  :  dans  une  cheminée  faUlit  s'enclaver  le  chef 
d'une  des  cUniques  bruxelloise  les  plus  répétées,  dont  le  talent  égale  le 
diamètre.  Et,  chez  tous,  en  sortant  se  dédara  une  anthracose  aiguë  gé- 
néralisée» que  seul  put  guérir  en  quelques  heures  le  O'  Lmoo.  Il  non» 
traita  en  son  ravissant  ch&tean,  par  une  mixture  extraordinaire  de 
Bourgosne,  dont  il  a  gardé  le  secret. 

De  telles  journées  sont  mauvaises  pour  la  solidité  des  frontières.  An 
matin  du  il  juin,  il  y  avait  dans  la  Société  belge  d'otologie  des  mem- 
bres nationaux  et  des  correspondants  étrangers  :  le  soir,  nous  étions 
tous  compatriotes,  tous  nègres.  Entre  la  Belgique  et  la  France,  il  n'y 
avait  plus  de  Pyréné^. 

Puisse  cette  phrase  n'être  pas  seulement  une  métaphore  d'un  goût 
douteux,  mais  dire  une  prédiction  juste  :  Il  existe  entre  nos  voisins  et 
nous  une  telle  communion  de  langue  et  d'idées,  que  fatalement  se  fera, 
un  jour  la  fusion  scientifique  entre  eux  et  nous  ;  le  plus  tôt  sera  le 
mieux. 

Que  les  confrères  belges,  imitant  leur  tabac,  affluent  en  France  ;  et 
que  nous,  prenant  exemple  sur  nos  vins,  nous  les  suivions  en  terre 
flamande  ;  sans  doute,  comme  eux,  nous  y  deviendrons  meilleurs.  Mê- 
lons-nous. Que  chaque  année  nous  donne  l'illusion  d'une  Société  otolo- 
gique franco-belge,  tenant  deux  assises  :  celle  de  mai,  à  Paris  ;  celle 
de  juin,  à  Bruxelles  ;  et  qu'on  y  voie  mêmes  visages  connus,  mêmes 
cœurs  unis.  Le  printemps  est  gai  au  Quartier- La  tin;  et,  sous  les  om- 
brages du  Parc  Léopold,  l'été  donne  la  joie  de  vivre. 

M.    LERMOTBZ. 


Vin  DB  Chabsaiiig  (Pepsine  et  diastase).  Rapport  favorable  de  l'Acadé- 
mie de  médecine,  mars  1864.  Contre  les  affections  des  voies  digesUves. 

Bbomuiib  01  POTASSIUM  oBARDiJ  DB  FiuteBs.  Approbatiou  de  l'Académie 
de  médecine,  1871.  Contre  les  affections  du  svstème  nerveux.  Le  flacon 
de  15  grammes  est  accompagné  d'une  cuillère  mesurant  50  centi* 
grammes. 


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Tome  XXXII.  —  lf<»  8.  —  Août  1006. 


MÉMOIRES  ORIGINAUX 


I 


LE  RADIUM  EN  OTO-RHINO  LAR\TSGOLOGIE 
Par  Ricardo  BOTE  Y  v  Barcelone  ) 

Il  y  a  à  peu  près  huH  mois  que  nous  traitons  quelques-uns 
de  nos  malades  du  pharynx,  des  fosses  nasales,  du  larynx  et 
des  oreilles  par  les  radiations  de  sulfate  de  radium  de 
500.000  activités. 

On  sait  que  les  sels  de  radium,  môme  impurs,  sont  d*un 
prix  exorbitant.  Un  gramme  de  bromure  de  radium  coûte 
400.000  francs.  Son  emploie  thérapeutique  serait  par  consé- 
quent presque  impossible,  s'il  n'existait  pas  deux  circons- 
tances : 

i^  Que  l'on  n'a  besoin  que  de  quelques  centigrammes,  voire 
même  milligrammes  de  radium  ; 

2°  Que  le  radium  étant  inusable  il  peut  servir  indéfini- 
ment. 

Malgré  ces  avantages,  cet  agent  thérapeutique  n'est  pas  en- 
core à  la  portée  de  tout  le  monde,  à  moins  de  vouloir  utiliser 
un  sel  de  radium  d'une  activité  inférieure  à  500.000.  Quand 
en  oto-rhino-laryngologie  on  emploie  un  sel  de  radium  de 
100.000,  de  50.000,  de  20.000,  de  10.000,  et  de  5.000  acti- 
vités, les  résultats  que  l'on  obtient  sont  insuffisants  ou  nuls  la 
plupart  du  temps,  car  il  faut  prolonger  outre  mesure  la 
durée  des  séances  ce  qui  est  très  fatigant,  et  employer  d'assez 
grandes  quantités  de  sel  de  radium  ce  qui  est  encombrant  à 
l'intérieur  des  cavités  naturelles,  à  cause  d'un  volume  excessif 
de  l'extrémité  de  l'appareil  qui  contient  le  radium. 

Il  faut  donc  se  servir  d'un  sel  de  radium  de  500.000  acti- 
vités et  en  employer  un  centigramme  ou  tout  au  plus  deux 

ANNALBS  DBS  MALADIBS   DB  l'oBBILLB   ET  DU    LABYNX.  8 

TOMB  xxxii,  no  8,  1906. 


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102  lUCARDO    BOTE  Y 

centigrammes,  ce  qui  est  à  tout  prendre,  amplement  suffisant 
pour  toutes  les  nécessités  de  Toto-rhino-laryngologie. 

Personne  n'ignore  que  le  radium  découvert  par  M.  et 
M"'°  Curie,  est  un  métal  de  la  série  alcali no-lerreuse,  étant 
considéré  comme  l'homologue  supérieur  du  baryum.  Cepen- 
dant, il  n'a  pas  encore  été  isolé  et  ce  sont  seulement  les  sels  de 
radium,  chlorure,  bromure,  azotate,  carbonate,  sulfate,  etc. 
qui  ont  été  extraits,  à  l'état  de  pureté  plus  ou  moins  grande 
des  divers  minerais  où  ils  se  trouvent  mélangés,  en  quantité 
infime,  aux  sels  correspondants  de  baryum. 

I^  radium  appartient,  avec  le  potassium  et  Tactinium,  au 
groupe  des  substances  dites  radio-aclives.  Comme  de  minus- 
cules soleils,  les  sels  de  radium  sont  le  siège  d'un  dégagement 
continu  de  lumière  et  de  chaleur  en  môme  temps  qu'ils  émet- 
tent un  rayonnemenl  comparable  au  rayonnement  des  am- 
poules de  Rôntgen. 

De  plus,  les  sels  de  radium  sont  capables  de  communiquer 
temporairement  à  toutes  les  substances  qui  séjournent  pen- 
dant un  temps  suffisant  dans  leur  voisinage  la  propriété 
d'émettre  elles-mêmes  ce  rayonnement  ou,  en  d'autres  termes, 
de  devenir  elles-mêmes  passagèrement  radio-actives  :  c'est 
le  phénomène  désigné  sous  le  nom  de  radio-aclivilé  in- 
duite. 

Le  rayonnement  du  radium  n'intervient  pas  directement 
dans  la  production  de  la  radio-activité  induite.  Il  se  propage 
en  ligne  droite,  sans  subir  ni  réflexion,  ni  réfraction,  ni  pola- 
risation, et  il  est  arrêté  par  un  écran  de  plomb  épais  interposé 
sur  son  trajet,  tandis  que  la  radio-activité  se  transmet  par  l'air, 
de  proche  en  proche,  depuis  le  corps  radio-actif  jusqu'à  la 
substance  à  activer,  alors  même  qu'il  est  relié  à  c«tte  subs- 
tance par  un  tube  capillaire  étroit  et  sinueux.  Il  est  aujour- 
d'hui démontré  que  le  transport  et  la  transmission  de  la  ra- 
dio-activité induite  sont  dus  au  dégagement  par  les  sels  de 
radium  d'une  émanation  de  nature  gazeuse. 

Il  y  a  donc,  au  point  de  vue  thérapeutique,  une  distinction 
très  nette  à  faire  entre  le  rayonnement  et  Vémanation  des  sols 
de  radium.  En  otorhino-laryngologie  on  utilise  seulement  le 
rayonnement  du  radium.  Ce  rayonnement  est   parfaitement 


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LB   RADIUM   EN   OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE 


103 


comparable  à  celui  de  Rôntgen,  tant  par  ses  effets^  que  par 
ses  qualités  propres. 

Le  rayonnement  du  radium,  de  nature  plus  complexe  que 
le  rayonnement  de  Rôntgen,  est  composé  d'un  mélange  de 
rayons,  les  uns  déviables  par  Taimant,  les  autres  non  dé- 
viables, les  uns  électrisés  positivement  ou  négativement,  les 
autres,  non  électrisés,  tandis  que  le  rayonnement  de  Rônt- 
gen comprend  seulement  des  rayons  non  déviables  par  l'ai- 
mant  et  non  électrisés. 


r.q.3. 


«a 


f'q-4. 


Ces  trois  espèces  de"  rayons  provoquent  tous  les  mêmes 
effets  que  les  rayons  de  Rôntgen  :  ils  illuminent  les  substances 
fluorescentes,  impressionnent  les  plaques  photographiques, 
colorent  un  grand  nombre  de  corps,  rendent  Tair  conducteur 
pour  l'électricité  et  modifient,  dans  leur  structure  et  leur  évo- 
lution, les  éléments  cellulaires  des  tissus  vivants. 

Quand  on  connaît  le  degré  d'activit*^  efficace  d'un  échan- 
tillon de  sel  de  radium,  il  faut  encore,  au  point  de  vue  de  son 
action  thérapeutique  en  profondeur,  se  préoccuper  de  la  ma- 
nière dont  il  est  réparti  dans  l'espace. 


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104  RICARDO    BOTKY 

En  effet,  si  le  foyer  d'émission  du  rayonnement  est  puncti- 
formc,  comme  il  arrive  lorsque  quelques  milligrammes  de  sel 

occupent  le  fond  d'une 
petite  éprouvette  de  verre, 
alors  le  rayonnement  est 
formé  de  rayons  divergents 
dans  tous  les  sens  et  son 
intensité  décroit  en  raison 
I  du  carré  de  la  distance. 

I  A  un  centimètre  d'éloi- 

I  gnement  du  loyer  d'émis- 

sion appliqué  sur  la  peau,  c'est-à- 
dire  à  un  centimètre  de  profondeur 
dans  les  tissus,  l'intensité  du  rayon- 
nement est  donc  cent  fois  plus 
faible  qu'à  un  millimètre  seulement 
de  profondeur  et  dans  ces  condi- 
tions on  ne  peut  échapper  au  di- 
lemme suivant  :  ou  bien  faire  ab- 
sorber aux  tissus  placés  à  un  centi- 
mètre au-dessous  de  Tépiderme  la 
dose  suffisante  pour  exercer  une 
action  thérapeutique,  mais  au  prix 
d'une  destruction  de  la  peau,  ou 
bien  respecter  l'intégrité  du  tégu- 
ment, mais  n'agir  qu'à  sa  surface. 
C'est  seulement  quand  le  sel  de 
radium  est  bien  tassé  sous  la  forme 
d'une  couche  plane  d'une  certaine 
épaisseur  et  d'une  certaine  étendue 

I  qu'il  est  permis  de  considérer   le 

rayonnement    comme    formé    de 
^        rayons  parallèles  et  que  dans  son 
.  t         action  en  profondeur,  il  est  possible 
de  tenir  compte  seulement  de  la 
quantité  absorbée  pendant  le  par- 
cours parles  tissus. 
L'instrument  représenté  sur  les  figures  1,  2,  3  et  4,  avec 


Fig.  5. 


Fig.  6. 


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LE    RADIUM    KN    OTO-IUIINO-LARYNQOLOGIE  105 

les  tiges  additionnelles  fîgures  5  et  6  estdestîné  à  servir  pour  les 
maladies  du  nez,  des  fosses  nasales,  des  lèvres,  de  la  bouche, 
du  pharynx,  du  larynx  et  des  oreilles  ;  il  a  été  constriiit  par 
Armet  de  L'isle. 

Il  se  compose  d*un  manche  en  bois  a,  perforé  longîtudina- 
lement  pour  laisser  passer  la  tige  e  montée  à  charnière  sur  la 
pièce /qui  porte  le  sel  de  radium  collé  sur  la  face  opposée  à 
la  charnière.  Il  se  termine  d'un  côté  par  une  virole  métallique 
traversée  par  une  vis  de  pression  /),  de  l'autre  par  une  partie  d 
cylindrique  pour  recevoir  le  culot  c  en  métal,  et  mortaisée 
pour  recevoir  le  plateau  f. 

Pendant  le  transport,  la  tige  é  est  engagée  dans  le  trou  du 
manche  d,  de  telle  façon  que  le  plateau  f  rentre  dans  la  mor- 
taise de  la  partie  d  (fig,  2),  la  tige  e  dépasse  légèrement  le 
manche  du  côté  de  la  virole  et  est  fixé  par  la  vis  de  pres- 
sion b  (fig.  2). 

Le  culot  c,  destiné  à  protéger  contre  les  rayonnements  du 
radium,  est  alors  vissé  ou  enfoncé  à  frottement  sur  la  pièce  d 

(fig-  !)• 

Pour  les  applications,  après  avoir  enlevé  le  culot  c,  on  re- 
tire la  tige  e  pour  la  rentrer  dans  le  manche,  du  côté  de  la  vi- 
role, et  on  la  fixe  à  la  place  convenable  au  moyen  de  la  vis  h 
pression  b  {fig,  4). 

Pour  Tusage  oto-rhino-laryngologîque  il  est  nécessaire,  en 
outre,  de  disposer  de  deux  autres  tiges  complémentaires,  d'une 
plaque  porte-radium  de  moindres  dimensions  et  d'une  petite 
sphère  porte-radium  pour  l'intérieur  du  larynx. 

La  tige  courte  et  droite  comme  celle  des  figures  3  et  4  ser- 
vira pour  le  nez,  les  lèvres,  la  bouche,  le  pharynx,  les  fosses 
nasales  et  les  oreilles.  Les  tiges  longues  et  recourbées  {fig.  5 
et  6)  seront  utilisées  pour  la  base  de  la  langue,  l'épiglotte  et 
l'intérieur  du  larynx. 

Pour  le  nez,  les  lèvres,  la  bouche  et  le  pharynx,  la  plaque 
aura  un  centimètre  de  côté  ;  pour  les  fosses  nasales  et  les 
oreilles  cette  plaque  n'aura  que  cinq  millimètres  de  côté  ;  pour 
l'intérieur  du  larynx,  au  lieu  de  plaque  il  sera  bien  préfé- 
rable de  posséder  une  petite  sphère  de  quatre  millimètres  de 
diamètre  qui  porte  collé  sur  sa  surface  le  sel  de  radium  {fig.  6). 


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106  RICARDO    BOTE  Y 

De  cette  façon  on  ne  blessera  pas  les  cordes  vocales  ou  les 
bandes  ventriculaires  pendant  les  applications  de  radium  à 
rintérieur  du  larynx. 

Pour  les  applications  externes,  et  môme  pour  celles  de  la 
bouche,  du  pharynx  et  des  oreilles,  au  lieu  de  tenir  le  sel  de 
radium  avec  la  main,  ce  qui  est  très  fatigant,  j'ai  fait  cons- 
truire dernièrement  un  petit  appareil  porte-radium  qui  prend 
appui  sur  le  front  du  patient  soutenu  par  le  bandeau  frontal 


Fig.  7. 


yfig,  7).  La  tige  qui  doit  appliquer  le  radium  est  maintenue 
dans  la  position  requise  grâce  à  un  petit  mécanisme  composé 
de  trois  articulations  à  charnières  qui  permet  sa  fixation  dans 
tous  les  sens.  Comme  les  mouvements  de  l'appareil  sont  soli- 
daires de  ceux  de  la  tête  du   malade,  une  Jois  le  radium  en 


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LE  RADa^M   EN   OTO>RHINO-LARYNGOL001E  107 

place,  le  malade  peut  bouger,  lire  et  môme  se  promener,  sans 
crainte  de  voir  son  radium  se  déplacer  de  la  position  conve- 
nable. 

Chez  certains  malades  très  tolérants,  cet  appareil  porte-ra- 
dium peut  être  utilisé,  pour  les  applications,  à  Tintérieur  de  la 
bouche,  du  pharynx,  et  des  fosses  nasales  ;  mais  quand  il 
s'agit  d'appliquer  le  radium,  sur  la  base  de  la  langue,  sur 
Tépiglotte  et  à  Tintérieur  du  larynx,  il  faut  absolument  tenir 
de  la  main  la  tige  du  radium,  en  se  servant  en  même  temps 
du  miroir  guttural,  comme  pour  les  examens  laryngoscopi- 
ques,  ce  qui  est  très  fatigant  et  ennuyeux  pour  le  malade  et  le 
médecin. 

Le  sel  de  radium  collé  à  la  surface  du  petit  plateau  est  pro- 
U}gé  par  une  simple  couche  de  vernis  imperméable  ;  n'existant 
pas  ici,  comme  dans  Tancien  système,  de  lame  d'aluminium 
interposée,  le  sulfate  de  radium  laisse  passer  le  60  Vo  ^^  ses 
rayons,  et  se  prête  facilement  aux  multiples  applications  ex- 
ternes et  endo-pharyngiennes,  endo-nasales,  etc. 

En  outre,  de  cette  façon,  avec  l'appareil  à  sels  collés  on  n*a 
besoin  que  d'une  bien  moindre  quantité  de  radium  pour  cou- 
vrir une  même  surface,  ce  qui  est  un  avantage  très  appré- 
ciable étant  donné  le  prix  des  sels  de  radium. 

On  peut  sans  inconvénient  aseptiser  les  appareils  à  sels 
collés  en  les  plongeant  un  quart  d'heure  dans  Teau  bouillante, 
par  un  flambage  à  Talcool  ou  par  un  passage  à  Tétuve.  l-^es 
appareils  ne  craignent  réellement  que  les  dégradations  méca- 
niques ;  c'est  pourquoi  on  fera  bien,  au  sortir  de  Teau 
bouillante,  de  ne  pas  les  essuyer  et  de  laisser  évaporer  l'eau  qui 
les  mouille. 

La  forme  des  plateaux  est  carrée  et  non  ronde.  En  voici  la 
raison  :  quand  on  veut  traiter  une  région  malade  dont  la  sur- 
face dépasse  celle  du  plateau,  il  est  nécessaire  de  subdiviser 
cette  région  en  un  certain  nombre  de  circonscriptions  sur  les- 
quelles on  applique  successivement  le  sel  de  radium. 

S'il  était  contenu  dans  une  boîte  circulaire  ou  collé  sur  un 
plateau  rond  on  ne  pourrait  échapper  à  l'un  de  ces  deux  incon- 
vénients :  ou  bien  laisser  entre  les  petits  cercles  traités,  tangents 
à  leur  périphérie,  des  portions  de  la  surface  malade  non  trai- 


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108  RICARDO   BOTBY 

tées,  OU  bien  superposer  partiellement  ces  cercles  et  donner 
ainsi  à  certaines  régions  une  dose  double  de  celle  qui  leur  est 
nécessaire.  Avec  la  forme  carrée  on  évite  ces  inconvé- 
nients. 

Le  radium  n*agit  pas  sur  les  lésions  situées  à  une  grande 
profondeur.  Le  radio-chromomètre  de  Benoist  démontre  que  le 
pouvoir  de  pénétration  du  rayonnement  du  radium  est  plus 
faible  que  celui  des  rayons  Rôntgen,  il  équivaut  à  celui  d'une 
ampoule  très  molle  ;  par  conséquent  son  action  très  intense 
sur  la  surface  décroit  rapidement  à  quelques  millimètres  de 
profondeur. 

Le  radium  se  prête  parfaitement  à  être  introduit  par  les 
premières  voies  pour  agir  directement  sur  elles  ;  on  peut  donc 
comparer  les  sels  de  radium  à  une  minuscule  ampoule  de 
Rontgen  pouvant  être  placée  à  Tintérieur  de  ces  cavités. 

Nous  allons  maintenant  donner  un  résumé  des  observations 
des  malades  traités  par  ce  nouvel  agent  thérapeutique. 


OBRERVATIONS 

A.  —  Maladies  de  la  bouche, 

},  PapilUte  linguale  de  la  pointe  et  des  bords. —  Pilar  C..., 
49  ans,  traitée  le  21  janvier  1906.  Applicalion  de  sulfate  de  ra- 
dium pendant  quinze  minutes,  trois  fois  par  semaine.  Réaction  à 
peine  sensible  après  la  cinquième  séance,  guérison  ce  même  jour. 
Les  papilles,  avant  très  routes,  gonflées  et  douloureuses  sont 
mainlenanl  plus  petites  el  plus  pâles.  La  douleur  disparut  com- 
plètement après  la  troisième  séance. 

II.  Nœvi  vasculaire  de  la  commissure  labiale  droite  du  volume 
d'un  gros  pois.  —  Carlos  A...,  26  ans,  27  décembre  1905.  Appli- 
calion de  radium  à  la  distance  de  2  millimètres  pendant  vingt  mi- 
nules  trois  fois  par  semaine.  Preréaction  et  réactions  normales. 
Guérison  après  la  douzième  application,  ou  soit  après  cinq  semaines 
de  traitement.  L'épiderme  el  le  derme  se  détruisirent  superficielle- 
ment el  il  se  produisit  une  régression  atrophique  du  lissu  éreclile 
qui  pâlit  peu  à  peu  et  se  transforma  en  tissu  inodulaire,  en  lais- 
sant seulement  comme  reliquat  une  petite  cicatrice. 


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LE   RADIUM   EN   OTO-RHINO-LARYNOOLOOÎE  i09 

m.  Ulcération  tuberculeuse  du  centre  de  la  langue  dn  diamètre 
d'une  pièce  de  cinquante  centimes.  —  Anlonio  P...,  22  ans,  29  dé- 
cembre 1905. 

Applicalions  de  radium  à  contact  pendant  trente  minutes  toutes 
les  vingt-quatre  heures. 

A  la  quatrième  application  on  prolonge  la  durée  des  séances 
jusqu'à  quarante  minutes. 

Après  la  quinzième  séance,  Tulcère  est  plus  pâle  et  s'entoure 
d'une  couronne  rouiçe.  Après  la  vingt-cinquième  séance  il  se  forme, 
au  cenlre  de  la  plaie,  des  granulations  rosées  d'excellent  aspect  et 
vingt  jours  après  l'ulcération  tuberculeuse  était  cicatrisée. 

Pas  de  récidive  au  bout  de  trois  mois,  malgré  que  les  sommels 
de  ce  malade  sont  assez  gravement  atteints. 

IV.  Epithéliome  de  la  lèvre  inférieure  de  48  millimètres  de  dia- 
mètre,  sans  le  moindre  engorgement  ganglionnaire.  —  Ro- 
sendo  M...,  63  ans,  2  février  1906. 

Applications  de  sulfate  de  radium  pendant  quarante  minutes 
toutes  les  vingt-quatre  heures,  dix  jours  de  suite.  Puis  dix  autres 
applications  de  soixante  minutes  toutes  les  huit  heures.  Au  bout 
de  trente-cinq  jours  le  malade  était  complètement  guéri  ;  la  cica- 
trice était  lisse  et  très  peu  apparente. 

V.  Epithéliome  végétant  de  la  pointe  de  la  langue  sans  indura^ 
lion  sous'jacente,  ni  ganglions,  —  Pedro  .M...,  49  ans,  20  décembre 
1905. 

Le  volume  de  la  tumeur  est  à  peu  près  celui  d'une  cerise  ;  le 
cas  parait  donc  très  favorable  au  traitement  parle  radium. 

Après  huit  séances  de  quarante  minutes,  on  ne  perçoit  pas  la 
moindre  modification  sur  le  néoplasme. 

Après  la  neuvième  séance  l'épilhéliome  pâlit  et  semble  diminuer 
de  volume  au  cours  des  six  séances  suivantes  ;  mais  bientôt  la 
base  de  la  tumeur  s'indure,  la  lésion  est  plus  profonde  et  l'on 
suspend  le  traitement  après  vingt-deux  applications  de  radium 
de  quarante-cinq  minutes. 

Le  3  mars  1906,  la  maladie  avait  empiré  ;  le  néoplasme  s'éten- 
dait rapidement  vers  le  bord  gauche  de  la  langue  en  infiltrant 
profondément  l'organe.  Je  conseille  au  malade  l'extirpation  par- 
tielle de  la  langue. 

Il  s'agissait  d'un  epithéliome  pavimenteux  stratifié. 


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110  RICARDO   BOTEY 


B.  —  Maladies  du  pharynx, 

VI.  Reproducdon  d*un  épUhéliome  de  la  base  de  la  langue  et  de 
Vépiglotle,  opéré  par  la  pharyngolomie  transhyoXdienne  ;  cette 
reproduction  a  lieu  sur  la  paroi  latérale  gauche  du  pharynx.  — 
Antonio  R...,  52  ans,  de  Soller.  Opéré  par  moi  trois  mois  en  ar- 
rière (*).  La  récidive  était  à  craindre,  car  il  s'agissait  d'une  des 
formes  de  cancer  les  plus  malignes  et  d'évolution  1res  rapide.  Le 
néoplasme  formait  un  relief  convexe  et  elliptique  sur  la  paroi 
gauche  du  pharynx,  en  arrière  du  pilier  postérieur  et  s*élcndait 
en  bas  jusqu*au  larynx. 

47  mars.  —  Applications  de  radium  pondant  vingt  minutes. 

28  mars,  —  Après  la  première  séance  on  eu  a  fait  dix  autres  de 
soixante  minutes  deux  fois  par  jour.  La  tumeur  a  diminué  de 
volume,  sa  surface  est  en  grande  partie  nécrosée  sur  la  portion 
de  néoplasme  accessible  au  radium. 


Fig.  8. 
après  rextirpatioQ  de  la  langue  et  de  Tépiglott^. 

,  qui  après  l'opération  formait  un  infundibu- 
Itait  la  vision  de  Pintér  icur  du  larynx  sans 
pprochant  seulement  le  miroir  au  fond  de  la 
intenant  rolrccie.  Cette  ouverture  elliptique 
losléiieur,  située  en-dessus  des  bandes  ven- 
tuée  par   les   tissus   des  parois  latérales  du 

9  de  cette  observation  a  été  publiée  dans  mes 
,  etc..  N»  138,  p.  107  et  Boivanles. 


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LE   RADIUM   EN   OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE  111 

pharynx  qui  poussent  les  replis  ary-épiglolliques  en  couvrant 
ainsi  les  bandes  venlriculaires,  si  visibles  jadis,  et  une  grande 
partie  des  cordes  vocales  (fig,  9). 

La  sténose  de  l'entrée  du  larynx  oblige  à  exécuter  la  trachéo- 
tomie, car  le  radium  n'a  pu  agir  sur  les  tissus  situés  profondé- 
ment. 

24  avril.  —  Après  la  trachéotomie  les  applications  de  radium 
ont  continué  deux  fois  par  jour  pendant  soixante-quinze  minutes 
chaque  séance. 


Fig.  9. 
Image  laryngoscoplqne  trois  mois  après  Toiiération. 

Le  résultat  a  été  à  peu  près  nul,  car  le  radium  n'a  agi  que  sur 
la  surface  de  la  tumeur,  le  néoplasme  a  continué  après  soixante- 
six  séances  de  plus  d'une  beure,  à  envahir  la  région  sous-maxil- 
laire et  sus-hyoïdienne. 


C.  —  Maladies  du  nez, 

VIL  Epilhéliome  cutané  ulcéré  du  lobule  nasal.  —  Eulalia  Roig, 
55  ans,  26  mars  1906. 

Un  érysipèle  facial  suivi  de  phlyclènes  sur  le  nez.  Une  de  ces 
phlyctènes  se  transforme  en  ulcération  qui  devient  chronique  trois 
ans  auparavant. 

Au  moment  de  Texamen  Tulcéralion  présente  une  forme  qua- 
drilongue  de  22  millimètres  de  diamètre   dans  le  sens  transversal 


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!12  RICARDO   BOTEY 

et  de  16  millimèlres  dans  le  sens  vertical.  La  plaie  s'étend  depuis 
la  poinle  da  nez.  La  plaie  est  assez  profonde  et  intéresse  toute 
lYipaisseur  de  la  peau.  Une  partie  de  l'ulcère  pour  relief  recouvert 
par  une  croûte  adhérente,  qui  si  on  Tarrache  montre  une  surface 
saignante. 

Les  bords  de  l'ulcération  sont  élevés  durs  et  quelque  peu  gra- 
nuleux par  places. 

A  la  sixième  séance  de  radium  pendant  trente  minutes,  les  bords 
de  l'ulcération  avaient  perdu  partiellement  leurs  caractères  pro- 
pres ;  tout  autour  de  l'ulcère  on  percevait  une  ligne  blanchâtre  ci- 
catricielle qui  montrait  que  la  peau  normale  se  mettait  à  la  place 
du  tissu  néoplasique. 

A  la  vingt-cinquième  séance  les  quatre  cinquièmes  de  Tnlcéra- 
tion  sont  cicatrisés.  11  reste  seulement  une  petite  plaie  sur  laiie 
du  nez,  sur  laquelle  les  applications  de  radium  avaient  été  moins 
fréquentes. 

Douze  séances  de  quinze  minutes  produisent  la  complète  cica- 
trisation de  celte  dernière  portion  d'épithéliome. 

On  a  donc  eu  besoin  de  vingt-sept  applications  de  radium,  de 
vingt-cinq  à  trente  minutes  et  douze  à  quinze  minutes  pour  guérir 
complètement  le  mal. 

La  cicatrice  qui  en  est  résultée  est  lisse  et  un  peu  plus  déprimée 
que  le  reste  de  la  peau  du  nez,  et  son  diamètre  bien  moindre  que 
la  plaque  épithéliomaleuse. 

VIIL  Lupus  ulcéré  de  la  pointe  du  nez  avec  végétations  tubercu" 
leuses  de  la  tête  du  cornet  inférieur  droit  et  du  vestibule  nasal, 
—  26  avril  1905.  Luisa  Cerdâ,  38  ans. 

Il  y  a  dix-buit  mois,  rougeur  du  nez  de  plus  en  plus  foncée.  Ul- 
cération fongueuse  sur  celte  rougeur.  La  malade  con&ulte  plu- 
sieurs spécialistes  inutilement  ;  le  mal  grandit  toujours,  le  nez  se 
bouche  du  côté  droit  et  se  remplit  de  croûtes.  Rien  aux  sommets. 

Séances  journalières  de  radium  de  trente  minutes.  A  la  qua- 
trième séance  l'ulcération  s'est  réduite  considérablement  ;  le  ré- 
sultat obtenu  est  vraiment  surprenant. 

Après  la  septième  séance  toute  la  surface  ulcérée  se  recouvre 
d'une  mince  couche  blanchâtre  qui  ne  se  décolle  pas  par  frot- 
tement ;  cette  cuticule  est  de  Pépiderme  nouvellement  formé. 

Après  la  douzième  séance  toute  Tulcération  était  parfaitement 
cicatrisée. 

IX.  Acné  rosacé  du  nez,  —  9  avril  1906.  Antonin  Oliver,  21  ans. 
Depuis  trois  ans  le  malade  souffre  de  sensations  de  chaleur  sur 
son  nez  suivies  de  petits  boutons  couverts  d'une  petite  croûte. 


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LE  RADIUM   EN   OTO-RIIINO-LARYNGOLOGIE  113 

La  pointe  du  nez  de  ce  malade  esl  d'un  rouge  uniforme^  et  on 
y  observe  un  nombre  considérable  de  petites  veines  (lliformes  qui 
forment  un  filet  à  mailles  très  serrées  d'un  rouge  vif. 

On  fait  huit  séances  de  radium  de  quinze  minutes  sans  le  moin- 
dre résultat. 

On  recourt  alors  aux  scarifications  linéales  de  Vidal. 

X.  Epithéliome  cutané  ulcéré,  de  tout  le  dos  du  nez,  —  15  avril 
i906.  Josefa  Oro,  66  ans. 

La  malade  raconte  que  seize  ans  auparavant  il  lui  apparut  sur 
le  dos  de  son  nez  un  pelit  boulon  dur  qui  plus  tard  s'ulcéra  et  se 
couvrit  d'une  croûte.  La  malade  consulta  alors  une  foule  de  mé- 
decins sans  obtenir  de  guérison,  puis  des  empiriques  qui  lui  ap- 
pliquèrent des  onguents. 

Le  néoplasme  siège  sur  presque  tout  le  dos  du  nez,  il  occupe 
principalement  la  face  gauche  et  traverse  inférieurement  la  ligne 
moyenne  pour  s'étendre  en  outre  sur  le  lobule  en  entier  et  sur  l'aile 
droite.  En  haut  le  mal  touche  le  sac  lacrymal  gauche,  en  arrière  il 
dépasse  la  limite  du  sillon  naso-génien  du  même  côté  et  par  en 
bas  il  atteint  le  bord  inférieur  de  la  narine  droite. 

Cet  épilbéliome  mesure  51  millimêlres  de  longueur  sur  son 
plus  grand  diamètre  (du  sac  lacrymal  gauche  à  la  narine  droite)  ; 
23  millimètres  de  largeur  à  son  extrémité  inférieure,  sur  le  lobule 
du  nez;  32  millimètres  à  sa  partie  centrale  et  10  millimètres  sur 
la  partie  supérieure.  Son  aspect  est  irrégulier,  ses  bords  saillants 
et  très  élevés  en  partie  fongueux  ;  sur  le  côté  gauche  du  nez  il 
existe   deux  nodules  d'inflammation  qui  soulèvent  la  peau. 

20  avril.  —  A  la  quatrième  application  de  radium  de  trente  mi- 
nutes le  résultat  favorable  obtenu  est  évident  ;  sur  le  centre  de 
Tépithéliome  on  observe  une  surface  cicatrisée  de  plus  de  deux 
centimètres  carrés. 

30  avril.  —  Les  trois  quarts  de  la  surface  épithéliomateuse  est 
guérie;  il  reste  seulement  aux  extrémités  supérieure  et  inférieure 
deux  petites  ulcérations  très  saillanles  et  irrégulières  à  bords 
durs. 

26  mai.  —  Guérison  complète  de  l'épithéliome  cutané,  en  lais* 
sant  une  cicatrice  assez  peu  saillante  après  quarante-cinq  jours  de 
traitement. 


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414  RICABDO   BOTE  Y 


D.  —  Maladies  des  oreilles. 

XI.  Malade  opérée  d'allicO'aniroiomle  dont  Vépidermisation  est 
très  lente.  —  Magdalena  Palau,  \0  ans.  Opération  radicale  de 
Toreille  droite  le  2  février  1906  avec  résection  de  la  pointe  de  la 
mastoïd<^  pour  otorrhée  avec  Bezold. 

La  marche  post-opératoire  de  la  plaie  fut  excellente  ;  mais 
répidermisation  des  parois  inférieure  du  conduit  et  interne  de  la 
caisse  traînait  en  longueur.  La  malade  opposant  des  résistances 
à  la  greffe  de  Thiersch  par  crainte  de  la  douleur,  je  lui  proposai 
les  applications  de  radium  qui  furent  immédiatement  ac- 
ceptées. 

Ces  applications  eurent  lieu  directement  en  interposant  seule- 
ment une  lamelle  de  gaze.  Les  séances,  comme  d'habitude,  étaient 
journalières  et  duraient  trente  minutes. 

A  la  troisième  séance  on  nota  un  changement.  Les  fongosités 
s'étaient  aplaties  et  étaient  devenues  plus  lisses,  plus  blanches  et 
moins  aloniques. 

Après  la  sixième  séance  tout  le  fond  de  Toreillc  était  complète- 
ment cutanisé. 

XIÎ.  Actinontycose  du  tragus  et  du  lobule  de  Voreille  droite 
propagée  à  la  région  parotidienne  vers  V angle  de  la  mâchoire  infé- 
rieure,  —  Rosita  N...,  9  ans,  18  janvier  1906. 

La  maladie  débuta  par  le  centre  du  lobule  deux  années  aupa- 
ravant. Maintenant  le  lobule,  le  tragus  et  une  petite  partie  de  la 
région  voisine  sont  tuméfiés,  ulcérés  avec  deux  trajets  fistuleux 
par  où  sort  du  pus. 

La  petite  malade  a  été  traitée  par  différents  médecins,  comme 
scrofule  et  comme  syphilis  sans  le  moindre  résultat.J'observedans 
un  recoin  d'une  ulcération  plusieurs  grains  jaunes  de  soufre  carac- 
téristiques de  l'actinom}  cose,  ces  grains  sortent  eu  comprimant  le 
tragus. 

En  examinant  ces  grains  au  microscope  et  en  les  colorant 
(Gram,  éosine),  ils  offrent  Taspect  de  filaments  entrelacés  avec 
des  prolongements  radiés  périphériques  se  terminant  par  des 
épaississements  en  forme  de  massue.  Il  s'agit  donc  vraiment 
d'actinomycose. 

Après  avoir  ouvert  et  bien  nettoyé  les  culs  de  sac  contenant  des 
grains  et  du  pus,  on  commo.nce  les  applications  de  radium  direc- 
tement sur  le  mal. 


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LE   RADIUM   EN   0T0-RHIN0-LÀRYNG0L06IE  415 

Les  séances  ont  lieu  lous  les  jours  pendant  quarante  mi- 
nutes. 

A  la  cinquième  application,  les  grains  avaient  complètement 
disparu. 

A  la  vingt-deuxième  séance  de  radium  la  petite  malade  était 
complètement  guérie. 

Deux  mois  après  il  n'existait  pas  de  récidive.  La  patiente,  par 
pure  précaution  prend  néanmoins  23  centigrammes  de  iodurc  de 
potassium  par  jour. 


E.  —  Maladies  du  larynx, 

Xllï.  Tuberculose  infillro- hyper IrophUjue  du  larynx  arec  ulcé- 
râlions  sur  Vépiylotle  et  Varylénoïde  gauche.  —  Pedro  M...,  mé- 
decin, 50  ans.  Traité  par  moi  la  première  fois  en  mars  1903,  par 
l'acide  lactique  et  le  gai  va  no-cautère,  car  la  lésion  possédait  un 
aspect  scléro  végétant  très  ressemblant  au,  lupus.  Le  résultat 
obtenu  fut  médiocre. 

9  mars  4906,  —  Douleurs  vives  pendant  l'acte  de  la  dégluti- 
tion ;  l'épiglotte  est  plus  rouge  et  ulcérée^  de  même  que  laryté- 
noîde  gaucbe.  Application  de  radium  pendant  buit  minutes  sur 
l'épiglotte,  après  avoir  cocaïnisé  le  pharynx. 

23  mars,  —  Aidé  du  miroir  laryngoscopique  et  de  Tanesthésie 
locale  on  a  fait  neuf  applications  de  radium  sur  l'épiglotte.  La 
douleur  à  la  déglutition  a  augmenté,  mais  Tépiglotte  et  les  ary- 
ténoîdes  sont  moins  congestionnés  sans  que  l'ulcération  montre 
de  la  tendance  à  se  fermer. 

Toutes  les  deux  ou  trois  minutes,  il  faut  suspendre  la  séance  à 
cause  de  la  position  de  la  bouche  et  de  la  langue  qui  fatigue  le 
malade.  Ceci  fait  que  pour  une  séance  de  15  minutes  il  faut  en 
employer  au  moins  trente.  En  outre,  cette  pose  laryngoscopique 
si  prolongée  est  aussi  très  fatigante  pour  l'opérateur. 

Sans  Tanesthésie  locale  ces  applications  de  radium  sont  à  peu 
près  impossibles  à  Tinlérieur  du  larynx,  car  le  moindre  mouve- 
ment, le  plus  léger  contact  sur  les  bandes  ou  les  cordes,  occa- 
sionne immédiatement  des  réflexes  pharyngiens. 

D'autre  part,  la  cocaïnisation  du  larynx  tous  les  deux  jours, 
fuiit  par  énerver  le  malade  et  par  produire  l'accoutumance,  ce  qui 
oblige  à  multiplier  les  attouchements  et  prolonge  de  plusieurs  mi- 
nutes la  durée'de  la  séance. 


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H  6  RICAUDO   BOTEY 

En  outre,  la  fréquence  avec  laquelle  le  malade  doil  lircr  sa 
langue  pendant  ur.e  demi-heure,  rend  le  frein  douloureux  et  ar- 
rive même  d*y  faire  naître  une  plaie  qui  oblige  à  discontinuer  les 
applications  de  radium  pendant  cinq  ou  six  jours. 

20  avril.  —  Après  plusieurs  repos  et  une  quinzaine  d'applica- 
tions de  radium  la  tuberculose  du  larynx  ne  semble  pas  avoir  ex- 
périmenté la  plus  petite  amélioration. 

XIV.  Ulcéralion  tuberculeuse  de  Vépiglotie  avec  infiUralion  ary- 
iénoïdienne,  —  l  '  '^ration  de  la  base  du  pilier  antérieur  gauche 
et  de  la  fosse  glosso-épinlof tique,  —  Aurora  Jaunie,  21  ans.  D'as- 
pect délicat,  peau  fine  el  anche,  teint  anémique,  16  novembre 
1905. 

Douleurs  à  la  déglutition  depuis  dix-sept  mois  à  cause  d'une 
ulcération  de  Tépiglotte.  Cet  ulcère  est  traité  avec  le  lactophénol 
pur  et  guérit  après  cinq  mois  de  traitement. 

2/  avil  4 906.  —  Nouvelles  ulcérations  tuberculeuses  sur  la  base 
du  pilier  antérieur  gauche  et  au  fond  de  la  fossette  glosso-épi- 
glotlique.  Application  de  radium  pendant  quinze  minutes,  ce  qui 
occasionne  de  fréquentes  nausées  à  la  malade, mal  gré  que  Tabaisse- 
langue  soit  manœuvré  1res  doucement. 

30  avril.  —  Après  neuf  séances  quotidiennes  de  quinze  mi- 
nules  Tulcéralion  du  pilier  guérit.  On  applique  le  radium  sur  l'ul- 
cération de  la  fosse  glosso-épiglotlique.  Pas  besoin  ici  d'abaisse- 
langue,  il  faut  opérer  en  position  laryngoscopique  ce  qui  est  très 
ennuyeux  et  fatigant,  car  la  malade  supporte  mal  les  séances 
malgré  la  cocaïnisation  préalable. 

8  mai.  —  Pas  ou  très  peu  d'amélioration.  On  suspend  les  ap- 
plications de  radium. 

XV.  Ulcération  tuberculeuse  de  la  paroi  postérieure  du  pharynx. 
Laryngite  tuberculeuse  chronique  vulgaire.  Infiltration  des  deux 
sommetSf  deuxième  période.  —  Antonio  Heig,  25  ans,  tousse 
depuis  huit  mois.  Vient  consulter  le  12  avril  1906. 

Application  de  radium  sur  l'ulcère  du  pharynx  pendant  vingt 
minutes  avec  notre  petit  appareil  porte-radium,  que  le  malade 
supporte  bien. 

50  arri/.  —  Plaie  du  pharynx  complètement  cicatrisée,  après 
quinze  séances  de  trente  minutes.  La  tuberculose  du  larynx  n'a 
pas  expérimenté  la  moindre  amélioration. 

4  Juin,  ■     On  suspend  le  radium. 


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LE   RADIUM  EN   OTO  -  RH^NO-L ARYNOOLOOIE  117 

RÉFLEXIONS.  —  Ces  15  cas  sur  19  traiU^s  par  moî,  ces  huit 
derniers  mois,  se  prêtent  déjà  à  la  formation  d'une  opinion 
sur  les  effets  thérapeutiques  des  sels  de  radium  en  oto-rhino 
laryngotomie. 

En  premier  lieu,  rinfluence  rapidement  favorable  du  ra- 
dium sur  la  cicatrisation  des  néoformations  malignes  et  tul>er- 
culeuses  peu  profondes  et  peu  étendues,  est  de  toute  évidence. 
I^  radium  fait  vraiment  merveille  dans  le  ,trf*v.ement  de  Tépi- 
théliome  cutané  du  nez.  Ainsi  on  voit  chez 4a  malade  de  Tob- 
sen'ation  VII,  un  ulcère  épithéliomiid  ux  de  trois  années  de 
durée,  guérir  complètement  dans  l'etpace  de  sept  semaines. 
L'observation  X  est  encore  plus  surprenante  ;  une  femme  ayant 
un  épithéliome  du  nez  depuis  seize  ans  guérit  par  le  radium  en 
huit  semaines  de  traitement. 

Il  faut  noter  que  dans  ces  cas,  la  tumeur  maligne  ne  dis- 
paraît pas  brusquement.  Les  premiers  jours  Tinfluence  du  ra- 
dium parait  être  minime,  les  effets  semblent  s'accumuler  d*une 
manière  latente  ;  puis  le  tissu  néoplasique  secrète  de  la  séro- 
sité plus  ou  moins  sanguinolente,  après  s*étre  fortement  con- 
gestionné. Ce  tissu  se  nécrose,  se  réabsorbe,  se  replie  sur  lui- 
même,  et  la  tumeur  diminue  de  volume  en  même  temps 
qu'apparaît  sous  lui  du  tissu  sain  qui  cicatrise  rapidement  la 
surface  ulcérée,  en  la  recouvrant  au  préalable  d'une  pellicule 
blanchâtre  très  mince  qui  rappelle  une  fausse  membrane  ex- 
cessivement ténue  :  c'est  le  nouvel  épiderme. 

Cette  réduction  de  volume  et  cette  cicatrisation,  une  fois 
en  train,  marchent  rapidement  ;  ainsi  des  épithéliomes  ayant 
cinq  centimètres  de  diamètre  (obs.  X).  n'ont  que  trois  centi- 
mètres après  la  neuvième  séance. 

Cette  action  si  élective,  que  l'on  peut  presque  qualifier  de 
spécifique,  que  possède  le  radium  sur  répithéliome  cutané, 
est  aussi  manifeste  et  même  plus,  pour  le  lupus  nasal  ulcéré 
peu  étendu,  en  surface  et  en  profondeur,  comme  le  démon tro 
l'observation  VIII,  ou  une  ulcération  de  la  pointe  du  nez  de 
dix-huit  mois  de  date,  rebelle  à  tous  les  traiteiueuLs,  se  ré- 
duit considérablement  après  la  quatrième  application  de  ra- 
dium, se  cicatrisant  complètement  à  la  quatorzième  séance. 

Malheureusement  cette  puissante  action  curative  du  radium 

ANNALI8  DBS   MALADIES  OB  l/OBBILLB   KT  DU  LARYNX.  —  XXXII         9 


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118  RICARDO    BOTEY 

ne  dépasse  guère  sur  nos  tissus  Tépaisseur  de  quelques  niilH-» 
mètres  et  l'étendue  de  quelques  centimètres.  Malgré  que  le  ra- 
dium se  prête  bien  mieux  que  les  rayons  de  Rôntgen  pour 
agir  à  l'intérieur  des  cavités  comme  le  larynx,  Toreille,  la 
bouche,  le  nez,  le  pharynx,  puisque  Ton  peut  facilement 
l'introduire,  si  la  lésion  n'est  pas  superficielle  et  limit(''e, 
les  effets  du  radium  sont  à  peu  près  nuls  comme  le  dé- 
montre l'obsenation  VI.  Dans  de  semblables  cas,  malgré  la 
longue  durée  des  séances,  on  n'obtient  que  la  mortification 
superficielle  du  néoplasme  sur  une  épaisseur  de  trois  à  quatre 
millimètres,  les  parties  situées  plus  profondément  suivent  leur 
marche  envahissante  avec  la  môme  ou  peut-être  avec  une 
plus  grande  rapidité. 

Sur  Tépithéliome  de  la  langue  d'une  certaine  épaisseur  le 
radium  n'agit  pas  favorablement  ;  ces  effets  curatifs  très  su- 
perficiels n'empêchent  pas  la  propagation  du  mal  (obs.  V). 

Les  effets  curatifs  du  radium  sur  l'acné  rosacé  sont  complè- 
tement nuls.  En  échange  le  radium  guérit  rapidement  le  pso- 
riasis lingual,  les  séances  doivent  être  courtes,  de  trois  ou 
quatre  minutes.  Une  ou  deux  séances  suffisent  quelquefois  pour 
guérir  une  plaque  de  leucoplasie. 

Nous  avons  transcrit  un  cas  d'actinomycose  du  pavillon 
guéri  dans  l'espace  de  quatre  semaines,  et  l'on  sait  que  cette 
maladie  d'origine  bovine,  peut  durer  des  années  même  traitée 
par  riodure  de  potassium. 

Le  radium  active  considérablement  la  cicatrisation  des  sur- 
faces cruentes  dont  l'épidermisation  se  trouve  retardée  par 
manque  d'énergie  dans  le  pouvoir  de  multiplication  des  cellules 
épithéliales.  Ces  merveilleuses  propriétés  peuvent  être  mises  à 
profit,  comme  nous  l'avons  fait  pour  la  malade  de  l'observa- 
tion XI,  pour  terminer  rapidement  la  cutanéisatîon  du  fond 
de  l'oreille  après  Fopération  radicale  en  substitution  de  la 
greffe  de  Thiersch,  qui  est  toujours  plus  ou  moins  doulou- 
reuse. 

A  notre  avis,  les  applications  de  radium  peuvent  être  quoti- 
diennes, et  de  cette  fa(;on  l'on  abrège  la  durée  du  traitement. 
Le  radium  de  500.000  activités  (de  un  à  deux  centigrammes) 
peut  être  appliqué  non  seulement   pendant  quinze  minutes, 


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LE    RADIUM    EN   OTO-RIliNO-LAllYNGOLOGfE  tld 

mais  même  pendant  deux  ou  iroFs  heures  par  jour  si  on  le 
juge  nécessaire.  Ceci  est  très  facile  h  réaliser  quand  on  se  sert 
de  mon  petit  appareil  porte- radium  qui  n*a  besoin  que  d'être 
de  temps  en  temps  surveillé  pour  s'assurer  de  son  bon  place- 
ment. 

IjCS  avantages  des  sels  de  radium  sur  les  rayons  Rontgen 
sont  bien  évidents  quand  on  doit  agir  à  Tintérieur  des  ca- 
vités naturelles  du  corps  humain,  comme  nous  l'avons  déjà 
dit.  A  l'intérieur,  les  avantages  du  radium  et  des  rayons  Ront- 
gen sur  les  méthodes  chirurgicales  sont  comparables  et  pres- 
que équivalents.  Avec  l'un  et  l'autre  systèmes  on  obtient  une 
jolie  cicatrice  restauratrice  de  la  forme  primitive  de  la  région  ; 
la  douleur»  l'infection  locale  et  les  hémorrhagies  disparais- 
sent. Mais  le  radium  constitue  en  petit  appareil  d'une  acti- 
vité constante,  plus  maniable  que  les  rayons  ROntgen.  La 
grande  supériorité  du  radium  consiste  en  ce  qu'il  se  trouve 
plus  à  la  portée  de  tous  les  médecins  que  les  rayons  X.  En 
effet,  le  médecin  ne  doit  ici  se  préoccuper  de  l'intensité  du 
courant  électrique,  de  l'état  hygrométrique  de  l'almos- 
phëlre,  etc.  comme  avec  les  rayons  de  Rôntgen.  Mes  aides,  mon 
valet  de  chambre  et  même  le  propre  malade  devant  un  miroir, 
appliquent  chez  moi  le  radium.  11  suffit  de  bien  placer  le  petit 
appareil  et  de  surveiller  son  fonctionnement  et  sa  stabi- 
lité. 

Le  médecin  de  campagne  et  celui  qui  exei*ce  dans  les  centres 
urbains  secondaires,  où  il  est  à  peu  près  impossible  de  dispo- 
ser d'une  ipstallation  de  Rôntgen  à  cause  de  son  prix  très 
élevé,  où  les  praticiens  ne  recourrent  pas  facilement  à  l'inter- 
vention chirurgicale  ;  là  où  les  cancroYdes  des  lèvres  et  les  épi- 
théliomes  cutanés  sont  assez  fréquents,  ce  serait  une  grande 
ressource  de  pouvoir  utiliser  le  radium. 

Mais  le  radium  est,  de  la  même  façon,  très  cher  ;  il  est  né- 
cessaire de  disposer  au  moins  de  2.000  francs  pour  être  pos- 
sesseur de  quelques  centigrammes  d'un  sel  de  radium  de 
500.000  activités.  Ce  conflit  serait  facilement  résolu  en  louant 
le  radium  aux  médecins,  d'autant  plus  que,  comme  l'on  sait, 
le  radium  est  inusable  ;  de  cette  façon  on  n'utiliserait  pas 
dans  la  pratique  drs  sels  de  radium  très  impurs  eten  desquan- 


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i  20  RICARDO^BOTEY 

tités  trop  minimes  pour  être  efficaces,  comme  il  arrive  main- 
tenant. 

A  côté  des  cas  où  le  radium  a  fait  merveille  (épithéliome 
cutané,  cancroïde  de  la  lèvre,  actinomycose,  lupus,  etc.)  nous 
avons  observé  d'autres  cas  (épithéliome  lingual,  épithéliome 
du  pharynx,  tuberculose  du  larynx,  acné  rosacé)  où  le  radium 
n*a  pas  réussi. 

Ces  échecs  doivent  nous  enseigner  à  être  prudent  dans  le 
traitement  par  le  radium  de  ces  affections,  ne  demandant  au 
radium  plus  qu'il  ne  peut  donner,  sous  peine  de  voir  succéder  à 
cette  période  d'enthousiasme  pour  le  radium,  une  autre  pé- 
riode de  discrédit  trop  exagéré. 

En  résumé,  le  radium  en  est  encore  à  l'étape  de  recollec- 
tion de  faits  et  de  cas  traités  par  cet  agent  merveilleux,  prin- 
cipalement en  ce  qui  touche  l'oto-rhino-laryngologie.  Il 
manque  encore  une  classification  rationnelle  des  cas  observés 
pour  pouvoir  en  tirer  des  conséquences  fermes  et  défini- 
tives. 

Pour  cette  classification,  la  publication  impartiale  de  tous 
les  succès  et  de  tous  ïes  revers  s'impose  en  indiquant  en  même 
temps  cliniqueraent  et  expérimentalement  avec  précision  les 
conditions  dans  lesquelles  on  a  agi  ou  on  s'est  trouvé. 

Néanmoins,  on  peut  déj«\  commencera  croire  que  le  radium 
est  inefficace  contre  les  processus  franchement  tuberculeux  du 
larynx  ;  son  pouvoir  curatif  est  partiel  et  insuffisant  contre  le 
cancer  profond  ;  mais  en  échange  le  radium  guérit  très  rapi- 
dement: Tépithéliome  cutané,  le  lupus  nasal,  certains  can- 
croïdes  des  lèvres,  Tactinomycose  superficielle  et  limitée  ;  ci- 
catrise promptement  les  ulcérations  torpides  et  le  psoriasis 
lingual. 


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II 


MICRORHINIE  ET  CONCHOTOfflE 
Par  CROUZILLAC  (Tooloose). 

Hendel,  dans  son  intéressant  travail,  a  démontré  quelle 
place  importante  doit  être  accordée  au  nez  dans  Tétude  de  la 
respiration.  Cet  auteur  s'est  efforcé  d'établir  quels  étaient  lus 
dangers  d'une  respiration  défectueuse,  et  quels  troubles  elle 
pouvait  occasionner. 

Il  était  donc  utile  d'établir  quelle  devait  être  la  respiration 
normale,  de  pouvoir  se  rendre  compte,  de  façon  mathéma- 
tique, de  son  ampleur,  en  un  mot  de  pouvoir  la  mesurer. 
C'est  ce  que  n'ont  pas  manqué  de  faire  les  physiologistes,  et 
les  instruments  plus  ingénieux  les  uns  que  les  autres  ont  été 
construits  dans  ce  but.  Nuel  et  Frcdericq  les  classent  en  trois 
catégories. 

1*  Ceux  qui  inscrivent  les  mouvements  d'ampliation  de  la 
cage  thoracique  ;  . 

3^  Ceux  qui  transmettent  à  un  levier  les  variations  de  la 
pression  intra-thoracique  ; 

3°  Enfin  ceux  qui  indiquent  le  volume  d'air  qui  entre  dans 
les  poumons  et  en  sort. 

Tous  ces  instruments  ont  pour  but  Tétude  de  la  respiration 
en  général,  mais  aucun  ne  s'occupe  spécialement  de  la  respi- 
ration nasale. 

D'ailleurs,  la  physiologie  de  cet  acte  limitée  à  l'étude  d'une 
partie  de  l'arbre  aérien  a  été  complètement  négligée  (*)  (*). 


P 


(1)  MniDiL.  —  Physiologie  et  pathologie  de  la  respiration  nasale, 
.  1. 

(2)  Ck>URTADi.  —  Etude  clinique  et  physiologique  de  l'obstruction  na- 
sale^  p.  19. 

AMNALBS  DBS  MALADIBS  DB  L'OBBILLB  ET  DU  LARYNX,  t.  XXXII,  U»  8,  1906. 

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1 22  CROUZILLAC 

Cela  explique  pourquoi  Zuckerkandl  (')  a  pu  écrire  l'un  des 
premiers.  €  La  fonction  principale  des  fosses  nasales,  qui  con- 
siste à  maintenir  ininterrompues  les  relations  entre  le  monde 
extérieur,  la  sphère  olfactive  et  les  poumons,  diffère  selon  que 
les  fosses  nasales  sont  étroites  ou  larges,  que  les  cornets  sont 
rapprochés  ou  éloignés  les  uns  des  autres,  qu'ils  sont  ou  non 
en  contact  avec  la  cloison.  En  effet,  ces  dispositions  architec- 
toniques  influent  sur  le  courant  d*air  inspiré  >,  délimitant 
ainsi  le  rôle  des  fosses  nasales  au  point  de  vue  physiologique 
de  la  respiration.  II  n'est  pas  non  plus  surprenant  que  des 
rhinologisles,  tels  que  Sandmann  (*),  Zwaardemaker  (^),  Kay- 
ser  (*),  Jacobson,  à  l'étranger,  Mendel,  Courtade  et  autres 
aient  été  les  premiers  à  s'occuper  de  la  physiologie  de  la  res- 
piration nasale. 

Mendel  a  tenté,  avec  son  rhinomètre,  d'établir  le  rapport 
qui  existe  entre  l'ouverture  de  l'orifice  respiratoire  et  la  quan- 
tité d'air  introduite  dans  les  poumons  à  travers  ce  dernier  ;  en- 
fin, il  a  établi  le  même  rapport  pour  l'orifice  buccal.  Cour- 
tade n'admet  ses  conclusions  que  sous  toute  réserve.  Quant  à 
lui,  il  préfère  utihser  pour  ses  recherches  un  appareil  de  son 
invention  :  le  Pneumodographe  {^), 

L'emploi  des  uns  comme  des  autres  sert  à  établir  la  dif- 
férence de  perméabilité  qui  existe  d'une  fosse  nasale  à  l'autre, 
ou  encore  l'insuffisance  respiratoire  bi-narînaire.  Cette  insuf- 
fisance a  fait  l'objet  de  nombreux  travaux  dans  ces  dernières 
années,  et  les  symptômes  qui  s'y  rattachent  ont  été  diverse- 
ment interprétés.  Les  troubles  qu'ils  sont  susceptibles  de  pro- 
voquer sont  si  graves  que  les  pédiatres  comme  les  rhino- 
logistes  en  ont  été  émus.  Les  uns  et  les  autres  ont  voulu 
solutionner  la  question,  ils  n'ont  pas  toujours  pu  se  mettre 
d'accord. 


(t)  ZuGKBRiAKOL.  —  Atiat.   twrm.  et  path.  de*  fosses  nasales.  Introd. 

p.    XIV. 

(2   Saudsiaiiii.  ~  Soc.  de  laryng.  de  Berlin,  3  novembre  1893 
(3)  ZwAÂRpuiAiiK.  -^  «  Etude  de  la  respiration  pour  le  diagnostic  de  la 
respiration  nasale  ».  Arch.  f.  laryng.^  n^  2,  18^3. 
(^)  KiTsiR.  *  Soeiété  aU.  d*ofcalogie,  léna,  1895. 
(^)  Ck>DRTADi.  —  Loo.  cit ,  p.  29  et  suivantes. 


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MICRORHINIE   ET   GONCHOTOMIE  423 

Quant  à  nous,  nous  estimons  que  les  causes  de  cette  gêne 
respiratoire  sont  nombreuses,  et,  en  premier  lieu,  nous  pla- 
çons le  rétrécissement  congénital  ou  acquis  des  narines  —  ou 
microrhinie  —  le  coryza  hypertrophique,  les  éperons  de  la 
cloison,  les  queues  de  cornet,  les  végétations  adénoïdes,  la  dé- 
formation de  la  voûte  palatine  chez  les  enfants,  les  polypes  du 
nez  et  les  tumeurs  du  noso-pharynx  viennent  augmenter  la 
liste  des  causes  efficientes  chez  Tadulte. 

Mais  si  les  troubles  qu'elle  provoque,  si  sa  symptomalologie 
ont  été  bien  étudiés,  c'est  à  peine  si  le  traitement  a  été  ébau- 
ché. Il  nous  a  paru  intéressant  de  diriger  nos  efforts  de  ce  côté 
et  d'essayer  de  rétablir  la  perméabilité  des  fosses  nasales  obs- 
truées. 

Nous  définirons  d'abord  la  microrhinie,  ses  causes;  nous 
étudierons  ensuite  sa  symptomatologie,  et  décrirons  enfin  le 
traitement  que  nous  lui  appliquons. 

Définition.  —  Nous  entendons  par  microrhinie  le  resserre- 
ment transversal  du  nez  ou  étroitesse  congénitale  de  certains 
auteurs,  «'étendant  d'avant  en  arrière  et  ayant  pour  consé- 
quence l'absence  complète,  ou  à  peu  près,  d'espace  libre  entre 
la  face  convexe  du  cornet  inférieur  et  la  face  correspondante 
de  la  cloison. 

Causes.  —  Les  causes  sont  liées  à  un  arrêt  de  développe- 
ment de  la  face.  Cet  arrêt  peut  être  congénital  ou  acquis. 
L'arrêt  de  développement  du  maxillaire  supérieur  empêche  les 
parois  externes  du  nez  de  s'éloigner  de  la  ligne  de  soudure 
médiane,  et  par  là  de  la  cloison.  L'air,  dans  ces  conditions,  no 
traverse  point  le  méat  moyen  aussi  librement  et  en  quantité 
suffisante.  Il  y  a  insuffisance  respiratoire  par  microrhinie. 
C'est  le  type  de  l'arrêt  de  développement  congénital,  c'est  lui 
qui  provoque  les  déviations  de  la  cloison,  la  voûte  en  ogive, 
l'implantation  vicieuse  des  dents. 

Les  arrêts  de  développement  peuvent  être  liés  à  des  affec- 
tions diverses,  aux  traumatismes  ;  ils  sont  alors  acquis. 

Symptomatologie.  —  Les  symptômes  qui  trahissent  son 
existence  sont  communs  à  plusieurs  affections  nasales. 

En  premier  lieu  la  dyspnée  nasale^  facilement  explicable 
par  l'atrésie  de  la  lumière  du  méat.  Les  mucosités  passent  par 


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1 24  CROUZILLAC 

Torifice  postérieur,  se  dessèchent  dans  le  pharynx,  nécessitent, 
pour  être  expulsées,  des  appels  violents  de  henimage  ;  parfois 
les  patients  ont  des  mouvements  spasmodiques  d'expiration 
qui  leur  procurent  une  sensation  de  bien-être  momentané. 

La  gène  respiratoire  est  d'autant  plus  accentuée  que  Pobs- 
truction  nasale  est  plus  complète.  Elle  a  pour  conséquence 
rétablissement  de  la  respiration  buccale  supplémentaire,  sur- 
tout pendant  la  nuit.  Le  sommeil»  au  lieu  d'être  calme  et  pai- 
sible, est  souvent  agité,  entrecoupé  par  des  cauchemars,  des 
sensations  de  gêne,  d'étouffement.  La  sécheresse  de  la  gorge 
fait  son  apparition,  elle  peut  être  telle  que  le  malade  soit 
obligé  de  se  lever  pour  humecter  sa  gorge  ou  pour  boire. 

Lors  d'une  marche  rapide,  d'une  ascension,  l'obstruction 
nasale  occasionne  de  l'essoufflement.  Elle  peut  être  le  point  de 
départ  d'une  série  d'actes  réflexes  qui  guérissent  avec  sa  dis- 
parition (asthme  d'origine  nasale)  (Schmigelow,  Hack,  Iler- 
gny,  Lublinski,  J.  Sommerbrodt,  F.  Franck)  ;  fièvre  des 
foins,  emphysème  pulmonaire,  laryngite  striduleuse  (Cou- 
pard)  ;  spasmes  de  la  glotte  (Ruault).  Elle  est  la  cause  effi- 
ciente de  l'insuffisance  de  capacité  respiratoire  (Joal)(^)  ;  des 
déformations  thoraciques  expérimentalement  observées  par 
Ziem  (*).  En  effet,  cet  auteur  constata  qu'en  obstruant  une 
narine  chez  le  chien,  on  obtenait  l'aplatissement  de  la  face  du 
môme  côté  et  la  déviation  sigmoïde  de  la  colonne  vertébrale. 
Redard  (')  a  remarqué  que  les  diverses  affections  obstruant  le 
nez  sont  une  cause  très  fréquente  de  cyphose,  de  scoliose  et  de 
déformations  thoraciques.  Les  scolioses  d'origine  nasale,  écrit- 
il,  sont,  en  général,  dorsales  à  courbure  longue,  peu  pronon- 
cées, fréquentes  chez  la  femme,  accompagnant  des  déforma- 
lions  thoraciques  importantes,  apparaissant  et  se  développant 
surtout  pendant  l'adolescence,  au  moment  de  la  période  de 
croissance,  à  la  suite  d'une  inflammation  d'une  certaine  durée 
des  muqueuses  des  voies  respiratoires  supérieures. 

Le  tube  digestif  lui-même  n'échappe  pas  à  l'action  néfaste 

(')  JoAL.  —  Recherches  spirométriques  dans  les  affections  nasales. 
Rev.  laryngol  ,  1890. 
(*/  ZiBM.  —  Moaauch.  f,  Ohrenheilk  ,  1888. 
(^,  Ridârd.  —  Gcuetlc  de  Paris^  mard  1890. 


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MICRORIIINIE   ET   CONCHOTOJJIE  125 

de  cette  obstruction  {alimenlntion  difficile  des  nourrissons  y 
mastication  bruyante,  dilatation  de  l'estomac,  voir  thèse  de 
Sourdrille,  1887;  Audat.  iS9S;  UndolU  1902,  travaux  de 
Chabory,  1896;  Gaston,  A viragnet,  1899). 

A  côté  de  ces  manifestations,  nous  observons  des  signes  dits 
extérieurs  qui  n'en  sont  pas  moins  appréciables. 

Le  front  est  relativement  bosselé  et  fuyant,  les  bosses  occi- 
pitales aplaties,  la  face,  vue  de  profil,  parait  développée  exagé- 
rément, le  nez  est  très  proéminent,  resserré,  très  mince,  effilé, 
fortement  développé  et  busqué,  la  fente  des  narines  est  très 
étroite,  parfois  même  les  ailes  du  nez  semblent-elles  s'accoler 
à  la  cloison,  tant  la  fente  des  narines  est  étroite. 

Le  diamètre  bi- malaire  est  très  rapproché,  inférieur  au  dia- 
mètre normal,  la  voûte  palatine  fortement  en  ogive,  les  dents 
ont  une  insertion  vicieuse,  la  distance  des  angles  internes  des 
yeux  de  beaucoup  plus  rapprochée  que  normalement. 

La  bouche  entr'ouverte  permet  la  respiration  supplémen- 
taire, bruyante.  Il  y  a  du  prognathisme  inférieur  donnant  au 
malade  un  peu  de  la  conformation  du  bull-dog  (Castex-Mal- 
herbe).  La  lèvre  supérieure  est  mal  développée,  en  accent  cir- 
conflexe, tandis  que  celle  inférieure  est  grosse  et  pendante. 

Les  oreilles,  en  général  mal  conformées,  peuvent  être  le  siège 
de  lésions  secondaires  diverses.  Leurs  troubles  arrivent  en 
premier  lieu,  môme  si  on  ne  veut  pas  faire  entrer  en  ligne  de 
compte  ceux  dus  aux  maladies  infectieuses,  aux  traumatismes, 
on  peut  avancer  que  95  ^/^  des  affections  aiguës  ou  chro- 
niques de  l'oreille  sont  dues  à  des  altérations  aiguës  ou  chro- 
niques du  nez  ou  du  pharynx. 

Le  thorax  est  déprimé  latéralement,  parfois  le  sternum  pa- 
rait saillant,  comme  dans  les  cas  constatés  d'insuffisance  res- 
piratoire. On  constate,  en  un  mot,  tous  les  signes  d'arrêt  de 
développement  du  squelette  que  Ziera  (*)  et  Delavan  (*)  ont  ob- 
tenus expérimentalement  par  Tocclusion  des  voies  aériennes 
supérieures  chez  les  animaux. 

L'examen  objectif  est  souvent  pénible  ;  Tintroduction  dans 

(»)  ZiBM.  —  Monauoh.  f,  Ohrenheilk,,  no  5,  1890. 

(*)  Br.  DiLAYAH.  —  Th.journ,  of  the  americ.  soien,,  8  mars  1890. 

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126  GROUZILLAC 

les  narines  et  surtout  Técartenient  des  valves  du  spéculum 
sont  parfois  sinon  impossibles  du  moins  très  limités. 

L^orifice  narinaire  très  étroit  présente  Taspect  d*une  fente. 
S'il  arrive  que  la  rhinoscopie  antérieure  ne  permette  de  constater 
rien  d'anormal,  souvent,  au  contraire,  on  rencontre  un  rap- 
prochement si  complet  de  la  cloison  et  des  cornets  (la  première 
ne  présentant  aucune  anomalie),  que  les  méats  inférieurs  et 
moyens  sont  virtuels  et  Pacte  respiratoire  sinon  impossible,  du 
moins  très  difficile.  Cette  atrésie  peut  intéresser  tout  ou  partie 
des  narines. 

L'examen  de  Toro-pharynx,  la  rhinoscopie  postérieure  nous 
fourniront  aussi  d'intéressants  renseignements.  Ils  nous  révé- 
leront le  degré  de  perméabilité  de  la  partie  postérieure  des 
fosses  nasales,  l'absence  ou  la  présence  de  lésions  concomit- 
tantes  (queues  de  cornets,  végétations  adénoïdes,  protubérance 
des  vertèbres,  atrésie  pharyngée,  tumeurs  du  naso-pharynx). 
Cet  examen,  môme  secondé  par  l'emploi  des  releveurs,  n'est 
pas  toujours  possible.  L'examen  digital  ne  saurait  y  suppléer, 
il  fournit  des  renseignements  trop  vagues. 

Recherchera- t-on  les  anomalies  qui  peuvent  exister  au  ni- 
veau de  l'isthme  du  pharynx  que  l'on  voit  les  piliers  anté- 
rieurs très  rapprochés  de  la  ligne  médiane,  ceux  postérieurs 
comme  accolés  à  la  paroi  pharyngée  et  plus  rapprochés  encore 
de  cette  même  ligne  médiane,  enfin  le  voile  du  palais  est  re- 
tiré en  haut,  comme  soudé  à  la  paroi  postérieure  du  pharynx. 

Il  est  évident  que  la  voix  dont  le  timbre  se  modifie  en  partie 
dans  le  masque  perd  de  ses  qualités  et  devient  nasonnée. 

Bref,  nous  retrouvons  reproduite,  dans  toutes  les  affections 
ayant  pour  origine  l'obstruction  nasale,  une  même  sympto- 
matologie  et  des  troubles  sensiblement  les  mêmes  (*). 

Le  traitement  de  ces  atrésies  intra-nasales  (^Kaiser)  variera 
donc  selon  la  cause. 

Quant  à  nous,  en  ce  qui  concerne  Tatrésie  des  narines  par 
resserrement  des  parois  externes,  la  microrhinie,  en  un  mot, 
nous  croyons  qu'il  doit  être  chirurgical  (*). 

(»)  CouRTADB.  —  Arch.  intern.  d'ot,  rh.  lar.,  1903,  t.  XVI. 

C^)  LiRMOTiz.  —  Thérap.  des  mal.  des  foss,  nasales^  p.  2ùù,  t.  I. 


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MICRORHINIE   ET   GONCHOTOMIE  127 

Loin  de  nous  l'idée  d'une  opération  par  trop  mutilante  ou 
dangereuse.  La  conchotomie  du  cornet  inférieur  nous  a  donné 
les  meilleurs  résultats  et  nous  partageons  d'ailleurs,  en  ce  qui 
concerne  cet  organe,  les  idées  que  H.  Gordes(*),de  Berlin,  émet- 
tait, en  1900,  au  sujet  du  cornet  moyen.  €  La  résection  par- 
tielle ou  totale  du  cornet  moyen,  écrivait-il,  est  une  opération 
très  souvent  indiquée  et  sans  conséquences  fâcheuses.  »  J'ai, 
pour  ma  part,  réséqué  fréquemment  ce  oornet  sans  le  moindre 
ennui  ;  j'ai  également  opéré  de  même  façon  sur  le  cornet  infé- 
rieur, avec  le  même  succès. 

Manière  opératoire.  —  Après  anesthésie  préalable  avec  la 
solution  suivante  : 

StovaTne 1  gr 

Ghl.  adrénaline  à  1/iOOO».    ...       2  gr. 
Eau  distillée 10  gr. 

abrasion  du  bord  libre  du  cornet  inférieur  à  la  pince  de  Lau- 
rens  sur  une  étendue  latérale  d'autant  plus  grande  que  le  res- 
serrement du  nez  est  plus  accentué,  et  qu^il  se  prolonge  plus 
loin,  d'avant  en  arrière.  A  l'extrémité  postérieure,  il  n'est  pas 
rare  de  rencontrer  une  petite  queue  de  cornet  :  abrasion  de 
celle-ci  indiiïéremment  à  l'anse  chaude  ou  à  l'anse  froide.  Si 
les  deux  narines  sont  obstruées,  ce  qui  est  le  cas  le  plus  fré- 
quent, l'intervention  pourra  être  faite  des  deux  côtés  dans  la 
même  séance. 

L*hémorrhagie  opératoire  est  à  pou  près  nulle,  elle  pourrait 
manquer  complètement  avec  l'emploi  d'une  dose  plus  élevée 
d'adrénaline.  Mais,  en  raison  des  accidents  immédiats  aux- 
quels peut  donner  lieu  ce  produit  et  de  l'hémorrhagie  secon- 
daire possible,  nous  préférons  l'employer  à  dose  faible. 

Pansement  au  Penghawar  stérilisé  introduit  dans  le  nez 
sans  l'y  comprimer.  Léger  suintement  sanguinolent  pendant 
quelques  heures,  mal  à  la  tête  consécutif  à  la  gêne  respira- 
toire. Température  38  à  38,5.  Sommeil  agité,  sécheresse  de  la 
bouche  et  de  la  langue.  Impossibilité  de  déglutir  les  aliments 
solides.  Alimentation  froide  liquide  ou  demi-liquide. 

(*)  H.  CoRDiS.  —  Arch.  f,  larijng,  tmd  rhinol.,  vol.  XI,  fasc.  2,1900. 

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1 28  CROUZILLÀC 

Après  24  heures,  le  pensement  peut  être  changé  et  fait  plus 
légèrement.  Si  son  ablation  n'entraîne  pas  d'hémorrhagie  et 
que  le  malade  soit  docile,  Tenlever  complètement.  Il  faut,  dans 
ce  cas,  s'efforcer  de  ne  point  laisser  en  contact  avec  la  plaie, 
des  poils  de  penghawar,  dont  la  présence  pourrait  donner 
lieu  aux  néoformations  signalées  sous  le  nom  de  tumeurs  à 
Penghawar. 

Insufflation  de  poudre  d'aristol  sur  la  plaie. 

Le  malade,  dès  lors,  reniflera  plusieurs  fois  par  jour  une 
pommade  antiseptique  à  base  de  résorcine,  aristol,  iodol,  thy- 
mol, salol,  etc.,  etc.  Il  sera  soigneusement  revu  tous  les  4  ou 
5  jours  et,  si  dans  la  suite  une  adhérence  semblait  vouloir  se 
faire  entre  la  cloison  et  le  cornet,  elle  sera  rompue  au  stylet. 
Nous  avons  observé  un  cas  d'adhérence  récidivant,  nous  en 
rapportons  l'observation.  Elle  est  suivie  de  la  relation  des  ré^ 
sultats  obtenus  dans  quelques  cas  traités  par  cette  méthode. 

OBSERVATION  I.  —  M*'«  M.  J.,  22  ans,  Rieumes  (Hte-Garonne), 
vient  nous  trouver  à  cause  d'une  gène  respiratoire  nasale  et  de 
raclements  de  la  gorge. 

A  l'interrogatoire,  nous  apprenons  qu'elle  a  souvent  du  coryza. 
Elle  rêve  et  ronfle  la  nuit.  Le  malin,  au  réveil,  gorge  sèche,  pâ- 
teuse. 

Rhinoscopie  antérieure,  —  Fente  nasale  1res  étroite,  ailes  du 
nez  presque  appliquées  contre  la  cloison. 

L'introduction  du  spéculum  nasi  est  d'autant  difficile  que  la 
malade  est  très  timorée.  Cornet  inférieur  aplali,  au  contact  de  la 
cloison  à  droite.  Queue  de  cornet.  Le  méat  gauche,  quoique  obs- 
trué, est  un  peu  plus  libre.  Muqueuse  congestionnée  avec  rougeur 
diffuse. 

Rhinoscopie  postérieure.  —  Atrésie  des  choanes  dans  leur  dia- 
mètre transversal,  mucosités  du  pharynx,  rougeur  au  niveau  du 
bourrelet  tubaire. 

Traitement.  —  Anesthésie  à  la  cocaïne.  Conchotomie  infé- 
rieure double  à  la  pince  de  Laurens.  Hémorrhagie  moyenne. 
Pansement  au  Penghawar  stérilisé,  enlevé  48  heures  après, 
petite  hémorrhagie,  pansement  léger  que  la  malade  expulse 
en  se  mouchant  le  deuxième  jour.  Revue  8  jours  plus  tard,  la 


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MICRORHINIE  ET   CONGHOTOMIK  t29 

narine  gauche  se  cicatrise  parfaitement^  la  droite,  au  con- 
traire, fait  une  adhérence.  Nous  rompons  cette  dernière,  et 
malgré  une  surveillance  attentive,  i  mois  i/2  plus  tard  nous 
en  constatons  une  nouvelle.  Ablation  à  la  pince.  Même  traite- 
ment. 

Malgré  nos  conseils,  cette  patiente  indocile  se  présente  à  des 
dates  très  éloignées,  toujours  porteuse  d'adhérences.  Nous  la 
débarrassons  enfm  définitivement  après  8  mois  de  labeur. 

OBSERVATION  u.  —  J.  L.,  10  RDS,  est  accompagné  à  notre  con- 
sultation parce  qu'il  tient  la  bouche  ouverte. 

Faciès  adénoldien,  rontlemenls  nocturnes,  prognathisme  supé- 
rieur, denlilion  à  insertion  vicieuse,  voûte  ogivale,  thorax  étroit, 
leinl  pâle. 

Rhinoscopie  antérieure.  —  Atrésie  des  fosses  nasales,  cornets 
inférieur  presque  au  contact  de  la  cloison. 

Légère  rétraction  de  la  muqueuse  après  cocaînisalion,  insuffi- 
sante toutefois  pour  permettre  la  respiration  nasale  seule. 

Rhinoscopie  ponlérieure,  —  Très  petite  queue  de  cornet,  atrésie 
des  choanes,  bord  convexe  du  cornet  inférieur  très  rapproché  de 
la  cloison.  Pas  de  végétations. 

Traitement.  —  Anesthésie  à  la  stovaïne.  Conchotomie  infé- 
rieure double,  légère  hémorrhagie.  Pansement  au  penghawar, 
enlevé  après  48  heures.  Surveillance  pendant  douze  jours. 
Guérison.  Revue  trois  mois  plus  tard. 

Respiration  absolument  libre,  faciès  meilleur,  développe- 
ment considérable,  amélioration  des  déformations  thoraciques. 
Gymnastique  respiratoire. 

OBSERVATION  iii.  —  P.  M.,  2o  aus,  maréchal -ferrant,  se  plaint  de 
dypsnée  nasale,  de  maux  de  tête  assez  fréquents,  de  sécheresse  de 
la  gorge,  surtout  nocturne. 

Rhinoscopie  antérieure.  —  Muqueuse  rouge,  légèrement  œdé- 
mateuse, petit  éperon  à  droite,  contre  lequel  s'applique  le  cornet 
inférieur,  fente  respiratoire  très  étroite.  Tête  du  cornet  moyen  lé- 
gèrement hypertrophiée. 

A  gauche,  le  bord  libre  du  cornet  inférieur  est  distant  de  i  mil- 
limètre environ  de  la  cloison. 


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430  CROUZILLAC 

Hhinoscopie  postérieure,  ~  Cavum  recouvert  de  mucosités  jau- 
nâtres qui  s'échappent  des  choanes  ;  pas  de  queues  de  cornet,  pas 
de  végétations  adénoïdes.  Légère  pharyngite  hypertrophique. 


Traitement.  —  Aneslhésie  à  la  cocaïne,  résection  des  cor- 
nets inférieurs,  sur  toute  leur  étendue,  à  la  pince  de  Laurens. 
Héinorrhagie  insignifiante.  Pansement  au  penghawar  stéri- 
lisé, enlevé  36  heures  après.  Guérison  très  rapide  de  la  plaie. 
Amélioration  très  sensible  de  Tétat  général. 

OBSERVATION  IV.  —  G.  S...,  i8  an?,  accuse  une  audition  défec- 
tueuse et  des  bourdonnements  d*oreille.  Il  se  plaint  encore  de 
respirer  par  la  bouche. 

Aspect  d'un  adénoïdien  :  nez  fin,  allongé,  étroit,  pommettes  peu 
saillantes,  front  fuyant,  maxillaire  supérieur  peu  développé,  dents 
mal  implantées. 

Rhinoscopie  antérieure,  —  Microrliinie  sur  les  2/3  des  cornets 
inférieurs,  éperon  de  la  cloison  dans  la  moitié  postérieure. 

Bhinoscopie  postérieure,  —  Hypertrophie  du  tissu  lympholde 
du  pourtour  de  l'orifice  de  la  trompe,  de  l'extrémité  des  cornets 
inférieurs.  Pharyngite  calarrhale  chronique. 

Traitement.  —  Conchotomîe  double.  Même  traitettient  con- 
sécutif que  précédemment.  Même  résultat.  Revu  1  mois  plus 
tard,  l'aspect  du  cavum  est  complètement  modifié,  l'hypertro- 
phie circum-tubaire  a  régressé  ;  le  malade  respire  bien,  en- 
tend mieux  et  n'a  plus  de  bourdonnements. 

observation  v.  —  M'^"  J.  L.,  11  ans,  nous  est  accompagnée 
parce  que  son  médecin  habituel  a  constaté  une  déviation  de  la 
colonne  vertébrale  au  début.  Cette  malade  avait  été  opérée  six 
ans  auparavant,  de  végétations  adénoïdes  et  d'amygdales  hyper- 
trophiques.  Elle  ronfle  la  nuit,  a  du  cauchemar  et  de  fréquents  et 
très  pénibles  rhumes  de  cerveau.  Son  thorax  est  peu  développé  et 
sa  colonne  vertébrale  légèrement  déviée  à  gauche.  Dents  à  inser- 
tion vicieuse. 

Bhinoscopie  antérieure.  —  Alrésie  totale  des  deux  fosses  na- 
sales, dyspnée  respiratoire  considérable. 


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MICRORUINIE   ET   CONCHOTOMIE  i31 

Hhinoscopie  postérieure,  —  Ni  les  amygdales,  ni  les  vé^'élalions 
n'ont  de  récidive,  llétrécissemenl  des  choanes. 


Traitement.  —  Conchotomie  double  sous  bromure  d'élhyle. 
Ilémorrhagie  abondante.  Pansement  au  pengbawar,  enlevé 
après  48  heures.  La  respiration,  après  exercices,  s'améliore 
rapidement  et  redevient  normale  un  mois  après.  La  gymnas- 
tique suédoise  a  vite  raison  de  la  scoliose. 

Il  nous  serait  possible  d'augmenter  considérablement  le 
nombre  de  nos  observations.  Nous  rapportons  seulement  quel- 
ques-unes de  celles  qui  nous  paraissent  le  plus  intéressantes. 

Nous  conclurons  de  cette  étude  : 

i°  Que  la  conchotomie  pratiquée  en  s'entourant  de  toutes  les 
précautions  d'asepsie,  est  une  opération  sans  danger  ; 

2**  Que  pour  être  d'une  exécution  délicate,  elle  peut  n'en  être 
pas  moins  rapidement  exécutée  ; 

3*  Qu'il  est  préférable  de  n'utiliser  que  l'anestliésie  locale  à 
la  stovaïne  ou  à  la  cocaïne  ; 

4°  Que  l'usage  d'une  solution  d*adrénaline  peut  entrainer 
consécutivement  une  hémorrhagie  considérable,  comme 
d'ailleurs,  l'emploi  du  bromure  d'éthyle  ; 

5**  Que  les  pansements  pourront  être  faits  soit  avec  des  gazes 
stérilisées,  soit  avec  du  penghawar  également  stérilisé.  Que  si 
ce  dernier  gêne  moins  et  peut  être  plus  facilement  enlevé,  il 
présente  l'inconvénient  de  pouvoir  provoquer  des  néoforma- 
tions ; 

6**  Que  chaque  fois  qu'il  y  a  dypsnée  nasale  prononcée,  avec 
troubles  du  pharynx  et  de  l'état  général,  il  y  a  lieu  de  rétablir 
la  perméabilité  nasale  ; 

7**  Que  seule  la  conchotomie,  en  détruisant  les  cornets  hy- 
pertrophiés ou  trop  rapprochés  de  la  cloison,  peut  donner  ce 
résultat. 


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i32  SOaÉTÉS  SAVANTES 


SOQÉTÉS  SAVANTES 

XV^  CONGRÈS  INTEBNATIONAL  DE  MÉDECINE 

(Lisbonne.  19-26  avril  1906.) 

Séance  du  20  avril, 

\ 

COMMUNICATIONS 

Saint-Clair  Thomson  (Londres).  —  Trois  cas  de  sinusite  fronto- 
elhmoldale  avec  éyacuation  spontanée  à  travers  la  région  fronto- 
orbitaire.  —  I^s  cas  de  suppuration  chronique  des  cavités  fronlo- 
ethmoïdales  s*évacuant  par  le  nez  sont  couramment  observés  par 
]d  rhinologisle.  Mais  les  cas  où  le  pus  se  fraye  une  voie  à  travers 
les  os  de  la  face  au  lieu  d'employer  les  orifices  naturels  sont  beau- 
coup plus  rares.  Le  fait  tiendrait  peut-être  à  ce  que  certains  de 
ces  cas  sont  traités  par  des  chirurgiens  (non  spécialistes)  et  que 
d'autres  sont  primitivement  constatés  par  des  ophtalmologistes. 

J'ai  eu  l'occasion  dernièrement  de  traiter  trois  malades,  chez 
lesquels  le  pus,  après  avoir  traversé  la  paroi  osseuse,  se  fit  jour 
sous  forme  d'aJ^cès  de  la  face.  Pour  chacun  d'eux  l'évolution  fut 
différente  et  mérite  d'être  rapportée,  car  elle  peut  servir  à  com- 
pléter les  connaissances  que  nous  avons  sur  les  suppurations  des 
cavités  nasales  accessoires. 

Ces  cas  semblent  permettre  une  comparaison  avec  ce  que  nous 
savons  de  la  marche  du  pus  dans  les  cavités  mastoïdiennes  : 

Dans  le  premier  cas,  une  simple  incision  de  l'abcès  facial  amena 
la  guérison,  résultat  comparable  à  celui  obtenu  par  l'incision  de 
Wilde  dans  les  abcès  sous- périostes  de  la  mastoîde  ; 

Dans  le  deuxième  cas,  l'abcès  de  la  face  fut  incisé,  mais,  de  plus, 
le  sinus  frontal  fut  ouvert  et  drainé  :  les  conditions,  le  traitement 
et  le  résultat  ont  été  les  mêmes  que  pour  l'abcès  rétro-auriculaire 
d'origine  mastoïdienne  avec  ouverture  et  drainage  de  l'antre  mas- 
toïdien, mais  sans  atteindre  la  cavité  tympanique  ; 

Enfin,  dans  le  troisième  cas,  il  s'agissait  d'une  infection  chro- 


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SOCIÉTÉS   SAVANTES  i33 

uique  avec  exacerbation,  dont  révolution  a  été  comparable  à  celle 
de  ces  olorrbées  chroniques,  ayant  pour  point  ^e  départ  Tantre 
otique,  qui  nécessKenl  une  opération  rélro-auriculaire  complète. 

Suivant  notre  remarque,  ces  cas  de  suppuration  fronlo-etlimoï- 
daïe  pointant  vers  la  superficie,  sont  comparables  aux  abcès  mas- 
toïdiens rétro-auriculaires.  Ils  montrent  que,  si  l*infeclion  est  ré- 
cente, rincision  précoce  (cas  n®  1),  ou  Tincision  suivie  de  drainage 
du  sinus  (cas  n^  2)  suffit  pour  obtenir  la  guérison  ;  mais  que  si 
cette  suppuration  est  ancienne,  et  que  l'abcès,  pointant  vers  la 
superficie,  soit  le  résultat  d'une  rétention  purulente  ou  d'une  in- 
fection nouvelle  (cas  n«  3),  une  opération  radicale  est  indiquée. 

L'utilité  de  la  diaphanoscopie  a  été  manifeste  pour  le  cas  n^  I, 
la  lésion  étant  unilatérale,  la  différence  de  transparence  entre 
les  deux  côtés  était  très  nette.  Ce  même  cas  nous  a  permis 
do  constater  le  retour  de  la  complète  transparence,  observée  après 
la  guérison  d'une  sinusite  aiguë  (et  récente). 

Si  les  sinus  sont  atteints  bilatéralement,  la  diaphanoscopie  est 
d'un  moindre  secours. 

L'absence  de  température,  le  manque  de  réaction  générale 
doivent  être  remarqués,  car  ils  pourraient  faire  différer  une  inter- 
venlion  nécessaire  et  favoriser  ainsi  l'établissement  d'un  empyème 
chronique  ou  l'extension  à  un  sinus  voisin. 

La  découverte  du  micrococcus  catarrhalis  (cas  n*  2),  est  inté- 
ressante, car  il  s'agissait  d'un  malade  vivant  au  milieu  de  ma- 
lades atteints  de  rhume  (coryza)  et  d*amygdalite. 

Le  sinus  frontal  est  rarement  visible  avant  la  septième  ou  la 
huitième  année,  il  ne  se  développe  entièrement  qu'au  moment  de 
la  puberté  ;  aussi  la  jeunesse  d'un  de  nos  malades  mérite-t-elle 
d'être  signalée. 

La  sinusite  frontale  chez  un  malade  de  11  ans  n'avait  jamais  été 
observée  par  moi  jusqu'ici. 

M.  Grossmann  (Vienne).  —  Je  ne  voudrais  ajouter  à  l'intéres- 
sante communication  de  Thomson  que  quelques  mots  touchant 
le  diagnostic  et  le  traitement  des  sinusites  fronto- faciales  sup- 
purées.  Au  point  de  vue  du  diagnostic,  je  crois  pouvoir,  m'appuyant 
sur  une  expérience  vieille  de  trois  ou  quatre  années  déjà,  conclure 
que  la  radiographie  est  susceptible  de  nous  fournir  des  données 
incomparablement  plus  sûres  et  précises  que  la  diaphanoscopie. 
Celle-ci  ne  nous  procure  que  des  renseignements  vagues  sur  les- 
quels il  est  impossible  de  baser  un  diagnostic  ferme.  La  radios- 
copie et  la  radiographie  sont  particulièrement  démonstratives 
pour  les  suppurations  du  sinus  maxillaire  où  leur  emploi  ne  se 

ANNALBS  DBS  MALADIES  DB  l'ORBILLB  BT  DU  LARYNX.  —  XXXII.        10 


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134  SOCIÉTÉS  SAVANTES 

heurle  d'ailleurs  à  aucune  difflcullé  sérieuse  ;  il  est  à  espérer  que 
les  perfectionnements  de  la  technique  nous  permettront  bienlôt 
de  les  utiliser  avec  autant  de  succès  dans  le  diagnostic  des  suppu- 
rations des  autres  cavités  accessoires  du  massif  facial. 

En  ce  qui  concerne  la  thérapeutique,  je  me  permettrai  d'attirer 
de  nouveau  Tattention  sur  une  méthode  inaugurée  h  Vienne^  par 
le  Prof.  Mooselig,  pour  le  traitement  de  la  carie  des  os  longs,  mé- 
thode qu'il  a  dénommée  lui-même  «  plombage  des  os  n.  Dans  la 
cure  des  sinusites  maxillaires,  on  remploie  de  la  façon  suivante  : 
le  sinus  est  largement  ouvert  au  niveau  de  la  fosse  canine,  soi- 
gneusement cifreté,  désinfecté  avec  une  solution  antiseptique, 
puis  asséché  ;  on  y  coule  alors  une  émulsion  très  fluide  et  rapide- 
ment composée  essentiellement  d'iodoforme  et  portée  à  une  tem- 
pérature de  40*  Réaumur  :  quand  la  cavité  sinusienne  est  com- 
plètement remplie  de  cette  émulsion  on  suture  hermétiquement 
la  plaie  cutanée  par-dessus.  Employé  suivant  les  règles,  le  plom- 
bage du  sinus  maxillaire  donne  en  quelques  jours  une  guérison 
complète  et  définitive. 

M.  Grossmann.  —  Cancer  du  larynx  extirpé  et  resté  sans  réci- 
dive depuis  2  ans,  grflce  à  la  radiothérapie.  —  Je  vous  présente 
un  malade,  âgé  de  67  ans  et  demi  que  j'ai  opéré,  voici  plus  de  deux 
ans,  d'un  cancer  de  la  corde  vocale  droite  et  que  j*ai  pu  piéserver 
Jusqu*ici  de  toute  récidive  grâce  à  des  applications  successives 
des  rayons  X... 

A.  G.  Tafia  (Madrid).  -—  Un  nouveau  syndrome  :  quelques  cas 
d*hémiplégie  du  larynx  et  de  la  langue,  avec  ou  sans  paralysie 
du  stemo-cléido-mastoldien  et  du  trapèze.  —  Jusqu'à  ce  jour  on 
a  décrit  différents  syndromes  dont  Thémiplégio  du  lar}'nx,  du  voile 
du  palais  (pharynx)  et  celle  de  la  langue  constituent  les  éléments 
essentiels  ;  comme  éléments  accessoires  peuvent  venir  se  sura- 
jouter la  paralysie  du  sterno-cléido-mastoïdien  et  celle  du  trapèze 
du  même  côté. 

Le  syndrome  le  plus  fréquent  —  hémiparalysie  du  larynx  as- 
sociée à  l'hémiparalysie  du  voile  du  palais  —  porte  le  nom  de 
syndrome  d'Avellis,  c'est-à-dire  de  l'auteur  qui  Ta  le  plus  minu- 
tieusement étudié.  Lorsqu'à  l'hémiplégie  du  larynx  et  du  voile 
s'ajoute  l'hémiplégie  de  la  langue,  le  syndrome  prend  le  nom  de 
syndrome  de  Jackson.  Il  devient  enfin  le  syndrome  de  Schmidt 
lorsqu'aux  paralysies  susdites  vient  se  joindre  celle  du  sterno- 


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soaéris  savantes  135 

cléidomastoîdien  et  du  trapèze  (muscles  innervés  tous  deux  par 
la  t^ranche  exleine  du  spinal). 

Je  ne  veux  pas  abuser  de  voire  attenlion  en  vous  énuméranl  les 
cas,  publiés  jusqu'à  ce  jour,  concernant  chacun  de  ces  syndromes 
ni  le  siège  des  lésions  constatées  dans  ces  cas  ;  l'étude  en  a  été 
faite  par  des  maîtres  illustres,  Lermoyez,  Poli  et  autres,  et  je  ne 
veux  pas  insister. 

Je  vais  seulement  vous  exposer  quelques  cas  dont  la  caractéris- 
tique est  Tassociation  de  l'hémiplégie  du  larynx  et  de  la  langue 
sans  hémiplégie  du  voile  palatin.  Dans  ces  cas  peut  aussi  exister 
ott  non  la  paralysie  des  muscles  de  Tépaule. 

Nous  verrons  ensuite  si  cette  nouyelle  forme  mérite  de  consti- 
tuer un  nouveau  syndrome. 

OBSERVATION  A.  —  Résuméc  {^).  —  Un  jeune  toréador,  en  plaçant 
des  c<  banderillas  »,  fut  atteint  par  le  taureau,  qui  lui  fit  avec  la 
corne  une  petite  blessure  dans  la  partie  latérale  droite  du  cou. 
Actuellement,  existe  une  cicatrice  de  2  centimètres,  située  immé- 
diatement en  arrière  de  Tangle  du  maxillaire  inférieur. 

Symptômbs.  —  Sphère  de  Vhypogloue.  —  Si  nous  faisons  tirer  la 
langue  à  ce  malade,  nous  voyons  qu'elle  est  déviée  vers  la  droite  ; 
la  pointe  regarde  du  côté  de  la  lésion,  tandis  que,  dans  la  bouche, 
elle  regarde  du  côté  sain.  Ceci  est  parfaitement  explicable  par 
l'action  des  génioglosses. 

La  moitié  droite  de  la  langue  est  atrophiée.  Nous  n'avons  pu  y 
découvrir  les  fuliginosités  dont  parlent  les  auteurs.  Il  existait  un 
tremblement  très  marqué  ;  l'excitation  électrique  du  nerf  lingual 
exagérait  tellement  le  tremblement  qu'il  semblait  que  la  langue 
se  mouvait  en  totalité  (action  pseudo*motrice  de  Heidenhain). 

L'os  hyoïde  est  très  enfoncé,  surtout  du  côté  droit,  et,  au  con« 
traire,  le  cartilage  thyroïde  est  très  saillant;  peut-être  ceci  est-il 
dû  à  la  paralysie  du  muscle  thyro-hyoïdien,  innervé,  comme  on 
sait,  par  l'hypoglosse. 

Les  muscles  infrahyoïdiens  sont  normaux,  parce  que,  quoique 
leur  innervation  dépende  des  filets  nés  au  niveau  de  l'anse  de 
l'hypoglosse,  il  faut  tenir  compte  de  ce  que,  dans  la  constitution 
de  la  dite  anse,  interviennent  des  filets  issus  des  deuxième  et  troi- 
sième paires  cervicales. 

La  mastication,  la  déglutition  et  l'articulation  de  la  parole 
s'effectuent  aujourd'hui  assez  bien  ;  mais,  en  y  portant  beaucoup 

(»)  Tàpià.  —  Voir  La  presse  oto-'lart  ngologique  belge^  février  1906. 

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136  soaÉTés  savantes 

d'attention,  on  remarque  une  certaine  incorrection  dans  la  pro- 
nonciation des  linguales. 

Il  est  peut-être  bon  d'insister  sur  la  netteté  avec  laquelle  ce  ma- 
lade affirme  que,  depuis  le  moment  de  Taccident,  il  ne  peut  avaler 
les  aliments  qu'à  la  condition  de  les  placer  sur  la  moitié  gauche 
de  la  langue,  fait  qui  démontre  l'action  de  cet  organe  dans  le  pre- 
mier acte  de  la  déglutition. 

De  tout  ce  qui  précède  on  est  en  droit  de  conclure  que  l'hypo- 
glosse droit  a  été  sectionné. 

Sphère  du  vago-spinal,  —  Par  l'examen  laryogoscopique,  nous 
pûmes  observer  la  paralysie  complète  du  côté  droit  ;  la  corde  de 
ce  côté  était  rectiligne  et  immobile  en  position  intermédiaire  à 
celle  d'inspiration  profonde  et  de  phonation,  la  corde  gauche  dé- 
passait la  ligne  médiane,  mais  n'arrivait  pas  à  rejoindre  sa  con- 
génère. 

La  mobilité  du  voile  est  intacte  ;  on  ne  peut  y  trouver  aucune 
trace  de  paralysie.  Il  n'y  a  pas  d'hémianesthésie  laryngée.  Ce  ma- 
lade eut  de  la  tachycardie. 

Je  ne  dois  pas  m'arrêter  davantage  sur  ce  cas  ;  il  suffit  de  dire 
que  le  pneumogastrique  était  sectionné  au-dessous  du  pharyngé 
supérieur  (ce  qui  explique  la  normalité  du  voile)  et,  en  même 
temps,  l'hypoglosse. 

Sphère  du  spinal.  —  Paralysie,  atrophie  et  réaction  de  dégéné- 
rescence du  sterno-cléido -mastoïdien  et  du  trapèze.  La  corne  sec- 
tionna aussi  le  nerf  accessoire  de  Willis. 

En  résumé,  ce  malade  présentait  : 

Une  hémiplégie  du  larynx  ;  une  hémiplégie  de  la  langue  ;  une 
paralysie  du  sterno-cléido-mastoïdien  et  du  trapèze  du  même  côté. 

OBSERVATION  B.  — Résumée  {^),  —  Il  s'agit  d'un  homme  de  29  ans, 
qui  porte  une  cicatrice  sur  la  partie  latérale  gauche  du  cou,  un 
peu  au  dessous  de  l'angle  de  la  mâchoire  :  c'est  l'effet  d'un  trau- 
matisme chirurgical  ayant  nécessité  la  section  du  pneumogas- 
trique, de  l'hypoglosse  et  du  grand  sympathique*  Cette  opération 
a  été  pratiquée  par  Reclus,  pour  l'ablation  d'un  épithéliome 
branchial,  peu  volumineux,  du  cou. 

La  section  du  pneumogastrique  a  produit  la  raucité  de  la  voix  ; 
la  corde  vocale  gauche  est  immobile  et  plus  éloignée  de  la  ligne 
médiane  qu'à  l'état  normal,  lorsque  le  malade  cherche  à  émettre 
un  son. 

(<)  Dbboti.  —  f  Sections  multiples  des  nerfs  crâniens.  »  La  Presse 
médicale,  4  février  1903. 


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SOGlérés  SAVANTES  137 

La  section  de  Thypoglosse  a  produit  l'hémiparalysie  et  l'hémia- 
tropbie  du  même  côté  de  la  langue. 

Il  y  a,  en  plus,  des  phénomènes  légers  sous  la  dépendance  du 
grand  sympathique.  Pas  de  paralysie  du  voile.  Pas  de  paralysie 
du  sterno-cléido-mastoîdien  et  du  trapèze. 

En  résumé,  ce  malade  présentait  une  hémiplé^'ie  du  larynx  ;  une 
hémiplégie  de  la  langue. 

OBSERVATION  c.  —  Résumée^  inédite.  —  Elle  concerne  un  malade 
de  48  ans  qui  présentait,  à  la  limite  inférieure  de  la  région  paro- 
tidienne  droite,  une  tumeur  dure,  de  la  grosseur  d'une  manda- 
rine, indolente  et  peu  mobile.  La  circulation  supplémentaire  des 
veines  superGcielles  du  cou  était  très  développée.  Malgré  que  la 
voix  et  la  respiration  s'accomplissaient  normalement,  je  As  systé- 
matiquement l'exploration  du  larynx  (suivant  mon  habitude  dans 
tous  les  cas  de  néoplasmes  du  cou).  Je  trouvai  la  corde'  vocale 
droite  paralysée  en  position  moyenne,  ce  qui  démontrait,  d'après 
la  loi  de  Semon,  que  la  lésion  nerveuse  était  incomplète  :  cette 
même  situation  phonatoire  de  la  corde  démontrait  la  non  altéra- 
tion de  la  voix. 

La  sensibilité  du  larynx,  ainsi  que  la  mobilité  du  voile  et  des 
muscles  de  l'épaule,  étaient  intactes. 

On  n'observait  aucune  déviation  de  la  langue,  lorsque  le  malade 
la  tirait  hors  de  la  bouche  ;  mais,  si  on  lui  disait  de  la  diriger  vers 
le  côté  sain,  il  se  trouvait  dans  l'impossibilité  de  le  faire.  Pas 
d'atrophie. 

Ce  malade,  qui  refusa  l'opération,  constitue  un  cas  très  inté- 
ressant, puisque  Ton  a  pu  suivre  pas  à  pas  la  marche  de  la  lésion 
qui  est  arrivée  à  produire  la  destruction  nerveuse  complète  et, 
comme  conséquence,  la  position  intermédiaire  de  la  corde  et 
l'hémiplégie  évidente  de  la  langue.  Le  malade  est  mort.  Pas  d'au- 
topsie. En  résumé,  chez  ce  malade,  il  y  avait  hémiplégie  du  larynx  ; 
hémiplégie  de  la  langue. 

OBSERVATION  D.  —  Ré$umée,  inédile»  —  Le  cas  que  je  vais  exposer 
est  celui  d'un  autre  toréador  célèbr*e  qui  reçut  un  coup  de  corne 
au  niveau  de  la  partie  latérale  droite  du  cou  sur  une  étendue  de 
10  centimètres. 

Lorsqu'il  fut  transporté  à  l'infirmerie  du  cirque  il  ne  pouvait  ni 
avaler,  ni  parler,  et  il  étouffait.  Il  y  avait  un  gros  hématome  du 
cou  qui,  sans  doute,  comprimait  le  larynx.  Les  premiers  soins 
donnés,  l'hématome  vidé  et  quelques  vaisseaux  liés  (artère  thy- 
robyoidienne  supérieure),  le  malade  respira  plus  facilement,  mais 


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138  soGiérés  savantes 

il  conserva  une  grande  difflcuUé  pour  la  déglutition  et  un  grand 
enrouement,  presque  de  l'aphonie. 

L'examen,  fail  alors  par  le  D-^  A.  Bravo  (à  la  complaisance  du- 
quel je  dois  ces  renseignements)  lui  démontra  une  hémiparalysie 
de  la  langue,  mais  il  ne  trouva  pas  de  paralysie  du  voile,  ni  du 
sterno-mastoîdien  et  du  trapèze. 

La  déglutition  fut  rétablie  en  trois  jours,  mais  les  troubles  de 
la  voix  et  de  la  parole  pour  les  linguales  persistèrent. 

Dans  ces  conditions,  un  mois  après  Taccident,  je  procédai  à  un 
examen  rapide,  et  trouvai  ce  qui  suit  : 

Mobilité  du  voile  et  du  pharynx  intacte  ;  il  faut  supposer  que  la 
difficulté  de  la  déglutition,  qui  dura  seulement  trois  jours,  était 
due  à  une  cause  mécanique  (hématome)  ou  inflammatoire; 

Voix  enrouée»  bitonale  ;  le  malade  déclare  que  la  voix  est  très 
améliorée  et  cela  se  comprend  par  l'influence  exercée  parla  corde 
saine  ;  sensibilité  laryngée  normale  ;  corde  droite  rectilignc  et 
immobile  en  position  intermédiaire. 

Hémiplégie  et  légère  atrophie  du  même  côté  de  la  langue. 

Chez  ce  malade,  Thypoglosse  fut,  sans  doute,  sectionné,  et  cela 
explique  les  troubles  linguaux.  Mais,  quel  est  le  siège  de  la  lésion 
nerveuse  qui  motiva  l'hémiparalysie  du  larynx  ?  Il  n'y  a  pas  lieu 
de  supposer  que  le  pneumogastrique  fut  atteint  parce  qu'il  man- 
quait d'autres  symptômes  qui  accompagnent  presque  toujours  sa 
section.  Il  faut  tenir  compte  de  ce  que  la  destruction  lente  du 
pneumogastrique,  produite  par  des  tumeurs,  par  exemple,  est  très 
peu  grave  ;  et,  quoique  la  section  brusqu'e  de  ce  nerf  à  l'étal  de 
santé  ne  produise  pas  souvent  d'accidents  graves  immédiats  (voir 
le  cas  de  l'observation  A)  cela  n*est  pas  fréquent.  D'ailleurs,  il  est 
très  difficile  de  blesser  le  pneumogastrique  dans  la  région  caroti- 
dienne  sans  sectionner  en  même  temps  la  carotide  ou  la  jugulaire 
interne.  Puisque  la  corne  pénétra  de  bas  en  haut  et  très  près  du 
larynx,  je  crois  qu'elle  blessa  le  nerf  récurrent  près  de  son  entrée 
dans  cet  organe. 

La  pénétration  de  la  corne  à  proximité  du  larynx  et  du  pharynx 
nous  explique  la  difficulté  respiratoire  du  premier  moment,  causée 
par  l'hématome  et,  en  même  temps,  la  dysphagie  qui  cessa  dans 
le  bref  délai  de  trois  jours. 

En  résumé,  les  symptômes  essentiels  de  ce  malade  étaient  une 
hémiplégie  du  larynx  ;  une  hémiplégie  de  la  langue. 

OBSERVATION  E. 
OBSERVATION  P. 
OBSERVATION  Q. 


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SOCIÉTÉS  SAVANTES  139 

Ces  3  cas,  cités  par  Poli,  présentaient  tous  une  hémiplégie  du 
larynx  et  une  hémiplégie  de  la  langue.  Dans  le  cas  E  (Schiffers), 
la  cause  reste  inconnue.  Le  cas  F  (Leudet)  parait  dû  à  une  infec- 
tion celtique.  Le  cas  G  (Hirt)  fut  précédé  d'une  attaque  d'apoplexie. 
En  réalité,  dans  ces  3  cas,  quoique  le  résullat  final  ait  été 
l'hémiplégie  glosso-laryngée  ;  le  mécanisme,  surtout  dans  le  cas 
de  Hirt,  n'est  pas  exactement  celui  des  observations  que  j*ai  re- 
cueillies (lésion  périphérique}. 

Je  ne  connais  pas  d'autres  cas  de  cette  combinaison  symptoma- 
tique  ;  cependant,  j'incline  à  croire  que  ce  ne  sont  pas  les  seuls, 
puisque,  dans  le  cou,  il  y  a  une  région  que  nous  connaissons 
tous,  où  les  traumatismes  et  les  tumeurs  peuvent  occasionner  la 
destruction  des  nerfs  qui  président  à  la  mobilité  du  côté  respectif 
du  larynx  et  de  la  langue. 

Maintenant,  les  cas  que  je  viens  de  relater  méritent-ils  qu'on 
crée  en  leur  faveur  un  nouveau  syndrome  ?  Gomme  les  combinai- 
sons des  symptômes  qu'on  peut  observer  dans  la  pratique  sont 
innombrables,  le  nombre  des  syndromes  qu'on  pourrait  décrire 
n'aurait  pas  de  limites  ;  mais  je  crois  que  celui  que  j'ai  l'honneur 
de  proposer  a  une  individualité  justifiée  par  les  observations  ex- 
posées et  parce  qu'il  s'adapte  parfaitement  au  développement  des 
syndromes  étudiés  jusqu'à  ce  jour. 

En  effet,  en  prenant  comme  point  de  repère  l'héipiparalysie  la- 
ryngée et  en  n'oubliant  pas  qu'à  elle  (cas  de  Erb,  Martius,  etc.), 
comme  aux  autres  syndromes  connus  peut  venir  s'ajouter,  à  titre 
d'élément  accessoire,  la  paralysie  des  muscles  de  l'épaule,  ou  aura 
la  série  suivante  : 

Hémiplégie  du  larynx \a     a  ^»a     m 

^  ° — -"-orne  d'AvelHs 


—        velo-palatine . 


'  I  Syndron 


Hémiplégie  du  larynx ) 

—  de  la  langue.    .    .    .{  Syndrome  nouveau 

Hémiplégie  du  larynx  •    .    •    •    .  \ 

—  velo-palatine .    .    .    •  >  Syndrome  de  Jackson 

—  de  la  langue  ....  ; 

Si  aux  groupements  antérieurs  on  ajoute  la  paralysie  des 
muscles  de  l'épaule,  on  aura  les  mêmes  syndromes  amplifiés  avec 
ce  nouvel  élément. 

Mais  comme  il  est  d'usage  courant,  de  désigner  sous  le  nom  de 
syndrome  de  Schmidt  celui  d'Avellis  amplifié  par  la  participation 
de  la  branche  externe  du  spinal,  on  doit  conserver  cette  ancienne 
dénomination. 


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i40  SOCIÉTÉS   SAVANTES 

Je  demande  aux  Congressistes  si  ce  syndrome  nouveau  mérile 
d'occuper  une  modeste  place  à  côté  des  syndromes  d'Avellis,  de 
Schmidt  et  de  Jackson. 

Grossmann  (Vienne).  —  Je  voudrais,  à  l'occasion  de  la  com- 
munication de  Tapia,  faire  ressortir  une  fois  de  plus  la  grande 
importance  diagnostique  de  l'examen  laryngoscopique  en  neuro- 
pathologie générale. 

Je  crois,  par  exemple,  qu'il  nous  est  fréquemment  possible,  le 
laryngoscope  en  main,  de  dépister  le  tabès  à  une  période  de  son 
évolution  où  il  ne  se  manifeste  encore  par  aucun  autre  symptôme 
que  par  des  troubles  laryngés.  Pour  ma  part,  j'ai  pu,  à  plusieurs 
reprises,  diagnostiquer  le  tabès  au  début,  alors  que  le  médecin 
traitant  n'avait  pas  le  moindre  soupçon  de  cette  aflection,  en 
m'appuyant  simplement  sur  le  résultat  d'un  examen  laryngosco- 
pique qui  m'avait  révélé  une  paralysie  des  deux  cordes  vocales. 

Dans  l'hystérie  également,  an  moins  quand  elle  s'accompagne 
de  manifeslalions  laryngées,  la  laryngoscopie  est  susceptible  de 
nous  fournir  des  données  intéressantes  et  certaines.  Ces  manifes- 
tations se  présentent  sous  trois  formes,  tellement  caractéristiques 
que,  lorsque  nous  avons  pu  constater  l'une  quelconque  d'entre 
elles,  nous  pouvons  affirmer  le  diagnostic  d'hystérie  même  alors 
que  tous  les  autres  stigmates  de  cette  affection  font  défaut.  Avant 
de  décrire  soAimairement  ces  trois  sortes  de  manifestations  la- 
ryngées de  l'hystérie,  je  crois  devoir  dire  d'abord  que  ces  manifes- 
tations sont  toujours  bilatérales  et,  d'autre  part,  que  nous  avons 
toujours  affaire  à  une  simple  diminution  de  la  fonction  de  certains 
muscles  du  larynx  et  jamais  à  une  paralysie  complète  des  cordes 
vocales. 

Ceci  dit,  le  trouble  laryngé  qu'on  constate  le  plus  fréquemment 
au  laryngoscope,  chez  les  hystériques,  c'est  un  état  de  relâchement 
permanent,  involontaire,  de  la  glotte,  qui  fait  que,  même  quand 
les  sujets  font  tous  leurs  efforts  pour  émettre  un  son  d'une  tonalité 
élevée,  la  glotte  reste  béante,  affectant  la  forme  d'une  fente  ellip- 
tique. Cette  variété  de  manifestation  laryngée  hystérique  —  qui 
d'ailleurs,  soit  dit  en  passant,  cède  facilement  à  Thypnose  et  à  la 
suggestion  —  semble  être  la  conséquence  d'un  trouble  existant 
dans  les  fonctions  des  muscles  innervés  par  le  nerf  récurrent,  en 
ce  sens  au  moins,  que  ces  muscles  n'obéissent  plus  à  l'action  de  la 
volonté. 

A.  côté  de  cette  forme  de  raucité  hystérique  qui  est  souvent  très 
marquée,  il  en  est  une  autre  qui  peut  encore  être  plus  accentuée 
et  même  aller  jusqu'à  Vaphonie,  Dans  cette  deuxième  forme  nous 


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SOCIÉTÉS  SAVANTES  144 

avons  affaire  à  une  hypermotilité  des  cordes  vocales  :  au  moment 
de  la  phonalioD,  les  cordes  vocales  non  seulement  viennent  au 
contact  Tune  de  Taulre,  mais  parfois  elles  se  recouvrent^  s*en- 
jambent  si  Ton  peut  dire  ;  en  même  temps  elles  sont  courtes, 
massives,  informes  ;  la  glotte  respiratoire  est  béante.  Ici,  c*est  un 
trouble  fonctionnel  plus  ou  moins  profond  du  muscle  cricothyrol- 
dien  qui  doil  être  incriminé  ;  ce  muscle  devient  incapable  d*amener 
la  tension  des  cordes  vocales;  par  contre,  celles-ci  sont  relâchées 
par  Faction  des  muscles  (Stimmbandmuskel). 

La  troisième  variété  de  troubles  laryngés  qu'on  renconlre  dans 
rbystérie  est  due  à  une  hyperkinésie  des  adducteurs  qui  pro- 
voquent par  moment  un  rétrécissement  tel  de  la  fente  glottique 
que  les  malades  paraissent  en  danger  d'asphyxie.  Dans  cette  va- 
riété, les  altérations  de  la  voix  ne  sont  pas  moins  marquées  que 
dans  les  deux  formes  précédentes,  mais  lorsque  le  sujet  est  plongé 
dans  le  sommeil  il  respire  tout  à  fait  librement,  malgré  l'adduc- 
tion en  apparence  permanente  de  ses  cordes  vocales.  C'est  cette 
variété  de  troubles  laryngés  hystériques  que  nous  appelons  aphonie 
spastique. 


Séance  du  21  avril. 
Rapport  (') 

H.  Frky  et  A.  FucHs  (Vienne).  —  Sur  Tépilepsie  réflexe  d*origine 
nasale,  aoriculaire  et  pharyngiemie.  —  Cette  question  a  élé 
étudiée  par  nous  à  l'aide  de  trois  ordres  de  documents  :  docu- 
ments fournis  par  la  littérature  médicale,  documents  cliniques  et 
documents  expérimentaux  résultant  de  nos  propres  travaux. 

a)  Les  documents  que  nous  avons  trouvés  dans  la  littérature  ne 
sont  pas,  malgré  leur  nombre,  d'une  bien  grande  importance,  car 
les  observations  concernant  le  sujet  que  nous  traitons  sont  presque 
toutes  très  incomplètes.  Quoi  qu'il  en  soit,  nous  avons  pu  recueillir 
42  cas  d'épilepsie  constatés  au  cours  ou  à  la  suite  de  maladies  de 
l'oreille,  41  cas  dans  des  maladies  du  nez,  5  cas  dans  des  maladies 
du  pharynx,  4  cas  enfin  dans  des  maladies  portant  à  la  fois  sur 
plusieurs  des  organes  précités.' 


(1)  Ce  rapport  a  été  lu  devant  les  deux  sections  de  rhino-laryngologie 
et  d*otologie  réunies. 


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142  SOCIÉTÉS  SAVANTES 

b)  Nos  documents  cliniques  personnels  portent  sur  un  chiffre 
de  li2  cas  d'épiiepsie  observés  par  nous  à  la  clinique  neurolo- 
gique de  Vienne  :  sur  ce  chiffre  nous  avons  noté  trente  fois  des 
lésions  diverses  de  Foreille*  du  nez  et  du  pharynx.  Ajoutons  que, 
dans  4  de  ces  cas,  une  amélioration  notable  de  Tépilepsie  a  pu  être 
obtenue  grâce  à  un  traitement  approprié,  appliqué  aux  lésions  en 
question. 

c)  Quant  aux  documents  expérimentaux,  les  auteurs  ont  cons- 
taté que,  chez  des  animaux  opérés  d'après  la  méthode  Brown- 
Séquard,  les  corps  étrangers  introduits  dans  Toreille,  le  nez  et  le 
pharynx,  exercent  le  même  effet  spasmogène  que  les  excitations 
extérieures  du  trijumeau. 

La  possibilité  de  Tépilepsie  d'origine  réflexe  chez  les  animaux, 
la  constatation  d'une  épilepsie  d'origine  auriculaire,  nasale,  pha- 
ryngienne, chez  l'homme,  permettent  de  supposer  que  cette  der- 
nière est  probablement  aussi  d'origine  réflexe.  Du  moins  y  a-t-il 
surtout  probabilité  qu'il  en  soit  ainsi,  chez  les  enfants  chez  qui 
le  rôle  du  cortex  cérébral  n'a  pas  encore  l'importance  qu'il  acquiert 
à  un  âge  plus  avancé. 

Du  reste,  voici  les  conclusions  de  notre  rapport  : 

1^  Chez  les  enfants  et  aussi  chez  les  adultes  qui  présentent  une 
prédisposition  à  l'épilepsie  ou  qui  sont  atteints  d'épilepsie  con- 
firmée (reconnaissant  pour  cause  une  affection  cérébrale  infantile, 
une  intoxication  chronique,  un  traumatisme  crânien,  etc.),  il 
parait  probable  que  les  maladies  du  nez,  de  l'oreille  et  du  pharynx 
ainsi  que  les  corps  étrangers  de  ces  organes  peuvent  être  le  point 
de  départ  de  crises  épileptiques,  au  même  titre  et  peut-être  plus 
facilement  que  d'autres  excitations  périphériques  ; 

2°  Par  un  traitement  approprié,  on  peut  annihiler  l'une  ou  toutes 
des  causes  provocatrices  des  crises  ;  mais  si  l'on  s'en  rapporte  aux 
données  recueillies  dans  la  littérature,  il  ne  faut  pas  compter  sur 
l'efficacité  de  ce  traitement  au  delà  d'une  période  de  quatre  années  ; 

3**  11  ne  peut  donc  pas  être  question  de  la  «  guérison  »  de  l'épi- 
lepsie par  un  traitement  de  ce  genre,  car  il  est  sans  action  aucune 
sur  la  cause  essentielle,  primordiale  de  Fépilepsie  :  nous  ne  pou- 
vons qu'espérer,  par  la  suppression  de  la  lésion  provocatrice  des 
crises,  produire  une  amélioration  notable  dans  l'état  du  malade, 
en  ramenant  l'affection  à  l'état  latent  ; 

4<*  Il  est  démontré  par  les  statistiques  que  les  maladies  et  les 
corps  étrangers  de  l'oreille,  du  nez  et  du  pharynx  sont  plus  aplcs 
à  provoquer  des  convulsions  chez  des  individus  prédisposés  à 
l'épilçpsie  que  toutes  autres  excitations  périphériques  :  la  chose 


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sociéris  savantes  143 

est  surtout  vraie  pour  les  enfants  chez  qui  le  cortex  cérébral  ne 
joue  pas  encore  le  rôle  important  qu'il  aura  plus  tard  ;  elle  Fest 
tout  autant  pour  les  individus  atteints  d'affections  cérébrales  qui 
ont  annihilé  plus  ou  moins  notablement  les  fonctions  du  cortex  ; 

5®  Tout  ce  qui  vient  d*étre  dit  montre  la  nécessité  de  l'inspec- 
tion de  l'oreille,  du  nez  et  du  pharynx  dans  tous  les  cas  d'épilepsie 
et  aussi  la  nécessité  d'un  traitement  énergique  des  affections  de 
ces  organes  qui  pourraient  être  constatées. 

Grossmann  (Vienne).  —  Si  nous  voulons  apprécier  à  leur 
juste  valeur  les  résultats  du  traitement  dans  l'épilepsie  réflexe 
d'origine  nasale^  il  faut  bien  nous  garder  de  raisonner  suivant  la 
formule,  si  souvent  fausse  :  post  hoc,  propler  hoc.  Il  n'est  nulle- 
ment douteux,  pour  moi,  que  chez  un  individu  épileplique  ou  pré- 
sentant ce  que  nous  appelons  une  €  prédisposition  épileptique  », 
toute  irritation  de  ce  cerveau  anormal,  qu'elle  soit  causée  par  un 
étal  fébrile,  une  gastropathie,  une  affection  rénale  quelconque, 
une  excitation  génitale,  psychique,  etc.,  ne  puisse  provoquer  une 
crise  d*épilepsie.  Je  crois  de  môme  que  certains  états  patholo- 
giques du  nez  sont  susceptibles,  en  agissant  par  la  voie  du  triju- 
meau, de  provoquer  des  crises  analogues.  Aussi  me  paralt-il  évi- 
dent qu'en  supprimant  toutes  ces  sources  d'irritation  pour  le  cer- 
veau, qu'elles  siègent  dans  l'estomac,  l'intestin,  l'appareil  génital 
ou  dans  le  nez,  on  a  toutes  les  chances,  sinon  toujours  de  sup- 
primer, du  moins  d'atténuer  et  d'espacer  les  crises  d'épilepsie. 
Mais  ce  serait  une  grande  erreur  •—  comme  l'ont,  d'ailleurs,  fait 
ressortir  les  rapporteurs  —  de  conclure  de  là  que  l'épilepsie  a  sa 
cause  primordiale  dans  une  lésion  du  nez  ou  do  l'un  quelconque 
des  organes  ou  appareils  que  je  viens  de  citer.  En  traitant  la  lésion 
nasale  nous  sommes  loin  d'avoir  modifié  l'état  pathologique  spé- 
cifique du  cerveau  :  nous  n'avons  fait  que  supprimer  une  des 
nombreuses  causes  occasionnelles  susceptibles  de  provoquer 
l'éclosion  d'une  crise. 

Spira  (Gracovie)  rappelle  la  fréquence  des  troubles  cérébraux 
d'origine  réflexe  chez  les  enfants,  troubles  qui  peuvent  s'observer 
à  la  suite  des  lésions  les  plus  diverses  des  différents  organes  et 
appareils  :  tout  le  monde  connaît,  en  particulier,  les  phénomènes 
de  méningisme,  les  crises  épilepliformes  provoquées  par  les  vers 
intestinaux.  En  ce  qui  concerne  particulièrement  les  troubles  ner- 
veux réflexes  d'origine  auriculaire  ou  pharyngienne,  Spira  peut  en 
rapporter  au  moins  deux  exemples  personnels  : 

Le  premier  concerne  un  jeune  enfant  qui,  depuis  longtemps, 
présentait  des  accès  de  spasme  laryngé  auxquels  on  avait  appliqué 


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144  SOOJtrÈS  SAVANTES 

en  vain  les  médications  les  plus  variées  et  qui  guérit  radicalement 
à  la  suite  de  Tablalion  d'un  simple  bouchon  de  cérumen  du  con- 
duit auditif. 

Le  second  concerne  un  adulte  qui  présentait  des  troubles  gas- 
triques très  accentués  et  rebelles  (nausées,  vomissements)  causés 
par  l'existence  d'une  ulcération  du  naso-pharynx  ;  ces  troubles  dis- 
parurent complètement  après  que  la  cicatrisation  de  Tulcère  eut 
été  obtenue  par  des  moyens  appropriés. 

SuAREz  DE  Mendoza  (PaHs).  —  Diagnostio  et  traitement  des  vé- 
gétations adénoides.  —  Quel  que  soit  l'âge  du  malade  atteint  de 
végétations  adénoïdes,  qu'il  s'agisse  d'un  enfant,  d'un  adolescent 
ou  d'un  adulte,  l'affection  abandonnée  à  elle-même  devient  fré- 
quemment cause  de  troubles  graves  et  variés  :  elle  frappe  Teufaiit 
de  déchéance  et  l'atteint  aux  sources  même  de  la  vie  ;  par  les 
complications  de  voisinage  elle  rend  diftlcile  à  l'adulte  la  vie  so- 
ciale ;  elle  assombrit  l'âge  mûr  par  des  infirmités  précoces  et  irré- 
parables. Il  importe  donc  qu'elle  soit  diagnostiquée  et  traitée  de 
bonne  heure. 

io  Diagnostic,  —  La  présence  de  végétations  adénoïdes  se  tra- 
duit dans  un  grand  nombre  de  cas,  surtout  chez  l'enfant,  par  des 
signes  caractéristiques  qui  impriment  à  la  physionomie  le  cachot 
spécial  connu  sous  le  nom  de  u  faciès  adénoldien  »  et  qui  per- 
mettent souvent,  du  premier  coup  d'œil  jeté  sur  le  malade,  de 
faire  préjuger  du  diagnostic.  Si  grande  cependant  que  soit  la  va- 
leur du  diagnostic  du  «  faciès  adénoîdien  »,  le  praticien  n'est  pas 
autorisé  à  en  tirer  des  conclusions  absolues,  car  en  basant  son 
diagnostic  exclusivement  sur  les  caractères  du  «  faciès  i,  il  risque 
de  commettre  une  erreur.  En  effet,  il  y  a  des  sujets  où  le  «  faciès 
adénoîdien  t  est  sous  la  dépendance  de  l'obstruction  nasale  et  chez 
lesquels  les  tumeurs  adénoïdes  n'existent  pas  et.  par  contre,  on  voit 
souvent  des  sujets  porteurs  de  quantité  considérable  de  végéta- 
tions adénoïdes  où  le  faciès  adénoîdien  fait  défaut. 

Les  signes  fournis  par  la  rhinoscopie  antérieure  ne  rendent  que 
peu  de  services  au  point  de  vue  du  diagnostic  direct  des  végéta- 
tions, mais  les  renseignements  qu'elle  procure  sont,  cependant, 
d'une  grande  utilité  pour  le  pronostic  et  le  traitement  ultérieur. 
La  rhinoscopie  postérieure  constitue  une  méthode  ingénieuse  d'ex- 
ploration du  pharynx  nasal  et  permet  de  se  rendre  compte  de  visu 
des  productions  pathologiques  du  cavum,  mais  ce  procédé,  déjà 
très  difficile  chez  les  adultes  et  les  adolescents,  devient  presque 
impossible  chez  les  jeunes  enfants,  non  seulement  à  cause  de  leur 


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SOdÉTÉS   SÂViLNTES  145 

indocilité,  mais  aussi  à  cause  du  développement  insuffisant  de 
leur  pharynx  ne  permettant  pas  l'introduction  du  miroir  rhinos- 
copique. 

Seul  Je  toucher  digilal  du  pharynx  nasal,  l'exploration  du  cavum 
avec  le  doigt  recourbé  en  crochet,  est  le  mode  d'investigation  le 
plus  sûr  et  le  plus  facile  pour  constater  la  présence  des  végéta- 
tions adénoïdes.  On  peut  dire  de  ce  procédé  qu'il  représente  la 
dernière  instance,  la  cour  suprême  du  diagnostic,  ses  jugements 
sont  sans  appel.  Cependant  c'est  faire  acte  d'humanité  et  de  bonne 
chirurgie  que  de  se  passer  de  l'examen  digital  quand  l'enfant  est 
trop  délicat  ou  trop  pusillanime  et  se  contentant  alors  des  autres 
signes  de  présomption,  finir  le  diagnostic  avec  la  curette  en  disant 
au  petit  malade  qu'on  va  seulement  mesurer  sa  gorge. 

Le  diagnostic  différentiel  entre  les  diverses  affections  du  pha- 
rynx nasal  et  les  végétations  adénoïdes  ne  présente,  généralement, 
aucune  difficulté,  si  l'on  tient  compte  de  Vensemble  des  symptômes 
fonctionnels  et  physiques  de  cette  dernière  affection,  et  lorsqu'on 
est  familiarisé  avec  la  rhinoscopie  antérieure  et  postérieure  et  l'ex- 
ploration digitale. 

2*  Traitement.  —  Le  traitement  médical  est  sans  aucune  valeur 
et  ne  doit  être  employé  que  comme  traitement  d'attente,  quand 
des  circonstances  de  force  majeure  l'imposent.  Par  le  temps  qu'il 
fait  perdre  sans  profit  pour  le  malade  et  par  les  troubles  qu'il 
laisse  installer,  il  peut  devenir  dangereux.  Par  contre,  associé  au 
traitement  chirurgical,  il  peut  rendre  de  grands  services  et  aider 
puissamment  à  la  guérison  et  au  rétablissement  complet  du  ma- 
lade. 

La  seule  conduite  vraiment  rationnelle  que  le  médecin  doit  tenir 
lorsqu'il  se  trouve  en  présence  d*une  cavité  naso-pharyngiennc 
remplie  des  végétations  adénoïdes^  c^est  de  procéder  le  plus  tôt 
possible  à  leur  ablation  par  une  intervention  chirurgicale. 

L'ablation  des  végétations  adénoïdes  doit,  autant  que  possible, 
être  achevée  en  une  seule  séance.  Les  prises  isolées  fatiguent  et 
démoralisent  le  malade  qui,  après  une  ou  deux  séances,  par 
crainte  de  douleur,  se  refuse  même  à  un  simple  examen. 

L'ablation  des  végétations  adénoïdes  étant  une  intervention  ba- 
nale peu  douloureuse,  rapidement  et  facilement  faisable  h  l'état 
de  veille,  l'anesthésie  générale  dans  cette  opération  doit  être  con- 
sidérée comme  une  pratique  injustifiée  et  dangereuse.  Ceux  qui 
pensent  autrement,  en  s'appuyantde  très  bonne  foi  sur  des  raisons 
plus  ou  moins  soutenables,  devraient  toujours  se  rappeler  que 
l'anesthésie   n'est    autre   chose    qu'un    empoisonnement   limité^ 


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146  SOGCÉTÉS  SÀVÀimH 

premier  stade  de  rempoisoooement  général  ;  que  la  dose  mortelle 
peut  être  éloignée  de  la  dose  ulUe^  mais  que  très  souvent,  elle  peut 
être  proche  :  que  parfois  le  chemin  côtoie  le  précipice  (Dastre)  et 
que,  comme  Ta  dit  Verneuil,  chaque  fois  que,  le  chirurgien  s'ap- 
proche d'un  malade,  la  compresse  anesthésique  à  la  main,  il  fait 
naître  pour  lui  des  chances  de  mort. 

En  ce  qui  concerne  le  choix  du  procédé  opératoire,  nous  pen- 
sons qu*il  faul  toujours  avoir  en  vue,  avant  tout,  llntérôt  du  ma- 
lade et,  bien  que  pour  la  majorité  des  spécialistes  l'instrument  de 
choix  pour  le  moment  soit  le  couteau  de  Schmidl,  bien  que  pour 
nous  la  méthode  de  choix  doit  être  la  méthode  mixte  (emploi  si- 
multané de  pinces  et  de  couteauxj  que  nous  employons  et  con- 
seillons depuis  de  longues  années,  on  doit  se  familiariser  avec  les 
diverses  méthodes,  car  presque  toutes  peuvent,  le  cas  échéant, 
trouver  exceptionnellement  leurs  indications. 

La  récidive  vraie  des  végétations  adénoïdes  ne  se  produit  jamais, 
ou  du  moins  tout  à  fait  exceptionnellement,  lorsque,  après  une 
opération  habilement  effectuée,  on  s'est  assuré  par  une  explora- 
tion digitale  minutieuse  du  cavum  qu'il  ne  restait  plus  de  trace 
de  tissu  adénoïde. 

Taptas  (Constantinople).  —  Je  suis  parfaitement  de  l'avis  de 
notre  confrère  quand  il  déclare  qu'il  faut,  le  plus  possible,  éviter 
d'endormir  les  malades  et  que  l'ablation  des  végétations  adénoïdes 
et  des  amygdales  peut,  la  plupart  du  temps,  être  faite  sans  nar- 
cose. Mais  je  dois  ajouter  qu'en  pratique  on  est  obligé  d'endormir 
souvent  les  malades  pour  deux  raisons,  savoir  :  1®  parce  qu'on  a 
souvent  affaire  à  des  sujets  déjà  d'un  certain  âge  et  nerveux  qui 
ne  se  laissent  pas  facilement  approcher  à  l'état  de  veille  ;  2^  parce 
que,  même  quand  on  a  affaire  à  un  jeune  enfant,  la  famille  exige 
qu'il  soit  endormi  pour  lui  éviter  toute  souffrance. 

Aussi,  pour  ces  deux  raisons,  ai-je  toujours  endormi  mes  ma- 
lades et,  dans  ce  but,  je  me  suis  toujours  servi  exclusivement  du 
bromélhyle  pur  non  mitigé.  Je  n'ai  jamais  eu  d'accident  et  j'at- 
tribue ce  résultat  à  la  technique  que  j'emploie.  Je  ne  fais  qu'une 
narcose  toute  superficielle,  le  malade  étant  immobilisé  par  un 
infirmier  ou  un  domestique,  s'il  est  très  jeune,  ou  sur  une  chaise 
d'opération  s'il  est  trop  âgé  pour  être  maintenu  par  un  homme. 
Celte  chaise  ofTre  comme  particularité  de  fixer  les  pieds  du  patient 
dans  l'immobilisation  la  plus  complète  au-dessous  du  siège,  au 
moyen  d'une  barre  transversale  qui  peut  monter  et  descendre  à 
travers  une  fente  établie  dans  les  deux  pieds  de  devant  de  la 
chaise.  De  celte  manière,  les  pieds  du  malade  étant  fixés,  avec  les 


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socifrés  sÀVANm  147 

jambes  fléchies,  sous  le  siège  de  la  chaise,  le  malade  ne  peul  pas 
prendre  de  point  d*appui  par  terre  ou  sur  les  barreaux  de  la  chaise 
et  il  est  ainsi  obligé  à  Timmobilité  complète. 

A.  G.  Tapia  (Madrid).  —  Un  cas  de  Byphilis  trachéale  ;  traohéos- 
copie  ;  myoBite  aigafi  consécative  des  masseters  ;  gnérison.  ^  La 
nouvelle  méthode  de  trachéobronchoscopie  s*étend  rapidement 
grâce  à  Tinfaligable  propagande  d'une  brillante  pléiade  de  méde- 
cins illustres,  à  la  tète  desquels  marche  le  maître  Killian.  Je  ne 
ferais  pas  celte  communication  si  elle  ne  devait  pas  avoir  d'autre 
but  que  confirmer  la  valeur  diagnostique  de  la  trachéoscopie,  de 
tous  bien  connue  ;  mais  le  cas  qui  la  motive  me  semble  intéressant 
parce  qu*il  a  présenté  une  complication  exceptionnelle,  tellement 
exceptionnelle  qu'elle  n'est  signalée  nulle  pari  et  que  je  ne  l'ai 
jamais  observée  dans  les  nombreuses  trachèoscopies  et  œsopha- 
goscopies  que  j*ai  pratiquées.  Il  s'agit  d'une  myosite  massetérienne 
aiguë  et  double  à  la  suite  de  la  deuxième  séance  de  trachéoscopie, 
pratiquée  chez  une  malade  syphilitique. 

En  voici  l'histoire  : 

M.  T.,  43  an?,  veuve,  blanchisseuse,  sans  antécédents  hérédi- 
taires de  grand  intérêt.  Son  mari  mourut  d'apoplexie.  Elle  a  été 
toujours  de  bonne  santé.  En  décembre  dernier,  elle  eut  une  bron- 
chite, et,  peu  de  jours  après,  elle  remarqua  un  peu  de  gène  res- 
piratoire quand  elle  faisait  des  efforts  ou  montait  des  escaliers.  La 
toux^  presque  toujours  sèche,  a  persisté  :  dernièrement,  elle  a  eu 
des  crachats  sanguinolents,  la  gène  respiratoire  a  graduellement 
augmenté  jusqu'à  mettre  sa  vie  en  danger.  Quan4.  elle  se  pré- 
senta à  ma  clinique,  elle  étoulTait,  Pinspiration  était  lente,  pro- 
longée, mais  peu  profonde,  bruyante,  avec  un  bruit  de  froisse- 
ment très  différent  du  cornage  de  la  sténose  laryngée;  elle  avait 
onze  inspirations  par  minute.  Celte  gène  respiratoire  avait  donné 
lieu  à  une  coloration  bleuâtre  des  muqueuses  (langue,  lèvres)  ;  la 
voix  restait  claire. 

Comme  on  le  voit,  le  type  respiratoire  indiquait  un  obstacle  des 
premières  voies  :  le  bruit  âpre,  différent  de  celui  de  la  sténose  du 
larynx,  uni  à  l'intégrité  de  la  voix,  me  flt  soupçonner  un  obstacle 
trachéal. 

Je  fis  sur  le  champ  l'examen  laryngoscopique,  lequel  démontra 
la  normalité  du  larynx.  Immédiatement,  je  plaçai  la  malade  dans 
la  position  recommandée  par  Killian,  pour  voir  toute  la  trachée, 
et  j'entrevis  très  profondément  quelque  chose  qui  obstruait  la  lu- 
mière trachéale,  mais  dont  il  me  fut  impossible  de  préciser  les 


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148  SOCIÉTÉS   SAVANTES 

détails.  Alors  je  fis  la  Irachéoscopie  supérieuie,  que  j'appelle 
«  slomalodiale  »  (*)  {sloma,  bouche  ;  odos^  voie)  employanl  la 
spalule  lubulaire,  divisée  en  deux  branches  latérales,  1res  recom- 
mandée* par  le  Prof.  Killian  et  par  mon  maître  le  D*"  Eicken,  et  de 
laquelle  je  suis  aussi  très  satisfait.  Dans  le  cas  présent,  cette  ma- 
nœuvre fut  un  peu  difficile  par  Texcessive  longueur  des  dents  et 
la  gêne  respiratoire.  Guidé  par  la  spatule  et  après  une  intense 
anesthésie  locale,  j'introduisis  un  tube  de  9  millimètres.  Je  dé- 
montai alors  la  spalule  et  je  la  retirai  pour  qu'elle  ne  fit  pas 
d'obstacle  aux  manœuvres.  Comme  anesthésique  local  j'eus  re- 
cours à  une  solution  de  2  grammes  de  stovaine,  1  de  cocaïne, 
dans  20  centimètres  cubes  d'eau  ;  je  dois  faire  remarquer  que,  sans 
doute  par  l'efifet  constricteur  de  la  cocaïne,  la  malade  respirait 
mieux. 

J'appréciai  alors  la  présence  des  masses  rougeâtres  insérées  sur 
les  parties  postérieure  et  latérale  de  la  trachée,  tout  près  de  sa 
bifurcation  :  elles  occupaient  presque  entièrement  la  lumière  tra- 
chéale, laissant  seulement  un  petit  orifice  par  où  l'air  passait  pé- 
niblement :  il  était  étonnant  qu'une  si  grande  obstruction  fût 
compatible  avec  la  vie. 

Mais  il  fallait  reconnaître  la  nature  de  la  lésion.  J'ai  déjà  dit 
que  la  patiente  n^avait  pas  d'antécédents  ni  héréditaires  ni  per- 
sonnels et  que  sa  constitution  était  bonne.  Au  poumon,  on  n'ob- 
servait que  de  la  respiration  rude  par  propagation  du  bruit  tra- 
chéal. 

Le  lobe  de  l'oreille  gauche  montrait  une  ulcération  qui  l'avait 
presque  entièrement  détruit  :  cette  ulcération  me  fit  soup- 
çonner une  affection  syphilitique  et  j'y  dirigeai  l'exploration.  Je 
trouvai  des  ganglions  occipitaux  et  sous-maxillaires  gros,  mobiles, 
bilatéraux  et  une  cicatrice  récente  d'aspect  manifestement  syphi- 
litique (la  malade  l'attribuait  à  un  phlegmon).  Quelques  vagues 
données  sur  des  lésions  ulcérées  de  la  bouche  il  y  a  peu  de  mois, 
guéries  par  le  chlorate  de  potasse,  voilà  les  seuls  faits  que  j'ai  pu 
recueillir  ;  malgré  tout,  je  prescris  un  traitement  mercuriel  in- 
tensif. 

Quelle  conduite  devions-nous  suivre  d'un  état  local  tellement 
grave  ? 

L'obstacle  était  trop  bas  pour  pouvoir  être  tourné  par  la  trachéo- 


(<)  A.  G.  Tapia.  —  Deux  mots  pour  donner  une  dénomination  exacte 
à  la  bronchoscopie  Bupérieare  et  inférieure  (Annales  des  maladifs  de 
V oreille,  etc.,  Paris,  avril  1906). 


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SOGIlÊTéS  SAVANTES  149 

tomfe  ;  il  fallait  enlever  Tobslacle,  et  je  ne  trouvais  rien  de  meilleur 
que  le  procédé  de  Pieniazeck  pour  le  sclérome  trachéal,  c'est  à- 
dire  curetage  et  extraction  au  moyen  de  longues  curettes  et  pinces 
par  trachéoscopie  inférieure  ou  «  trauniatodiale  »  ((rnuma,  bles- 
sure ;  odosy  voie).  N'ayant  pas  trouvé  en  vente  à  Madrid  des  cu- 
rettes pour  la  trachée,  je  fus  donc  obligé  d'en  faire  fabriquer.  En 
attendant,  je  préparai  des  cathéters  œsophagiens  qui,  dans  le 
cas  d'une  extrême  urgence,  auraient  pu  être  introduits  dans  la 
trachée,  jusqu'à  dépasser  l'obstacle. 

Mais  rien  de  cela  ne  fut  nécessaire,  car  le  traitement  mer- 
curiel  fit  sentir  rapidement  ses  bons  effets  :  la  malade  commença 
à  mieux  respirer  et  le  danger  imminent  disparut  dans  les  24  heures. 
Les  D^*  Irueste,  Esteban  et  Durrif,  qui  virent  la  malade  à  son 
arrivée  à  la  clinique,  s'émerveillèrent  comme  moi  de  l'améliora- 
tion rapide  de  ce  dangereux  symptôme.  La  première  séance  de 
trachéoscopie  fut  très  bien  tolérée,  mais  la  malade  se  plaignit  de 
douleurs  à  la  lèvre  supérieure»  qui,  par  ma  distraction,  avait  été 
pincée  entre  le  tube  et  les  dents.  Elle  avait  aussi  les  deux  màs- 
séters  endoloris. 

Quatre  jours  après,  la  respiration  était  presque  normale  et 
on  appréciait  seulement  le  bruit  rude  trachéal  dans  les  inspira- 
tions très  amples.  La  lésion  du  lobe  de  l'oreille  s'était  visiblement 
améliorée.  Le  traitement  confirma  donc  le  diagnostic  de  syphilis. 

Je  fis  une  nouvelle  trachéoscopie,  et,  au  moment  de  faire  ouvrir 
la  bouche  à  la  malade,  la  petite  douleur  qu'elle  ressentait  aux 
masseters  s'exarcerba  un  peu.  L'aspect  de  la  trachée  s'était  beau- 
coup modifié  :  les  masses  rougeàtres  avaient  diminué,  et  l'orifice 
de  passage  de  l'air  laissait  voir  une  partie  de  la  bifurcation,  invi- 
sible la  première  fois. 

.  Le  jour  suivant,  la  malade  eut  un  peu  de  fièvre  (38o,3)  et  pré- 
senta tuméfaction  et  forte  douleur  au  niveau  des  deux  masseters, 
plus  accentuée  aux  points  d'insertion.  Elle  pouvait  à  peine  ouvnr 
la  bouche  :  la  peau  de  la  région  était  rouge.  L'intégrité  de  l'articu- 
lation temporo-maxillaire  et  des  parotides  était  parfaite  :  je  fis 
surtout  attention  à  ces  glandes  pour  exclure  l'hypothèse  d'une 
parotidite  mercurielle  qui,  dans  le  cas  de  glandes  aberrantes, 
pourrait  simuler  la  myosite  massetérienne.  Avec  un  traitement 
local  approprié  tout  disparut  dans  douze  jours. 

Cette  myosite  primitive  est  très  rare  et  d'explication  un  peu 
difficile  ;  il  ne  faut  pas  l'attribuer  au  surmenage  musculaire  pen- 
dant la  trachéoscopie,  parce  que  les  masseters  sont  relâchés  dans 
ce  moment.  Serait-elle  due  à  la  rupture  de  quelques  fibrilles  mus- 

ANNALM   DBS   MALADIBS   DIS   l'ORBILLK   ET   DU   LARYNX.   —   XXXII.         Il 


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150  SOGI^és  SAVANTES 

culaires  ?  Quoi  qu'il  en  soil,  on  ne  doit  pas  oublier  le  terrain 
comme  facteur  primordial  en  sa  production  :  la  syphilis  explique 
tout. 

En  conclusion,  je  crois  que  ce  cas  est  intéressant  aux  points  de 
vue  suivants  :  c'est  un  exemple  de  plus  de  l'utilité  de  la  trachéos- 
copie  ;  c'est  une  forme  rare,  par  ses  circonstances,  de  syphilis 
trachéale  ;  la  prompte  action  du  traitement  est  aussi  remarquable  ; 
et,  finalement,  la  myosite  massetérienne  qui  s'est  présentée  comme 
complication  de  la  trachéoscopie,  mérite  d'être  signalée  par  sa 
rareté. 

Taptas  (Gonstantinople).  —  A  propos  de  mon  procédé  sur  l'opé- 
ration de  la  sinusite  frontale  ohroniqae.  —  Vous  connaissez  tous 
le  procédé  que  j'ai  présenté  devant  le  XIH®  Congrès  International 
de  Médecine  en  1900,  à  Paris,  et  qui  avait  été  déjà  présenté  au 
mois  de  juin  1899,  devant  la  Société  Impériale  de  Médecine,  à 
Gonstantinople. 

Il  reposait  sur  le  principe  de  la  sûreté  du  drainage  obtenu  par 
l'établissement  d'une  large  communication  du  sinus  frontal  avec 
le  nez,  communication  créée  par  le  curettement  complet  de  la 
cavité  malade  avec  destruction  de  toute  la  masse  ethmoldale,  à 
travers  une  brèche  faite  au  niveau  de  l'apophyse  montante  du 
maxillaire  supérieur. 

Pour  empêcher  l'enfoncement  de  la  peau  au  niveau  du  sinus 
ouvert,  j'avais,  alors,  adopté  la  pratique  de  la  conservation  d'un 
pont  osseux  au  milieu  de  la  paroi  antérieure  et  mon  but  était 
relativement  atteint.  Mais^  plus  tard,  préoccupé  du  danger  de 
récidive,  à  cause  de  la  cavité  restante^  je  préférai  la  destruction 
de  toute  la  paroi  antérieure  du  sinus  et  c'est  ainsi  que  mon  pro- 
cédé figure  dans  les  Annales  des  maladies  de  Voreille,  du  nez  el 
du  larynx  de  1904, 

Dans  mon  procédé  ainsi  modifié,  la  fente  créée  par  la  résection 
de  l'apophyse  montante  du  maxillaire  supérieur  était  en  commu- 
nication avec  l'ouverture  créée  par  la  résection  de  la  totalité  de  la 
paroi  antérieure  du  frontal,  ce  qui  permettait  l'effacement  de  la 
cavité  sinusale  par  l'enfoncement  de  la  peau  frontale  dans  toute 
l'étendue  du  sinus  opéré. 

Celte  dernière  manière  de  faire  avait  l'avantage  d'assurer,  mieux 
encore,  une  guérison  prompte  et  radicale  de  la  cavité  malade, 
mais  elle  présentait  Tinconvénient  d'une  déformation  très  visible 
et  c'est  ce  que  mes  honorés  confrères,  qui  se  sont  occupés  de  la 
question,  n'ont  pas  manqué  de  relever. 


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soairés  savantes  151 

A  côlé  de  mon  procédé,  deux  autres  ont  été,  depuis,  publiés, 
apparleuanl  à  la  même  calé^'orie  que  le  mien,  que  Sebileau  a 
nommée  catégorie  des  procédés  mixtes,  à  cause  de  TassocialioD, 
chez  tous  les  trois,  de  la  résection  de  la  masse  éthmoidale  à  l'opé- 
ration du  sinus  frontal. 

Ces  procédés  sont  celui  de  Jai:ques  (de  Nancy)  et  de  Killian  (de 
Freiburg), 

Jacques  (<),  comme  Jansen,  fait  la  résection  totale  du  plancher 
orbilaire  du  sinus,  et  partielle  de  Papophyse  montante  du  maxil- 
laire supérieur,  curette  le  sinus^  résèque  Tethraolde  et  suture  la 
plaie  externe. 

Killian,  dans  son  procédé  publié  en  1902  dans  VArchiv,  fur 
laryngologie,  résèque  la  paroi  antérieure  du  sinus,  fait  la  toi- 
lette de  sa  cavité,  enlève  le  plancher  (paroi  orbitaire),  trépane 
lapophyse  montante  et  résèque  les  cellules  ethmoîdales  moyennes 
et  antérieures  ainsi  que  le  cornet  moyen,  en  conservant^  entre 
les  deux  parois  détruites  du  sinus,  un  long  pont  osseux  revêtu 
de  son  périoste  et  formé  du  bord  supérieur  de  Torbite. 

Le  but  que  Killian  se  propose  ainsi  est  reffacement  de  la  cavité 
frontale  par  l'enfoncement  de  la  peau  frontale  d'en  haut  et  Tavan- 
cernent  du  contenu  orbitaire  d'en  bas,  sans  déformation  externe 
appréciable,  grâce  au  pont  osseux  conservé. 

Les  choses  en  étaient  là,  lorsque  Sebileau,  dans  sa  savante  cri- 
tique des  différents  procédés  devant  la  Société  de  Chirurgie  de 
Paris,  à  propos  des  opérations  de  la  sinusite  frontale  chronique  (^, 
et,  plus  tard,  dans  sa  communication  à  la  Société  d'Odontologie 
sur  les  opérations  du  sinus  maxillaire  (3),  a  soutenu  énergique- 
ment  que  Teffacement  du  sinus  opéré  n'est  nullement  nécessaire, 
la  guérison  dépendant  de  la  parfaite  destruction  de  la  muqueuse 
malade  et  rien  que  d'elle. 

Quant  à  moi,  j'ai  pu  aussi  me  convaincre,  par  la  suite,  que 
l'eflacement  complet  n'est  pas  la  condition  essentielle  de  la  gué- 
rison, mais  que  la  condition  sine  qua  non,  c'est,  à  calé  d'un  eu- 
reiiage  soigné,  V établissement  d'une  large  communication  du  sinus 
avec  le  nez,  garantissant  le  drainage  parfait  de  la  cavité  jusqu'au 
moment  de  la  guérison  des  parties  malades,  comme  je  Texposais 

(«)  Annales  des  maladies  de  Vot  eille^  du  nez  et  du  larynx^  1903, 
II,  p.  129. 

(2)  Bulletin  de  la  Société  de  Chirurgie  de  Paris,  1904,  n»  35, 
p   913. 

(')  Annales  des  maladies  de  Voreille^  du  nez  et  du  larynx,  1905, 
n«  12,  p.  513. 


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152  SOCIÉTÉS   SAVANTES 

en  1899  et  1900  et  comme  M.  Toubert,  de  son  côté,  expliquait  en 
1904  devant  la  Société  Chirurgicale  de  Paris. 

Partant  donc  de  ces  idées,  j'ai,  ces  derniers  temps,  changé  de 
nouveau  de  pratique  et,  revenant  à  mon  plan  de  1899,  repris  la 
conservation,  mais  sous  une  forme  cette  fois  ci  plus  élégante, 
plus  en  rapport  avec  les  progrès  depuis  lors  accomplis  ,d'un  pont 
au  niveau  du  point  le  plus  saillant  de  la  face  antérieure  du  sinus 
malade  comme  temps  esthétique  de  mon  opération,  sans  pour 
cela  rechercher  V effacement  total  de  la  cavité  sinusale  par  la  des- 
truction de  la  paroi  supérieure  de  Vorbite, 

Le  procédé  ainsi  modifié  conserve  la  facilité  d'exécution  et  la 
simplicité  de  mon  procédé  original  et  donne  en  outre  un  résultat 
esthétique  parfait.  Sou  exécution  est  la  suivante. 

Je  mène  une  incision  commençant  de  Texlrémité  externe  du 
sourcil  et  parcourant  celui-ci  jusqu'à  la  racine  du  nez  pour  finir 
perpendiculairement  à  l'extrémité  inférieure  de  Tos  nasal  au  côté 
latéral  du  nez,  et  vice  versa  si  j'opère  le  sinus  gauche. 

Après  hémostase  complète,  je  décolle  la  lèvre  supérieure  de  la 
plaie,  en  même  temps  que  le  périoste,  mettant  à  découvert  la  paroi 
antérieure  dn  sinus  que  j'ouvre  vers  la  ligne  médiane  à  l'aide  du 
ciseau  et  du  maillet,  élargissant  l'ouverture  créée,  à  l'aide  de  la 
pince  coupante,  de  manière  à  enlever  toute  la  largeur  de  celle  paroi 
vers  l'extérieur  où  je  descends  jusqu'au  rebord  orbitaire  même, 
tandis  que  vers  l'intérieur  je  m'arrête  au  niveau  de  la  proéminence 
de  l'arcade  sourcilière  que  je  ménage,  afm  d'éviter  l'enfoncement 
trop  visible  à  ce  point  là.  Alors,  passant  à  la  partie  perpendiculaire 
de  l'incision,  j'en  décolle  la  lèvre  externe  seule,  en  môme  lemps 
que  le  périoste,  et,  faisant  écarter  légèrement  sa  lèvre  interne 
aussi,  je  découvre  l'apophyse  montante  du  maxillaire  supérieur 
ainsi  que  les  sutures  fronto-nasale  et  fronto-maxillaire.  Alors  avec 
le  ciseau  et  le  maillet  d'abord,  puis  avec  la  pince  coupante,  je 
résèque  une  grande  partie  de  cette  apophyse,  en  môme  temps 
que  la  suture  tronlo-maxillaire,  poussant  la  résection  sur  la  par- 
tie inférieure  de  la  paroi  antérieure  du  sinus  frontal  môme,  ne 
conservant  de  celle-ci  que  la  partie  la  plus  saillante  de  l'arcade 
sourcilière  dirigé  de  bas  en  haut  et  de  dehors  en  dedans. 

Vu  les  petites  dimensions  de  ce  pont,  il  ne  risque  jamais  de 
souffrir  dans  sa  nutrition,  par  conséquent,  il  n'y  a  pas  lieu  de 
conserver  son  périoste. 

Après  nettoyage  radical  du  sinus  frontal  de  ses  fongosilés  et 
nettoyage  soigné  de  la  masse  elhmoïdale  formant  barrière  entre 
le  sinus  frontal  cl  le  nez,  par  la  brèche  créée  au  niveau  de  l'apo- 


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SOCIÉTÉS   SAVANTES  153 

physe  montante  du  maxillaire,  je  suture  la  peau  par  première 
intention  sans  aucun  draina^^e,  soit  par  le  dehors,  soit  par  le 
nez  et  sans  application  de  ligatures,  l'hémostase  devant  être  assu* 
rée  par  la  suture  même.  Puis  j'applique  un  pansement  corn- 
pressif. 

Si  le  sinus  maxillaire  est  en  même  temps  malade^  je  commence 
Topéralion  par  lui.  Je  l'ouvre  par  la  fosse  canine,  curette  soigneu- 
sement sa  muqueuse,  détruisant  la  bulle  ethmoïdale  et  les  cellules 
elhmoldales  postérieures  toutes  les  fois  qu'elles  sont  aussi  ma- 
lades. Puis,  après  établissement  de  la  communication  large  à  tra- 
vers le  méat  moyen  et  inférieur,  tout  en  conservant  le  cornet 
inférieur  intact,  je  le  tamponne,  provisoirement,  ne  faisant  la 
suture  de  la  fosse  canine  qu'après  la  fin  de  l'opération  du  sinus 
frontal,  sans  placer  aucun  drain  ou  mèche  de  gaz  dans  le  sinus. 
Le  traitement  consécutif  est  des  plus  simples.  Après  quarante-six 
heures,  je  fais  un  léger  lavage  du  nez  et  du  sinus  maxillaire  par 
le  méat  inférieur  ou  moyen,  si,  ce  sinus,  étant  aussi  malade,  a 
été  opéré  en  même  temps  que  le  frontal,  et  je  résèque  à  l'aide  de 
la  pince  fenêtrée  de  Luc  les  quelques  lambeaux  du  cornet  moyen 
qui  restent  pendants  dans  le  nez.  Dans  le  sinus  frontal  je  ne  fais 
rien.  Les  fils  sont  enlevés  le  quatrième  jour.  Le  pansement  occlu- 
sif est  conseivé  pendant  une  dizaine  de  jours.  Au  bout  de  deux 
semaines,  le  nez  est  presque  sec. 

En  cas  de  sinusite  frontale  double,  je  fais  la  même  opération 
des  deux  côtés  sans  destruction  do  la  cloison  intersinusale  que  je 
conserve  en  même  temps  qu'une  bandelette  de  la  paroi  antérieure 
au  niveau  de  cette  cloison. 

Comme  vous  voyez,  le  procédé  est  d'une  simplicité  extrême.  Il 
ne  diffère  comme  exécution  des  procédés  simples  que  par  la  créa- 
tion d'une  seconde  trépanation  au  niveau  de  l'apophyse  montante 
du  maxillaire  supérieur,  et  il  ne  diffère  de  mon  procédé  de  1899- 
1900,  que  par  le  déplacement  du  pont  de  la  plaque  antérieure 
plus  en  bas  et  en  dedans  où  la  déformation  s'est  montrée  plus 
visible.  II  a  en  outre  l'avantage  sur  les  procédés  Killian  et  Jacques 
d'épargner  la  cavité  orbitaire  et  d'éviter  la  diplopie,  tout  en  étant 
d'une  exécution  très  facile. 

Un  point  reste  à  discuter.  La  résection  de  1a  partie  supéroexterne 
de  la  paroi  antérieure  du  sinus  dans  sa  totalité,  telle  que  je  l'ai 
décrite,  est-elle  réellement  nécessaire  ou  non  ?  Selon  Sebileau,  elle 
ne  le  serait  pas.  D'après  toutes  les  probabilités,  elle  ne  l'est  pas. 
Jusqu'ici  nous  avons  exécuté  cette  résection  pensant  rendre  le 
résultat  de  l'opération  plus  sûr,  plus  palpable,  vu  que  la  peau  qui 


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154  soGiérés  savantes 

s'enfonce  à  ce  niveau  diminue  les  dimensions  du  sinus  vers  Texte- 
rieur,  le  réduisant  à  sa  partie  interne  seule»  qui,  après  destruc- 
tion de  la  masse  ethmoldale^  étant  béante  dans  le  nez,  en  fait 
plutôt  partie.  L*avenir  démontrera  ce  qu'il  faudra  faire  à  ce  pro- 
pos aussi.  Néanmoins,  en  réséquant  cette  partie  externe  jusqu'au 
rebord  orbitaire  même  on  n*a  aucune  déûguration  tandis  que,  en 
conservant  toute  la  saillie  de  Tarcade  sourcilière  vers  l'intérieur 
le  résultat  esthétique  est  parfait. 

J*ai  opéré  2  cas  de  cette  manière  ;  ce  sont  les  suivants  : 

OBSERVATION  I.  —  Homme,  âgé  de  38  ans.  11  souffrait  depuis 
cinq  ans  d'une  forte  suppuration  du  côté  nasal  droit,  accompa- 
gnée de  violents  maux  de  tête  et  de  vertiges.  Pendant  ce  temps  il 
avait  suivi  un  traitement  intranasal  auprès  de  différents  confrères 
de  Gonstantinople. 

Opération,  le  18  février,  selon  le  procédé  ci-dessus  indiqué.  Les 
sinus  maxillaire  et  frontal  étaient  remplis  de  pus  et  de  fongosilés. 
L'opération  a  été  des  plus  simples.  Après  nettoyage  de  la  masse 
etlimoîdale,  on  pouvait,  s'aidant  de  la  lampe  frontale,  inspecter 
le  sinus  sphênoïdal  ouvert,  tant  à  travers  la  brèche  créée  au  ni- 
veau de  l'apophyse  montante  du  maxillaire  supérieur  que  par  le 
sinus  maxillaire.  Suture  sans  aucun  drainage. 

Suites  opératoires  très  bonnes.  La  température  n'a  pas  dépassé 
370.  Premier  pansement  le  quatrième  jour,  pendant  lequel  j'en- 
lève aussi  les  fils. 

A  partir  du  troisième  jour  après  Topération,  lavage  quotidien 
do  la  cavité  nasale  et  du  sinus  maxillaire  droit  pendant  cinq  à  six 
fois.  Deux  semaines  après  l'opération,  le  malade  quittait  l'hôpital 
ne  mouchant  plus  du  tout. 

Ici,  la  saillie  sourcilière  étant  très  prononcée,  le  pont  a  été 
constitué  très  haut  au  niveau  de  la  paroi  antérieure.  Après  l'opé- 
ration, on  ne  pouvait  voir  aucune  différence  entre  les  deux  côtés 

OBSERVATION  H.  —  Femme  âgée  de  45  ans.  Forte  suppuration  du 
côté  nasal  droit  avec  douleurs  et  battements  depuis  plusieurs 
années.  Elle  a  suivi  un  long  traitement  intranasal  chez  plusieurs 
confrères. 

Diagnostic  :  Pansinusite  droite  avec  énorme  déviation  de  la  cloi- 
son â  droite.  Opération  la  même  que  ci-haut.  Sinus  frontal  très 
développé  s'élendant  jusqu'à  l'apophyse  orbitaire  externe.  Les 
sinus  frontal  et  maxillaire,  de  même  que  toute  la  masse  ethmoï- 
dale,  étaient  remplis  de  pus  et  de  végétations.  Ouverture  du  sinus 
sphênoïdal.  Suites  opératoires  excellentes.  La  malade  quitte  la 
clinique  treize  jours  après  l'opération. 


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êOOÈrés  SAVAifTBS  155 

Quant  à  la  réseclion  de  Tapophyse  montante  du  maxillaire  supé- 
rieur, elle  est  d*une  utilité  indiscutable  et  indiscutée  pour  toutes 
les  interventions  qui  ont  lieu  sur  Tethmoîde  et  le  sphénoïde. 

En  réséquant  provisoirement  ou  définitivement  Fapophyse  mon- 
tante du  maxillaire  supérieur,  après  incision  des  parties  molles, 
de  la  racine  du  nez  à  rentrée  de  la  narine,  on  se  crée  une  voie 
d'accès  qui  permet  d'enlever  toutes  les  tumeurs  de  Tethmolde  et 
du  sphénoïde. 

Nous  sommes,  en  outre,  d*avis,  qu'en  cas  de  thrombo-phlébile 
du  sinus  caverneux,  survenant  comme  complication  de  suppura- 
tion auriculaire,  l'ouverture  et  le  drainage  du  sinus  thrombose, 
considérés  comme  possible  à  travers  le  sinus  sphénoldal  ('),  se 
ferait  mieux  de  cette  façon  plutdt  qu'en  passant  par  la  fosse  ca- 
nine et  le  sinus  maxillaire. 

La  voie  par  nous  proposée  permettrait  peut-être  d'ouvrir  en 
même  temps  Tabcès  concomitant  de  la  veine  ophtalmique  en  dé- 
truisant la  paroi  interne  de  l'orbite. 

Dans  un  cas  de  sarcome  de  Tethmoîde  s'étendant  à  la  base  du 
crâne  que  nous  avons  ainsi  opéré,  nous  avons  obtenu  par  la  ré- 
section large  de  l'apophyse  montante  du  maxillaire,  après  incision 
des  parties  molles  jusqu'à  la  narine,  un  tel  accès  vers  le  sphénoïde 
qui  nous  n'hésiterons  nullement  à  y  recourir  en  cas  de  thrombo- 
phlébite  du  sinus  caverneux  aussi. 

F.  L.  PuiG  (Barcelone).  —  Le  très  habile  spécialiste  de  Berlin, 
Jansen,  emploie  le  même  procédé  ou  du  moins  un  procédé  très  sem- 
blable à  celui  que  préconise  Taptas,  dans  les  cas  de  sinusite  frontale 
chronique  :  la  même  incision,  la  conservation  d'un  pont  osseux, 
l'ample  communication  des  cavités  frontale,  ethmoldale,  sphénoï- 
dale  (si  c'est  nécessaii-e).  Mais  Jansen  fait  plus  encore  quand  il 
s'agit  d'un  sinus  large,  aûn  de  faciliter  le  nettoyage  et  le  curetage 
du  sinus  :  11  saisit  avec  une  ou  deux  ferles  pinces  la  paroi  anté- 
rieure du  sinus,  prenant  entre  les  branches  de  l'instrument  toute 
l'épaisseur  de  la  paroi  :  os,  muscle  et  peau,  en  ayant  soin  de  mettre 
entre  la  peau  et  les  pinces  une  couche  épaisse  de  colon  pour  évi- 
ter de  meurtrir  les  parties  molles.  Il  soulève  ensuite  avec  force  une 
partie  de  la  paroi,  mais  sans  la  séparer  complètement  du  reste.  De 
celte  façon,  l'ouverture  est  grande  et  l'on  peut  facilement  aborder 
l'intérieur  de  la  cavité. 

Les  cas  de  nécrose  à  la  suite  de  cette  opération  sont  d'ailleurs 
très  rares. 

(»)  Lue.  —  Annales  des  maladies  du  nez,  de  Voreille  et  du  larynx, 
1905,  no  6. 


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156  SOaÉTÉS  SAVANTES 

Saint-Clair  Thomson  (Londres).  —  Il  faut  se  rappeler  que  ces 
opérations  sont  dangereuses  et  qu*elles  ne  remplissent  pas  tou- 
jours le  but  qu'on  se  propose. 

PuiG.  —  Je  ne  partage  pas  du  tout  l'opinion  de  Saint-Clair 
Thomson  et  je  considère  les  opérations  de  ce  genre  comme  gé- 
néralement indispensables  et,  quand  elles  sont  appliquées  suivant 
les  règles,  comme  étant  sans  aucune  gravité. 

Grossmann  (Vienne).  —  A  mon  avis,  l'opération  de  Taptas  cons- 
titue un  progrès  réel  dans  la  cure  des  sinusites  frontales  [suppu- 
rées. 

Taptas.  —  Je  n'ai  jamais  vu  publié  nulle  part  le  procédé  de 
Jansen,  dont  parle  Puig.  Car  je  dirai  que  celte  opération  appar- 
tient à  un  autre  groupe  de  procédés  que  le  mien,  savoir  au  groupe 
des  «  procédés  autoplastiques  avec  conservation  d'une  plaque  os- 
seuse temporairement  réséquée  ». 

A  Saint-Clair  Thomson,  je  répondrai  que,  de  la  manière  dont 
j'exécute  mon  opération,  celle-ci  apparaît  très  simple.  Elle  donne 
d'ailleurs  un  jour  excellent  :  avec  une  lampe  frontale,  on  peut 
scruter  tous  les  coins  du  sinus  et  même  le  sinus  sphénoîdal.  Je 
puis  dire  qu'à  la  Un  de  l'opération  il  ne  reste  pas  une  seule  cellule 
non  ouverte  du  côté  de  la  face  opérée.  11  va  de  soi,  pour  répondre 
à  une  autre  objection  de  Saint-Clair  Thomson,  que  je  n'applique 
mon  procédé  et  qu'on  ne  doit  appliquer  les  procédés  analogues 
qu'aux  cas  de  sinusite  chronique. 

Je  suis  1res  encouragé  par  l'opinion  du  Prof.  Grossmann  et 
je  puis  lui  certifier  que  l'exécution  de  mon  procédé  est  des  plus 
simples  et  que  les  résultats  esthétiques  qu'il  donne  sont  meilleurs 
que  ceux  de  tout  autre  procédé,  grâce  à  la  conservation  de  toute 
la  saillie  de  l'arcade  sourcilière. 


Séance  du  24  avril. 


RAPPORT 


ScARRz  DE  Mendoza  (de  Paris)  rapporteur.  —  Diagnostic  diffé- 
rentiel des  lésions  tuberculeuses,  syphilitiques  et  cancéreuses 
du  larynx.  —  L'auteur  fait  ressortir  l'importance  considérable, 
tant  au  point  de  vue  des  intérêts  sociaux  qu'au  point  de  vue  du 
traitement  à  instituer,  du  diagnostic  précis,  précoce  et  différentiel 


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SOCIÉTÉS   SAVANTES  157 

des  laryngopathies  tuberculeuses,  syphilitiques  et  cancéreuses,  ces 
u  écueils  douloureux  »  de  la  pratique  médicale  qui  sont,  suivant 
l'expression  de  Moritz  Schmidt,  des  fléaux  non  seulement  pour  les 
malades  qui  en  sont  atteints,  mais  aussi  pour  les  médecins  cons-* 
ciencieux  qui  sont  obligés  de  les  traiter. 

Le  diagnostic  différentiel  de  ces  affections  ayant  pour  base  la 
connaissance  des  symptômes  fonctionnels  et  signes  objectifs  qui 
caractérisent  chacune  d'elles,  l'auteur  en  fait  une  étude  succincte 
quoique  aussi  complète  que  possible. 

Le  travail  de  l'auteur  se  trouve  ainsi  être  divisé  naturellement 
en  quatre  parties. 

Dans  les  trois  premiers  chapitres  il  groupe  successivement  les 
symptômes  fonctionnels  et  les  signes  physiques  de  la  tuberculose, 
de  la  syphilis  et  du  cancer  du  larynx,  en  les  synthétisant  et  en  les 
analysant  h  la  lumière  des  récents  travaux  et  de  son  expérience 
personnelle.  Dans  le  quatrième  chapitre  il  essaie  d'établir  le  dia- 
gnostic différentiel  de  ces  affections,  sans  avoir  cependant  la  pré- 
tention, dit-il,  de  résoudre  complètement  ce  problème  si  ardu  et 
si  complexe. 

Après  avoir  résumé  dans  un  tableau  synoptique,  des  plus  com- 
plets, tous  les  symptômes  subjectifs  et  objectifs  qui  peuvent  ser- 
vir à  différencier  les  lésions  tuberculeuses,  syphililiques  et  cancé- 
reuses du  larynx,  il  rapporte  un  certain  nombre  d'erreurs  de 
diagnostic  commises  par  des  laryngologistes  des  plus  éminenls, 
erreurs  qui  prouvent  que  le  diagnostic  en  apparence  le  plus  précis 
peut  être  sujet  à  caution. 

«  Ces  erreurs,  dit  l'auteur,  doivent  consoler  les  jeunes  prati- 
ciens qui  se  désespèrent  devant  un  cas  difficile  en  maudissant 
leur  apparente  ignorance  et  montrer  aux  autres,  à  ceux  qui,  ayant 
eu  l'occasion  d'observer  un  certain  nombre  de  cas,  ne  doutent 
jamais»  n'ont  jamais  d'ombre  d'hésilation,  qu'il  serait  prudent 
d'opposer  souvent  à  leur  ardeur  juvénile  le  feslina  lente  des  sages 
de  l'antiquité.  » 

L'auteur  résume  son  travail  par  les  conclusions  suivantes  : 

i**  Il  est  essentiel  de  faire  le  diagnostic  différentiel  des  lésions 
tuberculeuses,  syphilitiques  et  cancéreuses  du  larynx  de  bonne 
heure,  mais  c*est  justement  au  début  de  ces  affections  que  le  dia- 
gnostic présente  de  très  grandes  difficultés. 

2°  Les  symptômes  fonctionnels  qu'on  peut  observer  au  début  de 
ces  affections  sont  communs  à  la  plupart  des  laryngites  aiguës  et 
chroniques  et,  partant,  complètement  insufûsanls  pour  établir  le 
diagnostic. 


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158  80giét£«  savantes 

3**  Les  signes  physiques  à  la  période  initiale  sont  extrêmement 
variables  d'un  malade  à  l'autre,  obscurs,  incertains,  et,  dans  la 
plupart  des  cas,  seule  la  marche  ultérieure  des  lésions  peut  tran- 
cher le  diagnostic. 

40  En  ce  qui  concerne  particulièrement  la  tuberculose  laryngée 
à  forme  catarrhale,  les  lésions  pulmonaires  ne  peuvent  servir  que 
comme  signe  de  présomption.  Même  la  constatation  des  bacilles 
dans  les  sécrétions  ne  doit  pas  être  considérée  comme  un  signe 
d'évidence. 

5«>  Si,  à  la  période  d'état,  le  diagnostic  différentiel  des  iaryngo- 
palhies  tuberculeuse,  syphilitique  et  cancéreuse  est,  dans  beau- 
coup de  cas,  relativement  facile,  dans  d'autres,  la  nature  exacte 
de  la  lésion  peut  échapper  pendant  un  certain  temps  au  praticien 
le  plus  perspicace. 

6<>  Les  cas  offrant  en  effet  les  caractères  classiques  qu'on  attri< 
bue  dans  les  livres  aux  lésions  tuberculeuses  syphilitiques  et  can- 
céreuses sont  loin  d'être  fréquents. 

7°  Il  peut  aussi  arriver  qu'on  ne  trouve  ni  dans  les  données  de 
l'anamnèse,  ni  dans  l'état  actuel,  aucun  signe  pouvant  corroborer 
l'hypothèse  qu'on  serait  tenté  d'admettre  en  se  basant  sur  le 
résultat  de  l'examen  laryngoscopique. 

S^  Le  diagnostic  différentiel  peut  devenir  particulièrement  em- 
barrassant et  difficile  lorsque  deux  de  ces  affections  se  superposent. 

9*  Seuls  l'examen  microscopique  pour  la  tuberculose  et  le  can- 
cer et  le  traitement  autisyphilitique  pour  la  syphilis  permettront 
de  poser  le  diagnostic  avec  une  quasi-certitude. 

11  faudra  cependant  avoir  toujours  en  vue  : 

iO*»  En  ce  qui  concerne  l'examen  baclôriologique,  qu'il  résulte 
des  recherches  de  Botey  communiquées  en  1884  au  Congrès  inter- 
national de  Laryngologie,  que  la  présence  des  bacilles  de  Koch 
dans  les  crachats  n'implique  pas  nécessairement  la  tuberculose  du 
larynx  et  que  leur  absence  ne  veut  pas  dire  que  la  tuberculose 
n'existe  pas. 

il<*Ence  qui  concerne  le  traitement  antisyphilitique,  que  la 
médication  iodurée  peut  souvent  produire  dans  le  cancer  une 
amélioration  temporaire  et  masquer  ainsi  pendant  un  certain 
temps  la  nature  des  lésions. 

12*  En  ce  qui  concerne  l'examen  bistologique,  qu'on  ne  peut  en 
tirer  des  conclusions  certaines  que  lorsqu'il  est  positif. 

13"  Que  le  résultat  négatif  de  l'examen  ne  peut  pas  trancher  le 
diagnostic^  car  la  parcelle  de  la  tumeur  enlevée  peut  ne  pas  pro- 
venir de  la  profondeur  du  néoplasme. 


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SOGI^TÉS   SAVANTES  159 

14*  Qu'en  résumé,  malgré  tous  les  moyens  dont  la  science  dis- 
pose aujourd'hui  pour  nous  aider  dans  le  diagnostic  de  ces  laryn- 
gopalhies  redoutables,  TéTolution  de  la  maladie  vient  souvent 
démentir  nos  affirmations  précipitées,  basées  sur  des  données 
pseudo  classiques  et  que  le  sens  clinique,  le  flair  du  praticien 
peuvent  nous  servir  plus  que  toute  autre  chose  à  dégager  de  l'en- 
semble symptomatologique  devant  lequel  nous  nous  trouvons  la 
véritable  nature  de  la^lésion. 

Sousa-Valladarès  (Lisbonne).  —  Je  regrette  vivement  que  Lasfra, 
rapporteur,  ne  soit  pas  ici  aux  côtés  de  Suares  de  Mendoza,  car  il 
est  toujours  désagréable  de  faire  une  critique  d*un  rapport  en 
l'absence  de  Fauteur  de  ce  rapport.  Aussi  dirai-je  à  peine  quel- 
ques mots  sur  le  sujet. 

En  ce  qui  concerne  d'abord  le  carcinome  du  larynx,  son  dia* 
gnoslic  n'est,  la  plupart  du  temps,  pas  difûoile,  si  Ton  tient  compte 
de  l'âge  du  malade,  de  son  sexe  et  de  l'immobilité  de  Tune  des 
cordes  vocales.  En  effet,  le  cancer  est  très  rare  avant  40  ans  et 
tout  à  fait  exceptionnel  chez  la  femme.  Si  donc,  chez  un  homme 
ayant  dépassé  la  quarantaine,  on  constate  l'existence  d'une  saillie 
rouge,  sessile,  sur  une  des  cordes  vocales,  saillie  s'accompagnant 
de  l'immobilisation  —  par  obstacle  mécanique  —  de  cette  même 
corde  vocale,  saillie  ne  disparaissant  pas  par  le  traitement  spéci* 
flque,  il  faudra  immédiatement  songer  au  cancer. 

Pour  ce  qui  regarde  la  tuberculose,  il  est  de  toute  nécessité 
d'interroger  l'état  général,  car  la  tuberculose  laryngée  primitive, 
quoiqu'on  en  dise,  est  très  rare. 

Enfin,  quant  à  la  syphilis,  nous  possédons  une  pierre  de  touche 
à  laquelle  il  nous  faudra  toujours  recourir  quand  nous  nous 
trouverons  en  face  de  lésions  peu  cara(5lérisliques  :  le  traitement 
mercuriel  associé  au  traitement  ioduré  accompliront  parfois  de 
véritables  résurrections. 

M.  Grossmann  (Vienne).  —  Je  ne  voudrais  pas  aborder  d'une 
façon  détaillée  le  chapitre  du  diagnostic  différentiel  de  la  syphilis, 
de  la  tuberculose  et  de  la  carcinose  laryngées,  et  je  me  conten- 
terai de  faire  remarquer  que  le  diagnostic  de  l'une  ou  l'autre  de 
ces  affections  ne  nous  laissera  qu'exceptionnellement  dans  le 
doute. 

La  tuberculose  du  larynx  est  tellement  caractéristique,  notam- 
ment avec  son  infiltration  de  tubercules  miliaires,  que  chacun 
pourra  le  reconnaître  au  premier  coup  d'œil.  Le  diagnostic  sera 
parfois  un  peu  plus  difficile  entre  la  syphilis  et  le  cancer  du  la- 
rynx. A  ce  propos,  je  voudrais  attirer  l'attention  sur  un  symp- 


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160  SOGlérés   SAVANTES 

tome  que  j'ai  déjà  cherché  à  mettre  en  lumière,  il  y  a  déjà  de 
nombreuses  années,  à  Foccasion  de  nos  premières  publications  sur 
le  c  lupus  du  larynx  ».  Contrairement  à  ce  qu'on  observe  dans  le 
lupus  et  dans  la  syphilis,  on  constate  dans  le  cancer  du  larynx 
l'existence  d'une  paialysie  précoce  de  la  corde  vocale,  paralysie 
qui  se  manifeste  alors  qu'il  n'existe  encore  que  des  altérations 
anatomiques  insignifiantes  de  cet  organe.  Jamais  les  ulcérations 
syphilitiques  ou  lupiques  du  larynx  n'entraînent  une  telle  para- 
lysie totale  de  la  corde  vocale  affectée  ;  cette  paralysie  ne  se  pro- 
duit dans  la  syphilis  que  lorsqu'il  existe  en  même  temps  une 
périchondrile  syphilitique.  Dans  ce  dernier  cas,  où  l'immobilité 
de  la  corde  vocale  est  le  fait  non  d'une  paralysie,  mais  d'un  obs- 
tacle mécanique,  il  existe,  d'ailleurs,  d'aulres  symptômes  différen- 
tiels tellement  caractéristiques  (gonflement  œdémateux  étendu 
dans  la  syphilis,  surface  inégalement  bosselée  d&ns  le  cancer) 
qu'il  n'est,  pour  ainsi  dire,  pas  possible  de  commettre  une  erreur 
de  diagnostic. 

F.  KuHN  (Kassel).  —  L'intubation  «  pérorale  »  dans  les  opéra- 
tions sur  le  nez  et  sur  la  gorge.  —Je  voudrais,  en  quelques  mots, 
attirer  votre  attention  sur  les  avantages  que  présente  l'emploi  de 
mon  appareil  à  intubation  pérorale  du  larynx  dans  toutes  les  opé- 
rations qui  se  pratiquent  sur  le  nez  et  sur  la  gorge.  Ces  avantages 
sont,  en  résumé,  les  suivants  : 

1°  Facilité  de  l'anestbésie  qui  se  fait  avec  l'appareil,  les  vapeurs 
anesthésiques  étant  dirigées  directement  sur  le  larynx  ; 

2**  Faculté  de  pouvoir  aborder  directement  par  la  bouche  et 
d'extirper  avec  le  minimum  de  dégâts  des  tumeurs  du  pharynx 
qu'il  faudrait,  sans  l'emploi  de  cet  appareil,  aborder  par  d'autres 
voies  et  en  causant  des  délabrements  plus  ou  moins  étendus  ; 

3**  Possibilité  d'éviter  la  trachéotomie  préventive  ou  la  ligature 
préventive  des  carotides,  en  raison  de  la  garantie  absolue  qu'offre 
l'nnnnroil  nniifi^e  la  pénétration  de  sang  dans  l'arbre  respiratoire 
)pération  ; 

I  d'éviter  que  les  matières  vomies  pendant  l'anes- 
spirées  dans  le  larynx  et  ainsi  de  prévenir  les  pneu- 
[)iration  ; 

rite  dans  le  fonctionnement  et  simplicité  dans  l'ap- 
pparçil  que  je  vous  présente  ici. 
Thohson  (Londres).  —  Sans  être  partisan  du  tubage 
arynx,  je  pense    cependant  qu'on  peut  mieux  faire 
gotomie  préventive  et  une  éponge  dans  le  larynx. 


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SOCIÉTÉS   SAVANTES  161 

M.  Grossmann  (Vienne).  —  Corrélation  fonctionnelle  des  mus- 
cles du  larynx.  —  Les  préparalions  microscopiques  et  les  photo- 
graphies que  je  vous  présente  et  que  j'ai  obtenues  au  cours  de 
mes  recherches  sur  des  lapins,  des  chats  et  des  chiens,  montrent 
que,  lorsqu'on  provoque  la  paralysie  des  muscles  innervés  par  le 
nerf  laryngé  inférieur  on  voit  survenir  dans  les  muscles  innervés 
par  le  nerf  laryngé  supérieur,  les  symptômes  de  ce  que  j'ai  appelé 
Vairophie  par  inactivité  ;  réciproquement,  cette  atrophie  par  inac- 
tivité s'observe  dans  des  muscles  innervés  par  le  nerf  laryngé 
inférieur  quand  on  provoque  expérimentalement  la  paralysie  des 
muscles  dépendant  du  nerf  laryngé  supérieur. 

Cette  «  atrophie  par  inactivité  alternante  »  est  un  phénomène 
qui  se  produit  constamment  dans  les  cas  de  paralysie  partielle, 
c'est-à-dire  de  Tuu  ou  de  Pautre  nerf  du  larynx.  Elle  corrobore 
certains  faits  cliniques  déjà  observés  chez  l'homme,  chez  qui,  dans 
certains  cas  de  paralysie  du  récurrent,  on  a  constaté  également 
une  atrophie  du  muscle  crico-thyroïdien  du  même  côté,  phéno- 
mène que  jusqu'ici  on  avait  attribué  par  erreur  à  une  distribution 
particulière  de  linnervalion  laryngée  chez  certains  individus. 


Séance  du  24  avriL 


COMMUNICATION 


QuBVEDO  Y  ZuBiETA  (Mcxico).  —  D'uno  méthode  efficace  de  trai- 
tement des  sinusites  maxillaires  suppurées,  compliquées  de  fis- 
tules. —  Les  échecs  dans  le  traitement  opératoire  des  fistules  du 
sinus  maxillaire  proviennent  de  ce  que  l'on  veut  réunir  les  bords 
avivés  de  la  fistule  avant  de  bien  désinfecter  l'antre  d'Highmore  et 
d'en  prévenir  la  réinfeclion. 

Pour  satisfaire  ce  double  but,  j'ai  adopté  une  méthode  dont  je 
vais  résumer  les  points  principaux. 

Supposons  le  cas  d'une  fistule  cutanée,  c'est-à-dire   de  la  face. 

i<»  J'incise  les  parties  molles  au  niveau  de  la  fistule.  Cette  inci- 
sion, de  même  que  l'agrandissement  au  ciseau  de  la  fistule  os- 
seuse, doit  permettre  le  passage  d'une  petite  curette  et  d'un  per- 
forateur. 

2**  Curettage  des  parois  du  sinus.  Lavage  antiseptique.  Par  la 
brèche  pratiquée,  je  fais  deux  perforations  de  la  paroi  nasale  de 


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162  sodérés  savantes 

l'antre,  chacune  au  niveau  du  plancher  et  près  de  l'angle  sinusal 
antérieur  et  postérieur  respectivement.  Ces  perforations  corres- 
pondent du  côté  de  la  fosse  nasale  au  méat  inférieur  sous  la  tète 
et  la  queue  du  cornet. 

3°  Pendant  une  semaine,  quinze  jours,  trois  semaines,  on  pra- 
tique des  lavages  antiseptiques  répétés,  à  forte  pression,  de  la 
cayité.  Le  jet  de  lavage  entre  et  sort  alternativement  par  Toriûce 
de  la  joue  et  par  les  orifices  nasaux. 

4°  Quand,  au  bout  de  ce  temps  variable,  on  constate  que  la 
suppuration  a  cessé  dans  Tantre,  on  suture  les  bords  de  Tincision 
cutanée  qui  correspondent  à  l'ancienne  fistule. 

Après  occlusion,  on  continue  de  laver  Tantre  par  la  fosse  nasale. 
I>e  jet  d*eau  antiseptique  à  forte  pression  pénètre  par  Torifice  na- 
sal de  l'antre  et  sort  par  Torifice  postérieur. 

La  réunion  des  bords  de  la  fistule  se  fait  à  l'abri  de  l'asepsie 
cavitaire. 


Séance  du  25  avril. 


COMMUNICATIONS 


Caldeira  Cabra l  (La  Tocine).  —  Un  cas  de  végétations  adé- 
noïdes suivies,  après  leur  ablation,  de  rapparition  sur  place  d'un 
myxo-saroome  végétant. 

H.  Frey  (Vienne).  —  Le  fait  qui  vient  de  nous  être  communiqué 
est  très  intéressant  :  c'est  une  complication  encore  peu  connue 
de  radénoïdolomie.  Nous  savions  déjà  que,  dans  un  certain 
nombre  de  cas,  les  végétations  adénoïdes  contenaient  du  bacille 
de  Koch  ;  il  est  non  moins  important  d'apprendre  qu'elles  peuvent 
être  le  point  de  départ  de  tumeurs  malignes. 

Sautanna  Lbitb  (Lisbonne).  —Je  pense  que  la  tumeur  que  notre 
collègue  avait  premièrement  diagnostiqué  «  végétations  adé- 
noïdes »  était  déjà  du  myxo-sarcome  ;  seulement,  comme  sa 
forme  et  son  point  d'implantation  étaient  ceux  des  végétations 
banales,  il  n'y  a  rien  d'étonnant  à  ce  qu'il  ait  pris  ce  néoplasme 
malin  pour  des  végétations  banales. 

SiTAREz  DE  Mbndoza  (Pai'is).  —  Sur  la  cure  radicale  de  l'obstrue- 

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BOCStriB  SAVANTES  163 

fcion  nasale.  —  A  mon  avis,  (es  procédés  compliqués,  longs  et 
laborieux  imaginés  pour  la  cure  radicale  de  Tobslruclion  nasale 
peuvent  être  remplacés  très  avantageusement  par  l'emploi  de  la 
scie  tubulaire  mue  par  le  tour  de  White,  par  un  moteur  électrique 
ou  plus  simplement  par  un  appareil  Bercut. 

En  procédant  suivant  la  technique  que  nous  avons  adoptée^  la 
cure  radicale  de  Tobstruclion  nasale  peut  être  pratiquée  en  quinze 
ou  vingt  secondes  et  ne  nécessite  pas  l'emploi  de  Tanesthésie  gé- 
nérale. 

Santannà  Lkitb  (Lisbonne).  —  30  oai  d'interventicm  ohimrgioale 
BOT  Tapophyse  mastolde.  —  La  statistique  que  nous  avons  Thon- 
neur  de  présenter  au  congrès  et  qui  est  l'objet  de  cette  communi- 
cation, n'est  pas  très  grande  comme  d^autres  qui  ont  été  publiées 
par  d'illustres  collègues  étrangers  tels  que,  Jansen,  Schwartze, 
Moure,  Stacke,  etc.,  etc.  ;  mais  elle  est  composée  d'un  nombre 
suffisant  de  cas  pour  remplir  le  but  proposé. 

Si  quelques  statistiques  permettent  des  conclusions  erronées 
qui  ne  sont  pas  en  harmonie  avec  la  vérité,  on  ne  pourra  pas 
accuser  celle-ci  d'un  égal  défaut. 

Elle  comprend  trente  interventions  chirurgicales  sur  l'apophyse 
mastolde. 

Oe  ces  cas,  les  uns  proviennent  de  la  consultation  otologique  de 
l'hôpital  Saint-Joseph  de  Lisbonne,  d'autres  de  ma  clientèle  privée. 
Dans  l'un  et  l'autre  cas,  les  procédés  opératoires  et  les  soins  ont 
été  absolument  identiques. 

Les  conditions  dans  lesquelles  il  y  a  lieu  d'intervenir  sur  une 
apophyse  mastolde  sont  très  difiTérentes,  mais  ici  nous  ne  nous 
occupons  que  des  cas  chroniques,  c'est-à-dire  des  otorrhées  plus 
ou  moins  anciennes,  douloureuses  ou  non,  avec  ou  sans  fétidité  et 
contre  lesquelles  ont  échoué  les  traitements  médicaux  tels  que 
lavages,  pansements  secs,  etc.,  etc.,  et  môme  l'ablation  des  osse- 
lets. En  présence  d'un  cas  de  cette  nature,  l'opération  radicale  est 
indiquée  et,  sous  celle  désignation  si  positive,  s'entend  la  réduc- 
tion de  l'oreille  moyenne  et  de  ses  annexes  pneumatiques  en  une 
seule  cavité  ample  et  large  ;  c'est-à-dire,  on  supprime  l'oreille 
moyenne  en  la  rendant  externe.  C'est  ce  procédé  que  nous  avons 
employé  dans  les  cas  que  nous  préscnlons  et,  si  dans  nos  pre- 
mières opérations  nous  avons  cherché  à  obtenir  la  cutanisalion 
par  autoplastie,  par  la  suite  nous  ne  l'avons  pas  fait  et  nous  avons 
suturé  l'incision  rétro-auriculaire,  premier  temps  de  l'opération, 
faisant  les  pansements  consécutifs  par  le  conduit  auditif  externe. 


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164  SOCIÉTÉS  SAVANTES 

Ce  procédé  a  de  lels  avanlapes  qu'il  s'impose  parce  que  non  seu- 
lement il  abrège  le  nombre  des  pansements,  comme  il  évite  au 
malade  une  difformité  qui,  si  elle  est  indifférente  à  quelques-uns, 
ne  Test  pas  au  plus  grand  nombre.  Sur  les  30  cas,  dix-huit  fois  il 
s'agissait  de  l'oreille  gauche  et  douze  fois  de  l'oreille  droite,  vingt- 
deux  des  malades  étaient  des  hommes  et  huit  des  femmes. 

Le  plus  grand  nombre  des  opérés  avaient  de  dix  à  vingt,  le 
nombre  des  cas  décroissant  avec  l'âge. 

L'étiologie  des  suppurations  auriculaires  dans  laquelle  ligure 
rinfluenza  par  sa  répercussion  sur  la  muqueuse  des  voies  aériennes 
ainsi  que  quelques  fièvres  éruptives,  surtout  la  rougeole  et  la  scar- 
latine, compte  aussi  des  angines. 

Nos  30  cas  se  décomposent  de  la  façon  suivante  : 

Dix-huit  écoulements  simples  dans  lesquels  l'intervention  a  dé- 
montré que  la  suppuration  provenait  soit  des  cellules  mastoï- 
diennes, de  l'antre,  de  la  caisse  ou  du  canal  tympano-mastoïdien. 

Tous  ont  guéri  dans  un  espace  de  temps  relativement  court  et, 
plus  de  la  moitié  entre  un  mois  et  demi  et  deux  mois  et  demi. 

Parmi  les  18  cas,  il  en  est  un  sur  lequel  je  dois  appeler  l'atten- 
tion :  la  mastoîde  présentait  deux  fistules.  Il  y  avait  plusieurs 
années  que  le  malade  en  souffrait.  L'intervention  a  été  large  et 
profonde.  Le  sinus  latéral  a  été  bien  vu  et  nous  avons  cheminé 
vers  lui,  le  tissu  malade  conduisant  notre  main.  Mais,  ce  sinus 
qui  était  bien  à  sa  place  n'était  pas  perméable,  il  était  oblitéré,  le 
sang  n'y  circulait  plus.  Il  y  avait  naturellement  eu  une  phlébite  qui, 
déterminant  la  formation  d'un  caillot  oblitérant,  avait  sauvé  le 
malade  d'une  mort  certaine. 

Le  complexus  symptomatique  avait  été  en  rapport  avec  l'expli- 
cation que  je  donne.  Sur  ces  cas  compliqués  : 

Trois  par  cholestéatome  ;  l'un  petit,  logé  daiiS  l'antre,  l'autre 
occupant  l'antre  et  une  cavité  formée  dans  les  cellules  et  le  troi- 
sième emplissant  Toreilie  moyenne  et  ses  annexes  pneumatiques. 

Les  malades  chez  lesquels  le  facial  était  paralysé,  conservèrent 
leur  paralysie  mais  dans  aucune  des  interventions,  même  chez 
ceux  gravement  compliqués  où  il  faut  aller  profondément  et  large- 
ment, nous  n'avons  eu  le  regret  de  léser  le  facial  ce  qui,  du  reste, 
ne  nous  semble  pas  difficile  à  éviter,  car  le  canal  demi* circulaire 
externe  constitue  la  boussole  qui  indique  le  nord  dans  ce  dange- 
reux océan.  Nous  avons  maintenant  6  cas  de  phlébite  du  sinus  la- 
téral :  3  ont  guéri  et  3  sont  morts. 

En  les  examinant  avec  beaucoup  d'attention  on  voit  que  sur  les 
3  premiers  la  paroi  du  sinus  commençait  à  être  mortifiée  par  le 


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sociérés  savantes  i65 

pus  qui  la  baignait.  L'intervention  a  été  faite  assez  à  temps  pour 
éviter  que  la  mortification  de  la  paroi  du  sinus  fùl  complète.  La 
cause  enlevée,  les  portions  mortifiées  de  la  paroi  s'éliminèrent  peu 
à  peu  et  furent  remplacées  par  du  lissu  sain. 

L'infection  qui  existait  déjà  s'est  éteinte  par  rélirainatiou  des 
toxines,  la  température  tombant  et  l'étal  général  se  relevant  rapi- 
dement. 

Les  dernières  phlébites  étaient  septiques,  la  paroi  du  sinus  dé- 
chirée et  l'infection  générale  si  intense  que  l'organisme  ne  put 
résister. 

Dans  un  de  ces  cas  il  y  avait  méningite  généralisée,  compliquant 
raction  de  la  phlébite. 

Nous  pourrions  expliquer  pourquoi  nous  ne  pratiquâmes  pas  la 
ligature  de  la  jugulaire  mlerne,  mais  ceci  nous  ferait  sortir  du 
cadre  de  ce  travail. 

Vient  ensuite  un  abcès  intra-dural  avec  plus  d*une  cuillère  à 
soupe  de  pus. 

La  malade  a  guéri. 

Dans  ce  cas  comme  dans  ceux  des  phlébites  nous  ne  pratiquâmes 
pas  la  suture  immédiate  et  fîmes  le  drainage  comme  il  est  de 
règle  dans  les  complications  graves.  Un  abcès  exlra-dural  dont 
nous  ignorons  le  résultat,  le  malade  ayant  cessé  de  fréquenter  la 
consuUalion  vingt-cinq  jours  après  l'opération.  Et  une  méningite 
qui  a  causé  la  mort.  Ce  fut  l'oreille  droite  la  cause  de  l'infection 
des  méninges.  Une  paracentèse  faite  trois  jours  après  l'opération 
de  l'oreille  gauche  avait  donné  issu  à  une  grande  quantité  de  pus- 
La  ponction  lombaire  ne  donna  aucun  renseignement. 

En  résumé  nous  avons  : 

Otorrhées  simples 18  guérisons 

Otorrhées  compliquées  par  : 

Gholestéalomes 3  guérisons 

Phlébites 3  guérisons 

Phlébites  septiques 2  morts 

Phlébites  septiques  avec  méningite     .    .  1  mort 

Abeés  intra-dural i  guérison 

Abcès  extra-dural 1  résultat  inconnu 

Méningite 1  mort. 

Les  dix-huit  otorrhées  que  nous  avons  opérées  à  froid  ou  ré- 
chauffées furent  suivies  du  meilleur  résultat,  la  guérison  ayant 
été  complète.  Sur  les  otorrhées  compliquées,  quatre  décès.  Mais, 

ANNALES  DBS  MALADIES  DB   l'oRBILLB    BT  DU   LARYNX.  —  XXXII.       i2 


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166  SOGlérÉS  SAVANTES 

dans  aucun  des  cas,  le  dénouement  fatal  ne  peut  être  attribué  à 
l'opération,  mais  bien  au  degré  élevé  des  complications  existantes 
e(  que  la  chirurgie  était  impuissante  à  dominer. 


CONCLUSIONS 

1^  La  présence  du  pus  dans  Toreille  moyenne  et  ses  annexes 
détermine  des  complications  intra-crâniennes  d'une  telle  gravité 
qu'elles  causent  la  mort. 

2o  L'opération  radicale  est  innocente,  exempte  de  dangers,  et 
parvient  à  guérir  les  otorrhées  non  compliquées  et  même  quand 
elles  le  sont,  pourvu  que  le  degré  de  la  complication  ne  soit  pas 
trop  élevé. 


ACADÉMIE  MÉDICO-CHIRURGICALE  ESPAGNOLE  (t) 
Séance  du  42  février  4906. 

RuEDÂ.  —  utilisation  de  la  voie  endo-naBale  comme  voie  opé- 
ratoire des  fibromes  naso-pharyngiens.  —  L'auteur  emploie  depuis 
1899,  et  avec  un  excellent  réiultat,  un  procédé  original  qu'il  a 
récemment  ulilisé  chez  un  homme  porteur  d'un  polype  naso- 
pharygien  inséré  sur  le  bord  supéro-externe  de  la  choanne  droite. 
Chez  ce  malade  par  suite  d'une  forte  déviation  du  septum,  les 
manœuvres  intra-nasales  étaient  plus  que  difficiles  et  il  était  no- 
tamment impossible  en  suivant  le  plancher  de  la  fosse  nasale 
d'arriver  jusqu'au  pharynx  nasal  et  d'y  faire  pénétrer  l'anse  d'un 
serre-nœud.  Rueda  employa  donc  son  procédé,  qui  consiste  à  in- 
troduire par  chaque  fosse  nasale  une  sonde  urétrale  en  gomme,  et 
à  retirer  à  l'aide  d'une  pince,  les  deux  extrémités  pharyngées  par 
la  bouche.  On  noue  à  ces  extrémités  une  troisième  sonde  uréthrale, 
celle-ci  très  fine.  On  a  ainsi  formé  une  anse.  En  retirant  les  deux 
sondes,  l'anse  va  en  se  rétrécissant  et  vient  se  placer  derrière  la 
luette  d'où  on  la  pousse  à  l'aide  d'un  stylet  construit  à  cet  elfe 
jusqu'à  la  voûte  pharyngienne.  L'anse  se  place  alors  derrière  le 
polype.  Mais  les  deux  extrémités  de  cette  anse  se  dirigent  chacun 
vers  sa  fosse  nasale,  et  il  est  indispensable  qu'ils  passent  tous  les 

{})  Comptes  rendus  du  Di*  Irueste  Germans.  Traduction  Mossé. 


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BoaÈris  satantes  167 

deux  par  la  même  fosse  nasale,  qui  esl  celle  où  l'on  passera  pour 
faire  Tablation  du  polype.  Pour  arriver  à  ce  résultat  il  suffit  au 
moment  où  Ton  forme  l'anse  dans  la  bouche  d'y  adapter  un  fil  de 
soie,  en  ayant  soin  de  calculer  le  point  d'attache  de  façon  à  ce 
qu'au  moment  où  l'anse  s'appliquera  derrière  le  polype,  le  nœud 
reste  sur  un  des  côtés.  On  pourra  par  la  traction  de  ce  fil,  amener 
l'extrémité  d'une  fosse  nasale^  dans  la  fosse  nasale  opposée.  Cette 
anse  étant  ainsi  formée  il  ne  reste  qu'à  y  substituer  une  anse  de 
platine  qu'on  adapte  au  manche  universel  de  gaI?ano*cautère. 

Ce  procédé  est,  ajoute  Rueda,  d'une  incontestable  utilité  pour 
les  polypes  insérés  sur  le  bord  choannal,  et  pour  les  polypes  de 
petites  dimensions  sur  lesquels  s'exerce  difficilement  le  contrôle 
de  la  vue  et  du  toucher  en  cours  d'opération. 

BoTBLLA.  —  Ce  procédé  parait  ingénieux  et  peut  en  effet  être 
utile  en  bien  des  cas. 

Tapia  estime  au  contraire  que  ce  procédé  loin  de  faciliter  les 
manœuvres,  les  rend  plus  pénibles.  Les  procédés  déjà  connus 
suffisent  pour  pratiquer  l'ablation  des  polypes  naso-pharyngiens, 
quelque  position  qu'ils  occupent. 


Séance  du  o  mars  4906, 

Gonzalez  drl  Cahpo.  —  Aérophagie  inconsciente.  —  Sous  ce 
titre  l'auteur  présente  un  individu  de  23  ans,  neurasthénique  de- 
puis il  mois  et  sujet  à  des  éructations  involontaires,  sériées  et 
fort  bruyantes.  Ces  éructations  se  produisent  tantôt  spontané- 
ment, tantôt  par  la  pression  de  zones  déterminées,  et  spéciale- 
ment la  zone  supra-mammaire  gauche.  En  auscultant  ce  malade 
à  gauche  du  xyphoïde,  on  entend  le  bruit  de  l'air  qui  franchit  le 
cardia»  et  quelques  secondes  plus  tard  la  sortie  de  l'air  par  le 
même  orifice.  Il  est  donc  nécessaire  qu'il  y  ait  eu  d'abord  déglu- 
tition de  l'air  —  ou  aérophagie  —  pour  qu'il  puisse  y  avoir  éruc- 
tation, et  la  preuve  que  la  chose  se  passe  bien  ainsi,  c'est  que  si 
ou  a  soin  de  faire  ouvrir  la  bouche  au  patient,  il  ne  peut  y  avoir 
d'éructation,  la  déglutition  étant  impossible. 

L'auteur  expose  sa  conception  étiologique  et  pathogénique  de 
cette  afiectiony  et  il  admet  la  nécessité  d'un  état  névropathique 
prédisposant.  Il  ajoute  que  cette  affection  est  favorisée  par  une 
prédisposition  organo-fonctionnelle,  telle  que  le  relâchement  du 


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168  soctérés  savantes 

cardia.  Il  termine  en  conseillant  rouverture  de  la  bouche  pour 
éviter  Téructation  et  un  traitement  général  pour  la  névrose. 

Yagub  estime  que  les  cas  d*aérophagie  sont  beaucoup  plus 
rares,  que  le  prétendent  les  auteurs.  Dans  sa  longue  pratique, 
il  n'a  vu  que  3  cas  authentiques  d'aérophagie.  Il  distingue  la  vé- 
ritable aérophagie  inconsciente,  et  par  suite  incapable  de  dispa- 
raître sous  l'empire  de  la  volonté  ou  reCTel  de  la  suggestion,  aéro- 
phagie qui  se  produit  môme  la  bouche  ouverte,  et  la  pseudo- 
aérophagie,  qu'on  observe  chez  les  gastropathes,  aérophagie  qui 
est  toujours  volontaire,  consciente  et  que  les  malades  produisent 
en  croyant  expulser  des  gaz  de  l'estomac,  et  sans  se  rendre  compte 
que  ce  qu'ils  chassent  n'est  autre  chose  que  de  Pair  qu'ils  ont 
avalé. 

Tapia  expose  ce  qu'il  a  observé  dans  un  cas  d*aérophagîe  que 
lui  avait  envoyé  Yaguë,  et  dans  lequel  il  pratiqua  l'œsophagosco- 
pie.  A  mesure  que  le  tube  pénétrait  ou  voyait  les  parois  de  l'œso- 
phage, tantôt  intimement  adaptées  et  tantôt  (le  malade  faisant 
une  large  inspiration)  les  parois  se  déplisser  et  s'écarter  brusque- 
ment. Une  bouffée  d'air  pénétrait  dans  l'œsophage  pour  être  expul- 
sée quelques  secondes  après.  Pendant  l'opération  la  malade,  bien 
qu'elle  eût  un  bouchon  entre  les  dents  pratiquait  l'aérophagie  et 
l'éructation.  Celle-ci  guérit  d'ailleurs  par  suggeslion  après  quelques 
séances  d'œsophagoscopie. 


Séance  du  26  mars* 

JiuENRz.  —  2  cas  de  papillome  laryngé  chex  l'enfant.  —  Sous  ce 
titre  l'auteur  rapporte  l'observation  d'un  petit  garçon  de  sept  ans 
et  celle  d'une  fillette  de  3  ans.  Ces  deux  petits  malades  furent 
présentés  à  son  examen,  aphones  et  respirant  fort  mal.  L'examen 
laryngoscopique  révéla  la  présence  dans  l'un  et  l'autre  cas  d'une 
masse  papillomateuse,  implantée  sur  l'angle  antérieur  des  cordes 
vocales.  Dans  les  2  cas,  il  ne  restait  plus  qu'un  espace  fort  limité 
pour  le  passage  de  l'air.  En  deux  séances^  dans  le  i*'  cas,  et  en 
quatre  dans  le  2«  cas,  Jimenez  put  enlever  presque  toute  la  masse 
par  voie  endolaryngée. 

L'auteur  estime  que  malgré  la  lutte  qu'il  faut  soutenir  pour 
vaincre  l'indocilité  des  enfants,  il  faut  toujours  tenter  de  faire 
l'extirpation  par  voie  endo-laryngée  et  no  recourir  à  la  thyroto- 


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sociérés  savantes  169 

mie  que  lorsque  ]a  première  tenlalive  a  complèlement  échoué. 
Quant  aux  récidives,  elles  ne  sonl  pas  moins  fréquentes  avec  le 
second  procédé  qu'avec  le  premier. 

Gbbboa.  —  La  iaryngoscopie  directe  facilite  Textraclion  des  pa- 
pillomes  chez  les  enfants. 


Séance  du  %  avril, 

Laudete.  —  2  cas  de  staphyloraphie.  —  L'auteur  dans  les  2  cas 
a  suivi  le  procédé  de  Brofy,  procédé  qui  consiste  :  1®  à  aviver  les 
bords  de  la  plaie  ;  2**  à  placer  les  points  de  contact  avec  un  Ql  de 
soie  qui  servira  de  conducteur  au  fil  d'argent  ;  3°  à  placer  les 
disques  de  plomb  perforés,  à  travers  lesquels  on  passe  les  fils  mé- 
talliques ;  avec  une  pince  à  torsion  on  rapproche  à  la  fois  les  points 
et  les  bords  de  la  fissure  ;  4<^  suture  de  coaptation  au  fil  d'argent. 

Laudete  compare  ce  procédé  à  ceux  qui  nécessitent  des  inci- 
sions latérales,  et  il  en  déduit  que  tout  l'avantage  appartient  au 
procédé  dont  il  vient  de  rappeler  la  technique.  C'est  grâce  à  celui- 
ci  que  les  2  cas  qu'il  vient  d'opérer  ont  guéri.  Chez  les  deux  ma- 
lades la  déglutition  est  normale,  mais  la  phonation  réclame  une 
rééducation  orlophonique  pour  certaines  syllabes. 

La  statistique  de  Brofy,  comprend  570  cas,  dont  201  chez  des 
enfants  de  moins  de  5  mois.  Les  résultats  ont  été  constamment 
favorables. 

GoYANBs  pense  que  lorsque  les  deux  moitiés  du  voile  du  palais 
sont  atrophiées,  les  deux  incisions  latérales  sont  indispensables, 
parce  qu'elles  seules  donnent  l'étoffe  nécessaire.  Pour  éviter  la 
déchirure  des  points,  on  peut  pratiquer  la  ténotomie  à  la  mode 
de  Fergusson.  La  difficulté  de  phonation  observée  chez  les  opérés 
est  due  à  la  tension  du  voile. 

Laudbte.  —  Le  sixième  des  échecs  de  la  slaphylorraphie  est  dû 
aux  accidents  septiques  qu'entraînent  les  incisions  latérales.  En 
outre,  ces  incisions  produisent  des  troubles  auditifs  par  suite  de 
la  section  du  péristaphilin  externe,  dilatateur  de  la  trompe  ;  des 
hémorrhagies  post-opératoires  provenant  des  artères  palatines 
postérieures  :  la  rigidité  du  voile  par  la  présence  de  trois  cica- 
trices linéaires  d'où  troubles  phonatoires.  Quant  à  la  ténotomie  à 
la  Fergusson  l'auteur  la  repousse,  comme  complètement  ineffi- 
cace. 


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170  sociérÉs  savantes 

Laudete.  —  Kyste  radioalo-dentaire.  —  Le  kysle  dont  il  est 
question  était  invaginé  dans  Tantre  d'Higmore  dont  il  remplissait 
complètement  la  cavité,  et  dépendait  de  la  racine  de  l'incisive 
latérale  supérieure  gauche.  A  Texlraction  de  cette  racine,  on 
constata  Tissue  d'un  exsudât  sombre  mêlé  à  des  lamelles 
brillantes. 

En  suivant  la  conduite  recommandée  par  Pacques,  en  opé- 
rant, par  la  voie  bucco-nasale,  on  a  l'avantage  de  ne  pas  laisser 
de  cavités  ouvertes  sur  la  bouche.  Mais  en  faisant  la  résection  de 
le  paroi  externe  seule,  on  forme  une  cavité  qui  se  ferme  lente- 
ment et  pour  l'obturation  de  laquelle  l'opéré  est  obligé  d'avoir 
recours  à  un  appareil  prolhélique.  Laudete  eût  donc  recours  à 
l'opération  de  Luc,  avec  laquelle  la  guérison  s'obtint  rapidement. 
RuEDA.  —  Cite  le  cas  d'une  malade  à  laquelle  il  fit  !a  résection 
de  la  paroi  antérieure  d'un  kyste  dentaire  du  maxillaire  supérieur. 
Dans  la  cavité  de  ce  kyste  il  trouve  deux  dents,  une  sur  le  plan- 
cher et  l'autre  sur  la  voûte  de  l'antre. 

Sterung.  —  Lorsque  les  kystes  sont  invaginés  dans  le  sinus 
maxillaire,  la  résection  de  la  paroi  antérieure  du  sinus  suffit. 
C'est  plus  simple  et  moins  périlleux  que  le  CalwellLuc. 

Laudete.  —  Lorsque,  comme  dans  le  cas  de  Rueda  il  s'agit  de 
kystes  folliculaires  développés  avec  le  germe  dentaire  la  résection 
de  la  paroi  anlérieure  du  kyste  suffit.  Mais  si  le  malade  est  por- 
teur d'un  kyste  radiculaire  de  l'antre,  il  faut  avoir  recours  à  Topé- 
ration  de  Luc. 


Séance  du  46  avril, 

Tapia.  —  Un  cas  d'acrobatie  linguale.  —  Tapia  présente  sous  ce 
titre,  un  étudiant  en  médecine  qui  avec  sa  langue  exécute  les 
mouvements  suivants  : 

Il  obture  à  volonté  l'une  ou  l'autre  de  ses  choanes,  et  pour  en 
faire  la  démonstration,  il  fume  et  renvoie  la  fumée  par  la  fosse 
nasale  qu'il  laisse  ouverte. 

Il  introduit  la  langue  dans  ses  fosses  nasales  à  travers  les 
choannes  ;  ce  que  l'on  peut  contrôler  par  la  rhinoscopie  anté- 
rieure, et  avec  l'aide  de  l'adrénaline,  cet  admirable  spéculum  chi- 
mique, on  voit  la  pointe  de  la  langue  pénétrer  dans  la  fosse 
nasale. 


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SOaÉTÉS  SAVANTES  171 

Toujours  avec  sa  langue,  cet  étudiant  explore  son  amygdale 
pharyngée,  il  analyse  les  détails  anatomiques  de  son  cavum  :  il 
touche  le  bord  postérieur  du  septura,  la  queue  des  cornets,  et 
roriOce  pharyngé  de  ses  trompes  ;  il  nettoie  également  tout  le 
pharynx  de  ses  mucosités. 

L'explication  de  cette  habileté  extraordinaire  est  une  absence 
complète  du  frein  de  la  langue,  et  surtout  le  relâchement 
exagéré  de  l'aponévrose  du  voile.  Dans  la  littérature  médicale, 
Tapia  a  trouvé  8  cas  analogues  à  celui  qu'il  vient  de  présenter. 


SOCIÉTÉ  DE  LARYNGOLOGIE,  D'OTOLOGÎE  ET  DE  RHI- 
NOLOGIE  DE  PARIS 

SÉANCE  DU  !•'  JUIN  1906. 

Président  :  D'  Gellé. 


.  Paul  Laurens.  —  Etude  clinique  et  anatomo-pathologlque  d'un 
oas  de  labyrinthite  suppurée.  —  L'auteur  a  suivi  chez  une  malade, 
pendant  la  vie,  les  symptômes  d*une  labyrinthite  suppurée  carac- 
térisée par  de  l'ostéite  du  canal  semi- circulaire  horizontal  et  de 
rinflltration  leucocytaire  dans  les  espaces  péri  et  endo-lympha- 
tiques  et  vérifié,  par  un  examen  histologique,  après  la  mort,  les 
lésions  correspondantes. 

Il  en  tire  les  conclusions  suivantes  : 

10  PhysiMogiquement,  la  destruction  du  canal  semi-circulaire 
horizontal  membraneux  s'accompagne  du  nystagmus  horizontal 
quand  le  regard  se  porte  du  côté  sain,  ainsi  que  de  vertiges  avec 
chute  de  côté  malade  et  rotation  des  objets  sur  un  plan  horizon- 
tal ; 

2*  Au  point  de  vue  clinique,  il  est  d'importance  capitale  de  te- 
nir compte  des  variations  du  nystagmus  (Brieger)  et  de  la  diminu- 
tion de  la  perception  osseuse  (Lermoyez); 

3*  Cette  observation  complète,  ayant  la  valeur  d'une  véritable 
expérience,  fait  entrevoir  la  pathogénie  de  la  labyrinthite  sup- 
purée et  la  voie  d'envahissement  du  labyrinthe,  puis  des  mé- 
ninges. 


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172  SOCléTis  SAVANTIS 


Présentations  de  malades. 

i^  BouLAY.  —  Jeune  fille  de  17  ans,  coxalgique  guérie,  atleinte 
d'otorrhée  ancienne  et  chez  laquelle,  au  cours  d'un  traitement 
consistant  eu  curetage  prudent  des  granulations  et  en  attouche- 
ments avec  des  perles  de  nitrate  d'argent,  est  apparue  une  para- 
lysie faciale  dont  Boulay  n'a  pu  trouver  Torigine  en  faisant  l'évi- 
dement  pélro-mastoïdien. 

L'auleur  se  demande  si,  au  cours  de  la  radicale,  il  aurait  dû 
ouvrir  le  canal  du  facial,  s'il  doit  le  faire  maintenant,  s'il  doit 
avoir  recours  au  traitement  par  Télectricilé,  ou  s'il  doit  faire 
l'anastomose  du  facial  avec  le  spinal  ou  l'hypoglosse. 

Furet  déclare  incidemment  préférer,  malgré  ses  difflcuUés, 
l'anastomose  hypoglosso-faciale  à  la  spino-faciale. 

2^  Heckel.  —  Malade  atteint  d'hémorrhagie  amygdalienne  grave 
au  cours  d'un  morcellement. 

G.  Gellé  cite  un  cas  —  et  il  y  en  a  beaucoup  de  semblables  — 
où  les  hémorrhagies  amygdaliennes  surviennent  quelle  que  soit  la 
prudence  et  quels  que  soient  les  instruments  employés. 

3°  Kœnig.  —  a)  Homme  de  50  ans,  avec  dysphonie  sans  lésions 
tuberculeuses  ou  autres,  chez  lequel  les  cordes,  œdémateuses  et 
flasques,  étaient  aspirées  pendant  l'inspiration  au  point  de  sem- 
bler être  les  bandes  venlriculaires.  Un  traitement  simple  —  repos 
de  la  voix,  attouchements  au  nitrate  d'argent  à  10  ^/^  —  apporta 
une  très  notable  amélioration. 

b)  Femme  de  40  ans,  atteinte  d'abcès  froid  de  la  fausse  corde 
gauche.  Guérison  par  ponction  et  cautérisation  à  l'acide  lactique. 

4«»  Lubbt-Barbon.  —  Malade  opéré  récemment^  avec  les  pinces 
de  l'auteur,  d'un  volumineux  polype  naso^pharyngien. 

Luc  a  obtenu,  chez  un  jeune  homme  de  15  ans,  la  destruction 
d'un  polype  naso-pharyngien  en  une  vingtaine  de  séances  d'élec- 
trolyse  (courant  de  30  à  50  milliampères), 

Georges  Laurens  pense  que,  dans  les  cas  simples  où  le  polype 
n'a  que  des  pédicules  limités,  l'arrachement  à  l'aide  de  la  pince 
de  Lubel-Barbon  fait  merveille.  Quand  les  tumeurs  sont  sessiles, 
il  faut  faire  précéder  l'arrachement  d'une  rugination.  Dans  les  cas 
complexes  comme  il  eu  l'occasion  d'en  rencontrer  un  récemment, 
il  n'est  plus  possible  d'intervenir  par  les  voies  naturelles. 

5*  Furet.  —  Femme  de  40  ans  chez  laquelle  un  chirurgien  fit 
une  large  intervention  quelque  temps  auparavant  pour  enlever 


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sociérés  sàvàntbs  173 

une  tumeur  du  cavum  de  la  grosseur  d'une  petite  noix,  en  même 
temps  qu^un  ganglion  sous-maxillaire  droit  correspondant.  Malgré 
Tabsenoe  de  signes  objectifs  nets  de  syphilis  nasale.  Furet,  ayant 
noté  de  Tindolence  de  la  plaie  et  l'apparition  d*un  ganglion  du 
côté  opposé,  prescrivit  les  injections  raercurielles. 

6®  Luc.  —  a)  Malade  guéri  d'ostéo-my élite  diffuse  du  crâne  con- 
sécutive à  une  antrite  frontale  aiguë  à  staphylocoques  et  compli- 
quée d'abcès  extra  et  intra-duraux.  Après  dix  mois  d'apparente 
guérison,  le  malade  présenta,  cette  année,  un  nouveau  foyer  ex 
tra-dural  qui  fut  largement  ouvert,  mais  qui  est  à  peine  cicatrisé 
aujourd'hui. 

b)  Jeune  fllle  opérée,  suivant  le  procédé  de  Petersen-Killian, 
pour  une  déviation  compliquée  de  la  cloison  nasale  dont  la  base, 
considérablement  épaissie,  dut  être  enlevée  à  l'aide  de  la  gouge  et 
du  maillet.  L'exécution  de  ce  temps  supplémentaire  fut  facilitée 
par  le  décollement  de  l'aile  du  nez  suivant  le  sillon  naso-labial  ; 
après  guérison,  la  cicatrice  est  pour  ainsi  dire  invisible. 

c)  Malade  présentant,  à  la  suite  de  gomme  syphilitique,  une 
communication  bucco-nasale  que  Luc  réussit  à  obturer  à  l'aide 
d'un  lambeau  taillé  aux  dépens  de  la  muqueuse  gingivale  située 
un  peu  en  arrière  et  qui  put  être  amenée  par  glissement  jusqu'au 
contact  de  la  voûte  palatine.  Toutefois  le  rapprochement  des 
bords  avivés  des  muqueuses  exigea  le  sacriflce  d^une  petile  mo- 
laire saine. 

Georges  Laorbhs  eut  l'occasion  de  se  rendre  compte  que  dans 
les  fistules  de  cette  espèce  (il  cite  le  cas  particulier  d'une  fistule 
sinuso-buccale,  il  ne  faut  pas  user  de  demi-mesures  et  essayer  de 
faire  de  petites  sutures  de  peu  d'étendue  le  long  du  rebord  gingi- 
val ;  il  faut,  au  contraire,  comme  le  préconise  Luc,  faire  de  larges 
exérèses  aûn  de  libérer  des  lambeaux  muqueux  étendus. 

Mahu  rencontra  également  plusieurs  cas  de  ce  genre  qu'il  ré- 
para avec  succès  après  avoir  pris,  pour  le  premier  cas,  le  conseil 
de  Luc.  Il  attire  de  plus  l'attention  sur  d'autres  cas  de  fistules  al- 
véolaires sinuso-buccales,  de  petites  dimensions,  qu'il  arriva  à 
combler,  sans  intervention  sanglante,  au  moyen  dUnjections  de 
parafline  à  froid. 


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174  sociÉTés  sAVAirrES 


SOCIÉTÉ  BELGE  D'OTOLOGIE,  DE  LARYNGOLOGIE 
ET  DE  BHINOLOGIE 

SESSION   DE   1906. 

Réunion  &  Bruxelles,  sous  la  présidence  de  M.  le  D^  J.  Lbcocq, 
les  9  et  10  juin  1906. 

Le  Présidenl  souhaite  la  bienvenue  à  MM.  Bellin,  Boulay, 
Rouyer,  Leruioyez,  Mabu,  Moure,  Scbûsler  el  Texier,  qui  ont  bien 
voulu  venir  apporter  leur  contribution  aux  travaux  de  la  session 
et  rehausser,  en  y  prenant  part,  l'éclat  des  discussions.  Il  remercie 
ses  collègues  belges  de  l'avoir  élevé  à  la  présidence  et  rend  un 
hommage  ému  au  fondateur  de  la  Société,  le  D' Charles  Dels. 
tanche. 

11  y  associe  les  noms  de  Schûster  père  et  d'Emile  Ménière,  qui 
furent  des  assidus  des  réunions  de  la  Société. 

Le  Secrétaire  général  fait  rapport  sur  Texercice  écoulé,  et  le 
Trésorier  expose  Tétat  des  finances. 

Les  candidatures  au  titre  de  membre  titulaire  et  de  membre 
correspondant,  après  avoir  été  soumises  à  la  Commission  spéciale 
nommée  à  cet  effet,  sont  déclarées  adoptées. 

Le  Président  déclare  ouverte  la  session  ordinaire  de  Texercice 
1905-1906. 


I.  —  Présentation  de  pièces  anatomiques 

Trëtrûp  (Anvers).  —  Volumineux  abcès  du  cerveau  consécatif 
à  une  otite  moyenne  purulente.  —  Observation  d^une  malade  at- 
teinte d'otite  moyenne  purulente  depuis  trois  mois,  amenée  sans 
connaissance  à  l'hôpital,  et  qui  y  fut  opérée  d'urgence  à  son  en- 
trée. 

L'atticotomie  avec  antrectomie  et  évidement  mastoïdien  fit 
trouver  du  pus  ;  le  toit  de  l'antre  apparut  intact. 

Le  résultat  de  l'opération  fut  très  satisfaisant  pendant  quelques 
jours  :  la  connaissance  revint,  il  n'y  eut  ni  fièvre,  ni  vomisse- 
ments, ni  troubles  moteurs.  Au  premier  pansement,  fait  le  cin- 
quième jour,  la  plaie  opératoire   présentait  un  bon  aspect.  Le 


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sodérés  SAVANTES  175 

sixième  jour,  la  malade  s'éteint  doucement  en  l'absence  de  l'opé- 
rateur. 

A  l'autopsie,  on  trouva  un  très  volumineux  abcès  de  la  moitié 
postérieure  des  trois  premières  circonvolutions  temporales  et  des 
lésions  très  réduites  d'ostéite  guérie  du  toit  de  l'antre.  On  apprit 
alors  qne  cette  malade  avait  été  traitée  antérieurement  par  des 
lavages  durant  trois  mois. 

Trêtrôp  insiste  sur  la  nécessité  d'opérer  après  quatre  à  six  se- 
maines au  plus  les  malades  atteints  d'otite  moyenne  purulente 
aiguë  qui  offrent  une  déhiscence  de  la  paroi  postéro-supérieure 
du  conduit  et  de  la  douleur  mastoïdienne,  et  il  constate  que  lors- 
que les  lésions  siègent  eu  dehors  des  centres  moteurs,  il  est  sou- 
vent impossible  d'arriver  à  diagnostiquer  le  siège  d'un  abcès  du 
cerveau  ou  du  cervelet  et  même  de  le  différencier  de  certaines 
formes  de  méningites. 

Discussion, 

Cheval  (Bruxelles).  —  Trétrôp  nous  apporte  une  nouvelle  dé- 
monstration du  fait  observé  en  clinique,  de  l'absence  de  symp- 
tômes dans  les  abcès  cérébraux  ;  ce  fait  est  vrai  pour  les  abcès 
des  lobes  temporaux  droits.  A  gauche,  on  aurait  pu  constater  des 
troubles  de  cécité  verbale. 

MouRB  (Bordeaux).  —  Etant  donné  le  peu  de  signes  positifs  dont 
nous  disposons  pour  établir  le  diagnostic  des  abcès  cérébraux,  je 
me  demande  si  la  ponction  lombaire  ne  pourrait  pas  nous  ren- 
seigner sur  l'existence  de  lésions  ayant  dépassé  l'antre  ou  la 
caisse.  Peut-être  aurions-nous  ainsi  à  notre  disposition  un  élé- 
ment précieux  de  diagnostic. 

GoRJs  (Bruxelles).  —  L'absence  de  localisations  est,  certes,  de 
nature  à  nous  induire  en  erreur,  mais  la  présence  de  phénomènes 
de  localisation  peut  également  nous  tromper.  A  ce  sujet,  l'auteur 
rapporte  le  cas  d'une  malade  qu'il  a  opérée  dernièrement  et  qui 
présentait  des  symptômes  bien  manifestes  d'hémi-parésie.  La  tré- 
panation au  niveau  des  zones  motrices,  accompagnée  de  nom* 
breuses  ponctions  cérébrales,  ne  donna  aucun  résultat.  Goris  re- 
prit alors  la  trépanation  en  parlant  de  la  brèche  de  la  masloîde 
et  fut  assez  heureux  de  découvrir  un  vaste  abcès  du  lobe  temporal 
droit.  Il  croit,  comme  Broca  et  Poirier  le  recommandent,  qu'il  est 
toujours  prudent  de  chercher,  malgré  les  symptômes  de  localisa- 
tion, si  l'abcès  ne  siège  pas  dans  le  voisinage  de  la  lésion 
clique. 


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176  SOCIÉTÉS  SAVANTES 

Tri?.trôp  regrette  de  n'avoir  pas  pratiqué  dans  ce  cas  la  ponc- 
tion lombaire.  Il  eslimei  avec  Moure,  qu*elle  eût  pu  fournir  des 
indications  précieuses.  Il  partage  absolument  l'avis  de  Broca  et 
Goris,  quant  à  la  voie  à  suivre  dans  les  interventions  de  ce 
genre. 

V.  Dblsaux  (Bruxelles).  —  Le  rhino-fantôme  de  Killian  en  pho- 
tographie stéréoBCopiqne.  —  Le  Prof.  Killian,  en  présentant  au 
public  médico-spécial  son  modèle  de  rhino-fantôme,  avait  surtout 
en  vue  la  démonstration  des  diverses  cavités  annexielles  du  nez  à 
un  auditoire  nombreux. 

Par  ragrandissement  considérable  de  la  belle  pièce  anatomique 
qui  lui  a  servi,  il  est  arrivé  à  créer  un  fantôme  remarquable  de 
clarté  et  de  précision. 

Il  m'a  semblé  que  chacun  pourrait  à  peu  de  frais  posséder  une 
reproduction  de  la  pièce  du  professeur  de  Fribourg.  Et  afin  de 
donner  à  celle-ci  son  caractère  démonstratif,  j'en  ai  fait  cinq  cli- 
chés stéréoscopiques  que  je  vous  présente  en  même  temps  qu'un 
stéréoscope  pliant,  de  volume  et  de  prix  réduits. 

C'est,  en  somme,  le  rhino-fantôme  de  Killian  mis  à  la  portée  de 
tous  par  la  photographie  stéréoscopique. 

La  première  épreuve  nous  montre  une  coupe  du  sinus  maxillaire 
avec  son  orifice  accessoire,  ses  récessus  et  leurs  communications 
avec  le  sj'slème  dentaire,  ses  rapports  avec  la  voôte  palatine  et  les 
parties  voisines. 

Dans  une  deuxième  photographie,  on  voit  une  coupe  sagittale 
du  nez  avec  ses  cornets  inférieur  et  moyen,  la  bulle  ethmoîdale, 
les  cavités  frontale  et  sphénoïdale. 

Une  troisième  plaque  nous  montre  le  méat  inférieur  après  en- 
lèvement du  cornet  du  même  nom. 

Une  quatrième  nous  présente  la  même  coupe  après  enlèvement 
du  cornet  moyen  (orifice  semi-lunaire  et  canal  naso- frontal). 

Enfin,  dans  une  cinquième  vue,  nous  avons  devant  nous,  ou- 
vertes, toutes  les  cavités  accessoires  nasales  :  Tantre  frontal,  les 
cellules  ethmoïdales  antérieures,  moyennes  et  postérieures,  Tan- 
Ire  sphénoïdal  et  les  orifices  naturel  et  accessoire  de  Tantre 
maxillaire. 

Le  relief  est  parfait  ;  la  pièce  a  gardé  son  caractère  démonstra- 
tif. Chacun  peut  donc  posséder  et  utiliser  pour  ses  études  la  belle 
préparation  du  prof.  Killian. 

Lkcocq  (Wasmes).  —  Polype  géant  de  la  fosse  nasale.  —  Femme 


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SOGlérés  SAVANTES  177 

de  60  ans,  souffrant  d*obstruction  nasale  depuis  une  trentaine 
d'années,  sujette  à  de  fréquentes  épistaxis  et  ayant  présenté  des 
troubles  congestifs  du  côté  du  cerveau.  Gêne  profonde  de  la  dé- 
gfulition  s^accompagnanl  de  nausées  et  de  vomissements. 

La  fosse  nasale  gauche  était  complètement  remplie  par  une 
masse  polypeuse  blanchâtre  à  surface  ridée,  descendant  dans  le 
cavum  et  le  pharynx  en  repoussant  en  avant  te  voile  du  palais. 
Un  prolongement  de  la  tumeur,  affleurait  Toriflce  narinaire  gau- 
che ;  il  fut  extrait  immédiatement. 

Dans  une  seconde  séance,  l'auteur  procéda  à  Fablalion  de  la 
masse  principale,  au  moyen  de  Tanse  froide  introduite  par  la 
bouche.  L*anse  une  fois  flxéc,  une  traction  énergique  amena  du 
même  coup  l'extraction  du  polype  et  celle  du  cornet  moyen  sur 
lequel  il  était  inséré.  Hémorrhagie  arrêtée  par  tamponnement 
postérieur. 

Cette  tumeur  énorme,  bilobée,  pèse  au  delà  de  100  grammes. 

Charles-Emile  Delsaux  (Liège).  —  Tuberculose  de  la  cloison, 
lupus  du  nés,  coupes  microscopiques.  —  11  s'agit  d'un  cas  de  tu- 
berculose de  la  cloison  nasale,  démontré  nettement  par  Texamen 
microscopique.  L'auteur  pratiqua,  dans  une  première  intervention, 
le  curetage  de  la  cloison  suivi  de  cautérisations  galvanocaus- 
tiques  et  d'applications  -d'acide  lactique  à  25  ^/q.  Récidive  trois 
mois  après.  Nouvelle  intervention.  Après  avoir  détaché  l'aile  du 
nez,  l'auteur  extirpa,  cette  fois  très  largement,  toute  la  tumeur, 
espérant  obtenir  ainsi  la  guérison  complète.  Hélas  !  ces  espérances 
furent  déçues,  car  quelques  mois  plus  tard  un  nodule  lupique  se 
développa  dans  la  cicatrice  récemment  créée. 

Delsaux  se  demande  s'il  s'agit  là  d'une  simple  coïncidence  ou 
s'il  n'a  pas  inoculé  dans  la  surface  de  section  de  la  peau  quelques 
bacilles  de  Roch.  Il  conseille,  dans  les  cas  de  ce  genre,  de  ne  plus 
intervenir  que  par  les  voies  naturelles,  à  l'aide  de  la  pince  de 
Laurens,  par  exemple,  en  dépassant  largement  les  limites  des 
tissus  malades. 

Tbétrôp  (Anvers)  a  eu  l'occasion  d'opérer  une  tumeur  nasale  en 
plein  lupus  :  il  a  ouvert  le  nez  sur  la  ligne  médiane,  enlevé  la  tu- 
meur au  galvanocautère.  La  malade  a  guéri  ;  son  lupus  ne  s'en 
est  pas  trouvé  plus  mal. 

BôvAL  (Charleroi).  —  Balle  de  rerolver  ayant  traversé  le  la- 
rynx. —  En  octobre  dernier,  l'auteur  fut  appelé  auprès  d'un  in- 


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178  sodérÉs  savantes 

duslriel  des  environs  qui  venail  d*essuyer  un  coup  de  feu  de  la 
part  d'un  de  ses  ouvriers. 

Se  voyant  menacée  du  revolver,  la  victime  pencha  instinctive- 
ment la  léte  pour  se  la  protéger  de  son  bras  droit  recourbé  contre 
le  front. 

Le  coup  fut  tiré  à  bout  portant  ;  la  balle  traversa  le  bras,  péné- 
tra à  Tangle  du  maxillaire  droit,  traversa  le  larynx  en  sectionnant 
les  deux  cordes  vocales  au  niveau  de  leur  tiers  antérieur  et  finit 
par  se  loger  en  dehors  du  cartilage  thyroïde  gauche. 

Une  trachéotomie  d'urgence  fut  pratiquée,  mais  le  blessé  refusa 
de  laisser  extraire  la  balle. 

BÔVAL  a  revu  la  victime  il  y  a  quelques  jours  :  les  cordes  vo- 
cales sont  soudées  à  leur  tiers  antérieur,  la  balle  est  enkystée  et 
à  part  la  voix  très  étouffée,  naturellement,  le  blessé  ne  se  plaint 
plus  de  rien. 

La  radiographie  montre  la  canule  trachéale  en  place  et  la  balle 
de  revolver  située  à  la  partie  externe  gauche  du  cou,  au  niveau 
de  la  partie  inférieure  du  cartilage  thyroïde. 

BÔYAL  (Charleroi).  —  Corps  étranger  de  l'œsophage.  —  Cette 
radiographie  montre  une  pièce  trouée  de  dix  centimes,  en  nickel, 
logée  transversalement  dans  l'œsophage  d'un  enfant  de  4  ans,  au 
niveau  de  la  deuxième  vertèbre  dorsale. 

L'enfant  fut  pris  d'un  accès  de  vomissement  et  rendit  la  pièce 
de  monnaie  au  moment  où  l'on  se  disposait  à  en  pratiquer  l'ex- 
traction. 

Labarrb  (Bruxelles).  —  Laryngocèle  ventricnlaire.  —  L'auteur 
montre  un  kyste  aérifère,  ou  plus  exactement  une  laryngocèle  du 
ventricule  gauche  de  Morgagni.  A  l'examen  laryngoscopique,  cette 
tumeur  présentait  tous  les  caractères  d'un  kyste  à  contenu  liquide 
qui  semblait  s'être  développé  aux  dépens  du  repli  ary-épiglot- 
lique  gauche. 

Plusieurs  ponctions  galvanocaustiques  furent  pratiquées  ;  mais, 
voyant  qu'aucun  liquide  ne  s'écoulait  et  que  le  volume  de  la  tu- 
meur ne  se  modifiait  guère  par  ce  mode  de  traitement,  Labarre 
se  décida  à  recourir  à  l'anse  galvanocaustique  qui  enleva  d'em- 
blée, avec  la  plus  grande  facilité,  toute  la  bulle  gazeuse  et  permit 
du  même  coup  d'établir  le  diagnostic  vrai  de  laryngocèle  ventri- 
culaire. 

L'auteur  insiste  tout  d'abord  sur  la  rareté  de  faits  semblables. 
La  littérature  médicale  n'a  enregistré  jusqu'à  ce  jour  que  quatre 


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SOCIÉTÉS  SÀYAlfrES  179 

observalions  où  ]a  laryngocèle  était  striclement  conÛnée  à  Tinté- 
rieur  du  larynx.  Le  plus  souvent  elle  se  continue  avec  une  seconde 
poche  nettement  extralaryngée  ;  c'est  cette  forme  que  l'on  observe 
très  fréquemment  chez  certains  singes  et  qui  a  fait,  de  la  part  de 
Meyer,  l'objet  d'un  travail  fort  intéressant. 

Dans  le  cas  présent,  il  s'agit  vraisemblablement  d'un  prolonge- 
ment anormal,  d'origine  congénitale,  de  la  partie  antérieure  du 
ventricule  de  Morgagni.  Par  suite  des  eiforls  de  toux  accusés  par 
la  malade  lors  d'une  atteinte  de  trachéo-bronchile,  le  diverlicule, 
obéissant  à  Taugmentation  brusque  de  la  pression  aérienne,  se 
sera  dilaté  pour  venir  former,  dans  le  larynx,  la  tumeur  précé- 
demment décrite. 

Un  fait  mérite  encore  d'être  noté  :  c'est  que,  contrairement  à 
ce  qui  se  produit  généralement  dans  la  laryngocèle,  le  volume  de 
la  tumeur  ne  semblait  guère  être  influencé  par  les  mouvements 
respiratoires.  Labarre  croit  pouvoir  l'attribuer  à  la  grande  épais- 
seur qu'avaient  acquise,  dans  ce  cas,  les  parois  du  sac  aérien. 

Il  insiste  enfln  sur  le  mode  de  traitement  de  ce  genre  d'affec- 
tion et  reste  convaincu,  bien  que  la  plupart  des  auteurs  conseillent 
la  laryngotomie,  que  l'ablation  de  la  tumeur  par  l'anse  galvano- 
caustique  est  et  restera  le  procédé  de  choix  même  lorsqu'il  existe 
une  seconde  poche  extralaryngée,  celle-ci  pouvant  toujours  être 
réséquée  par  une  intervention  subséquente. 

Hamaide  (Bruxelles).  —  Sténose  laryngée  consécutive  au  tubage. 
—  Larynx  d'un  enfant  de  6  ans  qui  présente  dans  la  région  sous- 
gioltique,  et  surtout  au  niveau  de  l'anneau  cricoldien,  du  tissu  ci- 
catriciel dense  ayant  amené  l'occlusion  complète  de  l'espace  res- 
piratoire. Cette  sténose  cicatricielle  était  consécutive  à  l'intuba- 
tion. 

Le  D^  Chkval  eut  l'occasion  de  voir  cet  enfant  à  la  consullalion 
de  l'hôpital  Saint- Pierre.  Il  proposa  de  pratiquer  la  laryngo-fîs- 
sure,  mais  cette  intervention  lui  fut  refusée.  Il  se  borna  alors  à 
dilater  la  portion  rélrécie  du  larynx  à  l'aide  du  dilatateur  de 
Schrôtter.  Après  deux  ou  trois  mois  de  traitement,  l'enfant  fut 
perdu  de  vue. 

Quelques  années  plus  tard,  le  médecin  traitant  constata  que 
toute  la  portion  sous-glottique  du  larynx  était  obturée  par  du  tissu 
cicatriciel.  Pour  remédier  à  cette  complication,  il  imagina  de  sec- 
tionner le  tissu  fibreux  au  moyen  d'un  bistouri  adapté  à  l'extré- 
mité du  manche  à  intubation  d'O'Dwyer.  il  réussit  ainsi  à  se 
frayer  un  passage  dans  la  partie  latérale  du  tissu  cicatriciel.  Vou- 


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180  sociiris  savantes 

lan(  alors  procéder  à  la  dilalalion  du  canal  ainsi  créé,  il  y  iulto- 
duisil  de  bas  en  haut,  par  la  plaie  trachéale,  une  canule  à  che- 
minée en  T,  dont  il  se  proposait  d'augmenter  progressivement  le 
calibre  de  la  portion  ascendante.  Malheureusement,  la  canule  tra- 
chéale s'obtura  brusquement  par  des  mucosités,  et  Tenfant  mou- 
rut asphyxié  tandis  qu'on  le  transportait  à  Fhôpital. 

Hauaioe  pense  qu'au  lieu  de  recourir  dans  ce  cas  à  ta  trachéoto- 
mie secondaire,  il  eût  peut-être  mieux  valu  ne  pas  abandonner 
l'intubation,  en  faisant  usage  du  tube  différemment  calibré,  de  fa- 
çon à  varier  les  surfaces  de  frottement.  On  pouvait  espérer  obte- 
nir ainsi  graduellement  la  guérison.  Mais  le  rétrécissement  une 
fois  établi,  la  thyrotomie  avec  Texcision  du  tissu  cicatriciel  deve- 
nait bien  certainement  le  procédé  de  choix. 

Certains  opérateurs  ont  obtenu  également  de  bons  résultats  en 
réséquant  la  portion  du  larynx  sténosée  et  en  suturant  le  larynx 
à  la  trachée. 

L'auteur  insiste  enfin  sur  la  manœuvre  audacieuse  qui  consiste 
à  introduire  à  Taveugle  une  canule  tranchante  dans  une  région  où 
il  est  déjà  si  difllcilc  de  s'aventurer  même  en  s'aidant  d'un  bon 
éclairage. 

Discussion, 

MouRE  (Bordeaux)  appelle  l'attention  de  ses  confrères  sur  les 
inconvénients  graves  de  la  trachéotomie  intercrico-tliyroïdienne 
chez  les  enfants  et  chez  les  adolescents.  Lorsque  la  canule  est  des- 
tinée h  rester  en  place  pendant  quelque  temps,  on  est  presque 
certain  de  ne  pas  pouvoir  décanuler  les  malades. 

MouRE  a  décrit,  il  y  a  plusieurs  années  déjà,  les  lésions  consécu 
lives  à  ce  genre  de  trachéotomie.  Le  cas  présent  confirme  pleine- 
ment ce  qu'il  a  déjà  écrit  à  ce  sujet. 


II.  —  Présentation  d'instruments 

Bhokckaert  (Gand).  —  Pinces  à  polypes  naso-pharyngiens.  — 
Ces  pinces  sont  destinées  à  attaquer  certains  fibromes  particu- 
lièrement ligneux  et  mal  pédicules.  L'un  des  modèles  sert  à  faire 
l'extraction  du  polype  par  la  voie  rétro-palatine;  si  toute  la  masse 
n'est  pas  entraînée  d'emblée,  la  pince  permet  d'en  faire  le  mor- 
cellement sans  donner  lieu  à  des  hémorrhagies  inquiétantes. 
L'autre  modèle  peut  remplir  le  même  but,  mais  la  courbure  en 


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SOCdriB  SAVANTES  i8t 

diffère,   vu  qu'il  est  destiné  à  Texlractiou  du  fibrome  par  une 
brèche  Iransmaxillo-nasale. 

Broecrabrt  montre  ensuite  une  nouvelle pt/ice  à  gri/fes  pour  sai- 
sir solidement  certains  fibromes  pendant  qu*on  détache  leur  point 
d'insertion.  Elle  est  construite  sur  le  même  principe  que  la  pince 
pour  goitre  de  Kocher. 

Trétrôp  (Anvers)  présente  une  série  d'instmments  comprenant  : 

lo  Une  trousse  aseptique  pour  t examen  et  les  soins  à  domicile, 
basée  sur  le  principe  de  la  séparation  complète  des  instruments 
aseptiques  et  des  instruments  contaminés  ; 

2*  ,Un  protecteur  facial  contre  les  infections  professionnelles, 
consistant  en  une  très  mince  lame  de  celluloTde  incurvée  et  garnie 
de  montures  de  lunettes  ; 

3"  Une  batterie  de  poche  permettant  remploi  du  miroir  de  Clar, 
II  s*agit  d'une  batterie  très  légère,  du  poids  d'environ  500  grammes» 
se  plaçant  dans  une  boite  très  portative  et  actionnant  des  lampes 
à  filament  d'osmium  de  4  à  6  volts  ; 

4®  Un  transformateur  économique  de  courant  urbain  pour  gai- 
vanocaustique.  Ce  transformateur,  que  Fauteur  utilise  depuis 
quatre  ans,  est  constitué  par  une  bobine  de  Ruhmkorff  inverse  : 
rinduit  est  formé  par  du  fil  fin,  l'inducteur  par  du  gros  fil.  Dans 
le  socle,  il  y  a  un  condensateur  à  large  surface.  Ce  transforma- 
teur utilise  du  courant  continu  de  haut  voltage  et  de  faible  ampé- 
rage  et  fournit  du  courant  alternatif  de  faible  voltage  et  de  haut 
aropérage.  Le  système  ne  comporte  pas  de  rhéostat.  Le  réglage 
se  fait  en  écartant  plus  ou  moins  les  bobines,  dont  Tune  est  à 
glissière,  et  aussi  en  serrant  plus  ou  moins  le  trembleur. 

Labarre  (Bruxelles).  —  L  Etagère  porte-flacons  aseptique.  — 
L'appareil  se  compose  d'une  étagère  métallique  dans  laquelle 
viennent  se  placer  une  série  de  fiacons  destinés  à  renfermer  les 
solutions  médicamenteuses  utilisées  couramment  par  le  médecin 
spécialiste.  Le  débit  de  chacun  de  ces  fiacons  est  réglé  par  une 
petite  poire  en  caoutchouc.  Le  liquide  s'écoule  dans  un  godet 
creusé  dans  une  lame  de  verre  et  qui  peut,  par  conséquent,  être 
parfaitement  aseptisé. 

IL  Stérilisateur  à  plusieurs  usages.  —  Cet  appareil,  d'un  vo- 
lume assez  réduit,  permet  d'obtenir  à  la  fois  la  stérilisation  des 
instruments,  des  objets  de  pansement  et,  enfin,  l'eau  stérilisée  né- 
cessaire dans  la  pratique  courante. 

ANNALB8  DBS  MALADIBS  DB  l'oBBILLB  BT  DU  LAKTNX     —  XXXIl.        13 


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182  soGiérÉs  savantes 

V.  Delsaux  (Bruxelles).  —  Instroments  laryngiens.  —  Dans  les 
cas  de  polypes  réduits  d'une  corde  vocale  ou  de  son  bord  libre,  il 
est  souvent  fastidieux,  pour  ne  pas  dire  difficile,  de  faire  Tabla' 
lion  de  ces  petites  tumeurs  à  la  pince. 

L'auteur  a  fait  construire  des  racloirs  à  tranchant  gauche,  droit 
et  inférieur,  qu'il  emploie  selon  qu'il  s'agit  respectivement  du 
bord  de  la  corde  vocale  droite  ou  gauche,  ou  bien  de  la  face  su- 
périeure de  la  corde.  Cette  instrumentation,  bien  que  n'étant  pas 
applicable  à  tous  les  cas,  lui  a  rendu  de  grands  services. 


111.  —  Présentation  de  malades 

Van  den  Wildénbbrg  (Anvers).  -^  Ostéo-myélite  du  maxillaire 
sapérieur  et  de  l'ethmolde  avec  empyème  des  sinus  et  de  l'orbite. 
—  Il  8*agit  d'un  nouveau-né  qui,  au  troisième  jour  de  l'accouche- 
ment, avait  présenté  une  petite  tache  rouge  au  niveau  du  rebord 
orbitaire  inférieur  et  interne  gauche  et  qui  s^étendait  de  plus  en 
plus.  Quelques  jours  plus  tard,  un  oculiste  fut  appelé  à  examiner 
l'enfant  et  constata  les  symptômes  suivants  :  Exophtalmie  très 
prononcée  de  l'œil  gauche,  écoulement  de  pus  de  la  narine  cor- 
respondante ;  écoulement  identique  au  niveau  d'une  fistule  du  pa- 
lais osseux  et  existence  d'une  fistule  au  niveau  de  la  fosse  canine 
qu'il  s'était  vu  obligé  de  débrider  au  dessous  de  l'angle  interne  de 
l'œil  pour  donner  issue  au  pus. 

Il  n'y  avait  pas  de  tares  du  côté  de  la  mère  ;  le  mari,  bien  por- 
tant, est  issu  d'une  famille  tuberculeuse.  Le  médecin  traitant  n'a 
jamais  constaté  de  maladies  vénériennes  chez  les  parents.  La 
mère  a  eu  deux  enfants  et  une  fausse  couche.  L'aînée  des  enfants 
est  bien  constituée,  mais  atteinte  de  surdité. 

Comme  le  démontre  très  bien  la  photographie  stéréoscopique 
que  l'auteur  présente,  le  bébé  parait  bien  conformé;  on  distingue 
nettement  l'incision  pratiquée  par  le  médecin  oculiste  et  Pexoph- 
lalmîe  de  l'œil  gauche,  qui  est  portée  en  haut  et  en  dehors.  L'exa- 
men nasal  montre  la  narine  gauche  remplie  de  pus.  La  sonde 
portée  en  haut  et  en  dehors  dans  la  région  ethmoïdale,  fait  re- 
cueillir une  sensation  d'os  à  nu.  La  fosse  nasale  gauche  est  in- 
demne. 

L'examen  du  pharynx  buccal  montre  une  traînée  purulente  sur 
la  paroi  postérieure.  A  l'ouverture  de  la  bouche,  on  dislingue  en- 
core un  suintement  purulent  à  deux  endroits  différents,  notam- 


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soaérÉs  sàvantis  183 

ment  au  niveau  de  la  voûte  palatine  et  au  niveau  de  la  fosse  ca- 
nine :  c'étaient  deux  fistules;  celle  de  la  face  antérieure  était  la 
plus  large,  et  le  sondage  permit  de  constater  que  la  cavité  dans 
laquelle  elle  conduisait  avait  une  longueur  de  1  centimètre  et 
demi  et  une  largeur  d'environ  1  centimètre.  L'enfant  fut  opérée  le 
lendemain. 

Incision  partant  de  l'apophyse  nasale  du  frontal,  longeant  le 
bord  interne  de  l'orbite  et  une  partie  du  rebord  orbitaire  infé- 
rieur. Les  parQis  interne  et  inférieure  de  Torbite  furent  dépérios- 
tées  jusque  près  du  trou  optique.  Au  niveau  de  la  lame  papy  racée 
de  Vethmoîde,  on  sentait,  à  dififérents  endroits,  de  petits  sé- 
questres qui  furent  aisément  enlevés  à  la  pince  ;  il  y  avait  égale- 
ment quelques  petites  niches  ébauchant  des  cellules  ethmoidales 
et  deux  cellules  ethmoidales  plus  volumineuses  complètement  fer- 
mées et  renfermant  du  pus.  L*auteur  établit  une  large  communi- 
cation avec  le  nez  et  fil  un  drainage  à  la  gaze  iodoformée,  entre 
l'orbite  et  le  nez. 

Pour  éviter  toute  intervention  sur  la  face  antérieure  du 
maxillaire,  afin  d'empôcher  la  destruction  des  follicules  dentaires, 
Fauteur  pratiqua  la  perforation  de  la  paroi  interne  de  l'antre 
d'Highmore  à  1  aide  d'une  pince  coudée. 

L'exophtalmie  a  été  totalement  guérie  ;  la  rhinorrhée,  beau- 
coup diminuée,  a  persisté  encore  trois  semaines  pendant  les* 
quelles  il  y  a  eu  élimination  de  cinq  petits  séquestres.  La  sinusite 
maxillaire,  plus  rebelle,  fut  traitée  par  des  lavages.  Comme  il 
s'agissait  vraisemblablement  d'une  nécrose  syphilitique  congéni- 
tale, l'auteur  administra,  au  cours  du  traitement,  de  petites  doses 
de  calomel. 

Il  résulte  de  cette  observation  que  l'on  peut  avoir  à  soigner  chez 
jcs  nouveau-nés,  non  seulement  des  empyèmes  de  l'antre 
maxillaire,  mais  encore  des  empyèmes  des  cellules  ethmoidales. 

Van  den  Wildenbbrg  (Anvers).  —  Kyste  du  sinus  maxillaire.  — 
Malade  opéré  pour  un  volumineux  kyste  extériorisé  du  sinus 
maxillaire  gauche  d'origine  dentaire  (incisive  latérale).  A- ce  pro- 
pos, l'auteur  attire  l'attention  sur  un  symptôme' presque  constant 
signalé  par  Gerber,  qu'il  a  rencontré  dans  la  plupart  des  kysles 
d'origine  dentaire  :  présence  d'une  tumeur  bleuâtre,  rénittente, 
au-dessous  de  l'extrémité  antérieure  du  cornet  inférieur.  Ce  symp- 
tôme montre  la  grande  importance  de  l'examen  rhinoscopiquc 
pour  le  diagnostic  des  kystes  maxillaires. 

Pour  pratiquer  la  cure  radicale  de  cette  tumeur,  l'auteur  a  taillé 


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184  sociérÉs  savantes 

un  lambeau  de  muqueuse  en  commençant  près  du  bord  libre  de 
la  lèvre  supérieure,  pour  aller  de  bas  en  haut  jusqu^au  sillon  gin- 
givolabial,  atteignant  ensuite  le  niveau  de  celui-ci  et,  enfln,  la 
paroi  antérieure  du  sinus.  Ce  lambeau  très  long,  appliqué  après 
la  résection  de  la  paroi  osseuse  sur  le  plancher  du  sinus,  tient 
bien  en  place,  ne  gène  pas  les  mouvements  des  lèvres  et  comble 
rapidement  la  cavité  sinusale. 

Collet  (Bruxelles).  —  Une  série  d'opérés  d'évidement  ethmoidal 
par  voie  endonasale.  —  Parmi  la  série  des  malades  opérés  d'évi- 
dement  ethmoidal  dans  le  service  du  D^  Delsaux,  j*ai  choisi  ceux 
qui  me  paraissaient  les  plus  intéressants  :  en  efTel,  porteurs  d*af- 
feclions  anciennes,  et  rebelles,  ils  avaient  déjà  subi,  pendant  de 
nombreuses  années,  des  traitements  divers  dans  les  différentes 
cliniques  du  pays,  et  cela  avec  une  désespérance  croissante. 

D'une  façon  générale,  leur  symptomatologie  est  la  même  ;  obs- 
truction nasale  et  écoulement  nasal  persistant,  anosmie,  etc.,  cé- 
phalée tantôt  frontale,  tantôt  interoculaire,  tantôt  au  vertex,  tan- 
tôt à  la  nuque. 

Mais  ce  dont  ces  malades  souffrent  surtout,  c'est  d'un  état  de 
congestion  cervicale  continuelle,  de  tension  sanguine  de  tous  les 
organes  des  sens  :  yeux,  nez,  oreilles,  larynx  ;  de  vertiges,  de 
bourdonnements,  d'éblouissemenls  qui  font  de  ces  malades  des 
désespérés  ou  des  névropathes,  et  en  tous  cas  des  inférieurs  dans 
la  lutte  pour  la  vie. 

Ces  nez,  faut-il  le  dire,  étaient  tous  polypeux,  désespérément 
polypeux  :  les  malades  connaissaient  à  merveille  le  maniement  de 
1  anse  froide,  de  Tanse  galvanique,  etc.  Un  instrument  leur  était 
cependant  inconnu  :  la  pince  de  Luc,  à  laquelle  le  D^  Merckx  a  eu 
ridée  d'associer  l'articulation  de  la  pince  de  Grûnwald. 

Avec  cet  instrument,  une  fois  les  organes  insensibilisés  à  la  co- 
caïne, j'ai  enlevé  avec  facilité,  d'abord  la  télé  du  cornet  moyen, 
puis  le  cornet  complètement,  puis  les  petits  polypes  restants,  ca- 
chés jusque  dans  les  dernières  petites  cellules  ethmoîdalcs.  C'est 
la  découverte  de  ces  menus  polypes,  à  aspect  de  bourgeons  char- 
nus, faite  huit  à  quinze  jours  après  chaque  intervention,  qui  dé- 
terminait et  guidait  une  opération  suivante.  J'ai  été  ainsi  amené  à 
pratiquer  à  peu  près  sur  chacun  de  ces  malados  dix  à  vingt  inter- 
ventions. 

Ce  traitement  pénible  et  long  demjinde  de  la  part  du  patient 
beaucoup  de  confiance  et  de  courage  et  de  la  part  du  médecin 
beaucoup  de  constance  et  de  persévérance  ;  mais  en  revanche,  il 


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SOCIÉTÉS   SAVANTES  185 

peut  venir  à  bout  de  tous  les  polypes  du  nez,  symptomatiques  ou 
non,  avec  ou  sans  sinusite  concomitante.  En  effet,  cet  évidement 
ethmoîdal  constitue  un  c  vrai  »  débouchage  de  tous  les  orifices  si- 
nusaux  en  môme  temps  qu*uue  large  voie  de  drainage  des  cavités 
suppurantes  :  une  fois  le  canal  naso-frontal  dégagé,  on  voit  les 
symptômes  de  sinusite  frontale  s'amender  ;  ouvre-t-on  le  sinus 
sphénoïdal,  on  voit  sa  suppuration  se  tarir. 

Après  la  guérison  de  tant  de  cas,  je  me  suis  demandé  s*il  ne  se- 
rait pas  désirable,  avant  de  pratiquer  ces  belles  mais  sanglantes 
opérations  de  pansinusites  de  la  face,  de  voir  appliquer  aupara- 
vant, d'une  façon  systématique,  cette  opération  peu  brillante, 
mais  assurément  avantageuse  :  Tévidement  ethmoîdal  par  voie 
endonasale. 

GoRis  (Bruxelles).  —  Phénomènes  récarrentiels  consécntifs  à 
une  thjroidectomie.  —  Jeune  Olle  de  15  ans  qui  s'est  présentée  à 
l'auteur,  il  y  a  un  an,  se  plaignant  de  phénomènes  d'oppression 
et  d*une  sensation  de  gêne  au  niveau  du  corps  thyroïde.  Il  y  avait, 
en  effet,  à  ce  niveau  une  légère  voussure  correspondant  à  une  hy- 
pertrophie en  apparence  peu  importante  du  corps  thyroïde.  Du 
côté  de  la  trachée,  on  ne  constatait  aucune  compression.  Le  trai- 
tement à  l'iodure  de  potassium,  institué  à  diverses  reprises  pen- 
dant plusieurs  mois,  resta  inopérant.  Goris  garda  la  malade  en 
observation  pendant  un  an  et  l'opéra  il  y  a  trois  semaines  à  sa 
demande  expresse.  U  lui  enleva  une  grosse  tumeur  thyroïdienne 
qui  était  aux  quatre  cinquièmes  rétrosternale.  Au  moment  de 
basculer  la  tumeur  hors  de  la  poitrine,  la  malade  eut  un  violent 
spasme  de  la  glotte  qui  cessa  dès  que  l'opérateur  coupa  la  tumeur 
en  deux  pour  arriver  sur  la  trachée  et  faire  la  trachéotomie  : 
celle-ci  put,  toutefois,  être  évitée.  Les  deux  récurrents  ont  été 
fortement  tiraillés,  mais  non  coupés,  attendu  que  le  nerf  du  côté 
droit  a  été  disséqué  en  lui  laissant  adhérent  du  tissu  thyroïdien  ; 
^e  récurrent  gauche  a,  de  plus,  été  pincé  pendant  la  ligature  de 
Tarière  thyroïdienne  inférieure.  Au  laryngoscope,  on  constate  que 
les  deux  cordes  vocales  sont  immobiles  en  une  sorte  de  demi-ten- 
sion,  comme  on  en  voit  au  début  de  la  compression  du  laryngé 
par  un  carcinome  de  l'œsophage. 

Discussion. 

MouRE  (Bordeaux)  n'a  pas  examiné  laryngoscopiquement  la  ma- 
lade présentée  par  Goris,  mais  il  est  convaincu  que,  comme  sa 
voix  est  conservée,  il  n'y  a  pas  de  paralysie  des  adducteurs. 


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186  SOCIÉTÉS   SAVANTES 

Pour  ce  qui  concerne  Tablalion  du  goilre,  il  se  demande  si  Go- 
ris  a  des  raisons  pour  faire  la  tliyroïdeclomie  au  lieu  de  pratiquer 
l'énucléalion  intra-glandulaire,  qui  met  beaucoup  plus  sûrement 
les  récurrents  à  Tabri  de  toute  lésion. 

Broeceaert  (Gand)  a  examiné  attentivement  les  cordes  vocales 
de  la  malade  présentée  par  Goris.  Il  émet  des  doutes  quant  au  re- 
tour ad  integrum  du  fonctionnement  des  cordes  vocales. 

Goris  répond  qu'il  est  impossible  de  dire  d^avance  le  procédé 
auquel  on  aura  recours  ;  au  reste,  comme  Kocher  Ta  dit,  l'énu- 
cléation  n*esl  pas  une  opération  aussi  inoffensive  qu'on  se  l'ima- 
gine, étant  donnée  la  présence  de  veines  parfois  énormes,  qui  se 
déchirent  au  moindre  contact. 

Quant  aux  lésions  récurrentielles  observées  chez  la  malade,  il 
est  certain  :  1»  que  le  nerf  droit  n'a  pas  été  touché  ;  2^  que  du  côté 
gauche,  il  a  blessé  légèrement  le  récurrent  en  pinçant  la  thyroï- 
dienne inférieure,  mais  il  est  convaincu  que  la  régénération  ner- 
veuse se  fera  dans  ce  cas.  11  représentera  cette  malade  à  l'occasion 
de  la  prochaine  réunion. 

GoRis  (Bruxelles).  —  Résection  totale  du  maxillaire  pour  carci- 
nome du  maxillaire  supérieur,  de  l'ethmolde  et  du  sinus  sphénoî- 
dal.  —  Ce  malade  est  présenté  eu  raison  de  l'origine  de  la  tumeur 
maligne,  qui  prit  naissance  dans  le  sinus  sphénoîdal,  détruisit 
l'ethmolde  et  envahit  le  maxillaire  inférieur  tout  entier. 

L'auteur  avait  craint  que  la  vie  de  la  malade  ne  souffrit  de  Topé- 
ration,  car  il  dut  disséquer  le  néoplasme  d'avec  les  muscles  de 
l'œil,  poursuivre  la  tumeur  dans  le  sinus  sphénoîdal  dont  il  résé- 
qua les  parois  inférieure,  interne  et  externe.  Cette  dernière  ma- 
nœuvre surtout  était  dangereuse  quand  on  songe  au  rapport  étroit 
qwe  présente  à  ce  niveau  le  nerf  optique  :  la  vue  est  cependant 
demeurée  intacte. 

Jaumenne  (Bruxelles).  —  Un  cas  de  trépanation  mastoïdienne  et 
de  cure  radicale  d'otite  supputée  opéré  à  l'état  de  veille,  sans 
anesthésie  et  sans  douleur.  —  C'est  l'histoire  d'un  malade  atteint 
de  carie  de  l'oreille  moyenne  et  présentant  des  symptômes  d'hys- 
térie, entre  autres  de  l'anesthésie  profonde  de  la  caisse,  du  con- 
duit auditif  et  de  la  région  rétro-auriculaire.  Ce  sont  ces  symp- 
tômes qui  ont  déterminé  Jaumenne  à  l'opérer  à  l'état  de  veille. 
Durant  Tintervenlion,  le  patient  n'a  mnnifesté  aucune  douleur. 
L'opération  terminée,  il  s'est  levé  et  a  déclaré  n'avoir  pas  souffert. 
C'est  là  un  cas  curieux  d'anesthésie  osseuse  profonde  hystérique. 


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SOdéTÉS   SAVANTES  187 

Brobckakrt  (Gand).  —  Cas  d  ozène  gaéri  par  des  injections  sons- 
mnqneases  de  paraffine  depuis  plas  de  trois  ans.  —  Femme  de 
23  ans,  présentée  à  la  réunion  des  oto-laryngologistes  belges  en 
4903,  pour  un  coryza  atrophique,  ozénateux,  typique,  guéri  en 
cinq  séances,  par  des  injections  de  paraffine  liquéfiée.  Depuis  cette 
époque,  on  n*a  plus  institué  le  moindre  traitement,  et  malgré 
Vabsence  de  lavages,  la  guérison  s'est  maintenue  :  plus  de  croûtes, 
plus  d^odeur,  plus  de  céphalée  ;  l'odorat  est  complètement  revenu. 

Broeckaert  a  revu  la  plupart  des  cas  qu^ii  avait  traités  par  la 
paraffine,  il  y  a  trois  et  quatre  ans  :  tous  les  résultats  se  sont 
maintenus  sans  aucun  traitement  postérieur. 

Discussion, 

Lbrmoyez  (Paris).  —  La  malade  présentée  par  Broeckaert  offre 
un  grand  intérêt  au  point  de  vue  de  la  pathogénie  de  l'ozène. 

Grâce  aux  injections  de  paraffine,  son  ozone  est  guéri  et  de- 
meure guéri  depuis  trois  ans,  en  ce  sens  qu'elle  n*a  plus  de  croûtes 
ni  de  sécrétions  fétides. 

Mais  elle  présente,  de  plus,  un  fait  très  important  :  c'est  un  élar- 
gissement très  nolable  des  fosses  nasales.  Ce  qui  prouve,  une  fois 
de  pi  US)  que  Télargissement  des^fosses  nasales  n'est  pas  la  cause 
de  l'ozène,  et  que  les  injections  de  paraffine  n'agissent  pas  en  di- 
minuant le  calibre  des  fosses  nasales,  mais  bien  en  modifiant  la 
nulrition  de  la  muqueuse,  fait  signalé  déjà  dans  les  travaux  do 
Broeckaert. 

Capart  père  (Bruxelles).  —  Fibromes  naso-pharyngiens.  —  Pré- 
sentation d'une  série  de  malades  atteints  de  fibromes  nasa-pha- 
ryngiens  améliorés  ou  guéris  par  la  méthode  électrolylique. 

Discussion, 

MouBB  (Bordeaux).  —  Les  cas  que  vient  de  nous  présenter  Ca- 
part fixent,  une  fois  de  plus,  le  siège  ou  plutôt  le  point  d'implan- 
tation des  polypes  fibreux  naso-pharyngiens  ;  ces  tumeurs,  en  ef- 
fet, ne  sont  pas  insérées,  comme  l'écrivent  les  auteurs  classiques, 
dans  le  naso-pharynx,  mais  bien  dans  Tune  des  fosses  nasales. 

Ce  fait  est  important  à  connaître  au^point  de  vue  du  mode  d'in- 
tervention, la  voie  palatine  convenant  particulièrement  aux  tu- 
meurs faisant  saillie  dans  le  cavum,  la  voie  transmaxillo-nasale 
étant  utilisable  pour  les  polypes  faisant  saillie  dans  la  fosse  nasale. 


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188  SOaÉTÉS   SAVANTES 

Etiûn,  il  sérail  inléressant  de  fîxer  la  nature  palhologique  de 
ces  tumeurs,  à  savoir  celles  qui  peuvent  récidiver  et  celles  qui 
ont^  au  contraire,  une  tendance  à  disparaître,  car  l'opérateur  ne 
doit  jamais  compter  sur  une  ablation  assez  complète  pour  affir- 
mer qu'il  n'a  pas  laissé  Tamorce  d'une  récidive.  Nous  savons  seu-  • 
lement  que  les  polypes  naso-pharyngiens  ont  une  tendance  à  dis- 
paraître au  delà  d'un  certain  âge. 

Lkruoyez  (Paris).  —  La  récidive  des  polypes  naso-pharyngiens 
est  généralement  due  à  leur  structure  plutôt  qu'à  la  façon  dont  on 
les  opère.  Récidivent  plutôt  les  polypes  naso-pharyngiens  de  type 
jeune  à  prédominance  d^éléments  jeunes,  même  opérés  complète- 
ment, que  les  polypes  de  type  fibromateux,  formés  d'éléments 
adultes,  même  incomplètement  opérés. 

GoRis  serait  heureux  de  revoir,  à  la  prochaine  réunion,  l'un  des 
malades  présentés  par  Capart,  car  il  existe  encore  chez  ce  malade 
un  pédicule  large  de  deux  doigts,  implanté  sur  l'apophyse  basi- 
laire.  C'est  là  le  côté  intéressant  de  la  méthode,  car  il  est  établi 
que,  même  après  rugination  complète  du  point  d'insertion,  l'on  a 
vu  des  récidives. 

ScHiFFERS  (Liège).  —  Epithélioma  du  larynx.  —  L'auteur  donne 
des  nouvelles  d'un  malade  dont  il  avait  présenté  des  préparations 
microscopiques  caractéristiques  d'épithélioma  du  larynx  à  la 
séance  de  juin  1904. 

Lésion  exactement  unilatéralisée  à  gauche.  Tumeur  du  volume 
d'un  gros  haricot,  ayant  les  caractères  cliniques  de  l'épithélioma. 
Insertion  au  bord  interne  et  à  la  face  inférieure  de  la  corde  vo- 
cale, avec  envahissement  de  la  région  sous-glottique. 

A  la  suite  de  différentes  interventions  endolaryngées  et  en  pré- 
sence de  récidives,  une  thyrotomie  proposée  au  malade  fut  décli- 
née, au  moins  momentanément.  Après  de  nouvelles  tentatives, 
aucune  récidive  ne  s'est  plus  montrée  jusqu'il  y  a  deux  mois,  date 
à  laquelle  Schiffers  a  vu  le  malade  pour  la  dernière  fois.  Il  n'avait 
plus  qu'une  légère  dysphonie  et  l'élat  général  était  très  satisfai- 
sant. 

Parmentier  et  Fallas  (Bruxelles).  —  Papillomes  des  cordes  vo- 
cales. —  Enfant  de  6  ans,  souffrant  par  intermittences  de  crises 
dyspnéiques  avec  raucité  de  la  voix  et  bruit  inspiratoire  percepti- 
ble à  dislance.  Début  des  accidents  il  y  a  quatre  mois,  à  la  suite 
d'un  refroidissement. 

A  l'examen  laryngoscopique,  on  voit,  aU-dessus  des  bandes  ven- 


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SOCIÉTÉS   SAVANTES  189 

triculaires,  dans  la  région  correspondant  aux  fausses  cordes,  des 
productions  poJypoIdes  rouges,  mamelonnées,  sessiles,  cachant  les 
cordes  vocales  et  obstruant  la  moitié  antérieure  du  larynx. 

Aucune  intervention  n'a  été  tentée  jusqu'ici  ;  avant  d'y  procéder, 
les  auteurs  désirent  avoir  l'opinion  de  leurs  collègues. 

Discussion, 

L.  Bbco  est  d'avis  qu'il  ne  s'agit  pas  de  papillomes,  mais  bien 
d'une  forme  hypertrophique  de  laryngite,  greffée  probablement 
sur  un  terrain  tuberculeux.  Il  ne  croit  pas  à  l'utilité  d'une  inter- 
vention sanglante,  et  préfère  les  caustiques  locaux  et  mieux  en- 
core les  simples  modificateurs. 

MouRR  est  partisan  de  l'ablation  à  la  pince  suivie  de  curetage 
et  cautérisation. 

Bayrr  et  Gapart  père  pensent  également  qu'il  s'agit  de  prolifé- 
rations inflammatoires,  mais  non  de  papillomes  vrais. 

Fallas  (Bruxelles).  —  Quelques  cas  de  sténose  laryngée.  — 
lo  Rétrécissement  du  larynx  avec  paralysie  de  la  corde  vocale  gau" 
che.  —  Un  homme  de  20  ans,  voulant  se  suicider,  se  trancha  le 
larynx  au  niveau  de  la  membrane  crico-thyroïdienne.  La  suture 
des  parties  intéressées  fut  faite  soigneusement  et  le  malade  sortit 
guéri  de  l'hôpital.  Toutefois,  l'image  laryngoscopique  n'était  pas 
normale  :  il  y  avait,  au-dessous  de  la  corde  vocale  gauche,  une 
saillie  qui,  dans  la  suite,  devait  amener  des  accidents  de  sténose. 

Brusquement,  le  malade  fut  pris  d'accès  de  suffocation  qui  né- 
cessitèrent la  trachéotomie.  Quand  on  voulut  le  décanuler,  les  ac- 
cès se  reproduisirent  et  il  fallut  maintenir  ouverte  la  plaie  tra- 
chéale. Le  malade  examiné  à  ce  moment  présentait  de  la  sténose, 
due  à  la  rétraction  cicatricielle  englobant  la  partie  gauche  du  la- 
rynx et  la  corde  vocale  du  môme  côté  ;  la  corde  vocale  droite  était 
pa  résiée. 

Très  rapidement  l'occlusion  se  fit  complète,  tandis  que  les  cordes, 
rouges  et  en  adduction,  empêchaient  de  voir  la  région  sous-glot- 
tique. 

L'ouverture  du  larynx  par  voie  externe  montra  qu'il  s'agissait 
réellement  de  sténose  sous-glottique  complète,  située  entre  la 
glotte  et  la  plaie  faite  par  trachéotomie. 

Une  longue  canule  fut  placée,  allant  de  la  membrane  crico-thy- 
roidienne  jusqu'en  dessous  du  rétrécissement  et  le  larynx  fut  re- 
fermé par  sutures. 


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190  soGiérés  savantes 

Le  lendemain,  il  fallul  supprimer  celte  canule  qui  gênait  consi- 
dérablement le  malade  et»  menaçant  de  s'obstruer»  mettait  sa  vie 
en  danger;  elle  fut  remplacée  par  une  canule  ordinaire  en  situa- 
tion basse. 

Afin  d'éviter  une  sténose  nouvelle»  on  fit  de  nombreuses  séances 
de  dilatation,  à  Taide  des  tubes  d*0'Dwyer  et  des  dilatateurs  de 
Schrotter.  Mais  ces  tentatives  furent  vaines,  et  actuellement  la  slé- 
nose  s'est  reproduite.  Il  ne  subsiste  qu'un  pertuis  de  quelques 
millimètres  par  où  l'air  passe  quand  le  malade  se  décanule  ;  la  pa- 
roi gaucbe  du  larynx  est  rouge  ;  la  corde  vocale  invisible  semble 
être  comprise  dans  la  rétraction  ;  mais  la  muqueuse  de  cette  pa- 
roi se  plisse  et  forme  une  sorte  de  corde  vocale  adventice  qui  se 
met  au  contact  de  la  corde  vocale  droite,  laquelle  est  redevenue 
parfaitement  mobile. 

Il  faut  noter  que,  durant  les  premiers  jours  qui  suivirent  la  la- 
ryngectomie,  la  voix  était  absolument  claire. 

La  seule  explication  plausible  de  la  paralysie  vocale  droite  pas- 
sagère est  l'immobilité  par  inutilité  de  fonction.  Quant  à  la  corde 
gauche,  elle  est  restée  enclavée  dans  le  tissu  cicatriciel  et  consé- 
quemmenl  semble  à  jamais  perdue. 

L'auteur  voudrait  savoir  si  Ton  doit  tenter  une  intervention 
nouvelle,  quelle  serait  éventuellement  l'opéralion  à  faire  et  quels 
résultats  on  peut  en  attendre. 

2°  Abcès  sous-glottique.  Sténose  consécutive,  —  Un  enfant  de 
12  ans,  en  proie  à  l'asphyxie,  fut  amené  à  l'hôpilal  Saint-Jean. 
Des  tentatives  de  tubage  étant  restées  infructueuses,  on  lit  la  tra- 
chéolomie  intercrico-lhyroïdienne.  Un  tlot  de  pus  s'écoula,  le  len- 
demain, au  moment  du  pansement.  Pas  de  diphtérie. 

Au  miroir  laryngoscopique,  on  voit  un  abcès  sous-glottique  en 
bissac  avec  cratère  sous  Ja  corde  gauche.  Après  guérison  de  l'ab- 
cès, décanulation  impossible. 

Nombreuses  séances  de  dilatation  aux  tubes  d'O'Dwyer  et  aux 
.  Résultat  nul. 

ses  cordes  s'infiltrèrent,  se  gonflèrent,  devin- 
chant  la  glotte  et  les  régions  plus  profondes, 
ésection  de  nombreux  bourgeons  sous-glotti- 
iriciel  épidermisé. 
e  fut  mise  en  situation  basse, 
ténose  tendant  à  se  reproduire,  nouvelle  série 
I  définitivement  infructueuses, 
alade  portant  toujours  sa  canule  se  trouve 
ioit-il  rester  défir.itivement  canulard? 


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SOdérÉS  SÀVANTBS  191 

3*  Cas  de  sténose  laryngée  pour  duignostic,  —  Un  homme  de 
61  ans,  ayant  conlraclé  la  syphilis  il  y  a  dix  ans,  fui  pris  d'apho- 
nie rapide,  sans  fièvre,  ni  douleurs,  ni  loux.  Quelques  jours  plus 
tard,  il  vint  consulter  le  D'  Delsaux  qui  trouva  le  larynx  infiltré, 
rouge  dans  sa  moitié  droite  ;  la  muqueuse  ne  présentait  aucune 
trace  d'ulcération,  mais  sécrélait  du  muco-pus  en  abondance. 

Les  émollients,  les  résolutifs,  le  mercure  seul  et  associé  à  Tio- 
dure  n'amenèrent  pas  de  résultat  appréciable.  Toutefois  la  gêne 
diminua  du  côté  droit  et  se  reporta  à  gauche  dans  la  suile.  Va\ 
novembre  dernier,  soit  plus  d'un  an  après  le  début  des  accidents 
laryngés,  le  malade  revint  à  la  consultation  en  proie  à  de  la  dysp- 
née intense  qui  nécessita  la  trachéotomie. 

A  ce  moment,  les  cordes  vocales  étaient  infiltrées,  très  rouges, 
ne  laissant  entre  elles  qu*un  passage  insuffisant  pour  la  respira- 
tion. Toute  la  moitié  gauche  du  larynx  était  augmentée  de  vo- 
lume, douloureuse  au  toucher. 

Sous  rinfluencc  du  repos  de  Torgane  et  des  enveloppements  hu- 
mides, les  phénomènes  aigus  s'amendèrent  et  le  malade  sortit  de 
rhôpilal  en  voie  d'amélioration  réelle;  la  voix  redevint  assez 
claire,  la  tuméfaction  du  larynx  passa  à  résolution,  Tétat  général 
se  releva. 

Mais  vers  la  fin  janvier,  sous  Tinfluence  d'un  refroidissement, 
des  accidents  nouveaux  survinrent.  Le  malade  se  plaignit  de  dys- 
phagie,  de  salivation  abondante,  de  douleurs  sourdes  dans  tout  le 
larynx,  qui  avait  de  nouveau  augmenté  de  volume  d'une  façon 
considérable  et  surtout  aux  dépens  du  côté  droit. 

Actuellement  Télat  s'est  encore  aggravé  :  le  malade  perd  Tap- 
pétit,  dort  mal  ;  il  a  maigri,  ue  tousse  pas,  n'a  pas  d'expectora- 
tion ;  l'état  général,  quoique  déprimé,  n'est  pas  profondément  al- 
téré. 

Quant  à  l'image  laryngoscopique,  elle  est  bien  difficile  à  défi- 
nir. Les  cordes  vocales  et  les  aryténoïdes  ont  disparu,  masqués 
par  un  tissu  granuleux  rouge  qui  a  envahi  tout  le  larynx  jusques 
et  y  compris  les  replis  aryténo-épiglottiques.  Nulle  part  on  ne 
perçoit  de  ganglions  le  long  du  cou. 

En  présence  de  ces  alternatives  de  mieux  et  de  pire,  de  ces  dé- 
placements de  l'affection  de  droite  à  gauche  pour  se  reproduire 
plus  tard  avec  maximum  à  droite,  il  devient  difficile  de  poser  un 
diagnostic  ferme.  Prise  pour  spécifique  au  début,  l'aflection  fut 
supposée  être  cancéreuse,  puis  tuberculeuse.  Plus  tard,  on  pencha 
vers  la  chondrile  et  la  périchondrite.  Actuellement  encore,  c'est  à 
ce  dernier  diagnostic  que  l'on  doit  s'arrêter,  semblet-il. 


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192  SOCIÉTÉS  SAVANTES 


Discussion. 


ScHiFFBRs  croil  à  la  nalure  carcinomaleuse  de  celle  afîeclion. 

Capart  père  eslime  qu'il  s'agil  d*une  manifeslalion  syphililique, 
malgré  que  la  cure  roercurietle  seule  ou  associée  à  Tiodure,  même 
à  haule  dose,  soil  resiée  sans  résullal.  11  conseille  les  injections 
intra-musculaires  de  calomel  à  doses  massives  ;  elles  onl  eu  une 
action  très  marquée  dans  des  cas  de  Tespèce. 

GoRis  prie  Fallas  de  lenir  les  membres  de  la  Sociélé  au  courant 
des  résultais  que  donnera  la  dilatation  dans  les  deux  cas  de  sté- 
nose qu'il  a  présentés  précédemment  à  celui-ci. 

Van  Swietbn  (Bruvelles).  —  Extraction  d'un  corps  étranger  de 
la  bronche  par  trachéotomie.  —  Appelé  d'urgence  près  d'une  en- 
fant de  il  ans  qui  avait  avalé  un  petit  ballon  auquel  était  adapté 
un  sifflet  de  bois.  Van  Swieten  trouva  la  fillette  respirant  norma- 
lement, répondant  d'une  voix  nette,  n'accusant  ni  gène  ni  dou- 
leur. Au  moment  de  l'accident,  elle  avait  failli  étouffer.  Le  larynx 
de  même  que  la  trachée  paraissent  libres  à  l'examea  laryngosco- 
pique.  La  radioscopie  n'indique  rien.  Mais  subitement  l'enfant  se 
cyanosa  à  nouveau.  Van  Swieten  pratiqua  alors  une  trachéotomie 
basse,  qui  permit  la  respiration,  mais  qui  ne  supprima  pas  la 
gène.  Dans  la  lumière  du  conduit  trachéal,  de  la  glotte  aux  bron- 
ches, l'exploration  ne  décela  pas  d'obstacle. 

Une  canule  fut  mise  en  place,  mais  les  phénomènes  asphyxiques 
reparurent  et  la  canule  dut  être  relirée.  L'auleur  excita  alors  la 
muqueuse  trachéale  et  détermina  ainsi  un  accès  de  toux  qui  fit 
apparaître  soudain  le  corps  étranger,  qui  fut  enlevé  immédiate- 
ment à  l'aide  d'une  pince. 

La  trachée  fut  ensuite  suturée  dans  sa  partie  inférieure  et  la  ca- 
nule fut  remise  eu  place  pendant  quarante-huit  heures,  à  cause 
de  l'apparition  d'un  emphysème  sous-cutané.  L'enfant  se  rétablit 
rapidement. 


IV.  —  Rapport 

DucHESNE  (Liège).  —  Traitement  chirurgical  des  rétrécissements 
de  l'œsophage. 


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SOCIÉTÉS   SAVANTES  193 


Discussion. 

Cheval  (Bruxelles)  félicite  Duchesne  pour  son  beau  travail  ;  il 
croit  cependant  que  Fauteur  aurait  dû  insister  davantage  sur  les 
dangers  inhérents  aux  méthodes  d'exploration  directe  de  l'œso- 
phage. 

11  cite  deux  cas  où  Tintroduction  d'instruments  d'exploration 
(œsophagoscope  et  sonde  rigide)  entraîna  la  mort  du  malade  par 
perforation  de  la  paroi  œsophagienne.  Cheval  préconise  Texamen 
radioscopique,  qui  semble  actuellement  un  peu  trop  délaissé  et 
qui  devrait,  en  tout  cas»  toujours  précéder  les  autres  procédés 
d'exploration,  attendu  qu'il  est  inoffensif. 

De  Stella  (Gand)  admet  avec  Cheval  que  l'exploration  de  l'œso- 
phage malade  par  un  instrument  dur  n'est  pas  dépourvue  de  dan- 
gers. Il  croit  toutefois  que  ce  reproche  ne  doit  pas  s'adresser  à 
Tœsophagoscope,  qui  doit  toujours  être  manœuvré  sous  le  con- 
trôle de  la  vue,  mais  bien  à  l'inexpérience  des  opérateurs. 

Lermoybz  cite  un  fait  où  la  radioscopie  après  repas  d'essai  avait 
fait  reconnaître  l'évidence  d'un  cancer  de  l'œsophage  et  où  Tœso- 
phagoscopie  montra  l'existence  d'une  Assure  du  pharynx  inférieur 
avec  spasme  de  l'œsophage  amenant  l'impossibilité  de  pénétration 
du  bol  alimentaire.  Une  simple  cocalnisation  de  la  fissure  suffit 
à  amener  la  guérison  du  malade. 

MouRB  relève  tout  d'abord  une  légère  erreur  qui  s'est  glissée 
dans  le  rapport  de  Duchesne  et  que  Ton  retrouve  d'ailleurs  dans 
tous  les  classiques,  à  savoir  que  les  parois  œsophagiennes  ne  sont 
pas  accolées,  ainsi  qu'on  le  croit  généralement.  Il  insiste  ensuite 
sur  le  point  que  vient  de  rapporter  Lermoyez  et  qui  démontre 
l'importance  de  l'œsophagoscopie  et  son  utilité  incontestable. 

Bbco.  —  Vraisemblablement,  le  malade  dont  vient  de  parler 
Lermoyez  a  toujours  été  examiné  à  l'état  de  veille.  Je  crois  que 
l'examen  sous  narcose  est  trop  souvent  oublié  et  il  est  probable 
que,  dans  le  cas  présent,  il  eût  fait  abandonner  le  diagnostic  de 
sténose  organique. 

TaéiRÔP,  désireux  de  réhabiliter  l'œsophagoscope,  rapporte  le 
cas  d'un  avaleur  de  sabres  qui  s'était  blessé  au  cours  de  ses  exer- 
cices. Traité  par  dilatation  pendant  quatre  mois,  il  se  présenta  à 
la  clinique  de  Trétrôp  ne  sachant  plus  avaler  du  tout.  L'œsopha- 
goscopie fil  voir  un  rétrécissement  situé  à  17*^™,odes  arcades  den- 
taires. Un  fin  porte-ouate  de  Killian,  garni  d'un  tampon  imbibé  de 


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194  60GIÉTÉS   SAVANTES 

cocaïne  adrénalisée,  franchit  le  rétrécissement  et  fut  poussé  dans 
l'estomac.  Le  même  soir,  le  malade  put  se  nourrir,  mais  la  sléuose 
réapparut  complète  dès  le  lendemain.  Le  malade  fut  envoyé  en 
chirurgie.  Opéré  d'œsophagoslomie  externe,  il  succomba  quelques 
jours  plus  lard.  À  rautopsie,on  constata  que  les  données  fournies 
par  l'œsophagoscope  étaient  exactes  et  qu'il  y  avait,  en  outre,  un 
volumineux  abcès  rétro-œsophagien. 

Capart  fils  est  d'accord  pour  affirmer  Texcellence  des  nouvelles 
méthodes  d'examen,  mais  il  désire  insister  sur  l'ordre  de  lenr  em- 
ploi. L'examen  radioscopique  devra  toujours  précéder  l'introduc- 
tion d'un  instrument  quelconque  dans  l'œsophage.  On  vient  de  si- 
gnaler récemment  encore  deux  cas  de  mort  à  la  suite  de  manœu- 
vres bronchoscopiques. 


V.  —  Communications  diverses 
Séance  de  Vaprès-midi  à  Vlnslilat  de  physiologie. 

Prof.  MouRE  (Bordeaux).  —  Phlébite  snppurée  dessinas.  —  Sur 
750  cas  de  cure  radicale  de  rotorrhée,  Moure  a  rencontré  15  cas 
de  phlébite  suppurée,  dont  7  cas  ont  été  suivis  de  décès.  Douze 
fois  c'était  le  côté  droit  qui  était  entrepris. 

Le  diagnostic  de  celte  affection  est  quelquefois  très  difficile  à 
faire  ;  c'est  ainsi  que,  dans  deux  cas,  l'auteur  n'a  pas  conslalé  la 
moindre  oscillation  thermique  ;  dans  un  autre  cas,  il  a  pu  remar- 
quer que  l'abcès  sinusien  se  drainait  parla  caisse. 

Contrairement  à  ce  qui  est  admis  par  presque  tous  les  auteurs. 
Moure  n'a  jamais  rencontré  de  sinusite  suppurée  sans  qu'il  y  eût 
des  baitenienls  très  énergiques  de  la  paroi  sinusienne. 

Quant  au  mode  de  traitement,  l'auteur  est  partisan  d'un  large 
drainage,  mais  il  ne  pratique  jamais  la  ligature  de  la  jugulaire. 

Capart  fils  rappelle  que  les  notions  anatomiques  expliquent  la 
plus  grande  fréquence  des  Ihrombo-phlébites  du  côté  droit. 

Lermoyez  (Paris).  —  Bruits  d'oreilles  et  déchloruration.  (Parai- 
tra  in  extenso.) 

Broeckaert  (Gand).  —  Inclusion  normale  et  pathologique  de 
paraffine  moUe  et  de  paraffine  solide  dans  les  tissus.  Projection 


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soavrÉs  savante»  195 

de  coupes  mioroBCopiqaes.  —  L'auteur  a  étudié,  sur  de  nom- 
breuses pièces  anatomo- pathologiques,  le  sort  des  différentes  paraf- 
fines employées  pour  la  prothèse.  Il  démontre  qu'au  bout  d'un 
temps  plus  ou  moins  long  la  vaseline  et  la  paraffine  molle  finis- 
sent par  être  résorbées  et  remplacées  par  du  tissu  connectif. 

Si  cette  substitution  se  fait  graduellement,  sans  réaction  trop 
vive,  le  résultat  éloigné  reste  bon  ;  mais  si,  pour  l'un  ou  l'autre 
motif,  il  se  produit,  soit  au  moment  de  l'injection,  soit  plus  tard, 
une  cause  d^irritation  nouvelle,  Thyperplasie  réactionnelle  normale 
devient  pathologique  et  elle  donne  lieu  à  des  désordres  plus  ou 
moins  graves. 

A  Tappui  de  cette  thèse,  Tauteur  montre  plusieurs  coupes  où 
des  injections  de  vaseline  et  de  paraffine  molle  ont  produit  des 
pseudo-tumeurs  qui  ont  des  rapports  morphologiques  avec  cer- 
tains fibro-sarcomes  et  même  avec  le  tissu  pseudo-tuberculeux. 
On  ne  peut  cependant  parler  de  néoplasie  parce  que  tout  le  tissu 
réactionnel  aboutit  à  la  transformation  en  tissu  fibreux. 

La  paraffine  solide,  du  moins  celle  à  point  de  fusion  supérieur 
àO**,  semble  échappera  la  résorption  ;  les  alvéoles  de  paraffine 
finissent  par  s*entourer  de  tissu  fibreux  compact  qui  ne  présente 
plus  de  bordure  de  jeunes  éléments  en  voie  d'organisation. 

La  paraffine  solide  à  50®  a  donc  des  avantages  incontestables^ 
pour  la  prothèse  externe,  sur  les  paraffines  à  point  de  fusion  trop 
bas.  La  clinique  est  venue  démontrer  ceci,  puisque  sur  210  cas  do 
prothèse  nasale  faite  par  l'auleur  il  n'y  a  eu  aucun  mécompte 
quelque  peu  sérieux  :  certains  résultats  se  maintiennent  déjà  de- 
puis plus  de  quatre  ans. 

Brorckaert  (Gand).  ^  Sur  Tétiologie  de  Tozène  avec  projection 
découpes  microscopiques).  —  Par  l'étude  d'un  grand  nombre  de 
coupes  de  muqueuse  prélevée  à  des  ozénateux,  atteints  à  des  de- 
grés variables,  Broeckœrt  est  amené  à  considérer  l'ozène  comme 
une  infiammation  chronique  spéciale  de  la  piluitaire,  des  cornets 
inférieurs  en  particulier,  aboutissant  à  la  longue  à  la  sclérose 
diffuse  de  la  muqueuse.  Les  altérations  les  plus  importantes  sont 
la  dégénérescence  cornée  des  couches  supérieures  de  Tépithélium 
et  les  altérations  dégénératives  des  glandes  de  la  muqueuse  respi- 
ratoire ;  par  suite  des  modifications  des  vaisseaux,  il  s'établit  des 
troubles  nutritifs  qui  ont  leur  retentissement  sur  la  muqueuse, 
l'os  et  le  périoste.  Les  lésions  sont  beaucoup  moindres  dans  la 
muqueuse  du  système  ethmoldal  qui  participe,  dans  les  cas  avancés, 
à  l'atrophie. 


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196  SOCIÉTÉS  SAVANTES 

L'élude  hisloJogique  approfondie  de  la  muqueuse  atteinle  d'ozène 
mon  Ire  qu'il  s'agit  d'une  loxi-infeciion  chronique. 

Ni  la  syphilis,  ni  la  tuberculose  ne  peuvent  être  considérées 
comme  des  facteurs  directs  de  cette  affection  ;  par  contre,  la  para- 
syphilis  et  surtout  la  paraluberculose  peuvent  déterminer  cette 
toxi-infection  qui  agit  spécialement  sur  les  vaisseaux  et  les 
glandes  de  la  pituilaire,  lorsqu'il  existe  certaines  causes  prédis» 
posantes^  la  platyrrhinie  par  exemple.  Cette  théorie  expliquerait 
pourquoi  tant  d'ozéneux  deviennent  tôt  ou  tard  des  tubercu- 
leux 

Mahu  (Paris).  —  De  l'efficacité  du  traitement  ioduré  dans  la 
syphilis  tertiaire  des  fosses  nasales.  —  L'emploi  de  l'iodure  de 
potassium  est  indiqué  dans  tous  les  cas  de  syphilis  tertiaire  et 
en  particulier  contre  les  gommes,  ulcères  et  exostoses.  Le  plus 
souvent  on  l'associe  au  mercure,  mais  il  ne  parait  pas  douteux 
qu'il  suffise  à  lui  seul  pour  enrayer  la  marche  de  l'affection.  L'au- 
teur a  eu  fréquemment  l'occasion  de  vérifier  ce  fait  dans  le  tertia- 
risme  nasal  et  les  deux  observations  suivantes  en  sont  une  démons- 
tration nouvelle. 

Homme  de  33  ans,  ayant  contracté  la  syphilis  à  l'âge  de  21  ans. 
Très  mal  soigné,  il  présenta  un  véritable  évidement  nécrotique  des 
fosses  nasales  formant  une  vaste  cavité  à  parois  recouvertes  de 
pus.  Céphalées  intenses.  Injections  d'huile  grise  hebdoma- 
daires. 

Malgré  ce  traitement,  l'affection  continua  ;  on  vit  même  appa- 
raître une  exophtalmie  énorme,  produite  par  une  exostose  volumi- 
neuse du  bord  orbi  taire  inféro- in  terne.  Des  injections  de  biiodure 
ne  donnèrent  pas  de  meilleur  résultat. 

Abandonnant  alors  le  traitement  mercuriel,  l'auteur  recourut 
à  riodure  en  commençant  par  4,5  gr.  et  en  arrivant  rapidement 
à  8  grammes  par  jour.  Amélioration  presque  immédiate  ;  sécré- 
tions moins  abondantes;  l'exophtalmie  diminua,  et  en  quinze  jours 
tout  était  rentré  dans  l'ordre,  y  compris  la  céphalée.  Récidives  à 
plusieurs  reprises  par  suite  de  l'inconstance  du  malade  qui  néglige 
son  traitement.  Mais  ces  récidives  disparaissent  rapidement  par 
l'ingestion  de  petites  quantités  d'iodure  sans  association  de  mer- 
cure. 

Le  deuxième  cas,  qui  concerne  une  femme  de  42  ans,  est  tout 
aussi  démonstratif.  Tant  que  le  mercure  a  été  employé  seul,  les 
résultats  furent  absolument  nuls.  Il  a  fallu  l'iodure  pour  arriver  à 
la  guérison. 


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BOGléréS   SAVANTES  197 

Des  fails  qui  précèdent,  et  d'autres  similaires  assez  nombreux, 
Tauteur  pense  pouvoir  conclure  que  Tiodure  a  une  prédilection 
marquée  pour  les  affections  tertiaires  des  fosses  nasales  :  aussi 
croit-il  qu'il  y  a  toujours  lieu  d'appliquer  d'emblée  le  traitement 
mixte  en  observant  les  règles  suivantes  : 

I.  —  Administrer  le  mercure  et  Piodure  isolément,  de  manière 
à  faire  varier  les  doses  relatives  des  deux  médicaments  avec  ten- 
dance à  forcer  en  iodure  et  h  réduire  en  mercure  le  plus  tôt  pos- 
sible. 

II.  —  Employer  de  l'iodure  de  pureté  absolue. 

III.  —  Donner  d'emblée  de  fortes  doses  :  5,  6,  7  et  même 
8  grammes. 

Dblneuvillb  rappelle  un  cas  qui  corrobore  absolument  l'opinion 
de  Mahu. 

Ck)LLET  cite  un  cas  où  l'iodure  n'a  pas  donné  de  résultat  ,  il  a 
suffi  de  deux  injections  de  salicylate  de  mercure  pour  amener  une 
amélioration  immédiate. 

Texikr  (Nantes).  —  Des  sinusites  maxillaires  caséeuses.  Symp- 
tômes et  diagnostic.  —  La  récente  communication  du  D'  Luc  à  la 
Société  française  de  laryngologie  sur  la  Guérison  spontanée  de 
Vanlrite  maxillaire  par  caaéificalion  du  pus,  a  engagé  l'auteur  à 
examiner  la  symptomatologie  et  le  diagnostic  de  cette  affection 
d'après  les  cas  publiés,  d'après  ses  observations  personnelles  et 
enfin  d'après  quelques  cas  que  le  D*"  Moure  lui  a  communiqués. 

De  ces  observations  il  résulte  qu'il  y  a  deux  formes  de  sinusite 
maxillaire  caséeuse  :  l'une,  légère,  comparable  aux  sinusites 
maxillaires  chroniques  d'origine  dentaire  ou  nasale  ;  l'autre,  grave, 
qui  se  présente  avec  les  caractères  d'une  tumeur  maligne  ou  d'une 
lésion  syphilitique  tertiaire  du  sinus. 

Tandis  que  dans  la  première  de  ces  formes  quelques  lavages 
Iransméatiques  suffisent  pour  amener  la  guérison,  il  n'en  est  pas 
de  même  delà  forme  grave  qui  nécessite  un  traitement  rapide  cl 
énergique  si  l'on  veut  enrayerfla  formation  de  cliolesléatomes  na- 
saux, déformant  les  fosses  nasales  et  tistulisant  les  parois  sirïu- 
siennes.  L'auteur  rapporte  trois  observations  de  cette  forme  grave, 
qui  se  caractérise  par  l'odeur  nauséabonde  des  sécrétions,  la 
présence  de  caséum  dans  les  fosses  nasales  et  surtout  par  une 
opacité  extrêmement  prononcée  du  sinus  à  la  diaphanoscopie. 

Le  traitement  consistera  en  lavages  et,  dans  certains  cas,  il  y 
aura  lieu  de  pratiquer  la  cure  radicale. 

BouLAY  (Paiis)  partage  l'opinion  de  Texier  ;  il  croit  que  toutes 

ANNALES  DES  MALADIES  DE  l'oBBILLB  ET  DU  LARYNX.  —  XXXII.      14 


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198  SOaÉTÉS   SAVANTES 

les  sinusiles  caséeuses  ne  sonl  pas  bénignes  el,  par  conséquent,  ne 
guérissenl  pas  par  des  lava^^es.  Il  relate  un  cas  où. il  y  avait  de  la 
fièvre  et  des  phénomènes  cérébraux  graves.  L'opération  ramena 
du  sinus  maxillaire  et  de  Tethmolde  des  masses  caséeuses  infectes 
et  pendant  plusieurs  jours  la  vie  du  malade  fut  en  danger.  Pour- 
tant le  cas  se  termina  par  la  guérison. 


EscAT  (Toulouse).  —  lûdications  et  valeur  de  la  galvano-oaaté- 
risation  dans  les  diverses  formes  de  tuberculose  laryngée.  — 

Hennebbrt  (Bruxelles).  —  CSontribation  à  Tétude  cliniqae  da  la- 
byrinthisme  an  oonrs  des  otites  purulentes  aiguës  et  chroniques. 
—  Travail  basé  sur  9  cas  personnels  choisis  parmi  les  plus  typi- 
ques. L'auteur  comprend  sous  le  nom  de  labyrinlhisme^  non  seu- 
lement la  triade  classique  de  Ménière  et  d'autres  phénomènes  as- 
sociés, tels  que  nausées,  vomissements,  nystagmus,  modilications 
du  pouls,  faiblesse  musculaire,  mais  encore  une  série  d'autres 
symptômes  qu'il  importe  de  rechercher  systématiquement,  tels  les 
réflexes  oto-oculaires  provoqués  et  les  modifications  qualitatives 
et  quantitatives  de  la  perception  acoustique. 

Au  cours  des  otites  aiguës,  le  labyrinthisme  peut  rendre  le  dia- 
gnostic entre  une  simple  irritation  du  labyrinthe,  la  labyrinthite 
vraie  et  la  méningite  débutante. 

Des  phénomènes  labyrinthiques  peuvent  se  montrer  au  cours 
des  otites  chroniques,  soit  spontanément,  soit  à  l'occasion  d'une 
manœuvre  thérapeutique.  Ils  cèdent  généralement  à  la  raréfaction 
de  l'air  du  conduit  à  l'aide  de  l'appareil  de  Delstanche. 

Hennebbrt  étudie  ensuite  en  détail  certains  symptômes  compo- 
sants du  labyrinthisme  et  notamment  le  nystagmus  et  les  réflexes 
oto-oculaires  provoqués  par  les  pressions  centripètes  et  centrifuges 
exercées  sur  l'oreille. 

Il  émet  Tespoir  que  l'analyse  minutieuse  de  tous  les  symptômes 
labyrinthiques  et  leur  relevé  systématique  permettront  de  faire 
peu  à  peu  la  lumière  sur  les  nombreux  points  encore  incertains 
de  la  physiologie  et  de  la  pathologie  de  Toreille  interne. 

Beco  (Liège).  —  Polype  naso-pharyngien  fibro-saroo-enohon- 
dromateox.  Extirpation  ;  mort  dans  le  collapsns.  —  Jeune  homme 
de  15  ans  et  demi,  présenlé  à  la  Société  en  1904,  puis  en  490o, 
porteur  d'une  tumeur  scssile,  occupant  le  côté  gauche  du  cavum, 
obturant  la  narine  gauche. 


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soaàris  savantes  199 

Vaines  tentatives  d'arrachement  par  les  voies  naturelles  ;  nom- 
breuses séances  d^éleclrolyse  de  haute  intensité.  Diminution  du 
néoplasme  dans  les  points  attaqués,  mais  progrès  par  sa  péri- 
phérie. Exophtalmie;  déformation  de  la  moitié  correspondante  de 
la  face. 

Opération  par  la  face  avec  le  concours  d'un  chirurgien  général, 
vu  les  difûcultés  redoutées  de  Texérèse. 

Incision  de  Nélaton  ;  dissection  de  la  joue  ;  extirpation  de  pro- 
longements faciaux,  temporaux,  ptéry go-maxillaires.  La  voie  si- 
nuso-maxitlaire,  d*abord  suivie,  semblant  insuffisante  pour  la 
désinsertion  de  la  base,  résection  complète  et  définitive  du  maxil- 
laire supérieur.  Difûcultés  de  désinsérer  la  tumeur,  qui  était  fixée 
à  presque  toute  la  surface  du  cavum. 

Pas  dMncidents  opératoires  autres  que  les  arrêts  habituels 
nécessités  par  la  narcose  et  la  gêne  respiratoire  momenlanée. 

Mort  dans  le  collapsus  quelques  heures  après  Topération. 

L'auteur  est  partisan  de  l'extraction  par  les  voies  naturelles 
lorsqu'elle  est  possible  ;  à  détaut  de  cela,  il  conseille  Télectrolyse 
à  haute  dose.  Si  celle-ci  se  montre  insuffisante,  il  faut  attaquer  la 
base  de  la  tumeur  à  travers  la  face.  Reco  donne  la  préférence  à  la 
voie  sinuso-nasale,  que  les  spécialistes  ont  imaginée,  ou  bien  à  la 
résection  temporaire  du  maxillaire.  Au  besoin,  et  surtout  si  la 
tumeur  renferme  des  éléments  histologiques  malins,  ne  pashésiler 
à  sacrifier  le  maxillaire. 

Il  pense  que  la  trachéotomie  préalable  est  avantageuse  parce 
qu'elle  assure  la  narcose  et  la  respiration  et  qu'ainsi  elle  augmente 
les  chances  de  succès. 

J.  Merckx  (Bruxelles).  —  Méningite  consécutive  à  Tenlèvement 
dnn  polype  da  cornet  moyen.  —  Une  malade  assez  âgée,  atteinte 
depuis  un  grand  nombre  d'années  d'ethmotdite  et  de  sinusite 
frontale  double,  avait  subi,  il  y  a  plusieurs  années  déjà,  une  série 
d'extirpations  de  polypes  nasaux.  Elle  renseigne  une  céphalalgie 
persistante  devenue  très  intense  depuis  quelques  semaines  et  pré- 
sente des  accès  fébriles  espacés.  En  outre,  elle  atteste  un  passé 
pathologique  chargé. 

L'unique  intervention  consiste  dans  l'enlèvement  à  la  pince  de 
Grunwald  d'une  masse  bourgeonnante  occupant  la  tête  du  cornet 
moyen  droit.  Le  polype  enlevé  a  le  volume  d'une  petite  fève  ;  il 
est  inséré  sur  une  mince  écaille  du  cornet.  Aucun  incident,  sauf  que 
la  patiente  est  hémophilique  et  que,  malgré  la  bénignité  de  l'opé- 
ration, il  faut  pratiquer  le  tamponnement.  La  malade   revient  le 


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200  SOCIÉTÉS   SAVANTES 

lendemain  se  faire  enlever  le  tampon  ;  elle  ne  présente  rien  de 
particulier.  Dans  le  courant  de  la  journée  se  produisent  deux  ou 
trois  vomissements. 

Le  troisième  jour  s'établit  une  fièvre  de  39%  sans  accélération 
du  pouls,  accompagnée  de  céphalalgie  occipitale  intense.  Pupilles 
normales,  intelligence  intacte.  Le  soir,  le  sensorium  s'obscurcit  et 
la  malade  entre  progressivement  dans  le  collapsus.  Pupilles 
dilatées,  mais  égales.  Pas  de  phénomènes  de  localisation. 

Le  quatrième  jour,  respiration  difûcfle  par  stase  pulmonaire. 
Température  de  39  à  40o.  Pouls  en  rapport  avec  la  température. 
Le  décès  survient  à  la  fin  de  la  nuit  par  aggravation  des  phéno- 
mènes pulmonaires. 

Tel  est  le  cas  que  l'auteur  tient  à  soumettre  aux  réflexions  de 
ses  confrères. 

Discussion. 

Cheval.  —  Merckx  ne  pense-t-il  pas  que  cetle  malade  faisait  de 
la  méningite  depuis  quelque  temps  ? 

Merckx  est  de  cet  avis  ;  il  se  base  sur  la  céphalalgie,  la  fièvre 
et  certaines  altérations  fugaces  de  l'habitus,  du  caractère  et  de 
rhumeur  que  les  familiers  ont  remarquées  quelques  semaines 
avant  l'intervention. 

Broeckaert  (Gand).  —  Un  cas  de  pseudo -leucémie  simulant  la 
prétendue  maladie  de  Mikulicz.  —  On  donne  le  nom  de  maladie  de 
Mikuliczu,  une  hyperplasie  lymphomaleuse  des  glandes  salivaires 
et  lacrymales.  Dans  le  cas  présent,  il  y  avait  des  tumeurs  symé- 
triques, du  volume  d'uu  œuf  de  pigeon,  au  niveau  des  glandes 
sous-maxillaires,  et  deux  tumeurs  piriformes  des  glandes  sublin- 
guales. Sur  la  voûle  palatine  se  trouvait  une  tumeur  qui  en  occu- 
pait toute  la  moitié  gauche  et  qui  s'étendait  en  arrière  jusqu'au 
niveau  du  voile  ;  une  masse  analogue,  plus  petite,  occupait  le  seg- 
ment antérieur  de  ce  voile. 

L'examen  du  sang  a  permis  d'exclure  la  leucémie,  mais  l'exis- 
tence d'une  splénomégalie  et  d'une  grande  masse  ganglionnaire 
médiastinale,  visible  sur  l'écran  radiographique,  ont  conduit  à 
considérer  ce  syndrome  de  Mikulicz  comme  appartenant  à  \a.pseudo' 
leucémie. 

Au  point  de  vue  histologique,  ces  tumeurs  lymphomateuses  se 
montrent  comme  des  hyperplasies  de  noyaux  lymphoïdes  préexis- 
tants, avec  pullulation  des  cellules  lymphoïdes  dissociant  lesacini 
glandulaires. 


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SOGIÉrés   SAVANTES  201 

Bouter,  (îIs  (Cauterels).  —  Hyperesthésie  et  pareathésie  pha- 
ryngées. —  Rappelant  l'étude  qu'il  a  publiée  sur  les  paiesthé- 
siques  pharyngés  dans  le  Journal  de  médecine  de  Bordeaux  de 
décembre  i905,  l'auteur  insiste  sur  la  nécessité  de  diviser  ces 
malades  en  deux  catégories,  suivant  qu'ils  présentent  une  sensi- 
bilité objective  de  leur  muqueuse  de  gorge  diminuée,  ou  au  con- 
traire avivée. 

Au  point  de  vue  clinique,  les  symptômes  subjectifs  diffèrent  ; 
rhyperesthésique  accuse  une  douleur  ;  l'hypoesthésique  plutôt 
une  fiêne  à  la  déglutition  et  une  sensation  de  corps  étranger. 

Au  point  de  vue  de  la  thérapeutique  locale,  la  différence  est 
capitale.  Il  faut  avoir  soin  d'éviter  les  topiques  irritants  aux  hypc- 
resthésiques  (glycérines  iodées  ou  mentholées,  chlorure  de  zinc,  etc.) 
et  leur  réserver  les  collutoires  à  la  cocaïne  ou  au  bromure.  Chez 
les  hypoesthésiques  il  faut,  au  contraire,  renoncer  k  ces  derniers 
médicaments  qui  augmentent  les  sensations  de  constriction  et  em- 
ployer avant  tout  les  topiques  excitants  (menthol,  glycérine  iodée, 
électrisation  locale,  etc.). 

Dblstanche  (Bruxelles).  —  Traitement  de  rothématome.  —  Dans 
le  traitement  de  Tothématome,  Tauleur  préconise  la  compression 
de  la  tumeur  par  une  feuille  de  gutla-percha  bien  ramollie  par 
l'eau  chaude  qu'il  applique  sur  le  pavillon  malade  en  ayant  soin 
dUnterposer  entre  Toreille  et  la  paroi  crânienne  une  couche  d'ouate: 
une  autre  couche  d'ouate  recouvre  la  gutta,  tandis  qu'une  bande 
élastique  comprime  énergiquement  la  bpsse  sanguine  et  fixe  l'ap- 
pareil. La  guérison  parfaite  de  l'othématome  s'obtient  générale- 
ment en  une  huitaine  de  jours. 

TnÉTROP  (Anvers).  —  Sinusites  et  ostéomyélites  du  maxillaire. 
—  La  première  observation  se  rapporte  à  une  malade  opérée  par 
le  procédé  de  Caldwell[jLuc,  en  novembre  dernier,  po  ur  sinusite 
maxillaire  fongueuse  compliquée  de  phlegmon  sous-orbilaire  et 
d'otite  moyenne  purulente.  Un  mois  et  demi  plus  tard,  elle  pré- 
senta les  symptômes  d'ostéomyélite  de  la  paroi  antéro-externe 
du  maxillaire  avec  flstulisalion  buccale  et  sous-orbitaire. 

L'hémi-décortication  suivant  le  procédé  de  Rouge  allait  être 
pratiquée,  quand  l'auteur  fut  assez  heureux  pour  enlever,  sous 
anesthésie  cocaïnique,  par  voie  buccale,  de  gros  fragments  d'os 
nécrosé. 

Les  fistules  se  fermèrent  rapidement  et  tout  écoulement  cessa. 
La  guérison  se  fit  sans  aucune  déformation  de  la  face. 


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202  sociérés  sayantrs 

Un  autre  cas  concerne  une  fillette  de  4  semaines  atteinte  d*osléo- 
myéïile  du  maxillaire  supérieur  gauche  avec  écoulement  de  pus 
par  le  nez.  L'auleur  le  traita  par  expression  suivie  de  pansements 
à  la  liqueur  Van  Swieten. 

Trélrop  croit,  avec  Lubel- Barbon  et  Furet,  que  pour  opérer  ces 
cas,  il  convient  d'adopter  la  voie  gingivo-labiale.  On  commencera 
par  irriguer  les  fistules  à  Teau  oxygénée,  puis  on  curettera  leurs 
parois  et  on  mobilisera,  et  finalement  on  enlèvera  les  séquestres. 
En  cas  d'échec  prolongé,  il  conviendra  de  recourir  à  la  semi-décor- 
ticalion  de  la  face* 

Van  dkn  Wildknberg  (Anvers).  —  Réflexions  sur  la  résection 
fenètrée  sous-muqueuse  de  la  cloison  nasale.  —  L'expérience  de 
l'auteur  est  considérable,  puisqu'elle  porte  sur  95  opérations  de 
Killian.  Il  est  d'avis  qu'il  ne  faut  pas  perdre  de  temps  à  retirer  le 
spéculum  et  à  le  remettre  en  place. 

L'hémostase  adrénalinique  est  bien  suffisante  ;  on  voit  bien  et 
Ton  peut  opérer  de  façon  sûre. 

]je  manuel  instrumental  est,  en  somme,  restreint  ;  il  est  préfé- 
rable que  chacun  des  iustruments  employés  ait  son  manche  propre. 
Généralement  l'anesthésie  locale  est  suffisante:  quatre-vingt- 
neuf  fois  l'opération  fut  faite  ainsi  ;  six  fois  seulement  il  fallut  re- 
courir à  la  narcose.  Celle-ci  complique  plutôt  l'opération  et  sur- 
tout lorsqu'il  s'agit  de  déviation  profonde. 

Van  den  Wildenberg,  se  rangeant  à  l'opinion  exprimée  par  Ca- 
part  père  à  la  dernière  rédnion  de  la  .Société  française  d'olo-laryn- 
gologie,  n'admet  pas  les  vues  de  Lermoyez  et  Lubet-Barbon  sur  la 
perforation  chirurgicale  du  septum. 

Il  signale  l'inconvénient  d'opérer  les  cloisons  en  cas  de  sinusite. 
Enfin  l'auteur  préconise  la  résection  sous-muqueuse  dans  les  cas 
de  crêtes  un  peu  étendues. 

Van  den  Wildenberg  (Anvers).  —  Un  cas  de  thrombose  latente 
du  sinus  latéral.  —  Homme  de  20  ans  environ,  atteint  d'otorrhée 
chronique  déterminant  depuis  huit  jours  des  douleurs  violentes  et 
paroxystiques  dans  le  côté  correspondant  de  la  tête  et  du  cou, 
s'irradiant  même  au  dos.  Fièvre  modérée  ;  pouls  à  iOO  ;  mastoide 
douloureuse  à  la  pression. 

Evidement  pélro-mastoldien  large.  Pas  de  rétrocession  des  dou- 
leurs. 

Doux  jours  plus  tard,  nouvelle  intervention.  Exploration  du  sinus 


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S0Cll^.Té8   SAVANTES  203 

latéral  qui  fut  trouvé  thrombose.  Ligature  de  la  jugulaire  interne; 
enlèvement  du  thrombus.  Pas  de  ponction  lombaire. 

Le  malade  mourut  de  méningite  cérébro-spinale.  Pas  d'au- 
topsie. 

L'auteur  fait  remarquer  qu'à  aucun  moment  on  n'observa  ni 
Qè  vre  à  grandes  oscillations,  ni  frisson. 

De  PoNTHiÈRK  (Charleroi).  —  Rhinite  pseudo-membraneuse.  — 
On  voit  parfois  survenir  de  Tobstruclion  nasale,  souvent  unilaté- 
rale, accompagnée  de  fièvre,  de  courbature  générale,  de  céphalée, 
de  crises  d'éternuements. 

Si  Ton  examine  la  fosse  nasale,  on  trouve  la  muqueuse  gonflée, 
recouverte  d'exsudat  rougeâtre,  baignée  de  muco-pus. 

Le  cavum  est  habituellement  libre  ;  la  choane  participe  toute- 
fois au  processus  pseudo-membraneux. 

Cet  état  persiste  quelques  jours  seulement,  jusqu'à  ce  que  se 
fasse,  soit  spontanément,  soit  par  éternuement  ou  mouchage,  l'ex- 
pulsion en  bloc  de  couenne  sanguinolt»nle  en  même  temps  que  le 
malade  éprouve  une  sensation  de  déchirement. 

Dès  lors,  la  perméabilité  nasale  est  rétablie  et  tout  rentre  sponla- 
mément  dans  Tordre  en  quelques  jours. 

A  ce  moment,  la  muqueuse  apparait  ulcérée  superficiellement; 
il  se  produit  encore  un  peu  d'hypersécrétion,  mais  plus  de 
couenne. 

On  ne  retrouve  pas  de  bacilles  de  Lœffler  vrais  ou  faux  dans  la- 
couenne,  mais  bien  des  streptocoques  et  surtout  de«  pneumo- 
coques. 

Ce  tableau  clinique  spécial  a  paru  digne  à  l'auteur  d'être  rap- 
porté. 


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204  ANALYSES 

ANALYSES 


I.  -  PHARYNX 

Troubles  nerveux  consécutifs   à  la   tonsiUotomie,   par  Bergh 
(Monatsschriftf.  Ohrenheilk.,  n©  12,  1904). 

bailleur  s*est  proposé  d'enlever  les  amygdales  et  les  adénoïdes 
chez  une  pelile  fille,  très  nerveuse,  âgée  de  7  ans,  sans  employer 
l'anesthésle  générale.  Immédialement  après  la  section  de  Tune 
des  amygdales  Tenfant  a  été  prise  d*un  réflexe,  d'une  sorle  de 
vomilurition,  qui  s^est  calmé  au  boul  de  Irois  à  quatre  minutes. 
Le  resle  de  Topéralion  a  pu  se  faire  sans  incidents.  Mais  dans  la 
soirée,  après  avoir  dormi  tranquillement,  Tenfant  a  élé  reprise  du 
même  réflexe  el  en  même  temps,  à  la  suite  des  efTorts  que  l'enfant 
faisait  constamment,  il  s*est  déclaré  une  hémorrhagie  secondaire 
provenant  de  la  plaie  des  adénoïdes  qui  menaçait  de  tuer  Tenfant. 
L'auteur,  rappelé  en  toute  bâte,  a  dû  rester  six  heures  près  de 
son  opérée  pour  voir  enfin  vomiturition  et  hémorrhagie  cesser  à 
la  suite  d'une  insufÛation  de  tanin  dans  le  nez  et  un  badigeon- 
nage  au  perchlorure  de  fer  dans  le  pharynx.  Les  jours  suivants  ce 
reficxe  et  les  hémorrhagies  quoique  très  amoindris  ont  réapparu 
pour  cesser  complètement  au  bout  de  trois  jours.  En  terminant 
Tauteur  regrette  de  ne  pas  avoir  eu  recours  à  l'anesthésie  générale 
pour  exécuter  Topération*  lautmanw. 

Chancre  primitif  du  pilier  palatin  postérieur,  par  V.  Maugeri 
{BolL  délie  malat,  dclVorecchio,  etc.,  mai  1905,  n°  5,  p.  114). 

Un  jeune  homme  de  20  ans  se  plaignail  de  mal  de  gorge  el  de 
gonUement  du  côté  droit  du  cou.  L'examen  objectif  ne  dénotait 
au  premier  abord  rien  de  particulier,  sauf  un  peu  de  rougeur, 
et  cependant  il  existait  dans  la  région  sous-maxillaire  droite  une 
tuméfaction  ganglionnaire  dure  et  indolore  du  volume  d'un  œuf 
de  poule.  Or,  en  déprimant  fortement  la  base  de  la  langue,  on 
découvrait  à  la  partie  inférieure  du  pilier  postérieur  droit  une 
ulcération  arrondie,  d'un  centimètre  de  diamètre,  à  bords  nets, 
à  fond  recouvert  d'un  exsudât  grisâtre.  Disparition  de  l'ulcération 
au  bout  de  vingt  jours  :  à  ce  moment,  roséole,  gonflement  des 
ganglions  inguinaux  el  des  ganglions  épitrochléens  droits.  Trois 
semaines  plus  tard,  plaques  muqueuses  dans  la  bouche. 

L'anamnèse  montra  que  le  mode  de  contagion  était  bien  celui 
qu'on  pouvait  supposer.  m.  boulày. 


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NECROLOGIE  205 

Contribation  à  Thistoire  de  l'angine  de  Vincent,    par  Lemairr 
(Gazelle  de»  Hâpilaux,  31  oclobre  i90o). 

A  lire  les  descriptions  classiques  il  semble  que  personne  avant 
Vincent  n*avait  songé  à  reconnaître  Tidentité  de  nature  de  l'angine 
à  spirilles  et  bacilles  furiformes  et  de  la  stomatite  ulcéro  mem- 
braneuse. Or,  Van  Swieten  avait  déjà  vu  qu'il  s'agissait  là  de 
deux  déterminations  d'une  même  infection.  Après  avoir  décrit 
la  stomatite  avec  ses  caractères  cliniques,  il  dit  :  «  J'ai  vu  des 
aphtes  semblables  attaquer  les  amygdales  et  le  palais  »  —  et 
plus  loin  :  «  On  les  a  souvent  regardés  comme  l'efTet  d'un  virus 
vénérien  et  traités  en  conséquence  par  les  mercuriaux  :  mais  j'ai 
remarqué  que  ces  remèdes  étaient  toujours  inutiles  dans  ce  cas 
et  que  souvent  ils  aggravaient  considérablement  le  mal...  »  Ces 
passages  se  trouvent  en  note  dans  la  traduction  française  des 
éléments  de  médecine  pratique  de  Gullère  (i785).  Il  nous  faut 
donc  reconnaître,  conclut  Lemaire,  que  dès  le  début  du  xviu«  siècle 
la  stomatite  ulcéro-membraneuse  et  Tangine  chancriforme  étaient 
cliniquemenl  connues  et  considérées  comme  de  nature  identique. 

E.  LOMBARD. 

NÉCROLOGIE 


MANUEL  GARCIA 


Manuel  Garcia  a  succombé  le  2  juillet  1906,  à  TÀge  de  cent  un  ans  et 
trois  mois.  Il  est  mort  à  Gricklewood,  dans  sa  villa,  Mon-Abri,  En  1848, 
effrayé  par  la  révolution  de  février,  il  quitta  la  France  pour  se  fixer 
définitivement  en  Angleterre  ;  et  ce  fut  pendant  un  voyage  qu'il  fit  à 
Paris,  que  lui  vint,  dans  les  jardins  du  Palais-Royal,  Tidée  de  la  tech- 
nique laryngoscopique 

Cet  homme  est  un  illustre  :  il  fut  aussi  un  heureux  qui  vécut  assez 
longtemps  pour  réaliser  lui-même  sa  gloire. 


NOUVELLES 


Le  D**  M.  Lbrmotbz,  médecin  de  Thôpital  Saint- Antoine,  est  promu  au 
grade  d*Offlcier  dans  l'Ordre  national  de  la  Légion  d'honnenr. 


Le  D^  M.  Boulât  est  nommé  Chevalier  de  la  Légion  d'Honneur. 
Tontes  nos  félicitations  les  plus  chaleureuses  à  notre  distingué  collabo- 
rateur. 


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206 


NOUVELLES 


Administration  générale  de  l'assistance  publique  à  Paris. 

Le  concoara  pour  la  nomination  à  deux  places  d'assistants  titniaires 
et  deux  places  d'assistants  adjoints  des  services  spéciaux  d'oto  rhino-la* 
ryngologie  s'est  terminé  de  la  façon  suivante  : 

Hôpital  Saint-Antoine  :  assistant  titulaire,  M.  P.  Laurbrb  ;  Assistant 
adjoint,  M.  Hactaut. 

Hôpital  Lariboisière  :  Assistant  titulaire,  M.  Gibbikt  ;  Assistant  adjoint, 

M.   LiMAITM. 

Les  nouveaux  assistants  sont  entrés  en  fonction  le  i«'  Juillet  1906. 


VIII«  Congrès  international  d'otologie. 


Le  VIII*  Congrès  international  d'OtoIogio  devait  avoir  lien  à  Budapest, 
en  1908. 

Le  Ck)ngrès  international  de  médecine  à  Lisbonne  a  accepté  l'invita- 
tion  de  notre  Gouvernement  et  de  notre  capitale,  de  tenir  sa  XVI«  ses- 
sion à  Budapest,  en  1909. 

La  réunion,  presque  simultanée,  de  ces  deux  assemblées  dans  une 
mémo  ville  était  de  nature  à  leur  susciter,  a  toutes  deux,  des  diffi- 
t^Ués,  auxquelles  nous  avons  pensé  qu'il  était  de  notre  devoir  d'ob- 
vi^f. 

Grâce  à  l'amabilité  de  M.  le  Président  du  XVI«  Congrès  international 
de  médecine,  nous  pourrons  tenir  notre  Congrès  dans  le  cadre  de  cette 
assemblée  comme  Kection  spéciale  d'otologie  {avec  la  dénomination 
expre^xe  m  VIII*  Congrès  international  d'Otologie)  ;  nous  accompli- 
rons nos  travaux  scientifiques  particuliers  avec  toutes  les  formalités 
voulues.  Des  rapporteurs  compétents  seront  priés  de  faire  les  rapports 
sur  les  importantes  thèses  de  notre  science  :  une  exposition  de  prépara- 
tions et  d'instruments  otiatriques  sera  organisée  ;  le  rapport  sur  le  prix 
Lenval  sera  fait  et  exécuté  :  nous  fixerons  le  lieu  de  réunion  du  IX*  Con- 
grès intemationid  d'otologie  ;  enfin,  nous  publierons  ix>s  travaux  scien- 
tifiques de  la  façon  convenable. 


Le  Président  du  Comité  d^ organisation 
du  VUI^  Congrès  internat,  d'otologie  : 

Prof.  D*"  Jules  Bôm. 


Comité  hongrois  d* organisation  :  Président,  IV.  Reâltanoda-u.  18. 
—  Seorètaire-général,  V.  VhcI  kôrût  60  ;  Trésorier,  VIII,  Ëszterhdzy- 
u-2. 


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OUVRAGES  ENVOYÉS  AUX  ANNALES  207 

Comité  local  :  Exposition,  D'  E.Schwan,  D^  L.  Fleischmann,  D'  S. 
Gruber;  Réceptions,  D^  K.  de  Lichtenberg,  0'  E.  Baoïugarten. 

Secrétaire -adjoint^  D'  F.  de  Klng. 

Membres  :  D^  J.  Baron,  D*"  F.  Berger,  D'  E.  Deotsch,  Dr  S.  Gath, 
Dr  G  Kreposka,  D'  A  Làzàr.  h^  A.  Neubauer,  Prof.  S.  Rona,  Prof. 
B.  Stiller,  Prof.  V.  Tauffer,  D»  B.  Tôrôk,  Budapest  ;  D'  L.  Branner,  De- 
breczen  ;  D^  M.  Falla,  Sxeged  ;  D»"  P.  Rutsek,  Vàrpalota  ;  D'  D.  Vali, 
Szabadka. 


Hôpitaux  de  Paris.  Cours  d'otorhino-larjmgoiogie. 

Le  D'  Mareel  Lsbmotbx,  Médecin  des  hôpitanx  de  Paris,  Cbef  du  service 
oto-rhlno-laryngologiaue  de  l'hôpital  Saint-Antoine,  commencera  le 
mercredi  2i  novembre  i  906,  avec  le  concours  de  ses  assistants, 
MM.  Paul  Laiteois  et  Hautart,  un  cours  pratique  de  technique  et  de  thé- 
rapeutique oto  rhino-laryngologiquei. 

Le  cours  sera  complet  en  trente- trois  leçons.  Les  élèves  seront  exercés 
individuellement  au  maniement  des  instruments. 

Le  nombre  des  places  étant  limité,  prière  de  vouloir  bien  s'inscrire 
d'avance  auprès  de  M.  Paul  Laurkis,  assistant  du  service,  à  lliôpital 
Saint-Antoine,  rue  du  Faubourg  Saint- Antoine,  Paris  (XI Y»). 


Vw  Di  Cbassaiho  (Pepsine  et  diastase).  Rapport  favorable  de  l'Acadé- 
mie de  médecine,  mars  1864.  Contre  les  affections  des  voies  digestives. 

BioMUM  Di  POTASSIUM  GRAiTuii  Di  FaliIris.  Approbatlou  de  l'Académie 
de  médecine,  i87t.  Contre  les  affections  du  svstème  nerveux.  Le  flac^'  ^', 
de    15   grammes  est  accompagné  d*une  cuillère  mesurant    50  cenu» 
grammes. 

PHospBATiini  Fau^rib.  Aliment  très  agréable,  permettant,  chez  les 
jeunes  enfants  surtout,  l'administration  facile  du  phosphate  biealcique 
assimilable.  Une  cuillerée  à  bouche  contient  25  oentigrâmmes  de  phos- 
phate. 

PocDRB  LAiATiTi  Di  YicHT  (Poudre  dc  séné  composée)  Une  cuillerée  à 
café  délayée  dans  un  peu  d'eau  le  soir  en  se  couchant.  Excellent  remède 
contre  la  constipation. 


OUVRAGES  ENVOYÉS  AUX  ANNALES 


Bbzold.  —  Lehrbuch  der  Ohrenheilkunde.  J.-F.  Bergmann.  éditeur, 
Wiesbaden,  1906. 

A.  SgbAhbmakn.  -^  Schl&fenbein  und  Schftdelbasis,  eine  anatomisch 
otiatrische,  Studie.  Gioro  et  Gie,  éditeur,  Bàle,  Genève  et  Lyon,  1906. 


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208 


OUVRAGES  ENVOYÉS  AUX  ANNALES 


J.-D.  RoLLMToif  —A  case  of  intranasal  chronlce  simulating  nasal  diph- 
teria  Extrait  de  The  Lancet,  16  juin  1906. 

J.-D.  RoLLBSTOH.  —  ToDsillitis  in  convalescence  from  diphteria.  Extrait 
de  British  médical  journal^  mai  1906. 


BenioealTpfol  (Inhalations  et  Gargarlsmes).  Affections  inflamma- 
toires et  fnfectienses  de  la  gorge,  du  nez,  du  larynx,  des  bronches 
{Voir  aux  Annonces), 


CHLOROFORME  DUMOUTHIERS 

Préparé  spécialement  pour  VAnestkésie,  sa  conservation  dans  le  vide  et 
en  tubes  jaunes  scellés  le  met  à  Tabri  de  toute  altération. 

Dépôt  :  PHARMACIE  BOBNBT,  Bue  de  Bourgogne,  PARIS 


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OUATAPLA8ME 

du  Docteur  ED,  LANQLEBERT 
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BAlMT-AMAND,  CHER.  —  IMPRIMBRIB  BUBSlàRB. 


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Tome  XXXII.  —  11°  9.  —  Septembre  1906. 


MÉMOIRES  ORIGINAUX 


PARALYSIE  SIMULTANEE  DU  FACL\L  ET  DE 
L'ACOUSTIQUE  D*ORIGL\E  SYPHIUTIQUE 

Par  M.  LANNOIS, 

Agrégé,  médecin  des  hôpilaux  de  Lyon. 

La  surdité  nerveuse  syphilitique  est  loin  d'être  une  rareté. 
On  en  distingue  habituellement  deux  formes  :  une  forme  lente 
et  une  forme  rapide.  Mais  dans  la  première,  le  rôle  de  la  sy- 
philis est  assez  mal  déterminé  et  souvent  difficile  à  distinguer 
des  autres  conditions  étiologîques. 

La  forme  rapide  au  contraire  est  bien  individualisée  et  assez 
impressionnante.  En  dehors  de  l'hystérie,  toutes  les  fois  qu'un 
malade  en  bon  état  de  santé  générale,  non  fébrile,  vient  vous 
dire  qu'il  est  devenu  brusquement  sourd,  il  faut  songer  au 
bouchon  de  cérumen  ou  à  la  syphilis.  Si  la  première  cause  est 
rapidement  éliminée,^  soupçon  de  la  seconde  est  confirmé 
par  l'absence  de  lésions  du  côté  de  la  caisse  et  par  la  dispari- 
tion ou  la  diminution  considérable  de  la  perception  osseuse. 
L'interrogatoire  dirigé  de  ce  côté  fera  alors  connaître  une 
syphilis  en  évolution  ou  datant  déjà  de  plusieurs  années  :  l'oto- 
logiste  a  pu  déceler  ainsi  des  syphilis  ignorées,  chez  la  femme 
notamment,  et  c'est  là  un  point  de  grande  importance  pour  le 
traitement.  •* 

La  précocité  de  la  surdité  nerveuse  syphilitique  est  un  fait 
à  bien  mettre  en  évidence.  Il  existe  des  cas  (Politzer,  Charazac) 
où  la  surdité  s'est  installée  alors  que  le  chancre  datait  de  quel- 
ques jours  :  souvent  il  existe  encore  des  traces  apparentes  de 
celui-ci  où  la  maladie  n'est  qu'au  début  de  la  période  secon- 
daire. Mais  il  faut  s'empresser  d'ajoutcu*  que  cette  surdité  ner- 
veuse peut  se  présenter  à  toutes  les  périodes  de  la  syphilis,  y 

ANNALKS   DBS   MALADIBS  DE  L^OBKILLB   ET  DU   LARYNX.  15 

TOMB  xxxn,  no  9,  1906. 

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210  M.    LANNOIS 

compris  la  syphilis  héréditaire  précoce  ou  tardive.  Au  point 
de  vue  clinique,  elle  s*accompagne  habituellement  de  bour- 
donnements intenses  et  de  grands  vertiges.  Mais  ce  sont  là  des 
points  trop  connus  des  otologistes  pour  qu*il  soit  nécessaire 
d'insister. 

La  paralysie  faciale  périphérique  syphilitique  nVst  pas 
moins  connue.  Comme  Tatteinte  de  la  huitième  paire,  celle  de 
la  septième  peut  être  précoce  ou  tardive  et  ici  encore  la  forme 
tardive  n*a  ni  la  fréquence,  ni  Timpor tance  clinique  de  la  pre- 
mière. 

La  paralysie  faciale  précoce  est,  dit  Fournier,  la  plus  fré- 
quente des  paralysies  nerveuses  syphilitiques,  et  celle  qui  ap- 
paraît le  plus  tôt.  L'acoustique,  d'après  ce  que  je  viens  de  dire, 
me  parait  partager  avec  elle  cette  particularité  :  les  cas  de  sur- 
dité nerveuse  de  Politzcr  et  de  Charazac  ont  débuté  aussi  tôt 
que  tous  les  cas  connus  de  paralysie  faciale  précoce. 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  observations  d'hémiplégie  faciale 
dans  le  premier,  le  deuxième  ou  le  troisième  mois  de  la  sy- 
philis ne  sont  pas  rares.  J'ai  dans  mes  notes  l'observation 
d'un  étudiant  chez  lequel  la  paralysie  faciale  débuta  moins  de 
six  semaines  après  le  chancre,  le  jour  de  l'apparition  de  la 
roséole,  et  j'ai  vu  à  la  clinique  de  Gailleton  plusieurs  cas  au 
début  de  la  période  secondaire. 

Ces  paralysies  faciales  périphériques  de  la  syphilis  ont  tous 
le^  caractères  des  paralysies  dites  a  frigore.  Je  ne  veux  pas 
insister  sur  ces  notions  devenues  tout  à  fait  classiques,  et  me 
contenterai  de  renvoyer  à  Dieulafoy  qui  a  fait  sur  ce  sujet  d'in- 
téressantes leçons  reproduites  dans  son  Manuel  (').  Je  rappel- 
lerai seulement  que  les  paralysies  faciales  sont  d'un  pronostic 
relativement  bénin  :  elles  guérissent  dans  un  temps  relative- 
ment court,  surtout  si,  le  diagnostic  étiologique  ayant  été  bien 
posé,  elles  sont  soumises  au  traitement  spécifique. 

C'est  là  le  point  par  lequel  elles  diffèrent  des  paralysies  de  la 
huitième  paire  ;  celles-ci  sont  au  contraire  d'un  pronostic  grave 
au  point  de  vue  fonctionnel.  On  pourrait  certes  citer  des  faits 
de  guérison,  mais  ils  restent  à  l'état  d'exception  au  milieu  des 

(1)  DucLAFOY.  —  Manuel  de  paiholo(fie  interné,  19^  ^d  ^  t.  lîl. 

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PARALYSIE  DU  PAaAL  ET  DE  l' ACOUSTIQUE  D*OIlIGINE  SYPHILITIQUE    2 1 1 

cas  si  nombreux  que  le  iraitemcnt  influence  peu  ou  ne  guérit 
pas  du  tout. 

\J association  de  Ia  paralysie  de  Vacouslique  et  du  facial^ 
étant  données  ces  conditions,  ne  devrait  pas  être  rare.  Or, 
on  n*en  trouve  que  quelques  cas  dans  la  littérature  et  les 
classiques  font  à  peine  allusion  à  la  possibilité  de  cette  asso- 
ciation. Dieulafoy  notamment  ne  parle  que  des  troubles  audi- 
tifs consécutifs  à  la  paralysie  des  muscles,  et,  dans  le  résumé 
qu*il  donne  de  nombreuses  observations,  passe  sous  silence 
les  troubles  auditifs  qu*on  retrouve  parfois  dans  les  observa- 
tions in^extenso. 

Il  est  bien  probable  que  si  on  relisait  toutes  les  observations 
de  surdité  nerveuse  syphilitique  qui  ont  été  publiées,  on  on 
trouverait  quelques-unes  où  il  est  parlé  plus  ou  moins  inci- 
demment de  la  paralysie  faciale  ;  réciproquement,  des  cas  où 
la  paralysie  faciale  a  surtout  attiré  l'attention,  ont  pu  s*accom- 
pagner  de  surdité  grave  à  laquelle  il  n'est  fait  qu'une  brève 
allusion. 

J'en  citerai  comme  exemple  une  observation  de  Th.  Rarr  (*) 
qui  se  trouve  dans  un  article  consacré  à  vanter  les  bons  effets 
de  la  pilocarpine  en  injections  dans  les  cas  de  surdité  brusque 
et  intense.  Il  s'agissait  d'un  homme  de  22  ans  qui  avait  eu  la 
syphilis  six  mois  auparavant.  Six  semaines  avant  son  entrée 
à  l'hûpital,  l'affection  avait  débuté  brusquement  par  un  ver- 
tige intense  qui  l'avait  précipité  à  terre  et  avait  été  suivi  d'une 
surdité  complète  des  deux  oreilles  (d'abord  à  gauche,  puis  à 
droite).  Il  eut  plus  tard  des  douleurs  violentes  derrière  la 
tète  et  derrière  les  oreilles  et  se  réveilla  un  matin  avec  une 
paralysie  faciale  droite  complète  :  elle  fut  de  courte  durée  car, 
le  soir  môme,  elle  allait  déjà  en  s'atténuant.  Et  l'observation 
d'ailleurs  très  complète  par  ailleurs  ne  fait  plus  allusion  à  la 
paralysie  faciale. 

L'observation  le  plus  souvent  citée  est  un  cas  de  Fournier 
publié  tout  d'abord  par  Ilermet  (*)  et  qu'on  retrouve  aussi 


(*)Th.  hkMt.  —  Bvitish  ined.  joui*n„  Juin  1885,  p.  il02. 
(*)  HiEHiT.    —  C.   R.  du  Congrès  international  d'otoîogic,  Paris, 
1880. 


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212  M.    LANNOIS 

dans  le  traité  sur  la  syphilis  de  Fournier.  Fournier  insiste  sur- 
tout sur  la  gravité  de  la  syphilis  de  Toreille  interne.  Il  s'agis- 
sait d'une  jeune  fille  de  25  ans  qui  contracta  la  syphilis  en 
mai  1884.  Le  5  novembre,  elle  a  des  maux  de  tête  et  six  jours 
après  une  paralysie  faciale  gauche.  Le  lendemain  elle  est  prise 
dans  la  rue  d*étourdissements  et  de  vertiges  :  elle  rentre  péni-  - 
blement  chez  elle  et  s'aperçoit  qu'elle  est  absolument  sourde. 
La  paralysie  faciale  guérit  ultéricuremeot,  mais  la  surdité 
complète  persista  irrémédiable. 

En  1893,  nous  trouvons  une  observation  de  Bouveret,  pu- 
bliée par  Commandeur  ('),  où  un  malade  de  52  ans,  en  pleine 
période  secondaire,  est  atteint  de  diplégie  faciale,  le  côté  droit 
ayant  été  pris  une  dizaine  de  jours  après  le  gauche.  Trois  se- 
maines après  le  début,  sensation  de  gêne  dans  l'oreille  gauche 
et  diminution  de  l'acuité  auditive  :  il  n'y  avait  pas  de  surdité 
complète  et  la  montre  était  encore  perçue  à  8  centimètres.  Le 
cas  reste  un  peu  douteux  pour  nous,  car  il  n'a  pas  été  fait 
d'examen  complet  de  l'oreille. 

Biirger  et  Pel  (')  ont  publié  un  cas  intéressant  de  paralysies 
multiples  des  nerfs  cérébraux  chez  un  syphilitique.  Cet  homme 
avait  été  soigné  à  l'hôpital,  en  juin  1893,  pour  une  syphilis 
primaire  et  secondaire.  Il  rentra  à  la  fin  d'octobre  et  au  com- 
mencement de  novembre,  on  notait  une  paralysie  faciale 
droite  complète,  de  la  surdité  à  droite  incomplète  avec  bour- 
donnements, sensation  dévide  dans  la  tète  et  démarche  titu- 
bante. Il  y  avait  en  outre  de  la  paralysie  du  voile  du  palais  à 
droite  et  du  muscle  crico-aryténoïdien  postérieur  droit,  de  la 
paralysie  du  moteur  oculaire  externe  à  droite,  de  Thypoes- 
thésie  de  la  muqueuse  nasale  avec  absence  des  réflexes  du 
larynx  et  du  pharynx.  Le  malade  guérit  sous  l'influence  du 
traitement  mercuriel  ne  conservant  plus,  au  mois  de  janvier, 
que  de  la  paralysie  du  voile  du  palais  et  du  crico-aryténoïdien 

(0  CoMMAiiDEUB,  —  Dipléglo  faclalô  aa  cours  de  la  syphilis  secondaire 
(Province  médicale j  1893). 

(-)  BiÏRGBR  et  Pel.  —  Un  cas  de  paralysie  syphilitique  des  nerfs  céré- 
braux (deuxième  réunion  de  l'Assoc.  lavyn'jO'vhino-otologique  néer- 
landaise. An  in  Revue  neurologique,  18D4,  et  in  Ann,  des  maladies  de 
Vorcille,  1805). 


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PARALYSIE  DU  FACIAL  ET  DE  l'aCOUSTIQL'E  D*0RIGINE  SYPHILITIQUE   213 

postérieur.  Aussi  Biirger  fail-il  déjà  remarquer  que  Tinnerva- 
tion  du  voile  du  palais  doit  se  faire  par  Taocessoiro  du  nerf 
vague  plutôt  que  par  le  facial.  Le  malade  eut  une  rechute  et 
entra  chez  Pel  avec  de  la  paralysie  de  six  nerfs  cérébraux 
(cinquième,  sixième,  septième,  huitième,  neuvième,  accessoire 
du  vague)  et  de  Thémiparésie  des  membres  à  gauche.  Pel  at- 
tribue la  paralysie  des  nerfs  cérébraux  à  de  la  périostile  ou  à  de 
la  méningite  gommeuse  de  la  base.  Le  malade  guérit  encore 
en  conservant  sa  paralysie  du  voile,  du  crico-aryU^noïdien  pos- 
térieur et  du  facial. 

Citons  encore  un  cas  un  pou  complexe  de  Briihl  (•).  Un 
homme  de  35  ans  a  eu  la  syphilis  à  19  ans  :  il  a  souvent  àv 
la  céphalée  qui  cède  au  traitement  spécifique.  En  octobre  190i, 
céphalée,  bourdonnements  d'oreille  et  surdité  droite  :  il  s*agit 
bien  d*une  surdité  nerveuse.  L'état  s'aggrave,  malgré  le  trai- 
tement. On  constate  une  surdité  complète  de  la  paralysie  du 
facial  droit,  du  nystagmus  et  des  vertiges.  Il  se  développe 
alors  une  tuméfaction  qui  en  trois  jours  atteint  le  volume 
d'un  œuf  de  poule.  En  quinze  jours,  sous  Tinfluence  du  Irai- 
U^ment  mixte,  tout  disparait,  sauf  la  surdité  qui  persiste. 

Ru'gani  (*)  publie  à  la  même  époque  un  cas  très  intéressant. 
Un  homme,  ayant  14  ans  de  service  militaire,  contracte  la 
syphilis  en  décembre.  Le  17  février,  il  est  pris  dans  la  nuit 
de  bruits  subjectifs  de  l'oreille  gauche,  de  diminution  de  l'au- 
dition et  d'une  légère  douleur  auriculaire  ;  le  lendemain  il  avait 
une  paralysie  faciale  gauche,  de  la  céphalée  intense,  des  ver- 
tiges et  des  vomissements.  A  l'examen,  outre  la  paralysie 
faciale,  etc.,  on  constate  qu'il  existe  un  nystagmus  horizontal 
dans  les  deux  sens  avec  sens  statique  conservé.  Il  n'y  a  qu'un 
peu  de  rétraction  tympanique,  le  Weber  est  droit,  le  Rinne 
négatif.  Il  perçoit  encore  la  montre,  assez  mal  d'ailleurs,  et 
quelques  sons  :  il  s'agit  bien  d'une  lésion  du  nerf  auditif.  Le 
traitement  était  mal  supporté  par  le  malade  assez  anémié, 
mais  cependant,  au  mois  d'août,  la  paralysie  faciale  était  pres- 
que complètement  guérie  ;  il  persistait  encore,  quoique  à  un 

(•)  Brubl.  —  Berl.  oiolog.  Gesellschafty  janvier  1905. 
C'^)  RuoAHi.  —  Di  un  caso  intéressante   di  paralisi   del  faciale  e  deir 
acustico  sinistre  {Boll.  délie  mal.  delVorecchio^  avril  1905). 


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214  M.   LANNOIS 

degré  moindre,  de  la  céphalée,  des  bruits  subjectifs  h  gauche, 
du  vertige  et  une  diminution  légère  de  Taudition. 

Je  répète  que  des  recherches  bibliographiques  plus  étendues 
feraient  sans  doute  trouver  un  nombre  de  cas  plus  considéra- 
ble (*).  Mais  on  voit  cependant  par  les  exemples  ci-dessus  que 
les  faits  publiés  sont  rares  et  assez  disparates.  C*est  pour  cela 
que  je  crois  intéressant  de  publier  les  quelques  cas  que  j*ai  pu 
observer  moi-même. 

Ils  sont  assez  différents  les  uns  des  autres.  l..es  deux  pre- 
miers ont  débuté  peu  de  temps  après  Paccident  primitif.  Ils 
sont  tout  à  fait  comparables  aux  formes  rapides  et  précoces  de 
la  paralysie  faciale  et  de  la  paralysie  faciale  isolées  que  nous 
avons  citées  au  début. 

OBSERVATION  1.  —  Début  par  un  grand  vertige  brusque,  cinq  mois 
après  le  chancre.  Paralysie  du  facial  et  de  l'auditif,  —  Gué' 
rison  de  la  paralysie  faciale.  Persistance  de  la  surdité, 

M.  X  ,  24  ans,  étudiant,  a  contraclé  la  syphilis  au  mois  de  no- 
vembre 1893.  Au  mois  de  mars  suivant,  alors  qu'il  avait  encore  de 
la  roséole  el  présentait  quelques  plaques  muqueuses  dans  la  bou- 
che, il  se  trouvait  pour  quelques  jours  dans  sa  famille  et  alla 
se  promener  seul  sur  la  route.  Il  avait  fait  environ  4  à  5  kilo- 
mètres lorsqu'un  vertige  brusque  le  précipita  sur  le  sol  ;  il  avait 
des  bourdonnements  intenses  el  des  vomissements.  Lorsqu'il  put 
se  relever  au  bout  d'un  temps  assez  long  et  sans  avoir  d'ailleurs 
perdu  connaissance  à  aucun  moment,  il  était  tellement  titubant 
qu'il  pouvait  h  peine  se  tenir  debout  et  qu'il  mil  environ  cinq  heures 
pour  regagner  sa  demeure.  Il  avait  cependant  pu  revenir  seul.  Il 
se  mit  de  suite  au  lit  et,  en  se  réveillant  le  lendemain  matin,  cons- 
tata qu'il  avait  uue  paralysie  faciale  gauche  totale  et  absolument 
classique  :  il  s'aperçut  en  même  temps  qu'il  était  totalement 
sourd  de  Toreille  du  même  côté.  Les  bourdonnements  persis- 
taient. 

Le  malade  fut  examiné  quinze  jours  environ  après  le  début. 

L'examen  du  tympan   ne  révélait   aucune  lésion.  La  perte  de 

(0  On  trouvera  encore  quelques  faits  de  ce  genre  indiqués  dans  le 
travail  de  Uosbkstkih  {Arch.  /.  Ohrenhulk.,  Bd.  65)  qui  lui-même  rap- 
porte un  cas  de  paralysie  multiple  des  nerfs  cr&niens  et  admet  la  parti 
cipation  fréquente  du  facial  à  la  paralysie  de  l'acoustique.  Ces  indica- 
tions se  retrouveront  dans  une  thèse  qui  se  fait  actuellement  dans  mon 
service. 


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PARALYSIE  DU  FACIAL  ET  DE  l'aCOUSTIQUE  d'oRIGINE  SYPHILITIQUE    2 1 5 

raudition  était  complète  à  gauche,  le  diapason  latéralisé  à  droite 
d'une  manière  absolue.  L'audition  était  d'ailleurs  normale  à 
droite» 

Paralysie  faciale  gauche  périphérique  complète  ;  il  n*y  a  pas 
encore  de  signes  de  rétrocession.  Le  voile  du  palais  n'est  pas  para- 
lysé. Pas  do  paralysie  oculaire,  ni  de  nystagmus.  Le  malade  ne 
fut  pas  suivi  ;  il  retourna  chez  lui  et  se  soigna  régulièrement  avec 
des  pilules  de  protoiodure  et  des  frictions.  La  paralysie  faciale 
rétrocéda  peu  à  peu  et  au  bout  de  trois  mois  elle  avait  disparu. 

H  fut  revu  au  mois  d'octobre  suivant  :  il  n'avait  plus  de  para- 
lysie faciale,  mais  un  peu  d'hémimimie  dynamique.  Mais  la  sur* 
dite  était  aussi  complète  qu'au  début.  Le  vertige  ne  s'était  pas  re- 
produit et  l'incerlilude  de  la  démarche  t'était  atténuée  peu  à  peu. 
Il  persistait  aussi  un  bruit  subjectif  sous  forme  de  sifflement  léger 
à  timbre  élevé.  Parfois  un  peu  de  céphalée. 

OBSERVATION  II.  —  Début  par  un  vertige  deux  mois  et  demi  après 
le  chancre.  Paralysie  simultanée  du  facial  et  de  Vaudilif,  Gué- 
rison  de  la  paralysie  faciale.  Persistance  de  la  surdité  et  des 
bourdonnements. 

Le  nommé  J.  X.,  âgé  de  50  ans,  marchand  de  bestiaux  d'un  dé- 
partement voisin,  vient  consulter  en  avril  1901.  Il  raconte  qu'il  y  a 
un  mois  il  s'aperçut  un  matin  au  réveil  qu'il  avait  un  bourdonne- 
ment très  fort  dans  l'oreille  droite.  Il  .se  tenait  difficilement  de* 
bout,  avait  des  nausées  et  dut  se  recoucher.  Il  put  se  lever  dans  la 
journée  et  constata  alors  qu'il  était  totalement  paralysé  delà  moitié 
droite  de  la  face,  et  aussi  qu'il  était  sourd  de  l'oreille  droite. 

Il  a  une  paralysie  périphérique  tout  à  fait  classique.  II  se 
plaint  de  ses  bourdonnements  (sifflement),  d'un  peu  d'incertitude 
de  la  démarche.  La  surdité  ne  parait  pas  le  gêner  beaucoup  :  il 
est  d'ailleurs  probable  qu'il  était  déjà  sourd,  car  il  dit  bien  en- 
tendre à  gauche  où  la  montre  n'est  perçue  qu'à  3  ou  4  centimè- 
tres. Les  deux  tympans  présentent  la  même  otite  moyenne  scléro- 
sante avec  épaississement  générahsé  de  la  membrane,  absence  de 
triangle,  mais  il  n'y  a  aucune  trace  d'inflammation  récente.  La 
conduction  osseuse  est  mauvaise  par  les  deux  oreilles,  mais  la 
latéralisation  du  Weber  se  fait  à  gauche. 

Après  des  réticences  et  des  refus,  le  malade  se  décide  à  mon- 
trer sa  verge  et  on  trouve  sur  le  fourreau,  vers  la  région  moyenne, 
une  ulcération  presque  cicatrisée,  à  base  indurée.  Il  a  cette  ulcé- 
ration depuis  deux  mois  et  demi  à  trois  mois.  A  chacun  des  voyages 


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216  M.    LANNOIS 

qu'il  fait  tous  les  mois  environ  pour  venir  au  marché  aux  bestiaux 
de  Vaise,  il  a  coutume  d'aller  voir  une  femme  de  ce  faubourg  et 
il  n'est  pas  douteux  qu'il  a  été  contaminé  par  elle.  Il  a  mal  à  la 
gorge  depuis  quinze  jours  environ  et  on  trouve  une  sorte  de  vernis 
sur  l'amygdale  droite  :  enfin  il  a  de  petites  ulcérations  croûleuses 
dans  les  cheveux.  Traitement  spécifique. 

Le  4  et  le  25  mai,  il  est  revu  dans  le  même  état  au  point  de 
vue  des  oreilles  et  de  la  paralysie  faciale,  mais  tous  ^es  accidents 
secondaires  ont  disparu. 

Il  n*est  revu  qu'une  fois  ensuite,  le  2  juillet  :  la  paralysie  fa- 
ciale a  manifestement  rétrocédé  :  il  ferme  presque  complètement 
l'œil,  les  aliments  ne  tombent  plus  derrière  Tarcade  dentaire.  La 
surdité  est  toujours  aussi  complète,  bien  qu*il  dise  entendre  un 
peu  mieux.  Le  bourdonnement  est  toujours  le  môme,  aussi  obsé- 
dant, et  c'est  uniquement  pour  lui  qu'il  est  venu  prendre  celte 
dernière  consultation. 

I^  cas  suivant  est  un  exemple  de  paralysie  faciale  et  de  sur- 
dité survenant  longtemps  après  le  début  de  la  syphilis  (20  ans). 
Ici  les  accidents  sont  isolés,  sans  autre  manifestation  de  la  sy- 
philis, et  on  n'est  autorisé  à  leur  attribuer  cette  étiologie  que 
par  la  connaissance  des  cas  que  nous  venons  de  citer.  On  re- 
marquera aussi  qu'ils  peuvent  servir  à  dépister  la  syphilis,  car 
notre  malade  niait  d*abord  toute  infection  et  ce  n'est  qu'à  la 
réflexion  qu'il  se  décida  à  raconter  une  histoire  qui  ne  pa- 
raît pas  laisser  de  doute. 

OBSERVATIOH  IH.  —  Débui  par  de  la  surdité  brusque.  Paralysie 
faciale  périphérique  quinze  jours  plus  fard.  Syphilis  datant  de 
vingt  ans,  Guérison  de  la  paralysie.  Persistance  de  la  surdité  et 
des  bourdonnements, 

M.  X.,  50  ans,  appartenant  à  une  administration,  vient  me  con- 
sulter pour  la  première  fois  à  la  fin  de  mars  1903. 

Il  est  un  peu  dur  depuis  plusieurs  aimées  déjà  et  ne  s'est  pas 
fait  soigner  parce  que,  dit-il,  cette  afTeclion  est  chez  lui  héréditaire  : 
sa  mère  et  une  tante  maternelle  ont  été  très  sourdes.  Il  a  eu  une 
pleurésie  dans  la  jeunesse,  mais  n'en  a  pas  gardé  de  traces.  Etant 
aux  colonies,  il  a  contracté  une  entérite  d'ailleurs  légère,  mais 
qui  a  duré  plus  de  deux  ans.  Il  y  a  deux  mois  il  a  eu  de  l'ictère 
sans  qu'il  sache  pourquoi   et  il  était  presque   guéri  lorsqu'il  y  a 


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PARALYSIE  DU  FACIAL  ET  DE  l'aCOUSTIQIJE  d'oRIGINE  SYPHILITIQUE   217 

trois  semaines  il  devint  brusquement  sourd  de  l'oreille  droite  avec 
des  bourdonnements  très  intenses  :  il  y  a  eu  un  peu  de  manque 
d'équilibre  pendant  deux  ou  trois  jours  mais  sans  vertige  net. 

Les  deux  tympans  sont  d'aspect  normal.  A  droite,  il  n'entend 
la  montre  qu'au  contact  osseux,  à  gauche,  il  la  perçoit  à  4  ou 
5  centimètres  ;  il  entend  relativement  beaucoup  mieux  la  parole. 
Le  Weber  est  à  gauche,  le  Rinne  est  —  des  deux  côtés.  Le  calhé- 
térisme  ne  modifie  pas  cet  état. 

Le  7  avril,  il  revient  très  inquiet  :  il  a  eu  dans  la  nuil,  du  côlé 
droit,  une  paralysie  faciale  qui  est  totale  et  de  caractère  périphé- 
rique très  net.  Je  songe  alors  à  la  syphilis,  mais  il  la  nie  tout 
d*abord;  toutefois,  au  mois  de  juillet,  il  se  décide  à  me  raconter 
qu'élant  au  Tonkin,  il  avait  eu  vers  l'âge  de  30  ans  une  écorchure 
h  la  verge  qu'on  lui  avait  dit  être  sans  importance.  Mais  quelques 
mois  plus  tard,  ayant  changé  de  poste,  il  consulta  un  médecin 
militaire  pour  un  mal  de  gorge  et  pour  des  boutons  |sur  la  peau  : 
celui-ci  lui  dit  qu'il  croyait  à  de  la  syphilis  et  lui  donna  des 
pilules.  Depuis  son  retour  en  France,  il  s'est  marié,  mais  n'a  pas 
eu  d'enfant. 

Le  malade,  qui  s'était  fait  éleclriser,  avait  pris  de  la  strychnine 
et  de  l'iodure,  était  à  ce  moment  (25  juillet)  à  peu  près  guéri  de 
sa  paralysie  faciale.  Mais  il  était  toujours  aussi  sourd  et  se  plai- 
gnait surtout  de  la  violence  de  son  bourdonnement  avec  sensation 
de  tiraillement  dans  le  fond  de  l'oreille.  —  Pilules  de  protoiodure 
d'Hg,  tout  autre  traitement  n'étant  pas  pratique. 

Revu  quelques  mois  plus  tard,  en  janvier  1904,  il  était  bien 
guéri  de  sa  paralysie,  mais  conservait  de  Phémimimie  très  nette. 
L'audition  lui  semblait  toujours  dans  le  môme  état,  bien  qu'il 
perçut  la  montre  à  l'effleurement  du  pavillon  ;  il  se  plaignait  tou- 
jours de  ses  bourdonnements. 

Cet  état  persiste  encore  aujourd'hui. 

La  même  difGculté  n'existait  pas  dans  le  cas  suivant  :  il  y 
avait  des  signes  manifestes  de  syphilis  tertiaire  et  de  syphilis 
cérébrale.  Pendant  l'examen,  les  réticences  du  malade  pou- 
vaient faire  penser  aune  tumeur  cérébrale,  notamment  à  une 
tumeur  englobant  à  la  fois  le  facial  et  l'auditif.  Mais  l'hési- 
tation ne  fut  que  de  courte  durée  et  disparut  complètement 
devant  la  constatation  d'une  gomme  ulcérée  du  voile  du 
palais. 


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218  M.    LANNOIS 


OBSERVATION  IV.  —  Céphalée  et  attaques  âpiiepti formes,  -  Sy- 
philis datant  de  quinze  ans,  —  Début  brusque  de  la  surdité  et 
delà  paralysie  faciale,  quinze  jours  après  les  accidents  épilep- 
tiques.  —  Amélioration  très  lente  de  la  paralysie  faciale, —  Etat 
stationnaire  de  la  surdité  à  peine  atténuée. 

Le  nommé  Dup.  AQloine,âgéde  37  ans,  facteur  des  postes,  vient 
à  la  consultation  le  22  octobre  i904. 

Rien  dans  les  antécédents  héréditaires.  II  s^est  marié  à  33  ans  et 
a  deux  enfants  de  3  ans  et  de  16  mois  bien  portants,  mais  la  der- 
nière a  eu  un  début  d'atbrepsie  et  de  nombreux  boutons  sur  les 
fesses  dans  les  premiers  mois.  Il  est  alcoolique,  vin,  petits  verres, 
absinthe* 

Le  13  juillet,  étant  à  son  travail  à  la  poste,  il  tomba  brusque- 
ment dans  une  attaque  épileptique  :  il  en  eut  une  seconde  le 
même  soir.  II  parait  avoir  eu  pendant  quelques  jours  auparavant 
des  bruits  divers  dans  les  deux  oreilles  (trompette  de  cavalerie, 
bruit  de  chaînes,  coups  de  marteau)  et  de  la  céphalée.  Au  reste, 
il  se  plaint  de  céphalée  presque  continuelle  depuis  cinq  à  six  ans. 

Envoyé  à  la  campagne,  il  se  réveilla  avec  une  paralysie  faciale 
droite  complète,  quinze  jours  environ  après  les  accidents  épilep- 
tiques.  Eu  même  temps,  il  avait  de  la  surdité  totale  de  l'oreille 
droite. 

Il  y  a  huit  jours,  il  a  à  nouveau  deux  crises  épileptiques  :  son 
état  s'est  aggravé,  il  a  des  troubles  psychiques,  une  perle  de  la 
mémoire  et  c'est  pour  cela  qu'on  nous  l'amène. 

Le  malade  nie  d'abord  catégoriquement  la  syphilis,  mais  au 
cours  de  l'examen  on  constate  qu'il  a  de  la  leucoplasie  buccale  et, 
à  l'union  du  palais  osseux  et  du  voile  du  côté  droit,  une  ulcéra- 
tion fissuraire,  allongée,  qui  est  manifestement  une  gomme  ul- 
cérée. Il  se  décide  alors  à  avouer  qu'il  a  contracté  la  syphilis 
lorsqu'il  était  au  régiment  et  qu'il  a  été  soigné  pour  cela. 

La  paralysie  faciale  est  complète  à  droite.  De  ce  côté  les  traits 
sont  bouffis,  le  pli  naso- labial  effacé,  la  langue  déviée  à  gauche, 
larmoiement,  Tceil  se  dévie  en  haut   et  en  dehors  dans  les  tenta- 
tives d'occlusion,  etc.  La  surdité  est  complète  du  côté  droit  :  il  ne 
perçoit  aucun  son  et  le  Weber  est  à  gauche.  Des  deux  côtés  les 
tympans  sont  épaissis  surtout  à  la  périphérie;  le  manche,  notam- 
ment à  gauche,  enfoncé  et  fortement  tiré  en  arrière. L'audition  est 
suffisante  à  gauche. 
11  y  a  des  troubles  psychiques  accusés  :  la  parole  est  hésitante, 


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PARALYSIE  DU  PAGUL  ET  DE  L*AGOUSTIQUE  D*ORIGINE  SYPHILITIQUE   219 

traînante,  la  prononciation  imparfaite  ;  la  mémoire  est  très  di- 
minuée, l'intelligence  aHaiblie,  Inattention  difticile  à  éveiller,  les 
réponses  imprécises,  l'association  des  idées  presque  nulle.  Il  a 
ridée  fixe  d'aller  travailler  à  son  bureau  et  il  s'y  môle  le  désir  du 
cabaret  ;  il  cherche  même  à  s'échapper  de  l'hôpital. 

Ajoutons  qu'il  a  tous  les  sif^nes  d'une  insuffisance  aortique 
avec  rétrécissement  et  une  insutfisance  mitrale.  Pas  d'albumine. 

Le  traitement  par  les  injections  d'énésol  et  de  bi-iodure,  associé 
à  l'électrisation  galvanique  locale  et  à  la  strychnine  à  l'intérieur, 
améliora  sensiblement  l'état  général  ;  il  n'eut  pas  de  nouvelles 
allaques  et  Tinlelligence  revint  dans  une  mesure  appréciable. 
Mais  il  resta  longtemps  sans  aucune  influence  sur  l'état  local  : 
la  surdité  et  la  paralysie  faciale  semblaient  immuables. 

C'est  seulement  à  la  fin  de  novembre  i905,  que  l'observation 
porte  une  amélioration  légère  de  la  paralysie  faciale  t  la  peau  du 
front  n'est  plus  aussi  lisse,  et  il  y  a  de  petites  secousses  spon- 
tanées (contracture)  dans  l'orbiculaire  et  la  joue  ;  il  esquisse  des 
mouvements  volontaires.  La  surdité  parait  aussi  marquée. 

Le  16  mars  1906,  on  note  une  amélioration  nette  de  la  paralysie 
faciale  :  il  ferme  l'œil  et  fait  une  grimace  du  côté  droit.  Il  dit 
aussi  entendre  mieux.  De  fait,  s'il  n'entend  pas  ane  montre  ordi- 
naire, il  en  perçoit  une  dont  le  tic-tac  est  très  fort.  Il  latéralisé  h 
droite  une  série  de  diapasons.  Le  Rinne  est  négatif,  la  conduc- 
tion osseuse  très  courte  (15  secondes).  Lorsqu'il  fait  effort  pour 
écouter,  il  a  une  contraction  nette  de  tous  les  muscles  du  côté  droit 
de  la  face. 

Gomme  il  se  plaint  d'avoir  à  nouveau  de  la  céphalée,  on  re- 
commence une  série  d'injections  d'huile  grise  et  on  prescrit  Kl  à 
rintérieur. 

Ma  dernière  observation  n'est  rapportée  ici  que  sous  béué- 
Gce  d'inventaire  :  elle  semble  prouver  que  la  paralysie  faciale 
et  la  paralysie  de  Tacoustique  peuvent  s'associer  dans  la  sy- 
philis  héréditaire  tardive.  Mais  à  ce  cas  unique  il  manque 
trop  d'éléments  précis  pour  qu'il  ait  un  caractère  de  certi- 
tude. Je  ne  le  donne  que  comme  un  cas  probable  et  seule- 
ment pour  attirer  l'attention  sur  la  possibilité  de  faits  de  ce 
genre. 


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220  M.    LANNOIS 


OBSERVATION  V.  —  Syphilis  héréditaire  probable,  —  Début  par  de 
la  céphalée  et  des  vertiges  avec  nausées.  —  Paralysie  faciale 
périphérique  et  surdité,  Guérison  de  la  paralysie  et  persistance 
de  la  surdité, 

La  nommée  V.  X...,  28  ans,  est  religieuse  dans  un  petit  hôpital 
d'un  déparlement  voisin.  11  n'y  a  aucune  raison  de  soupçonner 
chez  elle  la  syphilis,  mais  on  peut  penser  à  Fhérédo-syphilis.  Le 
père  a  des  douleurs  dans  les  jambes  que  l'on  a  qualifiées  de  rhu- 
matismales et  qui  ont  un  caractère  fulgurant.  La  mère  est  morte 
à  39  ans.  Une  sœur  a  de  la  paralysie  infantile  do  la  jambe 
gauche  ;  un  frère  en  bonne  santé  a  eu  de  l'énurèse  prolonf^'ée  ; 
un  frère  plus  jeune  (25  ans)  est  lolalement  sourd  sans  lésion  de 
l'oreille  moyenne  :  il  a  eu  de  la  kératite  dans  l'enfance  et  il  a  en- 
core de  l'énurèse  nocturne  ;  il  est  petit,  avec  front  olympien  et  dents 
mal  formées. 

La  malade  elle-même  a  eu  de  Ténurèse  nocturne  jusqu'à  l'âge 
de  10  ans  ;  elle  a  fréquemment  présenté  dans  l'enfance  des  inflam- 
mations de  l'œil  qui  ont  laissé  des  taies  cornéennes  très  marquées, 
de  sorte  qu'à  18  ans  on  lui  a  pratiqué  une  double  iridectomie.  Le 
front  est  bombé,  les  dents  sont  saines  et  normales. 

Les  oreilles  n'ont  jamais  coulé,  mais  depuis  deux  ou  trois  ans 
elle  s'aperçoit  de  diminution  notable  de  l'audition,  du  côté  gauche 
surtout. 

A  la  fin  d'août  1903,  début  par  des  maux  de  tête  à  l'occiput,  à 
la  nuque,  des  douleurs  dans  la  moitié  de  la  face  à  gauche,  avec 
exacerbalion  nocturne;  le  matin,  léger  état  vertigineux  s'accom- 
pagnant  de  vomissements.  Huit  jours  après,  elle  se  réveilla  un 
matin  avec  de  la  paralysie  faciale  complète  du  côlé  gauche,  un 
état  vertigineux  marqué  mais  pas  assez  pour  amener  la  chute, 
des  bourdonnements  1res  forts  sous  forme  de  sifflement.  Les 
jours  suivants,  elle  s'aperçut  que  l'oreille  gauche  était  totalement 
sourde. 

Elle  est  examinée  dans  les  premiers  jours  de  novembre  1905. 
La  paralysie  faciale  est  complète  (frontal,  paupières,  ailes  du  nez, 
lèvres,  etc.);  elle  ne  peut  ni  siffler,  ni  sourire;  elle  est  gênée  pour 
manger.  Le  voile  est  inlacl  ;  pas  d'anesthésie  guslative.  La  réac- 
tion de  dégénérescence  est  très  manifeste. 

La  surdité  est  complète  à  gauche  et  l'audition  diminuée  à  droite 
où  la  montre  est  perçue  à  5  centimètres.  La  conduction  osseuse 
est  presque  nulle.  Lue  série  de  diapasons  de  Cj  àréa  ne  sont  perçus 


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PARALYSIE  DU  FACIAL  ET  DE  l' ACOUSTIQUE  d'oRIQINE  SYPHILITIQUE    221 

ni  d'un  côlé  ni  de  l'autre,  si  on  les  place  sur  le  verlex  ou  le  front. 
Placés  sur  les  dents  ils  sont  latéralisés  à  droite.  Elle  a  des  sifde- 
ments  et  des  bruits  de  cloche  intermittents  à  gauche,  quelques  sen- 
sations vertigineuses  non  accompagnées  de  chute.  Les  tympans 
sont  légèrement  sclérosés  des  deux  côtés. 

La  malade  fut  mise  au  traitement  spécifique  (pilules  de  proto- 
iodure  et  Kl),  à  la  strychnine  et  au  courant  continu.  Elle  a  été 
revue  à  diverses  reprises  :  la  paralysie  faciale  alla  en  s'atténuant 
très  lentement,  mais  avait  à  peu  près  disparu  au  bout  de  six  à 
huit  mois.  La  surdité  ne  subit  aucune  modification. 

Les  observations  que  nous  veuons  de  passer  en  revue  dé- 
montrent donc  la  possibilité  de  l'attente  simultanée  du  facial 
et  de  l'acoustique  parla  syphilis.  Mais  elles  ne  sont  pas  toutes 
superposables  et  le  type  clinique  est  légèrement  variable.  Le 
plus  souvent,  surtout  dans  les  formes  précoces,  les  deux  nerfs 
sont  atteints  simultanément  et  il  s'y  ajoute  des  signes  d'irri- 
tation du  nerf  vestibulaire  se  traduisant  par  du  vertige  plus  on 
moins  intense  (cas  de  Th.  Barr,  deRugani,  obs.  let  II,  etc.). 
Mais  Tapparition  des  doux  paralysies  qui  nous  occupent  peut 
être  dissociée,  soit  que  la  paralysie  faciale  soit  la  première  en 
date  (cas  de  Fournier,  Ilermet),  soit  que  le  plus  souvent  elle 
apparaisse  en  second  lieu  (Th.  Barr,  obs.  111).  Il  peut  exister 
d'autres  paralysies  périphériques  de  nerfs  crâniens  (cas  de 
Burger-Pel),  du  nystagmus,  des  symptômes  cérébraux  yobs. 
IV).  La  paralysie  faciale  peut  être  double  (cas  de  Bonnerel- 
Commandeur). 

En  ce  qui  concerne  l'époque  d'apparition,  les  plus  fréquentes 
sont  celles  du  début  de  la  période  secondaire  :  comme  les  para- 
lysies isolées  de  la  septième  ou  de  la  huitième  paire,  elles  at- 
teignent le  malade  alors  qu'il  présente  encore  des  traces  du 
chancre  ou  lorsque  débute  la  roséole.  Ce  sont  donc  des  acci  - 
dents  graves  très  précoces  à  rapprocher  des  cas  de  syphilis  du 
cerveau  et  de  la  moelle  qui  peuvent  survenir  dans  les  premiers 
mois  de  l'infection  et  pour  lesquels  Fournier  se  sert  de  la  dési- 
gnation de  Icrliarisme  précoce.  Ces  cas  précoces  sont  certaine- 
ment les  plus  intéressants  car  ils  constituent  un  groupe  clini- 
que bien  homogène. 

Mais  les  paralysies  associées  peuvent  également  se  rencon- 


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222  M.    LÂNNOIS 

Irer  à  une  époque  tardive  alors^que  la  syphilis  secondaire  a  de- 
puis longtemps  disparu,  15  ou  20  ans  après  T infection.  Ils  sont 
alors  beaucoup  plus  difficiles  à  rattacher  à  leur  véritable  cause  ; 
surtout  s'il  n'existe  aucune  autre  manifestation  du  tertia- 
risme.  Le  diagnostic  est  très  facilité  lorsque  les  gommes  ul- 
cérées ou  d'autres  troubles  du  même  ordre  viennent  mettre  sur 
la  voie  d'une  syphilis  ignorée  ou  oubliée  comme  c'était  le  cas 
dans  notre  observation  IV. 

Enfin  nous  avons  vu  que  l'hérédo-syphilis  pourrait  être 
rendue  responsable  de  quelques  cas  ou  que  tout  au  moins  on 
pouvait  l'en  soupçonner. 

Il  ne  parait  pas  non  plus  que  l'on  puisse  donner  une  expli- 
cation unîvoque  de  ces  paralysies  associées. 

Il  va  de  soi  tout  d'abord  qu'il  faut  éliminer  les  cas  de  para- 
lysie faciale  que  l'on  rencontre  dans  la  période  secondaire  de 
la  syphilis  et  qui  sont  déterminées  par  un  catarrhe  simple  ou 
purulent  de  la  caisse,  dépendant  lui-même  des  plaques  mu- 
queuses des  amygdales  ou  du  naso-pharynx.  L'inflammation 
de  la  muqueuse  se  propage  directement  au  nerf  facial  dans  le 
canal  de  Fallope  et  les  troubles  auditifs  s'expliquent  d'eux- 
mêmes.  Nous  n'avons  en  vue  ici  que  les  lésions  qui  atteignent 
directement  les  deux  nerfs  à  la  fois. 

On  peut  concevoir  leur  atteinte  en  des  points  très  différents  : 
dans  l'oreille  interne,  dans  leur  portion  périphérique,  dans 
leurs  centres  bulbaires.  On  peut  éliminer  de  suite  la  possibi- 
lité de  l'atteinte  des  centres  cérébraux,  discutable  seulement 
pour  les  cas  isolés  de  surdité  ou  de  paralysie  faciale  :  les  lésions 
devraient  être  beaucoup  trop  diffuses  et  d'ailleurs  la  paralysie 
faciale  est  du  type  périphérique. 

On  ne  peut  rejeter  aussi  complètement  l'origine  bulbaire  : 
de  l'artérite  des  petits  vaisseaux  bnlbo-protubérantiels,  une 
gomme,  pourraient  donner  l'association  qui  nous  occupe.  Il 
est  vrai  que  celle-ci  resterait  alors  difficilement  aussi  limitée 
et  qu'on  ne  conçoit  guère  une  lésion  des  noyaux  du  facial  et 
des  noyaux  de  l'acoustique,  sans  paralysie  concomittanle  du 
moteur  oculaire  externe.  Cello-ci  existait,  avec  dos  troubles  du 
spinal,  dans  le  cas  de  Bùrger-Pel,  mais  ces  autours  ont  donné 
une  autre  explication.  11  devrait  y  avoir  de  l'hémiplégie  al- 


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PARALYSIE  DU  FACIAL  ET  DE  l'AGOUSTIQUE  D*0RIGINE  SYPHILITIQUE    223 

terne,  etc.  Bref,  si  Torigine  bulbaire  n*est  pas  impossible  théo- 
riquement, elle  s'applique  mal  à  nos  cas  de  syphilis  précoce 
de  la  septième  et  de  la  huitième  paire. 

La  lésion  peut  porter  sur  le  labyrinthe  :  nous  savons  qu'il 
peut  en  être  ainsi  pour  les  cas  do  surdité  nerveuse  syphilitique 
depuis  les  recherches  de  Moos,  de  Steinbriïgge,  etc.  Les  rela- 
tions étroites  du  labyrinthe  avec  le  nerf  facial,  colles  qu'Alexan- 
der  a  établies  entre  le  ganglion  génîculé  et  le  ganglion  vesti- 
bulaire,  sont  des  arguments  en  faveur  de  celte  manière  de 
voir. 

Toutefois  il  me  parait  plus  logique  d'attribuer  le  syndrome 
qui  nous  occupe  à  la  lésion  simultanée  des  deux  troncs  nerveux 
dans  leur  trajet  périphérique,  depuis  le  bulbe  jusqu'au  fond 
du  conduit  auditif  interne.  Une  exostose,  une  gomme,  une  pla- 
que de  méningo-encéphalite.  nous  expliqueront  simplement 
les  cas  complexes  comme  celui  de  Biirger-Pel  ou  comme  celui 
de  notre  facteur  des  postes  (obs.  IV). 

Pour  les  cas  précoces  c'est  encore  l'attente  des  troncs  nerveux 
qui  me  semble  le  mieux  répondre  aux  faits.  Mais  ici  il  s'agit  de 
névrite  ou  de  péri-névrite  englobant  les  deux  nerfs,  et  celles- 
ci  ont  pour  cause l'auto-intoxication  parles  produits  de  l'agent 
virulent  de  la  syphilis.  Elles  sont  admises  par  Lancereaux, 
Panegrossi,  Dieulafoy,  etc.,  etc., et  je  me  range  à  cette  opinion 
en  attendant  que  l'anatomie  pathologique  ait  définitivement 
tranché  la  question. 

L'action  de  ces  produits  toxiques  probables  du  tréponème 
est  souvent  favorisée  par  d'autres  éléments  étiologiques  comme 
la  dépression  qui  accompagne  souvent  le  début  de  la  syphilis, 
l'alcoolisme,  la  malaria,  etc.  C'est  ici  le  lieu  de  faire  remarquer 
que  souvent  les  malades  présentent  des  lésions  antérieures  de 
la  caisse  ou  de  l'oreille  interne  :  c'est  là  une  loi  générale  et  l'on 
voit  souvent  les  complications  auriculaires  des  maladies  géné- 
rales, infectieuses  ou  dyscrasiques,  atteinte  des  organes  déjà 
lésés  antérieurement. 

Je  ne  terminerai  pas  sans  faire  remarquer  que  le  pronostic 
de  cette  forme  de  paralysie  associée  est  assez  sérieux.  D'abord 
il  indique  une  virulence  anormale  de  la  syphilis  ou  une  résis- 
tance    affaiblie    du  système  nerveux.  Puis,  si  la  paralysie 


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224  M.    LANNOIS 

faciale  guérit  assez  vite  dans  la  plupart  des  cas,  il  n'en  est 
pas  de  même  de  la  surdité  qui  reste  le  plus  souvent  irré- 
médiable, malgré  les  traitements  les  plus  rationnels  et  les  plus 
actifs. 


En  résumé  : 

1®  La  syphilis  peut  atteindre  isolément  le  nerf  auditif  et  le 
nerf  facial,  donnant  lieu  à  de  la  surdité  nerveuse  ou  à  de  la 
paralysie  faciale  périphérique.  Mais  elle  peut  toucher  les  deux 
nerfs  à  la  fois  et  on  a  alors  la  paralysie  simultanée  du  facial  et 
de  l'acoustique. 

2''  Ces  paralysies  peuvent  se  produire  à  toutes  les  étapes  de 
la  syphilis  ;  elles  sont  le  plus  souvent  très  précoces. 

3*  Leur  pathogénie  n'est  pas  univoque  ;  elles  peuvent  être 
liées  à  des  lésions  tertiaires  (exostose  du  conduit  auditif  in- 
terne, gommes  des  nerfs,  m  en  in  go-encéphalites  de  la  base), 
mais  le  plus  souvent  il  s'agit  de  névrites  ou  de  péri  névrites 
par  intoxication  par  les  toxines  syphilitiques. 

4°  Le  pronostic  est  défavorable  pour  l'oreille  ;  en  régie  géné- 
rale, la  paralysie  faciale  est  passagère,  tandis  que  la  surdité  est 
irrémédiable. 


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II 


LE  SINUS  ET  LES  SINUSITES  MAXILLAIRES 
CHEZ  LES  NOUVEAU-NES 

Par  E.  WEI8SMANN  et  L.  FIOCRE  (Paris) 

Dans  le  courant  de  ces  dernières  années,  quelques  auteurs 
ont  signalé  chez  des  enfants  nouveau-nés,  l'existence  d'inflam- 
mations suppuratives  de  la  région  du  sinus  maxillaire,  accom- 
pagnées d'un  cortège  symptomatique  tel,  que  s'impose  le  dia- 
gnostic d'empyèmes  ou  de  sinusites  aiguës.  L'un  de  nous  a 
eu  récemment  l'occasion  d'observer  un  fait  semblable,  dont 
voici  l'histoire. 

OBSERVATION  1  (personnelle).  —  M.  G...,  née  à  terme,  le  21  dé- 
cembre 1905,  de  parents  bien  perlants,  pèse  3  150  grammes,  et  est 
parfaitement  constituée.  Le  27  décembre,  sans  cause  appréciable,  • 
elle  est  prise  de  gêne  respiratoire  ;  la  température  est  normale. 
Le  28,  la  gêne  respiratoire  s'accentue  ;  le  29,  on  note  une  légère 
rougeur  de  la  face,  au  niveau  de  la  racine  du  nez  et  de  la  joue,  à 
gauche. 

Le  30  et  le  31,  la  gène  respiratoire  est  la  même;  la  rougeur  de 
la  face  augmente  ;  léger  gonflement  des  mains  ;  température  tou- 
jours normale. 

Le  l®""  janvier,  état  général  mauvais  ;  le  soir,  température  39*4. 

Le  4  janvier,  la  rougeur  s'est  localisée  ;  il  y  a  de  la  fluctuation 
au-dessous  de  l'œil  gauche  et  un  peu  en  dedans  ;  une  légère  pres- 
sion du  doigt  crève  l'abcès.  L'analyse  bactériologique  donne  du 
staphylocoque  doré. 

Le  5,  la  température  est  normale  ;  on  incise  l'abcès  et  place  un 
drain.  Les  jours  suivants,  on  fait  des  lavages  par  le  drain. 

Le  10,  journée  très  mauvaise;  le  H,  on  constate  par  hasard  dans 
la  gencive  supérieure,  à  gauche,  la  présence  d'un  petit  corps  blanc 

ANNALES  DES   MALADIES  DB  l'oRBILLB   KT  DU    LARYNX.  16 

TOME  XXXII,  no  9,  1906. 

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226  [e.  weissmann  et  l.  fiocrb 

et  dur.  Voulant  en  reconnaître  la  nature  avec  le  doigt,  la  pression 
le  fait  tomber.  C'est  une  dent.  Il  s'écoule  à  la  suite  du  pus  par  la 
gencive  et  Tétat  s'améliore  peu  à  peu. 
Le  20,  la  nuit  est  mauvaise,  Tétat  général  redevient  précaire. 
Le  22,  je  vois  l'enfant  pour  la  première  fois;  elle  est  paie  et  a 
le  faciès  infecté  ;  la  température  est  plutôt  au-dessous  de  la  nor- 
male. Il  existe  du  gonflement  du  maxillaire  supérieur  gauche.  Je 
constate  une  fistule  suppurante  au-dessous  de  l'œil  et  un  peu  en 
dedans;  une  fistule  de  la  gencive  dans  laquelle  on  voit  saillir  un 
petit  corps  blanc  et  dur.  Il  s'écoule  du  pus  par  le  nez;  mais  la 
rhinoscopie  antérieure  n'est  pas  possible.  Un  stylet  engagé  dans 
la  fistule  cutanée  bute  sur  de  l'os  dénudé  ;  un  autre  stylet,  intro- 
duit dans  la  fistule  gingivale,  pénètre  dans  une  cavité  assez  vaste. 
Diagnostic.  —  Suppuration  du  sinus  maxillaire  gauche.  Je  con- 
seille une  intervention. 

Le  24  janvier  (l'enfant  est  alors  âgée  de  5  semaines),  sans  ânes- 
thésie,  j'incise  là  muqueuse  ;  le  bistouri  pénètre  dans  une  cavité  ; 
je  ne  puis  ruginer  le  périoste.  J'ouvre  largement  la  cavité  suppu- 
rante ;  trois  dents  s'en  échappent.  Je  curette  de  mon  mieux,  mais 
les  parois  sont  si  tendres  que  le  curetage  est  nécessairement  insuf- 
fisant. J'établis  une  communication  entre  la  cavité  suppurante  et 
le  nez  ;  j'abrase  la  fistule  cutanée  et  ne  fais  aucun  pansement. 
Les  soins  consécutifs  consistent  uniquement  en  nettoyages  fré- 
quents de  la  gencive  et  du  nez.  Huit  jours  plus  tard,  la  fistule  cu- 
tanée est  guérie  ;  la  fistule  gingivale  met  près  d'un  an  à  se  fermer. 
Le  lo  janvier  1906,  j'ai  revu  ma  petite  malade  ;  elle  se  porte 
admirablement  ;  la  gencive  est  intacte;  la  fistule  cutanée  a  laissé 
une  cicatrice  à  peine  visible  ;  mais  le  nez  suppure  toujours  ;  la 
cavité  n'est  donc  pas  guérie  et  une  nouvelle  inlervenlion  sera  pro- 
bablement nécessaire  pour  la  guérison  complète. 


Cette  observation  nous  a  suggéré  l'idée  d'étudier  un  sujet 
relativement  peu  connu  :  le  sinus  et  les  sinusites  maxillaires 
chez  le  nouveau-né.  Nous  essaierons,  tout  d'abord,  de  décrire 
Tanatomie  du  sinus,  à  cette  période  de  la  vie,  description  à 
peine  indiquée  dans  les  ouvrages  classiques.  Pour  plus  de 
clarté,  nous  avons  cru  bon  de  joindre  des  figures,  dans  l'espoir 
de  donner  un  aperçu  de  la  forme  et  de  la  situation  du  sinus. 

Ensuite,  nous  mentionnerons  les  rares  observations  parues 
jusqu'ici,  afin  de  pouvoir  en  tirer  les  considérations  intéres- 


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LE  SINUS  ET  LES  SINUSITES  MAXILLAIRES  CHEZ  LES  NOUVEAU-NÉS      227 

santés  sur  Tétiologie.  les  symptômes  et  le  traitement  de  lafTec- 
tion  sinusale. 

Développement  du  sinus  maxillaire.  —  Il  ne  fait  plus  doute 
pour  personne  que  le  sinus  maxillaire  existe  au  moment  de  la 
naissance.  Rappelons  que  Portai,  le  premier,  signala  sa  pré- 
sence chez  Tenfant  à  terme.  Pour  Sappey,  le  sinus  maxillaire 
apparaît  du  troisième  au  quatrième  mois  de  la  vie  fœtale  ;  il 
se  développe  aux  dépens  d'une  lame  osseuse,  désignée  sous  le 
nom  de  pièce  orbito -nasale,  laquelle  donne  également  nais- 
sance à  la  partie  interne  du  plancher  de  l'orbite.  Sur  sa  face 
interne  ou  nasale,  cette  lame  présente  une  fossette,  premier 
vestige  du  sinus  maxillaire.  Celui-ci  existe  donc  dès  le  début 
de  l'évolution  de  Tos  ;  il  est  situé  immédiatement  en  dedans  de 
la  gouttière  sous-orbitaire. 

Forme  et  situation.  —  D'après  Zuckerkandl,  le  sinus 
maxillaire  chez  les  nouveau-nés  est  constitué  par  une  petite 


.JL.^ 


Fio.  I 

Fœtug  à  terme.  —  Paroi  externe  de  la  fosse  nasale  gauche.  La  mu- 
queuse a  été  enlevée  et  le  cornet  inférieur  a  été  réséqué. 

1.  Sinus;  2.  Deuxième  cornet;  3.  Orifice  du  canal  lacrymo  nasal  ; 
4.  Alvéole  de  Tincisive  médiane;  5.  Canal  palatin  antérieur. 

dépression  qui  va  en  arrière  du  sillon  lacrymal  à  l'alvéole  de 
la  deuxième  molaire. 

Latéralement,  la  cavité  s'étend  jusqu'au  canal  infra-orbitaire 
qu'elle  dépasse  à  peine  vers  le  bas.  Le  même  auteur  admet,  en 
outre,  que  la  partie  postérieure  de  l'apophyse  dentaire  se 
trouve  en  contact  direct  avec  le  plancher  de  l'orbite. 

Bourgois  (*)  montre  que,  non  seulement  le  sinus  existe  à  la 

(')  Nol«8  sur  le  développement  du  sinus  maxillaire  et  sur  les  ropports 
qu'il  affecte  avec  les  dents.  Joum.  des  sciences  méd,  de  Lille,  t.  VII, 
p.  8H,  et  Thèse  de  Lille,  1885. 


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228  E.    WEISSMANN   ET   L.    FIOGRE 

naissance,  mais  qu'on  le  trouve  déjà  et  très  nettement  dessiné 
à  ]a  fin  du  septième  mois  du  développement  ;  c  il  a  alors  la 
forme  d'une  dépression  allongée,  antéro-postérieure,  de  la  di- 
mension d'un  grain  de  blé,  s'ouvrant  par  une  large  ouverture 
dans  la  fosse  nasale  >. 

Il  résulte  de  nos  recherches  personnelles  :  qu'à  terme,  le 
sinus  est  très  facilement  reconnaissable  ;  il  est  situé  juste  au- 
dessus  de  l'alvéole  de  la  première  prémolaire,  en  dedans  et  un 
peu   au-dessus  de  la  gouttière  sous-orbi taire.    Sa  cavité  de 
forme  prismatique  et  triangulaire  s'étend  dans  le  sens  antéro- 
postérieur  du  sillon  lacrymo-nasal  jusqu'à  un  plan  vertical 
passant  à  peu  près  par  le  milieu  de  l'alvéole  de  la  deuxième 
prémolaire.  On  peut  donc  lui  décrire  trois  parois  :  une  paroi 
inférieure  ou  dentaire  ;  —  une  paroi  orbitaire  et  une  paroi 
nasale.  —  La  première  est  certainement  la  plus  épaisse  ;  la 
couche  osseuse  qui  sépare  la  cavité  sinusale  de  la  gouttière 
alvéolaire  atteint  environ    deux    millimètres.   D'autre   part, 
comme  le  corps  du  maxillaire  est  presque  entièrement  occupé 
par  les  germes  dentaires,  cette  paroi,  qui  représente  le  plancher 
du  sinus,  se  trouve  sur  un  plan  plus  élevé  que  la  voûte  pala- 
tine ;  cette  hauteur  peut  être  évaluée  en  moyenne  à  2  milli- 
mètres et  demi  ou  3  millimètres. 
La  paroi  orbitaire  est  mince  et  transparente. 
La  paroi  nasale,  qui  offre  l'ouverture  du  sinus,  est  formée  à 
peu  près  exclusivement  par  la  muqueuse  du  méat  moyen  ;  elle 
répond  en  haut  au  massif  ethmoïdal  ;  en  bas,  à  l'insertion  du 
cornet  inférieur,  lequel  vient  par  son  bord  libre  affleurer  le 
plancher  de  la  fosse  nasale,  en  sorte  que  le  méat  moyen  cons- 
titue, à  lui  seul,  chez  le  nouveau-né,  le  canal  respiratoire. 

L'extrémité  antérieure  du  sinus  demeure  très  éloignée  de  la 
surface  jugale  du  maxillaire,  à  cause  de  la  présence  des 
alvéoles  et  des  germes  dentaires  contenus  dans  l'épaisseur  de 
l'os. 

Le  sinus  se  trouve,  en  effet,  refoulé  au  pied  de  Tapophyse 
montante  du  maxillaire,  immédiatement  en  arrière  de  la 
gouttière  lacrymo-nasale,  si  bien  qu'une  ligne  horizontale 
tirée  en  avant  dans  le  prolongement  de  l'extrémité  antérieure 
viendrait  aboutir  au  niveau  de  l'angle  inféro-in terne  de  l'or- 


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LE  SINUS  ET  LES  SINUSITES  MAXILLAIRES  CHEZ  LES  NOUVEAU-NÉS       229 

bite,  en  dedans  et  un  peu  au-dessus  de  Torifice  du  canal  sous> 
orbitaîre,  exactement  entre  cet  orifice  et  celui  du  canah'cule 
dentaire  sus-jacent,  tout  près  du  rebord  orbi taire,  c'est-à-dire» 
en  un  point  de  Tos,  ou  il  existe  une  assez  forte  épaisseur  de 
tissu  compact. 

On  comprend  donc  aisément  qu'il  soit  impossible  d'aborder 
directement  le  sinus  par  la  face  antérieure  du  maxillaire. 
Toutes  les  fois  que  Ton  trépanera  Tos  en  avant,  on  ouvrira  in- 
failliblement la  cavité  alvéolaire,  mais  jamais  le  sinus.  Celui-ci 
ne  pourra  être  atteint  que  secondairement,  après  perforation 
de  la  voûte  alvéolaire.  Ce  détail  anatomique  a  son  importance, 
car  il  explique  Terreur  commise  par  beaucoup  d'auteurs,  qui 
crurent  ouvrir  un  sinus,  lequel  paraissait  de  proportions  anor- 


Fto.  II 

Fœtus  à  tefme,  —  Coupe  frontale  de  la  fosse  nasale  droite  passant  par 
l'alvéole  de  la  première  prémolaire,  le  cornet  inférieur  a  été  réséqué. 
—  Segment  antérieur  de  la  coupe. 

1.  Sinus;  2.  Deuxième  cornet;  3.  Cellules  ethmoldales;  4.  Orbite; 
5.  Gouttière  sous-orbltaire  ;  6.  Alvéole  de  la  première  prémolaire. 


maies,  vu  le  jeune  âge  du  sujet,  alors  qu'il  s'agissait  en  réalité 
de  la  cavité  alvéolaire. 

Par  contre,  le  sinus  présente  des  rapports  intimes  avec  l'or- 
bite, avec  la  gouttière  sous-orbitaire  et  le  canal  lacrymo-nasal. 
Il  n'existe  souvent  entre  ces  différents  organes  qu'une  simple 
lamelle  osseuse.  Aussi  trouverons-nous  fréquemment  men- 
tionné dans  les  observations  qui  suivent,  des  complications  du 
côté  de  la  région  orbitaire.  Voici,  enfin,  quelques  chiffres  con- 
cernant les  dimensions  du  sinus  à  différentes  périodes  : 


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230  E,    WEISSMANN    ET    L.    FIOCRE 

A  ferme  : 

Longueur  du  sinus  ((l*avant  en  arrière) 7  à  8  millimètres 

Hauteur  h  la  partie  moyenne  (dans  le  sens  vertical).  4  millimètres 

Largeur  h  la  partie  moyenne  (de  dehors  en  dedans).  2  millimètres 

A  trois  semaines  : 

Longueur 9  ^  10  millimètres 

Hauteur 5  millimètres 

Largeur 3  millimètres 

A  six  semaines  : 

Longueur 10  &  11  millimètres 

Hauteur 5à6  millimètres 

Largeur 4  millimètres 

Distance  de  rexirémité  antérieure  du  sinus  à  la  surface  ju- 
gale  du  maxillaire. 

Chez  Tenfant  à  terme  :  environ  3  millimètres. 
Distance  de  Tépine  nasale  à  la  partie  moyenne  du  sinus. 

Chez  l'enfant  à  terme 11  à  12  millimètres 

Chez  l'enfant  à  3  semaines 14  îi  15  millimètres 

Chez  l'enfant  h  6  semaines 16  îi  18  millimètres 

Les  cas  d'empyèmes  du  sinus  maxillaire,  observés  chez  les 
nouveau-nés,  sont,  comme  nous  Pavons  dit,  d*une  extrême  ra- 
ret<^.  Nous  rapportons  ici  môme  les  seuls  faits  que  nous  ayons 
pu  recueillir  dans  la  science  : 


OBSERVATION  H    (do   M.   Rudeaux)    (*).   —    Empyème  du    sinus 

maxillaire  chez  une  enfant  de  trois  semaines,  —  Née  à  terme,  cotte 

fillette  est  élevée  au  sein  par  sa  mère,  qui,  trois  semaines  après 

la  naissance  de  son  enfant,  s'aperçoit  que  les  paupières  sonl  rouyes 

et  œdématiées.  Elle  est  examinée  alors  par  M.  Frey,  interne  à  La- 

constate  au  niveau  de  la  fosse  canine  droite  une 

Ion  prématurée.  Cette  dent  élait  très  mobile,  rattachée 

la  gencive  par  quelques  fibres  ligamenteuses.  Elle 

;e  par  un  chapeau  de  dentine   contenant  la  pulpe 

rvation  ainsi  que  la  suivante  sont  relatées  dans  le  travail. 
Empyème  du  sinus  maxillaire  chez  les  enfants  (Revue 
de  laryngoloyie^  n®  49,  18tG). 


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LE  SINUS  ET  LES  SINUSITES  MAXILLAIRES  CHEZ  LES  NOUVEAU-NÉS      231 

L*étal  d'infeclion  dans  lequel  se  Irouvail  la  bouche  de  Tenfant  ne 
larda  pas  à  déterminer  secondairement,  au  même  niveau,  une 
fluxion  phlegmoneuse.  Quelques  jours  plus  tard,  en  appuyant  sur 
la  région  sous-orbilaire,  on  fit  sourdre  du  pus  par  la  narine 
gauche;  à  partir  de  ce  moment,  la  suppuration  nasale  fut  conti- 
nuelle et  très  abondante.  Cinq  jours  après,  le  pus  se  fraya  un 
autre  passage  au-dessous  de  la  paupière  inférieure.  M.  Frey  juge 
à  propos  d*enlever  la  dent  qui  avait  été  le  point  de  départ  de  la 
suppuration  du  sinus  maxillaire. 

C'est  alors  que,  le  25  août  1894,  l'enfant  est  présentée  à  M.  Brun 
qui,  à  l'examen,  constate  une  augmentation  du  x^olume  de  la  Joue 
gauche,  qui  parait  indurée  à  la  palpation,  et  Vissue  de  liquide  pu^ 


Fia.  III 

Enfant  de  3  semaines.  —  Paroi  externe  de  la  fosse  nasale  droite.  La 

muqueuse  a  été  enlevée. 
1.    Cornet   inférieur;    2.    Cornet   moyen;   3.    Uneiforme  ;   4.   Cellules 

ethmoîdales  ;  5.  Inoisive  médiane  ;  6.  Trou  sphéno-palatin. 

rulenty  verdâlre,  fétide,  par  la  narine  du  môme  côté  et  par  la  /ts- 
tule  sousorbitaire.  Celle-ci  est  très  petite  et  se  trouve  en  partie 
cachée  dans  le  sillon  orbilo-palpébral  inférieur,  très  accentué  par 
les  dimensions  prises  par  la  joue  et  par  l'œdème  permanent  de  la 
paupière.  De  l'eau  boriquée  injectée  dans  celte  fistule  sort  par  la 
narine.  Avec  un  stylet  on  constate  que  le  trajet  fisluleux  se  dirige 
de  haut  en  bas  et  de  dehors  en  dedans,  dans  la  direction  de  la 
narine,  et  on  remarque  des  dégâts  assez  considérables  du  côté  du 


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232  E.    WEISSMANN    ET    L.    FIOCRE 

maxillaire  supérieur  dont  plusieurs  poinls  sont  dénudés  et  ru- 
gueux. Cet  examen  fait  intervenir  le  jour  môme.  Une  petite  cu- 
rette est  introduite  par  la  Ostule  agrandie  dans  le  sinus  maxillaire, 
d'où  Ton  retire  quelques  petits  séquestres  osseux  et  une  dent  mo- 
bile sur  la  paroi  inférieure  de  cette  cavité  ;  celle-ci  paraît  être  une 
petite  molaire.  Le  trajet  Ûsluleux  est  cureté  et  drainé  avec  de  la 
gaze  iodoformée.  Le  pansement  est  fait  tous  les  deux  jours.  Vers 
le  milieu  de  septembre,  la  suppuration  nasale  s'arrête  pendant 
quelques  jours  pour  se  reproduire  peu  de  temps  après  ;  le  même 
pbénomène  se  répè(e  plusieurs  fois  de  suite. 

Aussi,  le  9  octobre,  juge-t-on  nécessaire  une  intervention  plus 
radicale. 

On  fait  deux  incisions  à  angle  droit,  une  horizontale  dans  le 
sillon  orbito-palpébral,  une  verticale  dans  le  sillon  naso-génien, 
le  lambeau  est  rabattu  en  bas  et  en  dehors.  On  pénètre  dans  le 
sinus  maxillaire  en  réséquant  une  petite  portion  de  l'os  ;  on  établit 
une  large  communication  entre  le  sinus  et  la  fosse  nasale  corres- 
pondante, les  parois  sont  curetées  et  la  cavité  est  bourrée  de  gaze 
iodoformée.  Les  lambeaux  se  recollent  1res  vite,  il  ne  persisie 
qu'une  petite  fistule,  qui  est  complètement  oblitérée  à  la  fin  de 
décembre. 

Actuellement  (mars  1895),  il  n'existe  plus  qu'un  léger  écoule- 
ment séro-purulent  par  la  narine,  la  joue  gauche  présente  un  vo- 
lume un  peu  plus  considérable  que  la  droite,  les  deux  cicatrices 
sont  cachées  presque  complètement  dans  les  sillons  orbito-palpé- 
bral et  naso-génien,  et  Tétat  général  de  cette  fillette  est  excellent. 
OBSERVATION  111  (de  Grcidenberg).  —  Empyème  du  sinus 
maxillaire  chez  un  enfant  de  trois  semaines,  —  Il  s'agit  également 
d'un  enfant  né  à  terme,  le  14  août  1895,  d'une  mère  bien  portante 
et  d'un  père  syphilitique  trois  ans  auparavant. 

La  nuit  du  3  au  4  et  toute  la  journée  du  4  septembre,  l'enfant 
ne  cessa  de  crier,  et,  vers  le  soir  du  même  jour,  apparut  autour 
de  l'œil  gauche  une  tuméfaction  que  l'entourage  attribua  aux  cris. 
Le  lendemain,  5  septembre,  la  lumâfaction  augmenta  encore  da- 
vantage et  envahit  toute  la  moitié  gauche  de  la  face  ;  simultané- 
ment apparut  une  rougeur  sous  Vœil  gauche,  et  dans  la  cavité 
buccale,  sur  la  gencive  supérieure  gauche,  on  aperçut  un  point 
blanc  qui,  ayant  grossi  dans  l'espace  d'une  nuit,  a  été  le  lendemain, 
après  un  examen  attentif,  reconnu  pour  une  dent.  Gelle*ci  tomba 
aussitôt  qu'on  l'eut  touchée. 

Appelé  auprès  de  l'enfant  le  6  septembre  au  soir,  voici  ce  que 
constata  l'auteur  :  Enfant  mal  nourri,  très  agité  et  criant  sans 


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LE  SINUS  ET  LES  SINUSITES  MAXILLAIRES  CHEZ  LES  NOUVEAU-NÉS       233 

cesse.  Température,  39^  La  moitié  gauche  de  la  face  est  considé- 
rablement tuméfiée,  de  sorte  que  la  paupière  inférieure  oedématiée 
voile  à  moitié  l'œil.  Les  limites  de  la  tumeur  étaient  à  peu  près 
les  suivantes.  En  haut,  la  paupière  inférieure  ;  eq  bas,  le  sillon 
naso-labial  gauche  ;  en  dedans,  le  bord  gauche  du  nez,  et,  en  de- 
hors, une  ligne  verticale  allant  de  l'angle  externe  de  l'œil  et  se 
dirigeant  obliquement  en  dehors.  A  un  centimètre  au-dessous  de 
l'angle  interne  de  l'œil,  à  peu  près  au  point  où  l'os  propre  du  nez 
gauche  s'articule  avec  l'apophyse  montante  du  maxillaire,  la  tu- 
méfaction présentait  un  espace  de  coloration  rosée  ayant  les  di- 


1... 


FiG.  IV 

Enfant  de  4  semaines,  —  Paroi  externe  de  la  fosse  nasale  gauche.  Le 
cornet  inférieur  et  le  cornet  moyen  ont  été  réséqués. 

1.  Sinus:  2.  Orifice  du  canal  lacrymo  nasal  ;  3.  Ethmolde;  4.  Incisive 
médiane. 

mensions  d'une  pièce  de  un  franc  et  des  signes  pas  très  nets  de 
fluctuation.  A  chaque  pression  on  voyait  s'écouler  de  la  narine 
gauche  du  pus  liquide  mélangé  de  sang.  Dans  la  cavité  buccale, 
et  notamment  au  point  qui  doit  correspondre  à  la  première  inci- 
sive supérieure  gauche,  la  gencive  était  gangrenée  sur  une  étendue 
d'envifon  un  centimètre.  La  dent  était  de  couleur  mate,  creuse  en 
dedans  et  avait  des  parois  très  minces  et  presque  transparentes. 
La  racine  était  insuffisamment  développée.  M.  Greidenberg  dia- 


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234  h:,  weissmann  et  l,  fiocre 

gnosliqua  un  empyème  du  sinus  maxillaire  reconnaissant  pour 
cause  Vapparilian  précoce  d'une  dent. 

Le  7  septembre,  le  gonflement  de  la  moitié  gauche  de  la  face  a 
encore  augmenté.  L'œil  gauche  est  complètement  recouvert  par  la 
paupière  inférieure.  La  rougeur  est  devenue  plus  intense  et  la 
fluctuation  très  nette. 

Opération  :  on  incisa  verticalement  la  partie  tuméfiée  et  fluc- 
tuante et  il  s*en  écoula  une  demi-cuillerée  à  café  de  pus  épais. 
Après  rinspection  de  la  plaie,  on  découvrit  une  petite  collection 
purulente  sous  les  parties  molles  de  la  racine  du  nez.  On  put  alors 
passer  librement  vers  en  bas  une  sonde  dont  Texlrémité  était 
sentie  du  côté  de  l'alvéole  de  la  dent  touchée.  L*alvéole  a  été 
percée  et  dilatée  à  l'aide  d'une  curette  de  Volkmann,  La  cavité 
osseuse  ainsi  ouverte  laissa  échapper  une  certaine  quantité  de  pus 
mélangé  de  sang,  et,  après  Tavoir  curetée  à  plusieurs  reprises,  on 
établit  une  communication  entre  l'incision  et  l'orifice  alvéolaire. 
Tamponnement  à  la  gaze  iodoformée  et  pansement.  Le  lendemain, 
quand  on  relira  le  tampon  de  la  plaie,  une  quantité  considérable 
de  pus  s'écoula  par  l'oriOce  alvéolaire  et  la  narine  gauche. 
L'œdème  de  la  face  a  un  peu  diminué,  l'œil  gauche  s'est  entr*ou- 
vert,  mais  la  paupière  est  encore  œdématiée.  On  constate  une  lé- 
gère exophialmie. 

Le  10,  mômes  phénomènes  que  la  veille.  Température  38*. 
L'exophtalmie  est  plus  intense  ;  on  observe  de  plus  un  gonflement 
fluctuant  avec  rougeur  de  la  peau  un  peu  plus  bas  et  plus  en  de- 
hors de  la  première  incision.  Ce  gonflement,  incisé  de  haut  en  bas, 
laissa  échapper  du  pus  mélangé  de  sang.  A  l'exploration  avec  une 
sonde,  on  trouva  :  1®  Qu'une  de  ses  extrémités  pénétrait  dans  la 
bouche  par  Talvéole  de  la  dent  tombée,  ou  autrement  dit,  que 
l'incision  pratiquée  conduisait  dans  le  sinus  maxillaire  ;  2^  que  la 
sonde  touchait  au  fond  les  rugosités  de  l'os  dénudé  ;  en  outre,  par 
la  plaie  de  la  face  de  même  que  par  l'alvéole,  on  pouvait  libre- 
ment pénétrer  dans  la  cavité  nasale  gauche.  Le  sinus  fut  lavé  et 
des  lanières  d'iodoforme  introduites  dans  les  incisions  et  leurs 
bouts  ramenés  dans  l'alvéole,  coupés  au  ras  de  la  gencive. 

Deux  jours  après  la  seconde  incision,  la  température  devint 
normale  Cependant  les  deux  plaies  et  la  narine  gauche  conti- 
nuant à  donner  du  pus,  on  soupçonna  la  formation  d'un  séquestre 
osseux. 

Dans  l'espace  de  vingt-huit  jours  on  a  retiré  à  diverses  reprises 
cinq  séquestres^  et,  après  chaque  extraction,  la  sécrétion  de  pus 
cessait  tout  à  fait  ou  diminuait  très  considérablement,  mais  re- 


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LE  SINUS  ET  LES  SINUSITES  MAXILLAIRES  CHEZ  LES  NOUVEAU-NÉS      235 

commençait  ensuite  ;  la  tuméfaction  et  la  rougeur  apparaissaient 
do  nouveau,  ce  qui  était  une  indication  formelle  pour  le  sondage 
de  la  plaie  dans  le  but  de  trouver  un  séquestre.  Après  l'extraction 
du  dernier  séquestre,  un  changement  subit  en  mieux  survint  dans 
la  marche  de  l'affection.  La  sécrétion  de  pus  par  la  narine  gauche 
cessa  complètement.  Le  9  novembre,  l'orifice  alvéolaire  était  com- 
plètement fermé  ;  aucune  trace  de  fistule,  la  sécrétion  nasale  était 
normale.  Des  deux  cicatrices,  correspondant  aux  deux  incisions, 
l'une  était  mobile,  l'autre  adhérait  à  l'os,  au  niveau  de  l'angle  in- 
terne de  l'œil.  Pendant  toute  la  durée  de  la  convalescence,  l'enfant 
a  considérablement  grandi,  augmenté  de  poids,  et  son  état  général 
était  excellent. 

OBSKBVATiON  iv.  —  Empyème  du  sinus  maxillaire  chez  un  enfant 


-^^^ 


FiG.  V 


Enfant  de  6  semaines.  —  Ck)u^  frontale  do  la  fosse  nasale  gauche 

passant  par  Talvéole  de  la  deuxième  prémolaire. 
1.  Sinus;  2.  Canal  sous-orbltaire ;  3.   Cellules  ethmoTdales;   4.  Uncl- 

forme;  5.  Cornet  inférieur  j  6.  Alvéole  de  la  deuxième  prémolaire. 

de  huit  semaines  [Communication  du  D*"  d'Aicy  Power  à  la  Société 
de  pathologie  de  Londres.  Séance  du  2  novembre  iS91],  A  son 
entrée  à  l'hôpital,  cet  enfant  présentait  un  abcès  ouvert  au  niveau 
de  la  paupière  inférieure  droite.  A  l'examen  avec  la  sonde,  on 
trouva  de  la  nécrose  de  la  face  supérieure  du  maxillaire  droit.  Le 
rebord  alvéolaire  était  couvert  de  pus,  sans  qu'on  pût  découvrir 
un  oriûce  à  ce  niveau.  Pendant  l'accouchement,  les  deux  Joues 
ont  été  broyées  par  le  forceps  ;  mais  on  ne  s'aperçut  de  l'abcès 
qu'un  mois  après  la  naissance.  L'écoulement  n'a  pas  cessé  depuis. 


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236  E.    WEISSMANN   ET   L.    FIOCRE 

L'auteur  a  largement  ouvert  Fabcès  et  cureté  les  granulations, 
mats  Teufant  est  mort  treize  jours  plus  tard  et  Tautopsie  révéla  un 
abcès  du  poumon  droit.  La  préparation  montre  une  nécrose  très 
étendue  de  l'os.  Sa  surface  présente  deux  séquestres^  Tapophyse 
orbitaire  est  détruite  et  la  surface  faciale  est  nécrosée,  à  son  union 
avec  l'os  prémaxillaire. 

A  cette  même  séance.  Spencer  se  rappelle  avoir  observé  un  cas 
d'empyème  chez  un  enfant  consécutif  au  noma, 

OBSERVATION  V.  -  Empyème  du  sinus  maxillaire  chez  un  enfant 
de  trois  semaines^  par  le  Dr  A.  Douglas  (Briiish  med  Journ.,  5  fé- 
vrier 4898).  —  L'auteur,  appelé  auprès  d'un  enfant  âgé  de  trois  se- 
maines pour  l'inflammation  d'un  œil,  le  trouva  dans  un  état  assez 
grave  et  put  constater  les  sjmptAmes  suivants  :  Joue  gauche  tu- 
méfiée; globe  oculaire  droit  semblant  sortir  de  l'orbite  avec 
hyperhémie  des  paupières  et  congestion  de  la  conjonctive.  On 
aurait  pu  conclure  au  premier  aspect  à  une  tumeur  de  l'orbite. 
En  examinant  la  bouche,  on  vit  la  moitié  droite  du  palais  qui 
s'avançait  dans  la  cavité  buccale.  Le  maxillaire  supérieur  faisait 
saillie  dans  toutes  les  directions,  La  pression  de  la  Joue  déterminait 
une  issue  de  pus  par  la  fosse  nasale  droite.  On  posa  le  diagnostic 
d'empyème  du  sinus  maxillaire,  on  pratiqua  une  ouverture  un 
peu  en  dehors  du  rebord  alvéolaire  et  le  pus  commença  à  s'écouler 
librement.  Lavages  boriques  consécutifs  de  la  cavité  à  travers  l'ou- 
verture opératoire.  Guérison. 

Il  est  à  remarquer  que  huit  jours  après  l'accouchement,  la  mère 
souffrait  d'ulcérations  qui  siégeaient  sur  les  mamelons  et  sécré- 
taient un  liquide  probablement  purulent. 

OBSERVATION  Vf.  —  Sinusite  maxillaire  grave  chez  un  nouveau-né» 
par  le  D^*  Gastex  (rapport  à  la  Société  française  de  laryngologie, 
mai  1901).  —  On  pouvait  constater  chez  cet  enfant,  âgé  de  cinq 
semaines  :  un  écoulement  purulent  et  épais  se  produisant  par  la 
narine  droite,  un  gonflement  phlegmoneux  de  la  paupière  infé^ 
rieure  droite,  et  un  soulèvement  résistant  sur  la  moitié  correspon- 
dante de  la  voûte  palatine.  D'après  les  renseignements  fournis  par 
les  parents,  le  mal  semblait  avoir  débuté  par  un  gonflement  de  la 
gencive,  sans  cause  appréciable  ;  puis  le  gonflement  avait  rapide- 
ment gagné  la  joue  et  la  paupière  inférieure  et  du  pus  s'était 
écoulé  de  façon  continue  par  la  narine  droite.  L'enfant  présentait 
un  mauvais  aspect  général.  La  pression  exercée  sur  la  joue  au  ni- 
veau de  la  fosse  canine,  ou  sur  la  paupière  inférieure,  ou  même 
sur  la  voûte  palatine,  augmentait  immédiatement  l'issue  du  pus 
par  la  narine.  Sur  la  gencive,  près  de  la  ligne  médiane,  se  montrait 


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LE  SINUS  ET  LES  SINUSITES  IfAXlLLAIHES  CHEZ  LES  NOUVEAU-NÉS      237 

une  petite  masse  blanchâtre  qui  semblait  bien  être  une  dent  enve- 
loppée de  (issu  sphacélé.  L'enfant  avait  alors  36®  de  température 
axillaire. 

Opération,  —  Une  incision  fut  menée  horizontalement  sur  la 
face  antérieure  du  bord  alvéolaire  et  pénétra  facilement  dans  le 
sinus.  De  cette  incision,  sortirent  trois  dents  de  lait.  La  sonde  can- 
nelée décolla  largement  la  fibro-muqueuse  de  la  voûte  palatine  et 
la  paupière  inférieure  fut  incisée  dans  sa  continuité  avec  la  joue. 
Injection  h  Teau  stérilisée  chaude  et  bourrage  de  ces  diverses  ca- 
vités à  la  gaze  aseptique. 

L'ensemencement    sur  gélose,   fait  à  Unslitut   Pasteur,   par 


FiG.  VI 

Enfant  de   7  semaines,  —  Maxillaire  supérieur  droit  vu  par  sa  face 

jugale. 
1.  Point  qui  correspond  au  prolongement  sagittal  du  sinus  maxillaire; 

2  Orifice  du  canal  sous  oroi taire  ;  3.  Orifice  du  canallcule  dentaire  ; 

4.  Saillie  de  Talvéole  de  la  canine. 

M.  Martin,  avec  le  pus  recueilli,  a  donné  une  culture  pure  de  sta- 
phylocoques. 

Les  suites  ont  été  favorables.  De  petits  séquestres  blanchâtres  se 
sont  détachés  du  bord  alvéolaire  au  bout  de  24  jours. 

La  mère,  qui  allaitait  son  enfant,  avait  eu  des  furoncles  aux 
fesses  et  présentait  encore  des  abcès  du  mamelon. 

L'auteur  pense  qu'il  s'est  agi  d'une  infection  staphylococcique, 
transmise  de  la  mère  à  l'enfant  à  travers  un  ou  plusieurs  sacs 
folliculaires  et  ayant  déterminé  non  seulement  de  la  sinusite  mais 
de  l'ostéomyélite  du  squelette  environnant. 


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238  E.    WEISSMANN   ET  L.    FIOCRE 

Etiologie.  —  En  raison  du  petit  nombre  de  cas  observés, 
nous  avons  peu  de  renseignements  sur  la  pathogénie  de  Tem- 
pyème  du  sinus  maxillaire  chez  le  nouveau-né.  Toutefois,  il 
est  parfaitement  admissible  de  penser  que  Tinfection  du  sinus 
s'effectue,  soit  par  voie  nasale,  soit  par  voie  buccale. 

Parmi  les  principales  causes  d'origine  nasale,  nous  pour- 
rions citer  : 

Les  sécrétions  leucorrhéiques  de  la  mère,  qui,  au  moment 
de  la  naissance  de  l'enfant,  risquent  d'infecter  la  muqueuse 
nasale  ; 

L'eau  contaminée  des  bains  servant  au  transport  des  germes 
infectieux  ; 

Une  petite  poussée  érysipélateuse  de  la  face,  consécutive  elle- 
même  à  une  excoriation  cutanée  ou  à  une  plaie  produite  pen- 
dant l'extraction  du  fœtus,  par  le  forceps,  comme  cela  eut  lieu 
dans  l'observation  IV  du  D'  d'Arcy  Power. 

Enfin,  la  cause  véritable  peut  demeurer  cachée,  bien  que  l'on 
soit  en  droit  d'affirmer  que  l'infection  ait  envahi  primitive- 
ment le  sinus.  Notre  observation,  seule,  sans  doute,  ne  plaide- 
t-elle  pas  nettement  en  faveur  de  l'existence  chez  l'enfant 
nouveau-né  d'une  sinusite  vraiment  primitive?  On  constate 
en  pareil  cas,  au  début  de  l'affection,  ainsi  que  nous  l'avons 
signalé,  une  gêne  respiratoire  très  notable. 

Plus  souvent,  l'infection  débute  par  la  muqueuse  buccale, 
laquelle  présente  une  porte  d'entrée.  Elle  se  propage  au  pé- 
rioste du  rebord  alvéolaire  et  aux  follicules  dentaires  pour 
gagner  secondairement  le  sinus.  L'agent  pathogène,  habituelle- 
ment observé,  est  le  staphylocoque  doré  ;  il  est  apporté  par  la 
mère  ou  la  nourrice,  atteintes  elles-mêmes  d'ulcérations  ou 
d'abcès  du  mamelon  (voir  les  obs.  V  et  VI  de  Douglas  et  de 
Castex). 

Parfois,  vu  la  diffusion  des  lésions,  caractérisées  par  l'exis- 
tence de  nombreux  points  de  nécrose  au  niveau  du  maxillaire 
supérieur  et  l'élimination  de  séquestres,  on  peut  songer  au 
diagnostic  d'ostéomyélite. 

Rudeaux  et  Grcidenlierg,  dans  leurs  observations,  accusent 
l'éruption  prématurée  d'une  dent,  d'avoir  été  le  point  de  dé- 
part de  la  suppuration  du  sinus  maxillaire.  Cependant  une 


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LE  SINUS  ET  LES  SINUSITES  MAXILLAIRES  CHEZ  LES  NOUVEAU-NÉS      239 

pareille»opinion  nous  parait  assez  discutable,  car  on  peut  tout 
aussi  bien  admettre  que  Téruption  de  la  dent  a  lieu  sous  la 
poussée  de  rinflammation  suppurative.  A  Tappui  de  cette  idéo, 
nous  relevons  les  caractères  suivants  :  la  fréquence  de  l'appa- 
rition d'une  dent  sur  la  gencive  supérieure  ;  la  rapidité  avec 
laquelle  elle  survient,  parfois  dans  l'espace  d'une  nuit,  comme 
l'a  observé  Greidenberg  ;  la  faible  adhérence  de  cette  dent  et 
enfin  sa  chute  presque  immédiate. 

Ajoutons  que  Spencer  signala  un  cas  d'empyème,  consécutif 
au  noma. 

Symptômes.  —  La  symptomatologie  est  relativement  simple. 


Fio.  VII 

Enfant  de  7  semaines.  —  Coupe  frontale.de  la  fosse  nasale  droile 
par  Talvéole  de  la  première  prémolaire.  Segment  antérieur  de  la 
coupe. 
1.  Cavité  du  sinus;  2.   Cornet  moyen;  3.  Cornet  inférieur:   4.  Canal 
sous-orbitaire  ;  5.  Cellule  ethmoidale;  6.  Alvéole  et  première  prémo- 
laire. % 

L'empyème  du  sinus,  vu,  sans  doute,  la  faible  résistance  dos 
tissus,  chez  le  nouveau-né,  tend  rapidement  à  s'extérioriser. 
Notons  cependant  que  chez  l'enfant  que  nous  avons  observé, 
le  début  s'annonça  par  une  gônc  respiratoire  très  marquée. 
Dans  la  plupart  des  cas,  rattention  se  trouve  attirée  par  l'ap- 
parition d'un  gonflement  et  d'une  rougeur  de  toute  une  moitié 
de  la  face,  ces  symptômes  ne  tardant  pas  à  se  localiser  plus 


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240  B.    WEISSMANN   ET   L.    FIOGRE 

particulièrement  à  la  régioa  sous-orbi taire.  De  plus,  à  liexamen 
de  la  cavité  buccale,  on  découvre  fréquemment  sur  la  gencive 
supérieure  qui  est  tuméfiée,  ou  au  niveau  de  la  fosse  canine, 
une  dent  en  éruption,  laquelle  est  d'ailleurs  peu  adhérente. 
Quelquefois,  il  existe,  comme  dans  les  observations  de  Douglas 
et  de  Castex,  un  soulèvement  de  la  moitié  correspondante  de 
la  voûte  palatine  ;  le  maxillaire  supérieur  semble  alors  faire 
saillie  dans  toutes  les  directions. 

A  sa  période  d'état,  l'affection  est  caractérisée  par  : 
a)  Un  écoulement  continu  de  pus  sanguinolent  par  la  na- 
rine, qui  s'accroît  à  chaque  pression  exercée  sur  la  joue,  au 
niveau  de  la  fosse  canine,  sur  la  tumeur  sous-orbitaire,  à  un 
centimètre  environ  au-dessous  de  l'angle  interne  de  l'œil,  ou 
sur  la  voûte  palatine. 

h)  La  formation  d'une  fistule  succédant  à  l'ouverture  de  la 
tuméfaction  phlegmoneuse  sous  orbitaire. 

c)  L'existence  d'un  certain  degré  d'exophtalmie  avec  hy- 
perhémie  des  paupières  et  congestion  de  la  conjonctive. 

d)  Quelquefois  l'ouverture  de  l'abcès  au  niveau  de  la  gencive. 
De  l'eau  injectée  dans  la  fistule  cutanée  sous-orbitaire  sort 

par  la  narine.  De  même,  un  stylet,  engagé  dans  l'orifice  de  la 
fistule,  se  dirige  de  haut  en  bas  et  de  dehors  en  dedans  dans 
la  direction  de  la  narine  et  rencontre  le  plus  souvent  de  l'os 
dénudé.  Un  stylet  introduit  dans  la  fistule  gingivale  pénètre 
dans  une  cavité  assez  vaste,  qui  n'est  autre  que  la  cavité  alvéo- 
laire. 

A  ces  signes,  viennent  fréquemment  s'ajouter  quelques  phé- 
nomènes généraux  :  cris,  agitation,  dépérissement  de  l'enfant, 
élévation  de  température,  qui  s'atténuent  dès  que  le  pus  trouve 
une  issue. 

La  durée  de  l'affection  est  extrêmement  variable  ;  elle  dé- 
pend beaucoup  de  la  rapidité*  avec  laquelle  on  intervient  et 
des  soins  consécutifs.  La  sécrétion  de  pus,  sans  cesser  tout  à 
fait,  peut  diminuer  considérablement,  pour  se  reproduire  peu 
de  temps  après,  et  cela  à  diverses  reprises,  tant  que  le  dernier 
séquestre  n'est  pas  éliminé. 

Il  persiste  môme  quelquefois,  après  cicatrisation  complète 
des  fistules  sous-orbitaire  et  alvéolaire,  un  léger  écoulement 


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LB  8INU9  ET  LE9  8INUBITE8  MAXILLAinES  CHEZ  LES  NOUVEAU-lf&      241 

purulent  ou  séro-purulent  par  la  narine,  comme  en  témoignent 
notre  observation  personnelle  et  celle  de  Rudeaux. 

Traftement.  —  Il  ne  peut  être  question  d'un  traitement  mé- 
dical. Les  lavages  ne  sauraient  donner  de  résultat;  ils  de- 
vraient être  continués  un  certain  temps,  et  Pétat  précaire  de 
Tenfant  exige  une  guérison  rapide. 

Trois  voies  s'offrent  à  nous  pour  le  traitement  chirurgical 
de  la  sinusite  maxillaire  du  nouveauné. 

a)  La  voie  buccale, 

b)  La  voie  nasale. 

c)  La  voie  externe. 

io  Voie  buccale,  —  Il  paraît  simple,  au  premier  abord* 
d*agir  chez  le  nouveau-né  comme  chez  l'adulte  et  de  le  guérir 
par  l'opération  de  Luc  :  incision  de  la  gencive,  rugination, 
attaque  au  ciseau  de  la  fosse  canine,  ablation  de  la  paroi  an- 
térieure et  large  contre-ouverture  de  la  paroi  nasale.  Mais  la 
chose  n'est  pas  possible.  Lorsqu'on  incise  dans  le  sillon  gin- 
givo-labial,  les  tissus  sont  si  tendres  que  le  bistouri  tombe 
d'emblée  dans  une  cavité,  mais  celle-ci  n'est  pas  le  sinus,  c'est 
la  cavité  alvéolaire,  séparée  elle-même  du  sinus,  comme  nous 
l'avons  vu,  4)ar  une  épaisseur  d'os  de  deux  millimètres  au 
moins.  Si,  ensuite,  on  prend  la  curette,  pour  nettoyer  la  cavité 
ouverte  par  le  bistouri,  ce  ne  sont  pas  des  granulations  qu'on 
en  retire,  mais  de  petits  corps  blancs  et  durs  :  les  dents.  Un 
essai  d'intervention  par  voie  buccale  est  donc  à  rejeter  pour 
une  double  raison  :  elle  ne  mène  pas  directement  dans  le  sinus, 
mais  dans  la  cavité  alvéolaire  ;  elle  entraine  la  chute  de  plu- 
sieurs dents,  lesquelles  sont  perdues  à  jamais. 

2®  Voie  nasale,  —  Théoriquement,  elle  serait  bonne  ;  prati- 
quement, elle  ne  vaut  rien  :  en  effet,  la  rhinoscopie  n'est  pas 
faisable  chez  le  nouveau-né  et  l'effraction  de  la  paroi  externe 
ne  pourrait  s'effectuer  qu'à  l'aveugle  et  au  jugé.  Or,  le  sinus 
étant  situé  tout  près  de  l'orbite,  une  échappée  serait  facile  et 
dangereuse.  De  plus,  malgré  nos  mensurations  exposées  plus 
haut,  on  n'est  jamais  sûr  d'avoir  pénétré  dans  le  sinus, 

3**  Voie  externe,  —  Elle  est  certainement  la  plus  aisée.  Il 
faut  se  rappeler  que  le  sinus  est  situé  juste  en  dedans  du  trou 
sous-orbitaire  et  légèrement  au-dessus.  On  fait  une  petite  inci- 

ANNALBS  DB8  MALADIES  DE  l'oRBILLE  ET  DU  LARYNX.  —  XXXII.         17 

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242  E.    WEISSMANN   ET  L.    FIOCRE 

sion  partant  du  pied  de  Tapophyse  montante  du  maxillaire 
supérieur  et  atteignant  le  tiers  moyen  du  plancher  orbilaire; 
on  rugine  en  ayant  soin  de  bien  mettre  à  jour  le  trou  sous- 
orbitaîre,  qu'on  prend  pour  point  de  repère.  On  fait  sauter  la 
paroi  osseuse  un  peu  en  dedans  et  au-dessus  de  cet  orifice  ;  on 
ouvre  aussi  largement  que  possible  le  sinus,  on  curette,  on 
inspecte  la  cavité  et  on  fait  une  large  contre-ouverture  nasale. 
Cependant  la  paroi  osseuse  externe  est  généralement  assez 
épaisse  ;  il  serait  plus  facile  d'ouvrir  le  sinus  par  le  plancher 
de  Torbite,  qui  n'est  séparé  du  sinus  que  par  une  cloison  très 
mince  et  presque  transparente,  mais  nous  croyons  préférable 
de  ne  pas  pénétrer  dans  l'orbite  d'un  enfant  en  si  bas  Age. 

Nous  venons  d'établir  les  voies  d'accès  au  sinus,  quel  traite- 
ment choisirons- nous? 

Ëtant  donné  que  la  voie  nasale  est  incertaine  et  dangereuse  ; 
que  la  voie  buccale  ne  permet  pas  d'aborder  directement  le 
sinus  et  compromet  la  dentition,  une  seule  voie  nous  reste,  la 
voie  externe,  d'autant  plus  indiquée  que,  dans  la  plupart  des 
cas,  la  route  nous  aura  été  tracée  par  la  nature.  S'il  existe  une 
fistule,  l'incision  doit  se  faire  sur  cette  dernière  ;  on  rugine  et 
on  agrandit  le  trajet  fistuleux  autant  qu'il  est  possible  pour 
permettre  un  curetage  soigneux  et  une  inspection  complète  de 
la  cavité.  On  fait  ensuite  une  large  contre-ouverture  nasale. 
Un  pansement  au  collodion  est  appliqué  sur  la  plaie  externe. 

S'il  n'y  a  pas  de  fistule,  on  fait  l'incision,  comme  nous 
Tavons  indiqué  plus  haut,  et  une  fois  l'os  effondré,  on  termine 
l'opération  comme  en  cas  de  fistule. 

S'il  y  a  un  fistule  gingivale,  il  sera  bon  de  laver  pendant 
quelque  temps  la  cavité  alvéolaire  el  on  n'arrivera  à  la  cureter 
que  si  les  lavages  restaient  sans  succès  ou  si  l'état  du  petit 
malade  n'était  pas  satisfaisant. 

S'il  existe  une  fistule  gingivale  avec  suppuration  nasale  sans 
fistule  cutanée,  la  famille  peut  se  refuser  à  une  opération, 
laissant  sur  la  peau  une  cicatrice.  On  est  donc  forcé  dans  ces 
cas  d'opérer  par  voie  buccale.  Il  faut  bien  se  rappeler  alors 
que  le  sinus  ne  peut  être  abordé  directement  par  cette  voie  et 
que  Ton  doit  passer  tout  d'abord  par  la  cavité  alvéolaire.  On 
effondre  donc  cette  cavité  le  plus  en  dedans  possible,  puis  la 


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LE  SINUS  ET  LES  SINUSITES  MAXILLAIRES  CUEZ  LES  NOUVEAU* NES      243 

curette  menée  en  haut  et  en  dedans,  on  perce  la  lame  osseuse 
qui  sépare  les  deux  cavités.  On  établit  ainsi  une  communica- 
tion assez  large  pour  faciliter  le  curetage  du  sinus. 

On  a  tout  intérêt  dans  cette  opératiou  à  ne  pas  cureter  trop 
en  dehors  :  moins  on  ira  en  dehors,  et  moins  les  dents  auront 
chance  de  tomber. 

De  toute  façon,  la  guérison  radicale  serait  difficile  à  obtenir, 
vu  la  friabilité  des  parois  et  le  danger  qu'il  y  aurait  à  mener 
la  curette  avec  trop  de  vigueur. 


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III 


TRAVAIL   DU   SERVICE  OTO-RHINO-LARYNGOLOGIQUE   DE   L  HOPITAL 
LARIBOISIÈRE 


TUBERCULOSE  NASALE  ET  MEAT  INFERIEUR  ;  DEUX 
CAS  DE  TUBERCULOSE  NASO-LACRYMALE 

Par  Henri  CABOCHE. 


On  décrit  classiquement  à  la  tuberculose  nasale  (outre  une 
forme  miliaire  aiguë)  :  une  forme  primitive  caractérisée  par 
une  tumeur  implantée  sur  la  cloison  nasale  ;  une  forme  ulcé- 
reuse, secondaire,  dont  la  lésion  présente  les  caractères  habi- 
tuels de  Tulcération  tuberculeuse  ;  et  une  forme  atténuée  ou 
lupus  de  la  pituitaire. 

Dans  ces  différentes  formes  la  lésion  siégerait  presque  exclu- 
sivement sur  la  partie  antérieure  de  la  cloison  cartilagineuse, 
ou  sur  le  tiers  antérieur  des  cornets  inférieurs  (on  peut  dis- 
cuter et  on  a  discuté  la  valeur  de  cette  distinction  en  trois 
formes  de  la  tuberculose  nasale).  Nulle  part,  il  n'est  question 
du  méat  inférieur  comme  siège  initial  de  la  tuberculose  na- 
sale. 

Pourtant,  le  fait  ne  nous  parait  pas  sans  importance. 

Dans  un  travail  paru  récemment  dans  ce  journal,  nous 
avons  montré  que,  parfois,  le  lupus  nasal  débute  par  le  méat 
inférieur,  produisant  rapidement  Tinfection  des  voies  lacry- 
males ;  en  sorte  que  la  présence  de  Tépiphora  doit  faire  re- 
chercher le  lupus  au  méat. 

Dans  ces  cas,  rien  ne  prouve  que  Tinfection  des  voies  lacry- 

ANNALBS  DBS  MALADIES  DB  l'ORBILLB    BT  DU   LARYNX,   (.  XXXII,   U^  9,   1906 


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TUBERCULOSE   NASALE   ET  IféAT  INFÉRIEUR  245 

maies  soit  de  nature  tuberculeuse,  il  est  même  vraisemblable 
qu*il  s*agit  d'une  infection  banale,  nullement  spécifique,  sur- 
venue à  Foccasion  des  lésions  du  méat. 

Dans  les  deux  observations  que  nous  publions  aujourd'hui, 
la  lésion  tuberculeuse  a  rapidement  envahi  les  voies  lacry- 
males, pour,  de  là,  se  propager  à  la  peau  de  la  joue,  soit  sous 
forme  de  lupus,  soit  sous  forme  de  tuberculose  cutanée.  Ce 
n*est  donc  plus  simplement  de  tuberculose  nasale  qu'il  s'agît, 
mais  de  ce  qu'on  pourrait  appeler  la  tuberculose  naso-lacry- 
male. 


OBSREVATION   1 

Tuberculose  du  méat  inférieur.  Larmoiement,  Fistule  lacrymale. 

F.  G.,  11  ans,  vient  dans  le  service  du  D'Sébileau  à  Lariboisière, 
où  il  nous  esl  adressé  par  le  D"^  Morax,  le  24  octobre  1905. 

Son  attention  a  à  peine  été  attirée  du  côté  de  se^  fosses  nasales 
par  un  peu  de  gène  respiratoire.  Il  nous  est  envoyé  du  service 
d'ophlalmologie  pour  voir  si  quelques  lésions  nasales  ne  contri- 
bueraient pas  à  entretenir  Tinfeclion  de  ses  voies  lacrymales. 

Il  a  été  opéré,  en  effet,  en  juin  1905,  pour  de  la  péricystite  la- 
crymale. Depuis,  une  fistule  lacrymale  persiste,  minuscule,  re- 
couverte d'une  petite  cioûlelle  raéllicerique. 

L'enfant  a  été  élevé  au  sein  par  sa  mère.  Celle-ci,  atteinte  de 
lupus  de  la  face,  esl  morte  alors  que  l'enfant  était  âgé  de  5  ans 
et  demi. 

Le  début  du  larmoiement  remonterait  à  l'âge  de  5  ans.  Un  an 
plus  lard,  serait  apparue  déjà  une  fistule  lacrymale  qui  se  serait 
tarie  quelque  temps  après. 

A  la  rhinoscopie,  on  ne  constate  au  premier  abord  que  de 
simples  lésions  de  catarrhe  chronique,  avec  pâleur  générale  de 
la  muqueuse.  Les  cornets  sont  de  volume  normal,  plutôt  un  peu 
hypertrophiés. 

A  un  examen  plus  attentif,  on  constate  la  présence  dans  le  méat 
inférieur  droit,  à  sa  partie  antérieure,  d'une  sorte  de  fongosité 
molle,  blanchâtre,  frambœsoide,  saignant  au  contact  du  stylet,  et 
du  volume  d*un  tout  petit  pois.  Sans  un  examen  systématique,  du 
méat  inférieur,  celte  lésion  serait  passée  inaperçue.  Elle  se  diffé- 
rencie mal,  en  dehors,  de  la  face  méatique  du  cornet  inférieur. 


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246  HEKRI   OÀBOGUE 

L'enfant  présente  les  attributs  extérieurs  du  lymphatisme  (pâ- 
leur, bouffissure  des  lèvres,  cils  .très  longs,  adénopalbies  sous- 
maxillaires  et  carolidiennes  bilatérales). 

Pas  de  v6{;étations  adénoïdes.  J'enlève  à  la  curette  la  petite 
fongosité,  pour  l'inoculer  dans  la  gaine  du  grand  droit  d'un 
cobaye. 

Badigeonnage  à  l'acide  lactique  au  4/10. 

Nous  revoyons  l'enfant  le  22  novembre  ;  dans  rinfervalle  nous 
lui  avons  fait  subir  un  deuxième  curetage  de  la  fongosité  qui 
avait  récidivé. 

Les  adénopalbies  cervicales  ont  énormément  diminué. 

Le  cobaye  inoculé  meurt  accidentellement  huit  jours  après 
l'inoculation. 

Le  10  janvier  1906,  la  fistule  se  transforme,  elle  a  augmenté 
de  volume  et  ses  bords  se  décollent. 

La  fongosité  du  méat  inférieur  est  reparue  pour  la  troisième 
fois,  plus  volumineuse. 

Nous  essayons  de  faire  la  méatoscopie  avec  un  long  spéculum 
analogue  au  spéculum  de  Toynbee,  mais  dont  la  partie  tubulaire 
deux  fois  et  demie  plus  longue  a  la  forme  d'un  cylindre  aplati  sur 
un  de  ses  diamètres.  Nous  conslatons  alors  que  |a  face  méatique 
du  cornet  inférieur  est  fongueuse,  saigne  au  contact  du  spéculurn  : 
la  fongosité  visible  par  la  simple  rbinoseopie  provient  vraisem- 
blablement de  là. 

Kn  oulre,  le  malade  se  plaint,  cette  fois,  de  gêne  très  manifesle 
de  la  respiration  nasale  du  côté  malade.  Effectivement,  le  cornet 
inférieur  de  ce  côté,  toujours  très  pâle,  a  triplé  de  volume  depuis 
notre  dernier  examen  ;  il  est  actuellement  directement  en  contact 
avec  la  cloison  nasale. 

Nouveau  curettage  après  résection  de  la  tête  du  cornet  inférieur. 
Nouvelle  inoculation  dans  la  gaine  du  grand  droit  d*un  cobaye, 

La  résection  du  cornet  s'accompagne  d'un  bruit  sec,  cassant, 
analogue  à  celui  produit  par  l'écrasement  du  verre;  comipe  si  le 
cornet  osseux  était  atteint  d'ostéite. 

Dès  le  début  de  février  on  constate  sur  le  cobaye  inoculé  un 
cbancre  caractéristique  au  point  d'inoculation,  accompagné  d'adé- 
nites inguinales.  Il  semble  donc  bien  que  l'inoculation  soit  posi- 
tive. Pourtant,  actuellement  le  cobaye  est  encore  vivant  et  nous 
voulons  attendre  encore  avant  de  le  sacrifier. 

/5  février,  —  Nous  revoyons  le  malade.  A  la  place  de  la  fistule 
on  trouve  une  ulcération  de  la  dimension  de  deux  pièces  de  vingt 
centimes  accolées.  Les  bords  sont  décollés,  bleuâtres,  le  fond  est 


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TUBERCULOSE  NASAUS  ET  MÉAT   INFÉRIEUR  247 

bourfi^eonnant,  mamelonné.  L'ensemble  esl  rose  violacé.  Aucun 
nodule  lupique  à  la  périphérie. 
Pointes  de  feu  sur  Tulcération.  Malade  encore  en  traitement. 


OBSERVATION   II 

Tuberculose  du  méat  inférieur»  Larmoiement,  Fistule  lacrymale. 
Lupus  de  la  face  et  lupus  du  larynx, 

Louise  B.,  17  ans,  vient  à  Ift^oosultation  laryngologique  de  l'hô- 
pital Lariboisière  le  20  mars  1906. 

Elle  est  soignée  à  rhôpital  Saint-Louis  pour  lupus  de  la  face 
et  nous  est  adressée  pour  une  gène  considérable  de  la  respiration 
nasale  dont  elle  se  plaint  depuis  un  certain  temps  déjà. 

Trois  ans  avant  notre  examen,  apparaissait  un  larmoiement 
bilatéral  qui  avait  été  précédé,  cinq  ou  six  mois  avant,  d'une  gène 
prononcée  de  la  respiration  nasale,  surtout  à  droite. 

Depuis  l'âge  de  trois  ans,  d'ailleurs,  la  malade  déclare  avoir 
toujours  mouché  beaucoup  de  croûtes  épaisses  et  sentant  mauvais. 
Puis,  avec  la  disparition  des  croûtes,  apparurent  la  gène  respira- 
toire et  le  larmoiement. 

Actuellement  elle  présente  un  lupus  de  là  joue  droite  et  de  la 
partie  gauche  de  la  face  au-devant  de  la  région  massétérine  ;  tous 
les  deux  en  voie  de  guérison.  En  outre,  une  ulcération  existe  à 
l'angle  externe  de  l'œil  gauche,  dans  la  région  du  sac  lacrymal. 
Ulcération  violacée  à  bords  atones,  décollés,  et  irrégulièrement 
déchiquetés,  à  fond  granuleux  et  fongueux. 

Le  lupus  de  la  pommette  droite  serait  survenu  il  y  a  deux  ans 
et  demi  ;  greffé  sur  une  ulcération  consécutive  à  une  flstule  lacry- 
male ayant  succédé  elle-même  à  un  abcès  du  sac. 

Six  mois  après,  apparaissait  le  lupus  de  la  partie  gauche  de  la 
face  greffé  sur  une  adénite  pré-massétérine  qui  suppura  et  s'ou- 
vrit  spontanément. 

Actuellement  on  constate  une  plaque  cicatricielle  du  volume 
d'une  pièce  de  cinq  francs,  à  cheval  sur  la  branche  horizontale  du 
maxillaire  inférieur  gauche,  au-devant  du  masséter;  entourée  d'un 
cercle  de  nodules  lupiques  en  évolution.  A  la  palpation  on  sent 
encore  au  centre  de  la  plaque  un  ganglion  mobile  non  adhérent 
à  la  peau. 

Quant  à  l'ulcération  de  la  région  lacrymale  gauche,  elle  est  sur- 


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248  HENRI   CABOCHE 

venue  il  y  a  trois  semaines,  consécutivement  à  un  abcès  du  sac 
incisé  dans  le  service  du  D^  Morax  à  Lariboisière. 

La  rhinoscopie  antérieure  montre  à  une  première  inspection  des 
lésions  bilatérales  de  rhinite  hyperlropbique  ;  mais,  à  un  examen 
plus  attentif,  on  peut  voir  de  chaque  côté,  dans  la  partie  anté- 
rieure du  méat  inférieur,  la  même  petite  fongosité  que  nous 
avons  déjà  décrite  dans  l'observation  précédente. 

Gavum  sain. 

Lésions  lupiques  manifestes  de  TépigloUe,  'pas  de  lésions  de 
Toropharynx. 

Poumons  :  rien  d*anormal  à  Tauscultation. 

Le  24  mars  1906,  nous  pratiquons  la  rôsection  du  i/3  antérieur 
du  cornet  inférieur  pour  nous  donner  du  jour  sur  la  région 
méatique. 

Nous  désinsérons  d'abord  la  tète  du  cornet  inférieur  à  la  petite 
pince  emporte-pièce  de  Ruault  ;  puis  le  1/3  antérieur  du  cornet, 
en  longeant  autant  que  possible  Tarète  de  son  bord  supérieur.  A 
notre  grande  surprise,  il  nous  est  très  difficile  d'insinuer  l'instru- 
ment entre  la  face  externe  du  cornet  et  la  paroi  sinusale  du  méat. 
De  plus,  quand  la  résection  du  cornet  est  terminée,  cette  paroi 
sinusale,  au  lieu  de  son  aspect  lisse  habituel,  se  présente  ru- 
gueuse, rougeàtre,  saignante,  tomenteuse. 

Nous  en  faisons  le  curetage  et  adjoignons  un  badigeonnage  à 
Tacide  lactique  au  1/10. 

Malade  encore  en  traitement. 


Quelle  est  la  nature  de  cette  lésion  du  méat  inférieur?  — 
Le  doute  ne  nous  semble  guère  possible. 

L'observation  I  nous  parait  très  démonstrative  à  cet  égard. 
—  L'ulcération  lacrymale  est  évidemment  le  reflet  ou  plutôt 
la  propagation  de  la  lésion  méatique.  Or,  cette  ulcération  a 
tous  les  caractères  de  l'ulcération  tuberculeuse  (à  noter  qu'il 
n'y  a  nulle  part  à  sa  périphérie  de  nodules  lupiques).  D'ailleurs, 
l'inoculation  au  cobaye  a  été  positive,  puisqu'un  mois  après  il 
y  avait  un  chancre  au  point  d'inoculation  et  adénites  ingui- 
nales. 

Dans  l'observation  II,  les  lésions  ressemblent  trop  à  celle  de 
l'observation  I  pour  ne  pas  être  de  même  nature  :  môme  fon- 
gosité du  méat  inférieur,  môme  larmoiement  ;  lupus  cutané 
succédant  à  la  Cstule  lacrymale. 


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TUBERCULOSE   NASALE   ET   MÉAT   INFÉRIEUR  249 

Mais  ici  les  lésions  sont  beaucoup  plus  étendues  puisque  la 
face  méatique  du  cornet  inférieur  est  très  adhérente  au  méat, 
et  que  la  face  sinusienne  de  ce  dernier  est  fongueuse  dans 
toute  rétendue  de  la  résection  du  cornet  inférieur  (1/3  anté* 
rieur). 

Toutefois,  si  la  nature  tuberculeuse  de  Tafiection  ne  nous 
parait  pas  pouvoir  être  sérieusement  discutée,  nous  sommes 
assez  embarrassés  pour  la  faire  rentrer  dans  une  des  formes 
connues  de  tuberculose. 

S'agit-ii  de  tuberculose  proprement  dite?  S*agit^il  de  la 
forme  atténuée,  de  lupus  ? 

Les  lésions  présentent  vraiment  un  aspect  bien  différent  de 
celui  qu'on  est  habitué  de  voir  dans  le  lupus  de  la  pituitaire. 

Sans  doute  celui-ci  peut  débuter  par  le  méat  inférieur.  Dans 
un  article  paru  dans  les  iln/ia/ej  (tome  XXXII,  1906)  et  auquel 
nous  avons  déjà  fait  allusion,  nous  avons  bien  décrit  un  début 
à  forme  lacrymale  du  lupus  de  la  pituitaire.  Mais  dans  ces  cas 
de  lupus,  ce  que  nous  avons  vu  ce  sont  de  simples  granula- 
tions du  volume  de  deux  à  trois  têtes  d*épingles  situées  sur  le 
plancher  du  méat,  et  non  pas  cette  fongosiié  pendante  du 
méat  inférieur  et  de  la  face  méatique  du  cornet.  Dans  ces  cas, 
comme  dans  les  15  autres  cas  de  lupus  de  la  pituitaire  que 
nous  avons  pu  examiner,  jamais  Texamen  du  méat  inférieur  à 
Faide  de  notre  spéculum  ne  nous  a  révélé  de  pareilles  lésions 
fongueuses. 

Enfin  ce  que  montre  la  rhinoscopie,  au  cas  de  lupus,  ce 
n'est  pas  une  hypertrophie  lisse,  volumineuse  du  cornet  infé- 
rieur, comme  dans  nos  deux  cas,  mais,  avec  une  augmenta- 
tion de  volume  très  faible  du  cornet  ou  même  un  peu  d'atro- 
phie, un  aspect  mamelonné  tout  à  fait  caractéristique. 

Nous  rapprocherons  plutôt  la  lésion  de  celle  décrite  par 
Melziy  dans  les  Archives  internationales  de  laryngologie 
(Melzi,  ulcération  tuberculeuse  primitive  du  cornet  inférieur, 
Archiv.  internat,,  juillet-août  1904).  Il  s'agit  d'une  jeune  fille 
de  20  ans  venue  à  sa  consultation  pour  obstruction  nasale 
considérable.  L'aspect  objectif  était  celui  d'une  rhinite  hyper- 
trophique  banale  :  turbinotomie. 

La  face  méatique  du  cornet  inférieur  est  trouvée  occupée 


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250  HBNni   CABOCHE 

par  une  large  ulcération  complètement  insoupçonnée,  et  qui, 
examinée  histologiquemont,  laissa  voir  de  nombreuses  cellules 
géantes. 

Nous  croyons  donc  qu*il  s*agit  là  d*une  forme  de  tuberculose 
de  localisation  spéciale.  D'une  sorte  de  tuberculose  végétante 
du  méat  inférieur. 

Quelle  est  la  pathogénie  de  cette  affection  ? 

Deux  explications  se  présentent  à  Tesprit  : 

1^  Ou  bien  le  méat  inférieur  est  contaminé  primitivement 
par  Tair  qui  pénètre  dans  les  fosses  nasales.  L'infection  des 
voies  lacrymales  est  alors  ascendante. 

2**  Ou  bien  Tinfection  du  méat  se  fait  par  les  larmes  :  c*est 
une  infection  descendante  de  la  fosse  nasale. 

La  première  explication  nous  parait  la  bonne,  et  cela,  pour 
les  raisons  suivantes  : 

A)  parce  que  théoriquement  la  voie  nasale  constitue  une 
porte  d'entrée  autrement  large  que  les  deux  minuscules  points 
lacrymaux. 

B)  parce  que  cliniquement  les  lésions  nasales  ont  précédé  le 
larmoiement.  C'est  six  mois  avant  Tapparition  du  larmoie- 
ment que  notre  deuxième  malade  se  plaint  de  gène  respira- 
toire. 

D'ailleurs,  très  rapidement,  méat  inférieur  et  voies  lacry- 
males se  trouvent  simultanément  atteints  :  il  s'agit  alors, 
véritablement,  de  tuberculose  naso-lacrymale. 

Ajoutons  que,  dans  l'observation  I,  le  cornet  inférieur  s'est 
montré  atteint  d'ostéite  (section  friable,  cassante,  vitreuse). 
6*ngirait-il  d'une  infection  tuberculeuse  primitivement  osseuse 
comme  Koschier  en  a  publié  quelques  cas? (Koschier,  Wien, 
Clin.   Woeh.,  n^»  37-42,  cité  parMelzi.) 

Nous  pouvons  dire,  pour  conclure  :  Il  existe  une  forme  de 
tuberculose  nasale  végétante,  débutant  par  le  méat  inférieur  ; 
qui,  rapidement,  envahit  les  voies  lacrymales,  constituant  ainsi 
la  tuberculose  naso-lacrymale. 

Fonctionnellement  elle  se  traduit  par  de  siqiples  troubles 
d'obstruction  nasale  et  de  l'épiphora. 

Objectivement  elle  se  caractérise  par  de  l'hypertrophie  du 
cornet  inférieur,  cachant  des  lésions  fongueuses  du  méat,  et. 


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TUBERCULOSE  NASALE   ET   MÉAT  INFÉRIEUR  251 

rapidement,  par  la  fistule  lacrymale  et  la  tuberculose  cutanée. 

En  terminant  nous  croyons  devoir  insister  sur  la  nécessité 
de  faire,  dans  tous  les  cas  d'épiphora,  la  méatoscopie,  soit  à 
Taide  de  notre  spéculum,  soit  h  Taide  du  spéculum  dilatateur 
de  Killian.  De  cette  façon  on  peut  espérer  dépister  la  lésion  au 
début  et  éviter,  par  un  traitement  approprié,  l'envahissement 
des  voies  lacrymales,  et,  secondairement,  de  la  peau. 

Le  traitement  a  été  conduit  de  la  façon  suivante  :  turbino- 
tomie  du  cornet  inférieur;  curettage  du  méat  et  badigeon- 
nage  à  l'acide  lactique.  Concomitamment,  les  lésions  des  voies 
lacrymales  étaient  traitées  dans  le  service  d'ophtalmoscopie 
par  les  procédés  habituellement  employés  pour  les  tubercu- 
loses du  sac. 


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IV 


NOUVEAU  CAS  DE  LARYNGECTOMIE  TOTALE  EN 
DEUX  TEMPS 

Par  LE  BEC,  chirargien  de  l'Hôpital  Saint  Joseph. 

J'ai  déjà  eu  Toccasion  de  publier,  dans  ce  journal,  5  cas  de 
laryngeciomie  totale  par  ce  procédé.  Voici  un  nouveau  cas 
opéré  en  mars  de  cette  année.  Tout  s'est  passé  avec  une  sim- 
plicité et  une  facilité  surprenantes,  que  je  n'avais  pas  encore 
vues.  Le  malade  a  supporté  les  deux  opérations  sans  presque 
être  incommodé. 

M.  C...,  professeur,  a  remarqué  que  sa  voix  se  voilait  depuis 
treize  à  quatorze  mois.  Depuis  huit  mois,  il  est  presque  aphone. 
11  a  remarqué  en  même  temps  qu*ii  a  maigri,  mais  ne  ressenlail 
pas  de  douleurs. 

En  janvier  1906,  les  douleurs  ont  fait  apparition.  C'est  une 
souffrance  lancinante,  presque  continue,  mais  rarement  insuppor- 
table, sauf  quelquefois  pendant  la  nuit.  Elle  se  manifeste  adroite 
du  cartilage  thyroïde.  Elle  est  augmentée  par  la  salivation  et  la 
déglutition. 

La  respiration  est  gênée,  il  s'est  établi  du  cornage.  La  marche 
est  devenue  difûcile  à  cause  de  Tessoufflement.  Depuis  deux  mois, 
rétat  général  est  moins  bon,  le  malade  mange  mal  et  maigrit 
beaucoup. 

Examen  laryngoscopique  fait  par  le  D'  Chatellicr.  On  constate 
une  masse  bourgeonnante,  occupant  les  deux  cordes  vocales.  Le 
larynx  est  peu  sensible  à  la  pression,  sauf  en  haut  et  à  droite. 
Les  ganglions  du  cou  sont  sains,  le  mal  ne  semble  pas  avoir  dé- 
passé le  larynx. 

Je  me  décide  à  intervenir  le  30  mars  1906. 

Première  opération,  —  Je  fais  une  large  incision  allant  du  ster- 
num au  cartilage  thyroïde.  Je  sépare  les  muscles  sterno-hyoïdien 
et  sterno -thyroïdien.  Je  relève  Pislhme  du  corps  thyroïde  qui  sai- 

VNNALK8  DB8   MALADIM  DB  l'oRBILLB   BT  DU  LARYNX,  t.   XXXII,  D»  9,  1906 


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NOUVEAU  GAS  DB  LÀHYNOBOTOMIB  TOTÀUB  EN  DEUX  TEMPS  253 

gne  beaucoup.  La  trachée  est  découverte.  Je  la  dissèque  sur  les 
côtés  en  ménageant  tout  ce  que  je  puis  du  tissu  cellulaire,  pour 
éviter  la  nécrose  des  anneaux,  donl  les  vaisseaux  pourraient  êlre 
détruits.  Je  la  sépare  de  la  fosse  antérieure  de  Tœsophage,  et  je  la 
renverse  en  avant.  Quand  elle  est  assez  mobile,  je  la  fixe  à  la 
peau  par  six  à  sept  points  de  suture  à  la  soie.  Une  canule  d'ar- 
gent est  mise  dans  la  trachée. 

Le  malade  s'habitua  très  bien  à  cet  état  de  choses,  et  guérit 
sans  fièvre.  Les  fils  de  soie  furent  retirés  le  dixième  jour,  et  Ton 
vit  que  la  trachée  était  solidement  fixée  au  fond  d*un  entonnoir 
cicatriciel. 

Seconde  opération,  —  Au  bout  de  vingt  jours  le  malade  fut  de 
nouveau  endormi.  Je  fis  une  incision  partant  de  Tos  hyoïde  et  se 
bifurquant  en  bas  de  chaque  côté  de  Fouverlure  trachéale. 
L'isthme  du  corps  thyroïde  fut  sectionné  et  les  deux  moitiés  écar- 
tées. Les  muscles  sterno- thyroïdiens  furent  détachés  et  écartés.  Le 
larynx  fut  disséqué  sur  le  côté  et  enlevé,  comme  une  tumeur  de 
bas  en  haut,  et  détaché  de  Tos  hyoïde.  J'eus  soin  de  ménager  les 
attaches  des  muscles  du  pharynx  qui  restait  ouvert. 

Une  sonde  œsophagienne  fut  introduite  par  le  nez  et  descendue 
dans  l'estomac.  Pur-dessus  la  sonde,  les  muscles  pharyngiens 
furent  suturés  sur  deux  plans,  formant  ainsi  un  canal  bien  re- 
fermé. Par-dessus,  je  ramenai  toutes  les  parties  molles,  en  les 
fixant  par  des  points  au  catgut.  Deux  tubes  à  drainage  furent 
placés  sur  les  côtés,  et  la  peau  fut  suturée  verticalement. 

Tout  se  passa  sans  fièvre.  La  température  ne  dépassa  jamais 
38o.  Les  sutures  furent  retirées  le  douzième  jour,  le  drain  le  sei- 
zième jour  et  la  sonde  le  vingtième  jour.  Le  malade  se  nourrit  en- 
core pendant  quelques  jours  avec  des  aliments  liquides,  puis  pâ- 
teux. Depuis  assez  longtemps,  il  peut  avaler  des  solides. 

La  santé  est  redevenue  bonne  et,  chose  curieuse,  la  voix  chu- 
chotée  produit  des  sons  assez  perceptibles.  J'espère  donc  que  ce 
malade  bénéficiera  assez  longtemps  de  cette  grave  intervention. 

J'insiste  encore  sur  les  avantages  de  ce  procédé  en  deux  temps. 
Le  traumatisme  est  réellement  réduit  à  son  minimum.  Chez  ce 
dernier  malade,  il  fut  si  peu  de  chose  que  Topération  nous  parut 
presque  bénigne.  G^est  qu'il  avait  eu  le  temps  de  reprendre  des 
forces  entre  les  deux  séances  opératoires. 

Examen  de  la  pièce,  —  Le  larynx  est  rempli  de  bourgeons  épi- 
théliaux,  surtout  au-dessous  du  vestibule. 

Histologiquement,  c'est  un  vulgaire  épithélioma  pavimenteux. 


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PARALYSIE  RECURRENTIELLE 

PAR  COMPRESSION  THYROIDIENxNE  -THYROIDECTOMIE 

GUÉRISON 

Par  DIRIART  et  ROZIER  (de  Paa)  (i). 

M"»'  X...,  40  ans.  cuisinière,  originaire  des  Basses-Pyrénées,  a 
toujours  eu  une  santé  des  plus  délicates.  En  février  1904  elle  fait 
une  infection  grippale  qui  ne  dure  qu*une  quinzaine  de  jours, 
maïs  qui  atteint  assez  fortement  son  état  général  ;  car  nous  la 
trouvons  trois  ou  quatre  mois  plus  tard  dans  un  état  de  faiblesse 
extrême.  Elle  ne  mange  plus.  Sa  figure  devient  terreuse.  Deux  ou 
trois  fois  elle  crache  du  sang  en  assez  grande  abondance.  A  ce 
moment  sa  maigreur  frappe  tout  son  entourage  et  effectivement 
elle  a  perdu  8  kilogrammes  en  dix  mois. 

Subitement,  au  mois  de  janvier  notre  malade  ne  peut  plus  par- 
ier à  voix  haute  ;  c'est  à  peine  si  de  temps  en  temps  elle  peut 
émettre  dans  le  courant  de  la  conversation  quelques  sons  nette- 
ment perceptibles  pour  son  entourage.  Cette  aphonie  d'ailleurs 
ne  fait  qu'augmenter;  et  au  bout  de  quelques  jours  c'est  à  peine 
si  on  peut  distinguer  ce  qu'elle  dit,  car  elle  chuchote  plutôtqu'elle 
ne  parle. 

Elle  met  le  tout  sur  le  compte  d'un  refroidissement,  n'atta- 
chant aucune  importance  à  cette  aphonie.  Subitement  le  tableau 
devient  plus  dramatique.  Pendant  la  nuit  elle  est  prise  d'un  accès 
de  suffocation  qui  dure  cinq  à  six  minutes  et  qui  effraye  son  en* 
tourage.  Une  crise  analogue  se  reproduit  quelques  jours  après. 
C'est  à  ce  moment  que  la  malade  inquiète  va  consulter  le  D''  Di- 
riart.  L'examen  complet  de  la  malade  n'avait  rien  relevé  de  parli- 
culier,  et  le  diagnostic  allait  être  rendu  bien  difficile  ;  lorsqu'il 
remarqua  sur  le  côté  gauche  du  cou   une  tumeur  goitreuse.  La 

(i)  Communication  à  la  Société  française  d'oto-iaryngologie, 
mai  1906. 

ANNALES  DBS  MALADIES  DB  l'oRBILLE  BT  DU  LARYNX,  t.  XXXU,  D»  9,  1906. 

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PAAALTSIB  RéCUmUSNTIELLE  255 

malade  n'avait  attaché  aucane  importance  à  celte  grosseur.  Elle 
avoua  cependant  que  depuis  quelques  mois  il  lui  avait  semblé  que 
son  cou  avait  augmenté  de  volume. 

Cette  tumeur  envahissait  la  partie  gauche  de  la  région  cervicale 
antérieure.  Sa  limite  supérieure  correspondait  très  nettement  à  la 
partie  moyenne  du  rebord  antérieur  du  sterno-cleido-mastoïdien, 
dont  les  fibres  musculaires  recouvrent  une  partie  de  la  masse.  La 
partie  inférieure  plonge  dans  le  creux  sus-sternal,  mais  à  l'occa- 
sion des  mouvements  de  déglutition  on  obtient  la  délimitation  très 
nette  de  la  partie  inférieure. 

L'aspect  général  de  la  tumeur  peut  être  comparé  à  la  forme 
d'une  orange  dont  le  diamètre  anléro-postérieur  est  sensiblement 
augmenté.  Elle  parait  mobile.  La  pression  ne  provoque  pas  la 
moindre  douleur.  Absence  de  toute  trace  ganglionnaire,  et  pas  de 
tumeur  accessoire. 

En  présence  de  cette  tumeur,  de  cette  voix  rauque,  voilée,  pres- 
que pâteuse,  et  des  mouvements  respiratoires  fréquents  s'accom- 
pagnant  d*un  léger  tirage,  on  fait  le  diagnostic  de  paralysie  récur- 
renlielle  par  compression  thyroïdienne  et  la  malade  m'est 
adressée  en  vue  d'un  examen  laryngoscopique. 

Le  pharynx  ne  présente  rien  de  particulier.  L'épiglotle  est  nor- 
male. L'examen  du  larynx  présente  une  certaine  difficulté  parce 
que  la  tumeur  goitreuse  a  légèrement  refoulé  le  larynx  à  droite. 

La  muqueuse  laryngienne  est  rouge,  légèrement  infiltrée,  no- 
tamment au  niveau  des  bandes  venlriculaires  et  de  la  région  in- 
ter-aryténoïdienne. 

Les  cordes  vocales  sont  rosées. 

Pendant  la  respiration,  la  glotte  est  largement  ouverte  ;  la  corde 
vocale  gauche  parait  inerte,  flasque  et  comme  raccourcie.  Elle  se 
tient  dans  la  position  intermédiaire  entre  la  position  de  phonation 
et  de  respiration,  affectant  la  position  dite  cadavérique.  Son  bord 
libre  est  concave.  La  corde  vocale  droite  est  normale  {fi<j.  1). 

Pendant  la  phonation,  les  cordes  vocales  ne  se  rapprochent  pas. 
La  corde  vocale  di-oite  vient  bien  sur  la  ligne  médiane,  la  dépasse 
même  un  peu,  mais  la  corde  vocale  gauche  reste  immobile  (fig,  2). 

Quant  aux  cartilages  aryténoIJes,  ceux  du  côté  droit  se  meuvent 
comme  d'habitude,  en  avant  et  en  dedans,  ceux  du  côté  gauche 
le  font  aussi,  mais  dans  une  plus  faible  mesure. 

Il  n'y  avait  pas  de  doute,  nous  portâmes  le  diagnostic  de  para- 
lysie récurrentielle  gauche  par  compression  thyroïdienne,  et  nous 
conseillâmes  fortement  Fopéralion  pour  essayer  de  parer  si  pos- 
sible aux  phénomènes  de  suffocation  et  d'aphonie. 


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2K0.  DIRIART  ET  ROEIBR 

L'opération  fut  faite  le  2  mars  par  le  D'  Diriart,  à  sa  clinique, 
avec    Tassistance   du   D""  Darrieu  qui   chloroformisa  la  malade. 

Après  un  nettoyage  minutieux  du  champ  opératoire,  la  tête  fut 
posée  sur  un  coussin  dur  qui  permet  rallongement  maximum  de 
la  région  cervicale.  On  fait  une  incision  qui  longe  le  bord  anté* 
rieur  du  muscle  slerno-cléido-masloïdien  pour  aboutir  à  la  partie 
moyenne  du  bord  supérieur  du  sternum.  Cette  incision  légèrement 
oblique  de  haut  en  bas,  de  dehors  en  dedans,  correspond  à  la 
partie  moyenne  de  la  masse  thyroïdienne.  Elle  intéresse  la  peau, 
le  tissu  cellulaire,  les  plans  aponévrotiques  superficiels  et  moyens, 
au-dessous  desquels  on  découvre  la  masse  du  goitre  mobile, 
que  croise  diagonalement  une  grosse  veine  qui  est  sectionnée 
entre  deux  pinces.  Le  rebord  du  slerno*mastoîdien  est  rejeté  en 
dehors  et  maintenu  dans  celte  position  par  un  écarteur  confié  à 
un  aide. 

En  s*aidant  des  doigts  et  de  la^  sonde  cannelée  et  après  avoir 
assuré  une  hémostase  superficielle  parfaite,  on  détache  tous  les 


Fig.  1. 

plans  musculo-aponévroliques  qui  fixent  la  tumeur.  Celle-ci  de- 
vient facilement  mobilisable. 

A  ce  moment  on  détache  de  l'angle  supérieur  de  la  tumeur  un 
pédicule  sur  lequel  on  porte  à  3  centimètres  au-dessus  du 
goitre  une  ligature  au  catgut.  Ce  pédicule  renferme  la  thyroïdienne 
supérieure.  On  sectionne  au  ciseau  au-dessous  de  cette  ligature, 
l/héniostase  est  satisfaisante. 

On  i*écline  alors  la  tumeur  en  dedans,  et  dans  ce  mouvement 
de  bascule  on  se  rend  compte  nettement  qu'un  prolongement  de 


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PARALYSIE    RÉCURRENTIELLE 


257 


la  lumeur  se  Irouvc  placé  dans  la  gouttière  trachéo-œsophagienne 
et  qu'en  un  point  il  comprime  la  région  sous-jacenle  (fig.  3). 

La  libération  du  pédicule  supérieur  permet  de  récliner  facile- 
ment la  tumeur  en  dedans. 

Ce  mouvement  de  bascule  met  en  évidence  un  pédicule  latéral 
qui  renferme  la  thyroïdienne  inférieure,  sur  lequel  on  porte  une 
ligature.  A  partir  de  ce  moment  la  tumeur  est  facilement  détachée 
au  doigt  du  plan  profond  auquel  elle  n'adhère  que  par  des  trac- 
tus  fibro-musculaires,  sans  déterminer  de  déchirures  vasculaires 
importantes. 


Fig.  2. 

On  assure  une  hémostase  aussi  complète  que  possible  en  liant 
artères  et  veines  pincées  au  cours  de  l'opération,  en  dehors  des 
deux  gros  pédicules  mentionnés  plus  haut. 

Quelques  catguts  isolés  assurent  le  rapprochement  des  plans 
musculaires.  Le  drainage  est  assuré  par  un  drain  en  caoutchouc 
qui,  placé  au  fond  de  la  plaie,  émerge  par  un  orifice  situé  à  trois 
centimètres  en  dehors  de  la  suture  cutanée.  Crins  de  tlorence 
pour  saturer  la  plaie.  Pansement  à  la  gaze  iodoformée,  ouate. 

L'opération  ainsi  conduite,  c'est-à-dire  en  liant  primitivement 
les  deux  pédicules  supérieurs  et  inférieurs,  a  été  pratiquée  presque 
sans  perte  de  sang. 

Durée  de  l'opération,  un  quart  d'heure. 

Le  goitre  enlevé  avait  à  peu  près  le  volume  du  poing.  Il  était 
ovoïde,  piriforme,  allongé  de  haut  en  bas.  Une  coupe  de  la  tu- 
meur nous  a  montré  l'existence  do  petits  kystes  inclus  dans  la 
masse  charnue  du  goitre,  remplis  de  liquide. 

ANNALB8  DBS  MALADIES  DB   L*0RB1LLB   BT  DU   LARYNX.   —  XXXII.       18 


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258  DIRIiiRT   ET   ROZIER 

Le  jour  môme  de  Topéralion,  il  n'y  eut  pas  la  moindre  éléva- 
tion de  température. 

Pouls  excellent,  respiration  normale. 

Elle  passa  successivement  bien  sa  première  nuit  et  n*eut  pas  la 
moindre  crise  de  suffocation.  Le  lendemain  notre  malade  n'avait 
plus  celle  voix  pâteuse,  voilée  qu'elle  avait  auparavant»  et  qui  fai- 
sait qu'on  la  comprenait  difficilement.  Elle  parle  à  voix  basse, 
c*est  vrai,  mais  sa  voix  parait  plus  forle.  Le  soir  il  y  a  même  cer- 
tains sons  aigus  que  la  malade  peut  émettre  :  mais  la  malade 
étant  assez  fatiguée,  nous   imposons   le  silence    le  plus   absolu. 

Le  3  mars,  la  voix  commence  à  s'éclaircir.  H  y  a  encore  quel- 
ques trous  dans  la  voix,  mais  la  conversation  est  possible  à  voix 
haute.  Celte  amélioration  va  en  s'accenluant  tous  les  jours  à  un 
tel  point  que  le  huitième  jour  la  voix  parlée  était  normale,  et 
nullement  bi-tonale. 


3 
9 


^6 


Le  travail  de  cicatrisation  de  la  plaie  opératoire  suivait  son  cours 
normal:  et  vingt  jours  après,  la  malade  quittait  la  clinique  com- 
plètement guérie. 

L'examen  laryngoscopique  pratiqué  six  jours  après  l'opération 
nous  montra  un  peu  de  laryngo-trachéite.  Pendant  l'inspiration  la 
corde  vocale  gauche  a  à  peu  près  la  même  élasticité  que  la  droite. 
Elle  n'est  plus  en  position  cadavérique,  subissant  l'influence  phy- 
siologique des  mascles  qui  la  commandent.  Pendant  la  phonation, 
les  deux  cordes  se  rapprochent.  Il  y  a  seulement  un  peu  de  pa- 
résie  de  la  corde  vocale  gauche.  Quinze  jours  après,  cette  parcsic 
n'existait  plus. 

La  malade  revue  il  y  a  un  an,  c  est-à-dire  il  y  a  un  mois  en- 
viron, jouissait  d'une  excellente  santé.  Sa  cicatrice  était  à  peine 


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PARALYSIE   nÉCURUENTIELLE  259 

visible.  Son  appétit  était  revenu,  et  son  poids  s*était  accru  de 
6  kilogrammes.  Quant  à  sa  voix,  elle  était  excellente.  Nous  ne 
pourrions  d'ailleurs  mieux  finir  qu*en  vous  disant  que  cette  ma- 
lade va  se  marier  dans  quelques  jours. 

En  résume,  nous  avons  eu  affaire  ici  à  une  tumeur  goitreuse 
probablement  d'origine  sarcomateuse,  qui  subitement  s'est  dé- 
veloppée, dans  la  gouttière  trachéo-œsophagienne,  comprimant 
la  tracbée  d'un  côté,  le  récurrent  de  l'autre.  Cette  tumeur 
siégeant  à  gauche,  la  compression  du  récurrent  n'en  a  été*  que 
plus  facile,  car  nous  savons  que  de  ce  coté  le  récurrent  n'est 
guère  protiîgé  par  la  trachée. 

De  plus,  l'hypertrophie  du  corps  thyroïde  peut  comprimer 
les  récurrents  qui  au  niveau  du  troisième  anneau  de  la  trachée 
se  placent  au-dessous  de  l'extrémité  inférieure  des  lobes  laté- 
raux du  corps  thyroïde.  Lubet-Barbon  ('),  Lermoyez  (-), 
Moure  signalent  la  présence  de  ces  paralysies.  Une  statistique 
d'Avellis  qui  porte  sur  150  cas  de  paralysie  récurrentielle  nous 
donne  une  bonne  vue  d'ensemble  sur  la  pathogéuie  de  cette 
affection.  D'après  cette  élude,  quatre-vingt-cinq  fois  seule- 
ment l'étiologie  put  être  reconnue  et  parmi  les  influences 
pathogéniqucs  que  l'on  put  déterminer,  on  trouva  en  preniière 
ligne  les  anévrismes  thoraciques,  et  en  deuxième  ligne  les  tu- 
meurs goitreuses,  puisqu'on  put  les  mettre  en  cause  quatorze 
fois. 

Les  cas  de  guérison  de  paralysie  récurrentielle  obtenue  à  la 
suite  de  la  thyroïdectomie  sont  peut-être  plus  rares.  Il  faut 
sans  doute  incriminer  le  peu  d'empressement  que  le  malade 
met  à  consulter  un  médecin  et  ù,  se  laisser  opérer,  si  c'est  né  • 
cessaire.  Le  succès  que  nous  avons  eu  chez  notre  malade  n'est 
certainement  dû  qu'à  la  rapidité  avec  laquelle  on  a  agi  chi- 
rurgicalement. 

(')  LofisT-BARBoif.  — "  Etude  sur  Us  paralysies  des  muscUs  du  larynx ^ 
Paris,  1887. 

(*)  Lbbhotez.  —  Les  caufics  des  paralysies  rdcurrentiellcs,  Uapport 
au  Ck)Dgrè8  de  Laryngologie  de  1897. 


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VI 

APPAREILS  AUDITIFS  ET  MOUVEMENTS  OCULAIRES 
Par  le  Prof.  INO  KUBO  (Fukuoka,  Japon). 

Messieurs, 

Je  voudrais  vous  communiquer  les  résultats  suivants  des 
expériences  sur  les  mouvements  oculaires  qui  sont  provoqués 
par  Foreille.  Je  le  ferai  en  résumé. 

C'est  un  fait  cliniquement  reconnu  que  le  malade  se  plaint 
souvent  de  vertige  quand  on  lui  fait  des  injections  dans  le 
conduit  externe.  Urbantschitsch  a  déjà  remarqué  que  les  in- 
jections dans  l'oreille,  avec  de  Teau  très  froide  ou  très  chaude, 
provoquent,  chez  Thomme,  le  nystagmus. 

Baginsky  a  fait  des  injections  dans  Toreille  du  chien  (après 
perforation  du  tympan)  avec  de  Teau  froide  et  chaude  et  avec 
des  produits  chimiques  :  il  a  constaté  à  la  suite  du  nystag- 
mus. Barany  a  récemment  étudié  le  nystagmus  qui  se  produit 
chez  rhomme  à  la  suite  d'injections  dans  Toreille,  et  il  a 
trouvé  que  les  mouvements  du  nystagmus,  après  applications 
chaudes  et  froides,  se  produisaient  en  sens  inverse,  tandis  que 
Teau,  à  la  température  du  corps,  ne  provoquait  aucun  nys- 
tagmus. 

Barany  a  trouvé  aussi  que,  après  injection  dans  Toreille,  la 
direction  du  nystagmus  était  changée  si  le  sujet  en  expérience 
inclinait  la  tète  en  avant  et  en  bas,  et  il  est  arrivé  à  supposer 
que  l'application  du  chaud  et  du  froid  influence  le  labyrinthe 
et  produit  un  mouvement  de  Tendolymphe,  qui  doit  donner 
pour  résultat  le  nystagmus. 

Brever  admet  aussi  la  possibilité  que,  dans  les  irritations 

(«)  Communication  au  Congrès  de  Lisbonne,  avril  1906. 

ANNALBS  DBS  MALADIBS  DE  L'OKBILLB  ET  DU  LARYNX,  t.  XXXII,  U^  9,1906. 


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APPAREILS   AUDITIFS   ET    MOUVEMENTS   OCULAIRES  261 

thermiques  des  canaux  circulaires  chez  les  pigeons,  il  s'agisse 
de  ce  phénomène.  Jusqu'à  présent,  les  cliniciens  ont  admis 
habituellement  que  les  phénomènes  décrits  ci-dessus  étaient 
provoqués  par  la  voie  réflexe  des  nerfs  sensitifs^  tandis  que 
d'autres  croient  que  l'augmentation  de  la  pression  dans 
l'oreille  ou  des  lésions  du  cerveau  par  les  liquides  employés 
peuvent  en  être  la  cause. 

Pour  rendre  pratiques,  au  point  de  vue  clinique  et  du  diagnos- 
tic, ces  faits  intéressants,  il  faut  les  établir  d'abord  sur  des  ex- 
périences faites  sur  les  animaux.  J'ai  (ait  ces  expériences,  sous 
la  direction  du  prof.  Kreidl,  sur  des  cobayes,  des  pigeons  et 
autres  animaux,  et,  plus  tard,  à  l'Institut  zoologique  de 
Trieste,  sur  des  poissons. 

Le  premier  résultat  important  est  que  le  nystagmus,  après 
irritation  thermique  de  l'oreille,  ne  se  produit  que  chez  ceux 
oii  le  nerf  acoustique  est  intact,  sans  participation  de  la  cons- 
cience et  des  nerfs  sensitifs  ;  ce  dont  on  peut  se  rendre  compte 
expérimentalement  par  la  section  du  trijumeau,  du  facial,  du 
glosso- pharyngien,  du  sympathique  (et  en  même  temps  des 
ganglions  cervicaux),  de  l'optique,  par  narcose  profonde,  par 
cocaïnisation  et  par  ablation  d'une  grande  partie  de  l'écorce 
cérébrale. 

Les  résultats  importants  des  expériences  sur  les  cobayes  et 
les  pigeons  sont  les  suivants  : 

1^  L'injection  d'eau  froide  (10**-18*  C.)  dans  l'oreille  par  le 
conduit  externe  donne  régulièrement,  chez  les  cobayes,  un 
nystagmus  horizontal,  bilatéral,  dont  les  mouvements  sont  di- 
rigés vers  le  nez  pour  le  côté  irrité,  et  vers  l'oreille  pour  le  côté 
non  irrité. 

2o  Les  injections  d'eau  chaude  (52"-70*  C.)  provoquent  de 
même  un  nystagmus  horizontal,  bilatéral,  dont  les  mouve- 
ments sont  dirigés  vers  l'oreille  pour  le  côté  irrité  et  vers  le 
nez  pour  le  côté  non  irrité. 

3**  La  latence  (c'est-à  dire  le  temps  qui  s'écoule  entre  l'injec- 
tion et  le  moment  où  commence  le  nystagmus)  dure  de  2  à 
19  secondes  ;  la  durée  du  nystagmus  est  de  56  à  90  secondes, 
la  fréquence  des  mouvements  du  nystagmus  est  de  90  à  140 
par  minute. 


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262  INO    KUBO 

4*^  La  lalenaîest  inversement  proportionnelle  à  la  différence 
entre  la  température  du  corps  et  celle  de  l'eau  employée,  et  di- 
rectement proportionnelle  à  la  distance  entre  l'appareil  vesti- 
bulaîre  et  le  point  d*irritation.  L'eau  à  la  température  du 
corps  ne  provoque  aucun  mouvement  oculaire. 

5"  Le  changement  de  position  du  corps  de  l'animal  modifie 
la  direction  et  la  fréquence  du  nystagmus  seulement  après  les 
irritations  thermiques  ;  tandis  que  la  direction  du  nystag- 
mus n*est  pas  influencée  dans  les  autres  irritations  (méca- 
niques, électriques  ou  rotation). 

C*  Les  bulbes  ont  une  position  caractéristique  pour  chaque 
position  du  corps  :  1?  déviation  verticale,  bilatérale  inférieure 
(position  latérale  I,  côté  examiné  est  en  haut)  et  supérieure 
(position  latérale  II,  côté  examiné  en  bas)  ;  2**  déviation  rota- 
toire  bilatérale  gauche  (tôte  en  haut)  et  droite  (tôte  en 
haut). 

70  Par  rotation  rapide  dans  le  plan  horizontal,  les  bulbes 
restent  fixées  en  position  caractéristique,  déviation  horizon- 
tale droite  (par  rotation  h  gauche)  et  gauche  (par  rotation  à 
droite). 

8°  Le  changement  de  direction  et  de  fréquence  du  nystag- 
mus est  indépendant  de  la  position  des  bulbes. 

9°  Le  nystagmus,  après  irritation  thermique,  se  produit  en- 
core quand  un  seul  muscle  de  Tœil  fonctionne  (le  muscle  droit 
externe  ou  interne). 

11°  Chez  les  pigeons,  les  canaux  circulaires  réagissent  mieux 
que  chez  les  cobayes.  Des  trois  canaux  circulaires,  le  canal 
circulaire  horizontal  réagit  le  mieux  sur  l'irritation  ther- 
mique. 

11°  L'irritation  thermique  reste  efficace  si  seule  la  partie 
moyenne  du  canal  circulaire  est  excisée  ;  après  ouverture  du 
vestibule,  tout  effet  cesse. 

12°  Le  chaud  et  le  froid  ont  un  effet  opposé  ;  le  froid  agit 
plus  promptement  que  le  chaud,  mais  perd  plus  rapidement 
son  action. 

13**  La  déviation  réflexe  du  bulbe  disparaît  seulement  après 
la  destruction  du  vestibule. 

1 4**  Le  nystagmus  provoqué  par  irritation  thermique  est  un 


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APPAREILS   AUDITIFS   ET   MOUVEMENTS   OCULAIRES  263 

mouvement  réflexe  conduit  par  le  nerf  acoustique  du  côté 
irrité. 

15*  Les  irritations  thermiques  provoquent  les  mouvements 
de  Tendolymphe  ou  mouvements  en  deux  directions  «  vers  le 
canal  »  et  c  vers  le  vestibule  ». 
Dans  ces  deux  manières,  les  nerfs  ampullaires  sont  excités. 
16°  I^  mouvement  vers  le  canal,  ou  mouvement  de  Tendo- 
lymphe,  est  le  principal  irritant  pour  les  nerfs  ampullaires. 
Des  trois  nerfs  ampullaires,  celui  de  l'ampoule  horizontale  est 
le  plus  sensible. 

17"  Le  nystagmus  est  toujours  en  direction  opposée  aux 
mouvements  de  Tendolymphe. 

18**  Deux  voies  centripètes  partent  de  la  crête  de  l'ampoule 
horizontale.  Chaque  voie  est,  du  côté  centrifuge,  en  rapport 
avec  les  mouvements  conjugués  des  yeux,  de  façon  à  ce  que, 
en  même  temps,  le  muscle  abducteur  d'un  côté  et  le  muscle 
interne  de  l'autre  côté  soient  influencés. 

19"  Les  canaux  circulaires  et  les  ampoules  sont  destinés  à 
recevoir  les  sensations  de  la  rotation. 

20"  Les  macule»  de  l'utricule  et  du  sac  sont  destinées  à  rece- 
voir les  sensations  de  la  position  de  la  tète  et  du  corps,  et  sont 
excitables  par  le  mouvement  et  le  glissement  des  otolites. 

21"  Les  positions  caractéristiques  des  bulbes  dans  chaque 
position  du  corps  sont  des  phénomènes  réflexes  des  otolites. 

22"  Les  irritations  thermiques  sont  à  peu  près  de  même 
qualité  et  de  même  genre  que  les  irritations  mécaniques  indi- 
rectes et  que  les  irritations  par  la  rotation,  tandis  que  les  irri- 
tations électriques  agissent  directement  sur  les  nerfs. 

Chez  les  poissons  (Scyllium  canicula,  Mustelus  lœvis,  Acan- 
thias  vulgaris,  Raja,  Torpeds  marmorata,  Pétromyzon  maria- 
nus,  Pleuronectus  platessa,  Rhombus  maximus),  j'ai  pu 
constater  et  prouver  les  mêmes  changements  dans  la  position 
des  bulbes  par  la  modification  de  position  du  corps,  que  chez 
les  cobayes  et  les  pigeons,  et  démontrer  que  ces  mouvements 
réflexes  des  bulbes  sont  provoqués  directement  par  le  mouve- 
ment et  le  glissement  des  otolites  de  l'utricule  et  du  sac. 

Le  nystagmus  rotatoire  est  nettement  à  constater  chez  les 
requins  et  les  pleuronectides,  tandis  que  l'on   ne  constatait 


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264  INO   KUBO 

que  rarement  le  nystagnius  par  irritation  thermique.  On  ne 
constate  pas  chez  les  poissons  ci-dessus  mentionnés  Tinversion 
^^  ^'rection  du  nystagmus  à  la  suite  du  changement  de  posi- 
lu  corps  après  irritation  thermique, 
crois  avoir  prouvé,  dans  ce  qui  précède,  que  le  nystag- 
Bst  provoqué  par  différentes  irritations  (thermiques,  mé- 
[ues,  électriques,  la  rotation)  des  canaux  circulaires  (ou 
X  des  ampoules)  et  que  les  mouvements  des  bulbes  dans 
fférentes  positions  du  corps  sont  provoqués  par  irritations 
:es  de  Tappareil  otoli tique.  Ces  phénomènes  ne  sont  pas 
ment  d*un  intérêt  physiologique,  mais  doivent  être  consi- 
1  comme  de  grande  valeur  au  point  de  vue  clinique  et  du 
lostic. 


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sodérés  savantes  265 


SOCIÉTÉS  SAVANTES 


OCIÉTÉ  DE  LARYNGOLOGIE,  DOTOLOGIE 
ET  DE  RHINOLOGÎE  DE  PARIS 

Séance  du  20  juillet  4906. 

Sous  la  présidence  du  D<^  GiliJ. 

i*  Fournie.  —  Présentation  d*an  volumineux  polype  muqueux 
maxUlo-nasal.  —  Il  n*y  a  pas  que  les  polypes  choanaux  qui  aient 
leur  point  d'implantation  dans  le  sinus  maxillaire.  Ces  myxomes 
peuvent  également  avoir  des  prolongements  antérieurs.  Dans  le 
cas  présenté)  le  polype  était  en  forme  de  h  renversé,  la  branche 
horizontale  correspondant  au  pédicule  central  ;  des  deux  autres 
branches,  l'une  postérieure  ou  choanale  était  entièrement  kys- 
tique, tandis  que  la  partie  antérieure  ou  vestibulaire  avait  la  con- 
sistance des  polypes  muqueux  ordinaires. 

2<*  Lbrmoyez  et  Mahu.  —  Contribution  au  traitement  de  Fotite 
adhésive.  —  Après  avoir  essayé  sans  résultat,  il  y  a  quatre  ans, 
les  injections  hypodermiques  de  thiosinamine  (en  solution  alcoo- 
lique à  15  ^/o),  en  vue  de  tenter  le  ramollissement  du  tissu  de  ci- 
catrice de  l'oreille  moyenne  dans  Tolite  adhésive,  les  auteurs  ont 
eu  récemment  l'idée  de  traiter  cette  affection  par  des  bains  lo- 
caux avec  la  même  solution.  Ces  bains  d'oreille  quotidiens 
avaient  une  durée  d'une  dizaine  de  minutes  et  furent,  chez  quel- 
ques malades,  suivis  d'aspiration  dans  le  conduit  faite  à  l'aide  du 
masseur  de  Delslanche.  Six  malades  sur  huit  atteints  d'olite  adhé- 
sive et  chez  lesquels,  bien  entendu,  la  perception  osseuse  était 
conservée,  virent  leur  audition  très  notablement  et  rapidement 
améliorée.  Chez  deux  d'entre  eux  on  eut  à  déplorer  le  retour  de 
l'écoulement  et  des  hémorragies  répétées.  Pour  obvier  à  ces  in- 
convénients, peut-être  altribuables  à  l'alcool,  les  auteurs  essaient 
actuellement  des  solutions  aqueuses  de  thiosinamine. 

MouNiBR.  —  Ce  médicament  agit  peut-être  comme  irritant  sur 
le  fond  de  caisse  à  la  façon  de  la  solution  iodo-iodurée  employée 
autrefois  par  Miot  dans  l'otite  adhésive. 


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266  SOCIÉTÉS   SAVANTES 

CouRTADB.  —  La  thiosinaminc,  suivant  certains  au  leurs,  n*a 
produit  d'effet  que  quand  on  y  a  joint  le  traitement  local  de  Tolite. 

—  Albert  Robin  a  prescrit  quelquefois  ce  médicament  à  Tintérieur. 

—  A  propos  des  hémorragies  observées,  j'ai  eu  Toccasion  d'en 
rencontrer  chez  des  albuminuriques  :  c'était  un  polype  qui  sai- 
gnait. 

Mauu.  —  Ce  n'était  pas  le  cas  chez  nos  malades  dont  le  fond  de 
caisse,  complètement  épidermisé,  ne  présentait  aucune  fongosilé. 

3^  G.  Gellé  et  CouTELA.  —  Sarcome  de  la  région  hypophysaire 
et  de  la  base  da  orâne  avec  prolongement  pharyngien  (Présen- 
talion  de  la  pièce  et  des  coupes  microscopiques).  —  Malade  de 
i>.2  ans,  entrée  à  l'hôpital  pour  chorio-rélinile  pigmentaire  hérédo- 
syphilitique,  portant  des  cicatrices  d'intervention  pour  tubercu- 
lose osseuse  du  genou  et  chez  laquelle  on  vit  se  développer  une 
volumineuse  tumeur  faisant  saillie  dans  le  cavum,  à  développe- 
ment et  ulcérationrapides  et  ayant  été  prise  au  début  pour  une 
gomme  syphilitique.  Le  traitement  iodo-mercuriel  fut  sans  effet. 
f,a  malade,  qui  n'avait  présenté  comme  symptômes  que  de  la  pa- 
ralysie du  voile  du  palais,  des  troubles  de  la  mobilité  oculaire  et 
de  la  parésie  de  Thypoglossc,  succomba  au  bout  d'un  mois  avec 
des  accidents  pulmonaires  (conju;estion  de  la  base,  dyspnée,  etc.). 

A  l'autopsie,  on  trouva  un  sarcome  de  la  base  du  crâne.  Le  si- 
nus sphcnoldal  avait  disparu,  le  corps  du  sphénoïde  et  l'apophyse 
basilaire  de  l'occipital  avaient  été  envahis.  La  tumeur  avait  dé- 
truit tout  le  tissu  osseux  sauf  les  condylcs  occipitaux  ;  elle  s'arrê- 
tait en  avant,  au  niveau  de  la  selle  turcique  et  faisait  saillie  à  la 
partie  inférieure  de  la  grande  aile  du  sphénoïde. 

Cette  observation  est  intéressante  à  plus  d'un  titre  : 

i<>  Rareté  du  fait  ; 

2<>  DifQcullé  du  diagnostic  (absence  de  tout  élément  clinique  du 
syndrome  hypophysaire,  intégrité  du  cerveau,  etc.)  ; 

3^  Localisation  de  l'origine  de  la  tumeur  (sinus  sphénoîdal  ou 
glande  pituitaire  ?). 

4*  FÉLIX  Regnault  présente  à  la  Société  une  série  de  terres 
cuites  grecques  antiques,  représentant  des  maladies  du  nez  et  de 
la  bouche,  ainsi  que  des  photographies  de  terres  cuites  de  même 
nature,  dont  la  collection  est  au  musée  du  Louvre  et  qui  ont  été 
découvertes  au  cours  de  fouilles  pratiquées  à  Smyrne. 


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soairés  savantks  207 

SOCIÉTÉ  AUTRICHIENNE  D*OTOLOGIE  («) 

Séance  du  26  Juin  4905. 

Président  :  V.  Urbantschitsch 
Secrétaire  :  Hugo  Frky 

Alt  présente  un  garçon  de  9  ans  atteint  de  paralysie  da  mnscle 
abducteur  de  l'œil,  de  cause  otogène.  —  En  février  i905,  l'enfant 
tomba  malade  d'une  olile  moyenne  suppurée  aiguë  gauebe,  avec 
forle  fièvre  et  tuméfaction  sensible  de  l'apophyse  mastoïde.  La 
douleur,  la  fièvre  et  les  symptômes  de  mastoïdite  réliocédèrenl, 
mais  se  montrèrent  de  nouveau  au  commencement  de  mars  et,  le 
i  1  mars,  la  trépanation  de  l'apophyse  mastoïde,  avec  large  ouver- 
ture de  l'antre,  fut  nécessaire.  On  trouva  dans  les  cellules  de  l'apo- 
physe et  dans  l'antre  une  sécrétion  muco-purulente.  Le  traite- 
ment post-opératoire  fut  long  à  cause  d'une  sécrétion  abondante 
de  muco-pus.  Après  sept  semaines,  il  se  produisit  soudainement 
une  paralysie  complète  du  muscle  abducteur  de  l'œil.  L'œil  ne 
pouvait  aller  à  gauebe  au  delà  de  la  ligne  médiane.  Il  n'y  avait  ni 
vertige,  ni  douleurs  de  tête,  ni  élévation  de  température.  Alt  exé- 
cuta l'opération  radicale  par  laquelle  on  reconnut  une  fistule  dans 
le  canal  circulaire  horizontal.  Pendant  deux  semaines  la  paralysie 
de  l'abducteur  persista,  aussi  longtemps  que  dura  la  sécrétion  de 
la  plaie.  La  sécrétion  tarie,  la  paralysie  se  transforma  lentement 
en  parésie  et,  au  moment  de  la  démonstration,  elle  se  voit  en- 
core. Alt  ne  croit  pas  que  la  paralysie  du  muscle  abducteur  soit 
de  cause  centrale,  mais  qu'il  s'agit  d'une  paralysie  réflexe  par  la 
voie  du  nerf  vestibulaire,  dont  les  relations  avec  le  noyau  des  nerfs 
oculaires  sont  très  étroites.  Il  n'y  avait  aucune  raison  d'admettre 
une  névrite  infectieuse  de  l'abducteur. 

Alt  communique  ensuite  deux  cas  de  méningite  tuberculeuse 
consécutive  à  une  inflammation  suppurée  aiguë  de  l'oreille 
moyenne,  chez  des  malades  atteints  de  tuberculose  pulmonaire  au 
premier  degré. 

(1)  Compte  rendu  par  Lautiiarii  d'après  la  Monaiseh,  fur  Ohrenheil- 
kunde,  no  3, 1906. 


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268  soaérés  savantes 

Neumann  se  souvient  d'une  discussion  récente  sur  ce  sujet.  11 
s'agissait  de  trois  cas  de  fistules  des  canaux  circulaires,  et  depuis 
on  a  vu  cinq  nouveaux  cas  dans  lesquels,  à  la  suite  de  Topéra- 
tion  labyrinthite  suppurée,  une  paralysie  et  des  troubles  des 
muscles  oculaires  se  sont  déclarés. 

Sacho  fait  observer  que  les  malades  corrigent  la  diplopie.  — 
GoMPERz  demande  comment  est  Télat  général  du  malade,  puisque 
la  fistule  du  canal  circulaire  dans  l'otite  aiguë  est  une  exception, 
et  qu'on  peut  suspecter  une  maladie  générale,  comme  par  exemple 
la  tuberculose. 

Alt  répond  à  Neumann  qu'à  la  discussion  mentionnée  il  n'était 
pas  présent  et  qu'il  ne  se  rappelle  que  de  la  discussion  de  1898. 

Kaufmann  doute  de  la  relation  entre  l'otite  aiguë  et  la  ménin- 
gite tuberculeuse  dans  le  cas  de  Alt.  Si  les  ganglions  et  ensuite 
les  méninges  doivent  être  atteints,  l'intervalle  entre  l'éclosion  de 
l'otite  aiguë  et  la  méningite  lui  parait  trop  court. 

Alt  dit  que  dans  le  premier  cas,  l'otite  s'est  déclarée  le  i^'  octobre 
et  que  le  malade  est  mort  le  13  octobre.  La  marche  a  été  effec- 
tivement foudroyante. 

Ring  présente  un  malade  avec  une  otite  moyenne  chronique 
et  one  destraction  da  tympan.  — Sur  la  paroi  interne  de  la  caisse 
on  voit  un  bourrelet  osseux  s'élendant  en  haut  et  en  avant,  en 
bas  et  en  arrière  et  ne  laissant  libre  qu'une  partie  du  plancher  et 
de  la  paroi  interne  de  la  ca  sse.  Il  s'agit  probablement  d'une  hy- 
perostose  de  la  paroi  postérieure  de  la  caisse. 

E.  Urbantschitscu  présente  un  enfant  sourd-muet  avec  anoma- 
lies de  pigmentation  du  cuir  chevelu  et  de  l'iris.  ~  A  la  séance 
de  mars  1903,  Hammerschlag  a  montré  deux  cas  de  «  surdi- mu- 
tilé dégénérative  i  chez  lesquels  se  trouvaient  aussi  des  anomalies 
de  pigmentation,  et  concluait  à  la  possibilité  d'une  relation  entre 
les  anomalies  de  pigmentation  et  la  surdi-mutité  en  les  considé- 
rant comme  signes  de  dégénération.  U.  présente  un  enfant  sourd- 
muet  de  l'asile  des  sourds-muets  de  Vienne.  Dôbling,  avec  anoma- 
lies dans  la  couleur  des  cheveux  et  colorations  différentes  des 
yeux.  Le  fond  de  l'œil  est  normal.  La  mère  de  l'enfant  a  aussi  un 
œil  brun  et  un  œil  bleu. 

JJiscussion, 

Hammersculag  dit  que  l'anomalie  du  pigment  qui,  avec  raison, 
peut  être  considérée  comme  étiologiquement  liée  à  la  surdité  hé- 


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SOaÉTÉS  SAVANTES  269 

rédilaire  dégénérative,  est  l'albinisme  du  fond  de  Poeil  décrit  par 
lui  chez  deux  hommes  sourds-muets.  Hankc  a  constaté  que  chez 
les  animaux  examinés  par  lui,  ce  fond  de  Toeil  albinotique  se 
trouve  chez  les  souris  japonaises  sourdes.  Hammerschlag  est 
convaincu  que  quelquefois  dans  la  surdité  héréditaire  des  hommes 
ou  trouve  un  albinisme  partiel  môme  dans  d^autres  endroits  du 
corps,  et  il  aura  occasion  de  présenter  un  enfant  sourd-muet  chez 
lequel  on  trouve  réunis  :  la  surdité,  des  troubles  de  la  dé- 
marche, albinisme  partiel  du  cuir  chevelu  et  anomalies  congéni- 
tales des  yeux. 

U.  Nbumann,  présentations  :  a)  une  malade  qui  a  été  opérée  d'une 
suppuration  chronique  de  l'oreille  moyenne.  11  y  avait,  avant 
ropération,  nystagmus  des  deux  côtés  et  rétrécissement  du  con- 
duit. L'opération  montra  une  exostose  de  la  grosseur  d'un  pois  à 
la  proéminence  du  canal  horizontal  et  une  hyperostose  du  tegment 
tympanique.  Le  rétrécissement  du  conduit  était  circonscrit  sur  la 
partie  osseuse.  N.  démontre  une  préparation  de  Uuguo  Frey  et 
trois  préparations  de  Polilzer  qui  montrent  la  présence  d'une 
exostose  dans  la  paroi  interne  de  la  caisse,  dont  on  ne  connaît 
jusqu'à  présent  que  deux  cas.  Même  à  un  examen  superficiel  des 
quatre  préparations  on  a  l'aspect  d'une  radicale  naturelle  avec 
guérison  d'une  labyrinthite  suppurée.  On  voit  sur  les  quatre  pré- 
parations des  Astules  de  la  paroi  interne  de  la  caisse,  du  pro- 
montoire, de  la  proéminence,  du  canal  horizontal,  et,  sur  deux 
cas,  une  large  ouverture  du  canal  du  facial.  Il  est  à  supposer  que 
ces  exostoses  sont  le  produit  d'une  périoslite  plastique  et  qu'elles 
nous  représentent  l'organisation  des  granulations. 

b)  Une  préparation  provenant  d'un  homme  de  26  ans.  11  y  a 
deux  mois,  l'excision  d'une  tumeur  grosse  comme  le  poing  dans  la 
région  temporale  fut  pratiquée  à  la  clinique  Eiselsberg.  Un  rétré- 
cissement du  conduit  par  suite  de  voussure  de  la  paroi  de  la  caisse 
rendit  l'otoscopie  impossible.  Celte  voussure  dure  était  une  partie 
de  la  tumeur.  L'oulc  était  bonne.  Eiselsberg  fit  une  incision  de 
6  centimètres  de  long  sur  la  convexité  de  la  tumeur  en  avant  du  pa- 
villon de  l'oreille  :  il  s'ensuivit  une  forte  hémorragie  et  l'opération 
dut  être  continuée  avec  la  curette.  On  excisa  des  cholestéatomes. 
11  s'agissait  ici  du  soi-disant  cholestéatome  crânien  qui,  de  cause 
épidermique, disséminé  de  l'épidémie  àla  pie-mère,  peut  se  déve- 
lopper sur  n'importe  quel  point  de  cette  route.  D'après  la  locali- 
sation on  a  pu  distinguer  le  cholestéatome  périostal,  osseux  et 
durai.  Après  l'opération  il  y  eut  parésie  faciale  totale  et  le  nys- 


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270  SOCIÉTÉS  SAVANTES 

lagmus  caractéristique  pour  les  affections  du  labyrinthe  (Barany). 

N.  a  posé  le  diagnostic  de  cholesléatome  entre  la  dure-mère  et 
la  lame  externe  de  la  partie  squameuse.  La  parésie  et  le  nysta^;- 
mus  ont  été  mis  en  rapport  avec  une  lésion  du  facial  et  de  Tétrier 
pendant  Popération.  Deux  semaines  plus  tard,  Totorrhée  et  des 
douleurs  dans  l'apophyse  mastolde.  N.  exécute  une  nouvelle  opé- 
ration. On  trouve  les  cellules  pneumatiques  de  Tapophyse  rem- 
plies de  pus  fétide,  la  caisse  remplie  de  la  tumeur. 

La  véritable  conÛguralion  de  la  paroi  interne  de  la  caisse  n*a 
pu  être  reconnue  qu'après  évidement  de  toutes  les  masses  néo- 
plasiques.  Ouverture  large  de  la  dure-mère.  La  tumeur  allait 
jusque  dans  la  fosse  infra- temporale.  11  a  fallu  renoncer  à  l'extir- 
pation totale  de  la  tumeur. 

L'examen  histologique  d'une  partie  excisée  montra  un  myclo- 
sarcome.  Le  malade  mourut  14  jours  après  l'opération. 

Discussion, 

P.  Fret.  —  Ce  cas  remet  en  question  la  genèse  des  cholestéa- 
tomes.  Les  travaux  de  Krdheim  et  d'autres  publications,  comme  le 
cas  présent,  montrent  que  le  cholestéalonie  primaire  du  crâne  es', 
surtout  localisé  dans  le  temporal,  mais  on  n'a  jamais  pu  montrer 
une  préparation  de  cholestéatomes  primaires  provenant  de  l'oreille 
moyenne.  Cette  particularité  montre  que  Toreille  moyenne  n'est 
pas  un  foyer  pour  le  cholesléatome  primaire,  et  si,  dans  une  otite 
suppurée,  on  trouve  des  cholestéatomes,  c'est  qu'ils  sont  de  ca- 
ractère secondaire. 

Neumann  a  fait  l'examen  histologique  et  oloscopique  de 
l'oreille  moyenne  dans  les  cas  de  Erdheim.  Abstraction  faite  d'une 
petite  lésion  dans  la  membrane  de  Shrapnell  dans  un  cas,  et 
d'une  cicatrice  du  tympan  dans  l'autre  cas,  ils  paraissent  au- 
dessus  de  toute  contestation,  exactement  comme  le  cas  de 
Schwarze.  N.  doit  avouer  que  les  cholestéatomes  primaires  sont 
rares,  mais  leur  existence  est  démontrée  sur  certains  endroits  de 
la  capsule  crânienne,  là  où  plusieurs  os  se  rencontrent,  par 
exemple  au  point  de  jonction  de  l'os  temporal,  pariétal  et  occipi- 
tal (astérique).  Un  second  endroit  est  dans  la  fosse  temporale. 

GoMPKRz.  —  Sur  la  stérilisation  des  tampons,  pinceaux  et  ins- 
truments pour  l'oreille  et  le  nez.  Il  insiste  sur  la  nécessité  de  la 
complète  asepsie  des  instruments  et  surtout,  pour  la  confection 
des  tampons  de  ouate,  il  préconise  de  brûler  la  ouate  à  la 
ilamme.  11  faut  seulement  faire  attention  de  ne  pas  brûler  le  co- 


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sodérés  SAVANTES  271 

ton  sans  flamme.  On  peut,  de  cetle  façon,  improviser  partout  des 
tampons  stériles  en  se  servant  d'une  bougie,  voire  môme  d'une 
allumette. 

Discussion. 

E,  Urbantschïtsch  recommande  chaudement  ce  mode  de  stérili- 
sation qu'il  a  pratiqué  à  la  pol/ciinique.  Les  bactériologistes  se 
serrent  d'un  procédé  analogue  pour  boucber  aseptiquement  leurs 
éprouvettes. 

PuLiTZRR  présente  un  cas  où  la  paroi  externe  de  Tallique  a  été, 
il  y  a  quelques  mois,  réséquée  par  le  conduit  externe,  et  mainte- 
nant la  paroi  interne  de  la  caisse  se  montre  très  bien  épidermisée. 
On  voit  le  nouvel  épiderme  se  prolonger  sur  la  plaie  de  la  paroi 
postérieure  du  conduit  externe.  Dans  ce  cas,  comme  dans  la  plu- 
part des  cas  de  radicale,  une  surveillance  s'impose,  même  après 
la  guérison,  parce  que  la  production  de  l'épiderme  se  continue 
même  quand  la  plaie  est  déjà  sèche  et  il  se  reforme  de  cette  fa- 
çon des  croûtes  derrière  lesquelles  il  peut  se  produire  une  réci- 
dive de  suppuration. 

Barany.  —  Expériences  sur  le  nystagmas  provoqué  par  roreille. 
—  Dans  la  dernière  séance,  Barany  avait  rendu  compte  des  expé- 
riences qu'il  avait  faites  sur  le  nystagmus  provoqué  par  Toreille. 
Aujourd'hui  il  revient  sur  le  même  sujet  en  insistant  encore  sur 
les  troubles  de  l'équilibre  et  leur  relation  avec  le  nystagmus.  De 
même  il  a  étudié  le  nystagmus  provoqué  par  le  courant  galva- 
nique et  il  parle  d*un  nystagmus  galvanique  comme  on  parle 
d'un  vertige  galvanique. 

SOCIÉTÉ  DANOISE  D'OTO-LARYNGOLOGIE 

Séance  du  44  février  4906  (»). 

Président  :  Gronbech. 
Secrétaire  :  SoPHUs  Beutzen. 

ScBMiGGELow.  —  Traitement  électrolytiqne  des  néoplasies  du 
nez,  da  pharynx  et  de  la  langue.  —  Observation  I.  —  Etudiant 
de  19  ans,  porteur  d'un  angiome  caverneux  de  la  langue,  narcose 
générale.  Trois  séances  d'électrolyse,  descend  à  18°  MA.  Anode 

(1)  Compte  rendu  par  Lantmann,  d'après  le  Rapport  de  Jôrgen  Mœllor. 


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272  soaÉrés  savantes 

à  la  langue,  kalhode  à  la  nuque.  La  tumeur  a  disparu  en  grande 
partie. 

Observation  IL  —  Enfant  de  S  ans,  fibrome  du  pharynx. 
Rayons  X,  sans  effet.  Deux  séances,  150  et  125  MA.  Tumeur  dis- 
parue. 

Observation  IIL  —  Garçon  de  15  ans,  avec  grand  fibrome  du 
naso-pharynx  et  de  la  fosse  nasale  droite.  Deux  séances.  300  MA. 
Kathode  par  le  nez,  anode  par  la  bouche  dans  la  tumeur.  Tumeur 
a  disparu  complément. 

Observation  IV.  —  Garçon  de  14  ans.  Osléo-sarcome  du  pha- 
rynx et  de  la  fosse  nasale.  Légère  amélioration  par  Télectrolyse. 
Rayons  X  sans  succès. 

Gronbech.  —  Pharyngo  laryngite  fibrineuse.  —  Un  homme  de 
03  ans  porte  depuis  quatre  mois  des  masses  fibrineuses  récidi- 
vantes sur  Tépiglotte  et  sur  la  paroi  du  pharynx,  résistant  au  trai- 
tement. 

NoHREGAARD.  —  Statistlquc  SUT  415  cas  d'angine. 

Jougbn  Mœllbr.  —  Polype  hémorrhagique  du  septum.  —  Chez 
une  femme  de  30  ans,  à  la  suite  d'un  accouchement,  s'est  déve- 
loppé un  polype  du  septum  saignant  à  chaque  fois  que  la  femme 
metlait  Tenfant  au  sein. 


Séance  du  28  mars  4906. 

Président  :  Gronbech. 
Secrétaire  :  Sophus  Beutzen. 

JoRGBN  Mœller.  ~  Opération  radicale  exécutée  par  1â  nature. 
->  Api'és  ablation  de  masses  cholestéomatenses  par  le  conduit,  on 
voil  une  grande  cavité  dans  Tapophyse  masloîde  communiquant 
avec  le  conduit.  Le  tympan  est  conservé  mais  fixé  en  haut  et  en 
aiTière  à  la  paroi  de  la  caisse,  de  sorte  que  la  caisse  est  complè- 
tement fermée. 

JônoEN  Mœller.  —Tuberculose  de  Vos  temporal.  —  Fillette  de 
H  ans,  transportée  le  3  mai  1905,  à  ThôpilaL  Olorrhée  depuis 


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SOCIÉTÉS  SAVANTES  273 

un  an  à  droite,  mais  le  tympan  paraît  intact,  examiné  à  Ja  loupe 
et  à  un  bon  éclairage.  Pas  de  fistule  du  conduit.  Le  4  septembre, 
s^établit  au-dessus  et  au-dessous  de  Toreiile  une  tuméfaction  qui 
se  vide  spontanément  et  en  partie  par  le  conduit.  On  trouve  la 
fistule  dans  la  paroi  supéro-exlerne  du  conduit.  Le  28  septembre, 
excochléation  d'un  foyer  situé  au-dessus  de  Toreille  externe  et 
ablation  d'un  petit  séquestre.  Lente  guérisou. 

GoTTLiEB-KiAKR.  —  Parésie  bi-latérale  de  rabductenr,  consécu- 
tive à  une  tumeor  du  larynx.  —  Une  femme  de  45  ans  était  at- 
teinte d'une  ulcération  de  l'aisselle,  qui  a  guéri  au  bout  de  deux  ans, 
à  la  suite  d'un  traitement  induré.  Raucilé  de  la  voix  depuis  1901. 
En  décembre  1901,  trachéotomie  pour  dyspnée,  cordes  rouges  tu- 
méfiées. Après  décanulement,  respiration  striduleuse.  L'abduction 
des  cordes  est  très  limitée.  Dans  l'espace  sous^^-glol tique,  une  tu- 
meur allant  presque  jusqu'à  la  commissure  antérieure. 

ScHuiEGELow.  —  Ifévrite  rétro-balbaire  de  l'optique,  consécu- 
tive à  la  suppuration  des  cellules  ethmoîdales  postérieures  et  du 
sinus  sphénoldal.  —  Un  garçon  de  11  ans  tombe  malade  il  y  a 
trois  semaines  avec  fièvre,  céphalée,  vomissements,  douleurs  dans 
l'œil  gauche.  A  l'examen,  on  constate  une  névrite  rétro-bulbaire 
de  l'optique.  La  muqueuse  du  pôle  postérieur  du  cornet  moyen 
est  tuméfiée.  Il  y  a  du  pus  dans  la  région  du  sinus  sphénoïdal,  ce 
qui  nécessite  son  ouverture.  Amélioration  à  la  suite  de  cette  opé- 
ration. 

Mahlbr.  -—  Carcinome  de  l'oreille.  —  Femme  de  58  ans.  Otor- 
rhée  et  douleurs  depuis  six  mois.  On  retire  un  polype  qui,  à  Texa- 
men  histologique,  est  reconnu  pour  un  cancer.  Deux  mois  plus 
lard,  paralysie  du  facial.  Quatre  mois  après  l'opération  radicale,  la 
malade  est  morte  de  récidive. 

Waldsmar  Klein.  —  Polype  du  septum  chez  un  garçon  de  11  ans. 
—  Ablation  à  l'anse.  Examen  microscopique  :  angio-fibrome 
myxo-sarcomateux . 

Waldbmar  Klein.  —  Rhinolithe  de  taille  peu  ordinaire. 


ANMALBS  DBS  MALADIES  DB  l'oBBILLB  BT  DU  LAHYNX.  —  XXXU.        19 


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274  soGiérés  savantes 

Séance  du  2  mai  4906. 

Président  :  Gronbech. 
Secrétaire  :  Sophus  BsuTZBif. 

SciiMiEGELow.  •—  sténose  de  la  trachée  traitée  par  voie  aatosco- 
pique.  —  Un  garçon  de  6  ans  a  été  trachéotoroisé  pour  le  croup. 
Après  le  découlement,  phénomènes  de  sténose.  Au-dessous  des 
cordes,  un  granulome  qu'on  enlève  en  narcose  à  Taide  de. la  spa- 
tule de  Kirstein.  A  la  suite  il  s'est  développé  une  sténose  cicatri- 
cielle sous-glottique  nécessitant  une  nouvelle  trachéotomie.  La 
guérison  complète  n'a  été  obtenue  qu'après  perforation  par  la 
sonde  du  tissu  sténosant  et  par  une  série  d'intubations. 

ScHuiEGBLow.  —  ExtracUon  d'un  corps  étranger  de  Tœsophage 
par  œsophagosGopie  en  narcose.  —  Fillette  de  8  ans,  avale  une 
petite  pièce  de  monnaie.  Aux  rayons  X  on  voit  la  pièce  à  la  hau- 
teur de  la  première  vertèbre  dorsale. 

ScHMiRGÉLOw.  —  FCévrîte  rétro-bulbaire  de  Toptique,  consécative 
à  une  sinosite  sphénoidale  et  ethmoldale.  —  Une  jeune  fille  de 
18  ans  se  plaint  depuis  deux  ans  et  demi  de  maux  de  tête,  sur- 
tout dans  la  tempe  gauche.  En  même  temps  Tacuité  de  Tœil  droit 
diminue.  Plus  tard  l'acuité  visuelle  baisse  aussi  à  gauche,  le 
champ  visuel  est  rétréci.  Légère  suppuration  dans  le  nez.  Résec- 
tion du  pôle  postérieur  du  cornet  moyen  et  de  la  paroi  antérieure 
du  sinus  sphénoldal.  La  céphalée  disparaît,  Tacuilé  et  le  champ 
visuels  augmentent. 

GoTTLiEB  KiAER.  —  Caucor  du  larynx.  Laryngo-flssore.  —  Pas 
de  récidive  au  bout  de  trois  ans.  Chez  un  homme  de  57  ans,  on  dia- 
gnostique, en  mai  1902,  sur  la  corde  gauche,  une  tumeur  rou- 
geâtre,  bosselée.  La  corde  est  immobile.  Ablation  indo-laryn'gée 
de  la  plus  grande  partie  de  la  tumeur.  Examen  microscopique  : 
cancer.  Récidive  le  3  novembre  1902.  Plusieurs  interventions  eudo- 
laryngées  suivies  de  récidives.  En  mai  1903,  laryngo-Ûssure  et 
ablation  de  la  corde  gauche  et  de  la  partie  antérieure  de  la  corde 
droite.  Guérison  en  18  jours.  Aujourd'hui,  trois  ans  après  l'opéra- 
tion, on  voit  à  la  place  de  la  corde  gauche,  du  tissu  fibreux  ;  è 
droite,  la  corde  est  normale.  La  voix  est  sans  timbre. 


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SOClÉTtS   SAVANTES  275 

Discussion. 

ScBuiEGBLow  félicite  Kiaer  et  remarque  qae  si  le  cancer  du  la- 
rynx est  opéré  à  temps,  les  guérisons  sont  relativement  fréquentes. 
Si,  au  bout  de  trois  ans,  il  n*y  a  pas  de  récidive,  le  malade  peut 
être  considéré  comme  guéri. 

Mouler.  —  Cancer  du  pavillon  de  Toreille,  chez  un  homme  de 
77  ans,  à  la  suite  d'un  eczéma  humide. 


SOCIÉTÉ  MÉDICALE  DE  BERLIN 
Séance  du  /4  mars  4906  (»). 

Gluck.  —  Des  'opérations  sur  le  larynx  etjle  pharynx.  —  Pour  -y/ 
éviter  la  pneumonie  par  déglutition  après  les  grandes  interven-  ^ 
tions  sur  le  larynx  et  le  pharynx,  GlOck  avait  indiqué  en  1879/81 
de  faire  une  boutonnière  et  de  tirer  par  celte  boutonnière  le  moi- 
gnon trachéal  et  de  le  suturer  à  la  peau.  On  peut  faire  celte  ré- 
section prophylactique  de  la  trachée  seulement  quand  il  s'agit 
d'extirpation  du  larynx  seule  ou  combinée  avec  résection  du  pha- 
rynx. Dans  toutes  les  autres  opérations,  comme,  par  exemple, 
hémi-résection  du  larynx,  le  danger  de  mort  par  pneumonie  de 
déglutition  peut  être  évilé  par  la  laryngoplastique  de  Gluck. 

GlOck  se  prépare  un  lambeau  cutané  rectangulaire  sur  le  côté 
malade  et  après  l'hémt- résection  du  larynx  il  implante  ce  lam- 
beau dans  la  plaie  laryngée.  On  flxe  ce  lambeau  exactement  avec 
des  sutures  à  la  moitié  saine  du  larynx  et  avec  des  tampons  on 
obtient  une  fermeture  complète  des  voies  respiratoires. 

Quand  il  s'agit  d'extirpation  totale  de  la  langue,  GlOck  procède 
de  la  façon  suivante.  D'abord  pas  de  résection  temporaire  du 
maxillaire.  Gluck  fait  la  Irachéotomie  inférieure,  ensuite  incision 
cutanée  allant  d*une  apophyse  mastolde  à  l'autre,  incision  circu- 
laire dans  la  région  sus-hyoïdienne.  11  extirpe  la  glande  sous- 
maxillaire  des  deux  côlés,  tous  les  ganglions  et  tout  tissu  malade. 
Ligature  des  artères  linguales  et  à  la  suite  ouverture  du  pharynx 
dans  la  région  sus-hyoïdienne.  Une  fois  le  pharynx  ouvert,  on 
ferme  l'entrée  du  larynx  par  la  muqueuse  du  sinus  pyriforme.  On 

(1)  Compte-rendu  par  Lantmann,  d'après  la  Berliner  klinisohe  Wo^ 
ohensoh.,  n<>13,  1906. 


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276  SOCI^ÉS   8AVAKTES 

ne  coupe  pas  les  ûls  et  sur  le  larynx  bouché  on  met  un  tampon 
qui  est  Rié  par  les  mêmes  fils.  Le  prochain  acte  comporte  la  libé- 
ration de  Tos  hyoïde.  Ensuite,  on  incise,  la  tête  pendante^  par  la 
bouche,  la  muqueuse  du  plancher  buccal.  La  langue  est  tirée  à  tra- 
vers cet  orifice  par  la  plaie  cutanée  et  tout  Torgane  avec  sa  base  est 
facilement  extirpé  de  cette  façon,  quelquefois  même  les  tonsilles 
et  des  parties  du  pharynx.  On  suture  le  plancher  la  tête  pendante 
et  ensuite  on  peut  procéder  de  deux  façons.  Dans  les  cas  très  in- 
fectés, par  exemple  carcinome  ulcéré,  Gluck  suture  la  muqueuse 
sur  lampons  à  la  peau  externe  et  tamponne  toute  la  plaie  pour 
faire,  deux  ou  trois  semaines  plus  tard,  une  plastique  secondaire. 
Quand  il  ne  craint  pas  Tinfection  grave,  il  fixe  le  larynx  avec  des 
sutures,  aussi  haut  que  possible  dans  la  région  où  a  été  préalable- 
ment l'os  hyoïde.  Il  suture  le  reste  de  la  muqueuse  sur  tampons. 

S'agit-il  d'extirper  le  larynx  et  le  pharynx,  Gluck  prépare  le 
larynx,  fait  la  ligature  des  deux  artères  laryngées  supérieures.  Il 
saisit  Thyoîde  entre  des  fortes  pinces  et  le  sectionne  au  milieu.  Le 
doigt  introduit  dans  la  plaie  libère  tout  à  droite  et  à  gauche  et 
tâche  d'arriver  derrière  le  pharynx  et  en  avant  de  la  colonne  ver- 
tébrale. Glûck  tâche  toujours  d'éviter  la  trachéotomie.  Ainsi  le  pha- 
rynx et  le  larynx  sont  libres  partout,  excepté  en  haut  et  en  bas. 
Glûck  procède  alors  à  l'ouverture  du  pharynx  dans  la  région  sous- 
thyroïdienne.  Il  le  sectionne  prudemment  et  il  suture  ensuite  le 
moignon  du  pharynx.  L'assistant  tire  le  pharynx  et  le  larynx,  les 
ganglions  et  la  glande  thyroïde  hors  la  plaie. 

Quand  l'opération  est  à  ce  point,  Glûck  introduit  à  droite  et  à 
gauche  dans  la  trachée  des  fils  forts.  Il  fixe  l'œsophage  avec  des 
pinces  et  il  sectionne  au-dessus  des  fils.  Le  moignon  trachéal  est 
cousu  dans  la  boutonnière.  Dans  l'œsophage,  on  introduit  un  tube 
qui  est  fixé  avec  des  fils.  L'espace  qui  se  trouve  entre  le  moignon 
pharyngé  suturé  et  l'œsophage  armé  d'un  tube  est  tamponné  et 
la  peau  externe  est  suturée.  Ce  premier  pansement  reste  cinq  à 
dix  jours.  Les  tampons  deviennent  dans  la  suite  de  plus  en  plus 
petits.  Dans  la  troisième  ou  quatrième  semaine,  Glûck  introduit 
par  la  bouche  sa  prothèse  pour  pharynx  et  oesophage.  Quand  le 
bout  périphérique  de  la  prothèse  est  bien  fixé  dans  l'œsophage^ 
le  malade  peut  manger  et  boire  comme  un  homme  normal.  Gluck 
a  opéré  un  homme  de  45  ans  qui,  avant  de  voir  Gluck,  a  subi 
une  trachéotomie.  Le  malade  pesait  108  livres  et  était  porteur 
d'un  cancer  ulcéré  du  pharynx^  larynx,  de  l'œsophage,  de  la 
glande  thyroïde  et  des  ganglions.  Glûck  a  dû  extirper  le  larynx, 
le  pharynx,  toute  la  partie  cervicale  de  Fœsophage,  la  moitié  de 


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SOCIÉTÉS  SAVANTES  277 

la  glande  thyroïde,  les  ganglions  et  une  partie  de  la  jugulaire.  La 
brèche  a  été  si  grande  qu'il  a  dû  la  fermer  par  plastique  secon- 
daire. Trois  ans  après  l'opération,  le  malade  est  encore  vivant, 
vaque  à  ses  occupations  et  pèse  200  livres.  GlOck  a  plusieurs 
autres  cas  analogues.  Résultats  remarquables  si  on  considère  que 
Gzerny,  dans  sa  dernière  statistique  de  47  [cas  analogues,  n'en  a 
pas  un  seul  qui  soit  resté  sans  récidive. 

D'après  Gluck,  ces  résultats  sont  obtenus  si  dans  les  opérations 
pour  cancer  du  pharynx  on  n'hésite  pas  à  sacrifier  le  larynx. 

Glûck  donne  en  détail  l'histoire  de  deux  malades  opérés  d'après 
son  procédé.  Le  premier  malade,  ftgé  de  42  ans,  était  trachéoto- 
misé. 

11  était  atteint  de  tuberculose  étendue  du  poumon,  de  tubercu- 
lose du  larynx,  du  pharynx,  de  l'amygdale,  de  la  base  de  la  lan- 
gue, des  ganglions»  de  la  glande  thyroïde.  Gliick  a  enlevé  toute 
ces  parties  malades  avec  une  partie  de  la  carotide  commune  et  de 
la  jugulaire  interne.  Avec  une  prothèse  spécialement  construite 
pour  lui,  le  malade,  plus  d'un  an  après  l'opération,  parle  et  s'ali- 
mente. 

Le  deuxième  malade  était  atteint  de  cancer  de  la  langue  et  des 
glandes  cervicales.  Par  l'opération  ont  été  enlevés  toute  la  langue 
et  la  base  de  la  langue,  l'épiglotte,  les  ganglions  cervicaux  gauches 
et  la  jugulaire  commune.  Le  malade  est  âgé  de  41  ans  et  est  le 
fils  d'un  autre  client  de  Gluck,  ftgé  de  69  ans,  également  atteint 
du  cancer  de  la  langue.  A  ce  malade,  Gluck  a  dû  enlever  la  langue 
et  le  larynx.  Le  père  et  le  fils  ont  été  opérés  le  3  et  le  18  no- 
vembre 1905,  ils  parlent  et  se  nourrissent  bien  au  moment  de 
la  publication  (14  mars  1906). 

A  propos  du  traitement  de  la  tuberculose  GlQck  dit  avoir 
obtenu  de  bons  résultats  par  la  trachéotomie  seule,  par  la  la- 
ryngofissure  et  exentération  du  larynx,  par  la  laryngotomie  par- 
tielle et  totale.  La  tuberculose  du  larynx  doit  être  traitée  comme 
une  tuberculoàe  articulaire.  La  pachydermie  tuberculeuse  asouvent 
été  considérée  par  les  bistologistes  comme  cancer.  Ces  erreurs 
sont  possibles. 

Les  brillants  résultats  obtenus  par  Gluck  sont  d'un  très  haut 
intérêt  pour  la  physiologie  de  la  phonation  et  de  la  déglutition. 
Gutzmann  et  Evald  attirent  l'attention  sur  l'importance  de  ces 
éludes. 


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278  SOGIÉTÉS  SAVANTES 

SOCIÉTÉ  HONGROISE  DE  RHINO-LARYNGOLOGIE 

Séance  du  49  octobre  .4 905  (*). 

Président  :  Navratil. 
Secrétaire  :  Zwilungbr. 

Stbiner.  —  Spécificité  de  la  colonne  cervicale  avec  taméfao- 
tion  de  la  paroi  postérieure  da  pharynx.  —  Il  s*agil  d'une  malade 
de  55  ans,  se  plaignant  depuis  plusieurs  mois  de  dysphagie. 

La  paroi  postérieure  du  pharynx  semble  être  très  près  du  vélum, 
la  muqueuse  est  intacte.  L'examen  avec  le  doigt  montre  que  toute 
la  paroi  postérieure  du  pharynx,  depuis  la  limite  supérieure  du 
mésopharynx  jusqu'à  la  partie  inférieure  du  pharynx,  est  gonflée; 
la  tumeur  est  dure  comme  un  os.  La  sonde  rencontre  un  obstacle 
dans  le  pharynx,  mais  pénètre  facilement  dans  l'œsophage.  Les 
parties  postérieures  du  larynx  sont  recouvertes  par  la  tumeur  ;  la 
corde  droite  est  inûltrée  ;  le  reste  est  normal.  Les  autres  organes 
donnent  les  résultats  suivants  :  gomme  ulcérée  du  tibia  gauche, 
ganglions  enflés  et  cicatrices  radiées  au  cou. 

Les  poumons  et  les  organes  internes  sont  sains. 

Se  basant  sur  les  symptômes  syphilitiques,  Faulear  considère  la 
tumeur  du  pharynx  comme  une  périostite  syphilitique  des  ver- 
tèbres cervicales  et  commence  un  traitement  antisypbiiitique. 

Stkinbr.  —  Lymphangiome  de  la  tonsille  droite.  —  Le  malade 
a  été  présenté  déjà  le  27  avril.  Le  commencement  de  la  maladie 
remonte  à  l'année  1901  ;  fes  symptômes  du  début  furent  d'abord 
une  dirûculté  de  déglutition,  plus  tard,  de  respiration.  Le  malade, 
admis  à  l'hôpital  le  14  janvier  1905,  fut  immédiatement  trachéo- 
tomisé  par  suite  de  symptômes  de  sufTocation.  La  cause  de  la 
dyspnée  était  une  tumeur  géante  du  pharynx.  Elle  remplissait  le 
pharynx,  était  grosse  comme  le  poing,  lobuiée,  couleur  chair, 
lisse,  élastique,  presque  spongieuse.  Elle  partait  de  la  paroi  droite 
du  pharynx  et  s'étendait  dans  la  partie  supéri.eure  et  inférieure 
du  pharynx.  L'examen  histologique  montra  un  sarcome.  Avec 
l'anse  chaude,  une  grande  partie  de  la  tumeur  fut  excisée. 

(1)  Compte  rendu  par  Lantmann  d'après  le  Bulletin  officiel,  pnblié 
pflir  Zwillinger,  n»  2,  1905. 


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SOGDhis  SAVANTES  279 

Pendant  le  premier  séjour  du  malade  à  l'hôpital  on  vit  que,  dès 
qu'il  fut  soulagé  de  sa  dysphagie,  il  se  remit  vite,  augmenta  de 
poids,  la  peau  prit  une  teinte  de  santé,  aucune  trace  de  cachexie 
ne  fut  plus  visible.  Quand  il  quitta  Thôpital,  la  tumeur  se  reforma 
et  fut  ensuite  réséquée  au  moyen  de  ciseaux,  et  malgré  tout,  de- 
puis près  d'un  an,  l'état  général  n'a  pas  empiré,  aucune  métastase 
ne  s'est  formée. 

Ce  résultat  nous  prouve  qu'il  ne  s'agissait  pas  d^une  tumeur 
maligne  ;  la  tumeur  occasionnait  au  malade,  par  sa  taille  et  sa 
localisation,  d'importants  troubles,  mais  elle  était  une  tumeur 
bénigne.  Gomme  l'examen  histologique  le  prouva,  la  tumeur  était 
formée  de  tissu  conjonclif  jeune,  avec,  comme  caractère  mar- 
qué, que  les  tissus  étaient  remplis  d'espaces  lymphatiques,  de 
sorte  qu'il  s'agissait  d'un  néoplasme  bénin  (lymphangiome). 

LiPscHEa.  —  Un  cas  de  sclérome  du  larynx.  —  Un  jeune  homme 
de  80  ans  est  devenu  enroué  en  novembre  1904.  Il  ne  pouvait 
expectorer  que  difûcilement  d'épaisses  mucosités,  et  la  respira- 
tion devenant  difficile,  il  entra  à  l'hôpital  en  juillet. 

Les  cornets  inférieurs  du  nez  sont  épaissis,  la  muqueuse  est  de 
couleur  grise.  La  paroi  postérieure  du  pharynx  est  sèche,  brillante. 
La  glotte  et  toute  l'entrée  du  larynx  sont  remplies  de  croûtes 
grises,  dures,  de  mauvaise  odeur.  Il  est  impossible  de  voir  le 
fond,  de  sorte  que  la  respiration  se  fait  par  un  petit  orifice  et  ne 
se  produit  que  difûcilement.  Le  repos  et  les  inhalations  améliorent 
un  peu  l'état.  Le  malade  expectore  des  croûtes  sèches  et  on  peut 
lui  introduire  un  petit  tube  qu'on  laisse  quelques  heures.  La 
respiration  devient  un  peu  plus  facile,  mais  au  bout  de  quelque 
temps  elle  empire  et  la  trachéotomie  dut  être  effectuée.  Les  suites 
de  l'opération  furent  normales,  en  quelques  jours  rinlubation 
put  être  continuée  et  aujourd'hui  le  tube  no  19  entre  facilement. 

La  glotte  est  assez  large,  les  cordes  sont  visible,  les  articula- 
tions sont  libres,  la  paroi  de  la  trachée  est  couverte  de  muqueuse 
épaisse.  Comme  le  malade  respire  bien  par  la  canule  fermée,  on 
enlève  la  canule  et  le  malade  quitte  l'hôpital. 

Ijpschkr.  —  Un  cas  de  sclérome  rhino-laryngé.  —  Un  homme 
de  37  ans  entre  à  l'hôpital  le  21  janvier  à  cause  de  son  nez 
énorme,  très  dur,  les  deux  rebords  du  nez  sont  inégaux,  ulcérés 
et  de  mauvaise  odeur.  L'examen  histologique  confirme  le  diagnos* 
tic  clinique.  Le  malade  fut  traité  par  les  rayons  Rônlgen,  le  nez 


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280  êOa&tÉS  SAVANTB8 

reprit  presque  sa  taille  normale.  Le  malade  se  contenta  de  ce  suc- 
cès et  quitta  l'hôpital. 

Le  13  septembre,  le  malade  revint  pour  une  difûcuUé  de  respirer 
qui  augmenta  tellement  que  la  trachéotomie  dut  être  effectuée 
immédiatement.  Les  fausses  et  les  vraies  cordes,  de  môme  que  la 
glotte  sont  couvertes  de  croûtes  de  mauvaise  odeur,  dures,  grises 
et  quand  elles  furent  enlevées  on  vit  que  la  trachée  en  était  rem- 
plie également.  Tous  les  jours  de  gros  morceaux  de  mucosités 
sèches  se  détachent.  Après  nettoyage  mécanique  et  inhalation, 
on  procède  à  l'intubation,  le  malade  respire  bien  ;  dans  quelques 
jours,  la  canule  sera  enlevée. 

GovôLGYi.  —  Sinusite  frontale  bilatérale  de  nature  syphiliti- 
que. —  L'auteur  présente  une  femme  de  53  ans  qui  a  depuis  deux 
ans  une  syphilis  typique  ;  on  lui  a  retiré  plusieurs  séquestres  du 
nez  ;  le  nez  avait  un  affaissement  caractéristique,  était  rempli  de 
croules  sèches,  de  mauvaise  odeur  ;  après  nettoyage  on  trouva  la 
cloison  en  mauvais  état  et  les  cornets  moyens  manquants.  Dans 
le  méat  moyen,  des  deux  côtés,  une  suppuration  fétide,  abon- 
dante ;  le  conduit  nasofrontal  gauche,  large,  facilement  sonda- 
ble  ;  à  droite,  la  partie  antérieure  du  cornet  moyen  dut  être  résé- 
quée. Lavage  systématique,  cureltage  amènent  une  amélioration. 
La  malade  se  plaint  qu'après  les  efforts  de  réternuement  ou 
quand  elle  se  mouche,  la  région  au  niveau  de  la  racine  du  nez  enflé 
et  que  par  pression  sur  cet  endroit  il  s'échappe  du  pus  Ce  cas 
rappelle  deux  cas  analogues  publiés  par  Gerber  et  Cruvelhier. 

INavralil  conseille  Topération  radicale. 


Séance  du  28  novembre  1905. 

Président:  Navratil. 
Secrétaire  ;  Zwilunger. 

DoNOGANY.  —  Traitement  des  sinusites  aiguës  du  nez.  —  S'oc- 
cupe surtout  de  la  sinusite  frontale,  plaide  fortement  pour  un 
traitement  actif  dans  la  période  aiguë  pour  éviter  le  passage  à  la 
chronicité.  Il  introduit  matin  et  soir  des  tampons  trempés  dans 
cocaïne,  adrénaline  ;  conseille  les  inhalations  de  menthoL  Dans 
les  cas  graves  :  opération.  30  cas. 


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SOCIÉTÉS  SAVANTES  281 

Dans  la  discussion,  Baumgarlen  se  montre  également  partisan 
du  traitement  conservateur  mais  insiste  surtout  sur  les  lavages. 
S'il  y  a  complications  oculaires  dans  les  sinusites  frontales,  Baum- 
garlen  enlève  le  cornet  moyen.  PoUatsek  agit  de  même. 


Séance  du  30  janvier  4906. 

Président  :  Navratil. 
Secrétaire  :  Zwillinger. 

Onooi  présente  :  a)  quelques  préparations  anatomiques  concer- 
nant les  revêtements  muqueux  du  méat  moyen  ;  b)  des  prépara- 
tions de  tuberculose  primaire  du  seplum.  La  préparation  provient 
d*un  homme  de  60  ans  chez  lequel  on  avait  porté  le  diagnostic 
de  cancer  et  exécuté  la  rhino-fissure  ;  c)  il  présente  plusieurs  ins- 
truments pour  le  nez. 

PoLYAK  présente  :  a)  an  nouvel  appareil  d'inhalations  ;  b)  sur 
l'emploi  de  la  méthode  de  Bier  :  dans  les  maladies  des  voies  res- 
piratoires supérienres.  —  Guérison  d'un  empyème  aigu  du  sinus 
en  douze  jours,  sinusite  maxillaire  double  et  ethmoîdaie,  guérie 
en  dix  jours,  angine  de  Vincent  guérie  en  deux  jours,  suppression 
rapide  de  la  donleur  dans  un  cas  d'angine  aiguë,  amélioration  de 
la  dysphagie  dans  un  cas  de  tuberculose  du  larynx  trachéotomisé 
trois  mois  auparavant.  Polyak  recommande  l'emploi  de  la  mé- 
thode dans  les  inflammations  et  suppurations  aiguës  des  voies 
respiratoires  supérieures  et  dans  la  tuberculose. 

LiPSCHER.  •—  Sténose  du  larynx  et  de  la  trachée,  trachéotomie 
et  intubation. 

Zwillinger.  —  Nouvelle  curette  pour  les  adénoïdes  (modifica- 
tion de  la  curette  de  Beckmann)  destinée  à  recevoir  les  adénoïdes 
curetées. 


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282  sodérés  savantes 


Séance  du  27  février  4906. 

Président  :  Navratil. 
Secrétaire  :  Zwillinger. 

Bauugartbn.  —  Hémangiome  de  Tamygdale  et  de  la  langue.  — 
Il  s'agit  d'un  angiome  caveraeux  couvrant  l'amygdale  droite,  une 
partie  du  pharynx, empiétant  jusqu'au  milieu  de  la  langue.  La 
malade,  âgée  de  50  ans«  se  plaint  depuis  quelque  temps  d'un  peu 
de  lourdeur  de  la  langue  et  d'un  peu  d'expectoration  sanguino- 
lente. Après  l'administration  de  six  gouttes  d'adrénaline,  amélio- 
ration éclatante  des  troubles  et  diminution  de  la  tumeur. 

Dans  la  discussion,  Navratil  rappelle  l'histoire  d'un  cas  analogue 
qui  a  nécessité  la  trachéotomie  au  cours  d'une  tenlative  d'extirpa- 
tion. 

Bauugartbn.  —  Néoplaenie  dn  larynx?  —  Un  malade  de  42  ans 
se  plaint  de  raucité  de  la  voix  depuis  six  mois.  Pas  de  douleurs, 
peu  de  dyspnée,  corde  vocale  droite  et  bandelette  droite  tuméfiées. 
De  la  bandelette  gauche  part  une  tumeur  grosse  comme  une  noi- 
sette, grisâtre,  lobulée.  En  plusieurs  séances,  on  enlève  cette  tu- 
meur. On  voit  maintenant  que  le  côté  gauche  du  larynx  est  par- 
tout infiltré,  entravé  dans  sa  mobilité.  En  raison  d'une  ancienne 
syphilis  on  donne  au  malade  de  l'iodure  de  potassium.  Huit  jours 
après  la  dernière  intervention,  énorme  œdème  du  pli  aryépiglot- 
tique  qui  oblige  à  interrompre  l'iodure.  L'examen  microscopique 
n'est  pas  décisif.  S'agit-il  d'une  inflammation  occasionnée  par  la 
tumeur  ou  au  contraire  d'une  lar}'ngi(e  occasionnant  la  tumeur? 
Autre  question,  l'iodure  de  potassium  est-il  la  cause  de 
l'œdème  ? 

Discussion. 

PoLYAK  conseille  de  faire  une  extirpation  partielle  du  larynx,  le 
côté  droit  lui  paraissant  normal. 

DoNOGANY.  —  L'examen  histologique  ne  prouve  rien,  l'examen 
clinique  est  suspect. 

E.  DE  Navratil  propose  une  nouvelle  biopsie  à  moins  qu'on 
puisse  établir  que  l'articulation  crico-aryténoîde  a  été  ankylosée 


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BIBLIOGRAPHIE  283 

avanl  les  interventions.  Dans  ce  dernier  cas  on  pourrait  admettre 
le  carcinome. 

PoLTAK  plaide  pour  une  opération  immédiate.  La  larjngofissure 
n'est  pas  une  intervention  grave  et  permettra  d'établir  le  diagnos- 
tic. Baumgarten  essayera  encore  une  fois  un  traitement  par  les 
frictions  mercurielles.  Si  le  malade  refuse  la  laryngofissure,  il  es- 
sayera les  rayons  X.  Polyak  déconseille  la  radiothérapie  du  larynx  ; 
il  connaît  un  cas  de  névrite  du  pneumo-gastrique  consécutive  à 
la  radiothérapie  occasionnant  des  troubles  très  graves* 

BAUUGAftTBN  présente  un  cas  de  lupus  da  larynx  chez  une 
jeune  fille  de  22  ans.  La  corde  gauche  infiltrée  porte  de  petits  no- 
dules grisâtres,  gros  comme  une  tête  d'épingle.  Foyer  lupique  sur 
la  main.  Amélioration  du  larynx  par  l'acide  lactique,  des  lésions 
de  la  main,  par  les  rayons  Finsen. 

ZwiLLiNGBR  présente  un  spéoalmn  du  nés  antoilxable. 


BIBU06RAPHIE 


Arthropathies  et  angines,  par  F.  Sinoncblli  {Thèse  de  Montpel- 
lier, 1905). 

Après  un  long  exposé  historique,  l'auteur  montre  que  bien  que 
Trousseau  et  Lasègue  aient  eu  des  précurseurs,  ce  sont  eux  qui 
réellement  nous  ont  fait  connaître  sinon  toutes  les  variétés  d'an- 
gines rhumatismales,  au  moins  la  plus  caractérisée  d'entre  elles, 
c'est-à-dire  le  type  de  la  pharyngite  catarrhale  aiguë  diffuse. 

Considérée  d'abord  comme  un  simple  symptôme  initial  du  rhu- 
matisme, analogue  aux  érythèmes  cutanés,  l'angine  rhumatis- 
male est  regardée  aujourd'hui,  par  la  plupart  des  auteurs,  comme 
le  résultat  d'une  infection  amygdalieune  suivie  de  polyarthrite,  et, 
à  l'heure  actuelle,  on  tend  à  reconnaître  que  cette  infection  peut 
se  produire,  non  seulement  au  niveau  des  amygdales  palatines, 
mais  dans  toutes  les  portions  de  l'anneau  de  Waldeyer,  même  au 
niveau  des  fosses  nasales. 

Celle  angine  prémonitoire  d'arthropathies  est  polymorphe  et,  à 


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284  aiBuooEAPuiB 

côlé  des  angines  rouges,  il  y  a  des  angines  blanches  beaucoup 
plus  rares,  il  est  vrai.  Ce  polymorphisme  se  constate  aussi  du 
côté  des  arthrites  qui  suivent  ou  accompagnent  les  troubles  gut- 
turaux ;  ces  derniers  précèdent  en  général  de  quelques  jours  les 
localisations  articulaires,  mais  parfois  les  deux  phénomènes  appa* 
raissent  simultanément. 

La  fréquence  de  ces  angines  est  beaucoup  plus  grande  qu^il  ne 
semble  au  premier  abord,  car  elles  sont  parfois  si  légères  qu*el]es 
peuvent  passer  inaperçues.  Une  question  très  importante,  mais 
que  les  auteurs  n'ont  pas  songé  à  résoudre,  serait  de  connaître  la 
proportion  des  sujets  porteurs  d'hypertrophie  des  amygdales,  de 
végétations  adénoïdes  ou  de  rhinites  chez  les  personnes  atteintes 
de  polyarthrites. 

Le  pronostic,  à  moins  de  complications  telles  que  les  arthrites 
suppurées  qui  peuvent  succéder  à  des  formes  particulièrement 
sepliques,  n*est  pas  mauvais  et,  d'une  façon  générale,  on  ne  peut 
pas  dire  qu'il  y  a  proportionnalité  entre  l'intensité  des  symptômes 
pharyngés  et  celle  des  inflammations  articulaires. 

Le  traitement  ne  présente  pas  d'indications  particulières.  Le 
traitement  prophylactique  serait  au  contraire  d'un  grand  secours, 
s'il  était  démontré  que  ces  infections  à  localisation  articulaire 
sont  plus  fréquentes  chez  les  adénoïdiens  ou  les  porteurs  de 
grosses  amygdales.  L'ablation  de  ces  organes  hypertrophiés  trou- 
verait une  nouvelle  indication.  vidal. 

Lymphadénome  de  l'amygdale,  par  A.  Blanc (T/ièse  de  Montpellier, 
1905). 

Sous  le  nom  de  lymphome  on  décrit  avec  Virchow  une  prolifé- 
ration du  tissu  adénoïde.  Or,  depuis  His  on  sait  qu'il  existe  du 
tissu  analogue  à  celui  des  ganglions  dans  d'autres  organes  que 
ces  dépendances  lymphatiques,  notamment  dans  l'intestin,  les 
amygdales,  la  profondeur  de  la  peau  et  des  muqueuses.  Quand 
tous  ces  organes  sont  pris  en  même  temps  et  que  le  tissu  adénoïde 
qui  les  constitue  prolifère,  on  a  à  faire  à  l'adénie  de  Trousseau,  si 
la  lésion  ne  porte  que  sur  un  certain  nombre  de  ces  organes, 
l'amygdale  par  exemple  avec  participation  de  quelques  ganglions, 
il  s'agit  d'un  lymphome  de  l'amygdale  accompagné  de  quelques 
chapelets  ganglionnaires;  enfin,  s'il  n'y  a  qu'une  localisation  amyg- 
dalienne  sans  retentissement  en  aucun  autre  point  de  l'organisme 
ou  dans  le  sang,  on  se  trouve  en  présence  du  lymphadénome  de 
l'amygdale  analogue  à  une  tumeur  quelconque,  an  sarcome,  par 
exemple. 


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BIBUOORÂPHIB  285 

A  ]'encontre  des  autres  lumeurs  malignes  le  lymphadénome  se 
développe  à  tous  les  âges  aussi  bien  chez  les  enfants  que  chez  les 
vieillards,  mais  c'est  surtout  à  Tàge  adulte  que  l'on  rencontre  la 
pluralité  des  cas.  Les  hommes  seraient  plus  souvent  atteints  que 
les  femmes.  La  prédisposition  créée  par  des  amygdalites  à  répé- 
tition n'est  pas  démontrée.  L'étiologie  tuberculeuse  est  plus  pro- 
bable et  il  est  très  difficile  de  reconnaître  le  lymphome  tuber- 
culeux, du  lymphome  idiopathique.  Le  traitement  doit  être 
chirurgical  (ablation  par  incision  large)  lorsque  la  néoplasie  est 
encore  limitée  ;  dès  qu'il  y  a  du  retentissement  ganglionnaire,  on 
ne  doit  plus  avoir  recours  qu'à  la  médication  interne  par  le 
phosphore  et  l'arsenic. 

Le  volume  atteint  par  le  lymphadénome  de  Tamygdale  est  très 
variable  ;  tantôt  il  se  développe  sur  toute  l'amygdale,  tantôt  en 
un  seul  point,  formant  toutefois  une  tumeur  difficilement  isolable 
du  tissu  sain  environnant  et  ayant  même  aspect.  Sur  une  coupe, 
le  lymphadénome  de  l'amygdale  a  un  aspect  encéphalolde  présen- 
tant des  îlots  rouges,  dûs  à  des  dilatations  vasculaires,  les  vais- 
seaux ont  la  même  disposition  que  dans  les  sarcomes,  de  là  le 
terme  de  lympho-sôrcomes.  Suivant  que  l'hyperplasie  frappe  éga- 
lement ou  non  le  réticulum  et  les  éléments  cellulaires,  on  a  deux 
variétés  :  le  lymphadénome  à  type  pur,  le  lymphadénome  à  type 
irrégulier,  dans  lequel  rentrent  les  formes  fibreuses. 

Le  lymphadénome  de  l'amygdale  évolue  comme  le  cancer  dans 
la  majorité  des  cas  :  évolution  progressive,  retentissement  géné- 
ral, métastases,  ulcération  de  la  tumeur  ;  la  régression  sponta- 
née, bien  que  signalée,  n'est  pas  prouvée  ;  Tenglobement  et  l'en- 
vahisseaient  des  vaisseaux  du  cou  par  la  tumeur  ont  été  notés 
dans  plusieurs  des  observations  rapportées. 

II  existe  pour  le  lymphadénome  de  l'amygdale  une  première 
période  latente  pendant  laquelle  le  malade  n*a  pas  son  attention 
attirée  du  côté  de  la  gorge,  il  ne  songe  à  aller  consulter  que  quand 
ces  troubles  fonctionnels  font  leur  apparition  :  dysphagie,  odyno- 
phagie,  voix  amygdalienne,  toux,  nausées,  sialorrhée,  etc.,  etc. 

A  l'examen  il  faudra  surtout  ne  pas  confondre  le  lymphadénome 
de  l'amygdale  avec  l'hypertrophie  simple.  On  sera  aidé  dans  ce 
diagnostic  par  l'unilaléralilé  de  la  tumeur  et  sa  consistance.  Le 
diagnostic  avec  les  autres  tumeurs  de  l'amygdale  est  relativement 
assez  facile. 

La  marche  peut  être  lente  ou  très  rapide,  entre  ces  deux 
extrêmes  tous  les  intermédiaires  existent.  Quoiqu'il  en  soit,  le  pro- 
nostic est  toujours  très  grave.  vidal. 


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286  BIBUOORÀPHIE 

Traitement  des  boardonnements  d'oreille  par  Tefflave  de  hante 
fréquence,  par  G.  Stoltz  {Thèse  de  Montpellier,  1905). 

Celte  élude  est  basée  sur  Tobseryation  de  dix-sepl  malades  qui 
se  répartissent  ainsi  :  dix  otites  scléreuses,  parmi  lesquelles  trois 
ont  complètement  guéri  complètement  en  un  nombre  de  séances 
allant  de  vingt-sept  à  cinquante-sept,  quatre  ont  été  très  amélio- 
rées, trois  n'ont  retiré  à  peu  près  aucun  bénéfice  de  la  haute  fré- 
quence, mais  dans  ces  trois  cas  il  faut  incriminer  bien  plutôt 
rinsuffîsance  du  traitement  que  son  inefficacité  —  quatre  otites 
sèches  parmi  lesquelles  une  seule  amélioration  légère  —  une  po- 
lysclérose  généralisée  pour  laquelle  le  traitement  fut  insuffisant  — 
deux  otites  moyennes  chroniques  qui  n*ont  donné  que  des 
échecs. 

Malgré  ces  échecs,  on  peut  dire  que  le  traitement  des  bourdon- 
nements par  la  haute  fréquence  est  le  traitement  de  choix  et  qu*il 
doit  être  essayé,  mais  avant  de  Tinstituer,  il  faut  bien  faire  le 
départ  entre  les  cas  de  bourdonnements  d'oreilles  qui  peuvent  en 
espérer  un  heureux  résultat  et  ceux  où  l'échec  étant  certain,  au- 
cune tentative  ne  doit  être  faite,  c'est  pourquoi  un  examen  géné- 
ral complet,  suivi  d'un  examen  auriculaire  également  très  complet, 
devront  toujours  précéder  tout  essai  thérapeutique. 

La  suppuration  de  l'oreille  passée  ou  actuelle  est  une  contre- 
indication  absolue  du  traitement,  mais  dans  les  cas  de  sclérose 
de  l'oreille,  au  contraire,  l'effluve  de  haute  fréquence  constitue  le 
moyen  thérapeutique  de  choix. 

Le  traitement  exige  de  vingt-cinq  à  cinquante  séances  ;  selon 
l'intensité  ou  l'ancienneté  des  bruits,  il  est  de  trente  séances  en 
moyenne,  mais  ne  doit  Jamais  être  inférieur  à  vingt  pour  obtenir 
un  résultat  durable.  Chaque  séance  dure  de  cinq  à  dix  minutes 
et  doit  être  renouvelée  de  trois  à  cinq  fois  par  semaine.  Au  cours 
du  traitement,  on  note  habituellement  une  amélioration  rapide, 
mais  passagère  (de  la  sixième  à  la  dixième  séance)  bientôt  suivie 
d'une  rechute  ;  après  quelques  nouvelles  séances  l'amélioration 
première  réparait  et  s'accentue  peu  à  peu  jusqu'à  la  guérison 
plus  ou  moins  tardive  selon  les  malades.  11  peut  y  avoir  quelque- 
fois plusieurs  rechutes,  mais  le  malade  ne  doit  pas  se  décourager, 
s'il  a  obtenu  une  première  sédalion  de  ses  bourdonnements.  Pour 
parraire  et  maintenir  la  guérison,  le  malade  doit,  même  après  la 
disparition  de  tout  bourdonnement  et  à  partir  du  jour  de  cette 
disparition,  se  soumettre  encore  à  une  dizaine  de  séances  d'effluves 
de  haute  fréquence. 


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BIBLIOGRAPHIE  287 

ËQ  terminant,  Tauteur  admet  comme  mode  d'action  :  i^  que  les 
courants  de  haute  fréquence  agissent  sur  les  bourdonnements 
d'oreille  des  scléreux  en  ramenant  à  la  normale  d'une  manière 
définitive  une  pression  artérielle  exagérée;  2^  que  l'effluve  de 
haute  fréquence  est  la  meilleure  façon  d'appliquer  ces  courants 
parce  que,  au  point  de  vue  général,  elle  exerce  une  action  tro- 
phique  aussi  considérable  et  a  des  propriétés  plus  hypotensives 
que  Tauto-conduction  ou  l'auto-condensation  et,  au  point  de  vue 
local,  elle  détermine  une  révulsion  utile  sur  la  région  malade  et 
peut-être  une  vibration  mécanique  profitable.  vidal. 

Les  Mastoidites  d'emblée,  par  J.  Bénir  {Thèêe  de  Montpellier, 
1905). 

L'auteur  entend,  sous  le  nom  de  mastoîdiles  d'emblée,  les  mas- 
toîdites  se  manifestant  isolément  sans  symptômes  apparents  du  côté 
de  Toreille,  que  ces  mastoldites  soient  ou  non  primitives,  qu'elles 
soient  précédées  ou  pas  d'inflammation  de  la  caisse.  11  n'est  donc 
pas  question  dans  son  travail  des  mastoîdites  se  produisant  sous 
l'influence  d'une  action  traumatique,  de  la  tuberculose  ou  de  la 
syphilis  ;  il  n'y  est  pas  question  non  plus  des  ostéomyélites  du 
temporal. 

Après  avoir  cité  trois  observations  recueillies  dans  le  service  du 
professeur  Forgue,  B.  se  demande  quelle  est  la  pathogénie  de 
cette  affection.  Il  admet,  comme  il  est  de  règle  d'admettre  aujour- 
d'hui, que  l'inflammation  de  Toreille  moyenne  infectée  par  l'in- 
termédiaire de  la  trompe  d'Eustache  a  existé,  mais  qu'elle  n'a  été 
que  passagère,  tandis  qu'elle  a  continué  son  évolution  dans  Tantre 
et  les  cellules  mastoïdiennes.  Cliniquement  parlant,  on  peut  donc 
dire  que  la  mastoïdite  d'emblée  existe. 

L'étude  clinique  de  ces  formes  montre  que  souvent  le  diagnostic 
a  été  incertain  au  début,  surtout  si  on  n'a  pas  l'attention  attirée 
vers  l'oreille  ;  plus  tard,  un  diagnostic  différentiel  doit  être  fait 
avec  la  lymphangite  péri*auriculaire  et  la  périostite  mastoïdienne, 
décrite  par  Duplay. 

Les  lésions  trouvées  dans  les  différents  cas  sont  très  variables  : 
tantôt  minimes,  tantôt,  au  contraire,  très  profondes.  Le  siège  de 
ces  lésions  est  aussi  variable,  l'antre  est  souvent  en  cause,  mais 
plus  souvent  encore  ce  sont  les  cellules  mastoïdiennes  des  diffé- 
rents groupes  et  plus  particulièrement  celles  de  la  pointe  qui  sont 
prises.  La  position  déclive  de  ces  cavités  et  leur  disposition  ana- 
tomiqne  donne  une  explication  très  satisfaisante  de  cette  prédi- 
lection. 


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288  BIBLIOOBAPHIE 

Au  point  de  vue  sjmptoinalique,  les  mastoïdites  d'emblée  pré- 
seiilenl  certaines  particularités  signalées  notamment  par  Politzer 
et  Toubert  ;  on  note  entre  autres,  dans  un  grand  nombre  de  cas, 
l'absence  de  fièvre  ou  tout  au  moins  son  peu  d'intensité. 

Le  pronostic  de  ces  formes  n*est  pas  plus  mauvais  que  celui  des 
mastoïdites  ordinaires,  on  pourrait  même  dire  qu'il  est  meilleur, 
à  la  condition,  bien  entendu,  que  Topération  ne  soit  pas  différée 
trop  longtemps.  Cette  opération  consiste,  cela  va  sans  dire,  dans 
l'ouverture  large  de  l'apophyse,  de  façon  à  drainer  tous  les  foyers 
et  à  empêcher  l'infection  de  gagner  l'endocràne.  vidal. 

Traité  des  maladies   da  nez,   par   A.   Menirr  (1  vol.  in-16,  de 
626  pages,  avec  178  figures.  Paris,  A  Maloine,  1006.) 

Un  livre  qui  vient  à  son  heure  :  car  les  rares  manuels  français 
de  rhinologie  vieillissent  bien  vite.  Un  livre  qu'il  convient  de  si- 
gnaler, car  il  ne  peut  passer  inaperçu. 

Il  y  a  dans  cet  ouvrage  une  somme  considérable  de  documents  ; 
la  peine  de  les  ramasser  a  certainement  imposé  un  labeur  intense. 
Sa  documentation  est  surtout  puisée  aux  sources  françaises  ; 
aussi  ce  livre  ne  fait-il  pas  double  emploi  avec  les  traités  sem- 
blables parus  récemment  à  l'étranger  :  mais  il  les  complète.  Sa 
bibliographie  est  impartiale.  Il  rend  à  César  ce  qui  appartient  à 
César  ;  un  peu  archaïque,  il  est  vrai,  ce  faisant  :  Menier  ignore 
sans  doute  que  cette  coutume  est  depuis  longtemps  tombée  en  dé- 
suétude en  rhinologie. 

Peut-être  pourrait-on  critiquer  l'ordonnance  des  chapitres  ;  se 
demander  pourquoi  plus  de  cent  pages  sont  consacrées  aux  tu- 
meurs des  fosses  nasales  que  nous  rencontrons  rarement,  tandis 
que  six  pages  au  plus  exposent  le  coryza  chronique  avec  lequel 
nous  avons  maille  à  partir  à  toute  heure?  Mais,  il  n'est  pas 
donné  à  tous  de  penser  de  môme  :  et  on  ne  peut  vraiment  repro- 
cher à  l'auteur  de  sacrifier,  au  goût  du  jour,  la  rhinologie  sur 
l'autel  de  la  chirurgie. 

Et  ce  livre  contraste  aussi  avec  ses  semblables  en  ce  qu'il  laisse 
délibérément  de  côté  le  naso-pharynx  et  les  sinus,  pour  se  consa- 
crer aux  affections  extérieures  du  nez  et  nous  donner  force  dé- 
tails sur  les  rhinoplasties.  On  voit  donc  que,  rien  que  par  l'origi- 
nalité de  sa  coupe,  il  mérite  la  lecture.  m.  lbrmoybz. 


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289 

Anatomie  clinique  et  technique  opératoire,  par  0.  Laurent.  Chez 
E.  Bruyant,  Bruxelles,  et  0.  Doin,  Paris,  4906  (i  vol.  in-8<>  de 
974  pages,  avec  1.040  figures). 

Bien  qu'il  s'agisse  d'un  traité  de  technique  opératoire  général, 
dans  lequel  l'exposé  des  opérations  faites  sur  l'oreille,  le  nez,  le 
larynx,  tient  peu  de  place,  cependant  il  convient  de  sipnaler  dans 
les  Annales  cet  ouvrage,  clair  et  concis  ;  beaucoup  de  jeunes  spé- 
cialistes, dont  l'éducation  chirurgicale  présente  quelques  lacunes, 
y  trouveront  des  schémas,  des  descriptions  qui  leurs  apprendront 
à  faire  une  incision,  à  lier  une  artère,  à  entortiller  une  suture  de 
correcte  façon.  Peu  de  livres  de  ce  genre  pourront  les  renseigner 
aussi  bien  et  surtout  aussi  vite.  m.  lermotbz. 


ANALYSES 


I.  —  OREILLES 

Corps  étrangers  particuliers  de  l'oreiUe  et  dn  nez,  et  rhinolite 
primitive,  par  Citklli  (de  Catane)  {Arch,  ital,  di  otologia,  etc  , 
vol.  XVI,  1905,  f.  4,  p.  316  322). 

Le  premier  de  ces  corps  étrangers,  observé  chez  une  femme 
de  20  ans,  était  formé  de  stéarine  solidifiée.  Souffrant  de  l'oreille 
gauche,  la  malade  avait  usé  d'un  remède  populaire  en  Sicile,  et 
qui  consiste  dans  l'introduction  dans  le  conduit  de  petites  bougies 
de  cire,  préparées  en  enduisant  de  cire  fondue  des  bandes  de 
toile  fine.  Ces  bandes  sont  roulées  en  spirale  de  façon  à  constituer 
des  tubes  d'une  dizaine  de  centimètres  de  longueur.  L'une  des 
extrémités  étant  introduite  dans  le  conduit,  on  met  le  feu  à  l'autre; 
quand  la  flamme  s'est  propagée  jusqu'à  l'entrée  de  Poreille,  on 
retire  la  bougie  qui,  prétend  le  vulgaire,  emporte  le  mal  avec  elle. 
La  malade  en  question  avait  préparé  sa  bougie  avec  de  la  stéarine  ; 
celle-ci,  trop  abondante,  avait  fusé  dans  le  fond  du  conduit  où 
elle  formait,  après  refroidissement,  un  tampon  l'obturant  complè- 
tement. C.  ne  put  l'extraire  qu*en  dissolvant  le  centre  du  bouchon  au 
moyen  d'un  porte-colon  enduit  de  benzine  et  en  le  morcellant 
ensuite  à  l'aide  d'une  pince  à  dent  et  dont  Tune  des  branches 
était  introduite  dans  le  puits  ainsi  creusé. 

ANNALSS   DES  MALADIB9   DB  L'ORBILLB   BT   DU  LARYNX.   —  XXXII.      20 


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290  ANALYSES 

Le  second  cas  est  celui  d'un  jeune  homme  de  24  ans  chez  qui 
un  os  de  grive  séjourna  dans  la  fosse  nasale  gauche  sans  aucun 
trouble,  à  Tinsu  du  malade,  pendant  trois  ans.  11  avait  pénétré 
dans  le  nez  par  ToriOce  choanal,  au  moment  d*un  effort  de  vo- 
missement. 

La  rhinolite  fut  observée  chez  un  enfant  de  3  ans  qui,  depuis 
cinq  mois,  avait  une  expiration  nasale  fétide.  Dans  la  fosse  nasale 
droite  existait  une  lamelle  verticale,  d'un  millimètre  d'épaisseur 
seulement,  mais  très  étendue  en  surface,  de  couleur  gris  sale, 
rappelant  l'aspect  d'une  membrane  diphtérique^  donnant  à 
l'exploration  au  stylet  la  sensation  d'une  dureté  pierreuse.  Trop 
large  pour  être  extraite  d'un  seul  morceau,  elle  fut  retirée  en 
fragments  à  l'aide  d'une  pince.  L'analyse  chimique  montra  qu'elle 
était  constituée  presque  uniquement  par  du  phosphate  de  chaux. 
Il  est  vraisemblable  qu'elle  s'était  formée  aux  dépens  d'une  sé- 
crétion desséchée,  d'une  croûte  qui  s'était  ensuite  résorbée. 

M.    BOULAY. 

Complications  endoorâniennes  consécatives  à  des  otites  aiguës 
guéries,  par  Lange  {DerL  Klin,  Wochensch,,  n«  20,  1905). 

Dans  la  réunion  des  médecins  de  Thôpital  de  la  Charité  à  Berlin, 
Lange  a  fait  une  communication  avec  présentation  des  pièces 
anatomiques  et  présentation  d'un  malade  guéri  qui  est  carac- 
téristique pour  illustrer  les  difficultés  qu'on  peut  rencontrer  dans 
le  diagnostic  de  lésions  endoorâniennes.  Une  otite  aiguô  à  pneu- 
mocoques est  toujours  à  considérer  comme  une  affection  dan» 
gereuse,  d'autant  que  malgré  une  guérison  apparente  des  désordres 
auriculaires,  le  travail  sourd  d'infection  peut  continuer,  pour  ainsi 
dire,  sous  les  yeux  du  médecin  traitant.  Voici  los  quatre  observa- 
tions (très  incomplètes)  auxquelles  il  n'y  a  rien  à  ajouter. 

OBSERVATION  I.  —  Un  jcunc  médecin  est  opéré  d'une  mastoïdite 
consécutive  à  une  otite  moyenne  aiguë.  Suites  immédiates 
excellentes,  notre  jeune  confrère  quitte  la  clinique  et  vient  régu- 
lièrement se  faire  panser.  Aucune  plainte  pendant  trois  semaines. 
Plaie  opératoire  en  bonne  voie  de  guérison.  Un  jour  il  se  plaint 
de  céphalée  le  matin  pendant  le  pansement,  le  soir  il  est  ramené 
inconscient  à  la  clinique  où  il  meurt  deux  jours  plus  tard.  Ménin- 
gite? pas  d'autopsie. 

oiis.  n.  —  Cas  analogue  chez  un  jeune  homme  de  37  ans. 
Opération  de  mastoïdite.  Suites  excellentes,  à  part  un  peu  de 
céphalée,  qu'on  met  sur  le  compte  d'une  rhinite.  On  trouve,  en 


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▲KALY8C8  291 

eifely  un  cornet  moyen  hypertophié  à  droite,  et  comme  il  se  plaint 
d*uue  névralgie  supraorbitale  droite^  on  suppose  un  catarrhe 
sinusal.  Brusquement,  un  jour,  la  plaie  opératoire  étant  presque 
complètement  cicatrisée,  il  chancelle  pendant  le  pansement, 
tombe  et  vomit.  H  se  déclare  une  méningite  cliuiquement  nette. 
On  ouvre  à  tout  hasard  la  fosse  cérébrale  moyenne  et  postérieure 
sans  tomber  sur  un  foyer  malade.  Ponction  du  sinus,  du  lobe 
temporal,  du  cervelet  sans  résultat.  Quatre  jours  plus  tard  le 
malade  meurt.  A  fautopsie)  on  trouve  un  abcès  extra-dural  sis 
près  du  ganglion  de  Casser  se  continuant  vers  le  toit  du  tympan. 
Cet  abcès,  Tezamen  histologique  par  des  coupes  en  série  le 
prouve,  est  complètement  encapsulé.  11  n'existe  pas  un  rapport 
direct  avec  Toreille. 

OBS.  III.  —  Homme  robuste  paracentèse  plusieurs  fois  sur  la 
même  oreille,  Unit  par  ne  plus  se  plaindre  de  Toreille,  mais  accuse 
des  vertiges  et  a  un  peu  de  température.  Ouverture  de  l'antre, 
mais  le  rocher  parait  sain.  Dans  la  suite,  le  malade  présente  des 
symptômes  qui'font  naître  la  crainte  d'un  abcès  du  cerveau  ou  de 
méningite.  Ouverture  des  fosses  cérébrales,  ponctions  répétées  au 
niveau  du  sinus.  Mort.  Autopsie  montre  l'existence  d'une  mé- 
ningite basilaire  partie  d'un  petit  abcès  extradural. 

OBS.  IV.  —  Un  tabétique  est  paracentèse.  Guérison  rapide  de 
l'otite.  Le  malade  continue  à  se  plaindre  d'une  céphalée  surtout 
à  gauche.  A  Fexamen,  rien  ne  permet  d'accuser  l'oreille  de  cette 
céphalée  qui  gagne  de  l'importance  parce  qu'elle  est  compliquée 
de  papillite  double.  Mais  comme  le  malade  est  tabétique  et  qu'il 
a  récemment  pris  la  syphilis,  on  suppose  une  affection  basiiaire 
de  nature  spécifique. 

A  la  fin  du  mois  de  mars,  Toreille  suppure  de  nouveau,  la  tem- 
pérature monte.  Pas  dMndice  d'une  mastoïdite  ou  d'une  com- 
plication endocrânienne.  On  exécute  en  raison  de  la  papillite  une 
ouverture  de  Tantre  et  de  la  mastoîde.  Le  malade  semble  aller 
vers  la  guérison  quand,  dix-huit  jours  plus  tard,  la  fièvre  se 
rallume  de  nouveau.  On  opère  de  nouveau  et  on  tombe  sur  un 
abcè^  extradural.  Mais  malgré  cette  intervention  le  malade 
meurt  de  méningite.  A  l'autopsie,  on  trouve  une  thrombose  du 
sinus. 

OBS.  V.  —  Un  malade  se  présente  après  la  guérison  d'une  otite 
moyenne  aigu6.  Dans  Torcille  tout  est  normal.  Et  pourtant  l'état 
général  demande  une  intervention.  On  tombe  sur  un  abcès  tem- 
poral qui,  vidé,  donne  deux  cuillerées  de  pus.  On  trouve  aussi  un 
abcès  périslnusal  de  la  fosse  cérébrale  postérieure  avec  obturation 


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292  ANALYSES 

du  siuus,  mais  ces  deux  dernières  constalalions  sonl  dues  à  un 
fait  de  hasard,  car  après  Touverlure  du  lobe  temporal,  L.  a  jugé 
son  malade  perdu  et  dans  une  deuxième  opération  complètement 
atypique  il  est  tombé  comme  par  miracle  sur  les  deux  compli- 
cations complètement  latentes  et  insoupçonnées. 

LAUTUANN. 

Evidement  du  labyrinthe   poar   tuberoolose,  par  Kramu  {Berl, 
Klin.  Wochenschrift,  n?  29,  page  923). 

Un  malade  de  Kramm  a  élé  opéré  d'une  labyrinlhite  tuberculeuse 
qui  ne  s'est  manifestée  par  aucun  symptôme  clinique  habituel. 
On  connaît  dans  la  littérature  des  cas  analogues.  A  propos  de 
ce  cas,  K.  étudie  la  physiologie  du  labyrinthe.  Il  a  surtout  en 
vue  de  réfuter  les  théories  de  Wanner,  mais  comme  les  conclu- 
sions de  cet  auteur  n'ont  pas  été  confirmées  ni  par  Passow  ni 
par  d'autres  expérimentateurs,  il  parait  inutile  de  résumer  les 
expériences  de  Kramm  qui  n'apportent  aucun  fait  nouveau.  Dans 
la  physiologie  du  labyrinthe  presque  tout  est  contradiction. 

lautmann. 

Balnéologie  et  otopathie,  par  Passow  (Berl.  Klin.  Wochenschr,^ 
no  16.  1905). 

Au  dernier  Congrès  allemand  de  Balnéologie  tenu  à  Berlin 
différents  spécialistes  ont  élé  invités  à  préciser  la  valeur  thé- 
rapeutique de  l'bydro  et  klimatothérapie  pour  les  spécialités  re  - 
présentées  par  ces  maîtres,  A  cette  occasion,  Passow  a  fait  une 
revue  générale  de  la  question  qui  ne  peut  apporter  de  nouveau 
que  dan:^  le  détail.  Ainsi,  par  exemple,  Passow  ne  craint  pas 
d'envoyer  à  la  mer  les  malades  atteints  d'otorrhée.  Quand  on  envoie 
des  chlorotiques  dans  les  stations  balnéaires,  il  ne  faut  pas  èlre 
trop  optimiste  quant  aux  bruits  subjectifs  dont  peuvent  se  plaindre 
ces  malades.  Parmi  ces  stations  il  faut  préférer  les  eaux  salines 
à  faible  concentration  aux  eaux  fortes.  Le  pronostic  de  la  névrite 
de  l'acoustique  consécutive  aux  maladies  infectieuses  est  toujours 
sérieux.  Si  la  surdité  est  difficilement  guérissable,  on  obtient  au 
moins  quelques  résultats  contre  les  bruits  subjectifs  par  l'emploi 
des  eaux.  Ainsi  Politzer  conseille  les  eaux  sulfureuses  et  iodurées 
dans  la  névrite  syphilitique  rebelle.  Les  névrites  toxiques  (tabac, 
alcool,  etc.)  sont  au  contraire  d'un  pronostic  plus  favorable. 

Passow  revient  vers  la  fin  de  son  travail  sur  l'influence  du 
climat  marin  sur  les  otopathies  et  précise  de  cette  façon  son 


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ANALYSES  293 

opinion.  Le  séjour  sur  la  côte  anglaise,  le  littoral,  lui  paraît  avoir 
une  influence  salutaire  sur  .  Totorrhée.  Mais  il  déconseille  de 
prendre  des  bains  de  mer.  Par  contre,  le  séjour  dans  les  stations 
de  la  Baltique  lui  parait  absolument  dangereux  pour  les  oto- 
pathies. 

La  sclérose  de  l'oreille  est  malheureusement  aussi  peu  guéris- 
sable par  la  balnéothérapie  que  par  les  autres  moyens.  L'expérience 
a  montré  que  les  scléreux  se  trouvent  le  mieux  dans  des  endroits 
calmes,  à  l'abri  des  vents,  pas  trop  hauts  (max.  1.200  m.)  Si  l'on 
peut  supposer  la  syphilis  à  l'origine,  Passow  conseille  un  traitement 
antisyphililique  dans  une  station  sulfureuse,  ou  iodurée.  Chez  les 
vieillards  existe  une  otopathie  analogue  à  la  sclérose  qui  proba- 
blement est  due  à  l'artériosclérose.  Ces  malades  retirent  parfois 
un  proÛt  en  allant  aux  eaux  iodurées  et  bromurées.  Généralement 
nos  moyens  d'action  sur  les  altérations  de  l'oreille  interne  sont 
restreints.  Ici  la  balnéothérapie  peut  être  un  dernier  refuge. 

I<]n  terminant,  Passow  constate  que  le  chapitre  de  la  balnéo- 
thérapie dans  les  otopathies  est  peu  connu.  La  littérature  de  ce 
chapitre  est  encore  très  restreinte.  Ce  qui  a  été  publié  en  allemand 
est  réuni  dans  une  note  bibliographique  à  la  fin  du  travail. 

LAUTAIANN. 

Leptoméningite  circonscrite  chronique  et  paralysie  de  Tabducens, 
par  NoLTKNius  (Revue  hebdom,  de  laryng,,  d'olol.  et  de  rhin,^ 
2  décembre  1905). 

Nollenius  rapporte  un  cas  avec  autopsie  du  syndrome  de  lepto- 
méningite circonscrite  avec  paralysie  de  l'abducteur  décrit  récem- 
ment par  Gradenigo. 

OBSERVATION.  —  A  la  suitc  d'une  angine,  otite  moyenne  aiguë 
droire  suppurée.  Trois  semaines  après,  douleur  au  niveau  de 
l'antre  et  gonflement  de  la  région  mastoïdienne  ;  trépanation  de 
l'apophyse  très  celluleuse  et  pleine  de  pus.  A  la  suite  de  cette  in- 
tervention il  persiste  dans  le  fond  de  l'ouverture  tubaire  des  fon- 
gosités  avec  vertiges  et  des  douleurs  de  tête  unilatérales.  Quatre 
mois  après  la  première  intervention,  Nollenius  curette  les  fongo- 
sites,  gratte  des  parcelles  d'os  nécrosé  dans  une  cavité  du  volume 
d'un  gros  pois.  Le  lendemain,  fortes  sensations  vertigineuses.  Le 
quatrième  jour^  symptômes  de  méningite:  frisson,  39<*2,  vives 
douleurs  temporales  et  lombaires.  Le  cinquième,  vive  céphalalgie 
ei  paralysie  de  Vabducens  </ro«7,  raideur  de  la  nuque,  colonne  ver- 
tébrale  très  douloureuse  au    choc  dans  ses   parties  inférieures, 


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294  ANALYSES 

ponction  lombaire  blanche.  Troisième  opération,  mise  à  nu  de 
la  dure-mère  saine,  pas  de  fistule  du  canal  semi-circulaire  ho- 
rizontal, le  limaçon  ouvert  ne  contient  pas  de  pus.  Mort.  Autop- 
sie :  méningite  basilaire  peu  accusée,  lésions  très  prononcées  des 
parties  inférieures  du  canal  médullaire.  Dure-mère  très  adhérente 
au  sommet  du  rocher  et  os  nécrosé  à  cette  place  ;  la  maladie  s'é(ait 
localisée  dans  des  cellules  situées  autour  de  la  partie  osseuse  de 
la  trompe  et  avait  gagné  les  méninges. 

Donc  paralysie  isolée  de  Tabducens  avec  constatation  à  l'autopsie 
d*une  leptoméningite  de  la  pointe  du  rochcTr;  méningite  surtout 
des  segments  inférieurs  du  canal  médullaire  avec  douleurs  lom- 
baire vives,  le  patient  s*alitant  tardivement.  a.  hautant. 

Sur  le  cholestéatome,  par  Erdhiiii  {ZeiUchrifl  f,  Ghrenheilkund^^ 
Band  XLIX,  Hefl  3  el  4.) 

L'opinion  courante  sur  le  cholestéatome  est  la  suivante.  Dans  le 
décours  d'une  suppuration  chronique  de  Toreille  il  se  développe 
dans  les  cavités  pneumatiques  du  rocher  une  tumeur  se  compo- 
sant principalement  des  masses  épithéliales  que  nous  appelons 
cholestéatome.  C'est  à  Habermann  que  nous  devons  cette  explica- 
tion. Celte  tumeur  se  développe-t-elle  parce  que  la  muqueuse  de 
la  caisse  subit  une  métaplasie  (Poli(zer),  ou  parce  qu'on  greffe  ac- 
cidentellement (par  les  instruments)  des  particules  épidermiques 
sur  les  granulations  de  la  caisse  (Leulert),  est  objet  de  discussion. 
Mais  pour  la  grande  majorité  des  otologistes,  ce  cholestéatome 
devrait  être  plutôt  appelé  le  «  pseudo-cholestéatome  ». 

Car  il  existe  un  vrai  cholestéatome,  tumeur  primitive  du  rocher, 
sans  suppuration  otitique  préalable.  Et  Koerner  va  môme  plus 
loin  el  dit  que  ces  tumeurs  sont  beaucoup  plus  fréquentes  qu'on 
ne  le  croit,  car  pour  lui  quantité  de  pseudo-cholestéatomes  se* 
raient  de  vraies  tumeurs  primitives  du  rocher,  et  portées  pen- 
dant très  longtemps  sans  se  manifester,  jusqu'à  ce  qu'enfin  elles 
fassent  irruption  dans  une  cavité  pneumatique  du  rocher.  Ici  la 
tumeur  s*inlecte  à  la  moindre  inflammation  de  la  caisse  et  les  ma- 
lades venant  consulter  à  œ  moment  sont  jugés  atteints  du 
peudo-cholestéatome,  tandis  qu'ils  sont  bien  porteurs  d'une  tu- 
meur primaire  du  rocher. 

Il  aurait  fallu  apporter  à  cette  théorie  l'appui  des  observations 
probantes.  L'auteur  cite  bien  les  3  cas  de  Lucae,  Sohwartze  et 
Koerner,  mais  les  2  cas  personnels,  qu'ajoute  Erdheim^  apparte- 
nant tous  les  deux  au  musée  d'anatomie  de  Vienne,  étaient  conser- 


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ANALYSES  295 

vés  pendant  de  longues  années  dans  Talcool.  Malgré  la  descriplion 
faite  par  Neumann,  les  deux  exemples  ne  convaincronl  pas  facile- 
ment les  opposants,  qui  pourront  toujours  prétendre  que  dans 
Tun  des  cas  d'Erdheira  il  y  a  perforation  du  tympan,  donc  signe 
d'une  ancienne  otite,  et  que  dans  le  deuxième  cas  décrit,  la  vé- 
tusté de  la  préparation  (elle  date  de  1852)  lui  ôte  tout  pouvoir 
convaincant.  Ërdheim  voit  encore  une  preuve  pour  la  nature  pri- 
maire dans  la  localisation. Dans  les  4  cas  examinés  sur  ce  point,  la 
tumeur  se  trouvait  dans  la  région  de  Tastérion  (rencontre  du  tem- 
poral, pariétal,  occipital).  Littérature  et  2  planches. 

LAUTMANff. 

La  tuberculose  de  Tapophyse  mastolde  chez  Tenfant,  par  Hrnrici 
(ZeUschrifl  f.  Ohrenheilk.,  Bd  XLVUÎ) 

La  tuberculose  de  Tapophyse  mastolde  est  une  maladie  relati- 
vement fréquente  chez  Tenfant.  Probablement  1/5  de  toutes  les 
mastoîdites  infantiles  est  de  nature  tuberculeuse.  Grimmer  va 
même  plus  loin  et  croit  que  chez  Tenfanl  jusqu'à  7  ans  la  mastoï- 
dite est  tuberculeuse  dans  la  grande  majorité  des  cas  (5  fois 
sur  7).  Cette  tuberculose  est  primaire  et  d'origine  osseuse.  Sous  ce 
rapport  Tapophyse  mastolde  ne  se  distingue  pas  des  autres  os,  sur- 
tout diploïques,  de  Kenfant,  et  c'est  certainement  violenter  les 
faits  que  de  considérer  la  tuberculose  de  la  mastolde  toujours  se- 
condaire soit  à  la  tuberculose  de  la  caisse,  des  adénoïdes,  des 
poumons,  etc.  La  tuberculose  secondaire  de  la  mastoïde  existe, 
mais  elle  est  moins  fréquente  et  permet  d'être  diagnostiquée  cli- 
niquement  comme  telle.  La  tuberculose  primaire  de  Tapophyse 
chez  l'enfant  n'a  aucun  caractère  spécial  ;  elle  peut  être  considérée 
comme  afTeclion  locale  et  de  pronostic  bénin,  si  on  lui  applique 
le  traitement  chirurgical.  Les  complications  endocraniennes  peu- 
vent assombrir  le  pronostic,  mais  elles  sont  rares,  et  quelques-unes, 
comme  la  pachyméningite  et  la  périsinusite  tuberculeuse,  peuvent 
être  considérées  comme  essentiellement  guérissables. Il  suffit  géné- 
ralement d'ouvrir  et  de  nettoyer  l'apophyse  malade.  On  est  rare- 
ment obligé  d'attaquer  la  caisse. 

LAUTMANN. 

Un  cas  d'intoxication  par  le  sublimé  provoqué  par  des  lavages  de 
l'oreille,  par  D.  Théophile  Hernando  (Boletin  de  Laryngologia, 
Otologiay  Rinologia,  Madrid,  février  1905). 

L'auteur  cite  le  cas  d'un  enfant  de  dix  ans,  atteint  d'otorrhée 


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296  ANALYSES 

conséculive  à  une  fièvre  scarlatine,  traitée  d'abord  par  des  lavages 
à  Teau  boriquée,  et  ultérieurement  et  sur  les  conseils  d*un  méde- 
cin par  des  lavages  au  sublimé  en  solution  au  i/200.  Sous  Tin- 
fluence  de  ce  traitement,  la  suppuration  diminua  sans  toutefois 
disparaître. 

A  Texamendu  jeune  malade,  qui  présentait  une  légère  surdité» 
le  tympan  avait  un  aspect  charnu;  il  était  très  rouge  et  largement 
perforé  sur  son  quart  antéro-inférieur. 

Mais  ce  qui  appelait  Tattention,  c'était  la  sensation  désagréable 
que  le  malade  signalait  dans  la  bouche.  Ses  dents  lui  paraissaient 
s'être  allongées  et  s'être  en  même  temps  ébranlées.  Il  avait  une 
sensation  de  cuisson  et  une  salivation  énorme.  L'examen  de  la 
bouche  montrait  des  gencives  d'un  rouge  intense,  tuméQées,  fai- 
sant saillie  dans  les  espaces  interdentaires;  elles  étaient,  par  en- 
droit, ulcérées.  Les  ganglions  sous-maxillaires  étaient  augmentés 
de  volume,  douloureux  à  la  pression.  L'enfant  avait  aussi  des  dou- 
leurs à  l'estomac  et  dans  l'intestin,  et  de  la  diarrhée. 

Le  traitement  consiste  naturellement  dans  la  suppression  du  su- 
blimé (qui  fut  remplacé  par  un  pansement  sec)  :  propreté  de  la 
bouche,  gargarismes  et  collutoires  au  chlorate  de  potasse. 

Mossé. 

Sur  le  rapport  entre  la  carie  du  rocher  et  la  névrite  optique, 
par  EsPENSCHiKD  (Archiv  f,  Ohrenheilkunde^  Bd  LXIIl,  Hft  12). 

Sur  74  cas  opérés  dans  le  service  de  Wagenhrmser,  l'auteur  a 
constaté  deux  fois  l'œdème  de  la  papille  et  une  fois  la  névrite  des 
nerfs  optiques,  soit  une  proportion  de  4  "/o.  Sur  ce  nombre,  treize 
avaient  des  complications  intra-craniennes,  ce  qui  fait  une  propor- 
tion de  23  °/o  où  il  y  eut  de  l'inflammation  de  la  papille.  De  ces 
cas,  de  ceux  de  Tabakatake,  de  llansen,  Jansen,  Preysing,  etc.,  il 
arrive  à  cette  conclusion  que  le  lien  entre  l'atfection  de  l'oreille  et 
la  lésion  optique  est  le  liquide  céphalo-rachidien.  Il  y  a  de  la  lep- 
toméningite  ;  mais  celle-ci  ne  serait  bactérienne  que  dans  les  cas 
mortels.  Dansles  autres  il  y  aurait  seulement  de  l'irritation  causée 
par  les  toxines  sécrétées  par  les  microbes  du  pus  de  l'apophyse. 
C'est  ce  qui  expliquerait  pourquoi,  après  les  opérations  sur  la  mas- 
toïde,  on  aurait,  avec  la  guérison  du  malade,  la  disparition  de  la 
névrite  optique. 

Il  n'y  a  pas  de  troubles  de  la  vue  ou  très  peu  :  il  n'y  a  pas  à 
craindre  le  passage  à  l'atrophie  optique. 

M.  LANNOIS. 


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ANALYSES  297 

L'état  du  fond  de  l'œil  dans  les  affections  de  l'oreille,  par  F.  Tenzer 
{Arçhiv  fur  Ohrenheilkunde,  Bd  LXIII,  Hft  1-2). 

Sur  un  nombre  très  considérable  de  malades  observés  pendant 
dix  ans  (clinique  de  Passow),  l'auteur  n*a  trouvé  que  cinq  fois  des 
lésions  du  fond  de  l'œil  dans  les  affections  non  compliquées  de 
l'oreille  moyenne  et  de  l'apophyse. 

D'autre  part,  il  a  réuni  76  cas  d'affections  de  l'oreille  compliquées 
de  troubles  intra-craniens.  Il  en  fait  deux  groupes  suivant  que  la 
lésion  intra-cranienne  était  simple  ou  multiple. 

Dans  le  premier  cas,  sept  abcès  extra-duraux  donnaient  un 
fond  d'œil  normal  cinq  fois,  modifié  deux  fois  ;  huit  méningites, 
normal  quatre  fois  et  modifié  quatre  fois  ;  douze  thromboses  du 
sinus,  normal  dix  fois  et  modiûé  deux  fois;  huit  abcès  cérébraux, 
normal  quatre  fois  et  modifié  quatre  fois;  cinq  abcès  du  cervelet, 
normal  une  fois  et  modifié  quatre  fois.  —  Soit  au  total,  24  cas  sur 
40  où  le  fond  d'œil  était  resté  normal. 

Dans  le  second  cas,  celui  des  lésions  multiples  du  cerveau  ou  de 
ses  enveloppes,  on  trouve  pour  36  cas,  vingt  fois  le  fond  d'œil  nor- 
mal. 

II  en  résulte  que  dans  les  affections  de  l'oreille  compliquées  de 
lésions  intra-eraniennes,  le  fond  d'œil  normal  est  plus  fréquent 
que  le  fond  d'œil  malade.  Toutefois,  en  raison  de  la  rareté  des 
troubles  oculaires  dans  les  cas  non  compliqués,  l'apparition  de 
ceux-ci  a  une  très  haute  importance,  car  elle  permet  d'affirmer 
presqu'à  coup  sûr  la  complication  intra-cranienne. 

La  constatation  des  lésions  du  fond  de  l'œil  a-t-elle  une  impor- 
tance pronostique  ?  Sur  47  cas  terminés  par  la  mort,  29  avaient  le 
fond  d'œil  normal  et  18  modifié  ;  sur  29  cas  terminés  par  guérison, 
17  avaient  le  fond  d'œil  normal  et  12  modifié.  On  ne  peut  donc 
tirer  delà  présence  des  lésions  du  fond  de  l'œil  aucune  conclusion 
relative  à  la  marche  et  à  la  terminaison  des  complications  intra- 
craniennes  otogônes.  m.  lannois. 

Affections  de  l'oreille  consécntives  an  crétinisme,  par  J.  Habkr- 
MANN  {Archiv,  fur  Ohrenheilkunde,  Bd  LXIII,  Hft-  1-2). 

!•  La  surdi-mutité  congénitale  due  au  crétinisme  peut  recon- 
naître pour  cause  un  arrêt  de  développement  congénilal  des  épi- 
théliums  de  la  cochlée  et  surtout  de  l'organe  de  Gorti. 

2»  La  dureté  d'ouïe  que  l'on  trouve  souvent  chez  les  crétins  est 
liée  à  une  lésion  de  l'appareil  percepteur  des  sons,  vraisemblable- 
ment de  sa  partie  centrale. 


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298  ANALYSES 

3"  Ofâ  trouve  aussi  très  souvent  chez  les  crétins  des  affections  de 
la  gorge,  du  nez  et  de  Toreille  moyenne  qui,  si  elles  atteignent  un 
degré  assez  marqué,  peuvent  encore  rendre  Foreilleplus  mauvaise. 

Kyste  dermolde  de  la  région  mastoïdienne,  par  H.  Halasz  {Ar- 
chiv.  fur  Ohrenheilkunde,  Bd  LXIII,  Heft.  1-2). 

L'auteur  ne  connaît  dans  la  littérature  que  deux  cas  de  kystes 
dermoïdes  (Toynbee,  Hinton)  développés  à  Tintérieur  de  la  mas- 
toïde  et  aucun  à  la  surface  de  l'os.  Le  cas  qu'il  a  observé  serait 
donc  unique.  II  s*est  rencontré  chez  un  homme  de  26  ans,  porteur 
derrière  l'oreille  droite  d'une  tumeur  grosse  comme  un  œuf  de 
poule,  remontant  à  plusieurs  années»  laissant  échapper  un  liquide 
abondant  et  fétide.  Cette  tumeur  avait  été  prise  pour  un  abcès 
mastoïdien,  mais  à  l'ouverture  on  y  trouva  une  grande  cavité  re- 
couverte de  poils.  L'examen  histologique  confirma  qu'il  s'agissait 
bien  d'un  kyste  dermoïde.  m.  lannois. 

Troubles  psychiques  consécutifs  aox  interventions  opératoires 
sur  la  mastoîde,  par  Fritz  GaossMANiN  (Zeilschrifl  f,  OhrenheH- 
kunde,  XLIX  Band,  Heft  3  et  4). 

D'après  la  pénurie  des  observations  publiées  on  serait  en  droit 
de  croire  que  les  troubles  psychiques  post-opératoires  sont  rares 
en  oto-chirurgie.  SMl  faut  se  iler  au  calcul  de  Grossmann,oe  délire 
ne  serait  non  seulement  pas  rare,  mais  au  contraire,  après  les  in- 
terventions gynécologiques  et  oculaires,  l'otochirurgie  viendrait  en 
troisième  plan  avec  une  fréquence  de  i  cas  d'aliénation  mentale 
sur  500  ouvertures  de  mastoîde.  Les  causes  prédisposantes  seraient 
les  suivantes  :  i^  épuisement  de  l'état  général  par  la  suppuration 
prolongée  ;  2*^  l'auto-intoxication  ;  3*  la  commotion  cérébrale  due 
aux  coups  du  maillet  ;  4^  les  soins  post-opératoires  (parfois  très 
longs). 

La  ponction  lombaire,  presque  généralement  exécutée  avant 
l'opération,  joue  également  un  rôle  dans  la  genèse  de  la  pertur- 
bation mentale  et  le  conseil  de  Koerner,  d'être  sobre  de  ces  ponc- 
tions dans  un  but  de  diagnostic,  est  adopté  par  l'auteur.  Certaine- 
ment le  facteur  le  plus  important  est  l'ouverture  parfois  pénible 
de  la  corticale  observée  par  les  coups  répétés  avec  le  maillet. 
Kœrner  cite  un  cas  de  collapsus  chez  un  garçon  de  13  ans  chez 
lequel  il  était  évident  que  le  traumatisme  sur  la  tète,  nécessaire 
pour  ouvrir  la  mastoîde,  provoquait  le  collapsus  et  devenait  telle- 
ment menaçant  que  Kœrner  fut  obligé  d'interrompre  l'opération. 


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ANALYSES  299 

Haug  a  fait  la  même  constatation  el  Meyers,  après  avoir  élevé  dans 
une  analyse  du  travail  de  Haug  des  doutes  sur  le  bien  fondé  de 
cette  constatation  de  Haug,  a  eu  occasion  trois  ans  plus  tard  de  se 
convaincre  que  le  conseil  de  Haug,  de  n'opérer  qu'avec  des  gouges 
très  tranchantes  pour  réduire  le  nombre  de  coups  de  maillet  au 
minimum,  n'était  pas  si  superflu.  Meyers  a  vu  que  chez  un  gar- 
çon, chez  lequel  il  a  voulu  faire  une  radicale,  le  pouls  tombait  à  44 
avec  chaque  coup  de  maillet. 

Mais  sans  compter  la  commotion  cérébrale,  les  coups  de  maillet 
peuvent  devenir  dangereux  en  provoquant  des  hémorrhagies  cé- 
rébrales, des  encéphalites  hémorrbagiques  (Oppenheim,  Jansen), 
en  propageant  les  suppurations  intra-craniennes  (Kœrner)  et  la- 
byrinthiques  (Schwarze),  en  provoquant  des  surdités  du  côté  sain 
(Grossmann,  Schlomkas).  Entraîné  par  son  sujet,  l'auteur  dit  qu'il 
existe  peu  d'opérations  qui,  quant  à  l'action  nocive  exercée  sur  le 
cerveau,  peuvent  être  comparées  à  l'ouverture  de  l'apophyse  mas- 
loîde. 

Le  diagnostic  de  ces  troubles  psychiques  n'est  pas  toujours  si  aisé. 
L'auteur  publie  plusieurs  observations  dans  lesquelles  il  montre  que 
le  commencement  de  Taliénalion  mentale  a  pu  se  cacher  jusqu'à 
ce  que  le  suicide  commis  par  Popéré  a  mis  dans  la  vraie  lumière 
clinique  ce  qui  a  paru  jusque-là  comme  indocilité,  nervosité,  tris- 
tesses, ennui,  etc.  H  se  juge  en  conséquence  autorisé  à  voir  dans 
l'apparition  d'un  état  mélancolique  ou  hypochondriaque  à  la  suite 
d'une  intervention  sur  la  mastolde,  un  signe  alarmant.  11  nous 
reste  encore  à  mentionner  que  l'auteur  publie  plusieurs  observa- 
tions personnelles.  lauthann. 

Recherche  du  rodanate  de  potasse  dans  la  salive  des  malades 
atteints  d'affections  auriculaires,  par  A.  Stupler  {Archiv.  ilal, 
di  oloL  clL  Vol.  XVI,  f.  4,  p.  307,  1905). 
Pour  cette  recherche,  S.  s'est  servi  du  réactif  de  Solera  fondé 
sur  la  propriété  du  sulfocyanure  de  potassium  de  mettre  en  li- 
berté riodc  de  l'acide  iodique,  mis  en  contact  avec  de  l'empois 
d'amidon,  cet  iode  forme  de  l'iodure  d'amidon,  de  couleur  caracté- 
ristique. De  petits  tampons  de  coton  étaient  laissés  en  place  pen- 
dant dix  minutes  à  l'embouchure  du  canal  de  Sténon,  de  celui  de 
Warthon  ou  des  glandes  sublinguales  ;  il  faisait  ensuite  tomber 
sur  chacun  d'eux  quelques    gouttes   d'une   solution  concentrée 
d'acide  iodique  fraîchement  préparée,  puis  un  peu  d'empois  d'ami- 
don :  la  réaction  se  produisait  immédiatement  ou  après  quelques 
minutes  selon  l'abondance  du  rodan  dans  la  salive. 


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300  ANALYSES 

Quelques  auteurs  (Jûrgen,  Alexander  et  Heno)  ont  accordé  à 
la  présence  ou  à  Tabsence  de  ce  principe  dans  la  salive  une  cer- 
taine valeur  diagnostique  ou  pronostique  dans  les  maladies  auri- 
culaires. Sans  contrôler  cette  opinion,  S.  a  recherché  le  rodan 
chez  cent  individus  atteints  d'affections  auriculaires  et  chez  quinze 
individus  à  oreilles  saines. 

Or,  il  conclut  de  ses  recherches  :  1»  que  la  présence  du  rhoda- 
nate  de  potasse  dans  la  salive  mixte  et  dans  la  salive  parotidienne 
est  constante  ;  plus  abondante  dans  la  salive  parotidienne,  elle 
peut  manquer,  quoique  rarement,  dans  la  salive  sous-maxillaire  ; 
2^  que  sa  quantité  varie  d'individu  à  individu  ;  bien  plus,  chez  le 
même  individu,  elle  peut  varier  aux  divers  moments  de  la  jour- 
née ;  3*  que  les  maladies  auriculaires  en  général  n'ont  aucune 
iutluence  sur  sa  quantité  dans  la  salive  ;  4<^  qu'il  ne  disparait  pas  à 
la  suite  des  opérations  radicales. 

M.   BOULAT. 

Spasme  cloniqne  du  stapédins  et  des  autres  rameaux  du  facial, 
par  CiTELLi  {Bollet.  d.  mal.    delV  orecchio,  elc.^  mai  1905,  n°  o, 

p.  ni). 

Si  les  cas  de  bruits  entotiques,  dus  à  des  spasmes  cloniques  des 
muscles  péris taphy lins,  sont  relativement  nombreux,  très  rares 
au  contraire  sont  les  observations  de  bruits  entotiques  provoqués 
par  des  crampes  du  stapédius. 

Des  cas  rapportés  par  Lucœ,  Hitzig,  Buzzard,  Gottsttein,  Hart- 
mann, il  résulte  que  le  spasme  du  stapédius  s'accompagne  d'un 
état  irrilalif  des  autres  rameaux  du  facial  et  spécialement  de  Tor- 
biculaire  ;  il  se  signale  par  un  bruit  bas,  de  caractère  variable  et 
de  courte  durée,  se  reproduisant  par  accès  qui  coïncident  avec 
les  crises  spasmodiques  des  muscles  faciaux. 

Chez  le  malade  de  G.,  des  crises  spasmodiques  de  l'orbiculaire 
de  la  paupière  droite  se  produisaient  depuis  trois  ans,  mais 
avaient  augmenté  de  nombre  et  d'intensité  depuis  un  an  :  en  der- 
nier lieu,  elles  s'accompagnaient  de  déviation  de  la  commissure 
labiale  en  haut  et  en  arrière,  ainsi  que  de  la  sensation  d'un  bruit 
bas  et  profond  dans  l'oreille  correspondante  ;  cette  sensation  dis- 
paraissait avec  l'accès  qui  durait  environ  cinq  minutes.  L'oreille 
était  normale  au  double  point  de  vue  anatomique  et  fonctionnel  : 
on  notait  seulement  une  légère  augmentation  de  la  durée  de  per- 
ception des  sons  graves. 

L'usage  de  courants  constants  et  de  bromure  améliora  rapide- 
ment le  malade.  ii.  boulay. 


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ANALYSES  301 


n.  —  PHARYNX 

La  cure  radicale  du  rhumatisme  articulaire  (Die  tonsillare  Ra- 
dicalthérapie  des  Gelenkrhumatismus),  par  Gurich  {Wien.  A7</i. 
Rundschau,  n«  39  et  40,  1905). 

Ce  travail  qui  ne  peut  manquer  de  provoquer  de  Topposition  et 
rencontre  du  scepticisme  dans  sa  conclusion  thérapeutique  est 
écrit  avec  une  telle  conviction  qu'il  mérite  qu'on  l'analyse  en  dé- 
tail. Car  vraiment  ce  serait  faire  injustice  à  l'auteur  que  de  cons- 
tater simplement  que  le  rhumatisme  articulaire  est  une  manifes- 
tation septique  de  l'organisme  consécutive  à  l'amygdalite  et  radi- 
calement guérissablCi  sans  emploi  des  médicaments  (salicylate  de 
soude)  par  la  cure  radicale  de  l'amygdalite  chronique. 

Le  rhumatisme  articulaire  est  une  maladie  infectieuse  et  réci- 
divante. Le  virus  rhumatismal  peut  entrer  dans  l'organisme  par 
voie  externe,  ce  qui  n'est  pas  prouvé  et  peu  vraisemblable  si  l'on 
songe  que  souvent  le  rhumatisme  se  manifeste  par  accès  subin- 
trants»  ou  il  peut  être  élaboré  dans  l'organisme  dans  un  foyer 
latent.  En  acceptant  celte  dernière  hypothèse,  l'analogie  avec 
beaucoup  d'autres  maladies  récidivantes  se  présente  à  l'esprit. 

Si  on  pense  que  l'apparition  d'une  angine  a  souvent  précédé 
l'éclosion  d'une  attaque  de  rhumatisme  articulaire  on  est  amené 
à  se  demander  si  les  tonsilles  ne  pourraient  pas  constituer  un 
foyer  latent  d'infection.  Amygdalite  et  rhumatisme  seraient  dans 
la  môme  relation  que  blennorrhagie  et  arthrite.  Chaque  réveil 
d'amygdalite  pourrait  se  compliquer  d'arthrite  et  la  marche  ré- 
cidivante du  rhumatisme  se  trouverait  expliquée. 

Si  donc  Texacerbation  d'une  amygdalite  chronique  est  cause 
d'une  récidive  de  rhumatisme,  on  pourrait,  comme  dans  une 
expérience  de  laboratoire,  provoquer  une  crise  de  rhumatisme  chez 
le  rhumatisant  en  irritant  l'amygdade  chroniquement  inflammée. 
Cette  expérience  réussit,  d'après  Gurich,  avec  une  sûreté  infaillible. 
Il  sufût  de  provoquer  une  irritation  d'amygdale  chez  un  rhuma- 
tisant, par  exemple  en  exécutant  une  discission  d'amygdale, 
pour  voir  une  attaque  de  rhumatisme  éclater  comme  réponse. 

Cette  amygdalite  dont  il  est  question  est  toujours  l'amygdalite 
lacunaire  vulgaire.  Il  n'est  pas  nécessaire  que  ces  exacerba- 
tions  soient  très  manifestes  pour  donner  naissance  à  une  attaque 
de  rhumatisme.  D'après  les  théories  modernes,  les  lésions  que  le 
virus  occasionne  à  la  porte  d'entrée  peuvent  être  des  plus  petites 


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302  ANALT8B8 

et  parfois  invisibles  (iofeclion  puerpérale,  ostéomyélite,  etc.).  Il 
n'existe  donc  pas  de  parallélisme  entre  la  gravité  de  Tinfection 
générale  et  la  réaction  locale  à  la  porte  d'entrée. 

En  conséquence,  il  serait  erroné  de  s'informer  auprès  du  malade 
si,  au  début  de  son  attaque,  il  avait  oui  ou  non  mal  à  la  gorge. 
Une  simple  inspection  des  amygdales  ne  prouverait  rien  non  plus. 
11  faut  savoir  que  l'amygdalite  lacunaire  est  un  diagnostic  qui 
demande  une  certaine  habilité  spéciale.  On  lire  avec  un  crochet 
le  pilier  antérieur  latéralement  et  on  introduit  le  crochet  à 
amygdale  dans  les  lacunes.  Au  début  de  l'amygdalite  on  ne  trou- 
vera pas  toujours  le  bourbillon  lacunaire. 

Le  traitement  est  chirurgical.  L'extirpation  radicale  des  amyg- 
dales est  rarement  possible.  Dans  les  cas  favorables  l'anse  chaude 
donnerait  une  cicatrice  solide,  ne  laissant  pas  de  nids  permettant 
la  pullulation  des  microbes.  Généralement  il  faudra  faire  la  dis- 
cission  avec  crochet  pointu  et  bistoun.  Ce  qui  reste  de  tissu 
entre  les  cryptes  largement  ouvertes  est  sectionné  avec  les  ciseaux 
de  Cooper  ou  une  curette  double. 

Par  la  discission  des  amygdales  infectées  on  ouvre  largement 
au  virus  rhumatismal  la  porte.  On  observe  avec  une  certaine 
régularité  les  jours  suivants  une  poussée  de  rhumatisme.  On 
fera  bien  d'en  prévenir  le  malade.  Mais  parfois  le  rhumatisme  est 
comme  coupé.  Après  chaque  séance  il  faut  attendre  de  une  à  deux 
semaines.  Comme  il  est  possible  que  dans  des  cas  exceptionnels 
des  dents  cariées  fassent  office  d'amygdalite,  il  est  nécessaire 
d'extraire  ou  d'obturer  les  dents  cariées.  Tant  que  les  amyg- 
dales ne  sont  pas  transformées  en  un  tissu  cicatriciel  inerte,  le 
malade  est  toujours  exposé  à  une  attaque  de  rhumatisme.  Pour 
qui  sait  quelle  difficulté  comporte  le  traitement  de  l'amygdalite 
lacunaire  chronique,  il  sera  évident  que  les  insuccès  seront  im- 
putables à  la  technique  et  non  pas  à  la  théorie  du  traitement. 

Et  maintenant  résumons  quelques-unes  des  observations  de 
Tauteur. 

OBSERVATION  IV.  —  Soldai,  22  ans.  Angine  le  20  décembre  1903, 
Attaque  de  rhumatisme  articulaire  aigu  le  23  décembre  1903. 
Gardé  plusieurs  mois  à  Tinfirmerie,  est  congédié  avec  octroi  de 
pension.  Consulte  l'auteur  le  6  novembre  1904.  Prétend  n'avoir 
d'accalmie  que  pendant  quelques  heures  ou  quelques  jours  seule- 
ment. Les  articulations  du  pied,  du  genou,  des  doigts  sont  cons- 
tamment endolories.  Toutes  ces  articulations  sont  douloureuses, 
tuméfiées  au  moment  de  l'examen.  Atrophie  du  quadriceps  droit. 
Souffie  systolique.  Température  37»8.  Pouls  98.    Gurich  conseille 


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ÀIIALYSKS  303 

le  repos  au  lit  et  pratique,  le  20  novembre,  la  première  fois  la 
discission.  Violente  attaque  de  rhumatisme.  Â  la  suite,  plusieurs 
séances  avec  moins  de  réaction  rhumatismale.  Guérison  vers  la 
On  octobre.  Le  malade  est  venu  à  la  dernière  consultation  à 
pied  après  avoir  fait  deux  lieues  dans  la  neige.  Les  bruits  syslo- 
liques  au  cœur  ont  disparu, 

OBSERVATION  VII.  —  Jcune  fille  de  1 8  ans  commence  à  Tàge  de  9  ans 
la  danse  de  Saint-Guy  qui  persiste  jusqu'au  28  juin  1904,  jour  où 
Tauleur  la  voit  pour  la  première  fois.  Exacerbation  avec  légères 
douleurs  articulaires  depuis  huit  semaines.  La  malade  a  des  mou- 
vements choréiques  partout,  même  dans  les  muscles  du  larynx  et 
pendant  le  sommeil.  La  malade  a  des  amygdales  énormes.  La  ma- 
lade refuse  le  traitement  «  tonsillaire  »  mais  comme  aucun 
moyen  ne  peut  la  guérir  revient,  le  i"'  août,  pour  se  faire  soigner. 
Une  double  amygdalotomie  est  accompagnée  par  une  énorme 
crise  choréique  mais  une  semaine  plus  tard  tout  mouvement 
choréique  cesse  pr«8que  brusquement.  Les  derniers  vestiges 
d'amygdales  sont  enlevés  en  septembre  et  la  malade  guérit  com- 
plètement. 

OBSERVATION  viH.  —  Jcunc  hommc  de  18  ans,  après  une  angine 
légère  fait  une  attaque  de  rhumatisme  le  4  janvier.  1904.  Il  a  été 
soigné  par  plusieurs  médecins.  L'amélioration  dure  autant  que 
le  malade  prend  les  médicaments.  Le  malade  est  vu  la  première 
fois  le  17  mars.  Les  amygdales  sont  petites,  contiennent  quelques 
bouchons.  Le  19  mars,  le  malade  quitte  le  traitement  complète- 
ment guéri. 

L'auteur  cite  huit  observations,  qui  ne  constituent  que  le  quart 
des  cas  observés  et  guéris  par  lui.  Jusqu'à  présent  il  n'a  eu  aucun 
insuccès  à  enregistrer.  lautmann. 

Nouveau  tonsillotome,  par  Henres  {Monalsschrifl  f,  Ohrenh,,  n«  7  ; 
1905). 

Cet  instrument  destiné  à  la  section  de  Pamygdale  palatine  se 
compose  de  deux  parties,  un  guide-anse  et  un  manche.  Le  manche 
est  à  ressort,  se  laisse  commodément  tenir  d'une  seule  main  et 
permet  de  resserrer  l'anse  suffisamment  pour  sectionner  l'amyg- 
dale. Instrument  fabriqué  par  WaLb'Heidelberg. 

LAUTMANN. 

Localisation   paradoxale  de  la  douleur  dans    le   pharynx,   par 
Menzel  (Monalsschrifl  /*.  Ohrenheilk,,  n°  7,  19Uo). 

Un  malade  de  Menzel  accusait  des  douleurs  violentes  irradiant 


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304  ANALYSES 

dans  l'oreille  droite  et  le  côté  droit  du  pharynx  au  moment  de 
la  déglutition.  A  l'examen,  on  trouve  que  la  cause  de  cette 
douleur  localisée  à  droite^  provient  de  trois  petites  gommes  situées 
dans  le  côté  gauche  du  pharynx  latéral.  Il  est  rare  que  les  ma- 
lades se  trompent  de  côté  en  localisant  leurs  douleurs.  Mais  c'est 
presque  constamment  qu'ils  localisent  mal  l'endroit.  Pour  les  spé- 
cialistes, c'est  aujourd'hui  chose  connue  qu'une  irritation  provenant 
d'un  point  quelconque  du  nez,  épi,  hypopharynx  ou  larynx  ou 
dans  un  endroit  près  de  Tangle  maxillaire  inférieur.  Mais  on 
connaît  aussi  des  localisations  plus  exceptionnelles,  ainsi,  par 
exemple,  une  irritation  provenant  de  l'épi-pharynx  et  localisée  par 
un  malade  de  Bloch  derrière  le  sternum,  ou  les  localisations 
plus  rares  encore  mentionnées  par  Quincke  (Zeit$chr,  f,  Klin.Med, 
Bd.  XVII,  Menzel).  L'analyse  de  ce  dernier  travail  constitue  le 
fond  de  ce  présent  article.  lautmann. 

Contribution  à  l'étude  de  la  pathogénie  des  kystes  séreux  du  cou, 
par  J.  Broeckakrt  {Presse  olo-Uryng.  belge ^  n*  12, 1905). 

Un  jeune  enfant  âgé  de  quinze  jours  est  adressé  à  Broeckaert 
pour  des  troubles  dyspnéiques  tenant  à  une  volumineuse  tumeur 
constatée  dès  la  naissance  et  occupant  toute  la  région  antéro- 
latérale  du  cou.  Peau  normale,  non  adhérente  ;  caractère  lobule  à 
l'inspection  et  à  la  palpation;  tumeur  dépressible,  mais  non  ré- 
ductible; un  peu  d'expansion  sous  l'influence  des  efforts.  La  ponc- 
tion retire  un  liquide  séreux  et  filant.  Accroissement  rapide. 

Intervention.  La  tumeur  se  laisse  libérer  facilement  sur  ses 
parties  supérieures  et  latérales,  moins  facilement  à  sa  partie  in- 
terne dont  le  point  d'attache  est  presque  impossible  à  préciser. 
Incision  de  plusieurs  poches  kystiques  à  contenu  séreux,  ce  qui 
permet  de  luxer  à  l'extérieur  la  tumeur  et  de  l'extirper  par  mor- 
cellements. Pas  d'adhérences  au  paquet  vasculo-nerveux  du  cou. 
Extirpation  délicate  d'un  prolongement  qui  pénètre  dans  la  cavité 
thoracique.  Guérison  avec  une  légère  hernie  du  poumon. 

Examen  analomo-pathologique.  — Tumeur  formée  d'un  nombre 
considérable  de  poches  dont  l'intérieur  a  un  aspect  anfractueux, 
dû  à  des  filaments  rougcAlres.  La  paroi  présente  une  foule  dé 
dépressions,  stade  initial  de  formation  de  nouvelles  vésicules  qui 
s'insinuent  entre  les  faisceaux.  Le  tissu  fondamental  est  un 
tissu  conjonclif  adulte,  très  riche  en  fibres  élastiques  avec  par 
endroits  des  élérnenls  lyniphoïdes,  des  fibres  musculaires  lisses, 
des  cellules  adipeuses.  Vaisseaux  extrêmement  nombreux.  Chose 


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ANALYSES  305 

importante,  toutes  les  cavités  sont  tapissées  d'un  épithélium 
pavimenteux  stratifté.  Il  s*agit  donc  d'un  kyste  séreux  multi- 
loculaire  d'origine  congénitale. 

Pathogénie,  —  Certains  kystes  du  cou  sont  d*origine  vasculaire. 
Wallher  fait  obserrer  que  ces  kystes  adhèrent  à  la  gaine  des 
vaisseaux  ;  Hueter,  Gùntber,  Kat  ont  publié  des  cas  de  kyste  dé- 
veloppé à  la  place  du  vaisseau  absent.  Cruveilhier,  Broca  et  Cornil 
admettent  qu'il  s'agit  d'angiomes  transformés  en  kystes. 

Lannelongue  les  rattache  plutôt  au  système  lymphatique.  Arrou 
se  range  à  cet  avis. 

Broeckaert  estime  qu'il  faut  surtout  les  rattacher  à  une  origine 
branchiale.  Roser,  en  1864,  émet  le  premier  cette  opinion,  partagée 
de  suite  par  Hensinger,  Virchow  et  Schede.  Kostanecki  et  Milecki 
{Virchow's  Archiv.,  1890)  les  considère  comme  formés  au  dépens 
de  débris  épithéliauz  de  la  deuxième  fente  branchiale.  Pilliet  tend 
à  rattacher  au  thymus  certains  de  ces  kystes. 

Broeckaert  range  le  cas  qu'il  a  observé  dans  les  kystes  bran- 
chiaux. La  /présence  de  lymphocytes,  de  cellules  adipeuses,  le 
siège  de  la  tumeur  dans  la  cavité  Ihoracique  l'ont  porté  à  re- 
chercher sa  pathogénie  du  côté  du  thymus,  par  un  développement 
inusité  de  la  vésicule  thymique.  Il  admet  donc  que  certains  kystes 
séreux  du  cou,  d'origine  congénitale,  se  rattachent  à  certains 
dérivés  branchiaux  qui  prennent  naissance  aux  dépens  de  la 
troisième  fente  entodermique  branchiale.  a.  hautaist. 

Trois  cas   de  corps  étrangers  de  l'œsophage,  par  Aka  {Bévue 
hebdom,  de  laryng.  otol,  et  rhinoL,  25  novembre  1905). 

Le  professeur  Moure.  dans  la  Presse  médicale  du  2  août  1905, 
a  publié  un  article  :  «  Corps  étrangers  de  l'œsophage  et  œsopha- 
goscopie  »,  déjà  analysé  dans  les  Annalesy  et  où  il  citait  trois 
observations  démontrant  la  supériorité  inconlestable  de  l'œsopha- 
goscopie  sur  les  autres  moyens  d'investigation  du  tube  œsophagien. 
Aka  reproduit  in  extenso  ces  trois  faits  : 

OBSERVATION  I.  —  Malade,  âgé  de  56  ans,  traité  pour  difficulté 
progressive  de  la  déglutition  remontant  à  quatre  mois,  intéressant 
d'abord  les  grosses  bouchées  puis  les  liquides.  Le  cathétérisme 
avec  la  plus  petite  olive  montre  un  premier  obstacle,  puis  un 
second  infranchissable  à  vingt-six  centimètres  de  l'arcade  dentaire. 
Le  malade  ne  peut  plus  avaler  ni  solide  ni  liquide.  L'œsopha- 
goscope  montra  à  la  partie  moyenne  des  corps  étrangers  mous 
lormanl  occlusion  complète;  à  l'aide  des  pinces  de    Gotlstein, 

ANNALES  DBS  MALADIES  DE  l'ORBILLE   ET  DU   LARYNX.  —  XXXII.      21 


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306  AMÀLT8BB 

Moure  enlève  deux  morceaux  de  tissu  flbreux,  aponévro tique: 
le  canal  avait  une  muqueuse  lisse,  sans  érosion,  sans  traces  de 
néoplasie;  il  était  rétréci,  mais  cependant  perméable.  Plus  tard, 
à  la  suite  d*une  nouvelle  obstruction,  un  second  examen  œsopba- 
goscopique  permit  d'enlever  un  dernier  morceau  aponévrotique. 
Quelques  séances  d'électrolyse  achevèrent  d'améliorer  ce  malade 
qui  désormais  s'alimente  convenablement.  Ainsi,  dans. ce  cas  où 
le  diagnostic  était  incertain, l'œsophagoscopie  a  pu  écarter  l'obstacle 
à  la  déglutition  et  permit  d'instituer  un  traitement  rationnel  par 
rélectrolyse. 

OBSERVATION  II.  —  Sou  avalé  par  un  enfant  de  quatre  ans  ;  la 
radiographie  montre  qu'il  s'est  arrêté  à  la  partie  supérieure  de 
Foesophage.  CËsophagoscopie  sous  chloroforme  dans  le  décubitus 
latéral  droit  ;  introduction  du  tube  à  trachéosoopie  de  Killian, 
le  sou  passe  inaperçu.  Une  radioscopie  montre  cependant  qu'il 
existe  toujours  bien  à  la  même  place.  Seconde  séance  d'œsopha- 
goscopie  qui  montre  que  la  pièce  était  cachée  assez  complètement 
derrière  l'anneau  cricoïdien  et  se  confondait  avec  la  muqueuse  : 
elle  est  assez  facilement  ramenée  avec  la  pince  à  griffes. 

OBSBRVATioit  III.  —  Gas  de  Brindel,  déjà  publié  dans  la  Oazeltc 
hebdomadaire  des  sciences  médicales  de  Bordeaux  ;  os  siégeant 
au  niveau  du  pharynx  inférieur,  au-dessous  de  Tépiglotte  ;  enlevé 
à  l'aide  du  miroir  frontal,  de  Tautoscope  de  Kirstein  et  d'une 
grosse  pince.    '  a.  hautant. 

Technique  de  rextirpation  des  tnmeiirB  malignes  dn  maxillaire 
sopérieur,  par  J.  L.  Faurk  {Presse  médicale,  18  nov.  1905). 

Voici  un  chapitre  de  chirurgie  clinique  que  l'on  peut  s'étonner 
de  ne  pas  voir,  déjà,  figurer  en  bonne  place,  dans  les  traités  clas- 
siques de  chirurgie  opératoire.  Tous  ceux  qui  ont  eu  à  pratiquer  la 
résection  du  maxillaire  supérieur  pour  tumeur  maligne  un  tant  soit 
peu  envahissante,  savent,  par  expérience,  combien  il  est  illusoire 
de  vouloir  se  conformer  aux  règles  rigoureuses  des  descriptions 
théoriques,  règles  inapplicables  en  l'espèce.  Certes,  l'opération 
rapide,  brillante,  l'opération  d'amphithéâtre  sera  toujours  de  mise 
quand  elle  ne  doit  constituer  que  le  temps  préléminaire  d'une 
autre  intervention,  l'exérèse  d'un  fibrome  naso-pharyngien,  par 
exemple,  bien  que  l'on  puisse  accéder  au  naso- pharynx  largement 
et  commodément  par  une  autre  voie,  moins  mutilante  (voie 
naso-maxillaire)  et  aussi  sûre. 
Donc,  suivant  les  dimensions  et  le  siège  de  la  tumeur  maxillaire, 


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AMÀLYSBS  307 

on  devra  se  borner  h  faire  une  résection  d'étendue  variable  mais 
toujours  atypique,  en  somme.  Faure  en  a  décrit  la  technique.  Ma- 
lade en  position  de  Rose  ;  la  trachéotomie  n*est  pas  toujours  né- 
cessaire, mais  il  faut  être  prêt  à  la  pratiquer.  Le  cas  échéant,  ce 
sera  la  laryngotomie  inter-crico-thyroïdienne  facile  |à  exécuter 
en  quelques  secondes. 

L'hémorrhagie  peut  devenir  inquiétante  ou,  tout  au  moins, 
constituer  une  gêne  sérieuse  si  la  tumeur  est  très  volumineuse  et 
vasculaire.  Mieux  vaut  lier  préventivement  la  carotide  externe  si 
on  prévoit  que  l'opération  pourrait  rester  incomplète  du  fait  de 
r impossibilité  d'obtenir  une  hémostase  suffisante.  D'ailleurs,  on 
profitera  de  cette  opération  préliminaire  pour  débarrasser  la  ré- 
gion carotidienne  des  ganglions  dégénérés  qui  peuvent,  déjà,  s'y 
manifester. 

Instrumentation  :  ceux  qui  composent  l'arsenal  indispensable 
de  toute  opération  :  il  est  bon  de  disposer  de  deux  pinces  gouges, 
l'une  très  forte  à  mors  très  larges  dont  l'auteur  nous  donne  le 
dessin,  une  autre  plus  petite ,  l'étendue  de  la  partie  à  enlever  par 
morcellement  est  naturellement  proportionnée  à  l'étendue  et  au 
siège  de  la  néoplasie.  L'intérêt  de  la  méthode  est  tout  entier  dans 
la  technique  du  morcellement  qui  permet  d'atteindre  et  d'enlever 
en  totalité  des  portions  étendues  du  maxillaire  tout  en  conservant 
les  réglons  saines  :  d'où  minimum  de  délabrement  tout  à  fait 
compatible  avec  la  conservation  de  l'esthétique  ou  la  mise  en 
place  ultérieure  d'un  appareil  de  prothèse.  C'est  ainsi  que,  la 
tumeur  étant  limitée  au  rebord  alvéolaire,  quelques  coups  do 
pince  gouge  vont  suffire  sans  même  nécessiter  une  incision  cu- 
tanée. On  relèvera  simplement  la  lèvre  supérieure.  La  tumeur 
est  plus  volumineuse  et  s'est  développée  dans  le  sinus  :  une  inci- 
sion cutanée  est  nécessaire  pour  bien  découvrir  la  région.  Celle 
de  Liston,  connue  sous  le  nom  d'incision  de  Nélaton, convient  par- 
faitement. On  résèque  la  paroi  antérieure,  on  enlève  la  face  in- 
terne du  sinus  avec  le  cornet,  en  un  mot,  on  poursuit  la  lésion 
sans  s'inquiéter  du  délabrement  consécutif.  Il  ne  doit,  d'ailleurs, 
compter  Ici,  qu'à  titre  de  préoccupation  accessoire.  Il  est  impos- 
sible de  tracer,  par  avance,  des  règles  précises  :  on  gardera,  toutes 
les  fois  qu'il  sera  possible,  la  voûte  palatine  utile  à  conserver 
pour  une  prothèse  ultérieure,  la  voûte  orbitaire.  le  malaire.  Par- 
fois on  se  verra  dans  la  nécessité  de  faire  une  exérèse  très  étendue 
qui  devra  intéresser  l'ethmoïde  —  le  maxillaire  du  côté  opposé  — 
il  faudra  vider  l'orbile  et  grufjer  même  jusqu'à  la  base  du  crâne. 
L'hémorrhagie  dans  les  résections  partielles  est  facilement  répri- 


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308  ANALYSES 

mée  par  le  tamponnement  auquel  la  région  se  prête  admirable- 
ment. Si  la  résection  doit  èlre  considérable,  si  le  sujet  est  affaibli, 
mieux  vaut,  comme  il  a  été  dit  plus  haut,  lier  préalablement 
la  carotide  externe. 

Le  tamponnement  postopératoire  est  laissé  en  place  vingt-quatre 
heures,  au  moins.  On  pratique  ensuite  des  lavages  très  fréquents 
pour  éviter  Tinfection. 

Celte  description  est,  en  somme,  comme  on  le  voit,  la  mise  au 
point  de  Ja  technique  suivie  par  les  opérateurs  qui,  bon  gré,  mal 
gré,  doivent  abandonner  la  résection  classique  toutes  les  fois 
qu'une  extirpation  large  de  tout  ou  partie  du  maxillaire  est  com- 
mandée par  la  présence  et  le  développement  d'une  néoplasie  can- 
céreuse. E.  LOMBARD. 

Emploi  de  l'amiante  dans  le  traitement  des  voies  respiratoires 
sapérieores,  par  Samtrr  (Zeitschrifif,  Ohrenheilk,,  Band  XLIX, 
Heft  2). 

L'auteur  recommande  de  se  servir  de  Tamiante  à  la  place  de 
colon  pour  faire  les  badigeon  nages  nécessaires  dans  notre  spécia- 
lité. L'avantage  consiste  en  la  possibilité  de  pouvoir  obtenir  une 
asepsie  complète,  ce  qui  est  impossible  avec  le  coton  hydrophile 
dont  on  se  sert  habituellement.  Il  faudra  modifier  les  porte-co- 
tons pour  pouvoir  leur  adapter  l'amiante  (Porte-cotons  modifiés 
et  amiante  dans  la  Médic.  Warenhaus.  Berlin).  lautuann. 

Statistique  de  la  clinique  privée  d'oto-laryngologie  de  Cracovie 
en  1004,  par  Spiua  {Monaisschrift  f.  Ohrenheilh,,n*  5,  J905). 
L'auteur  a  Thabilude  de  publier  la  statistique  annuelle  de  la 
clinique  qu'il  dirige.  Cette  fois-ci  nous  y  puisons  peu  de  choses 
intéressantes.  Ainsi  Spira  mentionne  parmi  les  corps  étrangers 
enlevés  du  conduit  une  puce  vivante  ;  comme  cause  de  Tolite 
moyenne  aiguë  une  fois  la  dentition  et  le  traumatisme  (soufflet 
sur  l'oreille).  Il  constate  les  rapports  entre  tuberculose  pulmo- 
naire et  l'ozène.  11  se  loue  de  l'emploi  du  thigenol,  surtout  dans 
les  otites  compliquées  de  cholestéatome.  Il  semble  ne  pas  avoir  eu 
de  succès  avec  la  thiosinamine,  quMl  s'était  proposé  d'étudier 
dans  sa  dernière  publication.  lautmann. 

La  stovaine  et  ses  applications  en  oto-rhino-laryngologie,  par  G. 
A.  Tapi  A  [Bolelin  de  laringologisL,  otologia,  rinologia,  Madrid» 
décembre  1904). 

L'auteur  rapporte  avoir,  en  dernier  lieu,  employé  la  stovaine 


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ANALYSES  309 

dans  de  nombreux  cas.  Les  résultais  obtenus  ont  été  les  sui- 
vants : 

Opérations  sur  les  amygdales  palatines.  Amygdalotomie  avec 
Vamygdalotome  de  Mathieu,  —  2  cas  d'hyperlrophie  bilatérale. 
L'amygdale  est  cocaînée  au  i/iO  d'un  côté,  stovainée  du  côté  op- 
posé. Opération  sans  douleur  des  deux  côtés.  Légère  hémorrhagie 
des  deux  côtés. 

Morcellement  des  amygdales  k  la  pince  de  Ruault,  —  46  cas. 
Cocaïne  d*un  côté,  slovaine  de  Tautre.  Anesthésie  parfaite  et  hé- 
morrhagie insignifiante  des  deux  côtés. 

Ignipuniure,  —  Soit  sous  forme  de  raies  traversant  Tamygdale 
dans  toute  sa  profondeur,  soit  plus  superficiellement.  La  slovaine 
a  toujours  donné  dans  cette  opération  des  résultats  satisfai- 
sants. 

Discision.  —  Dans  2  cas  d'amygdalite  lacunaire  caséeuse,  la 
discision  a  été  pratiquée  avec  le  crochet  de  Lennoi  Browne,  sous 
slovaine  :  anesthésie  parfaite. 

Phlegmon  de  Vamygdale.  —  Dans  un  cas  de  phlegmon,  l'inci- 
sion au  galvano- cautère  est  restée  douloureuse  en  dépit  delà  slo- 
vaine. 

Opérations  sur  Vamygdale  linguale,  —  L*auteur  a  fait  vingt- 
deux  fois  rignipunlure  de  cette  amygdale,  avec  anesthésie  à  la 
slovaine.  Résultat  parfait.  Dans  un  cas  d'hypertrophie  considé- 
rable bilatérale,  Textirpation  a  été  faite  d'un  côté  à  la  cocaïne, 
à  la  pince  d'Escal.  Quelques  jours  plus  tard,  la  même  opération 
est  répétée  du  côté  opposé  avec  la  slovaine.  L'auesthésie  obtenue 
avec  les  deux  agents  fut  sensiblement  pareille. 

Opérations  sur  Vamygdale  pharyngée,  —  L'auteur  n'emploie  au- 
cun anesthésique  local. 

Opérations  sur  le  larynx.  —  Chez  une  malade  atteinte  de  pa- 
pillomes  du  larynx,  Textirpation  a  pu  être  faite  à  la  slovaine  à 
10  Vo  s^^s  aucun  incident.  La  même  malade  ne  pouvait  tolérer 
la  cocaïne,  dont  l'emploi  avait  donné  lieu,  chez  elle,  à  des  alertes 
sérieuses. 

L'anesthésie  à  la  slovaine  a  également  permis  à  l'auteur  d'en- 
lever un  nodule  de  la  corde  vocale  gauche. 

L'aneslhésie  obtenue  avec  la  slovaine  est  suffisante,  toutefois 
elle  est  moins  complète  qu'avec  la  cocaïne.  Elle  parait,  en  outre, 
plus  fugace. 
Opérations  sur  les  fosses  nasales,  —  Pour  les  cautérisations  des 


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310  ANALYSES 

cornets,  IVblation  dos  crêtes,  des  éperons,  des  polypes  et  des 
queues  de  cornet,  Tanesthésie  à  la  stovaine  est  absolument  compa- 
rable à  l'anesthésie  de  la  cocaïne. 

La  rétraction  de  la  muqueuse  des  cornets  se  produit  sous  Tat- 
touchement  de  la  stovaine  à  10  %*  ^^^^  ^^^^  ^^^  moins  marquée 
que  lorsqu'on  emploie  la  cocaïne  à  la  même  dose. 

La  stovaine  ne  jouit  pas  des  mômes  propriétés  vaso  constric- 
tives  que  la  cocaïne  ;  aussi  Fauteur  n'a-t-il  pu  terminer  une  tur- 
binotomie  à  la  pince  de  Laurens,  le  champ  opératoire  ayant  été 
inondé  de  sang. 

L'association  de  la  stovaine  et  de  Fadrénaline  permet  de  sup- 
pléer à  Tabsence  des  qualités  vaso-constrictives  de  la  stovaine 
seule.  Celte  association  donne  d'excellents  résultats  et  permet 
d'éviter  à  coup  sûr  toute  hémorrbagie. 

L'emploi  de  la  stovaine  facilite  les  injections  de  paraffine  dans 
les  cornets  atrophiés.  La  muqueuse  ozéneuse  est,  en  effet,  mince 
et  fragile  et  il  y  a  tout  intérêt  à  ne  pas  provoquer,  lorsque  c'est 
possible,  la  rétraction  maxima  de  cette  muqueuse. 

Opérations  sur  les  oreilles,  —  Dans  2  cas  de  polypes  de  la  caisse, 
et  dans  un  cas  de  curettage,  l'opération  à  la  stovaine  a  pu  être 
faite  avec  des  résultats  absolument  comparables  à  ceux  obtenus 
auparavant  avec  la  cocaïne. 

Conclusions  de  Vauteur,  —  La  stovaine  est  bien  moins  toxique 
que  la  cocaïne  ;  elle  est  antiseptique  et  parfaitement  analgé- 
sique. 

La  stovaine  est  dépourvue  de  propriétés  vaso-constrictives,  ce 
qui  la  rend  d'autant  plus  précieuse  que  la  plupart  des  petites  opé- 
tions  de  la  spécialité  exigent  que  le  malade  soit  assis. 

Elle  a  sur  le  cœur  une  action  tonique  et,  à  ce  point  de  vue,  elle 
est  préférable  à  la  cocaïne. 

Enfin  elle  s'élimine  rapidement  par  voie  rénale,  ce  qui  permet 
son  emploi  à  hautes  doses. 

Pour  ces  différentes  raisons,  l'auteur  n'emploie  pas  d'autre 
anesthésique  local  que  la  stovaine.  mossé. 

Narcose  au  ohlorure  d'éthyle  dans  la  chirurgie  oto-rhino-laryn- 
gologique,  par  Nkuborn  (Archiv.  /".  laryngologie,  Band  XVll, 
Heft  1). 

L'auteur  est  un  partisan  enthousiaste  de  l'anesthésie  au  chlo- 
rure d'éthyle.  Il  n'a  aucun  inconvénient  à  noter  à  la  suite  de 
l'administration  de  cet  anesthésique  dans  400  cas.  11  lui  est  arrivé 


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ANALYSES  31 1 

de  faire  jusqu'à  huit  éthylalions  dans  uae  seule  après-midi  ;  deux 
à  quatre  sont  fréquentes  pendant  sa  consultation.  La  narcose  est 
très  rapide  (i/2-i  minute),  il  n*y  a  pas  de  période  d'excitation,  le 
réveil  est  prompt  sans  aucun  trouble  consécutif.  En  tenant  compte 
des  principaux  anesthésiques  employés,  Seitz  conclut  que  la  mor- 
talité du  chlorure  d'éthyle  est  la  plus  petite  (1 :  16.000)  moitié 
moindre  que  celle  du  bromure  élhyle.  lautma.nn. 


Recherches  sur  les  écoliers  normaux  et  imbéciles,  par  Nado- 
LBCZNY  (Munich)  (Communication  au  Congrès  des  naturalistes 
et  médecins  allemands  à  Méran,  1905). 

Les  recherches  ont  été  faites  à  Taide  de  Totoscopie,  de  la  rhino 
et  pharyngoscopie  sur  213  enfants  dont  109  garçons  et  104  filles, 
tous  âgés  de  6  à  7  ans.  Le  but  de  ces  recherches  d'extension  plu- 
tôt qualitatives  que  quantitatives  est  de  prétendre  à  d^autres  re- 
cherches répétées  sur  les  mêmes  enfants  durant  les  années  de 
récole.  Sur  426  oreilles,  65,7  7o  (normales)  entendent  la  voix 
chuchotée  (nombres)  à  une  distance  qui  dépasse  8  mètres,  25,6  °/o 
Tentendent  entre  Set  4  mètres,  4,5  %  entre  4  et  2  mètres,  1,2  ^/o 
entre  2  et  1  mètre,  0,7  «/^  entre  1  mètre  et  0«»,50,  0,7  ^j^  entre 
0«n,50  et  0",25,  0,7  Vo  entre  0-,25  et  0»,12  et  0,9  %  entre  0-,12  et 
0  centimètre.  La  distance  normale  dépassant  8  mètres  pour  les 
nombres  de  tonalité  haute  s*est  trouvée  dans  le  91,3  —  92,5  ^/q 
des  oreilles  examinées,  pour  les  nombres  de  tonalité  moyenne 
dans  le  77,9  ^/q  et  pour  ceux  de  tonalité  basse  dans  le  67,6  ^/q  des 
oreilles.  Parmi  les  causes  qui  ont  produit  la  diminution  de  Touïe 
on  trouve  spécialement  la  rétraction  du  tympan  plus  ou  moins 
fort,  qui  est  rare  chez  les  enfants  avec  une  faculté  auditive  nor- 
male où  elle  ne  se  trouve  que  dans  le  13  ou  14  ^/q,  tandis  qu'elle 
est  fréquente  chez  les  enfants  avec  ouïe  altérée  (au-dessous  de 
8  mètres).  On  la  trouve  chez  ces  derniers  dans  le^47  %  ^es  gar- 
çons et  le  59  %  <les  filles. 

D'après  les  données  anamnestiques  sur  les  enfants  qui  entendent 
bien,  le  9,8  %  des  garçons  et  le  7,2  7o  ^es  ÛUes  ont  souffert  d'otor- 
rhée,  tandis  que  chez  les  autres  le  pourcentage  de  cette  affection 
monte  à  22,5  chez  les  garçons  et  25,7  chez  les  filles.  Bezold  a 
supposé  que  souvent  la  rougeole  pouvait  être  la  cause  des  formes 
légères  de  surdité  qu'on  trouve  si  souvent  parmi  les  écoliers.  Mais 
d'après  ces  recherches  le  pourcentage  de  ceux  qui  ont  subi  cette 
maladie  est  presque  le  même  chez  les  enfants  qui  entendent  bien 
(72,5  7o  des  garçons,  73,9  %  des  filles)  et  chez  ceux  qui  n'en- 


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3i2  ANALYSES 

tendent  la  voix  chuchotée  qu'au-dessous  de  8  mètres  (74  Vo  ^'  6* 
7l.4Vod.  f.) 

Il  est  intéressant  de  connaître  la  dimension  de  Tamygdale  pha- 
ryngée chez  les  enfants.  La  rhinoscopie  postérieure  nous  permet 
de  nous  en  rendre  compte  —  nalurellemenl,  si  elle  est  possible  — 
ce  qui  a  été  le  cas  chez  56  ®/o  des  enfants  examinés.  D'après  Barth 
on  peut  distinguer  plusieurs  groupes  suivant  le  développement 
plus  ou  moins  fort  de  cet  organe  :  1^  L'amygdale  de  Luschka, 
examinée  avec  le  miroir  post-rhinoscopique,  n'arrive  pas  à  toucher 
le  bord  supérieur  des  choanes  (5,3  ^/q  des  garçons  et  14,3  <*/q  des 
filles  examinés).  2^  Elle  le  touche  sans  couvrir  l'ouverture  choa- 
nale  (7  %  des  garçons  et  15,8  Vo  ^^s  filles).  3®  Elle  couvre  cette 
dernière  jusqu'à  un  tiers  de  sa  largeur  chez  57,9  7o  ^®s  garçons 
et  36,5  %  d^s  filles.  4°  Elle  arrive  à  couvrir  la  moitié  des  choanes 
chez  17,5  7o  ^^^  garçons  et  23,8  Vo  ^^s  filles.  5*>  Elle  finit  par 
couvrir  deux  tiers  ou  davantage  de  celte  ouverture  chez  12,3  des 
garçons  et  9,6  Vo  d®s  filles. 

Le  fait  que  dans  la  majorité  de  ces  enfants  de  6  à  7  ans  on 
trouve  une  amygdale  pharyngée  assez  développée  pour  justifier 
l'expression  «  hypertrophiqiie  »  a  donné  lieu  à  des  recherches  sur 
les  relations  entre  dimension  de  cet  organe,  surdité,  hauteur  du 
palais  et  respiration  buccale.  Les  résultats  de  cette  enquête 
peuvent  justifier  l'opinion  que  la  seule  grosseur  de  l'amygdale 
pharyngée  n'est  pas  une  indication  suffisante  pour  l'adénotomie. 
Ni  la  respiration  buccale,  ni  la  hauteur  pathologique  du  palais,  ni 
la  surdité  ne  se  trouvent  d'une  fréquence  excessive  chez  les  en- 
fants porteurs  d'amygdales  à  classifier  dans  le  troisième  groupe. 
Même  dans  le  quatrième  et  cinquième  groupe  la  respiration  na* 
sale  a  été  constatée  aussi  souvent  que  la  respiration  buccale.  Sur 
38  porteurs  de  végétations  de  ces  deux  groupes  on  en  trouve  19 
avec  ouïe  normale  et  19  qui  n'entendent  la  voix  chuchotée  qu'à 
moins  de  huit  mètres.  La  hauteur  excessive  du  palais  n'a  été  cons- 
tatée fréquemment  que  chez  les  enfants  avec  végétations  très 
grosses^  tandis  que  chez  les  autres  on  trouve  toutes  les  formes  du 
palais,  en  majorité  les  formes  plates.  Tandis  que  les  écoliers  res- 
pirant par  le  nez  ont  rarement  le  palais  haut  et  étroit,  ceux  qui 
respirent  et  dorment  la  bouche  ouverte  présentent  tous  les  divers 
types  du  palais. 

Les  recherches  sur  les  idiots  (arriérés)  nç  sont  pas  encore  ter- 
minées. Sur  trente-six  oreilles  on  en  a  trouvé  vingt  et  une  nor- 
males, sept  entendent  la  voix  chuchotée  entre  8  et  4  mètres,  une 
oreille  entre  4  et  2  mètres,  une  entre  1  et  0"»,50,  quatre  entre  0",50 


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ANALYSES  313 

et  0«,25  et  une  filJe  n'enlend  la  voix  d'intensité  moyenne  qu'à 
0«n,50  à  0'",25  de  deux  côtés.  Considérant  que  l'examen  auditif  chez 
ces  enfants  est  rendu  très  difQcile  par  l'inexactitude  des  réponses 
et  riusuffisance  de  la  concentration  mentale,  on  doit  admettre  que 
ces  résultats  restent  peut-être  au-dessous  de  la  vérité.  L'amygdale 
de  Luschka  se  trouve  de  même  dimension  que  sur  les  enfants 
normaux.  Les  défauts  de  prononciation  de  la  parole  sont  très  fré- 
quents parmi  les  imbéciles  et  chez  eux  le  développement  du  lan- 
gage est  aussi  très  retardé. 


Tuberonlose  des  amygdales  chez  les  enfants,  par  L.  Kingspord 
{Lancel,  9  janvier  1904). 

K.  donne  le  résultat  de  l'examen  microscopique  des  amygdales 
enlevées  à  Tautopsie,  sur  dix-sept  enfants  âgés  de  4  mois  à  9  ans. 

Dans  7  de  ces  17  cas,  il  y  avait  des  lésions  de  tuberculose  à 
l'examen  microscopique  ;  c'est-à-dire  qu'on  trouva  des  cellules 
géantes,  mais  seulement  deux  amygdales  contenaient  des  bacilles 
de  la  tuberculose.  Dans  un  cas  l'infection  était  probablement  pri- 
mitive, mais  dans  tous  les  autres  cas  elle  était  secondaire  aux 
autres  lésions  ;  l'infection  s'était  faite  par  voie  sanguine  dans 
5  cas,  et  dans  l'autre  cas  probablement  par  les  crachats. 

SAINT-CLAIR-THOMPSON, 


Le  morcellement  de  l'amygdale  palatine,  par  Eue.  Félix  (hfonats. 
fur  Orenheilkunde,  no  10,  1905). 

Article  dans  lequel  se  trouve  décrit,  avec  beaucoup  de  détails, 
la  méthode  classique  du  morcellement  des  amygdales  avec  l'ins- 
trument imaginé  par  Ruault.  lautmann. 


Polype  de  l'amygdale,  par  Blanc  {Revue  hebdomadaire  de  laryng,, 
oloL  et  rhin.,  3  février  1906). 

Tumeur  d'un  blanc  grisâtre,  de  la  grosseur  d'un  pois,  dure  et 
mobile,  au  niveau  de  la  fossette  sus-amygdalienne  droite.  Formée 
de  tissu  conjonctif,  dense  et  serrée,  contenant  çà  et  là  des  boyaux 
épithéliaux.  a.  hautant. 


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314  ANALYSES 

Zona  occipito-cervical  bilatéral  précédé  d*ime  angine  aiguë,  par 
H.  BiCBBLONNE  {Rcvue  hebdoni.  de  laryng,^  olol.,  cl  de  rhin.^ 
17  février  1906). 

Le  zona  bilatéral  est  excessivement  rare.  Cependant  Magee, 
Finny,  Kaposi,  Douglas,  Augagneur,  oui  relaté  des  observations 
de  zona  bilatéral  du  cou,  et  Bichelonne  résume  les  cas  rapportés 
par  Elbiott  et  Batut.  B.  a  également  observé  et  publié  un  fait  de 
zona  double  occipito-cervical. 

\}n  malade,  à  la  suite  d'une  angine,  avec  peu  de  symptômes 
généraux,  présente  à  la  nuque,  sur  les  côtés  du  cou,  au  menton 
et  à  la  région  parotidienne  une  éruption  caractéristique  du  zona, 
d'un  zona  bilatéral.  Cette  éruption  occupe  les  territoires  des  bran- 
ches postérieures  de  la  troisième  paire  cervicale,  les  ramiflcations 
de  la  branche  cervicale  transverse,  de  la  branche  auriculaire  et 
de  la  branche  petite  mastoïdienne.  Marche  d*un  zona  ordinaire. 

B.  signale  les  rapports  possibles  entre  les  manifestations  in- 
flammatoires de  la  gorge  et  Téruption  du  zona,  sans  qu*il  puisse 
les  préciser  (même  cause,  ou  bien  le  zona  étant  la  conséquence  de 
Tinloxication  de  Forganisme  par  les  produits  sécrétés  au  niveau 
de  Tamygdale  enflammée^  ou  simple  coïncidence),  Batut  et  Palm 
ont  également  observé  la  coexistence  d'une  (lèvre  zoster  avec  une 
angine. 

Dans  le  cas  de  B.,  la  distribution  de  l'éruption  en  fait  plutôt  un 
type  à  répartition  radiculaire  portant  sur  les  ganglions  de  la  troi- 
sième paire  cervicale,  sur  ses  racines  et  la  corne  postérieure,  lé- 
sions analogues  à  celles  déjà  signalées  par  Armand  Delille  et  Ca- 
mus, ainsi  que  G.  Ballet.  a.  hautant. 

Relevé  statistique  du  service  d'oto-rhino-laryngologie  de  THÔpi- 
tal  Saint-Jean  de  Bruxelles  (service  du  D"*  Delsaux),  par  A.  Fal- 
las  (^Presse  olo,  rhin.  laryng.  belge^  janvier  1906). 

Parmi  les  faits  rapportés  dans  ce  travail,  il  faut  citer  : 
2  cas  de  malformation  congénitale  de  Toreille.  Dans  Tun  d'eux, 
jeclé  de  la  parafflne  et  a  réussi  à  modeler  un  pa- 

\  zoster  récidivant  sur  le  trajet  du  Ûlet  auriculaire 
nporal. 

îrvations  de  mastoïdite.  Dans  i  cas  de  mastoïdite 
rétro -auriculaire  fut  fermée  immédiatement  et 
e  observation  de  mastoïdite  aiguë  post-scarlati- 
ne de  rougeole  et  d'eczéma,  une  autre  de  mastoï- 


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AJIÀLYSBS  3i5 

dite  aiguô  compliquée  de  ganglion  suppuré  du  cou,  1  cas  de  mas« 
toîdile  subaiguô  gauche  avec  abcès  extra-dural,  un  fait  de 
masloîdile  réchauffée  avec  choiestéatome,  abcès  extra-dural,  mé- 
ningite localisée  terminée  par  la  guérison,  avec  suture  secondaire 
de  la  plaie  opératoire.  Une  autre  observation  a  trait  à  un  carci- 
nome de  Toreille  pris  pour  une  mastoïdite  de  Bezold  ;  toute  la 
raastolde  fut  enlevée  ainsi  que  le  paquet  ganglionnaire  ;  récidive 
quatre  mois  plus  tard.  Un  cas  d'algie  mastoïdienne  hystérique  qui 
fut  trépané.  EnÛn  la  relation  d'un  fait  de  pseudo-labyrinthite  chez 
une  malade  évidée  autrefois  et  non  complètement  guérie  :  les  ver- 
tiges et  les  vomissements  relevaient  en  réalité  d'une  affection  sto- 
macale, et  c*est  par  l'observation  attentive  que  le  diagnostic  de 
labjrintbite  fut  écarté.  a.  hàutant. 

Sarcome  de  l'œsophage,  par  Eorkd,  M.  Corner  et  H.  A.  T.  Fair- 
BANK(in  The  Practitioner,  iuin  i904,  p.  818). 

f  Cette  statistique  est  tirée  d'un  travail  de  ces  auteurs  sur  le  sar- 
come du  tube  digestif.  On  connaît  14  cas  de  sarcomes  de  l'œso- 
phage ;  l'affection  est  plus  fréquente  chez  l'homme  (1 1  cas)  que 
chez  la  femme  (2  cas).  On  le  trouve  à  tous  les  âges  de  la  vie.  Le 
siège  le  plus  fréquent  est  au  tiers  inférieur  de  l'organe.  Les  symp- 
tômes sont  semblables  à  ceux  du  cancer  ;  la  marche  est  plus  ra- 
pide, la  douleur  est  plus  violente,  et  particulièrement  les  nuits 
pendant  le  repos  ;  tandis  que  dans  le  cancer  la  douleur  se  mani- 
feste surtout  pendant  les  repas.  La  durée  est  de  six  mois.  La  lé- 
sion commence  dans  les  tissus  sous  muqueux,  et  envahit  en 
anneau.  Dans  3  cas,  la  tumeur  formait  une  sorte  de  masse  pédl- 
culée.  On  observe  des  ulcérations,  des  perforations  et  des  abcès 
gangreneux,  du  médiastin  des  poumons.  On  trouve  toutes  les  va- 
riétés de  sarcome.  Des  lésions  sarcomateuses  secondaires  ont  été 
notées  dans  50  ^/q  des  cas.  Dans  1  cas  on  a  pratiqué  la  gastroslo- 
mie,  le  malade  est  mort  huit  jours  après.  a.  raoult. 

Traitement  du  carcinome  de  l'œsophage  par  les  rayons  de  Rœnt- 
gen, par  Wendel  (Munchen.  el  Mediz,^  Wochensch,,  n*>  5,  1905). 

La  chirurgie  de  l'œsophage  appartient  aujourd'hui,  plus  que  ja- 
mais, au  domaine  de  l'expérience.  Les  travaux  de  Sauerbruch, 
quoique  promettant  beaucoup,  ne  sont  pas  encore  entrés  dans  la 
chirurgie  générale  ;  la  dilatation  lente  et  progressive  des  tumeurs 
intra-œsophagiennes,  quoique  recommandée  par  I.eyden  et  Al- 
bert, est  délaissée  aujourd'hui  en  faveur  de  la  gastrostomie,  les 


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316 


ANALYSES 


résultais  de  cette  dernière  intervention  sont  loin  d*étre  brillants  ; 
les  nouvelles  découvertes  :  la  radio  et  la  Rœntgenthérapie  étaient 
donc  appelées  à  être  essayées  dans  le  traitement  de  la  carcinose 
œsophagienne  ;  malgré  un  résultat  très  favorable  obtenu  par  un 
observateur  tel  que  Eichorn,  la  radiothérapie  ne  parait  pas  encore 
avoir  été  mise  en  pratique  dans  le  traitement  du  carcinome  de 
l'œsophage,  probablement  parce  que  le  radium  est  rare  :  la  Rœnt- 
genthérapie souvent  essayée  dans  le  traitement  du  cancer  du 
sein,  proche  parent  du  cancer  de  Fœsophage  n'a  probablement 
pas  encore  été  essayée  et  ceci  à  cause  de  la  difÛculté  de  la  tech- 
nique. 

Wendell  publie  l'observation  détaillée  d'un  malade  chez  lequel 
un  cancer  de  l'œsophage  bas-situé  a  été  traité  par  les  rayons  X  à 
l'aide  de  l'œsophagoscope,  permettant  la  radiation  immédiate  de 
la  tumeur;  du  20  juillet  au  8  août,  Wendell  a  pratiqué  huit 
séances  de  cinq  à  dix  minutes  ;  le  malade  complètement  cachec- 
tisé,  dysphagique  a  rapidement  repris  du  poids  grâce  à  une  nour- 
riture mixte  bien  mastiquée  et  facilement  avalée.  A  la  Un  du  trai- 
tement il  n'y  avait  aucune  trace  d'ulcération.  Le  malade  a  été 
perdu  de  vue.  L'auteur  publie  son  cas  pour  provoquer  d'autres 
tentatives  de  radiothérapie  du  cancer  œsophagien.       lautmann. 

Sur  rocclnsion  congénitale  de  l'œsophage,  par  William  Thomas 
{Lancetf  6  février  1904). 

T.  rapporte  i  cas  (non  confirmé  par  l'autopsie)  et  qui  se  rap  > 
proche  des  19  autres  déjà  publiés.  st-cl.-thompson. 

Ablation  d'une  tumeor  polsrpoide  de  la  base  du  crâne  après  résec- 
tion préalable  du  maxillaire  sopérienr  (Lancei,  9  avril  1904, 
page  989). 

Il  s'agissait  d'un  flbrome. 

ST-CL. -THOMPSON. 

Cancer  de  la  bouche  et  de  la  gorge,  par  Stanlby  Bayd  et  W.  H. 
Un  WIN  {PractUioner,  mai  1904,  p.  397). 

Les  auleui*s  relatent  une  série  de  14  cas  de  cancer  de  la  bouche 
et  de  4  cas  de  cancers  de  l'isthme  du  gosier  et  des  amygdales. 
Parmi  ces  derniers  cas  qui  nous  intéressent  spécialement,  nous 


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ANALY8B8  317 

constalons  les  faits  suivants.  Dans  le  cas  n^  /,  Tulcération  attei- 
{;nait  le  pilier  antérieur  droit,  et  s'étendait  au  palais  et  à  la 
langue  ;  rinfiltration  était  peu  profonde,  quelques  ganglions 
étaient  atteints  des  deux  côtés.  L*auteur  sectionna  les  téguments, 
depuis  Foreille  jusqu'au  cricoîde,  enleva  les  ganglions  malades, 
puis  sectionna  la  joue  au  niveau  de  Tangle  du  maxillaire.  Ablation 
de  toute  la  partie  malade,  avec  le  constricteur  supérieur  et  les 
tissus  voisins.  Guérison,  récidive  ganglionnaire  des  deux  côtés  ino- 
pérable. Cas  no  2  :  ulcération  de  Tamygdale  droite,  des  deux  pi- 
liers et  de  la  muqueuse  s'étendant  du  maxillaire  supérieur  au 
maxillaire  inférieur.  Incision  de  Kocher  étendue  le  long  du  slerno- 
mastoîdien,  ablalion  des  ganglions  sous-maxillaire,  sous-paroti- 
diens,  de  la  région  carotidienne,  de  la  région  sous-cricoldienne  ; 
ablation  de  la  branche  droite  du  maxillaire.  Enlèvement  de 
l'amygdale,  des  piliers  et  de  tous  les  tissus  voisins  malades.  Le 
malade  meurt  dix  jours  après  l'opération.  Cas  n*  3  :  ulcération 
du  voile  du  palais,  de  la  luette,  du  pilier  antérieur  et  de  la  mu- 
queuse au-dessus  du  maxillaire  inférieur.  Incision  de  Kocher,  sec- 
lion  de  la  joue,  ablation  des  parties  malades  et  d'une  portion  de 
la  langue  ;  on  s'aperçoit  qu'il  exisle  de  Tinfiltration  des  muscles. 
Guérison  de  l'opération.  Récidive  au  bout  d'un  mois  sur  la  mu- 
queuse buccale.  Un  cas  de  survie  avec  récidive  au  niveau  de 
l'amygdale.  Cas  n®  4  :  cancer  du  pharynx  avec  ganglion  sous 
l'angle  du  maxillaire  ;  l'épiglotte  est  lirée  à  gauche.  Longue  inci- 
sion le  long  du  sternomastoîdien,  une  autre  vers  la  ligne  médiane, 
au  niveau  de  l'hyoïde,  ablation  des  ganglions.  Seclion  transversale 
du  pharynx  à  travers  le  constricteur  moyen.  Ablation  de  celte 
portion  de  la  paroi  pharyngienne,  de  la  grande  corne  de  l'hyoïde 
et  de  la  partie  supérieure  de  l'aile  gauche  du  thyroïde,  ainsi  que 
la  membrane  thyroïhyoïdienne.  Le  malade  meurt  le  cinquième 
jour,  d'hémorrhagie.  A  l'autopsie,  on  constate  une  ouverture  de  la 
carotide  interne  à  son  point  d'origine. 

Tous  ces  résultats,  comme  le  disent  en  terminant  les  auteurs, 
sont  peu  encourageants. 

A.    RAOULT. 


Epithélioma  de  la  mâchoire  inférieure  et  de  la  langue,  par  H.  Ra- 
THRRFURD  {Glasgow  med,  journal^  mars  1904). 

La  tumeur  avait  envahi  la  moitié  droite  du  maxillaire  inférieur. 


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318  IMÂL 

la  moitié  correspondante  de  la  langue,  les  ganglions  voisins  et  les 
glandes  salivaires.  L'auteur  pratiqua  là  ligature  primitive  de  la 
carotide.  Le  malade  put,  dans  la  suite,  manger  assez  facilement, 
malgré  l'absence  de  la  moitié  du  maxillaire.  Une  récidive  réappa- 
rut six  mois  après  Topération,  dans  la  fosse  ptérjgoîdienne. 

A.    RAOULT 


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NOUVELLES  319 


NOUVELLES 


X«  CONGRÈS  DE  LA  SOaÉTÉ  ITALIENNE  DE  LARYNGOLOGIE 
D'OTOLOGIE  ET  DE  RHINOLOGIE 

La  réanioii  de  la  Société  italienne  de  laryngologie  se  tiendra  à  Milan, 
les  17,  18  et  19  septembre.  Questions  mises  &  l*ordre  da  jour  : 

1»  Sar  la  méthode  clinique  pour  Texamen  da  sens  de  l'équilibre  dans 
les  affections  auriculaires  ; 

2»  Corps  étrangers  du  larynx,  de  la  trachée  et  des  bronches. 


Viif  Di  Ghabsàiko  (Pepsine  et  diastase).  Rapport  favorable  de  TAcadé- 
mie  de  médecine,  mars  1864.  Contre  les  affections  des  voies  digestives. 

Bbomuri  di  potassium  ORARULi  oi  FALièRBS.  Approbation  de  l'Académie 
de  médecine,  1871.  Contre  les  affections  du  svstème  nerveux.  Le  flacon 
de  15  grammes  est  accompagné  d'une  cuillère  mesurant  50  centi* 
grammes. 

PsospiiÀTiirB  FAuftiuMi.  Aliment  très  agréable,  permettant,  chez  les 
jeunes  enfants  surtout,  l'administration  facile  du  phosphate  bicalcique 
assimilable.  Une  cuillerée  à  bouche  contient  25  centigrammes  de  phos- 
phate. 

PoDDBE  LAXATiTi  DI  ViciT  (Poudrd  dc  séué  composée).  Une  cuillerée  à 
café  délayée  dans  un  peu  d'eau  le  soir  en  se  couchant.  Excellent  remède 
contre  la  constipation. 


OUVRAGES  ENVOYÉS  AUX  ANNALES 


Second  Annual  Report  of  the  Henry  Phipps  Institute,  for  the  stnd^, 
treatment  and  prévention  of  tuberculosis,  février  1904  h  février  190o. 
Publication  de  Henry  Phipps,  Institute,  238,  Pine  Street,  Philadelphie, 
1906. 


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320 


OUVRAGES  ENVOYÉS  AUX  ANNALES 


Beiiio««l^plel  (Inhalations  et  Gargarismes).  Affections  inflamma- 
toires et  infectlenses  de  la  gorge,  du  nez,  du  larynx,  des  bronches 
{Voir  atix  Annoncer). 


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Préparé  spécialement  pour  VAnesthésie^  sa  conservation  dans  le  vide  et 
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Tome  XXXII.  —  N*  10.  —  Octobre  1906. 


MÉMOIRES  ORIGINAUX 


I 


SERVICE   ET   CLINIQUE   OTOLOGIQUE   DE   L*HOPITAL   LARIBOISIÈ^RE 

(M.  le  Professeur  agrégé  Sibilbad»  chef  de  service.) 

QUATRE  OBSERVATIONS  DE  PARALYSIE 

DE  LA  SIXIÈRIE  PAIRE   DANS  LE  COURS  D'OTITES 

MOYENNES  SUPPURÉES  AIGUËS 

CONTRIBUnON  A  L'ÉTUDE  DU  SYNDROME 

DE  GRADENIGO 

Par  E.  LOMBARD,  otologiste  des  Hôpitaux. 


OBSERVATION   I 

Otite  moyenne  aiguë  suppurée,  avec  mastoïdite.  Apparition  tardive 
d'un  syndrome  de  Gradenigo, 


Une  fémroe,  âgée  de  33  ans,  enlre  dans  le  service  de  M.  Sebileau 
que  je  suppléais  à  ce  raomeni,  le  18  avril  1906,  pour  une  otile 
moyenne  aiguë  suppurée  droite.  Convalescente  d'une  poussée 
grippale  qui  Timmobilisa  pendant  huit  jours  au  mois  de  mars^  on 
lui  donna,  dans  une  clinique  de  la  ville,  le  conseil  de  faire  des  in- 
jections au  siphon  de  Weber  pour  combattre  une  obstruction  na- 
sale tenace.  À  la  huitième  irrigation,  Toreille  droite  reste  bouchée 
et  devient  douloureuse  pendant  la  nuit.  Les  douleurs  augmentent 
le  i2  avril,  elles  deviennent  intolérables  du  i4  au  15  et,  au  matin, 
apparaît  un  peu  de  liquide  séro-purulent.  Le  18,  l'écoulement  est 
profus  et  elle  entre  à  l'hôpital.  Au  premier  examen,  je  constate  la 
présence  d'une  plaque  érysipélateuse  s'étendant  au  pavillon,  à  la 
région  temporale  et  à  la  joue  du  même  côté.  La  température  est 
peu  élevée  :  38^.  Conduit  rempli  de  pus  :  membrane  perforée  lar- 

ANNALBS  DES  MALADIES  DE  l'oBBILLB  ET  DU  LARYNX.  22 

TOME  xxxii,  n«  10,  1906. 

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322  E.    LOMBARD 

^'emeiil  en  bas  et  en  avant  :  région  apophysàire  extrêmement 
douloureuse  à  la  pression  dans  toute  son  étendue.  11  s'agit,  en 
somme,  d'une  otite  au  sixième  jour  avec  érysipèle  et  nous  met- 
Ions  la  malade  en  observation  dans  une  chambre  d'isolement.  Los 
deux  jours  suivants,  la  température  monte  à  39o  le  soir  :  l'érysi- 
pèle  a  gagné  le  cuir  chevelu  et  Tautre  côté  de  la  face.  L'écoule- 
ment est  modéré,  l'apophyse  moins  douloureuse.  Le  22,  la  pres- 
sion est  presque  bien  supportée  au  niveau  de  l'antre,  l'érysipèle 
commence  à  s'atténuer.  La  température  revient  à  37°,2.  Même 
élat  le»  jours  suivants.  Desquamation  Hne  du  côté  droit. 

Le  30,  la  température  s'élève,  sans  augmentation  ni  diminution 
de  l'écoulement  qui  est  réduit,  sans  manifestation  douloureuse  à 
la  pression  forte  ou  à  la  percussion  de  l'apopbyse.  Du  1"  au  3  mai, 
la  température  oscille  entre  39o,2  le  soir  et  37o,o  le  matin.  II  faut 
intervenir  sans  tarder.  Notons  que,  depuis  quatre  jours,  est  appa- 
rue une  douleur  flxe  très  circonscrite  à  la  région  pariétale  droite. 
Cettei  douleur  à  caractère  névralgique  augmente  d'intensité  dans 
l'après-midi  pour  devenir  intolérable  vers  deux  ou  trois  heures  du 
matin. 

A  l'opération,  je  trouve  l'antre  plein  de  fongosités  pâles,  peu  sai- 
gnantes. L'apophyse  entière  en  est  remplie,  bien  que  Ton  distingue 
encore  l'architecture  des  travées  iutercellulaires.  Sinus  vérifié  et 
intact. 

L'histoire  ultérieure  n*o(Tre  rien  de  particulièrement  remarquable, 
sauf  la  persistance  de  la  douleur  fixe  pariétale. 

Toutefois,  quinze  jours  après  l'opération,  malgré  l'ouverture 
large  de  l'antre  et  le  curettage  de  l'aditus,  la  caisse  suppure  cri' 
core» 

Trois  semaines  environ  après  la  Irépanaliony  la  malade  signale 
des  troublesde  la  vision.  Je  l'envoie  à  l'examen  de  M.  Morax  qui  dia- 
gnostique une  paralysie  de  la  sixième  paire  du  même  côté  que 
l'otite.  Il  existe  de  la  dilatation  de  la  pupille  du  côté  opposé  sans 
modification  des  réflexes.  Fond  de  l'œil  normal.  La  douleur  pa- 
riétale disparaît  complètement  au  bout  de  quelques  jours.  Elle 
s'était  d'ailleurs  notablement  atténuée.  Entre  temps,  la  plaie  de 
trépanation  se  comble  réf^ulièrement,  mais  il  persiste  pendant 
longtemps  un  très  minime  suintement  de  la  caisse.  Actuellement, 
c'est-à-dire  six  semaines  environ  après  le  début  de  la  paralysie, 
la  caisse  est  guérie,  la  plaie  de  trépanation  cicatrisée,  mais  la 
diplopie  existe  encore  ainsi  que  Tincgalité  pupillaiie.  La  malade 
a  été  soumise  à  l'examen  de  M.  Dabinski  qui  n'a  pu  découvrir 
aucun  signe  d'hystérie  ou  de  labes. 


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QUATRE   OBSERVATIONS   DE  PARALYSIE   DE   L* ABDUCTEUR       323 


OBSERVATION   II 

Olile  moyenne  aiguë  êuppurée  avec  mastoïdite. 
Syndrome  de  Gradenigo. 

B...,  Raymond,  8  ans,  se  plainl,  le  20  juin  1906,  de  violenles 
douleurs  dans  Foreille  droite  et  de  céphalée.  11  est  conduit  à  la 
cliiùque  externe  le  22  juin.  La  température,  dit  la  mère,  s'est  éle- 
vée à  40«.  On  fait  une  large  paracentèse  à  la  suite  de  laquelle 
s*c(ablit  UQ  écoulement  profus  en  même  temps  que  disparaissent 
les  douleurs. 

Le  2  juillet,  violente  céphalée  avec  localisation  dans  la  région 
temporale  droite.  Le  lendemain  et  les  jours  suivants,  la  céphalée 
augmente  d'intensité  et  se  ûxe  surtout  à  la  région  irontale  droite. 
Il  y  a  eu,  paralt-il,  quelques  vomissements.  Constipation. 

Le  9  juillet,  le  malade  est  ramené  à  la  clinique.  On  pense  à  de 
la  rétention  dans  la  caisse  et  on  agrandit  la  paracentèse.  Du  9  au 
16  juillet,  les  douleurs  persistent.  Il  y  a  quelques  vomissements  : 
le  malade  maintient  l'œil  droit  fermé,  sans  doute  pour  éviter  la 
diplopie,  car  la  mère  a  constaté  Texistence  d'un  strabisme  interne 
du  côté  droit  apparu  depuis  la  dernière  visite. 

La  température  est  élevée,  39°,6.  L'enfant  est  admis  à  l'hôpital. 
11  est  abattu  mais  répond  à  toutes  les  questions.  Il  indique  nette- 
ment la  région  fronto-temporale  droite  comme  étant  le  siège  des 
douleurs. 

La  membrane  bombe  un  peu.  Ecoulement  modéré  par  roriOce 
de  la  paracentèse.  Pas  d'œdème  mastoïdien.  Un  peu  de  douleurs  à 
la  pression  forte  de  l'antre. 

Un  vomissement  depuis  l'entrée.  Température,  le  soir,  40*,2.  Le 
matin,  38<»,6.  Pouls  120<*.  Pas  de  Kemig.  La  ponction  lombaire  est 
négative.  Il  n'y  a  pas  d'hypertension.  Le  liquide  est  clair.  La  cen- 
trifugation  ne  donne  pas  de  culot. 

Le  malade  maintient  son  œil  fermé  pour  se  soustraire  à  la  di- 
plopie. 11  existe  un  peu  de  larmoiement.  Paralysie  du  droit  externe 
droit.  Angle  de  déviation,  20'*.  Excursion  en  dehors,  lOo.  L'examen 
du  fond  de  l'œil,  pratiqué  dans  le  service  du  D'  Morax,  ne  révèle 
rien.  Aucune  lésion  oculaire  en  dehors  de  la  paralysie  de  la 
sixième  paire  droite. 
Trépanation  de  l'apophyse  raasloïde. 
Je  trouve  l'antre  rempli  de  pus  sous  pression.  En  évidant  Tapo- 


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324  E.    LOMBARD 

P^O'se,  je  constate  que  les  cellules,  modérément  développées,  sont 
remplies  de  fongosités  sans  pus.  Je  découvre  le  sinus  qui  est  in- 
tact. Température,  le  soir,  37«,7. 

Le  lendemain,  18  juillet,  la  température  est  tombée  à  37°.  Les 
jours  suivants,  la  température  oscille  autour  de  37°.  Elle  est  irré- 
gulière, ne  dépassant  pas  38°  ou  38°,2,  mais  Tapyrexie  n'est  pas 
complète. 

Le  quatrième  jour,  la  diplopie  gênante  parait  avoir  disparu.  La 
paralysie  cependant  persiste  au  même  degré  apparent.  Les  phé- 
nomènes d*irrilation  méningée  ont  complètement  disparu. 

Le  malade  sort  le  15  août.  La  suppuration  auriculaire  est  tarie. 
La  plaie  opératoire  en  grande  partie  comblée.  Amélioration  no- 
table de  la  paralysie  de  la  sixième  paire. 

A  partir  de  ce  moment,  nous  l'envoyons  régulièrement  au  ser- 
vice ophtalmologique  qui  constate  la  disparition  progressive  du 
strabisme  interne  et  nous  donne  les  renseignements  suivants  : 

i9  aotf/.— Strabisme  convergent,  0.  D.,.     .     .     .       20° 
Excursion  en  dehors 30° 

Diplopie  homonyme  augmentant  dans  le  regard  à  droite. 

/«'  septembre.  —  Strabisme  convergent,  0.  D.,      .     .     .  15° 

Excursion  en  dehors 30° 

5    sc/)^cmZ)re.  —  Strabisme  convergent,  0.  D 12° 

Excursion  en  dehors 35° 

7    septembre,  —  Strabisme  convergent,  0.  D.        ...  lOo 

Excursion  en  dehors 35» 

49  septembre,  —  L'examen  ophtalmoscopique  pratiqué  par 
M.  Chevalier  semble  indiquer  que  le  strabisme  aurait  un  peu  aug- 
menté. 11  trouve,  en  effet  : 

Strabisme  convergent,  0.  D.        ...       15° 
Excursion  en  dehors 350^ 

La  mère,  qui  a  examiné  l'enfant  pendant  son  sommeil,  nous 
dit  que  la  déviation  en  dedans  persiste  dans  cet  étal. 

L'état  général  est  parfait  ;  le  malade  a  repris  son  entrain  et  sa 
vie  ordinaire.  La  plaie  rélroauriculaire  est  complètement  cicatri- 
sée.  Mais  le  strabisme,  comme  on  le  voit,  persiste  encore  plus  de 
deux  mois  après  son  début. 


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QUATRE   OBSERVATIONS   DE   PARALYSIE   DE   l'ABDUCTEUR       325 


OBSERVATION   III 

Otite  moyenne  aiguë  suppurée.  Syndrome  de  Gradenigo,  Cellulite 
pétreuse  et  thrombo^phlébite  du  sinus  caverneux.  Autopsie, 

Reg.  Joseph,  30  ans,  vient  à  la  consultation  de  médecine  géné- 
rale pour  une  névralgie  faciale  dont  il  souffre  depuis  quinze  jours 
environ.  Il  présente  les  trois  points  classiques  de  Valleix  et  le 
point  auriculo-temporal.  Il  est  admis  dans  un  service  de  méde- 
cine. 

Gomme  il  se  plaint  aussi  de  l'oreille  droite  (du  même  côté 
que  les  névralgies),  on  Tenvoie  peur  examen  à  la  clinique  olo- 
logique.  On  constate  une  otile  moyenne  aiguë  droite  sans  per- 
foration de  la  membrane.  Celle-ci  est  rouge,  vascularisée,  bombe 
légèrement.  Paracentèse  immédiate.  Le  lendemain  et  les  jours 
suivants,  Técoulement  est  modéré,  mais  la  température  reste  éle- 
vée et  le  malade  se  plaint  d'une  violente  céphalée  avec  localisation 
sur  les  rameaux  d'émergence  du  trijumeau. 

28  août,  —  On  le  fait  passer  dans  le  service  otologique.  L'exa- 
men de  l'apophyse  ne  permet  de  découvrir  ni  ^œdème,  ni  tuméfac- 
tion ;  la  pression  forte  n'est  pas  douloureuse  au  niveau  de  Tanlre, 
mais  sur  le  bord  supérieur  du  conduit  et  au-devant  du  tragus. 

2  septembre,  —  Antrolomie.  L'antre  ne  contient  pas  de  pus  li- 
quide. L'apophyse,  diploétique,  est  rouge,  congestionnée  — mani- 
festement atteint  d'ostéite  —  mais  nulle  part,  on  ne  découvre  de 
foyer  collecté. 

6  septembre,  —  Apparition  de  la  diplopie.  L'examen  de  l'œil  in- 
dique une  paralysie  de  l'abducteur  du  côté  droit.  Les  douleurs  sont 
moins  vives.  La  céphalée  est  moins  localisée,  plus  diffuse,  mais  la 
température  reste  élevée,  iirégulière  avec  des  écarts  de  1  à  1  de- 
gré et  demi  entre  le  matin  et  le  soir. 

10  septembre,  —  On  remarque  de  l'œdème  de  la  paupière  supé- 
rieure droite  en  même  temps  qu'un  certain  degré  de  profusion  de 
globe  oculaire.  Affaissement.  Somnolence.  Délire  nocturne.  La 
thrombose  du  sinus  caverneux  ne  parait  pas  faire  de  doute. 

La  ponction  lombaire  est  positive.  Le  liquide  contient  des  poly- 
nucléaires en  grand  nombre. 

Mort,  le  13  septembre,  avec  les  signes  d'une  leptoméningite  pu- 
rulente. 

Autopsie,  —  Leptoméningite  diffuse  avec  maximum  à  la  base. 


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326  E.    LOMBARD 

Sinus  caverneux  droit  thrombose  et  suppuré.  On  découvre  en  dis- 
séquant la  dure-mère,  sur  la  face  postérieure  du  rocher  droit,  une 
vaste  cavité  communiquant  avec  l'aditus  par  un  orifice  tellement 
étroit  qu'il  ne  pouvait  même  pas  être  soupçonné.  Cette  cavité,  de 
forme  irréguiière,  est  creusée  aux  dépens  de  la  substance  même 
de  la  face  postérieure  qu'elle  a  évidée,  et  limitée  en  arrière  parla 
dure-mère.  Elle  contourne  le  conduit  auditif  interne  au-dessus  de 
son  bord  supérieur  s'étalant  en  dehors  de  lui  jusque  près  du  bord 
inférieur  de  la  pyramide,  et  offre  des  dimensions  maxima  sur  la 
face  postérieure  à  la  pointe.  Elle  s'insinue  sous  la  loge  du  Gasser  et 
aboutit  au  sinus  caverneux  suppuré.  Elle  est  remplie  de  pus 
au  milieu  duquel  baigne  un  séquestre  de  2  centimètres  de  longueur 
environ,  arborescent,  découpé  comme  une  feuille  de  fougère,  et 
qui  représente  manifestement  les  débris  des  cloisons  inter-cellu- 
laires  disséquées  par  la  suppuration. 

En  examinant  le  rocher  du  côté  opposé,  je  retrouve  la  disposi- 
tion cellulaire  de  la  pointe,  le  même  système  pneumatique  arri- 
vant jusque  sous  la  dure-mère  dont  le  sépare  une  lamelle  osseuse 
papyracée. 

OBSERVATION   IV 

Olife  moyenne  aiguë  suppures.  Syndrome  de  Gradenigo,  Cellulite 
péireuse.  Leptoméningite  purulente.  Autopsie, 

G...  Louis,  20  ans,  se  présente,  le  5  septembre  1906,  à  la  con- 
sultation d'ophtalmologie  pour  des  troubles  de  la  vue  remontant 
à  quelques  jours.  Après  examen  et  après  la  constatation  d*un 
écoulement  auriculaire,  il  nous  est  adressé. 

Il  nous  dit  rapporter  le  début  des  accidents  à  un  traumatisme 
datant  de  un  mois  environ  :  nageant  dans  une  piscine,  il  se  serait 
frappé  le  côté  gauche  de  la  tête  contre  celle  d*un  autre  nageur.  A 
partir  de  ce  moment,  apparut  une  céphalée  violente  empêchant  le 
sommeil.  Cinq  à  six  jours  plus  tard,  les  douleurs  diminuent  en 
même  temps  qu'apparaît  la  suppuration  auriculaire.  Le  malade 
ne  s*en  préoccupe  pas. 

Il  y  a  dix  jours,  les  douleurs  réapparaissent  s*étendant,  à  toute 
la  moitié  gauche  du  crâne,  très  intenses,  comparées  à  des  coups 
de  marteau.  Insomnie.  En  même  temps  se  manifestent  des  trou- 
bles de  la  vue. 

Lej  our  de  l'admission,  la  température  marque  38°.  II  répond  par- 
faitement aux  questions  qu'on  lui  pose  et  reste  assis  sur  son  lit 


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QUATRE   OBSERVATIONS   DE   PARALYSIE   DE    l'aBDUCTEUR       327 

pendant  l'examen  et  rinterrogatoire.  Il  se  plaint  de  douleurs  in- 
Icnses,  irradiées  à  l'œil,  à  la  région  frontale  et  pariclale  gauche. 

Pus  dans  le  conduit  qui  n'est  pas  œdématîé.  La  membrane  n'est 
pas  saillante,  mais  très  vascularisée  ;  par  une  perforation  assez 
petite  antéro-inférieure,  s'écoule  une  quantité  assez  considérable 
de  pus  pour  remplir  rapidement  le  fond  du  conduit  après  assè- 
chement. 
A  droite,  membrane  intacte. 

L*apophyse  gauche  est  un  peu  douloureuse  à  la  pointe.  La  pres- 
sion forte  est  très  bien  supportée,  par  contre,  à  la  région  antrale. 
Examen  ophtalmologique  (Chevallier).  —  Pas  de  diplopie  gê- 
nante. Elle  se  révèle  par  l'examen  au  verre  coloré.  Diplopie  ho- 
monyme augmentant  dans  le  regard  h  gauche.  Strabisme  conver- 
gent de  rœil  gauche  :  iO**.  Excursion  en  dehors  :  10*.  Le  fond  de 
l'œil  est  normal.  L'acuité  normale. 

Le  lendemain,  6  septembre,  température  :  37",8,  le  matin  ;  37%9, 
le  soir.  La  douleur  fronlo -parié taie  est  surtout  intense,  mais  le 
malade  se  lève;  on  ne  constate  ni  torpeur  ni  lassitude.  Cependant 
l'enquête  ultérieure  nous  apprit  que,  la  veille,  l'inûrmier  de  ser- 
vice à  la  consultation  d'ophtalmologie  avait  été  frappé  de  sa  som- 
nolence :  il  dut  le  réveiller  à  plusieurs  reprises  pendant  qu'il  at- 
tendait son  tour. 

7  septembre.  —  Même  état.  Température  :  37%4.  Dans  l'après- 
midi,  vers  deux  heures,  un  vomissement.  Violente  crise  de  dou- 
leurs frontales  ;  pour  la  première  fois,  le  malade  s'en  plaint  spon- 
tanément. Elles  lui  arrachent  des  cris.  Température,  vers  quatre 
heures,  38?,4.  A  cinq  heures,  deuxième  vomissement  :  puis,  brus- 
quement apparaît  une  crise  épilcptiforme  qui  aurait  débuté,  pa- 
rait-il, par  le  bras  gauche.  Elle  se  généralise  rapidement,  dure 
quelques  instants  et  aussitôt  après  s'installe  le  sterlor.  Coma  ter- 
minal ;  mort  à  six  heures. 

Autopsie,  —  Lésions  ordinaires  de  la  leptoménîngite  généralisée 
avec  traînées  purulentes  le  long  des  vaisseaux.  Le  cerveau  enlevé, 
on  incise  avec  précaution  la  tente  du  cervelet.  Entre  la  face  pos- 
térieure de  la  pyramide  et  la  face  antérieure  du  lobe  cérébelleux 
gauche,  on  trouve  une  toute  petite  poche  circonscrite  par  des 
tractus  arachnoldaux,  englobant  les  septième  et  huitième  paires  et 
s'étendant  jusqu'à  Toculo-moteur  externe.  La  région  du  ganglion 
de  Casser  baigne  dans  le  pus. 

Après  ablation  du  cervelet  et  du  bulbe,  on  découvre,  sur  la  face 
postérieure  du  rocher,  une  saillie  de  la  dure-mère  épaissie.  Cette 
voussure  a  une  forme  ovalaire  allongée  transversalement,  partant 


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328  E.    LOMBARD 

du  bord  inlerne  du  conduit  auditif  interne  et  s'étendanl  en  s'amiu- 
cissant  vers  la  pointe  du  rocher  sur  une  longueur  de  2  centimètres. 
Au  niveau  de  la  pointe  même,  la  dure-mère  est  saine  en  appa- 
rence, mais  en  la  déprimant,  on  constate  qu'elle  manque  de  sou- 
tien osseux  et  forme  la  paroi  d'une  poche  pleine  de  liquide^  on 
peut  établir  une  véritable  fluctuation  entre  les  deux  faces  antérieure 
et  postérieure  de  la  pointe  du  rocher  au-dessous  du  ganglion  de 
Casser.  Cette  paroi  dure-mérienne  incisée,  on  trouve  au-dessous 
d'elle  une  vaste  cavité  creusée  aux  dépens  de  la  poinle  de  la  py- 
ramide. Cette  cavité  est  oblongue  dans  le  sens  de  l'axe  du  rocher, 
allant  du  tubercule  occipital  et  du  trou  auditif  interne  à  l'apophyse 
clinoïde  postérieure.  En  avant  et  en  arrière,  les  limites  sont  for- 
mées par  la  dure-mère  épaissie  et  tomenteuse  du  côté  de  la  po- 
che purulente,  lisse  et  normale  dans  son  aspect,  du  côté  de  la 
fosse  cérébrale  et  cérébelleuse.  Les  contours  de  la  perte  de  subs- 
tance osseuse,  visibles  après  écartement  et  décollement  de  la 
dure-mère,sont  irréguliers  et  empiètent  sur  Tapophyse  basilaire  de 
l'occipital.  Le  nerf  de  la  sixième  paire  s'engage  en  plein  milieu  de 
la  poche  purulente  au  milieu  de  laquelle  il  baigne  comme  sus- 
pendu. 

A  signaler  l'intégrité  du  sinus  caverneux  et  du  canal  carotidien. 
De  l'extrémité  externe  de  la  poche  purulente  part  une  sorte  de  ca- 
nal creusé  dans  la  substance  même  du  bord  supérieur  du  rocher, 
enlre  ce  bord  supérieur  et  le  massif  limacéen;  il  aboutit  en  dehors, 
à  la  parlic  supérieure  de  la  caisse,  juste  au-dessus  de  l'orifice  de 
l'adilus.  On  peut  suivre  très  aisément  son  trajet  sur  des  coupes 
sériées.  Il  admet  une  grosse  soie  sans  difficulté.  Le  conduit  audi- 
tif interne  est  entièrement  respecté.  La  muqueuse  de  la  caisse  est 
tuméfiée,  œdémateuse.  Même  apparence  de  la  muqueuse  des 
cellules  mastoïdiennes  qui,  d'ailleurs,  ne  contiennent  pas  de  pus. 

Le  rocher  de  l'autre  côté  présente,  lui  aussi,  une  disposition 
pneumatique  de  la  pointe.  Du  mercure  versé  dans  les  cellules  api- 
cales,  vient  sourdre  dans  la  caisse.  Ji  existe  donc  également  du 
côté  sain  une  voie  de  communicalion  facile  entre  les  cellules  de  la 
poinle  et  les  cavités  de  l'oreille  moyenne. 

Voilà  donc  quatre  observations  dans  lesquelles  une  otite 
moyenne  aiguë  purulente  s  est  compliquée  de  dîplopie  par 
paralysie  de  Tabducteur.  Ces  quatre  cas  ont  eu  une  évolution 
différente  :  deux  ont  guéri  ;  deux  se  sont  terminés  par  la 
mort. 


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QUATRE  OBSERVATIONS  DE  PARALYSIE  DE  L* ABDUCTEUR   329 

Du  rapprochement  de  ces  observations  et  de  celles  qui  ont 
été  publiées  il  ressort  que  la  nécessité  s'impose  d'établir  entre 
elles  des  catégories,  des  groupements.  La  paralysie  de  l'abduc- 
teur, symptôme  toujours  le  môme  en  soi,  comporte  en,  effet, 
un  pronostic  des  plus  variables.  Aussi  semble-t-il  que  chacun 
de  ces  groupements  doive  correspondre  à  une  pathogénie  dif- 
férente ou  à  des  évolutions  dissemblables  d'une  même  cause 
pathogénique.  Telle  est  d'ailleurs  la  conclusion  qui  se  dégage 
des  discussions  de  ces  dernières  années.  L'incertitude  du  pro- 
nostic est  grande,  à  moins  qu'il  ne  soit  possible  de  disposer 
d'éléments  d'information  suffisants  pour  établir  un  diagnostic 
étiologique  ferme. 


Un  premier  groupe  répondra  à  ces  faits  de  paralysie  de 
l'abducteur  survenant  dans  le  cours  d'otites  moyennes  sup- 
purées  aiguës  et  môme  chroniques,  réchauffées,  compliquées 
d'accidents  intracrâniens  non  douteux. 

La  complication  siège  presque  toujours  dans  l'étage  posté- 
rieur et  compromet  le  fonctionnement  du  tronc  nerveux  dans 
son  trajet  périphérique  extra-bulbaire  :  abcès  extradural,  ab- 
cès cérébelleux,  méningite  basilaire  avérée,  quels  que  soient 
d'ailleurs  l'origine  première  et  le  point  de  départ  de  la  com- 
plication. 

Dans  une  deuxième  catégorie  qu'on  pourrait  peut-être  op- 
poser à  la  précédente,  il  conviendrait  de  ranger  ces  faits  d'otite 
moyenne  accompagnée  de  paralysie  de  l'oculo-moteur  ex- 
terne, dans  lesquels  la  paralysie  apparaît  absolument  dégagée 
de  toute  autre  manifestation  concomitante.  Ces  observations 
sont  rares.  La  guérison,  naturellement,  est  la  règle.  C'est  le 
groupe  des  paralysies  dites  d'origine  réflexe. 

Une  troisième  classe  comprendra  les  otites  moyennes  aiguës 
avec  paralysie  de  l'abducteur  précédée  de  douleurs  temporales, 
pariétales  ou  occipitales  et  parfois  aussi  de  signes  non  dou- 
teux d'excitation  méningée,  h^ association  de  ces  trois  termes  : 
otite  moyenne  aiguë ^  paralysie  de  l^ abducteur  et  douleurs 
temporO'pariétales  constitue  à   proprement  parler   le  syn- 


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330  E.    LOMBARD 

drame  sur  lequel  Gradenigo  a  adiré  Valtenlion  el  qui  parle 
san  nani.  Donc,  on^ne  devra  pas  cataloguer  sous  le  nom  de 
syndrome  de  Gradenigo  toute  otite  moyenne  aiguë  ou  chro- 
nique dans  le  cours  de  laquelle  apparaîtra  une  paralysie  de 
Tabducteur. 

C'est  une  classification  toute  provisoire.  Elle  a  sans  doute  le 
mérite  de  ne  pas  être  entièrement  artificielle.  Et  cependant  l'in- 
décision est  parfois  inévitable.  Telle  paralysie  de  Tabducteur 
présentant  la  triade  symptomatique  de  Gradenigo  pourrait  aussi 
bien,  par  certains  côtés,  être  rapprochée  du  groupe  des  paralysies 
réflexes.  Il  s'en  faut  donc  qu'elle  ait  un  caractère  absolu.  Si  on 
l'adopte  telle  qu'elle  est,  on  arrive  à  circonscrire  dans  une  cer- 
taine mesure  la  discussion  pathogénique.  Mais  ne  l'oublions 
pas,  il  serait  désirable  de  disposer  d'un  beaucoup  plus  grand 
nombre  de  faits  et  surtout  de  faits  anatomo  pathologiques.  Il 
serait  non  moins  à  souhaiter  aussi  pour  que  le  cas  présenté 
puisse  s'étiqueter  en  quelque  sorte  de  soi-même,  de  le  faire 
accompagner  de  l'observation  minutieuse  des  petits  signes 
concomitants.  Aussi  serons-nous  momentanément  dans  l'obli- 
gation de  laisser  de  côté  un  certain  nombre  de  relations 
sans  détail  précis,  ou  appartenant  à  une  époque  où  la  néces- 
sité de  rechercher  les  symptômes  de  second  plan,  ne  pouvai-^ 
môme  pas  être  soupçonnée. 


La  paralysie  du  moteur  oculaire  externe  par  lésion  intra- 
crAnienne  de  l'étage  postérieur  ne  rentre  pas  tout  à  fait  dans 
le  cadre  de  ce  court  exposé  ;  car  elle  figure,  à  titre  accessoire 
ou  complémentaire,  dans  l'ensemble  symptomatique  d'une 
complication  intra-crAnienne  définie,  de  l'abcès  cérébelleux, 
extradural,  ou  de  la  leptoménîngite  par  exemple. 


Les  faits  du  second  groupe,  par  contre,  sont  assez  dispa- 
rates. Ils  comprennent  les  cas  de  paralysies  dites  d'origine  ré- 
flexe. 


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QUATRE  OBSERVATIONS  DE  PARALYSIE  DE  L  ABDUCTEUR   331 

Les  relations  étroites  qui  unissent  les  noyaux  bulbaires  de 
Tacoustique  aux  noyaux  des  nerfs  moteurs  oculaires  sont 
connues  depuis  longtemps.  La  réalité  de  ces  connexions  a 
reçu  la  triple  confirmation  de  Tanatomie,  de  Texpérimenta- 
tion  et  de  la  clinique. 

a)  L*anatomic  enseigne  que  le  nerf  vestibulaire  aboutit  dans 
le  bulbe  (V.  le  classique  schéma  de  Bonnier)  à  trois  noyaux 
de  substance  grise  :  le  noyau  de  Bechterew,  le  noyau  in- 
terne, le  noyau  de  Deiters. 

Du  noyau  de  Deiters,  partent  des  fibres  intercentrales  qui 
Punissent  au  noyau  de  la  sixième  paire,  d*autres  moins  im- 
portantes vont  à  la  troisième  paire,  du  côté  opposé.  D'autres 
fibres,  venues  du  noyau  Dorsal  interne,  vont  aussi  au  noyau 
de  Tabducteur.  Ce  dernier  est  en  relation  avec  la  série  des 
noyaux  des  autres  nerfs  moteurs  de  l'œil  :  moteur  commun 
dissocié  en  ses  éléments  constituant  et  pathétique. 

Autre  connexion  :  Bonnier  admet  que  des  fibres  des  noyaux 
ampullaircs  vont  à  l'olive  supérieure  qui  en  émet  vers  le  noyau 
de  l'abducteur  du  même  côté. 

Le  noyau  de  Deiters  est  relié  à  la  racine  descendante  du  tri- 
jumeau. Il  existe  des  ophtalmoplégies  accompagnées  de  dou- 
leurs dans  la  sphère  du  trijumeau. 

h)  L'expérimentation  met  en  évidence  les  relations  entre 
les  nerfs  moteurs  oculaires  et  les  racines  bulbaires  de  l'acous- 
tique. L'excitation  des  canaux  demi-circulaires  provoque  des 
réflexes  excitomoteurs  dont  le  plus  fréquent  est  le  nystagmus, 
mouvement  spasmodique  d'un  seul  muscle  oculaire,  en  géné- 
ral le  droit  externe.  On  connaît  les  expériences  classiques  de 
de  Cyon  (1876),  qui  détermine  sur  l'animal  le  sens  des  mou- 
vements nystagmiques  en  rapport  avec  le  canal  demi-circu- 
laire excité.  Beaunis  provoque  le  nystagmus  en  introduisant 
un  corps  étranger  dans  l'oreille  d'un  lapin.  On  trouvera  dans 
les  mémoires  de  Trombetta  et  Ostino,  de  Jansen,  de  Barany, 
plus  récemment  de  Kubo,  des  détails  relatifs  aux  conditions 
de  production  du  nystagmus  par  des  excitants  divers. 

c)  Cliniquement  le  nystagmus  apparaissant  dans  le  cours 
d'otites  moyennes  suppurées  sans  lésion  des  canaux  demi-circu- 
laires n'est  pas  rare.  En  général,  il  est  de  courte  durée  ;  il  suc- 


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332  E.    LOMBARD 

cède  à  une  excitation,  disparait  avec  elle  ou  peu  de  temps  après. 
Parfois  il  persiste  longtemps. 

Mais  si  les  réflexes  d'excitation  de  la  musculature  oculaire 
se  montrent  avec  une  fréquence  relative,  par  contre,  les 
troubles  paralytiques  sont  bien  loin  d'être  communs.  Dans  le 
groupe  des  autres  nerfs  moteurs  oculaires,  de  Lapersonne  (*) 
rapporte  un  cas  de  paralysie  du  grand  oblique  du  même 
côté  que  l'otite  (otite  moyenne)  avec  surdité  et  vertige. 

Brissaud  observe  u^e  malade  atteinte  de  vertige  labyrin- 
thique,  consécutif  à  une  otite  grippale.  Les  accès  de  vertige 
étaient  accompagnés  de  nystagmus  vertical  et  de  diplopie.  La 
première  attaque  s'était  compliquée  de  piosis, 

Ghimansky  (■)  cite  un  cas  de  paralysie  de  l'abducteur  dans 
le  cours  d'une  otite  externe. 

C'est  à  côté  de  ces  faits  qu'il  conviendrait  de  faire  une  place 
aux  observations  de  paralysies  de  l'abducteur  dans  le  cours 
d'otite  moyenne  expressément  rappariées  par  leurs  auteurs  à 
un  simple  trouble  réflexe. 

Alt  (^)  rapporte  dans  son  mémoire  l'histoire  d'un  enfant  at- 
teint d'otite  moyenne  suppurée  aiguë.  Paracentèse.  Cessation 
de  douleurs.  Puis  elles  reprennent  dans  l'oreille.  Bientôt  ap- 
paraissent des  signes  de  mastoïdite.  Trépanation.  La  paralysie 
de  l'abducteur  débute  six  semaines  après  le  début  de  l'otite, 
vingt-trois  jours  après  la  trépanation,  sans  signes  généraux 
ni  céphalée,  sans  vertige.  On  avait  noté  seulement  l'écoule- 
ment d'un  liquide  abondant  et  filant.  Le  fond  de  l'œil  examiné 
était  normal.  Opération  radicale.  Celle-ci  faisait  découvrir  une 
fistule  du  canal  horizontal  et  un  foyer  ostéitique  entre  les  ca- 
naux demi-circulaires.  Déjà  au  premier  changement  de  pan- 
sement, la  paralysie  s'est  améliorée,  neuf  jours  après  elle  était 
guérie. 

Bonnier  (*)  donne  la  courte  relation  d'un  cas  d'otite 
moyenne  aiguë  accompagnée  de  paralysie  de  l'abducteur  et  de 


(»)  Rev.  ophtalmol.,  1901. 

(2)  Westnioh  Ophtalmol.,  ianv.,  fév.  1899. 

(3)  Monatseh.  f.  Ohrenh,,  xl  ;  Jarhg.,  ii  Ueft. 
(*)  Presse  mèdic,  déc.  1903. 


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QUATRE  OBSERVATIONS   DE   PARALYSIE   DE   l'abDUCTEUR       333 

signes  d'irritation  du  trijumeau  (hypéresthésic  de  la  face, 
sensation  de  sable  dans  la  fosse  nasale  et  la  conjonctive  du 
même  côté).  L'origine  réflexe  ne  fait  aucun  doute  pour  cet  au- 
teur. 

Beaurowicz  (*)  rapporte  à  un  trouble  réflexe  un  cas  récem- 
ment observé  et  qui  mérite  d'être  cité  à  cause,  dit-il,  de  son 
apparition  dans  le  cours  d'une  otite  moyenne  aiguë  et  de  la 
guérison  rapide.  Une  jeune  fille  de  16  ans  est  atteinte  d'une 
otite  moyenne  aiguë  depuis  deux  jours.  On  trouve  de  la  rou- 
geur du  tympan  gaucbe  qui  est  saillant.  La  température 
s'élève  à  40**.  L'antre  est  douloureux.  La  paracentèse  proposée 
est  ajournée  ;  l'écoulement  s'établit  spontanément  ;  deux  jours 
après,  amélioration  générale,  la  fièvre  tombe  et  les  douleurs 
disparaissent  ;  le  cinquième  jour  de  l'otite,  le  troisième  jour 
de  la  paracentèse,  apparition  d'une  paralysie  faciale.  Ecoulc- 
mentencore  abondant  muco-purulent.  Deux  jours  après, au  mi- 
lieu d'un  état  général  parfait,  apparition  de  diplopie.  Le  fond 
de  l'œil  est  normal.  La  paralysie  régresse  rapidement  et  le 
quinzième  jour  de  l'otite,  il  n'y  avait  plus  ni  écoulement  ni 
paralysie  de  l'abducteur  :  celle  du  facial  très  améliorée.  Trois 
semaines  après,  guérison  complète. 

Lannois  et  Ferrand  (^)  rapportent  l'histoire  d'un  malade 
atteint  d'otite  moyenne  suppurée  gauche  depuis  deux  mois. 
Après  une  période  de  violentes  douleurs  temporales  et  sus-or- 
bitaires  apparaît  une  paralysie  de  l'abducteur.  La  pupille  est 
un  peu  plus  petite  du  côté  malade.  La  guérison  est  complète 
en  un  mois  ;  c'est  le  tableau  du  syndrome  de  Gradenigo. 
Lannois  et  Ferrand  discutent  la  pathogénîe  et  admettent  l'hy- 
pothèse d'une  manifestation  paralytique  d'ordre  réflexe. 

Un  autre  cas  de  Bonnier  (')  aurait  presque  la  valeur  d'un  fait 
expérimental.  L'observation  est  malheureusement  assez  sobre 
de  détails.  Un  malade  est  opéré  pour  otorrhée  rebelle  avec 
surdité  et  bourdonnement.  Au  cours  de  l'opération,  le  laby- 
rinthe fut  lésé,  car  au  réveil,  il  existe  un  vertige  violent  avec 
surdité  totale  et  bruits  subjectifs.  Le  malade  commence  à  voir 

(«)  Monauch,  f.  Ohr,,  août  1906. 
(2)  Soc.  franc.  1904. 
{^)  Soc.  de  Biologie. 


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334  E.    LOMBARD 

double.  On  constate  alors  une  paralysie  de  Tabducteur  qui  ne 
guérit  qu'au  bout  de  quatre  mois.  Dans  le  cours  de  la  pa- 
ralysie apparaît  aussi  un  strabisme  convergent  de  l'autre  côté. 


Le  troisième  groupe  de  faits  est  le  plus  important  ;  on  peut 
y  réunir  les  cas  avec  ensemble  symptomatique  désigné  sous 
le  nom  de  syndrome  de  Gradenigo,  syndrome  que  son  auteur 
rapporte  au  développement  d'une  méningite  circonscrite.  Il 
importe  de  bien  établir  encore  une  fois  qu'il  s'agit  d'un  syn- 
drome morbide  bien  déterminé  :  Gradenigo  y  insiste  au  cours 
de  sa  dernière  communication  à  la  Société  Italienne  d'otologie 
(oct.  1905)  et  élimine  complètement  de  la  discussion  tous  les 
autres  faits  de  paralysie  de  l'abducteur  d'origine  otique.  Il  ne 
conteste  pas,  d'ailleurs,  qu'on  peut  observer  l'association  de 
paralysie  d'autres  nerfs  crâniens,  comme  le  facial.  La  ménin- 
gite circonscrite,  cause  du  syndrome,  pourrait  aboutir  à  la 
leptoméningite  purulente  généralisée. 

Et  c'est  peut-ôti'e  pour  n'avoir  pas  tenu  compte  de  cette  dis- 
tinction, que  les  opinions  se  sont  un  peu  égarées.  C'est  aussi 
pour  la  même  raison,  sans  doute,  que  tant  d'bypotbèses  dif- 
férentes ont  été  adoptées  et  abandonnées. 

La  leptoméningite  circonscrite,  admise  par  Gradenigo,  n'a 
pas  été  constatée  opératoirement.  Il  n'y  a  que  de  fortes  pré- 
somptions. Dans  les  cas  mortels,  l'autopsie  (Noltenîus,  nos 
deux  observations)  montrait,  en  même  temps  que  la  leptomé- 
ningite terminale,  des  lésions  de  la  dure- mère  qui  l'ont  pré- 
cédée. D'un  autre  côté,  si  l'on  s'attache  aux  détails  des  obser- 
vations, on  verra  que  très  souvent  la  paralysie  n'était  pas  pure 
de  toute  complication.  Il  existe,  à  un  certain  degré,  une  sym- 
ptomatologie  cérébrale  atténuée,  qui  ne  saurait  passer  ina- 
perçue. En  dehors  de  la  céphalée  temporo-pariétale,  qui  peut 
recevoir  une  autre  interprétation,  on  trouve  des  modifications 
du  pouls  et  de  la  température,  du  vertige,  du  délire,  de  la 
névrite  optique  ou  de  l'hypérémie  papillaire.  Je  relève  ce 
dernier  signe,  dans  treize  observations. 

Mais  voici  une  objection  d'importance.  La  ponction  lom- 


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QUATRE   OBSERVATIONS   DE   PARALYSIE   DE   L* ABDUCTEUR       335 

baire  dans  les  rares  cas  où  elle  fut  pratiquée,  s'est  montrée 
négative.  Aussi  a-t-il  semblé  au  moins  étrange  que  la  lepto- 
méningite  localisée,  admise  par  Gradenîgo,  ne  se  manifestât 
pas  par  une  formule  leucocytaire  (*);  et  si  celle-ci  était  cons- 
tatée le  pronostic  en  resterait  singulièrement  assombri.  Cepen- 
dant, il  ne  parait  pas  du  tout  impossible  que,  la  méningite 
pût  évoluer  vers  la  guérison,  môme  si  le  liquide  de  la  ponction 
révélait  une  lymphocytose  ou  une  polynucléose  légère.  Mais  ce 
serait  sans  doute  l'exception  heureuse.  Or,  presque  tous  les 
malades  ont  guéri.  Le  foyer  de  leptoméningite  est  donc  très 
circonscrit,  assez  peu  développé  pour  rester  invérifiable  par 
la  ponction.  Peut-être  ne  s*agit-il  que  de  méningite  séreuse. 

En  présence  de  ces  contradictions,  on  a  été  conduit  à  re- 
chercher d'autres  explications  :  lésions  centrales  localisées  au 
noyau  de  Tabducteur.  Comment  expliquer  alors  l'intégrité  des 
autres  nerfs  crânions?  A  vrai  dire,  ils  ne  sont  pas  toujours 
épargnés.  La  paralysie  faciale  a  été  signalée  dans  quelques  ob- 
servations. —  N'évrite  par  infection  du  nerf  dans  le  sinus  ca- 
verneux, sur  le  flanc  de  la  carotide  interne.  Une  thrombophlé- 
bite,  très  limitée  etcurable  du  caverneux,  n*est  pas  inadmissible. 
La  pathologie  du  sinus  latéral  en  fournit  des  exemples  (Mon- 
gardi,  Terson,  Mann).  Le  sinus  péricarotidien  est  une  des 
voies  préférées  de  Tinfection  qui,  de  la  caisse,  va  gagner  la 
pointe  du  rocher  (V.  les  travaux  d'ililgermann  sur  la  partici- 
pation de  la  loge  du  Casser  aux  infections  apicales).  — 
On  a  dit  aussi  qu'il  s'agissait  d'une  névrite  infectieuse  d'un 
ordre  général.  Le  strabisme  par  paralysie  de  la  sixième  paire 
n'est  pas  rare  dans  les  maladies  infectieuses  de  l'enfance.  — 
L'origine]  réflexe  enfin  a  été,  une  fois  de  plus, mise  en  avant, 
surtout  à  cause  de  la  bénignité.  Gradenigo  objecte  la  longue 
durée  de  l'évolution.  Ilogyes  (*)  fait  remarquer  que  la  para- 
lysie devrait  être  bilatérale. 

On  trouvera  dans  les  mémoires  de  Gradenigo,  Lannois  et 
Ferrand,  Jacques,  Lannois  et  Perretière,  Terson,  l'exposé 
détaillé  et  la  critique  de  ces  diverses  opinions. 


(')  Lanmois  et  pEiiRiTiRhH.  —  Soc.  méd.  des  bùpit-,  de  Lyon,  1900. 
(^)  Orvosi  Hetilap,  1902,  10,  178. 


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330  E.    LOMBARD 

II  est  vraisemblable  que  ïans  les  faits  rapportés  par  Grade- 
nigo  et  les  similaires,  il  s'agit  d'une  paralysie  organique,  dont 
la  cause  doit  être  cherchée  dans  une  lésion  inflammatoire  sié- 
geant au  voisinage  de  la  pointe,  ou  dans  Tétage  postérieur, 
lésion  capable  d'entretenir  un  certain  degré  d'irritation  mé- 
ningée aseptique.  Mais  la  leptoméningite,  môme  très  lo- 
calisée, doit-elle  toujours  entrer  en  jeu?  Est-elle  indispensable 
pour  expliquer  l'apparition  de  la  paralysie.  Et  comment  la 
la  concilier  avec  Tabsence  de  formule  leucocytaire  dans  le  li- 
quide de  la  ponction  ?  On  sait  que  celle-ci  est  négative  dans  les 
abcès  intraduraux  pendant  une  longue  période  de  leur  évo- 
lution, tant  que  la  face  endocrAnienne  de  la  dure-mère  reste 
intacte.  Une  lésion  osseuse  pourrait  évoluer  à  la  pointe  et 
guérir  sans  infection  de  la  leptoméninge,  protégée  par  la 
barrière  dure-mérienne.  Et  pendant  toute  cette  évolution,  la 
ponction  lombaire  ne  marquerait  aucune  modification  du  li- 
quide rachidien.  Reprenant  Tidée  d'Habermann,  on  peut  con- 
sidérer comme  certain  (les  faits  nécropsiques  le  démontrent) 
qu'un  des  premiers  acheminements  vers  la  leptoméningite 
circonscrite,  hypothétiquement  admise  par  Gradenigo,  serait 
l'infection  du  système  cellulaire  de  la  pointe. 

Le  nerf  moteur  oculaire  externe  contourne  cette  pointe,  la 
cerne  en  cravate  sur  un  trajet  de  quelques  millimètres,  car 
son  point  de  pénétration  est  situé  plus  bas  que  le  niveau  de 
son  trajet  dans  le  sinus  caverneux.  Il  s'engage  dans  un  court 
canal  dure-mérîen,  dont  la  voûte  est  formée  par  le  solide  liga- 
ment pétrosphénoïdal  et  le  plancher  par  la  paroi  osseuse 
elle-même.  Cette  paroi  est  quelquefois  très  mince,  presque 
déhiscente  si  la  pyramide  est  très  pneumatique  ;  la  dure-mère 
et  la  muqueuse  des  cellules  ne  sont  séparées  que  par  une  la- 
melle papyracée.  C'est  une  disposition  analogue  à  celle  qu'on 
peut  observer  sur  le  plancher  de  la  loge  du  Casser. 

La  suppuration  du  système  pneumatique  de  la  pointe, 
comme  complication  de  celle  de  la  caisse,  est  démontrée  par  les 
constatations  nécrosiques.Dans  nos  deux  autopsies,la  fonte  des 
cloisons  intercellulaires  donnait  à  l'ensemble  l'apparence  d'une 
poche  unique,  dont  une  des  parois  était  formée  par  la  dure- 
mère,  macroscopiqucment  intacte  sur  sa  face  endocrànienne. 


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QUATRE   OBSEHVATIOtNS    DE   PARALYSIE   DE   L*ABDUCTEUR       337 

Nos  deux  observations  laissent  hors  de  doute  que  cette  cel- 
lulite succédait  à  un  processus  aigu  de  la  caisse,  que  Tin- 
fection  peut  être  rapide,  se  cantonner  à  la  pointe,  sans  laisser 
de  vestiges  très  apparents  dans  le  trajet  intermédiaire.  Autre- 
ment dît,  elle  n'est  pas  toujours  Faboutissant  d'une  ostéite 
chronique  gagnant  de  proche  en  proche.  Comme  on  l'a  re- 
marqué déjà,  les  lésions  dans  l'apophyse  sont  quelquefois 
nulles  ou  peu  développées.  Le  malade  fait  sa  complication  à 
la  pointe  au  lieu  de  la  faire  dans  l'apophyse.  Cette  cellulite  ne 
mène  pas  d'emblée  à  la  fonte  purulente  totale  de  la  pointe,  elle 
franchit  des  étapes  et  parfois  ne  dépasserait  pas  les  premières. 
Les  dispositions  an  atomiques  ne  sont  pas  toujours,  en  effet, 
des  plus  défavorables  ;  la  voie  de  communication  avec  la  caisse, 
quelle  qu'elle  soit  d'ailleurs,  restant  perméable  en  partie. 
L'extension  progressive  du  foyer  purulent  n'est  pas  alors  né- 
cessairement fatale,  par  analogie  avec  ce  que  nous  savons  des 
antrites  et  des  cellulites  mastoïdiennes  aiguës  qui  guérissent 
sans  opération  ;  nous  ne  sommes  pas  obligés  de  trépaner  tous 
les  antres,  non  plus  que  toutes  les  apophyses  douloureuses  au 
cours  des  otites  moyennes  aiguës. 

La  facilité  du  drainage  et  surtout  le  degré  de  virulence  du 
microbe  causal  ou  ses  associations  sont  des  facteurs  importants, 
qui  règlent  la  marche  vers  l'amélioration  ou  l'aggravation, 
plus  peut-être  que  la  paracentèse  précoce  et  l'emploi  judicieux 
du  traitement  otologique.  Ces  facteurs  sont,  en  quelque  sorte, 
hors  de  notre  action.  Il  n'est  pas  inadmissible  que  les  mêmes 
causes  ne  pourront  pas  conditionner  l'évolution  des  cellulites 
pétreuses  quand  elles  se  manifestent  chez  un  sujet  malheu- 
reusement gratifié  d'un  système  pneumatique  de  la  pointe. 

La  cellulite  une  fois  installée,  on  admettra  bien  sans  forcer 
la  comparaison  avec  des  faits  pathologiques  connus,  qu'un 
oedème  inflammatoire,  même  léger,  venant  à  diminuer,  le 
calibre  du  canal  dure-mérien  par  où  s'engage  l'abducteur, 
la  paralysie  par  suivra.  Torôk  a  déjà  insisté  sur  l'impor- 
tance pathogénique  probable  de  l'œdème  de  voisinage.  Gra- 
denigo  lui-même  n'écarte  pas  cette  conception.  Une  telle 
paralysie  disparaîtra  lentement.  Elle  réfléchira  nécessairement 
toutes  les  phases  de  la   marche  de  la  cellulite,  et  si  cette 

ANNALES   DBS  MALADIES  DE   l'oRBII.LK   KT  DU    LARYNX.  —  XXXII.       23 


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338  E.    LOMBARD 

marche,  tout  en  étant  favorable,  est  irrégulière,  elle  en  tra- 
duira les  irrégularités.  I^  fait  a  été  indiqué,  bien  que  rapporté 
aux  variations  de  Texcitation  réflexe. 

La  compression  est  un  mécanisme,  la  névrite  par  contiguïté 
en  est  un  autre  le  plus  fréquent  sanè  doute.  Elle  aurait  des 
conséquences  identiques  et  serait  à  rapprocher  des  névrites 
qu'on  observe  ailleurs,  dans  le  voisinage  des  foyers  infectieux 
(par  exemple,  la  névrite  du  crural  dans  le  voisinage  des  foyers 
appendiculaires). 

Dans  quelques  cas,  la  cellulite  de  la  pointe  va  s^accompa- 
gner  d'un  processus  réactionnel  de  défense  traduit  clinique- 
ment  par  l'exagération  de  la  tension  du  liquide  céphalo-rachi- 
dien (plusieurs  observations,  celle  récente  de  Lannois  avec 
liquide  clair  ou  contenant  quelques  très  rares  lymphocytes.) 
Nous  pensons  toutefois  que  la  méningite  séreuse  ne  figure 
qu'à  titre  secondaire  ;  elle  expliquerait  en  partie  les  accidents 
cérébraux  concomitants.  Elle  peut  d'ailleurs  aussi  manquer 
totalement. 

La  cellulite  pétreuse  aiguë  ou  subaiguë,  avec  cedème  dé  \'oisi- 
nage,  donnerait  une  explication  suffisante  des  signes  conco- 
mitants :  douleur  temporo-pariétale  fixe,  irradiations  sur  les 
branches  du  trijumeau,  longue  durée  de  la  paralysie,  absence 
de  formule  leucocytaire,  persistance  d'une  liîgère  élévation 
thermique  après  l'opération  mastoïdienne.  Elle  expliquerait 
aussi  la  variabilité  du  pronostic,  car  échappant  à  toute  sur- 
veillance, il  est  impossible  de  prévoir  ce  qu'elle  va  deve- 
nir. 

Elle  peut  guérir  spontanément  ou  conduire  à  la  leptomé- 
ningite  généralisée,  bans  ces  cas,  on  trouve  à  l'autopsie  un 
foyer  suppuré,  une  véritable  caviUî  creusée  dans  la  pointe  et 
limitée  par  la  dure-mère  épaissie.  Ce  foyer  purulent  pourra 
peut-être  s'évacuer  au  dehors  tout  comme  un  abcès  extradural, 
par  un  des  trous  de  la  base  du  crAne.  Ce  sera  une  heureuse 
fortune  (explication  de  l'observation  de  Cheval).  De  même,  au 
travers  de  la  dure-mère  ulcérée,  perforée,  le  liquide  céphalo- 
rachidien  pourra  s'écouler  dans  les  cavités  del'oreiUe  moyenne 
par  un  orifice  impossible  à  reconnaître  (explication  probable 
de  Tobservalion  de  Jacques).  La  même  disposition  anatomique 


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QUATRE  OBSERVATIONS   DE   PARALYSIE    DE   l'ABDUCTEUR       339 

s*observe  assez  souvent  sur  les  deux  temporaux  d*un  même 
sujet.  Si  l'otite  est  double,  il  fera  une  double  cellulite  et  parfois, 
mais  pas  nécessairement,  une  double  paralysie. 

La  conclusion  ne  varie  pas  et  tant  qu'une  constatation  ana- 
tomique  précise  ne  nous  aura  pas  démontré,  pièces  en  main, 
la  coexistence  d'une  cellulite  légère  de  la  pointe  avec  une  pa- 
ralysie de  l'abducteur  en  voie  dé  guérUon,  la  pathogénie  du 
syndrome  restera  dans  le  domaine  de  l'hypothèse. 

Etant  donné  un  syndro^ne  de  Gradenigo,  on  devra  donc 
s'enquérir  de  tous  les  éléments  propres  à  lui  assurer  une 
interprétation  vraisemblable  ;  établir  dans  la  mesure  du 
possible,  que  la  paralysie  ne  rentre  pas  nettement  dans  le 
groupe  des  paralysies  réflexes  ;  éliminer  du  diagnostic  toute 
lésion  intràcranienne,  développc:e  dans  l'étage  post(Tieur  — 
abcès  extradural,  abcès  cérébelleux,  labyrinthite  suppurée  com- 
pliquée ;  —  éliminer  la  thrombo- phlébite  suppurée  du  sinus 
caverneux.  Le  cas  se  présentant  alors  comme  un  syndrome  de 
Gradenigo  véritable,  rechercher  tous  les  petits  signes  accessoires. 
S'aider  des  résultats  de  la  ponction  lombaire  et  des  renseigne- 
ments fournis  par  la  courbe  de  la  température.  Si  la  marche 
de  TafTection  tend  vers  l'aggravation,  réserver  le  pronostic,  et 
si  on  soupçonnait  une  évolution  dangereuse,  peut-être  serait-on 
autorisé  à  tenter  une  opération  sur  les  cellules  de  la  pointe, 
en  soulevant  le  lobe  temporal  (Gradenigo,  Goris). 

Nous  avons  réuni,  sous  forme  de  tableau,  les  principales  ob- 
servations de  paralysie  de  l'abducteur  au  cours  des  otites,  que 
nous  avons  trouvées  accompagnées  de  détails  suffisants  pour 
figurer  dans  la  discussion. 

Ecartant  complètement  les  paralysies  par  complication  in- 
tracrânienne  manifeste,  où  elles  ne  sont  qu'un  épiphénomène, 
nous  n*avons  retenu  que  les  paralysies  avec  syndrome  de  Gra- 
denigo et  celles  paraissant  dépendre  d'un  trouble  de  l'innerva- 
tion réflexe.  Il  est  bien  évident  que  ces  deux  classes  sont  sujettes 
à  révision.  Enfin,  les  eas  suivis  de  mort  avee  constatations  né- 
crosiques,  intéressant  la  démonstration,  sont  rejetées  à  la  fin  du 
tableau,  de  même  que  ceux  qui  ont  donné  lieu  à  des  observa- 
tions cliniques  et  opératoires  propres  à  jeter  quelque  clarté 
s>ur  une  pathogénie  encore  bien  obscure. 


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QUATRE   OBSERVATIONS    DE    PARALYSIE    DE   l'abDUCTEUR        341 


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6  semaines.  Douleurs   occipi- 
tales. Température  38o.   Opé- 
ration refusée.  Apparition  quel 
ques  temps  après  d'un  abcès 
dans   la    fossette    de   Rosen- 
mûller. 

Otite  moyenne   suppurée  chro- 
nique, céphalée  entre  les  yeux 
et  sur  le  sommet  de  la  tète. 
Opération  radicale,  pnis  explo- 
ration de  la  pointe  du  rocher. 
On  extrait  un  petit  fragment 
osseux. 

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Crival 

Soc. Française 

de  laryngol. 

1904. 

Gosis 

Association 

Française 

de   chirurgie 

Oct.  1902. 

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II 

PATIiOGÉNIE  DE  L'EMPYÈME  MAXILLAIRE 

(2®  communication)  (*) 
Par  Georges  MAHU 

J*ai  publié,  dans  nii  précédent  travail  (^),  les  résultats  de  re- 
cherches personnelles  efTecluées  sur  les  sinus  maxillaires  de 
cinquante  cadavres  et  attiré  l'attention  sur  les  différents 
points  suivants  : 

1°  Mécanismes  de  formation  de  l'empyème  maxillaire  (en 
particulier  d'origine  dentaire)  ; 

2**  Distinction  entre  la  sinusite  chronique  vraie  ou  pyosinu- 
site  et  lempyème  maxillaire  ou pyosinus  ; 

3**  Tolérance  de  la  muqueuse  sinusale  et,  bien  plus,  résis- 
tance de  cette  muqueuse  à  se  laisser  entamer  par  un  pus  étran- 
ger; 

5*  Par  suite,  transformation  lente  et  non  fatale  du  pyosinus 
en  pyosinusite  maxillaires. 

On  se  souviendra  rapidement  du  mécanisme  de  formation 
de  lempyème  maxillaire  d'origine  dentaire,  tel  que  je  Tavais 
indiqué  dans  ma  première  communication  par  la  simple 
inspection  des  quatre  figures  ci-dessous. 

J'ai  continué  mes  recherches  dans  le  courant  de  cette  année 
et  ma  st<itistique  porte  actuellement  sur  cent  sujets,  pris  au 


(«)  Communication  h  la  Société  Française  cVOtologio,  etc.  (mai    1906). 

(^j  (i.  Maiic.  —  Palhogcnic  dd  Vcmpyème  maxillaire.  Communication 
tt  la  Société  française  d'OtoIogie,  etc.  (mai  1905)  et  in  Annales  des 
Mal.  de  l'Or.,  etc.  (août  1905). 

ANNALES   DES    MALADIB8  DB   L'oRBILLB   BT   DU    LARY->1X.  24 

TOMB  xxxH,  no  10,  1906. 


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354  GEORGES  MAUU 

hasard  de  Taulopsie  (soit  deux   cents  sinus  maxillaires)  sur 
lesquels  j*ai  relevé  dix-huit  accidents,  savoir  : 

5  sinusites  maxillaires  chroniques  d*origine  nasale  ; 
1       —  —  —  —      dentaire; 

8  empyèraes  maxillaires  d'origine  dentaire  ; 
1         —  —  —        fronto-ethmoïdale  ; 

1  —  —  —         atrophique. 

2  paruHcs  (')  sinusnics. 


Fie.  1 
i""  Stade.  —  Carie  du  4^  degré. 

Comme  précédemment,  des  précautions  minutieuses  ont  été 
prises  pour  établir  l'origine  de  l'infection  et  je  dois  dire  que, 

(ï)  Parulie  (de  Jtapa'  auprès,  et  ouXov  gencive).  Abcès  de  la  gencive 
du  le  plus  souvent  li  une  ostéo  périostite  alvéolaire  et  dans  laquelle  le 
pus  soulève  lo  tissu  gingival  sans  qu'il  y  ait  nécessairement  perforation. 

Par  analosio,  nous  disons  qu'il  y  a  parulit  sinusale  lorsque  le  pus, 
sciant  fuit  jour  à  travers  lo  plancher  de  l'angle  maxillaire  a  pénétré 
dans  colle  cavité  mais  sans  perforation  de  la  muqueuse  qui  est  décollée 
et  soulevée  par  ce  pus  {ff(/.  3). 


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PATHOOÉNIE   DE   l'eMPY^ME   MAXILLAIAE  355 

contrairement  à  ce  qui  se  passe  sur  le  vivant,  à  cause  de  l'hé- 
morragie, il  est  ordinairement  facile,  en  procédant  méthodi- 
quement, de  faire  le  diagnostic  posl  morlem. 

Il  est  d'abord  des  remarques  simples  qui  permetlent  d'ac- 
quérir une  forte  présomption  sur  : 

1°  L'origine  dentaire  des  lésions,  s'il  existe  une  solution  de 
continuité  au  toit  de  l'alvéole; 

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Fio.  2 
12*  Stade.  —  Abcès  apical. 

2*  L'origine  non  donlairo  si,  du  côté  malade,  toutes  les 
dents  sont  intactes  ou  si,  toutes  ces  dents  étant  absentes,  lê 
rebord  alvéolaire  rétract*'i  est  depuis  longtemps  recouvert  d'un 
tissu  gingival  cicatriciel  ; 

3*  L'origine  nasale  si.  Tune  des  conditions  précédentes  étant 
remplie,  on  trouve  une  continuité  entre  les  lésions  du  nez  et 
les  lésions  de  Fantre. 

Dans  les  cas  intermédiaires,  le  doute  est  levé  par  l'examen 
d(»  la  muqueuse,  du  plancher,  des  parois  osseuses  sinusales  et 
alvéolaires,  dont  on  fait  des  coupes  et,  suivant  les  besoins,  par 
l'examen  microscopique. 


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356  GEORGES    MAMU 

Dans  les  5  cas  de  sinusites  maxillaires  chroniques  d'origine 
nasale,  les  fongosités  plus  ou  moins  abondantes  tapissaient  soit 
la  totalité  des  parois  de  la  cavité  dont  la  capacité  se  trouvait 
ainsi  réduite,  soit  diiïérents  points,  mais  surtout  les  régions  de 
Toslium  et  du  plancher,  où  se  trouvaient  toujours  les  masses 
les  plus  épaisses.  Ces  deux  parties  étaient  reliées  entre  elles 
par  des  îlots  de  fongosités  implantés  sur  différents  points  de 
la  muqueuse  infiltrée  et  en  particulier  dans  les  angles  de  la 
cavité  highmorienne. 


FiG.  3 

3'  Stade.  —  Parulie  fermée. 

1.  Parulie  palatine  ;  —  2.  Parulie  gingivale  ;  —  3.  Parulie  sinusale. 

Le  doute  n'était  pas  permis  sur  l'origine  du  seul  cas  décou- 
vert de  pyosinusite  dentaire,  le  toit  de  Talvéole  de  la  deuxième 
prémolaire  absente  étant  complètement  nécrosé  et  les  fongo- 
sités partant  des  parois  du  puits  alvéolaire  se  continuant  sur 
toute  rétendue  du  plancher  sinusal. 

L'empyème  rencontré  chez  un  ozéneux  était  unilatéral.  Dé- 
tail intéressant  :  les  dents  du  coté  malade  étaient  au  complot 


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PATHOGÉNIE    DE   l'eMPY^ME   MAXILLAIRE  357 

et  intactes.  L'origine  de  ce  pyosinus  était  également  certaine, 
une  atrophie  considérable  des  cornets  existant  des  deux  côtés. 
La  muqueuse  sinusale  ne  présentait  pas  de  solution  de  conti- 
nuité ;  mais  elle  était  fortement  épaissie  et  adhérente  aux  pa- 
rois osseuses.  L'examen  microscopique  fait  par  Paul  Laurens 
fournit  les  renseignements  suivants  :  Infiltration  considérable. 
—  Néoformation  inflammatoire.  —  Du  côté  adhérent  à  los, 
infiltration  des  mailles  conjonctives  par  de  nombreuses 
cellules.  —  Du  côté  libre,  pas  trace  d*épithélium. 


FiG.  4- 
4'  Stade.  —  Parulio  ouverte  ou  empyème  maxillaire. 

Dans  le  cas  d'empyème  d'origine  fronto-ethmoïdale,  il  exis- 
tait une  sinusite  frontale  fongueuse  et  tout  Pethmoïde  était  in- 
fecté du  côté  malade,  la  traînée  de  fongosités  se  continuant 
nettement  dans  l'infundibulum  et  expliquant  la  pénétration 
du  pus  dans  Tantre.  La  muqueuse  sinusale  était  macroscopi- 
quement  intacte. 

Parmi  les  autres  cas,  on  note  huit  empyèmes  maxillaires 
d'origine  dentaire  dans  Icbquels  un  pus  plus  ou  moins  abon- 


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358  GBOQGilS  MAHU 

dant,  provenant  neltemenl  des  dents,  baignait  les  parois  sinu- 
sales,  non  intéressées  sauf  en  un  point,  celui  par  lequel  avait 
])énétré  le  pus  provenant  de  la  lésion  dentaire. 

Cet  orifice  était  peu  ou  point  bord^  de  fongosités  ^t  (a  fï\W' 
queuse  était  seulement  épaissie  en  collerette  sur  son  pourtoqv. 

Dans  Tun  de  ces  cas  d  enipyème,  ce  n'était  pftS  par  le  toit  rtp 
Talvéole  que  s'était  produite  reffr-action  dan»  Tautr^  niais 
sur  la  paroi  externe,  probablement  à  la  suite  de  TawilitiQU 
d'une  dent.  Il  existait  ^n  cp  point  un  séquestre  ;  tout  h  PQMÇ- 
tour  de  Torifice  était  bordé  de  fongosités  dont  on  ne  trouvait 
pas  trace  à  l'intérieur  de  la  cavité. 

Chez  un  autre  sujet,  Tempyème  s'était  formé  à  la  suite  de 
l'ouverture  d'un  kyste  radiculaire  suppuré  dans  l'antre 
d'Highmore. 

Les  deux  cas  de  parulie  étaient  particulièrement  intéressants 
en  ce  qu'ils  expliquaient  la  marche  de  l'infection  à  un  stade  an- 
térieur à  la  constitution  de  l'empyème.  Le  pus  provenant  d'un 
abcès  apical  avait  enfoncé  le  toit  alyéolqirc  et  pénétré  dans  le 
sinus  en  soulevant  la  muqueuse  épaissie  sans  la  perforer. 

Notons  enfin  pour  mémoire  de  nombreux  cas  d'abcès  et  de 
kystes  dentaires  relevés  au  cours  des  différentes  manipulations. 

Nous  basant  ainsi  sur  une  statistique  assez  importante  et 
sérieusement  établie,  nous  pensons  être  en  mesure  d'affirmer 
avec  plus  d'autorité  les  faits  avancés  précédemment. 

Ilàtons-nous  de  dire,  en  outre,  qye  nos  conclusions,  quel- 
que peu  élargies,  n'ont  pas  subi  de  sensibles  modifications  dans 
leur  ensemble  :  nous  allons  essayer  d'en  fournir  les  raisons  en 
discutant  les  propositions  suivantes  dont  la  plupart  ont  déjà 
été  fréquemment  énoncées  par  Lermoyez  (*)  et  par  nous. 

I.  —  Différenciation  entre    L'EMPvfeME   et  la  sinusite 

CHRONIQUE 

Il  existe  deux  modalités  desuppuratipp  de  l'antre  niaa^illair^  : 
la  première,  sinusite  chronique  ou  pyosinuçite,  dans  laquelle 

(I)  Lbbhotbz.  —  «  Indications  et  résulta^  du  tfailemçnt  ^es  sin^sUçs 
maxillaires  et  frontales  »  {Annales  des  mal.  à'or.  efc.'nov.  l^ëj. 


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PATHOGËNIE   DG   L*SMPY^E   MAXILLAIRE  359 

le  pus  est  sccn^té  par  la  muqueuse  antralc  elle-mômc,  la  se- 
conde, empyème  ou  pyosinus»  dans  laquelle  la  ca^rité  sinusale 
ne  (ait  que  collecter  un  pus  étranger  provenant  d'autres  points 
plus  ou  moins  éloignés  :  dent,  nez,  sinus  frontal,  etb- 
molde,  etc...  et  dans  laquelle  la  muqueuse  reste  intacte  ou  à 
peu  près. 

Ces  deux  effets  peuvqnt  avoir  les  mêmes  causes  originelles  : 
c*est  ainsi  que  nous  avons  rencontré  des  empyèmes  d'origine 
nasale  ou  naso-frontale  et  d'autres  d'origine  dentaire. 

Que  comme  Sebileau  (^)  on  refuse  d'accepter  une  classifica- 
tion de  ces  types  en  deux  catégories,  les  considérant  comme 
stades  limites  d'une  môme  affection,  ou  que,  comme  Furet  ('), 
on  ne  veuille  pas  s'en  préoccuper,  il  n'en  est  pas  moins  vrai 
que  : 

i"*  Ces  deux  formes  existent  cliniquement  ; 

2°  Qu'il  est  d'importance  capitale  de  les  différencier. 

Elles  existent,  parce  que  nous  les  avons  rencontrées,  non 
seulement  dans  nos  examens  nécropsiques,  mais  encore  sur  le 
vivant—  k  noire  grande  confusion;  —  et,  il  n'est  peut- être 
pas  un  seul  chirurgien,  ayant  trépané  des  sinus  maxillaires, 
qui  ne  se  soit  trouvé  en  présence  de  pus  contenu  dans  une 
cavité  tapissée  d'une  muqueuse  intacte  et  obligé,  par  suite,  de 
s'avouer  qn'il  Avait  fait  une  intervention  inutile  :  c'est  assez 
dire  l'importance  de  la  différenciation. 

Il  est  donc  indispensable,  à  notre  avis,  de  s'entourer  a  priori 
de  tous  les  renseignements  possibles  dont  l'ensemble  permet- 
tra, dans  la  plupart  des  cas,  de  poser  ferme  le  ^diagnostic  de 
pyosinus  ou  de  pyosinusile  et  de  conseiller  ou  non  au  malade 
une  cure  radicale. 

Cela  nous  paraît  moins  cruel  que  d'y  aller  voir  d'emblée  et 
plus  élégant  que  de  laver  indéfiniment  un  sinus  à  tâtons  à  la 
fois  en  guise  de  traitement  et  de  moyen  de  diagnostic. 

Nous  considérons  d'ailleurs  ces  lavages  prolongés  comme 


(1)  P.  SiBiLiAU.  —  «  L'opérftUon  de  I^amorier-DeBaiilt  ^nlrefoia  et  su- 
JQurd'bqi  »  iAnn,  ies  mah  de  Vor.^  etc.,  »o  i2,  déppmb.  1005). 

(S)  F.  FuRBT.  —  «  Quelques  considérations  sur  le  traitement  de  la  si- 
nusite maxillaire  »  {Eev.  hebdom.  de  larynxy  etc.,  n»  i5, 14  avril  i£Oô.) 


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360  GEORGES   MAHU 

parfaitement  inutiles.  En  effet,  de  deux  choses  Tune,  ou  bien 
il  s'agit  d'une  sinusite  maxillaire  chronique  vraie  et  tous  les 
lavages  possibles  ne  détruiront  guère  les  fongosités,  ou  bien  il 
s'agira  d'un  empyème  dans  lequel  un  lavage  ou  deux  suffiront 
pour  débarrasser  définitivement  du  pus  la  cavité,  pourvu  qu'on 
ait  découvert  et  préalablement  détruit  la  cause  de  la  suppu- 
ration. 

Nous  avons  lavé  nous-môme  et  publié  autrefois  un  cas  dans 
lequel  la  guérison  était  arrivée  au  bout  du  cinquante-quatrième 
lavage.  Cette  guérison  serait  apparue  certainement  beaucoup 
plus  tôt  si  nous  avions  supprimé  auparavant  le  séquestre 
alvéolaire  que  nous  n'avons  découvert  qu'à  ce  moment-là. 

Il  n'existe  pas  de  signe  qui  à  lui  seul  permette  de  faire  ma- 
thématiquement le  diagnostic  entre  ces  deux  affections.  Notre 
signe  de  capacité  (*)  lui-même  —  malgré  tout  le  mal  qu'on  en 
a  dit  au  début  —  n'en  est  pas  capable. 

Mais  en  prenant  à  chacun  de  ces  signes  ce  qu'il  a  de  bon  — 
et  nous  espérons  qu'on  voudra  bien  découvrir  au  nôtre  quel- 
ques qualités  si  l'on  consulte  la  thèse  de  Guérin  (')  ainsi  que  les 
résultats  acquis  durant  ces  dernières  années  par  l'emploi  de 
ce  signe  dans  le  serv'^ice  de  M.  Lermoyez  —  on  peut  arriver 
à  réunir  un  faisceau  de  renseignements  suffisants  pour  établir 
dans  le  plus  grand  nombre  des  cas,  la  différenciation  entré 
pyosinus  et  pyosinusite  maxillaires. 

II.  —  Transformation  du  pyosinus  en  pyosinusite 

U empyème  peut  se  transformer  en  sinusite,  — Personne 
ne  le  conteste. 

Nous  avons  vérifié  le  fait  sur  le  vivant  ;  nous  en  avons 
trouvé  la  confirmation  dans  nos  recherches  nécropsiques,  puis- 
que nous  avons  relevé  une  sinusite  maxillaire  fongueuse  d'ori- 


(1)  G.  Maiic.   —   «  Un   signe  diagnostique  dç   la  sinusite  maxillaire 
chronique  vraie  »  {Ann,  des  mal.  de  Vor.,  etc.,  février  1903;. 

(2)  E.  (îuBRiN.  —  V empyème   vrai   du    ^intts   maxillaire  (Thèse  de 
Paris  1903). 


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PATIIOGÉNrE    DE    L*EMPYÈME   MAXILLAIRE  361 

gine  dentaire  dans  laquelle  le  plancher  et  les  angles  seuls 
étaient  couverts  de  fongosités. 

Mais  si  le  pyosinus  peut  devenir  pyosinusite,  cette  transfor- 
mation ne  se  fait  pas  brusquement  et  Taffection  prend,  on  le 
conçoit,  une  série  de  formes  intermédiaires  dans  lesquelles 
rinfection,  primitivement  localisée  en  un  endroit,  s'étendra 
progressivement  à  la  muqueuse  qui  se  couvrira  en  divers 
points  d'Ilots  fongueux  devenant  peu  à  peu  confluants. 

Il  sera  plus  difficile,  je  Tavoue,  au  moyen  des  signes  dont 
nous  disposons,  de  faire  le  diagnostic  de  ces  formes  intermé- 
diaires, quoique  en  général,  dans  ces  cas,  l'ensemble  des  signes 
se  prononcera  en  faveur  deTintervention  :  le  sinus  sera  sombre 
à  la  transillumination  ;  la  capacilt^  sera  plus  ou  moins  ré- 
duite... etc. 

Si  cette  transformation  de  pyosinus  en  pyosinusite  est 
possible,  nos  recherches  nécropsiques  et  cliniques  nous  ont 
permis  de  constater  qu'elle  n'était  point  fatale. 

En  tout  cas  elle  est  extrêmement  lenle  et  deux  ordres  de 
faits  suffisent  à  le  prouver  :  nous  avons  rencontré  des  em- 
pyèmes  de  diverses  origines  datant  de  nombreuses  années  et 
dans  lesquels  la  muqueuse  sinusale  non  fongueuse  était  in- 
demne de  suppuration.  Nous  avons  trouvé  sur  le  cadavre  des 
lésions  anciennes  limitées  en  un  point,  sécrétant  un  pus  rem- 
plissant l'antre  dont  la  muqueuse  était  demeurée  intacte. 

Non  seulement  Tempyème  d'origine  dentaire  peut  se  for- 
mer par  le  mécanisme  que  nous  avons  précédemment  décrit 
et  devenir  ultérieurement  pyosinusite  (voir  fig.  5)  mais, 
comme  le  fait  remarquer  Moure  (*)  dans  un  travail  récent  et 
comme  nous  l'avons  nous-môme  constaté  sur  une  pièce  dont 
il  va  être  parlé  plus  loin,  l'empyème  peut  aussi  se  former  à  la 
suite  du  développement  à  l'extrémité  apexienne  des  dents  de 
kystes  radiculaires. 

«  Au  début  »,  comme  le  dit  Moure  «  la  paroi  du  kyste  sou- 
lève au-dessus  d'elle  la  muqueuse  de  la  cavité  highmorienne 


(*)  MocRB.  Des  formes  cliniques  des  sinusites  maxillaires.  Rapport 
présenté  an  Congrès  de  Lisbonne  ^avril  1906).  Kcv,  hebdom,  de  laryn^ 
gol,,  etc.,  n»  18  (5  mai  1906). 


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362  0BÛRQB8  MAHU 

qui  la  coiiTe  à  la  niauière  d'un  gant,  puis,  pou  à  peu,  la  tu 
meur  augmente  de  volume,  se  développe  et  pénètre  dans  l'in- 
térieur do  Fantre  dont  elle  finit  môme  par  mouler  et  dépasser 
les  contours  {fig.  C).  » 

Ce  niécanisme  est,  comme  on  le  voit,  analogue  à  celui  de 
Tempyèmc  succédant  à  la  parulie  ;  mais,  dans  un  cas,  cVst 
une  poche  d'abcès  (avec  pus  et  fongosité)  qui  se  forme  à  Tex- 
tromité  de  la  racine,  tandis  que  dans  l'autre  c'est  une  poche 


Fia  5 
p'  Blade.  —  Pyosinuaite 

plus  résistante  et  renfermant  du  liquide  kystique  qui  ne  de- 
vient général  purulent  qu'après  la  rupture  de  la  poche. 

Cette  poche  peut  acquérir  dans  certains  cas  des  proportions 
considérables  et,  comme  il  n'est  pas  rare  de  le  voir,  enfoncer 
et  déformer  les  diverses  parois  sinusales,  faire  saillie  du  côté  de 
Iti  voûte  palatine,  de  la  joue,  etc. 

Mais  qlle  peut  également  se  rompre  de  bonne  heure  et  pro- 
duire ainsi  un  pyosinus  comme  dans  le  cas  précité,  dont  la 


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PATHOGJÊNIE   Df!   l'^MPY^M^   MAXILLAIRE  363 

pièce  cqrrespondanlfi  a  éiA  ex^miné^  par  M-  Paul  I^aureqe,  as- 
sislaiit  adjoint  d\\  service  oto-laryngologique  de  l-hâpital 
Saint- Antoine. 


Fie.  a 
Kyste  rqdiçulaire. 

PIÈCE   NO  3 

Jlft^crq%çopique(îie^^  :  4^    ^t'^'^^M  (h  h  préindUire  iupârieme 
^çoile  : 
i9  Du  c^té  bqcp^l  :  ]^  fpbflrd  ^Ivéplqire  p5^  lUip,  il  »Vy  *  P«s 

(race  d*alvéoIes.  La  genpjvp  ^pi|j^sie  g\  nbpeu^^  |p9  ^  repq^Y^j[tps 
et  coDiblées. 

2®  Du  côlé  du  sinus  maxillaire  :  on  coiisÇale  uqp  ç.^\\^é{  p^sp^^e 
du  volume  d'une  noisette,  placée  en  conlre-l)a§  çt  cqmmuniqpant 
à  son  point  le  plus  déclive  avec  l'orifice  représentant  l'alvéole,  très 
agrandie,  de  la  deuxième  prémolaire  supérieure  droile.  La  paroi 
osseuse  est  lisse,  régulière,  éburnâe,  A  sa  partie  antérieure  on 
constate  une  dépression  (|u  volupie  d^une  lentille,  régulièrement 
concave. 


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364  GEORGES  MAHU 

Une  membrane  organisée,  tapisse  celle  cavité  osseuse,  formant 
ainsi  une  sorte  de  poche  kystique.  Le  contenu  de  celte  poche  est 
mucilagineux. 

La  membrane  est  peu  adhérente  à  la  paroi  osseuse,  excepté 
au  voisinage  du  rebord  alvéolaire  où  elle  s*unit  intimement  au 
tissu  fibreux  qui  comble  l'alvéole. 

A  la  petite  dépression  osseuse,  correspond  un  épaississement 
localisé  de  la  muqueuse.  On  est  en  droit  de  se  demander  si  Ton 
n*a  pas  subi  une  raréfaction  au  contact  d*un  processus  inflamma- 
toire chronique  de  la  muqueuse. 

Mie  rose  opiquement  :  Poche  néomembraneuse  :  inclusion  à  la 
parafflne.  11  s'agit  «Tune  membrane  néo-conjonctive  ressemblant  à 
une  membrane  kystique  et  il  est  impossible  de  déceler  la  couche 
épithéliale. 

La  partie  épaissie  qui  correspond  au  récessus  osseux  est  infiltrée 
par  de  nombreuses  cellules  rondes.  Il  y  a  à  ce  niveau  la  preuve 
d'un  processus  hyperplasique  plus  actif. 

Alvéole  et  gencive  :  Comblement  par  du  tissu  cicatriciel  qui  té- 
moigne nettement  d'une  ancienne  inflammation  guérie  et  ayant 
abouti  au  comblement  de  l'alvéole. 

Alvéole  :  Décalcification  à  l'acide  nitrique  et  la  phloroglucine. 
Coloration  à  Thématéine ,  ostéite  raréfiante  et  phénomènes  de 
résorption  osseuse,  car  dans  les  courbes  profondes  de  la  gencive 
(périoste)  on  retrouve  une  prolifération  abondante  de  cellules 
rondes. 

Parois  du  sinus  :  Au  niveau  delà  cavité  :  ostéite  condensante 
manifeste.  Oblitération  et  étoufl'ement  des  canaux  de  Havers. 


On  voit,  d'après  cet  examen,  qu'il  paraît  s'être  opéré,  à  la 
place  du  toit  alvéolaire  absent  et  en  face  du  développement 
lent  et  indolent  de  la  poche  kystique,  une  transformation  dé- 
fensive de  la  muqueuse  sinusale  en  tissu  cicatriciel  solide,  ne 
tendant  nullement  au  bourgeonnement. 

Ces  faits  confirment  les  remarques  consignées  dans  mon 
premier  travail,  savoir  : 

Tolérance  extrême  de  la  muqueuse  sinusale  pour  un  pus 
étranger; 

Résistance  de  la  muqueuse  à  l'infection  étrangère,  même 
dans  les  endroits  où  cette  muqueuse  présente  une  solution  de 
continuité. 


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PATHOGÉNIE    DE   l'eMPYÈME   MAXILLAIRE  365 

Ajoutons  toutefois  quVn  ces  points  la  muqueuse  ne  résiste 
pas  indéfiniment  aux  attaques,  c'est-à-dire  que  la  transforma- 
tion de  pyosinus  en  pyosinusite  est  possible,  mais  qu'elle  est 
ordinairement,  nous  le  répétons,  lente  et  difficile. 

La  marche  de  cette  transformation  peut  être,  dans  certains 
cas,  accélérée  soit  à  la  suite  d'un  réchauffement  par  une  pous- 
sée aiguë,  grippale  ou  autre,  soit  par  des  attouchements  fré- 
quents de  la  région  infectée  et  des  surfaces  voisines  (lavages 
répétés,  curettages  incomplets,  etc. 

La  fongosité,  terme  ultime  du  processus  inflammatoire  de 
la  muqueuse  sinusale,  n'est  pas  l'apanage  de  la  seule  sinusite 
nasale,  elle  se  développe  également,  en  temps  voulu,  dans 
la  pyosinusite  d'origine  dentaire. 

Mais,  le  plus  souvent,  quelle  différence  dans  le  mode  d'ap- 
parition et  dans  la  rapidité  du  développement  de  ces  fongosi- 
tt's!... 

La  sinusite  catarrahale  aiguë  guérit  seule  le  plus  souvent  — 
heureusement  pour  les  malades,  car  elle  est  d'une  fréquence 
inouïe;  — mais  quand  elle  ne  guérit  pas  et  qu'elle  passe  à 
l'état  chronique  c'est,  parfois  en  quelques  jours,  au  cours 
d'une  marche  suraiguë,  que  les  fongosités  envahissent  la  plus 
grande  partie  des  parois  sinusales. 

Au  contraire,  dans  les  pyosinusites  d'origine  dentaire,  c'est 
ordinairement  à  froid  que  cela  se  passe,  très  lentement,  sou- 
vent au  bout  de  nombreuses  années. 

On  pourrait  comparer  ces  différences  d'évolution  avec  celles 
existant  entre  la  mastoïdite  fongueuse  à  marche  rapide,  suite 
d'otite  aiguë,  et  la  mastoïdite  chronique,  suite  d'otorrhée. 

IIL  —  Fréquenok  relative  des  diverses  affections 

SINUSALES 

Il  semble  donc  qu'il  faille  quelque  chose  de  plus  qu'une  in- 
fection s'établissant  insidieusement  en  un  point  de  la  mu- 
queuse périostique  sinusale  pour  que  celle-ci  se  trouve  envahie 
dans  son  ensemble.  On  dirait,  qu'une  fois  rcmpyèmc  constitué, 
un  coup  de  pouce  est  néœssaire  pour  provoquer  l'éclosion  d'une 
sinusite,  à  la  fa(;on  d'un  élément  étranger  |)rovoquant  brus- 


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366  GEORGES  MÂUU 

quement  la  cristallisation  en  masse  d*une  solution  sursatu- 
rée. 

Cette  rehiarque  nous  permet  : 

1°  De  comprendre  pourquoi  nous  avons  rencontré  si  peu  de 
pyosinusîtes  denlaires  contre  un  plus  grand  nombre  de  pyo- 
sinus  hiaxillaires  de  même  origine  ; 

2^  D'expliquer,  au  contraire,  comment  les  infections  d'origine 
nasale,  débutant  par  de  la  sinusite  aiguë,  envahissent  presque 
toujours  d'emblée,  dans  les  mauvais  cas,  l'ensemble  de  la  mu- 
queuse et  deviennent  pyosinusite  sans  passer  par  Vétat  dem- 
pycnie. 

Si  l'oii  veut  bien  examiner  la  statistique  que  j'apporte,  on 
verra  que  ces  sinusites  maxillaires  chroniques  d'origine  na- 
sale ne  sont  pas,  comme  on  Ta  écrit  couramment,  des  raretés, 
puisque  j'en  ai  rencontré  5  cas  sur  100  cadavres  examinés. 

La  grippe,  agent  principal  de  la  sinusite  d'origine  nasale, 
peut,  par  sa  fréquence  plus  marquée  depuis  une  quinzaine 
d'années,  expliquer,  jusqu'à  un  certain  point,  cette  diver- 
gence d'opinions. 

Si  Ton  ajoute  à  ces  5  cas,  1  cas  de  pyosinus  fronto-ethmoï- 
dal,  un  cas  de  pyosinus  d'origine  atrophique,  cela  porte  à  7  le 
nombre  des  accidents  sinusaux  d'origine  nasale,  contre  \\  ac- 
cidents d'origine  dentaire. 

Sur  ces  H  cas  nous  avons  relevé  : 

7  pyosinus,  2  parulies  sinusales  et  une  seule  pyosinusite 
dentaire. 

On  voit,  d'après  cela,  que  la  Rhinologie  ne  fait  pas  faillite  en 
face  des  affections  du  sinus  maxillaire.  Mais  elle  doit  réclamer 
le  concours  de  l'Odontologie  dans  la  plupart  des  cas  et  c'est 
là  un  admîï*able  terrain  d'entente  pour  ces  deux  spécialités  qui 
ne  sauraient,  en  l'espèce,  se  passer  l'une  de  l'autre. 

Si  donc  on  admet  les  définitions  données  des  deux  termes  : 

Empyéme  maxillaire  ou  pyosinus  \  sinusite  maxillaire 
chronique  ou  pyosinusite,  il  nous  faut  conclure  que  tandis 
que  la  sinusite  maxillaire  chronique  vraie  d'origine  nasale  est 
assez  fréquente  et  le  pyosinus  d'observation  commune,  plus 
rare  est  la  pyosinusite  d'origine  dentaire. 


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m 

Service  oto-rhino-larynoologique  de  l*hôpital   LARiDOisiÈrE 

DU  CHLORURE  D'ETHYLE  COMME  ANESTIÎÉSïOUE 
GÉNÉRAL  DANS  LES  INTERVENTIONS 

DE  COURTE  DURÉE. 

SON  ADMINISTRATION  A  DOSE  MINIMA 

DANS  IN  ESPACE  CLOS  ET  EXTENSIBLE 

Par  Fernand  LEMAITRB  . 
Âssislaot  adjoint  du  service  d'oto-laryngologie  de  l'iiôpital  Larîboisière. 

La  question  des  anesthésiques  pour  les  interventions  de 
courte  durée  semble,  ces  temps  derniers,  avoir  occupé  Fatten  - 
tion  des  chirurgiens  et  surtout  des  spécialistes  :  fant-il  opérer 
les  végétations  adénoïdes,  par  exemple,  avec  ou  sans  narcose 
générale  ?  Si  on  se  sert  d*anesthésique,  faut-il  donner  la  pré- 
férence h  Téther,  ou  au  chloroforme  comme  Politzer,  ou  au 
protoxyde  d'azote  comme  Nourse  et  Wyatt  Yingrave  ou  encore 
au  bromure  d'éthyle  comme  la  plupart  des  laryngologistes 
français?  doit-on,  à  la  façon  des  dentistes,  recourir  au  chlo- 
rure dethyle  où  à  certains  mélanges  comme  le  somnoforme? 

Il  semble  évident  que  pour  le  patient  et  pour  l'opérateur, 
les  conditions  dans  lesquelles  on  intervient  avec  anesthésie, 
sont  infiniment  préférables  :  le  curettage  des  végétations  adé- 
no'fdes  est  toujours  douloureux,  et  il  n'est  pas  indifférent 
d'avoir  à  opérer  un  être  absolument  inerte,  chez  lequel  on 
peut  pratiquer,  après  l'intervention,  un  loucher  qui  rensei- 

ANNALBS  DES  MALADIBS  DE  l'oRF.ILLE  BT  DTJ  LARYNX,  l.  XXXII,  n°  10,  1906. 


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368  FERNAND    LEMAItRE: 

gnera  sur  l'étal  du  cavum  et  permettra  d'enlever  aussitôt  un 
amas  glandulaire  oublié  par  la  curette. 

Certes,  il  ne  faut  pas  que  l'anesthésie  fasse  courir  au  pa- 
tient plus  de  danger  que  l'intervention  elle-même,  et,  il  est 
bien  entendu  que  Ton  ne  devra  recourir  à  la  narcose  que  si 
on  possède  un  agent  et  une  méthode  avec  lesquels  toute 
crainte  d'accident  sérieux  soit  écartée. 


Quel  est  donc  l'anesthésique  de  choix  pour  une  interven- 
tion de  courte  durée,  et  peut-on,  a  priori^  en  se  l)asanl  sim- 
plement sur  les  propriétés  physiques,  chimiques  et  |)hysiolo- 
giques  d'un  corps,  avoir  quelque  préférence  pour  tel  ou  toi 
narcotique  ;  en  d'autres  termes,  quelles  sont  les  qualités  à 
exiger  d'un  anesthésique  général  de  courfxi  durée?  Nous  pou- 
vons résumer  ces  qualités  sous  quatre  chefs  :  l'anesthésique 
doit  agir  rapidement,  s'éliminer  de  même,  être  stable  et  non 
toxique,  nous  voulons  dire  posséder  le  minimum  de  loxiciti'. 
Or,  le  chlorure  d'éthyle  nous  semble  répondre  à  ces  desiderata 
sa  stabilité  est  très  grande,  surtout  comparée  à  celle  des  autres 
narcotiques  ;  ce  corps  se  conserve  dans  des  verres  ordinaires, 
alors  que  le  bromure  d'éthyle  et  le  chloroforme  doivent  être 
préservés  de  la  lumière  par  des  verres  de  couleur. 

Il  suffit  d'avoir  manié  une  seule  fois  le  chlorure  d'éthyle 
pour  connaître  sa  rapidité  d'action  ;  il  nous  a  toujours  fallu, 
avec  ce  corps,  moins  de  deux  minutes  pour  obtenir  une  anes- 
thésie  complète. 

Quant  i  son  élimination,  bien  que  jusqu'à  ce  jour  aucun 
dosage  exact  n'ait  été  fait,  nous  croyons  pouvoir  dire,  diaprés 
le  D"^  L.  Camus,  que  le  chloréthyle  disparait  avec  une  extrême 
rapidité  du  sang  d'un  animal  soumis  à  cette  narcose.  D'ailleurs, 
l'haleine  des  malades  anesthésiés  au  chlorure  d'éthyle  ne  pré- 
sente jamais  c^tte  odeur  désagréable  que  lui  donnent  certains 
corps,  l'odeur  alliacée  par  exemple  due  au  bromure  d'éthyle 
et  persistant  parfois  plus  de  48  heures. 

Eufm  la  toxicité  de  ce  corps  nous  semble  réduite  au  mini- 


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DU  CHLORURE  D*ÉTHYLE  GOMME  ANESTHésiOUK  GKNÉHAL,  ETC.       3G9 

inum.  Si  nous  en  croyons  les  statistiques,  le  chlorure  d'élhylc 
serait,  avec  le  protoxyde  d'azote,  le  plus  inoffensif  des  anes- 
thésiques.  Ainsi  le  numéro  de  novembre  1903  de  The  Edim- 
burg  Médical  Journal  publie  la  statistique  suivante  : 

Mortalilé 
Chloroforme 2  ^^ 

Bromare  d'éthyle TôOïf 

^^^' i2UÛ0 

Chlorure  d'éthyle \^{m 

Protoxyde  d'azote impossible  à  calculer. 


Il  convient  d'ajouter  que  dans  ces  cas  le  cblorétbyle  a  été 
donné  pour  de  longues  interventions  non  plus  seulement 
comme  anesthésique  de  courte  durée,  mais  à  doses  élevées  et 
chez  des  individus  à  organisme  plus  ou  moins  débilité,  ce  qui 
explique  vraisemblablement  la  supériorité  statistique  du  pro- 
toxyde d'azote,  employé,  lui,  simplement  comme  anesthésique 
de  courte  durée  pour  de  petites  interventions. 

D'ailleurs,  si  on  prend  soin  d'analyser  les  quelques  cas  de 
mort  publiés,  on  voit  que  très  peu  sont  véritablement  dus  au 
chlorure  d'éthyle.  Et  tout  d'abord,  il  faut  éliminer  le  cas  de 
Soulier  et  Briau  qui,  dans  leurs  expériences  faites  à  Lyon,  se 
sont  servi  de  chlorure  d'éthyléne,  corps  souvent  confondu, 
malgré  sa  facile  altérabilité,  avec  le  chloréthyle. 

Peut-on  attribuer  au  chlorure  d'éthyle  le  cas  de  Kocher, 
survenu  chez  un  homme  opéré  pour  une  inflammation  fon- 
gueuse et  purulente  du  tarse  (?),  la  mort  étant  survenue  une 
semaine  après  l'intervention  faite  à  l'aide  du  chloréthyle? 

Seitz  rapporte  l'histoire  d'une  demoiselle  de  55  ans,  gib- 
beuse,  atteinte  quelque  temps  auparavant  d'une  hémorrhagie 
cérébrale  suivie  d'hémiplr^ie,  et  présentant  une  grande  appré- 
hension pour  les  aneslhésiques.  Deux  grammes  de  chlorure 
d'éthyle  furent  instillés,  pour  une  extraction  dentaire,  sur  les 

ANNALKS  DES  MALADIES  DE  L'oBSILLB   ET  DU   LARYNX.   —  XXXII.       25 


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370  FEUNAND    LEMAItiIE 

gencives  inférieures  avec  la  plus  grande  précaution  afin  d  évi- 
ter, ce  qui  fut  d*ailleurs  facile,  que  Tanesthésie  locale  ne  se 
transforme  en  anesthésie  générale.  Or,  quelques  instants  après 
celte  petite  intervention,  au  moment  où  la  malade  se  rinçait 
la  bouche,  elle  pâlit  subitement,  sa  mAchoire  s'abaissa,  ses 
yeux  devinrent  fixes,  le  pouls  petit,  filiforme  :  la  mort  survint 
seize  heures  après  Tintervention. 

Il  semble  vraiment  difficile  d'attribuer  au  chlorure  d'étliyle, 
en  application  locale,  cette  mort  dont  la  cause  aurait  peut-être 
été  découverte  par  une  autopsie. 

Dans  le  cas  de  Cardie,  Tautopsie  fut  pratiquée  ;  elle  révéla 
une  dégénérescence  cardiaque,  rénale  et  hépatique,  de  la  péri- 
tonite adhésîve  chronique,  enfin  un  rétrécissement  uréthral. 
On  conçoit  que  20  grammes  de  chlorure  d'éthylc  aient  j»u 
amener  la  mort  une  heure  et  demie  après  le  réveil  de  Topéré, 
dont  l'état  général  était  une  contre-indication  formelle  à  toute 
anesthésie. 

Kônig  pratique  une  narcose  mixte  au  chlorure  d  elhyle  et  à 
l'éther,  l'opéré  meurt  vingt-quatre  heures  après.  A  l'autopsie, 
on  trouve  un  œdème  aigu  du  poumon.  Quelle  est  dans  cette 
mort,  la  part  du  chloréthyle  et  la  part  de  l'éther  ? 

Quelle  est  également  dans  le  cas  de  Bossart  la  part  (ju'il 
convient  d'attribuer  à  notre  anesthésique  et  la  part  qu'il  faut 
laisser  à  la  toxine  diphtérique  ?  Il  s'agit  d'un  enfant  de 
21  mois  présentant  un  tirage  tel,  que  la  trachéotomie  est  déci- 
dée, faite  à  l'aide  de  5  grammes  de  chlorure  d'éthyle  et  suivie 
immédiatement  de  mort. 

Certains  auteurs  trouvent  le  cas  de  Lotheissen  plus  trou- 
blant. Un  homme  de  41  ans,  alcoolique,  atteint  d'une  tumeur 
de  la  jambe  (?)  est  anesthésie  au  chlorure  d'éthyle;  l'excitation 
est  telle  qu'une  nouvelle  dose  d'anesthésique  est  administrée  et 
suivie  bientôt  de  mort.  Certes,  dans  ce  cas,  le  chlorure  d'éthyle 
semble  bien  avoir  été  la  cause  de  la  mort  ;  mais  d'une  part, 
l'autopsie  révèle,  outre  une  grosse  hypertrophie  graisseuse  du 
cœur,  de  l'artériosclérose  généralisée  avec  plaques  athéro- 
mateuses  au  niveau  des  coronaires,  lésions  suffisantes  pour 
contre-indiquer  l'anesthésie  ou  tout  au  moins,  faire  prévoir  la 
possibilité  d'une   terminaison  fatale.  D'autre  part,  il   serait 


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DU  ClILOnURE  D*ÉTIIYLE  COMME  ANESTHÉSIQUE  GKNÉHAL,  ETC.       371 

intéressant  de  savoir  quelle  a  été  la  dose  totale  d'aneslht'sique 
administré;  malheureusement  l'observation  est  muette  à  cet 
égard. 

Ainsi  donc,  jamais  à  notre  connaissance,  la  mort  n'est  sur- 
venue du  fait  d'une  anesthésie  au  chlorure  d'éthyle,  lorsque 
l'on  a  eu  soin  de  prendre  ces  doux  précautions  :  s'abstenir 
dans  les  cas  contre-indiqués  par  des  lésions  organiques  trop 
avancées  et  ne  donner  que  de  très  petites  doses  d*anesthésique. 
Combien  plus  nombreux  et  surtout  combien  plus  réels,  les  cas 
de  mort  dus  au  bromure  d'éthyle  ! 

Il  est  vrai  que  la  toxicité  d'un  anesthésique  ne  se  juge  pas 
uniquement  d'après  les  cas  de  mort,  et  qu'en  pratique  les  acci- 
dents secondaires  sont  des  plus  importants.  Là  encore  se 
montre  la  supériorité  du  chlorure  d'éthyle.  Du  côté  de  l'appa- 
reil circulatoire,  nous  n'avons  rien  noté  de  parliculier  :  pas 
d'irrégularité  du  pouls,  pas  de  cyanose,  jamais  de  synco|)e.  Le 
fonctionnement  de  l'appareil  digestif,  surtout  si  on  a  soin  de 
tenir  le  malade  à  jeun,  n'est  pas  troublé  par  la  narcose  ;  il  en 
est  de  même  de  l'appareil  respiratoire  ;  de  môme  aussi  de  l'ap- 
pareil urinaire,  bien  que  quelques  auteurs  aient  signalé  l'exis- 
tence d'intoxication  rénale  passagère  (albuminurie  pendant 
quelques  minutes).  L'action  sur  le  système  nerveux,  en  parti- 
culier sur  la  moelle,  semble  plutôt  entrer  en  jeu  pour  expli- 
quer les  deux  petits  accidents  que  nous  devons  signaler  :  Tin- 
continence  du  sphincter  vésical  (nous  n'avons  jamais  observé 
le  relâchement  du  sphincter  anal),  et  l'excitation  parfois  assez 
violente,  toujours  de  courte  durée  que  l'on  observe  surtout 
chez  les  sujets  névropathes. 

Disons  enfin,  pour  en  finir  avec  l'action  toxique  du  chlo- 
rure d'éthyle  que  rexpérimentation  elle-même,  plaide  en  fa- 
veur de  cet  agent  anesthésique.  Avec  des  doses  considérables 
(5  à  15  centimètres  cubes  pour  un  lapin  de  2  kilogrammes)  et 
répétées  tous  les  deux  ou  trois  jours,  Uaslebacher  n'a  jamais 
provoqué  la  mort  du  fait  de  Tanesthésie  ;  la  dégénérescence 
graisseuse  des  viscères  signalée  dans  certains  cas  a  été  obser- 
vée chez  des  animaux  sacrifiés  après  avoir  été  soumis  pendant 
un  mois  à  ce  traitement,  sans  compter  les  injections  sous- 
cutanées  de  chlorure  d'éthyle  pratiquées  en  môme  temps  que 


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372  FKRNAND    LEUAItRE 

les  inhalations.  Nous  sommes  loin,  on  le  voit,  des  un,  deux 
ou  trois  centimètres  cubes  que  nous  donnons  une  seule  fois, 
et  qui  sont  les  doses  respectives  que  nous  administrons  aux 
enfants,  aux  adolescents  et  aux  adultes. 

Etant  donné  un  anesthésique  justifiant  par  lui-même  l'en- 
thousiasme de  tous  les  auteurs  qui  en  ont  fait  usage,  le  point 
capital,  à  notre  sens,  se  résume  dans  une  question  de  posolo- 
gie :  éviter  de  donner  une  dose  quelconque,  connaître  et  pou- 
voir administrer  la  dose  minima. 


La  question  délicate  concernant  le  chlorure  d'éthyle  est,  en 
effet,  son  mode  d'administration.  Les  uns,  suivant  le  procédé 
de  la  compresse  employé  par  Malherbe  et  Laval  arrivent 
parfois  à  sidérer  leurs  sujets  en  douze  h  dix-huit  secondes. 
D'autres  se  servent  soit  du  masque  de  Collin,  soit  du  masque 
de  Bengué,  soit  du  masque  de  Ware,  soit  encore  de  la  cor- 
beille de  Breuer,  dans  ces  cas,  Tanesthésie  se  fait  toujours 
plus  ou  moins  à  Tair  libre,  et  il  est  impossible  de  savoir  quelle 
est  la  dose  utilisée.  Une  certaine  quantité  d'anesthésique  s'éva- 
porant  à  Textérieur,  on  est  obligé  de  donner  des  doses  relati- 
vement considérables,  de  5  à  15  centimètres  cubes,  s'il  s'agit 
d'adultes. 

L'ingénieux  appareil  de  Guilmeth  a  le  tort  de  priver  le  sujet 
d'air,  et  de  lui  faire  respirer  uniquement  du  chlorure  d'éthyle 
qu'un  long  tube  conduit  du  réservoir  à  anesthésique  au 
masque  appliqué  sur  la  figure  du  patient,  dispositif  condamné 
au  nom  de  la  physiologie. 

L'appareil  de  de  Crésantignes  est  pourvu  d'une  vessie  souple 
pouvant  contenir  plus  d'un  demi-litre  d'air,  soit  «  l'air  respi- 
ratoire »  des  physiologistes. 

De  même,  l'appareil  de  Robinson  i)ermet  d*anesthésier  dans 
un  espace  clos  et  extensible  malheureusement  ces  deux  ap- 
pareils ont  l'inconvénient  de  laisser  échapper  une  petite 
quantité  de  chlorure  d'éthyle  entre  le  moment  où  le  liquide 
est  versé  dans  la  chambre  d'évaporation  et  l'instant  où  le 
masque  est  appliqué  sur  la  figure  du  patient. 


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DU  CHLORURE  D^ÉTHYLE  COMME  ANESTUÉSIQUE  GÉNéRAL,  ETC.       373 

Les  résultais  que  nous  donnons  ici  ont  tous  été  obtenus  avec 
len)asque  di»  L.  Camus  ('),  appareil  extrêmement  simple,  ro- 
buste, facile  à  manier,  permettant  la  rupture  d'une  ampoule  sans 
perte  d'aneslbésique,  et  sans  avoir  recours  aux  briseurs  qui 
compliquent  les  appareils  et  sont  souvent  d'un  fonctionnement 
défectueux. 

€  Cet  appareil  se  compose  de  trois  parties,  d'un  masque, 
d'une  chambre  d'évaporation  et  d'une  vessie. 

a  Le  masque  est  un  caoutchouc  épais  et  résistant,  ses  bords 
ont  une  forme  un  peu  spéciale,  et  un  bourrelet  pneumatique 
assure  une  fermeture  complète,  quand  il  est  appliqué  sur  la 
figure. 


FiG     1 

c  La  vessie  est  analogue  à  celle  qui  existe  dans  de  nombreux 

(0  L.  Camus.  —  Appareil  pour  aneethéaie  générale  de  courte  darée  par 
le  chlorure  d*éthyle  et  les  corps  analogues.  Bulletin  de  V Académie  de 
Médecine,  o»  série,  tome  LY,  p.  542  545  ;  8  mai  1906,  et  application  du 
masque  h  l'emploi  de  la  dose  mlnima  d'anesthésique,  dans  le  cas 
d'anesthésie  générale  de  courte  durée.  Vodontologie^  XXXV,  p.  497- 
503  ;  15  Juin  1906. 


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374  FERNAND   LEMAItRE 

appareils  du  même  genre  ;  c'est  un  organe  indispensable  dans 
un  masque  à  espace  limité.  Une  seule  objection  a  été  faite  à 
remploi  de  la  vessie,  c'est  l'asphyxie  ;  cette  objection  n'existe 
pas  ici,  car  l'appareil  n'est  destiné  qu'aux  anesthésies  rapides 
et  de  courte  durée. 

«  La  troisième  partie  de  l'appareil,  la  chambre  d'évapora- 
tion,  mérite  une  mention  spéciale  ;  elle  est  intermédiaire  aux 
deux  parties  précédentes  et  communique  largement  avec  cha- 
cune d'elles  ;  un  tube  métallique,  garni  d'un  manchon  de 
caoutchouc  plus  long  que  lui  de  trois  centimètres,  reçoit  l'am- 
poule. 

€  L'introduction  de  l'ampoule  dans  le  manchon  de  caout- 
chouc assure  la  fermeture  hermétique  de  la  chambre  d'évapo- 
ration.  La  rupture  de  l'ampoule  est  obtenue  par  un  mouve- 
ment de  latéralité  que  permet  l'élasticité  du  caoutchouc  et, 
pour  faciliter  ce  résultat,  la  pointe  de  l'ampoule  est  fixée  entre 
la  paroi  du  tube  et  une  petite  traverse  métallique  située  dans 
l'axe  du  tube. 

«  Le  liquide  qui  s'échappe  du  tube  se  répand  aussitôt  à  la 
partie  inférieure  de  la  chambre  d'évaporation,  et  sa  volatilisa- 
tion est  plus  ou  moins  rapidement  obtenue,  grâce  à  la  chaleur 
de  la  main  qui  soutient  l'appareil  » 


Nous  avons  toujours  anesthésié  nos  sujets  dans  la  position 
verticale,  les  enfants  maintenus  sur  les  genoux  d'un  aide,  les 
adolescents  à  genoux  sur  une  pile  d'alèzes,  ce  qui  permet  de 
les  maintenir  plus  facilement,  en  cas  de  mouvements  de  dé- 
fense, les  adultes  enfin,  assis  sur  une  chaise,  comme  pour  les 
interventions  dentaires. 

Nous  avons  pris  l'habitude  d'appliquer  un  ouvre-bouche 
pour  pratiquer  l'anesthésie  ;  cette  manière  de  procéder  pré- 
sente un  double  avantage.  D'une  part,  [l'inhalation  se  faisant 
surtout  par  la  voie  buccale,  il  s'ensuit  ime  diminution  de 
l'excitation  d'origine  olfactive,  et  du  fait  même,  des  chances 
de  syncope  réflexe  ;  ainsi  se  trouve  réalisée,  mieux  que  par 
des  badigeonnages  à  la  cocaïne,  la  suppression   des  inconvé- 


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DU  CHLORURE  D*ÉTUYLE  COMME  ANESTHÉSIQUE  OÉNÉRAL,  ETC.       375 

nients  de  la  respiration  nasale  que,  à  plusieurs,  reprises  phy- 
siologistes et  chirurgiens  ont  essayé  d'obtenir.  D'autre  part, 
pour  les  opérations  sur  la  bouche,  on  évite  une  perte  de  temps 
variable,  mais  toujours  appréciable  ;  non  pas  qu'il  soit  long 
en  soi  de  placer  un  ouvre-bouche,  mais  il  faut  compter  avec 
la  contracture  des  mâchoires  qui  ne  disparaît  souvent  que  dix. 
vingt,  trente  et  même  cinquante  secondes  après  l'administra- 
tion du  chlorure  d'éthyle.  Il  suffit  de  comparer  les  résultats  de 
notre  tableau  I  et  des  autres  tableaux  pour  être  fixé  sur  ce 
point. 

Dans  une  seconde  séance  (tableau  II)  nous  avons  employé 
Touvre-bouche  de  Robinson.  modifié  par  Vacher,  ouvre-bouche 
suffisamment  petit  pour  ne  pas  gêner  l'application  du  masque. 
Cet  ouvre-bouche  fut  difficilement  maintenu  en  place  ;  d'ailleurs, 
pour  l'intervention  il  fallait  le  remplacer  par  un  autre,  de 
sorte  que  nous  nous  sommes  servi  définitivement  de  l'ouvre- 
bouche  de  Doyen,  modifié  par  Lombard  ouvre-bouche  qui  a 
peut-être  l'inconvénient  de  gêner  l'application  du  masque, 
mais  qui  donne  d'excellents  résultats,  lorsque  le  bourrelet 
pneumatique  de  l'appareil  est  assez  volumineux  pour  épouser 
cette  nouvelle  saillie  et  s'appliquer  quand  même  sur  la  joue 
du  patient. 

Le  petit  inconvénient  provenant  de  l'usage  de  cet  ouvre- 
bouche  employé  avec  un  bourrelet  pneumatique  insuffisant, 
nous  avons  eu  surtout  à  le  déplorer  pour  les  anesthésies 
rapportées  dans  le  tableau  VI  et  pratiquées  par  une  journée 
de  chaleur  vraiment  excessive  ;  c'est  qu'en  effet,  la  tempé- 
rature est  un  fadeur  avec  h^quel  il  faut  compter.  Le  chlo- 
rure d'éihylo  est  un  liquide  qui  bout  à  12°  centigrades,  et 
généralement  il  suffit  de  chauffer  plus  ou  moins,  avec  la 
paume  de  la  main,  la  chambre  d'évaporation  dans  laquelle 
est  versé  le  chloréthyle,  pour  obtenir,  dans  de  bonnes  con- 
ditions, la  formation  des  vapeurs  chloréthyliques  ;  mais  si 
la  température  est  trop  élevée,  pour  peu  que  les  ampoules 
de  chlorure  d'éthyle,  aient  été  exposées  à  la  chaleur  (voir 
remarque  du  tableau  VI)  le  dégagement  de  vapeurs  se  fait  trop 
rapidement  et  si  l'appareil  n'est  pas  hermétiquement  clos,  ce 
qui  se  produit  plus  ou  moins,  avec  l'application  de  l'ouvre- 


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376  FERNAND    LEMAItRE 

bouche,  il  s'ensuit  une  perte  d'anesthésique  que  Ton  peut  per- 
cevoir avec  la  main,  au  niveau  de  la  fissure  ;  Tanesthésie  se 
fait  mal  ou  môme  ne  se  fait  pas.  —  Rien  n'est  plus  simple 
que  de  parer  à  cet  inconvénient  ;  il  suffit,  par  les  grandes 
chaleurs,  de  refroidir  préalablement  dans  la  glace,  la  chambre 
d'évaporation  (voir  n'*  12  du  tableau  VI). 

Pratiquée  dans  ces  conditions,  Tanesthésie  se  produit  en 
moins  d'une  minute,  persiste,  y  compris  la  période  d'analgésie 
de  retour,  de  1  à  2  minutes,  avec  les  doses  que  nous  avons 
précédemment  indiquées  : 

1  centimètre  cube  (quelquefois  1/2)    .      de  2  èi    8  ans 

2  centimètres  cubes de  8  èi  16    » 

3  »  » pour  les  adultes. 

Au  début,  à  moins  que  l'on  obtienne  une  formation  lente  et 
régulière  de  vapeurs  chlorélhyliques,  on  note  une  légère  exci- 
tation, se  manifestant  chez  les  enfants  par  une  période  d'apnée, 
chez  les  adolescents  par  des  mouvements  de  défense.  Dix  à 
quinze  secondes  après,  la  respiration  devient  an)ple  et  régu- 
lière. IVientôt  l'analgésie  du  début,  fait  place  à  Tanesthésie  qui 
se  reconnaît  aux  signes  suivants  : 

1**  D'abord  cette  respiration  régulière  qui  aboutit  souvent 
au  ronflement  ; 

2°  La  résolution  musculaire,  facilement  perçue  par  l'aide 
chargé  de  Taiiesthésie  :  la  tète  du  patient  privée  de  sa  tonicité 
normale  devient  complètement  passive  ; 

3**  Du  côté  de  l'œil,  il  se  produit  un  ensemble  de  signes  : 
les  yeux  restent  ouverts,  les  globes  oculaires  se  convulsent  soit 
en  haut,  soit  en  bas  puisque  le  réfiexe  cornéen  tend  à  dis- 
paraître au  moment  où  l'anesthésie  est  complète. 

L'opération  terminée,  le  réveil  se  fait  rapidement  ;  le  malade 
présente  en  général  de  l'euphorie,  comme  dans  les  anesthésies 
au  protoxyde  d'azote;  même  s'il  s'est  débattu,  il  avoue  n'avoir 
rien  ressenti  ;  il  ne  se  souvient  de  rien  et  croit  avoir  fait  un 
rôve  agréable.  Telle  a  été  pour  notre  part,  l'impression  que 
nous  avons  conservée  d'une  anesthésie  au  chlorure  d'éthyle. 

V^oici  d'ailleurs  les  cent  dix  observations  que  nous  avons 


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DU  CHLORUnE  D*ÉTIiYLE  COMME  ANESTHÉSIQUE  céNÉRAL,  ETC.       377 

recueillies  dans  le  service  de  notre  maître,  M.  Sebileau,  Tanes- 
thésie  étant  dirigée  par  M.  L.  Camus,  chef  adjoint  des  travaux 
de  physiologie  à  la  Faculté  de  Médecine. 

Gomme  on  peuts'en  rendre  compte  d'après  les  tableaux  ci-après 
à  part  les  premières  séances  pour  lesquelles  le  mode  d'adminis- 
tration du  chlorure  d'éthyle  n'était  pas  encore  complètement 
fixé,  Tanesthésie  obtenue  avec  ces  doses  minima  est  suffisante 
pour  toutes  les  interventions  de  courte  durée,  et,  plus  particu- 
lièrement en  ce  qui  concerne  la  spécialité  oto-rhino-laryngo- 
logique,  pour  l'ablation  des  amygdales  et  le  curettage  des  vé- 
gétations adénoïdes. 

Pour  mieux  juger  de  la  valeur  réciproque  du  chlorure  et  du 
bromure  d'éthyle,  nous  avons  voulu  voir  quels  étaient  les 
résultats  obtenus  avec  le  bromure  administré  avec  le  masque 
de  Camus,  en  nous  plaçant  dans  les  mêmes  conditions  qu'avec 
le  chloréthyle.  Nous  nous  sommes  servi  de  i  centimètre  cube, 
pour  anesthésier  des  enfants  de  5,  6,  7  et  8  ans.  Voici  les  ré- 
sultats que  nous  avons  obtenus  :  analgésie  plutôt  qu'anes- 
thésie  à  proprement  parler  ;  longue  durée  de  l'administration 
(de  1  minute  1/2  à  2  minutes,  au  lieu  de  30  à  50  secondes)  ; 
obligation  de  chauffer  la  chambre  d'évaporation,  le  bromure 
d'éthyle  étant  un  liquide  bouillant  à  38*  :  parfois  mydriase 
inquiétante,  enfin  excitation  et  contracture  plus  prononcées 
qu'avec  le  chlorure  d'éthyle  ;  il  nous  semble  donc  y  avoir  une 
grande  différence  entre  ces  deux  corps,  et  nous  nous  expliquons 
difficilement  la  vogue  si  longtemps  universelle  dont  a  joui  le 
bromure  d'éthyle. 

Nous  estimons  que  par  lui-même  le  chlorure  (Téihyle  est 
un  anesthésique  général  infiniment  supérieur  ;  administré 
à  la  dose  minima,  dans  un  espace  clos  et  extensible,  il  n'a 
jamais  provoqué  le  moindre  accident,  et  nous  sommes  per^ 
suadés  qu'il  ne  peut  déterminer  la  mort  par  intoxication,  on 
aura  d'ailleurs  toujours  présent  à  l'esprit  ces  deux  contre- 
indications  :  constatation  de  lésions  organiques  graves  et 
crainte  immodérée  des  anesthésiques  chez  des  sujets  névro- 
pathes. 


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378 


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NOTES    DE   TECHNIQUE 


COMMENT  ON  MOUCHE  LES  ENFANTS 
DU  PREMIER  AGE 

Par  E.  ESCAT. 

L'inconvénient  immédiat  le  plus  grave  du  coryza  des  nou- 
veau-nés, que  ce  coryza  soit  spécifique  ou  non  spécifique,  pu- 
rulent ou  simplement  catarrhal,  est  incontestablement  l'im- 
perméabilité nasale  résultant  autant  de  l'encombrement  du 
canal  respiratoire  par  les  exsudats  que  de  son  oblitération  par 
l'hypertrophie  inflammatoire  de  la  pituitaire. 

L'entrave  apportée  à  l'alimentation  et  au  sommeil  indique 
l'urgence  de  lutter  simultanément  contre  ces  deux  facteurs 
d'insuffisance  respiratoire. 

Le  premier  n'est  certes  pas  négligeable  ;  contre  lui,  plu- 
sieurs moyens  ont  été  proposés. 

Tout  d*abord,  la  douche  nasale  liquide  :  ce  moyen,  en  de- 
hors de  ses  difficultés  d'exécution  chez  un  enfant  du  premier 
âge,  risque  fort  d'envoyer  dans  les  trompes  et  dans  les  cavités 
laryngo-trachéales  du  liquide  chargé  d'éléments  optiques. 

L'essuyage,  à  l'aide  d'un  porte-ouate,  pratiqué  par  le  méde- 
cin, constitue  une  manœuvre  plutôt  pénible  et  qui  ne  saurait 
être  trop  fréquemment  renouvelée. 

La  douche  sèche,  avec  la  poire  de  Politzer,  était  encore  jus- 
qu'ici le  procédé  le  plus  pratique  ;  toutefois,  ce  moyen  a  en- 
core, comme  la  douche,  quoique  à  un  degré  moindre,  l'incon- 
vénient de  chasser  les  sécrétions  nasales  vers  la  trompe  et  le 
larynx. 

▲NNALBS  DB8  If  ALADIB8  DB  L'oRBILLB  ET  DU  LARYNX,  t.  XXXII,  n»  10, 1906. 


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COMMENT   ON   MOUCHE   LES   ENFANTS   DU   PREMIER  AGE         395 

Devant  l'insuffisance  et  les  méfaits  de  ces  méthodes,  j'ai  eu 
ridée  de.recourirà  l'aspiration  des  exsudats  à  l'aide  d'un  petit 
aspirateur  très  simple  que  j'ai  fait  construire  par  CoUin. 

Cet  instrument,  véritable  c  mouche  bébé  >,  est  composé 
d'une  simple  ampoule  ellipsoïdale  en  verre,  dont  le  pôle  libre 
se  termine  par  un  embout  conique  destiné  à  être  engagé  dans 
une  narine  ;  le  pcjle  opposé,  fermé,  est  traversé  par  un  tube  de 
verre  fermé  à  son  extrémité,  pourvu  d'un  œillet  latéral,  et 
plongeant  dans  l'ampoule.  Une  poire  élastique  destinée  à  faire 
le  vide  dans  l'ampoule,  par  l'intermédiaire  du  tube  intérieur, 
est  adaptée  à  ce  pôle. 

Un  support  métallique,  formé  de  deux 
anneaux  réunis  par  des  traverses,  sert  à 
maintenir  Tinstrument  en  dehors  du 
service. 

Le  maniement  en  est  très  simple  :  il 
suffit,  la  poire  préalablement  compri- 
mée, d'introduire  l'embout  libre  dans  la 
narine  de  l'enfant. 

Le  vide  réalisé  par  l'élasticité  de  la 
poire  fait  immédiatement  monter  les 
sécrétions  nasales  dans  l'ampoule. 

La  manœuvre  doit  être  faite  successi- 
vement à  chaque  narine  et  peut,  sans 
inconvénient,  être  renouvelée. 

Cet  instrument  inoffensif  peut  être 
confié  sans  crainte  à  l'entourage,  ce 
qu'on  ne  saurait  faire   avec  la  douche  F«».  i 

liquide  et  la  poire  de  Politzer. 

Peut-être  l'aspirateur  pourrait-il  avoir  le  fâcheux  effet  de 
faire  ventouse  sur  la  tête  saillante  et  parfois  turgescente  du 
cornet  inférieur. 

Mais  cet  accident  n'est  pas  à  redouter  si  on  a  soin  de  n'en- 
gager l'embout  dans  la  narine  que  de  2  à  3  millimètres,  ce  qui 
est  suffisant. 

L'insuffisance  nasale  étant  surtout  gênante  pendant  l'allaite- 
ment, on  devra,  avec  l'aspirateur,  procéder  à  l'évacuation  des 
deux  fosses  nasales  avant  chaque  tétée. 


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396 


E.    BSGAT 


Après  chaque  aspiration,  les  exsudais  contenus  dans  Tarn- 
poule  sont  aisément  expulsés  en  comprimant  la  poire. 

L*ampoule  est  ensuite  très  facilement  nettoyée  dans  de 
Teau  bouillie  additionnée  de  sel  marin  s'il  s'agit  d'un  coryza 
catarrhal,  additionnée  d'un  antiseptique  alcalin,  tel  que  le  ly- 
sol  ou  le  lusoforme,  s'il  s'agit  d'un  coryza  septique  ;  ces  anti- 
septiques, en  effet,  en  raison  de  leur  caractère  savonneux, 
dissolvent  mieux  les  mucosités  nasales. 

Mon  intention  ne  saurait  être,  dans  cette  note  de  pure  tech- 
nique, de  toucher  à  la  thérapeutique  des  rhinites  infantiles. 

Je  ne  puis,  toufefois,  résister  au  désir  de  protester,  en  pas- 
sant, contre  l'abus  des  pommades  et  des  huiles  mentholées 
fortes,  appliquées  aux  nourrissons. 

J'ai  vu,  plusieurs  fois,  une  simple  application  de  pommade 
mentholée  provoquer  un  accès  de  spasme  glottique  asphyxîque 
avec  cyanose  prononcée,  chez  un  enfant  de  3  mois. 

Divers  confrères  m'ont  dit  avoir  constaté  le  même  accident. 

Je  crois  donc  qu'il  est  prudent,  chez  les  enfants  du  premier 
âge,  si  on  veut  utiliser  les  propriétés  vaso-constrictrices  du 
menthol,  de  n'employer  que  des  topiques  contenant  des  doses 
infimes  de  ce  médicament  (soit  2  à  6  centigrammes  au  maxi- 
mum pour  20  grammes  d'excipient],  ou  d'employer  simple- 
ment, comme  je  le  fais  dans  ma  pratique,  des  pommades  à  la 
résorcine  à  1/2  7^,  et  à  l'aristol  à  1/30. 

Le  moyen  le  plus  simple  d'appliquer  ces  pommades  est 
l'emploi  depuis  longtemps  vulgarisé  de  tubes  d'étain,  qui  per- 
met de  pousser,  dans  chaque  fosse  nasale,  une  quantité  sufG- 
santé  de  topique. 

Cette  application  doit  être  faite  dans  la  position  couchée  ; 
elle  doit  toujours  être  précédée  de  l'aspiration  des  exsudats. 

Trois  à  cinq  minutes  après,  la  pommade  liquéfiée  au  con- 
tact des  muqueuses  ne  tarde  pas  à  incommoder  le  petit  ma- 
i_  j_    ^g^j^|,  ^^  ronchus  nasal  et  même  pharyngé,  parfois 

irconstance  encore,  notre  aspirateur  rend  les  plus 
ces  :  il  permet,  en  effet,  d'évacuer  l'excès  de  pom- 
ée  qui  enchifrené  de  nouveau  le  petit  malade,  lui 
iquiétude  et  réveille  ses  cris. 


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II 


UN  NOUVEAU  RELEVEUR  DE  L'EPIGLOTTE 
Par  MERMOD  (Lausanne). 

J*ai  donné  il  y  a  deux  ans,  dans  les  Annales,  un  premier 
modèle  de  pince  releveur  de  lepiglotte,  dont  le  principal  dé- 
faut est  de  ne  pouvoir  être  utilisé  que  dans  un  nombre  limité 
de  cas  :  c'est  ce  qu'auront  remarqué  aussitôt  ceux  de  mes  col- 
lègues qui  ont  essayé  l'instrument  :  en  effet,  les  deux  mors  de 
la  pince-érigne  étant  de  môme  longueur,  il  est  évident  que 
celui  qui  est  le  plus  rapproché  de  l'opérateur  ne  sert  qu'à  re- 
pousser toujours  plus  en  arrière  l'épiglotte  qui  fuit  devant  le 
mors  antérieur.  Aussi  la  manœuvre  ne  réussit-elle  que  si  l'on 
parvient  à  saisir  latéralement  1  épiglotte,  ou  si  le  sujet  arrive 
lui-même  à  la  relever  un  instant  au  moyen  des  exercices  pho- 
natoires connus,  lesquels  échouent  le  plus  souvent  pour  peu 
que  l'organe  soit  enroulé,  ou  rigide  et  infiltré. 

Ensuite,  l'instrument  composé  de  deux  parties  séparées, 
une  érigne  et  une  pince,  et  même  de  trois,  si  Ton  compte  le 
fil  supportant  le  poids,  est  certainement  d'un  usage  peu  com- 
mode. 

Nous  croyons  avoir  fait  disparaître  d'aussi  sérieux  inconvé- 
nients dans  notre  nouveau  modèle  en  une  seule  pièce,  d'un 
usage  bien  plus  commode  ;  puis,  chose  essentielle,  le  mors 
antérieur,  en  forme  d'ongle,  dépasse  d'un  centimètre  le  mors 
postérieur,  et  ne  porte  par  conséquent  qu'au  milieu  de  sa 
longueur  la  rangée  de  dents  de  souris  :  en  outre,  les  deux 
mors  sont  légèrement  creusés  en  cheneau  dans  le  sens  de  leur 
longueur,  de  manière  à  épouser  aussi  parfaitement  que  pos- 
sible la  courbure  transversale  de  l'épiglotte.  Grâce  à  ce  pro- 
longement du  mors  antérieur,  il  n'est  pas  d'épiglotte,  aussi 
couchée  qu'elle  soit,  qui  ne  puisse  être  saisie  facilement  et 

▲MNAL1C8  DB8  MALAD1B8  DE  L'ORBILLB   BT  DU  LARYNX,  t.  ZXXil,  n»  10,  1906 


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398  UN   NOUVEAU   RELEVEUR   DE   l'ePIOLOTTE 

appliquée  contre  la  base  de  la  langue,  par  le  seul  poids  de  Tins- 
trument  qu'on  laisse  pendre  hors  de  la  bouche.  Et  cependant, 
quel  que  soit  le  degré  de  courbure  de  ma  pince,  que  j*ai  essayé 
de  modifier  de  bien  des  façons,  il  arrive  souvent  que  le  mors 
antérieur  forme  avec  lepiglotte  un  angle  obtus  ouvert  en 
avant,  et  dont  le  sommet  fait  suffisamment  saillie  dans  la 
glotte  pour  gêner  la  vision  parfaite.  L*inconvénient  est  des 
plus  faciles  à  surmonter  ;  il  suffit  pour  cela  qu'un  aide  soulève 
l'extrémité  de  la  pince  en  exerçant  en  môme  temps  une  lé- 
gère traction,  comme  s'il  voulait  repousser  en  avant  la  racine 
de  la  langue.  Alors  que  tant  d'instruments  encombrent  au- 
jourd'hui notre  arsenal  thérapeutique,  pourquoi  n*existo-t-il 
pas  de  releveur  de  l'épiglotte  ?  Je  n'en  connais  aucun,  à  part 
l'ancien  modèle  de  Jurasz  ;  mais  il  est  si  peu  pratique,  qu*il  me 
parait  s'être  borné  à  figurer  dans  les  catalogues  allemands  sans 
avoir  jamais  trouvé  d'emploi.  Voltolini  avait  déjà  essayé  de  re- 
lever Tépiglotteau  moyen  d'une  tige  coudée  glissant  en  coulisse 
le  long  de  l'instrument  opérant  :  mais  cette  tige,  tout  au  plus 
adaptable  à  une  simple  sonde  exploratrice,  ne  peut  être  em- 
ployée avec  nos  instruments  modernes.  Je  sais  bien  qu'on  peut 
charger  un  aide  de  soulever  l'épiglotte  avec  une  sonde  recour- 
bée, si  l'instrument  agissant,  pince  ou  curette,  ne  suffit  pas 
pour  cela.  Mais  combien  souvent  la  manœuvre,  si  simple  en 
théorie,  échoue  parce  qu'elle  est  aveugle,  l'assistant  n'étant 
pas  dans  le  rayon  visuel  de  l'opérateur  ;  et  combien  fréquem- 
ment, dans  nos  interventions  les  plus  délicates,  en  sommes- 
nous  réduits  à  y  aller  au  petit  bonheur,  et  après  bien  des 
hésitations  que  nous  aurait  épargnées  une  épiglotte  suffisam- 
ment droite. 

Si  Ton  veut  seulement  m'accorder  que  l'emploi  d'un  bon 
releveur  est  désirable  dans  beaucoup  de  cas,  je  puis  affirmer 
qu'il  est  indispensable  dans  les  interventions  endolaryngées 
au  galvano-cautère  ;  il  n'est  plus  question  ici  de  soulever 
l'épiglotte  avec  le  cautère  lui-môme,  lequel,  quelle  que  soit  la 
matière  isolante  employée,  ne  tarde  pas  à  se  surchauffer  pen- 
dant les  contacts  prolongés  qu'exigent  d'énergiques  interven- 
tions, telles  que  nous  les  pratiquons  toujours  plus  sur  les  la- 
rynx tuberculeux. 


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MERMOD  399 


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400  UN    NOUVEAU   RELEVEUR   DE   l'ePIOLOTTE 

Dans  ces  cas  particuliers»  quelle  que  soit  la  virtuosité  opé- 
ratoire d'un  laryngologiste,  je  le  défie  de  pouvoir  se  passer 
d*un  releveur  épiglottique,  et,  en  proposant  l'emploi  de  mon 
modèle,  releveur  et  protecteur  à  la  fois,  j'espère  rendre  service 
à  plus  d'un  confrère. 


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ANALYSES  401 


ANALYSES 


I.  —  OREILLES 

Othémathome  de  Toreille  droite,  par  Yalentin  {Zeifsch.fùrOhren- 
heilk.f  lome  LI,  n°  2). 

L'origine  Iraumatique  de  rolhématome  est  aujourd'hui  généra- 
lement admise.  Si  Tothémàtome  se  trouve  du  côté  gauche,  la  cause 
spéciale  du  traumatisme  se  laisse  facilement  deviner.  Chez  les 
lutteurs,  rolhématome  peut  se  trouver  du  côté  droit  également.Le 
professeur  Miora  a  fait  reproduire  «  l'oreille  pankralialique  »  du 
lutteur  japonais.  Déjà  Winckelmann  a  attiré  l'attention  surl'othé- 
matome  dans  les  statues  de  Héraclès,  Polydeukès  et  d'autres  hé- 
ros, comme  par  exemple  le  lutteur  de  Borghèse  au  Louvre  de 
Paris.  Valentin,  qui  a  eu  occasion  d'assister  à  une  fêle  de  gym- 
nastes populaire  en  Suisse,  appelée  la  fête  de  Schwinger  (lan- 
ceurs) a  pu  examiner  7  cas  d'othématomes  de  l'oreille  droite. 

LAUTIIANN. 

Un  cas  d'aatoplastie  du  pavillon  de  l'oreille  après  ablation  d'un 
épithélioma,  par  Goris  (Revue  hebdomadaire  de  laryngologie, 
otologie  et  de  rhinologiCy  10  février  1906). 

Ulcération  cancéreuse  de  la  région  moyenne  du  pavillon  de 
l'oreille.  Extirpation  en  triangle  à  sommet  dirigé  vers  la  conque. 
Rapprochement  des  deux  lèvres  de  l'incision.  Sur  une  surface 
cruentée  restante,  Goris  reconstitue  une  surface  épidermique  en 
la  couvrant  d'une  greffe  épidermique  prise  sur  le  bras.  En  cas 
d'extirpation  complète  du  pavillon,  Goris  propose  de  faire  un 
ourlet  curviligne  au  moyen  de  la  peau  rétro-auriculaire,  pour  imi- 
ter l'hélix,  de  tapisser  la  conque  au  moyen  de  greffes  épider- 
miques,  et  peutêlre  plus  tard  de  décoller  du  crâne  ce  nouveau 
pavillon.  a.  hautant. 

Le  pronostic  de  la  méningite  otogène,  par  le  Prof.  Heine  (Berliner, 
Klinisch.  Wochensch.,  n»  4,  1906). 

Le  temps  n'est  pas  loin  où  le  diagnostic  de  méningite  équivalait 

ANNALES   DBS   MALADIES  DK   L'ORBILLE   ET  DU   LARYNX.  —  XXXII.       27 


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402  ANALYSES 

à  une  condamnatioD  à  mort;  mais  tous  les  condamnés  ne  mou- 
raient pas  et  Quincke  nous  a  appris  que  ceux  qui  échappaient  étaient 
atteints  de  méningite  séreuse.  Kôrner  a  élargi  cette  vue  en  dé- 
montrant que  la  méningo-encéphalite  séreuse  n'était  pas  seule- 
ment guérissable  spontanément  mais  aussi  chirurgicalement. 

Nos  doutes  commencent  seulement  quand  il  s'agit  de  méningite 
suppurée  et  là  aussi  nous  pouvons  distinguer  entre  la  méningite 
suppurée  circonscrite  et  la  méningite  diffuse.  Là  une  division  s*im- 
pose  également  :  si  la  méningite  généralisée  est  aujourd'hui  au- 
t  dessus  de  notre  pouvoir  guérisseur,  la  méningite  suppurée,  en- 
capsulée ou  progressive,  a  été  attaquée  avec  succès  par  différents 
chirurgiens.  Malheureusement,  le  diagnostic  différentiel  est  très 
difficile,  la  symptomatologie  clinique  ne  permet  pas  cette  dis- 
tinction. Vouloir  faire  ce  diagnostic  par  la  gravité  des  symptômes 
observés  conduirait  à  des  erreurs  fréquentes.  Voici  uu  exemple  : 
Un  homme  a  été  opéré  par  Heine  d'une  suppuration  de  Toreille 
moyenne  et  d^un  abcès  extra-dural  situé  dans  la  fosse  cérébrale 
postérieure.  Le  malade  allait  bien  après  l'opération,  il  avait  quitté 
le  lit,  ne  se  plaignait  de  rien,  surtout  pas  de  maux  de  tète  ;  tout 
au  plus  pouvait-on  suspecter  un  peu  de  bizarrerie  chez  lui.  Ainsi, 
par  exemple,  il  se  levait  en  pleine  nuit  et  s'habillait  avec  les  af- 
faires de  ses  voisins.  Un  jour  éclatent  brusquement  des  symplôpaes 
qui  font  supposer  un  abcès  du  cervelet,  retrouvé  par  l'opération. 
  la  suite  de  l'opération  la  fièvre  ne  diminue  pas  et  le  reste  des 
symptômes  ne  permettait  pas  de  douter  de  l'existence  d'une  mé- 
ningite. Peu  de  jours  après  le  malade  mourut.  A  l'autopsie,  on 
trouva  les  deux  hémisphères  cérébraux  vêtues  d'une  épaisse  coque 
purulente.  Sans  aucun  doute  il  s'agissait  d'une  méningite  étendue, 
existant  depuis  longtemps  sans  aucuns  manifestation  symptoma- 
tologique  et  devenue  floride  à  la  suite  de  l'opération.  Pouvait-on, 
dans  ce  cas,  faire  un  diagnostic  d'après  les  symptômes  cliniques 
seulement  ? 

Nous  disons  aujourd'hui  que  dans  la  méningite  suppurée  le  li- 
quide cérébro-spinal  doit  contenir  non  seulement  du  pus  mais 
aussi  des  bactéries.  Une  preuve  absolue  de  méningite  suppurée 
n'est  pas  fournie  de  cette  façon,car  Voss  a  trouvé  un  pareil  liquide 
dans  un  cas  de  thrombose  du  sinus.  Mais  si  généralement  par  une 
pareille  constatation  la  méningite  suppurée  est  révélée,  nous  ne 
pouvons  pas  dire  si  elle  est«  pour  employer  les  termes  de  Lexer, 
encapsulée,  aiguë,  progressive  ou  générale.  Quille  à  changer  plus 
tard  on  peut  dire  aujourd'hui  que  si  par  la  ponction  on  retire  un 
liquide  directement  purulent  contenant  des  bactéries,  il  s'agit  de 


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ANALYSES  403 

iiiéniii^ite  généralisée  ou  progressive,  en  tous  cas  de  méningite 
non  opérable. 

Un  cas  de  Kummel  pourrait  en  apparence  faire  exception  à 
cette  règle  (Kummel,  VcrhandL  d.deulschen,  Gesselsch.f,  chirur- 
gie, 190j,  p.  517).  Un  malade  fait  une  fracture  basale  et  une  mé- 
ningite des  plus  graves.  La  ponction  lombaire  donne  du  pus  épais» 
Kummel  exécute  des  deux  côtés  de  Tos  occipital,empiétant  sur  les 
deux  os  pariétaux,  une  trépanation,  large  comme  une  pièce  de 
5  francs.  L'arachnoïde  s'est  montrée  très  injectée  et  trouble  (Irub 
belegt),  il  s'écoulait  une  petite  quantité  d'un  liquide  suppuré 
trouble.  Par  les  trous  de  trépanation  on  draine  les  fosses  cérébrales 
postérieures.  Le  malade  a  guéri  et  Kummel  considère  son  cas 
comme  une  contribution  au  traitement  opératoire  de  la  lepto-mé- 
ningite  suppurée  diffuse,  allant  jusqu'à  la  queue  de  cheval.  Heine 
n'est  pas  si  optimiste  et  dit  que  le  cas  de  Kummel  permet  une 
autre  explication.  D'après  Heine,  il  pouvait  s'agir  d'une  suppura- 
lion  sous-durale  de  la  base  avec  perforation  dans  le  cavum  sous- 
durai,  capable  de  donner  au  liquide  cérébro-spinal  son  apparence 
de  pus  concrète. 

La  curabilité  de  chaque  cas  dépend  du  genre  et  de  la  virulence 
du  microbe.  Voss  a  trouvé  que  sur  15  cas  de  méningite  guéris,  la 
suppuration  a  été  occasionnée  deux  fois  pas  les  diplocoques 
purs,  deux  fois  par  association  de  diplocoques  avec  d'autres  bac- 
téries, trois  fois  par  les  staphylocoques  purs,  trois  fois  ou  a 
trouvé  du  streptocoque  mais  Voss  croit  que  dans  un  cas  seule- 
ment la  streptococcie  a  été  nettement  prouvée.  Quant  à  la  viru- 
lence, Schultze  a  trouvé  que  le  peu  de  degré  de  la  virulence  se 
manifestait  par  la  nécessité  d'exposer  les  préparations  pendant 
trente  et  quarante  minutes  aux  colorants. 

Pour  résumer,  on  peut  dire  que  la  pronostic  de  la  méningite 
séreuse  peut  être  considéré  comme  favorable.  De  la  forme  encap- 
sulée de  la  méningite  suppurée  des  cas  certains  de  guérison  sont 
connus  et  probablement  quelques  cas  aussi  de  la  forme  aiguë  pro- 
gressive. En  tous  ras,  il  est  très  probable  qu'elle  est  guérissable. 
Le  pronostic  de  la  méningite  suppurée  généralisée  est ,  d'après 
Heine,  absolument  défavorable.  lautmann. 

Sur  la  position  anatomiqne  da  sinus  latéral,  sa  signification  dans 
la  chirurgie  de  la  mastoide,  par  Francisco  Rukda  (Boletin  de  la- 
ryn^olof/ia,  olologia^  etc.  Madrid,  février  1906). 

En  matière  de  trépanation  de  l'apophyse  mastoïde,  les  auteurs 

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404  ANALYSES 

s'imaginent  pouvoir  déterminer  au  moyen  de  lignes  idéales,  et 
d*une  façon  mathématique,  la  situation  des  zones  périlleuses, 
nerf  facial,  encéphale,  sinus  latéral.  Et  lorsqu*en  cours  d'opéra^ 
tion  il  se  produit  un  accident^  ils  s*en  étonnent  comme  sMlsavaieu 
trouvé  une  anomalie  anatomique  absolument  exceptionnelle* 
L'auteur,  dans  le  cours  de  ses  opérations,  a  cependant  trouvé 
huit  fois  le  sinus  en  des  zones  où,  à  en  croire  1^  géographie  anato. 
mique,  il  ne  devait  point  se  trouver.  En  vérité,  l*étude  de  cette 
région  nous  amène  à  proclamer  celle  unique  vérité,  c'est  qu'il  n'y 
a  aucune  loi  qui  puisse  nous  guider  à  coup  stir  dans  une  inter- 
vention sur  la  mastoîde.Huit  observations  cliniques  viennent  étayer 
l'opinion  de  Tauleur.  Dans  la  première,  il  s'agissait  d'une  jeune 
fille  de  dix-huit  ans,  atteinte  d'otlorhée  chronique.  Dès  les  pre- 
miers coups  de  gouge  portés  a.u  lieu  d'élection,  on  tombe  sur  le 
sinus  latéral,  et  pour  continuer  l'opération  il  fallut  creuser  une 
fente  sous  Tépine  supra- méatique  pour  arriver  à  l'antre.  Le  même 
fait  se  produisit  chez  une  malade  âgée  de  50  ans  et  alleinte  d'otite 
aiguë.  Ici  on  tomba,  dès  le  premier  coup  de  maillet,  sur  un  sinus 
qui  baignait  dans  le  pus.  Dans  un  troisième  cas,  le  sinus  n'était 
séparé  de  la  superficie  que  de  quelques  millimètres.  Dans  le 
quatrième  cas,  qui  concernait  un  enfant  atteint  de  suppuration 
chronique  de  l'oreille,  avec  perforation  de  la  membrane  de  Shra- 
pnell  et  paralysie  faciale,  force  fut  à  l'opérateur  de  faire  l'évide- 
ment  en  allant  de  la  caisse  à  Tantre.  En  enlevant  la  gaze  au  qua- 
trième pansement  il  se  produisit  une  formidable  hémorrhagie,  le 
sinus  s'était  ouvert,  l'hémorragie  put  être  conjurée,  mais  une  phlé- 
bite des  sinus  caverneux  et  pétreux  vint  peu  de  temps  après  enlever 
le  malade.  Le  sixième  cas  qui  concernait  un  malade  atteint  d'une 
suppuration  vieille  de  plus  de  trente  ans,  et  qui  permettait  de 
croire  que  la  longue  durée  aurait  pu  produire  par  ostéite  conden- 
sante une  augmentation  de  l'épaisseur  des  parois  osseuses,  le  si- 
nus était  également  superficiel.  Dans  le  sixième  cas,  même  ano- 
malie. Dans  le  septième  aussi,  mais  chez  ce  malade  se  produisirent, 
en  l'absence  de  phlébite  du  sinus,  des  phénomènes  de  pyohêmie 
avec  abcès  dans  la  fosse  supra  épineuse  et  à  la  jambe.  Le  dernier 
cas  est  un  cas  d'autopsie.  Il  s'agissait  d*un  petit  malade  qui  entra 
dans  le  service  de  Rueda,  sans  connaissance  et  avec  un  œdème 
palpébral.  On  posa  le  diagnostic  de  trombo-phlébile  du  sinus  ca- 
verneux et  à  l'autopsie  on  trouva  un  cholesléatome.  Le  sinus  la- 
téral correspondait  au  siège  classique  de  la  trépanation. 

Ainsi,  ajoute  Rueda,  sur  une  statistique  opératoire  qui  n'est  pas 
encore  très  considérable  pour  les  interventions  sur  la  masloïde. 


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ANALYSES  405 

j'ai  rencontré  huit  fois  le  sinus,  là  où,  suivant  les  règles  classiques, 
il  n'aurait  pas  dû  être.  —  Rueda  en  conclut  qu'en  opérant  sur  la 
mastoïde,  il  ne  faut  pas  employer  d'instruments  aveugles,  comme 
le  trépan,  mais  la  gouge  et  le  maillet,  en  ayant  bien  soin  de  re- 
connaitre,chemin  faisant,  le  terrain.  De  cette  façon  seule  on  pourra 
éviter  la  blessure  du  sinus,  qui  est  bien  souvent  situé  en  dehors 
des  limites  que  lui  trace  l'anatomie  classique.  —  La  procidence  du 
sinus  parait  dans  bien  des  cas  tenir  à  une  augmentation  de  cali- 
bre de  ce  vaisseau,  qui  a  pour  corollaire  la  diminution  du  calibre 
du  sinus  opposé,  d'où  il  s'ensuit  dans  le  cas  de  blessure  et  de 
tamponnement,  une  gêne  dans  le  drainage  du  sang  veineux  de  la 
masse  encéphalique.  mossê. 

Un  cas  de  méningite  et  de  thrombo-phlébite  des  deux  sinos  caver- 
neux d'origine  otique.  Trépanation  totale  pénétrante  da  crftne. 
Drainage  de  la  cavité  araohnoIdienne.Mort,  par  Ricaroo  Rotiy 
(Archives  de  rinologia^  olologia^  etc.  Rarcelone,  janvier-fé- 
vrier 1906j. 

Il  s'agit  d'un  malade  de  33  ans,  serrurier  de  son  métier,  que 
Botey  examina  pour  la  première  fois  en  décembre  1905  pour  une 
affection  de  l'oreille,  qui  remontait  à  trois  mois  au  plus.  Dans  les 
antécédents  de  ce  malade,  on  trouve,  onze  ans  en  arrière,  la  trace 
d'une  otite  aiguë  parfaitement  guérie.  En  septembre  1905,  au  re- 
tour d'une  partie  de  chasse,  le  malade  est  pris  de  frissons,  cépha- 
lalgie, vomissements,  somnolence  continuelle,  fièvre,  douleurs 
d'oreille,  tout  ceci  avec  un  mauvais  état  général.  Un  spécialiste  est 
appelé  et  il  fait  à  deux  reprises  différentes  la  paracentèse  du  tym- 
pan sans  amener  la  moindre  goutte  de  pus.  Ce  n'est  que  quatre  ou 
cinq  jours  plus  tard  que  la  suppuration  apparatt.Très  abondante  à 
ce  moment,  elle  diminue  peu  à  peu  en  même  temps  que  la  dou- 
leur s'atténue  et  disparait.  L'otorrhée  persiste  cependant.  Nous 
nous  trouvons  en  ce  moment  au  commencement  de  novembre.  Le 
malade  reprend  son  travail  et  il  peut  le  continuer  sans  grande  gêne 
jusqu'aux  derniers  jours  de  ce  mois,  où  il  est  pris  de  violentes 
douleurs  dans  le  fond  de  l'oreille,  de  nausées  continuelles,  de  / 
frissons  violents,  de  céphalalgie  fronto-pariétale  avec  exacerba-  / 
tions  nocturnes  intolérables.  Le  malade  est  taciturne  mais  point 
somnolent.  La  diminution  de  l'écoulement  coïncide  avec  ces  phé- 
nomènes. Au  bout  de  huit  jours,  d'atroces  souffrances  pendant  les- 
quelles le  malade  dépérit  à  vue  d'œil,  il  se  décide  à  consulter  Botey. 

Il  souffre  dans  le  fond  et  derrière  l'oreille,  et  la  douleur  s'étend    / 


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406  ANALYSES 

à  tout  un  côté  de  la  tôte^  principalement  dans  la  région  frontale; 
elle  est  térébranle  et  s'exacerbe  sous  forme  d*acpès  d'une  violence 
extraordinaire  qui  durent  quatre  ou  cinq  heures  et  se  répèlent 
journellement.  Toutes  les  nuits,  frissons  intenses.  Abattement  gé- 
néral :  (acjes  abruti  et  indififérenl;  plus  d'appétit  ;  pupilles  légère- 
ment dictée?  ;  nystagmus  horizontal,  dans  le  regard  du  côté  op- 
posé :  pai  dp  nyitagmus  à  l'état  de  repos  des  globes  oculaires. 
L*apophy«e  masloîde  est  douloureuse  à  la  pression,  principale- 
ment à  Iaba8e,mais  elle  n'est  point  tuméfiée,  f  x^men  otoscopiquc  : 
tympan  légèrement  congestionné  ;  manche  du  marteau  parfaite- 
ment visible,  processus  brevis  saillant.  Petite  perforation  an- 
dessous  du  pli  postérieur,  par  laquelle  sort  une  très  petite  quantité 
de  pus  de  couleur  claire  ;  malgré  les  conseils  de  Botcy,  qui  déclare 
Purgence  d'une  intervention  radicale  pénétrante  d"  crâne,  la  famille 
attend  huit  jours  avant  de  s'y  décider.  A  ce  moment  la  prostration 
a  encore  augmenté,  la  langue  est  sèche  et  ^aburrale;  l'infiltration 
rétro-auriculaire  a  augmenté  et  s'étend  jusqu'à  l'occiput,  nausées 
continuelles,  pupilles  dilatées,  anorexie  complète.  Plus  de  nystag- 
mus.  Temp.  38-4.  Pouls  92.  Respiration  28. 

Opération.  —  Dès  IMncision  de  la  peau  on  trouve  une  grande 
quantité  de  pus  fétide,  épais,  de  couleur  légèrement  rosée  et  pro- 
venant du  périoste  et  de  l'occipital  atteint  d'ostéomyélite  aiguè. 
La  corticale  mastoïdienne  n'est  cependant  point  perforée,  mais  à 
la  région  qui  correspond  à  l'antre  elle  présente  quelques  fongo- 
sités.  Trépanation  au  lieu  d'élection.  L'os  est  épais,  compact  et 
éburné.L'antre  qui  est  profond  présente  une  dilatation  ampullaire 
au  voisinage  de  l'aditus,  et  il  contient  un  cholestéatome  du  volume 
d'un  petit  pois  chiche.  La  paroi  postérieure  de  l'antre  est  friable 
et  perforée  :  elle  communique  avec  le  sinus  {Iransverse  qui  se  pré- 
sente sous  un  aspect  fongueux  et  rouge&lre. 

11  sort  du  pus  par  trois  endroits  différents  :  la  paroi  postérieure, 
l'antre  et  les  cellules.  On  ouvre  largement  la  mastoîde  et  l'antre, 
on  fait  une  large  brèche  au  niveau  du  sinus  transverse  et  en  arrière 
de  ce  sinus,  oe  qui  met  à  découvert  la  face  supérieure  du  golfe  de 
la  veine  jugulaire,  au  niveau  de  la  partie  inférieure  et  postérieure 
de  l'ouverture  qu'on  vient  de  prolonger.  Résection  de  la  moitié  su- 
périeure de  la  paroi  postérieure  du  conduit  auditif  osseux  et  de 
la  paroi  externe  de  l'attique,  ce  qui  permet  de  constater  que  mal- 
gré les  lésions  dont  il  vient  d'être  parlé,  la  caisse  ne  présente  au- 
cune altération  importante.  Le  tympan  est  d'ailleurs  presque  in- 
tact. On  enlève  le  marteau  mais  on  ne  trouve  plus  Tenciume. 

Chlorure  de  zinc  au  1/iO  (sans  ponctions  cérébrales)  au  niveau 


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ANALYSES  407 

de  l'abcès  épidural.  Autoplastie  du  conduit.  Pas  de  points  de 
suture.  Pansement. 

Au  quatrième  jour  après  Topéralion,  température  à  39,3.  Som- 
nolence :  parole  embarrassée  et  pour  la  première  fois  apparition 
d'un  œdème  orbitaire  et  conjonclival  de  l'œil  gauche  avec  une  lé- 
gère exophtalmie.  Sur  la  région  gauche  de  la  nuque,  tuméfaction 
dure  et  douloureuse.  Langue  sèche  et  fuligineuse.  Cet  ensemble 
permet  de  poser  le  diagnostic  de  méningite  avec  oedème  cérébral, 
et  de  conclure  en  même  temps  à  l'existence  d'un  abcès  encépha- 
lique. Aussi, sans  plus  attendre  décide-t-on  une  nouvelle  opération. 
Botey  élargit  Couverture  de  la  brèche  du  côté  de  la  fosse  cérébrale 
moyenne  à  l'aide  de  la  gouge  et  de  la  pince.  Il  en  fait  autant  en 
arrière  et  en  bas,  et  pousse  la  brèche  jusqu'en  arrière  du  sinos 
transverse.  Ceci  fait  il, ponctionne  ce  sinus,  au  niveau  de  son  pre- 
mier coude,  et  le  golfe  de  la  veine  jugulaire  à  son  extrémité  infé- 
rieure. Chacune  de  ces  ponctions  entraîne  l'issue  de  sang  veineux, 
facile  et  abondante.  Avec  un  trocart,  on  ponctionne  à  travers  le 
tegmen  tympani,  le  lobule  temporo-sphénoîdal  à  plus  de  trois 
centimètres  de  profondeur  et  en  six  directions  différentes.  Aucun 
résultat.  Du  côté  du  cervelet,  et  à  travers  la  dure  mère  intacte,  on 
fait  quatre  ponctions  sans  résultat  non  plus. 

Au  sixième  jour,  même  état  général,  la  persistance  de  l'œdème 
conjonctival  avec  rougeur  de  la  paupière  supérieure  permet  de 
diagnostiquer  une  phlébite  da  sinus  caverneux.  Sans  l'aide  du 
chloroforme,  l'auteur  agrandit  l'ouverture  crânienne,  en  arrière 
du  sinus  transverse,  et  après  avoir  fait  deux  nouvelles  ponctions 
du  cervelet,  toujours  sans  résultat,  il  incise  la  dure-mère  céré- 
belleuse en  croix,  incision  qui  donne  issue  à  une  certaine  quantité 
de  liquide  céphalo-rachidien,  légèrement  trouble  et  mêlé  à  du 
sang  noir  qui  vient  du  feuillet  viscéral  de  Tarachnoîde,  et  qui  met 
à  nu  la  masse  cérébelleuse  qui  est  congestionnée  et  présente  des 
arborisations  vasculaires,  turgescentes  à  l'extrême. 

On  place,  à  l'aide  de  très  fines  pinces,  une  mèche  de  gaze  entre 
la  dure-mère  et  le  feuillet  viscéral  de  l'arachnoïde,  ou  plus  exac- 
tement dans  la  cavité  intra>durale  (la  gaze  passant  en  arrière  et 
en  dedans  du  sinus  transverse).  On  essaie  ainsi  de  traiter  la  cavité 
arachnoïdo-cérebelleuse,  siège  d'une  lepto-méningite  diffuse. 

A  la  suite  de  cette  troisième  inlervention,le  malade  parait  légère- 
ment amélioré  :  sou  esprit  est  plus  éveillé,ii  n'a  plus  de  délire,etc.). 
Mais  dès  le  lendemain,  à  la  suite  d'une  nuit  (extrêmement  agitée, 
l'œdème  conjonctivo-palpébral  du  côté  droit  fait  son  apparition, 
de  telle  sorte  que  les  deux  côtés  sont  également  infiltrés;  du  côté 


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408  ANALYSES 

gauche,  rinûllration  est  cependant  plus  étendue  et  a  une  tendance 
à  gagner  la  joue.  —  Nouvelles  ponctions  de  la  dure-mère  au-dessus 
du  méat  auditif  et  drainage  à  la  gaze  dans  la  direction  de  la  cavité 
intradurale  ou  arachnoldienne  de  la  fosse  cérébrale  moyenne. 

Au  huitième  Jour,  Temp.  39-7.  Respiration  Scheine-Stockes. 
Pouls  164.  Délire  violent.  Agitation  extrême.  Toux  rhythmique. 
L'oedème  phlegmoneux  des  deux  orbites  s'étend  à  la  face  et  du 
côté  des  temporaux,  ce  qui  est  dû  k  une  thrombo-phlébite  des 
deux  sinus  pétreux  supérieurs  et  caverneux  avec  propagation  aux 
veines  ophtalmiques  et  à  la  capsule  de  Tenon.  Quelques  heures 
plus  tard,  et  dans  la  même  journée  le  malade  succombe  après 
avoir  marqué  une  défervescence  de  la  température  au-dessous  de 
la  normale  et  avec  un  pouls  très  rapide  et  une  respiration  de 
Scheine-Stockes. 

Ainsi,  dans  ce  cas,  il  s'est  agi  d'une  ostéite  grave,  à  marche  ra- 
pide et  envahissante  à  cause  de  Textrême  virulence  du  germe  pro- 
ducteur. Cette  ostéomyélite,  après  avoir  pris  naissance  sur  la  mas- 
loîde,  s'était  propagée  vers  l'occipital,  points  dans  lesquels  une 
large  intervention  semblait  en  avoir  eu  raison.  Mais  l'affection 
se  rallume  dans  la  caisse,  pour  s'étendre  vers  la  pyramide  en  sui- 
vant la  face  supérieure  du  rocher  jusqu'à  la  face  externe  du  sinus 
sphénoîdal,  et  sur  les  bords  de  la  selle  turcique,  et  de  là  au  périoste 
orbitaire.  Le  même  processus  probablement  entraîna  une  thrombo- 
phlébite  du  sinus  pétreux  inférieur  et  des  sinus  caverneux  et  co- 
ronaire avec  extension  à  la  veine  ophtalmique  du  côté  opposé. 

MOSSÂ. 

Paralysie  faciale  double  d'origine  otique,   par  le   D'  Botbllâ 
(Boletin  de  otologia,  rinologia,   laringologia,  décembre  1905). 

Sous  ce  titre,  Botella  rapporte  l'observation  d'une  malade  pré- 
sentée par  lui  à  l'Académie  de  Médecine  et  de  Chirurgie  de  Ma- 
drid. Il  s'agit  d'une  fillette  de  deux  ans,  atteinte  depuis  plusieurs 
mois  de  suppuration  auriculaire  bilatérale  et  qui  était,  lorsqu'elle 
lui  fut  apportée  à  sa  clinique  du  Buensuccesso,  dans  l'état  sui- 
vant :  Paralysie  faciale  gauche  presque  complète,  conduit  auditif 
plein  de  pus  fétide,  fistule  rétro-auriculaire  au  lieu  d'élection  et  à 
travers  laquelle  on  percevait,  avec  un  stylet,  l'os  carié.  Au  cours 
de  l'intervention  chirurgicale,  aussitôt  décidée,  aussitôt  acceptée, 
l'opérateur  en  décollant  le  périoste  trouva  un  séquestre  volumi- 
neux, long  d'un  centimètre  et  demi,  large  de  deux,  et  épais  d'un. 
Ce  séquestre   ainsi   que   les  fongosités  qui  Tentouraienl  furent 


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ANALYSES  409 

exlirpés  ;  le  résultat  opératoire  obtenu  parut  excellent.  La  para- 
lysie faciale  disparut  en  quelques  jours^  et  tout  permettait  d'au- 
gurer une  guérison  complète  et  rapide,  lorsque  l'enfant  fut  amenée 
au  pansement  avec  une  paralysie  faciale  complète  du  côté  droit. 
L'oreiile  de  ce  même  côté  suppurait  depuis  la  même  époque  que 
Foreilie  opposée,  mais  comme  il  n'y  avait,  malgré  une  suppura 
tion  abondante  et  fétide,  aucun  signe  de  réaction  de  voisinage, 
Botella  s'était  proposé  d'attendre  la  guérison  de  la  première  opé- 
ration avant  d'en  tenter  une  seconde.  En  présence  de  cette  com- 
plication, Tauteur  ne  voulut  pas  différer  davantage  et,  dès  le  len- 
demain, il  trouvait  collé  à  la  paroi  postérieure  du  conduit  auditif 
un  séquestre  volumineux  (mais  dont  les  dimensions  étaient  infé- 
rieures hf  celles  du  premier  séquestre  enlevé)  qu'il  mobilisa 
d'abord  et  extirpa  ensuite.  —  Les  conséquences  opératoires  ne 
furent  point  aussi  heureuses  qu'elles  l'avaient  été  pour  le  côté 
opposé,  puisque  la  paralysie  persista  de  ce  côté-là,  et  qu'elle  per- 
siste encore  aujourd'hui,  où  les  deux  surfaces  opératoires  sont 
complètement  cicatrisées. 

Ainsi,  d'un  côté,  du  côlédroit^  mastoïdite  bruyante,  avec  symp- 
tômes extérieurs  très  apparents,  abcès  sous-périostique  volumi- 
neux et  paralysie  faciale.  Opération,  ablation  d'un  séquestre  et  des 
fongosilés  qui  comprimaient  le  facial  :  guérison.  —  Du  côté  op- 
posé —  du  côté  gauche  —  mastoïdite  qui  évolue  sourdement, 
processus  morbide  qui  étend  ses  ravages  sans  réaction,  paralysie 
soudaine,  intervention  immédiate,  ablation  du  séquestre,  et  cepen- 
dant, malgré  cette  rapidité  d'action,  la  paralysie  persiste,  et  les 
espérances  d'une  guérison  sont  bien  incertaines. 

MOSSÉ. 

Le  choleatéatome  de  l'oreille,  par  de  Stella  (Revue  hebdomadaire 
de  laryng.  olologie  et  r/im.,  6  janvier  1906). 

Stella  admet  la  division  de  Polilzer  et  de  Barajas  en  faux  et 
vrai  cholestéatome.  Le  faux  cholesléatome  est  dû  à  la  proliféra- 
tion et  à  la  desquamation,  sous  l'influence  de  la  suppuration,  de 
répiderme  du  conduit  auditif  externe  qui  passe  par  une  perfora- 
tion du  tympan  jusque  dans  la  caisse.  Le  vrai,  est  un  endothé- 
liome.  Le  début  de  Taflection  est  insidieux  et  latenl,  avec  peu  de 
symptômes  subjectifs,  si  bien  qu'il  paraît  survenir  inopinément 
des  complications  graves  sinusiennes  ou  cérébrales.  Quoique  le 
pronostic  en  soit  sérieux,  Stella  estime  que  Politzer  a  exagéré  le 
danger  des  récidives  après  opération.  11  pense  également  que  le 


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410  ANALYSES 

cholestéalome  ne  possède  pas  une  fétidité  spéciale  comme  le  dit 
Luca;.  Le  traitement  est  ranlroatticolomie  avec  fermeture  de  la 
plaie  rétro-auriculaire  et  pansement  à  l'acide  borique,  sans  se 
laisser  influencer  par  le  pessimisme  de  ceux  qui,  craignant  une 
récidive  presque  fatale,  tiennent  longtemps  béante  l'ouverture 
rétro-auriculaire.  Une  observation  termine  cet  article, 

A.  HAUTAMT. 

Traitement  des  otites  suppurées  par  rhypérémie  congestive,  par 
Kepplkr  {Zeitich,  fur  Ohrenheilkunde^  tome  L,  n©  3). 

La  méthode  de  Bier  à  peine  essayée  a  été  vite  délaissée  dans 
le  traitement  des  suppurations  de  Toreille.  Ce  n'est  pas  à  cause 
de  la  difficulté  de  la  technique,  car  un  simple  lien  autour  du  cou 
comprimant  les  grands  vaisseaux  suffira  pour  amener  la  réaction 
nécessaire.  Un  ruban  de  caoutchouc  large  de  0",03  est  appliqué 
autour  du  cou  du  malade  sous  légère  pression,  faisant  un  seul 
tour.  Si  la  peau  du  cou  est  très  sensible  on  peut  mettre  entre 
peau  et  caoutchouc  une  petite  bande  fine,  précaution  qui  se  re- 
commande surtout  pour  la  région  de  la  nuque.  Henlé  emploie  un 
tube  creux  qu'il  fait  insuffler  au  malade  par  la  bouche  pour  éviter 
Teffet  local  de  la  compression.  Mais  cet  appareil  n'est  pas  pra- 
tique. 

Généralement,  le  malade  supporte  bien  la  constriclion.  Si  les 
douleurs  existant  augmentent,  il  faut  desserrer  la  bande.  La  cons- 
triction  est  suffisante  si  le  faciès  du  malade  devient  bleu  rou- 
geàtre  et  s'il  paraît  légèrement  tuméfié.  S'il  existe  des  complica- 
tions du  côté  de  la  mastoïde,  on  voit  bientôt  se  développer  un 
œdème  rouge  feu  derrière  l'oreille.  Une  certaine  tuméfaction,  une 
sorte  d'œdème  se  développe  assez  vite  et  arrive  jusqu'au  lien.  Le 
degré  de  cet  œdème  peut  varier  entre  une  tuméfaction  légère  et 
une  boursoufflure  pendant  en  vrai  sac  sur  le  lien. 

On  laisse  le  lien  de  20  à  22  heures,  exceptionnellement  moins 
longtemps.  En  cas  d'amélioration,  on  diminue  la  durée  (iO  à  12 
heures)  mais  on  renonce  à  son  emploi  seulement  longtemps  après 
a  guérison  assurée.  On  peut  dire  que  l'hypérémie  n'a  aucun  effet 
nuisible  même  chez  les  artério-scléreux. 

Sous  la  constriction  on  voit  quelquefois  les  parties  enflammées 
doubler  leur  volume  mais  bientôt  revenir  à  leur  état  normal.  La 
sédation  de  la  douleur  est  une  preuve  nette  de  l'indication  et  de 
l'exécution  régulière  de  ce  procédé.  Si  la  paracentèse  est  indiquée, 
elle  n'est  pas  rendue  évitable  par  la  constriction.  De  même  si  le 


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ANALYSES  41 1 

moindre  soupçon  de  rétention  de  pus  dans  Tapopbyse  maslolde 
exista,  il  faut  faire  une  incision.  Cette  incision  est  général^nnent 
petite  et  correspond  à  peu  près  h  un  Wild  rudimentaire.  Une 
simple  couche  de  gaze  et  une  expression  vigoureuse  da  la  pl^^ 
constituent  tout  le  traitement  oonsécutift 

Ici  l'auteur  donne  Tobservation  détaillée  des  cas  aigus  et  chro* 
niques  soignés  d'après.  la  méthode.  A  la  leptura  d«  ce»  observar 
tiens,  on  a  l'impression  que  la  méthode,  boua^  dans  le»  cai 
aigus,  est  tout  au  moins  insufflsante  dans  les  cas  chroniques. 
Nous  croyons  que  l'auteur,  assistant  k  la  elinique  Bier,  juge  encore 
plus  sévèrement  que  nous  la  méthode  de  son  maître  quand  il  dit: 
«  Les  résultats  de  Thypérémie  congestive  dans  les  cas  chroniques 
n'ont  pas  été  brillants  et  ne  supportent  pas  la  oornparalson  avec 
ceux  obtenus  dans  les  cas  aigus  ».  Et  un  peu  plus  loin  il  dit: 
«  Nous  ne  possédons  aucune  preuve  que  la  mastoïdite  chronique 
est  guérissable  par  ce  procédé  ;  mais  la  possibilité  d'une  pareille 
guérison  ne  peut  pas  être  niée...  II  est  vrai  que  les  résultats  obtenus 
dans  les  cas  chroniques  ne  sont  pap  encourageants,  et  nous  ne 
savons  pas  si  nous  devons  conieiller  d'essayer  de  nouveau  ce 
procédé.  Dans  les  cas  de  mastoïdite  aiguii,  le  traitement  par  l'hy^^ 
pérémie  peut  être  chaudement  recommandé.  » 

LAUTMANW. 

Antrotomie  et  opération  radicale   sous  anesthésit  locale,   par 
Nrumanm  {Zeitch.  fur  Ohrenheilk.y  tome  XVII,  n»  3). 

Après  un  résumé  historique  de  la  question,  qui  du  reste  gravite 
entre  les  deux  noms  de  Schleich  et  de  Neumann,rauleur  nous  donne 
les  indicalion3  pour  l'aneslbésie  locale.  Sont  indiqués  pourl'anes- 
thésie  locale  tous  les  cas  ou  il  il  n'exiite  p9$d'abcù$  sous  périost^l. 
Elle  est  surtout  indiquée  dans  les  cardiopathies  non  compensées, 
dans  la  tuberculose  très  avancée,  dans  le  diabète,  dans  la  né- 
phrite. Elle  est  contre-indiquée  chez  les  nerveux, 

La  technique  s'appuie  en  somme  sur  le  précepte  de  Reclus.  A 
la  cocaïne  Neuraann  ajoute  l'adrénaline.  Son  mélange  se  compose 
de  0s%05  à  O^f^Oô  de  cocaïne  +  10  à  15  gouttes  d'adrénaline.  Cette 
quantité  est  injectée  en  huit  et  dix  seringues.  De  sorte  que  son 
mélange  se  compose  aujourd'hui  de  : 

5  centimètres  cubes  de  solution  de  cocaïne  h  1  7t- 
4-  12  gouttes  d'adrénaline. 

3  centimètres  cubes  de  sérum  physiologique. 


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412  ANALYSES 

La  soliitioD  ne  doit  pas  être  bouillie  mais  chauffée  à  la  tempé- 
rature du  corps.  11  est  indifférent  dans  quel  ordre  on  injecte,  pour- 
tant on  commencera  l'injection  là  où  l'on  commencera  l'opération. 
L'injection  doit  être  sous-périostale  et  sera  facilement  exécutée 
avec  des  seiingues  ordinaires  ou  avec  une  seringue  spécialement 
construite  par  Reiner.  On  attend  10  à  15  minutes  et  on  commence 
l'opération.  Pendant  l'opération,  les  malades  doivent  être  divertis. 
Des  opérés  de  Neumann,  plusieurs  ont  fumé  des  cigarettes  pendant 
l'antrotomie. 

Pour  exécuter  la  radicale  sous  auesthésie  locale,  il  faut  combiner 
la  méthode  précédemment  décrite  ayec  la  méthode  indiquée  pour 
l'extraction  des  osselets  {Annales,  tome  XXXI, p.  622).  11  faut  pour 
cette  opération  12  à  14  centimètres  cubes  de  la  solution  aneslhé- 
siante.  On  prendra  7  à  8  centimètres  cubes  de  la  solution  de  co- 
caïne à  1  */o  -f  15  gouttes  d'adrénaline  et  5  à  6  centimètres  cubes  de 
sérum  physiologique.  Quant  à  l'ordre  des  it^ections,  il  faut  injecter 
en  dernier  à  l'endroit  où  l'opération  se  terminera,  ainsi  l'injection 
du  conduit  sera  faite  après  l'injection  de  l'apophyse.  La  pointe  et 
la  paroi  antérieure  de  l'apophyse  demandent  à  être  soigneusement 
anesthésiées.  Il  faut  se  méfier  de  perforer  la  paroi  postérieure  du 
conduit  et  d'injecter  dans  le  conduit. 

Quand  on  a  terminé  l'anesthésie  de  l'apophyse  il  faut  injecter 
quatre  seringues  là  où  le  conduit  cartilagineux  se  continue  dans  le 
conduit  osseux.  Ces  quatre  injections  iront  parallèlement  aux  parois 
du  conduit.  Il  faut  attendre  10  minutes  après  les  injections  pour 
commencer  l'opération.  Si  on  a  trop  perdu  de  temps  avec  l'anesthésie 
du  conduit,  on  peut  commencer  tout  de  suite  l'ouverture  de  la 
mastolde. 

Neumann  et  Alexanderont  exécuté  plus  de  vingt  radicales  sous 
aneslhésie  locale  avec  le  meilleur  succès.  Durant  toute  l'opération 
d'une  radicale,  le  malade  n'accuse  ^aucune  douleur,  excepté 
quand  on  curette  la  trompe.  11  est  impossible,  môme  avec  un 
tampon  trempé  dans  une  solution  de  cocaïne  à  20  Voi  d'anes- 
thésier  cet  endroit.  Mais  cet  inconvénient  est  mince. 

L'anesthésie  a  duré  quelquefois  plus  d'une  heure  un  quart.  On 
travaille  presque  comme  sur  les  cadavres.  On  fait  une  seule  liga- 
ture, celle  de  l'auriculaire  inférieure.  Pas  d'hémorrhagie  secon- 
daire, ni  aucune  suite  fâcheuse.  L'auteur  fait  suivre  son  travail  de 
vingt  observations  d'opérations  exécutées  en  partie  par  Politzer,  par 
Alexander,  par  Neumann  et  par  des  élèves  du  service. 

LAUTMANN. 


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ANALTSn  413 

Isofonne  dans    les  soins  consécntifs  à    la  radicale,  par  Heinb 
{Zeitsch.  fur  Ohrenheilkunde,  tome  XVIÏ,  n*»  3). 

C'est  un  nouveau  produit  destiné  à  remplacer  Tiodcforme. 
D'après  Heine,  on  peut  chaudement  le  recommander  dans  les  pan- 
sements de  la  radicale.  A  ce  qu'il  parait,  il  réalise  ce  qui  a  élé  un 
pieux  désir  jusqu'à  présent:  il  réfrène  la  formation  des  granula- 
tions, diminue  la  sécrétion,  empêche  la  transformation  de  la  sécré- 
tion en  pus  et  aide  puissamment  l'épidermisaliou.  L'autenr  se  sert 
d'une  gaze  à  3  Vo-  I'  commence  ses  pansements  par  la  gazeiodo- 
formée  qu'il  remplace  par  la  gaze  à  l'isoforme  quand  Tos  com- 
mence à  se  recouvrir  de  granulations.  Il  faut  changer  tous  les 
jours  le  pansement  qui  développe  une  odeur  agréable  rappelant 
celle  de  Tanis.  lautma.nn. 

Paralysie  faciale  consécutive  à  la  mastoïdite  de  Besold,  par  Barth 
{Zeilach.  fur  Ohrenheilkunde,  tome  L,  n®  3). 

La  paralysie  du  facial  dans  la  masloîdile  suppurée  n'est  pas 
rare,  Rôrner  évalue  sa  fréquence  à  4  °/o  de  toutes  les  mastoldites. 
Quoique  supposant  la  possibilité  de  cette  paralysie  à  la  suite  d'une 
mastoïdite  de  Bezold,  Kôrner  semble  ne  pas  avoir  rencontré  un 
cas  parmi  ses  malades  et,  chose  curieuse,  Bezold  en  décrivant  sa 
maladie  ne  mentionne  même  pas  cette  complication.  Notre  auteur 
a  rencontré  un  cas  où  une  mastoîde  de  Bezold  typique  était  com- 
pliquée d'une  paralysie  faciale.  L'opération  a  pu  démontrer  que  le 
nerf  facial,  intact  dans  la  caisse,  était  lésé  seulement  après  la 
sortie  du  trou  stylo-mastoïde.  Dans  la  mastoîde»  il  n'y  avait  pas 
de  pus,  à  peine  quelques  granulations,  l'antre  était  libre,  aucune 
lésion  sur  la  paroi  médiane  de  la  caisse.  Force  était  d'admettre 
que  le  facial  était  comprimé  par  l'abcès  extra- mastoïdien.  Aussi  la 
guérison  ne  tarda  pas  à  se  faire  après  ouverture  de  l'abcès. 

LAUTMANrf. 

Gontribntiôn  au  traitement  opératoire  de  la  méningite  snppurée 
par  HiNSBERO  {Zeitsch.  fur  Ohrenheilkunde,  tome  L,  n**  3). 

En  1901,  on  connaissait  seulement  3  cas  de  méningite  otogène 
où,  après  incision  de  la  dure-mère,  un  foyer  circonscrit  de  la  pie- 
mère  a  été  vidé  et  la  méningite  a  pu  guérir.  Depuis  ce  temps-là, 
les  publications  des  cas  cliniquemenl  considérés  comme  ménin- 
gite avec  bactéries  dans  le  liquide  cérébro-spinal,  et  guéris  par 


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414  ANAL 

simple  ouverture  de  la  mastoïde,  avec  ou  sans  pondions  lombaires, 
ont  sensiblement  amélioré  le  pronostic  de  la  méningite.  A  ces 
cas-là,  il  faut  ajouter  les  cas  authentiques  de  méningite  consécu- 
tive à  la  fracture  de  la  base  du  crâne  et  guéris  par  Topération 
(Poirier,  Witzel),  et  celui  de  Luc,  de  méningite  consécutive  à  l'ex- 
lirpation  d*une  tumeur  du  sinus  frontal,  et  celui  de  Bàrth  où  une 
suppuration  des  méninges  de  la  moelle  a  guéri  par  incision  de  la 
dure-mère.  Mais  le  plus  intéressant  de  tons  les  cas  est  celui  de 
Kummel,  parce  qu'il  prouve  qu'une  méningite  grave,  diffuse,  cé- 
rébro-spinale, reconnue  par  ses  symptômes  cliniques  et  par  le  ré- 
sultat de  la  ponction  lombaire,  est  encore  accessible  au  traitement 
chirurgical.  Voici  cetle  observation.  Un  homme  de  33  ans  fait,  le 
24  décembre  1904,  une  chute  sur  l'occiput.  Perle  de  connaissance  mo- 
mentanée. Pendant  deux  jours,  le  malade  se  trouve  bien,  il  s'écoule 
seulement  du  liquide  cérébro  spinal  par  le  nez.  Le  troisième  jour, 
vertige,  céphalée,  bourdonnements  d'oreilles  et  surdité  à  droite. 

A  l'examen  du  malade  reçu  le  30  décembre  à  rhôpilal,pas  d'autre 
phénomène  objectif^  surtout  pas  de  lésion  du  tympan.  Diagnostic: 
fracture  de  la  base  du  crâne  passant  par  la  lame  criblée  et 
Tethmolde.  Le  jour  suivant,  température  40,  coma,  rigidité  de  la 
nuque,  strabisme  ;  ponction  lombaire  ramène  20  centimètres  cubes 
de  liquide  purulent  épais.  Même  état  le  4  janvier  quand  on  procède 
à  l'opération  sans  anesthésie.  Trépanation  de  la  largeur  d'une 
pièce  de  5  marks  de  l'occiput  des  deux  côtés.  Excision  de  la  dure- 
mère  et  évidement  d'une  petite  quantité  de  liquide  louche.  Intro- 
duction de  deux  tampons  draineurs,  reposilion  et  suture  de  trois 
lambeaux  ostéo-cutanés.  Amélioration  sensible  les  jours  suivants. 
Apyrexie  cinq  jours  plus  tard,  mais  paralysie  du  facial  gauche.  Dix 
jours  plus  tard,  agraphie  et  aphasie.  Trois  semaines  plus  tard,  le 
malade  répète  toujours  le  même  mot.  Au  milieu  de  février  le  ma- 
lade est  complètement  guéri. 

Nous  avons  tenu  à  donner  en  détail  cette  observation  qui  a  été 
souvent  citée  (dans  les  Annales  également).  Malgré  sa  belle  appa- 
rence de  méningite  guérie,  le  diagnostic  n'est  pas  au-dessus  de 
tout  doute  parce  que  les  cultures  faites  avec  le  pus  du  liquide 
cérébro  spinal  et  le  sang  sont  restées  stériles. 

En  résumant,  Hinsberg  arrive  à  trouver  au  moins  10  cas  de 
méningite  suppurée  guéris  par  le  drainage  de  la  cavité  sous-arach- 
noïdale.  Aujourd'hui,  un  an  après  la  publication  de  son  travail,  Hins- 
berg aurait  pu  ajouter  au  moins  3  nouveaux  cas.  En  conséquence, 
Hinsberg  ne  considère  plus  la  méningite  dilfuse  comme  contre" 
indication  pour  une  intervention   chiruïgicale.  Rien  de  plus  juste 


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ANALY8RS  415 

(Ressayer  d'abord  la  ponction  lombaire  qui  peul  amener  la  guéri- 
son,  comme  Ta  montré  Gradenigo.  Mais  si  elle  échoue,  on  n'est 
plus  en  droit  de  laisser  mourir  le  malade  sans  essayer  d'ouvrir  la 
cavité  sous-arachnoldale. 

Les  difficultés  techniques  sont  énormes  et  augmentent  si  la  mé- 
ningite est  de  cause  auriculaire,  parce  que  Tinfeclion  attaque  non 
pas  la  conveiité,  mais  bien  au  contraire  la  base  du  cerveau.  Un 
succès  est  possible  si  la  méningite  s'est  arrêtée  dans  la  fosse  céré- 
brale moyenne  ;  mais  si  le  foyer  méningé  se  trouve  à  la  base  du 
cervelet,  le  malade  peut  être  considéré  comme  perdu.  Pour  l'opé- 
ration de  ces  cas  malheureux  il  faudra  s'inspirer  de  l'observation 
Kûmmel  et  essayer  de  drainer  sur  le  point  le  plus  déclive. 

Le  succès  d*une  opération  bien  conduite  est  menacé  par  une 
complication  difficile  à  éviter  :  le  prolapsus  du  cerveau  qui,  môme 
plusieurs  semaines  après  une  opération  réussie,  peut  tuer  le  ma- 
lade par  une  méningite  secondaire  de  complication. 

LAUTMÂNN. 

Nouvelles  constatations  sur  la  tobercolose  de  l'apophyse  mastoide 
chez  Tenfant»  par  Hrkric(  {Zelisch,  far  Ohenheilhunde,  tomeLl, 


Dans  le  tome  XLVIII  de  la  Zeitschrift  fur  Ohrenheilkunde,Uenr\c\ 
a  publié  un  article  dans  lequel  il  trouve  que  la  mastoïdite  chez 
Fenfant  est  très  souvent  d'origine  tuberculeuse.  Celte  tuberculose 
est  de  nature  hématogène  avec  localisation  primaire  dans  l'os.  L'in- 
fection par  lamuqueusede  la  caisse  à  la  suite  d'une  otite  étant  infini- 
ment plus  rare.  C'est  une  affection  relativement  bénigne,  avec  d'ex- 
cellentes chances  pour  l'intervention  chirurgicale.  Dans  la  plupart 
des  cas,  il  sufOt  d'une  résection  étendue  de  la  mastoïde  sans  que 
l'on  ait  à  attaquer  la  caisse.  Le  diagnostic  ne  pourra  se  faire  que 
par  examen  microscopique.  La  mastoïdite  tuberculeuse  ayant  ma- 
croscopiquement  l'aspect  d'une  mastoïdite  banale. 

Dans  la  nouvelle  série,  l'auteur  communique  aujourd'hui  un  cas 
de  mastoïdite  double  consécutive  à  la  scarlatine,  qui  d'un  côté 
était  due  au  bacille  de  Koch  et  de  l'autre  au  streptocoque.  L*enfant 
est  guéri  à  la  suite  d'une  double  intervention. 

Dans  un  2*  cas,  un  enfant  de  10  mois,  atteint  de  mastoïdite  tu- 
berculeuse a  très  bien  supporté  la  résection  de  la  mastoïde,  mais 
il  est  mort  des  progrès  d'une  tuberculose  intestinale  et  cérébrale. 
Dans  un  autre  cas,  un  enfant  de  8  ans,  atteint  de  tuberculose 
osseuse  multiple,  était  porteur  dans  l'apophyse  mastoïde  gauche 


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416  ANALYSES 

d'une  Ostiile  qui  conduisait  dans  un  pelil  foyer  de  granulation.  Ce 
petit  foyer  excepté,  tout  Tos  était  intact,  preuve  manifeste  que  le 
foyer  tuberculeux  était  dû  à  une  tuberculose  hématogène.  Deux 
autres  cas  sont  intéressants  parce  que  la  dure-mère  et  le  sinus 
étaient  couverts  de  nodules  tuberculeux. 

En  compulsant  toutes  ces  observations,  Tauteurse  voit  confirmé 
dans  les  conclusions  sus-mentionnées.  lautmann. 

GoDtribation  à  ranatomie  pathologique  de  l'appareil  auditif,  par 
Bruhl  (Zeitsch.  fur  Ohrenheilkunde.y  tome  L,  n*»  3). 

Bruhl  continue  la  recherche  hislologique  de  l'appareil  auditif 
normal  et  malade.  Aujourd'hui,  il  décrit  minutieusement  l'aspect 
microscopique  d'une  ankyloso  de  l'étrier  et  un  commencement 
d'atrophie  de  l'acoustique.  Deux  micro-photogrammes. 

LAUTMANN. 

L' aqueduc   du    vestibule    conuae    voie    d'infection,  par   Bœsch 
(Zeitsch,  fur  Ohrenheilkunde^  tome  L,  n*  4). 

Dans  un  tiers  des  cas  le  chemin  par  lequel  Tinfection,  partant 
du  labyrinthe,  a  gagné  la  cavité  crânienne,  est  constitué  par  Taque- 
duc  du  vestibule.  Fn  fréquence,  ce  chemin  se  place  tout  de  suite 
après  le  conduit  interne  et  dépasse  beaucoup,  comme  importance, 
celle  des  fistules  des  canaux  circulaires.  L'aqueduc  du  limaçon  est, 
diaprés  la  statistique,  la  voie  la  moins  souvent  prise,  quoique  celle 
qui,  d'après  les  conditions  anatomiques,  paraisse  la  plus  impor- 
tante. Entre  l'infection  du  labyrinthe  et  l'infection  de  la  grande  ca- 
vité crânienne  se  pose  Finfeclion  du  sac  endo-lymphatique,  l'em- 
pyème  du  sac  endo-lymphalique,  comme  on  l'appelle  en  Allemagne, 
ou  abcès  inler-dural,  d'après  Jobson  Home,  d'après  sa  position 
analomique  dans  un  repli  de  la  dure-mère.  A  part  2  cas  où  l'infec- 
tion du  sac  s'est  faite  directement  de  l'antre  sans  participation 
du  labyrinthe  et  de  l'aqueduc,  le  pus  a  toujours  pris  son  chemin 
vers  le  sac  endo-lymphatique  à  travers  le  labyrinthe  et  Taqueduc 
du  vestibule. 

L'infection  du  sac  endo-lymphatique  est  donc  toujours  d'origine 
labyrinthique  et  est,  comme  Tinfeclion  du  labyrinthe,  d'une  évolu- 
tion torpide.  Elle  a  deux  complications  comme  conséquences  : 
Tabcès  extra-dural  et  l'abcès  du  cervelet.  La  trombo-phlébite  est 
plutôt  une  conséquence  de  l'abcès  extra-dural  que  de  Tempyonie 
du   sac,  quoique  KOrner  prétende  que  le   sac  endo-lymphalique 


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ANALYSES  417 

puisse  s*ouvrir  dans  la  paroi  sinusale.  L'abcès  du  cervelet  est  plus 
fréquent  coname  coraplication  de  l'empyème  du  sac  et  s'observe 
dans  plus  de  la  moitié  des  cas. 

Le  diagnostic  de  remypème  du  sac  est  excessivement  difficile  à 
faire.  D'après  ce  qui  précède,  on  voit  que  deux  conditions  sont 
nécessaires  :  évolution  lente  de  l'otopatbie  et  infection  sûrement 
établie  du  labyrinthe.  Il  est  regrettable  qu'on  ne  puisse  pas  faire 
un  diagnostic  plus  précis,  car  comme  Jansen  dit  :  c  Le  sac  est 
situé  dans  un  endroit  anatomiquement  bien  connu,  et  chirurgica- 
lement  d'accès  facile.  Gomme  l'empyème  du  sac  atteint  toujours 
un  certain  volume  et  peut  arriver  jusqu'au  sinus,  il  n'est  pas  im« 
possible  d'admettre  que  le  trocart  de  ponction  ou  le  bisloun  de 
l'opérateur  puisse  aller  directement  sur  cet  empyème.  » 

L'opération,  si  par  chance  le  diagnostic  pouvait  se  faire,  serait 
donc  la'suivante  :  incision  cutanée  en  forme  de  T  couché,  ouver- 
ture de  la  mastolde,  trépanation  de  la  fosse  cérébrale  postérieure, 
mise  à  nu  du  sinus  sigmoîde,  introduction  du  doigt  dans  la 
brèche  pour  repousser  le  sinus  avec  le  cervelet,  séparation  de  la 
dure-mère  de  la  paroi  postérieure  du  rocher  jusqu'à  ce  qu*on 
arrive  dans]  une  profondeur  de  0",03  à  peu  près  sur  le  sac.  S'il 
est  rempli  de  pus,  le  doigt  palpant  le  trouvera  facilement. 

Ce  travail  très  fouillé  de  l'auteur  est  accompagné  d'un  tableau 
comparatif  résumant  les  observations  dans  lesquelles  l'aqueduc  du 
vestibule  a  été  reconnu  comme  voie  dUnfection.  Dans  un  deuxième 
appendice   est  réunie  la  littérature  de  ce  chapitre. 

LAUTMANN. 

Un  cas  d'hémorragie  de  roreille  interne  causée  par  la  leucémie. 
Considérations  anatomo-pathologiques,  par  Kocx  {Zeiisch,  fur 
Ohrenheilkunde,  tome  L,  n<»  4). 

Un  malade  hospitalisé  depuis  quelque  temps  pour  de  la  leucémie  a 
une  expectoration  sanguinolente  passagère.  Un  jour,  l'état  général 
déclinant,  il  se  plaint  de  vertiges.  Une  semaine  plus  lard,  il  accuse 
des  bourdonnements  d'oreilles.  Examiné  à  ce  moment,  le  malade 
est  trouvé  atteint  de  surdité  labyrinthique  droite.  Deux  jours  après 
cet  examen,  le  malade  est  complètement  sourd.  Quelques  jours 
après,  le^malade  meurt.  A  l'autopsie  on  trouve  une  leucémie  nette, 
absolument  caractéristique.  Les  pièces  provenant  de  l'oreille  ont 
été  examinées  au  microscope  par  Kock  qui  a  trouvé  les  lésions 
suivantes  (résumées)  :  hémorrhagie  étendue  du  limaçon,  plus  forte 
à  droite,  la  scala  vestibulalre  et  tympanique  remplie  de  sang,  le 

4NNALBS  DBS  MALADIES  DB  L'oREILLB   BT  DU  LABYNZ.   —  XXXil.        28 


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418  NÉCROLOGIE 

ductuscochléaire  rompu  presque  partout,  surtout  par  déchirures 
de  la  membrane  de  Reissner,  hémorrhagie  dans  ]e  vestibule, 
surtout  dans  Tespace  péri-lymphatique,  dans  les  canaux  circulaires, 
l'espace  péri-lymphatique  rempli  de  sang,  de  même  des  hémor- 
rhagies  sur  différents  endroits  de  la  caisse,  dans  le  canal 
musculo-tubaire  traces  d'ancienne  hémorrhagie  avec  organisation 
commençante. 

On  connaît  de  longue  date  des  complications  auriculaires  comme 
symptômes  de  la  leucémie  (Widal,  1856).  C'est  Polilzer  le  premier 
qui,  en  1884,  a  présenté  des  pièces  provenant  d'un  leucémique  qui, 
onze  mois  avant  sa  mort,  a  montré  les  symptômes  de  Ménière. 
Sur  les  pièces  on  ne  voyait  nulle  part  trace  d'hémorrhagie  ;  mais 
au  contraire  un  tissu  osseux  et  fibreux  de  néo-formation  et  des 
plaques  leucémiques. 

Plus  tard  sont  venues  d'autres  observations  montrant  des  hé- 
morrhagies  et  des  exsudations  lymphoîdes.  Aujourd'hui  on  consi- 
dère Texsudation  lymphoïde  et  les  hémorrhagies  comme  caracté- 
ristiques de  la  leucémie.  La  discussion  est  seulement  ouverte 
pour  les  tissus  de  néo-formation.  Considérer  ces  tissus  de  néo- 
formation comme  quelque  chose  de  caractéristique  pour  la  leucé- 
mie parait  une  opinion  erronée.  Il  est  vraisemblable  que  ce  tissu 
doit  son  existence  à  l'organisation  du  sang  épanché.  Dans  notre 
cas,  on  voyait  nettement  un  commencement  de  formation  du  tissu 
osseux  dans  le  canal  musculo-tubaire  où  Thémorrhagie  a  probable- 
ment débuté  et  où  le  sang  extravasé  a  eu  le  temps  de  s'organiser. 

La  littérature  allemande  de  cette  question  est  rapportée  par  l'au- 
teur. LAUTMANN. 


NÉCROLOGIE 


SARREMONE 


Sâbauioiii  (de  Paris)  vient  de  mourir  li  T&ge  de  38  ans. 

U  disparaît  sans  avoir  eu  le  temps  de  donner  ta  mesure  ;  car  les  mé- 
moires, déjà  classiques  en  France,  qu'il  a  publiés  sur  le  Traitement  des 
déviations  de  la  cloison  nasale,  sur  VAnesthésie  par  le  bromure 
d'éthyle,  etc.,  ne  sont  que  les  reflets  de  renseignement  qui  lui  a  été 
donné  à  la  clinique  de  ses  maîtres,  Lubu-Baiuboi  et  Alfred  Mârtih  ;  on  y 
retrouvera  le  bon  sens  pratique  et  le  souci  de  la  simplicité  opératoire 
qtd  caractérisent  leur  école. 


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NOUVELLES  419 

Sabremori  était,  parmi  lears  élèves,  un  des  meilleurs  et  des  préférés. 

La  maladie  implacablement  progressive  qui,  depuis  quelques  années, 
annihile  tant  de  cerveaux  surmenés  dans  la  médecine,  Fa  frappé  très 
tôt.  Mais  SAUBDfoini  a  eu  cette  chance  que  les  coups  lui  aient  été  portés 
forts  et  rapides  ;  et  c'est  une  consolation  de  savoir  que  si  sa  fin  précoce 
a  donné  des  regrets  li  ses  amis,  elle  ne  lui  a  pas  laissé  le  temps  d'en 
avoir  pour  lui-môme. 

M.    UKMOTBZ. 


NOUVELLES 


Le  Prof.  À.  HARTMAirif  est  nommé  directeur  du  service  oto-rhino -laryn- 
gologique  du  nouvel  hôpital  Rudolf  Virghow,  à  Berlin. 


Le  privât -docent  Pifpl  (de  Prague)  est  nommé  professeur  extraordi- 
naire. 


Le  privât  docent  Stbrgbr  (de  Kônigsberg)  est  nommé  professeur  extra- 
ordinaire. 


Vi5  DB  GHASBiifG  (PeDslue  et  diastase).  Rapport  favorable  de  rAcadémie 
de  médecine,  mars  imA.  Contre  les  affections  des  voies  digestives. 

Bromcrb  db  potassium  oRAirnii  db  Faliâibs.  Approbation  de  TAcadémie  de 
médecine,  1871.  Contre  les  affections  du  système  nerveux.  Le  flacon  de 
15  grammes  est  accompagné  d'une  cuillère  mesurtmt  50  centigrammes. 

Phosphatiiib  FauIrbb.  Aliment  très  agréable,  permettant,  chez  les  jeunes 
«nfants  surtout,  l'administration  facile  du  phosphate  bicalcique  assimi- 
lable. Une  cuillerée  à  bouche  contient  25  centigrammes  de  phosphate. 

PouDRi  LAXATiTB  DB  ViGHT  (Poudre  de  séné  composée).  Une  cuillerée  à 
café  délayée  dans  un  peu  d'eau  le  soir  en  se  couchant.  Excellent  remède 
contre  la  constipation. 


OUVRAGES  ENVOYES  AUX  ANNALES 


Gontributo  allô  Studio  dei  Tumori  da  Granulazione  délia  pars  ante- 
rior  eepti  Nasi  detti  «  pollpi  emoragici  »  (Extr.  de  la  Pratique  oto-* 
rhino-laryngologiqxie^  Rancati,  éditeur.  Milan,  1906). 

Uber  das  eodoscopische  Bild  der  Trachea  und  Brouchieu,  par 
V.   SchbôitbbFibghbr,  léna,  1906. 

Submucous  excision  of  Deviationes  and  spures  of  the  nasal  septum« 
par  Sauit- Clair  Tboupsoit,  Londres,  1906. 


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420 


OUVRAGES  ENVOYÉS   AUX    A.NNALES 


BeBioealypIol  (Inhalations  et  Gargarismes).  Affections  inflamma- 
toires et  mfeotieases  de  la  gorge,  du  nés,  du  larynx,  des  bronches 
{Voir  atêw  Annonoet), 


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en  rabes  Jaunes  scellés  le  met  à  Tabri  de  toute  altération. 

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Tome  XXXIf.  —  11»  11.  —  Ifoyembre  1000. 


MÉMOIRES  ORIGINAUX 


I 


CANULE  A  TRACHEOTOMIE 
TOMBÉE  DAxXS  LA  BRONCHE  DROITE 

Par  M.  JABOULAY,  (•) 

Professeur  de  clinique  chirurgicale  à  la  Faculté  de  médecine  de  Lyon. 

Les  corps  étrangers  des  bronches  étant  des  accidents  d  ob- 
servation heureusement  rare,  il  n'est  pas  sans  intérêt  pour  vous 
d'apprendre,  à  propos  d'un  cas  récent  du  service,  et  leur  gravité 
propre,  et  les  ressources  thérapeutiques  que  peut  nous  offrir  la 
bronchoscopie,  leur  traitement  de  choix  à  Theure  actuelle. 

I^  1.3  juin  dernier,  rentrait  dans  notre  service,  un  homme 
de  59  ans,  fort  et  robuste,  en  nous  disant  qu'il  avait  aspiré,  la 
veille  au  soir,  sa  canule  de  trachéotomie.  .Très  calme,  sans 
dyspnée  à  son  entrée,  intelligent  et  fort  peu  inquiet  de  son 
état,  il  fournissait  tous  les  renseignements  désirables  sur  ses 
antécédents  et  l'accident  récent  qui  Tamenait  à  l'hôpital. 

Il  aurait  été  trachéotomîsé  il  y  a  quatre  ans,  pour  des  acci- 
dents dyspnéîques  datant  d'un  mois,  et  dès  lors  se  serait  con- 
damné au  port  de  sa  canule  sans  interroger  son  ancien  chirur- 
gien sur  l'opportunité  de  cette  mesure,  sans  faire  vérifier  son 
appareil.  Il  se  contentait  d'en  nettoyer  quotidiennement  l'in- 
térieur avec  la  canule  interne  ou  un  écouvillon.  C'est  au  cours 
d'un  de  ces  nettoyages,  que,  la  veille  au  soir,  la  canule  externe 
rouillée  s'est  cassée  presque  au  ras  de  la  plaque  fixatrice  et  a 
pénétré  dans  la  trachée,  malgré  les  efforts  du  malade  pour  la 
ressaisir.  Vous  retiendrez  qu'aucun  symptôme  grave  n'a  mar- 
qué la  chute  du  corps  étranger  dans  les  voies  aériennes  ;  le 

(»)  Leçon  faite  à  la  clinique  chirurgicale  de  Lyon. 

ANNALRS  DBS  MALADIB8   DB  L*OBBILLB   ET  DU  LARYNX.  29 

TOMB  xxxii,  no  11,  1906. 


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422  JABOULAY 

malade  n'a  ressenti  qu'un  peu  de  chatouillement  et  un  acci's 
de  toux  passager  ;  n'éprouvant  aucune  dyspnée,  il  attendit  au 
lendemain  pour  entrer  à  Thôpital. 

En  présence  de  la  netteté  de  ce  renseignement,  et  malgré 
l'apparente  bi^nignité  du  cas,  il  fallait  s'occuper  au  plus  tut  de 
préciser  le   siège  du   corps  étranger,   avant  de  discuter   les 
moyens  de  l'extraire.  Le  diagnostic  de  l'affection   primitive 
pour  laquelle  le  malade  avait  été  trachéotomisé  passait  au  se- 
cond plan.  A  priori,  toutes  les  présomptions  étaient  en  faveur 
de  la  syphilis.  Il  ne  s'était  point  agi  d'accidents  aigus,  tels  que 
l'œdème  ou  un  corps  étranger  du  larynx.  La  tuberculose  la- 
ryngée se  fût  accompagnée  de  douleurs,  d'aphonie,  et  d'un 
tout  autre  état  général  ;  un  cancer  simplement  trachéotomisé 
n'eût  pas  permis  une  aussi  longue  survie.  Donc,  la  syphilis 
seule,  dont  pourtant  nous  ne  trouvions  ni  antécédents,  ni  stig- 
mates, pouvait  expliquer  une  aussi  longue  lésion  avec  un  aussi 
bon  élat  général.  Mais,  je  vous  le  répète,  ces  considérations 
étiologiques  étaient  secondaires;  le  laryngoscope  nous  était 
bien  moins  utile  pour  préciser  la  nature  de  la  lésion  ancienne 
que  pour  déterminer  l'existence  et  le  degré  d'une  sténose  ac- 
tuelle du  larynx,  considération  intéressant,  comme  nous  le 
verrons,  la  voie  à  suivre  pour  l'extraction  du  corps  étranger. 

Au  premier  examen  de  notre  malade,  qui,  dès  son  entrée, 
présentait,  avec  une  dyspnée  modérée,  39^,5  de  température, 
ce  qui  frappait  immédiatement  l'attention,  c'était  la  différence 
de  respiration  entre  les  deux  côtés  de  la  poitrine.  Tandis  qu'à 
gauche  le  murmure  vésîculaire  était  normal,  il  était,  à  droite, 
réduit  considérablement  d'intensité,  sans  souffle  ni  bruits  sur- 
ajoutés d'aucune  sorte,  cette  différence  notable  se  poursuivant 
dans  toute  la  hauteur  du  poumon,  du  sommet  à  la  base.  Il  y 
avait  là  un  signe  important  de  migration  de  la  canule  dans  la 
bronche  droite  ;  et,  malgré  le  peu  de  symptômes  réactionnels  au 
lendemain  de  l'accident,  nous  étions,  par  ce  premier  examen, 
corroboré  par  l'exploration  superficielle  négative  de  la  plaie,  à 
peu  près  certains  de  notre  diagnostic  topbgraphique. 

Vous  vous  souviendrez,  d'ailleurs,  que  c'est  dans  la  bronche 
droite;  que  desccuident  presque  toujours  les  corps  étrangers 
franchissant  la  bifurcation  bronchique.  Il  y  a  à  cela  des  rai- 


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CANULE  A  TRACHÉOTOMIE  TOMBEE  DANS  LA  BRONCHE  DROITE   423 

sons  anatomiques  et  physiologiques  :  anatomiquement,  la 
bronche  droite  est  plus  volumineuse  et  plus  verticale,  conti- 
nuant presque  Taxe  de  la  trachée  ;  physiologiquement,  le  pou- 
mon droit  est  plus  important,  la  force  inspiratoîre  doit  donc 
être  plus  considérable  de  ce  c(Hé-là.  Il  nous  fallait  maintenant 
renforcer,  par  tous  les  moyens  possibles,  notre  présomption 
clinique.  La  situation  ne  pressant  pas  immédiatement,  nous 
devions  mettre  à  notre  profit  tous  les  procédés  d'investigation. 

Nous  nous  sommes  fait  montrer  tout  d*abord  les  pièces  à 
conviction  :  elles  consistaient  :  1*  dans  la  canule  interne,  du 
type  ordinaire,  légèrement  courbe  et  mesurant  6  centimètres 
sur  7  millimètres  ;  2°  dans  la  plaque  de  la  canule  externe  sur 
laquelle  on  pouvait  voir,  moins  de  1  centimètre  en  dessous»  le 
trait  de  cassure  dentelé  ;  le  fragment  détaché  devait  donc  me- 
surer 6  centimètres  sur  8  à  9  millimètres  ehviron.  Cette  ca- 
nule était  en  maillechort,  par  conséquent  insensible  à  Tai- 
mant  ;  elle  pouvait,  par  contre,  se  dessiner  très  bien  à  la  ra- 
dioscopie. Nous  avons  prié  M.  Barjon  de  vouloir  bien  y  procé- 
der. L'épreuve  qu'il  nous  a  remise,  nous  a  montré,  avec  la  plus 
grande  netteté,  le  corps  étranger  diagnostiqué,  avec  les  con- 
tours et  les  dimensions  voulus.  La  canule  occupait  effective- 
ment la  bronche  droite,  ou  la  branche  moyenne  de  bifurcation 
de  celle-ci,  peu  distante  de  la  bifurcation  trachéale  par  son  ex- 
trémité supérieure  (15  centimètres  de  la  fourchette  sternale 
environ).  Elle  avait  la  direction  de  la  bronche  droite  très  légè- 
rement oblique  en  bas  et  en  dehors,  affleurant  le  bord  .sternal 
par  son  bout  supérieur,  distante  de  lui  d'un  bon  travers  de 
doigt  à  sa  partie  inférieure.  Verticalement,  la  canule  se  proje- 
tait sur  le  second  espace  et  la  3*^  côte. 

En  vingt-quatre  heures  nous  voilà  donc  armés  d'un  diag- 
nostic précis,  mais  non  point  pour  cela  d'un  outillage  appro- 
prié et  de  l'instrumentation  délicate  de  la  bronchoscopie.  Il 
faut  pourtant  agir,  car  notre  malade  a  eu  successivement 
39°, 2  à  son  entrée,  38*  le  soir  et  39**, 5  le  matin  suivant.  Il  ex- 
pectore, par  la  plaie  trachéale,  un  liquide  spumeux  en  grande 
quantité  ;  signes  avant-coureurs  de  la  broncho-pneumonie  qui 
le  guette.  Nous  allons  donc  tenter  une  extraction  directe,  quitte 
à  nous  outiller  aussi  rapidement  que  possible  en  cas  d'échec. 


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424  JABOULAY 

Mais  tout  d'abord  notre  malade  respire  moins  bien  aujour- 
d'hui ;  dès  qu'il  renverse  la  tôte  en  arrière  (position  nécessaire 
pour  les  examens),  il  étouffe,  car  Torifice  de  la  trachéotomie 
comblé  de  polypes  s'est,  en  outre,  rétréci  depuis  le  départ  de 


TlG.    1 


la  canule.  La  première  chose  à  faire  est  donc  d'agrandir  la 
plaie,  de  refaire  la  trachéotomie  en  débridant  du  côté  du  ster- 


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CANULE  A  TRACHÉOTOMIE  TOMBÉE  DANS  LA  BRONCUE  DROITE   425 

Ceci  fait,  nous  tentons  alors,  toujours  sous  anesthésie  et 
prudemment,  une  exploration  au  stylet  qui  reste  négative. 
Puis  des  tentatives  d'extraction  à  l'aide  de  pinces  droites  et 
courbes  ;  mais,  malgré  les  données  de  la  radiographie,  nous 
ne  parvenons  ni  à  extraire,  ni  même  à  sentir  le  corps  étranger. 
On  ne  peut  pourtant,  dans  cet  état,  ajourner  ce  malade  de 
plusieurs  jours,  à  huitaine  peut-être,  sans  tenter  encore  quel- 
que chose  pour  lui.  Nous  nous  proposons  alors  de  procéder  par 
voie  thoracique,  non  point  à  l'extraction  directe  par  broncho- 
tomie,  mais  à  l'exploration,  puis  au  refoulement  du  corps 
étranger  au  devant  d'une  pince  trachéale. 

Vous  retiendrez,  en  eCFet,  que  nous  entendons  ici  proscrire, 
à  l'heure  actuelle  du  moins,  toute  tentative  de  bronchotomie. 
Tous  les  essais  de  ce  genre  sont  demeurés  jusqu'ici  incomplets, 
ou  ont  été  fatals  ;  et  nous  aurions  peine  à  choisir  théorique- 
ment entre  la  bronchotomie  par  voie  antérieure  ou  par  voie 
postérieure,  cette  dernière  plus  directe  dit-on,  mais  non  moins 
profonde  et  créant  encore,  par  le  décubitus  abdominal  qu'elle 
nécessite,  une  nouvelle  gène  pour  la  respiration. 
Nous  les  rejetons  pratiquement  toutes  deux. 
Une  canule  à  trachéotomie   nouvelle  est  donc   introduite 
dans  la  plaie,  et  Panesthésie  continuée.  Incision  en  L  au  point 
indiqué  par  la  radiographie,  c'est-à-dire  à  l'extrémité  sternale 
des  2'  et  3'  espaces.  Résection  d'un  segment  de  la  3°  côte.  Dé- 
collement, puis  incision  minima  de  la  plèvre  pariétale.  Il  se 
produit  alors  un  certain  degré  de  pneumothorax,  la  respira- 
tion devient  plus  fréquente  et  laborieuse.  La  main,  immédia- 
tement introduite  pour  profiter  de  la  brèche  et  lobturer  à  la 
fois,  ne  perçoit  que  les  reliefs  cartilagineux  normaux  ;  il  appa- 
raît dès  lors   contre-indiqué   de  faire  plus  et  d'ouvrir  une 
bronche,  surtout  déjà  si  septique,  dans  la  plèvre  pour  tenter 
une  extraction  si  incertaine. 

D'autant  qu'au  retrait  de  la  main  le  pneumothorax  se  re- 
nouvelle avec  accidents  dyspnéiques  plus  graves,  imposant  la 
fermeture  rapide  de  la  plèvre.  Pas  plus  après  qu'avant  cette 
tentative  de  refoulement,  nous  ne  pûmes  percevoir,  avec  des 
pinces  trachéales,  le  corps  étranger  qui  ne  s'était  pas  mobi- 
lisé. 


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426  JABOULAY 

Il  est  è  remarquer  que  le  poumon  s'était  peu  affaissé,  comme 
si  des  adhérences  très  éloigntHîs  de  la  plaie  (oii  la  plèvre  était 
libre)  empêchaient  la  formation  d'un  pneumo-thorax  généra- 
lisé. D'ailleurs,  le  malade  tiré  du  premier  shock  reprit  assez 
vite  son  type  respiratoire  antérieur,  le  point  de  côté  et  les 
signes  physiques  du  pneumothorax  disparurent  rapidement. 
Mais  la  température  persistait  ;  les  deux  ou  trois  premiers 
jours  avec  des  ascensions  vespérales  dépassant  40*  ;  les  jours 
suivants  avec  une  tendance  descensîonnelle  légère,  mais  aussi 
des  oscillations  de  plus  d'un  degré.  Huit  jours  après  ces  premières 
tentatives  d'extraction,  malgré  une  température  redescendue 
entre  38*  et  39®,  le  pouls  restait  fréquent  autour  de  100  pulsa- 
tions, le  malade  était  encore  sujet  à  des  accès  d'oppression 
survenant  la  nuit,  l'expectoration,  toujours  abondante  et 
spumeuse.  En  dépit  d'une  sédation  temporaire,  la  mort  était 
fatale  à  plus  ou  moins  brève  échéance  si  l'on  abandonnait  le 
malade  à  lui-même.  La  bronchoscopie  était  toute  notre  res- 
source. 

Nous  avions  pu,  d'ailleurs,  dans  l'intervalle,  nous  adresser 
h  M.  Garel  à  ce  sujet,  et  nous  pouvions  compter  sur  son  ou- 
tillage bronchoscopique  et  sa  grande  habileté  de  spécialiste. 
L'intervention  eut  lieu  le  23  juin. 

Vous  connaissez  tous  de  nom  la  grande  découverte  de 
Killian  et  les  ressources  de  l'éclairage  électrique  direct  de 
l'œsophage  ou  des  voies  aériennes  à  travers  des  tubes  spéciaux 
pour  l'examen  et  le  traitement  des  diverses  affections  de  ces 
conduits.  Les  corps  étrangers  des  voies  respiratoires  plus  en- 
core que  ceux  de  l'œsophage  en  ont  bénéficié,  et  depuis  ces 
cinq  ou  six  dernières  années  un  grand  nombre  ont  été  retirés 
par  cette  voie. 

Je  ne  vous  décrirai  pas  l'outillage  spécial  de  la  bronchosco- 
pie. Comme  pour  l'œsophage,  il  consiste  essentiellement  en  une 
lampe  électrique  frontale  d'une  grande  intensité,  une  série  de 
tubes  métalliques  droits,  gradués,  de  longueur  et  de  calibre 
variables,  et  tout  un  jeu  de  pinces  et  d'écouvillons.  La  trompe 
aspiratrice  pour  les  mucosités  et  surtout  la  solution  de  cocaïne 
adrénaline  appartiennent  de  toute  nécessité  à  cet  arsenal. 

Deux  voies  s'offrent  à  Topéraleur  pour  l'examen  de  l'arbre 


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CANULE   A   TBACHÉOTOMIE  TOMB^   DANS   LA   BRONCHE   DROITE      427 

bronchique.  La  bronchoscopie  supérieure,  pratiquée  par  la 
bouche  à  travers  le  larynx,  est  plus  élégante,  mais  plus  diffi- 
cile. La  bronchoscopie  inférieure  ou  après  trachéotomie  est 
plus  aisée  ;  évitant  la  traversée  du  larynx,  elle  supprime  une 
longue  période  d'accoutumance  souvent  nécessaire,  et  facilite 
les  manœuvres  ultérieures.  En  cas  de  trachéotomie  préalable 
et  de  sténose  laryngée  possible,  comme  chez  notre  malade,  elle 
est  doublement  indiquée. 

Restait  pourtant  une  difficulté,  d'ailleurs   non  insurmon- 
table, comme  vous  le  verrez.  Ces  malades,  anesthésiés  ou  non, 
peuvent  être  opérés  dans  deux  positions;  ou  bien  le  décubitus 
dorsal,  la  tète  pendante  sur  le  bord  de  la  table  (position  de 
Rose),  surtout  pour  l'œsophage  ou  chez  les  enfants  ;  ou  bien 
dans  la  position  assise,  la  tète  maintenue  en  hyperextensîon, 
surtout  chez  les  adultes  qui  supportent  mal  l'attitude  renver- 
sée, c'est  ce  qui  fut  adopté  pour  notre  malade.  Or,  ce  sujet 
gras  et  déjà  ^gé  nous  gênait  pfir  un  certain  degré  de  cyphose 
cervicale,  et  Ton  pouvait  craindre  que,  faute  de  pouvoir  con- 
tourner le  menton  pour  l'introduction  du  tube,  on  fut  contraint 
de  recourir  à  la  bronchoscopie  supérieure  à  travers  un  larynx 
rétréci,  ce  qui  aurait  conduit  à  une  laryngofissure  supplémen- 
taire. Il  n'en  fut  rien,  heureusement;  le  tube  put  être  intro- 
duit dans  la  rotation  latérale  du  menton,  la  tête  fut  ensuite  ra- 
menée en  hyperex tension.  Le  tube,  choisi  d'après  la  situation 
du  corps  étranger,  mesurait  25  centimètres,  son  calibre  utile 
ne  dépassant  pas  9  millimètres  ne  pouvait  permettre  l'extrac- 
tion de  la  canule  à  son  intérieur  ;  il  fallait  donc  la  retirer 
d'une  pièce  à  la  suite  du  tube  ;  c'est  ce  qui  fut  fait. 

L'introduction  du  tube  se  fit  régulièrement  et  sans  inci- 
dents. Il  fallut,  h  diverses  reprises,  anesthésier  la  trachée  à  la 
cocaïne,  l'assécher  avec  des  tampons,  et,  grâce  à  l'action  vaso- 
constrictive  énergique  de  l'adrénaline,  M.  Garel  put  atteindre 
bientôt  la  bifurcation  trachéale  et  orienter  son  tube  dans  la 
bronche  droite.  Presque  aussitôt  après,  à  3  centimètres  plus 
bas  environ,  il  aperçut  alors  deux  points  brillants,  d'impor- 
tance inégale,  et  sous  le  contrôle  de  la  lampe,  glissant  alors  ra- 
pidement une  pince  spéciale,  il  put,  d'une  première  prise,  saisir 
la  canule  et  l'enlever  d*un  bloc  à  la  suite  du  tube  conducteur. 


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428  JA BOULA Y 

A  la  sortie  de  la  plaie,  la  canule  s'étant  dclacliée  Je  la  pince, 
deux  témoins  nous  affirmèrent  l'avoir  vue  sortir  extrémité 
libre  première  et  non  par  son  extrémité  fracturée.  Très 
étonnés  de  cette  version  spontanée  du  corps  étranger,  nous 
cherchions  déjà  à  nous  l'expliquer  par  une  bascule  au-dessus 
de  Téperon  bronchique,  lorsqu'en  examinant  de  plus  près 
la  canule,  après  nettoyage,  nous  découvrîmes,  sur  Textrémilé 
rompue,  la  trace  irrécusable  des  mors  à  dents  de  souris  de 
la  pince. 

Si  bien  conduite,  si  sûre  et  si  brève  qu'ait  été  Textraction, 
l'opération  n'en  avait  pas  moins  duré  près  d*une  heure  em- 
ployée en  manœuvres  préliminaires  :  orientation  et  change- 
ment des  lampes  électriques,  descente  graduelle  du  tube,  écou- 
villages  réitérés  et  badigeonnages  des  voies  respiratoires.  Il  y 
a,  dans  ces  temps  préparatoires  iodispensablcs,  toute  une  série 
de  menus  traumas,  sources  d'infections  possibles  par  les  ins- 
truments fréquemment  introduits  ou  les  aides  préposés  à  la 
préparation  fébrile  des  tampons,  sans  parler  des  infections  au- 
togènes par  inoculation  des  excoriations  créées  en  un  milieu 
aussi  septique.  Aussi  cette  intervention,  si  satisfaisante  opéra- 
tairement,  fut-elle  suivie  rapidement  de  nouvelles  oscillations 
de  température;  la  bronchopneumonie  reprit  et  progressa, 
et  le  malade  mourut  douze  jours  plus  lard,  le  5  juillet,  sans 
qu'il  nous  fut  permis  d'ailleurs  de  procéder  à  son  autopsie. 

La  septicité  toute  spéciale  de  cette  canule  rouillée  et  d'odeur 
repoussante  à  son  extraction,  restée  quatre  ans  en  place  sans 
nettoyage  sérieux  et  déterminant  au  lendemain  de  sa  chute, 
avant  toute  tentative  d'extraction,  un  39®, 2  ;  —  le  retard  forcé 
apporté  à  l'exploration  bronchoscopique  ;  —  les  chances  d'in- 
fection au  début  de  celle-ci  par  le  jeu  des  tampons  que  la 
trompe  aspira trice  de  Kilian  pourrait  sans  doute  simplifier, 
expliquent  assez  une  issue  fatale  malgré  laquelle  ce  cas  nous 
parait  garder  tout  son  intérêt.  Il  ne  nous  laisse  aucune  arrière- 
pensée  contre  Textraction  bronchoscopique  qui,  très  brillam- 
ment exécutée  chez  notre  malade,  est  devenue,  à  l'heure  ac- 
tuelle, le  traitement  de  choix  des  corps  étrangers  profonds  des 
voies  aériennes.  Sans  doute,  celte  intervention  constitue  une 
véritable  opération    chirurgicale  et  dont  l'outillage  un   peu 


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CANULE  A  TRACHÉOTOMIE  TOMBÉE  DANS  LA  BRONCHE  DROITE   429 

compliqué  doit  être  Tobjet  d'une  stérilisation  difficile,  mais  in- 
dispensable. Il  n*en  est  pas  moins  vrai  que  pour  les  corps  étran- 
gers des  bronches.bien  plus  encore  que  pour  ceux  dcToesophage, 
il  faut  déposer  le  bistouri  toutes  les  fois  que  nous  avons  à  notre 
disposition  l'arsenal  bronchoscopique.  Ce  n'est  qu'en  cas 
d'échec  de  celui-ci  pour  les  corps  étrangers  enclavés  ou  trop 
lointains  (vous  savez  qu'on  a  pu  en  extraire  parfois  des  bron- 
ches de  deuxième  et  de  troisième  génération)  que  le  bistouri 
reprend  ses  droits  à  la  recherche  de  foyers  de  gangrène  trau- 


FiG.  2 

matiques.  Mais  l'extraction  bronchoscopique  doit  être /)recoce 
el  aseptique,  sous  peine  de  permettre  ou  de  créer  l'infection 
qui  emporte  tôt  ou  tard  tous  ces  malades.  Pour  cela,  il  faut, 
aujourd'hui,  que  tout  praticien  puisse  reconnaître  ou  soup- 
çonner les  corps  étrangers  profonds  des  voies  respiratoires 
pour  les  adresser  à  temps  à  un  opérateur  ou  à  un  spécialiste. 
n  faut,  à  l'heure  actuelle,  que  tout  centre  chirurgical  digne 
de  ce  nom  soit  muni  de  l'instrumentation  de  Killian  plus  ou 
moins  complète. 


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II 


LES  FORMES  CLINIQUES  DU  CANCER  DU  SINUS 
MAXILLAIRE  (») 

Par  Pierre  SEBILE  AU, 

Professeur  agrégé  à  la  Faculté,  chirurgien  de  Thôpital  Laribolsière. 

Parmi  les  malades  qui  occupent  actuellement  les  salles  de 
mon  service,  il  en  est  deux  qui  sont  atteints  de  cancer  du 
sinus  maxillaire.  Je  les  ai  examinés  l'autre  jour  devant  vous, 
en  faisant  la  visite  ;  j'ai  discuté  les  indications  thérapeutiques 
qui  se  dégagent  des  lésions  et  des  symptômes  du  mal  dont  ils 
sont  frappés  et  je  vous  ai  dit  quelles  raisons  m'entraînaient  à 
l'opération,  quelles  autres  me  retenaient. 

Mais  ces  deux  pauvres  patients  ne  sont  pas  les  seuls  du 
genre  qu'aient  vus,  depuis  quelques  mois,  ceux  qui  suivent 
régulièrement  mon  sen^ce.  C'est  actuellement  une  trentaine 
de  cancers  du  sinus  maxillaire  que  j'y  ai  observés  depuis  quatre 
ans.  J'en  ai  opéré  plusieurs  ;  j'ai  livré  les  autres  à  leur  évolu- 
tion naturelle.  Chacun  d'eux  avait  un  type  clinique  plus  ou 
moins  différent  du  type  qu'affectait  son  voisin.  Ceux-ci  étaient 
d'un  diagnostic  facile  ;  ceux-là  avaient  donné  le  change  à  des 
médecins  clairvoyants.  Tel  eut  une  évolution  rapide,  tel  autre 
une  marche  relativement  lente. 

Ce  sont  ces  différentes  modalités  cliniques,  que  plusieurs 
caractères  distinguent,  mais  qui  s'harmonisent,  malheureuse- 
ment, dans  la  gravité  commune  du  pronostic,  que  je  veux  au- 
jourd'hui  synthétiser  devant  vous. 

Pour  résumer  schématiquement  ma  pensée,  je  dirai  que  j'ai 


(')  Leçon  faite  dans  le  service  oto-rhino  laryngologlque  deThôpltal 
Loriboisière. 

ANNALBS  DBR  MALADIES  DB  l'oRBII.LIS  BT  DU  LARYNX,  t.  XXXH,  n^    11,  1906. 


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LES   FORMES   CLINIQUES   DU   CANCER   DU   SINUS   MAXILLAIRE      431 

VU  le  cancer  du  sinus  maxillaire  affecter  trois  formes  :  la 
forme  ni'oplasique,  la  forme  suppuralive  et  la  forme  putride. 

Dans  la  forme  néoplasique,  la  tumeur,  usant  ou  refoulant 
une  des  parois  du  sinus,  vient  à  s*extérioriser  et  s'offre,  pour 
ainsi  dire,  au  diagnostic.  Elle  peut  s*engager  dans  la  fosse 
nasale  (paroi  interne),  s'épanouir  dans  la  fosse  canine  (paroi 
antérieure),  pointer  dans  la  cavité  buccale  au  travers  de  Tal- 
véole  d'une  molaire  ébranlée  (paroi  inférieure),  pénétrer  dans 
l'orbite  (paroi  supérieure),  envahir  la  fosse  ptérygo-maxillaire 
et  la  fosse  ptérygoïde  (paroi  postérieure). 

La  joue,  la  narine  et  la  bouche  sont  plus  facilement  et  plus 
fréquemment  envahies  que  les  autres  départements  limi- 
trophes de  l'antre  higmorien  :  aussi,  quand  je  parle  de  la 
forme  néoplasique  du  cancer  du  ?inus,  est-ce  proprement  à  leur 
infiltration  que  je  fais  allusion. 

Vous  trouverez  dans  vos  livres  la  description  de  toutes  ces 
propagations  régionales  et  des  complications  qu'elles  entraî- 
nent ;  je  veux  seulement  en  faire  passer  sous  vos  yeux  quelques 
exemples. 

La  paroi  interne  du  sinus  maxillaire  (paroi  nasale)  est  si 
mince  et  si  fragile  qu'il  semble  presque  impossible  qu'elle  ne 
cède  pas  régulièrement  la  première  sous  la  pression  du  néo- 
plasme et  que  l'obstruction  nasale  ne  soit  pas  le  premier  signe 
du  cancer  sinusal.  Il  s'en  faut  qu'il  en  aille  toujours  ainsi,  et 
je  vous  dirai,  dans  le  cours  de  cette  leçon,  comment  cello 
éventuelle  immunité  de  la  fosse  nasale  peut  favoriser  les  er* 
reurs  de  diagnostic.  J'ai  vu,  sur  plusieurs  malades,  s'altérer  la 
plastique  de  la  fosse  canine  et  de  la  région  sous-malaire  bien 
avant  qu'éclate  le  moindre  trouble  fonctionnel  du  côté  du 
nez.  Même,  il  m'est  resté  de  ce  que  j'ai  observé  l'impression 
que  le  cancer  sinuso-maxillaire  doit  naître  le  plus  souvent  et 
se  développer  aux  confins  de  la  paroi  antérieure  et  de  la  paroi 
inférieure  de  l'antre  ;  c'est  là,  dans  la  dépression  canine,  que, 
d'habitude,  il  fait  tout  d'abord  effort  vers  l'extérieur. 

Bref,  quand  le  néoplasme  du  sinus  envahit  la  fosse  nasale, 
c'est  presque  toujours  par  le  méat  moyen  qu'il  y  pénètre. 
Il  s'y  engage  par  l'ostium  dont  les  berges  fragiles  se  lais- 
sent facilement  écarter.   Deux  fois  seulement,  j'ai  vu  la  tu- 


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432  PIERRE   SEBILEAU 

meur  apparaître  dans  le  méat  inférieur,  sous  la  conque  du 
troisième  cornet,  en  même  temps  qu'elle  ébranlait  une  molaire 
et  infiltrait  la  voûte  du  palais  :  telles  se  présentaient  les  choses 
chez  une  malade  qu'il  y  a  quelques  mois  j'examinais  avec  mon 
collègue  et  ami  Walther. 

C'est  dans  cet  envahissement  du  cornet  et  du  méat  moyens 
que  précisément  réside  le  point  noir  de  l'histoire  clinique  du 
cancer  sinusal.  En  effet,  la  tumeur   ne  tarde  pas  à  s'infiltrer 
dans  le  labyrinthe  ethmoïdal  qu'elle  pénètre,  dissocie,  détruit, 
et  dans  lequel  l'action  chirurgicale  n'exerce  plus  qu'une  exé- 
rèse incertaine  et  fatalement  incomplète.  Elle   gagne  ainsi  la 
lame  criblée  au  travers  de  laquelle  elle  s'enfonce  dans  le  criVnc. 
C'est  là,  sur  ce  toit  des  fosses  nasales,  que  j'ai  vu  survenir  la 
récidive  chez  presque  tous  mes  opérés,  malgré  le  soin  que  j'ai 
accoutumé  d'apporter,  après  la  résection  du  maxillaire  supé- 
rieur, à  détruire  l'ethmoïde.  Oui,  toute  la  gravité  ^u  pronostic 
des  cancers  du  sinus  maxillaire  est  là,  dans  cette  propagation 
du  processus  au  labyrinthe  dont  il  nous  est  malheureusement 
impossible  do  mesurer  l'étendue.  Une  pauvre  femme  que  vous 
avez  vue  ici,  il  y  a  quelques  mois,  et  qui  depuis  lor«  est  morte, 
résume,  dans  sa  douloureuse  histoire,  toute  la  sévérité  des  com- 
plications qui  s'attachent  à  cet  envahissement  du  toit  des  fosses 
nasales.Elleavait  un  cancerdu  sinus  maxillaire.  Je  lui  fis, au  mois 
de  juin,  une  grosse  opération, extirpant  le  maxillaire  supérieur  et 
l'os  malaire,  avec  un  large  lambeau  des  téguments  de  la  face, 
exentérant  Torbite  où  vivait  dans  une  obscure  immobilité  l'œil 
amaurotique  et  ophtalmoplégique,  réséquant  les  paupières,  fai- 
sant saul^r  le  plancher  de  l'orbite  jusqu'à  l'extrémité  postérieure 
de  la  fente  sphéno-maxillaire  et,  de  la  moitié  correspondante 
de  l'ethmoïde,  ne  laissant  rien  autre  chose  que  la  lame  criblée. 
C'est  sur  cette  lame  criblée  que,  près  de  trois  mois  après  l'opé- 
ration, la  récidive  se  montra;  en  quelques  semaines,  le  néo- 
plasme s'infiltra  dans  la  boite  crânienne,  attaquant  le  chiasma 
des  nerfs  optiques,  comprimant  la  base  du  cerveau  et  provo- 
quant successivement,  en  même  temps  que  de  très  violentes 
douleurs  céphaliques,  l'amblyopie,  puis  Tamaurose  de  l'œil 
conservé  et  un  état  de  subdelîrium  qui  prit  fin  dans  le  coma. 

Vous  avez  pu,  d'ailleurs,  étudier  de  visu  les  lésions  qu'en- 


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LES  FORMES  CLINIQUES   DU   CANCER   DU   SINUS   MAXILLAIRE      433 

gendre  cette  propagation  du  cancer  à  Tencéphale  sur  un  ca- 
davre nécroscopié  devant  vous  par  mon  assistant  le  D""  Giberl. 
C'était  celui  d'un  pauvre  enfant  de  15  ans,  atteint  d'un  cancer 
extrêmement  grave  du  sinus  maxillaire  gauche.  En  quelques 
mois,  la  tumeur  avait  défoncé  le  plancher  de  Torbitedu  même 
côté,  envahi  les  cellules  ethmoïdales,  détruit  la  lame  perpendi- 
culaire^ corrodé  la  lame  criblée  et  pénétré  dans  le  crâne.  Sur 
toute  l'étendue  de  l'étage  antérieur  de  la  base  du  crâne  à  gau- 
che, et  sur  une  partie  seulement  à  droite,  le  plafond  de  l'orbite 
et  la  selle  turcique,  la  dure-mère  et  les  circonvolutions  fronto- 
orbitaires  ramollies  formaient  une  sorte  de  putrilage  baignant 
dans  le  pus. 

Du  temps  qu'il  vivait,  vous  avez  pu,  chez  ce  malheureux  en- 
fant, constater  encore  une  chose  sur  laquelle  j'ai  appelé  votre 
attention.  Quand  le  néoplasme,  débordant  de  Tanlre  d'Higmore, 
pénètre  dans  la  fosse  nasale,  il  ne  s'infiltre  pas  seulement 
dans  les  cellules  labyrinthiques  antérieures  ;  il  s'oriente  aussi 
quelquefois  vers  le  cavum.  C'était  le  cas  ici,  où  le  toucher  rhî no- 
pharyngien  permettait  de  sentir  les  fongosités  du  cancer  dé- 
bordant de  la  choane  gauche  dans  Tarrière-cavité  nasale,  ce  qui 
avait  fait  porter  à  l'un  de  vous  le  diagnostic  de  fibrome  naso- 
pharyngien.  De  fibrome,  il  ne  s'agissait  point  en  l'espèce  ;  la 
liberté  poL'r  ainsi  dire  complète  du  cavum,  l'absence  d'un  pédi- 
cule, même  d  un  pédicule  large,  la  diiïusion  de  la  tumeur,  sa 
consistance,  la  topographie  de  ses  premières  manifestations  : 
tout  s'élevait  contre  cette  hypothèse  d'un  fibrome.  Aussi  avez- 
vous  vu  l'information  anatomique  venir  pleinement  confirmer 
mon  diagnostic. 

Sur  une  dame  d'une  cinquantaine  d'années,  morte  sans  avoir 
été  opérée,  j'ai  observé  un  curieux  exemple  d'envahissement 
de  la  paroi  postérieure  du  sinus  maxillaire.  Lentement,  le  pro- 
cessus s'était  fait  jour  dans  la  fente  ptérygo-maxillaire,  avait 
comblé  le  creux  profond  de  la  fosse  qui  se  développe  en  dehors 
d'elle,  puis  s'insinuant  dans  la  région  temporale  et  soulevant 
le  crotaphyte,  avait  effacé  le  méplat  de  la  tempe  qui  peu  à  peu 
s'empAta,  se  tuméfia  et  devint  le  siège  d'une  tension  très  dou- 
loureuse. Simultanément,  sur  la  paroi  inférieure,  le  néoplasme 
avait  d'abord  ébranlé,  puis  déraciné  deux  molaires  et  s'était 


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434  PIERRE  SEBILEAU 

fait  un  grand  trou  dans  le  processus  alvéolaire  et  la  voûte 
palatine,  tandis  que,  sur  la  paroi  interne  défoncée,  il  bour- 
geonnait dans  le  méat  inférieur  et  envahissait  la  fosse  nasale. 
Ëtjusqu*àla  fin,  contrairement  à  ce  que  j'ai  presque  toujours 
observé,  la  paroi  de  la  fosse  canine  résista. 

C'est  une  chose  curieuse,  semble-t-il,  que  la  résistance  of- 
ferte à  l'envahissement  néoplasique  par  le  mince  et  fragile 
plancher  de  l'orbite.  Chez  deux  patients  seulement,  arrivés  l'un 
et  l'autre  à  une  phase  avancée  de  leur  maladie,  j'ai  constaté  de 
Texophtalmie,  de  l'ophtalmoplégie  et  de  l'amaurose  ;  plusieurs 
fois  vous  m'avez  entendu  insister,  en  vous  présentant  des 
sujets  atteints  de  cancer  du  sinus  maxillaire,  sur  Fintégrité  de 
Tappareil  visuel.  Cela  ne  tient  pas  seulement  à  l'obstacle  que 
la  paroi  supérieure  du  sinus  apporte  à  la  marche  de  la  tumeur, 
non  plus  qu'à  révolution  particulière  de  cette  tumeur  qui  sem- 
ble nattre,  pour  la  plupart  des  cas,  dans  la  partie  basse  du 
sinus  et  n'attaquer  la  paroi  supérieure  de  celui-ci  qu'au  mo- 
ment où  elle  a  déjà  pris  un  grand  développement.  Non,  ^ela  tient 
encore  à  ce  que  l'ocil  est,  pour  ainsi  dire,  flottant  dans  la  cavité 
orbîtaire  où  il  se  meut  au  milieu  d'une  épaisse  couche  de 
graisse  fine  qui  le  protège  ;  il  peut  ainsi  échapper  pendant  un 
certain  temps  à  la  compression  et  ne  témoigner  par  aucun 
trouble  fonctionnel  de  laltération  déjà  existante  du  flancher 
orbitaire. 

Nous  avons  en  ce  moment  dans  le  service  une  femme  qui 
est  atteinte  d'un  cancer  du  sinus  maxillaire  à  marche  rapide  ; 
la  face  est  énorme  et  d'une  affreuse  bouffissure  ;  la  tumeur  est 
infectée  ;  elle  suppure.  11  y  a  autour  d'elle  une  violente  réac- 
tion inflammatoire  des  tissus  et  la  joue  tout  entière  n*est  plus 
qu'un  vaste  phlegmon  putride  ;  eh  bien  !  Tœil  est  sain.  Nulle 
déviation, nulle  protrusion;  ni  diplopie,  ni  amblyopie.  A  peine, 
phtalmoscope,  constate-t-on  un  peu  de  stase  papillaire. 
est    presque  toujours  sur  la  paroi  antérieure  de  Tantre 
gmore,  dans  la  région  de  la  fosse  canine,  que  le  cancer  si- 
i  vient  faire  son  apparition.  Il  est  rare  que  cette  paroi  ne 
lût  ou  tard  envahie.  C'est  d'abord  une  simple  tuméfaction 
L  région  ;  puis,  la  joue  s  empAti»,  gonfle,  s'inliltre  ;  elle  de- 
t  réni tente  ;  on   y    penjoit  quelquefois   la  crépitation  par- 


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LES   FORMES   CLINIQUES    DU    CANCER    DU    SINUS   MAXILLAIRE      435 

cheminée.  Ensuite  la  peau  se  marbre  de  varicosités  capillaires  ; 
elle  devient  rouge,  elle  s'amincît.  Elle  adhère  enfin  au  cancer 
qui  rinfiltre  et  fait  corps  avec  elle.  Elle  s'ulcère  et  la  tumeur 
finit  par  bourgeonner  à  sa  surface.  Cet  envahissement  de  la 
peau,  s'il  porte  sur  une  assez  grande  étendue,  ce  qui  est  Thahi- 
tude,  car  le  cancer,  dès  qu'il  déborde  de  la  cavité  sinusale, 
évolue  avec  une  grande  rapidité,  cet  envahissement,  dis-jo, 
est  une  contre-indication  à  la  résection  de  la  mâchoire  supé- 
rieure. En  tout  cas,  il  oblige,  si  on  passe  outre,  à  un  large 
sacrifice  ti^gumentaire  qui  laisse  le  patient,  après  guérison  de 
la  plaie  opératoire,  dans  une  situation  qui  nécessite  la  res- 
tauration prothétique  de  la  face. 

Vous  avez  pu  juger  de  l'étendue  de  ces  mutilations  chez 
deux  malades  dont  le  néoplasme  sinusien  avait  envahi,  mais 
non  encore  ulcéré  la  région  canine  et  malaire.  Après  l'opéra- 
tion, ils  portaient  l'un  et  l'autre,  sur  la  face,  un  énorme  trou 
béant.  Par  ce  trou,  le  regard  plongeait,  tout  à  la  fois,  chez 
l'un  d'eux,  dans  la  cavité  nasale  et  dans  la  cavité  bucco-pha- 
ryngée  ;  chez  l'autre,  la  brèche  ne  laissait  à  découvert  que  la 
fosse  nasale,  parce  que  l'Intégrité  du  plancher  sinusal  m'avait 
permis,  au  cours  de  l'intervention,  de  cliver,  de  dédoubler  la 
voûte  palatine,  c'est-à-dire  d'enlever  la  lame  osseuse  et  de  res- 
pecter la  fibro-muqueuse  de  la  voûte  buccale,  de  pratiquer  par 
conséquent  —  en  ce  point  — •  une  sorte  de  résection  sous- 
périostée  de  la  mâchoire. 

Certes,  ces  vastes  pertes  de  substance  se  réparent,  même 
chez  des  vieillards,  avec  une  incroyable  rapidité  ;  il  s'opère  à 
leur  surface  un  bourgeonnement  d'une  grande  vitalité  et  elles 
se  rétrécissent  toujours  dans  une  proportion  imprévue  ;  mais 
elles  ne  se  comblent  jamais  complètement  et  elles  s'épider- 
misent  en  profondeur.  Voyez  le  malade  dont  je  viens  de  vous 
parler.  Il  est  arrivé  au  terme  de  son  évolution  cicatricielle,  et 
la  rétraction  progressive  des  tissus  a  modifié  son  aspect  au 
point  qu'il  est  impossible  aujourd'hui  d'évaluer,  môme  approxi- 
mativement, l'étendue  de  la  mutilation  chirurgicale  ;  mais  par 
la  brèche  ainsi  réduite  on  aperçoit  encore  la  face  dorsale  de  la 
langue,  le  voile  du  palais,  la  luette  et  une  partie  de  la  cavité 
pharyngée,  si  bien  qu'on   peut  étudier  de  visu  le  mécanisme 


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436  PIERRE   SEBILE  AU 

de  la  déglutition  bucco-pharyngée.  La  protraction  de  la  langue 
peut  même  s'exécuter  par  ce  trou  de  la  face  dans  lequel  Torgane 
s'engage  par  une  sorte  de  mouvement  de  reptation  bizarre  qui 
ajustement  frappé  la  curiosité  de  plusieurs  d'entre  vous. 


La  forme  suppuralive  du  cancer  du  sinus  n'est  pas  rare  ; 
vous  on  avez  avec  moi  observé  plusieurs  exemples.  La  carcinose 
sinusaleest,  en  effet,  une  carcinose  ouverte  :  aussi  n'est  il  pas 
surprenant  qu'elle  s'infecte.  De  là  des  erreurs  de  diagnostic  qui 
conduisent  à  des  erreurs  de  thérapeutique. 

Lorsqu'au  moment  où  l'on  constate  des  signes  de  suppura- 
tion du  sinus  maxillaire,  le  néoplasme  s'est  déjà  extériorisé 
dans  la  bouche  ou  la  fosse  canine,  nulle  difficulté  clinique  ne 
surgit;  l'infection  secondaire  ne  peut  vraiment  donner  le  change 
qu'à  un  clinicien  peu  avisé.  Quand,  au  contraire,  à  l'époque 
où  la  suppuration  s'établit,  le  néoplasme  est  encore  inclus  dans 
la  cavité  antrale  ou  bien  n'a  jeté  dans  le  méat  moyen  que 
quelques  maigres  bourgeons  qu'on  prend  pour  des  végétations 
myxomateuses  symptomatiques  d'ethmoïdo-sinusite,  l'erreur 
est  facile  et,  à  en  juger  par  ce  que  j'ai  pu  voir,  je  pense  qu'elle 
est  très  fréquente. 

Fréquente  au  point  qu'elle  fut  commise  sur  presque  tous  les 
malades  qui,  jusqu'à  ce  jour,  m'ont  été  adressés.  Aujourd'hui 
même,  un  homme  de  47  ans  se  présentait  à  ma  consultation 
avec  une  récidive  de  cancer  de  la  mâchoire  supérieure  ;  le 
6  août  1905,  un  spécialiste  de  marque  avait  pratiqué  sur  lui 
la  cure  radicale  d'une  prétendue  sinusite  maxillaire,  laquelle 
n'était  autre  chose  qu'un  cancer  infecté  et  jusque-là  méconnu  ; 
quelques  jours  plus  tard,  le  16  août,  il  fallait  pratiquer  la  ré- 
section totale  de  la  mâchoire  supérieure.  Hier  matin,  j'ai  exa- 
miné, devant  vous,  une  jeune  femme  de  30  ans,  enceinte  de 
sept  mois,  atteinte^d'un  cancer  grave  du  sinus,  et  depuis  trois 
mois  soignée  pour  une  simple  sinusite  par  un  médecin  atten- 
tif de  notre  circonscription  hospitalière.  Dans  le  cours  de 
l'année  passt'n?,  j'ai  pratiqué  la   réseclion  du  maxillaire  supé- 


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LBS   FORMES   CLINIQUES    DU    CANCER    DU    SINUS   MAXILLAIRE      437 

rieur  sur  deux  malades  qui,  porteurs  Tun  et  l'autre  d*un  épi- 
thélioma  sinusal,  avaient  subi,  de  la  part  d'un  oto-rhino- 
laryngologiste  non  méconnu,  Tun  la  trépanation  et  le  cureltage 
du  sinus  maxillaire,  Tautre  la  trépanation  et  le  curettage  du 
sinus  maxillaire  et  du  sinus  frontal.  Et  je  pourrais  ainsi  multi- 
plier les  exemples. 

Celte  erreur,  qui  consiste  à  prendre  pour  une  simple  sinusite 
un  cancer  en  état  d'infection  et  de  suppuration,  se  produit  sur- 
tout lorsque  la  fosse  nasale  est  libre,  ce  qui  arrive  assez  sou- 
vent, et  que  l'examen  n'y  révèle  aucune  formation  suspecte  — 
tel  est,  par  exemple,  le  cas  de  la  jeune  femme  enceinte  dont  je 
vous  parlais  plus  haut  —  ;  mais  elle  se  produit  aussi  quand 
la  rhinoscopie  découvre  dans  l'aire  méatique  des  productions 
bourgeonnantes.  Ces  productions,  on  les  prend  alors  pour  cette 
végétation  myxomateuse,  cet  épanouissement  polypoïde  qu'en- 
gendre si  fréquemment,  autour  de  l'oslium,  la  vieille  suppura- 
tion des  cavités  annexiellcs  de  la  face  et,  particulièrement,  la 
suppuration  du  labyrinthe  ethmoïdal. 

A  la  vérité,  il  appartiendrait,  dans  ces  cas,  à  l'examen  biop- 
sique  d'orienter  le  diagnostic  ;  mais  il  faut  croire  qu'on  n'y  a 
pas  souvent  recours  puisque  Terreur  est  si  commune.  D'ailleurs, 
il  est  des  cas  dans  lesquels  cet  examen  lui -môme,  loin  de 
mettre  à  l'abri  de  la  méprise,  y  précipite.  En  voici  un  curieux 
exemple. 

Mon  collègue  Poirier  m'adressait,  il  y  a  quelques  mois,  un 
malade  qui  présentait  tous  les  signes  d'une  pansinusite.  C'était 
un  homme  d'une  cinquantaine  d'années.  Cet  homme  portait, 
dans  le  méat  moyen,  une  luxuriante  végétation  de  fongosités 
molles  baignant  dans  le  pus  qui  s'écoulait  del'ostium.  L'abon- 
dance, la  couleur,  le  petit  volume,  le  peu  de  mobilité,  la  teinte  un 
peu  foncée  de  ces  fongosités  me  firent  craindre  qu'elles  ne  fussent 
le  prolongement  nasal  d'un  cancer  si nusal  dont  il  n'existait, 
d'ailleurs,  aucun  signe,  et  que  la  suppuration  ne  cachât  quel- 
que affection  plus  grave.  Je  les  lis  enlever  et  examiner;  c'était 
du  myxome  ;  mes  craintes  paraissaient  donc  vaines.  Quelques 
jours  plus  tard,  celte  première  réponse  de  l'histologie  n'ayant 
pas  calmé-  mes  soupçons,  je  fis  pratiquer  un  second  examen 
biopsique';  on  trouva  encore  du  myxome.  Je  me  décidai  alors 

ANNAi.ES    DES   MALADIES   DB   L'OBBILLB   ET  DU   LABTNZ.   —  XXXIl.       30 


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438  PIERRE   SEBILEAU 

à  pratiquer  Topéralion  que  j'ai  coutume  d'appliquer  à  la  cure 
radicale  des  pansinusites.  Je  fis  sur  la  paroi  antérieure  du  sinus 
frontal  la  trépanation  nécessaire  au  curettage  méticuleux  des 
fongosîtés  dont  il  était  rempli,  puis,  par  une  incision  para- 
latéro-nasale,  je  pratiquai  sur  la  branche  montante  une  large 
brèche  qui  me  permit  de  détruire  tout  le  labyrinthe  ethmoïdal 
et  les  végétations  qui  encombraient  le  méat  moyen.  Celte  résec- 
tion ne  se  fit  pas  sans  une  assez  abondante  hémorragie  ;  mais 
les  fosses  nasales  sont  accoutumées  de  saigner  beaucoup  et  je  n'en 
pris  pas  autrement  souci.  Je  passai  ensuite  au  sinus  maxillaire 
que  j'abordai,  selon  Thabitude,  par  la  fosse  canine.  Celle-ci 
ayant  été  largement  ouverte,  je  tombai  dans  une  masse  de 
fongosités  ;  ces  fongosités  remplissaient  tout  le  sinus  ;  elles 
donnaient  du  sang  en  abondance  et  presque  d'une  manière 
inquiétante.  J'en  retirai  des  fragments  qu'on  analysa  :  c'était 
de  l'épithélioma.  Je  pratiquai,  quelques  jours  plus  tard,  la 
résection  de  la  mâchoire  supérieure. 

Ainsi,  voilà  un  malade  chez  lequel  j'avais  soupçonné  un 
cancer  sinusal.  Non  seulement  ce  malade  n'avait  aucun  des 
signes  sur  lesquels  on  a  coutume  de  s'appuyer  pour  établir, 
entre  le  cancer  et  la  sinu8ite,le  diagnostic  différentiel  en  faveur 
du  cancer,  mais  encore  les  végétations  méatJques  qui  avaient 
éveillé  mon  attention  ressortissaient  certainement  à  une  sim- 
ple formation  myxomateuse,  quoique  l'antre,  sous  ce  bour- 
geonnement banal,  fut  rempli  par  un  épithélioma  à  forme 
grave.  Dans  de  pareilles  conditions,  l'erreur  de  diagnostic  est, 
pour  ainsi  dire,  inévitable.  Nous  avons,  en  effet,  coutume  de 
considérer  cttte  forme  de  végétation  polypoïde,  non  seulemeot 
comme  un  signe  de  vieille  suppuration  naso-annexielle,  mais 
encore  et  surtout  comme  un  signe  de  pyo-ethmoïdite  chro- 
nique. 

Lorsqu'elle  se  produit  au  cours  de  l'évolution  d'un  can- 
cer sinuso -maxillaire,  cette  formation  myxomateuse  na  perd 
d'ailleurs  rien  de  sa  signification  générale  et  ne  doit  rien  tra- 
duire autre  chose  à  nos  yeux  que  l'infection  de  ce  cancer  et 
sa  suppuration.  C'est,  du  reste,  une  chose  curieuse  et  qui  a 
frappé  déjà  beaucoup  d'entre  vous,  que  cette  tendance  cons- 
tante de  la  muqueuse  pituitaire  infectée  ou  troublée  dans  sa 


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LES   FORMES   CLINIQUES   DU   CANCEtt   DU   SINUS   MAXILLAIRE      439 

vie  physiologique  à  former  du  myxome.  Que  de  fois  n'avez- 
vous  pas  constaté  Taspect  bizarre  que  donne  cette  sorte  d'hy- 
pertrophie polypoïde  au  revêtement  muqueux  des  cornets  et 
des  sinus  chez  ces  malades  atteints  d*un  cancer  du  rempart 
alvéolaire  auquel  j'eus  l'occasion  de  pratiquer  la  résection  de 
toute  l'infrastructure  du  massif  maxillaire  supérieur,  laissant 
ainsi  l'antre  et  la  cavité  nasale  en  large  communication  avec 
la  bouche  ?  Un  de  mes  récents  opérés,  couché  en  ce  moment 
à  la  salle  Woillez,  offre  un  curieux  exemple  de  cette  transfor- 
mation. 

Je  viens  de  vous  parler  de  suppuration  du  sinus  frontal  ; 
n'avez-vous  pas  remarqué  que  je  vous  ai  dit  l'avoir  observée 
sur  plusieurs  malades  atteints  de  cancer  du  sinus  maxillaire? 
D'une  cavité  l'infection,  par  voie  ascendante,  gagne  l'auliT  ; 
puis,  le  canal  infundibulaire  est  obstrué  par  les  prolonge- 
ments du  néoplasme  ou  seulement  par  les  formations  myxo- 
mateuses.  Alors  surviennent  des  phénomènes  de  rétention 
purulente  dans  le  sinus  frontal.  Et  cela  finit  de  désorienter  le 
diagnostic. 

J'ai  observé  trois  variétés,  trois  types  cliniques  de  ce  que  je 
dénomme  la.  forme  suppuralive  des  cancers  du  sinus  maxillaire. 
Dans  la  première,  l'évacuation  purulente  s'opère,  comme  pour 
une  sinusite  ordinaire,  par  l'orifice  ostio-méatique  et  sous 
forme  de  décharges  intermittentes.  Dans  la  seconde,  elle  se 
fait  d'une  manière  continue  par  un  orifice  alvéolaire  désha- 
bité,  soit  qu'on  ait  d'abord  extrait  la  dent,  soit  qu'ébranlée 
par  le  néoplasme,  celle-ci  se  soit  détachée  spontanément. 
Dans  la  troisième,  enfin,  le  pus  se  fait  jour,  au  travers  des 
téguments,  sur  un  point  quelconque  de  la  face,  après  avoir 
formé  en  dehors  du  sinus  et  au  voisinage  de  lui, une  collection 
plus  ou  moins  abondante  d'allure  ordinairement  assez  tor- 
pide,  mais  capable  d'affecter,  dans  certains  cas,  une  forme 
aiguë,  presque  phlegmoneuse. 

Le  premier  malade  de  ce  dernier  genre  que  j'aie  vu  m'était 
adressé  par  un  de  nos  confrères  dentistes  les  plus  distingués  ; 
c'était  en  iOOO.  Il  était  porteur  du  mot  suivant,  que  je  tiens 
à  transcrire  intégralement  :  «  Le  malade  que  je  vous  adresse 
a  eu,  il  y  a  deux  mois,  à  la  suite  de  l'extraction  de  la  seconde 


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440  PIERRE   SEBILEAU 

prémolaire,  une  fluxion  avec  œdème  assez  étendu  du  côté  de 
l'œil.  Cette  fluxion,  d'abord  mal  localisée,  s'est  transformée 
aujourd  hui  dans  un  de  ses  points  en  un  abcès  déjà  superfi- 
ciel. C'est  une  observation  très  intéressante  d'un  abcès  sous- 
palpébral  qui  est  nettement  et  sûrement  d'origine  den- 
taire. >  J'ignorais  alors  ces  formes  suppurées  des  cancers 
sinusiens  que,  depuis  cette  époque,  j'ai  trop  bien  appris  à  con- 
naître. Il  n'existait,  d'ailleurs,  nul  signe  de  néoplasme.  J'in- 
cisai donc  l'abcès  ;  il  en  sortit  quelques  gouttes  seulement 
d'un  liquide  séro-purulent  qui,  les  jours  suivants,  continua 
à  s'écouler  d'une  manière  régulière  et  peu  abondante.  Quel- 
ques semaines  plus  tard,  un  nouvel  abcès,  beaucoup  plus  gros, 
se  forma  au  niveau  de  la  région  malaire,  au-dessous  et  en 
dehors  du  premier.  L'évolution  de  la  maladie  ne  tarda  pas 
alors  à  changer  de  face.  La  joue  subit  une  tuméfaction  rapide 
et  nous  pûmes  assister  au  développement  extérieur  d'un  cancer 
sinusien  à  forme  putrilagineuse.  Je  reviendrai  tout  à  l'heure 
sur  cette  observation  ;  mais  voyez  la  bizarre  erreur  de  dia- 
gnostic qui  en  marqua  le  début. 

La  pauvre  femme  qui  est  couchée  au  n"  9  de  la  salle  Da- 
vaine  et  à  laquelle  j'ai  déjà  fait  allusion  dans  le  cours  de  cette 
leçon,  nous  présente  un  autre  exemple  de  cancer  du  sinus 
maxillaire  compliqué  de  suppuration  faciale  avec  vive  réaction 
des  tissus.  Elle  nous  est  arrivée  avec  un  véritable  phlegmon  de 
la  région  jugo-malaire;  à  telle  enseigne  qu'un  de  mes  collègues 
de  l'hôpital  Beaujon,  la  croyant  atteinte  d'érysipèle,  la  dirigea 
sur  Aubervilliers  d'où  elle  fut  orientée  vers  mon  service.  De  ce 
phlegmon  que  j'ai  largement  incisé,  mais  qui  s'est  infiltré 
jusque  dans  la  région  du  tragus  pour  s'ouvrir  spontanément 
dans  le  conduit  auditif  externe,  s'écoule,  tant  par  les  deux  ori- 
fices extérieurs  que  par  les  narines,  une  telle  quantité  de  pus 
fétide  qu'il  faut  faire  plusieurs  fois  par  jour  le  pansement  de 
la  patiente. 

Et  cette  malheureuse  femme  de  30  ans  qui  nous  est  arri- 
vée ces  jours-ci  avec  une  énorme  infiltration  suppurée  de  la 
face,  n'esl-elle  pas  l'image  de  la  précédente?  Mais  son  abcès  a 
pointé  plus  haut,  dans  la  région  sous-palpébrale. 

Lisez  encore  dans  la  thèse  de  mon   élève  Richou,  inspirée 


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LES   FORMES   CLINIQUES   DU   CANCER   DU   SINUS  MAXILLAIRE      441 

par  moi,  Tobservation  de  celte  caissière  aujourd'hui  morte  de- 
puis plusieurs  mois,  qui,  soignée  pour  une  sinusite  maxillaire 
qu'on  irriguait  par  la  voie  alvéolaire,  me  fut  adressée  par- 
ce que  le  traitement  était  inefficace,  et  chez  laquelle,  ayant 
diagnostiqué  un  néoplasme  higmorien,  je  vis  en  quelques 
semaines  se  développer  un  abcès  de  l'angle  interne  de  la 
paupière  supérieure. 


J'ai  observé  deux  cas  seulement  de  ce  que  j'appelle  la  forme 
putrilagineuse  ou  gangreneuse  du  cancer  du  sinus  maxillaire. 
Le  premier  malade  me  fut  amené  dans  un  piteux  état,  avec 
des  signes  d'infection  sévère,  du  service  de  consultation  den- 
taire de  notre  hôpital  ;  il  paraissait  atteint  d'une  vaste  périos- 
ti  te  nécrosante  de  la  mâchoire  supérieure,  et  c'est  le  diagnostic 
qu'avait  porté  de  l'affection  mon  ami,  le  D'  Henri  Rodier. 
Celui-ci  avait  pratiqué  l'extraction  de  plusieurs  dents  ;  les  al- 
véoles de  ces  dents  s'étaient  confondus,  par  effondrement  de 
leurs  parois,  en  un  large  clapier  d*où  s'écoulait  abondamment 
du  pus  fétide  et  au  travers  duquel  les  instruments,  heurtant 
ou  froissant  de  ros,s*enfonçaient  dans  la  profondeur  du  sinus. 

Une  forte  odeur  de  gangrène  se  dégageait  de  la  bouche.  La 
joue  était  gonflée,  un  peu  œdémateuse,  en  légère  réaction  in- 
flammatoire. Instruit  par  le  cas  du  malade  que  j'avais  déjà 
observé  et  dont  je  vous  rapporterai  plus  loin  l'histoire,  j'ex- 
primai mes  craintes  qu'au  centre  de  ce  vaste  foyer  d'infection 
anaérobienne  n'évoluât  quelque  néoplasme  caché.  Il  n'y  avait 
pourtant  nul  prolongement  nasal.  L'état  général  du  patient 
commandait  une  intervention  immédiate.  Séance  tenante, 
celui-ci  étant  anesthésié,  je  mis  la  curette  dans  la  brèche  du 
processus  alvéolaire.  Elle  pénétra  dans  une  sorte  de  putrilage 
infect  formé  de  fongosités  et  d'os  nécrosés  et  fétides  dont  elle 
ramena  peu  à  peu  une  grande  quantité.  Quand  l'opération  fut 
terminée,  il  ne  restait  plus  du  sinus  maxillaire  que  la  paroi 
postérieure  ;  tout  le  reste  était  détruit.  Si  bien  que,  sous  les 
téguments  de  la  joue,  l'on  voyait  une  grande  cavité  sans  os 


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442  PIERRE  SVBILCAU 

qui  était  à  la  fois  en  large  communication  avec  la  bouche  et  avec 
la  fosse  nasale,  et  dans  le  haut  de  laquelle  le  globe  oculaire  à 
nu  flottait.  Après  avoir  été  pendant  quelques  jours  très  pré- 
caire, Tétat  de  notre  opéré  s'améliora  et  celui-ci  nous  quitta 
au  bout  de  quatre  semaines  environ.  Je  ne  Tai  jamais  revu 
et  nous  avons  perdu  sa  trace.  L'examen  histologique,  pratiqué 
par  mon  chef  de  laboratoire,  le  D""  Pautrier,  nous  a  révélé  que 
la  tumeur  gangrenée  qui  remplissait  le  sinus  maxillaire  était 
une  tumeur  de  structure  assez  complexe,  dans  laquelle  se  ren- 
contraient les  différentes  variétés  des  cellules  de  la  série  con- 
jonctive, mais  dont  le  type  dominant  était  représenté  par  la 
flore  cellulaire  du  fibro-sarcome  ostéoïde,  forme  ordinairement 
grave  du  sarcome. 

J'ai  vu  un  autre  cas  de  cancer  du  sinus  maxillaire  à  forme 
gangreneuse  :  c'est  celui  du  malade  dont  je  vous  parlais  il  y  a 
quelques  instants  et  qui  me  fut  adressé  pour  un  abcès  dentaire. 
Après  la  seconde  incision,  la  joue  était  restée  grosse,  empâtée  et 
rouge  ;  le  pus  paraissant  s'évacuer  mal,  je  me  décidai,  ne  sa- 
chant à  quelle  maladie  ressortissait  ce  processus  phlegmoneux 
subaigu  en  présence  duquel  je  me  trouvais  et  dont  nul  signe 
n'indiquait  que  ce  fût  un  cancer,  je  me  décidai,  dis-je,  à  faire, 
par  la  voie  faciale,  un  curettage  complet  du  foyer.  Vers  cette 
voie  faciale  m'orientaient,  d'ailleurs,  les  deux  incisions  déjà 
pratiquées.  Je  mis  donc  ce  foyer  largement  à  jour  par  deux 
ouvertures  cutanées  perpendiculaires  (incision  en  potence)  et 
je  tombai  sur  un  magna  noirâtre,  putride,  dégageant  une 
abominable  odeur,  dans  lequel  la  curette  s'enfonça,  rencon- 
trant, à  côté  de  fongosités  mollasses  et  friables  et  de  lambeaux 
pantelants,  des  tissus  lardacés  non  encore  complètement  en- 
vahis par  la  gangrène.  Quand  cette  opération,  au  cours  de  la- 
quelle je  n'avais  même  pas  eu  la  sensation  que  ma  curette 
rencontrât  de  l'os,  fut  terminée,  il  ne  restait  plus  rien  de  la 
paroi  antt»rieure  ni  de  la  paroi  supérieure  du  sinus.  Deux 
mois  après,  la  joue  était  énorme  et  suppurait  abondamment  ; 
une  nouvelle  collection  s'était  formée  qu'il  fallut  ouvrir. 
Quelques  semaines  plus  tard,  mon  maître,  Ch.  Monod,  me 
priait  d'aller  voir  avec  lui  mon  malheureux  opéré  qui,  dans 
sa  détresse  et  son  désespoir  de  ne  pas  guérir,  avait  échoué 


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LES   FORMES   CLINIQUES   DU   CANCER   DU   SINUS   MAXILLAIRE      443 

dans  son  service  de  Thôpital  Saint- Antoine.  La  tumeur  avait 
pris  un  développement  si  considérable  que  la  face  était  mé- 
connaissable. La  mort  n'était  plus  qu'une  question  de  jours. 


Telles  sont  les  différentes  formes  cliniques  que  revêt  le  cancer 
du  sinus  maxillaire.  En  fait,  ces  formes  se  combinent  souvent 
d'une  manière  plus  ou  moins  complexe  et  on  peut  dire  qu'il 
n'est  pas  un  patient  sur  lequel,  à  un  moment  quelconque  de 
l'évolution  du  néoplasme,  celui-ci  ne  se  dévoile  par  la  signa- 
ture qui  lui  est  propre,  l'extériorisation  de  la  tumeur  ;  mais, 
comme  c'est  un  cancer  ouvert,  il  lui  arrive  souvent  de  subir 
l'infection  venue  du  dehors  et  de  se  dissimuler  pendant  plus 
ou  moins  longtemps  derrière  les  phénomènes  pyorrhéiques  ou 
nécrobiotiques  qui  envahissent  la  surface  de  son  parenchyme. 
Eh  bien  !  y  a-t-il  donc  un  signe,  avant  que  le  cancer  ait 
traduit  son  existence  par  l'envahissement  d'une  région  voisine 
ou  qu'il  se  soit  montré  sous  les  téguments  et  les  ait  pénétrés, 
qui  permette  d'en  faire  le  diagnostic  ?  Un  signe,  non  ;  mais 
plusieurs,  oui.  Et  mon  avis,  maintenant  que  je  suis  un  clini- 
cien averti,  est  qu'un  peu  d'attention  permet,  pour  ainsi  dire, 
à  coup  sûr,  d'éviter  l'erreur.  Examinez  donc  attentivement  votre 
malade  :  cherchez  s'il  n'a  pas  quelques  modifications  de  la 
sensibilité  de  la  joue  ;  si,   malgré  l'évacuation  régulière  et 
abondante  du  pus,  il  n'a  pas,  à  défaut  de  douleurs,  une  sen* 
sation  d'hémi-lourdeur  permanente  de  la  face  ;  voyez  s'il  ne 
présente  pas  une  légère  asymétrie  de  la  région  canine  tenant 
moins  du  gonflement  que  d'une  sorte  d'élargissement  de  cette 
région,  et  si  Tos  malaîre  ne  parait  pas  légèrement  élevé  ?  Au 
toucher,  ne  vous  semble-t-il  pas  aussi  que,  dans  la  fosse  ca- 
nine et  tout  autour  d'elle,  le  tissu  cellulaire  sous-cutané  est 
comme  empÀté  ou,  tout  au  moins,  qu'il  a  perdu  de  sa  sou- 
plesse, de  sa  mobilité  et  de  sa  propension  au  glissement  ;  que 
la  profondeur  du  cul-de-sac  gingivo-jugal  est  diminuée,  que 
celui-ci  est  plus  large,  moins  voûté;  que,  derrière  le  rempart 
alvéolaire  interne,  la  voûte  palatine  est  un  peu  abaissée  et  qu'à 


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444  PIERRE   SEBILEAU 

ce  niveau  il  y  a  comme  une  ébauche  d'épaississement,  quel- 
quefois une  délicate  modification  de  couleur  de  la  libro- 
muqueuse?  Enfin,  le  patient  ne  vous  signale-t-il  pas  qu'il 
trouve  ses  dents  plus  longues  du  côté  qui  suppure  et  ne  vous 
paratt-il  pas  que  ces  dents  sont  légèrement  projetées  en  dehors 
de  leurs  alvéoles  ? 

A  plusieurs  reprises,  j'ai  appelé  votre  attention  sur  la  rareté 
de  la  réaction  ganglionnaire  au   cours  du  cancer  du  sinus 
maxillaire  et  sur  l'époque  tardive  de  son  apparition.  C'est  au 
point  que,  sur  la  quinzaine  d'opérations  que  j'ai  faites,  je  n'ai  eu 
à  pratiquer  que  deux  fois  l'ablation  de  ganglions  malades.  Dans 
aucun  des  cas  où  la  tumeur  était  ou  paraissait  encore  incluse  dans 
la  cavité  sinusale  je  n'ai  observé  d'adénopathie;  mais  celle-ci  s'est 
manifestée  sur  quatre  ou  cinq  des  malades  dont  le  néoplasme 
avait  débordé  de  l'antre  d'Higmore  dans  les  fosses  nasales  ou 
dans  la  bouche.  Cette  adénopaihie  n'est  pas  seulement  rare  et 
tardive  ;  elle  est  encore  remarquable  par  la  constance  de  sa 
forme  clinique.  C'est  toujours  le  même  ganglion  que  j'ai  vu 
frappé  et  je  l'ai  toujours  vu  frappé  de  la  môme  manière.  Il  se 
développe  sous  et  derrière  l'angle  de  la  mâchoire  inférieure.  Il 
parait  superficiel,  parce  qu'il  est  situé  en  avant  du  muscle 
sterno-mastoïdien,  mais  il  est,  en  réalité,  profond,  sous  l'apo- 
névrose d'insertion  faciale  de  celui-ci.  Je  n*ai  jamais  vu  son 
volume  dépasser  celui  d'une  amande  ;  il  est  ordinairement  en- 
touré de  deux  ou  trois  satellites  beaucoup  plus  petits  qui  sont 
durs,  comme  lui,  et,  comme  lui,  accrochés  dans  la  profondeur 
par  les  lésions  de  l'appareil  lympho-vasculaîre  et  la  transfor- 
mation du  tissu  conjonctif  au  milieu  duquel  évolue  l'adéno- 
pathie. 

Le  cancer  du  sinus  maxillaire  est  une  maladie  des  plus  graves. 
Parmi  tous  les  malades  que  j'ai  vus,  deux  seulement  vivent 
encore  ;  l'un  et  l'autre  ont  été  opérés.  Le  premier  est  un  jeune 
homme  sur  lequel  j'ai  pratiqué  la  résection  du  maxillaire  su- 
périeur il  y  a  trois  ans  ;  il  est  en  excellent  état.  Le  second  est 
un  homme  d'une  soixantaine  d'années  sur  lequel  j'ai  fait  la 
même  opération  au  mois  d'août  dernier;  il  a  ses  jours  comptés 
par  une  récidive  en  évolution  sur  la  base  du  crâne. 

A  en  juger  par  mes  observations  personnelles,  on  peut  donc 


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LES   FORMES   CLINIQUES   DU   CANCER   DU   SINUS   MAXILLAIRE      445 

dire  que  le  cancer  du  sinus  maxillaire  est  d'une  excessive  gra- 
vité puisque,  à  une  exception  près,  tous  mes  malades  ont  suc- 
combé à  un  retour  offensif  du  néoplasme  quelques  semaines 
seulement  ou  quelques  mois  après  les  exérèses  les  moins  par- 
cimonieuses. Il  faut  dire,  en  manière  d'atténuation,  que  je 
n'ai  eu  affaire  qu'à  ce  que  nous  appelons  des  «  mauvais  cas  », 
que  la  tumeur  avait  déjà  diffusé  du  sinus  dans  les  départe- 
ments limitrophes,  que  la  thérapeutique,  désemparée  par  des 
erreurs  de  diagnostic,  s'était  attardée  tout  d'abord  aux  inter- 
ventions dangereusement  innocentes  d'une  médication  symp- 
tomatique  et  que,  pendant  ce  temps,  le  néoplasme  s'était 
donné  du  large.  Oui,  tout  cela  est  vrai  ;  mais  le  pronostic,  en 
dehors  de  ces  considérations  contingentes,  n'en  reste  pas 
moins  d'une  excessive  sévérité.  Et,  précisément,  ce  cancer  est 
très  grave  parce  que,  développé  dans  l'intérieur  d'une  cavité 
close  où  souvent  il  échappe  au  diagnostic  pendant  une  période 
plus  ou  moins  longue,  il  a  le  temps  de  s'infiltrer  dans  les  ré- 
gions élevées  du  maxillaire  supérieur  et,  de  là,  dans  le  laby- 
rinthe ethmoïdal.  Il  n'y  a  pas,  en  effet,  de  comparaison  pro- 
nostique à  établir  entre  les  cancers  de  la  superstructure  et  les 
cancers  de  l'infrastructure  du  maxillaire  supérieur.  Ces  der- 
niers sont  infiniment  moins  graves  et,  même  dans  les  cas  où, 
partis  du  contrefort  alvéolaire,  ils  montent  vers  le  sinus  et 
Ten  va  hissent,  ils  offrent  encore  à  l'action  chirurgicale  une 
ressource  autrement  grande  et  lui  laissent  un  espoir  autre- 
ment sérieux  que  les  cancers  propres  de  l'antre.  Je  reviendrai 
plus  loin  sur  cette  question. 

Je  ne  puis  dire  à  cette  heure  sur  quels  signes  distinctifs  on 
peut  s'appuyer  pour  établir  le  diagnostic  différentiel  entre 
l'épithélioma  et  le  sarcome  du  sinus,  ni  quelle  gravité  spéciale 
de  pronostic  s'attache  à  l'une  et  à  l'autre  de  ces  tumeurs.  J'ai 
englobé  sous  le  nom  général  de  cancer  tous  les  néoplasmes 
graves  que  j'ai  observés  :  les  uns,  les  plus  nombreux,  étaient 
des  épithéliomas  ;  les  autres  ressortissaient  à  la  série  conjonc- 
tive. A  la  richesse  karyokinétique  près,  l'épithélioma  est  tou- 
jours grave,  plus  ou  moins  ;  tandis  que  le  sarcome  qui,  chez 
certains  malades,  parait  ne  pas  avoir  une  évolution  très  ma- 
ligne, prend,  au  contraire,  chez  d'autres,  une  allure  véritable- 


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446  PIERRE   SEBILEAV 

nient  terrifiante.  Un  de  mes  anciens  élèves,  mon  confrère  le 
D'  Lebedinsky,  me  présenta,  au  mois  de  juin  1902,  une  femme 
de  57  ans  qui  n*avait  jamais  eu  d'autre  maladie  qu'autrefois 
un  petit  abcès  alvéolaire  et  qui,  depuis  le  mois  de  mai  seule- 
ment, souffrait  de  névralgies  dentaires  ;  celles-ci  avaient  déjà 
nécessité  l'extraction  de  la  canine  et  delà  première  prémolaire 
supérieures  gauches.  Par  les  alvéoles  déshabités  de  ces  deux 
dents  émergeait  du  sinus  un  gros  bourgeon  rouge  noirâtre, 
mou,  saignant  au  contact  le  plus  léger.  Ce  bourgeon  prit  en 
quelques  semaines,  presque  en  quelques  jours,  un  tel  dévelop- 
pement quil  remplit  la  cavité  buccale  d'une  masse  grosse 
comme  une  mandarine  ;  il  fallut  à  plusieurs  reprises  exciser 
cette  masse  pour  permettre  à  la  malade  de  déglutir  et  de  parler. 
En  un  rien  de  temps,  la  joue  se  tuméfia  considérablement  et  se 
marqua  de  varicosités  capillaires  ;  l'orbite  fut  envahi,  la  voôle 
palatine  pénétrée,  la  bouche  tout  à  fait  obstruée.  Des  hémor- 
ragies survinrent  et  la  patiente   amaigrie,  déglobulisée,  ca- 
chectique, en  proie  &  de  violentes  douleurs,  mourut  trois  mois 
après  le  début  des  premiers  accidents  appréciables.  C'est  d'un 
sarcome  à  petites  cellules  et  très  vasculaire  qu*il  s'agissait. 
Voici  maintenant,  au  contraire,  un  cas  consolant  t 
Au  mois  d'avril  1903,  se  présentait  en  mon  cabinet,  conduit 
par  sa   mère,    un  jeune  homme  d'une  vingtaine  d'années, 
extrêmement  maigre,  extrêmement  paie,  en  état  lypothimique 
permanent.  Il  portait,  dans  la  fosse  nasale  gauche,  une  tu- 
meur qui  en  obstruait  toute  la  cavité  et  qui  saignait  au 
moindre  contact  ;   cette  tumeur  obscurcissait,  à  la  diapha- 
noscopie,  le  champ  clair  du  sinus  maxillaire,  déformait  légè- 
rement la  face  et   propulsait    manifestement  le  globe  ocu- 
laire.  Elle  s'étendait  en  arrière  jusqu'à  Toriflce  choanoYde, 
mais  ne  bourgeonnait   pas  dans  le  cavum.   Les  '  dents,  le 
rempart  alvéolaire  et  la  voûte  palatine  ne  paraissaient  pas 
en  souffrance.  Le  diagnostic  n'était  pas  difficile;  avant  moi, 
d'ailleurs,  plusieurs  confrères  l'avaient  posé  :  il  s'agissait  d'un 
sarcome  de   la  fosse  nasale  avec  envahissement  de  l'antre 
d'IIigmore.  Ce  sarcome,   dont   les   premiers  symptômes  re- 
montaient seulement  au  mois  de  décembre  1902  et  qui  était 
très  hémorragipare,  était,  sans  doute,  d'une  forme  très  sévère. 


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LES    FORMES   CLINIQUES   DU   GANGER   DU   SINUS   MAXILLAIRE      447 

Dans  sa  détresse,  la  mère  venait  me  voir,  je  puis  Tavouer, 
pour  être  quitte  avec  sa  conscience  ;  elle  avait  consulté  plu- 
sieurs spécialistes  et  non  des  moindres  ;  tous  avaient  déclaré 
que  ni  l'état  général  ni  Tétat  local  du  patient  ne  permettaient 
une  intervention  vraiment  chirurgicale,  qu'en  tout  cas  la  ré«» 
cidive  à  brève  échéance  était  inéluctable  et  qu'il  n*y  avait 
plus,  toutes  les  tentatives  d'extraction  par  les  voies  naturelles 
ayant  échoué,  qu'à  attendre  la  fatale  et  douloureuse  issue 
des  choses.  Je  dois  dire  que  l'opinion  de  mes  confrères  me 
parut  tout  à  fait  raisonnable.  Cependant,  je  conseillai  la  ré- 
section de  la  mâchoire  supérieure.  Après  tout,  le  malade  ne 
risquait,  &  jouer  cette  suprême  partie,  que  quelques  semaines, 
quelques  mois  peut-être  d'une  vie  misérable,  et  personne  ne 
pouvait  affîrmer  que  l'éradication  du  néoplasme  fût  chirurgi- 
calement  impossible.  Alors,  pourquoi  ne  pas  tenter  la  chance  ? 

L'opération  fut  acceptée.  Je  la  pratiquai  le  1 6  avril  1903. 
Lorsqu*aprè8  la  disjonction  ptérygoïdienne,  j'eus  arraché  le 
maxillaire  supérieur,  j'aperçus,  comblant  la  fosse  nasale,  une 
tumeur  rouge^  saignante,  qui  s'était,  pour  ainsi  dire,  énucléée 
du  sinus  maxillaire  où  elle  était  contenue,  mais  dont  elle 
n'avait  pas  attaqué  les  parois.  Seule  la  paroi  interne,  envahie 
par  le  néoplasme,  manquait,  laissant  l'antre  largement  béant. 
J'enlevai  la  tumeur  qui  se  laissa  assez  bien  séparer  du  cornet 
et  du  méat,  puis  je  réséquai,  à  la  pince  gouge  et  à  la  curette, 
le  labyrinthe  ethmoïdal  et  ce  qui  restait  du  plancher  de  l'or- 
bite. Les  suites  opératoires  furent  bonnes.  Il  y  a  de  tout  cela 
plus  de  trois  ans  et  la  santé  de  mon  patient  est  aujourd'hui 
florissante.  La  tumeur  était  du  sarcome. 

Ainsi  doit  se  confirmer  dans  votre  esprit,  par  ces  deux 
exemples,  la  notion  clinique  qu'à  plusieurs  reprises  je  me  suis 
efforcé  de  vous  inculquer  en  m'appuyant  sur  de  nombreux  faits 
de  chirurgie  générale,  à  savoir  que  la  gravité  des  tumeurs 
malignes  de  la  série  conjonctive  comparée  à  celle  des  tumeurs 
épithéliaks  qui  ne  se  dément,  pour  ainsi  dire,  jamais,  est,  au 
contraire,  variable  et  moins  nécessairement  soumise  à  la  dé- 
sespérante récidive  ? 

De  tous  les  malades  atteints  de  cancer  de  sinus  maxillaire 
que  j*ai  opérés  jusqu'à  oejour,  un  seul  dono  a  survécu  :  c'est 


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448  PIERRIS   SEBILEAU 

celui  dont  je  viens  de  vous  dire  Thistoire  clinique;  encore  pour- 
rail-o  n  théoriquement  m*objecter  que  la  tumeur  n'était  pas 
ici  proprement  une  tumeur  du  sinus,  mais  bien  une  tumeur 
de  la  fosse  nasale  ayant  secondairement  envahi  le  sinus.  Peu 
importe,  en  vérité.  Tous  les  autres,  à  l'exception  d'un  homme 
d'une  cinquantaine  d'années  qui  traîne  encore  vers  la  tombe 
la  récidive  dont  il  est  frappé,  tous  sont  morts.  Morts  aussi 
ceux  que  je  n'ai  pas  opérés. 

Il  faut  reconnaître  qu'abstraction  faite  de  ce  jeune  opéré,  aucun 
des  patients  qui  se  sont  livrés  à  l'intervention  chirurgicale 
n'en  a  vraiment  bénéficié.  Le  mal  a  fait  un  retour  offensif  si 
rapide  que  jamais  la  survie  n'a  pu  dépasser  quelques  mois. 
La  période  d'accalmie  a  toujours  été  courte;  les  douleurs, 
comme  le  bourgeonnement,  n'ont  fait  qu'une  trêve  éphémère. 
Est-ce  donc  à  dire  que  ce  cancer  du  sinus  maxillaire,  évi- 
demment si  grave,  soit  au-dessus  de  l'action  chirurgicale  et 
lui  doive  en  tous  cas  échapper  ?  Non.  Et  je  vais  vous  dire 
pourquoi. 

Aux  malades  que  j'ai  opérés,  j'ai  fait,  suivant  les  cas, 
trois  sortes  d'opérations  :  ou  bien  la  résection  atypique  et 
incomplète  du  maxillaire  supérieur  ;  ou  bien  la  résection  clas- 
sique et  totale;  ou  bien,  enfin,  l'ablation  totale  compliquée 
d'exérèses  et  de  mutilations  plus  ou  moins  étendues  :  résection 
de  l'apophyse  ptérygoïde,  du  massif  ethmoïdal  (y  compris 
quelquefois  la  lame  criblée),  de  tout  le  plancher  de  l'orbite,  du 
globe  oculaire,  de  l'os  malaire  et  même  d'une  grande  partie 
des  téguments  de  la  face.  A  part  deux  malades  qui  sont  morts, 
peu  de  temps  après  l'intervention,  d'érysipèle  apporté  du  de- 
hors, tous  les  autres,  au  nombre  d'une  quinzaine,  ont  sui*vécu 
quelque  temps.  On  peut  donc  reprocher  à  l'opération  d'avoir 
été.une  opération  incomplète,  inefficace,  et  d'avoir  donné  une 
survie  tout  à  fait  insuffisante,  mais  non  pas  d'avoir  été  une 
opération  grave.  Même,  il  convient  d'inscrire  à  son  actif 
la  guérison  d'un  éphèbe  qui  était  moribond  il  y  a  trois  ans. 
Mais  ne  faisons  point  état,  pour  le  moment,  de  ce  cas  qui, 
à  lui  seul,  compense  cependant  tous  les  insuccès,  et  disons 
que  l'opération  fut,  au  total,  inefficace  et,  partant,  inutile. 
Eh  bien  !  il  était  impossible  qu'elle  ne  le  fût  pas.  Pas   une 


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LES   FORMES   CLINIQUES   DU    CANCER   DU   SINUS   MAXILLAIRE      449 

seule  fois,  malgré  les  résections  étendues,  les  véritables  dévas- 
tations chirurgicales  dont  je  vous  parlais  tout  à  Theure,  je 
n'ai  eu  la  satisfaction  de  me  dire  que  j*avais  du  dépasser  les 
limites  du  mal,  et  la  sensation  m*est  toujours  restée  que  le  ter- 
ritoire du  néoplasme  débordait  le  territoire  de  l'opération. 

C'est  que,  précisément,  tous  les  cas  qui  m'ont  été  livrés  jus- 
qu'à ce  jour  étaient  de  piètres  cas,  des  cas  relativement  an- 
ciens, sur  lesquels  la  thérapeutique  s'était  déjà  le  plus  souvent 
attardée  aux  vains  traitements  de  la  sinusite  simple.  Pour  opérer 
avec  succès  des  cancers  du  sinus  maxillaire,  il  faut  les  opérer 
de  bonne  heure  ;  et  pour  les  opérer  de  bonne  heure,  il  faudrait 
les  diagnostiquer  de  bonne  heure.  Or,  précisément,  c'est  ici 
que  g\i  la  difficulté.  Nés  dans  la  profondeur  d'une  cavité  qui 
échappe  à  Texamen  et  dont  l'inactive  physiologie  ne  traduit 
pas  de  troubles  fonctionnels,  incapables  de  déterminer,  tant 
qu'ils  n'ont  pas  rempli  cette  cavité,  qu'ils  n'en  ont  pas  attaqué 
ou  distendu  les  parois  et  qu'ils  n'ont  pas  souffert  d'infection  sura- 
joutée, aucun  phénomène  subjectif  assez  sérieux  pour  mettre 
sérieusement  en  éveil  l'attention  du  malade,  les  cancers  de 
l'antre  d'Higmore,  déjà  graves  par  eux-mêmes,  se  compliquent 
de  l'obscure  profondeur  de  la  région  où  ils  se  développent.  Et 
il  est  à  craindre  qu'il  n'en  soit  toujours  ainsi,  car,  je  le  répète, 
rien  n'oriente  le  malade  vers  le  praticien  averti  qui  pourrait, 
au  début  du  mal,  en  dépister  les  traces. 

Aussi  voyez  quelle  différence  de  gravité  entre  les  cancers  de 
la  super  et  de  l'infrastructure  de  la  mâchoire  supérieure,  entre 
les  cancers  nés  dans  le  sinus  et  les  cancers  nés  au-dessous  du 
sinus  !  A  ces  récidives  décevantes  que  vous  avez  vues  survenir 
à  la  suite  de  la  résection  totale  et  classique  de  la  mâchoire  su- 
périeure dirigée  contre  les  premiers,  comparez  ces  guérisons 
déjà  lointaines  données  par  la  résection  partielle  et  atypique 
de  la  base  du  massif  mandibulaire. 

Rappelez-vous,  entre  autres,  ce  vieux  concierge  de  La  Villette 
que  j'ai  présenté,  il  y  a  déjà  plusieurs  années,  à  la  Société  de 
chirurgie  et  qui,  naguère  encore,  vint  nous  dire  son  chagrin 
que  le  précieux  appareil  d'or  avec  lequel  M.  Delair  avait 
comblé  l'énorme  brèche  creusée  par  la  chirurgie  lui  eût  été  dé- 
robé. Rappelez-vous  aussi  celte  femme  que  je  vous  ai  montrée 


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450  PIERRE   SEBILEAU 

il  y  a  quelques  jours,  à  qui  j'ai  réséqué  autrefois,  à  Saint-An- 
toine, dans  le  service  de  mon  mattre  Ch.  Monod,  une  grande 
partie  de  la  voûte  palatine,  toute  l'épaisseur  du  bourrelet  alvéo- 
laire gauche  avec  une  grande  hauteur  des  parois  du  sinus,  et 
qui,  aujourd'hui,  après  un  remarquable  bourgeonnement 
suivi  d'épidermisation  régulière,  se  présente  avec  une  sorte  de 
sus-cavité  buccale  solidement  voûtée  en  ogive  qui  est  d'un 
aspect  vraiment  curieux.  Comptez  enfin  plusieurs  autres  ma- 
lades que  vous  m'avez  vu  opérer  dans  le  cours  de  ces  deux  der- 
nières années.  Certes,  ceux-ci  pourront  être  un  jour  en  diffi- 
culté avec  la  récidive  ;  mais,  enfin,  tels  qu'on  les  voit  aujour- 
d'hui, ils  sont  un  encouragement  à  la  chirurgie. 

Efforcez- vous  donc  de  diagnostiquer  à  son  début  le  cancer  du 
sinus  maxillaire,  mais  n'oubliez  pas  qu'au  point  de  vue  de  la 
gravité,  il  n'y  a  pas  de  comparaison  à  établir  entre  les  cancers 
de  la  super  et  de  l'infra  structure  de  la  mâchoire  supérieure, 
les  cancers  nés  et  développés  dans  le  sinus  et  ceux  qui,  nés 
en  dessous  de  lui,  y  pénètrent  par  effraction  progressive  ! 

Aux  uns  et  aux  autres  convient,  pour  l'heure,  une  seule 
thérapeutique  :  Téradication  chirurgicale  sans  parcimonie. 
Malheureusement  les  lenteurs  de  la  clinique  stérilisent  trop 
souvent  le  tardif  effort  du  bistouri. 


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m 

BRUITS  D  OREILLE  ET  DÉCHLORURATION  («) 
Par  Marcel  LERMOYEZ. 

I^s  bruits  d*oreiIle  perçus  par  nos  malades  sont  souvent  des 
illusions,  parfois  des  réalités.  Illusions,  les  bourdonnements  : 
diverses  irritations  anormales  excitent  les  terminaisons  du  nerf 
cochléaire  et  sont  transmises  par  lui  aux  centres,  qui  les  enre- 
gistrent comme  sons.  Réalités,  les  bruits  dits  entotiques  ou  pé- 
riotiques  :  ceux-ci  résonnent  à  Tintérieur  ou  dans  le  voisinage 
de  Toreille  qui  les  entend. 

L'étude  des  bruits  entotiques  a  été  très  poussée,  car  ils  ont 
vivement  excité  la  curiosité  des  observateurs  ;  d'une  part,  les 
bruits  de  souffles  vasculaires,  d'autre  part,  les  bruits  de  con- 
tractions musculaires  ont  été  nettement  différenciés.  Reste  en- 
core dans  le  vague  la  question  de  leur  traitement  :  or  nous 
ne  savons  guère  plus  les  supprimer  que  nous  ne  n^ussissons  à 
atténuer  les  bourdonnements. 

C'est  à  restreindre  quelque  peu  notre  impuissance  en  cette 
matière  que  tend  la  présente  note. 


H  y  a  quelques  mois,  un  vieillard  de  76  ans  venait  me  consulter. 
Sa  santé  paraissait  bonne.  Jamais  il  n'avait  eu  maille  à  partir  avec 
ses  oreilles,  lorsque  huit  mois  auparavant,  sans  cause,  il  entendit 
dans  son  oreille  gauche  une  sorte  de  bruit  de  parchemin  froissé  : 

(<)  Communication  à  la  Société  belge  d*olologie  et  de  laryngologic, 
juin  1906. 

ANNALBSDBS  MALADIES  DB  l'oRBILLB  ET  DU  L\RYNX,  t.  XXXU,  n<i  il,  1906. 

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452  MARCEL   LERJIOYKZ 

cela  ne  dura  que  peu  de  secondes.  La  semaine  suivante,  même 
perceplion  subjeclive.  Peu  à  peu,  ces  accès  bruyants  se  rappro- 
chèrent, au  poinl  de  rendre  l'existence  insupportable.  Depuis  quel- 
ques semaines,  ce  bruit  se  faisait  entendre  presque  sans  trêve,  avec 
des  intervalles  inégaux  de  quelques  minutes  :  chaque  accès,  d'une 
durée  de  dix  à  quinze  secondes,  était  constitué  par  une  série  de 
sons  secs,  de  froissement  parcheminé.  Pourtant,  la  nuit,  le  som- 
meil n*en  était  pas  troublé. 

Dans  les  premiers  temps,  au  moment  d*uue  ou  deux  crises,  se 
produisit  un  court  vertige,  obligeant  le  malade  à  prendre  un  point 
d*appui  :  mais  il  semble  que  ce  soit  là  deux  phénomènes  distincts, 
non  concordants.  Très  rapidement,  du  reste,  ces  étourdisse  ment  s 
cessèrent  de  se  montrer,  bien  que  les  crises  de  bruit  allassent  en 
augmentant.  Pendant  mon  examen,  des  crises  se  reproduisirent 
plusieurs  fois.  Le  bruit  n'était  point  perceptible  objectivement, 
même  en  auscultant  Toreille  gauche  avec  Totoscope  :  cependant 
son  caractère  de  sécheresse,  ainsi  que  sa  périodicité  irrégulière, 
nie  faisaient  supposer  un  bruit  d'origine  musculaire,  entotique  ou 
périolique.  Localiser  exactement  ce  spasme  était  difficile.  Ce  ne 
paraissait  pas  être  une  crampe  clonique  du  tenseur  du  tjmpan, 
attendu  que,  pendant  la  crise,  le  manche  du  marteau  ne  montrait 
aucune  oscillation  ;  et  probablement  pas  non  plus  une  crampe  du 
muscle  de  Tétrier,  car  il  est  bien  rare,  dans  ce  cas,  qu'il  n'y  ail  pas 
simultanément  un  spasme  dans  quelque  autre  branche  du  facial. 
On  devait  plutôt  supposer  qu'il  s'agissait  d'une  crampe  du  pérista- 
phylin  externe,  car  ce  muscle  est,  le  plus  souvent,  incriminé  dans 
les  diverses  observations  de  ce  genre  ;  car,  on  pouvait  constater 
de  légères  secousses  du  pilier  postérieure  gauche,  synclirômes 
avec  les  bruits  subjectifs  d'oreille. 

L'audition  était  très  abaissée,  du  fait  de  la  sénililé  :  cependant, 
la  voix  basse  était  un  peu  mieux  perçue  de  l'oi-eille  gauche 
bruyante  que  de  Foreille  droite  silencieuse  (Zona  acuta  :  0.  G., 
0-,10;  0.  D.,  O-jOÔ). 

Peu  importait,  après  tout,  le  siège  du  spasme  musculaire  :  ce 
qu'il  fallait  surtout  déterminer,  c'était  sa  cause. 

Supposant  une  influence  extra-auriculaire,  je  m'abstins  de  tout 
traitement  local  ;  et  je  ne  prescrivis  pas  non  plus  de  traitement 
général.  Mais  je  conseillai  seulement  une  modification  de  l'hy- 
giène, dont  il  sera  parlé  plus  loin. 

Celle  ci  fit  merveille. 

Dès  le  lendemain,  le  bruit  de  parchemin  s'était  atténué  :  les 
crises  s'espacèrent  ;  et  le  cinquième  jour,  tout  avait  disparu. 


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BRUITS    D*OREILLE   ET    DÉGHLO  RU  RATION  4i)3 

L*otiatrie  classique,  a  dît  Elscat  avec  un  grand  bon  sens,  dé- 
sertant par  une  négligence  inconsciente  les  terrains  communs 
à  la  clinique  générale  et  à  Totologie,  s*obstine,  sans  succès 
d'ailleurs,  à  demander  à  la  seule  lésion  locale  la  clef  des  téné- 
breux mystères  qui  enveloppent  Tétiologie  des  affections  chro- 
niques de  Toreille.  D'où  il  résulte  que  leur  thérapeutique  ne . 
progresse  pas.  Les  succès  que  Totologie  a  obtenus  dans  la  cure 
radicale  de  l'otorrhée  sont  dus  à  une  conversion  qu'elle  a  faite 
vers  la  chirurgie  :  nul  doute  qu'elle  ne  gagne  de  même  du  ter- 
rain contre  les  otites  sèches  en  s'adressant  à  la  médecine  géné- 
rale. Car  bougirages  et  massages  ont,  depuis  longtemps,  donné 
tout  leur  possible. 

Dans  le  traitement  des  bruits  entotiques,  l'Ecole  allemande, 
éminemment  localisatrice,  a  épuisé  en  vain  toute  la  série  des 
manœuvres  locales.  Elle  n'a  voulu  voir  dans  ces  spasmes  mus- 
culaires que  des  actes  réflexes,  dérivés  d'irritations  nées  dans 
leur  voisinage  immédiat  :  caisse  ou  cavum  ;  et  elle  n'a  pas 
songé  à  mener  son  traitement  au  delà  de  ces  bornes  resserrées. 
Les  résultats  de  cette  conception  sont  des  plus  médiocres.  — 
Tout  au  plus,  en  désespoir  de  cause,  certains  auteurs  ont,  sans 
grande  conviction,  conseillé  de  relever  les  forces  de  l'organisme 
avec  du  fer,  de  l'arsenic,  etc.  :  ces  recommandations  masquent 
mal  leur  non-valeur  derrière  leur  banalité. 

Or,  l'influence  de  l'état  général  n'est  pas,  en  la  circonstance, 
chose  négligeable,  tant  s'en  faut. 

Pierre  Bonnier,  dont  on  sait  les  remarquables  études  sur  le 
Brightisme  de  l'oreille,  publia,  il  y  a  dix  ans  (Arch,  inter,  de 
laryng,  1896,  p.  648),  une  observation  curieuse,  qui  ne  semble 
pas  avoir  attiré  l'attention  qu'elle  mérite.  Il  s'agissait  d'une 
jeune  fille  atteinte  de  crampes  du  muscle  du  marteau,  se  tra- 
duisant par  des  bruits  de  choc  tympanique,  et  une  opacité  au- 
ditive subite  pour  certains  sons  en  quelques  jours  ;  le  régime 
lacté  fit  disparaître  ces  phénomènes. 

Bonnier  avait  attribué  cette  crampe  tonique  auriculaire  à  un 
certain  degré  d'insuffisance  rénale  :  attendu  que  les  crampes 
comptent  parmi  les  signes  les  plus  significatifs  d'un  brightisme 
commençant.  Le  succès  de  sa  thérapeutique  lui  donna  pleine 
raison. 

ANNALBS  DES  MALADIES  DB  l'oRBILLB   BT  DU  LARfNX.   —   XXXIl.        31 

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454  MARCEL  LBRMOYBZ 

Mu  par  la  même  idée,  et  connaissant  d'ailleurs  le  travail  de 
cet  auteur,  je  pensai  que  les  bruits  parcheminés  perçus  par  le 
malade  qui  fait  le  sujet  de  mon  observation,  étaient  également 
dus  à  une  crampe  musculaire,  par  toxémie  due  à  une  myopra« 
gie  rénale.  Cet  homme  avait  Fâge  où  le  filtre  rénal  s'encrasse  ; 
ses  artères  manquaient  de  souplesse  :  et  je  sus  plus  tard  que 
son  urine  renfermait  quelque  albumine.  Toutefois,  comme  il 
s'agissait  d*un  vieillard  encore  actif,  à  la  tète  d'une,  grande 
exploitation  commerciale,  je  ne  crus  pas  devoir  lui  infliger  la 
fatigue  d'un  régime  lacté  exclusif  ;  et  je  me  contentai  de  le 
soumettre  au  régime  déchloruré.  La  restriction  du  chlorure  de 
sodium  alimentaire  eut  un  plein  succès,  puisque,  en  moins 
d'une  semaine,  elle  suffit  à  faire  disparaître  un  symptôme  âgé 
de  huit  mois. 

La  cure  de  déchloruration  —  ou  régime  sans  sel  —  si  heu-^ 
reusement  introduite  par  Widal  dans  la  thérapeutique  du  Mal 
de  Bright,  doit  fixer  l'attention  des  oto-rhinologistes,  qui  y 
trouveront  l'occasion  de  quelques  satisfactions  thérapeutiques  : 
car  il  n'est  pas  nécessaire  de  rappeler  combien  les  troubles 
de  dépuration  urinaire  affectent  les  oreilles  et  les  premières 
voies  aériennes. 

Dans  l'esprit  de  son  promoteur,  la  cure  de  déchloruration  a 
surtout  pour  but  de  déshydrater  l'économie,  et  de  faire  résor- 
ber les  œdèmes,  dus  à  la  rétention  du  chlorure  de  sodium  dans 
les  tissus.  Cette  première  considération  a  fourni,  à  notre  point 
de  vue  spécial,  matière  à  quelques  heureuses  déductions  thé- 
rapeutiques. Jacquet  (Ann.  des  mal,  de  Vor.,  1904,  p.  193) 
nous  a  révélé  l'effet  vraiment  remarquable  de  la  déchlorura- 
tion dans  le  traitement  du  coryza  chronique  obstruant.  Bien 
plus  sûrement  que  le  galvanocautère,  le  régime  déchloruré 
fait  disparaître  les  œdèmes  à  bascule  des  cornets,  qui  troublent 
le  sommeil  des  brightiques  et  des  hypertendus.  Plus  récem- 
ment, Cl.  Chauveau  {Arch.  inl.  de  hryng.,  1905,  p.  822)  a 
pu  modifier  les  pharyngites  chroniques  congestivcs  par  la  dé- 
chloruration, tandis  qu'au  contraire,  il  s'essayait  à  atténuer  les 
pharyngites  sèches  par  une  hyperchloruration  alimentaire. 

C'est  à  un  autre  point  de  vue  que  je  recommande  aux  au- 
ristes  la  cure  de  déchloruration.  Il  me  paraît  que,  dans  le  cas 


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BRUITS   d'oreille   ET   DÉCHLORURATION  455 

actuel,  le  sel  ait  agi  en  véritable  poison,  pour  provoquer  des 
crampes  musculaires,  symptômes  si  fréquents  des  intoxica- 
tions ;  son  action  œdémateuse  n'y  semble  pas  jouer  de  rôle.  Et 
de  même  que  jadis  Ronnier  guérit  sa  malade  en  quelques  jours 
par  le  régime  lacté  exclusif,  j'ai  soulagé  presque  instantanément 
sinon  définitivement  mon  patient  de  ses  bruits  intolérables,  par 
la  suppression  d'un  seul  élément  :  le  chlorure  de  sodium,  à 
tort  considéré  comme  un  aliment  parfaitement  inoiïensif,  et 
même  indispensable  à  l'organisme.  Il  y  a,  à  son  égard,  dans 
l'étude  des  otopathies  toxiques,  un  chapitre  nouveau  à  ouvrir 
et  à  étudier. 


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IV 


LINSUFFLATION  D'OXYGENE  SOUS  PRESSION  DANS 

LE  TRAITEMENT  DES  EMPYÈMES  ET  SINUSITES 

MAXILLAIRES 

Par  ORESCO  (Bacharest). 

On  emploie  de  longue  date  pour  le  traitement  des  sinusites 
et  empyèmes  maxillaires,  les  voies  naturelles,  en  pratiquant 
les  lavages  de  l'antre  par  Tostium.  Mais  Ton  a  constaté  que 
les  irrigations  par  Torifice  naturel  étaient  difficiles  à  employer, 
et,  comme  le  remarque  d'ailleurs  Lermoyez,  le  pus  réten- 
tionne  dans  la  partie  déclive  de  Tantre,  sans  plus  pouvoir  se 
vider  que  par  regorgement. 

Ce  sont  ces  considérations  qui  ont  décidé  Bayer  (Bruxelles) 
et  Schiffers  (Liège)  à  proposer  d*agrandir  Tostium  au  moyen 
du  bistouri  ou  du  galvanocaustique,  afin  de  produire  une  voie 
plus  large  à  Técoulement  des  matières.  Cette  technique  ne  fut 
pas  non  plus  d*une  grande  utilité.  Ce  furent  les  études  deMiku- 
liez,  Zukerkandl  et  Hajek  qui  firent  progresser  cette  méthode. 

En  effet,  ce  sont  eux  qui,  les  premiers,  commencèrent  la 
ponction,  puis  la  trépanation  du  sinus  par  le  méat  médium  ou 
inférieur,  en  assurant  le  lavage  de  Tantre  dans  de  meilleures 
conditions.  Et,  cependant,  les  résultats  ne  furent  pas  toujours 
satisfaisants,  car  il  a  été  remarqué  que  jamais  l'antre  ne  peut 
être  complètement  vidé,  et  qu'après  chaque  lavage  une  partie 
de  liquide  mêlé  de  pus  y  rétentionne.  Cela  n'aboutît  qu'à  pro- 
longer le  traitement  ce  qui  finalement  nous  conduit  à  formuler 
les  indications  d'une  opération  radicale.  Sans  vouloir  diminuer 
en  rien  la  valeur  de  ces  opérations  radicales,  nous  croyons  ce- 
pendant que  les  lavages  diaméatiques  —  pratiqués  avec  une 
bonne  technique  —  restreignent  de  beaucoup  les  indications  opé- 

ANNALU   DES   MALADIBS   DB   l'ORBILLB   BT  DU  LARYNX,  t.  XXXII,  II»  il,  1906 


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LE   TRAITEMENT    DES   EMPY^MES   ET    SINUSITES   MAXILLAIRES      457 

ratoires  et,  qu*en  tous  cas,  comme  le  remarque  Sebileau,  le 
procédé  est  tellement  simple,  et  anodin  que  je  conseille  de 
remployer  malgré  tout,  et  de  n'avoir  recours  à  Topération 
que  lorsque  nous  serons  convaincus  que  les  lavages  régu- 
liers, et  bien  employés,  seront  restés  sans  résultat.  Un  bon 
lavage  doit  réaliser  une  simple  désinfection  de  Tantre  et  des 
fonds  de  sac  de  la  cavité,  tout  en  assurant  un  vidage  complet 
du  pus  et  du  liquide  de  lavage  qu'ils  contiennent* 

Nous  nous  sommes  attachés  depuis  longtemps  à  cette  idée  ; 
et,  dans  ce  but,  nous  nous  sommes  servis,  dans  plus  d'un  cas, 
des  recommandations  de  Bresgen  et  Chiari,  en  insufflant  de 
l'air  après  chaque  lavage.  Cette  conduite  présente  pourtant 
des  inconvénients,  car  l'air  ne  peut  pas  toujours  être  pur,  et 
déplus,  s'il  est  poussé  avec  une  trop  faible  pression,  il  ne  peut 
pénétrer  pour  sécher  tous  les  fonds  des  cavités.  C'est  pour  re- 
médier à  cet  inconvénient  que  nous  avons,  dans  ces  derniers 
temps,  remplacé  l'air  par  des  insufflations  d'oxygène  sous 
pression.  L'oxygène  a  l'avantage  d'être  un  des  meilleurs  anti- 
septiques, et  par  le  développement  des  écumes  qu'il  produit  à 
l'intérieur  de  l'antre,  il  désinfecte  et  nettoie  tous  les  fonds  de 
sac  en  chassant  au  dehors,  par  les  orifices  naturels,  les  détri- 
tus qui  s'y  trouvent.  Nous  avons  obtenu,  par  ce  procédé,  dans 
tous  les  cas  auxquels  nous  l'avons  employé  jusqu'à  ce  jour,  les 
résultats  les  plus  satisfaisants,  et  c'est  ce  qui  nous  a  décidés  de 
le  livrer  à  la  publicité  et  d'insister  sur  son  utilité.  Ci  suit  notre 
manière  de  procéder.  On  examine,  au  préalable,  le  nez  du  pa- 
tient et  Ton  cherche  à  le  ramener  à  l'état  normal,  s'il  est  ma- 
lade. On  anesthésieà  la  cocaïne  1/10  l'endroit  par  lequel  on 
pénètre  dans  l'antre.  On  prend  une  aiguille  ordinaire,  de 
ponction  droite  ou  courbe,  bien  stérilisée,  et  on  l'introduit  à 
l'endroit  indiqué  par  Hajek  et  Zukerkandl  pour  le  méat  infé- 
rieur. Par  cette  aiguille,  on  fait  un  lavage  au  sublimé  corrosif, 
0,50  7ooi  ou  ^  l'acide  phénîque,  0,50  %,  en  ayant  soin  que 
l'écoulement  du  liquide  se  fasse  facilement  par  les  orifices  na* 
turels  ;  une  fois  le  lavage  terminé,  nous  mettons  en  commu- 
nication le  tube  de  caoutchouc  de  l'aiguille  avec  un  tube  de 
caoutchouc  adapté  au  ballon  d'oxygène  sous  pression  (250  at- 
mosphères) qui  alimente  l'appareil  de  chloroformisation  de 


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458  ORESGO 

Rolh-Driiger  ;  nous  dévissons  la  vis  du  ballon  et  nous  laissons 
pénétrer  dans  Tantre  avec  précautions  de  petites  quantités 
d'oxygène,  en  augmentant  le  courant  selon  les  degrés  de  fonc- 
tion des  orifices  naturels  et  suivant  Vimpressionnabilité  du 
malade.  Dès  qu'on  laisse  sortir  Toxy gène  de  l'appareil,  Ton  voit 
apparaître,  par  le  nez,  un  courant  d'écume  qui  entraine  avec 
lui  les  restes  des  lavages  et  le  pus  du  bas-fond  de  Tantre.  En 
général,  il  n'est  pas  besoin  d'injecter  une  trop  grande  quan- 
tité d'oxygène  :  on  règle  son  débit  selon  le  degré  d'infection  de 
l'antre.  Ce  pansement,  que  l'on  répète  tous  les  deux  ou  trois 
jours,  est  facilement  supporté  par  les  malades,  et  c'est  précisé- 
ment ce  qui  met  on  évidence  l'innocuité  des  insufflations  d'oxy- 
gène. Nous  avons  préfété  faire  la  ponction  à  la  place  d'une  petite 
trépanation,  puisque  ces  ponctions  simples  et  inoffensives  ont 
l'avantage  de  ne  laisser  aucune  trace  d'ouverture  dans  le  nez 
et  que,  de  cette  manière,  elles  préservent  l'antre  des  infections 
secondaires,  alors  surtout  que  les  infections  primitives  sont 
d'origine  nasale. 

Cette  manière  de  procéder  nous  semble  plus  à  recommander 
que  celle  de  faire  les  lavages  par  les  orifices  naturels,  où  le  li- 
quide ne  pourrait  trouver  d'autre  orifice  de  drainage  qui 
puisse  favoriser  un  écoulement  plus  ample,  et,  d'autre  part, 
l'antre  se  trouverait  soumis  à  un  certain  degré  de  tension  qui 
pourrait  gêner  le  malade.  En  introduisant  de  l'oxygène  au 
moyen  d'une  ponction  à  la  partie  inférieure  et  en  employant 
les  orifices  naturels  comme  débouchés,  on  assure  un  lavage  de 
sifon  de  bas  en  haut  dans  les  meilleures  conditions.  Pour  com- 
mencer, on  ne  donnera  l'oxygène  qu'avec  beaucoup  de  pré- 
cautions, afin  de  ne  pas  déterminer  une  brusque  pression  dans 
l'antre,  et  afin  de  nous  assurer  que  les  orifices  naturels  ne  sont 
point  bouchés. 

Nous  avons  employé  cette  technique  dans  tous  les  cas  qui  se 
sont  présentés  à  nous,  sans  faire  de  sélection.  Par  les  observa- 
tions qui  vont  suivre,  on  remarquera  des  cas  de  vieilles  infec- 
tions qui  ont  rapidement  cédé  aux  lavages  et  à  la  stérilisation 
de  l'antre  par  l'oxygène  sous  pression.  Ce  qui  nous  détermine 
à  recommander  ce  traitement,  c'est  que,  avant  de  l'employer, 
je  me  suis  servi  dans  d'autres  cas  (et  ceux  ci  sont  suffisamment 


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LE   TRAITEMENT   DES   EMPyIiMBS   ET   SINUSITES   MAXILLAIRES      459 

nombreux)  des  lavages  diaméatiques  et  quoique  parfois  nous 
ayons  obtenus  de  satisfaisants  résultats,  ceux  amenés  au 
moyen  de  Tinsuffl  ation  de  l'oxygène,  —  s'imposent. 

C'est  donc  ce  qui  nous  décide  à  recommander  ce  traitement 
avant  tout  autre,  car  il  n'est  pas  admissible  que  le  basard  ait 
présidé  aux  beureux  résultats  obtenus  par  notre  traitement, 
c'est-à-dire  onze  cas  mccessifs,  —  mentionnés  ci-dessous,  — 
de  complète  guérison. 

Nous  ajouterons  que  l'avantage  de  notre  traitement  réside 
dans  l'emploi  de  l'oxygène,  vu  que  nous  ne  pratiquons  les 
lavages  que  dans  le  but  de  diluer  les  sécrétions  purulentes,  et 
de  leur  faciliter  ainsi  leur  complet  écoulement  par  les  voies 
naturelles.  De  sorte  que  dans  les  cas  où,  le  mal  étant  plus 
récent  et  la  sécrétion  en  conséquence  moins  compacte,  nous 
n'bésiterions  pas  à  recommander  l'emploi  des  insufflations 
d'oxygène  qui,  nous  en  avons  la  conviction,  aura  comme  con- 
séquence un  résultat  d'autant  plus  rapide. 


OBSERVATION  I.  ~  M.  Al.  I...,  agrlculleur,  est  venu  nous  cousuU 
ter  le  3  février  1906  ;  il  éprouvait  depuis  lonjptemps  de  très  fortes 
douleurs  du  côté  droit  du  visage,  accompagnées  de  maux  de  tête  ; 
l'œil  droit  larmoyait  el  il  sentait  quelquefois  sa  vue  se  voiler  ; 
quand  il  se  mouchait,  il  dégageait  une  mauvaise  odeur  et  Ton 
voyait  des  traces  de  pus  sur  le  mouchoir.  Examinant  le  malade, 
on  remarquait  du  pus  dans  la  région  de  l'hiatus  sémilunaire,  et 
une  exostose  de  la  cloison  dans  le  même  endroit  ;  avant  de  com- 
mencer le  traitement  on  a  opéré  l'exostose.  On  lui  a  fait  arracher 
la  première  et  la  seconde  molaire,  vu  qu'elles  étaient  très  gâtées, 
puis  nous  commençâmes  notre  traitement  :  lavages  diaméatiques 
suivis  d'insufflations  d'oxygène  sous  pression.  Au  bout  de  sept 
séances  le  malade  guérit,  les  douleurs  du  visage  et  de  la  tôte  dis^ 
parurent. 

OBs.  u.  —  M.  G.  D...,  43  ans,  rentier,  est  venu  nous  consulter 
vers  la  Un  du  mois  de  février  ;  il  souffrait  depuis  plus  de  trois  ans 
d'un  rhume  de  cerveau  qu'il  avait  contracté  à  la  suite  de  Tinfluenza, 
il  avait  eu  des  polypes  rauqueux  dans  les  deux  narines  lesquels 
avaient  été  opérés  à  différentes  reprises.  Il  sentait  se  dégager  du 
nez  une  mauvaise  odeur.  En  examinant  le  malade  l'on  constate 
une  hypertrophie  du  cornet  médium  et  inférieur  et  des  traces  de 


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460  ORESCO 

polypes  sur  le  cornel  médium  ;  le  malade  a  été  très  sensible  à  la 
ponction  qu'on  lui  a  faite  ;  cela  fait  que  malgré  Tanesthésie  avec 
de  la  cocaïne  1/iO,  il  sentit  quelques  douleurs.  On  eut  de  la  diffi- 
culté à  le  traiter,  car  le  malade  était  très  sensible.  Au  bout  de 
onze  séances,  des  lavages  diaméatiques  suivis  d'insufflations  d'oxy- 
gène sous  pression,  le  malade  guérit  complètement.  Il  avait  une 
denture  excellente. 

OBS.  lu.  —  M"**  M.  ï...,  est  venue  nous  consulter  le  2  mars  1906  : 
elle  disait  avoir  été  opérée  depuis  plus  d*un  an  d'un  empyème 
gaucbe  par  voie  alvéolaire  ;  elle  a  suivi  pendant  un  mois  le  traitement, 
faisant  des  lavages  et  introductions  de  gaze  iodoformée;  son 
séjour  à  la  campagne  la  contraignit  ensuite  à  de  simples  lavages. 
Dans  les  derniers  temps  elle  souffrait  de  maux  de  têle.  Examinant 
la  malade  à  l'endroit  où  elle  avait  été  opérée,  c'est-à-dire  à  la 
deuxième  molaire,  on  pouvait  à  peine,avec  beaucoup  dedifOcuUé, 
pénétrer  dans  le  sinus  avec  un  stylet  ;  en  exammant  le  nez  on 
voyait  du  pus  entre  le  cornet  médium  qui  était  très  hypertrophié 
et  la  paroi  externe  nasale.  Le  jour  même  on  commençait  le 
traitement  :  les  lavages  diaméatiques  suivis  d'insufflation  d'oxygène 
sous  pression.  Aux  premières  irrigations  le  pus  était  très  fétide, 
les  maux  de  tète  continuaient;  au  bout  de  cinq  séances,  il  y  avait 
très  peu  de  pus,  les  maux  de  tète  disparurent  ;  la  malade  suppor- 
tait très  bien  notre  traitement.  Au  bout  de  douze  séances  faites  à 
intervalles  de  deux  à  trois  jours,  la  malade  guérit  complètement. 

oBs.  IV.  —  N.  0...,  fonctionnaire,  32  ans,  est  venu  nous  consul- 
ter le  5  mars  1906  ;  le  malade  avait  souffert  pendant  longtemps 
de  maux  de  dents  et  abcès  à  la  gencive  supérieure  gaucbe  ;  les 
abcès  avaient  été  percés  à  différentes  reprises  ;  au  moment  où  il 
est  venu  nous  consulter,  il  disait  éprouver  des  fortes  douleurs 
dans  la  région  maxillaire  gauche.  En  examinant  le  nez  du  ma- 
lade, nous  avons  remarqué  dans  la  région  de  l'hiatus  semilunaire 
une  matière  blanchâtre  qui,retirée  sur  de  la  ouate  au  moyen  d*un 
stylet,  dégageait  l'odeur  désagréable  du  pus.  C'était  en  effet  du 
pus.  Lui  ayant  fait  une  ponction  exploralrice  et  diagnosti- 
qué un  empyème  de  l'antre  d'Highmore  gauche,  nous  lui  avons 
recommandé  de  se  faire  arracher  la  première  et  seconde  mo- 
laire ;  le  8  mars,  il  commençait  le  traitement  qui,  après  cinq 
séances  de  lavages  diaméatiques  suivis  d'insufflation  d'oxygèr.e 
sous  pression,  remit  le  malade  complètement  en  bon  état. 

OBs.  v.  —  E.  L..,  ménagère,  s'est  présentée  chez  nous  le 
20  mars  2906  elle  disait  souffrir  depuis  longtemps  de  fortes  dou- 
leurs dans  la  région  maxillaire  gauche  ;  la  malade  avait  eu,  dans 


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LE   TRAITEMENT   DBS   EMPVfeMES   ET   SINUSITES  MAXILLAIRES      46  i 

le  temps,  des  polypes  muqueux  qui  avaient  été  opérés  par  nous  à  dif- 
férentes reprises.  L'hiver  dernier,  elle  avait  souffert  d*une  influenza 
accompagnée  de  bronchite,  puis,  un  coryza  qui  durait  encore  et  la 
gênait  beaucoup.  En  examinant  la  malade  nous  avons  vu  du  pus 
dans  la  narine  gauche,  dans  la  direction  de  Thiatus  semilunaire. 
Les  cornets  médium  et  inférieur  hypertrophiés.  Diagnostiquant  un 
empyème  maxillaire  gauche,  nous  commençâmes  notre  traite- 
ment :  à  la  première  séance  le  pus  était  fétide,  puis,  petit  àpetit  la 
fétidité  a  diminué,  et  après  neuf  séances  de  lavages  et  d'insufÛa- 
tions  d'oxygène  sous  pression,  la  malade  guérit. 

OBS.  VI.  —  M"«  C.  M...,  40  ans,  s'est  présentée  le  3  avril  ^906. 
Elle  disait  souffrir  depuis  très  longtemps  d'un  coryza  dont  elle  ne 
pouvait  plus  se  débarrasser.  Elle  a  consulté  des  spécialistes  à 
l'étranger  qui  lui  ont  recommandé  différents  traitements  qu'elle  a 
tous  suivis  mais  sans  résultat.  Il  y  avait  onze  mois,  en  accompagnant 
son  mari  qui  parlait  pour  Vienne  et  Berlin,  elle  consulta  à  Vienne 
le  Prof.  Chiari,  qui,  après  l'avoir  examinée,  a  fait  un  lavage  dia- 
méatique  et  a  constaté  un  empyème  de  l'antre  d'Higmore  droit 
dont  elle  devait  être  opérée.  Gomme  son  mari  devait  partir  pour 
Berlin,  elle  l'y  accompagna,  et  là,  elle  consulta  un  spécialiste  qui 
lui  conseilla  la  même  opération.  Etant  d'une  nature  craintive,  elle 
avait  préféré  faire  les  lavages  du  nez  laissant  la  maladie  suivre  son 
cours.  En  arrivant  à  Bucarest  elle  consulta  le  D'  Léonte  qui  lui 
conseilla  de  se  faire  opérer  par  la  fosse  canine.  Examinant  la  ma- 
lade* nous  constations  dans  la  région  de  l'hiatus  semilunaire  du 
pus  ;  elle  avait  une  denture  parfaite.  Nous  commençâmes  notre 
traitement  le  5  avril  1906,  et,  au  bout  de  dix  séances  à  intervalles 
de  deux  à  trois  jours,  la  malade  s'est  complètement  remise.  Nous 
l'avons  revue  depuis  elle  nous  dit  se  porter  très  bien.  Aux  premières 
i  rrigations  le  pus  était  très  fétide  et  en  grande  quantité. 

OBS.  vit.  —  M.  I.  F...,  46  ans,  souffrait  depuis  longtemps  d'une 
rhinite  atrophique  ;  il  s'est  fait  soigner  à  Bucarest  et  à  l'étranger 
éprouvant  des  maux  de  tête  qui,  dans  les  derniers  temps,  étaient 
devenus  insupportables.  Aucun  traitement  n'était  efficace.  Il 
s'est  présenté  chez  nous  vers  le  commencement  du  mois  d'avril  et 
nous  avons  diagnostiqué  un  empyème  maxillaire  gauche.  11  avait 
une  denture  relativement  bonne,  quoique  la  plupart  des  dents 
fussent  plombées:  aucune  de  celles  qui  communiquent  avec  le  si- 
nus n'étaient  sensibles  même  aux  plus  forts  attouchements. 

Il  commença  le  traitement  sans  pouvoir  le  suivre  régulièrement  ; 
néanmoins,  le  12  mai,  il  guérit  complètement.  Aux  premiers  jours 
du  traitement  le  pus  était  très  fétide  et  épais  ;  nous  lui  flmes 


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462  ORB800 

suivre  le  Irailement,  lavages  et  iusufûatious  d'oxygène  sous  pres- 
sion; les  deux  derniôres  séances  nous  n'avons  fait  qu'introduire 
de  l'oxygène  sous  pression  sans  irrigalions. 

OBs.  VIII.  —  M...,  commerçant,  s'est  présenté  chez  nous  le 
iO  avril  1906  ;  il  souffrait  depuis  longtemps  de  polypes  dans  le 
nez  qui  avaient  été  opérés  à  Bucarest;  en  venant  nous  consulter  il 
nous  dit  qu'il  éprouvait  des  douleurs  dans  la  région  du  maxillaire 
gauche.  Après  l'examen,  nous  avons  remarqué  du  pus  dans  le 
nez,  le  cornet  médium  hypertrophié,  et  des  restes  de  polypes  ex- 
traits ;  il  perlait  le  râtelier  complet.  Nous  avons  commencé  le 
traitement  avec  des  lavages  diaméatiques  et  insufflation  d'oxy- 
gène sous  pression,  et.  au  bout  de  huit  séances,  le  malade  gué- 
rit. 

OBS.  IX.  —  Le  Commandant  de  cavalerie  M...  nous  a  consulté, 
le  30  avril  1906  il  disait  souffrir  de  fortes  douleurs  dans  la  ré- 
gion du  maxillaire  droit,  et  sentir  se  dégager  une  mauvaise  odeur 
du  nez.  En  l'examinant,  nous  avons  constaté  un  empyème  du 
maxillaire  droit.  On  voyait  du  pus  dans  la  région  de  l'hiatus  se- 
milunaire.  Quoique  le  malade  eut  une  très  bonne  denture,  ne 
voyant  dans  le  nez  aucune  lésion  nous  avons  supposé  alors  que 
l'origine  du  mal  venait  de  Tavant-derniére  molaire,  qui  était  1res 
sensible.  Je  lui  ai  conseillé  de  se  faire  voir  par  le  D'  dentiste  Ni- 
colesco,  celui-ci  l'ayant  examiné,  a  trouvé  qu'il  fallait  arracher 
l'avant  dernière  molaire.  Après  extraction  de  la  dite  molaire,  nous 
avons  trouvé  un  abcès  à  sa  racine,—  abcès  qui  s^estvidé  dans  l'antre 
d'Higmore.  La  guérison  fut  très  rapide,  car,  au  bout  de  trois 
séances  de  notre  traitement,  le  malade  était  complètement 
guéri. 

OBS.  X.  —  A.  W...,  32  ans,  s'est  présenté  chei  nous  le 
10  juin  1906.  Le  malade  souffrait  depuis  plusieurs  années  d'une 
rhinite  alrophique  ;  il  avait  été  soigné  par  des  spécialistes  en 
Roumanie  et  à  l'étranger.  Depuis  quelque  temps  il  sentait  se  dé- 
gager du  nez  une  odeur  désagréable,  et  souffrait  de  maux  de  dents. 
Dans  le  cours  du  mois  qui  précède  sa  consultation  éprouvant  de 
très  fortes  douleurs  à  une  grosse  dent  du  maxillaire  gauche,  il 
Ta  fait  arracher.  Il  s'ensuivit  une  inflammation  de  la  joue  gau- 
che. En  examinant  le  malade  nous  avons  constaté  du  pus  dans 
le  nez  ;  dans  la  bouche  nous  vîmes  encore  un  reste  de  racine 
de  la  première  molaire  gauche,  qui  lui  avait  été  arrachée  ;  et,  par 
succion,  le  malade  crachait  du  pus  ;  je  lui  ai  fait  enlever  le  reste 
de  la  racine,  et  le  14  juin  nous  commençâmes  notre  traitement 
qui,au  bout  de  cinq  iéances,le  rétablit  complètement. 


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LE   TRAITEMENT   DES   EMPY^MES   ET   SINUSITES   MAXILLAIRES      463 

OBS.  XI.  —  V.  M..«,  rentier,est  venu  nous  trouver  le  18  juin  1906 
il  disait  souffrir  depuis  plus  de  trois  ans  de  douleurs  névralgiques 
à  la  joue  droite.  Il  avait  consulté  différents  confrères  et  pris 
toutes  sortes  de  médicaments  antinévralgiques  qui  ne  lui  avaient 
servi  à  rien  ;  dans  les  derniers  temps  il  éprouvait  des  maux  de 
tête  ;  quand  il  se  mouchait»  il  voyait  des  traces  de  pus.  Il  D*a 
jamais  souffert  de  maux  de  ienii.  11  en  avait  plusieurs  de 
plombées,  mais  aucune  qui  lui  fit  mal.  L'examinant,  nous  lui 
avons  diagnostiqué  un  empyôme  maxillaire  droit.  Nous  com- 
mençâmes notre  traitement  :  lavages  diaméatiques  suivis  d'in- 
sufflations d'oxygène  sous  pression.  Aux  premières  irrigations, 
Teau  sortait  avec  difficulté,  de  sorte  que,  les  trois  premières 
séances, nous  n'avons  fait  que  des  irrigations  jusqu'à  ce  que  le  li- 
quide de  lavage  s'écoulât  facilement  par  lés  orifices  naturels. 
Après  quoi,  nous  commençâmes  notre  traitement  :  lavages  suivis 
d'insufflations  d'oxygène  sous  pression  ;  le  malade  supportait  ai- 
sément le  traitement,  et,  au  bout  de  huit  séances,  il  fut  complète* 
ment  rétabli. 


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RECUEIL  DE  FAITS 


BOUTON  ARRETE  DANS  L'ŒSOPHAGE 

EXTRACTION  AU  MOYEN 

DE  L'OëSOPHAGOSCOPIE  DIRECTE 

Par  A.-G.  TAPIA  (de  Madrid). 

A  la  nombreuse  liste  de  corps  étrangers  de  l'œsophage 
extraits  au  moyen  de  ce  magnifique  procédé,  je  vais  ajouter 
une  observation  de  plus,  qui,  quoique  n*étant  pas  très  intéres- 
sante par  soi-même,  me  semble  digne  d'être  publiée  pour  con- 
tribuer à  la  divulgation  d'une  excellente  méthode,  laquelle, 
par  je  ne  sais  quel  mystérieux  destin,  tarde  si  longtemps  à 
être  introduite  dans  Ja  pratique  médicale  courante. 

Il  s'agit  d'une  fillette  de  8  ans  et  demi  qui  avait  avalé  un  bou- 
ton en  nacre  de  2  centimètres  de  diamètre,  quatre  heures  avant 
de  venir  à  ma  consultation  ;  son  père  me  portait  un  bouton 
exactement  pareil  à  celui  que  la  fillette  avait  dégluti  ;  ce  corps 
étranger  lui  produisit,  dans  les  premiers  moments,  des  troubles 
asphyxiques  alarmants,  mais  si  passagers  qu^ils  durèrent  seu- 
lement quelques  secondes  pour  ne  plus  reparaître.  En  échange, 
apparurent  des  symptômes  de  sténose-œsophagienne  qui  se 
révélaient  en  la  faisant  déglutir  de  Peau  ;  le  liquide,  en  effet, 
passait,  et  la  fillette  qui  sentait  une  constriction  constante  qui 
la  gênait  un  peu  au-dessous  de  la  fourchette  sternale  se  refusait 
à  prendre  des  liquides  et  encore  moins  des  aliments  solides  pour 
ne  pas  augmenter  tous  ces  malaises. 

ANNALB8  DBS  MALADIBS  DB  L'ORBILLB   BT  DO  LARYNX,  (.  XXXII,  B®  il,  1906 


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BOUTON  ARRÊTÉ  DANS  L* ŒSOPHAGE  465 

Dès  le  premier  moment,  je  proposais  de  faire  une  radiogra- 
phie pour  avoir  la  certitude  que  le  corps  étranger  se  trouvait  en- 
core dans  Fœsophage  et  à  quel  endroit  ;  mais  auparavant, 
j'introduisis  une  sonde  œsophagienne  très  doucement  pour  ne 
pas  enfoncer  le  bouton,  et  j'eus  l'occasion  de  constater,  à 
18  centimètres  à  peu  près  de* la  ligne  dentaire  (niveau  de  la 
seconde  sténose),  le  contact  du  bouton.  Le  diagnostic  de  locali- 
sation était  fait  et  celui  de  nature  aussi,  puisque  nous 
avions  sous  les  yeux  un  bouton  pareil  à  celui  qu'elle  avait 
avalé. 

Avec  toutes  ces  données  et  le  consentement  du  père  qui  nous 
encourageait  par  son  désir  de  voir  sa  fille  délivrée  de  contin- 
gences futures,  nous  nous  préparâmes  à  effectuer  immédiate- 
ment l'extraction  du  bouton  ;  la  docilité  de  l'enfant,  consé- 
quence naturelle  de  la  peur  qu'elle  ressentait,  produite  sur- 
tout de  voir  l'affliction  de  son  père  et  d'entendre  ses 
réprimandes,  plutôt  que  par  les  douleurs  me  poussa  à  intro- 
duire l'œsophagoscope  en  employant  seulement  l'anesthésie 
locale  par  la  stovaïne  au  10  7o« 

Assise,  la  petite  malade  avec  la  tète  en  extension  forcée 
et  'soutenue  par  mon  ami  le  D**  Esteban,  j'introduisis  un 
tube  de  20  centimètres  de  long  sur  9  millimètres  de  large,  avec 
lequel  j'arrivai  jusqu'au  bouton  qui  se  maintenait  oblique  ; 
c'est-à-dire  avec  le  diamètre  vertical  dirigé  en  bas  et  en  avant. 
Cette  position  fut  cause  de  ce  que  je  ne  pus  le  prendre  à  la 
première  tentative  avec  la  pince  ;  je  passais  alors  un  stylet 
derrière  le  bord  supérieur  du  bouton  qui  se  trouvait  fortement 
emprisonné  par  la  contraction  spasmodique  de  l'œsophage  et 
je  le  mobilisais  jusqu'à  le  placer  verticalement.  Je  pus  alors 
l'extraire  avec  une  grande  facilité  ainsi  que  le  tube  œsopha- 
gien. 

Cette  opération,  excluant  le  temps  employé  pour  l'anesthé- 
sie, ne  dura  que  six  minutes.  La  fillette  se  trouva  complète- 
ment bien  et  partit  à  pied  chez  elle. 

L'innocuité  de  la  méthode  employée  et  la  rapidité  de  son 
exécution,  sont  des  faits  que  le  bon  sens  du  lecteur  pourra 
mettre  en  parallèle  avec  le  classique  panier  de  GraefT  et  avec 
les  dangers  et  conséquences  d'une  oj«éraiion  aussi  grave  que 


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466  A.-O.    TAPIA 

l'œsophagoiomie    dont    on  doit    circonscrire  Temploi  à  un 
nombre  de  cas  très  limités. 

Le  but  que  je  veux  atteindre  en  publiant  cette  note  clinique 
est  de  contribuer,  dans  la  mesure  de  mes  faibles  efforts  et  de 
mon  ardent  entbousiasme  pour  rœsophagoscopie,  à  la  divulga- 
tion de  cette  méthode  endoscopique  dont  les  manœuvres,  diri- 
gées par  la  vue^  doivent  faire  rejeter  absolument  les  procédés  aveu  • 
gles  empIojFés  jusqu'à  présent  et  qui  ont  causé  tant  de  dé- 
sastres. 


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NOTES  DE  TECHNIQUE 


CANULE  A  TRACHEOTOMIE 
POUR  LA  LARYNOECTOMIE  TOTALE 

Par  E.  LOMBARD 

Cette  canule,  dont  j'ai  déjà  présenté  un  modèle  à  la  Société 
française  de  Laryngologie,  a  été  construite  en  vue  de  faire 
commodément  et  de  maintenir  propre  le  pansement  cervical 
après  l'opération  de  la  laryngectomie  totale. 

On  sait  qu'à  la  suite  de  l'extirpation  du  larynx  par  le  pro- 
cédé de  Périer  il  existe,  au-dessus  de  l'orifice  trachéal  fixé  à 
la  peau,  une  vaste  brèche.  Celle-ci  disparait  par  la  suture  de 
tous  les  plans  ;  muqueux,  musculo-aponévrotique,  cutané.  Une 
sonde  œsophagienne  est  placée  à  demeure  pour  permettre 
l'alimentation.  Il  importe  de  conserver  le  plus  possible  de  la 
paroi  antérieure  du  pharynx  :  mais,  si  petite  que  soit  la  brèche 
pharyngée,  on  observe  fréquemment,  dans  les  jours  qui  sui- 
vent, la  désunion  partielle  de  la  ligne  de  suture.  Cette  désu- 
sion  ne  laisse  persister  temporairement  qu'un  orifice  de  di- 
mensions restreintes  si  le  cancer  limité  et  intrinsèque  a  pu 
être  enlevé  en  totalité  sans  exiger  une  large  exérèse  de  la  pa- 
roi antérieure  du  pharynx.  La  salive  déglutie  et  les  sécrétions 
post-opératoires  ont  tendance  à  s'écouler  vers  lorifice  tra- 
chéal en  dépit  du  décubitus  latéral  ou  déclive  imposé  au  ma- 
lade. Pour  éviter  l'infection  de  la  trachée  et  des  bronches,  on 
devra  donc  garnir  la  région  cervicale  antérieure  d'un   panse- 

AlfNALBS  DBS  MALADIES  DE  L'OBBILLB  BT  DU  LABTNX,  t.  XXXII,  nO  11,  1906. 


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468  E.    LOMBARD 

ment  épais  et  absorbant.ce  qui  est  difficile  à  bien  réaliser  avec 
l'emploi  des  canules  ordinaires.  Les  bandes  glissent  sur  Tori- 
fice  de  la  canule  et  Fobstruent. 

D'autre  part  les  sécrétions  venues  de  la  trachée  souillent  les 
parties  voisines  du  pansement. 


Fio.  1 


La  canule  ici  figurée  est  précisément  destinée  à  supprimer 
ce  gros  inconvénient,  qui  peut  même  devenir  un  danger. 
C'est  une  canule  ordinaire.légère,bien  équilibrée,  munie  d'une 
plaque  étroite  et  mobile.  La  canule  se  prolonge  au  delà  de 


Fio.  2 


cette  plaque  de  15  à  18  millimètres,  de  manière  à  conduire 
les  sécrétions  trachéales  loin  de  la  trachée  au  delà  du  panse- 
ment qu'il  est  alors  facile  de  maintenir  propre.  Pour  éviter  que 
les  bandes  ne  viennent  en  se  dérangeant  à  glisser  sur  l'orifice 
de  la  canule,  j'ai  fait  adapter  à  ce  dernier  deux   petites  piècçs 


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CANULE  A  THACUÉOTOMIB  POUR  LA  LARYNGEGTOMIE  TOTALE   469 

métalliques  ajourées.  Tune  horizontale  fixe,  Tautre  mobile, 
pouvant  se  placer  soit  horizontalement,  soit  verticalement.  Dans 
la  première  position  celle-ci  se  superpose  à  la  précédente  et  ne 
gène  pas  le  passage  de  la  bande  au-dessus  et  au-dessous  de 
la  canule.  La  bande  une  fois  fixt'^e,  on  imprime  à  la  pièce  mo- 
bile un  quart  de  tour.  Klle  se  place  alors  perpendiculairement 
à  la  première  [fîg,  2)  et  s'oppose  au  glissement  du  circulaire 
supiTieur  et  à  Tascension  de  Tinférieur.  Une  canule  interne 
complète  le  dispositif.  Il  est  bon  de  changer  la  canule  externe 
tous  les  deux  jours,  de  la  brosser  et  de  la  stériliser  par  ébulli- 
tion  prolongée  avant  de  la  remellre  dans  la  trachée. 

L'usage  de  cette  canule  m'a  été  très  précieux  dans  toutes 
les  opérations  sur  le  cou  ou  le  pharynx  nécessitant  le  maintien, 
pendant  un  temps  plus  ou  moins  long,  d'une  ouverture  tra- 
chéale, (i) 


(i)  Cette  canale  est  construite  par  Ck)llin  \\  Paris. 

ANNALBS  DBS  MALADIES  DB   l'oRBUXE   BT  DU   LARYNX.  —  XXXII.      3S 


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470  soGEérés  savantes 


SOCIÉTÉS  SAVAHTES 


SOCIÉTÉ  AUTRICHIENNE  D'OTOLOGIE  {^) 

Séance  du  87  novembre  4905. 

Président  :  Urbantschitsgh. 
Secrétaire  :  Frby. 

Alt  a  démontré  à  la  séance  précédente  la  préparation  d*un  cas 
d'obturation  du  sinus  par  tissus  fibreux  et  en  apporte  la  prépara» 
tion  microscopique  pour  montrer  qu'il  s'agissait  d'une  obturation 
complète. 

Otto  Grossbr.  —  Démonstration  d'un  modèle  de  Hertwig  d'un 
crâne  embryonnaire. 

Neumann  démontre  une  préparation  d*un  abcès  du  lobe  tempo- 
ral et  du  cervelet 

Une  fillette  de  40  ans  souffre  depuis  des  années  d'une  otite 
moyenne  chronique  suppurée.  Depuis  trois  mois,  elle  est  alilée 
avec  des  douleurs  de  tète  diffuses,  fièvre  et  frissons,  étourdisse- 
ments  et  vertige  (les  objets  remuent).  La  malade  montre  un  fort 
nystagmus  rotatoire  en  regardant  à  gauche  (qui  n'est  pas  in- 
fluencé par  des  injections  d'eau  à  différentes  températures)  et  un 
faible  nystagmus  horizontal  en  regardant  à  droite. 

L'oreille  gauche  est  complètement  sourde  et  la  malade  a  une 
tendance  à  tomber  à  droite.  On  diagnostique  un  abcès  du  cervelet 
à  gauche  et  on  procède  à  l'opération. 

Par  la  ponction  lombaire  on  n'obtient  pas  de  cultures.  La 
dure-mère  de  la  fosse  cérébrale  postérieure  est  séparée  de  la 
paroi  postérieure  de  la  pyramide  par  une  petite  collection  de 
pus. 

(»)  Compte  rendu  par  Lautmann  d'après  la  Monatschr.  fur  Ohren^ 
heilkunde,  n«  2,  1906. 


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SOClÉTés  SAVANTES  47 1 

Résection  du  bord  de  la  pyramide,  ouverture  du  labyrinthe  par 
la  paroi  postérieure  de  la  pyramide,  incision  cruciale  de  la  dure- 
mère,  ponction  du  cervelet.  Sous  une  forte  pression  il  sort  un  pus 
fétide  de  couleur  gris  jaune  dont  Texamen  bactériologique  révèle 
l'existence  des  anaérobies  plusieurs  fois  rencontrés  par  Neumann. 
Pansement. 

Immédiatement  après  l'opération  le  nyslagmuâ  est  contraire- 
ment opposé  au  nystagmus  d'avant  l'opération.  La  lerapératxrre 
est  normale,  pas  de  vertige. 

Avant  le  premier  changement  de  pansement  le  deuxième  jour, 
la  malade  montre  de  nouveau  le  nystagmus  caractéristique  de 
Tabcès  du  cervelet.  En  ouvrant  la  cavité  de  l'abcès  il  sort  un  pus 
épais  mais  non  fétide.  Pendant  cette  manipulation  le  nystagmus 
rotatoire  du  côté  malade  cesse  brusquement,  tandis  que  le  nys- 
tagmus horizontal  du  côté  sain  persiste.  Après  tamponnement  de 
la  cavité  de  l'abcès  le  nystagmus  rotatoire  reprend. 

Le  lendemain,  la  température  est  39,2,  douleurs  de  tète  dif- 
fuses, un  peu  d'engourdissement,  paralysie  de  l'extrémité  supé- 
rieure gauche  et  paralysie  du  facial  complète.  La  ponction  lom- 
bairé  donne  un  liquide  clair.  Le  foiid  de  l'œil  est  normal.  Des 
deux  côtés,  léger  ptosis. 

Le  9  novembre,  l'enfant  meurt  brusquement. 
L'autopsie  montra  une  méningite,  l'intérieur  de  la  dure-mère 
couvert  d'exsudat  épais  de  0™,003,  hémorragique  ;  sur  l'hémisphère 
gauche  du  cervelet,  près  des  pédoncules»  une  cavité  de  la  gros- 
seur d'une  noix,  tamponnée  de  gaze  iodoformée  et  de  couleur  gris 
vert.  Correspondant  au  pôle  antérieur  du  lobe  temporal  droite  un 
petit  abcès,  et  encéphalite  du  voisinage  très  étendue. 

La  combinaison  d'un  abcès  du  lobe  temporal  droit  avec  abcès 
du  cervelet  b  gauche  donne  à  ce  cas  son  intérêt  spécial.  Il  montre 
d'abord  quelle  signification  le  nystagmus  donne  au  diagnostic. 
Non  seulement  la  surdité  complète  de  l'oreille  gauche,  mais  en- 
core le  nystagmus  dirigé  à  gauche,  qui  ne  se  laissait  pas  influen- 
cer par  le  lavage  de  l'oreille,  parlaient  non  seulement  pour  le  dia- 
gnostic de  la  maladie,  mais  aussi  pour  en  indiquer  le  siège  (côté 
gauche)  quoique  la  malade  présentât  dans  l'otoscope,  des  deux 
côtés,  les  mômes  altérations. 

n  est  à  remarquer  aussi  qu'en  tamponnant  la  cavité  de  l'abcès 
on  pouvait  provoquer  le  nystagmus. 

Neumann  démontre  une  préparation  qui ^  lui  a  été  envoyéel'par 
l'institut  d'anatomie  pathologique.  De  la  fosse  cérébrale  posté- 
rieure la  dure-mère  est  repoussée  par  un  néoplasme  de  la  gros- 


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472  SOCléxÉS  SAVANTES 

seur  d'une  petite  pomme  et  le  sinus  est  comprimé.  La  tumeur  est 
dure,  couverte  de  dure-mère  lisse  non  altérée.  I/examen  micros- 
copique montre  qu*it  s'agit  d*un  adénocarcinome  et  probablement 
d*une  métastase. 

Discussion. 

PoLiTZKR  a  vu,  chez  une  jeune  Hlle  frappée  d'un  traumatisme 
mortel,  une  tumeur  du  tegnien  du  tympan.  La  dure-mère  était 
repoussée,  la  tumeur,  un  psnniinomei  parlait  de  Tattique  et  avait 
comprimé  le  nerf  du  tenseur  du  tympan.  Le  psammome  n'a 
Jamais  fait  de  symptôme  clinique  qui  eut  pu  inviter  la  malade  à 
recourir  au  médecin. 

Alt  se  souvient  d'un  cas  démontré  par  lui  d'un  carcinome  mé- 
tastalique  de  l'oreille  moyenne  et  interne  chez  une  femme  atteinte 
d'un  cancer  du  sein. 

E.  Urbantschitsch  présente  un  cas  d'aboès  à  distance. 

Le  malade  âgé  de  37  ans,  toujours  bien  portant  depuis  l'en- 
fance, a  été  obligé,  le  15  septembre  4905,  de  se  rendre  d'un  en- 
droit où  la  température  était  de  52o,  dans  un  autre  où  la  tempé- 
rature atteignait  18*.  W  fut  pris  de  contractions  dans  le  côté 
gauche  de  la  léle  qui  augmentèrent  jusqu'au  20  septembre.  Ce 
jour-là,  il  survint  du  vertige  et  de  la  fièvre  et  le  21  un  écoulement 
sanguin  lent.  Des  douleurs  si  intenses  qu'il  ne  peut  pas  dormir 
la  nuit  et  le  18  octobre,  il  partit  pour  Vienne  et  fut  reçu  le  18 
dans  le  service  d'olologie  de  la  polyclinique. 

Pas  d'otorrhée,  pas  de  perforation  du  tympan,  cependant  pas 
un  tympan  normal.  Pas  d'abaissement  de  la  paroi  supérieure  de 
l'oreille. Forte  sensibilité  à  la  pression  et  à  la  percussion  du  planum 
mastoïdien.  'Tuméfaction  des  parties  molles  sous  l'apophyse 
mastoîde. 

Le  30  octobre  la  trépanation  fut  pratiquée.  A  la  trépanation  de 
la  mastoîde,  au  niveau  du  conduit,  aucune  altération  patholo- 
gique. A  cause  du  gonflement  au-dessus  de  la  pointe,  Urbants- 
chitsch,  supposant  une  suppuration  de  la  pointe,  l'ouvre,  ce  qui 
donne  un  résultat  négatif.  En  terminant,  il  se  dirige  vers  le  sinus 
et  de  là  s'échappent  sous  pression,  une  ou  deux  cuillerées  de  pus 
crémeux.  L'os  qui  entourait  le  sinus  et  la  dure-mère  était  carié, 
désai^régé.  Il  s'agissait  d'un  abcès  péri-sinusien  et  extra-dural. 
Tout  de  suite  après  l'opération,  le  malade  se  trouva  mieux  et  put 
dormir.  Cependant,  deux  jours  après  les  douleurs  reparurent  dans 
le  cou,  et,  malgré  un  pansement  humide  (avec  la  solution  de 


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SOCIÉTÉS  SAVANTES  473 

Burow)  ne  cédèrent  pas.  On  ne  pouvait  pas  conslaler  une  diminu- 
tion de  la  tumeur  du  cou,  même  on  avait  la  sensation  d^une  fluc- 
tuation profonde. 

Huit  jours  après  la  trépanation,  Urbantschitsch  fait  une  pro- 
fonde incision  au  bord  postérieur  du  sterno-cléido  mastoïdien.  Il 
reste  à  peu  près  trois  grandes  cuillerées  de  pus  épais.  La  cavité 
de  Tabcès  parait  très  étendue. 

Ce  cas  qui  paraissait  être  cliniquement  une  mastoïdite  de 
Bezold,  présentait  une  apophyse  normale.  La  suppuration  de  la 
caisse  avait  disparu  mal^'ré  la  persistance  d'uu  abcès  péri-sinusal. 
Cet  abcès  péri-sinusal  été  cause  d*un  abcès  à  distance.  Il  était 
impossible  de  trouver  le  trou  par  où  le  pus  avait  fusé  par  Tos. 

Hugo  Fhky.  —  Gontribution  à  ranatomie  de  Tos  temporal. 

Le  Prof.  ZuckerkandI  a  envoyé  à  Frey  l'os  temporal  d'un  adulte 
qui  pouvait  facilement  se  dissocier  dans  les  trois  parties  consti- 
tuantes :  la  squame,  la  pyramide  et  la  partie  tympanale.  L'étude 
de  celte  préparation  a  conduit  Frey  à  proposer  un  changement 
dans  la  terminologie. 


SOCIÉTÉ  HONGROISE  DE  RIIINO-LARYNGOLOGIE  Q) 

Séance  du  27  mars  4906. 

Président  :  Navratil. 
Secrétaire  :  Zwillingrr. 

1.  Stbinrr.  —  Etiologie  des  sinuBites.  —  La  communication 
tend  à  prouver  le  bien  fondé  de  la  théorie  de  Michel,  Grun- 
wald  sur  Tozène  considéré  comme  maladie  d'origine. 

Deux  cas  du  service  de  Navratil  sont  présentés.  Dans  Tun,  une 
sinusite  maxillaire  et  ethmoîditale  antérieure,  dans  rautre,u  ne  sinu- 
site sphénoldale  étaient  la  cause  d'un  ozène.  En  étudiant  la  sécré- 
tion sur  12  autres  cas  d'ozène,  Fauteur  a  trouvé  que  la  sécrétion 
est  d'abord  claire  comme  de  l'eau  ou  blanc  grisâtre,  fluide,  non 

(')  Compte  rendu  par  Laotmann  d'après  le  Bulletin  officiel,  publié 
par  Zwillinger. 


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474  aoctérés  sàvwintbs 

suppnrée.  Elle  est  facilement  coagulable  et  moule  en  se  coagulant 
la  forme  des  cornets.  Au  moment  de  sa  sécrétion,  elle  n'a  pas 
d'odeur. 


Discussion. 

Navratil  n*a  jamais  pu  constater  la  cprrélation  entre  sinusite 
ot  ozène.  Il  s*agit  pour  lui  de  deux  maladies  différentes.  11  persiste 
à  croire  que  Tozène  est  une  maladie  bacillaire.  L'atrophie  et 
lodeur  ne  suffisent  pas  pour  le  diagnostic  d*ozène,  il  faut  encore 
le  bacille  caractéristique. 

Baumgarten  distingue  également  entre  la  maladie  ozène  et  la 
sinusite,  mais  pour  lui  le  bacille  capsulaire  n'est  pas  pathogno- 
monique. 

.  DoNooANT.  —  Le  bacille  capsulaire  se  trouve  presque  dans  toutes 
les  suppurations  nasales  et  n'est  pas  du  tout  caractéristique  pour 
Tozène.  De  même  l'atrophie  n'est  pas  caractéristique  pour  l'ozène 
et  se  trouve  avec  les  mêmes  caractères  dans  l'ozène  et  dans  la 
sinusite. 

Stkinkr  en  conclusion  dit  que  la  théorie  bacillaire  parait  peu 
soutenable  et  que  le  nombre  des  cas  d'ozène  indépendant  des  si- 
nusites est  très  rare. 

2.  ZwiLLiNGER.  —  Paralysie  tabétique  du  larynx  et  du  voile  du 
palais.  —  Chez  un  malade  présenté  par  Zwillinger  on  constate 
une  paralysie  du  postérieur  droit,  de  l'interjie  gauche  et  du  voile 
du  palais.  La  paralysie  du  voile  du  palais  est  très  rare  dans  le 
tabès.  Le  cas  prouve  (après  bien  d'autres)  que  l'innervation  du 
voile  du  palais  est  etx  rapport  avec  celle  du  larynx  et  non  pas 
avec  œlle  de  la  face. 

3.  Onodi.  —  Radio^amnia  d'un  diyerticule  de  l'œsophage.  Rem- 
plissage du  diverticule  par  le  bisniuth. 


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sodérés  SAVANTES  475 


Séance  du  24  avril  4906. 

Président  :  Navratil. 
Secrétaire  :  Zwiixingbr. 

1.  Onodi  présente  :  a)  un  adénome  papillifère  du  nez  partant  du 
méat  moyen  ;  />)  on  lymphangiome  hypertrophique  du  palais. 

2.  D.  Navratil.  —  Rhinite  à  pseudo-membranes.  —  Jeune  Qlle 
de  14  ans,  se  plaint  d'obstruction  nasale  depuis  sept  semaines. 
Les  cornets  inférieurs  sont  tapissés  avec  des  membranes  qui  se 
laissent  difficilement  enlever.  Kxamen  diphtérique  négatif.  L*étroi- 
tesse  du  méat  inférieur  a  obligé  Navratil  à  réséquer  la  muqueuse 
des  deux  cornets  inférieurs.  La  malade  est  restée  sans  récidive. 

3.  D.  Navratil.  —  Quatre  cas  de  polypes  rétro-nasaux,  —  Dans 
le  l*'  cas  il  s'agit  d'une  sinusite  ethmoîdale  gauche  qui  entrete- 
nait des  polypes  dans  la  narine  gauche  et  un  grand  polype  (gran- 
deur œuf  de  poule)  dans  le  naso-pharynx.  Dans  le  2«  cas,  un  étu- 
diant en  médecine  se  plaint  de  tendance  aux  vomissements  et 
d'obstruction  nasale.  On  trouve  dans  le  cavum  une  tumeur  ulcé- 
rée de  0",05  de  longueur.  En  examinant  avec  le  spéculum  de 
Killian  on  trouve  que  le  polype  prend  naissance  au  pôle  postérieur 
du  cornet  moyen.  Le  3*  cas  concerne  un  garçon  de  12  ans  qui 
porte  des  polypes  en  masse  dans  la  narine  gauche  et  le  cavum. 
Dans  le  4*  cas,  il  s'agit  encore  d'une  sinusite  ethmoîdale  donnant 
naissance  à  une  quantité  de  polypes  dans  le  méat  moyen  et  à  un 
grand  polype  kystique  dans  le  cavum. 

Discussion. 

Ônôdi  connaît  un  cas  analogue  dans  lequel  le  polype  descendait 
jusqu'au  cavum  oral. 

DoNOGANY  dit  que  les  nausées  dépendent  de  la  tolérance  dii  ma- 
lade et  non  de  la  dimension  du  polype. 

Baumgarten  préfère  pour  l'ablation  de  ces  polypes  une  pince 
spéciale  introduite  par  le  pharynx. 

4.  D.  Navratil.  —  Sinusite  sphénoidale  guérie  par  voie  endo- 


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470  SOa^és  SAVANTES 

nasale.  Un  malade  de  22  ans  se  plainl  de  douleurs  dans  la  région 
frontale  {gauche  et  à  l'occiput  depuis  huit  jours.  Cornet  moyen 
tuméfié,  mais  pas  de  pus.  Navrai  il  suppose  une  sinusite  et  ap- 
plique la  bande  de  l^ier  pendant  trois  jours  sans  résultat.  Le  qua- 
trième et  le  cinquième  jour,  il  emploie  des  tampons  de  cocaïne, 
le  sixième  jour,  la  vision  du  malade  et  les  mouvements  oculaires 
sont  diminués,  la  céphalée  a  augmenté.  Le  septième  jour^  ponc- 
tion du  sinus  maxillaire  et  résection  totale  du  cornet  moyen.  Les 
jours  suivants,  fièvre,  céphalée,  syncopes.  Pas  de  pus  dans  le  nez. 
Ouverture  du  sinus  sphénoldal  avec  un  petit  crochet.  Trois  cuille- 
rées à  café  de  pus  en  sortent.  Large  ouverture  de  la  paroi  anté- 
rieure du  sinus  sphénoldal.  L'état  général  s'améliore»  Tétat  local 
guérit  en  trois  semaines. 

Discussion, 

PoLTAR.  —  La  méthode  de  Bier  devait  échouer  dans  ce  cas  parce 
que  le  pus  se  trouvait  sans  issue.  Quant  à  la  technique  suivie  par 
Navratil,  Polyak  s'est  fait  une  règle  de  terminer  toutes  les  opé- 
rations nasales  dans  une  seule  séance. 

Onodi  ne  recommande  pas  le  procédé  de  Killian  (à  travers  Telh- 
moïde)  pour  ouvrir  le  sinus  sphénoîdal. 

5.  Navratil.  —  EmphyBème  cutané  consécutif  à  une  résection 
sous-muqueuse  de  la  cloison.  —  11  s'agissait  d'un  garçon  de  9  ans 
opérA  d'après  Hayek  Menzcl.  La  plaie  a  été  suturée  ;  les  deux 
fosses  nasales  ont  été  tamponnées  après  l'opération.  Le  lendemain 
•  de  l'opération  l'enfant  éternue  et,  de  suite,  la  figure  et  le  cou 
enflent  à  gauche  quatre  ou  cinq  fois  leur  volume  normal.  Gel  em- 
physème disparait  au  bout  d'une  demi-journée.  Le  troisième  jour, 
l'enfant  fait  une  otile  moyenne  gauche  (côté  de  l'opération)  qu'il 
faut  paracentéser.  Guérison  complète  en  trois  semaines.  Navratil 
n*exécute  la  résection  sous-muqueuse  que  dans  les  cas  d'absolue 
indication.  Il  préfère  remédier  à  la  sténose  par  la  turbinotomie. 
Il  est  arrivé  à  cette  conclusion  à  la  suite  de  l'expérience  suivante. 
Ghez  un  malade,  à  la  suile  d'une  correction  d'une  déviation  du 
feptum,  il  y  a  eu  hypercorrcclion  du  septum.  Après  l'opération  il 
y  avait  sténose  des  deux  cotés.  Il  a  fallu  faii-e  la  résection  des 
deux  cornets  inférieurs. 

Discussion, 

PoLYAK  fait  rarement  la  résection  du  seplum.  11  commence  tou- 
jours par  la  réseclion  du  rornel  inférieur  à  laquelle  il  ajoute,  si 
nécessaiie,  la  réseclion  du  seplum. 


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ANALYSES  477 

6.  Navratil.  —  Papillomes  du  larynx  et  laryngofissnre.  —  H  a 
essayé  la  transplantation  d'après  Tliiersch  sur  les  endroits  curtés 
du  larynx.  La  greffe  jVa  pas  pris  à  cause  de  la  sécrétion  provenant 
des  papillomes. 

DiscusHwn, 

LiPSCHRR  dit  que  la  thierschisation  a  échoué  parce  que  la  plaie 
opératoire  n'était  pas  unie»  ce  qui  est  nécessaire  pour  que  la  greffe 
réussisse. 

E.  DE  Navratil.  —  Le  traitement  endo  laryngé  des  papillomes 
récidivants  est  à  rejeter.  Il  faut  toujours  faire  la  laryn  go  fissure  et 
enlever  la  base. 

D.  DR  Navratil.  —  La  cause  de  l'échec  de  la  greffe  tient  à  ce  que 
le  malade  n'a  pas  été  opéré  la  tète  pendante,  qu'il  a  aspiré  un 
peu  de  sang,  qu'il  y  a  eu  de  la  température  et  que  le  malade  a 
toussé.  La  plaie  était  complètement  unie. 


ANALYSES 


1.  —  OREILLES 

Expériences  snr  la  névrite  dégénératrice,  par  Wittmaack  (Zeitsch, 
fur  Ohren/milkunde,  tome  XVIÏ,  n*  3). 

Après  un  article  clinique  sur  la  névrite  toiique  de  l'acoustique, 
analysé  dans  les  A  finales ^  tome  XXXI,  p.  493),  W.  reprend  au- 
jourd'hui la  question  au  point  de  vue  expérimental.  Ce  travail  de 
laboratoire  devra  être  lu  dans  Toriginal.  lautmann. 

Contribution  à  l'examen  histologique  de  l'oreille,  surtout  de  sa 
partie  nerveuse,  VVittmaack  (Zeilsch,  fur  OhrenheilkunJe, 
tome  XVII,  no  3). 

Cet  article  ne  se  prête  pas  à  une  analyse.  11  contient  un  exposé 
de  la  technique  suivie  par  l'auteur,  avec  plusieurs  formules  de 
fixation  et  coloration.  lautmann. 


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♦78  AMALTSV; 

Deux  cas  de  surdi-mutité  congénitale  partielle,  par  Trifilbtti 
(Revue  hebdomadaire  de  laryng,,  etc.,  ^0  mars  1906). 

Le  1*'  cas  a  trait  à  une  surdi-mutité  congénitale  partielle  dont 
la  cause  la  plus  probable  est  Tatcoolisme  paternel.  Il  persistait  un 
reste  d'audition  ;  il  y  avait  une  espèce  de  fovea  centralis  de  l'au- 
dition, mais  reportée  plus  en  haut  de  Téchellc,  par  conséquent 
moins  apte  à  la  perception  de  la  voix  ordinaire  de  conversation  ; 
de  fait,  il  fallait  employer  une  voix  de  conversation  plutôt  élevée 
pour  être  compris  de  la  malade.  D'ailleurs,  cette  malade  n'avait 
pas  développé  son  langage  parlé  surtout,  parce  qu'elle  n'avait  suivi 
aucun  exercice  acoustique. 

Le  2*  cas  est  une  surdi-mutité  congénitale,  liée  à  des  végéta- 
tions adénoïdes  du  cavum  naso-pharyngien,  probablement  congéni- 
tales ou  contemporaines  du  premier  âge.  Le  sujet  fut  opéré,  Uen- 
fanl  commença  à  entendre,  mais  l'amélioration  du  mutisme  fut 
excessivement  lente.  C*est  que  la  présence  des  végétations  avait 
mis  aussi  obstacle  au  développement  des  centres  acoustiques. c^ 
rébraux.  Il  existe  ainsi  des  malades  qui  ne  sont  plus  sourds,  mais 
relativement  muets  et  qui  ont  surtout  besoin  d'exercices  phoné- 
tiques. A.  HAUTANT. 

Etiologie  et  traitement  de  la  sappuration  du  labyrinthe,  par 
W.  MiLLiGAN  {Lancet,  19  février  1904.) 

Milligan  donne  les  détails  de  3  cas,  accompagnés  d'une  bi- 
bliographie complète.  sains'-clair  tqouson. 

Un  cas  pea  ordinaire  d'abcèa  cérébral  ;  Abcès  téinporo-8j>énoIdal 
bilatéral  ;  opération,  guérison,  par  A.  L.  Whitehbad  (Lancel, 
13  février  1904,  p.  428). 

Le  titre  de  celte  communication  annonce  sufflsamm^t  de  quoi 

il  s'agit.  SAlNT-CLÀlR  THOMSON. 

Abcès   du  lobe  temporo-sphénoidal  d'origine  otique,  opération, 

guérison,  par  John   Patrick  (Glasgow  med,  journal,  mars  1904, 
p.  180). 

Le  malade  était  porteur  d'une  otite  moyenne  chranique  datant 

de  cinq  à  six  ans.  Trois  semaines  avant  d'être  examiné  par  l'auteur, 

il  avait  commencé  à  ressentir  des  douleurs  dans  l'oreille,  puis  dans 

a  tète.  Un  otologiste  consulté  enleva  des  massés  polypeuses  du 


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ANALYSES  479 

fond  de  la  caisse  mais  sans  qu'il  se  soit  produit  d'amélioration. 
Les  douleurs  augmentèrent  puis  s'accompagnèrent  de  vertiges, 
puis  de  frissons  à  deux  reprises.  Le  malade  fut  pris  de  vomisse- 
Di.enls,  puis  survient  un  étal  subcomaleux  deux  jours  avant  son 
entrée  à  l'hôpital. 

L'auleur  pratiqua  une  incision  pour  ouvrir  la  mastoïde,  mais 
dépassa  le  but  et  tomba  sur  la  dure-mère  qu'il  incisa,  puis  sur  le 
cerveau  qu'il  ouvrit  et  d'où  s'écoula  une  notable  quantité  de  pus. 
L'ouverture  osseuse  fut  élargie  en  bas  et  en  avant,  toutes  les 
cellules  mastoïdiennes  furent  largement  ouvertes  et  mises  en  com-. 
munication  avec  l'oreille  externe.  Les  plaies  cérébrale  et  mastoï- 
dienne furent  drainées.  Le  malade  éprouva  encore  dos  symp- 
tômes cérébraux  pendant  trois  jours,  puis  ceux-ci  se  calmèrent  et 
la  guérison  se  lit  progressivement.  a.  raoult. 

Aphoristique  ou  abrégé  symptomatologique  des  otites  et  de  leurs 
complications  à  Tusage  des  médecins  non  spécialistes,  par  Suâé 
Y  MoLWT  {Revue  hebdomadaire  de  laryng,  oloL  et  rhin,,  M  fé- 
vrier 1906). 

L'auteur  étudie  les  caractères  des  symptôniës  des  maladies  de 
l'oreille  et  leurs  relations  réciproques  ;  il  passe  en  réviie  la  dou- 
leur, la  surdité,  les  bourdonnements,  les  vertiges,  etc.,  et  il  montre 
commenlj,  si  on  ne  coipalt  pas  le  maniement  du  spéculum  aigris, 
il  est  possible  cependant  de  faire  un  diagnoslic  exact  ou  très 
approximatif  de  presque  toutes  les  formes. d'olites.  Il  résume 
ainsi  la  pathologie  auriculaire  en  quatre-vingts  propositions  qu'il 
est  impossible  d'analyser.  a.  bautant. 


H.  -.  NEZ 

Extraction  dé  polypes  chez  un  hémophile,  par  Bross  {Monatsch, 
fur  Ohrenheilk,  n*  11,  1905). 

L'auteur  exerçant  depuis  peu   publie   une  expérience  person- 
nelle sur  un  hémophile,  opération  à  l'occasion  de   l'extraction  d  es 
polypes,  qui  lui  a  procuré  probablement  de  grosses   émotions,  l 
désire  mettre  les  confrères  en  garde  contre  l'oubli  qu'on  commet 
assez  souvent  en  ne  s'informant  pas  si  le  malade  à  opérer  est  hé- 
mophile ou  non.  LAUTMANN. 


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480  ANALYSES 

Sur  les  relations  du  nez  et  de  Tappareil  génital  de  la  femme,  par 
Marcel  Falta  {Monatsch,  fur  Ohrenheilkunde,  n<>  11,  1905). 

Ce  travail  de  Falta  est  une  conlribulioii  en  faveur  de  la  théo- 
rie de  Fliess.  Gomme  tous  ceux  qui  ont  agi  d'après  les  préceptes 
de  Fliess  il  a  pu  arrêter  la  douleur  de  la  dysménorrhée  en  cocaî- 
Disant  les  points  indiqués  par  Fliess.  11  a  provoqué  dans  2  cas 
Tavortement  par  suite  des  interventions  in  Ira- nasales,  il  a  pu 
améliorer,  par  un  traitement  endo-nasal  des  femmes  qui  n*ont 
retiré  aucun  bénéflce  d'un  traitement  gynécologique.  Il  lui  parait 
invraisemblable  de  mettre  les  effets  obtenus  sur  le  compfc  de  la 
suggestion  ou  de  la  cocaînisation.  Ce  travail  quoique  manquant 
d'originalité  est  en  somme  précieux  parce  qu'il  prouve  que  la  dé- 
couverte de  Fliess  vaut  plus  que  d'être  passée  sous  silence,  mais 
un  reproche  est  à  faire  à  Falta  et  il  le  partage  avec  tous  ceux  qui 
ont  écrit  dans  son  sens  sur  le  môme  sujet,  c'est  de  ne  pas  avoir 
suivi  assez  longtemps  lus  malades,  et  de  s'être  contenté  d'une  ob- 
servation de  quelques  mois  seulement.  lautuann. 

Cause  et  traitement  du  rhume  des  foins,  par  le  Prof.  Duubar 
(Hambourg)  (Ann&h  of  olology^  rhinology  and  Istryngologyy 
juin  1905). 

Dans  cette  communication,  le  Prof.  Dumbar  revient  sur  les 
causes  du  Hay  fever  non  seulement  en  Europe,  mais  aussi  en 
Amérique  du  Nord  ;  il  conclut  à  l'identité  de  nature  de  l'affection 
dans  les  deux  régions  (bien  que  les  plantes  incriminées  soient  to- 
talement différentes),  et  à  l'efficacité  de  sa  «  Pollantine  »  dans  le 
traitement  du  catarrhe  automnal  américain. 

En  ce  qui  concerne  le  rhume  des  foins  ou  catarrhe  printanier 
d'Europe,  l'auteur,  après  avoir  rappelé  sa  description  clinique  bien 
connue,  déclare  ne  plus  croire  à  sa  pathogénie  microbienne,  ainsi 
qu'il  Ta  cru  à  un  moment  donné. 

Les  grains  de  pollen  du  froment  et  du  seigle  agissant  sur  un 
terrain  particulier  sont  la  cause  des  phénomènes  constatés,  ainsi 
qu'il  résulte  des  expériences  entreprises  par  l'auteur  à  ce  sujet. 
C'est  le  contact  du  pollen  sur  la  conjonctive,  ou  sur  la  pituitaire, 
ou  sur  les  deux  à  la  fois,  qui  provoque  l'accès. 

Du  pollen,  projeté  dans  une  chambre  où  sont  enfermés  des  pa- 
tients sujets  au  hay  fever  et  d'autres  individus  normaux,  ne  pi'o- 
voque  rion  chez  les  derniers,  et  immédiatement  un  accès  chez  les 
premiers. 


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ANALYSES  481 

Si,  au  lieu  de  pollen  on  projelle  des  poussières,  aucun  phéno- 
mène n'apparaît  chez  les  prédisposés  au  hay  fever. 

Enllu,  chez  les  prédisposés,  le  pollen  produit  le  même  eiïet  en 
injection  sous-cutanée.  L'irritation  atteint  même  une  intensité 
extraordinaire  (bouffissure  de  la  face,  éruption  d'urticaire). 

Il  faut  donc  voir  dans  l'action  du  pollen  autre  chose  qu'une  ac- 
tion de  contact. 

Quelle  est  donc  la  partie  agissante  du  pollen? 

On  sait  que  celui-ci  contient,  à  l'intérieur  d'une  double  enve- 
loppe de  cellulose,  un  produit  spécial  appelé  fovilla. 

Les  crochets  que  présente  la  surface  de  l'enveloppe  extérieure 
ne  peuvent  être  mis  en  cause,  car  beaucoup  de  grains  de  pollen 
actifs  en  sont  dépourvus. 

L'auteur  a  cherché,  parmi  les  différents  produits  que  contient  la 
fovilla,  celui  qui  se  montrerait  expérimentalement  actif. 

11  a  pu  ainsi  éliminer  :  les  huiles  éthérées,  les  grains  d'amidon, 
les  enzymes. 

Le  principe  actif  est  une  toxalbumine  soluble. 

C'est  celle  toxalbumine  (extrêmement  active  puisque  des  quan- 
tités inflnitésimales  provoquent  expérimentalement  l'apparition 
des  troubles  du  hay  fever)  qui,  en  se  dissolvant  dans  le  mucus 
nasal  ou  dans  les  larmes  qui  le  charrient  dans  les  fosses  nasales, 
ou  bien  en  passant  dans  la  circulation  générale  quand  on  injecte 
le  pollen  sous  la  peau,  est  la  cause  du  rhume  des  foins. 

L'extrême  activité  de  cette  toxalbumine  explique  l'apparition 
du  rhume  des  foins  au  centre  des  villes  puisqu'il  suffit  de  la  pré- 
sence de  quelques  grains  de  pollen  pour  produire  des  symptômes 
très  intenses  chez  les  malades  très  sensibles. 

La  nécessité  pour  la  toxalbumine  d'être  dissoute  dans  le  mucus 
ou  les  larmes  pour  produire  ses  effets,  explique  l'intluence  des 
brusques  changements  de  température,  des  nombreuses  pous- 
sières, des  ablutions  de  la  face,  sur  l'apparition  du  catarrhe  prin- 
tanier  ;  ces  différentes  conditions  provoquent  plus  ou  moins  la  sé- 
crétion du  mucus  nasal. 

Enfin,  la  possibilité  de  stériliser  la  toxalbumine  ruine  définiti- 
vement la  théorie  microbienne  du  rhume  des  foins  ;  la  toxine  ne 
devient  inaclive  qu'à  i50«. 

Pourquoi  certaines  personnes  sont-elles  si  sensibles  à  l'action 
du  pollen  des  graminées,  et  certaines  autres  complètement  insen- 
sibles ? 

Trois  hypothèses  peuvent  être  faites  : 

i**  Les  personnes  sujettes  au  hay  fever  ont  leurs  humeurs  cons- 


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^482  'ANALYSH8 

tiluées  de  telle  façon  qu*elles  Iransforment  la  substance  du  pollen 
en  un  produit  énDÎnemment  toxique.  Cette  explication  est  ruinée 
par  ce  fait  que  le  mélange  de  toxine  et  de  sérum  sanguin  des 
malades  atteints  de  hay  fever  est  absolument  inactif  envers  les 
sujets  sains. 

2^  Les  sujets  sains  ont  dans  leurs  humeurs  une  antidote  de  la 
toxine  poilinique.  Mais  celle  dernière,  mélangée  au  sértim  des 
sujels  normaux,  conserve,  vis-à-vîs  des  patients  atteints  de  hay 
fever,  lout  son  effet  nocif. 

3**  Il  s*agild*un  trouble,  d'une  susceptibilité  particulière,  des 
lerminaisons  nerveuses,  ou  des  cellules  de  la  muqueuse  olfaclive 
ou  conjonctivale.Des  recherches  en  cours  fontcroire  àTauteurqu'il 
s'agit  d*une  susceptibililé  particulière  des  cellules  de  la  muqueuse. 
Il  existerait  aussi  une  relation  entre  le  hay  fever  et  Tinfluenza. 

La  découverte  de  la  toxine  poilinique  devait  faire  rechercher 
son  antitoxine. 

Après  différents  essais  sur  le  lapin,  la  chèvre  et  le  cheval,  fau- 
teur a  reconnu  que  ce  dernier  animal  était  un  des  plus  sensibles  à 
la  toxine  poilinique,  et,  en  faisant  des  inoculations  inlravcincuses 
de  plus  en  plus  fortes,  a  pu  obtenir  un  sérum  antitoxique. 

Ce  sérum  est  surtout  prophylactique. 

Trois  gouttes  injectées  dans  l'œil  d'un  patient  à  une  demi-heure 
d'intervalle  suffisent  pour  lui  assurer  l'immunité  pendant  plu- 
sieurs heures  et  souvent  pendant  toute  la  journée. 

Le  procédé  est  donc  extrêmement  simple. 

Quelques  médecins  paraissent  rechercher  de  préférence  un  sé- 
rum s'inoculant  par  voie  sous-cutanée.  Ce  procédé  est  rejeté  par 
Tauteur,  parce  que  rien  n'est  plus  simple  que  de  verser  une  goulle 
de  liquide  dans  le  cul-de-sac  conjonclival  d'un  malade  et  aussi 
parce  que  beaucoup  de  malades  sujels  au  rhume  des  foins,  sinon 
lous,  onl,  sous  l'influence  de  l'injection  de  sérum  de  cheval  nor- 
mal, une  réaction  inflammatoire  locale  très  intense. 

Toutefois,  le  sérum  pouvant  s'infecter  au  contact  des  larmes,  et 
les  substances  antiseptiques,  employées  pour  s'y  opposer,  étant 
irritanles  pour  la  conjonctive,  le  Prof.  Dumbarse  sert  d'un  sérum 
desséché,  pulvérisé  et  mélangé  avec  un  peu  de  sucre  de  lait  des- 
tiné à  faciliter  la  dissolution  du  produit  dans  les  larmes. 

Il  suffit  d'appliquer  sur  le  bord  libre  de  la  paupière  inférieure, 
à  l'aide  d'une  petite  spatule  ou  d'une  petile  brosse,  la  valeur  d'une 
tôle  d'épingle  du  produit,  et  d'abaisser  la  paupière  pour  en  facili- 
ter la  dissolution.  Moins  de  3  grammes  suffisent  pour  préserver  un 
malade  pendant  toute  la  durée  du  hay  fever. 


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ANALYSES  483 

L'auteur  insiste  sur  la  nécessité  d'employer  de  toutes  petites 
doses  ;  les  insuccès  étant  souvent  dus  à  l'usage  intempestif  du 
produit. 

Les  malades  devront  clore  les  fenêtres  de  Tappartement  pen- 
dant la  nuit. 

Le  traitement  sera  fait  le  matin,  au  réveil,  avant  que  le  malade 
ne  sorte  du  lit.  La  sensation  de  froid  qui  se  produit  alors  provo- 
que, en  efTet,  la  sécrétion  de  la  muqueuse  nasale  qui  met  en  li- 
berté la  toxine  du  pollen  ayant  pu  pénétrer  dans  la  fosse  nasale 
pendant  la  nuit.  Malheureusement,  la  présence  de  l'antitoxine  ne 
sufQt  pas  toujours  à  empêcher  le  premier  accès  du  matin  (expéri- 
mentalement d'ailleurs,  c'est  au  matin  que  les  sujets  se  montrent 
le  plus  sens'd)]e  à  la  toxine).  Certains  malades  se  trouvent  mieux 
de  l'emploi  du  sérum  le  soir  en  se  mettant  au  lit,  ou  deux  ou  trois 
heures  avant  le  coucher. 

Tous  les  Etats  européens  présentent,  au  printemps,  des  cas  plus 
ou  moins  nombreux  de  hay  fever.  Dans  l'Inde,  la  lloraison  du  riz 
provoque,  comme  en  Europe,  le  hay  fever  ;  celui-ci  existe  égale- 
ment en  Australie.  Il  y  a  une  exception  pour  les  Etats-Unis  et  le 
Canada. 

Dans  ces  deux  pays,  les  symptômes  se  produisent  non  pas  au 
printemps,  mais  en  automne.  H  y  a  bien  quelques  sujets,  mais 
rares,  qui  sont  atteints,  comme  en  Europe,  au  printemps.  Il  s'agit 
alors  de  véritable  hay  fever  causé  par  le  pollen  du  froment  très 
abondant  en  Amérique.  Dans  l'immense  majorité  des  cas,  ce  ne 
sont  pas  les  mêmes  patients  qui  sont  atteints  en  été  et  en  au- 
tomne, cependant  le  cas  contraire  peut  se  présenter  et  ces  ma- 
lades sont  alors  atteints  de  juin  à  octobre. 

La  cause  de  ce  catarrhe  automnal  des  Américains  est  le  pollen 
de  deux  plantes  extrêmement  abondantes  en  Amérique  :  les  am- 
brosia  vulgairement  connues  sous  le  nom  de  rag-weed,  et  la  verge 
d'or  de  la  famille  du  Solidago. 

Du  pollen  de  ces  deux  plantes,  l'auteur  a  retiré  une  toxalbu- 
mine  qui,  absolument  sans  effet  sur  les  sujets  sains,  provoque  le 
catarrhe  automnal  chez  les  sujets  souffrant  du  catarrhe  autom- 
nal. 

L'ambroisie  semble  cliniquement  avoir  une  action  plus  mani- 
feste que  la  verge  d'or  puisque  certains  sujets  atteints  de  catarrhe 
automnal  peuvent  froisser  cette  dernière,  se  frotter  les  paupières 
avec  ses  fleurs  sans  provoquer  d'accès.  Néanmoins  l'instillation  de 
la  toxine  a  toujours  provoqué  l'apparition  du  catarrhe. 

Chez  la  plupart  de  nos  sujets   européens  atteints  de  hay  fever, 


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484  ANALYSES 

la  toxine  de  la  verge  d'or  ou  de  l'ambroisie  est  sans  efîet.  Cer- 
tains sujets  cependant,  comme  le  Prof.  Dumbar  lui-même,  réa- 
gissent par  un  accès  caractéristique.  D'ailleurs,  il  semble  qu'il 
y  ait  en  quelque  sorte  une  accommodation  de  la  muqueuse  chez 
les  prédisposés,  puisque  lors  d*un  premier  voyage  en  Amérique 
en  automne,  Tauteur  ne  fut  pas  incommodé»  tandis  qu'à  un 
deuxième  voyage,  il  présenta  de  violents  accès,  calmés  d'ailleurs 
par  son  sérum. 

I/anteur  conclut  que  hay  fever  et  catarrhe  automnal  sont  de 
même  essence,  et  doivent  bénéficier  de  femploi  de  son  sérum. 

L'usage  de  son  sérum  en  Amérique  a  donné  des  résultats  qui 
ne  sont  pas  absolument  concordants.  C'est  qu'il  faut,  pour  avoir 
des  résultats,  se  conformer  strictement  aux  indications  données 
plus  haul  ;  surtout  employer  toujours  des  doses  minimes. 

Le  sérum  desséché  de  Dumbar  est  fabriqué  sous  le  nom  de 
Pollantin,  chez  Schimmel  et  C%  à  Miltiz,  prés  Leipzig. 

H.   CABOGHR, 


La  sérothérapie  du  hay  fever,  par  Hanau  W.  Lobb  (Annah  of  oio' 
loijijy  rhinology^  farynijology,  juin  ^905). 

L'Amérique,  comme  l'Europe,  cultive  le  froment,  et,  comme 
elle  et  pour  cette  cause,  soufire  du  hay  fever,  du  catarrhe  printa- 
nier.  Mais  bien  plus  fréquent  encore  est,  chez  elle,  le  catarrhe  au- 
tomnal provoqué  par  le  pollen  des  atnbroisia  et  de  la  verge  d'or. 
Dans  la  première  catégorie  de  malades,  l'auteur  n'a  eu  qu'à  se 
louer  de  l'usage  du  Pollantin.  Pour  la  deuxième  catégorie,  il  sem- 
blait a  priori  qu'une  antitoxine  fabriquée  par  immunisation  à 
l'aide  des  toxines  de  Tambrosia  ou  de  la  verge  d'or  serait  le  re- 
mède logique  et  c'est  ce  qui  résulte  des  quelques  cas  traités  par 
cette  antitoxine  qui  lui  a  été  donnée  par  le  Prof.  Dumbar. 

Dans  tous  les  cas,  il  faudra  toujours  se^  conformer  aux  règles 
prescrites  par  l'inventeur  de  ce  mode  de  traitement  si  on  veut  en 
retirer  les  bénéfices  qu'il  en  obtient  lui-même. 

lin  certain  nombre  de  symptômes,  notamment  Tobstruction  na- 
sale, ne  sont  pas  soulagés  par  1  emploi  du  sérum  uniquement 
parce  qu'ils  sont  sous  la  dépendance  de  lésions  nécessitant  Tiu- 
tervention  chirurgicale  (crêtes  de  la  cloison,  polypes  du  nez). 

Dans  un  certain  nombre  de  cas,  même  l'obstruction  nasale  a  pu 
s'opposer  à  la  convenable  insufflation  du  sérum  desséché  dans  la 
fosse  nasale. 


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ANALYSES  485 

L'intervention  d'un  médecin  habitué  aux  manœuvres  ihinolo- 
giques  est  donc  indispensable  pour  la  direction  du  traitement. 

H.   CABOCHE. 

La  résection  sous-muqueuBe  du  sepium  nasal.  Nouvelle  technique 

à  Taide  du  nouveau  bistouri  à  bascule  de  l'auteur,  réduisant  la 

durée  moyenne  de  Topération  à  quelques  minutes,  par  Williau 

Lincoln  Ballknger  {Journal  ofotology,  rhinology,  laryngologi/j 

juin  1905). 

L'originalité  du  procédé  consiste,  comme  l'indique  le  titre,  dans 
l'emploi  d'un  bistouri  spécial,  très  ingénieux,  permettant  Tabla- 
tion  rapide  de  toute  la  portion  cartilagineuse  en  une  seule  pièce. 

Ce  bistouri  se  compose  d*un  manche  à  l'extrémité  duquel  est 
fixée  une  sorte  de  fourche  destinée  à  embrasser  le  cartilage  une 
fois  dénudé.  A  l'extrémité  de  la  fourche  opposée  au  manche  est 
fixé  une  sorte  d'étrier  tranchant,  s'attachant  par  deux  pivots  à 
chaque  extrémité  de  la  fourche.  C'est  cet  étrier  tranchant  qui  va 
entourer  le  cartilage,  guidé  par  les  deux  extrémités  de  la  fourche 
qui  le  dépassent  de  2  on  3  niillimèires. 

La  construction  est  telle  que  la  résistance  du  cartilage  tient 
lotijours  le  tranchant  dans  la  direction  suivant  laquelle  sont  diri- 
fiées  les  extrémités  de  la  fourche  :  en  haut,  si  elle  est  dirigée  en 
haut,  en  bas,  si  elle  est  dirigée  en  bas,  en  avant,  si  elle  est  dirigée 
en  avant,  etc.  On  peut  donc  faire  prendre  à  la  lame  toute  direc- 
tion désirable  et  tailler  ainsi  un  lambeau  cartilagineux  de  telle 
forme  que  l'on  veut. 

L'auteur  reconnaît  lui-môme  que,  pour  les  déviations  très  angu- 
laires, l'écartement  des  deux  branches  de  la  fourche  n'est  pas  as- 
sez considérable. 

L'incision  de  la  muqueuse  est  faite  soit  suivant  le  tracé  de 
Killian,  soit  suivant  le  tracé  de  Hajek. 

Lu  muqueuse  étant  décollée  sur  les  faces  convexe  et  concave  du 
cartilage,  l'auteur  fait  l'ablation  du  cartilage  en  une  seule  pièce  à 
l'aide  do  son  bistouri.  Il  enlève  alors  la  partie  anlérieure  du  vo- 
mer  et  l'épine  nasale  à  la  pince-gouge. 

Enfin  à  l'aide  des  scies  de  Kyle,  qu'il  a  modifiées  de  façon  à  pou<* 
voir  les  utiliser  à  la  résection  sons-muqueuse,  il  trace  sur  la  lame 
perpendiculaire  un  petit  lambeau  quadrilatère  qu'il  enlève  ainsi 
en  une  seule  pièce. 

Le  résultat  opératoire  est-il  donc  meilleur  en  enlevant  ainsi  en 
grandes  aires  la  cloison  déviée,  et  la  pince-gouge  ne  va-t-elle  pas 
aussi  vite  que  les  scies  de  Kyle  ?  n.  caboche. 

ANNALES   DBS   MALADIES   DE   l'oRBILLE   BT  DU   LARYNX.  —  XXXII.       33 


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486  JMÀhynA 

Déviation  de  la  cloison  nasale.  Revne  critique  de  leur  méthode  de 
redressement  par  la  résection  fenètrée  avec  une  statistique 
de  cent-seize  opérations,  par  Otto  T.  Frrer,  M.  D.  (Chicago) 
(Annals  of  otoloejy,  rhinology  and  laryngology^  juio  1905). 

Nouvel  arlicle  sur  un  sujel  que  l'auteur  a  déjà  traité  en  décem- 
bre 1903  dans  le  Journal  of  ihe  American  med.  Aêsociation.  Il 
donne  les  améliorations  qu*il  a  apportées  à  sa  méthode  qu'il  com- 
pare aux  difTérents  procédés  parus  depuis  (Killian,  Arçh,  f.  la- 
ryngoL,  4904  ;  Hajek,  FraenkeVs  Archiv.^  1904  ;  White,  Boston 
med,j\,  1904;  Zarnico,  Mueller,  etc.). 

Le  sujet  est  d'actualité  en  France,  aussi  donnerons-nous  de  ce 
travail  une  analyse  un  peu  étendue. 

La  classification  étiologique  des  déviations  en  traumatiques  e( 
non  traumatiques  ne  semble  pas  justifiée  à  l'auteur  ;  cette  étiole- 
lo^ie  est  le  plus  souvent,  en  effet,  confuse,  et  mieux  vaut  classer 
les  déviations  uniquement  d'après  leurs  formes. 

La  résection  sous-muqueuse  de  la  cloison  déviée  peut  être  pra- 
tiquée chez  renfaul,  à  la  condition  toutefois  d'enlever  tout  vestige 
de  déviation  sous  peine  de  récidive  du  fait  de  la  croissance. 

Passant  en  revue  les  résultats  par  lui  obtenus,  Freer  constate 
que  le  résultat  s'est  maintenu  après  deux  ans  et  deux  ans  et 
demi  ;  la  cloison  a  repris,  ou  à  peu  près,  sa  fermeté  primitive.  Il 
est  donc  probable  que  le  cartilage  et  l'os  se  reproduisent  après 
application  des  lambeaux  périchondro-muqueux. 

L'auteur  n'a  jamais  observé  de  déformations  extérieures  après 
ses  interventions.  Néanmoins,  il  estime  sage  de  conserver  un  lam- 
beau cartilagineux  au  niveau  de  l'arête  dorsale  du  nez  extérieur. 

Comme  soins  préliminaires,  il  est  de  grande  utilité  de  pratiquer 
la  section  des  vibrisses  du  vestibule.  Si  l'on  doit  opérer  dans  des 
fosses  nasales  suppurantes,  faire  pendant  plusieurs  jours  des  irri- 
gations et  applications  quotidiennes  d'Argyral  à  25  VoJ^SQ^'^ 
disparition  delà  suppuration. 

Bien  que  la  position  assise  du  patient  donne  à  Topérateur  une 
vue  plus  exacte  du  champ  opératoire,  la  position  couchée  est  plus 
agréable  au  malade  et  c*est  elle  qui  est  adoptée  par  Freer.  Une 
disposition  de  sa  table  d'opération  permet  d'élever  la  tête  pour 
l'exécution  de  certains  temps  opératoires. 

Pas  d'anesthésiques  généraux.  Après  un  badigeonnago  des  deux 
surfaces  de  la  cloison  avec  une  solution  de  cocaïne  au  '/zoi  une  ap- 
plication de  poudre  de  cocaïne  pure  à  l'aide  d'un  petit  tampon  hu- 
mide suffit  à  l'anesthésie,  sans  qu'il  y  ait  jamais  d'accident.  Une 


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ANALYSES  487 

injection  sous-cutanée  muqueuse  de  cocaïne  est  pourtant  néces- 
saire à  la  partie  tout  à  fait  antérieure  du  seplum. 

Un  aide  est  nécessaire  pour  rétracter  les  narines  à  Taide  du  ré- 
tracteur spécial  de  l'auteur,  et  un  autre  pour  éponger  le  sang  au 
fur  et  à  mesure  des  progrès  de  l'intervention. 

Les  différentes  déviations  de  la  cloison  peuvent  se  ramener  à 
trois  types  principaux  : 

Déviation  à  angle  vertical  ;  déviation  sous  forme  de  crête  an- 
téro-postérieure  ;  enûn  combinaison  des  deux  formes  de  déviation. 

D'une  façon  générale,  Fincision  muqueuse  est  faite  le  long  de  la 
crête  angulaire  de  la  déviation,  et  non  au  moyen  d'une  bouton- 
nière muqueuse  au-devant  de  la  déviation  à  la  manière  de  Killian. 

Dans  los  déviations  comprenant  un  angle  vertical  et  un  autre 
horizontal,  Tincision  muqueuse  a  la  forme  d'un  L  dont  la  bran- 
che verticale  suit  Tangle  vertical,  et  dont  la  branche  horizontale, 
partie  du  pied  de  la  première,  suit  la  crête  horizontale  en  se  di- 
rigeant en  avant.  11  en  résulte  un  lambeau  muqueux  triangulaire 
à  base  adhérant  à  l'arête  nasale  et  qu'on  rétractera  en  avant  à 
l'aide  d'un  petit  rétracteur.  Si  la  crête  horizontale  est  peu  pro- 
noncée, la  branche  horizontale  de  l'L  est  faite  le  long  du  plancher 
nasal.  Dans  les  cas  difficiles,  l'incision  horizontale,  tracée  selon 
la  crête  horizontale,  peut  être  prolongée  en  arrière  :  l'ensemble 
des  incisions  simule  alors  un  T  renversé. 

Si  la  crête  horizontale  existe  seule,  c'est  suivant  elle  que  sera 
faite  l'incision.  Toutefois, jlorsque  cette  crête  commence  loin  de  la 
partie  antérieure  du  septum,  on  fera  une  incision  verticale  com- 
mençant un  peu  en  avant  de  Texlrémité  antérieure  de  cette  crête 
et  allant  de  la  partie  supérieure  du  septum  jusqu'au  plancher. 

Le  décollement  de  la  muqueuse  est  obtenu  au  moyen  de  sépa- 
rateurs, minces,  courbés,  les  uns  à  bord  mousses,  les  autres  à 
bords  tranchants  pour  la  dissection  (nombreuses  figures).  Tous  ces 
instruments  sont  droits,  la  coudure  habituelle  de  toute  instru- 
mentation intranasale,  est  une  entrave  à  l'exactitude  des  mouve- 
ments particulièrement  nécessaire  pour  cette  intervention.  On  at- 
taque la  muqueuse  du  côté  convexe  ;  faire  attention  de  bien  pé- 
nétrer sous  le  périchondre,  et  non  entre  ce  dernier  et  la  muqueuse 
nasale.  Le  décollement  peut  présenter  des  difficultés  au-dessous 
de  la  crête  horizontale,  entre  elle  et  le  plancher. 

L'adhérence  est  quelquefois  considérable  à  ce  niveau,  et  le  dé- 
collement doit  quelquefois  être  momentanément  abandonné  jus- 
qu'à ce  qu'on  ait  fait  une  résection  du  cartilage.  Souvent  le  bis- 
touri est  nécessaire  pour  ce  décollement* 


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488  ANALYSES 

La  première  incision  du  cartilage  est  faite  au  bistouri  et  non 
avec  une  rugine  coupante,  la  lame  de  Tinstrument  étant  tenue 
obliquement  par  rapport  à  la  surface  cartilagineuse. 

En  cas  de  déviation  sous  forme  de  crête  horizontale,  le  cartilage 
est  incisé  verticalement  sur  la  partie  recliligue  du  septum,  juste 
au-devant  de  la  déviation. 

Dans  le  cas  de  crête  verticale  combinée  à  une  déflexion  horizon- 
tale, rincision  est  faite  à  la  base  adhérente  du  lambeau  tiiangu- 
laire  muqueux,  parallèlement  à  Tarète  du  nez.  En  outre,  de  la 
partie  inférieure  de  cette  première  incision,  on  en  fait  une  autre, 
plus  petite,  perpendiculaire  à  la  première  ;  il  en  résulte  un  petit 
lambeau  cartilagineux  à  base  adhérente  en  arrière,  et  qu'on 
pourra  facilement  réduire  pour  décoller  la  muqueuse  de  la  conca- 
vité de  la  déviation. 

Le  décollement  de  la  muqueuse  du  côté  concave,  généralement 
facile,  se  fera  avec  un  élévateur  à  bord  mousse.  Toutefois,  l'adhé- 
rence est  parfois  extrême  au  niveau  du  fond  de  la  concavité,  et 
peut  nécessiter  l'usage  d'un  élévateur  à  bords  tranchants. 

L'auteur  pratique  la  résection  du  cartilage  en  une  seule  pièce. 
Rarement,  il  pratique  le  morcellement  du  cartilage  à  la  pince.  A 
Taide  de  bistouris  spéciaux  coudés  sur  le  plat  et  sur  le  champ,  il 
circonscrit  la  déviation  par  une  ligne  horizontale  une  autre  verti- 
cale, et  enlève  à  la  pince  la  déviation  ainsi  isolée. 

Lorsque  les  parties  osseuses  de  la  cloison  participent  à  la  dévia- 
tion, il  faut  réséquer  tout  ce  qui  est  dévié  ;  même  si  la  résection 
doit  aller  jusqu'au  bord  du  vomer. 

L'auteur  se  sert  de  la  pince^de  Grimwald  qu'il  a  fait  modiner,et 
qu'il  préfère  aux  pinces  de  Hartmann,de  Jansen-Middletn,de  Hajek. 

Ce  que  l'on  trouve  le  plus  souvent,  c'est  un  angle  plus  ou  moins 
horizontalÂformé  par  l'union  de  la  lame  criblée  et  du  voroer,  ou 
bien  du  vomer  et  d'une  portion  restante  de  cartilage.  Sans  se  ser- 
vir du  spéculum  de  Killian  qui  lui  parait  être  une  complication, 
l'auteur  enlève  la  crête  osseuse  d'avant  en  arriére  avec  sa  pince 
emporte-pièce.  Revenant  ensuite  à  l'extrémité  antérieure  du  vo- 
mer, il  s'assure  que  ses  deux  faces  sont  bien  dénudées,  il  com- 
plète au  besoin,  cetle  dénudation  avec  un  instrument  tranchant 
(car  Tadhérence^est  parfois  extrême  à  ce  niveau),  puis  à  la  gouge 
et  au  maillet,  il  désinsère  l'épine  nasale  et  le  vomer  d'avec  l'apo- 
phvse  palatine  du  maxillaire,  levant  alors  la  gouge  en  haut,  il 
rompt  en  arrière  le  lambeau  osseux  isolé.  Toutefois,  si  l'épine  na- 
sale et  l'extrémité  antérieure  du  vomer,  se  présentent  sufOsam- 
ment,  il  en  fait  l'ablation  à  la  pince  coupante. 


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ANALYSES  489 

D'une  façon  générale,  ne  jamais  tordre,  rompre  ou  arracher, 
mais  sectionner  franchement  à  la  pince  si  Ton  veut  éviter  des  fê- 
lures parfois  dangereuses  au  niveau  de  la  lame  perpendiculaire. 

Pas  de  sutures.  Tamponnement  à  la  gaze  imprégnée  de  sous- 
nitrate  de  bismuth. 

Etant  données  les  difficultés  que  peuvent  présenter  certaines  ré- 
sections, la  durée  moyenne  de  vingt  minutes,  indiquée  par  Eillian, 
lui  parait  insuffisante  pour  mener  à  bien  cette  opération. 

H.   CABOCHB. 

Contribution  à  la  oliniqne  de  la  tubercolose  nasale,  par  Pasch 
(Archiv.  fur  laryngologie^  tome  XVII,  n*  3.) 

Elève  du  service  de  Brieger,  notre  auteur  a  évidemment  eu  oc- 
casion d'observer  un  nombre  très  grand  de  cette  localisation  de 
la  tuberculose  qui,  malgré  la  profusion  de  travaux  la  concernant, 
restera  tout  de  même  un  sujet  intéressant  à  l'étude.  Ce  qui  fait 
l'intérêt  de  ce  travail  est  le  soin  avec  lequel  l'auteur  s'entoure, 
pour  appuyer  chaque  assertion^  sur  un  fait  observé  par  lui.  Nous 
le  suivrons,  en  résumant  ses  observations. 

On  distingue  deux  formes  de  la  tuberculose  dont  on  croit  que 
la  forme  proliférative  (tuberculome)  est  une  forme  du  début,  et 
la  forme  ulcéreuse,  une  manifestation  secondaire.  Dans  la  majo- 
rité des  cas  ceci  est  exact,  mais  il  n'est  pas  rare  de  trouver,  coïn- 
cidant avec  une  large  infiltration  tuberculeuse  des  poumons,  un 
fuberculome  nasal.  Il  sera  plus  rare  de  rencontrer  une  tuberculose 
ulcéreuse  du  nez  avec  état  général  excellent.  Témoin  l'observa- 
tion suivante. 

Un  homme  de  25  ans,  bonne  santé  générale,  souffre  du  nez 
depuis  plusieurs  années.   Sur  la  cloison,  dans  le  tiers  antérieur, 
une  ulcération  superficielle,  grisâtre,  bien  limitée,  empiétant  sur 
le  plancher  du  nez  et  sur  la  peau  de  la  lèvre  supérieure,  saignant 
facilement  au  toucher  à  la  sonde.  Double  otite  chronique  sup- 
purée.  Excision  de  l'ulcération  et  transplantation  d'un  lambeau. 
Guérison  en  quinze  jours.  Examen  histologique  montre  la  pré- 
sence de  cellules  géantes.  Revu  un  an  après,  nez  guéri,  légère  in- 
filtration d'une  bandelette  ventriculaire.  Pas  d'expectoration.  Un 
an  et  demi  plus  tard,  large  tuberculose  du  larynx,  légère  infiltra- 
tion du  poumon.  En  juin  1905,  guérison  de  la  tuberculose  du  nez 
et  du  larynx,  excepté  une  légère  infiltration  de  la  corde  gauche. 
Cet  exemple  montre  qu'un   individu  robuste  peut  avoir  une 
forme  ulcéreuse  de  la  tuberculose  nasale,  il  montre  aussi  que  la 


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490  AMkh 

forme  'ulcéreuse  réputée  dangereuse  peut  guérir  radicaleinent, 
tandis  que  dans  la  forme  proliférante  la  récidive  est  presque  la 
règle  é 

L'inoculation  des  bacilles  de  Koch  se  fait  dans  le  nei  surtout 
sur  la  cloison,  d*où  la  localisation  principale  de  la  tuberculose 
dans  le  nés.  Dans  tous  les  livres  on  trouve  la  notion  qu'à  o6lé  du 
grand  foyer  tuberculeux  existent  quantité  de  nodules  milialres. 
Qu*une  pareille  semence  existe,  la  récidive  rapide  et  fréquente 
après  ablation  do  foyer  principal  le  prouve,  mais  c*esl  en  vain  que 
dans  la  plupart  des  cas  on  cherchera  ces  nodules  miliaires. 

La  propagation  de  la  tuberculose  se  fait  quelquefois  par  perfo- 
ration du  septum  et  formation  des  tumeurs  du  côté  opposé. 

Une  femme  de  52  ans  se  prétendant  issue  de  famille  saine,  et 
elle-même  sans  aucun  antécédent  pathologique  est  soignée  depuis 
5  ans  pour  une  dartre  de  la  joue.  Depuis  un  an  et  demi  même 
affection  du  lobule  du  nez.  Se  plaint  d'obstruction  nasale.  Examen 
général  négatif.  Dans  le  nez  des  deux  côtés  à  0°>,01  de  profondeur, 
une  tuméfaction  diffuse,  épaisse,  saignant  facilement,  bosselée 
par  endroits  et  nulle  part  ulcérée.  Le  septum  parait  être,  au  milieu 
de  la  tumeur,  perforé.  Examen  histologique  montre  la  présence 
de  bacilles  de  Koch. 

Dans  d'autres  cas,  la  tuberculose  a  une  tendance  à  se  cantonner 
dans  le  vestibule  du  nez  en  attaquant  la  peau  sur  plusieurs  en- 
droits à  la  fois.  Dans  ces  cas  la  peau  externe  du  nez,  abstraction 
faite  du  vestibule,  reste  intacte  même  si  ralTection  dure  des  an- 
nées. Mais  les  érysipèles  sont  fréquents  et  à  leur  suite  il  peut  se 
développer  un  épaississemenl  éléphantiasique  du  nez  entier.  Dans 
ces  cas  réléphanliasls  frappe  le  plus,  et  les  petites  lésions  luber- 
culeuses  peuvent  passer  inaperçues.  Voici  un  exemple  : 

Une  domestique  de  41  ans  a  eu  plusieurs  érysipèles  dans  les 
dernières  années,  qui  ont  amené  un  épaississemenl  de  la  pointe 
du  nez.  Dans  le  nez,  la  malade  constate  l'existence  de  croûtes  et 
une  tendance  à  Tépistaxis.  Dans  l'oreille  droite  des  douleurs  et  de 
la  sécrétion.  À  l'examen  le  nez  a  un  aspect  rhinophymateux,  les 
ailes  du  nez  et  le  septum  cutané  excessivement  épaissis,  rigides,  à 
peine  mobiles.  Sur  le  septum,  une  croûte,  sur  la  partie  cartilagi- 
neuse du  septum,  provoque  à  l'entrée  du  nez,  une  tuméfaction 
largement  implantée,  irrégulièrement  granulée,  de  consistance 
molle,  mieux  développée  du  côté  gauche  que  du  côté  droit,  La 
sonde  entre  racilement  des  deux  côtés  dans  celte  tuméfaclion 
sans  trouver  de  traces  de  perforation.  Excision,  et  traitement 
aérothermique.  Examen  histologique,  bacilles  et  cellules  géanles. 


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ANALYflOM  491 

Qu'il  y  ait  des  raisons  doctrinaires  pour  distinguer  entre  le  lu- 
pus de  la  muqueuse  et  de  la  tuberculose,  cliniquement  il  faul  se 
souvenir  que  le  lupus  de  la  face  peut  être  occasionné  et  par  des 
foyers  lupiques  et  par  de  véritables  tuberculomes  de  la  cavité  na- 
sale. Voici  un  cas  de  combinaison  de  tuberculose  et  de  lupus. 

Une  couturière  de  22  ans^  de  souche  tuberculeuse,  est  soignée 
à  rage  de  14  ans  pour  un  lupus  récidivant  de  la  main  droite.  De- 
puis IdOl,  lupus  du  dos  du  nez  et  de  la  paupière  droite  supérieure. 
En  1903,  traitement  d'après  Finsen.  Depuis  5  ans,  tuberculose  du 
bras  droit,  le  coude  et  le  carpe.  Dans  le  nez,  le  cornet  inférieur 
porte  une  tuméfaction  en  choux-fleur  d'un  demi  centimètre,  sai- 
gnant au  toucher  à  la  sonde,  se  propageant  sur  le  bord  de  Taile 
du  nez  ;  à  gauche,  la  partie  inférieure  du  cornet  inférieur  est  irré- 
gulièrement bosselée.  Sur  le  plancher,  distant  de  rentrée  du  nez 
d'à  peu  près  0",02,  plusieurs  petites  tuméfactions  rouge  grisâtre. 
Des  localisations  plus  rares  sont  le  plancher  du  nez,  la  tête  du 
cornet  inférieur,  du  cornet  moyen.  Pour  toutes  ces  localisations, 
Pasch  cite  une  observation  personnelle.  Ces  cas  sont  rares  dans 
la  littérature  et  auraient  échappé  à  l'observation  de  Pasch,  si  on 
n'avait  pas  eu  l'habitude  à  la  clinique  de  Brieger  d'examiner 
chaque  morceau  excisé  au  microscope.  Le  diagnostic  de  la  tuber- 
culose nasale  ne  peut  pas  se  faire  cliniquement  seulement  avec 
certitude.  Comme  toujours  c'est  avec  la  syphilis  que  la  tuberculose 
est  le  plus  difficile  à  différencier;  soit  qu'il  s'agisse  d'im  tubercu- 
lome  ou  d'une  ulcération.  La  marche  rapide,  surtout  l'ulcération 
rapide,  est  caractéristique  de  la  syphilis,  tandis  que  l'ulcération 
tuberculeuse  a  une  marche  torpide  et  reste  très  longtemps  ata- 
tionnaire.  De  même  la  perforation  du  septum  a  une  tendance  très 
peu  prononcée  à  s'agrandir,  de  sorte  qu'un  agrandissement  dûment 
constaté  de  la  perforation  plaidera  plulêt  contre  la  tuberculose. 
Cette  notion  peut  servir  quand  il  s'agit  d'établir  le  diagnostic  dans 
un  cas  de  combinaison  de  ces  deux  maladies.  Comme  par  exemple. 
M.  âgé  de  24  ans  a,  d'après  l'indication  de  son  médecin,  une 
perforation  de  la  partie  cartilagineuse  du  septum.  Spina  ventosa 
d'un  doigt.  Doutes  sur  la  tuberculose  des  poumons.  Depuis  quelque 
temps,  le  malade  constate  que  le  nez  est  bouché,  qu'il  a  une  ten- 
dance à  l'épistaxis  et  à  la  formation  de  croûtes.  A  l'examen,  on 
trouve  dans  la  région  de  la  cloison  cartilagineuse,  une  petite  per- 
foration dont  le  rebord  antérieur  est  normal,  à  peine   un  peu 
épaissi,  tandis  que  le  rebord  postéro-supérieur  se  continue  par 
une  ulcération  qui  s'arrête  un  peu  avant  la  choane.  La  muqueuse 
du  septum  est  hypérémiée  et  tuméfiée.  Dans  la  suite,  la  perfora- 


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492  ANALYSES 

lion  s*est  agrandie  en  arrièi*e,  une  véritable  fonle  du  seplum  car- 
tilagineuse. Guérison  au  bout  de  plusieurs  mois  par  le  traitement 
anli-syphililique.  Le  diagnostic  a  été  fait  par  la  tendance  marquée 
de  la  perforation  à  s'agrandir. 

Dans  révolution  de  la  tuberculose  nasale,  la  question  est  tou- 
jours pendante  de  savoir  si  Tun  des  types  de  tuberculose  se  con- 
serve toujours  ou  s*il  y  a  transformation  dans  l'autre  type.  Pasch 
croit  que  le  type  est  conservé  et  que  toutes  les  récidives  formeront 
le  même  type.  Ainsi,  par  exemple,  si  la  tuberculose  nasale  a  com- 
mencé par  la  formation  de  luberculomes  toutes  les  récidives,  la 
lésion  pulmonaire  serait-elle  aussi  développée  que  possible,  appar- 
tiendront au  type  proliférant. 

Au  point  de  vue  du  pronostic  on  connaît  la  bénignité  des  luber- 
culomes. On  peut  les  considérer  comme  inoflensifs  pour  Télat 
général,  mais  excessivement  résistants  à  la  guérison  locale,  car 
après  leur  ablation,  la  récidive  est  presque  constante. 

Le  traitement  de  la  tuberculose  nasale  a  beaucoup  bénéficié  des 
progrès  de  la  tecbnique.  Le  traitement  est  par  excellence  local.  Il 
ne  faut  pas  exagérer  l'action  des  caustiques.  Si  après  l'excision 
du  tuberculome  ou  de  la  plaie  tuberculeuse,  on  a  cautérisé  ou  non, 
le  résultat  au  point  de  vue  des  récidives  sera  le  même.  L'acide  lac- 
tique comme  caustique  sera  sans  succès.  Plus  sûre  sera  l'action 
de  l'acide  pyrogallique.  La  réaction,  même  après  haute  concen- 
tration, sera  minime,  l'action,  sinon  décisive,  en  tous  cas  utile. 
Meilleurs  sont  les  résultats  qu'on  obtient  avec  l'air  cbaud.  Pascli 
recommande  la  technique  décrite  par  Lermoyez  et  Mabu  dans  la 
Revue  hebd,  de  laryng,,  etc.,  1905,  n»  9.  Le  ladium  aura  peut- 
être  une  action  plus  prononcée,  la  méthode  de  Bier  est  certaine- 
ment non  recommandable. 

Nous  avons  reproduit  le  résumé  des  observations  sans  insister 
sur  le  diagnostic  hislologique.  L'auteur  a  diagnostiqué  la  tuber- 
culose même  dans  les  cas  où  il  n'a  trouvé  que  de  rares  cellules 
géantes.  Il  va  même  plus  loin,  et  déclare  comme  tuberculeuse 
une  préparation  dans  laquelle  il  s'est  trouvé  une  seule  cellule  de 
Langhans.  C'est  la  seule  et  peut-être  injustifiée  critique  à  faire  de 
ce  travail.  lautmann. 

Le  lupus  de  la  cavité  nasale,  par  Holger  Mygind  {Archiv,  fur  la- 
ryng.,  tome  XVll,  no  3). 

A  la  suite  de  deux  travaux  l'un  sur  le  lupus  du  larynx,  l'autre 
sur  le  lupus  du  pharynx  (Analysé  Annales,  lome  XXXl,  p.  200). 


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ANALYSES  493 

Mygind  étudie  aujourd'hui  le  lupus  de  la  cavilé  nasale.  On  sait 
qu'il  a  examiné  deux  cents  malades  appartenant  à  l'institut  de 
Finsen.  La  statistique  donne  à  peu  près  le  même  résultat  que 
dans  les  autres  localisations  du  lupus,  tant  que  âge  et  sexe  du 
malade. 

Le  lupus  intra-nasal  est  presque  toujours  associé  au  lupus  de 
la  peau.  Tandis  que  le  processus  lupique  détruit  facilement  la 
peau,  le  lupus  nasal  peut  persister  pendant  des  années  sans 
amener  de  destruction,  à  part  la  perforation  [du  septum  qui  est 
relativement  fréquente.  Le  lupus  primaire  de  la  muqueuse  nasale 
peut  longtemps  persister  comme  seule  manifestation. 

Son  siège  de  prédilection  est  l'entrée  du  nez,  surtout  le  Lord 
libre  de  Taile  du  nez.  Les  cicatrices  après  guérison  à  ces  endroits 
peuvent  être  caractéristiques  en  forme  de  '^'^.  Les  déformations 
du  nez  sont  parfois  très  disgracieuses  (nez  de  perroquet).  Le  plus 
souvent  on  voil  un  rétrécissement  cicalriciel  ;  rarement  un  élargis- 
sement de  rentrée  du  nez  par  destruction  du  septum  cutané. 

Dans  le  vestibule  du  nez,  Mygind  décrit  une  forme  du  lupus  qui 
paraît  exceptionnelle  quoique  elle  se  soit  trouvée  dans  16  Vo  ^^^^ 
cas  observés  par  Mygind.  Cette  affection  consiste  en  une  plaque 
cicatricielle  qui  se  développe  là  où  le  plancher  du  vestibule  se 
continue  dans  celui  de  la  cavité  nasale.  Là,  cette  plaque  cicatri- 
cielle s'élève  dans  le  plan  frontal  et  se  termine  avec  un  rebord 
semi-lunaire.  Dans  les  cas  bien  développés  le  plancher  du  vesti- 
bule prend  une  direction  frontale.  La  plaque  se  limite  très  nette- 
ment contre  le  plancher  nasal  et,  en  suivant  avec  la  sonde  la 
plaque,  on  a  la  sensation  de  glisser  dans  une  cavité  quand  la 
sonde  arrive  sur  le  plancher  du  nez.  Cette  plaque  se  forme  par 
cicatrisation  des  ulcères  lupiques  situés  sur  la  limite  du  vestibule 
et  de  la  cavité  nasale.  La  cicatrisation  amène  un  rétrécissement 
qui  ne  peut  s'exercer  que  du  côté  du  vestibule,  la  muqueuse  du 
plancher  étant  trop  fixement  liée  à  l'os  sous-jacent. 

Le  lupus  se  localise  sur  le  septum  sur  la  partie  cartilagineuse. 
En  conséquence  une  ulcération  osseuse  du  septum  paraît  a  priori 
être  non  lupique.  Généralement  la  localisation  sur  le  septum  est 
bilatérale. 

Les  noyaux  lupiques  sur  le  cornet  inférieur  sont  éminemment 
lorpides  et  laissent  des  cicatrices  peu  visibles.  Ils  forment  de  pe- 
tites tumeurs  pâles  et  plates  et  s'injectent  seulement  au  toucher 
à  la  sonde.  C'est  du  reste  par  le  toucher  à  la  sonde  qu'on  les  re- 
connaît le  mieux.  A  Tinspeclion  seule  ils  peuvent  facilement 
échapper.  lautmann. 


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494  AMAL^ 

ManifesUtionB  des  états  septiqnes  sor  la  moqueuse  nasale.  Con- 
tribution à  rétiologie  de  Tépistaxis  incoercible,  par  F.  Mjsdowski 
(Breslau)  {Archiv.  fur  Ohrenheilkunde^  tome  XVII,  Bd.  II). 

Les  muqueuses  participent  peu  à  la  sep(icopyémie.  L*épistaxîs 
est  mentionnée  dans  presque  toutes  les  maladies  infectieuses  ex- 
cepté dans  IMnfection  septique.  Misdowski  a  eu  occasion  d*observer 
pendant  quelques  heures  une  enfant  de  lO  ans  qui  a  été  reçue  à 
la  clinique  Brieger  avec  le  diagnostic  d*éplstaxis  incoercible. 
L*enfant  était  couverte  de  petites  ecchymoses.  Un  tamponnement 
nasal  antérieur  n*a  pu  arrêter  l'hêmorrhagie.  A  Tantopsie  faite 
tîO  heures  après  son  entrée  à  l'hôpital,  on  a  trouvé  une  angine 
nécrotique  comme  cause  de  la  septico-pyémie  dont  est  morte  Pen- 
fant.  La  muqueuse  nasale  est  partout  recouverte  de  sang.  Après 
un  lavage  on  la  trouve  constellée  de  petites  ecchymoses»  grosses 
comme  des  têtes  d'épingles  ou  des  lentille.^.  La  muqueuse  est  lisse 
et  ne  porte  nulle  part  une  lésion  de  conlinuilé.  A  Texamen  mi- 
croscopique on  trouve  de  véritables  colonies  de  microbes  dans  les 
vaisseaux.  Nulle  part  des  traces  dMnflammation. 

En  parallèle  avec  ce  cas  Tauteur  donne  la  description  histolo- 
gique  d'un  autre  cas  examiné  seulement  sur  la  table  d*autopsie. 
Ici  les  vaisseaux  ne  contiennent  pas  de  microbes;  par  contre  la 
pituitaire  nécrosée  par  endroits  en  est  remplie.  Tandis  que  dans 
le  premier  cas  il  s'agissait  d'une  Infection  hématogène,  Pinfection 
dans  le  deuxième  cas  s'est  faite  par  la  surface.  laotmaiin. 

Les  troubles  oculaires  et  Tamaurose  causés  par  les  affections  des 
sinus  postérieurs,  par  le  Prof.  Onodi  (Buda-Pest)  [Archiv,  fur 
Uryngologie,  tome  XVII,  Bd.  II). 

Dans  plusieurs  publications,  Onodi  a  attiré  l'attention  sur  l'im- 
porlanco  de  la  dernière  cellule  ethmoldale  située  dans  la  petite 
aile  de  Toi  spbénoîdal.  Elle  tire  celte  importance  de  sa  proxi« 
mité  avec  le  canal  de  l'optique,  et  nombre  de  suppurations  du 
sinus  sphénoTdal  occasionnant  des  troubles  oculaires  doifent  être 
considérées  d'après  Onodi  plutôl  comme  des  suppurations  de  cette 
dernière  cellule  ethmoldale.  Comme  les  troubles  oculaires  occa- 
sionnés par  des  sinusites  sont  plutôt  observés  par  les  oculistes, 
Onodi  s'est  adressé  aux  plus  connus  de  l'Allemagne,  en  leur  de- 
mandant :  1^  si  les  affections  du  ntrf  optique  sont  fréquemment 
occasionnées  par  des  affections  des  sinus  spbénoîdal  et  ethmoldal, 
si  la  relation  de  cause  à  effet  a  été  démontrable  et  si  le  traitement 


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ANÀLYSBS  49S 

nasal  a  eu  un  succès  pour  rafifeclion  oculaire  ;  2*  si  des  autopsies 
de  ces  cas  sont  connues  ;  3*  si  pour  la  névrite  et  atrophie  optique 
unilatérale  Taffection  de  ces  sinus  élait  caractéristique  ;  4"  si  une 
amaurose  double  peut  coexister  sans  être  en  relation  quelconque 
avec  une  sinusite  datant  de  plusieurs  années.  Sur  ces  questions 
les  plus  grands  oculistes  de  TAlIemagne  (Th.  Leber,  Schmidt- 
Rirapler,  SatUer,  Axeufeld,  Hirschberg,  etc.),  se  déclarent  être 
peu  documentés  par  une  expérience  personnelle.  Toutefois,  il  ré- 
sulte de  leurs  réponses,  qu*abstracllon  faite  des  tumeurs  se  déve- 
loppant dans  les  sinus  incriminés,  les  autres  affections  restaient 
sans  retentissement  sur  Tœil.  Il  est  intéressant  d'entendre  à  côté 
de  ces  ophtalmologistes  allemands,  de  Lapersonne  s'exprimer 
de  la  façon  suivante  :  «  La  névrite  optique  s^obscrve  rarement 
dans  la  sinusite  frontale,  un  peu  plus  souvent  dans  les  sinusites 
maxillaires  ou  ethmoîdales,  mais  elle  est  surtout  la  manifestation 
d*und  sinusite  sphénoldale.  Un  caractère  capital  de  cette  névrite 
purement  sinusienne  c'est  d^ôtre  unilatérale»  Quoique  h  la  rigueur, 
les  deux  nerfs  puissent  être  touchés  dans  les  canaux  optiques  par 
une  double  sinusite  sphénoîdale,  une  névrite  œdémateuse  double 
doit  plutôt  nous  faire  songer  à  un  processus  intra-crânten.  » 

Il  faut  dire  que  cette  opinion  de  de  Lapersonne  est  l'opinion  cou- 
rante, et  qu'elle  s*appuie  sur  des  cas  démontrés  par  autopsies. 
Ainsi,  Panas  a  publié  un  cas  d^amaurose  et  exophtalmie  à  droite 
avec  phlegmon  de  l'urbite  consécutif  à  une  ostéite  de  Tos  sphé- 
noidal,  ou  un  cas  de  Ronge  :  strabisme,  amaurose  à  gauche  con- 
sécutif à  une  sinusite  sphénoîdale  à  gauche.  Dans  le  travail 
d*Onodi  on  trouvera  encore  d'autres  cas  cités,  et  surtout  on  trou- 
vera réunis  de  nombreux  cas  observés  cliniquemeut.  De  tout  le 
matériel  patiemment  amassé  par  Onodi,  et  à  lire  son  travail,  on 
croirait  qu'il  a  fouillé  la  littérature  de  la  question  dans  toutes  les 
directions.  On  peut  dégager  Timpression  que  ce  chapitre  demande 
une  revision  faite  par  le  travail  commun  des  rhinologistes  et 
ophtalmologistes.  lautmann. 

Un  «as  d'epistaxis  particalièrement  rebelle,  par  Ricardo  Botry 
{Archivos  latinos  de  olo-rhino-laryngologia^  nov.- décembre 
1905). 

Un  malade  de  41  ans,  en  proie  à  une  hémorrhagle  nasale  abon- 
dante, fait  appeler  Botey,  après  avoir  inft*uctueusement  essayé  les 
moyens  thérapeutiques  ordinaires.  Incontinent,  Tauleur  procède 
chez  ce  malade  à  un  tamponnement  en  règle  de  la  fosse  nasale 


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496  ANALYSES 

gauche,  siège  de  ]*épistaxis.  Quelques  heures  plus  tard,  nouvelle 
rhinorragie,  mais  du  côté  droit.  En  dépit  de  toute  son  habileté, 
Botey  n'arriva  qu*à  grand'peine,  et  après  des  tamponnements 
répétés,  à  se  rendre  maltro  de  cette  épistaxis  rebelle.  Le  patient 
était  arrivé  d'ailleurs,  à  la  suite  de  ces  pertes  de  sang,  dans  un 
état  de  cachexie  inquiétant,  et  dans  un  profond  abattement 
moral. 

Un  examen  attentif  du  malade  donna  la  clé  du  mystère.  Il 
s'agissait  d'un  artério-scléreux,  avec  néphrite  chronique,  hyper- 
trophie du  cœur,  hypertension  artérielle,  et  la  thérapeutique,  qui 
parut  assurer  le  succès  du  médecin,  fut  surtout  Tadministration 
d'agents  vaso-dilatateurs  (iodure  de  potassium,  trinttrine,  etc.). 
Il  est  évident  que  les  hémostatiques  vaso-constricteurs  ^perchlo- 
rure  de  fer,  adrénaline,  ergotine)  risquent  en  pareille  occurrence 
de  donner  de  forts  mauvais  résultats.  mossé 

Un  cas  de  Rhinolite  colosse  (110  grammes)  par  Ricardo  Botey 
(Archivas  latinos   de  rhino  laringo-oiologia,  décembre   1905). 

Homme  de  42  ans,  robuste  et  sans  antécédents  pathologiques, 
se  plaignant  d*une  obslruclion  nasale,  qui  remontait  à  quatre  ans. 
L'obstruction  portait  d'abord  sur  la  fosse  nasale  gauche,  mais 
depuis  six  mois  elle  a  gagné  le  côté  opposé  et  la  respiration  na- 
sale est,  au  moment  où  ce  malade  se  présente  à  Botey,  complète- 
ment abolie. 

Ce  malade  a  une  anosmie  complète  :  il  présente  en  même  temps 
un  larmoiement  peu  considérable,  et  qui,  d'après  ses  affirmations, 
disparaît  par  intermittences.  Il  dégage  de  son  nez  une  odeur  fé- 
tide. Il  existe  un  gonflement  de  la  face  au  niveau  des  plis  naso- 
géniens,  du  dos  du  nez  et  de  la  face  intérieure  du  maxillaire  su- 
périeur gauche.  La  branche  montante  du  maxillaire  est  déjetée 
en  dehors. 

En  relevant  avec  le  doigt  la  pointe  du  nez,  on  remarque,  au  fond 
du  vestibule  nasal  gauche,  un  corps  blanchâtre,  lisse  et  dur,  de 
contact  franchement  pierreux,  lorsqu'on  le  percute  avec  un  stylet, 
et  entouré  de  granulations  myxomaleuses.  L'entrée  de  la  fosse 
nasale  est  dans  sa  profondeur  rendue  imperméable,  par  une  forte 
déviation  de  la  cloison. 

Par  la  rhinoscopie  postérieure,  on  voit  la  concrétion  pierreuse 
faire  saillie  dans  le  cavum  rétro-nasal,  et  masquer  en  grande 
partie  la  voûte  pharyngienne.  Au  toucher  pharyngo-nasal,  on 
perçoit  un  corps  dur,  rugueux,  énorme,  avec  disparition  des 
choanes  et  de  la  cloison  intra-choanale. 


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AKALYSBS  497 

Point  de  céphalalgie  :  pas  de  névralgie  froato -nasale  ou  péri-or- 
bilaire. 

Pas  de  réflexe  nasal.  Le  malade  a  continué  son  métier  de  ma- 
nœuvre jusqu'en  ces  derniers  temps,  sans  se  trouver  autrement 
incommodé  par  son  affection  nasale. 

Opération,  —  Le  malade  fut  chloroformé  d*abord  avec  le  mas- 
que puis  avec  Tappareil  du  D'  Redondo  qui  facilite  les  manœuvres 
nasales.  Le  malade  fut  placé  en  position  de  Rose,  la  tête  un  peu 
basse,  et  la  figure  penchée  du  côté  droit  pour  bien  permettre 
révacuation  sanguine. 

L'opérateur  essaya  d'abord  l'exlraction  d'un  débris  du  calcul  qui 
fut  saisi,  par  la  fosse  nasale,  au  moyen  de  fortes  pinces.  Après  de 
nombreux  efforts,  on  put  rompre  un  fragment  de  ce  calcul,  qu'on 
retira  par  le  nez,  non  sans  avoir  légèrement  déchiré  les  tissus  an- 
térieurs. 

Ce  fragment  du  rhinolithe  avait  les  dimensions  d'une  grosse 
noix. 

Ce  fut  en  vain  qu'on  essaya  de  retirer  par  la  même  voie  d'autres 
fragments  du  rhinolithe,  qui  occupait,  comme  on  put  mieux  sans 
rendre  compte,  sous  Tanesthésie,  les  deux  fosses  nasales  et  una 
grande  partie  du  cavum. 

L'opérateur  eut  alors  recours  à  l'opération  de  Rouge.  Incision 
du  sillon  gingivo  labial  supérieur,  de  la  première  molaire  gauche. 
On  désinserre  le  nez,  on  détache  la  cloison,  et  on  remarque  que 
le  vomer  a  en  grande  partie  disparu.  Le  rhinolithe  est  alors  saisi, 
au  moyen  de  très  fortes  pinces,  grâce  auxquelles  on  peut  extraire 
divers  fragments,  mais  le  calcul  qui  est  plus  large  que  l'ouverture 
antérieure  des  fosses  nasales  ne  peut  être  enlevé  par  la  même 
voie. 

A  l'aide  de  la  gouge  et  du  marteau,  il  faut  réséquer  une  bonne 
portion  des  deux  branches  montantes  des  maxillaires  et,  à  travers 
celte  brèche,  on  répète  la  tentative  d'extraction,  et,  après  de 
grosses  difficultés,  on  retire  quelques  autres  fragments  d'une  du- 
reté considérable.  Mais  dans  l'ouverture  postérieure  des  fosses 
nasales,  il  reste  toujours  un  fragment  énorme  du  calcul  qu'il  n'est 
possible  ni  prudent  de  refouler  vers  le  pharynx  et  la  bouche,  à 
cause  de  ses  dimensions,  des  risques  d'asphyxie,  et  de  la  déchi- 
rure fatale  du  voile  du  palais. 

Il  faut  reprendre  la  pince  coupante  et  la  gouge,  élargir  la  pre- 
mière brèche  et  alors,  à  l'aide  des  mêmes  pinces,  Boley  finit  par 
extraire  le  dernier  fragment  du  caillou,  qu'il  n'avait  pu  ni  broyer, 

effriter.  Ce  fragment  avait  le  volume    d'un    œuf  de  poule,  et 


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498  AVAL 

pour  en  faire  raccoiiolieineQi  il  avait  fallu  employer  ooe  telle 
force  de  traction,  que  Topèralenr  avait  été  sur  le  point  de  renon- 
cer à  amener  le  calcul,  et  de  garder  pour  un  jour  suivant  la  con- 
clusion de  cette  laborieuse  intervention,  à  la  suite  de  laquelle  les 
deux  fosses  nasales  sont  converties  en  une  sorte  de  caverne  ;  la 
cloison,  les  cornets  inférieur  et  moyen  et  le  labyrinthe  ethmoï- 
dal  ont  dispara.  Par  cette  cavité  nasale,  les  doigts  index  et  ma- 
jeur, s*enfonçent  avec  facilité  pour  arriver  jusqu'au  cavum. 

Le  doigt  pénètre  également  dans  la  fosse  nasale  par  la  brèche 
opératoire  et  touche  quelques  débris  du  rhinolilhe  encore  enclavés 
dans  la  voûte,  ou  les  débris  qui  sont  détachés  avec  précaution,  et 
qui,  joints  aux  fragments  antérieurement  extraits,  sont  mis  sur  la 
balance.  Le  poids  exact  de  la  rhinoljthe,était  de  110  grammes.C'est, 
jusqu'à  ce  jour,  le  plus  volumineux  de  tous  ceux  qui  ont  été  ob- 
servés ou  diagnostiqués. 

La  couleur  de  ce  calcul,  au  lieu  d'être  brune  ou  noirâtre,  comme 
c'est  le  cas  général,  était  d'un  blanc  légèrement  jaunâtre,  rappe- 
lant l'aspect  de  la  porcelaine  ou  du  marbre.  De  plus,  il  était  lisse 
et  ne  présentait  ni  aspérités,  ni  creux,  comme  on  a  coutume  de  le 
voir.  La  densité  de  ce  calcul,  en  raison  de  son  volume,  était  relati- 
vement légère. 

Le  cas,  qui  vient  d'être  rapporté,se  signale,^ioute  Botey.par  les 
particularités  suivantes  : 

i«  Déformation  très  marquée  de  la  face. 

2**  Destruction  partielle  de  la  cloison  nasale  par  le  calcul.  Les 
choanes  sont  ainsi  converties  en  une  ouverture  unique,  rendue  en- 
core i^us  spacieuse  par  le  déj élément  complet  du  vomer  sur  le 
côté  droit. 

3*  Par  l'écrasement  et  la  destruction  partielle  des  cornets 
moyens  et  inférieurs,  dont  les  trois  quarts  postérieurs  ont  disparu. 
Le  calcul  atteint  en  haut  la  lame  criblée  de  Tethmoîde,  et  sur  les 
côtés  les  sinus  maxillaires,  et  les  parois  internes  des  deux  or- 
bites. 

4»  Par  l'absence  complète  de  toute  céphalalgie  ou  névralgie, 
malgré  l'extrême  développement  du  rhinolithe.  A  noter  également 
que  la  fétidité  et  le  larmoiement  sont  peu  marqués. 

5*  Par  la  nécessité  de  recourir  h  une  riiinotomie  sub«labiale  ou 
opération  de  Rouge,  avec  résection  des  branches  montantes  du 
maxillaire  pour  extraire  le  calcul. 

6*  Par  le  volume  et  le  poids  du  rhinolithe,  qui,  en  atteignant 
110,  constitue  un  fait  sans  précédent  dans  les  annales  de  la  litté- 
rature oto-rhino-Iaryngoscopique.  Seul,]erhinolitede85  grammes 


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AKÀLYWB  499 

dont  Tobservation  a  élé  antérieurement    reproduite    dans   les 
Annales^  approchent  du  ca9  présent. 

Hossé. 


Ezpérienedt  snr  le  lavage  du  finas  maxillaire,  par  Mbnzbl  (Ar- 
chiv.  fur  laryngologie^  n*  17). 

A  la  lecture  d'un  travail  de  Lermoyez  [Annales^  novembre  1902) 
sur  la  sinusile  maxillaire,  Menzel  s'est  arrêlé  au  passage  suivant  : 
i<  L'infection  du  sinus  frontal  est  à  craindre.  Deux  fois  j'ai  cru 
voir  apparaître  une  sinusite  frontale  en  cours  de  traitement,  à 
laquelle  je  n'ai  pas  trouvé  d'autre  cause  que  les  lavages  forcés 
faits  par  le  malade.  Il  est  facile  de  comprendre  que  pour  peu  que 
la  dégénérescence  myxomateuse  du  méat  moyen  gène  Técoule- 
ment  facile  du  liquide  injecté,  ce  dernier  peut  aisément  pénétrer 
par  la  gouttière  de  Tunciforme  dans  le  sinus  frontal  et  y  apporter 
les  germes  dont  il  est  chargé.  »  Menzel  s'est  rappelé  de  2  cas  per- 
sonnels, observés  dans  le  service  de  Hajek,  où  des  malades  en 
cours  de  traitement  de  sinusite  maxillaire  d'après  la  méthode  de 
Cooper  furent  atteints  de  sinusile  frontale. 

Menzel  a  essayé  de  contrôler  Thypothôse  de  Lermoyez  par  des 
expériences  faites  sur  le  cadavre*  Dans  une  première  série,  Men- 
zel a  fait  des  coupes  sagittales  de  tète,  il  •  enlevé  la  paroi 
externe  du  sinus  maxillaire  et  la  paroi  inler  sinusale  du  sinus 
frontal.  Sur  presque  toutes  les  préparations,  une  sonde  droite 
entrait  sans  difficulté  du  sinus  maxillaire  dans  le  sinus  frontal  et 
ethmoldal  antérieur.  Il  semble  qu'il  existe  une  communication 
directe  entre  ces  sinus.  Le  jet  d'eau  injecté  dans  le  sinus  maxil- 
laire sortait  librement  par  la  brèche  du  septum  in  ter-frontal,  et  la 
moindre  pression  suffisait  pour  obtenir  ce  résultat.  Un  petit  trou 
de  perforation  fait  dans  le  sinus  othmoîdal  antérieur  permit  de 
constater  que  le  sinus  ethmoîdal  se  remplissait  également.  L'hy- 
pothèse de  Lermoyez  paraissait  prouvée. 

Mais  les  conditions  de  l'expérience  ne  correspondaient  pas  à  ce 
qu'on  trouve  généralement,  où  ni  le  sinus  frontal  ni  ethmoîdal 
n'ont  une  communication  avec  l'extérieur.  Si  Menzel  répétait  les 
mêmes  expériences  sur  des  tètes  intactes  avec  une  eau  colorée 
(éosine)  dans  aucun  cas  l'eau  d'injection  n'entrait  dans  le  sinus 
frontal  ou  ethmoldal.  Par  «xception  on  voyait  une  petite  par- 
tie de  Tethmoîde  située  au  dessous  de  l'insertion  du  cornet  moyen 
correspondant  à  la  bulbe  ethmoïdale,  teintée  de  rose. 

Une  troisième  série  d'expériences  montrait  que  si  l'on  perforait 


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500 


ANALYSES 


par  voie  externe  les  sinus  frontal  et  elhnrïoîdal  Teau  entrait  de 
nouveau,  et  que  la  moindre  pression  suffisait. 

On  peut  donc,  de  toutes  ces  expériences,  tirer  la  conclusion  que 
l'infection  directe  du  sinus  frontal  est  impossible  par  l'eau  de  la- 
vage passant  par  le  sinus  maxillaire.  Dans  quelques  cas  excep- 
tionnels, si  la  fente  entre  le  cornet  moyen  et  la  bulle  ethmoïdale 
est  suffisamment  large,  et  si  l'entrée  de  la  bulbe  ethmoïdale  s'y 
prèle,  Teau  de  lavage  peul  y  entrer  et  à  la  rigueur  infecter  cette 
cellule. 

C'est  ainsi  qu'on  peut  comprendre  que  dans  les  cas  où  une  si- 
nusite frontale  ou  ethmoïdale  se  fistulise,  Teau  de  lavage  du  sinus 
maxillaire  entrera  dans  les  deux  sinus.  lautmann. 

Quelques  considérations  sur  le  traitement  de  la  sinusite  maxil- 
laire, par  Ft  KuHKT  (Revue  hebdomadaire  de  laryng.y  etc., 
14  avril  1906). 

Dans  les  suppurations  maxillaires  isolées,  récentes  ou  an- 
ciennes, sans  aucune  complication  de  voisinage,  les  lavages  dia- 
méaliques  sont,  pour  Furet,  le  procédé  de  choix.  Furet  ne  s'in- 
quiète guère  de  savoir  s'il  a  affaire  à  une  sinusite  vraie  ou  à  un 
empyème,  car  il  ne  croit  pas  beaucoup  à  la  réalité  d'une  pareille 
division  en  clinique  ;  d'ailleurs  le  signe  de  capacité  est  bien  infi- 
dèle et  le  signe  de  Guisez  et  Guérin  ne  parait  pas  inspirer  une 
beaucoup  plus  grande  confiance.  Certes,  il  est  important  et  pra- 
tique de  séparer  l'empyème  sans  lésions  macroscopiques  de  la 
muqueuse,  d'avec  les  sinusites  vraies,  au  cas  où  il  s'agit  d'un 
empyème  maxillaire  consécutif  à  une  lésion  fronto-ethmoîdale. 
Mais  cette  importance  diminue  singulièrement  lorsqu'on  a  affaire 
à  un  empyème  ou  à  sinusite  d'origine  dentaire,  car  dans  les  deux 
cas  il  est  indispensable  de  pratiquer  des  lavages  par  le  méat  après 
ablation  des  dents  malades. 

Furet  repousse  tout  manuel  opératoire  ayant  pour  but  d'établir 
une  communication  entre  la  bouche  et  l'antre  d'Highmore  ;  c'est 
dire  qu'il  est  absolument  opposé  à  l'opération  de  Lamorier- 
Desault* 

Il  repousse  le  cathétérisme  du  sinus,  rejette  la  ponction  par  le 
méat  moyen  et  introduit  son  trocart,  suivant  les  données  clas- 
siques, par  le  méat  inférieur.  Il  a  toujours  commencé  par  adres- 
ser le  malade  au  dentiste  tout  en  lui  recommandant  bien  de 
respecler  le  plafond  de  l'alvéole.  Il  y  joint  les  inhalations  meu- 
lliolcvs  dont  il  vanle  les  bons  effets. 


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ANALYSES  501 

II  rappelle  avec  Lertnoyez  les  causes  d'insuccès  des  lavages  si- 
nusaux  et  y  ajoute  «  le  manque  de  persévérance  et  de  patience 
du  malade  ou  du  médecin  ».  Il  a  remarqué,  que  lorsque  le  pus 
ne  se  mélangeait  plus  à  l'eau  du  lavage  c'est  qu'alors  la  guérison 
était  proche.  11  a  obtenu  celte  guérison,  vingt-deux  fois  sur  36  cas 
de  sa  clientèle  privée  consignés  à  la  fin  de  son  travail,  donc  dans 
80  Vo  <ï®8  cas. 

Lorsque  les  lavages  échouent,  il  conseille  un  Gadwell-Luc. 

A.   HAUTANT. 

Des  indications  opératoires  dans  le  traitement  des  sinusites,  par 
A.  Gapart  {Presjse  oto-Uryngologique  belge,  février  1906). 

La  question  des  complications  rhinogènes  et  celle  des  accidents 
otlliques  se  montrent  à  première  vue  très  différentes  :  alors  qu^on 
observe  non  rarement  des  cas  de  mort  d*origine  auriculaire,  il  est 
beaucoup  plus  exceptionnelle  d'en  trouver  d'origine  nasale.  Les 
indications  opératoires  ne  seront  donc  pas  semblables  dans  les 
2  cas. 

Les  complications  endo-craniennes  des  sinusites  non  opérées 
sont  elles  fréquentes  ?  Gapart  cita  tout  d'abord  l'opinion  de  Del- 
saux,  de  Poli  qui  se  demandent  si  ces  complications  ne  sont  pas 
plus  fréquentes  qu'on  ne  le  suppose.  11  leur  oppose  les  statis- 
tiques de  Treitel,  Werthein,  Dreyfus,  Denker,  Hajeck,  Paunz, 
ainsi  que  les  opinions  de  Zarniko,  Lermoyez  ;  il  cite  un  certain 
nombre  de  faits  ayant  trait  à  des  complications  spontanées  des 
sinusites  et  il  conclut  en  disant,  les  complications  mortelles  des 
sinusites  nasales  existent,  mais  en  raison  de  l'extrême  fréquence 
des  sinusites,  nous  pouvons  considérer  ces  suites  fâcheuses  comme 
infiniment  rares  et  nous  ne  pouvons  pas  nous  en  autoriser  pour 
insister  auprès  d'un  malade  pour  qu'il  veuille  bien  se  laisser 
opérer. 

Certaines  interventions  n'amènent-elles  pas  des  accidents  encé- 
phaliques ?  Molly  en  a  ainsi  10  cas  ;  Luc,  Schilling  en  ont  observé 
des  exemples  ;  Thiele,  Mermod,  en  citent  môme  à  la  suite  d'une 
intervention  radicale  par  la  méthode  de  Killian  ;  Gapart,  Bailey, 
Moure,  Saint-Glair  Thomson  viennent  de  publier  de  nouveaux  faits. 
Ges  accidents  doivent  donc  engager  à  mettre  de  la  prudence  dans 
nos  décisions  et  ils  empêchèrent  d'intervenir  dans  les  cas  où  les 
symptômes  éprouvés  par  le  malade  ne  seront  pas  en  rapport  avec 
les  risques  du  traitement. 

Ges  complications  peuvent-elles  être  conjurées  par  une  inter- 

ANNALBS  DBS  MALADIB8  DB  l'ORBILLB  BT  DU   LARYNX.   —  XXXII.  34 


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IK)2  ÀKÀLtscd 

vention  ?  Très  peu  de  ces  malades  échappent  à  la  mort  :  tels  sont 
les  cas  de  Hôpke,  de  Botey,  de  ftafln  cités  dans  le  travail  de  Ril- 
lian  ;  ceux  de  Hopman,  Denker,  Herzfeld,  lleyer  et  Lac.  Ainsi 
l'apparition  de  ces  complications  est  presque  invariablement  un 
arrêt  de  mort,  ce  qui  constitue  un  troisième  motif  pour  notls  im- 
poser encore  une  prudence  d'autant  pltis  impérieuse. 

A.    HAUTA^Nt. 

Contribotion  à  ropération  radicale  de  la  sûmsite  maxillaire  chro- 
niqne,  par  Prof.  Dknker  (Erlangen)  (Archiv,  fur  lart/n^olof/ie^ 
tome  XVII,  Bd  11). 

L'opération  de  la  sinusite  maxillaire  d'après  le  procédé  de  Luc 
Cadwell  a  subi  une  roodificatlon  heureuse  par  Boennînghatis. 
Cette  modification  consiste  en  la  formalion  d'un  lambeau  de  mu- 
queuse pris  sur  la  paroi  latérale  du  méal  inférieur  et  implanté 
sur  le  plancher  du  sinus  maxillaire.  Le  but  est  d'établir  ube  large 
commutiicaliou  non  réductible  entre  la  fosse  nasale  et  ie  sinus 
maxillaire. 

Dernièrement  Kretschmann  a  exécuté  une  autre  modification. 
Par  la  prolongation  de  Tincision  jusqu'au  plan  médian,  Kretsch- 
mann met  a  découvert  la  paroi  faciale  du  sinus  en  même  temps 
que  l'ouverture  pyriforme  dans  sa  partie  Intéro-latérale.  Par- 
lant de  ce  rebord  inféro-latéral  de  rouverlure  pyriforme,  il  dé- 
colle la  muqueuse  de  la  paroi  latérale  du  méat  inférieur.  Il 
introduit  entre  la  muqueuse  décollée  et  la  paroi  osseuse  un 
lambeau  de  gaze  et  enlève  ensuite  la  paroi  inférieure  et  mé- 
diane du  sinus  maxillaire.  Il  laisse  persister  le  rebord  latéral 
de  Touverture  pyriforme  pour  éviter  reffondremer.t  possible  des 
tissus  mous.  Kretschmann  établit  une  large  ouverture  entre  le 
sinus  et  la  fosse  nasale,  mais  pour  les  soins  consécutifs  il  se  sert 
de  la  plaie  buccale  qui  se  ferme  généralement  dans  la  sixième 
semaine. 

ri  des  auteurs  suivant  le  procédé  Boenninghauâ  pré- 
er  les  soins  consécutifs  par  la  bouche,  parce  que  Tins- 
sinus  par  le  nez  est  impossible.  Le  plus  grand  empê- 
ur  l'inspection  détaillée  du  sinus  maxillaire  par  le  nez 
ation  est  constitué  par  le  restant  de  la  paroi  latérale 
juv  éviter  cet  écueil,  Friedrich  a  proposé  une  technique 
externe  on  se  dirige  dircetemertt  contre  cette  partie 
e.  Ce  procédé  est  condamnable,  mais  contient  une 
qui  a  conduit  Denker  à  exécuter  une  opération  qui 


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ANALYSIB  503 

unit  les  avantages  de  toutes  les  modifications  successivement 
mentionnées. 

Voici  son  procédé.  On  introduit  un  gros  tampon  de  gaze  et  deux 
écarleurs  pour  se  donner  le  plus  grand  jour  sur  tout  le  rebord 
alvéolaire.  Incision  à  travers  la  muqueuse  et  le  périoste  commen- 
çant 1  centimètre  au-dessus  du  bord  gengival  de  la  dent  de  sa- 
gesse, allant  horizontalement  en  avant  et  se  dirigeant  à  1/2  centi- 
mètfD  du  frein  de  la  lèvre  supérieure  en  haut. 

En  ruginant  les  parties  molles,  on  découvre  la  surface  faciale 
et  la  région  de  l'orifice  pyriforme.  Du  bord  inféro-latéral  de 
Torifice,  on  décolle  la  muqueuse  de  la  paroi  latérale  du  méat 
inférieur  s*étendant  un  peu  sur  le  plancher  et  allant  en  arrière  à 
peu  près  dans  une  profondeur  de  0"*,04.  Introduction  d*un  tampon 
de  gaze. 

On  procède  maintenant  à  Touverlure  classique  du  sinus 
maxillaire  par  la  fosse  canine.  Il  est  inutile  de  détruire  complète- 
ment la  muqueuse  du  sinu^.  L*hémorrhagie  sur  le  plancher  s'ar- 
rête par  simple  tamponnement.  On  retire  les  deux  tampons  et  on 
enlève  toute  la  paroi  latérale  à  partir  de  l'ouverture  pyriforme  jus- 
que dans  le  fond  du  sinus  maxillaire  en  ayant  soin  de  ne  pas  lais- 
ser de  petites  crêlèS  osseuses.  On  procède  ensuite  à  la  formation 
du  lambeau  pris  dans  la  knuqueuse  nasale;  on  fait  une  pelile 
ouverture  près  du  plancher.  On  introduit  un  bistouri  boutonné 
qu'on  conduit  «n  haut  à  O^fii  à  peu  près,  ensuite  horizontale- 
ment en  arrière  au-dessous  du  cornet  inférieur  jusque  dans  le 
fond  où  l'on  descend  de  nouveau  au  plancher.  Le  lambeau  ainsi 
constitué  est  fixé  par  un  tampon  sur  le  plancher  inférieur.  On 
ferme  ensuite  la  plaie  buccale,  le  tampon  est  retiré  du  sinus 
maxillaire  au  bout  de  trois  jours.  Le  sinus  est  nettoyé  par  le  nez 
avec  des  tampons  de  coton  et  on  insuffle  ensuite  de  l'acide  bo- 
rique. La  plaie  buccale  se  ferme  dans  la  première  quinzaine  et,  à 
ce  moment,  on  fait  des  lavages  du  sinus. 

L'auteur  a  opéré  3  cas  d'après  son  procédé. 

LAUTMANN» 

Radiothérapie  de  la  sinusite  maxillaire  chronique,  pat  L»  tfAoBti 
{Arthiv.  fur  laMfngologle,  Bd*  XVlï,  2). 

Hàtons-nous  de  dire  que  la  radiothérapie  n'aura  pas  plus  d'ef- 
fet sur  les  suppurations  dans  notre  spécialité  que  sur  les  suppu- 
rations de  la  chirurgie  générale.  Mader  n'a  pas  la  prétention  de 
guérir  les  sinusites  maxillaires  par  les  rayons  X,  tout  au  plus  la 


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504  ANALYSES 

radiothérapie  aura  quelque  influence  heureuse  dans  les  soins 
post- opératoires.  La  technique  n'est  pas  simple,  mais  vu  le  peu 
d'intérêt  pratique  qu'aura  cette  méthode,  il  est  inutile  d'entrer 
dans  la  description  du  dispositif  très  compliqué,  imaginé  par  Ma- 
der  pour  exposer  le  sinus  à  la  radiation. 

LAUTUANN. 

L'onvertnre  large  endo-nasale  du  sinus  sphénoidal  par  la  fraise, 
par  Steckel  {Archiv,  fur  laryng.y  Bd.  XVII,  n®  3). 

S.  propose  d'ouvrir  le  sinus  sphénoidal  par  sa  paroi  antérieure 
d'après  les  préceptes  de  Hajek.  Comme  technique,  il  propose  de 
se  servir  de  la  fraise  mue  par  rélectro-nioteur.  Il  croit  pouvoir 
éviter  la  perforation  du  sinus  caverneux,  la  lésion  de  l'optique, 
de  la  carotide  interne  par  remploi  de  fraises  spéciales  en  forme 
de  cônes,  dont  le  bout  est  poli  et  arrondi  à  0",003.  Il  est  à  douter 
que  la  fraise  puisse  détrôner  la  pince  quand  il  s'agit  de  manœu- 
vrer un  instrument  dans  un  endroit  où  il  faut  compter  avec  cha* 
que  millimètre.  lautmann. 

Contribntion  à  ranatomie  pathologique   des  sinusites,  par  Es- 
CHWELLER  {Archiv,  fur  laryngologie^  t.  XVII,  n®  3). 

Dans  ce  premier  article,  E.  s'occupe  de  Thistologie  pathologique 
de  la  sinusite  frontale  chronique.  Malgré  la  complaisance  de  l'au- 
teur de  résumer  ses  observations  dans  un  chapitre  de  conclusion, 
il  nous  parait  inutile  de  traduire  ses  conclusions  qui  n'apportent 
rien  de  nouveau  aux  notions  classiques.  Deux  tableaux  en  couleur. 

LAUTMANN. 


La  mucocèle  du  sinus  ethmoîdal,  par  Onodi  (Archiv,  fur  laryngo- 
logie,  tome  XVII,  n«  3). 

Il  n'existe  pas,  d'après  Onodi,  un  seul  cas  de  mucocèle  de 
l'ethmotde  étudié  par  la  rhinoscopie,  par  le  sondage,  par  les 
rayons  X  et  psir  l'examen  hislologique.  Cette  lacune  va  être 
comblée  par  le  cas  suivant  de  Onodi. 

Une  femme  de  30  ans  a  remarqué,  il  y  a  6  ans,  une  petite  tu- 
meur de  l'angle  interne  de  Tœil  droit.  Depuis  quatre  ans  l'œil  est 
poussé  en  bas  et  en  dehors  ;  en  même  temps  la  tumeur  augmente 
lentement.  Aucun  trouble  visuel.  A  l'examen  on  trouve  une  tu- 
meur fluctuante  de  la  grandeur  d'une  noisette  dans  l'angle  ocu- 


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ANALYSES  505 

Jalre  inlerne.  Les  os  du  nez,  le  rebord  supra-orbital  sont  nettement 
palpables.  Epiphora.  Légère  hypertrophie  du  cornet  moyen  et  in- 
férieur. Un  peu  au-dessus  de  la  tète  du  cornet  moyen  on  voit  une 
petite  tumeur  grosse  comme  une  noisette.  Une  sonde  entre  com- 
modément dans  le  sinus  frontal  où  elle  est  vue  par  les  rayons  X. 
Après  ponction  la  petite  tumeur  du  nez  laisse  échapper  un  con- 
tenu épais  d'un  jaune  clair  gélatineux.  Au  microscope,  cellules 
graisseuses,  épithéliales,  cristaux  de  cholestéarine,  quelques 
hématies,  quelques  leucocytes.  Une  sonde  introduite  dans  la  tu- 
n)cur  pénètre  à  O'ByOS.  Dans  la  suite,  la  tumeur  de  Tangle  de  Tœil 
diminue.  Résection  de  la  coque  de  la  tumeur  et  de  la  tète  du 
cornet.  Une  sonde  introduite  dans  la  mucocèle  montre  que  la  paroi 
osseuse  est  intacte.  On  voit  par  les  rayons  X  que  le  sinus  est  re- 
poussé par  la  mucocèle.  L'examen  histologique  montre  que  la 
paroi  interne  de  la  mucocèle  est  couverte  d*un  épithélium  cilié. 
Suit  en  détail  la  description  histologique. 

Quant  à  la  genèse  de  ces  mucocèles  on  ne  croit  plus  à  une  dé- 
génération  kystique  de  la  muqueuse  enflammée.  On  les  considère 
plutôt  comme  transformation  des  cavités  congénitales  qui,  au 
point  de  vue  histologique,  correspondent  à  la  structure  des  cellules 
ethmoldales,  bulles  osseuses.  Ces  bulles  osseuses  ont  été  longue- 
ment étudiées  par  Técole  de  Vienne.  D'après  Onodi,  la  bulle  osseuse 
s'ouvre  généralement  dans  le  méat  supérieur.  Il  sufGt  que  l'orifice 
de  la  bulle  osseuse  se  bouche  pour  que  nous  ayons  la  mucocèle. 
Généralement  la  mucocèle  ne  devient  pas  très  grande. 

Quant  au  traitement,  l'incision  par  voie  externe  parait  être 
moins  bonne  que  par  voie  endo-nasale.  Avellis  qui  a  attaqué  une 
mucocèle  par  voie'  cutanée  a  eu  un  succès  seulement  par  destruc- 
lion  de  la  tumeur  par  voie  endo-nasale.  De  même  Hajek  ne  promet 
la  guérison  que  par  le  procédé  rhinologique.  lautmann. 

Sur  les  tumeurs  congénitales  bénignes  intra-nasales,  par  Magnus 
(Archiv.  fur  laryngologie,  tome  XVII,  n«  3). 

La  plupart  des  tumeurs  congénitales  bénignes  intra-nasales 
sont  des  polypes  qui,  à  l'heure  actuelle,  ne  peuvent  plus  être  con- 
sidérés comme  des  raretés  extraordinaires.  Mackenzie  n'en  a  pas 
observé  un  seul  cas  chez  le  nourrisson  et  chez  Tenfant  avant 
16  ans.  Mais  depuis  ce  temps-là  Hopmann  a  ressemblé  177  cas 
publiés  dans  la  littérature.  A  la  clinique  de  Gerber,  Magnus  a 
observé  un  enfant  de  quatre  mois,  de  bonne  constitution.  La  mère 
s'est  aperçue  dès  la  septième  semaine  que  l'enfant  respirait  difû- 


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S06  ANALYSES 

cilement  par  le  nez.  A  l'examen,  on  trouve  la  narine  droite  obstruée 
par  une  petite  tumeur  grosse  comme  une  cerise^  de  couleur  rou- 
geâlre,  de  consistance  assez  dense.  On  enlève  facilement,  en  nar- 
cose générale,  la  petite  tumeur  pelliculée  et  on  reconnaît  qu'elle 
partait  du  cornet  inférieur  droit  qui  parait  atrophié.  La  tumeur 
examinée  au  microscope  paraissait  bien  être  un  polype  muqueux. 

LAUTMANN. 

Caroinome  de  la  cavité  nasale,  par  G.  Trautmann  {Arehiv,  fur  U- 
ryngologie,  tome  XVII,  n©  3). 

A  propos  d'un  cancer  partant  du  sinus  sphénoïdal,  Trautmann 
fait  une  revue  générale  sur  le  cancer  de  la  pituitaire.  Travail  ac- 
compagné d'un  index  bibliographique  qui,  vu  la  classicité  du  sujet, 
ne  pouvait  pas  être  complet.  lautmann. 

Un  cas  de  kyste  osseux  de  rarrière-fosse  nasale  gancbe.  Dilata- 
tion ampnllaire  d'nne  cellnle  ethmoîdale  poptérieure,  par  Brindkl 
{Revue  hebdom,  de  laryng.y  24  mars  1906). 

Malade  atteint  d'obstruction  nasale  à  peu  près  complète  de  la 
fosse  nasale  gauche  avec  douleurs  frontales  et  légères  épistaxis» 
depuis  un  an  environ.  Extirpation  de  polypes  :  persistance  de  la 
céphalée  et  de  Tobstruotion.  A  la  rhinoscopie  tumeur  unique 
arrondie,  à  la  partie  postérieure  de  la  fosse  nasale  gauche,  re« 
montant  sur  la  face  antérieure  du  sphénoïde,  obstruant  la  choane. 
Pas  de  modiQcations  des  cornets  inférieur  et  moyen.  On  pense  à 
un  néoplasme  et  on  veut  en  prendre  un  fragment  pour  examen 
histologique.  On  constate  alors  qu'il  s'agit  d'un  kyste  osseux  dont 
le  point  d'attache  était  la  partie  la  plus  reculée  de  Tethmoîde 
près  de  sa  jonction  avec  le  sphénoïde.  Extirpation  avec  une  pince 
de  Martin,  un  doigt  dans  le  cavum  refoulant  le  kyste  eu  avant. 
Guériaon,  a.  hautant, 


m,  ^  lABYNX 

GontrihatiQn  ^^  diagaostio  différentiel  entre  les  papillomes  durs 
et  )es  proliférations  gommeusee  du  larynx,  par  0.  Chiari  (i?e- 
vue  hebdomadaire  de  laryngohgie,  d'oiologie  et  rhinologie, 
17  m^rs  1906). 

observation  1.  —  Raucité  de  la  voix  depuis  huit  ans,  troubles  de 
la  respiration  depuis  quatre  mois.  Les  cordes  vocales  e!  les  replis 


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ANALYSES  507 

venlriculairet  disparaissenl  sous  des  végétations  nombreuses  attei- 
gnant presque  la  grosseur  d'un  pois,  sphéroïdes,  rouge  pâle,  non 
ulcérées.  Aryténoides  mobiles.  Elxtirpation  à  la  pince  coupante. 
Ëxameq  histologique  :  épithélium  pavimenteux  1res  épaissi,  en- 
voyant de  nombreux  bourgeons  dans  le  tissu  sous-jacent  formé 
de  tissu  conjonclif  flnemçnt  fascicule. 

OBS.  II.  —  Enroué  depuis  deux  ans.  Troubles  respiratoires  depuis 
deux  semaines.  Syphilis  ancienne.  Lésions  spécifiques  de  Tépiglotte. 
Sur  les  replis  ventriculaires  et  l'épiglotle  sont  des  excroissances 
lobées  de  la  grosseur  d*un  hariool,  assez  irrégulières,  en  partie 
rouges,  en  partie  recouvertes  par  un  épithélium  blanchâtre.  Gué- 
rison  par  le  traitement  spécifique.  L'examen  histologique  se  rap- 
proche du  précédent. 

Ces  deux  cas  montrent  la  différence  clinique  des  papillomes  et 
des  gommes  ;  les  premières  forment  des  verrues  presque  égales  en 
volume,  non  ulcérées,  sans  cicatrices  ;  les  secondes  sont  des  lobes 
irréguliers  de  grosseur  très  différente  et  guérissent  sous  Tintluence 
du  traitement  spécifique.  Au  contraire,  mêmes  examens  histolo- 
giques.  A  signaler  que  Tiodure  ramollit  les  papillomes  et  facilite 
rintervention.  a.  hautant. 

Dédoublement  de  la  corde  vocale  inférieure»  par  Algzais  (Revue 
hebdomadaire  de  laryng,  etc.,  17  mars  1906). 

Division  incomplète  et  symétrique  de  la  corde  vocale  inférieure 
occupant  le  ligament  ihyro-arylénoïdien.  Les  deux  replis  mem- 
braneux créés  par  celte  division  anormale  avalent  pour  charpente- 
une  lame  flbro-élaslique  contenant  dans  sa  partie  externe  des  fibres 
musculaires  striées,  dissociées.  Le  repli  inférieur  contenait  seul 
quelques  faisceaux  compacts  du  muscle  dont  la  majeure  partie 
occupait  la  portion  indivise  de  la  corde.  Pas  de  renseignement  sur 
le  fonctionnement  du  larynx.  a.  hautant. 

Bronchoscopie  supérieure  pour  Textraction  d'an  noyau  de  prune 
de  la  bronche  droite,  par  Lafite-Dupont  et  Rocher  (Gazelle 
hebdomadaire  des  Sciences  médicales  de  Bordeaux,  novembre 
1905). 

Histoire  d'une  enfant  de  neuf  ans  qui  tenait  dans  sa  bouche  un 
noyau  de  prune  ;  un  violent  mouvement  d'inspiration  fit  tomber 
le  noyau  dans  les  voies  respiratoires  supérieures.  Immédiatement, 
suffocation,  angoisse,  accès  de  toux.  Ces  symptômes  se  renouve- 
lèrent dans  la  suite,  accompagnés  d'expectorations  sanguinolentes 


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SOS  ÀMALYSBS 

et  bienlôt  de  (lèvre,  sueurs  profuses  et  dépérissement  progressif. 
L'examen  de  l'enfant  pratiqué  trente-trois  jours  après  l'accident 
montre  à  droite  un  point  douloureux  se  manifestant  seulement 
pendant  la  toux»  une  amplitude  thoracique  sensiblement  dimi- 
nuée. L'auscultation  fait  entendre  un  murmure  vésiculaire  normal 
à  gauche,  considérablement  diminué  à  droite.  Dans  la  région  du 
bile  du  poumon  droit,  en  arrière,  on  entend  aux  deux  temps  res- 
piratoires un  souffle  tubaire  léger,  gros  râles  trachéaux  et  bron- 
chiques. La  radiographie  montre  une  ombre  très  vague  se  proje- 
tant en  avant  de  l'extrémité  interne  de  la  première  côte  droite. 

Opération  :  malade  endormie,  mise  en  position  de  Rose.  Le  tube 
spatule  de  Killian  introduit  dans  la  trachée  donne  une  vue  com- 
plète sur  la  bifurcation  bronchique  où  le  noyau  est  vu,  saisi  et  ex- 
trait avec  la  pince  à  griffe  de  Killian.  Suites  opératoires  excel- 
lentes ;  la  malade  part  guérie.  m.  philip. 

Bronohosoopie  pour  reconnaître  la  syphilis  des  voies  respiratoires 
inférieures,  par  Reinhard  (Monatsch.  fur  Ohrenheilkundey 
n'il,  1905). 

Reinhard  étant  élève  de  la  clinique  de  Scbrôlter  a  eu  occasion  de 
diagnostiquer  à  l'aide  de  la  bronchoscopie  ui;e  sténose  en  forme  de 
diaphragme  dans  la  bronche  droite.  L'auteur  croit  que  la  syphilis 
des  voies  respiratoires  inférieures  est  plus  fréquente  qu'on  ne  le 
suppose.  Elle  peut  être  une  lésion  isolée.  Le  cas  {observé  par  R.  est 
d'autant  plus  intéressant  qu'au  point  de  vue  technique  il  aurait 
pu  occasionner  quelques  difficultés,  la  malade  élant  atteinte  de 
péritonite  et  d'oedème.  lautmann. 

On  moroean  de  cartilage  dans  le  sinus  pyriforme,  par  Landesbkrg 
(Monalich.  fur  Ohrenheilkunde,  n©  12,  <905). 

Les  élèves  apprennent  à  songer  à  la  syphilis  dans  les  larynp^o- 
pathies.  Il  faudrait  dorénavant  leur  inculquer  également  de  son- 
ger aux  corps  étrangers  quand  ils  font  le  diagnostic  de  néoplasme 
malin.  Car  les  observations  se  multiplient  pour  montrer  combien 
la  reconnaissance  des  corps  étrangers  du  larynx  peut  être  égarée 
si  elle  n'est  pas  soutenue  par  les  anamoealiques.  Voici  une  nou- 
velle preuve  : 

Un  paysan  de  63  ans  a  été  de  santé  excellente  jusqu'au  mois  de 
mai  1905  où  il  commençait  à  se  plaindre  de  douleurs  à  la  dé- 
glutition même  de  la  salive.  Cette  dysphagie  s'irradiait  d'abord 


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4NALY8IS  509 

dans  l'oreille  droite  et  ensuite  dans  l'oreille  gauche.  Les  douleurs 
augmentaient  tellement  que  c'est  à  peine  s'il  pouvait  avaler  des 
liquides.  En  juin,  il  commence  à  se  plaindre  de  dyspnée.  Le 
20  juillet  il  se  présente  à  la  clinique  Schrôtler  où  l'on  relève  l'état 
suivant. 

L'épiglotle,  surtout  dans  sa  moitié  droite,  est  épaissie,  le  sinus 
pyriforme  droit  est  rempli  par  une  tumeur  bosselée  s'étendant 
sur  le  cartilage  aryténolde,  le  ligament  ayrépiglottique  et  la  ban- 
delette droite.  La  bandelette  droite  est  tuméfiée  et  couvre  la  corde 
droite  en  n^en  laissant  visible  que  le  bord.  La  tumeur  est  recouverte 
d'une  muqueuse  lisse,  la  moitié  droite  du  larynx  est  immobile.  Au 
cou,  le  long  du  sternoK^léido-masloîdien  droit,  quelques  glandes 
sont  sensibles.  Le  larynx  sensible  à  la  pression,  le  cartilage  thy> 
rolde  parait  plus  épais  dans  sa  moitié  droite  que  gauche,  le  reste 
de  l'examen  est  négatif.  On  pose  d'emblée  le  diagnostic  de  sar- 
come. On  prélève  par  excision  une  partie  de  la  bandelette  droite 
pour  examen  microscopique  qui  ne  donne  rien  de  caractéristique. 
Un  examen  à  la  sonde  n'a  pas  été  exécuté. 

La  malade  revient  le  31  juillet  et  dit  que  la  dysphagie  et  la  fai- 
blesse ont  considérablement  augmenté.  L'image  laryngoscopique 
était  maintenant  la  suivante  : 

La  tuméfaction  de  Tépiglotte  a  diminué,  la  bandelette  droite  à 
peine  gonflée  montre  une  membrane  blanchâtre  sur  la  place  opé- 
rée, le  sinus  pyriforme  droit  est  couvert  de  lambeaux  d'un  vert 
mal  coloré.  Cette  nécrose  s'étend  sur  la  paroi  pharyngée  latérale 
droite,  sur  le  cartilage  aryténolde  et  le  ligament  aryépiglottique 
droits.  Fétor  oris.  Schrôtter  jeune  frappé  de  la  difiPérence  entre 
l'aspect  actuel  et  celui  du  premier  examen  se  rappelle  subitement 
d'un  cas  publié  en  1901  sous  le  n**  57  dans  la  collectiou  des  corps 
étrangers  des  voies  supérieures. 

On  avait,  dans  ce  cas,  posé  le  diagnostic  de  carcinome,  faute 
d'anamuestique  ;  onze  jours  plus  tard,  on  a  pu  rectifier  le  diagnostic 
en  celui  de  corps  étranger  (morceau  d'os  enclavé  dans  le  sinus 
pyriforme).  Se  basant  sur  cette  réminiscence  de  Schrôtter,  Len- 
desberg  procède  à  une  cocalnisation  profonde  et,  après  nettoyage, 
retire  du  sinus  pyriforme,  d'un  coup  vigoureux,  un  morceau  de 
cartilage  long  de  0",02  et  large  de  0",003.  Le  malade  est  immé- 
diatement soulagé  après  l'opération. 

Malgré  ce  succès,  le  pronostic  ne  pouvait  être  fait  qu*avec  pré- 
caution. L.  de  Schrôtter  rappelle  que  deux  complications  sont  à 
craindre  après  extraction,  quand  la  muqueuse  e3t  nécrosée  :  pro- 
gression de  la  nécrose  vers  le  médiastin  et  formation  d'un  phleg- 


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510  AMALYSM 

mon,  arrosion  des  vaisseaux  voisins  et  hémorragie  morlelle.  En 
eiïct,  c'est  la  deuxième  hypothèse  qui  8*est  vérifiée  en  partie. 

Le  malade  a  été  soigné  les  Jours  suivants  surtout  aveo  badi- 
geonnages  à  l'eau  oiygénée. 

Brusquement,  le  8  août,  Je  malade  crache  rapidement  la  valeur 
d'à  peu  près  un  litre  et  demi  de  sang.  Ligatures  des  quatre  extré- 
mités; la  glace,  les  injections  d'ergotine  ont  enûn  permis  de  con- 
jurer l'hémorrhagie.  Après  un  très  long  séjour  à  la  clinique,  le  ma- 
lade a  pu  regagner  son  pays,  avec  les  signes  d'une  bronchite 
putride  et  emphysème.  Le  15  octobre,  il  était  encore  vivant. 

Cette  observation  est  instructive.  Les  anamnestiques  ne  peuvent 
pas  compter  ni  pour  ni  contre  le  diagnostic  de  corps  étrangers. 
Le  diagnostic  différentiel  de  néoplasme  doit  être  fait  avec  celui  de 
corps  étrangers  ;  le  pronostic  est  à  poser  aveo  précaution. 

LAUTMANN. 

Les  polypes  du  laryngo-pharynz,  par  le  D'  Ricardo  Botky  (Ar- 
chivos  latinos  de  oto-rino  laryngologia^  août  1905). 

Celle  variété  de  néoplasme  n*a  encore  été  décrite  nulle  part.  Elle 
conslitue  en  effet  un  chapitre  presque  nouveau  de  la  patholo- 
gie, puisqu'en  dépit  de  sa  symptomatologie  très  caractéristique, 
l'auteur  n'a  pu  réunir  plus  de  24  cas,  en  dehors  des  deux  qu'il 
rapporte  ci-dessous. 

Le  premier  concerne  un  malade  âgé  de  60  ans,  qui  se  plaignait 
d'avaler  aveo  difficullé  depuis  plusieurs  années,  et  d'être  sujet  à 
des  crises  brusques  de  suffocation   intense,  crises  que  les  méde- 
cins antérieurement  consultés  avaient  attribuées  à  des  spasmes  de 
la  glotte.  Cette  opinion  parut  tout  d'abord  admissible,  l'examen 
du  larynx,  du  pharynx  et  des  fosses  nasales  ayant  donné  un  ré- 
sultat négatif.  Quelques  temps  après,  Botey  fut  le  témoin  d^un  de 
ces  accès  de  suffocation,  et  pat,  malgré  .la  gène  respiratoire  très 
grande  du  malade,  examiner  son  larynx.  L'image  laryngoscopique 
était  modifiée.  On  voyait,  sur  le  vestibule  du  larynx,  une  tumeur 
arrondie   pédiculée,  lisse,  de   couleur  rosacée  et  qui  obstruait 
presque  complètement  la  cavité  laryngienne.  A  chaque  inspira- 
n  bruit  sourd  et  rauque  ;  le  pédicule  du 
es  profondeurs  du  laryngo-pharynx.    A 
aryngieii,  Botey  toucha  la  tumeur  pour 
sistance,  puis  il  la  projeta  sur  le  cûté  pour 
>e  malade  exécuta  à  ce  moment  un  mou- 
le polype  s'engouffra  dans  l'œsophage. 


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Le  larynx  reprit  alors  son  aspect  normal,  et  la  portion  du  pha- 
rynx visible  au  miroir,  ne  présenta  plus  aucune  anomalie,  si  ce 
n*est  un  petit  gonflement  derrière  Tarylénoïde  droit.  Trois  jours 
plus  tarcl,  un  nouvel  examen  permit  de  constater  :  1®  Tintégrilé  du 
larynx,  et  2<»  après  introduction  d'un  des  tubes  de  Botey  pour  la 
pharyngosoopie  inférieure  réfléchie,  Te^istenoe  d*un  polype  qui 
s'insérait  sur  la  paroi  latérale  droite  du  luryngo-pharyn^àîa  hau- 
teur du  cartilage  oricolde.  A  Taide  d*un  tube  (le^cible  pour  ceso- 
phagoscopie  supérieure,  on  peut  voir  qu'^u-d«ssu9  du  bord  infé- 
rieur du  CFiooîde  et  jusqu'à  la  portion  (horaoique  de  ToBsophage, 
la  muqueuse  du  conduit  était  normale.  -^  11  saisit  alors  le  polype 
à  Taide  d'un  crochet  mousse,  et  Tallira  jusqu'au  pharynx  buccal, 
puis,  avec  des  pinces,  il  sectionna  aux  ciseaux  ce  polype  le  plus 
près  possible  de  son  point  d'implantation  ;  malgré  tous  les  efforts, 
un  pédicule  de  3  centimètres  de  longueur  resta  suspendu  dans  le 
pharynx.  Celui-ci  fut  plus  tard  enlevé  à  l'anse  galvanique, 

La  portion  de  pédicule  enlevée  dès  la  première  intervention  me- 
surait 7  centimètres  de  longueur.  Son  aspect  rappelait  soit  une 
saucisse,  soit  une  luette  considérablement  hypertrophiée.  L'inté- 
rieur de  la  tumeur  était  creuse  et  contenait  un  liquide  léro-'puru- 
lent  qui  s'égoutta  pendant  l'opération. 

Examen  hUtologiqu;  -^  Tumeur  produite  par  l'oblitération  du 
conduit  excréteur  d'une  des  glandes  en  grappe  qui  existent  dans 
la  muqueuse  pharyngo^œsophagienne.  L'accumulation  des  produits 
de  sécrétion  a  déterminé  la  formation  de  ce  kyste  muqueux  à 
forme  polypoîde. 

Deuxième  observation,  —  Vieillard  74  ans;  dépourvu  de  tout 
antécédent  pathologique.  Depuis  trois  ou  quatre  ans,  gône  h  la  dé- 
glutition, pour  les  aliments  solides  ;  les  liquides  sont  bien  avalés. 
Depuis  six  mois,  la  difficulté  à  déglutir  a  beaucoup  augmenté. 
Dans  les  efforts  de  vomissement,  il  projette  une  masse  charnue, 
longue  de  plus  de  5  centimètres,  qui  vient  pendre  sur  le  men- 
ton. Cette  masse,  qui  a  le  volume  du  petit  doigt,  est  prise  par  le 
patient  pour  sa  luette  hypertrophiée,  et  c'est  pour  en  faire  faire 
l'ablation  qu'il  se  présente  à  Botey. 

Lorsque  ce  malade  ouvre  la  bouche,  sans  exécuter  le  moindre 
mouvement  de  déglutition,  on  voit  que  le  pédicule  de  la  tumeur 
est  formé  par  deux  portions,  l'une  courte  et  fusiforme,  l'autre,  celle 
qui  fait,  dans  les  efforts,  saillie  hors  des  voies  naturelles,  est  longue 
et  mince.  —  Son  pédicule  s'insère  sur  la  paroi  latérale  gauche  du 
pharynx,  immédiatement  au-dessous  de  la  base  du  pilier  posté- 
rieur. 


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512  ANALYSES 

En  demaûdanl  au  malade  d'avaler  son  polype,  on  le  voit  dispa- 
raître de  la  bouche  et  du  pharynx  buccal,  et  aller  se  loger  dans  le 
laryngo-pharynx,  dans  la  première  portion  de  Toesophage,  où  il 
pénètre  à  la  façon  d'un  sabre  dans  son  fourreau. 

L'ablation  du  polype  fut  exécutée  séance  tenante  à  Taide  de  forts 
ciseaux  courbes  et  de  pinces,  Tanse  galvanique  étant  difficile  à 
placer  et  les  pinces  laryngiennes,  même  les  plus  coupantes  et  les 
plus  robustes,  étant  d'une  application  périlleuse,  pour  un  pédicule 
aussi  large  et  aussi  résistant. 

Le  polype  était  lisse,  dur  et  d'une  couleur  sensiblement  pa- 
reille à  celui  de  la  muqueuse  pharyngée.  L'excision  du  polype  fut 
rendue  très  difûcile  par  les  mouvements  de  déglutition,  et  les  en- 
vies de  vomir.  Aussi  l'opérateur  ne  put-il  enlever  le  polype  au  ni- 
veau de  son  insertion,  dès  la  première  intervention.  Il  dut  laisser 
un  fragment  de  2  centimètres  de  longueur,  que  le  malade  refusa 
absolument  de  laisser  opérer,  bien  que  son  extrémité  Ht  proci- 
dence  sur  le  vestibule  du  larynx,  mais  toutefois  sans  entraîner  la 
moindre  gène  respiratoire  ou  phonatoire. 

Ce  polype  avait  U  centimètres  de  longueur  :  il  était  élastique 
et  on  pouvait  l'allonger  de  2  centimètres.  L'examen  histolo- 
gique  démontra  que  cette  néoplasie  s'était  probablement  dévelop- 
pée par  la  dilatation  du  conduit  excréteur  d'une  quelconque  glande 
du  pharynx,  entraînant  par  la  rétention  de»  produits  la  formation 
d'un  kyste.  A  cause  de  l'épaisseur  de  la  paroi  kystique  par  endroit, 
on[aurait  pu  pensera  un  ûbrome,  mais  l'existence  constante  d'une 
cavité  centrale,  et  revêtue  d'un  épithélium  cylindrique,  confirma 
le  diagnostic  de  cystome  simple. 

Traitement,  —  Pour  extirper  ces  tumeurs  on  a  recommandé 
l'administration  d'un  vomitif,  de  façon  à  les  projeter  hors  de  la 
bouche,  pour  pouvoir  les  saisir  par  la  bouche  et  les  couper  à  la 
pince»  à  leur  racine.  Gomme  on  l'a  vu  dans  les  cas  rapportés  par 
Botey,  il  n'est  pas  toujours  nécessaire  de  donner  un  vomitif. 

On  peut  faire  l'ablation  à  Tanse  galvanique  si  on  craint  l'hé- 
morragie ou  l'extrême  résistance  du  pédicule,  mais  en  définitive 
il  est  plus  pratique  de  se  servir  de  la  pince  et  des  ciseaux,  quitte 
à  enlever  plus  tard  le  pédicule  à  l'anse  galvanique. 

Dans  le  cas  où  le  polype  entraînerait  une  obstruction  marquée 
des  voies  respiratoires,  il  faudra  faire  la  trachéotomie  au  malade, 
et  lui  enlever  ensuite  la  tumeur  par  les  voies  naturelles. 

Lorsque  le  néoplasme  ne  peut  pas  remonter  jusqu'au  pharynx 
buccal  pour  être  saisi  avec  les  pinces,  il  est  nécessaire  de  recourir  à 
la  pharyngolomie  rétro -thyroïdienne  ou  à  l'œsophagotomie  externe. 


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ANALYSES  513 

Une  fois  le  laryngo-pharynx  ou  la  portion  supérieure  de  Poeso* 
phage  incisés,  on  saisit  le  pédicule  au  niveau  de  son  insertion  et 
on  le  sectionne. 

Dans  un  dernier  temps,  on  suture  la  muqueuse  et  la  peau  sur 
toute  la  longueur  de  l'incision.  mossé. 

Contnbntion  à  Tétade  des  tumeurs  inflammatoires  du  larynx,  par 
Harmer  {Archiv.  fur  laryngologie^  Bd  XVII,  II). 

A  la  clinique  de  Ghiari  on  a  opéré  un  homme  d'une  tumeur  du 
larynx  sise  sur  le  cartilage  aryténolde  droit.  La  tumeur,  examinée 
au  microscope,  ne  correspond  à  aucune  tumeur  connue  ;  elle  a  le 
plus  de  ressemblance  avec  un  sclérome.  Ghiari  fait  figurer  Timage 
de  cette  tumeur  dans  son  livre.  A  propos  de  ce  cas,  Harmer  passe 
en  revue  les  tumeurs  inflammatoires  du  larynx  avec  leurs  symp- 
tômes connus.  lautmann. 


Contribution  à  l'étude  des  tumeurs  de  la  trachée,  par  Henrici 
{Archiv.  fur  laryngologie^  Bd  XVII,  I). 

Toutes  les  tumeurs  peuvent  se  rencontrer  dans  la  trachée,  mais 
les  plus  fréquentes  sont,  après  l'épithéliome,  le  goitre  intra-tra« 
cbéal.  Bruns  décrit  le  goitre  intra-trachéal  de  la  façon  suivante. 
Le  diagnostic  de  goUre  intra-tracbéal  peut  se  poser  avec  la  plus 
grande  vraisemblance,  si  chez  une  personne  debonne  santé  géné- 
rale et  surtout  de  jeune  âge,  une  dyspnée  généralement  croissante 
se  développe,  dont  la  cause  est  une  tumeur  sous-glottique,  plate, 
de  forme  cylindrique,  unie,  occupant  la  paroi  postérieure  ou  laté- 
rale de  la  trachée.  Seulement  les  sarcomes  excessivement  rares 
peuvent  présenter  des  tumeurs  semblables,  rondes,  unies,  large- 
ment implantées  ;  mais  elles  se  développent  un  peu  plus  lentement 
et  acquiérant  des  dimensions  plus  grandes  que  le  goitre  intra-tra- 
chéal. 

En  se  fiant  à  cette  description,  Henrici  a  fait  un  faux  diagnos- 
tic, et  c'est  dans  ce  fait  qu*il  faut  chercher  la  cause  de  cette  pu- 
blication. 

Voici  Tobservation  :  Un  homme  de  61  ans  souffre  depuis  15  à 
20  ans  d'atsbme.  Depuis  deux  ans  il  a  des  sensations  désagréables 
dans  la  région  du  cou  et,  quand  il  marche,  il  fait  entendre  un  sif- 
flement dans  la  poitrine.  Le  professeur  Kôrner,  consulté  à  ce  mo- 
ment, propose  une  opération  que  le  malade  refuse.  Mais  dans  les 
deux  dernières  années,  la  dypsnée  augmente.  Le  malade  a  eu  la 


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514  NOUVÊites 

syphilis  il  y  a  quaraniê  ans.^^UD  traitement  ioduré  est  resté  sans 
effet. 

A  rexamen,  Tétat  général  du  malade  parait  médiocre,  même 
au  repos  la  inspiration  est  bruyante  et  derient  slridoi^ase  au 
moindre  mouvement  sans  que  le  mal&de  pi*ésente  de  la  cyanose. 
Bruit  syslolique  au  cœur,  glande  thyroïde  palpable  mais  pas  aug- 
mentée ;  p&s  de  ganglions  au  ôoU»  larynx  normal  ;  dans  la  partie 
supérieure  de  la  tfàohée,  sur  la  paroi  postérieurs,  on  voit  une  tu- 
meur largement  implantée,  allant  en  haut  jusqu'au  bord  inférieur 
du  cartilage  cricolde,  ayant  sa  pluà  haute  proéminence  au  niveau 
du  troisième  anneau  trachéal.  La  tumeur  est  recouverte  de  mu- 
queuse intacte  et  remplit  la  trachée  pour  la  plus  gi^ande  part. 

Le  professeur  Muller  enlève  la  tumeur  après  trachéotomie  sous 
anesthésie  locale.  La  tumeur  est  longue  de  2  centimètres  et  demi, 
a  l'épaisseur  d*un  doigt  et  la  forme  d*un  cylindre.  Les  Suites  de 
Topération  sont  normales.  Dix-sept  jours  après  l'opération,  le 
malade  quitte  la  clinique,  mais  deux  mois  après  il  meurt  brusque- 
ment. 

Le  diagnostic  clinique  était  celui  de  goitre  in tra* trachéal. 
Contre  toute  attente  Texamen  microscopique  montre  qu'il 
s'agissait  d'un  cylindrome»  En  raison  de  sa  mésaventure»  Henrici 
Se  demande  si  on  peut  considérer  comme  typiques  pour  le  goitre 
intra-traohéal  les  signes  décrits  par  von  Bruno.  D'après  notre  opi- 
nion, oui,  et  il  n'y  avait  surtout  rien  dans  le  cas  de  Henrici  pour 
plaider  en  faveur  du  diagnostic  de  goitre  intra-trachéal  et  contre 
celui  de  tumeur  néoplasique. 

L'âge  du  malade  et  rinefûcacité  du  traitement  ioduré,  essayé  il 
est  vrai  contre  un  syphilome,  auraient  pu  donner  l'éveil. 

LAUTMANN. 


NOOVtLLEB 


I.  —  Congrès  et  Sooiétés  savantes. 


Vin«  CONGRÈS  ÎNTÈHNATlOlf  AL  D'OTOLOGIE 
Budapest,  i  908. 

Le  président  de  ce  Congrès,  Prof.  Or.  fidK«,  de  l)udapest,  considérant 
que  le  Congrès  International  de  médecine  se  réunit  en  1909  dans  cette 
même  ville,  propose  que  le  Congrès  d'otologie  soit  retardé  d'une  année, 
de  manière  h  faire  coïncider  ces  deux  réunions.  Ces  deux  congrès  se- 
raient distincts  :  et  le  Congrès  otologique  garderait  son  entiers  aukono 
mie. 


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NOtJl^ELtSS 


515 


Xle  CONGRÈS  DB  LA  SOCIÉTÉ  ITALIENNE  DB  LARYNGOLOGIE, 
OTOLOGIE  ET  RHINOLOGIE 

Ce  Congrès  aura  Ueu  en  1907.  La  viUe  de  Rome  en  a  été  choisie 
comme  siège.  . 

ÎI.  —  Nominations. 

Le  D' twDt,  de  Bertie,  eêt  ttbttUbé  profeésetir. 

—  ^  ■     -  •  ■- 

Le  Df  Fbrberi,  de  Rome,  est  nommé  professent  extraordinaire. 

Le  Prot  D'  âaiFiRt  à  été  chargé  d'nn  court  de  laryngo-thlnologie  h 
l'nniverBité  de  Wûribonrg.     _, 

Le  Prof.  BuoLD»  de  Munich,  a  été  nommé  professeur  ordinaire, 

-  -  -  -■-»■■ 
LeD'  KiinwïHMàJiK,  de  Madgebourg,  a  été  nommé  professeur. 

Par  suite  de  la  mise  à  la  retraite  du  Prof.  Ldcje,  la  chaire  d'otoîogie 
de  l'Unixerslté  de  Berlin  a  élé  donnée  au  Prof.  Piaww. 

UL  -  Nouvelles  diverses^ 

Un  nouveau  journal  Die  Stimme,  vient  de  paraître,  à  Berlin,  sous  la 
direcUon  du  D'  FiAtào.  Il  est  particulièrement  consacré  à  l'étude  sclen- 
tifique  et  à  Thyglène  de  la  voix  et  du  chant. 

Notre  collaborateur  et  ami»  le  1)  '  QABitt  a  (|uiité  cette  fthnée  les  hôpi- 
taUs  de  Lyofi.  ÙU  règlemetlt  draconien  veut  que  tout  médecin  ou  chi- 
rurgien  des  hôpitaux  de  cette  VtUe  soit  mis  à  la  retraite  après  dix-huit 
ans  de  service,  quel  qUê  soil  son  Age  :  il  frappe  aujourd'hui  bien  mala- 


g'„_ 

chaire  qu'après  avoir  accompli  leur  soixante- dixième  année.  Il  est  vrai- 
ment regrettable  pour  la  scieuce  que  GabUl  soit  Lyonnais.  Quelle  aber- 
ration nous  pousse  donc  à  nous  mettre  à  nous  même  des  entraves  dans 
la  lutte  B^entifiqUe  que  nous  avons  à  soutenir  contre  nos  émules  ? 

■   fc. 

Vin  Di  Ghabsing  (Pepsine  et  dlastase).  Rapport  favorable  de  TAcadémie 
de  mëdetftnet  mars  inô4.  Contre  les  affections  des  voies  Olgestives. 

BMÉgiii  Dh  pdtAiëitrt  ^sakolI  fil  Ifiulssii.  AupfobaUott  de  l'Académie  de 
médedue,  1871.  Contre  les  aifeoUons  du  système  nerveux*  Le  flacon  de 
i5 grammes  est  aeoempagné  dune  cuillère  mesurant  50  centigrammes. 

PHosraAiiivti  f  AUlfttts.  Alimeut  très  agréable,  permettant,  ehe«  Icâ  Jeunes 
enfants  surtout,  l'administration  facile  du  phosphate  bicalcique  assimi- 
lable. Une  cuillerée  &  bouche  contient  25  centigrammes  de  phosphate. 

PouDBi  LAXATi?!  DB  ViGHT  (Poudre  de  séné  composée).  Une  cuillerée  à 
café  délayée  dans  un  peu  d'eau  le  soir  en  se  couchant.  Excellent  remède 
contre  la  constipation. 


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516 


OUVRAGES  ENVOYÉS  AUX    ANNALES 
OUVRAGES  EI^OYÉS  AUX  ANNALES 


Altes  und  Neues  uber  die  Adenoidenfrages,  par  Victor  Lakob  (Fxt.  de 
Monatsch.  f.  Ohr.,  n»  2,  1906), 

Ëioe  Kehlkofsfsange,  par  Victor  Lahoi  (Ext.  de  Monatsch,  f.  Ohr., 
n»  8,  1906).  

Benio«al¥plol  (Inhalations  et  Gargarismes).  Affections  inflamma- 
toires et  Infectieuses  de  la  gorge,  du  nez,  du  larynx,  des  bronches 
(Voir  atix  Antwnces), 

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Préparé  spécialement  ponr  VAnesthésie^  sa  conservation  dans  le  vide  et 
en  tabès  jaunes  scellés  le  met  h  I*abri  de  toute  altération. 

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Tome  TUIL  —  N*  12.  —  Décemlure  1006. 


MÉMOIRSS  ORIGIMAUX 


I 


LE  TRAITEMENT  DU  CORYZA  CHRONIQUE  SIMPLE 
Par  Marcel  LERMOYEZ. 

c  11  existe,  dans  touU?s  les  branches  de  la  médecine,  un  cer* 
«  tain  nombre  de  chapitres  louches  qui  semblent  créés  tout 
«  exprès  pour  donner  com plaisamment  asile  aux  diagnostics 
c  peu  faits.  Ce  procédé  de  classification  est  la  ressource  des  cli- 
c  niciens  indécis  :  il  est  si  commode,  quand  on  n*a  pas  fait  de 
c  diagnostic,  de  le  remplacer  par  un  mot...  Pour  celui  qui  com- 
<(  mence,  toute  maladie  du  nez  qui  dure  plus  de  quinze  jours 
«  est  immédiatement  étiquetée  :  coryza  chronique  ;  ce  qui  veut 
«  dire  :  ce  malade  a  quelque  chose  dans  le  nez,  mais  je  ne 
«  sais  absolument  pas  quoi  (Paul  Raugé).  » 

§  P'.  —  Les  progrès  de  la  rhinoscopie  avaient  d'abord  res- 
treint ce  <c  chapitre  de  débarras  »  en  en  détachant  nettement 
Tozène,  la  syphilis  nasale,  plus  tard  les  suppurations  sinu- 
sales  :  mais,  se  perfectionnant  davantage,  la  rhinologie  mo- 
derne tend  à  lencombrer  de  nouveau  ;  rhinite  vaso-dilata- 
trice de  Von  Stein,  rhinite  œdémateuse  de  Mulhall,  rhinite 
sèche  de  Siebenmann  prétendent  occuper  dans  le  chapitre  du 
coryza  chronique  autant  de  places  distinctes,  qu'on  ne  peut 
raisonnablement  encore  leur  accorder  (Klemperer). 

Il  doit  suffire  à  l'heure  actuelle  de  dégager  la  rhinite  chro- 
nique simple  :  a)  de  la  rhinite  hypertrophique,  sorte  de  dé- 
générescence pseudo-myxomateuse  de  la  pituitaire,  qui,  si  on 
lui  voulait  refuser  l'individualité,  devrait  être  plutM  annexée 
aux  polypes  du  nez  qu'au  coryza  chronique  ;  b)  de  la  rhinite 
vaso-motrice,  syndrome  variable  de  réaction  nerveuse  nasale, 

ANNALB8   DBS  HALADIBS   DB   L*ORBILUI   BT  DU    LARYNX.  35 


TOMB   XXXII,   n*   12,   1906.  DigitizedbyGoOglC 


5i8  MARGBL    LERMOYEZ 

qui  n*est  pas  plus  une  inflammation  de  la  pituitaire  qu'une 
migraine  n^est  une  affection  du  cuir  chevelu. 

Ainsi  réduite,  la  rhinite  chronique  simple  demeure  encore 
la  plus  commune  des  affections  du  nez.  Peut-être  constitue- 
t-elle  un  groupe  d'attente  à  limites  vagues,  intermédiaire  en- 
tre le  coryza  aigu  el  la  rhinite  hypertrophique,  pouvant  ôtre 
décrite  soit  comme  hypérémie  (Ruault)  soit  comme  catarrhe  : 
mais  telle  qu'elle  est.  cette  rhinite  mérite  toute  l'attention  du 
médecin  qui  la  rencontre  chaque  jour,  et  dont  elle  lasse  les 
efforts  par  sa  ténacité. 

§  II.  —  La  fréquence  du  coryza  chronique  dérive  de  la 
multiplicité  de  ses  causes  ;  seule  la  connaissance  de  celles-ci 
mène  à  une  thérapeutique  rationnelle. 

A.  Le  coryza  chronique  succède  très  souvent  au  coryza  aigu. 

—  Ce  n*est  pas  le  premier  rhume,  ni  même  le  second,  qui  se 
chronicise  :  mais,  à  force  de  se  répéter,  les  coryzas  aigus  s'allon- 
gent, se  rapprochent,  et  deviennent  presque  subintrants.  Les 
malades  déclarent  «  ne  finir  un  rhume  que  pour  en  commen- 
a  cer  un  autre  j).  Chacun  de  ces  coryzas  se  résoud  mal  ;  cha- 
cun d'eux  laisse  un  reliquat  ;  et  de  la  «  sommation  de  ces  ré- 
sidus (Zarniko)  »  naît  le  coryza  chronique. 

B.  Le  coryza  chonique  est  assez  souvent  chronique  d'emblée. 

—  Les  mêmes  causes  qui  retardent  le  départ  du  coryza  aigu, 
avancent  l'arrivée  du  coryza  chronique.  Ce  sont,  avant  tout, 
des  causes  à  action  locale,  aidées,  il  est  vrai,  par  une  prédispo- 
sition d'ordre  général. 

Les  microbes,  qu'on  s'attendrait  à  voir  au  premier  rang  en 
cette  affaire,  n'y  semblent  jouer  qu'un  rôle  très  effacé.  Ils  pullu- 
lent cependant  dans  les  nez  enchifrenés,  où  l'on  trouve  du 
streptocoque,  du  staphylocoque  doré,  souvent  aussi  du  coli- 
bacille et  du  pneumo -bacille  de  Friedlânder  :  mais  jamais  on 
ne  rencontre  de  bactéries  dans  l'épaisseur  de  la  muqueuse,  de 
sorte  qu'on  doit  admettre,  avec  Klemperer  et  Ilajek,  que  ces 
agents  n'ont  qu'une  action  de  présence,  saprophytique  ;  i's 
prolifèrent  parce  que  le  coryza  chronique  entrave  la  fonction 
bactéricide  du  nez  ;  et  ils  se  bornent  à  cela  (Gradenigo). 

L'exagération  des  réactions  physiologiques  de  la  pituitaire 


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LE   TRAITEMENT    DU    œRYZA    CHHOMQUfe   8tMI>LE  319 

poussée  au  delà  de  ses  forces  :  telle  est  la  cause  ordinaire  du  co» 
ryza  chronique.  Chauffer,  hydrater,  purifier  l'air  inspiré  est 
le  rôle  du  nez  :  à  le  remplir  d'une  façon  trop  intense  il  se  sur- 
mène et  tomhe  malade. 

a)  De  même  que  le  refroidissement  aigu  est  la  cause  du  co- 
ryza aigu,  le  refroidissement  chronique  est  un  motif  banal  de 
coryza  chronique.  Celui-ci  est  Tinfirmité  habituelle  des  gens 
qui  ont  profession  de  se  refroidir,  des  mariniers,  des  blanchis- 
seuses :  et,  pour  la  même  raison,  il  a  surtout  été  étudié  par  les 
médecins  habitant  les  pays  froids.  Le  vent  salé  de  la  mer  y 
prédispose  ;  ainsi,  en  France,  le  Havre  est  une  ville  qui  paie 
de  ce  fait  un  lourd  tribut  à  la  rhinologie. 

b)  Les  variations  hygrométriques  de  l'atmosphère  sont  éga- 
lement nuisibles.  A  New-York,  l'humidité  de  Tair,  au  lieu 
d'osciller  autour  du  chiffre  de  40  Yo)  <1"^  ^^^  normal  dans  la 
saison  froide,  fait  le  même  jour  des  sautes  de  10  Vo  ^  ^^  Vo 
(Freudenthal).  Le  coryza  chronique  y  est  donc  endémique  ;  on 
l'y  surnomme  :  <c  le  catarrhe  américain  d  . 

c)  Les  poussières  atmosphériques  sont  surtout  néfastes.  On 
n  échappe  guère  au  coryza  chronique  dans  les  villes  enfumées 
des  pays  industriels  ;  et  moins  encore  si  l'on  exerce  un  mé- 
tier qui  expose  à  l'inspiration  de  poussières,  agissant  par  irri- 
tation mécanique  ou  chimique.  Les  rhinites  professionnelles 
sont  aussi  souvent  chroniques  qu'aiguës, 

C.  Conditions  prédisposantes.  —  Ces  conditions,  secondes  le 
plus  souvent,  maïs  parfois  capables  d'agir  seules,  favorisent  l'ac- 
tion néfaste  des  agents  atmosphériques. 

a)  Age  et  sexe.  —  Le  coryza  chronique  atteint  deux  fois 
plus  souvent  l'homme  que  la  femme,  et  il  est  bien  plus  com- 
mun chez  l'enfant  que  chez  l'adulte  :  parce  que  l'homme  est 
plus  exposé  aux  intempéries  que  la  femme,  et  parce  que  l'en- 
fant a,  moins  que  l'adulte,  souci  de  ne  pas  se  refroidir.' 

b)  Hygiène  défectueuse.  —  Favorisent  l'usage  du  cor^  za 
chronique  :  l'usage  du  tabac,  et  surtout  l'habitude  de  rendre 
de  la  fumée  par  le  nez  ;  l'alcool  ;  la  coutume  de  prendre  des 
boissons  trop  chaudes  ;  l'abus  du  sel  dans  les  aliments  (Jac- 
quet) ;  la  conslriction  de  l'abdomen  par  des  ceintures  ou  des 
corsets,  qui  refoulent  le  sang  vers  la  léle  (M.  Schmidt)  ;  le 


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32Ô  MARCEL   LERIIOYEZ 

séjour  dans  une  chambre  mal  aérée;  Femploi,  pour  s*éclairer 
pendant  le  travail,  d*une  lampe  à  gaz  placée  près  de  la  tète 
(Cholewa). 

c)  Lésions  nasales  préexilanles,  —  Il  importe  ici  d'établir 
une  distinction  : 

1^  Certaines  lésions  nasales  ne  font  que  favoriser  l'action 
des  causes  nocives  extérieures  :  elles  ne  constituent  qu'une 
prédisposition  locale.  Le  facteur  habituel  du  coryza  chro- 
nique, auquel  on  prend  le  moins  garde,  est  Tétroitesse  du 
nez.  Chez  les  porteurs  d*une  déviation  de  la  cloison  qui  ne 
semble  même  pas  gêner  la  respiration,  on  constate  très  sou- 
vent que  la  muqueuse  du  c6té  étroit  est  plus  rouge  que  celle 
du  côté  large.  Cette  différence  est  due  à  ce  que  la  sténose  gène 
l'expulsion  des  mucosités,  dont  la  stagnation  entretientle  coryza, 
ainsi  unitéralisé  ;  et  aussi  elle  résulte  de  ce  que  Taspiration 
thoracique,  s'exerçant  sur  la  région  sise  en  arrière  du  point 
rétréci,  y  détermine  un  vide  que  n'arrive  pas  à  combler  l'ap- 
port insuffisant  de  l'air  inspiré.  Ce  vide  fait  ventouse  sur 
la  partie  postérieure  de  la  fosse  nasale,  en  particulier  sur  les 
queues  des  cornets  qu*il  tuméfie.  Pour  la  même  raison,  Tétroi- 
tesse  congénitale  des  fosses  nasales  (Stôrk),  disposition  héré- 
ditaire qui  se  rencontre  souvent  dans  les  familles  nobles  à  type 
dolichocéphale,  favorise  la  chronicisation  du  coryza  :  surtout 
quand,  du  fait  de  la  leptoprosopie  concomitante,  le  palais  est 
congénitalement  surélevé  (Bendelack  Hewetson).  Les  gens  qui 
ont  la  «  figure  en  lame  de  couteau  »  sont  généralement  des 
enchifrenés. 

2°  D*autres  lésions  nasales  ou  juxta-nasales  ont  une  impor- 
tance plus  grande  encore  :  ce  sont  des  lésions  mères  qui  suf- 
fisent à  entretenir  et  même  à  produire  un  coryza  chronique, 
a)  Chez  l'enfant,  le  coryza  chronique  est  très  souvent  sous 
la  dépendance,  s'il  est  unilatéral,  d'un  corps  étranger,  s'il  est 
bilatéral,  de  végétations  adénoïdes.  Cette  dernière  circonstance 
est  banale  :  neuf  fois  sur  dix,  on  guérit  le  nez  des  enfants  tou- 
jours enrhumés,  en  grattant  leur  cavum.  L'hypertrophie  de 
l'amygdale  pharyngée  provoque  la  rhinite  chronique  en  irri- 
tant les  fosses  nasales  par  les  sécrétions  muco-purulentes 
qu*elle  y  déverse  ;  et  elle  l'entretient  en  produisant  une  hy- 


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LE   TRAITEMENT   DU   GORTZA   CHRONIQUE   SIMPLE  521 

pérémie  veineuse  de  la  pituitaîre  (Trautmann)  par  la  compres- 
sion qu'elle  exerce  indirectement  sur  les  plexus  veineux 
maxillaires  internes,  dans  lesquels  se  rendent  les  veines  pos- 
térieures des  fosses  nasales.  P)  Chez  l'adulte,  il  arrive  parfois 
qu'on  traite  sans  succès  un  cor3rza  chronique  parce  qu'il  est 
entretenu  par  quelque  suppuration  sinusale  méconnue,  gé- 
néralement localisée  à  des  cellules  ethmoYdales.  —  Ce  sont  là 
des  rhinites  chroniques  secondaires  que  jamais  ne  guérit  le 
traitement  qui  s'adresse  à  elles  seules. 

d)  Lésions  viscérales,  —  Beaucoup  de  coryzas  chroniques 
sont  causés  et  entretenus  par  une  stase  sanguine  dans  la  mu- 
queuse nasale,  hypérémie  mécanique  ou  réflexe,  dont  il  faut 
rechercher  la  cause  première  :  i^  dans  le  tube  digestif  :  atonie 
gastro-intestinale,  constipation  habituelle;  2°  dans  l'appa- 
reil génital  :  vaginite,  métrîte,  prostatile  chronique  ;  3°  dans 
le  mauvais  fonctionnement  du  cœur  :  lésions  mitrales,  sclé- 
rose du  myocarde  ;  4^  dans  Tinsuffisance  du  rein  :  albuminu- 
rie, oligurie,  etc. 

e)  Maladies  générales,  —  Il  est  indéniable  que,  indépen- 
damment des  causes  précédentes,  certains  individus  sont  par- 
ticulièrement prédisposés  au  coryza  chronique.  Cette  prédis- 
position est  le  plus  souvent  d'ordre  général.  On  aura  à  comp- 
ter :  1°  avec  la  scrofule,  qui  entretient  dans  la  seconde  enfance 
des  coryzas  à  sécrétion  abondante  :  2^  avec  l'arthritisme  et  la 
goutte,  facteurs  habituels,  chez  l'adulte,  des  coryzas  à  forme 
hy|)érémique  :  3^  avec  l'anémie,  chez  quelques  femmes, 
anémie  qui,  le  plus  souvent,  relève  d'une  lésion  génitale  igno- 
rée ou  dissimulée  ;  4°  avec  le  diabète  lequel,  au  même  titre 
que  le  brightisme,  provoque  un  catarrhe  hypérémique  nasal 
et  pharyngien,  à  type  vernissé  spécial  (Garel). 

§  III.  —  Le  syndrome  habituel  qui  exprime  le  coryza  est 
Yenchifrènement.  Celui-ci  se  compose  de  deux  éléments  asso- 
ciés avec  prédominance  variable  de  chacun  d'eux  :  écoulement 
nasal  et  obstruction  nasale. 

A.  L'ÉCOULEMENT  NASAL  est  inégal  et  inconstant. 

a)  Les  altérations  quantitatives  de  la  sécrétion  nasale  ont 
pour  unité  de  mesure  :  le  mouchoir.  I^es  patients  apprécient 


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522  MARCEL    LERMOTBZ 

Taggravation  ou  Tamélioration  de  leur  rhinite  suivant  le  plus 
ou  moins  grand  nombre  de  mouchoirs  de  poche  qu'ils  donnent 
le  samedi  à  leur  blanchisseuse.  En  général,  trois  mouchoirs 
de  grandeur  moyenne  suffisent  à  un  coryza  moyen.  Les  dé- 
bâcles nasales  extraordinaires,  rapportâmes  par  quelques  auteurs 
(45  grammes  à  Fheure  pendant  dix  huit  mois,  Morell-Mac- 
kenzie),  relèvent  de  Thydrorrhée  nasale. 

Plus  rarement,  les  patients  se  plaignent  d'une  sécheresse 
pénible  :  en  vain  ils  se  mouchent  et  éternuent  à  sec  pour  atté- 
nuer le  prurit  nasal  qui  les  tourmente  ;  ils  déclarent  qu'ils  se- 
raient très  soulagés  s'ils  pouvaient  faire  couler  leur  nez  (von 
Stein.) 

b)  Les  altérations  qualitatives  de  la  sécrétion  nasale  ont 
plus  d'intérêt.  Hajek  a  dit,  avec  raison,  qu'un  nez  sain  ne  se 
mouche  pas  sans  cause.  Donc,  le  fait  de  moucher  à  tout  propos 
du  mucus,  même  transparent,  indique  une  irritation  nasale. 
Abstraction  faite  des  cas  d'hydrorrhée  nerveuse,  où  le  liquide 
qui  sort  du  nez  est  aqueux,  les  sécrétions  du  coryza  chronique 
sont  muco-punilentes,  sans  odeur,  mais  épaisses  et  gluantes  : 
le  malade  a  peine  à  les  expulser  ;  elles  empèsent  le  mouchoir 
en  séchant.  Elles  se  concrètent  dans  le  vestibule  nasal  en 
croûtes,  que  le  doigt  essaie  incessamment  de  détacher,  pro- 
voquant ainsi  des  érosions  de  la  cloison  qui  saignent  peu  et 
souvent. 

Le  plus  ou  moins  d'opacité  de  ces  sécrétions  mesure  assez 
bien  les  variations  de  la  maladie. 

B.  L'obstruction  xasale  est  le  fait  prédominant.  Elle  tient 
à  deux  causes  :  a)  à  la  stagnation  des  mucosités  qui  en- 
combrent les  fosses  nasales;  b)  à  la  tuméfaction  de  la  muqueuse, 
en  particulier  au  gonflement  du  cornet  inférieur.  Ce  dernier 
élément  d'obstruction  est  le  plus  important  :  à  ce  point 
que  Ruault  renvoie  l'étude  du  coryza  chronique  au  chapitre 
de  l'hypérémie  nasale.  Une  telle  assimilation  est  un  peu  forcée. 
Il  peut  sembler  irrationnel  de  ranger  dans  le  même 
groupe  le  nez  d'enfants  scrofuleux,  dont  la  muqueuse  pâle 
et  atone  secrète  d'abondant  muco-pus,  et  le  nez  de  Tadulte 
goutteux,  dont  les  cornets  en  érection  produisent  une  obstruc- 
tion sèche  :  mais,  en  ne  considérant  que  ces  types  extrêmes,  on 


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LE   TRAITEMENT    DU   CORYZA   CHRONIQUE   SIMPLE  523 

risquerait  de  méconnaître  les  cas  intermédiaires,  bien  plus 
nombreux.  Dans  le  coryza  chronique,  le  nez  coule  plus  ou  moins 
jaune,  selon  qu'il  est  plus  ou  moins  infecté  secondairement: 
toutefois  ce  n'est  là  qu'une  question  de  degré  qui  ne  permet 
point  encore  la  dissociation  de  cette  affection.  Reconnaissons 
néanmoins  que  tous  les  coryzas  chroniques  ne  sont  point 
semblables,  de  même  que  ne  se  ressemblent  pas  toutes  les 
bronchites  chroniques. 

L'obstruction  nasale  du  coryza  chronique  est  surtout  d'ordre 
hypérémique  :  et  ce  sont,  avant  tout,  les  changements  de  vo- 
lume du  cornet  inférieur  qui  règlent  les  variations  de  perméa- 
bilité du  nez  chez  les  sujets  enchifrenés. 

Est-il  besoin  de  rappeler  à  ce  propos  qu'il  semble  exister 
dans  les  fosses  nasales  un  tissu  érectile  analogue  à  celui  du 
corps  caverneux  de  l'urèthre  :  avec  cette  différence,  cependant, 
qu'à  l'inverse  de  ce  qui  a  lieu   pour  le  pénis,   l'érection  est 
l'état  normal  des  cornets  ?  Ce  tissu  érectile  se  rencontre  sur  la 
tète  et  la  queue  des  cornets  moyens  et  inférieurs  :  mais  il  est 
bien  plus  abondant  sur  ceux-ci  dont  il  recouvre  toute  l'étendue 
de  la  face  interne.  La  queue  du  cornet  inférieur  est  le  a  gland 
du  nez  »  (Poirier).  -  D  est  vrai  que  Taccord  n'est  pas  fait  entre 
anatomistes  au  sujet  de  la  nature  de  ce  tissu.  Certains  n'y 
veulent  voir  qu'un  plexus  veineux  à  très  larges  mailles  :  mais 
la    majorité  admet  l'existence  du  corps  caverneux  de  la  pi- 
tui taire,  car  les  lacs  vasculaires  de   cornets  présentent  dans 
leur  paroi   une  double  couche   musculaire  très   développée 
(Pilliet).   Vaso-dilatation  et  vaso-construction   s'y  effectuent 
activement,  par  des  actes  réflexes  que  commandent  des  nerfs 
vaso-moteurs,  émanés  du  ganglion  sphéno-palatin  (Zucker- 
kand),  véritables  nervi  erigentes  nasi. 

Et  ainsi  s'expliquent  les  caprices  de  l'obstruction  nasale.  Le 
nez  se  bouche  pour  un  rien  et  se  débouche  de  même.  Ce  qui 
le  ferme,  c'est  la  chaleur  des  appartements,  le  froid  aux  pieds, 
une  digestion  pénible,  une  garde- robe  en  retard.  Ce  qui 
rouvre,  c'est  l'air  froid,  un  bain  de  pieds  chaud,  et  surtout 
l'émotion  :  la  peur  du  médecin  fait  que  nos  malades  ont  pres- 
que toujours  le  nez  libre  quand  ils  viennent  nous  consulter,  et 
qu'ils  ne  le  sentent  obstrué  en  notre  présence  que  quand  peu 
à  peu  ils  se  sont  habitués  à  notre  vue.  L'obstruction  est  tantôt 

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524  AIARCBL   LBRMOYEZ 

bilatérale,  tantôt  unilatérale  ;  souvent  elle  change  de  côté  plu- 
sieurs fois  dans  une  même  journée  :  elle  est  à  bascule.  Tout 
cela  est  phénomène  vaso-nerveux,  d'ordre  réflexe  :  mais  la  dé- 
clivité de  la  tète  agit  aussi,  passivement,  pour  congestionner 
la  pituitaire.  On  a  le  nez  plus  fermé  la  nuit  que  le  jour  ;  et 
quand  on  repose  sur  le  côté,  la  fosse  nasale  la  plus  élevée  se 
vide  de  sang  aux  dépens  de  la  plus  basse  ;  si  Ton  se  couche 
sur  le  dos,  les  deux  côtés  se  bouchent  à  la  fois. 

Les  neurasthéniques  consignent  minutieusement  tous  ces 
faits  dans  les  petits  papiers  qu*ib  viennent  nous  lire  ;  plus 
d'un  nous  confie  qu'il  a  le  nez  très  bouché  après  le  co:t. 

§  IV.  —  L'enchifrènement  nasal  entraîne  une  série  de  con- 
séquences inévitables,  symptômes  de  second  plan,  qui  incom- 
modent fort  le  malade. 

La  respiration  buccale  est  ce  dont  il  se  plaint  le  plus.  Elle 
a  heureusement  des  périodes  d'intermittences.  Les  nuits  sur- 
tout en  sont  troublées  :  l'enchifrené  dort  mal,  s'agite,  ronfle; 
et  le  matin  il  s'éveille  avec  la  tète  lourde  et  la  bouche  des- 
séchée. 

Les  troublés  de  r odorat  ne  sont  pas  moins  désagréables  : 
surtout  parce  qu'ils  entraînent  des  altérations  du  goût,  cause 
d'inappétence.  Il  n'y  a  en  général  que  de  Tanosmie  respira* 
toire,  c'est-à-dire  que  l'accès  de  la  fente  olfactive  est  interdite 
aux  odeurs  par  le  gonflement  de  la  muqueuse  et  l'encombre- 
ment du  nez  ;  le  traitement  en  vient  assez  aisément  à  bout.  A 
la  longue,  l'épithélium  de  la  tache  olfactive  s'altère:  parait 
alors  Tanosmie  essentielle,  à  peu  près  incurable. 

U altération  de  la  voix  est  fréquente  :  la  voix  perd  son  mé- 
tal, devient  sourde,  <ic  morte  »  :  elle  prend  plus  ou  moins  les 
caractères  de  cette  rhinolalie  close,  qu'on  rencontre  à  son  maxi- 
mum chez  les  adénoïdiens. 

La  céphalée  est  notée  dans  les  deux  tiers  des  cas  (Harrisson 
ÂlIen),  soit  sous  forme  de  constriction  frontale,  soit  avec  le 
type  delà  migraine.  Elle  peut  même  être  un  symptôme  à  tel 
point  prédominant,  que  le  médecin  en  méconnaît  lorigine  na- 
sale. L'habituelle  sensation  de  tète  lourde  des  enchifrenés, 
semble  avoir  son  explication,  bien  moins  dans  la  participation 


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LE   TRAITEMENT    DU   CORYZA   CHRONIQUE   SIMPLE  525 

possible  des  sinus  frontaux  ou  dans  une  céphalée  réflexe,  que 
dans  les  troubles  de  la  circulation  veineuse  et  lymphatique  de 
la  pîtuitaire,  qui  ont  pour  conséquence  une  augmentation  de 
la  tension  intra-cranienne. 

Le  catarrhe  naso-pharyngien,  accompagnement  presque 
obligé  du  catarrhe  nasal,  superpose  à  ce  dernier  des  symp- 
tômes plus  pénibles  encore  que  les  précédents.  C'est  le  besoin 
incessant  de  renifler,  lequel,  après  maints  efforts,  fait  tomber 
dans  le  pharynx  une  masse  gluante,  qui  donne  la  nausée  ;  c*est 
la  vomiturition  matinale,  aboutissant  à  des  contractions  déré- 
glées de  la  gorge  faites  au  réveil  pour  détacher  les  mucosités 
qui  se  sont  collées  dans  le  naso-pharynx  pendant  la  nuit  ;  ce 
sont  des  sensations  pénibles  de  corps  étranger,  de  plaie,  de 
brûlure  dans  la  gorge.  En  vain  on  tâche  de  persuader  au  ma- 
lade qu'il  n'a  ni  cancer  ni  tuberculose  ;  il  demeure  incrédule 
et  ces  paresthésie^  le  conduisent  souvent  vers  Thypocondrie. 
Le  fait  qu'elles  disparaissent  parfois  sous  Tinfluence  d'une 
simple  cocaînisation  du  pharynx  (Martin)  ne  le  rassure 
pas. 

§  V.  —  Vexamen  objectif  des  fosses  nasales  donne  des  ré- 
sultats assez  variables. 

1*^  La  rhinoscopie  antérieure  montre  le  nez  plus  ou  moins 
encombré  de  muco-pus.  Souvent  on  observe  de  fins  filaments 
de  mucus  tendus  de  la  cloison  au  cornet  inférieur  à  la  façon 
des  toiles  d*araignées  :  ce  qui  prouve  qu  il  y  a  des  moments  où 
ces  deux  parties  viennent  intimement  en  contact.  Générale- 
ment, le  muco-pus  s'accumule  sur  le  plancher  ;  il  y  stagne 
pour  cette  raison  que  le  courant  d'air  expiré  ne  passe  point  en 
cet  endroit  et  l'y  laisse  tranquille.  La  muqueuse  nasale,  sur- 
tout au  niveau  du  cornet  inférieur  est  épaisse  :  tantôt  rouge, 
tendue,  luisante  ;  tantôt  pÀle,  flétrie,  mamelonnée.  Le  cornet 
inférieur  présente  un  degré  d'érection  variant  d'un  examen  à 
l'autre.  Ruault  signale  les  hypérémies  circonscrites  soit  au 
tiers  antérieur,  soit  dans  les  deux  tiers  postérieurs  de  ce 
cornet  ;  il  explique  ces  localisations  par  les  recherches  de 
Dastre  et  Morat,  de  François  Franck,  qui  montrent  que  les 
vaso-dilatateurs  de  la  région  antérieure  de  ce  cornet  viennent 


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526  MARCEL   LERMOYEZ 

du  nerf  ophtalmique,  tandis  que  ceux  de  la  zone  postérieure 
émanent  du  ganglion  sphéno-palatin. 

2°  Uexamen  an  stylet  donne  une  sensation  caractéristique 
dite  de  a  Tédredon  ».  Le  stylet  s*enfonce  dans  le  cornet  infé- 
rieur comme  dans  un  coussin  de  plumes.  Quand  il  y  a  simple 
hypérémie,  Texcitation  produite  par  ce  contact  amène  une  ré- 
traction rapide  du  cornet;  plus  tard,  aux  phases  avancées 
du  coryza  chronique,  cette  réaction  se  produit  à  peine. 

3^  L'épreuve  de  la  cocaïne,  et  plus  encore  celle  de  Tadréna- 
line,  donne  un  renseignement  précieux.  Sous  cette  influence, 
tout  ce  qui  n'est  pas  tissu"  de  néformation  se  rétracte  énergi- 
quement.  Il  n'est  pas  de  meilleur  procédé  pour  différencier  le 
coryza  chronique  simple  de  la  rhinite  hypertrophique,  et  pour 
déterminer  jusqu'à  quel  degré  Tune  vient  éventuellement  se 
mêler  à  Tautre. 

4°  La  rhinoscopie  postérieure  coxti\Ahie  les  explorations  pré- 
cédentes. Elle  montre  généralement  les  lésions  surajoutées  du 
catarrhe  chronique  du  naso-pharynx,  dont  il  sera  parlé 
ailleurs  :  mais  encore  elle  fournit  une  image  choanale  qui  ren- 
seigne bien  sur  l'état  du  nez.  Dans  le^  cas  légers,  où  le  diag- 
nostic est  hésitant,  elle  lève  toute  incertitude  :  à  la  rhinoscopie 
antérieure,  il  est  souvent  difficile  d'apprécier  le  plus  ou  moins 
de  rougeur  ou  de  tuméfaction  de  la  pituitaire;  à  la  rhinos- 
copie postérieure,  il  suffit  de  constater  si  les  queues  de  cornet 
sont  grises  ou  rouges  :  gris  est  l'état  normal  ;  rouge  indique 
un  catarrhe. 

En  outre,  on  constatera  parfois  l'hypertrophie  des  queues 
de  cornet.  Ce  sont  surtout  celles  des  cornets  inférieurs  qui 
gonflent  au  point  de  combler  presque  toute  la  choane  par  une 
masse  ovoïde,  tantôt  lisse  comme  un  grain  de  raisin,  tantôt 
grenue  comme  une  framboise.  Rien  de  moins  fixe  que  ce  gon- 
flement :  au  moindre  attouchement  du  stylet,  il  s'évanouit  ;  et 
souvent,  le  lendemain,  on  voit  à  gauche  la  grosse  queue  de 
cornet  que  la  veille  on  avait  constatée  à  droite.  Cette  tuméfac- 
tion des  queues  de  cornet  est  l'obstacle  qui  gène  le  plus  la  res 
piration  nasale. 

§  Vî.  —  Le  pronostic  de  In  rhinite  chronique  est   phis  *5é- 

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LE   TRAITEMENT    DU   CORTZA    CHRONIQUE   SIMPLE  527 

rieux  qu'on  ne  pense.  Certes  elle  ne  fait  pas  la  vie  plus  courte, 
mais  elle  la  rend  par  moments  insupportable.  Avoir  incessam- 
ment le  nez  bouché,  la  tète  lourde,  la  gorge  douloureuse  ;  être 
astreint  à  se  moucher  à  tout  propos  ;  s'enrhumer  d'un  coryza 
aigu  au  moindre  refroidissement...  ce  n'est  point  là  un  sort 
enviable  (Dorison)  ;  sans  compter  les  réflexes  protéiformes 
d'origine  nasale  que  le  coryza  chronique  met  en  jeu,  moins 
pourtant  que  ne  le  font  la  rhinite  hypertrophique  et  les  po- 
lypes. 

Il  y  a  plus  encore.  Tôt  ou  tard  le  coryza  chronique  atteint 
l'oreille,  où  il  détermine,  à  la  longue,  l'otite  sèche  adfaésive, 
qui  est  le  procédé  habituel  par  lequel  on  devient  sourd  et 
bourdonnant  dans  la  seconde  moitié  de  la  vie.  Il  gagne  le  la- 
rynx, brisant  la  carrière  de  ceux  qui  font  profession  de  leur 
voix.  Il  descend  encore  plus  bas  ;  et  bien  souvent  la  bronchite 
chronique,  qui  se  termine  dans  les  angoisses  de  l'asystolie, 
n'est  que  la  dernière  étape  d'une  rhinite  chronique  dont  on 
avait  pas  eu  souci  jadis. 

Il  faut  sérieusement  traiter  le  coryza  chronique^  moins 
peut-être  pour  lui-même  que  pour  prévenir  ces  tardives  com- 
plications ;  ou  pour  les  amender,  si  l'on  a  été  appelé  à  inter- 
venir trop  tard. 

Livré  à  soi,  le  coryza  chronique  ne  rétrocède  jamais.  Bien 
traité,  il  s'améliore  notablement.  La  guérison  anatomique  est 
rare  :  mais  le  soulagement  que  nous  apportons  aux  malades 
est  amplement  suffisant  pour  justifier  les  exigences  de  notre 
thérapeutique. 

§  VII.  —  Le  diagnostic  du  coryza  chronique  ne  doit  pas 
être  difficile,  à  en  juger  par  l'aisance  avec  laquelle  on  le  porte 
journellement.  Cependant  il  y  a  deux  écueils  à  éviter  ;  le  trou- 
ver partout,  à  l'exemple  des  jeunes  rhinologistes  inexpéri- 
mentés ;  ne  le  voir  jamais,  à  la  façon  des  vieux  praticiens,  très 
pleins  d'expérience,  qui  sont  à  cent  lieues  de  supposer  dans  le 
nez  la  cause  d'une  toux  ou  d'une  céphalée  persistantes.  Seuls 
les  «  spécialistes  de  six  semaines  »  ont  à  l'heure  actuelle 
le  droit  d'étiqueter  comme  coryza  chronique,  les  adénoïdites 
chroniques  des  enfants  et  les  sinusites  latentes  de^  adultes. 


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528  MARCEL   LERMOYEZ 

Pour  nous,  rhinologistes  plus  experts,  il  n'y  a  en  réalité  que 
deux  difScultés  à  surmonter  en  Tespèce.  D'une  pari,  bien  dis- 
tinguer le  coryza  chronique  simple  de  ces  névroses  nasales 
qui  ont  nom  coryza  vaso-moteur  ou  spasmodique,  et  qui  ont 
pour  caractère  typique  le  contraste  entre  l'intégrité  de  la  mu- 
queuse nasale  et  la  violence  des  symptômes  nasaux.  D'autre 
part,  faire  le  départ  entre  la  rhinite  chronique  simple  et  la 
rhinite  hypertrophique  ;  l'épreuve  de  Tadrénaline  est  pré- 
cieuse à  cet  égard  :  ce  qui  se  rétracte  est  de  l'hypérémie,  ce 
qui  ne  se  rétracte  pas  est  de  l'hypertrophie 

Le  coryza  chronique  unilatéral  doit  toujours  être  tenu  pour 
suspect  :  de  même  que  la  bronchite  unilatérale,  il  est  évidem- 
ment symptomatique  de  quelque  chose  de  latent,  qu'il  y  a 
lieu  de  rechercher  :  car  ni  une  infection  protopathique  de  la 
muqueuse  nasale,  ni  un  trouble  vaso-moteur  de  cause  générale 
ne  peut  expliquer  la  localisation  de  Taiïection  à  un  seul  côté  du 
nez.  a)  Une  déviation  de  fa  cloison  l'entretient  souvent  dans 
la  fosse  nasale  rétrécie  ;  c'est  alors  la  scoliose  du  septum  qui 
doit  figurer  en  première  place  dans  le  diagnostic,  b)  L^s  corps 
étrangers  se  dissimulent  assez  souvent  à  la  vue,  mais  se  lais- 
sent toujours  reconnaître  au  stylet,  c)  La  syphilis  tertiaire 
du  nez  à  son  début  prend  le  masque  d'un  coryza  chronique  uni- 
latéral :  mais  le  nez  est  généralement  douloureux  et  gonflé  exté- 
rieurement, choses  inconnues  dans  le  coryza  chronique,  d)  Les 
sinusites  snppurées^  si  elles  sont  unilatéralisées,  simulent  un 
coryza  chronique  unilatéral  :  cependant  les  coulées  de  pus  ca- 
ractéristiques dans  le  méat  moyen  ou  la  fente  olfactive  mettent 
l'attention  en  éveil,  e)  La  mucocèle  du  sinus  maxillaire 
provoque  une  obstruction  nasale  unilatérale  par  gonflement 
réflexe  du  tissu  caverneux.  Cette  cause  importante  d'hémi-obs- 
tructîon  nasale  (Roth)  est  presque  toujours  méconnue,  car 
l'exsudat  trop  épais  ne  peut  sortir  du  sinus,  lequel  demeure, 
d'ailleurs,  clair  à  la  diaphanoscopie.  Des  injections  à  haute  pres- 
sion dans  le  sinus  maxillaire  en  chassent  ce  mucus  concrète  ; 
et  dès  lors  le  nez  se  débouche.  Pour  ne  pas  méconnaître  cette 
cause,  il  est  sage  de  faire  au  moins  un  lavage  explorateur  du 
sinus  maxillaire,  quand  on  constate  une  rhinite  chronique  uni- 
latérale qui  ne  fait  point  ses  preuves  par  ailleurs. 


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LE   TRAITëMBNT    du    lX)hVZA    CUHONigUfi   SIMPLE  529 


TRAITEMENT 

Pour  qui  ne  voit  dans  la  rhinologie  qu*un  métier,  le  traite- 
ment du  coryza  chronique  est  bien  simple:  c*est  la  cautérisa- 
tion nasale  indéfinie.  Pour  celui  qui  considère  les  choses  d*un 
peu  plus  haut,  la  thérapeutique  de  cette  affection  soulève  des 
problèmes  autrement  complexes.  Il  en  est  de  la  rhinite  chro- 
nique comme  de  l'eczéma  chronique,  où  le  médecin  fait  diffi- 
lement  du  bien,  mais  très  facilement  du  mal,  si  peu  qu'il  se 
trompe  dans  ses  prescriptions. 

La  condition  capitale  du  succès,  dans  ce  traitement  qui  devra 
^tre  suivi  pendant  un  temps  très  long,  c'est  que  le  médecin 
gagne  suffisamment  la  confiance  de  son  malade  pour  pouvoir 
lui  imposer  telles  privations  qu'il  juge  utiles.  Si  ses  ordon- 
nances ne  sont  pas  exécutées  à  la  lettre,  il  court  au-devant 
d'un  échec  certain.  Or,  les  sacrifices  exigés  du  patient  sont 
souvent  hors  de  proportion  avec  la  gravité  apparente  de  la 
maladie. 

Encore  faut-il  savoir  user  de  diplomatie.  Les  malades  at- 
teints de  coryza  chronique  se  répartissent  en  deux  catégories, 
dont  on  aura  à  entreprendre  le  traitement  d'une  façon  fort 
distincte  :  a)  les  indifférents  ;  b)  les  hypochoudriaques. 

â)  Les  uns  ne  s'inquiètent  aucunement  de  leur  coryza.  Ils 
viennent  consulter  pour  leurs  oreilles  ou  leur  larynx,  et  ac- 
cueillent avec  incrédulité  le  diagnostic  qui  place  dans  le  nez  le 
point  de  départ  de  leur  maladie.  Pour  vaincre  leur  scepticisme, 
qui  se  paie  de  cette  double  raison  qu'ils  ne  souffrent  pas  du 
nez  et  qu'ils  se  mouchent  «  comme  tout  le  monde  »,  le  méde- 
cin aura  à  mettre  en  œuvre  toute  sa  persuasion  ou  son  auto- 
rité. 

b)  Les  autres  ont,  au  contraire,  leur  existence  empoisonnée 
par  l'hypochondrie  nasale.  Ils  sont  incessamment  tourmentés 
par  des  symptômes  réellement  pénibles  :  dyspnée  nasale,  cé- 
phalalgie frontale,  lourdeur  de  tête  et  paresse  intellectuelle, 
anosmie  avec  perte  du  goût.   Leur  situation  devient  surtout 


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530  MÀHCËL   LBIUIOYBZ 

difficile  quand  à  ces  troubles  s'ajoutent  les  symptômes  du  ca- 
tarrhe naso-pharyngien.  Tout  en  les  soignant  d*une  façon  at- 
tentive, le  médecin  aura  pour  objet  principal  de  calmer  leurs 
inquiétudes,  pour  lesquelles  la  moindre  tuméfaction  devient 
aisément  cancer  ou  tuberculose,  et  surtout  de  résister  à  leurs 
sollicitations  vers  une  thérapeutique  trop  active. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  traitement  du  coryza  chronique  com- 
porte deux  indications  majeures  : 

i®  Supprimer  la  cause  du  coryza  ou  tout  au  moins  la  com- 
battre ; 

2°  Traiter  localement  le  catarrhe  de  la  pituitaire,  chose  qui 
ne  vient  qu'en  second  lieu. 


I.  —  TaArrEMENT  pathooénique 

La  cause  qui  provoque  ou  entretient  le  coryza  chronique 
est  souvent  malaisée  à  découvrir.  Sa  recherche  met  en  éveil 
notre  perspicacité.  Cependant  la  connaissance  précise  de 
Tétiologie  de  cette  affection  est  la  base  d'une  bonne  thérapeu- 
tique. 

A.  Hygiène.  —  Corriger  les  mauvaises  habitudes  du  malade 
et  régler  son  alimentation  :  telles  sont  les  deux  indications 
primordiales  (Knight). 

En  tête  de  nos  prescriptions,  nous  devons  écrire  :  «  Défense 
de  fumer  ».  Malheureusement,  beaucoup  de  malades  refusent 
de  se  soumettre  à  cette  interdiction,  alléguant  que,  somme 
toute,  leur  maladie  n'est  pas  mortelle  et  que  la  privation  leur 
est  trop  dure.  A  ces  fumeurs  enragés,  il  est  bon  de  déclarer 
qu'aucun  traitement  ne  les  pourra  guérir.  Cependant,  il  est 
certain  que  la  sévérité  des  rhinologistes  varie  suivant  leur^ 
habitudes  particulières  :  et  le  médecin  fumeur  aura  moins  de 
tendance  à  proscrire  le  tabac  que  le  spécialiste  abstinent.  Tous 
les  cas,  d'ailleurs,  ne  doivent  pas  être  jugés  pareillement.  On 
sera  intransigeant  vis-à-vis  d*un  jeune  homme  qui  allume 
trente  cigarettes  par  jour,  et  chez  qui  on  constate  déjà  l'appa- 
rition de  complications  auriculaires  ;  on  sera  plus  tolérant 
pour  l'homme  mur  ou  raisonnable  qui  n*n  qu'un   enchifrène- 


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LE   TRAITEMENT    DU    CORtZA    CHRONIQUE   SlAlPLK  531 

ment  moyen,  et  à  qui  on  peut  accorder  un  cigare  quotidien. 
On  lui  recommandera  seulement  de  ne  point  rejeter  la  fumée 
par  le  nez.  —  Le  tabac  à  priser  est  plus  nocif  encore.  Les  grains 
de  tabac  sont  autant  de  corps  étrangers  qui  irritent  la  mu- 
queuse nasale.  Frappons  le  donc  d'une  interdiction  absolue, 
bien  que  certains  enchifrenés  assurent  qu*  «  une  bonne  prise 
leur  dégage  le  cerveau  ». 

On  fera  preuve  d'un  sage  éclectisme  en  corrigeant  V hygiène 
alimentaire  du  malade.  L'alcool  sera  naturellement  interdit. 
L'usage  modéré  du  vin  et  de  la  bière  a  moins  d'inconvé- 
nients. Toutefois,  en  ces  matières,  il  importe  de  tenir  compte 
du  genre  de  vie  des  malades.  La  suppression  du  vin  et  la  res- 
triction de  la  viande  conviennent  à  l'arthritique  sédentaire;  on 
aurait  tort  de  les  imposer  à  l'homme  qui  mène  une  vie  active. 
A  ceux  qui  ont  leur  sommeil  tourmenté  par  Tobstruction  con- 
gestive  du  nez,  il  est  bon  de  recommander  une  très  grande  so- 
briété au  repas  du  soir  ;  car  les  bons  dîners  font  les  mauvaises 
nuits. 

La  restriction  du  chlorure  de  sodium  alimentaire  a  été  con- 
seillée par  Jacquet.  On  sait  quels  heureux  effets  a  la  déchloru- 
ration  pour  faire  résorber  les  œdèmes  des  brightiques  (Widal). 
Or,  surtout  chez  les  artèrio-scléreux,  atteints  d'obstruction 
nasale  à  bascule,  il  suffit  souvent  de  prescrire  un  régime  dé- 
chloruré, pour  voir  la  respiration  nasale  se  rétablir  immédiate- 
ment et  demeurer  libre  tant  qu'est  continuée  cette  hygiène 
alimentaire.  Le  régime  lacté  agit  de  la  même  manière. 

Comme  il  n'est  pas  de  petit  détail  qui  n'ait  son  utilité,  le 
rhinologiste  poussera  l'indiscrétion  jusqu'à  s'occuper  de 
V hygiène  du  vêlement.  C'est  peine  perdue  que  de  demander  à 
une  jolie  femme  si  sou  corset  la  serre,  car  jamais  pareil  aveu 
n'a  été  obtenu  ;  on  aura  cependant  la  discourtoisie,  quand  on 
rencontrera  un  coryza  chronique  associé  à  une  taille  de  guêpe, 
d'insinuer  que  le  nez  aime  que  le  ventre  soit  très  à  son  aise. 
On  sera  plus  sévère  vis-à-vis  des  jeunes  élégants  qui  s'enser- 
rent le  cou  dans  des  cols  étroits,  écraseurs  de  jugulaires  ; 
il  n'est  pas  encore  démontré  que  la  méthode  de  Bier,  appliquée 
à  la  tête,  guérisse  le  coryza  chronique.  Même  ostracisme  pour 
les  ceintures  qui  étranglent  le  ventre;  a  portez  des  bretelles  » 


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332  MARCEL    LËRMOYEZ 

fut  la  seule  prescription  faite  un  jour  par  Moritz  Schmidt  à  un 
vieil  enchifrené,  qui  s*en  trouva  fort  bien.  Enfin,  comme  le 
froid  aux  pieds  est  une  cause  fréquente  de  «  sang  à  la  tète  »  et 
de  nez  bouché,  on  recommandera  au  malade  de  faire  en  sorte 
que  cela  ne  soit  pas. 

Malheureusement,  il  ne  suffit  pas,  pour  parer  à  cet  incon- 
vénient, de  dire  seulement  aux  malades  :  c  ayez  chaud  aux 
pieds  »  ;  car  ils  ne  manqueront  pas  de  nous  en  demander  le 
moyen  :  ce  en  quoi  nous  serons  embarrassés  de  leur  répondre, 
n'arrivant  souvent  pas  à  réchauffer  les  nôtres.  Toutefois  Kôr- 
ner  donne  à  ce  sujet  des  conseils  très  minutieux  et  qui  méri- 
tent d*ètre  rapportés  :  i^  éviter  de  se  mouiller  les  pieds  et,  par 
conséquent,  porter  des  snow- boots  par  les  temps  de  neige  et 
des  galoches  de  caoutchouc  les  jours  de  pluie  ;  2*  adopter  en 
tout  temps  des  semelles  très  épaisses  ;  3®  renoncer  aux  souliers 
qui  laissent  à  découverts  les  chevilles  et  mettre  des  bottines  à 
haute  tige  ;  i°  porter  en  hiver  deux  paires  de  bas  ou  de  chaus- 
settes, qui,  si  minces  soient-elles,  s'opposent  au  rayonnement 
de  la  chaleur  des  pieds  bien  mieux  qu'une  seule  épaisseur  de 
grosse  laine  ;  5^  faire  laver  les  bas  quand  ils  ont  été  portés 
une  ou  deux  fois,  sinon  ils  s'imbibent  de  sueur  et  entretiennent 
sur  la  peau  une  humidité  froide  ;  6°  enfin  posséder  au  moins 
trois  paires  de  bottines,  dont  chacune  sera  de  service  un  jour 
sur  trois,  pendant  que  les  autres  auront  48  heures  de  repos 
pour  bien  sécher.  De  telles  précautions  ne  sont  pas  puériles. 
Miot  posait  jadis  dès  l'abord  la  question  suivante  aux  sourds 
bourdonnants  qui  venaient  le  consulter  :  t  Avez-vous  habi- 
tuellement froid  aux  pieds  ?»  et  si  leur  réponse  était  affirma- 
tive, il  désespérait  de  les  guérir.  Or  les  pieds  froids  affectent 
tout  autant  le  nez  que  l'oreille. 

Enfin,  avant  de  chlore  le  chapitre  de  la  toilette,  informez- 
vous  si  le  malade  n*a  pas  l'habitude  de  renifler  le  matin  de 
l'eau  froide,  quand  il  se  lave  ;  c'est  une  pratique  très  répandue, 
qui  croit  être  hygiénique  et  qui  cause  beaucoup  de  coryzas 
chroniques  ;  car  l'eau  pure,  nettement  hypotonique,  détermine 
à  travers  la  pituitaire  un  violent  courant  d'endosmose  qui  en 
altère  profondément  l'épithélium. 

V hygiène  professionnelle  mérite  aussi  considération.  Celui 


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LI   TRAITEMENT    DU    CORYZA   CHRONIQUE   SniFLR  533 

que  son  métier  oblige  à  respirer  des  poussières  irritantes  ou 
des  vapeurs  délétères^  ne  guérira  pas  de  sa  rhinite  chronique 
8*il  ne  change  de  profession  :  mais,  pour  beaucoup  de  gens, 
cest  là  une  impossibilité.  Comme  pis  aller,  on  recommandera 
l'usage  d'un  masque  pendant  le  travail,  quoique  bien  peu  d'où- 
vriers  consentent  à  le  porter,  par  crainte  des  railleries  de  leurs 
camarades. 

Reste  à  débattre  la  question  du  climat.  Puisqu'il  est  prouvé 
que  les  intempéries  sont  la  principale  cause  du  coryza  chro- 
nique, l'adoption  d'un  climat  favorable  en  doit  être  le  meilleur 
traitement.  Fletscher  Ingals  a  donné  d'excellents  conseils  à  ce 
sujet.  La  forme  banale  sécrétante  du  coryza  chronique  se 
trouve  bien  d'une  atmosphère  sèche  et  d'une  altitude  moyenne 
(500  mètres)  ;  la  forme  sèche  s'améliore  plutôt  au  bord  de  la 
mer,  dans  l'humidité  des  embruns.  Avant  tout,  il  faut  recom- 
mander l'air  pur  de  la  campagne  ou  des  petites  villes.  En 
France,  à  ceux  qui  peuvent  choisir  leur  résidence  ou  leur  gar- 
nison, on  déconseillera  l'humidité  de  l'Ouest,  les  durs  hivers 
de  l'Est,  et  aussi  le  mistral  de  la  vallée  du  Rhône  ;  la  douce 
région  du  Sud-Ouest  parait,  au  contraire,  particulièrement  clé- 
mente aux  muqueuses  aériennes.  Toulouse,  la  ville  des  voix 
pures,  serait  le  sanatorium  des  coryzas  chroniques. 

Les  enfants  scrofuleux  se  trouvent  bien  du  bord  de  la  mer  ; 
mais,  suivant  la  façon  dont  ils  réagissent,  il  y  a  lieu  de  choisir 
entre  les  plages  dures,  moyennes  ou  douces,  dont  Berck,  Ar- 
cachon  et  Cannes  sont  les  types. 

Les  vieillards  enchifrenés  aiment  les  pays  chauds  ;  on  leur 
conseillera  l'hiver  sur  la  Côte  d'azur. 

B.  Lésions  nasales.  —  Méfions-nous,  en  principe,  du  dia- 
gnostic simpliste  de  cor3rza  chronique  et  ne  nous  y  arrêtons  que 
quand  toute  autre  cause  de  suppuration  nasale  a  été  éliminée. 
Bien  grave,  mais  bien  fréquente  est  l'erreur  qui  met  une  telle 
étiquette  sur  une  sinusite  chronique.  Un  filet  de  pus  dans  le 
méat  moyen,  quelques  granulations  polypoTdes  en  sont  des 
indices  précieux  ;  et,  d'ailleurs,  prenons  la  bonne  habitude  de 
faire  systématiquement  la  diaphanoscopie  des  sinus  chez  tout 
individu  qui  vient  se  plaindre  à  nous  d'un  écoulement  nasal 
quelconque.  Sinusite  et  rhinite  ne  s'excluent  pourtant  pas  ;  le 

annalbs  pbs  maladibs  db  l'obbillb  bt  du  LAirNX.  —  XXZil.      36 


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534  MARCEL   LERMOYEZ 

passage  du  pus  venant  d'un  sinus  malade  provoque  parfois  un 
coryza  chronique  secondaire  ;  mais,  en  pareil  cas,  c'est  perdre 
son  temps  que  de  traiter  le  coryza  si  on  n*a  pas  guéri  le  sinus 
malade. 

,  Et  même  quand  il  est  bien  et  dûment  constaté,  sachons 
que  le  coryza  chronique  peut  être  entretenu  par  une  défor- 
mation de  la  cloison,  par  des  végétations  adénoïdes  ;  et 
que  le  meilleur  moyen  de  le  guérir  alors  sera  un  coup  de 
rabot  dans  le  nez  ou  quelques  mouvements  de  curette  dans  le 
caviim. 

C.  Lésions  viscérales  et  maladies  générales.  —  Nous  avons 
vu,  en  étudiant  Tétiologie  du  coryza  chronique,  quelles  peuvent 
être  ces  lésions,  ces  maladies.  C'est  au  médecin  et  non  au  rhi- 
nologiste  d'en  instituer  le  traitement.  Il  nous  est  cependant  pas 
indifférent  à  cet  égard  de  connaître  l'influence  des  eaux  mi- 
nérales sur  le  coryza  chronique.  C'est  bien  plus  en  modi- 
fiant les  conditions  générales  de  la  santé  qu'en  agissant  lo- 
calement sur  la  muqueuse  malade,  que  la  cure  faite  à  une 
station  thermale  améliore  cette  affection.  £t,  en  effet,  leur 
indication  se  tire  surtout  de  l'état  général  du  malade.  On 
devra  donc  prescrire  :  i®  aux  scrofule  ux  :  les  eaux  sulfureuses 
(Luchon,  Cauterets),  arsenicales  (La  Bour boule)  ou  salines 
(Biarritz  ou  Salies- de-Béarn  suivant  que  le  bord  de  la  mer  est 
toléré  ou  non)  ;  2°  aux  arthritiques  :  les  eaux  alcalines  (Vichy) 
ou  mieux  encore  les  eaux  salines  froides  dont  l'action  laxative 
décongestionne  énergiquement.le  nez  (Chatel-Guyon)  ;  3^  aux 
anémiques  :  les  eaux  ferrugineuses  (Forges,  Spa). 

Deux  stations  thermales  sont  particulièrement  efficaces  dans 
le  traitement  local  du  nez,  modifiant  directement  la  muqueuse  : 
chez  les  enfants  lymphatiques,  qui  ont  surtout  le  type  catar- 
rhal  du  coryza  chronique,  l'eau  sulfurée-saline  d'Uriage  est 
très  recommandable  ;  et  pour  les  adultes  congestifs,  surtout 
gênés  par  des  poussées  d'hypérémie  nasale,  le  Mont-Dore  est 
généralement  indiqué. 


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LR   TRAITEMENT    Dr    CORYZA    CHRONIQUE   SIMPLE  535 


II.  —  Traitement  local 

.  Le  traitement  local  ne  doit  pas  être  systématique.  Il  faut 
observer  avec  soin  les  variations  individuelles  de  la  susceptibi- 
lité de  la  pituitaire.  Chez  les  arthritiques  principalement,  un 
traitement  trop  énergique  aggrave  très  souvent  le  coryza. 
Le  médecin  doit  avant  tout  se  laisser  guider  par  la  façon 
dont  réagit  la  muqueuse  nasale,  savoir  varier  ses  pres- 
criptions dès  que  leur  effet  commence  à  8*atténuer,  et  parfois 
avoir  Tesprit  de  cesser  tout  traitement  local  :  car  les  périodes 
de  repos  amènent  souvent  des  améliorations  inespérées  ;  elles 
remontent,  en  tous  cas,  le  moral  du  patient. 

Il  est  également  vrai  que  les  diverses  formes  cliniques 
qu*affecte  le  coryza  chronique  semblent  a  priori  réclamer  des 
actions  thérapeutiques  différentes  :  que  les  formes  hypéré- 
miques  appellent  ladésobstruction,  tandis  que  les  formes  sécré- 
tantes demandent  le  dessèchement. 

,  Cependant  les  cas  qui  se  présentent  habituellement  à  notre 
observation  associent  plus  ou  moins  ces  deux  éléments  mor* 
bides  :  et  comme  Texpérience  nous  enseigne  que  le  nez  tend  à 
devenir  plus  libre  à  mesure  qu'il  est  plus  propre,  il  est  possi- 
ble d'indiquer  un  traitement  local  type,  qui,  à  tout  prendre, 
donne  de  bons  résultats.  Il  a  pour  formule  :  déboucher  et  net- 
toyer le  nez. 

Ce  traitement  local  se  propose  de  diminuer  la  congestion  de 
la  muqueuse  nasale  et  de  rétablir  le  fonctionnement  normal  de 
ses  glandes.  Il  doit  s'efforcer  d'être  doux.  Knight  s'élève,  avec 
raison,  contre  la  tendance  déplorable  de  certains  spécialistes  à 
se  servir  des  moyens  destructifs  ;  de  ceux,  surtout,  qui  voient 
dans  le  galvano-cautère  le  seul  instrument  de  fortune  et  de 
guérison. 

La  première  indication  est  de  faire  cesser  Tenchifrènement 
en  débarrassant  les  fosses  nasales  des  mucosités  qui  les  encom- 
brent :  c'est  procurer  au  malade  un  grand  soulagement,  en 
lui  rendant  la  liberté  de  sa  respira tipn  nasale,  et  c'tst  favo- 


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536  MARCEL    LBRMOYBZ 

riser  raction  des  médicaments  sur  la  muqueuse  ainsi   mise 
à  découvert. 

Pour  débarrasser  leur  nez,  les  malades  se  mouchent  aussi 
fort  que  possible  :  il  faut  le  leur  défendre,  car  les  efforts  exa- 
gérés qu*ils  font  ainsi,  augmentent  Thypérémie  nasale  et  éter- 
nisent le  coryza.  On  doit  leur  apprendre  à  se  moucher  ration- 
nellement :  alternativement  fermer  une  narine  en  Taplatissant 
avec  un  doigt  et  souffler  fortement  par  Tautre  c6té  largement 
béant  ;  c'est  se  moucher  à  la  paysanne.  Ainsi  faisaient  les  sei- 
gneurs de  la  cour  de  France  jusqu'à  Henri  III. 

1.  Bàlnéation.  —  Le  classique  lavage  du  nez  est,  de  tous  les 
modes  de  traitement,  celui  qui  soulage  le  mieux  les  malades  : 
ainsi  s'explique  la  vogue  inouïe  qu'a  eue  si  longtemps  le  si- 
phon de  Weber.  Il  suffit  d'avoir  été  soi-même  enchifrené  pour 
reconnaître  que  rien  ne  dégage  mieux  le  nez  que  de  le  laver. 
Aussi  bien  est-ce  là  la  première  prescription  que  nous  devons 
faire  à  qui  vient  nous  consulter  pour  un  coryza  chronique. 

La  bàlnéation  du  nez  répond  aux  deux  exigences  du  traite- 
ment :  nettoyer  et  déboucher.  Elle  dilue  et  balaie  les  mucosi- 
tés  qui  stagnent  sur  le  plancher  de  la  fosse  nasale  ;  et  elle  pro- 
voque la  rétraction  des  cornets. 

Pour  être  à  la  fois  efficace  et  inoffensive,  la  bàlnéation  na- 
sale sera  faite  d'après  les  indications  suivantes  : 

a)  Bàlnéation  sans  pression,  —  Tout  appareil  à  injection 
doit  être  proscrit,  car  il  n'y  a  point  ici,  comme  dans  Tozène, 
des  croûtes  adhérentes  que  seul  peut  détacher  un  jet  puissant. 
L'instrument  de  choix  est  la  pipette  nasale.  Sa  manœuvre  est 
des  plus  simples.  Le  bain  nasal  se  prend  ainsi  bien  plus  pro- 
prement qu'en  reniflant  de  l'eau  dans  un  verre  :  attendu  que, 
par  ce  système,  qui  se  pique  d'être  simpliste,  on  renifle  surtout 
de  l'air  et  on  répand  de  l'eau  sur  ses  vêtements.  On  a  reproché 
au  bain  nasal  de  ne  laver  que  la  région  inférieure  du  nez  ;  et  on 
lui  préfère  parfois  les  pulvérisations  qui  se  diffusent  partout  : 
mais,  justement,  il  n'est  besoin  de  laver  que  le  plancher  du  nez» 
car,  dans  le  coryza  chronique,  c'est  là  que  stagnent  les  mu- 
cosités ;  d'ailleurs,  le  pulvérisateur  ne  débite  pas  une  masse 
d'eau  suffisante  pour  faire  un  bon  nettoyage. 


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LE   TRAITEMENT   DU   CORYZA   CHRONIQUE  SIMPLE  537 

b)  Balnéalion  isotonique.  —  Ne  demandez  aux  lavages  du 
nez  que  ce  qu'ils  peuvent  donner  :  de  nettoyer  les  fosses  na- 
sales, rien  de  plus.  Donc,  abstenez-vous  de  solutions  antisepti- 
ques qui  altèrent  répitbélium  ou  de  solutions  astringentes  à 
base  de  zinc  ou  d'alumine,  qui  éraoussent  Todorat.  Le  liquide 
que  vous  choisirez  n'a  qu'à  remplir  deux  conditions  :  n'être 
pas  irritant  et  dissoudre  le  mucus  nasal.  Pour  cela,  il  sera  iso- 
tonique et  alcalin. 

La  solution  la  meilleure  est  le  borate  de  soude  à  25  ^/^q. 
Vient  ensuite  le  bicarbonate  de  soude  à  15  ^/qq.  La  solution  de 
chlorure  de  sodium  à  7  Voo  ^*  également  isotonique  :  mais 
elle  est  un  peu  irritante  et  très  mal  accueillie  par  l'oreille,  si 
elle  y  pénètre  (Rangé).  Evitez  de  prescrire  des  poudres  com- 
posées, plus  ou  moins  savantes,  qu'on  ajoute  à  dose  quelcon- 
que à  l'eau  du  lavage  :  car  vous  ignorez  absolument  quel  est 
le  coefficient  isotonique  d'un  tel  liquide.  Mieux  vaut  enfin 
faire  silence  sur  l'eau  boriquée,  et  taire  les  néfastes  lavages 
du  nez  qui  se  pratiquent  si  généreusement  dans  nos  stations 
thermales  avec  des  eaux  naturelles  éminemment  hypoto- 
niques  :  ce  qui  fait  qu'à  l'automne,  nous  en  voyons  revenir 
beaucoup  de  malades  avec  une  vive  irritation  nasale,  qui  n'est 
autre  chose  qu'un  coryza  thermal.  Le  coryza  chronique 
réclamerait  plutôt,  à  la  rigueur,  des  bains  hypertoniques,  pour 
rétracter  la  muqueuse  tuméfiée  (Depierris). 

Exception  doit  être  faite  pour  les  lavages  sulfureux,  qui 
donnent  de  meilleurs  résultats  que  les  lavages  alcalins  dans  les 
coryzas  chroniques  des  scrofuleux,  à  sécrétion  muco-purulente 
abondante.  Le  monosulfure  de  sodium  sera  l'agent  de  choix. 
Sa  solution  est  isotonique  à  3  ^/g^  :  mais,  à  cette  dose,  son  ac- 
tion chimique  est  infiniment  trop  énergique.  On  tournera  la 
difficulté  en  versant  dans  un  litre  d'eau  bouillie,  une  demi- 
cuillerée  à  café  du  mélange  : 

Monosnlfore  de  sodium 10  grammes 

Eau  disUlléo 50  graounes 

Glycérine 150  grammes 

Et  comme  cette  solution  est  extrêmement  hypotonique»  on 

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538  MARCEL   LCIIMOYEZ 

la  rendra  équitensive  du    sérum  sanguin   en    lui   ajoutant 
7  grammes  de  chlorure  de  sodium. 

c)  Balnéation  très  chaude,  —  Le  bain  nasal  doit  être  pris  à 
la  plus  haute  température  que  le  nez  puisse  supporter  :  on 
débute  à  35<*  et  peu  à  peu  on  s'entraîne  jusqu'à  accepter  de 
l'eau  à  45^,  48°.  Ici  éclate  la  supériorité  du  bain  à  la  pipette  sur 
le  reniilage  dans  le  verre  :  attendu  que  la  peau  de  la  face  étant 
plus  sensible  à  la  chaleur  que  la  muqueuse  nasale,  il  y  a 
avantage  à  éviter  de  tremper  le  bout  du  nez  dans  de  l'eau 
chaude. 

Plus  le  bain  nasal  est  chaud,  plus  il  agit  :  la  chaleur  décon- 
gestionne les  cornets  et  stimule  l'activité  phagocytaire  de  la 
muqueuse  nasale.  Et  c'est  parce  que  rien  ne  débouche  mieux 
le  nez  qu'un  bain  très  chaud,  que  la  balnéation  nasale  con- 
vient même  aux  formes  hypérémiques  non  sécrétantes  du  co- 
ryza chronique. 

Trois  balnéations  nasales  par  jour  suffisent  généralement  au 
traitement  du  coryza  chronique  simple  :  une  au  réveil  pour 
aider  à  l'expulsion  des  mucosités  de  la  nuit  ;  une  autre  au  mi- 
lieu de  la  journée,  de  préférence  avant  le  repas  de  midi  ;  une 
dernière  le  soir  avant  de  se  coucher,  pour  assurer  un  bon  som- 
meil avec  un  nez  libre.  De  toute  façon,  le  malade  doit  absolu- 
ment éviter  de  s'exposer  à  respirer  un  air  froid,  moins  d'une 
demi-heure  après  avoir  pris  un  bain  chaud  du  nez. 

Ce  traitement  soulage  tellement  les  enchifrenés  qu'ils  vou- 
draient le  continuer  indéfiniment.  Il  faut  cependant  savoir 
l'interrompre,  si  Ton  voit  que  la  muqueuse  du  cornet  inférieur 
tend  à  s'œdématier,  ou  quand  l'olfactomètre,  avec  lequel  on 
doit,  de  temps  à  autre,  examiner  ceux  qui  se  lavent  le  nez< 
révèle  un  affaiblissement  de  l'odorat. 

11.  Applications  topiques.  —  Patiemment  et  méthodique- 
ment pratiqués,  les  lavages  du  nez  peuvent  presque  guérir  les 
formes  légères  du  coryza  chronique  :  mais  dans  les  cas  déjà 
anciens  ils  sont  notamment  insuffisants  ;  il  faut  leur  adjoindre 
des  applications  topiques  astringentes,  antiseptiques  ou  caus- 
tiques. Ce  traitement  peut  être  alors  appliqué  de  deux  façons 
difFérenies.*  . 


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LE    TRAITEMENT    DU    CORYZA    CHRONIQUE   SIMPLE  539 

1*  Si  le  malade  ne  peut  être  suivi  et  doit  se  traiter  lui- 
même,  on  aura  le  choix  entre*  divers  procédés  d'auto-traite- 
ment  : 

à)  Application  de  pommades  ; 

b)  Pulvérisation  de  liquides  ; 

c)  Insufflation  de  poudres. 

2**  Si  le  malade  peut  restera  la  disposition  du  médecin,  on 
agira  plus  activement  par  Tun  des  moyens  suivants  : 

cl)  Badigeonnages  ; 

e)  Cautérisations. 

A.  Pommades.  —  L*usage  des  pommades,  en  particulier  de 
la  vaseline  boriquée,  dans  le  traitement  du  coryza  chronique, 
est  tombé  dans  le  domaine  public  :  c'est,  il  est  vrai,  un  remède 
inolTensif,  mais  bien  anodin.  Il  suffit  aux  coryzas  extrêmement 
légers  ;  le  patient  se  vaseline  le  nez  matin  et  soir,  et  s'en  dé- 
clare très  satisfait. 

Dans  deux  cas  particuliers  les  pommades  sont  cependant 
utiles  : 

a)  Quand  il  se  forme  des  croûtes  dans  le  vestibule  nasal,  et 
que  celles-ci  appellent  des  grattages,  qui  érodent  la  cloison  et 
provoquent  des  épistaxis. 

b)  Quand  le  coryza  affecte  la  forme  sèche  et  qu'il  produit 
des  sensations  de  brûlure  et  de  picotement.  C'est,  au  contraire, 
une  illusion  de  compter  sur  elles  dans  les  coryzas  chroniques 
sérieux  :  car,  ou  le  nez  est  trop  bouché  pour  qu'il  puisse  les 
renifler,  ou  les  sécrétions  sont  trop  abondantes  pour  se  laisser 
ainsi  balayer. 

L'excipient  de  ces  pommades  est  la  vaseline  pure.  Seules  des 
substances  actives  incolores  y  pourront  être  incorporées  :  les 
pommades  brunes  à  l'iodol,  ou  jaunes  au  dermatol,  laissent 
dans  le  mouchoir  des  taches  indiscrètes,  qui  déplaisent  aux 
malades.  Les  antiseptiques  usuels  qui  satisfont  à  cette  condi- 
tion sont  le  salol,  la  résorcine  et  surtout  1  sozoiodol  de  soude, 
qui  m'a  donné  quelques  bons  résultats.  Tous  trois  seront  do- 
sés à  1/50  ;  toutefois,  il  faut  se  rappeler  que  les  antiseptiques 
incorporés  aux  corps  gras  perdent  la  majeure  partie  de  leur, 
pouvoir  bactéricide. 


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540  MARCEL   LERMOYEZ 

La  classique  pommade  à  la  vaseline  boriquée  est,  à  tout 
prendre,  la  pommade  de  choix. 

Vaseline  blanche 40  grammes 

Acide  borique  pulvérisé 8  grammes 

Menthol 0,20  centigrammes 


L'acide  borique  excite  la  sécrétion  du  mucus  nasal  ;  le 
menthol  procure  une  agréable  sensation  de  fraîcheur  en  même 
temps  qu*il  produit  une  légère  rétraction  des  cornets. 

Cette  pommade  ne  pourra  avoir  quelque  effet  que  si  elle  est 
reniilée  en  abondance,  suivant  une  technique  connue.  Prome- 
ner dans  le  vestibule  nasal  le  bout  du  doigt  légèrement  graissé 
avec  une  larme  de  vaseline,  perlant  à  Forifice  d*un  petit  tube 
d*étain,  est  une  pratique  parfaitement  illusoire. 

B.  Pulvérisations  liquides.  —  Elles  ne  peuvent  remplacer 
le  bain  nasal  :  celui-ci  nettoie  le  nez  par  son  abondance  et  le 
désobstrue  par  sa  chaleur.  Or,  les  pulvérisations  sont  toujours 
discrètes  ;  et  elles  ne  peuvent  être  chaudes,  à  cause  du  refroi- 
dissement par  détente  qui  se  produit  au  sortir  de  Tappareil. 

Cependant  les  pulvérisations  liquides,  faites  avec  certaines 
précautions,  sont  souvent  utiles.  Dans  les  formes  sèches,  elles 
entretiennent  dans  le  nez  une  humidité  bienfaisante  qui  dissipe 
les  sensations  pénibles  et  prévient  la  formation  des  croûtes. 
Dans  les  formes  sécrétantes,  elles  réussissent,  à  condition  d'être 
toujours  précédées  d'un  bain  nasal  qui  chasse  les  mucosités»  à 
modifier  la  muqueuse  :  mais  on  ne  les  doit  prescrire  que  quand 
le  lavage  du  nez,  employé  seul  pendant  plusieurs  semaines, 
n'aura  pas  amené  d'amélioration  sensible. 

Les  solutions  puivérisables,  toujours  introduites  en  très  pe- 
tite quantité,  doivent  renfermer  des  substances  actives,  en  so- 
lution aqueuse.  On  les  choisira  diverses,  à  condition  de  faire 
une  élimination  préalable  :  pas  de  solutions  astringentes, 
d'alun  ou  de  sulfate  de  zinc,  qui  ont  sur  l'odorat  une  action  né- 
faste ;  pas  de  solutions  de  cocaïne,  qui  débouchent  très  bien» 
trop  bien  même  le  nez,  mais  mènent  à  l'accoutumance  et  à  la 
cocaïnomanie  ;  pas  de  solution  d^adrénaline,  dont  l'effet  secon* 
daîre,  retardé  de  plusieurs  heures,  est  de  provoquer  une  vio- 


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LB  TRAITBMKNT   DU   OORYZÀ   CHRONIQUE   SIMPLE  54 f 

lente  irritation  nasale  et  de  créer  une  crise  artificielle  de  co- 
ryza spasmodique.  Les  antiseptiques  donnent  d'assez  bons  ré- 
sultats. Les  pulvérisations  phéniquées  faibles  sont  souvent 
prescrites  en  Angleterre.  La  solution  de  Dobbel  y  a  eu  beau- 
coup de  vogue  : 

Borate  de  soude    ....  \  tAl  granunes. 

Bicarbonate  d&  soade    .    •  ) 
Glycérine  phénlquéelt  1/20  15  grammes 

Eau 30  grammes 


Toutefois,  les  sels  d'argent  sont  les  meilleurs  modificateurs 
de  la  muqueuse.  La  solution  de  nitrate  d*argent  à  1/iOO  est 
classique  :  mais  elle  a  le  double  inconvénient  de  provoquer  une 
assez  vive  cuisson  dans  le  nez  et  de  laisser  des  taches  noires  à 
rentrée  des  narines.  Les  sels  organiques  d*argent  échappent  à 
ces  reproches  :  en  particulier,  la  solution  de  protargol  &  i/20 
me  parait  être  la  pulvérisation  de  choix  dans  le  cor3rza  infecté. 

Les  pulvérisationê  huileuses  semblent  a  priori  inutiles, 
n'étant  pas  miscibles  à  l'eau  et  ne  pouvant  prendre  con- 
tact immédiat  avec  la  muqueuse.  Et  cependant,  le  bénéfice 
que  les  enchifrenés  en  retirent  doit  être  considérable,  à  en  ju- 
ger par  la  vogue  qu'elles  ont  aux  Etats-Unis,  patrie  du  coryza 
chronique.  Là-bas,  l'atomiseur,  qui  répand  en  nuages  diverses 
huiles  minérales,  vapoléine,  albolène,  etc.»  règne  sur  la  rhino- 
logie  ;  et  dans  cette  huile  s'incorporent  le  menthol»  Teucalyp- 
tol,  le  cinmanol,  le  goménol,  selon  le  goût  du  client  et  la 
mode  du  jour.  Il  est  certain  que  les  pituitaires  de  New- York, 
ainsi  vernissés,  supportent  mieux  les  fumées  de  la  ville 
monstre. 

C.  Insufflation  de  poudres.  —  Ce  mode  de  traitement  est 
plus  actif  que  le  précédent  et  doit  être  réservé  aux  formes  te- 
naces. Le  malade  l'applique  lui-même.  La  technique  de  l'auto- 
insufflation  a  été  déjà  décrite,  et  il  a  été  dit  que  c*e8t  le  seul 
moyen  efficace  pour  répandre  les  topiques  pulvérulents  à  la 
surface  de  la  pituitaire.  Les  nombreuses  poudres  à  priser  ont 
seulement  une  valeur  commerciale. 

Les  poudres  insolubles,  à  base  de  talc  ou  d'amidon,  et  corn- 


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542  MARCer.    LFRMOYEZ 

posées  d'iodol,  de  derittatol,  d'aristol,  d'europhène,  antisepti- 
ques successifs  dont  la  décadence  a  suivi  de  près  la  grandeur, 
doivent  être  sévèrement  interdites.  Il  serait  vraiment  étrange 
de  prétendre  guérir  par  Tinsufflation  de  poussières,  une  affec- 
tion qui  a  comme  principale  cause  l'inspiration  de  poussières  I 

L'excipient  de  ces  poudres  sera  très  soluble  :  le  sucre  de  lait, 
le  borate  de  soude  remplissent  ces  conditions. 

La  substance  active  sera  astringente  ou  caustique.  On  es- 
saiera successivement  Tacéto-tartrate  d*alumîne  (2  7o)'  '® 
sozoidol  de  soude  (2  '/q),  le  tétraborate  de  soude  (50  Vo)»  1^  ^>- 
trate  d'argent  vl  à  2  7o)-  Zarniko  recommande  : 

Menthol 0,20  centigrammof 

Tébraborate  d6  sonde     >    )  ^ .  ^ 
Sncredelait     ....    j  Aà  5  grammes 

Lubet-Barbon  et  Sarremone  préfèrent  les  insufflations  d'acide 
borique  finement  cristallisé,  parce  qu'il  pénètre  moins  facile^ 
ment  dans  les  sinus  que  la  poudre  fine.  L'acide  borique  excite 
violemment  la  sécrétion  de  la  pituitaire,  dont  le  mucus  balaie 
les  croûtes  et  dégage  Je  nez.  Les  insufflations  de  nitrate  d'ar- 
gent sont  moins  recommandables  :  attendu  que  ce  sel  noircit 
rentrée  du  nez,  tacbe  les  mouchoirs,  et  n'accepte  comme  exci- 
pient que  la  poudre  insoluble  de  talc. 

L*usage  de  ces  poudres  exige  certaines  précautions,  surtout 
chez  les  sujets  nerveux.  Le  nombre  des  insufflations  quoti- 
diennes doit  varier  de  deux  à  six  ou  huit,  suivant  la  ténacité 
du  cûryza,  et  suivant  l'intensité  de  la  réaction  de  la  pituitaire. 
Si,  ce  qui  n'est  pas.  rare,  l'insufflation,  surtout*  avec  les  pou- 
dres astringentes,  détermine  de  violents  éternuementsr,  accom- 
pagnés de  cépbalalgie  frontale,  il  est  préférable  de  n'en  faire 
qu'une  matin  et  soir,  et  de  ne  pas  pratiquer  dans  une  même 
séance  le  traitement  des  deux  fosses  nasales. 

De  toutes  façons,  c'est  un  traitement  irritant,  pénible  pour 
le  malade  :  et,  m'éeartant  en  cela  des  rhinologistes  allemands 
qui  le iprescri vent  par  trfiidition,  je  préfère  le  traitement  doux 
des  Américains  qui,  en  gens  pratiques,  ne  sont  pas  tentés  de 
superposer  au  coryza,  qui  leur  est  pénible,  un  traitement  plus 


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LE   TIIAITEMBNT    DU   GORTZA    CHRONIQUE   SIMPLE  543 

'  pénible  encore.  Pour  ma  part,  j*ai  toujours  obtenu  de  bons  ré- 

sultats avec  les  balnéations  alcalines  chaudes,  accompagnées 
ou  non,  suivant  les  circonstances,  de  pulvérisations  protargo- 
lées. 

Il  est  bîen  convenu  qu'un  tel  traitement  ne  peut  être  conti- 
nué indéfiniment  sans  inconvénient  pour  le  nez  et  surtout  sans 
danger  pour  l'odorat  :  et  que  les  enchifrenés  de  notre  clientèle 
qui  veulent  se  traiter  eux-mêmes,  doivent,  plusieurs  fois  par 
an,  venir  nous  rendre  compte  des  résultats  obtenus. 

D.  Badigeonnàges.  —  Ce  procédé  de  traitement  est  bien  plus 
efficace  que  les  précédents  :  mais  il  exige  que  le  patient  reste  à 
la  disposition  du  spécialiste,  qui,  seul,  peut  l'appliquer.  Confier 
soit  au  patient,  soit  à  son  médecin  de  famille,  le  soin  de  badi- 
geonner les  fosses  nasales,  c'est  courir  au-devant  d'un  échec 
en  même  temps  que  se  déconsidérer  ;  on  aura  à  endosser  la 
responsabilité  d'un  traitement  mal  fait  parce  qu'on  ne  l'aura 
pas  fait  soi-même. 

La  technique  du  badigeon  nage  a  été  expliquée.  Une  légère 
cocaïnisation  préalable  du  nez,  à  l'aide  d'une  pulvérisation  de 
solution  ai  ^/q,  est  nécessaire  pour  ouvrir  les  fosses  nasales  et 
leur  faire  accepter  mieux  le  contact  du  porte- coton.  L'applica- 
tion sera  répétée,  prolongée,  méthodique  :  il  est  parfois  avan- 
tageux d'y  joindre  un  peu  de  massage  vibratoire. 

Les  substances  médicamenteuses  ont  chacune  leur  indica- 
tion . 

Dans  les  formes  atones,  où  prédominent  la  sécheresse  et  la 
tendance  aux  croûtes,  on  emploiera  l'iode  avec,  comme  exci- 
pient, la  glycérine  (Mandl).  On  commencera  par  la  solution 
à  1  V«  ;  et,  s'il  n'y  a  pas  d'intolérance,  atteindra  le  taux  de. 
2Vo: 

Solution  1  Solution  2 

Iode 0,50  cenUgrammes     1  grammes 

lodure  de  potassium    .    .         1,50  »  3  grammes 

..Glycérine  pure   .    .    .    .      100  grammes  100  gramm^ç 

Menthol 0,60  centigrammes     0,50  cenligr.  ' 

-  Cette  €  iodglycerin  »  dontiont  tant,  abus  Jes  néophytes  de 

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544  MARCEL   LIRMOYEZ 

TEoole  allemande,  ne  doit  pas  être  employée  inconsidérément. 
Son  effet  est  assez  désagréable.  Elle  provoque  une  abondante 
hypersécrétion  de  mucus  avec  sensation  de  plénitude  dans 
la  tête  qui  dure  plusieurs  heures. 

Dans  les  formes  catarrhales  avec  sécrétion  purulente  abon- 
dante, on  préférera  le  nitrate  d'argent  en  solution  dans  Teau 
distillée.  Commencer  par  la  solution  à  1  7o  P<^^^  atteindre  la 
solution  à  5  ^j^  que  rarement  on  pourra  dépasser.  Le  nitrate 
d'argent  est  c  l'ami  des  muqueuses  »  :  aucun  agent  ne  sèche 
mieux  que  lui  le  catarrhe.  La  réaction  qu'il  produit  est  très 
vive  ;  il  provoque  parfois  de  violentes  brûlures  nasales  que  n'ar- 
rivent pas  toujours  à  calmer  des  irrigations  chaudes  d'eau  sa- 
lée. Aussi  est-il  préférable  de  lui  substituer  le  protargol,  dont 
le  nez  reçoit  avec  parfaite  indifférence  des  solutions  fortes  à 
10  Vo  ^^  V^^  donne  d'aussi  bons  effets.  Les  malades  qui  ont  es- 
sayé du  protargol,  n'acceptent  plus  d'autre  traitement,  tant  il 
leur  est  doux  :  il  n'en  est  pas  moins  vrai  que  ce  corps  est  très 
actif  et  doit  être  manié  avec  la  même  prudence  que  le  nitrate 
d'argent.  Toutefois,  il  ne  mord  pas  sur  la  muqueuse  comme  ce 
dernier,  et  doit  parfois  lui  céder  le  pas. 

Le  nombre  des  badigeonnages  variera  suivant  la  ténacité  du 
coryza.  Dix  badigeonnages  quotidiens  dans  les  formes  rebelles, 
auront  plus  d'effet  que  vingt  séances  espacées  de  deux  en  deux 
jours.  Si  le  traitement  ne  demande  pas  à  être  aussi  actif,  on  se 
contentera  de  deux  à  trois  séances  par  semaine  pendant  un 
mois  et  demi.  Après  quoi,  on  suspendra  le  traitement  pour 
juger  de  l'effet  produit.  L'amélioration  étant  obtenue,  on  se 
contentera  de  prescrire  des  bains  chauds  ou  des  pulvérisations 
huileuses  ;  s'il  y  a  rechute,  on  recommencera  une  nouvelle  sai- 
son de  badigeonnages,  en  essayant  d'un  autre  médicament. 
Dans  tous  les  cas,  même  pendant  la  durée  du  traitement,  la 
balnéatîon  nasale  ne  doit  pas  être  suspendue. 

Et  si  après  deux  ou  trois  reprises,  l'effet  est  à  peu  près  nul, 
mieux  vaut  cesser  tout  traitement  pendant  quelques  mois, 
pour  ne  point  décourager  le  patient.  Une  cure  thermale  vient 
alors  à  point  pour  lui  remonter  le  moral. 

E.  Aârothermie.  —  Les  insufQations  d'air  surchauffé,  sui- 
vant la  méthode  de  Lermoyez  et  Mahu,  donnent  de  bons  résul* 


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LR  TRAITEMENT   DU   CORYZA    CHRONIQUE   SIMPLE  54S 

tats  dans  la  rhinite  congestive  à  bascule  (Schiffers).  Elles 
agissent  peu  quand  il  existe  de  la  sécrétion  muco-purulente  ; 
plus  l'élément  vaso-moteur  prédomine  sur  l'élément  infectieux, 
plus  l'amélioration  ainsi  obtenue  est  satisfaisante. 

En  général,  six  ou  huit  applications  d'air  chaud,  faites  de 
deux  en  deux  jours,  amènent  une  désobstruction  nasale  mani- 
feste. Mieux  est  de  donner  ensuite  au  patient  quinze  jours  de 
repos  pour  reprendre  une  nouvelle  série  de  quatre  à  six  séances. 
Evidemment,  la  guérison  n'est  pas  définitive  ;  mais  l'amélio- 
ration est  prolongée. 

La  durée  de  chaque  séance  doit  varier  suivant  les  suscepti- 
bilités individuelles  :  une  minute  au  maximum  pour  chaque 
fosse  nasale.  D'ailleurs,  le  coryza  chronique  réagit  moins  à 
l'air  chaud  que  le  coryza  spasmodique  ;  et  il  n'y  a  pas  ici  à 
redouter  les  crises  artificielles  violentes  produites  par  un  trai- 
tement trop  intensif. 

Bien  entendu,  on  ne  se  contentera  pas  de  porter  l'insuffla- 
tion seulement  à  l'entrée  du  nez  :  mais,  dès  que  la  tète  du 
cornet  inférieur  se  sera  rétractée,  on  introduira  au  fond  des 
fosses  nasales  un  tube  fin  pour  conduire  l'air  chaud  jusque  sur 
la  queue  du  cornet. 

F.  Cautérisations.  —  En  désespoir  de  cause,  dans  les  cas 
rebelles,  on  a  conseillé  de  cautériser  la  muqueuse  avec  des 
caustiques  solides,  et  d'y  tracer  des  stries  avec  du  nitrate  d'ar- 
gent, de  l'acide  trichloracétique  ou  de  l'acide  chromique.  Le 
remède  me  parait  pire  que  le  mal.  Ces  cautérisations  énergi- 
ques, qui  ont  raison  d'être  pour  supprimer  les  bourgeons  ou 
les  polypes  des  cavités  suppurantes,  se  comprennent  mal 
quand  elles  s'adressent  à  des  troubles  vasculaires  et  à  des  alté- 
rations glandulaires.  Détruire  n'est  point  modifier.  Il  serait 
facile  de  sécher  un  nez  en  transformant  la  pituitaire  en  tissu 
de  cicatrice  :  mais  le  malade  y  gagnerait-il  ? 

La  galvanocaustie,  qui  est  la  plus  logique  et  la  plus  simple 
de  toutes  les  cautérisations,  n'est  indiquée  que  quand  aucun 
des  moyens  précédents  n'a  pu  vaincre  l'insuffisance  nasale  qui 
tourmente  le  malade.  Elle  s'adresse  surtout  aux  formes  con- 
gestives  dont  les  gros  cornets  s'acheminent  vers  la  rhinite  hy- 
pertrophique. 


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546 


AfARCEL   LBRMOYEX 


Uo  dernier  oonseiL  Ne  pas  oublier  que  la  rhinite  chronique 
coïncide  presque  toujours  avec  un  catarrhe  chronique  du  naso- 
pharynx  ;  et  que  la  thérapeutique  du  coryza  doit  être  complé- 
tée par  le  traitement  de  cette  dernière  affection,  plus  tenace  et 
plus  pénible  encore. 


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u 


NOS  DERNIERS  CAS  DE  BRONCHOSCOPIE 

ET  OESOPHAGOSCOPIE 

CORPS  ETRANGERS  DES  BRONCHES 

CURE  DE  RÉTRÉCISSEMEÎSrrS  INFRANCHISSABLES 

DE   L'ŒSOPHAGE 

Par  QUIS£Z;  chef  des  Tmvaux  de  laryngologie  à  la  clinique  chirorgicald  . 
de  l'Hôtel  Dieu. 

Depuis  deux  aas  noub  avons  eu  Toccasion  d^appliquer  la 
bronchoscopie  et  l'œsophagoscopie  à  un  certain  nombre  de 
malades  qui  en  étaient  justiciables. 

Grâce  à  la  bronchoscopie,  nous  avons  réussi  à  extraire  quatre 
corps  étrangers  bronchiques,  ce  qui  porte  à  sept  le  nombre  des 
extractions  que  nous  avons  pu  faire  par  ce  procédé.  Dans  plu- 
sieurs cas  le  bronchoscope  nous  a  permis  d'éliminer  des  corps 
étrangers  imaginaires. 

Par  lœsophagoscopie  nombreux  sont  les  cas  où  nous  avons 
pu  poser  le  diagnostic  de  visu  de  cancer  ou  de  lésion  de  cet 
organe.  Nous  avons  eu  Toccasion  de  soigner  aussi,  trois  ma- 
lades atteints  de  rétrécissement  infranchissable  cicatriciel  et 
un  congénital  de  Tœsophage,  et  dans  trois  cas  nous  avons 
réussi  à  les  débarrasser  de  leur  infirmité. 

Ce  sont  ces  différentes  observations  que  nous  désirerions 
rapporter  ici,  nous  verrons  tout  renseignement  que  Ton  peut 
en  tirer. 

I.  —  Bronchoscopie 

Pièce  de  40  francs  dans  la  bronche  droite;  extraction  par  la 
bronchoscopie  supérieure. 

observation  1.  —  Vi\  homme,  exerçant  la  pirofession  de  caissier, 
avait  le  3  septembre  1903,  quelques  pièces  de  10  francs  dans  la 

ANNALES  DSS   UALABIBS  DB  l/OREiLLB   BT  DU   LARYNX,   I.XXX1I,B<»  12,  1906 


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548  0U18B 

bouche,  n  en  sentit  tout  à  coup  une  filer  et  disparaître  dans  le  la- 
rynx. 11  fut  pris  aussitôt  d'un  accès  terrible  de  suffocation  avec  toux 
quinteuse,  violente,  et  sensation  de  manque  d'air.  Après  quelques 
minutes  de  cette  crise  aiguë,  les  phénomènes  s'amendèrent.  Néan- 
moins dans  le  reste  de  la  journée,  Il  y  eut  encore  deux  ou  trois 
petits  accès  de  suffocation  avec  toux  quinteuse  persistante. 

Plusieurs  fois,  k  l'occasion  d'une  quinte  de  toux,  l'expectoration 
fut  striée  et  teintée  de  sang.  Ces  petites  hémoplysies  peu  abon- 
dantes eurent  le  don  d'effrayer  beaucoup  le  malade  et  ce  sont 
elles  surtout  qui  le  décidèrent  k  consulter  un  médecin  de  son 
quartier.  Celui-ci  essaya  de  le  persuader  qu'il  n'avait  rien  dans  les 
bronches,  convaincu,  du  reste,  qu'il  s'agissait  là  d'un  simple  fait 
d'imagination.  Le  malade  soutenait  le  contraire,  d'autant  qu'il 
sentait  nettement  une  douleur  assez  vive  k  la  partie  supérieure  du 
poumon  droit,  et  que  les  déplacements  de  la  pièce  dans  la  toux  ou 
la  respiration  énergique  l'impressionnaient  péniblement. 

Les  jours  suivants,  élancements  et  points  de  côté  dans  la  partie 
supérieure  de  la  poitrine.  Tous  les  matins,  quintes  surtout  pénibles 
immédiatement  après  le  réveil,  avec  expectoration  filante  et  muco- 
purulente.  Après  cette  sorte  d'évacuation,  le  reste  de  la  journée 
était  très  calme.  Cependant,  quand  le  malade  se  baissait,  il  lui 
semblait  que  sa  pièce  se  déplaçait.  Plusieurs  fois,  k  l'occasion  de 
mouvements  un  peu  brusques,  apparurent  de  véritables  accès  de 
suffocation,  dus  aux  déplacements  de  la  pièce  pouvant  obstruer  la 
grosse  bronche  droite  en  se  plaçant  en  travers  d'elle.  Depuis  trois 
semaines,  les  symptômes  sus-éooncés  ont  augmenté  dUntensité  e^ 
tous  les  matins  se  produisent  de  véritables  vomiques  à  la  suite 
desquelles  survient  un  soulagement  notable.  Dans  ces  derniers 
temps  aussi,  le  malade  se  plaint  d'une  sorte  de  cacosmie  subjec- 
tive avec  mauvais  goût  dans  la  bouche.  Durant  cette  période  de 
seixe  mois,  depuis  le  jour  de  l'accident,  le  malade  alla  conter  sa 
mésaventure  à  sept  ou  huit  médecins.  Tous  essayèrent,  mais  en 
vain,  de  lui  prouver  qu'il  se  trompait,  jusqu'au  jour  où  il  vint 
consulter  le  D**  Barret.  C'est  dans  son  cabinet  que  nous  vîmes 
pour  la  première  fois  le  malade. 

Un  examen  rapide  externe  du  thorax  et  l'auscultation  ne  nous 
révélèrent  rien  de  particulier  qu'un  peu  d'obscurité  de  la  respira- 
tion dans  la  partie  supérieure  du  poumon  droit. 

L'examen  radioscopique  pratiqué,  le  il  février  1905,  a  donné 
les  résultats  suivants  (t). 

(•)  Notice  du  D'  Barret. 


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NOS   DERNIERS    CAS   DE   BRONCHOSGOPIE   ET   ŒSOPilAGOSGOPIË      549 

«  Le  malade  étant  placé  dans  la  position  frontale»  le  dos  tourné 
vers  Fécran,  Tombre  de  la  pièce  apparaît  sur  le  bord  droit  de 
l'ombre  médio-slerno-vertébrale,  dépassant  un  peu  cette  ombre 
à  droite. 


Fia  1. 
Eadiograpbie  d*une  pièce  de  10  francs  dans  la  bronche  droite. 

La  hauteur  repérée  à  l'aide  du  rayon  normal,  c*e8t*à*dire  en 
faisant  passer  par  le  centre  de  Tombre  le  rayon  perpendiculaire  à 
récran  correspond  à  la  parlie  inférieure  du  sixième  espace  inter» 

ANNALBS   DK8  MALADIES   DB   l'OREILLS   BT   DU   LARYNX.   —  XXXII.       37 


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550  CUISEZ 

costal  eu  arrière.  La  pièce   est  placée  de  champ,  debout  sur  sa 
iraûche  et  dans  un  plan  sensiblement  parallèle  au  plan  frontal. 
•    Les  mouvements  respiratoires  semblent  lui  faire  subir  un  léger 
déplacement  en  hauteur  qui  atteint  3  ou  4  cenlimèlres  dans  la 
toux  et  l'expiration  forcée. 

Du  côté  des  poumons,  on  note  une  obscurité  assez  prononcée 
du  poumon  droit,  le  sommet  gauche  est  lui-même  peu  transparent. 

Dans  l'examen  en  position  oblique,  la  pièce  apparaît  par  sa 
tranche  à  la  partie  antérieure  de  Pespace  clair  moyen  compris 
entre  l'ombre  de  la  colonne  vertébrale  et  celle  du  cœur,  k  un  ni* 
veau  un  peu  inférieur  à  celui  du  sommet  de  l'ombre  cardio- 
portique. 


Fjo.  2. 
Edaireur  broncho-œsophagoscopique. 

On  fait  une  radiographie,  le  thorax  étant  immobilisé  en  inspi« 
ration.  Gomme  le  malade  est  incapable  de  retenir  son  souffle  plus 
d'une  vingtaine  de  secondes,  la  pose  est  faite  en  trois  fois  ;  le  cou- 
rant est  élabii  daus  l'ampoule  dès  que  le  malade  a  immobilisé  son 
thorax  et  interrompu  dès  qu'il  esl  obligé  de  reprendre  sa  respira-^ 
tion.  On  réalise  ainsi  une  pose  d'une  durée  totale  de  cinquante 
secondes,  minimum  de  temps  paraissant  nécessaire,  étant  donné 
la  robuste  constitution  du  sujet.  L'ombre  de  la  pièce  esl  bien  vi- 
sible sur  l'épreuve  radiographique  dans  la  région  indiquée  par  la 
radioscopie.  Mais  celle-ci  nous  donne  des  renseignements  bien  plus 
précis  que  la  radiographie.   » 


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NOS    DERNIERS   CAS    DE   BRONCHOSCOPIE   ET    ŒSOHHAGOSCOPIE      554 

La  présence  de  celte  pièce  el  sa  localisation  à  la  partie  moyenne 
de  la  bronche  droite,  étant  donné  la  projection  de  l'ombre  au  ni- 
veau du  sixième  espace  intercostal  en  arrière,  n'était  donc  plus 
douteuse. 

Nous  donnons  rendez-vous  au  malade  pour  le  matin  du  14  fé« 
vrier,  dans  le  service  du  professeur  Le  Dentu,  en  lui  recomman- 
dant de  venir  à  jeun-  et  après  lui  avoir  fait  prendre  jusque  là 
4  grammes  de  bromure  de  potassium  par  jour. 

Dans  la  position  assise  nous  cocalnons  le  pharynx,  le  voile,  la 
base  de  la  langue,  l'entrée  de  l'œsophage,  les  aryténoïdes  et  la 
glotte.  Puis  le  malade#est  placé  pour  l'intervention  dans  la  posi- 
tion couchée  la  lèle  très  renversée  en  arrière.  Pour  l'éclairage, 
nous  nous  munissons  de  notre  éclaireur  [fig.  2).  Nous  préparons  un 


FiG.  3. 


Tube  bronchoscopique 
et  tube  spatule. 


Fio.  4. 
Instruments  d'extraction. 


tube  de  95  centimètres  et  de  iâ  millimètres  de  diamètre.  Au  mo^ 
ment  d'introduire  le  tube,  sous  l'iufluence  delà  position  déclive  de  U 
tète  sans  doute,  survient  un  léger  accès  de  suffocation,  mais  rapi- 
dement les  phénomènes  disparaissent  et  tout  rentre  dans  l'ordre. 


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552  GUISE/. 

Nous  introduisons  le  lube  el  voyons  successivement  :  Tépiglotie, 
les  cordes  vocales  et  franchissons  d'un  seul  coup  la  glotte.  Pais  en 
cocainant  encore,  nous  pénétrons  rapidement  dans  la  bronche 
droite. 

-     La  tranche  jaune  de  la  pièce  de  iO  francs  nous  apparaît  nette- 

•  ment  {fig,  5).   Avec  la  pince   à  articulation   terminale    montée 

sur  le  manche  universel,  nous  la  saisissons  sous  le  contrôle  exact 

de  la  vue.  Nous  nous  assurons  que  la  prise  est  bonne  et  d'un  seal 

coup  nous  relirons  le  tube  et  la  pince  avec  le  corps  du  délit. 


Fio.  5. 
Aspect  des  corps  étrangers  vus  dans  le  bronchoscope. 

Le  malade  a  pu  rentrer  chez  lui  en  voiture,  ne  gardant  pendant 
quelques  jours  qu'un  peu  d'aphonie  due  à  un  léger  œdème  des 
cordes  vocales,  sans  le  plus  petit  malaise.  Le  lendemain  de  Topé- 
ration,  nous  pûmes,  en  effet,  le  présenter  à  la  Société  de  chi- 
rurgie (*). 

Pièce  de  Ofr,  50  centimes  dans  la  bronche  droite  ;  extraction  par 
la  bronchoscopie  supérieure, 

ODS.  H.  —  Un  chiffonnier,  ayant  quelques  pièces  de  monnaie 
dans  la  bouche,  avale  ou  croit  avaler  Tune  d'entre  elles  en  causant. 
Aussitôt,  toux  bruyante,  quinteuse,  accès  de  suffocation  très 
court,  puis  tout  rentre  dans  l'ordre.  Les  jours  suivants,  le  malade 
éprouve  seulement  une  gène  légère  au  moment  de  l'inspiration, 
avec  une  toux  parfois  quinteuse^  principalement  la  nuit.  11  ressent 
un  point  douloureux  au-dessous  du  mamelon  droit,  plus  marqué 
au  moment  des  fortes  inspirations  et  dans  les  mouvements  un 
peu  brusques. 

(*;  U  n*y  a  au  aucune  suite  opératoire. 

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NOS   DERNIERS   CAS   DE   BRONGHOSGOPIE   ET   ŒSOPHAGOSGOPIE      5S3 

Tourmenté  par  Tidée  de  la  pièce  avalée,  par  ce  point  fixe  dou- 
loureux, par  Faugmentation,  depuis  plusieurs  jours,  des  quintes 
de  toux  et  Tapparilion  d'une  expectoration  muco-purulente,  il 
vient  quatre  semaines  après  l'accident  (février  1906)  consulter  k 
l'hôpital  Bichat.  Il  sent,  dit-il,  sa  pièce  en  un  point  Qxe  de  la  poi- 
trine, surtout  dans  les  mouvements  un  peu  violents. 

M.  Picqué  fait,  au  moyen  de  boules  exploratrices,  l'examen 
de  l'œsophage  et  constate  qu'il  est  libre  dans  toute  son  étendue. 
L'auscultation  du  thorax  ne  révèle  rien  de  spécial.  Cependant, 
devant  la  persistance  de  la  douleur,  sa  fixité  et  la  gène  plus 
marquée  du  malade,  une  radiographie  est  faite  à  la  Salpètrière 
par  M.  fnfroid. 

Le  cliché  montre  très  nettement  la  pièce  k  droite  de  la  colonne 
vertébrale  vers  la  partie  inlerne  et  inférieure  du  cinquième  espace 
intercostal  droit. 

Le  malade  n'avait  donc  pas  avalé  sa  pièce,  il  l'avait  aspirée  et 
elle  avait  filé  vers  la  bronche  droite. 

Dans  ce||cas  particulier,  c'est  donc  la  radiographie  qui  fit  faire 
le  diagnostic.  Jusque-là  on  n'avait  que  de  simples  présomptions. 
D'après  l'image  radiographique  et  devant  la  vacuité  de  Fœsophage, 
la  pièce  ne  pouvait  être  que  dans  la  bronche. 

La  fixité  de  la  pièce,  sa  situation  sur  l'image  radiographique  au 
niveau  de  la  racine  de  la  sixième  côte  droite^  tout  cela  permettait 
d'affirmer  un  corps  étranger  de  la  bronche  droite. 

Opération,  —  M.  Picqué  nous  donne  rendez-vous  le  dimanche 
48  février,  à  10  heures,  à  l'hôpital  Bichat.  Le  malade  est  absolu*- 
ment  à  jeun  et  a  pris,  la  veille,  en  deux  fois,  6  grammes  de  bro- 
mure de  potassium. 

A  l'aide  d'un  pinceau,  nous  insensibilisons,  avec  une  solution 
de  chlorhydrate  de  cocaïne  k  1/20,  le  pharynx,  le  voile  du  palais, 
la  base  de  la  langue,  le  fond  de  la  bouche  et  tout  l'isthme  du 
larynx.  Plusieurs  tubes  bronchoscopiques  et  une  série  de  porte- 
cotons  montés,  destinés  à  éponger  et  à  anesthésier  la  trachée  et 
les  bronches,  sont  disposés  dans  un  plateau  à  nolrelportée. 

Nous  choisissons  un  tube  de  35  centimètres  de  longueur  et  de 
12  millimètres  de  calibre  et  le  chauffons  légèrement  au-dessus 
d'une  lampe  à  esprit-de-vin. 

Le  malade  est  placé'  dans  le  décubitus  dorsal,  la  tète  en  posi- 
tion de  Rose,  dépassant  le  plan  du  lit,  soutenue  par  un  aide  ;  nous 
introduisons  le  tube  par  la  commissure  buccale  gauche,  la.tét 
étant  très   renversée   en  arrière  et  la  face  regardant   à  gauche 


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554  GUI8EZ 

L*introduction  du  tube  chez  le  malade  est  assez  pénible  à  cause 
de  l'existence  de  chicots  dentaires  très  acérés  amenant  d'assez 
Tives  douleurs  dans  le  «  redressement  du  tube  »,  manœuvre  in- 
dispensable pour  atteindre  la  glotte. 

Après  deux  tentatives  infructueuses,  et  gêné  par  cette  petite 
complication  du  côté  de  la  bouche  du  malade,  nous  apercevons 
très  nettement,  par  la  lumière  du  tube,  Tépiglolte,  la  glotte.  Des- 
cendant un  peu  noire  tube  jusqu'à  la  commissure  de  la  glotte, 
nous  sommes  arrêtés  un  instant  par  un  spasme  glottiqpe  qui  est 
calmé  rapidement  par  l'application  de  cocaïne  sur  les  cordes  vo- 
cales. Redressant  progressivement  notre  tube  et  profitant  d'une 
large  inspiration,  d*un  seul  coup  nous  franchissons  la  glotte. 

Par  la  lumière  du  tube  nous  voyons  les  premiers  anneaux  de  la 
trachée  ;  insensibilisant  de  proche  en  proche  l'origine  de  la  trachée, 
nous  descendons  progressivement  le  tube  au  fur  et  à  mesure  que 
nous  appliquons  la  cocaïne.  Nous  ne  lardons  point  à  apercevoir 
réperon  bronchique.  Inclinant  le  plus  possible  vers  la  gauche 
l'extrémité  distale  du  tube,  nous  cherchons  à  nous  diriger  vers 
l'intérieur  môme  de  la  bronche  droite.  Nous  parvenons  ainsi,  sans 
aucun  incidenl,  k  l'entrée  de  la  bronche  droite.  Nous  voyons  alors, 
très  brillante,  réfléchissant  les  rayons  issus  de  notre  éclaireur,  la 
pièce  de  50  centimes.  Elle  nous  apparat!  de  trois  quarts  la  tranche 
tournée  vers  la  ligne  médiane  dans  un  plan  intermédiaire  entre  le 
plan  latéral  et  le  plan  sagittal.  La  pièce  nous  semble  nettement  à 
l'intérieur  de  la  bronche,  l'ayant  pour  ainsi  dire  dilatée,  ayant 
donné  à  sa  lumière  une  forme  légèrement  ovalaire.  Elle  est  un 
peu  plus  bas  que  ne  paraît  l'indiquer  la  radiographie.  Nous  la 
saisissons  avec  notre  pince  à  articulation  terminale  après  l'avoir 
fait  basculer  légèrement  de  faoon  à  mettre  sa  tranche  dans  un 
plan  sagittal  par  rapport  au  lube.  La  prise  est  bonne  :  la  pièce 
heurte  l'extrémilé  du  tube  lorsque  nous  essayons  de  ramener  la 
pince.  D^un  seul  coup,  nous  relirons  le  tube  el  la  pince  avec  la 
pièce  de  monnaie.  L'opération,  faite  en  présence  du  D*"  Picqué 
et  de  ses  assistants  n'a  duré  que  quelques  minutes.  Quant  au 
malade,  il  s'est  levé  immédiatement,  nous  réclamant  avec  in- 
sistance sa  pièce  de  50  centimes  dont  il  parait  très  fier. 

Il  regagne  à  pied  son  lit,  et  malgré  nos  recommandations  nous 
le  trouvons  en  train  d'avaler  un  ragoût  aux  pommes  de  terre 
un  quart  d'heure  après  l'intervention,  et  deux  jours  après  le 
D'  Picqué  le  présentait  à  la  Société  de  chirurgie  {*). 

(»)  BttUeUn  de  la  Société  de  chirurgie  (février  1906). 

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NOS  DERNIERS  CAS  DE  BR0NCB0SGOPI6  ET  (SSOPHAGOSGOPIE     555 


Anche  de  trompette  dan$  la  ramification  bronchique  ;  extraction 
par  la  broncho$copie  supérieure. 

OBS.  m.  ~  Celte  observation  est  intéressante  par  la  nature  du 
corps  étranger  et  la  rapidité  avec  laquelle  nous  avons  pu  in- 
tervenir cinq  ou  six  heures  après  Taccidenl. 

Un  enfant  de  5  ans  et  demi  jouant  avec  une  sorte  de  petite 
trompette  et  voulant  la  faire  fonctionner,  en  aspire  l'embouchure. 
Aussitôt  violents  efiforts,  comme  si  l'objet  avait  beaucoup  de  diffi- 
cultés à  descendre  ou  à  remonter  ;  accès  de  suffocation  et  toux 
quinteuse  avec  cyanose.  Le  père,  témoin  de  l'accident,  veut,  avec 
ses  doigts,  retirer  le  petit  objet  de  la  gorge  de  l'enfant,  mais  il  ne 
peut  l'atteindre,  il  est  déjà  loin.  Les  parents  anxieux  se  demandent 
où  est  passé  le  petit  corps  qui  a  disparu,  lorsqu'un  quart  d*heure 
environ  après  l'accident,  ils  entendent  très  nettement,  et  à  plu- 
sieurs reprises,  une  sorte  de  petit  bruit  musical  déterminé  par  la 
petite  anche  qui  vibre  à  l'intérieur  de  la  poitrine  :  ils  en  con- 
cluent très  facilement  qu'il  a  dû  pénétrer  dans  une  bropche.  Le 
père  voit  le  D'  Lequem,  puis  les  D'*  Gauzard  et  Grossard  qui  tous 
conûrment  le  diagnostic. 

Le  D'  Laquerrière  fait  une  radiographie.EUe  permet  de  constater 
(v.  fig.  6]  une  petite  tache  de  forme  oblongue,  à  grosse  extrémité 
inférieure,  à  grand  axe  oblique  en  bas  et  en  dehors,  siégeant  à  la 
partie  interne  du  sixième  espace  interscostal  droit  en  arrière.  Il 
s'agit,  à  n'en  pas  douter,  du  corps  étranger  qui  a  bien  pris  la  di- 
rection de  la  grosse  bronche  :  sa  flxité,  sa  position,  tout  semble  le 
prouver  ;  le  corps  étranger  est  tout  à  fait  immobile,  sauf  un  léger 
déplacement  de  haut  en  bas  avec  les  mouvements  respiratoires* 

L'opération  est  pratiquée  à  quatre  heures,  c'est-à-dire  sept 
heures  après  l'accident,  à  la  maison  de  santé  du  D'  Prat-Dumas. 
Dès  que  la  chloroformisation  est  complète,  nous  choisissons  deux 
tubes  de  7  millimètres  et  5  millimètres  de  diamètre.  L'enfant  est 
couché  dans  la  position  de  Rose,  un  oreiller  sous  les  épaules. 
Nous  essayons  d'abord  de  faire  pénétrer  le  tube  de  7  millimètres, 
mais  il  est  trop  large  pour  traverser  la  glotte,  et  nous  recourons  à 
celui  de  5  millimètres.  Nous  franchissons,  l'ayant  introduit  par  la 
commissure  buccale  gauche,  assez  facilement  la  glotte,  et  arrivons 
après  avoir  calmé  un  accès  de  toux  par  un  peu  de  cocaïne,,  jus? 
qu'à  l'entrée  de  la  bronche  droite,  nous  pénétrons  dans  Cette  -. 
bronche.  Nous  voyons  aussitôt  dans  la  cavité  de  celle-ci  le  petit 


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556  GuisEz 

corps  brillant.  Il  occupe  le  fond  de  la  cavilé  bronchique  plus  bas 
que  ne  l'indique  la  radiographie,  et  une  partie  disparait  dans  la 
ramiÛcalioD  bronchique  inférieunB  (fig»  7).  Lorsque  le  lube  arrive  à 
son  contact,  nous  entendons,  et  tous  les  assistanls  purent  entendre 
nettement,  une  ^orle  (}e  bruit  n^usical  dû  aux  vibrations  de 
Te^nobe, 


I  tar- 
irons 
nous 


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NOS   DERNIERS   CAS   DE   BRONGHOSCOPIE   ET   ŒSOPHAGOSCOPIE      557 

senlons,  en  effet,  très  oettemenl,  qu'elle  heurte  le  bord  inférieur 
du  tube  dont  le  calibre  est  inférieur  à  celui  du  corps  étranger 
augmenté  de  Fépaisseur  des  mors  de  la  pince).  D*un  seul  coup 
nous  relirons  le  tube  et  là  pince  tenant 
le  corps  du  délit.  11  s^agissait,  en  effet, 
d'une  sorte  de  petite  embouchure  de 
trompette  munie  d'une  anche  vibrante      | 
et  mesurant  3  à  4  millimètres  de  dia- 
mètre dans  sa  partie  la  plus  large,  sur 
8  millimètres  de  long. 

L'opération  faite  avec  Tassistance  des 
D"  Gauzard,  Berruyer  et  Prat-Dumas, 
n'a  pas  duré  plus  de  quelques  mi- 
nutes dès  que  Tanesthésie  générale  a 
été  obtenue. 

Le  petit  malade  aussitôt  recouché 
s'est  plaint  seulement  dans  les  heures 
suivantes,  d'un  peu  de  douleurs  dans 
la  gorge.  Une  légère  raucité  de  la 
voix,  quelques  râles  ronflants  de  bron- 
chite pendant  les  deux  ou  trois  jours 
suivants,  voilà  tout  ce  qui  a  constitué 
les  suites  opératoires.  Il  est,  actuelle- 
ment tout  à  tait  bien.  L'auscultation  ne 
révèle  rien  d'anormal  dans  la  poitrine. 

0B8.  IV.  —  Noyau  de  d&lte  inclus  dans 
la  bronche  gauche.  Extraction  par 
bronchoscopie  supérieure.  Trachéo- 
tomie le  lendemain. 

Notre  collègue  et  ami  le  D' Guibal 
(de  Béziers),   nous   a  adressé,   il  y  a 
quelques  jours  (le  23  novembre),  une 
fillette  de  5  ans  Va  qui  avait  aspiré,       Corps  étranger  dans  la 
quatre  jours  auparavant,  un  noyau  de     ramification  bronchique, 
datte. 

Après  un  violent  accès  de  suffocation  succédant  à  Taccident,  la 
malade  continua  à  être  très  gênée,  la  respiration  restait  [bruyante, 
stertoreuse  et  la  dyspnée  assez  marquée.  De  temps  à  autre  accès 
de  toux  à  timbre  croupal.  Plusieurs  médecins  successivement  con* 


FiG.  7. 


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558 


GUISEZ 


suites  lui  administrèrent  vomitifs  sur  vomitifs,  mais  le  noyau  en 
futpasrendu.  Le  D'^Orsanl  l'examine  au  laryngoscope  et  croit  voir 
quelque  chose  entre  les  cordes  vocales.  Le  D'  Bousquet,  de  Bé- 
ziers,  deux  jours  après,  afûrme  que  le  larynx  est  vide  de  tout 
corps  étranger. 

Lorsque  le  D'  Guibal  voit  la  petite  malade  le  soir  même  de  l'ac- 
cident, il  la  trouve  avec  la  voix  éteinte,  avec  quelques  accès  de 
toux  rauque.  L'auscBltation  révèle  la  silence  de  tout  le  poumon 
gauche.  Les  battements  du  cœur  sont  précipités. 

La  radiographie  et  la  radioscopie  sont  successivement  faites  par 
le  D'  Denoyés,  de  Béziers.  La  radiographie  ne  donne  absolument 
rien,  mais  il  n'en  peut  être  autrement,  attendu  que  le  noyau  de 
datte  en  question  n'arrête  point  les  rayons  X  à  travers  les  parties 
molles  de  la  maiu,  par  exemple. 

Bien  plus  intéressants  sont  les  résultats  fournis  par  la  radiosco- 
pie. 


Fio.  8. 
Anche  de  trompette,  corps  étranger  bronchique  (grossie  2  fois). 

Ou  note  sur  Técran  une  opacité  beaucoup  plus  grande  du  pou- 
mon gauche,  comparée  au  poumon  droit  qui  est  normalement 
clair.  Les  côtes  gauches  sont  beaucoup  plus  obliques  que  les  côtes 
droites.  Hemilhorax  gauche  est  rétréci.  La  moitié  droite  du  dia- 
phragme se  contracte  normalement,  la  moitié  gauche,  au  con- 
traire, est  bien  au-dessus  de  la  droite,  contrairement  à  la  normale 
et  les  contractions  inspiratoires  y  manquent  et  sont  remplacées 
pAr  des  ondulations  vibratoires  très  rapides.  Le  D'  Guibal  conclut 
à  la  non  perméabilité  du  poumon  gauche,  et  il  nous  l'envoie  à 
Paris. 


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NOS  DERNIERS   CAS   DE   BRONGHOSGOPIE  ET   OESOPHAQOSCOPIE      5)S9 

Nous  voyons  Tenfant  h  neuf  heures  et  demie  du  malin,  le  ven- 
dredi 23  novembre,  c'est-à-dire  quatre  jours  après  l'accident. 

L*enfant  parait  agitée,  son  faciès  est  angoissé,  la  voix  est 
rauque,  la  respiration  précipitée  et  de  temps  à  autre  survient  un 
accès  de  toux  rauque  avec  expectoration  muco-purulenle.  L'aus- 
cultation nous  révèle  de  l'obscurité  complète  du  murmure  vésicu- 
laire  dans  toute  la  partie  gauche  du  thorax.  Raies  de  bronchite  à 
la  naissance  des  grosses  bronches  et  quelques  râles  muqueux. 
Submatité  vers  la  partie  moyenne  du  poumon  gauche.  Tempé- 
rature 39*. 

L'opération  est  faite  à  onze  heures  et  demie.  Dès  que  la  chloro- 
formisation  est  obtenue^  nous  introduisons  un  lube  de  6  milli- 
mètres qui  franchit  aisément  la  glotte.  Gocalnant  légèrement  la 
trachée,  nous  arrivons  à  la  bifurcation.  Inclinant  le  lube  vers  la 
gauche,  nous  apercevons,  après  avoir  épongé  k  l'aide  de  nos 
longs  porte-cotons  tout  un  amas  muco-purulent  qui  le  masque, 
le  pôle  supérieur  du  noyau  dans  la  bronche  qu'il  semble  avoir  di- 
latée. Avec  notre  pince  à  griffe  nous  essayons  de  le  saisir,  chose 
très  difficile  étant  donné  sa  viscosité. Nous  nous  assurons  que  la  prise 
est  bonne  :  en  voulant  le  ramener  dans  le  tube  il  butte  sur  l'ex- 
trémité inférieure  de  celui-ci.  Retirant  vers  le  larynx  le  corps 
étranger  et  le  tube,  nous  voulons  extraire  les  deux  objets,  mais  le 
noyau  s'arrête  à  la  glotte  et  retombe  dans  la  trachée.  Une 
deuxième  introduction  du  tube  montre  le  noyau  à  l'entrée  de  la 
bronche  droite  :  nous  l'avons  fait  passer  d'une  bronche  dans 
Tautre.  Cette  fois  nous  parvenons  à  le  saisir  solidement  et  nous 
ramenons  tube  et  pince  avec  le  corps  du  délit. 

Nous  avons  été  frappé,  une  fois  enlevé,  de  la  grosseur  de  ce 
noyau  qui  s'était  gonflé  dans  la  bronche,  et  nous  sommes  surpris 
qu'il  ait  pu  repasser  par  la  glotte. 

Les  suites  n'allèrent  point  cependant  à  souhait  :  le  premier 
joir,  40%  le  lendemain  matin,  3S*,o.  Quelques  raies  de  bron- 
chite dans  la  poitrine,  légère  dyspnée  et  raucité  de  la  voix.  A 
trois  heures,  39^,9  et  violent  accès  de  dyspnée  avecapné.  Une  Ira- 
chootomie  est  jugée  indispensable.  Nous  la  pratiquons  à  4  heures. 
Elle  amène  l'issue  d'une  quantité  considérable  de  muco  pus  en- 
combrant les  bronches  et  le  retour  à  la  vie  de  la  petite  malade. - 
La  température,  le  lendemain,  est  38^ 

Elle  revient  à  la  normale  37^  ensuite  dans  la  poitrine  quelque3 
râles  de  bronchite.  La  malade  est  décanulée  le  3*  jour.  La  voix 
est  normale.  Nous  pouvons,  le  5*  jour  après  son  opération,  la 


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560  ouisEz 

présenter  à  la  Sociélé  de  chirurgie  (Séance  du  28  novembre  1906). 
Guérison  complète  le  8«  jour. 

L*accè8  de  dyspnée  qui  a  nécessité  la  trachéotomie,  était  vraisem- 
blablement dû  à  du  spasme  de  la  glotte.  En  tous  cas,  on  ne  peut 
incriminer  aucune  lésion  du  larynx,  la  laryngoscopie  n'en  accuse 
aucune  et  la  voix  n'est  pas  altérée. 


L'observation  in  nous  roontre  combien  cette  intervention 
est  bénigne  lorsqu'elle  est  faite  aussi  hâtivement  ;  chez  lui,  en 
effet,  nous  avons  pu  intervenir  quelques  heures  après  l'acci- 
dent. On  voit  à  quels  résultats  heureux  on  peut  arriver  même 
chez  les  tout  jeunes  enfants  où  Ton  est  obligé  de  se  servir  de 
tubes  de  très  petit  calibre,  à  l'extrémité  desquels  l'éclairage  est 
assez  difficile. 

Dans  tous  les  cas,  nous  avons  pu  faire  la  bronchoscopie  su- 
périeure, c'est-à-dire  passer  directement  par  la  glotte. 

Cela  porte  à  sept  le  nombre  de  corps  étrangers  que  nous 
avons  extraits  par  cette  méthode. 

Dans  le  premier  seul  nous  avons  dû  faire  la  trachéotomie 
temporaire,  dans  tous  les  autres,  les  tubes  ont  pu  être  passés 
directement  par  la  glotte. 

Nous  estimons  du  reste,  nous  rangeant  à  l'avis  du  grand 
maître  en  bronchoscopie  le  Prof.  Killian,  de  Fribourg  en 
Brisgau,  que  les  cas  où  la  trachéotomie  doit  être  faite,  seront 
infiniment  rares  ;  lorsque  la  bronchoscopie  supérieure  aura 
échoué  et  lorsqu'il  faudra  agir  rapidement  en  présence  de  com- 
plications pulmonaires  et  bronchiques.  Dans  certains  cas  spé- 
ciaux, lorsque  le  corps  étranger  se  présente  par  son  volume  et 
ses  aspérités  dans  des  conditions  telles,  qu'il  pourrait  léser  le 
larynx  au  moment  de  son  extraction,  ou  lorsque  la  bronchos- 
copie supérieure  a  échoué. 

Dans  l'observation  n%  si  nous  nous  étions  douté  du  volume 
du  noyau,  nous  aurions  d'emblée  fait  la  trachéotomie;  mais 
nous  avons  été  trompé  sur  son  volume.  La  vision  monoculaire 
à  l'intérieur  des  tubes,  nous  permet  d'apprécier  difficilement 
les  dimensions  des  corps  étrangers. 

Si  la  trachéotomie  facilite,  en  effet,  beaucoup  l'examen  de». 
bronches,  permettant  d'introduire  directement  les  tubes  dan& 


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NOS   DERNIERS   CAS    DE   BUONCHOSGOPIE   El'   (BSOPHAOOëCOPlK      ')6I 

la  trachée  et  de  les  employer  plus  courts,plus  faciles  à  éclairer, 
il  s^agit  là  un  peu  d'une  arme  à  deux  tranchants  ;  chez  les 
sujets  en  menace  d*infection  comme  le  sont  toujours  les  ma- 
lades qui  présentent  des  corps  étrangers  bronchiques,  il  n'est 
pas  indifférent  de  créer  des  plaies  trachéales.  Il  vaut  mieux  en 
tous  les  cas,  se  dispenser  de  plaie  trachéale,  c'est  là  une  règle 
de  bonne  chirurgie. 

Les  voies  aériennes  comme  toutes  les  cavités  naturelles  peu- 
vent en  effet  donner  lieu  à  de  fausses  sensations  et  être  le 
siège  de  corps  étrangers  imaginaires.  Tel  malade  croit  avoir 
aspiré  une  épingle,  une  arête,  un  noyau  et  ramène  tous  les  phé- 
nomènes thoraciques  qu'il  éprouve  à  la  présence  de  ce  corps 
étranger. 

La  radioscopie  et  radiographie,  nous  ont  aidé  beaucoup 
pour  le  diagnostic  du  corps  étranger,  sur  son  existence  et  sur 
son  siège,  nous  évitant  des  bronchoscopies  inutiles. 

Dans  plusieurs  cas,  cependant,  nous  avons  trouvé  la  radio- 
graphie en  défaut  :  dans  l'un,  adressé  par  notre  ami  le  D'Fer- 
ron,  de  Laval,  nous  avons  recherché  un  noyau  de  prune  dans 
la  bronche  droite.  Le  diagnostic  était  établi  sur  des  commé- 
moratifs  :  le  malade  affirmait  avoir  aspiré  ce  noyau  et  il  locali- 
sait une  douleur  très  vive  à  la  partie  latérale  droite  du  ster- 
num. Cela  joint  à  delà  dyspnée,  de  la  toux,  une  expectoration 
muco- purulente,  un  souCQe  bronchique  plus  marqué  à  droite^ 
permettait  de  lui  donner  raison.  Une  radioscopie  fut  faite  en 
province  et  permit  de  voir  une  tache  sombre  vers  le  cinquième 
espace  intercostal  droit  en  arrière  et  confirmait  poiur  ainsi 
dire  le  diagnostic. 

La  bronchoscopie  nous  permit  bien  de  constater  une  dilata- 
tion bronchique  de  la  grosse  bronche  droite  avec  fausses  mem- 
branes, Nsécrétions  fétides,  gangreneuses,  mais  lorsque  la 
bronche  fut  nettoyée  et  vidée  de  tout  son  contenu,  nous  pûmes 
voir  les  orifices  de  toutes  les  ramifications  et  affirmer  qu'il  n'y 
avait  là  aucun  corps  étranger. 

D'après  les  données  de  la  radioscopie,  il  est  presque  tou- 
jours impossible  de  dire  si  le  corps  étranger  est  dans  l'oeso- 
phage ou  dans  la  trachée  :  Les  signes  concomitants  peuvent 
aider  à  peine  au  diagnostic. 


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562  QiiisEz 

Les  corps  étrangers  de  la  partie  supérieure  de  l'œsophage 
peuvent,  en  ^et,  donner  lieu  surtout  chez  les  enfants,  à  des 
phénomènes  dyspnéiques  tels,  que  Ton  peut  très  bien  errer  sur 
sa  localisation  exacte. 

Nous  avons  enlevé,  il  y  a  un  an  et  demi  à  THôtel  Dieu  une 
pièce  de  1  franc  de  Tœsophage  d*un  enfant  qui  présentait 
véritablement  des  phénomènes  dyspnéiques  et  des  crises  de 
suffocation  telles,  que  n'était  le  volume  du  corps  en  question, 
on  était  autorisé  à  faire  presque  une  trachéotomie.  La  ra- 
diographie ne  permettait  pas,  en  effet,  de  faire  sa  localisation. 
L'œsophagoscopie  a  permis  de  poser  le  diagnostic  et  d*extraire 
dans  une  même  séance  le  corps  étranger. 

Notre  collègue  le  D*"  Mouchet,  suppléant  aux  Enfants  ma- 
lades le  D'  Broca,  nous  pria  de  voir  un  enfant  dont  Thistoire 
montre  bien  combien  il  est  difficile  de  localiser  dans  certains 
cas  le  diagnostic  de  corps  étranger  trachéal  ou  œsophagien. 

Un  petit  malade,  soigné  par  D*"  Farabeuf  d'Etampes  est  en- 
voyé aux  «  Enfants  Malades  »  ;  une  radiographie  qui  l'accom- 
pagne montre  nettement  une  épingle  de  nourrice  à  la  partie 
moyenne  du  cou  obliquement  dirigée.  L'enfant  a  eu  au  mo- 
ment de  l'accident  des  phénomènes  respiratoires  ;  suffocation, 
toux,  dyspnée.  En  outre,  le  corps  étranger  est  fixe  et  une 
nouvelle  radiographie  faite  par  M.  Coutremoulin,  la  note  au 
même  endroit.  Le  D'  Rolland,  laryngologiste,  ne  remarque 
rien  d'anormal  à  Texamen  direct  laryngé.  A  un  certain  mo- 
ment les  troubles  respiratoires  augmentent  brusquement  et 
même  le  18  août,  il  fait  des  phénomènes  intenses  de  dyspnée 
avec  toux,  apnée  presque  complète,  cyanose  delà  face. 

Une  trachéotomie  d'urgence  dut  être  faite  et  la  respiration 
se  rétablit  normalement.  Cherchant  prudemment  par  la  plaie 
trachéale  à  l'aide  d'une  pince,  on  ne  sent  ni  ne  ramène  aucun 
corps  étranger.  Une  nouvelle  radiographie  est  faite  le  surlen- 
demain ;  quel  ne  fut  pas  Tétonnement,  de  constater  que 
l'épingle  était  au  niveau  de  la  dixième  vertèbre  dorsale  ;  ii 
s'agissait  d'un  corps  étranger  œsophagien,  qui,  arrêté  on  ne 
sait  trop  pourquoi,  étant  donné  sa  forme  lisse  et  sa  petitesse, 
dans  la.  partie  supérieure  de  l'œsophage, avait  donné  lieu  à  des 
phénomènes  respiratoirs  tout  à  fait  trompeures. 


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NOS 


DERNIEIIS  CAS  DB  BRONUiCMOOm  R   OSOPHAGOSGOPIE      563 


Voilà  donc  un  cas  où  une  simple  trachéoscopîe  ou  cesopha- 
goscopie,  aurait  évité  au  malade  une  intervention  chirurgi- 
cale. 

Nous  ne  pûmes  arriver  pour  la  faire  à  temps,  étant  absent 
de  Paris  à  ce  moment-là. 


II.  -*  OESOPHÀGOSOÔPU 

Pour  ce  qui  est  de  Vœsophagoscopie,  nombreux  sont  les  cas 
OÙ  nous  avons  pu  poser  le  diagnostic  de  spasme,  de  cancer  de 
l'œsophage.  Si  dans  la  majorité  des  cas  nous  avons  constaté 
que  rétrécissement  spontané  survenant  chez  Thomme  âgé 
était  synonyme  de  cancer  de  cet  organe,  nous  avons  pu  cons- 
tater que»  quelquefois,  il  s'agissait  de  spasme  simple  chez 
Aes  malades  auxquek  on  avait  formulé  le  plus  sombre  pro- 
nostic. Des  deux  cas  que  nous  avons  pu  suivre  il  a  suffi  d'un 
traitement  local  et  général  antispasmodique  pour  voir  tous  les 
phénomènes  disparaître. 

Nous  avons  eu  l'occasion  également  de  soigner  depuis  deux 
ans  trois  malades  atteints  de  rétrécissement  cicatriciel  eXcon- 
génital  de  l'œsophage.  Dans  les  quatre  cas  la  gastrostomie 
avait  dû  être  faite  et  le  rétrécissement  était  dit  infranchissable. 
Nous  allons  voir  que  dans  trois  d'entre  eux  la  guérison  a  été 
complète  grâce  à  l'œsophagoscopie,  et  si  dans  un  cas  la  mort 
est  survenue  comme  accident  assez  éloigné*  c'est  à  la  suite  en- 
core de  manœuvres  faites  à  l'aveugle  pour  replacer  une  sonde 
à  demeure  que  nous  croyions  indispensable. 

Chez  les  trois  malades  gastrostomisés  à  la  suite  de  rétré- 
cissements  cicatriciels  nous  avons  pu  nous  rendre  compte  que 
la  paroi  était  très  épaisse  en  un  de  ses  points  donnant  à  l'ori- 
fice rétréci  une  situation  tout  à  fait  excentrique.  L'orifice 
était  alors  particulièrement  difficile  à  trouver  à  l'oBsophagos- 
copie  et  ce  n'est  qu'après  l'examen  méthodique  et  en  déplis- 
sant véritablement  toute  la  muqueuse  œsophagienne,  en  dé- 
plaçant l'extrémité  inférieure  du  tube  que  nous  pûmes  la 
trouver. 

Dans  .ces  3  cas  de    rétrécissements  prétendus  infranchia- 


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564  GuisEz 

sables,  ayant  bien  en  vue  dans  l'oesophagoscope  rextrémiié 
supérieure  du  rétrécissement,  nous  pûmes  le  franchir  avec 
une  fine  bougie  rigide.  Nous  nous  rendîmes  compte,  d'ailleurs, 
que  ces  rétrécissements  étaient  très  serrés  et  très  durs  et  com« 
prenaient  une  certaine  étendue  de  la  longueur  de  l'œso- 
phage. Ils  étaient  franchissables  à  ces  fines  bougies,  mais 
non  dilatables. 

Nous  nous  sommes  demandé,  étant  donné  que  chez  eux  une 
des  parois  de  l'œsophage  était  particulièrement  épaisse,  si 
nous  ne  pourrions  point,  sur  cette  paroi,  faire,  sans  aucun 
danger,  une  section  ou  plusieurs  sections  destinées  à  permettre 
à  des  bougies  dilatatrices  de  divulser  les  parois  rétrécies  et  à 
rendre  à  ToBsophage  son  calibre  normal. 

Il  s'agissait  de  faire  une  œsophagotomie  interne  sous  le 
contrôle  de  la  vue,  Tœsophagoscopie  ayant  indiqué  exactement 
où  devait  se  faire  la  section  avec  le  plus  de  sécurité  et  de  pn>- 
fit  pour  le  malade. 

On  peut  constater  aussi  très  souvent  qu'une  bride,  une  val- 
vule cicatricielle  contribue  à  obtenir  Tœsophage,  et  sa  section 
est  tout  à  fait  aisée. 

A  cet  eiïet,  nous  avons  fait  construire,  par  Collin,  un  œso- 
phagoiome  modifié  de  l'appareil  de  Maisonneuve  et  de  Le 
Dentu  (voir  fig,).  Des  lames  latérales  triangulaires  à  angle 
saillant  mousse  et  à  tranchant  limité  au  1/3  antérieur  courent 
sur  un  conducteur.  On  a  à  sa  disposition  une  série  de  lamés 
graduées,  au  moyen  desquelles  on  pratiquera  le  nombre  de 
scarifications  reconnues  nécessaires  pour  parfaire  la  dilatation. 

L'œsophagotome  très  mince  présente  une  tige  conductrice 
à  l'extrémité  de  laquelle  se  visse  une  bougie  fine  en  baleine 
rigide. 

Ayant  introduit  Tœsophagoscope  et  vidé  la  poche  de  son 
contenu  à  l'aide  de  la  pompe  aspirante,  nous  cherchons  l'ori- 
fice du  rétrécissement,  nous  nous  assurons  qu'il  est  franchis- 
sable à  la  baleine  et  à  son  conducteur. 

Il  est,  à  notre  avis,  nécessaire,  tout  comme  dans  l'uréthro- 
tomie,  de  répéter  cette  manœuvre  une  ou  deux  fois  pour  être 
sûr  que  la  bougie  terminale  filiforme  ne  se  replie  pas  sur  elle- 
même.  Avec  la  plus  finelamede  Tœsophagotome,  nous  sec- 


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NOS    DERNIERS   CAS    Dl£   BHQNGHOSCOPIK   ET   (KSOPlIAUOSCOPIK      56^ 

tionnons  ou  plutôt  éraillons  la  partie  la  plus  épaisse  du  rétré- 
cissement. Nous  introduisons  ensuite  une  bougie  de  calibre 
correspondant  à  la  lame  employée.  Une  autre  section  est  faite 
à  quelques  millimètres  de  la  précédente,  une  bougie  un  peu 
plus  forte  est  introduite  et  on  arrive  ainsi  à  calibrer  l'oeso- 
phage suffisamment  pour  que  Talimentation  puisse  se  faire 
presque  normalement. 

La  dilatation  faite  sous  le  contrôle  de  la  vue,  à  Taide  de 
bougies  introduites  par  Toesophagoscope,  permet  dans  les  mois 
suivants  de  maintenir  la  dilatation  obtenue  et  de  gagner 
même  un  peu. 

Chez  notre  première  opérée,  nous  avons  laissé  une  sonde  à 
demeure  dans  Toesophage. 

Il  s'agissait  d'une  malade  qui  avait  été  gastrostomisée  six 
mois  auparavant  par  notre  ami  leD''Marcille,dans  le  service  du 
jy  Tillaux,  à  la  Charité.  Elle  présentait  un  rétrécissement  in- 
franchissable avec  fines  bougies  dans  le  1/3  inférieur  de  son 
œsophage.  Elle  avait  été  soumise  à  de  nombreux  essais  de  di- 
latation. La  gastrostomie  dut  être  faite  un  an  auparavant.  L'œ- 
sophagoscope  nous  permit  de  constater  à  la  partie  inférieure 
d'une  large  poche,  et  après  Tavoir  au  préalable  vidée  de  tout 
son  contenu  avec  la  pompe  aspirante,  un  petit  orifice  excen- 
trique rejeté  vers  la  paroi  postérieure,  adossé  à  une  sorte 
d'épaississement  de  bride  de  la  paroi  antérieure. 

Trois  jours  après,  et  sous  chloroforme,  nous  faisons  deux 
sections  dans  la  partie  la  plus  épaisse  de  la  paroi  œsopha- 
gienne. Une  sonde  à  demeure  est  introduite,  et  que  nous 
fixons  au  côté  gauche  de  la  bouche  et  à  l'oreille.  Par  la 
sonde,  nous  injectons  aussitôt  i/4  de  litre  de  lait,  nous  as- 
surant qu'elle  fonctionne  bien.  Celle-ci  mal  tolérée  par  la  ma- 
lade, est  arrachée  dans  la  soirée.  La  température  est  normale, 
il  y  a  peu  ou  pas  de  douleur.  Nous  essayons  de  la  replacer  le 
lendemain  ;  la  malade  l'enlève  une  heure  après.  Deux  jours 
après,  une  bougie  passe  facilement,  nous  introduisons  à  la 
suite  la  sonde  à  demeure;  nous  voulons  injecter  du  lait,  mais 
la  malade  ressent  à  ce  moment  une  vive  douleur  interne  tho- 
racique,  avec  angoisse  et  dyspnée.  Cet  état  persiste  et  la  tem- 
pérature  est  de   39**.  L'auscultation  révèle   l'existence  d'un 

ANNALES   DU   MALADIES   DE   l'oREILLU    KT  DU   LARYNX.  —  XXXIl.       38 

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506  ouise^ 

pneumothorax.  Les  phénomènes  s'accentuent  et  la  mort  sur- 
vient le  lendemain,  c'est-à-dire  cinq  jours  après  Tintenrention, 
à  la  suite,  semble-t-il,  des  malencontreuses  tentatives  faites  à 
l'aveugle  pour  passer  la  sonde  à  demeure  et  des  injections  pra- 
tiquées par  les  lumières  de  celle-ci. 

L'autopsie  faite  par  M.  Lardy,  interne  du  service,  semble 
confirmer  cette  h3rpothèse  :  elle  fait  constater  une  déchirure 
de  Tœsophage  sur  1/2  centimètre,  au  niveau  de  la  paroi  amin- 
cie à  l'opposé  de  la  paroi  épaisse  où  les  sections  faites  par  l'ins- 
trument tranchant  étaient  très  nettes. 

Instruit  par  l'expérience,  nous  nous  sommes  contenté  chez 
nos  deux  autres  opérés  de  dilater,  à  partir  du  sixième  jour, 
laissant  Tœsophage  absolument  au  repos  jusque-là,  après 
l'opération. 

Chez  un  de  ces  malades  opéré  il  y  a  un  an  et  demi,  la 
bouche  de  gastrostomie  faite  trois  ans  auparavant  s'est  pour 
ainsi  dire  fermée  spontanément  ;  l'alimentation  étant  redeve- 
nue régulière  par  l'œsophage,  il  était  inutile  de  la  laisser  ou- 
verte. Il  a  suffi  de  la  cautériser  légèrement  au  nitrate  d'ar- 
gent. 

Chez  le  second,  les  résultats  ont  été  tout  aussi  bons.  Gas- 
trostomisé  deux  ans  auparavant,  par  le  D'  K.  Ëaure,  dans  le 
service  du  prof.  Duplay,  sa  bouche  stomacale  avait  dû  être 
reouverte  par  le  D'  Baudet,  chef  de  clinique,  un  an  après  :  le 
malade  par  insouciance  et  Talimentaiion  étant  redevenue  pos- 
sible par  la  bouche,  ayant  laissé  sa  plaie  bourgeonner  et  se 
combler  petit  à  petit.  Il  vint  de  lui-même  nous  réclamer  l'in- 
tervention. La  section  fut  ici  très  facile,  ayant  reconnu  comme 
obstacle  principal  une  sorte  de  bride  très  en  saillie  à  la 
partie  moyenne  de  l'oesophage.  La  guérison  s'est  faite, 
chez  lui,  très  normalement,  et  depuis  son  opération  qui  date 
de  quatorze  mois,  il  mange  absolument  de  tout.  Sa  bouche 
stomacale  a  pu  être  fermée  par  le  D'  Baudet.  Il  vient  se  faire 
dilater  de  temps  à  autre,  tout  comme  un  rétréci  uréthral.  Sa 
dernière  visite  date  de  quatre  mois  ;  il  avait  repris  son  travail 
et  son  embonpoint. 

Tout  dernièrement,  nous  avons  opéré  sur  l'œsophagoscopie, 
un  cas  très  remarquable  de  congénital  rélrécissemenl  de  Tce- 


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SOS   DCRNIËRS   CAS    DK    BRONCllOSCOPIË   ET   ŒSOPRAGOSGOPIB      &67 

sophage,  chez  un  jeune  homme  de  18  ans,  que  nous  avons 
présenté  guéri  au  Congrès  de  chirurgie  d'octobre  1906.  Depuis 
sa  naissance,  ce  malheureux  n'avait  jamais  pu  absorber  que 
du  lait  et  de  l'eau.  Tout  autre  liquide  ou  solide  était  rejeté  in- 
variablement. Le  bouillon,  le  potage,  les  ceufs  ne  passaient 
pas.  Nombreux  furent  les  médecins  et  chirurgiens  consultés, 
les  uns  concluaient  à  du  spasme,  les  autres  à  un  rétrécisse- 
ment organique.  Il  fut  successivement  traité  par  des  médica- 
tions anti-nerveuses,  ]a  suggestion,  les  essais  de  dilatation, 
d'électrolyse  linéaire.  Il  séjourna  plusieurs  mois  dans  le  ser- 
vice du  professeur  Terrier,  à  la  Pitié,  où  une  opération  très 
grave,  par  voie  externe,  fut  proposée  aux  parents  et  refusée 
par  eux.  De  temps  à  autre  survenaient  des  crises  de  dyspha- 
gie,  et  rien  ne  passait  plus.  C'est  ainsi  qu'il  y  a  quatre  ans 
survint  un  de  ces  accès  particulièrement  inquiétant.  Le  ma- 
lade n'ayant  rien  pu  absorber  depuis  six  jours  dut  être  gastros- 
tomisé  d'urgence  à  la  clinique  du  D' Doyen.  La  bouche  stoma- 
cale put  être  du  reste  fermée  très  rapidement,  l'alimentation 
par  le  lait  étant  redevenue  possible  par  les  voies  naturelles,  le 
lendemain  de  l'opération  :  sous  l'influence  du  chloroforme  le 
spasme  avait  cédé. 

Nous  faisons  Toesophagoscopie  de  ce  malade  le  24  juillet 
dernier,  à  la  maison  de  santé,  rue  d'Armaillé,  assisté  des 
D"  Abrandt  et  Prat-Dumas,  et  nous  devons  recourir  au  chlo- 
roforme étant  donné  l'impressionabilité  du  sujet. 

Le  tube  œsophagoscope  est  introduit  très  facilement,  et 
voici  ce  que  nous  constatons  :  vers  le  1/3  inférieur  de  l'œso- 
phage, il  existe  une  large  dilatation,  sorte  de  véritable  poche 
renflée  à  sa  partie  moyenne,  en  forme  d'outre  contenant  du 
mucus  et  du  lait  caillé.  L'aspiration  de  ce  liquide  à  l'aide  de 
la  pompe  à  mucus,  permet  de  l'évaluer  à  environ  1/2  litre. 
Nous  voyons  alors  à  la  partie  inférieure  et  formant  pour  ainsi 
dire  le  fond  de  ce  renflement,  une  sorte  de  valvule  semi- 
lunaire  obstruant  presque  complètement  la  lumière  de  l'œso- 
phage et  ne  laissant  qu'un  tout  f»etit  pertuis  rejeté  vers  la  par- 
tie latérale  droite  de  ce  conduit.  Ce  petit  orifice,  seule  voie  de 
communication  vers  l'estomac,  admet  à  peine  la  plus  fine 
bougie  dont  nous  disposons,  et  l'on  s'explique  très  bien  qu'il 


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5  68  ûuisKz 

puisse  se  boucher  sous  Tinfluence  de  la  moindre  irritation  et 
du  spasme  des  parois  œsophagiennes. 

En  déplaçant  un  peu  le  tube  vers  la  gauche  nous  constatons 
une  sorte  de  cul-de-sac,  creusé  aux  dépens  de  la  paroi  gauche 
de  rœsophage  et  dans  lequel  les  bougies  devaient  invariable- 
ment se  loger  lors  des  tentatives  de  cathétérisme. 


Fio.  9. 

Valvule  congénitale  œsophagienne  avec  petit  orifice 

vue  de  rœsophagoscope 

Nous  Toperons  le  19  septembre  dernier.  Avec  une  solution 
d'adrénaline  à  Viooo»  ^^"^  ischionons  cette  membrane.  Puis 
nous  munissant  de  Tœsophagotome  décrit  plus  haut,  nous  sec- 
tionnons ou  plutôt  éraillons  légèrement  le  bord  de  cette  val* 
vule  en  deux  points,  sur  sa  portion  la  plus  large.  Retirant 
rinstrument,  nous  introduisons  une  bougie  de  4  millimètres  et 
une  autre  de  6  millimètres.  L'œsophagoscope  nous  permet  de 
voir,  flottant  dans  l'intérieur  de  l'œsophage,  les  deux  lam- 
beaux de  la  membrane  ainsi  sectionnée. 

Les  suites  opératoires  ont  été  excellentes,  pas  de  fièvre,  une 
légère  douleur  au  creux  épigastrique,  au  moment  de  la  dé^ 
glutilion.  Nous  le  laissons  au  lait  pendant  les  trois  premiers 
jours,  mais  il  sent  bien  qu'il  n'y  a  plus  gène  à  la  déglutition. 


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NOS   DERNIERS   CAS    DE   BRONCHOSCOPIE   ET   ŒSOPHAOOSCOPIK      509 

Graduellement,  il  s'est  mis  à  manger  des  choses  plus  consis- 
tantes, et,  actuellement,  c'est-à-dire  trois  mois  après  Topéra- 
tion,  il  mange  de  tout.  Il  a  gagné  trois  livres  depuis  son  opé- 
ration. Sans  doute,  et  pendant  quelque  temps,  de  môme  que 
tous  les  rétrécis,  ce  malade  devra  être  soumis  à  une  dilatation 
régulière  ;  hier  nous  avons  passé  une  bougie  de  9  millimètres 
de  diamètre.  Mais,  pour  le  malade,  cette  petite  intervention 
complémentaire  n'est  rien  comparée  aux  angoisses  dans  les- 
quelles il  a  vécu  jusque  maintenant  (*). 


FiG.  10 
GCsopbagoseopie  du  rétrécissement  deux  mois  après  l'opération. 

Nous  avons  eu  affaire  évidemment  dans  ce  cas  à  une  dispo- 
sition particulièrement  favorable  pour  une  intervention  intra- 
œsophagienne.  Mais  la  plupart  des  rétrécissements  offrent, 
eux  aussi,  des  brides  des  valvules  qui,  bien  en  vue  sous  Toeso- 
phagoscope,  peuvent  être  sectionnées  sans  danger. 

Nous  croyons  que  Ton  est  autorisé  à  intervenir  seulement 
lorsqu'avec  l'œsophagoscope  on  constate  une  bride,  une  valvule 
saillante  dans  Tœsophage  :  on  ne  risque  nullement  de  perforer 

(*)  Une  œsophagoscopie  faite  récemment,  montre  seul  au  niveau  du 
point  d'implantation  de  la  valvule  un  l(^ger  rétrécissement. 


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570  fil  [SE/. 

ce  conduit.  Point  n*est  besoin  d'ailleurs  d*entanier  beaucoup 
la  partie  rétrécie  pour  dilater  Tœsophage,  il  suffit  de  Térailler, 
l)our  ainsi  dire,  les  bougies  dilatatrices  font  le  reste. 

Après  l'opération,  il  ne  faut  point  non  plus  laisser  de  sonde 
à  demeure  dans  Toesophage  sectionné.  On  commencera  une 
dilatation  prudente  le  cinquième  ou  sixième  jour  après  Tinter- 
vention. 

La  sonde  est,  en  eiïet,  difficile  à  maintenir  en  place  dans 
l'œsophage  ;  elle  est  très  gênante  pour  le  malade.  L'échec  que 
nous  avons  subi  lors  de  notre  première  opération  de  rétrécis- 
sement, tient  certainement  à  des  manœuvres  faites  pour  re- 
placer cette  sonde  à  demeure. 

Il  y  a  certains  points  de  technique  sur  lesquels  nous  vou- 
drions insister  en  terminant.  Si  nous  faisons  toujours  la  bron- 
choscopie  dans  la  position  couchée,  la  position  assise  nous  pa- 
rait commode  dans  Tœsophagoscopie,  le  corps  maintenu  bien 
vertical,  la  tète  en  arrière.  La  cocaïne  est  toujours  suffisante 
chez  les  adultes,  et  ce  n'est  que  sous  conditions  spéciales,  chez 
certains  sujets,  que  nous  employons  le  chloroforme.  Chez  les 
enfants,  il  s'impose  toujours.  - 

Pour  Tœ^ophagoscopie,  le  tube  est  introduit  avec  mandrins 
souples  en  gomme,  il  franchit  ainsi  très  facilement  l'orifice 
supérieur  de  l'œsophage.  Mais  une  fois  pénétré  on  enlève 
tout  mandrin,  on  le  descend  ensuite  sous  le  contrôle  de  la 
vue  en  explorant  successivement  tous  les  points  de  l'œsophage. 
Si  du  spasme  survient,  un  peu  de  cocaïne  le  fait  toujours 
céder. 


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SOCIÉTÉS   SAVAKTES  571 

SOCIÉTÉS  SÂVÂIITES 


XV»  RÉUNION  DE  LA   SOCIÉTÉ  ALLEMANDE 
D'OTOLOGIE  {}) 

La  réunion  a  eu  lieu  le  l^^'  et  le  2  juin  i906,  à  Vienne  sous  la 
présidence  du  Prof.  Hartmann  de  Berlin.  La  prochaine  réunion 
aura  lieu  à  Brème  en  i907. 

HiNSBRRG  (rapporteur).  —  Suppnrationfl  da  labyrinthe.  —  Après 
quelques  remarques  de  statistique,  Tauteur  insiste  sur  les  deux 
voies  d'entrée  du  pus  dans  le  labyrinthe  :  par  la  caisse  et  par  un 
abcès  extra-dural  à  travers  la  paroi  postérieure  du  rocher.  Dans 
la  caisse  quatre  points  :  le  canal  horizontal,  la  fenêtre  ovale,  la 
fenêtre  ronde  et  le  promontoire,  classés  d'après  la  fréquence. 
L'inflammation  gagne  du  labyrinthe  les  méninges,  généralement 
par  les  trois  voies  préFormées  :  1*^  Déhiscence  congénitale  du 
canal  postérieur  ou  supérieur;  7,^  par  le  nerf  acoustique  ;  3®  par 
Taqueduc.  Le  diagnostic  est  fait  d'après  les  symptômes  connus 
(épreuves  de  l'ouïe,  examen  du  sens  statique).  La  mortalité  de  la 
labyrinthite  suppurée  est  de  15  à  20  ^/q.  Le  traitement  exige  de 
découvrir  le  plus  largement  possible  le  labyrinthe  par  l'oreille 
moyenne,  pour  drainer  le  pus  et  pour  empêcher  de  nouvelles 
infections  du  labyrinthe.  Ces  principes  ont  donné  à  l'auteur,  sur 
70  cas  opérés,  67  guérisons  et  3  cas  de  mort. 

Herzog.  ^  Labyrinthite  tuberooleose  guérie.  —  Un  tuberculeux 
de  43  ans  était  atteint  d'otite  moyenne  double  tuberculeuse.  Sur- 
dité complète  à  gauche,  à  droite  quelques  notes  d'audition. 
Opération  radicale  à  droite,  et  quatre  mois  plus  tard,  surdité 
complète  à  gauche.  Mais  après  quelque  temps  loreille  droite 
commence  à  entendre  de  nouveau  avec  limite  supérieure  normale. 
Pas  de  troubles  vestibulaires.  Â  l'autopsie  on  reconnait  que  la 
suppuration  de  l'oreille  moyenne  avait  fait  irruption  dans  le  la- 
byrinthe par  le  promontoire.  L'examen  hislologique  n'a  pas  été 
fait.  La  guérison  n'a  donc  été  constatée  que  par  les  épreuves  de 
roule. 

(M   Compte  rendu    par    Lantmann   d'après     Beriiner     Klinische 
Woohenwh.,  n««  ?7^8,  4906 


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r»72  SOCIÉTÉS   8AVANTW 

Pansb.  —  Sur  le  diagnostic  des  lédons  dn  labyrinthe  d'après  le 
schéma  établi  par  Ini. 

Dknebr.  —  Nonvelle  méthode  opératoire  pour  les  tnmenrs  ma- 
lignes dn  nés.  —  Opéralion  de  Rouge,  excision  du  cornet  infé- 
rieur, résection  de  la  paroi  faciale  du  sinus  maxillaire,  évidemenl 
du  sinus,  abrasion  de  ce  qui  persiste  de  la  paroi  latérale  de  la 
fosse  nasale,  ouverture  de  Tethmoîde  et  du  sinus  sphénoidal.  Cette 
méthode  permet  d'éviter  la  pneumonie  de  déglutition  et  réduit 
rhémorrhagie  à  un  minimum  (description  détaillée  Munchn,  Médiz. 
Wochensch.,  n»  20,  4906). 

ZiiTMERMANN.  —  Recherchcs  snr  la  conduction  dn  son  dans 
Toreille  moyenne  et  Toreille  interne. 

Frankl-Hochwart.  —  Snr  le  vertige  de  Ménière.  —  U  faut  dis- 
tinguer entre  les  malades  atteints  de  vertige  de  Moniére,  ceux  qui 
ont  Toreille  saine  et  les  otopathes.  Gomme  attaques  faussement 
attribuées  au  vertige  de  Ménière,  il  faut  mentionner  Taura  de 
Tattaque  épileptique  et  Tbystérie.  Dans  le  vrai  vertige  de  Ménière 
on  trouve  les  symptômes  suivants  :  vertige  rotatoire,  surdité, 
bourdonnements,  ataxie,  nystagmus,  vomissements,  troubles 
vaso-moteurs,  anomalies  du  pouls,  diarrhée.  A  part  la  surdité, 
tous  les  symptômes  disparaissent  entre  les  attaques. 

L'apoplexie  de  Ménière  se  dislingue  facilement  de  la  vraie  apo- 
plexie (pas  de  perte  de  conscience,  pas  de  paralysie).  A  propos  du 
vertige,  Frankel  (prof,  de  neuro-pathologie)  entre  dans  une  dis- 
cussion détaillée  du  vertige  de  différentes  sources. 

Ereidl.  —  Résumé  de  ses  expériences  snr  les  fonctions  deTap- 
pareil  cironlaire  faites  snr  la  souris  Japonaise  et  la  souris 
blanche. 

Bruehl.  —  Démonstration  de  pièces  anatomo-pathologiques. 

Passow.  —  Erreurs  de  Timage  otoscopique.  —  L'image  du 
tympan  que  nous  obtenons  en  regardant  par  le  spéculum  ne  cor- 
respond pas  à  la  réalité.  On  peut  s'en^convaincre  par  des  expé- 
riences faites  sur  le  cadavre.  De  môme  notre;  distinction  en  ca- 
drans nVst  pas  absolument  exacte,  surtout  sMIVagit  de  tympans 
qui  ont  perdu  leur  position  normale. 


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SOGlirés  SAVANTES  573 

ScuROBTTiR.  —  Présentation  de  tnbes  ponr  rœsophagoscopie  et 
bronohosoopie. 

Bbhv.  —  La  mensuration  du  son.  --  L'auteur  a  construit  un 
appareil  qui  permet  de  mesurer  Tentensilé  du  son,  un  autre 
appareil  permettant  de  mesurer  l'intensité  du  son  passant  uu 
mur  et  la  fraction  passant  par  les  autres  parties  d'un  bâtiment. 
EnOn  on  peut  mesurer  le  nombre  de  vibrations  pour  chaque 
son. 

GuTZMANN.  —  Snr  la  valeur  de  la  sensation  de  la  vibration  pour 
la  formation  de  son  ohes  les  sourds-muets. 

Blau.  —  Obturation  expérimentale  de  la  fenôtre  ronde.  —  Dif- 
férentes expériences  faites  sur  des  animaux.  Six  mois  après  Tob* 
tu  ration  de  la  fenêtre  ronde  le  nerf  cochléaire  et  le  ganglion  spi* 
rai  se  trouvent  dégénérés. 

Blau.  ~  Le  pavillon  ohes  les  aliénés  et  ohes  les  criminels  — 
Règle  générale,  le  pavillon  se  montre  chez  ces  examinés  plus 
grand  et  plus  large  que  normalement. 

GoBi^KB.  -~  a)  Altérations  du  labyrinthe  consécutives  à  la  mé- 
ningite épidémique.  —  Examen  histologique  de  dix-neuf  rochers. 
Le  labyrinthe  était  toujours  partiellement  atteint.  Voie  d'infection  : 
onze  fois  le  nerf  acoustique.  —  b)  Démonstration  des  prépara- 
tions microscopiques,  d'un  empyëme  du  sac  endo-lymphatique, 
d'une  fistule  isolée  du  canal  horizontal  et  transformation  complète 
en  partie  ûbreuse,  en  partie  osseuse  du  labyrinthe,  consécutive  à 
la  tuberculose  de  Toreille  moyenne. 

HoLSHER.  >-  Sur  le  domaine  de  la  chirurgie  rhino-otologique. 
—  L'oto-rhinologiste  moderne  se  voit  attribuer  lentement  toute 
la  chirurgie  de  la  tète  et  du  cou.  Celte  spécialisation  dans  la  chi- 
rurgie est  aujourd'hui  une  nécessité.  Depuis  quatre  ans,  l'auteur 
attaque  également  les  opérations  sur  la  tète,  le  cerveau  et  le  cou 
(goitre)  qui  n'ont  pas  une  origine  strictement  spéciale. 

KiRCHNBR.  ^  Fantôme  pour  les  exercices  opératoires  du  rocher 
-*  Cet  appareil  permet  aux  spécialistes  de  s'exercer  aux  interven- 
tions sur  le  i*ocher,  et  permet  les  démonstrations  pour  l'enseigne- 
ment clinique- 


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Îl74  SOCTÉTÉS   SAVANTES 

ScHÔNEMANN.  —  a)  Démonstration  des  préparations  concernant 
les  végétations  adénoïdes.  —  b)  Sur  la  conservation  de  l'appareil 
conducteur  dans  la  radicale,  exposition  d^un  nouveau  procédé. 

Habermann.  —  La  surdité  professionnelle.  —  En  examinant  iOO 
cas  de  surdité  professionnelle,  Habermann  a  trouvé  que  l'ouïe  di- 
minue surtout  pour  les  sons  aigus,  même  dans  les  cas  les  plus 
avancés  la  voix  chucholée  est  perçue.  Sur  5  cas  examinés  histolo- 
giquement,  il  a  pu  constater  une  atropine  de  la  lame  spirale  avec 
conservation  du  ganglion.  Les  résultats  de  cet  examen  sont  trou- 
blés par  les  lésions  autres  que  celles  en  cause  (artério-sclérose 
surtout  ataxie  locomotrice). 

Block.  —  Surdité  et  rétinite  pigmentaire.  —  Dans  7  cas  sur 
8  observés  Block  a  pu  constater  un  rétrécissement  concentrique 
du  champ  auditif  (analogue  au  rétrécissement  du  champ  visuel) 
sans  lésions  de  Tappareil  conducteur.  La  consanguinité  des  pa- 
rents a  été  nette  dans  2  cas. 

KûMMEL.  —  Bactériologie  de  Totite  moyenne  aigué  avec  re- 
marques cliniques.  —  La  division  des  otites  aiguës  moyennes 
d'après  leur  exsudât  (v.  Troellsch)  est  insoutenable  aujourd'hui. 
Il  est  préférable  de  distinguer  ;  a)  le  catarrhe  simple  de  la  trompe 
et  de  la  caisse  avec  sécrétion  stérile  ;  b)  l'otite  mésotympanique 
où  la  lésion  la  plus  importante  concerne  la  caisse  ;  c)  l'otite  épi- 
tympanique  où  les  cavités  accessoires  de  la  caisse  sont  principa- 
lement malades,  avec  localisation  régulière  dans  le  cadran  pos- 
téro-supérieur,  rarement  dans  la  membrane  de  Schrapnell.  Le 
pronostic  dépend  du  type,  le  dernier  est  le  plus  dangereux.  Quant 
aux  microbes,  le  streptocoque  est  le  plus  dangereux.  Le  staphy- 
locoque doré,  quoique  excessivement  virulent  a  causé  des  otites 
avec  bonne  issue.  Les  opérations  étaient  nécessaires  seulement 
quand  l'otite  était  due  au  streptocoque.  Une  seule  fois  Kûmmel  a 
constaté  une  symbiose  avec  le  pneumocoque. 

fïoFPMAiNN.  —  La  fièvre  dans  l'abcès  otitique.  —  Dans  3  cas 
bcès  otitique  et  symptôme  de  méningite,  l'auteur  a  pu  consla- 
'  une  fièvre  élevée.  Les  3  cas  ont  guéri. 

Canner.  —  Sur  les  relations  de  Taudition  des  sons  et  de  la 
:ole.  —  [/auteur  a  fait  des  expériences  avec  la  gamme  con- 
up  des  sons  sur  un  malade  adulte  avec  surdité  complète  d'un 


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SOCIÉTÉS   SAVANTES  575 

ùM  et  ouïe  ira  parfaitement  conservée  de  Tautre.  Ces  expériences 
montrent  (comme  Bezold  Ta  déjà  démontré)  que  les  sons  néces- 
saires pour  Taudition  de  la  parole  se  trouvent  entre  g^  et  />•  et 
qu'une  oreille  peut  être  considérée  sourde  pour  la  parole  si  elle 
n'entend  pas  le  diapason. 


SOCIÉTÉ  MÉDICALE  DE  BERLIN  (*) 

EcKsTsiN.  —  Sur  les  injections  et  les  implantations  de  paraffine 
dans  les  plastiques  nasales  et  faciales.  —  On  connaît  aujour- 
d'hui i3  cas  de  cécité  survenue  à  la  suite  des  injections  de  paraf- 
tine  exécutées  pour  corriger  des  dilTormités  nasales.  Tous  ces  cas 
sont  dus  à  une  mauvaise  technique  et  sont  évitables  par  remploi 
de  la  parafQne  dure.  Cette  paraffine  a  l'avantage  de  ne  pas  être 
résorbée.  La  nouvelle  modifîcalion  apportée  à  la  technique  con- 
siste en  l'implantation  des  prothèses  préalablement  confection- 
nées dans  de  la  paraffine  à  75*  de  point  de  fusion.  Elle*  est 
employée  là  où  Tinjection  ne  peut  pas  se  faire  à  cause  d'un  ré- 
trécissement cicatriciel  trop  prononcé  ne  permettant  pas  à  la 
peau  de  se  distendre  trop  facilement.  Eckslein  implante  avec  une 
pince  à  implantation  spéciale  des  lamelles  minces  de  parafflne. 
Ce  procédé  donne  de  bons  résultats  quand  il  est  employé  parallè- 
lement avec  l'injection  de  parafflne.  De  cette  façon  on  peut  obte- 
nir dans  Tensellure  du  nez  des  proflls  d'une  rectitude  classique. 

Dans  la  discussion  Silberstein  s'élève  contre  la  communication 
de  Eckstein  en  rappelant  le  cas  présenté  par  lui  à  la  séance  du 
21  mars  et  dont  nous  donnons  la  traduction  intégrale. 

Un  employé  de  chemin  de  fer  de  23  ans,  demande  à  Silberstein 
de  le  débarrasser  par  l'opération  à  la  parafflne  d'un  nez  en  lor- 
gnette, d'origine  syphilitique.  Silberstein  fait  une  injection  sous- 
cutanée  de  4  centimètres  et  demi  de  parafflne  dure  (point  de 
fusion  43*|.  Immédiatement  après  l'injection  faite  avec  toutes  les 
précautions  d'usage,  Silberstein  examine  l'acuité  visuelle  des  deux 
yeux  et  reconnaît  que  l'œil  gauche  était  complètement  amauro- 
tique  ;  cinq  minutes  après  Tinjection,  Wertheim  examine  le  fond 
de  l'œil  qui  parait  normal.  La  pupille  gauche  est  large,  sans 

(>)  Extrait  du  compte  rendu  paru  dans  la  Berlin.  Klinisch.  Wo- 
ehemch.t  n®  20,  1906,  par  Lautmann. 


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576  SOCIlh^  SAVANTES 

réaction,  le  pouls  est  intermittent,  le  malade  accuse  céphalée» 
oppression,  nausées.  Vin^t-quatre  heures  après  Tinjection,  le 
bulbe  est  sensible  à  la  pression,  le  muscle  interne  de  l'œil  est  pa- 
résié.  Fond  de  Tœil  montre  l'image  de  l'ischémie  artérielle.  On 
suppose  que  la  paraffîne  a  fusé  le  long  de  la  paroi  interne  de 
l'orbite  vers  le  trou  optique  et  qu'elle  exerce  ici  une  compression 
de  l'optique.  En  conséquence,  Heilbron  fait  une  incision  sur  le 
rebord  orbital  supérieur  et  avance  par  voie  sous-périostale  jus- 
qu'au trou  optique.  L'opération  reste  sans  résultat.  Il  s'agit  pro- 
bablement de  thrombose  de  la  veine  frontale  et  de  la  veine  oph- 
talmique :  cas  analogue  à  celui  publié  par  Mintz  dans  Central- 
blatt  f,  chir.,  n®  2.  1905,  tandis  que  Leiser  et  Holden  décrivent 
des  embolies  de  l'artère  centrale  de  la  rétine  après  parafflnisa- 
tion. 

En  raison  de  la  gravité  de  ce  cas,  Silberstein  condamne  for- 
mellement les  plastiques  par  parafûne  sans  indication  absolue. 

Jacques  Joseph  s'associe  à  Silberstein  pour  mettre  en  garde 
contre  un  optimisme  trop  grand.  Les  chirurgiens  ont  souvent 
occasion  d'enlever  la  parafûne  injectée  préalablement  par  des 
rhinologistes. 

Si  on  voit  après  plusieurs  années  des  nez  restaurés  par  la  pa- 
rafûne, on  peut  constater  des  bosselures  disgracieuses  dues  à  la 
parafûne,  de  véritables  néoplasies,  des  parafûnômes.  Dans  les  cas 
plus  simples  existent  des  téléangiectasies  peu  esthétiques. 

David  est  également  d'accord  avec  d'autres  observateurs  pour 
constater  que  toute  parafûne,  même  la  parafûne  dure  est  résor- 
bée avec  le  temps. 

Eckstein  essaye  de  réfuter  toutes  les  objections.  Quant  au  dan- 
ger d'amaurose,  il  est  réduit  presque  à  un  minimum  si  on  em- 
ploie la  parafûne  fusible  seulement  à  50®.  En  plusieurs  centaines 
de  cas,  il  n'a  jamais  eu  un  seul  accident  à  déplorer.  Broeckaert 
dira  la  même  chose  dans  son  prochain  travail.  En  tous  cas  on 
pourra  toujours  prévenir  le  malade  de  la  possibilité,  invraisem- 
blable dit  Eckstein,  du  danger  et  lui  laisser  la  décision. 

Si  on  afÛrme  que  la  parafûne  dure  sera  résorbée  avec  le  temps 
et  que  ce  temps  sera  d'une  centaine  d'années,  cet  inconvénient 
peut  être  déclaré  indifierent  au  malade. 

Le  premier  opéré  de  Eckstein,  prévenu  de  Tiustabilité  possible 
du  résultat  a  fait,  un  an  après  la  correction  de  sa  difformité, 
voyant  son  dos  du  nez  corrigé,  la  remarque  suivante  ;  «  s'il  ne 
s'agit  pas  d'autre  chose  et  si  le  résultat  est  le  même,  on  pourrait 
se  faire  ce  plaisir  tous  les  ans  ». 


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SOaÉTÉS  SAVANTES  577 

Ecksteiii  n'a  jamais  vu  les  parafûnomes  sigoalés  par  Joseph, 
ayaiil  obtenu  une  dimension  disgracieuse.  Une  simple  excision  a 
sufli  pour  s'en  débarrasser. 

En  terminant  il  appelle  de  nouveau  l'attention  sur  son  procédé 
d'implantation  de  paraffine  qui  constitue  un  progrès  réel  dans  la 
technique. 


SOCIÉTÉ  AMÉRICAINE  DE  LARYNGOLOGIE  RHINOLOGIE 
ET  OTOLOGIE  {Boston  4905)  (») 

Thomas  Hubbard  (Toledo).  -  Obstmotion  tnbaire  cause  de  la 
fistule  mastoïdienne  post-opératoire,  et  de  la  chronicité  des  sup< 
purations  de  l'oreille  moyenne.  —  La  trompe  d'Eustache  Jouerait 
le  rôle  de  tube  à  drainage  par  où  s»e  déverseraient  en  cas  de  sup- 
puration, les  sécrétions  de  l'oreille  moyenne.  Son  obstruction  in- 
surmontable par  le  bougirage  et  les  applications  de  nitrate  d'ar* 
gent,  a  pour  résultat  de  faire  passer  l'otite  à  l'état  chronique,  la 
guérison  s'obtenant  très  rapidement  au  contraire  dès  qu*on  par- 
vient &  rendre  sa  perméabilité  à  la  trompe.  De  môme  certaines 
fistules  mastoïdiennes  post-opératoires  cèdent  très  rapidement 
après  le  retour  de  la  perméabilité  tubaire,  dans  le  cas  où  toute 
lésion  osseuse  a  été  minutieusement  détruite.  EnÛn,  l'absence  de 
perméabilité  tubaire,  au  cours  d'une  otite  moyenne  suppurée 
chronique  serait  une  indication  suffisante  de  pratiquer  Tévidement 
pétro-mastoldien. 

DUcussion. 

Edward  B.  Derich  (de  New-Yorkj.  —  Sans  nier  la  possibilité 
d'un  rôle  de  l'obstruction  tubaire  dans  la  persistance  de  fistules 
mastoïdiennes,  pense  que  le  fait  doit  être  extrêmement  rare.  Il 
n*a  personnellement  jamais  vu  de  cas  semblable.  Presque  inva- 
riablement la  fistule  est  liée  à  une  parcelle  osseuse  nécrosée  ou- 
bliée au  moment  de  l'opération  ;  et  dans  ces  conditions  il  est  sans 
utilité  de  compter  sur  le  drainage  par  la  trompe. 

S.-E.  SoLLY  M.  D.  (Colorado).  —  Carcinome  du  larynx.  —  11 
s'agit  d'une  femme  de  43  ans  présentant  un  carcinome  intrinsèque 

(i)  Compte  rendu  par  U.  Cabogbi,  d'après  The  Laryngoscope, 

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•>?8  SOa^lis  SAVANTM 

du  larynx  comprenant  le  liers  antérieur  des  deux  cordes  vocales 
inférieures,  repoussant  en  baal  les  deux  fausses  cordes  et  sem- 
blant avoir  pris  naissance  dans  la  commissure  antérieure  du  la- 
rynx. Le  D'  Keen  de  Philadelphie,  praliqtia  la  laryngeclomte  to- 
tale en  un  seul  temps,  suivant  la  technique  qii*il  a  décrite  dans 
les  Annules  of  $urgery  en  1898. 

\j^  lendemain  la  température  était  de  38*5  ;  le  qHalHème  jour 
elle  tombait  à  la  normale  et  oscilla,  à  partir  de  ce  roonMûl  entre 
37  et  38<».  Lavements  alimentaires  pendant  six  jours.  On  te  fit 
asseoir  sur  son  lit,  dès  le  deuxième  jour  ;  et  on  lui  donna  des  ati* 
ments  solides  le  cinquième  jour  après  l'intervention.  Opérée  le 
il  septembre  1904,  la  plaie  était  complètement  cicatrisée  le 
25  octobre.  —  On  avait  enlevé,  au  cours  de  Fintervention  :  tout  le 
larynx  sauf  Pépiglotle,  qui  était  saine,  des  portions  du  lobe  thyroî- 
„dien  droit  et  de  Tisthme  du  corps  thyroïde  ;  une  glande  parathy- 
roîde,  un  ganglion  lymphatique  normal  et  des  portions  des  deux 
muscles  sterno-thyroîdiens.  —  L'examen  microscopique  des  par- 
ties enlevées,  montra  qu'il  s'agissait  de  carcinome  dn  larynx  avec 
envahissement  do  la  partie  droite  de  l'isthme  thyroïdien,  le  lobe 
et  les  muscles  étant  sains. 

Tout  sembla  d'abord  aller  à  souhait  et  trois  mois  après  l'inter- 
vention, la  malade  pouvait  distinctement  chuchoter  quelques 
mots. 

Vers  le  milieu  d'octobre,  apparition  d'une  tuméfaction  au  ni- 
veau du  lobe  thyroïdien  droit.  La  malade  se  refusant  à  une  nou- 
velle intervention,  on  fait  une  application  des  rayons  X,  trois  fois 
par  semaine.  La  tuméfaction  augmente  et  la  dyspnée  commença 
à  apparaître.  Le  6  novembre,  on  lui  fait  une  dernière  application 
des  rayons  X,  non  sans  quelque  récrimination  de  sa  part,  car  elle 
attribuait  à  ce  mode  thérapeutique  l'apparition  de  la  dyspnée. 
Après  ôlre  remontée  sans  difficulté  à  sa  chambre,  elle  est  prise 
rapidement  de  suffocation.  Un  médecin,  appelé,  ne  peut  intro- 
duire dans  la  trachée  le  tube  qu'elle  portait  habituellement,  mais 
put  y  faire  passer  une  sonde  sans  rencontrer  aucun  obstacle.  Elle 
rejette  un  petit  caillot  sanguin  au  milieu  de  sécrétion,  et  meurt. 

A  l'examen  nécropsique  on  trouva  les  bords  de  l'ouverture 
trachéale  (bords  droit,  gauche,  et  inférieur)  recouverts  d'une 
masse  dure  d'un  volume  d'un  œuf  de  pigeon.  Deux  glandes  du 
volume  d'une  noix  sur  le  bord  postérieur  du  sterno-masloîdien. 
Pas  de  lésions  de  l'intérieur  de  la  trachée  ni  de  l'œsophage,  pas 
de  sténose  trachéale  ;  cœur  et  vaisseaux  normaux,  sauf  une 
plaque  d'athérome  sur  la  face  inférieure  de  l'aorte.  Les  deux  pou- 


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SOGIÉTÉS   iSÀVANtJfS  d79 

mons  sont  partout  crépitants,  et  emplis  d'une  grande  quantité  de 
liquide  noir  spumeux.  Le  rein  gauche  est  petit,  beaucoup  plus 
petit  que  le  droit  et  se  décortique  difûcilement. 

L'auteur  pour  expliquer  la  mort  de  sa  malade,  pense  à  des  phé- 
nomènes d'intoxication  liés  à  la  suppression  des  quatre  glandes 
para  thyroïdes.  Une  d'elle  avait  été  enlevée  opératoirement  et  les 
trois  autres  ont  pu  être  détruites  par  les  pro|;rès  envahissants  du 
carcinome.  Les  rayons  X  ont  peut-être  une  p^rt  de  responsabilité 
dans  Fapparition  des  phénomènes,  étant  donnée  leur  action  des- 
tructive bien  connue  sur  les  glandes. 

Discussion, 

CuËVALiBR  Jackson.  —  Ne  trouve  pas  grande  utilité  à  la  ca- 
nule de  Trcndelemburg  pour  Tanesthésie  chloroformique. 

11  ne  fait  pas  non  plus  la  trachéotomie  préliminaire,  jugeant 
inutile  de  faire  respirer  pendant  huit  jours  un  malade  au  moyen 
d*une  canule,  et  préférable  d'aboucher  la  trachée  à  la  peau  comme 
premier  temps  de  la  laryngectomie. 

Il  juge,  en  effet,  très  important  de  faire  asseoir  le  malade  dans 
son  lit,  dès  le  deuxième  jour.  La  position  couchée,  comme  la 
morphine  et  Tanesthésie  profonde  sont  des  causes  de  pneumonie. 

11  croit  que  Talimentation  rectale  est  un  leurre.  Bien  préférable, 
et  inoflensive,  est  la  sonde  œsophagienne. 

Bien  qu'ingénieuse,  la  théorie  parathyroîdienne  de  la  suffocation 
survenue  dans  le  cas  du  D'  Solly,  ne  lui  parait  pas  très  convain- 
cante. Il  se  demande  s'il  n'y  a  pas  eu  quelque  emprisonnement 
des  deux  poeumo-gastriques,  cause  du  phénomène.  Il  se  rappelle, 
à  ce  sujet,  une  de  ses  laryngectomies  totales,  au  cours  de  laquelle 
il  enleva  une  partie  du  pneumogastrique  emprisonnée  par  la  tu- 
meur, ainsi  qu'une  partie  de  la  jugulaire  et  de  la  carotide  primi- 
tive. Le  patient,  ne  présenta  pas  de  trouble  apparent  pendant 
quatre  mois;  au  bout  de  ce  temps,  récidive  ganglionnaire  cervi- 
cale du  côté  opposé  ;  l'adénite  augmente  progressivement,  com- 
prime le  pneumogastrique.  A  partir  de  ce  moment  le  malade  ne 
peut  plus  expectorer,  se  noie  littéralement  dans  ses  propres  sé- 
crétions et  meurt. 

H.  W.  Lœb  (de  Saint-Louis).  —  Sur  cinq  laryngectomies  to- 
tales, en  a  perdu  trois  de  récidives  survenues  six  mois  après  en- 
viron. Une  quatrième,  quinze  mois  après  Tintervention,  ne 
présentait  aucune  trace  de  récidive.  Dans  un  cinquième  cas, 
ie  malade  présenta  vers  le  septième  jour  une  soudaine  héniorrha- 


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S80  SOdèrés  SAVANTES 

gie  par  la  bouche  et  mourut.  Â  l'autopsie  on  reconnaît  que  Tacci- 
dent  avait  été  causé  par  une  embolie  pulmonaire. 

John  F.  Woodward  (Norfolk).  —  A  observé,  comme  le 
D'  Jackson,  un  cas  de  compression  du  pneumogastrique  au  cours 
d'un  carcinome  du  larynx,  ayant  produit  la  sufTocalion  et  la  mort 
par  impossibilité  d'expulser  les  mucosités  tracbéo-bronchiques. 

Wbndbll  c.  Philips  (de  NewTork).  —  La  trachéotomie  préli« 
minaire  ne  doit  pas  être  rejetée,  tous  les  opérateurs  ayant  l*ezpé- 
rience  de  la  laryngectomie,  sont  d'avis  que  leurs  résultats  sont 
meilleurs  en  faisant  une  trachéotomie  préliminaire,  et  que  la 
pneumonie  est  aussi  plus  sûrement  évitée. 

E.  Flbtchbr  Ingals  (Chicago).  —  Il  ne  faut  pas  perdre  de  vue 
que  la  laryngectomie  est  indiquée  seulement  dans  les  cancers 
intrinsèques.  Au  cours  de  deux  laryngeclomies  failes  par  lui,  il  y 
a  deux  ou  trois  ans,  il  pratiqua  dans  un  cas  la  trachéolomie  pré- 
liminaire. II  n'est  pas  convaincu  de  l'utilité  de  cette  manière  de 
faire.  A  noter  que,  dans  un  cas,  le  malade  pouvait  parler  distinc- 
tement, et  se  faire  entendre  à  quinze  ou  vingt  pieds. 

SoLLT.  —  Le  cancer  en  question  était  bien  un  cancer  intrin- 
sèque ;  et  l'autopsie  n'avait  pas  montré  de  compression  du  pneu- 
mogastrique, pas  plus  que  de  thrombus  ou  d'embolie  pulmo- 
naire. 

Clément  F.  Theisbn  (Albany).  —  Cas  rare  de  syphilis  laryngée 
ayant  nécessité  la  trachéotomie.  —  A  propos  d'un  cas  de  sténose 
laryngée  syphilitique  observé  par  lui,  l'auteur  émet  les  proposi- 
tions suivantes  : 

l»  L'intubalion  est  particulièrement  inutile  dans  les  cas  où  la 
sténose  n'est  pas  extrême,  et  est  due  à  un  épaississement  et  une 
inÛItration  des  cordes  et  bandes  ventriculaires. 

Dans  ce  cas  on  peut  faire  une  intubation  soigneuse  sans  tra- 
chéotomie préliminaire. 

2*  Quand  la  sténose  est  extrême  et  quand  il  y  a  des  adhérences 
membraneuses  entre  les  cordes,  ne  laissant  entre  elles  qu'un 
étroit  espace,  la  trachéolomie  doit  précéder  le  tubage. 

3^  La  trachéolomie  suivie  de  la  laryngoûssure  constitue  le  pro- 
cédé de  traitement  idéal,  quand  il  y  a  une  solide  adhérence  des 
cordes  vocales  par  du  tissu  fibreux. 

Arnolu  Knapp  (New-York).  —  Un  cas  de  thrombose  infectieuse 
dn  sinos  latéral  au  cours  d'une  mastoïdite  aiguS.  Mort  par  mé- 
ningite. Autopsie.  —  11  s'agit  d'un  homme  de  34  ans  qui,  tit)is 


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soaérés  savantes  581 

semaines  après  une  otite  moyenne  aiguë  ayant  nécessité  la  para- 
centèse fut  pris  de  douleurs  mastoïdiennes  avec  violente  élévation 
de  température  et  frisson  qui  firent  poser  le  diagnostic  de  throm- 
bose infectieuse  du  sinus  latéral. 

  l'opération  on  trouve  la  mastolde  remplie  d'une  sérosité  noi- 
râtre et  un  abcès  périsinusien  de  même  nature.  Le  sinus  est  com- 
pressible, mou,  on  ne  juge  pas  à  propos  d'en  faire  l'ouverture. 
Après  l'intervention  chute  de  la  température  ;  mais  celle-ci  repa- 
rait huit  jours  après  avec  des  frissons.  Nouvelle  interventiou  : 
ouverture  du  sinus  latéral^  ablation  d'un  caillot  décoloré  seule- 
ment vers  le  centre.  On  curette  en  bas  le  sinus  dans  la  direction 
du  bulbe  de  le  jugulaire  sans  amener  l'apparition  d'un  flux  san- 
guin ;  en  haut  au  contraire  en  dirigeant  la  curette  vers  le  torcular 
on  produit  une  évacuation  sanguine. 

Malgré  cette  intervention  la  température  ne  tombe  pas,  les  fri- 
sons continuent.  Bien  qu'il  n'y  ait  pas  eu  de  symptômes  au 
niveau  de  la  nuque,  ni  dans  la  région  slerno-mastoldienne  supé- 
rieure, on  pense  à  une  thrombose  du  bulbe  de  la  jugulaire  ; 
opinion  qui  semblait  fortifiée  justement  par  l'absence  d'hémor- 
rhagie  lors  du  curettage  du  bout  inférieur  du  sinus  latéral.  -* 
Nouvelle  intervention  ;  ligature  de  la  jugulaire,  section  entre 
deux  ligatures  et  dissection  du  bout  supérieur.  On  fait  un  lavage 
par  le  bout  supérieur  sans  pouvoir  chasser  un  caillot  du  bulbe  de 
la  jugulaire.  La  température  et  les  frissons  ne  cessent  pas.  La 
lésion  n'était  donc  pas  au  bulbe  jugulaire.  —  Dans  une  nouvelle 
intervention  on  enlève  un  nouveau  caillot  du  bout  supérieur  du 
sinus  ;  mais  les  accidents  continuent  et  le  malade  meurt  avec  des 
symptômes  de  méningite. 

L'auteur,  en  terminant,  fait  remarquer  que  l'apparition  du  sang 
dans  le  sinus  après  curettage  du  caillot  ne  prouve  nullement  que 
le  sinus  soit  désinfecté  ;  il  peut  s'agir,  en  effet,  d'une  thrombose 
pariétale,  ou  d'une  lésion  localisée  d'une  paroi  sinusienne,  c'est 
ce  que  l'autopsie  démontra  dans  ce  cas  (il  y  avait  eu  en  outre  de 
la  méningite  diffuse).  L'auteur  estime  qu'il  serait  sage,  dans  les 
cas  analogues  à  celui-là,  si  le  siège  de  la  lésion  sinusienne  est 
difficile  à  trouver,  de  découvrir  le  sinus  latéral  et  le  sinus  sig- 
molde  jusqu'au  torcular  ;  d* arrêter  la  circulation  au  niveau  du 
torcular  par  une  forte  compression,  et  d^exciser  entièrement  la 
paroi  externe  du  sinus  latéral.  De  cette  façon,  toute  lésion  de  la 
paroi  cérébrale  du  sinus  pourrait  être  décelée,  de  nouveaux 
caillots  infectieux  ne  pourraient  se  former,  et,  par  surcroit,  les 
dangers  de  complications  méningées  seraient  diminués. 

ANNALES  DBS  MALADIES  DB  L'0RBU.LB  BT  DU   LARYNX.   —  ZXXIl.         39 


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582  SOCIÉTÉS   SAVANTES 

Mac  Guen  Smith  (Philadelphie).  —  Symptômes,  diagnostic  et 
traitement  de  la  méningite  avec  relaiion  d'nn  cas.  —  L'auteur 
fait  une  revue  de  la  symptomatologie  de  la  méningite  otogène 
sans  rien  ajouter  aux  notions  classiques.  En  terminant,  il  signale 
Futilité  de  la  ponction  lombaire  comme  moyen  de  diagnostic  ; 
mais  aucune  mention  n'est  faite  de  la  valeur  de  Texameu  cytolo. 
gique  du  liquide  céphalorachidien  :  seule  est  signalée  la  valeur 
diagnostique  de  l'augmentation  notable  de  sa  teneur  en  albumine. 
L'auteur  rapporte  une  observation  personnelle  ;  observation  pure- 
ment clinique  sans  relation  d'autopsie. 

Frederick  L.  Jack  M.-D.  (Boston).  —  Symptomatologie,  dia- 
gnostic et  traitement  de  Tencéphalite  et  de  Tabcès  du  cerveau.  — 
L'auteur  rapporte  un  cas  d'abcès  temporo-cervical  d'origine  otique, 
opéré  par  lui  avec  succès. 

Il  s'agit  d'un  homme  de  25  ans,  atteint  d'otorrbée  depuis  trois 
ans.  Reçu  dans  le  service  de  L.  Jack  le  31  juillet  i90i,  parce  que, 
depuis  six  semaines,  il  présente  des  maux  de  lé(e  qui  l'empêchent 
de  travailler.  Parois  du  conduit  légèrement  gonflées  ;  bombement 
du  segment  postéro-supérieur  de  la  membrane  tympanique;  lé- 
gère sensibilité  de  la  mastolde  à  la  pression.  Paracentèse.  —  La 
céphalée  augmente  et  devient  extrême  en  peu  de  jours,  cependant 
que  la  sensibilité  mastoïdienne  disparaît.  La  température  est  de 
38^3  le  P'  août  et  reste  à  37o2  pendant  plusieurs  jours,  le  pouls, 
variant  entre  60  et  70  pulsations.  Le  7  août,  la  température  re-^ 
monte  rapidement  38*8  pour  90  pulsations. 

On  fait  une  première  intervention  :  évidement  pétro-mastol- 
dien.  Pus  dans  un  antre  profond  recouvert  d'une  corticale  sclé- 
reuse.  Des  granulations  sont  trouvées  sur  la  paroi  externe  du 
sinus  latéral.  Celui-ci  cependant  est  animé  de  battements.  On 
résèque  le  tegmen  tympani  et  on  met  à  nu  la  dure-mère  en 
empiétant  sur  la  fosse  temporale.  La  dure-mère  présente  sa  cou- 
leur normale  et  ne  bombe  pas. 

En  raison  de  cet  aspect  de  la  dure-mère,  on  arrête  là  Tinter- 
venlion. 

11  se  produit  une  légère  détente  pendant  quelques  jours,  mais 
le  16  août  on  trouve  le  malade  presque  comateux,  du  moins  dans 
une  torpeur  profonde.  —  Nouvelle  intervention  ;  la  dure-mère 
(qui  ne  bombe  pas  plus  que  lors  de  la  première  intervention)  est 
incisée  au-dessus  du  tegmen  ;  une  aiguille  de  Pravaz  est  intro- 
duite par  la  brèche  du  tegmen  dans  le  cerveau  à  une  profondeur 


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SOCIÉTÉ  SAVÀMTIS  583 

de  un  pouce  —  à  la  troisième  ponction  on  trouve  U  pus  ;  élargis- 
sement de  la  cavité  cérébrale  avec  une  pince  à  forcipressure,  on 
retire  i20  grammes  de  pus  mêlé  à  de  la  substance  cérébrale  mor- 
tifiée. On  draine  avec  une  mèche  de  gaze  iodoforroée. 

Amélioration  dès  le  lendemain  qui  va  en  augmentant.  Pourtant 
le  malade  présenta  de  l'aphasie  motrice.  —  Le  23,  il  se  produit 
un  peu  de  rétention  dans  la  cavité  cérébrale  et  on  remplace  la 
mèche  par  un  drain. 

Le  12  septembre,  guérison  complète.  Â  propos  de  cette  obser* 
vation,  J.  fait  les  remarques  suivantes. 

1*  Malgré  Tabsence  de  bombement  de  la  dure  mère  un  abcès 
intra-cérébral  peut  exister  ;  et  en  présence  de  céphalée  persis- 
tante, il  ne  faut  pas  attendre  plus  de  24  à  48  heures  après  la  pre- 
mière intervention  pour  ponctionner  le  cerveau. 

2^  La  voie  sus-anlrate  parait  la  meilleure  pour  l'accès  des  abcès 
de  Fétafte  moyen  du  cr&ne. 

3«  Dans  ce  cas  (et  dans  plusieurs  autres  cas  personnels)  la  ponc- 
tion lombaire  a  extrait  un  liquide  louche  :  ce  symptôme  n'est 
donc  aucunement  pathognomonique  de  la  méningite  Bergmann  a 
signalé  plusieurs  cas  analogues. 

4*  Le  drainage  par  les  tubes  est  préférable  au  drainage  par  les 
mèches  de  gaze. 

James  F.  Me  Kbrnon  (New- York).  —  Symptômes  diagnostio  et 
traitement  de  la  thrombose  du  sinus  sigmolde.  —  L'auteur  con- 
sidère, au  point  de  vue  symptoraatologique,  trois  catégories  de 
faits  :  l^*  Cas  typiques  de  thrombose  survenant  au  cours  d'une 
mastoïdite  ;  2<>  Les  cas  qu'il  appelle  atypiques,  de  thrombose  sur- 
venant, dans  les  jours  qui  suivent  une  trépanation  mastoïdienne  ; 
3^  Les  cas,  enfin,  qui  se  voient,  sans  lésions  mastoïdiennes  au 
cours  d'une  otite  aiguè. 

Les  cas  typiques  se  caractérisent  par  les  symptômes  classique- 
ment connus  (frissons,  haute  et  brusque  élévation  de  température 
avec  brusque  chute,  modification  du  pouls,  avec  peu  de  troubles 
cérébraux,  etc.).  Jamais  Tauteur  n'a  pu  mettre  en  évidence  le 
signe  de  Gerhardt  ;  très  rarement  aussi  il  a  pu  reconnaître  la 
thrombose  de  la  jugulaire  au  cou. 

Dans  les  cas  atypiques,  les  modifications  portent  surtout  sur  la 
température  qui  est  très  élevée,  mais  ne  présente  que  de  faibles 
oscillations  (un  degré  ou  même  moins). 

Les  cas  de  thrombose  de  la  troisième  catégorie  se  voient  chez 
des  enfants,  et  au  cours  des  otites  aiguès,  sans  qu'il  y  ait  de 


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584  SOGIKTés   t»AVÀMT£8 

complication  mastoïdienne.  Dans  ces  cas  il  y  a  à  la  fois  la  throm- 
bose du  sinus  et  du  bulbe  de  la  jugulaire,  soil  que  ce  dernier  soit 
infecté  à  la  faveur  d'une  déhiscence  du  plancb*)r  de  la  caisse,  soit 
par  voie  lymphatique,  ou  par  absorption  directe  à  travers  la 
paroi  osseuse.  Les  seuls  symptômes  sont  des  élévations  brusques 
de  température  suivie  de  rapide  descente  ;  sans  frissons.  Fait 
particulier,  les  enfants  dans  l'intervalle  des  élévations  de  tempé- 
rature, se  trouvent  extrêmement  bien,  demandent  à  manger  et  à 
reprendre  leurs  jeux. 

Dans  tous  les  cas  on  devra  faire  la  ponction  lombaire  ;  la  pré- 
sence de  polynucléose  est  un  signe  certain  d'infectiou  sanguine. 

Pour  les  malades  des  deux  premières  classes,  on  fera  d'abord 
la  ligature  de  la  jugulaire,  puis  on  réséquera  un  segment  veineux 
entre  la  région  voisine  de  la  clavicule  et  la  bulbe.  Dans  un 
deuxième  temps  on  ouvrira  le  sinus  et  on  le  curetera  jusqu'à 
apparition  d'un  Ûot  sanguin,  on  ouvrira  le  sinus  jusqu'au  torcu- 
lar  si  besoin  est.  En  bas,  môme  après  ligature  de  la  jugulaire  et 
de  ses  affluents,  un  Ûot  de  sang  doit  aussi  apparaître,  sinon  c'est 
que  le  sinus  pétreux  inférieur  est  thrombose. 

Pour  les  malades  de  la  troisième  classe,  Fauteur  ne  fait  pas  la 
ligature  de  la  jugulaire  de  façon  à  faire  supporter  à  l'enfant  le 
minimum  de  traumatisme. 


Thon.  J.  Harris.  —  Pathologie  des  oomplicaiions  intra-ora* 
niennes  au  cours  des  supporations  de  roreille  moydnne.  —  L'au- 
teur passe  en  revue  les  cas  de  complications  hitra-craniennes  des 
otites  survenues  dans  le  service  des  maladies  des  oreilles  de 
Manhatan  Eye^  Ear  and  ihroat  hospital,  entre  les  années  1895  et 
1903  ;  et  émet  les  remarques  que  lui  suggère  l'examen  de  ces 
différents  cas. 

11  a  pu  ainsi  collecter  : 

23  observations  de  thrombose  du  sinus. 

7  observations  d'abcès  du  cerveau 

et  30  observations  de  méningite. 

Sur  les  25  cas  de  thrombose  des  sinus,  14  se  sont  terminés  par 
la  mort  et  9  par  la  guérison.  La  ligature  de  la  jugulaire  ne  semble 
pas,  dans  ces  cas,  avoir  donné  de  meilleurs  résultats  que  le 
curettage  du  sinus  sans  ligature  préalable. 

Dans  7  cas,  la  thrombose  fut  consécutive  à  une  otite  aiguë,  et, 
dans  8  cas  à  une  otite  chronique. 

3  cas  seulement  s'accompagnèrent  de  névrite  optique  et  dans 


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âociirÉs  SAVANTES  585 

8  cas  seulement  existèrent  des  frissons  ;  une  fois,  enûn,  existait 
une  forte  gène  de  la  déglutition. 

Les  7  cas  d*abcès  du  cerveau  se  terminèrent  par  la  mort.  Six 
fois,  il  s'agissait  d*abcès  du  lobe  temporo-spbénoldal,  une  fois 
seulement  d'abcès  du  cervelet.  Trois  fois  il  s'agissait  d'otite  aiguë 
et  4  fois  d'otite  chronique.  Dans  tous  ces  cas  il  y  eut  du  ralentis- 
sement du  pouls.  L'auteur  cite  en  outre  plusieurs  observations 
résumées  où  Ton  nota  des  convulsions  épileptifornies,  et  la  cessa- 
tion de  la  respiration  au  moment  de  Touverture  de  l'abcès. 

Sur  les  30  cas  de  méningite,  on  note  un  seul  cas  de  guérison 
(il  s'agissait  vraisemblablement  de  méningite  séreuse). 

La  ponction  lombaire  n'a  pas  été  pratiquée  un  nombre  de  fois 
suffisant  pour  qu'on  puisse  tirer  des  conclusions  sur  sa  valeur 
diagnostique. 

Dans  un  cas,  il  se  produisit  de  la  névrite  optique. 

L'auteur  a  observé  iO  cas  de  méningite  consécutive  à  la  trépa- 
nation mastoïdienne  et  surtout  à  Tévidement  pétro-mastoldien. 

Lorsque  au  cours  d'une  trépanation  la  dure-mère  a  été  mise  à 
nu,  il  est  sage  de  ne  pas  refermer  la  plaie  cutanée  ;  faute  de  cette 
précaution,  la  méningite  se  trouverait  plus  facilement  réalisable. 


DUcauion. 

Edward  Bradford  Dbnch  commence  par  apporter  sa  statis- 
tique personnelle  qui  comprend  82  cas  de  complications  intra- 
craniennes  des  otites  se  décomposant  en  :  13  abcès  du  cerveau 
(9  temporo-sphénoldaux,  3  cérébelleux),  38  thromboses  du  sinus 
(2  thromboses  primitives  du  bulbe);  28  abcès  exlra-duraux  et 
4  méningites  opérées  (en  ce  qui  concerne  les  méningites,  Tauteur 
déclare  sa  statistique  incomplète  :  il  a  rapporté  seulement  les  cas 
de  méningite  opérés). 

La  fréquence  relative  de  ces  diverses  complications  a  été  la  sui- 
vante :  abcès  eztra-duraux,  34  Vo  »  abcès  cérébral,  14,6  °/o; 
thrombose  sinusienne,  46,3  Vo  ^  méningite  généralisée,  4,8  ^/q. 

1^  mortalité  a  été  de  65  %  P^^^^  ^^^  abcès  cérébraux,  15,7  7o 
pour  la  thrombose  du  sinus  (guérison,  84  %).  On  ne  ût  aucune 
intervention  sur  la  jugulaire  dans  25  cas  et  la  mortalité  fut  de 
f^  Vo  !  la  guérison  de  88  Vo  »  ^^"s  ^^  ^^^*  ^^  jugulaire  fut  exci- 
sée et  la  mortalité  fut  23  Vo^  ^^  guérison,  17  Vo- 

En  examinant  l'histoire  des  malades,  on  voit  que  la  grande 
mortalité  au  cas  d'intervention  sur  la  jugulaire  tient  simplement 


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986  Boaéri»  satantcs 

à  ce  fait  que  ces  cas  étaient  beaaooap  plus  grares  que  ceux  où 
l'eidsion  ne  fut  pas  faite. 

Lludication  d'une  intervention  sar  la  jugulaire  dépendra  de  la 
condition  présente  dans  chaque  cas  particnlier. 

L'indication  la  plus  générale  est  l'extension  de  la  thrombose  au 
bulbe  et  à  la  partie  supérieure  de  la  jugulaire  ;  on  interviendra 
donc  toutes  les  fois  que  l'introduction  de  la  curette  en  bas  dans  la 
direction  du  bulk)e  ne  provoquera  pas  l'apparition  d'un  flot  san- 
guin. Sans  doute,  ce  dernier  peut  provenir  du  sinus  pétreuz  infé- 
rieur; mais,  en  fait,  l'auteur  a  eu  rarement  à  se  plaindre  de  n'être 
pas  intervenu  sur  la  jugulaire  dans  les  cas  où  s'était  produit  une 
hémorrbagie  après  curettage  du  bout  inférieur  du  sinus. 

H  est  inutile  de  commencer  par  lier  la  jugulaire  avant  de  faire 
le  curettage  du  sinus  :  le  seul  danger  de  cette  manœuvre  est  l'in- 
troduction de  l'air  dans  la  jugulaire  au  moment  de  l'incision  du 
sinus  ;  mais  cet  accident  peut  être  évité  plus  simplement  en  com- 
primant le  vaisseau  au  niveau  du  cou. 

En  ce  qui  concerne  la  fréquence  relative  de  l'affection,  l'auteur 
l'a  rencontrée  avec  une  presque  égale  fréquence  au  cours  des 
otites  chroniques  et  des  otites  aiguës. 

L'examen  du  sang  ne  lui  a  jamais  révélé  une  forte  leucocjtose 
que  dans  les  cas  où  existait  quelque  localisation  infectieuse  secon- 
daire. 

L'abcès  du  cerveau  a  été  vu  par  l'auteur  avec  une  égale  fré- 
quence chez  les  malades  porteurs  de  suppuration  chronique  de 
l'oreille,  ou  ayant  présenté  antérieurement  une  histoire  d'otite  ai- 
guë, qui,  apparemment,  avait  entièrement  guéri.  Le  fait  est  inté- 
ressant. Dans  deux  cas  que  rapporte  l'orateur  ;  le  malade  était 
atteint  d'otite  aiguë  (constatable  objectivement)  depuis  une  se- 
maine, mais  avait  eu  antérieurement  une  otite  aiguë  du  môme 
côté  (dix  ans  auparavant}. 

L'hjperleucocytose  a  une  très  grande  valeur  diagnostique,  si 
aucune  lésion  suppurative  ne  peut  être  décelée  dans  une  autre 
région  du  corps. 

Au  point  de  vue  symptomatique,  l'auteur  tient  le  plus  grand 
compte  du  ralentissement  du  pouls,  de  l'hébétement  et  de  l'amai- 
grissement progressif.  La  température  peut  être  élevée,  ou,  au 
contraire,  au-dessous  de  la  normale.  C'est  dans  les  cas  aigus  que 
la  température  s'est  trouvée  élevée. 

Quoique  le  ralentissement  du  pouls  soit  un  signe  de  grande  va- 
leur, il  ne  faut  pas  oublier  que  quelquefois  le  ralentissement  ne  se 
produit  qu*à  une  époque  tardive  de  l'évolution  de    l'abcès,  et, 


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sociérés  savantes  587 

qu*ayeo  un  abcès  aigu  et  de  petit  volume,  il  peut  y  avoir  accélé- 
ration du  pouls. 

La  voie  d'accès  opératoire  doit  varier  avec  le  cas  :  s'il  y  a  des 
symptômes  de  localisation,  intervenir  à  Tendroit  précis  de  la  lo- 
calisation. S'il  y  a  des  symptômes  peu  déûnis.  combinaisons  de 
troubles  moteurs  et  oculaires  sans  localisation,  il  est  probable  que 
Tabcès  siège  vers  la  capsule  interne,  et  il  doit  être  abordé  par  une 
brècbe  osseuse  pratiquée  au-dessus  et  en  arrière  du  méat  auditif 
externe.  L'incision  de  Tabcès  par  le  toit  de  la  caisse  doit  être  ré* 
servée  au  cas,  où,  en  exposant  la  dure-mère  en  celte  région,  on 
a  trouve  décolorée,  ou  ûstuleuse. 

L'auteur  draine  avec  une  mèche  de  gaze  iodoformée  ;  mais  il 
espère  diminuer  les  chances  d'infection  du  tissu  cérébral  incisé^  en 
entourant  cette  mèche  d'un  tissu  imperméable  destiné  à  canaliser 
le  pus,  c'est  ce  qu'il  appelle  le  «  drain  cigarette  ». 

Les  4  cas  de  méningites  signalés  par  l'auteur  ont  été  consécu< 
tifs  deux  fois  à  une  otite  aiguë  et  deux  fois  à  une  otite  chronique. 

Le  traitement  de  la  méningite  est  très  décourageant.  Dans  un 
cas,  l'auteur  fit  un  simple  drainage  subdural  et  guérit  son  malade, 
dans  trois  autres,  il  fit  le  drainage  ventriculaire  et  ses  malades 
moururent  (dans  ces  trois  cas,  les  ventricules  étaient  atteints  par 
la  lésion). 

Contrairement  au  Or  Harris,  l'auteur  ne  croit  pas  à  l'influence 
de  la  suture  cutanée  sur  l'éclosion  des  accidents  cérébraux  ;  dans 
ces  cas,  l'étude  du  malade  donne  plutôt  à  penser  qu'il  existait 
déjà  une  complication  cérébrale  que  l'intervention  n'a  fait  que  hâ- 
ter dans  sa  marche. 

Wendell  C.  Phillips  (New-York).  —  Est  surpris  du  peu  de 
cas  que  l'on  semble  faire  de  la  ponction  lombaire. 

Il  a  vu  plusieurs  hernies  cérébrales  consécutives  à  des  interven- 
tions inira-cràniennes.  Elles  ne  sont  pas  composées  de  substance 
cérébrale,  mais  de  tissu  inflammatoire,  el,  de  ce  fait,  leur  abla- 
tion ne  présente  aucun  inconvénient. 

Il  pense  que  c*est  au  cours  des  otites  suppurées  chroniques  que 
les  complications  cérébrales  sont  le  plus  fréquentes. 

Charles  W.  Richabdson  (Washington],  insiste  sur  le  peu  de 
résultat  du  traitement  opératoire  de  la  méningite. 

Il  condamne  le  traitement  de  la  plaie  mastoïdienne  par  la  for- 
mation d'un  caillot  sanguin,  comme  un  procédé  dangereux,  pou- 
vant propager  l'infection  à  la  cavité  crânienne. 


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588  BIBLIOGRAPHIE 


BIBU06RAPHIE 


Dydalieset  anomalies  dentaires,  par  Larodbrib  (Th.,  Bordeaux, 
1906). 

Le  mécanisme  de  Farticulation  normale  de  certaines  consonnes, 
en  particulier  les  sifflantes  et  les  fricatives,  montre  quelle  est  la 
part  des  dents  dans  leur  production.  Comme  d'un  autre  côté  les 
troubles  de  la  parole  peuvent  devenir  une  source  d*ennuis  pour 
la  personne  qui  en  sont  atteintes,  il  était  intéressant  d'étudier 
les  relations  qui  existe  entre  les  diverses  dyslalies  et  les  anomalies 
dentaires,  et  de  voir  si  la  correction  de  celles-ci  pouvait  amener 
la  régression  et  la  disparition  de  celles-là.  Tel  est  le  sujet  de 
l'étude  très  intéressanle  et  1res  documentée  de  l'auteur  :  Les  con- 
clusions suivantes  s'en  dégagent  : 

1*  II  est  réel  que  des  anomalies  dentaires  ou  palatines  peuvent 
produire  des  troubles  graves  de  la  parole. 

2*  Les  anomalies  des  molaires  inférieures  ou  supérieures,  des 
prémolaires,  canines  et  incisives  inférieures  n'occasionnent  qu'ex- 
ceptionnellement ces  troubles. 

3*  Bien  pins  important  est  le  rôle  des  dents  supérieures,  ca- 
nines et  incisives  :  Quand  les  anomalies  de  ces  dents  ne  créent  pas 
de  toutes  pièces  la  blésité,  elles  l'entretiennent  et  la  prolongent. 
Les  dyslalies  les  plus  fréquentes  dans  ce  cas  sont  :  le  chnntement, 
le  sigmatisme  latéral,  nasal  ou  frontal. 

4*  Chez  les  enfants,  les  dyslalies  d'origine  dentaire  ont  une  ten- 
dance à  persister  malgré  la  disparilion  des  anomalies  causales,  — 
persistance  occasionnée  le  plus  souvent  par  une  éducation  insufû- 
santé  de  l'ouïe  ;  — dans  ce  cas  le  traitement  orthophonique  dé- 
barrasse presque  toujours  le  malade  de  son  défaut. 

b^  Chez  l'adulte  au  contraire  la  correction  de  l'anomalie  dentaire 
guérit  le  plus  souvent  la  dyslalie  qu'elle  occasionnait. 

M.  PHILIP. 

Le  malmenage  vocal,  par  Monsagué  {Th.,  Bordeaux,  1906). 

L'appareil  de  la  phonation,  en  l'espèce,  l'instrument  vocal  peut 
être  représenté  comme  composé  d'une  soufilerie,  les  poumons,  d'une 
anche,  le  larynx  formé  de  deux  membranes  élastiques  vibrantes, 
un  porlevcnl,  le  pharynx,  et  des  résonnateurs,  les  cavités  buccale, 


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BIBLIOORAPHIB  580 

nasale  et  sinusiennes.  La  soufflerie  peut  se  comporter  de  trois 
façons  et  nous  aurons  les  trois  types  de  respiration  diaphragma- 
tique,  costal  et  claviculaire  ou  costo-supérieur.  La  force  motrice, 
plus  ou  moins  grande  que  le  chanteur  est  obligé  de  dépenser,  ré- 
side surtout  dans  l'adoption  qu'il  fait  d'un  type  respiratoire.  Il  est 
nécessaire  qu'il  y  ait  équilibre  entre  l'énergie  de  la  poussée  expi- 
ratoire  et  la  résistance  des  cordes  et  le  chanteur  devra  toujours 
être  renseigné  sur  la  stabilité  de  cet  équilibre  qu'il  ne  devra 
jamais  détruire  en  demandant  à  ses  moyens  plus  qu'ils  ne  peu- 
vent donner,  cela  constitue  le  surmenage. 

Mais  il  est  une  autre  façon  de  compromettre  sa  voie,  c'est  de  la 
diriger  d'une  façon  qui  n'est  pas  conforme  à  la  physiologie  de 
l'organe,  c'est  en  un  mot  le  malmenage:  Le  son  peut  naître  sui- 
vant plusieurs  mécanismes.  Les  principaux  sont  l'attaque  sur  le 
souffle  et  l'attaque  par  le  coup  de  la  glotte.  Dans  le  premier  le 
son  est  attaqué  en  dessous  et  manque  souvent  de  netteté  et  de 
justesse.  Le  second  est  meilleur  et  ne  devient  condamnable  que 
s'il  est  poussé  à  l'excès  et  si  l'attaque  est  brusque.  Mais  les  sons 
aigus  ne  sont  pas  émis  suivant  le  même  mécanisme  que  les  sons 
graves  ;  il  est  donc  nécssaire  que  le  chanteur  exerce  sa  voix  et 
adopte  tel  mécanisme  ou  tel  autre  suivant  la  hauteur  du  son  à 
produire,  en  un  mot  le  mécanisme  sera  approprié  au  registre  dans 
lequel  se  trouve  la  note  à  émettre.  La  difficulté  résidera  dans  les 
notes  de  passage  ou  bien  dans  les  notes  qui  contiendront  un  an- 
tagonisme entre  la  phonation  et  la  prononciation  ;  c'est  pour  cela 
que  les  chanteurs  êombreni  de  plus  en  plus  les  voyelles  à  mesure 
qu'ils  émettent  des  sons  plus  élevés. 

Ces  différentes  considérations  sur  le  son  amènent  ensuite  l'au- 
teur à  envisager  les  causes  du  mal  ménage  vocal.  On  peut  les  ran- 
ger en  trois  groupes  :  a)  Les  causes  physiques  lésultent  1*  d'un 
défaut  de  concordance  entre  les  ditférentes  parties  de  l'appareil 
vocal  ;  2**  de  malformations  de  la  cage  thoracique,  du  larynx,  ou 
des  autres  parties  de  l'appareil  phonateur,  b)  Les  causes  patholo- 
giques (maladies  aiguës  ou  spécifiques  du  larynx  et  de  l'appareil 
respiratoire  ;  menstrues,  médicaments  sulfureux  ou  iodiques  ; 
excès,  inflammations  ou  hypertrophies  du  pharynx,  paralysies 
du  voile,  obstruction  nasale,  etc.).  c)  Les  causes  fonclionnelles  : 
!•  Excès  de  travail  ;  2°  tendance  à  vouloir  sans  cesse  chanter  fort  en 
poussant  avec  exagération  le  souffle  expiratoire;  3»  inobservance 
des  changements  de  registres  surtout  à  leurs  notes  de  transitions 
(passage  de  la  voix)  et  habitude  d'en  reculer  trop  haut  les  limites  ; 
4*  déclassement,  c'est-à-dire  chant  en  désaccord  avec  le  médium 


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500  BTBtlOORAFHTV 

normal  de  la  voix  ;  5®  emplois  insufAsammenl  caractérisés  ; 
6*  classement  prématuré  et  erroné  des  voix  ;  7o  méconnaissance 
da  rôle  des  résonnateurs,  de  tout  le  parti  que  Ton  en  peut  et  qu'il 
faut  en  tirer  pour  embellir  le  timbre  et  épargner  Torgane  de  la 
voix. 

Toutes  ces  causes  peuvent  produire  la  détérioration  plus  on 
moins  complète,  et  plus  ou  moins  rapide  de  la  voix.  G*est  d'abord 
une  phrase  pré-congestive,  puis  une  congestion  active  du  larynx 
et  enân  des  lésions  anatomiquesbien  constituées.  Même  des  symp- 
tômes morbides  peuvent  apparaître  du  côlé  des  poumons  :  Tem- 
physème  pulmonaire  professionnel  d*effort  ;  il  y  a  baisse  respira- 
toire. 

Tout  chanteur  évitera  donc  le  malmenage  vocal  en  suivant  une 
hygiène  appropriée  à  la  nature  de  sa  voix  et  surtout  en  évitant 
absolument  les  vices  de  méthode  déjà  énoncés.  «  C'est  en  sachant 
réaliser  un  équilibre  plus  ou  moins  parfait  entre  l'ampleur  de  sa 
capacité  pulmonaire  et  la  résistance  de  son  larynx,  que  l'artiste 
lyrique  obtiendra  le  plus  de  puissance  dans  sa  voix  ;  c*est  en  sa- 
chant tirer  le  meilleur  parti  do  ses  résonnances  qu'il  gagnera  le 
timbre  le  plus  homogène,  le  plus  riche  et  le  plus  vibrant  et  qu'il 
ménagera  en  même  temps  ses  cordes.  »  m.  philip. 

La  douleur  dans  les  mastoldites,  par  Dominouiz  (TAéte,  Bordeaux, 
1905). 

Quoique  l'allure  clinique  des  mastoldites  soit  essentiellement 
protéiforme,  ainsi  que  le  dit  Politzer,  il  est  très  important  de  re- 
chercher l'élément  douloureux  pour  confirmer  ce  diagnostic.  La 
douleur  manque  rarement:  Elle  traduit  la  présence  de  pus  sous 
pression  ou  de  fongosilés  dans  les  cellules  de  l'apophyse.  On  doit 
la  diflférencier  des  différentes  algies  mastoïdiennes,  hystériques 
(diffuses  et  continues),  névralgiques  (rares  mais  coïncidant  en  gé- 
néral avec  la  névralgie  des  autres  branches  du  plexus  cervical),  sy- 
philitique, et  surtout  de  la  furonculose  du  conduit  auditif  externe, 
accompagnée  de  lymphangite  et  de  gonflement  rétro-auricu- 
laire. 

Les  douleurs  dans  la  mastoïdite  peuvent  se  présenter  sous  deux 
formes  :  a)  Douleurs  spontanées,  b)  Douleurs  provoquées.  Ce  sont 
surtout  ces  dernières  qui  ont  une  régulante  et  une  importanoe 
séméiologique  considérable. 

Elles  doivent  être  recherchées  d'une  façon  méthodique  en  explo- 
rant les  points  douloureux  mastoïdiens  : 


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BIBLIOORAFHIB  59i 

a)  Poiut  doak>ureux  de  Tantre  ; 

b)  Point  douloureux  du  sommet  ou  apexien  ; 

c)  Point  douloureux  du  sinus. 

Le^  indications  opératoires  se  posent  alors  nettement  d'après  les 
caractères  des  phénomènes  douloureux  : 

1*  Dans  les  otorrliées  aiguôs  la  douleur  persistante  est  un  signe 
important  qui  dénote  une  lésion  mastoïdienne  en  voie  d*évolulion 
et  qui  pose  nettement  rindication  opératoire  :  Tévidement  mas- 
toïdien. 

2^  Dans  une  otorrhée  chronique,  Tapparition  de  phénomènes 
douloureux  intermittents  ou  passagers  et  une  indication  impor- 
tante de  la  cure  radicale. 

3*  Dans  les  mastoldites  latentes,  alors  que  les  signes  extérieurs 
ne  permettent  pas  d'établir  la  probabilité  d*une  lésion  mastoï- 
dienne, les  douleurs  provoquées  par  une  exploration  minutieuse 
des  points  classiques  (antre,  pointe^  sinus;  sont  une  indication  ca- 
pitale d'intervenir.  m.  phiup. 

Sur  les  polypes  naso-pharjngiens  ablation  par  les  voies  nata- 
relles  sans  opérations  préliminaires,  par  M.  Lemèe  {Th.,  Bor- 
deaux, 1906). 

Les  méthodes  simples  d*extirpation  des  polypes  naso-pharyn- 
giens  sans  opérations  préliminaires,  figurent  au  second  plan  dans 
les  traités  classiques  qui  leur  opposent  l'exérèse  large  au  cours 
d'opérations  solennelles  sur  le  nez,  le  maxillaire  ou  la  voûte  pala- 
tine. Telle  n'est  plus  à  Theure  actuelle  l'opinion  des  auteurs  mo- 
dernes qui  remettent  justement  en  honneur  les  méthodes  simples 
si  longuement  discréditées. 

D'une  façon  générale  ces  larges  interventions  préliminaires  ont 
souvent  une  gravité  inutile.  Elles  mutilent  la  face  sans  empêcher 
dans  certains  cas  la  récidive.  Leur  utilité  est  parfois  discutable 
puisque  la  rétrocession  spontanée  des  Ûbromes  chez  l'adulte  est 
possible.  Enfin  au  point  de  vue  de  l'esthétique,  le  résultat  opéra- 
toire est  défectueux,  puisqu'il  laisse  sa  signature  disgracieuse  sur 
le  masque  de  l'opéré. 

Ce  qui  avait  jusqu'à  présent  jeté  le  discrédit  sur  les  méthodes 
simples  d'extraction  par  les  voies  naturelles,  c'était  : 

1*  L'élroitesse  des  voies  et  la  difficulté  d'accès  ; 

2**  L'impossibilité  mécanique  d'atteindre  le  pédicule  du  néo- 
plasme ; 

3*  Le  danger  d'hémorrhagie  et  la  difficulté  de  l'hémostase. 


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592  ANALT^BS 

4*  L'impossibilité  d'atteindre  les  prolongements  extra-pba- 
ryngés. 

Actuellement,  avec  Tinstrumentation  de  la  rhinologie  moderne, 
et  la  technique  opératoire  bien  précisée  par  Escat,  ces  difficultés 
sont  surmontées.  Dans  les  cas  bénins,  de  polypes  peu  volumineux, 
Textraction  peut  se  faire  sous  la  seule  aneslbésie  co?aïnique,  et  le 
polype  est  enlevé  soit  à  Tanse  galvanique,  soit  à  la  pince  coupante. 
Le  plus  souvent  on  doit  avoir  recours  à  Tanestbésie  générale  et 
dans  ce  cas  la  position  de  Rose  ou  le  plan  incliné  sont  indispen- 
sable pour  maintenir  la  liberté  des  voies  aériennes.  La  trachéo- 
tomie préliminaire  devient  donc  inulile.  L*aneslhésie  est  poussée 
à  fond,  n  est  préférable  de  commencer  par  sectionner  les  proion- 
gements  qui  viennent  s'attacher  seuls  au  corps  du  polype  avant 
de  couper  le  pédicule  de  ce  dernier.  D'une  part,  ces  sections  sont 
peu  faémorrhagiques,  et  d'autre  part,  le  polype  débarrassé  de  ses 
amarres  peut  rapidement  être  détaché  et  enlevé  par  rugination. 
Ce  dernier  temps  est  accompagné  d'une  hémorrhagie  toujours 
considérable.  Un  tamponnement  soigneusement  fait  est  indispen- 
sable pour  en  avoir  raison.  m.  philip. 


ANALYSES 


I.  --  OREILLES 

Vingt  cas  d'otite  snppnrée  chronique  traités  par  la  radiation,  par 
J.  DiONisio  {BulleL  d.  malatt.  delV  orecchio,  etc.,  janvier  1906» 
nM,p.  1). 

Dionisio  qui  a  déjà  étudié  l'influence  de  la  radiation  lumineuse 
et  obscure  sur  la  muqueuse  natale  des  ozéneux,  a  appliqué  la 
môme  médication  à  une  série  d^otites  suppurées  chroniques  vaine- 
ment traitées  jusque-là  par  les  moyens  ordinaires  (lavages,  désin- 
fectants, trépanation  mastoïdienne). 

Sur  vinftt  malades  soumis  à  la  radiothérapie,  il  obtint  seize 
guérisons  datant  actuellement  d'une  période  de  temps  qui  varie 
de  trois  ans  à  trois  mois.  Dans  deux  cas  il  constata  une  améliora* 
tion  très  notable  de  l'audition.  m.  boula  y. 


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ANALYSES  593 

Traitement  de  l'otite  moyenne  aigné,  par  Schsibk  {Berliner  kli' 
nisch.  Wochensh.,  n<»  17,  4906). 

À  la  clinique  de  Bezold,  on  commence  le  traitement  de  Totite 
moyenne  aiguë  par  une  douche  d'air  et  si  la  mastoîde  est  sensible, 
on  ajoute  une  vessie  de  glace.  Le  séjour  au  lit  est  ordonné  seule- 
ment  en  cas  de  fièvre.  En  même  temps  le  traitement  du  naso- 
pharynx.  Si  le  tympan  est  bombé,  si  l'ouïe  diminue  et  si  la  sensi- 
bilité de  Tapophyse  augmente,  on  fait  la  paracentèse,  qu'on  fait 
suivre  immédiatement  par  une  douche  d'air.  S'il  y  a  écoulement, 
on  fait  des  lavages  du  conduit,  assèche  ensuite  le  conduit,  insuffle 
l'acide  borique  et  on  bouche  le  conduit  simplement  avec  du  coton. 
Repos,  défense  d'alcool.  Traitement  de  l'étal  général. 

Dans  la  perforation  spontanée,  il  faut  distinguer  entre  l'otite 
idiopalhique  et  l'otite  secondaire.  Dans  la  première  la  perforation 
est  toujours  petite  et  a  une  grande  tendance  à  la  guérison^  l'os 
est  rarement  atteint  et  l'otite  guérit  si  le  pus  est  convenaPilemeot 
drainé.  Tous  les  cas  ont  guéri  et  3  ^/q  seulement  se  sont  compli- 
qués dont  i/2  <^/o  seulement  ont  dû  être  trépanés.  Dans  les  otites 
secondaires  sont  guéris  93  7o»  *»*  ^/o  sont  morts,  8  o/^  ont  donné 
des  complications  et  6  Vo  ont  dû  être  trépanés. 

Dans  l'otite  idiopalhique,  70  Vo  0"1  guéri  sans  perforation  du 
tympan  ;  dans  l'otite  secondaire,  30  ^/q.  Le  temps  de  l'otorrhée 
était  chez  les  adultes  de  douze  jours,  chez  les  enfants,  onze  jours, 
chez  les  nourrissons,  dix-neuf  jours.  La  durée  totale  de  la  maladie 
était  de  vingt-quatre  jours  chez  les  adultes  et  de  seize  jours  chez 
les  enfants. 

Avec  beaucoup  de  justesse,  l'auteur  fait  la  remarque  qu'il  n'y  a 
pas  de  méthode  qui  ne  soit  pas  chaudement  vantée  par  les  uns,  et 
fortement  blâmée  par  les  autres.  lautmann. 

Contribution  à  l'anatomie  de  la  trompe  d'Eastaohe,  par  Zucker- 
KANDL  {Monatachr.  fur  Ohenheilkunde,  n^  i,  1906). 

Zucherkandl  continue  ses  recherches  sur  l'anatomie  comparée 
de  la  trompe  d'Eustache  (marsupiaux,  rongeurs,  pinipèdes). 

LAUTMANN. 

La  pression  sanguine  chez  les  individus  atteints  de  sclérose  au- 
riculaire'et  d'otite  interne,  par  Mengotti  (de  Venise),  (Arch,  it&l, 
di  otologie,  etc.,  vol.  XVII,  fasc.  2,  p.  151,  déc.  1905). 

Mengotti  a  fait  ses  recherches  avec  le  sphygmomanométre  de 

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594  ANALYSER 

Riva-Rocci  chez  vingt  malades.  Elles  lui  ont  montré  qu'il  n'existe 
attcsa  npport  entre  la  pression  sanguine  d*une  part,  la  sclérose 
auriculaire  et  Potile  interne  de  l'autre  :  ces  affections  ne  déter- 
minent pas  de  variaiioes  appréciables,  en  plus  ou  en  moins,  de 
cette  pression.  Le  nombre  des  potsations  et  des  respirations  ne 
présentent  non  plus  aucune  modification  caractéristique. 

M.  BOULAT. 

Diagnostic  et  prophylaxie  de  rinflammation  du  labyrinthe  tn 
conrs  d*nne  otite  moyenne  aigoé,  par  Ostmann  (Munchn.  Medz, 
Wochensch.,  n«  i5,  1906). 

Le  diagnostic  d'une  complication  labyrinthique  au  cours  d*ane 
otite  moyenne  aiguë  est  difficile  à  faire  si,  dès  le  début  de  Totite, 
Taltention  du  médecin  n'est  pas  en  éveil  contre  cette  complica- 
tion. Ce  qui  augmente  la  difficulté  est  que  normalement,  un  peu 
de  congestion  du  labyrinthe  est  de  règle  dans  toute  otite  moyenne 
suppurée,  au  même  degré  que  l'inflammation  du  conduit  externe 
dans  les  environs  du  tympan.  Labyrinthe  et  caisse  sont  séparés 
au  niveau  de  la  fenêtre  ronde  par  une  membrane  très  mince,  et 
si  la  perforation  spontanée  se  fait  plus  souvent  par  le  tympan  que 
par  la  fenêtre  ronde,  c'est  grâce  à  la  congestion  de  la  muqueuse 
de  la  caisse  qui,  en  constituant  une  sorte  de  défense  naturelle, 
vient  renfoncer  la  fenêtre  ronde. 

Nous  sommes  en  mesure  de  reconnaître  une  labyrinthite  grave 
à  ses  débuts  quand  la  porte  d'entrée  est  formée  par  la  fenêtre 
ronde.  La  diminution  brusque  et  nette  de  la  perception  pour  les 
sons  les  plus  aigus,  constatée  à  l'aide  du  sifOet  de  Galton,  la  con- 
duction du  son  sur  l'oreille  same,  la  diminution  de  la  durée  de  la 
perception  osseuse,  cependant  que  l'inûammation  de  la  caisse  ne 
diminue  ^as,  sont  des  signes  qui,  dans  leur  ensemble,  justifient 
le  diagnostic  d'une  lésion  du  labyrinthe. 

Si  l'irruption  se  prépare  par  le  canal  horizontal,  le  malade  se 
plaindra  de  yertiges,  nystagmus,  vomissements,  troubles  de  l'équi- 
libre, auxquels  s'ajouteront  plus  tard  seulement  les  symptômes 
acoustiques. 

Ces  symptômes  demandent  une  médication  énergique,  compre- 
nant rémission  de  sang  sur  l'apophyse,  dérivation  sur  les  intes- 
tins, repos  absolu,  contrôle  sévère  sur  le  drainage  parfait  du  pus. 
Si  Tamélioration  n'est  pas  prompte,  la  mastoïde  sera  ouverte, 
même  si  aucun  symptôme  ne  plaidejpour  une  inflammation  de 
ses  cellules,  lauthann. 


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AiNALYSe»  585 


Les  défaats  des  cornets  aoonstkpMs.  Dsvs  a^fwn  importants, 
peu  usités  par  les  sovds  pour  l^améfioratioa  de  l'audition, 
par  Augusie  Lvcm  (Munchn,  mediz.  Woch.^  n%  5,  1905). 

Les  cornets  acoustiques,  quelles  que  soient  leur  forme  et  leur 
construction,  ont  un  grand  défaut  iniiérent  à  leur  oooslmclion  et 
incorrigible.  Quand  le  son  a  cessé,  la  corde  correspondante  de 
Torgane  de  Corti  cesse  également  la  vibration.  C'est  le  phénomène 
que  Helmholtz  appelle  :  Dâmpfung.  C'est  par  lui  que  les  sons  suc- 
cessifs peuvent  être  perçus  nettement  et  ne  s'entremêlent  pas 
entre  eux,  et  c'est  précisément  ce  brusque  arrêt  du  son,  devenu 
inutile,  qu'aucun  cornet  acoustique  ne  peut  imiter. 

A  part  ce  défaut  capital,  chaque  cornet  porte  encore  en  lui  les 
vices  de  sa  forme.  Les  moins  mauvais  sont  encore  ceux  qui  em- 
pruntent la  forme  conique.  Les  formes  les  plus  connues  ont  été 
divisées  en  huit  groupes  par  Lucœ,  et  chaque  groupe  a  été  étudié 
au  point  de  vue  de  son  rendement  acoustique,  pour  ainsi  dire. 
Voilà,  par  exemple,  les  caractères  du  groupe  6.  Petit  instrument 
en  forme  de  gobelet  en  métal»  longueur  0'",tO,  diamètre  de  la 
coupole  0",04,  de  l'ouverture  pour  le  son  0«n,06,  longueur  du  tube 
conique  0^,10.  Le  bruit  de  la  rue  résonne  dans  une  note  aiguë 
Le  son  fondamental  est  f*.  Tous  les  sons  jusqu'à  c*  sont  renforcés. 
Au  delà,  aucun  changement.  Les  sons  de  la  quatrième  octave 
sont  comme  du  bois. 

En  général,  on  peut  dire  que  tous  les  appareils  donnent  des 
sons  secondaires  très  désagréables,  qu'ils  renforcent  les  sons  au- 
dessus  de  leur  son  fondamental  et  surtout  que  tous,  ils  obscur- 
cissent les  sons  de  la  quatrième  octave.  Or,  Hermann  a  démontré 
que  la  plupart  des  consonnes  dont  dépend  la  netteté  de  la  langue 
sont  composées  des  tons  de  la  troisième  et  quatrième  octave.  EnÛn, 
tous  les  cornets  sont  nuisibles  par  ce  fait  qu'ils  excluent  le^avillon 
de  l'oreille  de  la  fonction.  •  ^L 

Quoique  nos  connaissances  sur  la  fonction  du  pavillon  soient 
incomplètes  ;  pratiquement  Lucœ  a  trouvé  qu'il  n'existe  pas  de 
meilleur  cornet  acoustique  que  de  placer  les  deux  mains  derrière 
le  pavillon,  de  façon  à  transformer  le  pavillon  et  la  main  en  un 
seul  grand  récepteur  du  son.  11  faut  appliquer  le  pouce  sur  l'apo- 
physe masloîde,  les  quatre  doigts  courbés,  juxtaposés  sur  le  tem- 
poral de  façon  à  faire  du  pavillon  et  de  la  paume  de  la  main  un 
demi  entonnoir  largement  ouvert  en  avant. 

11  est  impossible  d'entrer  dans  le  détail  de  fétude  physiologique 
de  ce  travail  où  Lucœ  étudie  l'action  des  différents  sons  sur  ce 


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596 


AJIALY8B8 


cornet.  Nous  ne  pouvons  que  retenir  un  seul  résultat  de  ses 
éludes,  d'après  lequel  le  procédé  de  Lucœ  n'améliore  pas  ceux 
des  sourds,  chez  lesquels  une  diminution  ou  une  perte  du  registre 
élevé  laisse  présumer  une  surdilé  nerveuse. 

Pour  ces  malheureux  et  pour  tous  les  sourds  il  existe  un  autre 
moyen  pour  remplacer,  autant  que  faire  se  peut,  une  ouïe  perdue. 
Ce  moyen  consiste  à  apprendre  à  lire  la  parole  sur  les  lèvres.  Lucœ 
regrette  que  ce  moyen  facile  soit  encore  peu  usité.  II  est  possible 
que  quelques  sourds  ne  puissent  pas  apprendre  à  lire  la  parole  sur 
les  lèvres  tant  qu'ils  ont  un  reste  d'ouïe,  mais  il  est  certainement 
faux,  et  cette  faute  est  commise  par  des  médecins  et  des  profes- 
seurs, de  les  laisser  croire  qu'ils  perdront  ainsi  le  restant  de  leur 
ouïe.  Loin  de  ne  pas  exercer  leur  ouïe,  ces  malades  la  défatiguent 
et  la  conservent  ainsi  mieux.  lautmami. 

Sur  le  vertige  et  les  troubles  de  l'équilibre  dans  les  affections 
non  sapporées  de  l'oreille  interne,  par  Wittmaack  (Zeilsch.  fur 
Ohrenheilkunde,  tome  L,  n^  2.) 

Le  but  de  ce  travail  est,  d'après  l'auteur,  de  rechercher,  sur  la 
base  d'un  raisonnement  théorique,  et  en  s'appuyant  sur  les  cons- 
tatations anatomo-pathologiques  et  observations  cliniques,  s'il  est 
I  possible  de  diagnostiquer  et  le  siège  exact  et  la  nature  d'un 
trouble  de  l'oreille  interne.  Si  tel  est  le  but  de  l'auteur,  nous 
pouvons  dire  que  ce  travail  est  une  excellente  mise  au  point  des 
notions  classiques  concernant  le  diagnostic  des  affections  de 
l'acoustique  et  du  labyrinthe. 

Quand  l'acoustique  est  malade,  l'altération  de  son  rameau  co* 
chléaire  est  lu  règle.  L'appareil  circulaire  peut  rester  indemne.  On 
parle  dans  ces  cas  de  surdité  nerveuse.  L'affection  inverse  :  alté- 
ration du.  rameau  vestibulaire  et  intégrité  du  rameau  cocbléaire 
n'est  p^  connue  en  clinique.  Cette  vulnérabilité  élective  ne  sur- 
pren^ij^^,  si  on  pense  aux  analogies  ;  fibres  du  posticus  dans  le 
récurrent,  amblyopie  tabagique  pour  le  nerf  optique,  etc.  Nous 
pouvons  aujourd'hui  distinguer  les^ésions  du  rameau  cocbléaire 
et  du  rameau  vestibulaire.  Pour  examiner  la  fonction  acoustique, 
Wittmaack  procède  de  la  façon  suivante  :  il  recherche  d'abord  la 
distance  pour  la  voix  chuchotée,  ou,  si,  elle  n'existe  pas,  pour  la 
voix  haute.  Ensuite,  il  mesure  la  durée  pour  un  diapason  c  (i28  vi- 
brations) d'abord  pour  l'air,  ensuite  pour  l'os.  11  recherche  ensuite 
le  Rinne  et  le  Weber.  Ensuite,  il  recherche  le  pouvoir  quantitatif 
de  l'oreille  malade  pour  un  diapason  élevé,  c^,  par  exemple  ;  et 
enfin,  il  recherche  les  limites  inférieures  et  supérieures. 


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ANALYSES  S97 

Les  épreuves  de  Touïe  sont  loin  d'avoir  un  caràclère  coercilif 
pour  Wittmaack.  Ainsi,  la  limite  inférieure  n'a  pas  besoin  d'être 
normale  pourvu  que  la  limite  supérieure  ail  notablement  diminué  ; 
ou  quand  les  limites  sont  relativement  respectées,  Wittmaack  se 
contente  de  comparer  le  pouvoir  quantitatif  pour  le  diapason  c 
avec  celui  du  diapason  C4.  EnOn  Wittmaack  n'attache  pas  autant 
d'importance  à  la  constatation  de  la  durée  absolue  de  perception 
pour  un  son»  qu'à  ia  durée  relative  comparée  à  l'audition 
supposée  normale  du  médecin. 

Très  importante  est  également  la  diminution  de  la  perception 
osseuse,  mais  à  condition  qu'elle  soit  très  nette»  30  à  40  Vo»  P^** 
exemple,  et  que  Poreille  non  examinée  soit  malade.  De  même,  est 
important  le  Rinne  et  également  à  condition  que  la  voix  chu* 
chotée  reste  entendue  au-dessous  de  1  mètre,  et  qu'il  n'y  ait  pas 
surdité  presque  absolue.  Les  épreuves  de  Weber  et  de  Getlé  sont 
infidèles.  Quant  à  la  réaction  galvanique,  Wittmaack  a  la  convic- 
tion qu'un  résultat  positif  avec  un  courant  de  10  MA  ou  moins 
est  caractéristique  pour  une  affection  de  l'oreille  interne. 

Evidemment,  les  épreuves  de  l'ouïe  seront  aidées  et  contrôlées 
par  l'examen  otoscopique,  l'examen  de  la  perméabilité  de  la 
trompe,  la  constatation  des  bruits  subjectifs  ayant  comme  carac- 
tère qu'ils  sont  en  même  temps  de  haute  tonalité,  de  haute  inten- 
sité, de  grande  régularité. 

L'examen  clinique  de  l'appareil  circulaire  du  labyrinthe  se  fait 
également  d'après  l'étude  des  quatre  symptômes  cardinaux  sui- 
vants ;  nystagmus,  troubles  de  l'équilibre,  vertige,  vomissements.     I 
L'auteur  voudrait  y  ajouter  encore  la  mydriase  du  côté  malade.      ) 

Le  nystagmus  doit  être  provoqué  en  recommandant  au  malade 
de  regarder  latéralement  et  mieux  vers  le  côté  sain.  Le  nystagmus 
est  absolument  caractéristique  pour  une  affection  du  labyrinthe, 
s'il  augmente  ou  diminue  dans  son  intensité  avec  les  symptômes 
subjectifs  de  vertige.  Le  vertige  labyrinthique  doit  être  nettement 
rolatoire,  sensation  de  vertige  des  chevaux  de  bois.  Un  peu  de  tor- 
peur ou  sensation  de  désé^ilibre  quand  on  se  penche  ne  sont 
pas  caractéristiques. 

Les  troubles  de  l'équilibre  seront  recherchés  le  mieux  sur  le 
plan  incliné  (Steinj,  à  l'exclusion  des  manœuvres  difOciles  deman- 
dant une  certaine  adresse  gymnastique.  L'examen  éleclrique  pour- 
rait donner,  d.ins  les  grandes  lésions  acquises  du  labyrinthe,  le 
vertige  galvanique.  Ce  vertige  galvanique  pourrait  encore  être 
recherché  quand  les  autres  symptômes  auront  disparu. 
Gomme  un  bon  travail  didactique,  cet  article  contient  un  grand 
AMNAIB8  DBS  MALADIB8  DB  l'oubillb  bt  du  labtnx.  —  xxxii.    40 

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598  ANALY80 

nombre  d*exemples  dont  nous  choisirons  quelques-uns  caractéris- 
tiques. 

Exemples  :  Surdité  nerveuse,  sans  troubles  vestibulaires.  Homme 
de  45  ans  remarque  une  diminution  de  l'ouïe  depuis  quatre  à  cinq 
semaines,  plus  prononcée  à  gauche  qu'à  droite.  En  même  temps, 
sifflements  dans  les  oreilles,  pas  de  vertige,  se  plaint  de  rhuma* 
tismes. 

Examen  otoscopique  :  tympan  mat,  légèrement  opaque»  non 
rétracté. 


Epreuves 

Droite  I  Gauche 

V.  ch.  =  0,2  m.  !  T.  ch.  ■■  à  la  conque 

CA  70  o/o.  CM  50  ^q  CA  60  o/^.  CM  50  «/o 


Rinne  + 

C,  30  Vo 
Limite  sup.  :  Galton  4,0 
Umite  in(.  :  G.  2 


Rinne  + 

C*  10  o/o 
Umite  sup.  :  Galton  5 
Limite  InL  :  D  1 


Weber  non  latéralisé. 


Réaction  de  Vacouetique 


Droite 

Sifllements  à  8  MA  (Kat  F) 

K.  0.  An.  F.  j.  à  15  MA. 

négatit 


Gauche 

Bourdonnements  à  5  MA  (K.  F.) 

K.  0.  An.  F.  An  0  à  15  MA. 

négatif 


Les  trompes  sont  perméables  pour  la  bougie.  Pas  d'amélioration 
après  le  cathétérisme. 

Examen  de  l'équilibre,  négatif. 

Vertige  galvanique  à  10  MA.  Nystagmus  à  15  MA. 

Vertige  rotatoire,  négatif. 

Etat  général,  tabès. 

Voici  maintenant  l'exemple  d'un  cas  de  surdité  nerveuse  avec 
troubles  de  l'équilibre. 

M.  E.  18  uns,  souffre  depuis  neuf  ans  de  surdité  progressive, 
venant  par  attaques,  bourdonnements  augmenUnt  également  au 
moment  des  attaques. 

Vertige.  Est  en  traitement  pour  une  affection  des  yeux.  A  l'exa- 
men otoscopique,  rien  de  spécial. 


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AHALYSÊS 


5«9 


Epreuveê  de  Vouïe 


Droite 

Surdité  pour  voix  haute 

ne  sont  perçus  que  dlap.  G4  et  G| 

Limite  sop.  :  Gai  ton  6 


Gauche 

Voix  haute  entendue  à  la  conque 

C3À  50  0/0.  CM  50  0/^ 

Rinne  + 

C4  30  0/0 

Limite  sup.  :  Galton  1  i/t 

Limite  Inf.  :  G.  2 


Weber  latéralisé  à  gauche.  Les  trompes  facilement  perméables 
même  pour  une  bougie  épaisse. 

Gathétérisme  sans  influence. 

Examen  de  Tappareil  circulaire  :  nystagmus  qui  augmente 
quand  le  malade  regarde  à  droile  et  en  haut,  moins  prononcé 
quand  le  malade  regarde  à  gauche.  Quand  le  malade  marche  les 
yeux  fermés,  sa  démarche  est  hésitante  et  chancelante.  11  a  une 
tendance  à  dévier  à  droite,  il  se  tient  mal  sur  un  pied,  mal  sur 
les  bouts  de  pieds,  etc.  Sur  le  plan  incliné,  oscillation  manifeste 
qui  augmente  quand  il  ferme  les  yeux.  Par  la  rotation,  le  nystag- 
mus ne  change  pas  de  caractère.  Le  malade  ne  ressent  pas  de 
vertige. 

Etat  général  :  spécificité  héréditaire. 

Nous  avons  choisi  ces  deux  exemples  pour  montrer  un  schéma 
commode  pour  l'examen  de  Toreille  interne.  Mais  comme  nous 
l'avons  dit,  l'ambition  de  Tauteur  est  d'aller  plus  loin  et  de  recon- 
naître par  Texamen  de  Toreille,  des  dyscrasies  générales,  comme 
les  oculistes  font  par  Texamen  du  fond  de  Toeil.  11  est  indéniable 
que  la  découverte  d'une  surdité  nerveuse  peut  amener  la  décou- 
verte d'un  tabès  ignoré.  Witlmaack  a  eu  la  chance  de  faire  un 
diagnostic  pareil  sur  trois  cas.  Mais  il  est  certainement  exagéré 
d'attribuer  autant  de  valeur  pour  le  diagnostic  aux  épreuves 
incertaines  de  l'ouïe  qu'à  l'inspection  directe  d*un  fond  de  l'œil. 

Malgré  cette  opposition  qu'on  pourrait  faire  à  l'auleur,  son  tra- 
vail, à  part  le  mérite  didactique,  a  une  autre  valeur.  Wittmaack 
^ait  nettement  ressortir  la  grande  vulnérabilité  du  rameau  co- 
chléaire,  qui  le  dislingue  de  tous  les  autres  nerfs  crâniens,  ainsi 
que  Politzer,  seul  avant  lui,  l'a  déjà  dit  pour  le  nerf  acoustique. 
Les  causes  de  cette  vulnérabilité  sont  les  suivantes  :  le  rameau 
cochléaire  et  son  ganglion  sont  situés  dans  un  tissu  osseux  qui 
est  nourri  par  des  artères  terminales  (type  Cohnheim).  Une  obli- 
tération des  vaisseaux    est  difflcilement  réparable,   le  vaisseau 


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600 


ANALYSBS 


obturé  n'ayant  presque  pas  d'anastomose.  De  plus,  les  cellules  du 
ganglion  cochléaire  sont  de  très  petites  dimensions,  déforme  bi- 
polaire et  entourées  dune  gaine,  signes  d'un  arrêt  dans  le  déve- 
loppement de  ces  cellules. 

En  terminant,  Fauteur  s'arrête  à  l'étude  de  la  surdité  sénile  el 
de  la  surdité  professionnelle.  Cette  surdité  considérée  comme  ner- 
veuse par  tous  les  classiques  est  due  à  une  sorte  d*usure  de 
l'acoustique  dans  la  sénilité  et  à  une  névrite  dégénérative  dans  la 
surdité  professionnelle. 

L'auteur  a  fait  des  expériences  sur  ces  questions  qui  feront  le 
sujet  d'une  publication  ultérieure.  lautmann. 

Sur  les  troubles  de  la  mentalité  dans  la  thrombose  otitique  da 
sinus.  Début  apoplectiforme  de  la  thrombose,  par  F.  Voss 
{Zeitsch.  fur  Ohrenheilkunde,  tome  L,  n®  Î8). 

La  thrombose  du  sinus  se  marque  sur  le  malade  comme  une 
complication  grave  de  l'otopathie.  Même  si  le  malade  vient  à 
pied  vers  le  médecin,  il  fait  Timpression  d'être  gravement  atteint. 
Les  enfants  indisciplinés  pour  le  changement  de  pansement  de- 
viennent patients  quand  leur  sinus  est  thrombose.  Kôrner  dit  que 
rintellecl  peut  rester  libre.  Mais  les  troubles  de  la  circulation  dans 
le  cerveau  sont  si  graves  que  généralement  une  dépression  psy- 
chique, un  certain  degré  d'apathie  ne  tardent  pas  à  se  montrer. 
Et  puis  un  autre  facteur,  l'infection  septique,  à  lui  seul,  peut  occa- 
sionner le  plus  grand  désordre  intellectuel.  Ces  désordres  mentaux 
de  cause  septique  peuvent  quelquefois  faire  confondre  une  throm- 
bose avec  une  typhoïde.  Voss  nous  en  cite  un  exemple,  mais 
d'autres  sont  connus  dans  la  littérature  (Pitfl). 

Quant  au  deuxième  facteur,  le  changement  dans  la  circulation 
du  cerveau  par  la  thrombose,  l'auteur  publie  l'observation  d'un 
malade  qui,  en  traitement  pour  une  suppuration  aiguë  de  l'oreille, 
a  été  brusquement  pris  d'un  accès  apoplectiforme.  Voss  a  opéré 
le  malade  quelques  heures  après  l'attaque  et  a  découvert  une 
thrombose  récente  du  sinus  transverse.  Malheureusement,  le  ma- 
lade est  mort  et  l'autopsie  a  été  refusée.  i.âutmann. 

Contribution  à  Fétiologie  des  troubles  à  début  brusque  de  la 
partie  nerveuse  de  l'oreille  interne,  par  C.  Stkln  (Monatsch.  fur 
Ohrenheilkunde.n''  i,  1906). 

Qui,  de  nous,  ayant  eu  occasion  de  suivre  un  grand  service  de 
médecine  ne  se  rappelle  pas  avoir  vu  le  cas  suivant  7  Un  homme 


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ANALYSES  601 

d'un  certain  âge  a  été  pris,  à  la  suite  d'une  violente  émotion,  de 
tremblements,  de  vertige,  palpitations,  bourdonnements  de  l'oreille 
et  surdité.  Peu  à  peu  les  grands  troubles  ont  disparu  et  comme 
chez  le  malade,  observé  dans  un  service  de  médecine  générale, 
Toule  n'a  pas  été  spécialement  examinée,  les  observations  de  ces 
cas  de  névrose  traumalique  n'en  font  pas  mention  et  les  malades 
quittent  le  service,  généralement  avec  la  mention  améliorés  ou 
guéris.  Mais  il  suffit  que  l'attention  d'un  otologiste  soit  appelée 
sur  ces  cas  pour  que  le  symptôme  auriculaire  soit  mis  en  relief  et 
imprime  son  cachet  à  ces  prétendues  névroses  traumatiques. 

Voici  d'abord  un  cas  :  Un  homme  de  62  ans  a  failli  faire  une 
chute  d'un  tramway  électrique.  Il  ressent  une  violente  émotion. 
Celle-ci  à  peine  passée,  il  est  pris  de  bourdonnements  dans  la 
tèle,  d'un  tremblement,  de  palpitations,  de  vertige,  et»  quand  le 
malade  rentre  chez  lui,  il  a  grand'peine  à  entendre  ce  qu'on  lui 
dit.  Son  émotion  persiste  encore  quelques  jours,  en  même  (emps^ 
il  a  des  maux  de  tête  et  des  insomnies.  Stein  a  occasion  de  voir 
ce  malade  trois  jours  après  l'accident.  Examen  otoscopique,  né- 
gatif. Diminution  de  la  perception  crânio-tympanale,  voix  haute  à 
2  mètres,  voix  chuchotée  et  montre  =  0.  Examen  de  l'état  général  : 
arlério-sclérose  généralisée. .  Les  bruits  subjectifs  ont  disparu 
seulement  au  bout  de  quelques  mois,  le  vertige  et  la  céphalée  ont 
peu  diminué.  Malgré  un  long  traitement,  l'ouïe  s'est  peu  amé- 
liorée. 

Stein  publie  6  cas  personnels  et  1  cas  appartenant  à  Freund  et 
Kayser.  Tous  ces  cas  se  ressemblent  entre  eux  et  ressemblent  aux 
nombreux  cas  de  névroses  traumatiques  dont  nous  avons  lu  les 
descriptions  ou  vu  quelques  spécimens.  Il  s'agit  de  malades  qui  se 
plaignent  de  céphalée,  de  vertige,  de  bourdonnements,  de  surdité, 
survenus  à  la  suite  d'une  émotion  ou  d'un  traumatisme  qui  a 
frappé  la  tête.  L'excitation,  l'oppression,  l'angoisse,  disparaissent 
peu  à  p&u  mais  quand  on  examine  les  malades,  même  plusieurs 
mois  après  l'accident,  on  trouve  que  leurs  facultés  intellectuelles 
ont  baissé.  Mais  la  lésion  la  plus  grave  a  frappé  l'oreille.  Les  bour- 
donnements peuvent  persister  pendant  des  mois  et  l'ouïe  est 
presque  toujours  et  pour  toujours  diminuée. 

Tous  ces  malades  montrent  à  un  examen  détaillé  des  lésions 
plus  ou  moins  prononcées  de  l'artério  sclérose.  Celle  artério-sclé- 
rose  peut  avoir  été  latente  jusqu'au  moment  où,  à  la  suite  d'une 
émotion,  d'un  traumatisme,  d'un  effort,  la  dyscrasie  se  manifeste. 
Cette  manifestation  peut  laisser  des  traces  profondes  dans  le  cer- 
veau qui  de  tous  les  organes  est  le  plus  sensible  aux  altérations 


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602  ANALYSES 

de  la  circulation.  S*agit>il  d^une  contraction  des  vaisseaux,  sous 
l'action  de  l'émotion,  contraction  suivie  d'ischémie  du  cerveau, 
s'agit-il  d'hémorrhagie  capillaire?  11  est  impossible  de  le  dire. 
Quoi  qu'il  en  soit  de  la  palbogénie  de  ces  accidents,  il  est  impor* 
tant  de  savoir  que  les  altérations  de  l'ouïe  et  les  bruits  subjectifs 
font  partie  d'un  cortège  de  phénomènes  qui,  au  point  de  vue 
de  Tanatomie  pathologique,  dépendent  de  l'artério-sclérose.  Que 
reste- t-il  dans  ce  cas  de  la  névrose  traumatique  ?       lautmann. 

Contribution  an  traitement  dn  vertige  de  Menière,  par  G.  Limopita 
et  S.  Gayazzani  (Arch.  ital,  di  otoL^  etc.,  sur  1905,  vol.  XYII, 
fasc.  1,  p.  14.) 

Dans  un  cas  les  auteurs  ont  obtenu  un  excellent  résultat  par  la 
galvanisation.  L'électrode  négative  ^de  12  centimètres  carrés  de 
surface)  était  appliquée  à  la  nuque  et  l'électrode  positive  (de 
3  centimètres  carrés  de  surface)  immédiatement  au-devant  du 
tragus  ;  le  courant  était  augmenté  progressivement  jusqu'à  10,  12, 
15  milliampères,  sans  que  la  malade  fit  aucun  mouvement  d'in- 
clinaison, ni  de  rotation  de  la  tête  ;  on  cessait  la  galvanisation  à  la 
première  apparition  du  vertige. 

Après  sept  séances,  l'hypéresthésie  de  l'oreille,  étant  un  peu  di- 
minuée, on  appliqua  deux  électrodes  égales  (de  3  centimètres 
carrés  de  surface)  sur  les  deux  tragus,  le  pôle  positif  étant  placé 
du  côté  de  l'oreille  atteinte,  avec  mi  courant  de  12  à  15  milliam- 
pères. 

Après  vingt-quatre  séances  quotidiennes  d'abord,  puis  espacées 
de  deux  jours  en  deux  jours,  le  vertige  avait  disparu  ;  les  bruits 
subjectifs  avaient  diminué  et  l'audition  s'était  améliorée. 

M.  BOULAT. 

Statistique  des  cas  de  mastoldites  opérées  dans  le  service  otolo- 
giqne  Ae  Boston  city  hospital.  De  mai  1903  à  mai  1904*  par 
Geobgb  a.  Leland  {AnnaU  of  otology  rhinology  laryngoly,  dé- 
cembre 1905). 

L'auteur  a  opéré  durant  cette  période  70  cas  de  mastoîdiles. 
Après  avoir  émis  les  réflexions  que  lui  ont  suggérées  ces  cas  diffé- 
rents, l'auteur  donne  le  détail  d'une  dizaine  d'observations. Deux  fois 
il  a  pratiqué  ce  qu'il  d^ppellele  pansement  au  caillot  languin  :  après 
cureltage  et  grattage  minutieux  de  la  cavité  mastoïdienne,  il  laisse 
se  remplir  de  sang  la  cavité  mastoïdienne  de  façon  à  provoquer 


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ANALYSES  603 

la  formalîoQ  d'un  caillol  et  suture  par-dessus.  Un  tout  petit  orifice 
est  laissé  au  point  déclive  par  lequel  est  introduite  une  petite 
mèche  destinée  à  drainer  le  sérum  sanguin  et  à  assurer  la  forma- 
tion d'un  caillot  compact. 

Ce  caillot  sanguin  semble  bien  an  excellent  milieu  de  culture 
pour  les  bactéries  qui  restent  forcément  dans  une  roastolde  même 
minutieusement  évidée.  Néanmoins  Tauteur  a  eu  deux  succès  : 
guérison  en  quinze  jours  et  même  huit  jours  dans  un  cas. 

H.  CABOCHB. 

Expertise  en  otologie»  par  Baginskt  {BerlinerklinUche  Wochensch^f 
n'»37,  1905). 

Le  plus  grand  nombre  des  cas^  à  expertiser  en  otologie  et  en 
même  temps  les  plus  difficiles  sont  ceux  portant  sur  les  lésions 
du  labyrinthe.  La  commotion  du  labyrinthe  montre  toujours  la 
même  caractéristique.  11  s'agit  de  malades  qui  ont  fait  une  chute 
d'une  grande  hauteur  ou  qui  ont  reçu  un  coup  sur  la  tête.  Les 
suites  immédiates  étaient  ou  une  perte  de  connaissance  ou  un 
étourdissement,  à  la  suite  desquels  le  malade  se  plaint  de  surdité 
plus  ou  moins  prononcée  d'un  ou  des  deux  côtés,  bourdonne- 
ments, bruissements,  vertiges  surtout  quand  il  se  baisse.  Quelque- 
fois le  complexus  symptomatique  de  Ménière  est  nettement  pro- 
noncé ;  en  môme  temps,  plaintes  de  fatigue,  de  faiblesse  de  carac- 
tère neurasthénique.  DansMes^cas  pareils,  l'otologiste  doit  se 
doubler  d'un  neuro-pathologue  et  se  mettre  en  garde  contre  la 
simulation.  Le  seul  moyen  est^de  faire  des  épreuves  de  Foule  et 
de  répéter  ces  épreuves.  On  peut  constater  au  diapason  que  le 
sujet  a  perdu  la  perceptibilité  pour  quelques  sons,  surtout  pour 
les  sons  élevés.  On  pourra  régulièrement  constater  la  diminution 
de  la  perception  osseuse.  On  constatera  que^hez  les  sujets  atteints 
d'otopathie  ancienne,  une  petite  commotion  suffit  pour^amener 
des  grosses  lésions  de  l'ouïe. 

Pour  l'évaluation  de  la  rente  à  allouer  il  faudra  se  rappeler 
qu'une  amélioration  de  l'ouïe  est  très  rare.  Un  doute  est  toujours 
possible  si  dans  les  cas  d'amélioration^il  s'est  agi  de  commotion 
véritable  ou  d'otopathie  hystérique  et  neurasthénique. 

LAUTMANN. 


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$04  ANALYSES 


II.  —  NEZ 


Contribation  à  Tétiologie  de  la  rhinite  oaséense,  par  Calamioa 
{Arch,  ital.  di  oiologia,  etc.,  vol.  XVil,  f.  3,  mars  1906,  p.  177- 
197). 

L'auteur  rapporte  huit  cas  personnels  de  rhinite  caséeuse,  tous 
unilatéraux,  dont  deux  chez  la  femme,  et  six  chez  Thomme  ;  Vkge 
des  malades  variant  de  i7  à  76  ans;  Taffection  siégeait  six  fois  à 
gauche  et  deux  fois  à  droite. 

11  existait  toujours  comme  cause  première  une  sécrétion  puru- 
lente entretenue  par  des  lésions  diverses  des  fosses  nasales  ou  des 
sinus  et  toujours  également  une  obstruction  plus  ou  moins  pro- 
noncée des  narines.  Aussi  la  matière  caséeuse  lui  a  semblé  être 
un  produit  de  rétention  prolongée  des  sécrétions  purulentes  ;  par 
le  fait  de  la  rétention,  celles-ci  subiraient  des  transformations  et 
des  décompositions  compliquées.  Il  ee  passerait  là  quelque  chose 
d'analogue  à  ce  qui  se  passe  dans  les  sinusites  caséeuses  et  dans 
les  amygdalites  cryptiques. 

L'opinion  que Jait  de  la  rhinite  caséeuse  un  simple  épiphéno- 
mône  au  cours  de  lésions  préexistantes  du  nez  ou  des  sinus  trouve 
donc  dans  ce  travail  une^nouvelle  conQrmation.        m.  boulât. 

Lésions  de  rœil  consécutives  à  une  injection  de  paraffine  pour 
corriger  un  nez  en  lorgnette,  par  Uhthoff  (Berliner  klinische 
Wochensch,  n«  47,  i&05). 

A  la  suite' d'une  injection  de  paraffine  fusible  à  43*,  et  injectée 
à  la  temperature.de  46  ou  47*,  la  malade  a  remarqué  brusque- 
ment pendant  l'injection  une  cécité  de  l'œil  gauche.  Aucune  dou- 
leur, la  malade  ne  ressentait  qu'un  peu  d'épiphora,  et  quelques 
vertiges.  Le  lendemain,  à  l'examen  ophlalmoscopique,  on  pouvait 
constater  l'embolie  de^l'artère  [^ centrale  de  la  ;^réline.  L'état  est 
resté  stationnaire.  ^L'auteur*^a  eu  à  constater  une  autre  lésion 
chez  un  homme  de  ^^57  ans,  chez, .lequel  un~médecin  a  voulu 
corriger  une  difformité  du  dos  du  nez  par  une  série  d'injections 
de  paraffine.  Après  la  troisième  injection  le  résultat  pouvait 
être  considéré  comme  relativement  bon,  quand  un  jour  le 
malade^  après  un  grand  travail  de  jardinage  et  après  sudation 
intense,  a  dû  se  frotter  les^  yeux  à  cause  d'une  sensation  de 
fourmillement  et  de  pression.  Dans  la  nuit,  les  yeux  et  toute  la 


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ANALYSES  605 

figure  sont  devenus  rouges  et  tuméfiés.  Le  malade  ne  pouvait  plus 
ouvrir  les  paupières  et  a  dû  être  reçu  à  la  clinique  ophtalmolo* 
gique.  Par  excision  d'une  partie,  on  trouve  que  la  paraffine  a  fusé 
dans  les  paupières.  A  Texamen,  on  constate  que  les  paupières  sont 
dures,  les  rebords  poussés  les  uns  contre  les  autres.  Impossib  lité 
absolue  de  les  ouvrir.  Le  traitement  a  consisté  dans  Fincision  des 
parties  néoplasiques  et  des  parcelles  de  paraffine.  L*examen  mi- 
croscopique montre  que  la  paraffine  ne  se  trouve  nulle  part  dans 
une  masse  compacte.  On  trouve  des  gouttelettes  de  paraffine  en- 
tourées de  tissu  dense  d'inflammation.  11  s'est  agi  dans  ce  cas  pro- 
bablement de  paraffine  fusible  à  un  degré  relativement  peu  élevé. 
La  réaction  inflammatoire  par  la  paraffine  dure  est  moins  pro- 
noncée. En  conséquence  la  paraffine  dure  parait  recommandablé 
de  préférence  aux  autres  paraffines.  lautmann. 

La  valeur  du  cornet  inférieur  pour  la  perméabilité  du  nez  pour 
lair,  par  FR\v{Monat8ch.  f.  Ohrenheilkunde,  n*>  1  i906). 

Si  nous  voulons  juger  de  la  perméabilité  du  nez  pour  Tair,  nous 
sommes  obligés  de  nous  fier  aux  assertions  du  malade,  à  moins 
que  les  troubles  et  l'organisme  ne  forcent  l'esprit  du  médecin  à  en 
chercher  leâ  causes  dans  une  insuffisance  de  Taération.  Les  appa- 
reils inventés  par  Zwaardemacker,  Glatzel  et  autres  sont  défec- 
tueux. 

La  clinique  nous  a  appris  à  reconnaître  quelques  lésions  intra- 
nasales  dont  la  suppression  augmente  la  perméabilité  du  nez  pour 
l'air.  L'observation  nous  montre  que  ces  lésions  occupent  dans  le 
nez  le  méat  inférieur  et  le  cornet  inférieur.  Or,  l'expérimentation 
montre  presque  généralement  que  le  passage  de  l'air  pour  la  res- 
piration touche  à  peine  ces  régions,  et  que  l'air  pendant  l'inspi- 
ration, prend  son  passage  au-dessus  du  cornet  inférieur,  dans  l'es- 
pace commun  des  méats  et  dans  le  méat  moyen.  Kayser  qui  a 
fait  aspirer  de  la  magnésie,  Franke  qui  a  fait  aspirer  la  fumée  du 
tabac,  Burchardt,  tout  en  variant  leurs  expériences,  sont  arrivés 
aux  mômes  résultats  à  savoir  :  1*^  que  le  passage  du  courant  ins- 
piratoire  ne  diffère  pas  beaucoup  de  celui  du  courant  expira- 
toire  ;  2^  la  plus  grande  partie  du  courant  respiratoire  passe  par 
le  méat  moyen;  3^  les  parties  inférieures  du  nez  ne  partcipent  pas 
à  la  respiration. 

Pourtant,  la  clinique  est  conforme  à  l'opinion  de  Frenkel,  d'après 
lequel  l'air  entre  principalement  par  le  méat  inférieur  et  par  l'es- 
pace entre  cornet  moyen  et  septu  m,  pour  avancer  vers  la  partie 
nasale  du  pharynx. 


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606 


ANALYSES 


Que  conclure?  Contre  les  expérimentateurs  on  pourra  objecter 
qu'un  arranj^ement  d'expériences  n*équivaut  pas  à  une  fonction 
naturelle.  Quant  aux  assertions  du  malade,  il  faut  admettre  qu'il 
n'y  a  évidemment  pas  de  parallélisme  entre  les  sensations  subjec- 
tives d'une  perméabilité  complète  et  les  constatations  objectives 
fournies  par  la  rbinoscopie.  Les  grosses  lésions  slénosantes  dans 
le  méat  moyen  réclameront  l'intervention,  et,  ce  n'est  que  dans  le 
méat  inférieur,  et  là,  par  un  examen  détaillé  du  cornet  inférieur, 
que  les  éventualités  plus  spéciales  d'une  sténose  possible  seront  à 
considérer.  Pour  cela,  Fein  propose  de  distinguer  cinq  points  pour 
Texamen  :  le  pôle  antérieur,  le  pôle  postérieur,  la  partie  libre  re- 
gardant vers  le  plancher,  la  partie  moyenne  dirigée  contre  le  sep- 
tum,  et  la  partie  supérieure  regardant  vers  le  méat  moyen.  Cha- 
cune de  ces  parties  peut,  soit  par  congestion,  soit  par  hypertrophie 
être  la  cause  d'une  sténose  passagère  ou  permanente.  A  ce  propos 
Fein  répète  les  notions  classiques  sur  l'obstruction  par  l'hyper- 
trophie polypolde  de  la  tète  du  cornet  inférieur,  la  sténose  par 
soupape  de  la  queue  du  cornet,  etc. 

Concluant  d'après  les  expériences,  Fein  croit  que  la  partie  du 
cornet  inférieur  formant  la  base  du  méat  moyen  pourra  faire 
l'objet  d'une  intervention  contre  la  sténose.  lauimajin. 

Tamponnement  du  nei  et  du  oayum»  par  Lennhopf  {Archiva  /.  La- 
ryng,,  Bd  XVIII,  n*  1). 

Le  tamponnement  du  nez  exécuté  de  façon  à  rendre  service  le 
cas  échant,  devient  toujours  pénible  au  malade  et  instinctivement 
l'opérateur  évite  de  le  faire  autant  que  possible.  Lennhoff  parait 
particulièrement  abhorrer  ce  tamponnement  et  si  l'expérience  per- 
sonnelle de  chacun  de  nous  ne  nous  mettait  pas  en  garde,  on  consen- 
tirait volontiers  à  ne  faire  le  tamponnement  qu'api'ès  les  opéra- 
tions exécutées  sur  la  muqueuse  du  septum  et  sur  le  cornet 
moyen,  à  moins  qu'il  ne  s'agisse  de  malades  arlério-scléreux  ou 
anémiques  chez  lesquels  le  tamponnement  est  de  rigueur  après 
toutes  les  interventions  sanglantes  dans  le  nez  quelles  qu'elles 
soient. 

Avec  les  anesthésiques  modernes  un  tamponnement  antérieur 
peut  paraître  suffisant  et  exposer  tout  de  même  le  malade  à  une 
hémorrhagie  abondante  quand,  quelques  heures  après  l'opération, 
la  vaso-dilatation  se  fait.  L'auteur  décrit,  avec  assez  d'humour, 
l'effroi  du  malade,  l'embarras  d'un  médecin  consulté  d'urgence 
qui,  après  un  vain  essai  d'arrêter  l'hémorrhagie  avec  ta  sonde  de 


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ANALYSES  607 

Belloc  (elle  ne  marche  pas  \)  envoie  le  malade  ou  à  Thôpilal  ou  à 
l'opéraleur.  Pour  éviter  tous  ces  inconvénients  Tauteur  nous  pro- 
pose remploi  de  son  tampon  en  forme  d*accordéon  (zugsheifen 
tampon).  Une  mèche  en  gaze  est  roulée  en  forme  d'accordéon  le 
long  d'un  01.  Cette  spirale  formant  tampon  est  introduite  dans  le 
nez  jusque  dans  le  cavum  pendant  qu'un  assistant  tient  l'autre 
bout  déroulé  de  la  spirale  entre  ses  mains.  L'opérateur  pousse  le 
tampon  jusqu'à  ce  qu'il  tombe  dans  le  cavum  où  il  produit  le  ré- 
flexe. A  ce  moment  l'assistant  tire  le  fil  autour  duquel  la  mèche 
de  gaze  est  enroulée  et  soulève  le  bout  jusqu'à  ce  qu'il  rentre  de 
nouveau  dans  la  choane.  On  flxe  le  Ûl.  Le  long  du  Ûl  comme  sur 
un  mandrin,  on  repousse  maintenant  la  mèche  de  gaze  rontre  le 
bout  de  la  spirale  fixé  dans  la  choane  et  on  transforme  de  cette 
façon  la  spirale  en  un  tampon  obstruant.  Le  tampon  devient  d'au- 
tant plus  serré  qu'on  tire  plus  fort  sur  le  fil  conducteur.  On  coupe 
de  la  mèche  suffisamment  pour  laisser  un  boutde  0'",10  dans  lequel 
on  fixe  un  tampon  de  coton  qu'on  pousse  dans  le  nez. 

Il  est  évident  que  si  l'on  fait  ce  tamponnement  en  pleine  hémor- 
rhagie,  il  sortira,  au  moment  où  l'opérateur  tire  sur  le  fil,  une 
masse  de  sang  qui  sera  comme  exprimée  par  le  tampon  qui  se 
resserre.  Il  faut  prévenir  le  malade  de  cette  possibilité  pour  lui 
éviter  une  peur  inutile  et  pour  l'empêcher  de  retirer  brusquement 
la  (ête  en  arrière,  mouvement  par  lequel  le  tampon  tout  entier 
pourrait  être  tiré  en  dehors. 

L'ablation  du  tampon  est  très  simple.  On  trouve  ce  tampon 
accordéon  dans  la  fabrique  de  pansements  Hartmann  qui  prépare 
des  étuis  contenant  des  tampons  d'une  longueur  de  i  mètre  et  de 
1»,50  et  de  deux  largeurs  de  0»,04  et  de  0»,2  i/2. 

LAUTMANN 

La  résection  souB-maqneuBe  de  la  cloison,  exécutée  d'après  la 
méthode  de  Otto  FaEsa  (Archiv.  f.  Laryng.^  Bd.  XVIIT,  n*  I). 

Rassurons  ceux  qui,  exécutant  la  résection  de  la  cloison 
d'après  Killian,  craignent  d'avoir  à  apprendre  une  |nouvelle  tech* 
nique.  Dans  ce  travail  très  connu  chez  nos  confrères  en  Allemagne 
et  en  Angleterre,  Freer  nous  décrit  sa  technique  qui  ne  varie  de 
celte  de  Killian  que  dans  quelques  détails  et  surtout  dans  l'emploi 
de  quelques  instruments  spécialement  construits. 
.  Poêilion  du  malade,  —  La  plus  grande  partie  de  la  résection  est 
exécutée  sur  le  malade  à  moitié  couché.  Le  malade  est  assis  seu- 
lement quand  il  s'agit  d'enlever  les  parties  osseuses  du  plancher. 


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608 


ANALYSES 


Aneilhéiie.  —  On  frolte  la  solution  d'adrénaline  1  ^/oo  sur  les 
deux  côtés  de  la  déviation.  Au  bout  de  3  à  5  minutes,  on  applique 
largement  de  la  cocaTno  en  poudre.  Au  bout  de  cinq  autres  mi- 
nutes, Topéralion  peut  commencer.  Si  nécessaire,  on  applique  de 
nouveau  la  cocaïne  au  cours  de  ropératior..  Freer  ne  fait  pas  d'in- 
jection sous-muqueuse  et  il  a  pu  opérer  de  cette  façon  des  enfants 
de?  à  iO  ans,  mais  il  est  préférable  d'ajouter  un  peu  de  chloro- 
forme chez  les  enfants. 

L'assM/a/ice  comporte  deux  aides  dont  l'un  s'occupe  de  l'hémos- 
tase et  l'autre  de  Técartement  de  l'aile  du  nez,  à  l'aide  d'un  rétrac- 
teur spécialement  construit» 

Donc  pas  de  spéculum. 

Incision  de  la  muqueuse,  —  L'incision  la  plus  fréquemment  faite 
a  la  forme  d'un  L  ouvert  en  arrière,  mais  elle  peut  être  variable 
et  être  remplacée  quelquefois  par  une  simple  incision  verticale 
allant  de  la  hauteur  du  septum  jusqu'à  la  base  du  plancher.  Les 
incisions  sont  faites  avec  des  bistouris  spéciaux. 

Séparation  de  la  muqueuse,  —  Pour  cette  partie  délicate  de 
l'opération,  l'auteur  a  construit  deux  «  élévateurs  »  spéciaux,  l'un 
très  mince  mais  non  coupant,  l'autre  avec  lame  tranchante  sur 
deux  côtés.  Ces  instruments  comme  tous  les  instruments  de  Freer 
ne  sont  pas  coudés. 

Section  du  cartilage,  —  Freer  fait  la  section  du  cartilage  avec 
un  bistouri  spécial.  Il  n'introduit  pas  le  petit  doigt  dans  la  narine 
opposée,  car  en  faisant  ceci  on  expose  plutôt  la  muqueuse  à  la 
section  qu'on  ne  la  garantit.  Avant  de  faire  la  section  du  cartilage 
on  tire  le  lambeau  antérieur  avec  un  double  crochet  et  on  sectionne 
maintenant  le  cartilage  parallèlement  au  dos  du  nez  le  long  de  la 
base  de  ce  lambeau. 

A  cette  première  incision  du  cartilage,  on  ajoute  une  deuxième 
je  long  de  la  basé  du  septum.  On  fait  ainsi  un  lambeau  cartilagi- 
neux avec  la  base  en  arrière.  La  séparation  de  la  muqueuse  du 
côté  concave  est  rendue  quelquefois  très  difticile  ;  parfois  il  faut  se 
contenter  de  dénuder  le  cartilage  peu  à  peu  et  de  sectionner  au  fur 
et  à  mesure  qu'on  l'a  dénudé.  Généralement  le  lambeau  cartilagi- 
neux donne  un  accès  suffisamment  grand  vers  la  concavité  et 
permet  de  suivre  le  mouvement  de  r«  élévateur  ■. 

La  résection  du  cartilage  se  fait  avec  le  couteau  de  Ingal.  Géné- 
ralement le  morceau  est  enlevé  d'une  pièce  et  même  quand  il  est 
impossible  de  faire  de  larges  incisions  dans  le  cartilage,  le  cou- 
teau de  Ingal  permet  la  section  des  petits  morceaux  et  les  ra- 
mène grâce  à  sa  forme  de   crochet.  Freer  se  sert  de  moins  en 


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ANALYSES  609 

moins  de  la  pince  coupante  et  on  voit  qu'il  n'est  pas  fait  mention 
du  spéculum  de  Killian. 

S'agit-il  de  la  résection  d'une  déviation  osseuse,  l'opération  de* 
vient  excessivement  délicate  et  peut  durer  plus  d'une  heure.  Ici  on 
ne  peut  pas  se  passer  de  pince  coupante,  qui  est  préférable  à  la 
gouge  excepté  dans  Tablalion  de  la  crête  incisive.  La  pince  dont  se 
sert  Tauteur  est  la  modidcalion  de  la  pince  de  Grûnwald.  Ces 
pinces  sont  construites  par  couple  pour  que  chaque  côté  la 
cuillère  non  mobile  puisse  se  glisser  sous  la  muqueuse  du  côté 
convexe. 

Tamponnement.  —  Un  lissu  spécial  molletonné,  «  slerilized  ab- 
sorbent lint»  est  découpé  en  lanières  de  1/2  centimètre  sur  0^,25. 
Ces  lanières  sont  trempées  dans  la  poudre  de  bismuth.  La  lanière 
est  pliée  en  deux  ;  tenue  entre  le  pouce  et  l'index,  elle  est  tendue 
avec  une  sonde  appuyant  contre  le  pli  et,  ainsi  tenue,  la  lanière 
est  introduite  dans  la  cavité  convexe  derrière  la  fenêtre  et  posée 
sur  le  plancher.  On  pose  en  étages  ainsi  plusieurs  lanières.  Ce 
pansement  reste  cinq  jours. 

Le  secret  de  la  réussite  de  l'opération  consiste  à  travailler  minu* 
tieusement.  L'hémorrhagie  pendant  l'opération  quoique  peu  grave 
est  gênante  et  fait  perdre  beaucoup  de  temps.  Ces  deux  raisons 
expliquent  pourquoi  le  chirurgien  ne  doit  pas  mettre  son  ambi- 
tion à  exécuter  rapidement  cette  opération.  lautmann. 

Résection  sons-muqueuse  des  déviations  et  éperons  du  septum, 
par  Saint-Clair  Thomso.n  [MédicL  chirurgical  Transaction), 

Ce  travail  a  été  communiqué  à  la  Société  royale  de  médecine  et 
de  chirurgie  à  Londres.  Dans  la  discussion  qui  a  suivi  la  lecture, 
Dundas  Grant,  après  avoir  rappelé  que  le  procédé  suivi  par  Saint. 
Clair  Thomson,  était  celui  indiqué  par  Killian,  s'est  déclaré  parti- 
san de  l'opinion  de  Zarniko  qui  demande  que  chaque  rhinologiste 
puisse  exécuter  correctement  de  cette  opération. 

Saint-Clair  Thomson  a  l'habitude  de  préparer  pendant  trois 
jours  ses  malades  pour  Topération.  Il  défend  pendant  ce  temps 
l'alcool,  le  tabac.  La  veille  il  purge  le  malade.  Par  ces  précautions, 
rhémorrhagie  pendant  l'opération  est  diminuée.  11  opère  mainte- 
nant sous  anesthésie  locale  par  badigeonnage  à  l'adréno-cocalne. 
Le  malade  est  couché.  L'incision  de  la  muqueuse  est  faite  avec  un 
court  bistouri  en  haîoonelte,  la  pointe  tranchant  partout.  Llnci- 
sion  esta  1/2  centimètre  entre  la  jonction  de  la  peau  et  de  la  mu- 
queuse et  parallèle  au  septum  cutané.  On  traversera  du  premier 
coup  le  cartilage  jusqu'à  la  muqueuse  opposée. 


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0  \  ()  ANALYSES 

La  suite  de  l'opéràlion  se  fait  d'après  le  procédé  classique.  A  la 
place  du  spéculum  de  Rillian,  Thomson  se  sert  du  spéculum  de 
Thudichum  dont  il  a  uu  peu  allongé  les  valves.  De  même,  pour  la 
résection  du  cartilage,  à  la  place  du  petit  instrument  de  Killian,  il 
se  sert  d*un  instrument  à  peu  près  analogue,  la  partie  tranchante 
fixée  sur  pivots  (Ballenger*s  savivei  septum  knge). 

Thomson  insiste^  comme  tous  les  auteurs  avant  lui,  sur  les 
réelles  difficultés  qu'offrent  les  parties  osseuses,  surtout  l'apo* 
physe  du  maxillaire  supérieur.  L'ablation  de  ces  parties  se  faitavec 
une  pince  coupante  ou  avec  des  ciseaux. 

Un  ou  deux  points  de  suture  dans  la  muqueuse,  léger  tampon- 
pement  avec  du  coton  trempé  dans  de  la  vaseline,  repos  au  lit 
pour  la  journée,  compresses  glacées  sur  la  racine  du  nez  consti- 
tuent le  reste.  Les  tampons  sont  enlevés  le  lendemain  ;  défense 
est  faite  au  malade  de  se  moucher.  Le  résultat  est  complet  au  bout 
de  sept  à  dix  jours. 

Difficultés  de  Vopération.  —  Insuffisance  de  Tanesthésie.  Le 
procédé  d'anesthésie  exposé  suffit  pour  les  cas  non  compliqués. 
L'infiltration  de  cocaïne  n'est  pas  recommandable.  Dans  les  cas 
compliqués,  l'ablation  des  parties  osseuses  peut  être  ressentie 
douloureusement.  Thomson  administre  le  chloroforme  seulement 
sur  demande  expresse  du  malade. 

Perforation  de  la  muqueute.  —  Si  d'un  côté  la  muqueuse  est 
complètement  détachée,  la  perforation  de  l'autre  côté  a  moins 
d'importance.  La  perforation  de  la  muqueuse  reste  permanente  si 
les  deux  muqueuses  sont  trouées  au  même  niveau.  Une  perforation 
permanente  située  très  en  arrière  est  sans  importance. 

Objections  antérieures,  —  Les  adhérences  entre  la  convexité  et 
Je  cornet  inférieur  ou  l'adhésion  de  deux  muqueuses  du  septum 
«ntre  elles  peuvent  offrir  de  grandes  difficultés  pour  la  sépa* 
ration. 

Oppositions  faites  à  cette  opération,  —  L'excision  d'une  grande 
partie  du  septum  exposerait  le  nez  à  des  déformations.  Cotte  ob- 
jection est  réfutée  par  les  cas  guéris  sans  aucune  difformité  du 
nez.  Au  contraire,  c'est  l'opération  précisément  indiquée  pour 
corriger  surtout  le  déplacement  du  septum  dans  une  des  narines. 
Il  faut  exécuter  une  véritable  résection  fenêtrée,  c'est-à-dire, 
laisser  une  partie  suffisante  au-dessous  du  dos  du  nez  et  derrière 
le  septum  cutané.  La  solidité  du  nez  ne  souffre  pas  après  l'opéra- 
tion. Quatre  opérés  de  Freer  ont  reçu  des  coups  sévères  sur  le  nez 
causant  épistazis  et  survenus  même  une  semaine  après  l'opération, 
sans  inconvénient  pour  la  forme  externe  du  nez,  ni  pour  le  sep- 


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ANALYSES  611 

lum  nouvellement  reconslruit.  On  incrimine  la  longueur  et  ladiffi* 
culte  de  l'opération  ;  celte  longueur  est  inévitable,  mais  la  durée 
de  trois  heures  nécessaire  pour  les  premiers  cas  a  été  réduite  par 
Thomson  à  moins  delà  moitié  pour  les  derniers  cas(Freer  1  heure, 
White  1  heure  el  demie,  Coolidg  jien  de  i  à  2  heures,  Cohn 
2  heures  et  demie,  Slepanow  de  1  à  3  heures  et  demie).  L'opéra- 
tion demande  une  habileté  spéciale  et  Zarniko  la  déclare  la  plus 
difQcile  de  toutes  les  opérations  intra-nasales.  En  suivant  la  mé- 
thode et  eu  employant  les  instruments  de  Thomson  on  simplifie 
considérablement  l'opération.  L'opération  est  impraticable  chez  les 
malades  au-dessous  de  17  ans.  Chez  les  enfants,  l'anesthésie  géné- 
rale serait  nécessaire  et  les  cavités  nasales  trop  étroites  pour  opérer 
commodément.  Les  instruments  sont  nombreux  et  coûteux.  La 
boite  de  Freer  contient  à  peu  près  vingt  instruments»  celle  de 
Killian  demande  des  instruments  dillérents  pour  le  côté  gauche  et 
le  cété  droit  (7) 

A  l'avenir,  l'arsenal  pour  cette  opération  sera  probablement 
allégé.  Pour  le  moment  voici  les  instruments  nécessaires  :  !<>  spé- 
culum ordinaire  de  Thudichum  ;  2*  long  spéculum  dcThudichum; 
3*  bistouri  en  baïonnette,  avec  pointe  arrondie  tranchante  sur 
toute  sa  circonférence  ;  4*  et  5®  séparateur  émoussé  et  tranchant, 
ils  doivent  être  très  effilés  et  étroits  pour  pouvoir  travailler  autour 
des  angles  et  dans  les  cavités  ;  ^*  couteau  de  Baliinger  ;  7*  pince  de 
Hartmann,  8*  et9<*  gouge  et  maillet,  40«  et  li«  aiguille  et  porte-ai- 
guille, 12«  pince  de  Freer  ou  de  Jansen. 

Les  avantages  et  les  indications  spéciales  de  cette  opération* 
sont  énumérés.  Parmi  les  contre-indications,  relevons  que  chez  les 
persoimes  âgées,  Thomson  n'exécute  pas  cette  opération  ;  l'accou- 
tumance s'étant  faite  au  tube  vicié  de  la  respiration. 

A  la  fin  de  son  travail,  l'auteur  fait  un  court  résumé  des  30  cas 
opérés  par  lui. 

Voici  le  a^  18.  —  Malade  âgé  de  20  ans,  envoyé  par  Sir  William 
Broadbent  se  plaint  d'un  catarrhe  nasal,  d'obstruction  nasale.  A 
été  opéré  3  fois  pour  végétations  adénoïdes  à  l'âge  de  7,  14  et 
15  ans.  Dans  le  pharynx  on  voit  des  cicatrices  et  des  adhérences 
entre  le  pilier  postérieur  et  la  paroi  du  pharynx.  La  luette  manque 
et  d'un  côté  le  voile  du  palais  est  fixé  par  adhérence  traumatique. 
Reste  de  végétations  adénoïdes.  Etroitesse  des  deux  cavités  nasales. 
Le  cartilage  quadrilatéral  luxé  daus  la  narine  gauche.  La  cavité 
droite  complètement  obstruée  par  une  déviation  et  un  éperon.  Le 
malade  réclame  le  chloroforme.  La  muqueuse  de  la  concavité  est 
perforée  pendant  l'opération.  Muqueuse  opposée  intacte.  Deux 


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612  ANALYSE» 

points  de  suture.  Huit  jours  après,  respiration  libre,  pas  de  perfo- 
ration du  seplum.  lauthann. 

Les  résultats  de  l'opération  de   Desanlt  dans  la  suppuration  du 

sinus  maxillaire,  par  Roelbrëuttbr  (Munchen.Mediz.  Wochensch. 

no  9,  1906). 

Le  mieux  est  Tenneroi  du  bien.  On  a  eu  tort  de  modiQer  l'an- 
cienne opération  de  Desault  et  de  la  remplacer  ensuite  par  des  pro« 
cédés  avec  conlrouverlure  dans  la  cavité  nasale.  Sebileau  (Annaleif 
n<^  12,  1905),  pratique  exclusivement  l'opération  de  Desault  et  à 
quelques  modifications  près,  c*est  la  même  opération  uniquement 
qu'on  pratique  à  la  clinique  du  prof.  Kôrner,  quand  après  un  traite- 
ment par  des  lavages  continus  pendant  trois  semaines,  la  sinusite 
n'est  pas  guérie.  Les  résultats  sont  excellents  puisque  sur  66  opé- 
rations pratiquées  entre  1901  et  1904,  61  cas,  tout  dernièrement 
examinés,  ont  été  trouvés  radicalement  guéris,  car,  à  l'inspection, 
on  ne  trouvait  ni  pus,  ni  croûtes  dans  le  nez. 

De  ces  66  cas,  8  cas  étaient  de  cause  dentaire  ;  sur  le  reste  l'ori- 
gine était  inconnue.  Cinq  cas  étaient  en  même  temps  atteints 
d'ozène,  1  cas  de  terliarisrae,  35  cas  montraient  une  combinaison 
avec  etbmoîdile.  Tous  ces  cas  ont  été  d'abord  débarrassés  de  leur 
etbmoldite.  Sept  cas  avaient  en  même  temps  une  sinusite  frontale, 
dont  trois  des  deux  côtés,  et  trois  fois  il  y  avait  sinusite  spbénoi- 
dale.  Les  5  cas  non  guéris  de  leur  sinusite  maxillaire  étaient  préci- 
sément ceux  combinés  de  sinusite  ethmoîdale. 

La  plaie  opératoire  de  la  fosse  canine  s'est  fermée  quarante- 
deux  fois.  Quatorze  cas  ont  gardé  uue  fistule. 

Quant  à  la  technique,  elle  a  été  de  plus  en  plus  simplifiée.  Depuis 
1904,  elle  est  faite  sous  aneslhésie  locale.  Incision  dans  la  fosse 
canine  à  1  centimètre  et  demi  du  bord  alvéolaire,  traversant  mu- 
queuse et  périoste.  Ruginalion.  Ouverture  large  de  la  paroi  facittle 
mise  à  nu  du  recessus  pré-lacrymal  et  du  recessus  alvéolaire,  cu- 
retage soigneux  de  toute  la  muqueuse  (Lampe  frontale,  curettes 
tranchantes  et  de  tailles  différentes).  Lavages  à  l'eau  oxygénée, 
tamponnements  légers.  Le  troisième  jour  le  tampon  est  enlevé, 
le  sinus  est  lavé.  Dans  la  suite  on  examine  la  plaie  (spéculum 
Killian),  on  fait  des  lavages  et  on  introduit  un  tampon  à  la  gaze. 
Après  trois  semaines  on  nMntroduit  plus  de  tampons,  on  lave  en- 
core tant  que  c'est  possible.  Il  n'est  pas  proboble  que  la  flstulisa- 
tion  du  sinus  soit  plus  favorisée  par  ce  traitement.  Ces  fistules  ont 
du  reste  une  tendance  à  se  fermer.  Cette  opération  est,  comme 
Sebileau  Ta  dit,  uue  bonne  opération.  lautmann. 


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ÀNALT8I8  &1^ 

m. --- LARYNS. 

Snrla  guérison  de  la  tobercnlose  do  larynx,  par  Arthur  Alexam* 
Dia  {Berliner  klinitche  Wochensch,,  n*  9,  1906), 

Dans  cet  article,  Alexander  s'élève  contre  le  pessimisme  avec  le- 
quel les  laryngologistes,  en  général,  traitent  la  tuberculose  du  la- 
rynx. L'auteur  est  loin  de  préconiser  un  traitement  unique,  médi- 
cal ou  chirurgical  contre  la  phtisie  du  larynx.  La  plupart  du  temps, 
il  a  été  obligé  de  combiner  le  traitement  opératoire  (curetage  et 
résection  partielle)  avec  le  traitement  médicamenteux  et  hygié- 
nique. L'auteur  nous  décrit  en  détail  l'histoire  de  six  malades 
dont  l'analyse  détaillée  ne  nous  parait  pas  nécessaire,  d'autant 
que  chez  deux  des  malades  au  moins  la  guérison  a  été  absolu- 
ment indépendante  du  traitement  et  pouvait  être  considérée 
comme  affaire  du  hasard.  Mais  comme  chez  ces  deux  malades, 
Taffection  pulmonaire  a  évolué  après  guérison  de  la  laryngopalhic, 
le  pronostic  de  la  laryngopathie  a  été  une  fois  de  plus  indépen- 
dant de  la  bacillose  générale.  Nous  apprenons  de  l'histoire  du  pre- 
mier cas  de  l'auteur  qu'à  la  clinique  Fraenkel,  on  observe  comme 
règle  d'entreprendre  le  traitement  chirurgical  de  la  laryngite  tu- 
berculeuse seulement  après  une  longue  observation  du  malade, 
pour  se  rendre  compte  que  la  marche  de  l'affection  n'est  pas  trop 
rapide.  Dans  les  cas  de  phtisie  galopante  du  larynx  toute  inter- 
vention est  à  déconseiller.  lautmann. 

Le  traitement  chirurgical  de  la  tabercolose  da  larynx,  par  Fin- 
DER  {Berliner  klinisch.  Wochensch.,  n*  9, 1906). 

La  possibilité  de  la  guérison  de  la  tuberculose  soit  spontané- 
ment, soit  par  le  traitement  général  seul  ou  combiné  avec  un  trai- 
tement local  est,  aujourd'hui,  généralement  admise  (exception, 
von  Schroetler).  Le  traitement  local  consiste  en  l'emploi  du  men- 
thol, de  l'acide  lactique,  sulforicinate  de  phénol,  l'acide  trichlor- 
acétique,  le  formol,  etc.  La  galvanocauslie  est  plus  rarement  em- 
ployée et  encore  moins  l'électrolyse. 

Supérieur  à  ces  traitements  est  le  traitement  chirurgical  à  con- 
dition de  l'employer  bien  et  dans  des  cas  indiqués.  11  est  incontes- 
table aussi  qu'il  faut  compter  avec  une  via  aanatrix  particulière  à 
chaque  malade. 

Pour  le  traitement  chirurgical,  il  est  important  que  la  lésion 

ANNALI8  DBS  MALADIB8  DB  l'oEBILLB   BT  DU  LAETIIZ.—  XXXII.        41 


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«14 

soit  bien  localisée  et  pas  trop  profonde.  11  ne  faut  pas  attaquer  an 
larynx  dont  les  fausses  et  les  Traies  cordes  sont  infiltrées  et  ulcé- 
rées, ou  quaud  toute  feutrée  du  larynx  est  rigide  par  infiltration. 
Par  contre,si  la  lésion  consnte  en  une  ulcération  isolée  de  la  paroi 
postérieure, ou  si  une  seule  corde  est  infiltrée  et  ulcérée, ou,si  avec 
un  larynx  intact,  l'épiglotte  ou  un  pli  aryépiglottique  porte  une 
lésion  tuberculeuse  ou,  bien  entendu,  s'il  s'agit  d'un  tuberculome 
l'opération  est  indiquée.  Mais  on  ne  peut  pas  formuler  de  scbéma^ 
l'habileté  et  l'habitude  de  l'opération  laissent  trop  de  Tariantes. 

L*étal  des  poumons  ne  parait  plus  si  important  pour  l'indicatioi^ 
de  l'opération  que  le  font  croire  les  manuels  classiques.  ▲  part  la 
cachexie  et  la  fièvre,  Tétai  général  ne  donne  plus  de  contre-indi« 
cation  pour  l'emploi  de  la  curette  et  de  la  pince  coupante. 

Le  rôle  que  joue  la  trachéotomie  dans  le  traitement  de  la  tu- 
berculose laryngée  est  très  controversé.  Si  Schmidt  l'a  conseillée 
comme  intervention  de  règle,  il  a  trouvé  Henrici  comme  adepi* 
tant  qu'il  s'agit  de  la  phtisie  laryngée  chex  les  enflants,  chez  les* 
quels  le  traitement  endo-laryngé  est  impraticable.  Nous  n'inais- 
tons  pas  sur  le  rôle  prophylactique  de  la  trachéotomie  dans  la 
sténose  et  la  dysphagie,  dans  la  laryngite  tuberculeuse  et  nous 
nous  contentons  de  mentionner  la  vue  encore  théorique  de  Kuthner 
sur  l'emploi  de  la  trachéotomie  dans  la  laryngite  compliquée  de 
gravidité.  La  thyrotomie  trouve  un  défenseur  enthousiaste  en 
Goris  et  en  Hansberg.  Quant  à  l'extirpation  totale  du  larynx  pour 
tuberculose,  Gouguenheim  a  écrit  en  1884  :  «  Probablement  cette 
opération  n'entrera  jamais  dans  la  pratique  chirurgicale  de  la  thé- 
rapeutique laryngienne  ».  Malgré  quelques  essais  ce  radicalisme 
ne  semble  pas  avoir  gagné  les  laryngologistes.  lAuriUNif. 


NOUVELLES 


Congrès  et  Sooiétéa  aayantea. 

Le  Congrès  Intematloiial  de  rhino-laryngologie  aura  lieu,  à  VleiuM^ 
en  1908  sous  la  présidence  d'honneur  de  M.  le  conseiller  aulique  Prof. 

Y.  SCHBÔnBA. 

Règlement,  —  Art.  1.  :  Le  Congrès  international  de  rhino-laryngolo- 
gie se  tient,  à  Vienne,  du  21  au  »3  avril  1908,  à  roocasion  du  clnqnaa* 
tième  anniversaire  de  la  Société  de  rhino-laryngologie  et  de  la  solennité 
en  l'honneur  de  Tt)EE*CiiBMÂK. 

Art.  2  :  Seront  seules  admises  les  communications  d'un  ordre  sdenH- 
fiqne.  Une  exposition  d'instruments,  préparations,  etc...,  sera  égale- 
ment installée. 


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GUYIUen  BNVOTis  AUX   ANICALB8  615 

Art  3  ;  Les  litres  des  commiiDicattons  seront  reçus  par  le  secrétaire 
Jusqu'au  Si  décembre  1907  au  plus  tard. 

Art  A  :  Les  communications  seront  insérées  au  programme  dans 
r«rdre  de  leur  envoi  Les  eommunieations  envoyées  après  le  31  décembre 
1907  sinscriront  après  épuisement  du  programme  arrêté  à  cetle  date 

Art.  5  :  Les  langues  officielles  du  Congrès  sont  TAilemônd,  TAnglais,. 
le  Français 

Art.  o  :  Il  est  accordé  vingt  minutes  h  ctiaque  orateur  pour  faire  Ba 
eommunioation.  Dans  la  discussion,  il  est  accordé  cinq  minutes  pour  la 
réponse  et  une  seule  fois  pour  la  même  commanication. 

Art.  7  :  Un  court  résumé  des  rapports  et  communications  rédigé  dans 
une  des  trois  langues  admises  sera  envoyé  au  secrétaire,  ao  plus  tard, 
le  31  décembre  1907. 

Art.  8  :  Le  montant  de  la  cotisation  est  fixé  à  25  couronnes  ou 
20  marks  et  doit  être  envoyé  au  trésorier,  le  D*"  OorrriuiD  Schaft, 
Vienne,  I,  Hoberraarkt,  n?  4,  ou  aux  délégués  des  Sociétés  laryngolo- 
giques.  En  échange  de  ce  versement  une  carte  de  congressiste  sera  dé- 
Ovrée. 

Art.  9  :  Chaque  congressiste  recevra  une  médaille  commémoralive 
représentant  les  effigies  de  TObi  et  de  Gzbbmax. 

Les  non  participants  pourront  se  les  procurer  pour  la  somme  de 
20  couronnes. 

Art.  10  :  Chaque  connessiste  a  droit  au  compte  rendu  imprimé. 

Le  seerétaire  :  Prof.  usossiiAjm.  IX,  Gamisongasse,  n<»  10.  Vienne. 

Leprétident  :  Prof.  0.  Cauu,  I,  Bellariastrasse,  n«  12,  Vienne. 


Nominations.  —  Dittlnotions  honorifiques. 

Administration  générale  de  Vassistance  publique  à  Parie. 

Le  prix  Filiaux  (prix  d*otologie^  POur  1906   a  été  décerné  h  M.  Bal- 
;,  interne  des  hôpitaux,  et  à  Bl.  Potit,  externe  des  hôpitaux. 


L'académie  de  médecine  a  décerné  le  prix  Meynot  i906  à  notre 
collaborateur  M.  Robibt  Lsboui,  pour  son  mémoire  sur  la  paralysie  au 
spinal  d^origine  otique.  ^. 

Vu  DB  CiiAtsiira  (Pepsine  et  diastase).  Rapport  favorable  de  TAcadémie 
de  médecine,  mars  1864.  Contre  les  affections  des  voies  digestives. 

Bbomvbi  di  potassium  GBAifOLÉ  Di  PAiiisis.  Approbatiou  de  TAcadémie  de 
fliédecine,  187t.  Contrôles  affections  du  système  nerveux.  Le  flacon  de 
15  grammes  est  accompagné  d'une  cuillère  mesurant  50  centigrammes 

PiospBATiiri  FauIrbs.  Aliment  très  agréable,  permettant,  ches  les  jeunes 
enfants  surtout  l'administration  facile  du  phosphate  bicalciaue  assimi- 
lable. Une  cuillerée  h  t>ouche  contient  25  centigrammes  de  pnosphate. 

PouDEB  LAXATiTB  DB  ViCBT  (Poudro  de  séué  composée).  Une  cuillerée  à 
café  délayée  dans  un  peu  d'eau  le  soir  en  se  couchant.  Excellent  remède 
contre  la  constipation. 

OUVRAGES  ENVOYÉS  AUX  ANNALES 


Die  Thérapie  chez  Kehlkopftuberculose  mit  besonderer  Rûcksicht  aut 
den  galvanokaustischen  Tiefenstich  und  Aussere  Eingriffe,  par  Luowia 
OaiijiwALD,  Lehmann,  éditeur,  Munich.  1907. 


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6i6 


OUVRAGES  KKVOYés  AUX  ANNALES 


De  la  paralyéie  da  moteur  ocnlaire  externe  d'origine  oUque,  par  Sa- 
muel Heybaud,  Th.  de  Lyon,  1906,  Rey,  édit. 

The  cure  of  chronic  suppuration  of  the  middle  ear  without  removal 
of  the  duem  or  ossicles  or  loss  of  hearing,  par  Ch.-J.  Heati  (Extr.  de 
The  LanceU  août  11, 1906). 

Neuf  cas  d*extraclion  de  corps  étrangers  de  l'œsophage  chez  Tenfànt 
au  moven  d'une  uioce  h  brancne  glissante,  sous  l'examen  radioscopiaue 
dans  l'examen  lalérul.  par  Et.  Hearabo,  Pollennis  et  Centerlck,  édit., 
Bruxelles,  Il 00.  

BenEoeabploI  (Inhalations  et  Gargarismes).  Affections  inflamma- 
toires el  infectieuses  de  la  gorge,  du  nez,  du  larynx,  des  bronches 
{Voir  atix  Annoncée). 

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Préparé  spécialement  pour  YAnesUiésie^  sa  conservation  dans  le  vide  et 
en  tubes  jaunes  scellés  le  met  à  l'abri  de  toute  altération. 

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TABLE  DES  MATIÈRES  DE  L'ANNÉE  1906 

(32«  VOLUME,  2«  PARTIE) 


TABLE  DES  NOMS  D'ADTEDRS 


Les  titres  des  mémoires  originaux  sont  composés  en  caractères  gras. 

Aka.  —  Trois  cas  de  corps  étrangers  de  Tœsophage 305 

Alexander  (A  ).  —  Sur  la  guérison  de  la  tuberculose  du  larynx.  613 

Alezait.  —  Dédoublement  de  la  corde  vocale  inférieure.   .  .   .  507 
Alt.  —  Deux  cas  de  méningite  tuberculeuse  consécutive  &  une 
inflammation  suppurée  aiguë  de  l'oreille  moyenne,  chez  des 

malades  atteints  de  tuberculose  pulmonaire  au  premier  degré.  267 

—  —  Paralysie  du  muscle  abducteur  de  l'œil,  de  cause  oto- 

gàne 267 

—  -^  Obturation  du  sinus  par  tissus  fibreux 470 

Attooiation  laryngologique  américaine.  —  37«  congrès 

annuel  tenu,  à  Atlantic  City,  1-3  juin  1905 61 

Baginsky.  —  Expertise  en  otologie 603 

Ballenger  (W.  L.)*  —  La  résection  sous- muqueuse  du  septum 
nasal  Nouvelle  technique  à  l'aide  du  nouveau  bistouri  à  bas- 
cule de  Fauteur,  réduisant  la  durée  moyenne  de  l'opération  à 

quelques  minutes 485 

Barany.  —  Expériences  sur  le  nystagmus  provoqué  par  l'oreille.  271 

Bargy  (M  ).  —  Abcès  de  la  cloison  nasale 70 

Bartn.  —  Paralysie  faciale  consécutive  à  la  mastoïdite  de  Besold.  413 

BatUDgarten.  —  Néoplasme  du  larynx  ? 282 

—  —  Uémangiome  de  l'amygdale  et  de  la  langue  .  282 

—  —  Un  cas  de  lupus  du  larynx 283 

Bayd-8tanley  et  XJnwin  (W.  H.).  —  Cancer  de  la  bouche  et 

de  la  gorge 316 

Beoo.  —  Polype  naso-pharyngien  fibro-sarco  enchondromateux. 

Extirpation;  mort  dans  le  collapsns 198 

Bellin.  —  Kyste  dermolde  du  dos  du  nez 38 

ANNALBS  DBS  MALADIES  DB  l'oRBILLE  BT  DU  LARYNX.  —  XXXII.  42 

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618  TABLE  DES  NOMS  D* AUTEURS 

Benda.  —  Sténose  syphiliticine  de  la  trachée 52 

Bénet  (1.).  —  Les  mastoldites  d*emblée 287 

Berg.  —  Corps  étranger  du  larynx 82 

Bergh.  —  Troubles  nerveux  consécutifs  à  la  tonsiUotomie ...  204 

Bhem.  —  La  mensuration  du  son 573 

Biohelonne  (H.  ).  —  Zona  oceipito-cervical  bilatéral  précédé  d'une 

angine  aicué 314 

Binf .  '  Ottte  moyenne  chronique  et  destruoUon  du  tympan.  •  268 

Biano  (A.).  —  Lymphadénome  de  Tamygdale 284 

Blano.  *  Polype  de  l'amygdale 313 

Blau.  '  Le  pavillon  chec  les  aliénés  et  chez  lés  criminels  ...  573 

—      —  Obturation  expérimentale  de  la  fenêtre  ronde 573 

Blook.  —  Surdité  et  rétinite  pigmentaire 574 

Boesch.  —  L*aqnednc  du  vestibule  comme  voie  d'infection  .  •  .  416 

Bôrger.  —  Corps  étranger  du  nez 50 

BosTiel.  —  Un  cas  de  périchondrite  du  cartilage  thyroïde.  .  .  -38 

Botella.  —  Paralysie  faciale  double  d'origine  otique 408 

Botey  (Rioardo).—  Le  radium  en  otornino-laryagoloeie .  101 

—  *-  Un  cas  de  méninçite  et  de  thrombo -phlé- 
bite des  deux  sinus  caverneux  d'ongine  otique.  Trépanation 
totale  pénétrante  du  cr&ne.  Drainage  de  la  cavité  arachnol- 
dienne.  Mort 405 

^  —  Un  cas  d'épistaûs  particulièrement  rebelle.       495 

—  —  Un  cas  de  rhinolithe  colosse  (  iiO  grammes).        496 

—  —  Les  polvpes  du  laryngo  pharynx 510 

Bouyer  (fils).  —  Hyperesthésie  et  paresthésie  pharyngées.  .  .        201 
Bôval.  —  Balle  de  revolver  ayant  traversé  le  larynx 177 

—     —  Corps  éirinoer  de  l'œsophage.   .»»«.».....       178 
Brindel.  ~  Un  cas  de  kvste  osseux  de  l'arrière-fosse  nasale 
gauche.  Dilatation  ampullaire  d'une  cellule  ethmoldale  posté- 
rieure          506 

Brooa.  —  Adéno-phlegmon  latéro -pharyngien.  Ulcération  de  la 

carotide  externe 8S 

BroBOkaert.  —  Pinces  &  polypes  naso-phar^giens 180  , 

—  —  Cas  d*ozène  guéri  par  des  mjeclions  sous-mu - 
queuses  de  paraffine  depuis  plus  de  trois  ans 187 

—  —  Inclusion  normale  et  pathologique  de  paraffine 
molle  et  de  paraffine  solide  dans  les  tissus.  Projections  de 
coupes  microscopiques 195 

—  —  Sur  l'étiologie  de  Tozène  avec  projections  de 
coupes  microscopiques * 195 

—  —  Un  cas  de  psendo  leucémie  simulant  la  prétendue 
maladie  de  MlkuUcz 200 

Brœckaert  (1).  —  Contribution  à  Tétude  de  la  palhogénie  des 
kystes  séreux  du  cou 304 

Bross.  —  Extraction  de  polypes  chez  un  hémophile 479 

Bruhl.  —  Contribution  à  Tanatomie  pathologique  de  Tappareil 
auditif 416 

Caboche  (âénrl).  —  Tuberculose  nasale  et  méat  inférieur; 
deux  cas  de  tuberculose  naso  lacrymale 244 

Càldeira  Cabrai.  —  Un  cas  de  végétations  adénoïdes  suivies, 
après  leur  ablation,  de  l'apparition  sur  place  d*UB  myxo-sar- 
come  végétant 162 

Calamida.  —  Symptômes,  diagnostic,  pronosUc,  traitement  des 
sarcomes  endonasaux 44 

—  ~  Contribution  h  l'étiologie  de  la  rhinite  caséeuse.       604 
Campiollnl  et  Orlandlni.  —  Résultats  des  25  premiers  cas  de 

cure  radicale  de  suppuration  chronique  du  sac  lacrymal  par  la 
méthode  de  Tottl : 47 


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TABLfi   DBS   NOMS  D'AUTEURS  619 

Page. 

Campo  (Ck>li2al6S  del).  —  Aérophagid  ioc(m90l«nt6 167 

Capart  (père).  —  Fibromes  naso-phaiyngiens 187 

Capart  (A.).  —  Dee  indications  opératoires  dans  le  traitement 

des  idnnslteB 501 

Chiari  (O.)*  —  Contribution  an  diagnostic  différentiel  entre  les 

jpapillomes  durs  et  les  proliférations  gommentes  dn  larynx.  .  506 
Citelli.  —  Corps  étrangers  particuliers  de  Toreille  et  du  nez,  et 

rbinolite  primittre 289 

—  —  Spasme  donique  du  stapédius  et  des  autres  rameaux 

du  facial 300 

Collet.  —  Une  série  d*opérés  d'éridement  ethmoldal  par  voie 

endonasale] 184 

Corner  Bdred  (M.).  Fairbank  (H.  A.  T.)  —  Saroome  de 

l'œsophage 315 

Cottima.  —  Le  premier  cas  de>hinosclérome  obserré  en  Rou^ 

manie ' 69 

Coatela  et  Oellé  (G.).  —  Sarcome  de  la  région  hypopbysalre 

et  de  la  base  dn  crâne  avec  prolongement  pharyngien  ....  266 
OoTOlgri.  —  Sinusite  frontale  bilatérale  de  nature  syphilW<iii«.       £80 

Croazfuao.  ^  Miororhinie  et  oonohotomie 121 

Curtohmanii.  —  Sur  les  déviations  de  la  trachée  et  du  larynx, 

consécutives  à  qQel(iue9  mtiladies  intrathoradques 84 

Delneuville  0S->.  —  Un  cas  de  complication  oculaire  de  sinu- 
site sphénotdale 71 

Delsanz  (G.  E).  —  tuberculose  de  la  cloison,  lupus  du  nés, 

coupes  microsoopiqnes 177 

V.  Delaattz.  —  Le  rhino-fantôme  de  Killian  |en  photographie 

stéréoscopique 176 

—         —  Instruments  laryngiens 182 

Delstanohe.  —  Traitement  de  rotfiématome 201 

Denker.  —  Extraction  des  coips  étrangers  de  l'œsophage  et  de 

la  trachée  par  Tœsophago  et  trachéoscopie 92 

—  —  Contribution  à  |l'opération  radicale  de  la  sinusite 
maxillaire  chronique , 502 

—  —  Nouvelle  méthode  opératoire  pour  les  tumeurs  ma- 
lignes du  nez 572 

Dionitio*  —  La  radiothérapie  de  l'ozène 46 

Dionisio  (J.).  —  Vingt  cas  d'otite  suppurée  chronique  traités 

par  la  radiation 592 

Diriart  et  BozUr.  —  Paralysie  réoarrentielle  par  oom- 

presaion  thyroïdienne,  'rhyroldeotoinie.  Gaérison.  .       254 

Domingues.  —  La  douleur  dans  les  mastoldites 590 

Donogany.  —  Traitement  des  sinusites  aiguës  du  nez  ....  280 
Dowm«  (Walker).  —  Atrésie  nasale 6S 

—  —  Démonstrations  sur  les  suppurations  des 
sinus  accessoires  du  nez,  avec  projections,  présentation  de  ma- 
lades et  pièiOM  anatomiques 74 

—  —  Corps  étranger  (pièce  dentaire^  resté  trois 

mois  dans  la  tranchée.  Extraction. 80 

~  —  Corps  étranger  de  la  trachée  (morceau 
de  hoiflle)  obii  un  enfant  de  15  mois 80 

Daohesne.  —  Traitement  éhimrKical  des  rétrédssemente  de 
l'œsophage 192 

Dumbar.  —  Cause  et  traitement  du  rtiuffle  des  foins 480 

Bokstein.  —  Sur  les  injections  et  lee  implantations  de  paraf- 
fine dans  lee  plastiques  nasales  et  faciales 575 

Edred  Corner  (M.)  Fairbank  (H.  A.  T.).  —  Sarcome  de  l'œso- 
phage         315 

Brdbeim.  —  Sur  le  cholestéatome 894 


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620  TABLE  DES  NOMS   d'AUTEUES 

Esoat  (E.).  —  Gommeiit  on  mouche  les  enfanta  du  premier  âge.        394 
Esch'weller.  —  Contribution  à  l'anatomie  pathologique  des  si- 
nusites         504 

Ëspentchied.  —  Sur  le  rapport  entre  la  carie  du  rocher  et  la 

névrite  optique 296 

Fairbank  (H.  A).  Edred  Corner  (M  ).  —  Sarcome  de  l'œso- 
phage          315 

Fa  1  las.  —  Quelques  cas  de  sténose  laryngée 189 

Fallat  (A.).  —  Relevé  statistique  du  service  d'oto  rhino-laryn- 

gologie  de  l'hôpital  Saint  Jean  de  Bruxelles 314 

Fa  lias  et  Parmentier.  —  Papillomes  des  cordes  vocales.  .   .        188 
Falta  (Marcel).  —  Sur  les  relations  du  nez  et  de  l'appareil  gé- 
nital de  la  femme 480 

Faure  (J.  L.)*  -~  Technique  de  l'extirpation  des  tumeurs  ma- 
ligne* du  maxillaire  supérieur 306 

Fein.  —  La  valeur  du  cornet  inférieur  pour  la  perméabilité  du 

nez  pour  l'air 605 

Félix  (Eugène).  —  Les  causes  de  la  paralysie  complète  du 

nerf  laryngé  inférieur  ou  récurrent 75 

—  —  Le  morcellement  de  l'amygdale  palatine .        313 

Finder.  —  Le  traitement  chirurgical  de  la  tuberculose  du  larynx.  614 
Fiocre.  —  Un  cas  d'hémorrhagie  primitive  du  naso  pharynx   .  39 

Fiocre  (L  )  et  Weissmann  (E.).  —  Le  sinus  et  les  sinusites 

maxillaires  chez  les  nouveau -nés 225 

Fournie.  —  Volumineux  polype  muqueux  maxillo  nasal   .  .  •        265 

Frankl-Hoch"wart.  —  Sur  le  vertige  de  Ménière 572 

Freer  (Otto  T.).  —  Déviation  de  la  cloison  nasale.  Revue  cri- 
tique des  méthodes  de  redressement  par  la  résection  fenôtrée 

avec  une  statistique  de  cent  seize  opérations 486 

Freer  (Otto).  —  hei  résection  sous-muqueuse  de  la  cloison  .  .  607 
Frey  (Hugo).  —  Contribution  &  l'anatomie  de  l'os  temporal.  .  473 
Frey  (H.)  etFuch»  (A.). —  Sur  l'épilepsie  réflexe  d'origine 

nasale,  auriculaire  et  pharyngienne 141 

Fuchs  (A.)  et  Frey  (H.).  —  Sur  l'épilepsie  réflexe  d'origine 

nasale,  auriculaire  et  pharyngienne 141 

Furet  (Francis).  —  Méningite  cérébro  spinale  à  pneu- 
mocoque, d'origine  otique H 

—  —  Quelques  considérations  sur  le  traitement  de  la 

sinusite  maxillaire 500 

Garel  (J.).  —  Gomme  de  la  bifurcation  des  bronches. 
Considérations  sur  la  valeur  diagnostique  de  la  toux 
de  compression  dans  les  tumeurs  du  médiastin  ...  1 
Gavazzani  (S.)  et  Limonta  (G  ).  —  Contribution  au  traite- 
ment du  vertige  de  Ménière 602 

Gellé  (G.)  et  Coutela.  —  Sarcome  de  la  région  hypophysaire 
et  de  la  base  du  cr&ne  avec  prolongement  pharyngien.  .  .  .        266 

Gluck.  —  Des  opérations  sur  le  larynx  et  le  pharynx 275 

Gerke.  —  Altérations  du  labyrinthe  consécutives  à  la  ménin- 
gite épidémique 573 

Goris.  —  Phénomènes  récurrentiels  consécutifs  à  une  thyroï- 
dectomie 185 

—  —  Résection  totale  du    maxillaire  pour  carcinome   du 
maxillaire  supérieur,  de  l'ethmoTde  et  du  sinus  sphénoMal.   .        186 

—  —  Un  cas  d'autoplastie  du  pavillon  de  l'oreille  après  abla- 
tion d'un  épi thélioma 401 

Gronbech.  —  Pharyngé-laryngite  fibrineuse 272 

Grosser  (Ottoi.  —  Modèle  de  Herlwig  d'un  crâne  embryonnoire.  470 
Grossmann  (Fritz).  —  Troubles  psychiques   consécutifs  aux 

interventions  opératoires  sur  la  mastoïde 298 


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TABLE   DES   NOMS   d' AUTEURS  621 

Paget 

Grotsmann  (M.)-  —  Cancer  du  larynx  extirpé  et  resté  sans  ré- 
cidive depuis  deux  ans,  grAce  à  la  radiothérapie i34 

—              —  Corrélation  fonctionnelle  des  muscles  du 
larynx 161 

Guisez.  —  Not  derniers  cas  de  bronohosoopie  et  œto- 
phaffOBOopie.  Corps  étrangers  des  bronches.  Cure, 
rétréoissements  infranchissables  de  l'œsophage  ...       547 

Gurich.  —  La  cure  radicale  du  rhumatisme  articulaire 301 

Habermann  (!.)•  -~  Affections  de  Toreille  consécutives  an  cré- 
tinisme 297 

Habermann.  —  La  surdité  professionneUe 574 

Halasz  (H.).  —  Cas  d*encéphalite  consécutive  h  la  suppuration 

de  l'antre  sphénoïdal 72 

—  —  Kyste  dermolde  de  la  région  mastoïdienne  .  .        298 

Hamaide.  —  Sténose  laryngée  consécutive  au  tubage.  ....        179 

Harmer.  —  Contribution  &  l'étude  des  tumeurs  inflammatoires 
du  larynx 513 

Harris  (T.  J.).  —  Pathologie  des  complications  intra-crâniennes 
au  cours  des  suppurations  de  l'oreille  moyenne 584 

Hecht  —  Atrésie  osseuse  des  choanes 59 

—  —  Sténose  membraneuse  des  choanes 59 

Hédon.  —  Fibrome  de  l'amygdale 89 

Heine.  —  Le  pronostic  de  la  méningite  otogëne ........        401 

—  —  Iso forme  dans  les  soins  consécutifs  à  la  radicale  .  .        413 

Henkes.  —  Nouveau  tonsillotome       303 

Henkin^.  —  Causes  et  traitement  des   hémorrhagies    graves 

après  l'amygdalotomie 91 

Hennebert  —  Contribution  à  l'étude  clinique  du  labyrinthisme 

au  cours  des  otites  purulentes  aiguës  et  chroniques 198 

Hennebert  et  Trétrop.  —  Contribution  k  l'étude  des  bruits 

entotiques  perçus  objectivement 26 

Henrici.  —  La  tuberculose  de  l'apophyse  mastolde  chez  l'enfant.       295 

—  —  Nouvelles  constatations  sur  la  tuberculose  de  l'apo- 
physe mastolde  chez  l'enfant 415 

—  —  Contribution  à  l'étude  des  tumeurs  de  la  trachée  .       513 
Hernando.  —  Un  cas  d'intoxication  par  le  sublimé  provoqué 

par  des  lavages  de  Toreille 295 

Herzog.  —  Labyrinthite  tuberculeuse  guérie 571 

Hinsberg.  —  Contribution  au  traitement  opératoire  de  la  mé- 
ningite suppurée 413 

—  —  Suppurations  du  labyrinthe 571 

Hoffmann  (R.).  —  Cancer  primaire  isolé  de  la  trachée  ....  82 

Hoffmann.  —  La  fièvre  dans  l'abcès  otitique 574 

Holsher.  —  Sur  le  domaine  de  la  chirurgie  rhino-otologique  .  573 
Hubbard  (Thomas).  —  Obstruction  tubaire  cause  de  la  fistule 

mastoïdienne  post-opératoire,  et  de  la  chronicité  des  suppura- 
tions de  l'oreiDe  moyenne 577 

Jaboulay  (M.).  —  Canule  à  trachéotomie  tombée  dans  la 

bronche  droite 421 

Jack  (Frederick  L  ).  —  Symptomatologie,  diagnostic  et  traite- 
ment de  l'encéphalite  et  de  l'abcès  du  cerveau 582 

Jaumenne.  —  Un  cas  de  trépanation  mastoïdienne  et  de  cure 
radicale  d'otite  suppurée  opérée  à  l'état  de  veille,  sans  ânes- 

thésie  et  sans  douleur 186 

Jimenez.  —  Deux  cas  de  papillome  laryngé  chez  l'enfant.  .  .        168 

Jurgens.  —  Stomatite  h  gonocoques  chez  l'adulte 86 

Katz  (Léo).  —  Remarques  sur  l'épilepsie  réflexe  consécutive 
aux  maladies  des  voies  respiratoires  supérieures 78 


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622  TABLE   DES   NOMS    d'auTBVRS 

Kelloûk  (T.  H.)  et  Pasteur  (W.)-  —  Corps  étranger  enelaré 
dans  la  bronche  gauche.  Ablation  par  l'opération 81 

Keppler.  —  Traitement  des  otites  supportes  par  Thypérémie 
congestive ' 410 

Kernon  (James  Mao  F.)-  —  Symptômes,  diagnosUe  et  traite- 
ment de  la  throml>ose  du  sinus  sigmolde  .  • ,  •        583 

Kiaer  (Gottlieb).—  Parésie  bi-latérale  deTabductenr,  eoqséea- 
tive  à  une  tumeur  du  larynx ,  .  .  .  •       tt3 

—  —  Cancer  du  larynx.  Laryngo-flssare  ...  B74 
Kingsford  (L.)*  —  Tuberculose  des  amygdales  ehes  les  enfants.  313 
Klrchner.  —  Fantôme  pour  les  exercices  opératoiree  du  roehér.  673 
Klein  (Waldemar).  —  Polype  du  septum  ehes  un  garçon  de 

onze  ans •....»       £73 

—  —  Rhinolithe  de  taille  peu  ordipaire  .  .  273 
Knapp  (Arnold).  —  Un  cas  de  thrombose  infeetiense  du  sinus 

latéral  au  cours  d'une  mastoïdite  aiguS.  Mort  par  méningite. 

Autopsie «  .  .  f 580 

Kock.  —  Un  cas  d*hémorrfaagie  de  l'oreille  interne  causée  par 

la  leucémie.  Considérations  anatomo-pathologiquek 417 

Kœlbreutter.  —  Les  résultats  de  l'opération  oe  uesanlt  dans  la 

suppuration  du  sinus  maxillaire 612 

Kœnig.  — >  Corps  étranger  rare  du  conduit  auditif  ressemblant 

à  un  polype  fibreux 80 

—  —  Présentation  d'une  seringue  toute  en  verre  pour  in- 
jections intra-tracbéales 80 

—  —  Deux  calculs  rolumlneux  du  canal  de  Wharton  .  .  30 
Kramm.  ~~  Evidement  du  labyrinthe  pour  tuberculose  ....  292 
Kronenberg.  —  Symptomatologie  de  la  paralysie  motrice  du 

nerf  laryngé  supérieur 78 

Kubo  (Ino).  —  Appareils  aaditifs  et  mouyements  oeu- 
laires 260 

Kuhn  (F.).  —  Tubage  pérorai  arec  ou  sans  pression 83 

—        —  L'intubation  pérorais  dans  les  opérations  sur  le 
nez  et  sur  la  gorge , 160 

Kfimmel.  ^  Bactériologie  de  l'otite  moyenne  aigufi  avec  re- 
marques cliniques ,        574 

Labarre.  «  Laryngocèle  ventriculaire  ,  .  ,  , 178 

—  —  Etagère  porte-flaoons  aseptique.  Stérilisateur  à  plu- 
sieurs usages 181 

Iiafite-Dupont  et  Rocher.  —  Bronchoscopie  suDêrienre  pour 

l'extraction  d'un  noyau  de  prqne  de  la  bronche  droite  ....  507 
Laggrifàul  et  Wedel.  —  Angine  diphtérolde  fuso-spirillaire 

dans  la  scarlatine 87 

Landeaberg.  «*•  Un  moreeaa  de  cartilage  dam  le  sinus  pyri- 

forme , 608 

Lange.  -—  Complications  endocriniennes  eoniéentives  à  des 

otites  algues  guéries «       290 

Lannols  (M,).  —  Paralysie  simultanée  da  facial  et  de 

Tacoustique  d'origine  syphilitique 209 

Laroderie.  «-  Dyslalies  et  anomalies  dentaires ».       588 

Laudete.  —  Deux  cas  de  staphyloraphie • 169 

—  -*  Kyste  radioulo-dentaire 170 

Laureas  (Paul).  —  Etode  clinique  et    aoatoflMhpathologiqne 

d'un  cas  de  iabyrinthite  suppurée 171 

Laurent  (O.).  —  Anatomie  clinique  et  teeliaiqQe  opérat<^re  •  •  W 
Le  Beo.  —  Nouveau  cas  de  Uryngeolomie  totale  en 

deux  temps ^ 162 

Lecooq.  —  Polype  géant  de  la  fosse  nasale 176 


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TABLE  DES   NOMS  D  AUTEURS  623 

P«gei 

Leite  (SaQtmnna).  —  Trente  casdlnterventlonebirorgicale  sur 
rapophvse  mastolde 163 

L«land  (Gtoorre  A.).  —  StaUattque  det  cas  de  maitolditee 
opérées  dans  le  service  otologique  de  Boston  Git/  Uospital  de 
mai  1903  h  mai  1904 602 

I«emaire.  —  Contribution  h  l'histoire  de  Tangine  de  Vincent  .       tO( 

Lemaltre  (Fernand).— Du  ohlorvre  d'éthyie  oomiiie  ants* 
thésique  général  dans  les  interYentions  de  oourte  du* 
rée.  Son  administration  à  dose  minima  dans  un  espace 
clos  et  extensible 367 

Lemée  (M.)*  —  Snr  les  polypes  nasopbaryngiens.  ablation  par 
les  voies  natnrelles  sans  opérations  préliminaires 591 

L.ennhoir.  —  Tamponnement  dn  nez  et  dn  cavnm .       606 

Larmoyez  (Marcel).  —  Bruits  d'oreille  et  déobloruration.       451 

—  -*  Le  traitement  du  ooriaa  chroni- 
que simple. 517 

Lermoyez  et  Mahu.  —  Contribution  au  traitement  de  l'otite 
adhésive 265 

Limonta  (G.)  et  GaYazzani  (S.).  —  Contribution  au  traite- 
ment du  vertige  de  Ménidre. 602 

Lipscher.  —  Un  cas  de  sciérome  rhino-laryngé 279 

—         —  Un  cas  de  sciérome  du  larvnz 279 

Lœb  (Hanan  W).  — <  La  sérothérapie  du  bay  fever 4^4 

Lombard  (E.).  —  Quatre  obseryations  de  paralysie  de  la 
sixième  paire  dans  le  cours  d'otites  moyennes  suppu- 
rées  aiguës.  Contribution  à  Tétude  du  syndrome  de 

Gradenigo 321 

—        ^  Canule  à  trachéotomie  pour  la  iaryn- 
gectomie  totale  .  .  .  .  , 467 

Lowe  (L.).  —  Ifonvelle  contribution  &  la  rhino  chirurgie  ...         68 

—  —  Remarques  sur  la  tbyrotomie 79 

Lublinski.  —  Quelques  remarques  sur  les  végétations  adénoïdes.        90 
Lucœ  (Auguste).  —  Lee  défauts  des  cornets  acoustiques.  Deux 

moyens  importants  peu  usités  par  les  sourds  ponr  f  améliora- 
tion de  Taudition • 595 

Mader  (L.).  —  Radiothérapie  de  la  sinusite  maxillaire  chro<- 

nique  ,...*• • 503 

Magnus.  —  Sur  les  tumeurs  congénitales  bénignes  intra-aasales.       505 

Manier.  --  Carcinome  de  l'oreille 273 

Mahu.  —  De  refficadté  du  traitement  iodnré  dans  la  syphilis 

tertiaire  des  fosses  nasales ,  .  ,  .  .        196 

Mahu  (Georges).—  Pathogénie  de  Temoyème  maxillaire       353 
Mahu  et  Larmoyez.  —  Contribution  au  licitement  de  Totite 

adhésive * 265 

Martuscelli  (G.).  —  SigniAcation,  structura  et  traitement  des 

sarcomes  endonasaux *  «  .         41 

Maueeri  (V.).  —  Gbancre  primitif  du  pilier  palatin  postérieur.       204 
Mendoza  (Suarez  de).  —  Diagnostic  et  traibunent  des  végéta* 
tions  adénoïdes « 144 

—  —            —  Diagnostic  différentiel  des  lésions  tu- 
berculeuses, syphilitiques  et  cancéreuses  du  larynx 156 

—  —  Sur  la  cure  radicale  de  l'obstruction 
nasale ^  ,  .  .  .       163 

Mengotti.  —  La  pression  sanguine  ches  les  individus  atteints 

de  sclérose  auriculaire  et  d'otite  interne 593 

Menier  (A.V.  -—  Traité  des  maladies  du  nés 288 

Menzel.  —  Trois  cas  d'anomalies  des  sinus 72 

—       —  Localisation  paradoxale  de  la  douleur  dans  le  pha- 
rynx   303 


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624  TABLE   DES   NOMS   d'aUTEURS 

Menzel.  —  Expériences  sur  le  lavage  dn  sinus  maxillaire .  .  .  499 
Merokx  (J.)*  —  Méningite  consécutive  à  Tenlèvement  d*un  po- 

type  du  cornet  moyen 199 

Mermod.  —  Un  nouveau  releveur  de  Tépigloite 397 

Milligan  (W.).  ^  Etiologieet  traitement  de  la  suppuration  du 

labyrinthe 47S 

Misdowski  (F.).  —  Manifestations  des  états   septiques  sur  la 

muqueuse  nasale.  Contribution  à  Tétiologie  de  Tépistaxis  in- 

coerciblet 494 

Mœller  (JÔrgen).  —  Tuberculose  de  Fos  temporal 272 

—  —  Opération  radicale  exécuta  par  la  nature.  272 

—  —  Polype  hémorrhagique  du  septum  ....  272 

Monsagué.  —  Le  malmenage  vocal 5'<d 

Moure.  —  Corps  étrangers  des  bronches  et  bronchoscopie  ...  81 

—  —  Phlébite  suppnrée  des  sinus 194 

Moure  (  J.).  —  Ck)rps  étrangers  de  l'œsophage  et  œsophagoscopie.  93 

Myrind  (Holgeri. — Le  lupus  de  la  cavité  nasale 492 

Nadoleozny.  —  Recherches  sur  les  écoliers  normaux  et  imbé- 
ciles   311 

Navratil  (D.).  —  Rhinite  à  psendo  membranes 475 

—  —  Quatre  cas  de  polypes  rétro -nasaux 475 

—  —  Sinusite  sphénoldale  guérie  par  voie  endo* 
nasale 475 

—  —  Emphysème  cutané  consécutif  à  une  résec- 
tion sons -muqueuse  de  la  cloison 476 

—           —  Papillomes  du  larynx  et  laryngofissure  .   .   .  477 
Nenborn.  --  Narcose  au  chlorure  d*éthyle  dans  la  chirurgie  oto- 

rhino-laryngologique 310 

Neumann  (H.).  -^  Présentations 269 

Neumann.  —  Antrotomie  et  opération  radicale  sous  anesthésie 

locale 411 

—         —  Abcès  du  lobe  temporal  et  du  cervelet 470 

Neumayer.  —  Sondage  du  canal  lacrymo  nasal,  avec  démons- 

tration 55 

—         —  Cancer  du  pharynx 59 

—  Diagnostic  et  extraction  des  corps  étrangers  de 

l'œsophage  par  rœsophagoscopie 94 

Noltenius.  —  Leptoméningife  circonscrite  chronique  et  para- 

ralysie  de  Tabducens 293 

Norreçaard.  ^  Statistique  sur  415  cas  d'angine 272 

Onodi.  —  Lymphangiome  hypertrophique  du  palais 475 

—  —  Adénome  papilfifère  du  nez 475 

—  —  Les  troubles  oculaires  et  l'amaurose  causés  par  les 
affections  des  sinus  postérieurs 494 

—  —  La  mucocèle  du  sinus  ethmoTdal 504 

Oresco.  —  L'insufflation  d*oxygène  sous  pression  dans  le  trai- 
tement des  empyèmes  et  sinusites  maxillaires 456 

Orlandlni  et  CamploUni.  —  Résultats  des  25  premiers  cas  de 
cure  radicale  de  suppuration  chronique  du  sac  lacrymal  par 

la  méthode  do  Tot.ti 47 

Ostmann.  —  Diagnostic  et  prophylaxie  de  Tinflammation  du 

labyrinthe  au  cours  d*une  otite  moyenne  aiguë 594 

Panse.  —  Sur  le  diagnostic  des  lésions  du  labyrinthe  d'après 

le  schéma  établi  par  lui 572 

Parmentier  et  Fallas.  —  Papillomes  des  cordes  vocales  ...  iS8 

Pasch.  —  Contribution  à  la  clinique  do  la  tuberculose  nasale  .  4^ 

Passow.  —  Balnéologie  et  otopathie 292 

—  —  Erreurs  de  Pimage  otoscopique 572 


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TABLE   DES   NOMS   d'aUTEURS  625 

Pages 

Pasteur  (W.)  et  Kellook  (T.  H.).  —  Corps  étranger  enclavé 

dans  la  bronche  gauche.  Ablation  par  Topera tion 81 

Patrick  (John).  —  Abcès  du  lobe  temporo-sphénoldal  d'origine 

otiqne;  opération,  gnérison 478 

Poli.  —  Granulome  et  sarcome  de  la  cloison  du  nez 45 

Ponthière  (de».  —  Rhinite  pseudo -membraneuse £03 

Prota  (G.).  —  Sarcome  multiple  idiopathique  hémorrhagique 

de  risthme  du  gosier  et  de  la  peau 89 

Pusateri.  —  Contribution  h  Tétude  des  plaies  pénétrantes  des 

fosses  nasales 47 

—         —  Recherches  expérimentales  sur  la  façon  dont  se 

comportent  les  corps  étrangers  des  fosses  nasales 48 

Ranke.  —  La  prophylaxie  de  la  sténose  du  larynx  consécutive 

à  la  trachéotomie  secondaire  après  intubation 84 

Reinhard.  —  Bronchoscopie  pour  reconnaître  la  syphilis  des 

voies  respiratoires  inférieures 508 

Réthi.  —  Nodules  vocaux  œdématiés 75 

Rocher  et  Lafite- Dupont.  —  Bronchoscopie  supérieure  pour 

l'extraction  d'un  noyau  de  prune  de  la  bronche  droite.  .  .  .  507 
Rosenheim  et  Warfield.  —  Fibroadénome  de  la  trachée.  .  .  Su 
Rosfi.  —  Les  sinusites  frontales  dlntensité   variée  considérées 

au  point  de  vue  des  altérations  possi  blés  de  la  fonction  olfactive.  46 
Roth  (W.).  —  Contribution  àTétude  de  Tétlologie  de  Tobstruc- 

tion  nasaJe C9 

Roy  (J.  N).  —  Leucokératose  sublinguale 32 

Rozier  et  Diriart.  —  Paralysie  récurrentielle  par  compression 

thyroïdienne.  Thyroldectomie.  Gnérison 254 

Rueda  —  Utilisation  de  la  voie  endo- nasale  comme  voie  opéra- 
toire des  fibromes  naso-pharyngiens 166 

Rueda  (Franoisco).  —  Sur  la  position  anatomique  du  sinus 

latéral,  sa  signification  dans  la  chirurgie  de  la  mastoTde .  .  .  403 
Rutherfurd  (H  ).  —  Epithélioma  de  la  mâchoire  inférieure  et 

de  la  langue 317 

Saniter.  —  Emploi  de  l'amiante  dans  le  traitement  des  voies 

respiratoires  supérieures 308 

Scheibe.  —  Traitement  de  l'otite  moyenne  aignè 593 

Scherer  (Otto).  —  Fièvre  des  foins 6S 

Sohiffers.  — Epithélioma  du  larynx 188 

Schmiegelow^.  —  Traitement  électroljtique  des  néoplasies  du 

nez,  du  pharynx  et  de  la  langue 271 

—  —  NéTrite  rétro  bulbaire  de  l'optique,  consécu- 
tive h  la  suppuration  des  cellules  ethmoldales  postérieures  et 

du  sinus  sphénoldal 273 

—  —  Névrite  rétro-bulbaire  de  l'orbite,  consécutive 

à  une  sinusite  sphénoldale  et  ethmoldale 274 

—  —  Extraction  d'un  corps  étranger  de  l'œsophage 

par  œsophagoBcopie  en  narcose 274 

—  —  Sténose  de  la  trachée  traitée  par  vole  aotosoo- 
nioue 274 

reoileau  (Pierre).  —  Les  formes  cliniques  du  cancer  du  sinus 

maxillaire 430 

Senator.  —  Lupus  et  tuberculose  de  la  cavité  buccale 49 

Sgobbo  (Gerardo)  —  Un  cas  peu  commun  de  tuberculose  la- 
ryngée avec  ictus  laryngé 613 

Slnnhuber.  —  Contractions  cloniques  du  pharynx  et  du  larynx.  91 

Simoncelli  (P.).  ~  Arthropathies  et  angines 2M3 

Skillern  (R.-H.  ).  »  Traitement  local  de  la  tuberculose  laryngée.  74 
Smith  (Mao  Cuen).  —  Symptômes,  diagnostic  et  traitement  de 

la  méningite  avec  relation  d'un  cas 582 


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626  TJLBLB  DE8  NOMS  d'aVTEUBS 

.     P«ç  «• 

Sokolowfky.  —  Tnbercnlose  dn  larynx  et  interruption  artUi- 

cielle  de  la  grossesse 74 

SoUy  (S  -B.)'  *  Carcinome  dn  larynx 577 

Sondermann.  —  Traitement  de  la  rhinite  ohei  i'êniant.  ...  56 
Spira.  —  Statistique  de  la  clinique  privée  d'oto-laryngologie  de 

Cracovie  en  1904 906 

S  teckel.  *-  L'ouverture  large  endo-nasale  dn  tUuis  sphénoldal 

par  la  fraise SM 

Stein  (0.)>  —  C!ontributlon  h  l'étiologle  des  troublei  à  début 

brusque  de  la  partie  nerveuse  de  l'oreille  interne 60O 

Steiner.  —  Spécificité  de  la  colonne  cervicale  avec  tuméfaction 

de  la  paroi  postérieure  du  pharynx 278 

—  —  Lymphangiome  ne  la  tonsille  droite 1^8 

—  —  Etinlogie  des  slnueitee 473 

Stella  (de).  —  Le  cholestéatome  de  roreille 409 

Stoltz  (G.)*  "  Traitement  des   bourdonnements  d'oreille  par 

l'effluve  de  haute  fréquence £86 

Stufler  (A.).  —  Recherche  du  rodanate  de  potasse  dans  la  sa- 
live des  malades  atteints  d'affections  auriculaires €99 

Sufte  (y  Molist).  — Aphoristlque  ou  abrégé  symptomatologique 
des  otites  et  de  leurs  complications  h  l'usage  des  médecins  non 
spécialistes 479 

Swieten  (Van).  ^  Extraction  d'un  eorps  étranger  de  la  bronche 
par  trachéotomie 192 

Tapia  (A.  G.).  —  Un  nouveau  syndrome  :  quelques  cas  d'hémi- 
plégie du  larynx  et  de  la  langue,  avec  ou  sans  paralysie  du 
stemo-déido-mastoldien  et  du  trapèie 134 

—  —  Un  cas  de  syphilis  trachéale  :  trachéoscople  ; 
myosite  aigué  consécutive  des  masseters  ;  gnérison 147 

—  —  Corps  étranger   (bouton)   arrêté   dans 
l'œsophage.  Extraction  an  moyen  de  Tœsophagosoo- 

pie  direote 464 

Tapia.  —  Un  cas  d'acrobatie  linguale 170 

—     —  La  stovaine  et  ses  applications  en  oto-rfaino-laryngo- 
logie.   . 308 

Taptas.  —  A  propos  de  mon  procédé  sur  l'opération  de  la  sinu- 
site frontale  chronique  ....  * 150 

Tenzer  (F.).  —  L'état  du  fond  de  l'œil  dans  les  affections  de 
l'oreille 297 

Terson.  —  La  paralysie  du  motenr|ooulaire  externe  au 
cours  des  otites , 15 

Texier.  >-  Des  sinusites  maxillaires  caséeuses.  Symptômes  et 
diagnostic 197 

Thanisoh.  —  Surdité  hystérique 60 

Theisen  (C.  F.).  —  Cas  rare  de  syphilis  laryngée  ayant  né- 
cessité la  trachéotomie 580 

Thomas  (William).  —  Ablation  d'une  tumeur  polypolde  de  la 
base  du  cr&ne  après  résection  préalable  du  maxillaire  supéiieur.       316 

—               —  Sur    l'occlusion  congénitale  de  l'oaso- 
phage 316 

Tnomson  (Saint-Clair).  —  Trois  cas  de  sinusite  fronto-ethmol- 
date  avec  évacuation  spontanée  à  travers  la  région  fronto  or- 

bitaire 132 

~  —  Résection  sous-muqueuse  des  dévia- 

tions et  éperons  dn  septum .................       609 

Tommasi  (J.).  —  Fibrosarcome  du  cornet  moyen 45 

—  —  Fibrome  du  rhlno-pharynx 48 

Trautmann.  —  Deux  eas  nonveaux  de  la  fièvre  ganglionnaire,         56 

Trautmann  (Q.).  —  Gardnome  de  la  cavité  nasale 506 


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TABLE   DBS   NOMS  D*AUTEUBS  627 

Trétrop.  —  Volumineux  abcès  du  cerveau  consécutif  h  une  oUte 
moyenne  purulente 174 

—  —  Série  d'instruments 181 

—  "  Sinusites  et  ostéomyélites  du  maxillaire 201 

Trétrop   et  Hennebert.  —  Contribution  à  l'étude   dei 

bruits  entotiqnei  perçai  objectivement 2& 

Triflletti.  —  Peux  cas  de  surdi^mntilé  oonffénltali  partielle.  .       478 
Uhthoif.  —  Lésions  de  l'œil  consécutives  a  une  injection  de 

paraffine  pour  corriger  un  nez  en  lorgnette 604 

Unwin  (W.  H.)  et  Stanley-Bayd.  -«  Cancer  de  la  bouche  et 

de  la  gorge 316 

Urbantschitsch  (E.).  —  Enfant  sourd-muet  aveo  anoroaUes  de 

pigmentation  du  cuir  ehevelu  et  de  ririg 268 

Urbantschitsch.  —  Un  cas  d'abcès  à  distance 471 

UruAuela  (E.)'  —  De  l'intubation  appliquée  à  certaines  frac- 
tures du  larynx 85 

Valentin.  —  Otbématome  de  Torellle  droite 402 

Vohsen.  —  Traitement  de  la  rhinite  chez  Ventant 66 

Voss  (F.).  ~  Sur  les  troubles  de  la  mentalité  dans  la  throm- 
bose otitique  du  sinus.  Début  apoplectiforme  de  la  thrombose.       600 
Wanner.  —  Sur  les  relations  de  Tauditlon  des  sous  et  de  la  pa- 
role   :  .       574 

Warfleld  et  Rosenheim.  —  Fibroadénome  de  la  trachée  *  «  .         86 
Wedel  et  Lagfirrifaul.  —  Angine  diphtérolde  Inso-spirlllaire 

dans  la  scarlatine 87 

Weissmann  (E.)  et  Fiocre  (L.).  —  t.e  sinus  et  les  sinu- 
sites mazillaifres  chez  les  nouvean-nés 225 

Wéndel.  ^  Traitement  du  carcinome  de  l'œsophage  par  les 

rayons  de  Rœntgen 315 

Whitehead  (A.  L.).  •—  Un  cas  peu  ordinaire  d'abcès  cérébral  : 

Abcès  temporo-sphénoidal  bilatéral  ;  opération,  guérison  .  t  .  478 
Widakswioh  (V.).  —  Sur  la  présence  des  fibres  nerveuses  h 

myélaxe  dans  les  cas  de  névrose  réflexe  du  nés 73 

Wildenberg  (Van  den).  —  Ostéo-myélite  du  maxillaire  supé- 
rieur et  de  l'ethmolde  aveo  empyème  des  sinus  et  de  l'orbite .       182 

—  —  Kyste  du  sinus  maxillaire  ....        183 

—  —  Un  cas  de  thrombose  latente  do  si- 
nus latéral 202 

—  —         -.  Réflexions  sur  la  résection  fenétrée 
sous-muqueuse  de  la  cloison  nasale •       202 

Wittmaack.  —  Contribution    h    l'examen    liistologique  de 
l'oreille,  surtout  de  sa  partie  nerveuse •  .       477 

—  —  Expériences  sur  la  névrite  dégénératrice  ...       477 

—  —  Sur  le  vertige  et  les  troubles  de  l'équilibre 

dans  les  affections  non  suppnrées  de  Voreille  interne  .  «  .  .  596 
Wolif.  —  La  fièvre  des  foins  et  son  traitement  par  le  sérum. 

Discussion 53 

Wright.  ~  Actinomycose  de  l'amygdale ,  .         86 

Zimmermann.  —  Recherches  sur  la  conduction  du  son  dans 

Toreille  moyenne  et  l'oreille  intome 572 

Zubieta  (Quevedo  y).  —  D'une  méthode  efficace  de  traitement 

des  sinusites  maxillaires  suppnrées,  compliquées  de  fistules  .  161 
Zuckerkandl.  —  Contribution  aTanatomte  de  la  trompe  d'Eus- 

tache 593 

ZwiUinger.  —  Spéculum  du  nez  autofixahle S83 

—        —  Paralysie  tabétique  du  larynx  et  du  voile  du 

palais  ...».; 474 


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TABLE  ALPHABÉTIQUE  GÉNÉRALE 


P»5« 

Abcès  à  distance  (Un  cas  d*),  par  Urbantsohitsch 472 

Abcès  de  la  cloison  nasale,  par  M.  Bar^y 70 

Abcès  du  cerveau  (Volumineux)  consécutif  à  une  otite  moyenne 

purulente,  par  Trétrop 174 

Abcès  du  lobe  temporal  et  du  cervelet,  par  Neumann 470 

Abcès  du  lobe  temporo-sphénoldal  d'origine  otique  ;  opération. 

Guérison,  par  John  Patrick •  .  478 

Abcès  otl tique  (La  fièvre  dans  r\  par  Hoffmann 574 

Abcès  temporo-sphénoTdal  bilatéral  (Cas  peu  ordinaire  d*abcès 

cérébral)  ;  opération,  guéiison,  par  A.  L.  Whitehead.  ...  478 

Actinomycose  de  l'amygdale,  par  Wright 86 

Adénome  papillifère  du  nez,  par  Onodi 475 

Adéno-phlegmon  latéro-pharyngien.  Ulcération  de  la  carotide 

externe,  par  Broca 88 

Aérophagie  inconsciente,  par  Gonzalez  del  Campo 167 

Amiante  (Emploi  de  V)  dans  le  traitement  des  voies  respiratoires 

supérieures,  par  Saniter 308 

Anatomie  cliniqne  et  technique  opératoire,  par  O.  Laurent  .   .  289 

Angine  (Statistique  sur  415  cas  d'),  par  Norregaard 272 

Angine  diphtérolde  fuso-spirillalre  dans  la  scarlatine,  par  We- 

del  et  Laggrifaul 87 

Angine  de  Vincent  (Contribution   à  Thistoire   de  T),  par  Le- 

maire 205 

Antrotomie  et    opération  radicale   sous-anesthésie  locale,  par 

Neumann 411 

Appareil  auditif  (O)ntfibiition  à  Vanatomle  pathologique  de  Y), 

par  Bruhl 416 

Apophyse  mastolde  (Trente  cas  d'intervention  chirurgicale  sur 

T),  par  Santanna  Leite 163 

Aqueduc  du  vestibule  (L')  comme  vole  d*lnfection,  par  fiœsch.  416 

Arthropathies  et  angines,  par  F.  Sinoncelli 283 

Atrésie  nasale,  par  Walker-Downie 68 

Atrésie  osseuse  des  choanes,  par  Hecht 59 

Auditifs  (Appareils)  et  mouvements  oculaires,  par  Ino  Kubo  .  260 
Audition  des  sons  (Sur  les  relations  de  T)  et  de  la  parole,  par 

Wanner 574 

Auriculaires  (Recherche  du    rodanate  de  potasse  dans  la  salive 

des  malades  atteints  d'affections),  par  A.  Stufler 299 

Balnéologie  et  stopathle,  par  Pastow 292 

Bourdonnements  a*orellle  (Traitement  des),  par  l'effluve  de  haute 

fréquence,  par  G.  Stoltz 286 

Broncnoscopie   pour  reconnaître  la  syphilis  des  voies  respira- 
toires Inférieures,  par  Rdinhard 508 


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TABLE  ALPHABÉTIQUE  GÉNÉRALE  629 

B  ronchoscopie  snpérieare  pour  Textractioii  d'an  noyaa  de  prune 

de  la  bronche  droite,  par  Lafite-Dopont  et  Rocher  ....       507 
Broits  entotignes  perçus  objectivement  (Contribution   à  Tétude 

desV  par  Hennebert  et  Trëtrop 26 

Calculs  volumineux  (Deux)  du  canal  de  Wharton,  par  Kœnig.  3i^ 

Cancer  de    la  bouche  et   de  la  gorge,   par  Stanley  Bayd  et 

W.  H.   Unwin 316 

Cancer  du  larynx.  Laryngo-fissure,  par  GoUlieb  Kiaer  .  .  .        274 
Cancer  du  larynx  extirpé  et  resté  sans  récidive  depuis  deux  ans, 

grâce  à  la  radiothérapie,  par  M.  Grossmann 134 

Cancer  du  pharynx,  par  Neumayer 59 

Cancer  du  sinus  maxillaire  (Les  formes  cliniques  du),  par  Pierre 

Sebileau 430 

Cancer  primaire  isolé  de  la  trachée,  peur  R.  Hoffmann.  ...         82 
Canule  à  trachéotomie  pour  la  laryngectomie  totale,  par  E.  Lom- 
bard         467 

Carcinome  de  la  cavité  nasale,  par  G  Trautmann 506 

Carcinome  du  larynx,  par  S.  E.  Solly 577 

Carcinome  du  maxillaire  supérieur,  de  l'ethmolde  et  du  sinus 

sphénoldal  (Résection  totale  du  maxillaire  pour),  par  Goris.        186 
Carcinome    de   l'œsophage   ^Traitement  du)   par   les  rayons  de 

Rœntgen,  par  Wendel 315 

Carcinome  de  Toreille,  par  Mabler 273 

Carie  du  rocher  (Sur  le  rapport  entre  la)   et  la  névrite  optique, 

par  Eipensohied 296 

Chancre  primitif  du  pilier  palatin  postérieur,  par  V.  Maugeri.        204 
Chlorure  d^éthyle  (Du)  comme  anesthésique  générai  dans  les  in- 
terventions de  courte  durée.  Son  administration  à  dose  minima 
dans  un  espace  clos  et  extensible,  par  Fernand  Lemaitre.       367 

Cholestéatome  (Sur  le),  par  Erdheim 294 

Cholestéatome  (Le)  de  1  oreille,  par  de  Stella 409 

Cloison  (La  résection  sous-muqueuse  de  la),  par  Otto  Freer.  .        607 
Cloison  nasale  (Réflexions   sur  la   résection  fenélrée  sous-mu- 
queuse de  la\  parVan  den  Wildenberg 202 

Cloison  nasale  (Déviation  de  la).  Revue  critique  des  méthodes 
de  redressement  par  la  résection  fenêtrée  avec  une  statistique 

décent  seize  opérations,  par  Otto  E.  Freer 4S6 

Congrès   annuel  (37e)  tenu  h  Atlantic-City,  1-3  juin    1905,  par 

l'Association  laryneoloffique  américaine 61 

Contractions  cloniques    du    pharynx  et  du  larynx,  par  Sin- 

nhnber 91 

Corde  vocale  inférieure  (Dédoublement  de  la),  par  Alezais.  .  .        507 
Cornets  acoustiques  (Les  défauts  des)    Deux  moyens  importants 
peu  usitéf  par  les  sourds  pour  l'amélioration  de  l'audiuon,  par 

Auguste  Lucœ 595 

Cornet  inférieur  (La  valeur  du)  pour  la  parméabilité  du  nez  pour 

l'air,  par  Fein 605 

Corps  étrangers  des  bronches  et  bronchoscopie,  par  Moure.  .  .         81 
Corps  étrangers  des  bronches  (Nos  derniers  cas  de  bronchoscopie 
et  œsophagoscopie).  Cure  de  rétrécissement  infranchissable  de 

l'œsophage,  par  Guiiez 547 

(k>rps  étranger  de  la  bronche  (Extraction  d'un),  par  trachéotomie, 

par  Van  Swieten 192 

Corps  étranger  de  la  bronche  droite  (noyau  de  prune).  Bronchos- 
copie supérieure,  par  Lafite-Dapont  et  Rocher 507 

Corps  étranger  (canule  à  trachéotomie)  tombé  dans  la  bronche 

droite,  par  M.   Jaboulay 421 

Corps  étranger  enclavé  dans  la  bronche   gauche.   Ablation  par 
l'opération,  par  W.  Paitour  T.  H.  Kellock 81 


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630  TABLE  ALPMABinOtTE  GÉNÉRALE 

Page» 

Corps  étranger  rare  du  condalt  audlttl  reisemblant  à  an  polype 

fibreux,  par  Kœni; 39 

Ck)rpB  étrangers  des  fosses  nasales  (Recherches   expérimentales 

BOT  la  façon  dont  se  comportent  les),  par  futateri 43 

Corps  étranger  dn  larynx,  par  Berg 82 

Corps  étranger  dn  nez,  par  JEMSrger 50 

Corps  étrangers  de  rcDsophase  (Trois  cas  de),  par  Aka 305 

Corps  étranger  (bouton)  arrêté  dans  rœsopnage.  Extraction  an 

moyen  de  l'oesophagoscople  directe,  par  A.  G.  Tapia  ....        464 

Corps  étranger  de  l'œsophage,  par  Boval 178 

Corps  étrangers  de  Tœsophage  et  œsopha^ oscopie,  par  1.  Moure.         93 
Corps  étrangers  de  l'œsophage  (Diagnostic  et  extraction  des)  par 

rœsophagoscopie,  par  Neumayer 94 

Corps  étranger  de  ToBSOphage  (Extraction  d'un)  par  œsophagos- 

copie  en  narcose,  par  schmiegelow 274 

Corps  étrangers  de  1  œsophage  et  de  la  trachée  (Extraction  des) 

par  Tœsophago  et  tracnéoscople,  par  Denker 92 

Corps  étrangers  particuliers  de  Toreille  et  du  nés,  et  rhinolite 

primitive,  par  Gitelli 289 

Corps  étranger  (pièce  dentaire)  resté  trois  mois  dans  la  trachée. 

Extraction,  par  Walker  Downie • 80 

Corps  étranger  de  la  trachée  (morceau  de  houille)  ehes  un  en- 
fant de  15  mois,  par  Walker  Downie 80 

Corps  étranger  des  voles  supérieures  (Morceau  de  cartilage  dans 

le  sinus  pyriforme),  par  Landesberg 503 

Coryza  chronique  simple  (Le  traitement  du),  par  Marcel  Ler- 

moyes 517 

Crâne  embryonnaire  (Modèle  de  Hertwig  d'un),  par  Otto  Gros- 

•er 470 

Déviations  et  éperons  dn  septum  (Résection  sous  muqueuse  des), 

par  Saint-Clair  Thomson 609 

Déviations  de  la  trachée  et  du   larynx  (Sur   les)  consécutives  à 

quelques  maladies  Intra-thoraciquee,    par  Curschmann.  .  .         84 

Dyslalies  et  anomalies  dentaires,  par  L.aroderie 588 

Ecoliers  normaux  et  imbéciles  (Recherches  sur  les),  par  Nado- 

leozny 311 

Emphysème  cutané  consécutif  à  une  résection  sous-muqueuse  de 

cloison,  par  D.  Navratil 476 

Empyèmes  et  sinusites  maxillaires  (L'insufflation  d*oxygène  sous 

pression  dans  le  traitement  des),  par  Oresco 456 

Empyème  maxillaire  (Pathogénie  de  1*),  par  Georges  Maha.  .       353 
Encéphalite  (Symptomatologie,  diagnostic  et  traitement  de  V)  et 

de  l'abcès  du  cerveau,  par  Frederick  L.  Jaok 582 

Encéphalite  (Cas  d*)  consécutive  &  la  suppuration   de  Tantre 

sphénoldal,  par  u.  Halasz 72 

Endocrâniennes  (Complications)  consécutives  à  des  otites  aigués 

guéries,  par  Lango 290 

Epilepsie  réflexe  (Remarques  sur  V)  consécutive  aux  nuladies 

des  voles  respiratoires  supérieures,  par  Léo  Katz 78 

^olepsle  réflexe  (Sur  V)  d^rigine  nasale,  auriculaire  et  pharyii- 

Kienne,  par  H.  Frey  et  A.  Fuchs 141 

Epistaxls  (Un  cas  d'^  particulièrement   rebelle,  par  Kioardo 

Botey • 496 

Epistaxis  incoercible  (Manifestations  des  états  septiques  sur  la 

muqueuse  nasale.  Contribution  à  l*étiologie  de  V),  par  F.  Mla- 

dowikl T  .........  .       494 

Epithélioma  du  larynx,  par  Scliiffers 188 

Epithélioraa  de  la  mâchoire  inférieure  et  delà  langue,  par  H.  Bu- 

therftird T!  .......       317 


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TABLB  ÀLPHABéTIQUJB  oAnI^IALE  031 

P*ge« 

Etagère  porte-flaoons  aseptique,  par  Labarr«. 181 

Bvidemeat  ethmoldal  par   vole  ôndonaBala  (Une  série  d*opéré« 

d'),  par  Collet 184 

Fenêtre  ronde  (Obtoiation  expérimentale  de  la),  par  Blau.  .  .        573 

Fièvre  des  foins,  par  Otto  Soherer 6S 

Fièvre  des  foins  (La)  et  son  traitement  par  le  sérum.  Discussion, 

par  Wolff 53 

Fièvre  ganglionnaire  (Deux  oas  nouveaux  de  la),  par  Traut- 

mann 56 

Ffbroadénome  de  la  trachée,  par  Rotenhaim  et  Warfield  •  .         86 

Fibrome  de  l'amygdale,  par  Médon » 89 

Fibrome  du  rbino  pharjrnx,  par  Tommaai 48 

Fibromes  naso-pharyngiens,  par  Capart  père 187 

Fibromes  naso-pharvngiens  (Utilisation  de  la  voie  endo-nasale 

comme  vole  opératoire  des)»  par  Rueda 166 

Fibrosarcome  du  cornet  moyen,  par  J.  Tommasi 45 

Gomme  de  la  bifuroation  des  bronches.  Considérations  sur  la  va- 
leur diagnostique  de  la  toux  de  oompression  dans  les  tumeurs 

du  médiasiin,  par  J.  (ïarel.   • 1 

Granulome  et  sarcome  de  la  cloison  du  nés,  par  Poli 45 

Hay  (ever  (La  sérothérapie  du),  par  Haaau  w.  Loab.  .  .  «  .       484 
Hémangiome  de  l'amygdale  et  de  la  langue,  par  Baomgartea.       S82 
Hémiplégie  de  la  langue  et  du  larynx  (Un  nouveau  syndrome  : 
quelques  cas  d*)  avec  ou  sans  paralysie  du  sterno-cléido-mas- 

toïdien  et  du  trapèze,  par  A.  G.  Tapia 134 

Hémorrhagie  de  ToreiUe  interne  (Un  cas  d')  causée  par  la  leu- 
cémie. Considérations  anatomo-pathologiques,  par  Kook  .  »       417 
Hémorrhagies  graves  après  rattygaalotoaue  (Causes  et  traitement 

des),  par  Henklnr. 91 

Hémorrhagie   primitive    du    naeo  pharynx   (Un   cas  d*),   par 

Fioore 39 

Hyperesthésie  et  paresthésie  pharyngées,  par  Boujer,  ÛU  .  .        201 

Instruments  (Série  d*),  par  Trétrop. 181 

Instruments  laryngiens,  par  V.  Delsauz 182 

Intoxication  par  le  sublimé  (Un  oas  d*)  provoqué  par  des  lavages 

de  Torellle,  par  Hetnando .       295 

Intubation  (De  1")  appliquée  à  certaines  fractures  du  larynx,  par 

E.  Umliuela  • 85 

Intubation  pérorale  (V)  dans  les  opérations  sur  le  net  et  sur  la 

gorge,  nar  K.  Kuhn 160 

Isoforme  dans  les  soins  consécutifs  h  la  radicale,  par  HeUie  .  •  413 
Kyste  du  sinus  maxillaire,  par  Van  dett  Wildenberg.  .  »  .  183 
Kyste  dermolde  de  la  résion  mastoïdienne,  par  H.  Haiass.  •  .       298 

Kyste  dermolde  du  dos  du  nés,  par  Bellia  • 38 

Kyste  osseux  de  Tarrièrefosse  nasale  gauche  (Un  cas  de).  Dila« 
taUon  ampullaire  d'une  eellule  etheMldale  poetérieuie»  par 

Brindel 506 

Kyste  radioulo-dentaire,  par  Laudete 170 

Kystes  séreux  du  cou  ((3onttibution  h  l'étude  de  la  pathogéiile 

des),  par  J.  Brœekaert 304 

Labyrinthe  (Altérations  du)  consécuttyes  k  la  méningite  épidé* 

mique,  par  Oœrke 573 

Labyrinthe  (ISvidement  du)  pour  tuberculose,  par  SlramA.  .  .  292 
Labyrinthe  (Diagnostic  et  pro||hylaxie  de  llnflammation  du)  au 

cours  d'une  otite  moyenne  aiguè,  par  Otemaan 504 

Labyrinthe  (Sur  le  diagnostio  des  lésions  du)  d'après  le  schéma 

établi  par  lui,  par  Panse 572 

Labyrinthe  (Suppurations  du),  par  HiAeberg ^71 


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632  TABLE  ÀLFHABI&TIQUB  O^ÉIULB 

Labyrinthisme  (Contribution  à  Tétade  clinique  du)  au  cours  des 

otites  purulentes  aiguës  et  chroniques,  par  Hennebert  .   .    .         19S 
Labyrintnite  suppurée  (Etude  clinique  et  anatomo-pathologique 

d*un  cas  de),  par  Paul  Laurens 171 

Labyrinthite  tuberculeuse  guérie,  par  Herzog 571 

Laryngectomie  totale   (Oinule  à  trachéotomie  pour  la),  par  E. 

Lombard 467 

Laryngectomie  totale  en  deux  temps  (Nouveau  cas  de^,  par  Le 

Bec 252 

Laryngocèle  ventriculaire,  par  Labarre 178 

Larynx  (Balle  de  revolver  ayant  traversé  le),  parBôval.   .   .   .         177 
Larynx  (Corrélation  fonctionnelle  des  muscles  du),  par  M.  Gross- 

manu 161 

Larvnx  et  le  pharynx  (Des  opérations  sur  le),  par  Gluck  .    .   .        275 
Leptoméningite  circonscrite  chronique  et  paralysie  de  Tabducens, 

par  Noltenius 293 

Lésions  tuberculeuses,   syphilitiques  et  cancéreuses  du  larynx 

(Diagnostic  différentiel  oes),  par  Suarez  de  Mendoza.  ...        156 
Leucémie  (Un  cas  de  pseudo-)  simulant  la  prétendue  maladie  de 

Mikulicz,  par  Broockaert 200 

Leuookératose  sublinguale,  par  J.  N.  Roy 32 

Linguale  (Un  cas  d'acrobatie),  par  Tfipia 170 

Lupus  et  tuberculose  de  la  cavité  buccale,  par  Senator  ....         49 

Lupus  (Le)  de  la  cavité  nasale,  par  Holger  Mygind 492 

Lupus  du  larynx  (Un  cas  de),  par  Baumgarten 283 

Lymphadénome  de  Famyçdale,  par  A.  Blano 284 

Lympbangiome  de  la  tonsille  droite,  par  Steiner 278 

Lympbangiome  hypertrophlque  du  palais,  par  Onodi 475 

Mastolde  (Sur  la  position  anatomique  du  sinus  latéral,  sa  signi- 
fication dans  la  chirurgie  de  la),  par  Francisco  Rueda.  .   .        403 
Mastolde  (Troubles  psychiques  consécutifs  aux  interventions  opé- 
ratoires sur  la),  par  Fritz  Grossmann 298 

Mastotdites  (La  douleur  dans  les),  par  Domingudz 590 

Mastoldites  (Les)  d'emblée,  par  J.  Bénet 287 

Mastoldites  (Statistique  des  cas  de)  opérées  dans  le  service  oto- 
logique de  Boston  City  Hospital  de  mai  1903  à  mai  1904,  par 

George  A.  Leland 602 

Méningite  (Symptômes,  diagnostic  et  traitement  de  laj  avec  re- 
lation d'un  cas,  par  Mao  Guen  Smith 582 

Méningite  consécutive  à  Tenlèvement  d'un  polype   du    cornet 

moyen,  par  J.  Merokz 199 

Méningite  et  de  thrombo-phlébite  (Un  cas  de)  des  deux  sinus 
caverneux  d'origine  otique.  Trépanation  totale  pénétrante 
du  crâne.  Drainage  delà  cavité  arachnoldienne.  Mort,  par  Ri- 

oardo  Botey 405 

Méningite  cérébro-spinale  à  pneumocoque,  d'origine  otique,  par 

Francis  Furet 11 

Méningite  otogène  (Le  pronostic  de  la),  par  Heine 401 

Ménin^te  suppurée  (Contribution  au  traitement  opératoire  de  la), 

par  Hinsberg 413 

Méningite  tuberculeuse  'Deux  cas  de)  consécutive  à  une  inflam- 
mation suppurée  aiguë  de  l'oreille  moyenne  chez  des  malades 
atteints  de  tuberculose  pulmonaire   au  premier  degré,  psur 

Alt 267 

Mlcrorhlnie  et  conchotomie,  par  Crouzillac 121 

Morcellement  (Le)  de  ramygdale  palatine,  par  Eug.  Félix.  .  .        313 
Mouche  (Gomment  on)  les  enfants  du  premier  âge,  par  E.  Et- 

cat ; 394 

Mucocèle  (La)  du  sinus  ethmotdal,  par  Onodi 504 


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TABLE  ALPHABÉTIQUE  O^ÂRALE  633 

Narcose  an  ohlorore  d'éthyle  dang  la  ohirnrgie  oto-rhlno*laryn- 

gologiqne.  par  Neuboni 810 

Néoplasiet  an  nés,  dn  pharynx  et  de  la  langue  (Traitement  élec* 

trolytique  des),  par  Bohmiegelow 271 

Néoplasme  du  larynx,  par  Baumgarten 282 

Névrite  dégénératrice  (Expériences  sur  la),  par  Wittmaaok  .  .  477 
Névrite  rétro-bulbaire  de  Voptique,   consécutive  à  une   sinusite 

sphénoîdale  et  ethmoîdaie,  par  Sohmiegelow 274 

Névrite  rétro-bulbaire  de  ropuque,  consécutive  à  la  suppuration 

des  cellules  etbinoldales  postérieures  et  du  sinus  sphénoldal, 

par  Schmiegelbw 273 

Névrose  réflexe  du  nez  (Sur  la  présence   des  fibres  nerveuses  h 

myélaxe  dans  les  cas  de),  par  V.  Widakswich 73 

Nez  (Traitement  des  maladies  du),  par  A.  Menier 288 

Nez  (Sur  les  relations  du)  et  de  Tappareil  génital  de  la  fenune, 

par  Marcel  Falta 480 

Nodules  vocaux  œdématiés,  par  Réthi 75 

Nystagmus  (Expériences  sur  le)  provoqué  par  ToreiUe,  par  Ba- 

rany 271 

Obstruction  nasale  (Contribution  à  Tétude  deTétiologie  de  T)»  par 

W.  Uoth 69 

Obstruction  nasale  (Sur  la  cure  radicale  de  V),  par  Suaiez  de 

Mendoza 163 

Obstruction  tubaire  cause  de  la  fistule  mastoïdienne  post-opéra- 
toire et  de  la  chronicité  des  suppurations  de  l'oreille  moyenne, 

par  Thomas  Hubbard 577 

Occlusion    congénitale  '  de    l'œsophage  (Sur  Y),  par  William 

Thomas 316 

Opération  radicale  exécutée  par  la  nature,  par  Jôrgen  Mœller.  272 
Oreille  (L'état  du  fond  de  l'œil  dans   les   affections  de  T),  par 

F.  Tenzer 297 

Oreille  (Affections  de  1*)  consécutives  au  crétinisme,  par  J.  Ha* 

bermann 297 

Oreille  (Bruits  d')  et  décbloruration,  par  Marcel  Lermoyez.  .  451 
Oreille  (Contribution  à  l'examen  histologique  de  1'),  surtout  de 

sa  partie  nerTcuse,  par  Wittmaaok 477 

Oreille  interne  (Sur  le  vertige  et  les  troubles  de  l'équilibre  dans 

les  affections  non  suppnrées  de  V).  par  Wittmaaok 596 

Oreille  interne  (Ck>ntribution  à  l'étioiogie  des  troubles  à  début 

brusque  de  la  partie  nerveuse  de  V),  par  C.  Stein 600 

Os  temporal  (Contribution  à  Tanatomie  de  1'),  par  Hugo  Frey.  473 
Ostéo-myélite  du  maxillaire  supérieur  et  de  Tethmolde  avec  em- 

Eyème  des  sinus  et  de  l'orbite,  par  Van  den  Wildenberg  .        182 
ématome  (Traitement  de  1'),  par  Delatanohe  ..•»...       201 

Othématome  de  l'oreille  droite,  par  Valentln 401 

Otites  et  de  leurs  complications  (Aphoristlque  ou  abrégé  symp- 
tomatologique  des),  à  l'usage  des  médecins  non  spécialistes,  par 

Sune  y  Molist 479 

Otite  adhéeive  (Contribution  au  traitement  de  1'),  par  Lermoyez 

et  Mabu T. 265 

Otite  interne  (La  pression  sanguine  chez  les  individus  atteints  de 

sclérose  auriculaire  et  d'),  par  Mengotti 593 

Otite  moyenne  aigu6  (Traitement  de  1*),  par  Scheibe 593 

Otite  moyenne  aiguë  (Bactériologie  de  V)  avec  remarques  cli- 
niques, par  Kâmmel 574 

Otite  moyenne  chronique  et  destruction  du  tympan,  par  Bing .        268 
Otites  moyennes  suppurées  aiguës  (Quatre  observations  de  para- 
lysie de  la  sixième  paire  dans  le  cours  d').   Contribution  à 
)  étude  du  syndrome  ae  Gradenigo,  par  E.  Lombard  ....        321 

ANNALES   DES    MALADIES  DE   l'ORBILLE   KÏ   DU    LARYNX.   —    XXXIl.       43 

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634  TABLE  ALPHABÉTIQUE  GÉNÉRALE 

Otite  suppurée  (Un  cas  de  trépanation  mastoïdienne  et  de  cnre 
radicale  d'n  opérée  &  Tétat  de  veille,  sans  anesthésie  et  sans 

dooleur,  par  Jaumenne 186 

Otites  suppurées  (Traitement  des)  par  Ihypérémie  congeslive, 

par  Keppler 410 

Otite  suppurée  chronique  (Vingt  cas  d')  traités  par  la  radiation, 

par  J.  Dionisio 592 

Otologie  (Expertise  en),  par  Bagintky 603 

Otoscopique  (Erreurs  de  rimageK  par  Passow 572 

Ozène  (Cas  d'j,  guéri  peur  des  injections  sous  muqueuses  de  pa- 
raffine depuis  plus  de  trois  ans,  par  Brœckaert 187 

Ozène  (La  radiothérapie  de  1'),  par  Dionisio 46 

Ozène  (Sur  Tétiologie  de  V)  avec  projections  de  coupes  microsco- 
piques, par  Brœckaert 195 

Papillomes  des  cordes  vocales,  par  Parmentier  etFallas.  .   .        188 

Papillomes  du  larynx  et  laryngofissure.  par  Navratif 477 

Papillomes  durs  et  les  proliférations  gommeuses  du  larynx.  Con- 
tribution au  diagnostic  différentiel  entre  les),  par  O.  Chiari  .        506 
Papiltome  laryngé  chez  l'enfant  (Deux  cas  de),  par  Jimenez.   .        168 
Paraffine  (dur  les  injections  et  les  implantations  de)  dans  les 

plastiques  nasales  et  faciales,  par  EcKstein 575 

Paraffine  (Lésions  de  Pœil  consécutives  à  une  injection  de)  pour 

corriger  un  nez  en  lorgnette,  par  Uhthoif 504 

Paraffine  molle  et  de  peuraffine  solide  dans  les  tissus  ^Inclusion 
normale  et  pathologique  de).  Projections  de  coupes  microsco- 
piques, par  Brœckaert 194 

Paralysie  (La)  du  moteur  oculaire  externe  au  cours  des  otites, 

par  Terson 15 

Paralysie  du  muscle  abducteur  de  l'œil,  de  cause  otogène,  par  Alt.        267 
PareUysie  de  la  sixième  paire  (Quatre  observations  de)  dans  le 
cours  d'otites    moyennes    suppurées  aiguës    Contribution  à 
l'étude  du  syndrome  de  Gradenigo,  par  E.  Lombard  ....        321 
Paralysie  complète  du  nerf  laryngé  inférieur  ou  récurrent  (Les 

causes  de  la),  par  Eugène  Félix 75 

Paralysie  faciale  consécutive    &  la  mastoïdite  de  Bezold,  par 

Barth 413 

Paralysie  faciale  double  d'origine  otique,  par  Botella 408 

Paraivsie  motrice  du  nerf  laryngé  supérieur  (Symptomatologie 

de  la),  par  Kronenberg 78 

Paralysie  récurrentielle   par  compression  thyroïdienne.  Thyroï- 

dectomie.  Guérison,  par  Diriart  et  Rozier 254 

Paralysie  simultanée  du  facial  et  de  l'acoustique  d'origine  sy- 
philitique, par  M.  Lannois 209 

Paralysie  tabétique  du  larynx  et  du  voile  du  palais,  par  Zwil- 

lin(çer 474 

Parésie  bilatérale  de  l'abducteur,  consécutive  à  une  tumeur  du 

larynx,  par  Gottlleb-Kiaer 273 

Pavillon  (Le)  chez  les  aliénés  et  chez  les  criminels,  par  Blau.   .        573 
Pavillon  de  l'oreille  (Un  cas  d'autoplastie  du)  après  ablation  d'un 

éçithélioma,  par  Goris 401 

Pénchondrite  (Un  cas  de)  du  carUlage  thyroïde,  par  Bosviel    .         38 

Pharyngo-laryngite  fibrineuse,  par  Gronbech 272 

Pharynx  (Localisation  paradoxale  de  la  douleur  dans  le),  par 

Menzel 303 

Pharynx  (Des  opérations  sur  le  larynx  et  sur  le),  par  Gluck.   .       275 

Phlébite  suopurée  des  sinus,  par  Moure 194 

Pinces  à  polypes  naso- pharyngiens,  par  Brœckaert 180 

Plaies  pénétrantes  des  fosses  nasales  (Contribution  à  l'étude  des  , 
parPusaterl 47 


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o?? 


Polypes  naso-pharyngiens  (Sur  les),  ablation  par  les  voies  natu- 


TABLE  ALPHABÉTIQUE   GENéRALE  635 

Pafdi 

Polypes  (Extraction  de)  chez  un  hémophile,  par  Bross    ....  479 

Polype  de  Tamygdale.  par  Blanc 313 

Polypes  du  laryn go-pharynx  (Les).  Ricardo  Botey 510 

Polype  du  septum  chez  un  garçon  de  onze  ans,  par  Waldemar 

Klein 273 

Polype  géant  de  la  fosse  nasale,  par  Leoocq 176 

Polype  hémorrhagique  du  septum,  par  Jôrgen  Mœller  ....  272 
Polype  muqueux  maxillo-nasal  (Présentation  d*un  volumineux), 
tar  Fournie 
-Pe            .       ,    _ 

relies  sans  opérations  préliminaires,  par  M.  Lemôe 591 

Polype  naso-pharyngien  fibro-sarco  enchondromateux  Extirpa- 
tion ;  mort  dans  le  collap^us,  par  Beco 198 

Polypes  rétro-nasaux  (Quatre  cas  de),  par  D.  Navratil ....  475 

Présentations,  par  H.  Neumann 269 

Radiothérapie  (La)  de  l'ozène,  par  Dionisio 46 

Radium  •  Le)  en  oto  rhino-laryngologie,  par  Ricardo  Botey   .  101 
Récurrentiels  (Phénomènes)  consécutifs  à  une  thyroldectomie,  par 

Goria 185 

Releveur  de  répigIotte( Un  nouveau),  par  Mermod 397 

Rétrécissements  infranchissables  de  l'œsophage  (Cure  de).  Nos 
derniers  cas  de  bronchoscopie  et  œsophagoscopie.  Corps  étran- 
gers des  bronches,  par  Guisez 547 

Rétrécissements  de  Tœsophage  (Traitement  chirurgical  des),  par 

Duchesne 192 

Rhinite  chez  l'enfant  (Traitement  de  la),  par  Sondermann   .  .  66 

Rhinite  chez  Tenfant  (Traitement  de  la),  par  Vohsen 6^ 

Rhinite  caséeuse  (Contribution  à  Tétiologie  de  la),  par  Calamida.  604 

Rhinite  pseudo  membraneuse,  par  de  Pontiiière 203 

Rhinite  a  pseudo  membranes,  par  D.  Navratil 475 

Rhino  chirurgie  (Nouvelle  contribution  à  la),  parL.  Ldwe  .   .  68 
Rhino  fantôme  (Le)  de  Killian  en  photographie  stéréoscopique,  par 

V.  Delsaux 176 

Rhinolithe  colosse  (Un  cas  de)  (110  grammes),  par  Ricardo 

Botey 496 

Rhinolithe  de  taille  peu  ordinaire,  par  Waldemar  Kleio ...  273 

Rhino  otologique  (Sur  le  domaine  de  la  chirurgie),  par  HoUher.  573 

Rhinosclérome  <  Le  premier  cas  de)  en  Roumanie,  par  Costiniu.  69 

Rhumatisme  articulaire  (La  cure  radicale  du),  par  Gurich.   .   .  301 

Rhume  des  foins  (Cause  et  traitement  du),  par  Dunbar  .  .   -,  *  480 
Rocher  (Fantôme  pour  les  exercices  opératoires  du),  par  Kir- 

cbDer 573 

Sarcomes   endo  nasaux  (Signification,  structure  et  traitement 

des),  par  G.  Martugcelli ^i 

Sarcomes  endo  nasaux  (Symptômes,  diagnostic,  pronostic,  trai- 
tement des),  par  Calamida ^^ 

Sarcome  multiple  idiopathique  hémorrhagique  de  Tisthme  du 

gosier  et  de  la  peau,  par  G.  Prota 89 

Sarcome  de  l'œsophage,  par  Edred  M.  Corner,  H.  A.  T.  Fair- 

bank  ....:... 315 

Sarcome  de  la  région  hypophysaire  et  de  la  base  du  crâne  avec 

prolongement  pharyngien,  par  G.  Gellé  et  Coutela    ....  266 

Selérome  du  larynx  (Un  cas  de),  par  Ldpscber 279 

Sclérome  rhino-laryngé  (Un  cas  de),  par  Lipicher 279 

Septum  nasal  (La  résection  sous  muqueuse  duV  Nouvelle  tech- 
nique &  Taide  du  nouveau  bistoun  h  bascule  de  l'auteur,  ré- 
duisant la  durée  moyenne  de  Topération  à  quelques  minutes, 

par  W.  L.  Ballenger *85 


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03G  TABLE   ALPaABénQUB   OÉNÉRALE 

Pagei 

Seringne  toute  en  verre  pour  injections  in tra- trachéales  (Présen- 
tation d*une),  par  Kœnig ^^ 

Sinus  (Le)  et  les  sinusites  maxillaires  chex  les  nouveau-nés.  par 
E.  Weissmann  et  L.  Fiocre 225 

Sinus  (Trois  cas  d'anomalies  des,  par  Menzel 72 

Sinus  (Obturation  du)  par  tissus  fioreux,  par  Alt 470 

Sinus  latéral  (Sur  la  position  anatomiquo  du).  Sa  stgnifioation 
dans  la  chirurgie  de  la  mastoîde,  par  PranoUoo  Rueda  .   .        403 

Sinus  maxillaire  (Expériences  sur  le  lavage  du),  par  Mensel.   .        499 

Sinus  postérieurs  (Les  troubles  oculaires  et  l'araaurose  causés 
par  les  affections  des),  par  Onodi 494 

Sinus  sphénoldal  (L'ouverture  large  endo  nasale  du)  parla  fraise, 
Steckel 504 

Sinusites  (Ëtiologie  des \  par  Steiner 473 

Sinusites  (Des  indications  opératoires  dans  le  traitement  des),  par 
A.  Capart 501 

Sinusites  (Contribution  à  Tanatoroie  pathologique  des),  par  Esch- 
weller 504 

Sinusites  et  ostéomyélites  du  maxillaire,  par  Tréuop    ....         201 

Sinusites  aiguës  du  nez  (Traitement  des),  par  Donogany   .   .   .        280 

Sinusites  frontales  (Les)  d'intensité  variée  considérées  au  point 
de  vue  des  altérations  possibles  do  la  fonction  olfactive,  par 
Rossi 46 

Sinusite  frontale  bilatérale  de  nature  syphilitique,  par  GoyOl^yi.        280 

Sinusite  frontale  chronique  (A  propos  de  mon  procédé  sur  1  opé- 
ration do  la),  par  Taptas 150 

Sinusite  fronto-ethmoïdale  (Trois  cas  de)  avec  évacuation  spon- 
tanée h  travers  la  région  frontoorbitalrc,  par  Saint-Clair 
Thomson 132 

Sinusite  maxillaire  (Quelques  considérations  sur  le  traitement 
de  la),  par  F.  Furet 500 

Sinusites  maxillaires  caséeuses  (Des).  Symptômes  et  diagnostic, 
par  Tezier 197 

Sinusite  maxillaire  chronique  (Contribution  à  Vopératlon  radi- 
cale de  la),  par  Denker 502 

Sinusite  maxillaire  chronique  (Radiothérapie  de  la',  par  L. 
Mader 7  .  . 503 

Sinusites  maxillaires  suppurées  (D*une  méthode  efficace  de  trai- 
tement des)  compliquées  de  fistules,  par  Quevedo  y  Zubieta.        161 

Sinusite  sphénotdale  (Un  cas  de  complication  oculaire  de),  par 
E.  DelneuviUe *. 71 

Sinusite  sphénoîdale  guérie  par  voie  endo-nasale,  par  D.  Na- 
vratll 4*^ 

Son  (La  mensuration  du),  par  Bliem .   .' 573 

Son  (Recherches  sur  la  conauetion  du)  dans  Torellle  moyenne  et 
Toreille  interne,  par  Zimmermann 572 

Sondage  du  canal  lacrymo-nasal,  avec  démonstration,  par  Neu- 
mayer 55 

Sourd-muet  (Enfant)  avec  anomalies  de  pigmentation  du  cuir 
chevelu  et  de  Tiris,  par  E.  Urbantschitsch 268 

Spasme  clonlque  du  stapédlus  et  des  autres  rameaux  du  facial, 
par  Gitelii 300 

Spécificité  de  la  colonne  cervicale  avec  tuméfaction  de  la  paroi 
postérieure  du  pharynx,  par  Steiner 278 

Spéculum  du  nez  autofixable,  par  Zwillinger 283 

Staphyloraphie  (Deux  cas  de),  par  Laudete 169 

Statistique  de  la  clinique  privée  d'oto-laryngologie  de  Craoovle 
en  19Ô4,  par  Spira.   . 308 

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TABLE  ALPHABÉTIQUE  GÉNÉRALE  637 

SlatisUqne  da  service  (rolo-rhino-laryngologie  delliôpltal  Saint- 

Jean-de  Bruxelles,  par  A.  Fallas 314 

Sténose  laryngée  consécutive  au  tubage,  par  Hamaide  ....        179 

Sténose  laryngée  (Quelques  cas  de),  par  Fallas 189 

Sténose  du  larynx  (La  prophylaxie  de  la)  consécutive  h  la  tra- 
chéotomie secondaire  après  intubation,  par  Ranke 84 

Sténose  membraneuse  des  choanes,  par  Hecht 59 

Sténose  syphilitique  de  la  trachée,  par  Benda 52 

Sténose  de  la  trachée  traitée  par  vole  autoscopique,  par  Schmie- 

gelow 274 

Stérilisateur  à  plusieurs  usages,  par  Labarra 181 

Stomatite  à  gonocoques  chez  Tadulte.  par  Jur^ene 86 

Sto vaine  (La)  et  ses  applications  en  oto-rhino-laryngologie,  par 

Tapiâ 308 

Suppuration  chronique  du  sac  lacrymal  (Résultats  des  25  pre- 
miers cas  de  cure  radicale  de)  par  la  méthode  de  Tottl,  par 

Orlaudini  et  Campioiini 47 

Suppuration  du  labyrinthe,  par  Hinsberg 571 

Suppuration  du  labyrinthe  (Etiologîe  et  traitement  de  la),  par 

W.  Milligan 478 

Suppurations  de  Torellle  moyenne  (Pathologie  de»  complications 

in tra- crâniennes  au  cours  des),  par  T.  J.  Harris 584 

Suppurations  des  sinus  accessoires  du  nez  (Démonstrations  sur 
les)  avec  projections,  présentation  de  malades  et  pièces  anato- 

miques.  par  Walder  Dowaie 74 

Suppuration  du  sinus  maxillaire  (Le  résultat  do  l'opération  de 

Desault  dans  \n\  par  Kœlbreutter 612 

Surdi-mutité  congénitale  partielle  (Deux  cas  de),  par  Triflletti.       478 

Surdité  et  rétinite  pigmentalre.  par  Block 574 

Surdité  hystérique,  par  Thanisch 60 

Surdité  (La)  professionnelle,  par  Habermann 574 

Syphilis  laryngée  (Cas  rare  dej  ayant  nécessité  la  trachéotomie, 

par  C.  F.  Theisen 580 

Syphilis  tertiaire  des  fosses  nasales  (De  l'efficacité  da  traitement 

ioduré  dans  la),  par  Mahu 196 

Syphilis  trachéale  (Un  cas  de)  trachéoscopie  ;  myosite  algue  con- 
sécutive dos  masseters  ;  guérlson.  par  A.  G.  Tapia 147 

Syphilis  des  voies  respiratoires  inférieures  (Broncnoscople  ponr 

reconnaître  la),  par  Reinhard 508 

Tamponnement  du  nez  et  du  cavum,  par  Lennhoff 606 

Thrombose  da  sinus  sigmolde  (Symptômes,  diagnostic  et  traite- 
ment de  la),  par  James  F.  Mac  Ke  mon  583 

Thrombose  infectieuse  du  sinus  latéral  (Un  cas  de)  au  cours  d'une 
mastoïdite  aiguë  Mort  par  méningite.  Autopsie,  par  Arnold 

Knapp 580 

Thrombose  latente  du  sinus  latéral  (Un  cas  de),  par  Van  den 

W^ildenberç 202 

Thrombose  otitique  du  sinus  (Sur  les   troubles  de  la  mentalité 
dans  la).  Début  apoplectlforme  de  la  thrombose,  par  F.  Voss.       600 

Tbyrotomie  (Remarques  sur  la),  par  Li.  Lôwe 79 

Tonsillotome  (Nouveau),  par  Henkes 303 

Tonsillotomie  (Troubles  nerveux  consécutifs  à  la),  par  Bergh  .        204 
Trompe  d'Eustache  (Contribution  à  Tanatomie  de  la),  par  Zu- 

ckerkandl 593 

Troubles  nerveux  consécutifs  à  la  tonsillotomie,  par  Ber^h   .  .       204 

Tubage  pérorai  avec  ou  sans  pression,  par  F.  Kuhn 83 

Tuberculose  des  amygdales  chez  les  enfants,  par  L.  Kingiford.        313 
Tuberculose  (La)  de  Tapophyse  mastolde  chez  Tenfant,  par  Hen- 
rioi 295 


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688  TABLE  ALPHAB^QUE  OÉNéRALE 

P«|re» 
Taberculose  de  Tapophyse  mastolde    chez  Tenfant  (Nouvelles 

constatations  sar  la),  par  Henrici 415 

Tuberculose  de  la  cloison,  lupus  du  nez,  coupes  microscopiques. 

par  C.  E.  Delsaux 177 

Tuberculose  laryngée  (Traitement  local  de  la),  par  R.  H.  Skil- 

lern 74 

Tuberculose  laryngée  avec  ictus  laryngé  (Un  cas  peu  commun 

de),  par  Gerardo  Sgobbo 613 

Tuberculose  du  larynx  {Surla  guérison  de  la),  par  A.  Alexander.        613 
Tuberculose  du  larynx  (Le  traitement  chirurgical  de  la),  par 

Finder 614 

Tuberculose  du  larynx  et  interruption  artificielle  de  la  grossesse, 

par  Sokolowski 74 

Tuberculose  nasale  (Contribution  à  la  clinique  de  la),  par  Pasch.        489 
Tuberculose  nasale  et  méat  inférieur  ;  deux  cas  de  tuberculose 

naso- lacrymale,  par  Henri  Caboche 244 

Tuberculose  de  l'os  temporal,  par  JÔre en  Mœller 212. 

Tumeurs  de  la  trachée  (Contribution  à Tétude  des),  par  Henricl.        5l3 
Tumeurs  congénitales  bénignes  intra-nasales  (Sur  les),  par  Ma- 

gnuB 505 

Tumeurs  inflammatoires  du  larynx  'Contribution  à  l'étude  des), 

par  Harmer 513 

Tumeurs  malignes  du  maxillaire  supérieur  (Technique  de  l'ex- 
tirpation de;,  par  J.  L.  Faure 306 

Tumeurs  malignes  du  nez  (Nouvelle  méthode  opératoire  pour  les), 

par  Denker 572 

Tumeur  polypoTde  de  la  hase  du  crâne  (Ablation  d*une)  après 

résection  préalable  du  maxillaire  supérieur,  par  William 

Thomas 316 

Végétations  adénoïdes  (Quelques  remarques  sur  les),  par  Lu- 

blinski 90 

Végétations  adénoïdes  (Diagnostic  et  traitement  des),  par  Suarez 

de  Mendoza 144 

Végétations  adénoïdes  (Un  cas  de)  suivies,  après  leur  ablation, 

de  l'apparition  sur  place  d'un  myxosarcome  végétant,  par  Cal- 

deira  Cabrai 162 

Vertige  de  Ménière  (Sur  le  ,  par  Frankl-Hochwart 572 

Vertige  de  Ménière  (Contribution  au  traitement  du),  par  G.  Li- 

monta  et  S.  Gavazzani 602 

Vocal  (Le  mal  ménage),  par  Monsagué 588 

Zona  occiplto-cervical  bilatéral  précédé  d'une  angine  aiguë,  par 
H.  Bichelonne 314 


JUL  1  7  4tt» 

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SAINT- AM AND    (cHEr).    IMPRIMERIE    BITSSIKRE 


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