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Full text of "Le mensonge chrétien - Le Gogotha - Volume 5"

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LE HKNSONGK CHUBT1EN — (JRSUS-CHMST N'A PAS EXISTB) 






ARTHUR HEULHARD 




OTHA 



PARIS 

ARTHUR HEULHARD, ED1TEUR 

G, rue Saulnler, G 

1909 

Djeita at tntotUsa tl a* reprodtrtioE rtwnts 






LE- GO GOTH A 



tft 



L E MENSONGE CHRETIEN (JESUS-CHRIST N'A PAS EXISTS) 



AKTIIU1I I1EULHAR1) 





LE 



GOGOTHA 



PA HIS 
ARTHUR HEULHARI), KD1TEUR 

II. i-iir Sartlitior. >■ 

1909 

Droits it went lion et it ttfiMactlta itserrfs. 



Guol-golta, vulgo Golgotha. Geog. Lieu 
de Jerusalem oil furent crucifies Bar- 
Jehoudda, Shehimon, Jacob et Menahem. 

Gogotha. Myth. Nona du bateau que nous 
raonte l'Eglise et sur lequel elle em- 
barque l'Apotre des nations (le pseudo- 
Paul) pour apporter en Occident la Je- 
houddolatrie ou culte de l'execrable 
Juif connu sous le nom de J£sus. Rad. 
gogo. 

Gogo (Monsieur), personnage de theatre 
qui a donnS son nom an type du gogo. 

Gogo, nom masc. Capitaliste credule, fa- 
cile a tromper. Par extension, tout 
homme qu'une confiance irraisonn£e 
condamne a etre la proie des impos- 
teurs Etymologie : goy, paien, dont 
le redoublement familier donne gogoy. 



LE 60G0THA 




LES ANES DE MENAHEM 



i 

* 

LES CHRISTIENS INNOCENTS, TACITE INTERPOLE 



Les christiens brules, la gent judaique conserve 
routes ses positions du Transtevere et de la Voie Ap- 
pienne. 

Cette meme annee 817, une affaire amene a Rome 

U Q homme de vingt-six ans, appartenant a la famille 

r °yale des Hasmoneens et marque deja pour le grand 

r We q u ] il j oua (Jans l'histoire de son pays, Flavius 

0s ephe. Le spectacle de tant de mines, il le volt bien 

v ec seayeux clairs et jeunes ; mats I'infamante accusa- 

°n qui pese sur ses compatriotes, en souffre-t-il dans 

mission dont il etait charge pour eux? 11 reste a 

°me plus j' un aili j] va c ii ez poppee, negocie par 

e avec Neroa et avec elle par un acteur juif qui a sa 

i 



— 2 — 

confiance, mais la repression d'une secte qu'il exe- 
crait lui-meme et dont ses coreligionnaires pharisiens 
auraient pati dans Rome comme ils en patissaient en 
Judee,il l'ignore; ilrentre a Jerusalem charge des bien* 
faits de la maison imperiale et plein de Tespoir que les 
Juifs gagneront les proces engages contre les Grecs. 
Pas une seule expulsion n'est prononcee contre eux, 
et alors que s'ils eussent ete non pas coupables, comme 
on le lit dans Tacite, mais seulement soupconnes, on 
les eut extermines impitoyablement, la vengeance 
sommeille sur tous les points de 1'ltalie ou ils avaient 
des colonies, notamment dans Pouzzoles, et sur tous 
les points du globe ou il y avait des citoyens romains, 
notamment en Grece, en Asie et en Egypte. Jamais 
depuis vingt-cinq ans les Juifs n'ontete moins molestes 
qu'au lendemain de la catastrophe ! 

Les deux tiers d'une ville, que dis-je? de la Ville, 
aneantis par des Juifs, c'estpourtant un deces exploits 
qui ne disparaissent pas en un jour de la memoire des 
habitants! Cela laisse des complaintes, des Iegendes, 
des proverbes ! La grande histoire ne les recueille pas 
toujours, elle a trop a faire avec les guerres ; mais la 
petite, eerie qu'ecrivent les poetes d'etrivieres comme 
Juvenal, les coureurs de rue, les aiguiseurs d'epi- 
grammes comme Martial? Celle-la fouille la plaie et 
la ravive. Quand le peuple, sans meme cbercber, 
tronve a qui s'en prendre, il a pendant tout le siecle un 
depAt d'humeur qui tourne rapidement it la rancune. 
Eb bien 1 on chercherait en vain dans Juvenal, qui vit 
de pres les Juifs de Rome et les meprise, dans Martial, 
qui eut des rivaux parmi eux et les deteste, une allu- 






— 3 — 

sion quelconque a ce qui les eut perdus pour jamais 
dans I'esprit romain : leur immixtion a un degre quel- 
conque dans le grand incendie de la ville. La satire 
brandira son fouet contre Domitien pour avoir expulse 
les philosophes, et nul contempteur ne lui reprochera de 
garder les Juifs en echange. Comme avant 817 on ne 
leur en voudra que d'etre Juifs, pas un instant d'avoir 
ete incendiaires. 

Et pourtant Juvenal n'epargne personnel Juvenal 
ecrase Neron sur sa palette dans les plus violentes 
couleurs de la satire. II parle bien d'esclaves sacrifies 
slajustice de Tigellin, cousus dans la tunica molesta t 
e nduits de resine, de bitume ou de poix, et brules vifs, 
c'etait bien la leur supplice ordinaire; mais il n'insi- 
n ue point que ceux-la fussent des christiens incen- 
diaires, et la facon dont il parle ailleurs des Juifs ne 
Permet pas de eroire qu'il se fut attendri sur le sort de 
Pareils malfaiteurs. 

H parait done bien que le passage de Tacite est une 
interpolation. 

Une premiere chose etonne, e'est le mot christien 
P r esente comme conuu de tout le monde, alors que 
1 aciteet Suetone, copiant les Actes publics a propos 
Un iouveraent de 772, ne l'emploient ni I'uu ni l'autre 
P°ur designer la superstition que Jehoudda et ses dis- 
ciples ont ramenee d'Egypte (I). Pas un mot non pins 
es christiens dans le fameux passage de Tacite sur 
es Juifs en general ; pas un mot des Juifs dans le pas- 
*& Q sur les christiens en particulier. D'apres ce der- 
ler passage on peut eroire que parmi les Juifa sup- 



I Cf. ] t . Cfiarpeutier, I. 1 du Mensonge ckrelitn, ft. 297. 






— 4 — 

plicies pour incendie il y a des parens egares par les 
funestes doctrines de Bar-Jehoudda. C'est la, je crois, 
le but de l'interpolateur, un paien, un chrestien, un 
gnostique, un arien, un manicheen, a la fois ennemi de 
Neron et de Bar-Jehoudda, celui-ci plus nuisible a 
l'humanite que ne fut l'autre. II espere etre paye de sa 
peine par le discredit dans lequel il enveloppe les 
jehouddoiatres non Juifs, ou les faire rougir de placer 
sur les autels de Rome le scelerat dont parlent les au- 
teurs, soit juifs, soit grecs, soit latins, comme ayant 
ete justeraent puni pour ses crimes. II est bien cer- 
tain en effet que le passage ne peut etre de l'Eglise, 
puisque d'autre part elle a enleve du raeme Tacite tout 
ce qui concernait les christiens dans le passage sur les 
Juifs, et tout ce qui les designait plus clairement dans 
le passage sur les evenements de 772. 

Car Tinterpolateur est renseigne merveilleusement, 
et en quelques lignes, dans le ton ordinaire de Tacite, 
avec des expressions familieres a Tacite (1), il resume 
toutes les phases de la propagande christienne parmi 
les Juifs de Rome depuis la repression que le Senat en 
fit sous Tibere jusqua leur participation supposee a 
l'incendie de 817. II semble meme qu'il en ait trouve 
les elements dans les parties de Tacite relatives a la 
secte de Jehoudda et qui, par un hasard ou le doigt de 
Dieu a Iaisse son empreinte, ont aujourd'hui disparu 
de cet historien si attentif aux choses de Judee. 

Le silence absolu qui regne pendant quatre siecles 
sur la participation des jehouddoiatres a. l'incendie 

fl »in n tiii'l df croirc ijuf Tacitf est iaiuiitablf. Aurtlhii Victor 
riiiiila.il fori bit'D. 



I 






s'explique par ce fait que le passage n'est entre dans 
Tacite qu'au cinquieme. Ainsi s'explique egalement 
que les apologistes n'aient pas eu a s'en occuper et 
que le culte du Juif consubstantiel au Pere ait pu, 
avec l'autoritu du mensonge qui vient de loin, se pro- 
pager dans Rome sans y rencontrer les resistances 
d'une population que ses disciples auraient livree a 
toutes les horreurs de l'incendie et de la famine. 

En elfet, les apologistes avaient plusieurs moyens 
de defendre l'honneur de leur secte s'il eut ete engage 
dans cette aventure, C'etatt d'abord de la mettre sur le 
compte d'un illumine qui, prenant 1' Apocalypse trop a 
cceur, se serait cru oblige de la realiser dans la 
Rabylone d'Occident. C'etait ensuite d'innocenter com- 
pletement les Juifs christiens en 1'attribuaQt a une ven- 
geance d'esclaves. L'incendie d'une maison (c'est 
•*tnsi que commence celui d'une ville) n'est pas neces- 
8 &irement une ceuvre collective. Mais si la folie d'un 
8 eul suftit a dechainer de pareils malbeurs, la ven- 
geance d'un groupe ne sera-t-elle pas un mobile plus 
puissant? Et si on admet le facteur represailles dans 
Ce » lames de fond qui secouent de temps en temps la 
ne f aristocratique, n'avait-on pas hors des christiens 
u )* e explication suflisante de l'ouragan de feu ou la 
**Ba s'etait abimee? 

Trois ans avant l'incendie, la population de Rome 
ay ait assiste a un spectacle cent fois plus revoltant que 

enl ete celui des christiens brules sur le Vatican. 

^ e Senat, qui allait jusqu'aux dernieres limites de la 
p iaute, quand la legalite le couvrait, avail puni de 

0l *t un demi-millier d'innocents pour le crime d'un 

u '- Tacite ne proteste pas : il trouve aaturel ici ce 






- 



. 



— 6 — 

que son interpolates trouve excessif chez N'eron pour 
avoir puni des coupables, Un jour de S14 Pedanius 
Secundus, prefel de Rome, est assassine par un de ses 
esclaves. L'homme avail egorge Pedanius au milieu de 
quatre cents autres esclaves, et le memo chatiment, la 
mort, attendait les quatre cents innocents pour avoir 
habite sous le me me tuit que le meurtrier. Sans doute v 
avait-il quelque circonstance a leur decharge, l'indi- 
gnite du maitre, 1'impossibilite de lui porter secours ou 
de prevenir le coup, on ne sait, mais il y eut comme 
un frisson populaire lorsque ce supplice en masse fut 
decide : la loi, car c'etait la loi, revoltait deja par sa 
barbarie. Le Senat en imposa l'execution sur le dis- 
cours d'uo de ses membres qui dans toute sa carriere 
ne fut eloquent que pour cette monstruosite. Catus Cas- 
sius se leva, dit quon s'etait mefie des esclaves, raeme 
en des ages en quelque sorte pastoraux, et que de tout 
temps on avait supplicie tous ceux qui habitaieut sous 
le mume toil au moment du crime ; a. qu'il ne fallait point 
se relacber de cette severite dans un temps ou les 
maisons etaient pleines d'esclaves pris a des nations si 
differentes, de moeurs si opposees, de religious si 
bizarres, souvent meme n'en ayant point : vil ramas de 
barbares qui ne pouvait se contenir que par la crainte ; 
et qu'enfin il n'etait point de grands exemples sans des 
injustices particulieres, qui disparaissent devant les 
grandes considerations de I'utilite publique ». Langage 
alfreux qui detonnerait dans la boucbe d'un Botocudo ; 
qui a la verite souleva des rumeurs confuses, mais que 
personne n'osacombattredans l'assemblee la plus haute 
du monde civilise. II n'y eut d'bumanite que parmi le 
peuple, humanite d'instinct qui le fit descendre dans la 



«i*W79*b^m 



— 7 — 



rue^'attrouper, s'armer depierres, allumerdes torches, 
menacaut de faire tlamber Rome avant l'execution d'un 
tel arret. II fallut que Noroii l'assurat eufaisant border 
de detacliements lechemin par oulesmalheureux furent 
conduits au supplice. Lui au moins s'en tint la, mais il 
dutresisterades aifoles qui, outre la raort des esclaves, 
proposaient de puuir par le banuissement les affranchis 
qui se trouveraient sous le mtlme tott ! Perisse le subor- 
donne plutot que le privilege I Tel etait le sens de cette 
funebre journee. Nous voyons ici des gens s'armer de 
torches et regarder Rome d'un ceil torve, Tacite nous 
en a moutre d'autres qui, vers le meme temps, regar- 
derent Pouzzoles avec la meme expression. L'Eglise 
cut pu soutenir avec avaatage que l'clincelle de 817 
etait deja dans les chemises soufrees ou les quatre 
cents esclaves de R14 furent brides. 



II 

NERON INNOCENT, SUETONE ISTERPOLE 

On voudrait savoir si celui qui a cambriole Tacite 

n a pas tire deux moutures du meme sac, et renouvele 

^ Ur le papier, pour 1'efFet, ad usum christianorum, 

™ supplice des quatre cents esclaves de Pedanius 

e caudus, predecesseur de Tigelha. 

On voudrait savoir encore si le teste de Suetone n'a 

* s Sll bi les memes sevices ; on a le droit d'etre inquiet. 

n y a qu'un instant, il celebrait le supplice des chris- 

ens et les mesures de Neron centre les incetidies sous 

rubrique : bienfaits. Le voici qui tout a coup, par 



- 



— 8 — 



une contradiction inconcevablc, va denoncer ce meme 
Neron a la posterite comme etant le seul incendiaire de 
817, en sorte qu'aujourd'hui le principal accusateur, 
c'est l'apologisle de la veille, c'est Suetone lui-m6me ! 
Ne dans les premieres annees duregne de Yespasien, 
ami de Pline qui le loge, protege de Trajan qui res- 
time, secretaire d'Hadrien qu'il amuse, victime de Sa- 
bine qui le punit d'avoir joue peut-iHre au Bachaumont, 
Suetone est surtout causeur plutot que chroniqueur, 
collecteur de faits plutot qu'bistorien, compilatcur de 
bruits plutot que memorialiste. II conte plus qu'il n'ecrit, 
il cite plus qu'il ne garantit. II est suspect d'incons- 
cieuce et de legerete, au moins ne l'est-il pas d'injus- 
tice; si on doit se metier de lui, ce n'est pas pour la 
meme raison que de Tacite. Suetone ne s'emeut ni 
devant la vertu, ni devant le crime. 11 parle comme on 
parle dans la rue, sur le pas d'une porte. Tacite rentre 
chez lui, s'enferme derriere les volets et peint comme 
U voit, tout en noir. Suetone, disgracie par Uadrien, 
ramasse ses papiers sans mauvaise humeur, met des 
notes bout a bout et les donne au public sans artifices 
de style. Tacite a la mauvaise bumeur du conseiller 
evince, du politique incompris ou meconnu ; sa bile 
s'extravase jusque dans son encre ; de la presomption 
a la prevention, du soupcon a Taccusation il ne fait 
qu'un saut. Entre Suetone et Tacite il y a toute la dis- 
tance qui separe Tallemant de Macbiavel. Et pourtant, 
pour nous autres curieux, que de menus faits dans 
Suetone plus precieuxque les psychologies tourmentees 
de Tacite '. 

Maisici, a quel moment croirons-nous Suetone? 



• 



— 9 — 

Ses contradictions sont extraordinaires en ce qui 
louche Neron considere tour a tour comme allumeur et 
comme extincteur d'incetuiies. 

a Ayant cite ce vers grec : 

Que la lerrc apres moi perisse par 1c fen ! 

Non, reprit Neron, que ce soit de mon vivant ! Et 

** accomplit son vceu. En effet, choque de la laideur 

Q^s anciens edifices, aiusi que des rues etroites et tor- 

u euses de Rome, il y mit le feu si publiquement que 

plusieurs consulaires n'oserent pas arreter les esclave3 

e sa chambre qu'ils surprirent dans leurs maisons 

ec des etoupes et des flambeaux! Des greniers voi- 

8 it»s du Palais d"Or (c'est le nom de son Palais rebiti 

P res 1 incendie) et dout le terrain lui faisait envie 

rent abattus avec des machines de guerre et incen- 

es i parce qu'ils etaient batis en pierre de taille. Le 

a u exerca sa fureur durant six jours et sept nuits. 

peuple n'eut d'autre refuge que les monuments et 

I lom beaux. Outre un nombre infinid'edilices publics, 

«u consuma les demeures des anciens generaux 

ai Ds, encore parees des depouilles des ennemis, les 

P'es batis et consacres par les rois de Rome ou 

ant les gucrres des Gaules et de Carthage, enfin 

Ce q ue l*antiquite aV ait laisse de curieux et de 

orable. II regardnit ce spectacle du baut de la 

(i Mecene, charme, disait-il, par la beaute de la 

co t 6 * 6l c ' iantanl bi prise de Troie, revetu de eon 

c . de comedien. De peur de laisser echappcr 

enl OCCasion de pillage et de butin, il promit de faire 

p gratmtement les cadavres et les diicombres ; 



• 



— 10 — 



mais il ne permit a personne d'approcher des restes de 
sa propriete. II recut et meme exigea des contributioas 
pour les reparations de la vilte, et faillit ainsi ruiner 
les provinces et les revenus des particuliers. » 

On voit avec quelle vigueur, mais aussi avec quelle 
absence de documentation, Suetone fletrit Xeron : 
Xeron qui dans Tacite etait a Antium est a Rome dans 
Suetone, il met le feu en personne et publiquement, et 
il le propage par les esclaves de sa cbambre, si bien 
qu'on a peine a comprendre les historiens qui out 
accuse le hasard, et plus encore l'unique Tacite qui 
ose accuser les christiens. 

Le revirement de Suetone s'accentue avec le temps. 
Decidement Xeron a la vocation de Tincendie. 

a. II avait ii la boucbe la menace de mettre le feu a 
Rome losqu'il se croyait trahi. Lors de la re volte de 
Vindex et de la defection de Galba, il voulait empoi- 
sonner tout le Senat dans un festiu, mettre le feu a 
Rome et en meme temps lacker les betes feroces sur le 
peuple (1) pour 1'empecber d'ecaapper aux flammes. » 
Voila pour l'incendiaire : it ne laisse rien a desirer 
dans ces citations de Suetone; il a mis le feu a Rome 
en 817, il voulait l'y remettre en 821. Suetone ne lui 
tient aucun compte de ses liberalites envers le peuple, 
liberalites certaines, reconnues par Tacite, consacrees 
par la reconnaissance du peuple meme ; au contraire, 
son forfait n'est qu'un pretexte a exactions nouvelles ; 
Xeron est le monstre complet. Mais les supplices des 
christiens de 817, que deviennent-ils dans ce Suetone 
d'un autre age et d'un autre sentiment? II n'en est plus 

ti Oa utilise les bote.-; fntroduites dans c t -s bistoircs par nulerpola* 

tfur tie Tacile, 






• ' 



— 11 — 

question ; ils ne sont plus l'epilogue de l'incendie, ils 
uisparuissent pour luisser a Neron, et sans derivatif, 
toute la responsabilite de la catastrophe. Yoila un 
recul hien extraordinaire cbez Suetone qui tout a 
1 henre rangeait presque l'cxtennination des jehouddo- 
latres parmi les precautions prises par Neron contre le 
retour des incendies ! 



HI 

MENAHEM, HEtUTIER DE LA PROMESSE 

Jamais les illusions christiennes n'ont ete plus fortes 

( l Ue sous Neron. Sa mollesse, son renom d'artiste, de 

cocher et de chanteur, son eloiguement de l'armee, 

c ette couronne apollonienne qu'il portait devant ses 

^ujets, c'etait autant de marques de faiblesse exterieure. 

es Juifs de Pouzzoles et de Baia se penetrerent de 

cette vision d'un empereur de theatre. Que ne pour- 

t ~°u contre ce prince de comedie, si les Juifs de 

^uphrate se levaient, poussant devant eux les Par- 

hes . et si ceux de Syrie et de Judee se portaient 

n tre le proconsul et le procurateur ? 

W&ce a la croisade des Shehimon et des Jacob, 

A pocalyp$e qui servait les rancunes des nations 

ntp e Rome avail envahi tout TOrient. Cest en Judee 

• Qatis la tnaison de David que le Roi du monde appa- 

' r ait. Josepbe et le Talmud confirment sur ce point 

tone et Tacite. La Cbaldee juive remua la premiere. 

st au-dessus de t'Euphrate que Teclair s'alluma. 

be de sang, d'argent et d'ambition, au courant des 



■ 



— 12 — 

plus secretes divisions domestiques de Rome, Israel 
seme l'espritde revolte autour de lui. Parti en apparence 
de Babylone, le mouvement grossit sur les rives du Jour- 
dain ou il etait ne. Et dans ce mouvement entre imme- 
diatement tout ce qui restait de la grande fnmille de 
Jehoudda : Menahem, dernier frere du christ et l'Ueri- 
tier de la promesse, Eleazar, fils de Jair, frere de celui 
que Jesus ressuscite dans l'Evangile, et Absalomon, 
lits ou neveu de Menahem, Menahem veut dire conso- 
lation. Dans le passage du Talmud que nous avons 
cite deja, (1) il est dit que le Messie sera de David, et 
passe ou futur, s'appellera Menahem ou Cemah. 

Tacite et Suetone resument dans les mimes termes, 
en deux mots fort expressifs, la substance meme de 
l 1 Apocalypse : le Verbe se multipliant par plusieurs 
puissances apostoliques — le nombre Douze etait cer- 
tainement indique — et partant de Judee pour se par- 
tager l'empire du monde (2). 

De deux choses Tune : ou les ecrivains latins copient 
a cet endroit un annaliste anterieur, ou la meme main a 
corrige les deux passages pour en enlever la personne 
du Christ-pieuvre dont les apdtres ne sont que les 
douze tentacules, et celle de 1'imposteur qui, pour s'etre 
applique cette antique Revelation sous Tibere, avait 
fini sur la croix (3). G'est d'autant plus certain que cette 



[i] Cf. I.i' Chfirpentier el le Roi des Juifs. 

2> Tacite : to ipso tempore fore ul ttiletcerel Orient, profectique 
JutUti rtrum polirenhir [Bittoimet, 1. V, chap, xiti , Sufitotlf, \'ttp»- 
tien, iv). •( 01 to tempore profecti Jud'd nrum potireiUur. • 

(31 I'ar ronln' on a fail itUparaitrcdi- VApocalyp*' l<-- dome Apolivs. 
juses ou pmir iiiirux din- liuurreaiix dr-. nations. Cf. le Hoi de* 
Mftf p. 63. 



1RMHK 



— 13 — 

unite de puissance initiale est indiquee dans la phrase 
de Suetone qui suit immediatement : « L'evenement 
prouvaque cet oracle s'appliquait a 1'empereur romain, 
mais les Juifs se Tappliquaient a eux-niemes, ce qui 
causa leur rebellion. » C'etait egalement la note de 
Josephe, et Suetone la connaissait, car il dit qu'une fois 
prisonnier celui-ci tourna cette Apocalypse au bene- 
fice de Yespasien. Mais ce qu'il ne dit pas, c'est 
l^e Menahem, deruier frere du roi-christ de 788, se 
etait appliquee a lui-meme. 

LeMessie, c'est I'Esperance d'Israul : le Juif seraroi 
Remain. « Ce qui, dit Josephe, engagea les Juifs dans la 
guerre ou perit le Temple, c'est le passage de lews 
Ventures, portant qu'on verrait en ce temps-la un 
horame de leur nation (le Fils de I'homme incarne dans un 
uls de David) commander a toute la terre (i), » Le songe 
" e Joseph realise! La crucifixion de Bar-Jehoudda 
11 etait qu'un accident de cette infaillible Apnc&lypse* 
De mime le martyre de Shehimon et de Jacob. Tant 
^ u il restait uq fils a Jehoudda, la prophetie d'Israul aux 
dou «e tribus etait valable (2). Et c'est pousser la fla- 
gornerie jusqu'a la demence que de pretendre, comme 
* 'ait Josephe, que Vespasien etait le Roi Souverain de 
a ^rre, de la mer et du genre humain, au sens de la 
Prophetie. C'est trahir 1'idee juive, non point cachee, 
^ais affichee dans le christianisme, que de proclamer 
Ul > goy Messie, a la place de <i Celui qui devait liberer 
SraCd *_ comme le dit si bien notre feal ami Cleopas de 

{I' ? 1011 * 'i'ons un.- sreondf fois ccNc phra>«\ p. 130. 
loi n rro P ht '"'' <'<' Mi<tnt-. dW* dan- rEvangtie -If Mathieu : « De 
boh ■ ' eh ' ,, "" E P' lrf,la - " no *« P ll,s p^ttcs will* les lilies dc Juri«, 
** cduj f|ui, de » a'csl <iu'une diversion. 






— 14 — 

son beau-frere crucifix parrimmondePilatus (1). Josephe 
n'est pas le premier qui doive sa fortune et sa vie a la 
bassesse. II attribue son salut a cette audacieuse 
sophistication, maisily a de Timpudeuras'en vanter (2). 
Car Vespasien est mort, tandis que le beau-frere de 
Cleopas eat ressuscite, comme vous le savez par le con- 
sentement unanime des exegetes. 



IV 

LES DEUX AXES 

Le passage de l'Ecriture qu'invoquait Menahem, 
c'est celui qu'avait invoque deja le roi-christ de 788. 
C'est la fameuse propbetie de Jacob a Juda (3), si obs- 
cure pour nous, si claire pour les christiens primitifs. 

Le sceptre n'uchappera point a Juda, 

Ni I'autoritua sa descendance 

Jusqu'a Tavenement du Silo (4) 

Auquel obeiroot les peuples. 

Mors il (5) attach era son anon h la Vigne (0) 

(1) Luc, xxir, 21. 

[2J tiuei-re des Juifs, liv. Ill, ch. viv. ft liv. VII, cli, HI. 

l3j Oenese, chap, SUX, 10- IJ. V. le Hoi tie* Juifs, p. -16b. 

It) Celui 'jui 'foil tiberer el susycj I»ra£l 'In milieu des nations, 
IJ'ciii la vitIh atlnehee h iY.in di- la fnntaini- de Silut-. Cf. le Hoi des 
Juifs. p. 168 

^5) Juda, vaiii'iucur do naliun?-. 

(6i La Vlgnc dti Seigneur. Toutcs les paraboles £vang6liqucs 
vie&iieQl d' 1 la, nous les ex&niincrons en tear letups. \^uiis vous rap- 
polfi mis-i !'• Christ vrnd&ii^t-UT i(ui fodlr les Juifs Dun xi'-nopltobra 
dans sa cure el verse ans paleos le via de sa fiuvur. (Cf. le Wot des 
Juifs, p. 15. J 



"^HHHpP 1 ^ 



— 15 — 

Et a la treille (1) Ic fits de son anesse ; 
II lavera son vetement dans Ic vin 
Et dans Ic san^ dcs raisins sa tuniquc ; 
Ses yeux seront pelillants de vin, 
EL ses den Is toutes blanches de hit. 

Cetto prophetic, qui avait echoue si miser able ment 

g c Bar-Jeboudda en 788, il ne restait plus que Me- 

a bem pour la realiser. Toute la descendance de Je- 

°udda avait peri(2), sauflui qui etait, et par son nom 

dans le fait, la derniere « consolation d 1 Israel ». S'il 

e J0uait meme pas sa chance, il manquait a son nazi- 

^ a ^. II etait oblige de marcher, dut-il finir com me son 

me > sans pouvoir attacher l'ane et Tanesse a la Vigne 

u clos de Dieu. II etait pousse, souleve par la credulite 

e s Juifs dont les yeux petillaient deja du vin de la 

&Oe et qui avaient a la bouche le Iait qui coulait dans 

es ruisseaux de 1'Etlen. C'est par cette prophetie que 

e * deux Anes de Jesus sont entres dans les Evangiles, 

'e Christ a tete d'ane dans la caricature paieune : 

J^bole d'espoir pour les Juifs qui ont fabrique la fable, 

. Ule rie cruelle sous le stylet des patens qui ont des- 

e 1 image. Si Jesus entre a Anes dans la ville de 

^d et dans le Temple (3), alors qu'il y peut entrer a 

* *i a cheval ou en char, c'est qu'il attache une idee 

^ctoire definitive a cette monture geminee. 

ne legende, vieille comme Abraham et peut-utre 
•ne Saturne, veut que les Juifs aient adore un ane 

U Au p| an! d( . Sort , k> liit 1;l traduction Ledrain. 
Phii: ln I )<,ss 'Mc de s.ivoir comment ont lini Jeuoudda Toimin el 

d'em^ 11 *■'* ** tx m - I? voii pa* drscoadre dv .^double uionliin: avant 
alrer d atLs to Twnpte. 






— 16 — 

ousimplement une tete d'ane, comme si ce culte bizarre 
etait la secrete revanche du regne animal sar une reli- 
gion qui a fini par proscrire toutes les images, 

Toutes les idees religieuses des Juifs leur etant ve- 
nues de l'astrologie, leur ane descend, lui aussi, du ciel 
ou le Zodiaque d'Abraham l'a mis a la place d'lionneur. 
Ha ete le signe du solstice d'ete, du Soleil en sa gloire 
ardente, en son brulant triomphe. 

Le Christ qu'adoraient les Sethiens avail une tete 
d ane, et Bar-Jehoudda — royez plutdt sa genealogie 
dans Luc (1), — est tits de Seth. 

Les Sethiens sont appeles ainsi de Seth, le patriarche 
a qui on attribuait l'invention de l'astrologie, et le signe 
de YAne etait dit Seta en langue chaldeenne. Les Assy- 
riens I'honoraient sous le nom de Thnrtuk (2), des 
Babyloniens sous le nom de B;t;d-B4or (3). 

Comment cet animal velu, ventru, au jarret fin, aux 
pyramidales oreilles, a l'oeil d'agate, est-il devenu pour 
les fils de Seth comme est le jesus un svmbole de la 
victoire des Juifs sur les nations? Un peu a cause de 
la croix blanche qu'il porte sur !e front. II se presente 
avec le monogramme du Cbrist. 

A I'instar des Chaldeens et des Egyptiens, c'est sous 
VAne qu'ils attendaient la Grande Annee du Henou- 



(1) Cf. le Charptnticr, p. 5i. 

{i} Los populations qitp' ]<•■■ roN d'Assyrie olablirenl eo Saiuaric 
firont cotiimo avail fail Abraham, rlii-- aiiu-nt-renl Ji-ur.~ dious ouf" 
fabriquiTcnt de semblables a ceui do- villcs dont ellcs 6taient ori- 
<;iiiair.-s. Collos qui vcnaieut d Avail sc fircni tin Tbartak IV Les Hois, 
xvii. 31} tandis que cellos qui wuait-nl d>* S ; pharvaitn cotilin'iifrfiit 
a pn.->cr Icurs eoJanb an feu >>n I'honn.ur d Adra-U&ech el d'Airn- 
Mck-ch qui r-oui Tun i-i I'aiiin- un Molncta semblaUe a celui do* Juife- 

(3; Voir plus Join, p. 23, au chap, v, Liineste de Balaam. 



— 17 — 

Ve 'leraent des temps. Les Juifa hellenes disaient que 
Onos, l'Ane, etait le Chronos (temps) auquel le Christ 
fl evait venir. Le radical d'Onos, c'est On, SoleiJ, nom 
e 8i'ptieji d'lleliopolis. La premiere lettre de Chronos 
en grec, c'est un X, une croix de Saint- And re. C'est 
&US3 i la premiere lettre grecque de Cliristos. 

" e s Anes. car ils sont deux dans le siirne — comme 

es Poissons et les Gemeaux — ont ete remplaces par 

e Cancer sur les Zodiaques que les Grecs nous ont 

ra nsmis. Heritiers des Chaldeens, les Hebreux 

°yaient un double Ane la ou d'autres apres eux ont 

u un Cancer, c'etait leur droit. C'etait meme leur 

ev oir, etant donne les nombreux modeles qu'ils en 

svaient sous les yeux. II etait beaucoup plus facile de 

°nner h. cette constellation le gros ventre et les 

0n gUes oreilles de deux anes que les formes d'un 

tlCe r, sorte de crabe d'une construction fort tour- 

entee. Les Anes se trouvaient, comme le Cancer, a 

lz itersection du cohire du solstice d'ete, soit juin, et le 

b°ut iu n( i jg p- ne p 0ur j es eaux f ra i c j, es e j pures, si 

63 au milieu de la secheresse de juillet, le designait 

62 a la me'taphysique iinagee des astrologues. 

u r les zodiaques grecs les Anes sont encore a leur 

Ce dans le Cancer, mais redutts au rOle de simples 

es ] l'Asinus borealis et l'Asinus auslralis. Ces de- 

Nations, inconcevables par elles-memes, prouvent 

c utablement que les Juifs les etendaient au sierne 

entier : il s .avaient mis deux mac hoi res la oil les 

3 ont mis deux piaces. Sur les dcssias 1'analogie 

est fr appante (1). 

) Voir I 
'°S»e » curii-n-c. Ggurc? ijnrii dotinf M. Bouehi'-Lcclcrvq, A*tro~ 

Jrec 1<>t, Paris, Utoih. ISSa. ni-S, p. 137. 



■-. 7^*^ff9!>ll^l^l^^l!^f r " 



— 18 — 

II y avait bien deux Anes dans le sigue, un grand et 
un plus petit, et c'est pourquoi Jesus fait son entree a 
califourcliou sur ces deux betes : situation intolerable 
en fait, et qui eut souleve autour d'un homme aiusi 
monte des ouragans de rires. Or il est impossible de 
nier que Mathieu n'ait represents Jesus monte sur 
deux betes a la fois : la prophetic exige les deux .-lues, 
Jesus demande deux anes. « Les disciples done... ame- 
nerent Tanesse et le poulain, mirent dessus leurs man- 
teaux et y firent asseoir Jesus (1). » 

L'Ane voisine avec le Chien sur les spheres. S'il 
n'est pas le Chien, il a des accointances cuniculaires. 
Beaucoup de peuples, les Roniains eux memes issus 
d'Asie, avaient immole le chien domestique au Chien 
d'en haut pour empecher celui-ci de tout bruler, etils le 
choisissaient roux de ce que les fruits et les herbes 
roussissaient sous le soleil comme s'ils allaient s'en- 
flammer. L'Etrusque Tages, qui importa I' art de la di- 
vination a Rome, avait ordonne qu'on placut, liors de 
la porte ou on immolait le chien — la Porta Cs.tuls.ris 
— et pres de Pendroit oil commencait la campagne, une 
tete d'ane arcadique depouillee de sa peau (2) alin de 
disposer favorablementl'Ane celeste etde lui demander 
sa rosee. 

Lane etait consacre a Bacchus, dieu du Soleil qui fait 
le vin, et les mythologues balancaient i'ardeur des 
rayons solaires par celle de ses instincts aquatiques. 
C'est pourquoi le boa Silene precede sur I'Ane Bacchus 
ceint de la peau du Lion. Et c'est a cause de cet Ane 
et de la Vigne dont il y avait eu jadis une represents* 

(1) Malhirii. xii. ',. 

[3 Columeile, Ue « rtulictt, I. II. 






— 19 — 

tl on sculptee dans le Temple que certains historiens 
°nt soupcunne les Juifsd'avoir adore Bacchus (1). Mais 
ce mi qui devait introduire Judu dans le clos tlu Sei- 
gneur n'est point Bacchus, c'est le Fils de 1'homrae, 
c 'est le Messie. 

Les plus anciensJuifs connus, ceux dont parle Hero- 
uote, portaient une tete d'ane sur la leur dans les ba- 
ilies. Les Aries conduisent au Lion sur le Zodiaque. 

** est un petit Lion que Juda ! 

Tu monies repu de carnage, b mon fils ; 

Levoila qui s'elend, qui so couche comme une lionne; 

Quioseralereveiller? 

■^oit qu'elle vint de la croix visible sur leur poil ou 

e celle qu'ils dessinaient sur la sphere par l'entre- 

oisement des colures solsticial et eqninoxial, la glo- 

'cation du Messie dans les Anes etait un legs d'an- 

* r 6s encore intact au temps de Moise, et Jeboudda 

" . dans Y Apocalypse joue le role du Lion, signe com- 

r a entre leg Anes et la Virrge, n'avait pas laisse 

iftber la valeur du signe (2). C'est sous VAgneau que 

v ait commencer la mobilisation de la milice celeste 
en f 

iaveur des Juifs, mais c'est sous les Anes, apres le 

la ierne eigne, que la victoire definitive sur les etran- 

8 etait acquise. C'est pourquoi le monde antijuif 

detruit par tiers (3). Sous VAgneau le Fils de 

"line « passe » encore avec difficulte, mais sous les 

es u est en pleine exaltation. S'il commence a pa- 



g Jaci,, .OUMr**, |. v, :, 
* 0) w, fcfiei dti Juifs, p. 17. 






— 20 — 



raitre avec VAgneau, il ne peut arriver qu'avec les 
Anes, puisque le Soleil n'est arrive a la terre que le 
quatrieme jour, represents par le quatrieme signe, les 
Anes, sur le Zodiaque de3 douze Cycles millenaires. 



l'aME DE JUDA ET 1,'aNESSE DE BALAAM 



Josephe joue sur les temps lorsqu'il defend les Juifs 
d'avoir cette etrange superstition. II en faut dechanter 
ou plut6t debraire. L'Ancien Testament et le Nouveau le 
condamnent, et avec eux Diodore, Floras, Tacite, Epi- 
phane, les Gnostiques et Suidas, Sans doute il n'est pas 
vrai que les Juifs aient adore exclusivement Tane et 
Josephe a raison de refuter Apollonius sur ce point. 
Mais il est indiscutable qu'ils lui attribuaient une signi- 
fication exceptionnelle dans l'ordre des signes, comme 
les Moabites qui lui consacraient l'idole nominee Beor 
et les Assvriens qui lui consacraient l'idole nominee 
Thartdk. Le Th&riak ou Beor n'etait pas moins en 
honneur que le Zib ou Poisson (I). 

Lorsqu'Antioehus, apres avoir pris Jerusalem, entra 
dansle sanctuaire, il y trouva une statue de pierre repre- 
sentant un personnage avec une grande barbe qui etait 
assis sur un ane et tenait un livre a la main. D'apres 
Diodore de Sicileaquinousdevonsce renseignement(2), 
Antioehus supposa que le personnage etait « Molse, 

il Rappvlon* pour l,t cenl&m>' foi* i|«r> !<■ «nrnotii eA-aiipi'liqiif 
de JrhiniJil-i, Zibaeos le Verwmt), e»\ lire tie Zib. 
»] Diodore, xxxiv, I. 



• 



— 21 — 

frmdatcur tie Jerusalem)]. Molse n'a pas fonde Jerusa- 

lern » roais Interpretation d'Antiochus n'en est pas 

"loins vraie. Le livre que l'liomme barbu tient a la 

Iaai n, c'est la pierre du temoignage dont il est question 

Uans V Apocalypse, et qui est tout a fait distincte des 

lv res de la Loi, ear elle porte une prophetic ecrite des 

Ue Ux cotes, cote ciel et cote terre, c'est-a-dire astrolo- 

giquement dechiiTrable : la prophetie de la predestina- 

10 n juive au gouvernement du monde par le Messie. II 

est pas douteux que ce Messie ne Jut naitre de Juda 

*Ds le dispositif milleuaire et triompher sous les 

■^nes. a l'Ane les Juifs avaient sacriiie des victimes 

u <oaines, disaient les Egyptiens. Au mot Juda Suidas 

a Pporte d'apres 1'historien Damocritus que les Juifs, 

~~ et ici il faut entendre la tribu de Juda, — adoraient 

Qe tete d'ane en or a laquelle ils ofTraient tous les trois 

ns (1) un etranger dont ils coupaient les membres en 

P et Hs morceaux (2). 

Uu disait qu'un jour le grand-pretre Zacharie avait 

apparaitre dans le sanctuaire un homme a tete 
d ane. 

A son tour, lorsqu'il y penetra, Pompee y vit l'image 
ive d'nn ane (li), et il n'y a rien d'etonnant a ce que 
te image ait ele d'or, alors que d'autres aniraaux inte- 

.i || 
tviij cx ' s ' e lmt " varinnti- ilan< laquelle on lit sept na<. Mais c'esl 

iitiicnt lroj». VAn>' conespuinlant au (pialrielne signe. 
es i n . Du d'ls-achar avait m t-L'alt'tiirnl I'Ane pour signe : t Issachar 

S( .j ' , co ^ <lil de Simeon el de Levi : ■ No t'associe pas a tears des- 
•dlian B tone I Hon honneur, ne sois pas complice de lew 

x Ux y ' lilr > dans [eiir cotere il- out imijiolr des litPiniiiei.* ■ Genes*, 
| e _»* ' "ins la prophetic ie Jacob a Juda Simeon el Levi occupent 

(3i"v i - S , '""" ,a - r - Cesl pounpioi ils bob! dils ■ allies ». 
a *cc I °{! air ''' '' a!t * * <m "irmtt de ta tolerance, a confondu ce Thartak 
e \cau cardinal de 1'Arebe de Salomon. 



22 

resses dans le Zodiaquc d'Israi"! (1) pouvaient etre 
d'une matiere moins brillante et moms precieuse. Le 
signe du solstice d'ete ne pouvail pas etre en un autre 

metal. 

L'ane aurait delivre les Juifs de la soif, a ce que disent 
Plutarque (2) et Tacite, et on voit par la prophetie de 
Jacob qu'apres leur avoir trouve de l'eau il devait 
etancher leur soif dans le vin de la Vigne du Seigneur 
aujour du triomphe. Que la veneration des Israelites 
en general pour l'ane vienne de 1'aptitude de cet ani- 
mal a flairer ['existence de l'eau potable, e'est tres 
vraisemblable. Que Moise en ait cte frappe, qu'il ait 
suivi un troupeau d 1 anes dans leur asile de verdure, 
qu'a cet endroit il ait creuse le sol et qu'il y ait grace a 
eux decouvert de larges veines d'eau (3), je trouve cette 
explication beaucoup plus admissible que celle de la 
baguette, fut-elle de coudrier. Maissiapres la construc- 
tion du Temple les Juifs ont mis un thartak de pierre, 
puis une tete d'ane en or dans leur sanctuaire (4), 
ce n'est pas seulement en souvenir des services que 
cet animal a pu leur rendre au desert, c'est surtout a 
cause de sa signification astrologique dans la prophetie 
de Jacob aux douze tribus. Le culte de l'Ane est done 
anterieur a Moise. Je ne pense pas que Tacite en ait 
ignore le veritable sens et peut-etre le donnait-il avant 
qu'on ne lui fit dire, comme aujourd'hui, qu'a l'inverse 
des Egyptiens, grands tailleurs d 'images d'animaux 
sj-mboliques, les Juifs ne concoivent Dieu que par la 

(i] II &taxl fncor«' reprtsenli dan- le Tempi'- .in (crops d'Ezcrhie). 
Cf. If Charptntxrr. p. iS. 
[2] Projtos tie table. IX, "p. 
(3) Taeilc, Htiloirr?, v, J. 
{■1) Tacit).-, tlUloires, v, i. 






— 23 - 

Pensee (1), car il y a'entre cette affirmation et l'histoire 
juive, notamment celle des deux rois-christs, une con- 
tradiction irrcductible. 

Vou8 n'etes pas sans avoir entendu parler de l'anesse 
^ e Balaam ? L'anesse de Balaam est tres penetree de 
ses devoirs. 

Qu'est-ce que Balaam ou pour mieux dire Baalam? 

^ n fils de Beor, un prophete de Beor. Et qu'est-ce que 

Ueor? Baal-beor, le dieu-atie, (2) comme Baal-Zib- 

Baal (3) dont on a fait Belzebutb est le dteu-poisson. 

° a 'aam est done un beoriste, prtitre de l'idole a tete 

" a ne, comme la ptupart des juges et des rois juifs ont 

et ^ niolocliistes, adorateurs de l'idole a face de tau- 

eau (^)i quand toutefois its n'etaient pas en meme 

ein ps beoristes et belphegoristes (o). 

Balaam, e'est Babylone, 1'Euplirate, la Chaldee, 

toi Taci l p . Histoires. v, 1. 
da " ,ot ' " n V "'" K mf ' 1 arameen, vent dire tee. ^Cr, Damner, 

," s Qi'ext~ce que la Bible? public par Ewerbect, Paris, IS50.I 
d u i . ^'*' poisson, d'ou esl retro Zihdeos. on de- suruonis du pere 

fl i *'" ^' ' p ^lutrpender, I. I tin .Vi*ti50rti;r Chretien, p. US. 
fiiai ■ }. a ' lv '-' '"■ l 'i" prosrts >ur Molocli, — e*Ml Moloch sublime — 
fluai" '''"' *** kolocansle* mii lui stmt consacres porte encore am 
[f x /f a 'il;l''S les c-ornes du taureau en souvenir de son premier etat. 

tele! n /".'*' >n,i P or l>1 encore un ilim-ine, tuais pas du cdte de la 
Par i ^ U '* v '"'ill" fable milesiewie de r.-lned Or, reprise et inoralisee 
••wna de P a ir.i>, Lttctea el Apulic. Le- ten tores ne font aucune 
lie davoner mie les Juifs sc sont € prostitucs a itcor ». non pas 



djjjj ^l"-* d> Pa!ra>, l.ucieti el Apiilue. Les Ecrilmes ne font aucune 
*'uU. ' '•▼Oner que les Juifs se sont « proslitnrs a iteor ». non pa,« 
Mok 1 "' 1 )' a " deceit pendant les ywerirj </u .Uuje jou guerres de 



con* !i C ' sl ''" '*'** ^'" ' c ,llvra C'' d'apres lequel on poor mieux dire 

K«tie . T"''°"t *le fabrimie- \ Erode, les .YomAi'ri el dune manSere 
s it*cle' ce '!"' Concern* le liberateur), uiais pendant plusieuiS 

ciders ?^ I'a-vid. C'e-t n n e verile qni s'tniposiTa lorsqu'on S« d*- 
de s , a "leltre Ins fails au-dessus des ecritnres, b-s those- au-det>sus 
sac er j B " * p^nible hfinnetete des .iveiit an-de— .u* des fonrberies 






— 24 — 

l'Aram. II professe la m6me astrologie qu'Abraham 
et Jacob, il a le meme Zodiaque doiit les signes out le 
meme sens. II connait la disposition sabbatique dc la 
Creation et des planetes. Consulte sur une question 
dans laquelle est interesse l'Ane de Juda, il sangle 
Tanesse dont il se sert depuis qu'il est devin et qui 
jamais ne lui a fait faute. C'est une premiere impru- 
dence de choisir dans une affaire aussi grave une bete 
qui est sous la dependance du male. L'anesse de 
Balaam ne marchera pas pour maudire Jacob, car ce 
que son maitre luidemande, c'est de maudire l'Ane de 
Juda, S'il a oublie la prophetie de Jacob, l'anesse se la 
rappelle pour lui, elle y est partie prenante. C'est elle 
qui trancbera la question soumise a son maitre ; Dieu 
lui expedie un ange, qui, l'epee nue, se place devant 
elle etlui barre le cbemin. Deuxfois elle sejette de cdte, 
la troisieme fois elle s'abat (1). Balaam ne songe pas 
a continuer sa route par un autre moyen ; 1'ange a fait 
les trois sommations reglementaires a l'anesse,. elle 
n'ira pas plus loin. Et cependant, avant de conduire 
son maitre vaticiner contre les Juifs, elle ne meritait que 
des eloges. Si meme il s'agissait de marcher avec 
l'Ane de Juda, vous la verriez se relever incontinent. 
C'est en elle qu 1 est le Yerbe et elle parle. L'ange le 
dit formellement a Balaam : a Si tu avais persiste, 
je te tuais, laissant vivre cette anesse » qui agit 
comrae si l'Ane d'en haut lui eut parle, en femelle sou- 
mise. 

Balaam est demonte. Son anesse l'a depose devant 
le signe qui prepare I'entree en scene du Lion. Imme- 

1 [Jevanl le t/mitriinte tigne i>u. tie |iar \n Loi. elle dull obeHKince 
an male. L'anjre e.-l 1c Li&n-keroubim ou cardinal. 



— 25 — 

aiatement la prophetie de Jacob a Juda lui revient en 

^emoire : « Voyez, dit-il : 

Ce peuple seleve comme une lionne. 

II se dresse comme un lion. 

II ne se reposera qu'assouvi de carnage, 

Qu'enivre du sang de ses victimes I 

(Vainqueur) il se couche, il repose comme le lion 

Et la lionne ; qui osera le rOveiller? (1) 

Heureux ccux qui le benissent I 

Malheur a qui te maudii! 

*u% par trois fois, au lieu de maudire Israel, il le 
eni t, Auparavant, il a consulte Baal-Beor sur sept 

le 's, un pour cbacun des sept jours de la creation. 
a conclusion est qu' « il sortira de Jacob une etoile », 
Q nonciatrice du dominateur devant qui tout pliera (2). 
S aluez, jehouddolatres! Cette etoile, c'est YAne. 

^eantnoitis la prophetie de Balaam a toujours passe 

" u r fatale au peuple d'Israel, car il ne se retire point 

°3 avoir lance cette fleche puisee dans le carquois 
P a rthiq ue . 

II (Has! quipeul vivrequand Dieune l'apasvoulu? 
Des tloltes parties de la cole de Kiuim (3) 
Subjuguerout Assur, subjugueront Ileber (4J; 
Mais lui aussi v Kittim) est Youe a la ruine. 

« Jitd ' Jil d-ins '« Gcnese (mi. 9j, deja eilee p. « : 
leg „ c *t tin jourii' lion. Tu rvvii-ns du carnage, in on fii> ! II ploie 
'Wite ' '' se couche comme nn lioti, comme tme lionne. yui le 

Le s Assj-nens ol les Hrbreus. 






— 26 — 

La victoire de Juda n'est done pas cternelle, pensait 
Balaam (1;. 



VI 

LE SERPENT DE DAN ET .IEHOUDDA IS-KKRIOTH 

Loin d'etre et le premier et le seul Dieu que les 
Juifs aient adore, Iahve n'est que le dernier, l'ecume 
au-dessus de lamarmite infernale. 

Que de peine pour les amener a reconnaitre ce Sei- 
gneur ennemi dea yictimes humaines et de TidoUitrie ! 
Tous les livres qui traitent de ce cju'on pourrait appeler 
le Protonome out disparu ou ont ete refaits. Au sou- 
venir des monstruosites passees, le Seigneur du. Deu- 
teronome ne peut reteuir sa colere et son degotit, au 
point de se demander si les sacrifices innocents qui 
lui sont olFerts pourront racheter les vieux crimes 
rituels : « M'avez-vous ofTert des hosties et des sa- 
crifices pendant quarante ans dans le desert, 1*1 maison 
d'Isra< ; l? Vous avez porte le tabernacle devotre Moloch 
(votre dieu solaire qui exige le sacrifice de vos enfants) 
et Timage de vos idoles (les quatre keroubim car- 
dinal!^, l'astre de vos dieux (les douze kcroubim du 
Zodiaque, protecteurs des douze tribua 1 , de cea dieux 
que vous vous etes faits. » Etqui leur avait dit de faire 
des idoles animales? Moise. Des dieux sur le voile? 
Moise, Le Serpent? Moise, Le Yeau? Aaron. 

Que font tous ces pretendus legislateurs le lende- 

(1) Let Xomhres, eh. ixn-ixv. 






— 27 — 

•Bain du jour ou, dans les Ecritures, ils menacent le 

P e uple des chatiments eternels? Que fait Moise apres 

Voir defendu tout simulacre? II exhibe son vieux 

er pent d'airain, tandis que de son cdte Aaron, grand 

Pft-tre institue par lui, fait faire le Veau. Qu'est-ce que 

^ e rpent? Ce Serpent qui se mord perpetuellement la 

queue est l'image du Soleil qui s'enroule autour de la 

re sur la ligne ecliptique, le signe des signes, le 

^nim de la religion du Mage : in hoc signo vinces! 

" c e un dieu? Certes, et on le porte au bout d'une 

0lx dans k forme ou nous voyons la croix ansee (1). 

est lui-meme l'anse de cette croix, le signe de la 

£ ev tfe, puisqu'il tourne sans cesse autour de la 

lx solaire. Le serpent d'Esculape n'en est qu'une 

€°*e imparfaite. lahve a beau dire aujourd'hui que 

st lui qui a tire les Juifs d'Egypte et qui les a pro- 

bfis contre les plaies et les maladies dont mouraient 
les k • 
. ^SVptiens. Les ouailles du Mage n'en croyaient 

) c est le Serpent qui avait tout fait. « 11 est vrai, 

Salomon parlant a Dieu, que des betes cruelles et 

Se3 ont aussi attaque vos enfants, et que des ser- 

3 venimeux leur ont donue la mort. Mais votre 

te 6 D * a f as ^ ur ^ lou J ours i '' s nont ete que peu de 
P s dans ce trouble en maniere d'avertissement, et 

'eur avez donne" un signe de snlut pour les faire 
QiT eair des commandements de votre Loi. Car celui 

S&rdait le Serpent netait pas gueri par ce qu'il 
tn 1( *oIe), mais parvous-meme qui etesle jesusde 

e shommes»(2). L'auteur de la Sngesse plaide les 

(1) s 
'"'■naBe Illt>n,| ?'-■ d'tm ccrclc plus mi moras regulier. Nons en ilonnuns 

(2)V, a o *• Lancemrnt du Gogottut. 



; 



— 28 — 

circonstances attenuantes, mais le cas n'est pas niable. 

Pendant des siecies le Serpent d'airain reste le sym- 
bole de la religion juive. Quand on 1'erigeait, les Juifs 
courbaient la tete. Jusqu'a Ezechias lis out brule de 
1'encens an Naasson .Nehoiistan (1). Ezecbias amis en 
pieces le Serpent qu'avait fait Moise, c'etait liardi! 
David dont ildescendait n'avait pas ose, ni Salomon ni 
aucun des rois. Tous craignaient que se dressant contra 
lahve il ne I'etoufTat dans ses anneaux! Le Serpent ne 
fut pas deshonore pour cela. Jehoudda et ses fds ne le 
condamnent dans Y. Apocalypse (2) que comme image 
du Temps, et parce qu'a ce point de vue il devait 
s'effacer devant le regne eternel des Juifs. 

Sur les voiles du tabernacle et du sanctuaire Moise 
fait broder les keroubim qu'on appelle aujourd'hui 
des cherubins. Qu'est-ce que les keroubim? Nous le 
savons par ceux d'Ezeehiel et ceux de V Apocalypse ou 
ils sont quatre (3) comme ils etaient deux (4) sur 1'Arche 
qu'ils recouvraient de leurs ailes. Mais, sur les voiles, 
ils etaient douze, et e'etaient les douze signes, et il V 
avait le Thartak, et il y avait le Zachu (5), etilyavait 
le Zib et il y avait la Vierge et le Capri corn e, et il y 
avait le Lion, et il y avait la Balance, et il y avait les 
Gemeaux et le reste. Et c'est a eux que revinrent les 
Juifs dans le Temple, comme si les douze tribus 
avaient ete punies de les avoir negliges. Ezechiel s'eQ 
iitdigne tardivement (6). 

(1) Serppnt qui r*l d'airnia, IV RoU, xvm. i. 
[3] Ct. Le Hoi de* Jui/t, t. |] ,]u Mwamgt ekrftitn, p, 31. 
;3i l.e< ipiatre |>oin1> c:irilinau\. 
Uj L'GrietiL ct ['Occident. 
~ij Le Veftsettll. 
(6) Cf. le Charptntier, p. 2S. 






— 29 — 

^foyez-vous que le Veau d' Aaron soit en antago- 

isme avec le Serpent de Molse ? Aaron est-il moins 

' °3che, moins if age que son frere? Qu'est-ee qu'un 

| a ge ? Avant tout un horn me qui fait des dieux, les 

a >Ue d ail9 j e ]j j s ou i es f on( j jjjjjg j e me tal. Molse, 

11 frere, leur soeur Maria Magdaleenne, ont-ils un 
tr e testament (1) qu' Abraham, Jacob et Joseph? La 

U)u d e jj an nva jt j e Serpent pour embleme bien des 

e cles avant Molse, et elle Un rendait un culte avant 

Q rendre un au Veau d'or que Jeroboam lit elever 

ans lew ville corame avait fait Aaron quand le Mage 

Wenait les Juifs au desert. C'est que le Serpent 

. oouclait dans le Veau, le keroubim gardien du 

Point cardinal sis a l'Orient. « Dan, dit Jacob prophe- 

a &t a son lit de mort, Dan jugera son peuple aussi 

!en que les autrestribus d'Israul (2) n. Et par aualogie 

ec l'embleme de )a tribu : « Que Dan devienne un 

pent dans le cbemin, et un ceraste (3) dans le sen- 

T * qui mord le pied du cheval, afin que celui qui le 



° Q te tombe a la re n verse (4). » 

Samson etait de la tribu de DaL, 

a ut que les Danites s'en tinrent a ce signe des si 

j? . 8 » Hs meriterent 1'appui de Iahve. Samson est a la 

eur premier et leur dernier heros, exclusivement 

re "■ Shamasch-On, Soleil-Etre, dont une de leurs 

s > Hir-Shamasch, portait le nom. Jonathan, (its 

fi) j T 

tlesiii, i- *'""" n '' cest I ensemble de? [iroplietics relatives 1 la [>t6- 
^J'rts OQ .h l ' vc ' L'Arehg du timoignage, c'esl le mngasin aux idoles 
cul ion j es 4* e es |>ro|<heiies. Ou'esi-ce '[tie VApocalypte'.' L'cxe- 
M> f, ct ' tttlament imr les ai;rnes <tri"in;iux. 

ffi u ne>e : su *- 16 - 

W Le M ^'T d'Egyplo. 'in*' des espei'es ies pl«> ven'mieti>e*. 
^* Phac *™ er •ssjfrien, rvilouiahle van R<bretix pas(oraui, ,-t cclni 

ai> n, redoutablr mix Jiiif;. il Egvple. 



— 30 — 

de Gersom, fils de Moise (1), et ses descendants servi- 
rent de prutres au Serpent jusqu'a l'exil de la tribu. 









Dans V Apocalypse de Pathmos, les jeliouddohUres 
sont alles aux dernieres Iimiles de la gheoullah, (2) ils 
les ont meme depassees. Conlre Jacob, contre Moise, 
contre Josue, contre Samson, contre David, contre 
toute la famille de Jehoudda, ils ont exelu Dan non 
senlement de la judicature au premier Jugement, mais 
du salut au Jugement dernier (3). C'est la malediction 
dans toute son borreur. A la verite, ils ne pouvaient 
plus conserver parmi les juges un patriarche dont les 
enfants avaient pour embleme une bete semblable a 
VAncien Serpent, image du Temps dans V Apocalypse, 
et qui devait disparaitre a jamais du ciel le 15 ni- 
san 789. Mais comme Cbronos (4) en avait encore pour 
mille ans sur la terre ou il collaborait avec les parens 
contre les Juifs, les disciples de Jehoudda ne pou- 
vaient pas introduire dans le Royaume une tribu ren- 
dant un culte a l'animal qui avait suggere a Eve le 



1, M. Z'ldnc Kahn lit : Manas^r. ou : de la trilm ■!•■ Slwa&ssi. Mais 
d'ncconl avec la Yiilfrale le Talmud lit : Moi>e, el cot Incontestable' 
luiut la bunnr loon. L'idole avail ell fabriqofee par un liunmic 
d'Epbraim, nomme Micha (Jujes. nil, i qui est le meme nam que 
Ifoclte, Map 1 , doiil *>n a fail Mofse. el ^oll jnr-niiiT prrlrr elail Juges, 
xvii, "I ne a Belli- linn, de la fninille de Levi el ile la fainille de Jnda, 
evacleuicnl coimiK' le i'uL-eliri>! d'apres les Kvangtlet symiptises. 

(In tit- donse pa> le nurii de te levile au commencement du cliapitrr 
relatif a n.-llc tdole. el lions pensOBS qii'mi I'a fail espre.-. car ce m* 
[will i'lre ijik* Jonathan, pi-l i l-lil > de Moi-e. Jamai> Irs I>auil>-s ayanl 
enleve a Micha sun idole cl sun levile n'aiiraienl etc prendre itu petit" 
lils de Manasse pt.ur scrvir leur dim. 

(2j Vengeance, 

pi Le premier Jugemenl est ecltti qui devaii avoir lied a partir dfl 
15 nisan isn. Cf. It; Roi <Us Juifs, p. 73. 

(i) Le :»erpcu(-Chruuo>. dieu du letups. C'e-t le meme que Satan; 



. 



— 31 — 

peche" dout etait mort Adam et qui gardait encore sa 
place au ciel en depit du dogme christien (1). Us ont 
fl °ttc consigne Dan a la porte de l'Eden. Jamais les 
luatre keroubim de <jarde n'auraient laissii revenir les 
'Wites avec leur Serpent au pied de l'Arbre de vie. 
** scandale de l'Arbre de la science du bien et du mal 
v a Generation; aurait recommence! 
i^es docteurs ecclesiastiques ont ete tres frappes de 
delusion de Dan qui en eilet u'est plus nomine parmi 
8 douze tribus marquees de la croix, (2) et its en ont 
COn clu q ue 1'Anteclirist devait sortir de cette tribu 
™ a udite. C'est done une grande faute de croire, comme 
ait l'l£gli S e f que le Serpent d'airain etait la figure de 
ar -Jeboudda crucifie, mais c'est jusqu'a un certain 
Point la flg ure du Soleil a cliaque paque : « Comme 
*oise dans le desert eleva le Serpent, de mtjme il faut 
4 u e le Fils de l'homme soit eleve en haut afin que tout 
mme qui cro it e n lui ne perisse point et qu'il ait en 
1 ^ a vie eternelle (3) », facon detournee de dire que le 
er pent de Molse etait attache a une croix ; mais si 
ar -Jehoudda comptait mourir de cette facon, je veux 
le & que le Xaasson Nehoustan (4) m'emporte! 
Ua a est fils de Jacob (5), Moise lui renouvelle for- 
Element la prediction que son pere lui avail faite: de 
er pent qu'il etait il le fait Lion i't>). Josue lui taille sa 

'1 v 
l,, A( |iis avoiis di'ja fail obsorvrr j>lii>ie»r> foi> (jur, ni lApoca- 

aii" "' '*•' Wis de rbotnme nc s'etanl n&altecs, saian est laujtiiir* 






, Vuatrihne ErangiU, tit, 15. 
< 5 ) G e , 



r Peal d'airain. 
'"*«, XXX, 6. 



Ws p ."''''onoiiie, xxxtu. 22. C'c>t une des nnil»- preuves que lentes 
** Sf. r ' lltr ' '" *"» l iiitwIiTin-i n-lalivfincnl ft la Jul'' qtfon leur prtte. 
"PWJt etait duvtnu gt-naiit putir If pt'tiple de Uieii, 















— 32 — 



part dans la Terre promise (i). Jamais le premier 
Joannes ebristien (2) ne se serait permis Je disqualifier 
une des douze tribus, surtout celle-la qui avait produit 
uii Nazir comme Samson et dont, la premier pretre etait 
petit-fils de Moise. C'eut ete mettre' les onze autres 
contre soi. ISApocali/pse faisa^t done a Dan la place 
qu'ordonnait la Loi testamentaire. La forclusion actuelle 
de Dan tient a des causes que nous allons exposer avec 
ou sans la permission du Juif consubstantiel au Pi-re. 

Dan n'est plus nomine parmi les douze tribus de 
Y Apocalypse, parce qu'ii a eu un geste mallieureux 
dans une circonslance qu'on n'aime pas a rappeler. 
C'est Dan qui par la main d'Is-Kerioth a arrete Bar- 
Jehoudda sur les confins de sa tribu : « Mejarcon et 
Are con avec ses confins qui regardent Joppe » (3). On 
l'a fait disparaitre a cause de son culte pour le Serpent- 
Chronos dont les evangelistes ont distribue le role 
a Is-Kerioth. 

Mais Jesus n'apas ratifiti la condamnation prononcee 
contre Dan par les successeurs de Bar-Jehoudda, les 
Evnngiles retablissent la tribu dans tous ses privileges. 
Is-Kerioth sera un des douze juges d'Israel au regi- 
ment general des choses ; il participe au corps de Jesus 
dans la Cenepascale, il en a son morceau etil le mange- 
En depit des apparences, l'Evangile est la rehabilitation 
d' Is-Kerioth. Celui qui a ete force de re mettre a Saul 
son oreille droite coupee par Shehimon, celui-la n'a p* s 

[l; Jwup, IS. 10 el .-uiv. 

(21 Jrhdudila, pt'Tf du ehri>i *■! veritable uttrttr du rhrUtianism*- 
(31 Josue, n. 16. Os deux IccaJiU-s repmninil d'a«ez prt-s a <**"jt 

tUt'fiti dv-ipnr aujourd'hui sou- le nom de Kin.iUj dotil rtail I>-Keri<>' 

el Lyilda oil Bar-icboadda fnt arr£ie par o.lisi-ci. 



• 



— 33 — 

P epouser la basse vengeance des jchouddol&tres 

" eiu ant toute une tribu pour le gestc d'un seul. Mais 

Q est point par geuerosite" qu'il remet a Said son 

pie et a Is-K -rioth son acte antijehouddique, c'est par 

u, • Rien pour rien, telle est la devise du Fils de 

otnnie. En reintegrant Dan, il evite une reclamation 

1 le rait degringoler Bar-Jehoudda des hauteurs de la 

»e de Dieu sur les bancs du sanhedrin siegeant au 

"iinel. Enfin il fait droit a Samson qui, en sa qualite 

■ ^ az ir danite, fournit aux evangelistes une etymo- 

pe dont ils out le plus grand besom pour duper les 

^ym, celle du mot Naziretb (i). 



VII 



** FARLE DE SAMSON' ET LA MAC1IOIRE d'aN'E (2) 



., ^ e Samson n'est en effet qu'une suite de 

la f t astro *°£iq ue s dans le genre de ceux qui emaillent 



~ ire jamais entendu parlerdes.-lnesevangeliques. 

e Jesus lui-meme, Samson est une enigme en 
c '10n Q .... 

■ oon manage avec une phinstine la prepare. Ses 

tj re 8 ne P e uvent comprendre que leur ills, un Nazir, 

p 6 rame c ^ez les incirconcis. a Ils ne savaient 

U Q " e ce ' a venait de Dieu et que Samson cberchait 

. caaion de nuire aux Pbilistins qui dominaient 

ae 8 ' 8Ur "* ra *L ii Dans ces conditions les parents 

Pposent pas a ce qu'il se marie a 1'ennemi, c'est 

i f ) C f- U (L 









— 34 - 

pour le bon motif. En effet, seul, sans amies, le tiance 
lance a travers le Zodiaque rencontre un lion qui n'est 
point de Nemee parce que les choses se passent sur les 
confins dePliilistie. II le tue et le met en pieces : trente 
pieces, comme les fameux deniers d'Is-Kerioth, il ne peut 
faire a moins ! Le corps du Lion est d'ailleurs plein des 
choses succulentes tju'on y trouve sous la Vierge, et 
pour sa part Samson en tire les abeilles et le miet de la 
recolte annuelle. Car nous sommes a la fete des Taber- 
nacles, clairement marquee par les sept jours du festin 
de Samson chez sou epousee, et cette epousee, la seule 
qui convienne a un Nazir, quoiqu'elle ait ici la figure 
d'une philistine, e'est la \'ierge elle-meme (1). 

II suibt d'un tout petit peu de bon sens pour voir 
qu'on est en presence d'une allegorie millenariste qui 
est en meme temps un attrape-nigauds, Le premier 
acte de ce Nazir, premier-ne, consacre a Dieu des le 
ventre de sa mere, et qui par consequent doit rester 
vierge, e'est de se marier. Encore si e'etait avec une 
Juive, il n'y aurait qu'une violation de la Loi du na2t- 
reat. Mais e'est avec une pliilistine, il y a violation de 
la Loi commune (2), Un Juge epousant la fdle d'un paien 
et d'un paien ennemi, alors qu'il est tout entier a son 
dieu et qu'il devrait etre brule, si on lui appliquait la 
Loi d' Abraham, ce n'est pas seulement sa damnation, 
e'est celle de toute sa tribu ! Or le Serpent va couronner 



(1] La f/t' 1 ilc* Taht-rnacleJ iiiarijiti 1 l'i-<|uiiKiKe d'aulonme. Cf. '* 
Charpentier, p. tiiH, el If Hoi ties Juifs, p. 2<t'J. 

(2 iiur !n fiii ili' XI. Germain Li-vi. rabbin &<• Dijon, dotit [Vnr<lition 
est en general lr£s siin 1 , on prut croirr <]ur saiii>vi», >'il a rxisti. se-'_ 
rvellt-mrnt marii'. M. Germain Levi [La fiimitle dans t'Anlii/ui 1 * 
Israelite, Pari*, 1905, in-S* cla»e I'tBigme de Sani-on dnn* les cas 'l ul 
<Sc lairds sen I la Irgislatiun matriuioniale. 






— 35 — 

routes les entreprises de son serviteur et repandre sea 
benedictions sur toute sa famille. 

Samson se nourritet nourrit ses parents avec le miel 

J « Vierge sans leur dire qu'il l'a tire du Lion t car 

8 ll le leur disait les philistins en sauraient aussi long 

" Ue son pere, qui est avant tout un compere, et sa 

ere i qui est avant tout une commere. 

y «'y aurait plus d'enigme, et c'est precisement une 

'groe qu'il propose aux trente philistins que sa fiancee 

donne pour lui tenir societe. Elle ne peut en donner 

1Q 8, a cause de la constitution du mois, II s'agit de 

, ^ n er U change a ces trente philistins ; mais ils sont 

te s! « j e veux vous proposer une enigme, leur dit 

a On. Si vous pouve2 la resoudre et me Pexpliquer 

, 8 *es sept jours du festin, je vous donnerai trente 

nuses et trente habillemeuts, mais si vous ne pouvez 

ex pUquer, c'est vous qui me donnerez trente che- 

es et trente hahillements (un par jour) (1) ». Ils lui 

r "Uirent : tt Propose-nous ton enigme, afin que 

0Us 1'entepdions ». Et il leur dit : 

Du mangeur est sorti un aliment, 
El du fort est sorti la douceur. 

V 

(j „ ure 'lement ils n'y comprennent rien, les parents 
lii } t ^ S0a ntm plus, puisqu'il ne leur a pas dit que le 
Jon 6 ^terge est sorti du Lion. Pendant trois 
y > les trente Philistins clierchent dans les tenebres, 
luatrieme (2) ils disent a 1'epouse philistine de 

,le l'ui.*i l 1 ! J ?. ur " les '•■"'Hi' ileni.-M dls-Kirioth I Lc cotnpte <-n esl fail 
(si n (, entj(.. 



*&<*«« 



'. Ilf -tit ),, ' ''' "'"plit'ine dan- ijii'»lt]ues versions, m.-iiscc*! eviuVru- 
61al "Je c J ,m,r i* ;, "ic, jour ie la creation du soldi. Jl~ n<- soul pa> en 
prendre une t-ciijjuie solaire avanl If qualrieuit.- jour. 



• 



— 36 — 



Samson, (la faussej par consequent elle aussi a le 
change!) ; « Persuade a ton raari tie te eomrauniquer la 
solution de 1 enigme, sinon nous te bnilorts, toi et la 
famille. » Le septieme jour, Samson, desole par ses 
pleurs, se decide a lui donner le mot de l'enigme. Or le 
premier soin de cette Eve philistine, c'est d'en faire part 
a ses compatriotes. Avaat le coucher du soleil, ils s'ap- 
prochent de Samson et lui disent : 

Qu'y a-t-il de plus douv que le miel, 
Et de plus fori que le Hod? 

A quoi Samson replique par ce propos peu reve- 
rencieux pour sa femme : « Si vous n'aviez pas laboure 
avecmagenisse, vousn'auriezpasdevine mon enigme »; 
et tandis que sa femme laboure avec l'un de ses compa- 
gnons, — perte nulle, — il descend a Ascalon et tuc 
trente Philistins dont il distribue les depouilles aux 
deviueurs. Ceux-ci out joue a qui gague perd, Samson 
a qui perd gagne ; il a donne le change, comme il l'avai* 
dit. Voila trente PbiHslins qui ne recommenceront pas. 
Mais a ce prix-la Samson ne deraande qu'a couti- 
nuer, et il fait tinter son benefice dans la Balance (1)* 

Environ six mois apres, a lapproche de la recoil* 
des bles — la Pentecote — il tiprouve le besoin de 
revoir sa femme, besoin fort naturel etant donne 1 £ 
genre d'en fonts qu'il lui fait : trente morts au mois* 
Le pere lui apprend qu'elle laboure avec un autre, mat 9 
il lui offre la cadette en echange, et en effet, depuis » c 
Tabernacles, la Vierge de Taunee precedente est devenu 6 



(1) Li" sigiif qui succCJc i la Vurgt. 



A 



. 



— 37 - 

ainee, Samson fait semblant d'etre furieux : « Lea 

inlistins ne pourront s'en prendre a moi si je les mal- 

ra tte! » 11 prend trots cents chacals d'humeur canicu- 

lre i les attache queue a queue, fixe une torche entre 

a que paire de queues, a Hume les cent cinquante 

or ches et lache les trois cents chacals a travers les 

. es " e s Philistins. Tout est briile sur leur passage, 

J^qu'au plant des oliviers! 

, 0U3 pouvons fixer la date de la conversion ou pour 

e ux dire du change — ce sont autant d'operations 

c «angeur — de ces trois cents chacals en cent cin- 

" a »te torches, ou, si vous airaez mieux, de ces cent 

quante torches en trois cents chacals. Cela s'est 

e tres exactement cent cinquante jours de vingt- 

a re heures apres la Balance sur laquelle Samson a 

c ule son premier change avec les Philistins. It faut 

* chacals, Tun de jour, l'autre de nuit, pour faire 

n * torche a la fagon de Dieu (I). 

c et exploit les Philistins ripostent en brulant le 

to femme de Samson qu'ils croient la cause de 

• *e pere pour s'etre attire un tel gendre, la Temme 

s etre attire un tel epoux. lis ne se doutent guere 

g nen ne peut lui etre plus agreable. Cependaut 

» on, toujours fidele a ses operations de change, 

ombe dessus, les bat dos et ventre, et se refugie 

lea BL* rocQer ^ e ' a tl- i Du de Juda. Ce qu'ayant appris, 

1 Ul atins montent au pays de Juda et y etablissent 

at Bp, bien decides a en finir avec ce voisin cala- 

^f avf/ ' 1 !" 1 '-' 1 i "' V1 ' aeA ,,uc df " do,nt( ' httuw. !l fal1 ' la doubler 
J^so,, J,r , J°nrntc idi-ale, la joiirm-e sans nuit. Cot pour cetle 
*■ s '»ix i a d,}(lo " bi '' 'e* l*wrte-*M Decafis annuH* dont il a fait 
Cf - le Sr j < " 114 ' <*«-scip|ps do Ji-.-n-. en drtior> d.-> douat apitrcs. 



— 38 — 

miteux. Les gens de Juda eux-memes ne peuvent s'em- 
pficher de les plaindre et ils oilrent de leur donner 
satisfaction en le leur livrant. Ils se mettent a trois mille 
pour le lier de deux cordes neuves et l'entrainent vers 
les Philistins qui a cette vue poussent des cris de 
triomphe; et en elTet il n'y a guere de chances que 
Samson echappe a trois mille hommes de Juda, Mais 
voici que les cordes qui serraient ses bras deviennent 
comrae du lin roussi au feu, — Tages ei'it dit comme du 
poil de chien roux(i), — elles tombent d'elles-memes, 
Samson est libre! 11 a donne le change aux trois mille 
de la tribu de Juda; maintenant il va se tourner contre 
les Philistins. .Nous sommes au mois d'aout. Samson, 
jetant les yeux autour de lui, apercoit une machoire 
d'ane fraichement tlepouillee (2), il s'en saisit et d'un 
coup abat mille Philistins, en criant : 

Une troupe, deux troupes 
Vaincues par une machoire d'ane! 
Par une machoire d'ane 
Mille hommes en deroute! 

La premiere troupe, ce sont les trois mille de Juda qui 
croyaieat si bien I'avoir lie; la seconde troupe, ce sont 
les Philistins ; ils perdent mille hommes d'un seul coup 
de machoire. Les trois mille de Juda font semblant 
d'etre emerveilles, mais u'ont rien perdu au change. 
ils sont toujours trois mille (3). Leur chiffre montre 
qu'ils sont dans la confidence du systeme millenariste ; 

(1, Cf. ]o prvM-nt vul utile, p. IS. 

(i( four calmer lr iL-te CuuiLiuranl dii Chien, comuie on faisait & 
Koine. 

['i? lis >ont sous la proleriinii uV- iroi> pri-mii-rs sitrno, Agneau, 
Taureau, Gemeaux, 






— 39 — 

amson repond au quatrieme Cycle, un seul de ses jours 
81 cotnme mille ans. De plus its Tout vu s'emparerdc 
tete d'ane qui repond au quatrieme signe ; il est en 
e gfe avec la prophetic qui concerne Juda, patriarche 
de la tribu. 
sous la precedente Balance., il operait a l'annee, ici 
Pere au cycle. Quel progres depuis la derniere Vierge- 
lurent d'abord trente morts parmi les Philistins* 
'uplies par les dix mois qui se sont ecoules depuis, 
0tt t produit trois cents cbacals, lesqu els, multiplies 
r r les dix moia, ont produit trois mille hommes dans 
camp de Juda. Et void qu'en un seul jour la tete 
Qe a produit mille ennemis de moins sans qu'un 
e yeu sqIi tombe de celle d'un seul Juif. Samson doit 
°jr bien soif apres ce beau coup, mais jetant sa ma- 
tte d'ane a terre il invoque l'Eternel : « Toi qui as 
Ur e cette grande victoire a la main de ton serviteur, 
^isseras-tu maintenant mourir de soif et tomber au 
' , ^'oir des incirconcis ? » Aussit6t Dieu fendit le rocher, 

et i) ' * 

en jadlit de 1'eau qu'un ;\ne veritable eut appreciee. 

, SOn but, revint a lui, fut reconforte. Le lieu ou il 
* jete la machoire fut appele liumuth-Lehi, (le Jet 
* machoire) , et la source Source de Vlncocuteur a 

j *• (la Machoire ), car quoiqu'il fut de Dan il avait 

tUv °que l'Ane de Juda. 



d ., l °tte Gnit sans que Samson uous ait donne le mot 
^ e l'eu- 

U aris ea 

8a Voi r 



i e it. . 1 

j. e aigme de l'Ane. Mais nous sommes assez fami- 

se a avec le testament aslrologique de Jacob pour 

So i ^ UCl r ^ u £'* cnez * es e ens deJuda, il s'est mis 

He ri P rot ection du Seigneur de VAne lorsqu'ils l'ont 

s ueux attaches qui reunisseut l'Ane et 1 anesse au 



- 



— 40 — 

Serpent. II est bon de savoir, pour comprendre ses vic- 
toires, qu'en oppositioa avec le Dieu d'Israid qui est un 
dieu devoranl, Ies Pbilistins adoraient celui de 1'eau, 
Dagon, le dieti-Poisson, que le christ et son pere appe- 
laient Baal-Zib-Baal(l). Le soleil est plus puissant que 
1'eau, I'Ane plus fort que le Poisson. II en sera a in si 
tant que par un accident quelconque Dieu n'aura pas 
perdu ses sept Esprits, les sept planetes (2). Et e'est 
pourquoi, ayant revele a Dalila le secret de sa clair- 
voyance divinatrice, s'etant laisse couper pendant son 
sommeil les sept boucles de sa naziretmne cbevelure, 
s'etant ainsi prive de ses deux yeux, qui repondent 
au Soleil et a la Lune, (les deux yeux de TEternel), 
Samson en est reduit a faire du Temple des Pbilistins 
un tombeau et a s'y ensevelir avec eux. 

Les Anes nous ont menes un peu loin, mais comme 
nous allons les retrouver dans l'histoire de Menahem, 
d'oii ils sont passes dans les Evangiles, il etaitneces- 
saire de faire ample connaissance avec ce signe, le 
plus judalque et par consequent le plus cbristien des 
douze signes du Zodiaque. 



VIII 

LES PRODROMES DE LA REYOLTE CO?iTRE H EHON 

Comme au temps du premier Jehoudda, un denom- 
brement auquel acceda le Temple fut le pretexte de la 
rebellion, denombrement entrepris sous Gcssius Flo* 

(1) Cf. I* 1 I'hiit-peiitif. [>. 7\. 
[i] Cf. le Hoi des Juifs, J>. 5. 






— 41 — 

ru3 ) Cestius Gallus etant proconsul de S}*rie (1), en 819, 
"ouziemc annee du rejrne de Neron. De quel droit 
i^eron voulait-il savoirce qu'etait la force de la Ville pen- 
dant les Paques? Dequel droit Florus demandait-il aux 
^crificateurs d'etablir le nombre des « disciples de 
-%neau» f2) par celui des victimes sacrifices, chaque 
ete correspondant a uue famille de dix (3) personnes ? 
, . ^ r °uva deux millions cinq cent cinquante six mille 
J 11 ' 8 paschantes.) Et au nom de quelle loi juive le 
etnpl e prenait-il en main la conduite d'une enquete 
ln gee contre les saints defenseurs de la Yille de 
David ? 

"era ce meme temps Neron avail donne gain de 

a «se aux Grecs de Cesaree contre les Juifs. Deux ou 

ls ans auparavant, le Senat avait decide que le mois 

r 'l — le mois de VAgneau, le mois du Christ — 

Jj eB drait le nom de Neron; Cerialis Anicius, consul 

^^e, avait propose d'eriger aux frais de 1'Etat un 

P'e Divo Xeroni, et c'est pour ces raisons que les 

ls tiens ont donne plus tard a Neron vainqueur le 

et le personnage de TAntechrist. Au milieu du 

8 de rnai, Florus, si on en croit le Josephe actuel, 

a U sans aucun motif plausible fait tuer, dechi- 

a coup s de fouet, crucifier plus de trois mille per- 

., fi s parmi lesquelles se trouvaient des Juifs de 

p e des Chevaliers. (C'etait bien la peine de porter 

0l gt 1'image de la Bete!) Quelques jours apres et 

P'us de motifs apparents que la premiere fois, 

(-) c^t 1 ' 1 *'' Gutrtt dl * ■'"'A '■ v, i '"''■ **■*< ws - 

s^Crel it no,n 1" r P r, ' nn( ' n, 4»BS 1 Apocalypse les Juifs milk-* an 
!j [)/. ' lir divin*. extraction ct de lear rojule destinee. 

^cao s ' 51un 'egale el i|ui fait resscuiblor ctiaque fantilte a un iles 
Bttttternes p ; , r les dmm- signrs. 






— 42 - 

ce monstre aurait fait charger les Juifs sortis de la 
ville pour rendre honneur a une cohorte romaine qu'il 
amenaitde Cesaree. Eniin tel est aujourd'hui le portrait 
de Florus que tout homme de coeur s'explique en un 
instant la revolte des Juifs sans qu'il soit besoin d'autre 
cause, et passe immediatement du ciite des revoltes. 
Notre surprise est d'autant plus grande qu'en vingt 
end roils, depuis l'entreeen scene de Jehoudda auReeen- 
sement de 761, Josephe nous prepare a cette conclusion 
que la perte de la Judee est Tceuvre des seuls chris- 
tiens. 

Le grand-pretre de cette annee-la etait Ananias (1), 
un des fils de Kaiaphas. Agrippa(2) etait a Alexandrie 
aupres de Tibere Alexandre a qui Neron venait de 
donner le gouvernement de l'Egypte. La reine Bere- 
nice, sa sceuret davantage, dit-on, etait a Jerusalem oii 
elle s'acquittait d'un vceu de nazireat pour la Pentecote. 
Saul etait aupres d'elle avec son frere Costobar et son 
fils Antipas (3j, eux aussi en etat de nazireat. En effet, 
si com me pupille de Rome Saul s'etait engage fort avant 

(1) A.-sassim' .ivrc son fivre EziVtiias paiordivde Mt J nahelll,^oll]nl , ' 
vons le vcrrez dan- mi instant. Vou- rlu-rchrrii-z en vain rollr (illation 
dan- Josdpbc, fllr a disparu. Nun.- n'en avons la preuve <jnr par ' l *-' ! 
Acies ties A (nitres, oil elle >f di?-iinitlr avec tin arl infernal. C'esl el* 
vain aiissi <pic votis cherehcriVz le jiom dc ce graiid-prelrr stir la UsW 
dressoe par M, slapfer 'La I'aUstine au Itmpt de Jesus-Chrisl.) 

Mais y avez-vou* trouve Cclui dc lonatha- a--assinc par \v> tueiuW 
(■ti lis lions ? (CI. It- Sainl-Ksj'iU, p. 300.) 

Tii)iivfi-von> cclui d>' Minaln'iii d;ms Sfs iiUioiies tcctesiajti'/ues- 
-■ A^'Hppa It. rttniarqiir. prolp-clem <ln Temple. 

|3) Josoplie ne dii plus ijii Antipas fill !<• li]> de Saul, tnais un*-' 
phrase des Aetes tie* Apitrex, zxm, W>, el la ^oppression dan- Joseph* 3 
dr- re qui tourhi' la iiiorl dc eel Antipas. hifi jmr i>s gens do M0na' lriw * 
coniitn- nous le vcrrons luut-a-llieiirv, ne n»u- peratettcBl guW 
d'he-iter. 






— 43 — 

_ ail 8 la politique imperiale, il n'avait point abjure le 

Malsrae, Comma Juif, il celebra la paque jusqu'a sa 

"tort et ne connut jamais d'autre Cene que I'agneau du 

3 Wsan. Jusqu'a sa raort il celebra le sabbat et ne 

c ° n nut jamais d'autre jour d'assemblee. Jusqu'a sa mort 

pfatiqua les jeunes selon le rite pharisien, et c'est 

Pourquoi on a pu le rattacher au cbristianisme pri- 

. '"', la theorie jehouddique n'etant que le retour au 

J u Qala me j eU)ian t t pratiquant le sabbat et sacrifiant a 

P*que. C'est au pupille de Rome que les cbristiens 

a voulaient, surtout a l'herodien, au latinisaut, au 

°urreau de la famille de Jehoudda. Mais, chose 

an ge, dans le Josepbe actuel Berenice et son entou- 

, 6 e He s'estiment en danger qu'a cause de Florus 

* du sang des Juifs assermentes a 1'Empire ! 

erenice, cette femme a demi-romaine par le mariage 

s * soeur Drusille avec Felix, naguere procurateur 

Claude, et qui latinisa au point de devenir la mai- 

39 <Je Titus; Saul, ce pupille de Rome, cet acolyte 

ous l e3 represeutants de 1'Empire depuis Pila- 

p » c ette famille qui vit depuis pres dun siecle a 

ore de Cesar, qui tient tout de lui, qui vient d'agir 

_ lu i a la paque derniere, et dont le chef est en ce 

ent a Alexandrie pour accreditor le nouveau gou- 

eur d'Egypte, herodien lui-meme par alliance; ces 

lo v^ ne courent risque de la vie qua cause de leur 

leu 8nie n ont P eur ' c ' 1 ue de Romains, lesquets, a 

a ° Ur * ne cora battent de Juifs que s'ils sont sans 

p . el n e les crucifient que s'il y a des chevaliers 

bi e , 6UX ^ a v< Jrite c'est une maison d'atienes ou 

r g v . es *' to procurateur et ses soldats qui sont en 

e centre tous les amis de Neron I 



..., 



- 44 — 



On sent Ires bien que le texte actuel de Josephe ren- 
verse les Tails qui out marque le commencement de la 
rebellion. Ces charges et ces executions ne pourraient 
avoir eu lieu que si elles avaient ete provoquees. Tant 
de violences, repetees coutre des Juifs inoffensifs ou 
proteges de Rome, ne pourraient s'expliquer que par 
une passion de represailles portee au point oil elle ne se 
contient plus. Les Juifs de Jerusalem vont en confiance 
au-devant de Florus, il les charge avecfureur; entre 
dans la ville il les fouette et les crucifie sans savoir 
pourquoi, e'est le crime d'un fou, si d'autres Juifs, en 
une circonstance anterieure a cette date, ne sont pas 
convaincus d'avoir fait quelque chose de pis contre les 
Romains ou leurs amis. Crucifier des chevaliers, cela 
s'expie meme au temps de iVeron, et il ne faut pas 
croire que Florus fut reste en fonction s'il s'etait 
rendu coupable de pareille monstruosite, alors qu'il eut 
ete puni tout au moins de destitution s'il se fut attaque 
a de simples citoyens. Le Civis rornanus sum est une 
sauvegarde, VEques rornanus sum eu est une autre- 
II n'y a qu'un parti pour lequel ce soit un arret de mort, 
e'est celui de Menahem. Si des Juifs ayant sur leur 
anneau l'image de la Bete out ete cruellies, ce n'est 
point par Florus ; si des Juifs sont idles au-devant de 
la cohorle que Florus amenait a Jerusalem, ce n'e s * 
pas pour lui presenter le pain et le sel. Florus n'est 
monte a Jerusalem que pour (Hre massacre aux porte 3 
de cette Sainte ville. 



— 45 — 
IX 

NEAl'OLITANUS DANS LE TEMPLE AVKC SAUL 



En effet, dans Ies derniers jours du mois de mai, 
ta politanus arrive, envoye par Cestius Gallus, pour se 
e Qdre compte de la situation. Berenice et Saul ne 
Pe mbleut point a la vue d'un Romain. Agrippa, revenu 
A lexandrie, le fait accompagner par un des siens que 
°Us savoaa etre Saul jusqu'a la piscine de Siloe (I) 
J e houddique memoire (2j. Easuite on monte au 
e mple ) on y assemble le peuple, Neapolitanus le ha- 
aa gue, proteste de l'amour des Romains pour la paix, 
°atre le respect dont il entoure la religion en adorant 
Q leu des Juifs, et, sans aller plus avant que la Loi ne 
" permet, penetre dans les lieux saints. 
i. .^* guide empresse, les lui fait visiter dans cette 
Ite herodienne que les disciples du Rabbi trouvaient 
P large. Sur quoi Neapolitanus s'en retourne a 
l °che, sans que personne ici reclame contre les 
au tes et les perfidies dont Florus se serait rendu 
Pable la veille. Au contraire on est plutot tente de 
ester conlre 1'indolence de ce procurateur, car c'est 
.,. ' s ne se berce d'une fausse securite, qu'incombe 
s Pection dont vient de s'acquitter Neapolitanus. 

d v S 6St en e ^ et P assf N apres la pentecote et le depart 
eapobtanus, des cboses que nous apprenons inci- 

(l' r 

• W ftoi des Juif$, l, II du Uwonge cfirtlien, p, 168. 



• 



— 46 — 

demment par un discours d'Agrippa aux habitants pour 
precher l'obeissance dont ils se sont ecartds, Ce dis- 
cours est une composition de rhetoriquc bien poslerieure 
a Josephe et dont le but est de faire le silence complet 
sur Thistoire du sicariat cliristien, depuis la revolte 
de Jehoudda jusqu'a celle de Menahem (1). II a ete 
introduit pour cela, c'est de toute evidence, lors de la 
christianisation de Josephe par l'Eglise : passages sur 
Jean-Baptiste (2), sur Jesus-Christ (3), sur Jacques (4), 
transposition de faits, invention, suppression, suppo- 
sition de motife, interpolations, faux discours (5) et 
autres sophistications de meme famille ou pour raieux 
dire provoquees par la mime famille. Le faussaire 
comme toujours a mal fait son travail, il n'v a pas 
glisse un seul mot des deux abominables tueries dont 
Florus se serait souille et dans lesquelles il aurait mis 
en croix des Juifs honores du titre de chevalier, ce qui 
non seulement eut Justine la revolte des autres Juifs, 
mais encore fintraine la revocation de Florus, suivie 
d'un cbatiment exemplaire. Car nous approchons du 
regne de Menahem, et cette recrudescence d'impostures 
n'est faite que pour sauver en lui la memoire de celui 
de ses freres qu'on a promu Auteur de la vie. On a 
bouleverse tout Josephe lorsqu'il s'est agi de le mettre 
en harmonie avec les mensonges d'Eusebe chez lequel 

(1) Jo-ophr, Guerre >:,'•■ Jui/s, I. II, ch. IXtX, Wi. 
2) Cf. Irs Marchunds de Christ, p. iH3 
(t) Cf. Jos ,V arc hail ds de Christ, p. 213. 
i) Cf. le Suinl-Espri(. p. 3tl. 

{ij Ciloii> paniii Ict. plus scandajt u\ cdui d'Eleazar, boau-frere i^ s 
deux rois-clirisls, aprt-s ia chulr de Jerusalem. 

Dans Je mime onlre d'idfes nous a veins tleiuontrv k r.iussete' de '* 
Leltrr d'Agrippa I" donl fait filal le teste aclnel de la legation d f 
I'hiton ii Caliyuta. Cf. les ilarchand; de t'hrist, p. 99. 



I 



■ 



— 47 — 

011 lit que de la famille du christ il ne restait plus, en 819, 

" Ue sea petits-neveux, les enfants de son frere Jude 

i e houdda-Toamin). « Les Ebionites, dit cet Eusebe, les 

aie ntemmenes avec eux au-dela du Jourdain, lorsque 

tus mit )e siepre devant Jerusalem. » 

31 Faux que soil le discours d'Agrippa, nous y ap- 

V Prions des choses que nous ignorerions totalement 

118 lui. Nous voyons qu'Agrippa incite le peuple a 

e ver la Galerie qui reliait le Temple a la forteresse 

l °nia, car les Kanaltes (i) ont abattu cette Galerie 

r faire barricade a 1'Occident, du cote de la prison 

av aient ete enfermes les Bar-Jehoudda, les Sbehi- 

°n et i es Jacob, et du pretoire ou avaient siege les 

a tus et les Alexandre. Nous voyons aussi qu'Agrippa 

01e des officiers dans tout le pays pour faire rentrer 

e qui restait a payer du tribut. 

_ lonobstant le beau discours qu'on lui prete, 

b ippa, deborde, insulte, presque chasse a coups de 

e > se sent impuissant et se retire en son royaume 

p s avoir envoye des personnes considerables a 

, Us ) lui demandant d'en choisir quelques-unes pour 

le tribut, car pour lui ils'enavoue incapable. Florus 

ncore a Cesaree au moment ou Agrippa lui de- 

son impuissance ; il n'est done pas venu a Jeru- 

Hul ' avan * Neapolitanus et Agrippa re tour d'Egypte ; 

g e se plaint des infamies qu'il y aurait commises. 

lita evanc ' 1 e, quelqu'un, apres le depart de Neapo- 

ZT 5 ' avait ordonne de refuser le tribut et il avait 

Pro ei " *" e ^"e'qn'nn, e'est Menahem, heritier de la 

e 8se et got-l-ba-dam {2 de toute sa maison. Les pu- 

^ a )Ven» s *'i^>»pl(?!. d!- J.-h-nj'liii .-iva.nl .|»V.a iiflr- apjM-liit Sirain-*. 



* 



* 



— 48 — 

blicaios avaient dii suspcndre leurs operations ; 1'eth- 
narque avait essaye de les faire reprendre, il avait pas 
reussi. Menaliem avait ressuscite la doctrine qui sem- 
blait morte avec Shehimon et Jacob : « N'appelez per- 
sonne sur la terre votre Maitre ct votre Roi, vous 
n'avez qu'un Maitre et qu'un Roi, comme vous n'avez 
qu'un pere, et il estaux cieux (1). » 



LE ROI-CEiniST DE 819 



En mime temps qu'il prechait Ie refus du trilr.it et 
qu'il baptisait, — car pourquoi n'aurait-il pas baptise ? 
Shehimon Tavaitfait, et meme Philippe si on en croyait 
les Actes, — passant a des ceuvres plus vives, remuant 
tout, attirant a lui des gens de haute et basse condi- 
tion, levant des brigands, prenant des voleurs pour 
gardes du corps, Menaheni raontait a Jerusalem avec 
la bande christienne. Homme d'age — il n'avait pas 
moins de soixaate ans (2) — Menaliem n'estpas l'aveo- 
turier qui empoigne la couronne d'un bras robuste e^ 
1'enfonce sur sa tete, c'est le dernier representant de 
la famille de l'Evangile, ici Joseph (3) Rar-Schabath (4)i 
la Nathanael (5), qui acbeve en lui la courbe monar" 

[i] cr. Ii- Cherptaiier, p. 139. 

i2) Sun pi- re ay an 1 iX& die cnTiil, il tanl lu'rcssairvint'iil igue M*' 
nahi'in soil no avant ccttc dnli*, iv Sainl-H*]iril ayant v|iuist: tous sc* 
to ovens dans In conception de Bar-Jeliouddn. 

|3] Maltiii'U, mi, 55. 

,1) Actes des Ap6tres, a, CI". Ics Marctiiinds de Christ, p. 3S0. 

1 5} Dans le ljuatriemt E rang He, i, 45-4'J. 



- 49 — 

toque commencee avec son frere aine. Ge n'est pas 
e genie, c'est Y Apocalypse qui le fait roi-christ. 

Un rival avail pris les devants dans Jerusalem. 
eazar, fiU du sacrificateur Ananias, tres populaire, 
68 ri che, tres genereux, pretendait secretement a la 
c tature et il avait des homines a sa solde. Peut-etre 
a |wl cbristien a la facon de Jehoudda Is-Iverioth, 
ais comme Is-Kerioth il etait antidavidiste deter- 
Ue - On avait louche a la Loi en laissant Neapoli- 
n Us adorer dans ie Temple ; a la voix d'Eleazar les 
C1 ers dn Temple refuserent les sacrifices offerts an 
"i ae I'Empereur pour ne plus accepter que les vic- 
es offertes par les Juifs. La Judee aux Juifs ! Tel 
lecridece patriote renouvele desMachabees, e'est- 
p e incomplet pour unchristien comme Menabem, dont 
ride guerre etait : a Le monde aux Juifs! » 
sites beaucoup de procurateurs ont abuse de leur 
,. at ) verse dans le peculat, peche par exces de fis- 
e - Aucun u'a rien fait contre la religion des Juifs. 
a nus punit de mort un de ses soldats pour avoir 
*# et foule aux pieds un livre de la Loi. A la veille 
e rev olte finale, Neron, suivant l'exemple de tous les 
a *L reur8 depuia Auguste, offre encore des sacrifices 
j ra P"3. Ses fonctionnaires reBpectent daus le dieu 
Sa -r conmie UQ frere barbare de Jupiter Capitolin. 
j ,Ces i dons, presents, le Temple prend tout ce que 
ions lui appoitent en liommage, il est plein de ces 
r Ux c adeaux. En Judee comme partout les Juifs 
U I 36n * J U3t l u " a Yidee d'une divinite qui ne soil pas 
8e . ' a *W leurs facultes pr6hensives ne s'en res- 
pas. Us preunent toujours, le geste de donner 



■ 



— 50 — 

est etranger a leur liistoire jusqu'a Ilerode (1). Us nc se 
conteutent pas de 1' indifference envers les cultes (stran- 
gers, si semblables au leur pour les sacrifices, ils 
vont jusqu'a la haine et au mepris. La liberie reli- 
gieuse n'existe meme pas pour leur dieu : Iahve u'est 
pas faors de leurs atteintes, ils l'ont circoncis. Au 
second siecle Luc a circoncis le Verbe apres l'avoir 
incarne daus Bar-Jelioudda deja circoncis legalement. 

Les principaux de Jerusalem, tant sacrificateurs que 
pharisiens ou saduceens, Simon, Gls d'Ananias (2)r 
Saiil, Antipas, Costobar, assemblent le peuple devant 
la porte de bronze qui regarde l'Orient et lui parlent 
comme Kaiaphas au sanhedrin dans l'Evangile : « A 
ces actes de revolte les Ftomains repondrout par une 
guerre qui marquera la fin de la nation juive. Quelle 
cause porte les habitants a se soulever? Les sacrifices 
celebres au nom des Empereurs, le droit accorde au* 
etr angers, aux Romains d'entrer dans le parvis sob* 
cboses tolerees par les ancetres depuis Herode a a 
moins! 

Ne venait-on pas de les souirrir cliez Neapolitan^ 
jusqu'a la limite du sanctuaire affectee a ce genre 
d'hommages? Le Temple est pour la majeure partfc 
orne par les ex-voto des nations. Nou seulement o° 
n'a point rejete leurs vietimes, mais on ne peut le fai' 8 
sans impiete. Ce serait uu grand crime en matiere Of 
religion que de ne permettre qu'auxJuifs d'offrir de* 
vietimes a Dieu et de I'adorer dans son Temple. U eta'* 



(1) Helail generous el. surtwut eoxopaii a David, Inleliigenl- ^ 

(2) L'Anaoias, fijs de Nf'liedaio*. ijui avail ete graml-Jirvlre s0 
Tiberr Ak-sandre, ou pettt*etre celui ijui elaii grand-|>rt;Ln: ==<> 
Floras. 



i 

— 51 — 

a nge qu'on voubit etablir de nouvelles lots : cotitre 

seul particulier, inhumaines ; contre tous les etran- 

°, s » injurieuses aux Roraains...« Si vous rejetez si har- 

e nt les victimes des autres, ajouterent-ils, craignez 

re prives a 1'avcnir de la liberte d'en ollVir par 

U8 -meraes(l) ! » A ces discours qui montrent la tole- 

i e tout entiere du cote des Juifs latinisants, et la 

arie tout entiere du c6t« des Kanaites, christians 

°u, ceux-ci opposerent 1'aucienne Loi restiluee par 

i udda. Tout effort fut inutile pour la briser. En vain 

j cri bes les plus instruits citaieut-ils les exemples et 

e xtes : les sacrifteateurs eux-memes n'osaient plus 

I " es enter a l'autel (2), craignant d'y succomber avant 

eup s betes. 

all ■ Q ^ ue Simon, ids du grand-pretre Ananias, 

chez Florus, Saul, Costobar et Antipas allaient 
vers A 

n gnppa pour demander aide et secours contre le 

j* a u roi-cbrist qui approchait. Florus esperait-il en 

|j , . ° m me avec te premier? II repondit que c'etait aux 

iVnt an * S ^ e '" a ' re ' a P once ^ e ^ a v '" e et du Temple (3). 
ch 5 Cg tte reponse evasive, et comme elle surprend 
Q bomme a qui on ofTre une occasion de recom- 
de ce tte fois avec des raisons plausibles et contre 

T i ev °"*s, les inexplicables attentats dont il s'est 
rav Cou P a ble sur des chevaliers quelques jours aupu- 
jv. • Apres avoir abandontie l'inspection de Jerusalem 
del Planus, il abandonne aux berodiens la defense 
^"e et du Temple, enfin il laisse la garnison ro- 

fa ) Jos^k * Guerrf rf« «fi»/5«. I- ". cli. m, 19-J. 
t 3 ) &»£ ' Gu *"* </« -lut/i, I. II. ch. xxi, iffJ. 
crrt du Jmf*, livtr II, ch. stu, i. 



' 



-,«■ 



— 52 — 

maine exposee aux entreprises de Menahem qui 
approche. Tous les raoyens lui sout bona pour manquer 
a son devoir. i\ous avons vu Pilatus monter de Cesaree 
pour barrer la route au roi-cbrist de 78S, Florus dit du 
roi-cbrist de 819 ; « Qu'il entre! je reste. » Oil est 
cette bumeur sanguiuairc dont il a fait montre tout a 
l'heure contre des gens inolfensifs? Moins rassure, 
Agrippa envoya trois milie cavaliers auranites, batha- 
neens et trachonites sous le cum man dement de Darius 
et de Philippe Bar-Jacim, conuus pour leur attache- 
ment a la politique herodienne. II vous souvietit du 
Jacim qui, en 788, avait opere avec Saul contre Bar- 
Jeboudda et son beau-frere Eleazar (1), et apres la 
paque de 7S0 contre leur bande en fuite sur la route de 
Damns (2). 



XI 



MENAHEM A MASS A DA 



Eclaire par le lamentable exemple de son frvre aine qui 
s'etait avance en Samarie avec j)eu d'armes trancbantes 
et beaucoup de besaces vides, Menahem ne se souciai* 
pasde finircommelui,comme Shebimonet Jacob, II sou" 
leve Betlehera et Hebron; se jette en Idumee, surpren" 
Massada, coupe la gorge a toute la garnison romainei 
et pilld'arsenal qu"Herode avait elabli dans la place (3)- 

{i ) Cf. If Hoi ties Juifs, p. 30t. 

[•!} Cf. les Marchand* de Christ, p. 84. 

(3) On lil dm- Josfepbc liurrte det Juifs, I. II, eta skk, ii»S) q« e 
fait sVsl pa»u pcu df temps opr.'- .|u*AgripjW eul uuilti- Jt-rusal''"V 
Cola i->t tl'autant plus «-rtaiti rpi ii n >' jM-ut Hrv que postcrieur a" ""'"' 
part dt 1 NOapoIilAnus. 

Voir sur la carle Massada. aujourd'hui Es-Subbe. 



, 



— 53 — 

aituee a plus de cinq cents metres au-dessus du ni- 

eau de la mer Morte, fortifiee par Judas Macchabee, 

ei iouve]ee par Herode, avecson chateau, ses murailles 

sea trente-scpt tours, Massada passait pour la plus 

ude de toutes les positions au aud de Jerusalem. 

e avait le renom d'etre iraprenable. A moins d'etre 

Ce par un cnnemi outille corarae un general romain, 

U1 qui tenait Massada tenait toute 1'Idumce, toutes 

plaines jusqu'a Hebron, tombeau d' Abraham, 

P^ale du premier royaume de David et grenier 

oondance b;Ui par la nature dans le lieu le plus 

erti 'e de toute la Judee. 

x l etili us occupait Massada, avec une simple centurie 

3 doute, lorsque Menahem se presenta devant la 

Ce - Metilius ne pouvait songer a resister longtemps 

c sa poignee d'hommes, loin de Jerusalem, plus 

encore de Cesaree, en un lieu qui de coeur etait 

J au roi-christ. II se rendit a composition, oflrant 

,. e de se laisser circoncire si ce sacrifice pouvait 

Poser favorabiement les christiens. En outre, c'etait 

afibat; Metilius se croyait sous la protection de ce 

sacre. 11 jgnorait que le grand docteur Schammai, 

1 Fe ,. ^ e Jehoudda et interprete de la Loi, avait dit 

> s ll etait defendu aux Juifs de faire plus de mille pas 

in . r ^ e sa kbat, il l eiir etait permis de continuer 

4 u a reddition de la place un siege commence et de 

aer a fond leurs avantages. Menahem aecorda la 

r ulation, mais a peine les Homains avaient-ils de- 
Pos£ i 

•es artnes qu'il les fit massacrer jusqu'au dernier 

j, . e P r 's de 1'honneur et de la parole donnee. Le voila 

d e grand chemin, non comme Bar-Jehoudda en 

a aee, au dela du Jourdain, mais en Idumee, ber- 






— 54 — 

ceau d'Herode, et dans la tribu de Juda. Le roi-cbrist 
seloti V Apocalypse, le voila enfin ! Ce que n'a pu faire 
l'aine de ceux eo qui etait la promesse, le dernier fds 
de Jehoudda le fait. II a des positions pour se defendre, 
il a des armes pour attaquer (1). 

Sou plan etait d'une clarte toute jehouddique ; !a gent 
herodienne et la gent sacerdotale le saisit tout de suite, 
faisant cause commune depuis le Recencement de 761, 
depuis que le Temple etait eomme le fief des Hanan et 
des Kaiapbas. L'aventure de Menahem est la repeti- 
tion exacte de celle de son pere(2), avec cette difference 
qu'il fut tue hors du Temple. La nieme pretention le 
relie a Bar-Jehoudda : etre tout, roi, juge et pretre. 
L'idee christienne, c'est le cumul de toules Ies tyran- 
nies. On comprend 1'eternelle lutte de TEglise contre 
tout pouvoir qui n'etait pas elle. 

Comme eu 788 a cdte de Bar-Jehoudda, on retrouve 
aupres de Menahem un Eleazar, Ills de Jair. Eleazar 
est un christien de la grande marque. Outre Eleazar, 
Menahem avail aupres de lui un de ses fils ou de scs 
neveux, Absalomon, tous Nazireens, tous encliaines 
par le mime vieu (3). Couverts des lauriers cueillis a 
Massada, ils retournerent a Jerusalem, tuant sur leur 
passage tout ce qui etait romain ou juif adultere. 



(1) On 111 dang Joscphc que la icdditiou d>- Mulilius a i»u Inn :V J' 1 " 
rusalcin. N'ori- n'en I'roymn rii-n pnur l.i raison <[ue nuu- allons dirt'- 

(2) En ••(Tel Ji'houtMn >'i'*tait cinpan 1 iln Ti-mple nu Ucccnsi'iiicn' 
dr 161. 

3] Lcs mbbhi^ tiennenl qu'Ab-alorn r.iru'h-ii. lil- &•• l)avid, lilail naiir 
perpiHiii-l. (Wagcaffeil, Sola, Alldorf, [iiT4, in-v, p. J13.J 



■ 
— 55 — 

XII 

thee de menahem dans le temple, i.es incendies 
et les executions 

1 v ■ e ^ e * a ^i'°P uor i e » ou 1 on apportait au Temple 

tug necessaire a l'entretien du feu perpetuel, ils 

erent en ligne, sejeterent sur les gens pacidques, 

^pecherent de vaquer a ce pieux devoir, s'empa- 

d' a . * a V ^' e basse et du Temple d'ou les gens 

S r ipp a essayerent en vain de deloger « ceux qui Ie 

a&aient d'une maniere si eriminelle. » Saul faillit 

j . r T t * aQ s cette affaire. Contre celui qui avait intro- 

da a P°'' tan us dans le Temple, — on disait : jusque 

j. ] e sanctnaire, — 1'accord etait complet. Parmi les 

j I 'tea simples et les christiens, ceux d'Asie qui 

q . ent v u persecuter Shehimon et Jacob, ceux de 

i ceux de Transjordanie, ceux de Judee, ceux de 

, u *. on n'entendait qu'un cri : a Qu'on ote ce me- 
L nant - 1 . * % - 

H> ' u n e st pas digue de vivre I » Et a la verite, s'il 

W]\ i^ aS m ° rt t * ans cette J ourn e e ) cest aux Komains 
e doit; d'apres les Acies, a un tribun de Florus (1). 

biHl P69 ^ U ^ em P^ e et ^ u ^ois ^ e ' a Xilophorie, ils 
d'A . a niaison du grand-prStre Ananias, le palais 



et r ^* el ^ e Berenice, le greffe des Actes publics 
t 0u . altirer a Ieur parti les debiteurs, aneantissent 
c {j 3 "tres de creance qui y etaient conserves. lis 



nt de la ville haute ceux qui tenaient pour 

^ e T ei i 011 . .'Vf'to'-p do si'pl ans el placgc sous Folis, comme votts le 
"'t-Ult-urf ail fhapitro Im Ceinture ilu frtrt Jacques. 









— 56 — 

Agrippa; Ananias se refugie clans les egouts du palais, 
avec quelques-uns des sacrificateurs et des principaux 
magistrats. La promptitude de cette determination et 
le choix de cette retraite montrent qu'Ananias etait 
tenu pour responsable des diverses sentences que le 
sanhedrin avait successivement rendues contre quatre 
des « demons de Maria ». Son frere Ezechias Tavait 
spontanement suivi dans cet egout collecteur de san- 
hedrmards antichristiens. Saul, Costobar, Antipas et 
Simon gagnerent le palais d'Herode dont ils fer- 
merent les portes derriere eux. C'etait le 14 aout. La 
chasse aux herodiens durait deja depuis longtemps. 
C'est daus ces lugubres journees que sont tombes les 
trois raille Juifs de tout sexe et de tout Age, decbires 
a coups de fouet et crucifies, les uns et les autres 
en expiation des peines qu'jls avaient, eux on leurs 
pi'res, decretees contre la famille de Jehoudda et ses 
partisans apres le Recensement de Quirinius. Si la 
loi de gheoullab ne recut pas une application plus 
vaste, c'est par des circonstances independantes de la 
volonte des meurtriers. 



On lit aujourd'hui dans Josephe que le siege du haut 
palais etait commence depuis plusieurs jours, lorsque 
Menahem en personne revint de Massada. Dans cesys- 
teme il aurait ete etranger a tous les evenements de la 
Xilophorie. Mais peu importe qu'il fut absent ou pre- 
sent lors de ces exploits, il en est l'uaique bene- 
liciaire. S'il a ete proclame roi des Juifs, s'il a fait son 
entree dang Jerusalem comme il est dit dans les Evnn- 
giles actuels, a califourcbon sur les deux Anes symbo- 
HqueSj s'il a foule un tapis fait avec les manteaux 






— 57 — 

ae 8 es partisans agitant des palmes, si, vetu de pourpre 

et 'acouronne sur la tete, il a penetre dans le Temple 

au milieu des acclamations : « Bar-David! Rar-Da- 

Vl{ l! Hosannah! Gloirea notrepere David! » (1); s'il n*a 

P^s rencontre l'ombre d'une resistance dans ce triomphe 

° n gtemps attendu, c'est qu'il etait maitre du Mont des 

iviers et des lieux saints, soit par lui-meme avant 

aller a Massada, soit par son lieutenant bar-Jair que 

, desir de venger son frere (2) animait d'une fureur 

ne xtinguible. Eleazar Bar-Ananias s 1 etait rendu tres 

n par la deliberation qu'il avait arrachee aux pretres 

supprinier toutes les offrandes et tous les sacrifices 

er ts paries non-circoncis; de plus il avait des troupes 

^«6 lesquelles il renversa Menahem le mois suivant : 

e6t ete maitre du Temple et de la ville a la reserve 

°aut palais, avant que Menahem parut sur la Mon- 

S&e des Oliviers, jamais il ne se serait retire devant 

' » n'aurait pas attendu pour faire l'epreuve de sa 

^ e que Menahem eut epuise sa tyrannie, car le roi- 

1 1st n'aurait eu a son actif que son exploit contre 

e «lius au fond de l'ldumee. Done le Temple etait au 

P° u voir de Menahem avant la Xilophorie. 

(t) p 

E tQ ' ' l t ^l. c'e<[ :i IVnin'-r di* Menahom r\ue nou> a>>i<ton* ilans le^ 
f l"i. c ^Wplisfe. (, i> 1'* cousne a la Irisle aventnre de *on aim- 
Lyjj 0,,,, '»'.' ions 1'avii vii dans le Hoi ties Jni/5. p. 3 13. a t-le airt-tt'- h 
nuit d ' >ar ^ f '' 10u ddii I*-Ki'thjIIi i-i amenti prisonnier n Jirusaleiu la 

(Si t ■ n ' sai1 ' *t>MIe de la Pique. 
Cf |- ,V e I' ar !'•» htrudiens queues jours avant la p&qtte de >:>. 



• 



LE CHRIST A TftTE D'ANE 



i 

SIKGE DU HAUT PALAIS, FUITE DE SAUL 

_ e iahem ortlonna de continuer le siege du haut- 

.. **i et tneme, s'il fatlait croire Joseptie cambriole, 

r ait, le 17 aout apres deux jours d'assaut, emporte 

°rteresse Antonia, taillant en pieces la garnison 
r °main e . 

tnm e ji man q Ua it J e machines et ne pouvait en 

, r ouvertement a la sape a cause des traits que lui 

V lentles assieges, il eut recours a la mine :on com- 

?a de loia a y travailler, et lorsqu'elle eut ete con- 

, juaque aous l'une des tours, oa en sapa les fon- 

e nts, on soutint le mur avec des pieces de bois 

Relies on m it le feu avant de se retirer, et, le bois 

£ . um ^> 'a tour s'ecroula. Mais les assiege"s avaient 

'e caa, et derriere ce mur les assiegeants en trou- 

- « un nouveau qui les arreta, avant ete construit 

une extreme diligence. On a mis dans Josephe 






— 60 — 

que les assieges envoyerent vers Menatiem et les 
antres chefs pour deraander dc pouvoir se retirer en 
surete, et que Menahem 1'accorda seulement aux trou- 
pes de Philippe Bar-Jacim et aux habitants enfermes 
avec elles. 

C'est un mensonge absurde. Des trois mille homines 
de Philippe il n'en restait plus quequelques centaines, 
les autres avaient expie sous les verges et sur la 
croix leur attachement aux herodiens etaux Romains. 

D'autre part, nous savons ce qu'il advint de leur 
chef, de Saul, d'Antipas et de Costobar, lis ne se sont 
pas rendus par composition an roi des Juifs, qui d'ail- 
leurs ne les y eiit recus que pour les executer ensuite 
avec plus d'eclat, comme il avail fait aux soldats de 
Metilius. 

Une bonne fortune inesperee Iui livrait en ce palais 
tous les persecuteurs de sa famille. On ne voit pas 
Menahem, fils de Jehoudda, Eleazar, tils de J air, et 
Absalom rendant a la liberte sous caution Saul, Antipas 
et Philippe Bar-Jacim qui au point de vue christien 
etaient beaucoup plus coupables que les Romains. 
(Celuiqui me livre a toi, dit Jesus a Pilate, est plus 
coupable que toi!) Le nouveau mur n'arnita pas les 
gens de Menahem qui prirent le palais tout au moins 
dans la partie occupee par Saul et les siens. C'etait 10 
5 septembre. An tip as fut egorge, n'avant pas voulo 
s'enfuir. Saul et Costobar n'ont du leur salut qu'a 
leurs jarabes et a la ruse. Pris, ils savaient le sort qui 
leur etait reserve. Philippe s'echappa, cache par des 
parents, Juifs babyloniens comme lui, et qui etaient 
venus a Jerusalem pour la pique. Quelques jours 






— 61 — 



P r es, il s'enfuit a Gamala sous un deguisement ; il 
e ussh meme a maintenir la ville et les pays d'aleu- 
0u r sous 1'oljL'issance des Romains (1). 

u e leur cite, Saul et son frere reussirent a gagner 

. ^aree (2) oil its rejoiguirent Agrippa et Berenice qui 

aient a I les au devant de Gessius 1 'lor us (3). « Je dirai 

Till 

en -rs, dit Josephe, comment Antipas, qui etait avec 

ctans le palais royal et n'ayant pas voulu s'enfuir, 

tue par les seditieux «. Mais il n'y a plus dans la 

e 'Te des Juifs rien de ce qu'il annonce dans sa Fie, 

°tnme ou ne voit pas dans quelle circonstance autre 

, e Ce He-ci il aurait pu le dire sans sortir de son plan, 

I l une preuve nouvelle que le Saint-Esprit a rema- 

e to u t ce qui touche a cette affaire et au regtte de 

^aahen,. 

ans le passage relatif au meurtre d' Antipas josephe 

■ nait les renseignements tres circonstancies qui sont 

J°urd'aui dans les Actes des Apotres sur la fuite 

urne de Saul jusqu'a Antipatris (4). II y a la pres de 

4 cents hommes, qui ne sout pas tous romains; les 

p, lers proviennent manifestement des troupes de 

Ppe bar-Jacim (5). La route de Cesaree etait encore 

Guei-c.' 6 ! Josephe- Tons delails dont il ny a plus trace dans la 
explip-, "'"' ■/* »fl ils dcvraienl tire et oil ils out ile, encore plu^ 

l-i. 7- saaa d °ule. 

(3 u^^.* te,/ ««W. livre II. eh. id, 2™ 

(■*) 0* ^'' ■ : * GeSSiUS Floras > dans la Vie */e Joit-plie. 
Mciycn.i ^ e sa " P'" 5 ou *Wt exAeteioeot la ville d'Anlipatris, et au 
la tner ^.j 011 '■' 1 p'aiail au lieu dit actucl lenient Arsuf, >i pres Ac 
Co„ stn . '( u '' J' auiai! en inevitableiiienl un port. Mais Antipatris, 
f*a ricn' d ^ ' e ',"P' a,:i " lellt Jc Kapharsaba. aujourdlmi Rafr S.tba, 
11 Aniin,| C lllrir ' l ' m ''' ll d sUlours on a Ironve <|u'au lien de rvj.ondre 
Plaice ■ nS Arsuf Hail Apollonie. Antipatris etait dans les lerres. en 
Plus a'c' /l l,ilra nl ,- -deiit itiillcs rmuains de Jerusalem. 11 n en reslail 

(5, . f ui '!"■■ viagl-sii pour etre a Cesaree. 
(M «m Apdres, Km, 31. 






— 62 — 

libre le 5 septerabre; rien n'empechait la garuison 
romaine, si elle se fut trouvee trop faible dans la for- 
teresse Antonia, de sc retirer sans pertes. Or, aprea avoir 
laisse Said avec les cavaliers de Philippe, les legion- 
naires regagnent la forteresse et s'y enferment. Elle 
etait done a eux, et leurs camarades n'y avaient pas ete 
massacres les jours precedents. 

Le septembre, Menahem mit le feu au camp (1) 
que les Romains, reste's seuls pour supporter le choc, 
auraient abandonne pour se retirer daus les tours 
royales, Hippicos, Phasaiil et Mariamne. 

Le lendemain, apres avoir eu le plus grand chagrin 
de sa vie, celui d'avoir manque Saul, Philippe et Cos- 
tobar, Menahem en eut la plus grande joie, celle de 
retrouver daus les egouts du palais le grand-pretre 
Ananias avec son frere Ezechias, qui etaient la depuis 
le 14 aout, deles prendre et de les massacrer en sou- 
venir de leur pere Raiaphas et de leur grand-pere 
Hanan. 

On lit aujourd'hui dans Josephe que le commandant 
de la garnison romaine etait Metilius et que, reduit a 
capituler, il eut la vie sauve, sous la promesse bizarre 
de se faire circoncire, mais que nouobstant la capitula- 
tion, a peine ses troupes avaient-elles depose leurs 
armes qu'elles furent massacrees jusqu'au dernier 
homme. Nous avons montre qu'il ne pouvait etre ques- 
tion que de la prise de Massada. Ce parjure est signe 
Menahem. Pour le roi-christ de 788, pas de serment entre 
un Juif de la Loi et un suppot de la Bete herodienue ou 

\{) Stratopedon, tan* doute siluO vnlre la fortcrcssii Anlonla el le 
palais d'HrTodc luoins facile u emporler. 



. 



— 63 - 

* ta Bete romaine ! Bar-Jehoudda debaucbe les soldats 

, er ode Antipas, sous lesarmes, devantrenQerai{l),et 
st an des principaux motifs de sa condam nation. 

oint de parole entre le christien et un Juif adultere ! 
Q s la courde Kaiaphas, quandil voit son frereaccable 

e souffletset d'outrages, Shehimon fait le serment qu'il 

e connait pas cet homme! (2) Pour le dernier frere du 

^"ucifiede Pilatus point de traite entre Metilius et lui! 

crime religieux, car e'en est un, eut les consequences 

plus terribles pour les Juifs detout pays. Les villes 

8 etaieut se jugerent deliees envers eux de toutes 

lois de la nature et de 1'hospitaUte. On lit dans 

e phe que le jour meme ou fut fait le massacre des 

t nains i les Grecs de Cesaree couperent la gorge aux 

S 1 mule Juifs de la ville sans qu'il en echappat un 

■ rlorus ayant fait arreter ceux qui s 1 enfnyaient 

es ayant eavoye aux galeres. 

^vlors il sembla que la terre se soulevat contre lea 
s. L es Syriens se signalent par le massacre de 
8 ceux qui habitaient les villes de Syrie : on ne 

J ai tpartout que des corps morts, vieillards, femmes, 
, ant3 j sans sepulture. Les gens de Scythopolis se 
Qt surles Juifs, et, aides d'une partie de ceux-ei, en 

. nl treize mille- Ceux d'Ascalon en tuent deux mille 

1 cents, ceux de Ptolemalde deux mille, ceux de Tyr 

qu'ils peuvent, ceux d'lppon et de Gadar.i en 

as sent une partie, gardant 1'autre a vue. Varus, 

I UVe raeur des etats d'Agrippa, tua les principaux de 

natbanee, qui venaient lui demander des secours. 

a Qeut quelquepitie d'eux qu'a Antioche, a Gadara, 



Vi 



,e i W- h ft 0l da Juifs, p. 312, 






. 



— 6S — 

a Sid on, a Apamee, a Gerasa. Mais les Alexandras ne 
se crurent quittes qu'apres en avoir tue cinquante mille 
daus leur quartier seculaire du Delta, et, non contents 
de cette boucherie, ils retuaient les morts. C'est poussee 
par toutes les nations que Rome resolut d'en finir aveo 
Jerusalem. Sous la menace du Royaume des Juifs elleS 
se rangerent du cdte de ceux que la veille encore elles 
appelaient des oppresseura, Entre les deux tyrannies, 
celle de la Bete et celle du Christ, si on leur eiit donne a 
choisirpar un plebiscite, c'est it la Bete qu'eltes seraient 
allees. Egyptiens de la cdte, Egyptieus de la mer 
Rouge et des nomes etbiopiens, Grecs d'Athenes et 
d'Alexandrie, Macedoniens, Pheniciens de Tyr et de 
Sidon, Tyriens surtout, Syriens de Cualcis et de 
Damas, Arabes, Babyloniens, Grecs des iles et de 
Cyrenalque, tous ceux qui connaissaieut Jes Juifs les. 
detestaient, ceux qui ne lea connaissaient pas en avaient 
peur. Depuis que par les apotres de VApocalypse W 
avaient revele au moude le sens intime de leur religion, 
on ne les voulait ni pour maltres ni pour esclaves, on 
ne les voulait plus du tout. Les Remains apparurent 
comme des liberateurs. 



Le rote des Grecs de Cesaree s'explique par leur 
vieille haine contre les Juifs, mais comment expliquer 
celui de Florus si le massacre de Cesaree n'est pas une 
premiere repliquea celul'de Massada? 

Florus est encore procurateur de Judee au milieu de 
septembre, et depuis le commencement des hostilites, 
il n'a pas bouge. II n'a pas fait un pas pour vengcr 
le massacre de Massada qui pourtant remonte au signe 
des Aries ou pour le moms au commencement d'aout. 






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G-- 






3 



4j^ . ' 1^ >«"- 








— 65 — 

^aisseMenakem ensanglanter, incendier Jerusalem, 

s 'eger, egorger la garnison romaine dans la tour An- 

ni a t forcer les troupes ailiees de Rome dans le haut 

Palais. Cela n'est pas possiblel 11 n'est pas possible 

4 Ue pendant pres de deux mois F lor us soil reste avec 

gfos de ses troupes a vingt lieues de Jerusalem sans 

L me tenter un mouvement pour vcnger ses morts et 

, S a ger la garnison assiegee dans la forteresse Anto- 

a - Jusqu'a Massada il avail peche par exces de con- 

nc e; s'il n'a pas essaye de reparer sa faute, sa 

ae indifference pour ses soldats egorges contraste 

"e maniere bien affligeunte avec la ferocite qu'on lui 

r teadleurs envers les Juifs loyalistes! Non seulement 

ru 3 a fait son devoir, avec le regret .d'avoir cm 

p tardivement au danger que lui signalait Simon, fils 

- Qanias, mais c'est en falsant ce devoir qu'il est mort 

9 lesmursde Jerusalem au premier combat dont on a 

Verse le sens dans Josephe et dont nous avons signale 

Vr aisemblance. Ce n'est pas lui qui a charge d'inno- 

s Juif s q u j venaient a sa rencontre, c'est lui qui a 

charge et tue par des Juifs plus nombreux et mieux 

es '• Suetone est forrael, les Juifs ont tue leurder- 

gouverneur dans uue circonstance qui a disparu de 

Pbe, de Tacite et de tous les bistoriens. (i) 

et exploit ne saurait etre attribue a Menahem. 11 fut 

i. ^etnent accompli par Eleazar Bar- Ananias apres 

ecuti ou du roi-christ. Bar-Ananias est le premier qui 

emporte un avantage signale sur les troupes ro- 

, es dans une action reguliere. Si Menahem eut cul- 

et tue Florus sous les raurs de Jerusalem, ce n'est 



' « 



{1 > Suetone, A>„ 



. 



— 66 — 



pas au lendemain d'une telle victoire que liar-Ananias 
eut pu le chasscr du Temple, l'arreter et le livrer au 
supplice. 

II 

EXECUTION' DU ROI-CHRIST, FUITE D'eLEAZAR BAR-JAM 

Tout marche a souhait et selon la loi de la gheoullah. 
L'orabre tie Jehoudda, celle de Jacob junior, celle de 
Bar-Jehoudda, celle de Shehimon et celle de Jacob sont 
aatisfaites. Men ahem s'est venge sur les ills de Kaia- 
pbas, il n'y a plus d'autre grand-pretre que lui, la mo* 
narchie dayidique estretablie, ['Apocalypse realisee en 
ce poiut. II y a bien encore quelques sacriQcateurs dans 
les souterrains du Temple avec Josephe, on n'a pu 
les atteindre, ce sera pour demain. Ce maraud de Jo- 
sephe n'est-il pas de race royale et du sang des Ma- 
chabees? Sans doute. Mais qu'importe qu'au fond de 
sa cachette ii ait des visees antidavidistes ? On aura 9 a 
peau dans quelques jours ! Que veut ce coquin de Bar- 
Ananias? Ce que voulait Jehoudda Is-Keriotb, une dic- 
tature fondee sur les suffrages du peuple et la grande- 
pretrise tiree au sort comme au temps des Juges. Qu'on 
le surveille etroitement ! 

Mais que faire du Temple, maintenant qu'il est libere" 
des Saduceens et purifie par 1'avenement d'un fils ^ e 
Levi et de David? C'elait la demeure d'un Dieu milliw- 
daire, cousu, barde d'or, tronant sur un peuple sou- 
vent affarne, perdu de mis ere et de lepre. Tout J 
etait d'or. II y en avait taut qu'aprea le pillage p al " 



- 



— 67 — 

loupes romaines, et quoique le budget de la re- 

_ e e at ete taille dans le filon, il ne se vendait pas dans 

yrie la moitie de ce qu'il valait auparavant. Iahve 

Pjfait, pompait tout Tor cache dans les paillasses, 

im <Ut t ° Ut ' lie reQ ^ a ' 1 " en > invisible dans un palais 

j eQse et P' us lu^ueux q ue i e Palais d'or de Nero a, 

ni ii ^ ' n'ayant en apparence ni d'yeux pour voir, 

^ . p eiUes pour entendre, ni de mains pour donuer. 

^. ^uelles mains pour prendre ! « Enrichissous Dieu, 

^eattous les Juifs de la terre! » Et de partout ils 

av . Q *, charges d'offrandes par mi lesquelles il y 

— ■ \r • depouilles. — w G'estpour Dieu, disaient-ils. 

^s il est riche? — Jamais assez ! » 
lu"l 8 atus on avait crie contre les pretres parce 
Puisaient dans le tresor sacre pour faire des 
Oy. . UUc s, on venait de s'emouvoir parce que Florus y 
^ t Paise, pour le service de l'Empereur, a ce qu'il 
Ce n a ' 8 maintenant qu'on possedait le tout, c'etait- 
olienser Dieu que d'en donner quelque chose 
taie ^ n ava i l chasse les changeurs qui accep- 

ts v . m ° nn aie de la Bete, mais maintenant qu'il 
n el * ^ Us * craindre le retour de cette impiete, 
"T em ,"" Ce P a s un sacrilege d'exposer la monnaie du 
d e au * regards de personnes circoncises evi- 

c^ ... > m ais de naissance incertaine ou vile? Dans 
p ro . _ l ^ e qui etait la Banque, Menu hem de venait 
par Ire des fonds en caisse. Le Yerbe regnait 

d e jy Cnr iatj on ne pouvait sans indiscretion exiger 
Ce ad leu ^vantage. Le Fils de l'homme, s'il fut des- 
le 8 p eQ Ce moment avec les Douze, les Trente-six et 
^U i . ° ^"arante-quatre mille, eut enormement gene. 
ae bapteme de feu, il ne reussirait pas mieui 






- 68 — 



que les gens de Menahem, qui venaient d'ondoyer les 
archives, le greffe et le reste. Les voiles de pourpre 
qui entouraient le sanctuaire temoignaient par lasoiidite 
de leur trame qu'ils avaient pu resister a la crucifixion 
du jesus et a toutes celles qui s'en etaient suivies dans 
la maison de David, lis etaient dans un etat de conser- 
vation remarquable, lorsque Menahem, vutuala royale 
et de la meme couleur qu'eux, avail introduit la pomp 8 
davidique dans l'edifice herodien. 

Les sacrificateurs ne craignaient rien tant que l a 
Revolution. Ceux qui au debut inclinaient vers le parti 
kanalte par haine de Rome, etaient maintenant aplatis 
devant Menahem, qui garantissait 1'ordre dans l e 
Temple, confirmait les privileges sacerdotaux et l e 
droit de lever les decimes. Interesses dans la reaction 
davidiste pour laquelle combattaient les Prophetes e* 
les Psaumes, ils amenerent aux pieds du roi ton* 6 
cette valetaille du Temple, tous ces gens de sacristi 6 
et d'office, tous ces petits fournisseurs, les memes e& 
tout temps et partout, vivant des miettes tombees dfl 
la table des pr&tres, confits en petites devotions 
funambulesques, de mine hypocrite et basse, fort J 11 " 
solents a l'ordinaire, feroces quand ils se sentaient e& 
nombre, economes de leur peau quand ils se voyate D 
seuls, tigres pendant la paix, lievres pendant [ 
guerre, deja conquis avant d'etre battus, deja esclav e 
avant d'avoir Iutte, deja pris avant d'avoir capi tu * e ' 
vraie chair a servitude, et qui ne passaient a Menabe 
que pour dorer leurs chaines! Qui savait si la cour a 
Salomon n'allait pas refleurir dans la Ville Sainte ? 

Un homme vit tres bien que Tavarice seule, la s° l 






— 69 — 
du 



gain, cette grande tradition de la famille, conduisait 

, ras du roi-clirist, et que la liberte serait sa pre- 

e victime, apres la satisfaction de ses vengeances. 

et homme, c'est Eleazar Bar-Ananias. II sentit le 

t elargit la breche, penetra dans le jeu, se porta 

re * e tyran, disant haut et clair que cc serait 

"Qnte pour les revoltes de recevoir pour maitre un 

, , rtle W que Menahem, dont la violence etait le seul 

te , que ce Menahem leur etait inferieur et que de 

8 'es chefs possibles il etait le dernier a qui ils dus- 

^tobeir! (1) Qu'a-t-il fait depuis deux mois qu'il est 

_ part son facile avautage de Massada, qui a 

e plus cber aux Juifs de Cesaree qu'il n'a rapporte 

vili °* ^ e ^^ rusa ' em i a-t -i' chasse les Romains de la 

. Jusqu'a present il ne regne que pour executer 

unemis de sa maison, mais qu'en revient-il au 

Pie. Ou est la Vigne du Seigneur? Est-ce que 

d k- P ar * a S e ' Est-ce qu'il preche la communaute 

lens depuis qu'il les a tous ? Est-ce qu'il detruit le 

j,, P'e en trois jours ? Est-ce qu'il attend le Fils de 

«ime? Que ser i [ a Lm si la pretendue Revelation 

ch • . ssus des droits de la nation, si sous couleur de 

I ^ 3me Menahem fait peser sur Jerusalem une 

, atlI ue pi re q Ue ce |i e <j e s H erot l e g? Voila done ce 

*■ ete Je Royaume des J uifs si la Grande paque fut 

i . e e n 789 ! Ab ! que Jeboudda Is-Kerioth avait 

Ie * vu les cboses ! 

. "I'ammes par ce di scours, les partisans de Bar- 
la » voat au Temple, en forcent {'entree, trouvent 

** Port * . ac ' e ' snterieur* de Menabeni etanl supprimn-s de Josepbe, 
fait Ms l fueprisani nest plus aui'uncment prepare. Qu'avait done 
oah em » Voili ce qu'on se demande. 



W '"" 



— 70 — 

Menahem vetu a Ja royale avec sa suite armee, s'ap- 
prochent de lui et prennent des pierres pour le lapider. 
Les davidistes firent d'abord quelque resistance, mais 
devant Tunanimite de Passaut ils abandonnerent apos- 
totiquement leur maitre. On tua ceux qu'on put 
prendre et on chercha ceux qui se cachaient. Menahem 
s'etait sauve dans l'Ophel, le vicux quartier qui incli- 
nait vers la vallee du Cedron en face la fontaine de 
Siloe on le Nazir avait autrefois expose ses litres a la 
domination du monde. On l'y decouvrit et on Pexecuta 
en public, — sur la croix, j'en jurerais ! — apres lui 
avoir fait subir des tourments affreux ainsi qu'aux 
principaux ministres de sa tvrannie, particulit rement 
Absalom (1). 

Quaut a Eleazar Bar-Jair, ne se sealant pas capable 
de lutter contre Bar-Ananias, il se refugia dans Mas- 
sada ou il tint pendant trois ans, sans me me etre 
inquiete, tout Peffort de Titus etant dirige contre Jeru- 
salem d'abord. Le portrait d'Eleazar par Josephs 
c'est avant tout celui de Menahem. II explique les 
termes meprisants dont Bar-Ananias s'est servi tout 
a l'heure et auxquels nous ne sommes pas prepares, 
le9 actes qui les justifient ayant ete supprimes par l e 
Saint-E sprit. 

k Eleazar, chef des Sicaires ou Assassins, comman- 
dait a Massada. 11 etait de la race de Jehoudda (2), qa 1 



[1) Josfephe ne dit plus de quel supplies fut puni Ic roi-chris' 
de 819. C'esl depuis qu'il ne dit plus dc quelle facon a peri le roi-cl* rls 
de 78S. 

-:21 II et.iit Gls de Jair qui avail epou?c In !=fi-ur de Jchouddn, p^ 1 * 
do curistianisnie. En mSme temps, par le manage dc Ttiama'" ase<: 



— 71 — 

ls avait persuade" a plusieurs Juifs de ne se point 

nietlre au Reeensement que Quirinius youlait 

e {*■)■ Ces factieux ne pouvaient soutTrir ceux qui 

, len * °beir aux Romains, les traitaient en cnnemis, 

I aien t leurs Liens, emmenaient leur betail, foulaient 

, . ra m °issons t 2), disant qu'on ne devait point fa ire de 

erence entre eux et les etrangers, puisqu'ils avaient 

'eur lachete train leur patrie, et prefere la servi- 

, e i la liberte pour laquelle il n'y a rien qu'on ne 

, Ve s 3crifier. Mais a 1'eiFet on vit bien que ce n'etait 

■ pretcxte pour couvrir leur inhumanite et leur 

ice (dans le sens de soif de gain, mot deja era- 

, Ve par Josephe pour Jehoudda leur auteur). Car 

8( jue ceux qu'ils accusaient d'etre des laches et des 

* ae s (les pharisiens et les saduceens) se joignirent 

, x pour faire la guerre aux Romains, its (les gens de 

a netn)les traiterent encore plus cruellement qu'au- 

i Va ot, principalement ceux qui leur reprochaient 

I me chancete : (de la les massacres de loyalistes et 

- *ecutionsde chevaliers). Jamais temps ne fut plus 

nt, en crimes que celui-lii I'etait parmi les Juifs. 

• u & tiichait de surpasser son compagnon en 

es sortes de forfaits et dlmpietes. (On croirait lire 

arnabe, du Saint-Barnabe (3) : « Les apotres ont 

Passe tout peche! ») Ces Sicaires furent les premiers 

' sang epargner leurs eompatriotes, se signalerent 

j a violence et le meurtre. On n'entendait sortir de 

°°uche que des paroles d'outrage; leur caeur ne 

fefa* ri '-le&iar I'aine fie ressuscite 'le 1'Hvansile , i! *Liit le beau* 
(1) rr*. pl lils de *ehoadd«. 
(3) c " I €ha T tn '"■''. P- S*S- 

(3, P i" ' c *«*'<*« Juifs. p. S9», et le Sainl-Bsprit, p. 323. 
w «• le Roi dts Juifs, p. 2%. 






— 72 — 

respirait que trahison (1), et leur esprit ne se plaisait 
qu'a chercher des inventions pour faire 1c mal. » 

Aucun enseignement de douceur n'avait mitige leur 
zele, aueune doctrine de resignation n'avait tem- 
pore teur ardeur execrable. Leurs esperances etaient 
toujours ridicules, leurs ambitions toujours folles, leurs 
esprits toujours troubles. Les deux historiens de la 
guerre, Josephe et Juste de Tiberiade, dans l'accable- 
ment de la premiere heure se renvoient les responsabi- 
lites de la defaite ; Josephe, philosophe plus calme et 
rheteur plus delie, quand il jette un regard melanco- 
lique et humilie sur les soixante ans qu'a dures l'agonie 
d'lsrael, ne rencontre aueune figure surliumainement 
grave et haute eomme eut ete celle de Jesus pronon- 
$ant le Discours sur /a Montagne ; rien que des vi- 
sages grimacants, des yeux hagards, des mains rouges, 
des flammes d'incendie, la plainte sombre des pilles et 
des eventres. Ah! si Jesus eut existe, e'est lui qui, la 
veille dela chute d'lsrael, occuperait toutl'horizon ! L e 
silence qu'on aurait garde sur lui depuis trente-quatre 
ans, il aurait bien fallu le rompre ! Sa croix eut raye 
tout le ciel eomme un eclair depuis le Guolgolta jus- 
qu'au Palatin ! Mais devant la faillite des sept fils de 
Jehoudda, qui eut pense a dire du premier : « C'etaft 
le fils de Dieu? » 

Jusqu'a la mort d'Kleazar, le dernier d'entre eux, leS 
apdtres ont celebre la paque juive, mange 1'agneaU 
sacrilie par eux-memes, selon la coutume antique, et en 
supposant qu'ils y aient mele parfois le souvenir araer 
du roi-christ de 788, nul ne remplaca l'agneau par le 

(I) A Garaala contre Antipas (cf. le Rot </« Juifs, p. 2sl), a Massad" 
contre Metilius. 



•^-"-jr. -<=.-»*. -ivT- - t- 



— 73 — 

** n et le vi n de TEucharistie substitute dans lea 

1l giles Synoptises au sacrifice mosaique devenu 

possible. Le pain non ferraente, la coupe de vin, 

tneau egorge, mis en croix et rflti, voila la paque 

j e tous les Bar-Jehoudda, de tous les fils de Joseph 

j-, " ar pentier et de Maria la Magdaleenne jusqu'a 

ahem, e t de tous leurs petits-neveux jusqu'a Bar- 

e ba(l). Et cette pique animate se prolongea parmi 

• } len au-dela de la seconde chute de Jerusalem, 

j t~ au jour ou les Kvangelistes prirent aux christiens 

... r ygie et d'Efryple l'ofTrande innocenlc qui avait 

et6ce UedeCam. 



Ill 

I'eNTRKE DE JESUS SUR LES ANES 

a_ s kvangile$onl fait entrer Taventure de M una hem 
l'O ■ de ^ ar "J euou dda : Jesus qui est 1'Alpba et 

. e ga de toutes choses, qui a extraitles sept demons 
de i a ^ es de Maria Magdaleenne etqui est le Maitre 
, t nps j peut se permettre de tels raccourcis chrono- 
6 quea, Menahem a decrit une parabole beaucoup 
g, 3 ue ce " e ^ e soa f fe re q 11 ' s es * terminee au 

jj 0a ) it a detache les Anes sous le quatrieme signe, 
en tre a Jerusalem, et s'ila ete, lui aussi, abandonee 



est 



Par 

d «Mo 



ea disciples, aumoins Ta-t-ilete dans 1'orientation 



sent ? Qt des 01iviers. r° us * es christiens a qui s'adres- 
es Synoptises savent pourquoi Jesus ordonne de 



(1) »*»*lK 



sous H.idrien. 



' 



detacher 1'Ane et le Poulain : « Si quelqu'un vous dH 
quelque chose, vous direz que le Maitre en a be- 
soin (1). » Astrologiquement, le Maitre, c'est le Sei- 
gneur, le Soleil vninqueur de la mort etreparateur even- 
tuel de la decortfiture des sept Tils de Jehoudda depuis 
le premier-ne jusqu'au dernier. Les evnngelistes ne 
sont pas forces de dire aux goym qu'il y a trente ans 
d'intervalle entre les deux affaires et que la seconds 
n'appartient pas an m£me personnage que la premiere. 
La facon dont ils aimeut Dieu et dont ils l'honorent 
ne leur permet pas d'avouer que, le premier roi-chris* 
avant ete arrete a Lydda sous Tibere, et n'ayant u l 
celebre TEucharistie ni paru sur le Mont des Oliviers, 
c'est le second qui a fait son entree sur les Ancs 
ou pour mieux dire avec les Anes, sous Neron, CetW 
entree ne peut en aucun cas s'appliquer au christ de 
78S, qui fut amene a Jerusalem sous les Poissons (2)- 

Arrive a Bethpliage de Jerusalem (3), le Jesus de la 
fable envoie dans la bourgade voisine prendre i'anesse e* 
l'anon qui lui sont necessaires pour entrer dans la ViU e 
Sainte. II n'y a point de telles betes dans JerusaleWt 
encore moins dans Betliphage : Jesus le sait bieOj 
car il a inspire la Loi qui les y defend. 

Bethphage, comprenant le Gethsemune ou Pressor 
d'huile, est le lieu ou Ton serrait l'huile destinee a u 



[1) Mathieu, \\i, 1. 

(2 1-e 11 nis&n, veille de I'Aqnrau. 

(3] 11 les envoie prendre a la 4 bourgade voisine • (Mathieu) V*e ** 
scribes de 1'Eglise lunderne disent itre Uetlianie, d'apri-s cefiu' 
inferent de Mart; et de Luc. En etTet liethanie-lei-Jeru.-ialL'in * tai ' 
quinzc slides en airiere de Bethphaj;e, mais ii ne ^'at'jt pas de eel 
liellianie-la dans I'Evangile, it s'agit de llatlianea en Balhanie, au-d* 1 
>lu Joilrdaia. ,lX le Hoi ties Jui/s, p. 2S2.) 



* 

— 75 — 

et nple, Phuile vierge (1), I'huile des onctions sacrees. 

es t tout naturel que Jesus s'arrete la d'ou fut tiree 

e le qui servit au sacre de Menahem. Pour les besoins 

la fable, les scribes placent Bethphage a une dis- 

ce presque insignifiante de la ville. Les Talmuds le 

t-acheat a la ville raeme, ils out raison. Les gens de 

., uphage ^taient si bien de Jerusalem qu'a eux seuls 

la.it permis de retourner passer la miit cbez eux 

f n dant les sept jours de la Paque. C'etait un clos 

u *e d'oliviers et, a pioprement dire, une dependance 

sanctuaire. Devant cet endroit sacre )a curiosite 

V 'Ulait. a Qu'y a-t-il a fairesi le cadavre d'un homme 

e sttrouve dans la ville? disaient les gens de Jeru- 

, eni * — Yaller voir. — Mais s'il est trouve a Beth- 

_6e. (2) » Point de reponsej il est defendu d v y aller 

i Cela regarde les pretres. 

l Mathieu n'avait pas fait descendre les deux Anes 
B l u ^ eurs de la sphere celeste dans le voisinage de 
, "Phage, il n'v aurait pas eu de christianisme. A la 
j u J a deux Anes. (Si encore ils n'avaient pas fait 
a P et ^s!) Sur ces deux Anes Juda defie toutes les 

0ns de l a terre lisruees contre lui. Les Juifs regne- 
° ttt ^jour. 

^ s Jivangelistes ne donnent plus les Anes comme 

dans 1'horoscope de la tribu de Juda. Mais, pour 

te a ^ U ^ l christien, tout Juif saisissait le sous-en- 

u cache dans la prophetie de Zacharie citee par 

m q Us av " vu le cas queii fait VApocaiyptt. Cf. le Roi <Us Juifs, p. 8- 
'. U. " nara de Uabylone. Wschuah, t. 3, Mischnuh. traite Megilloth, 






— 76 — 

Mathieu pour remplacer celle de Jacob un instant 
realisee en Menahem. 

Elle est extraite du discours de I alive contre le9 
Syriens de Tyr, de Sidon et de Damas et generalement 
contre tous les ennemis d'Israel qui occupaient l a 
Judee au temps du prophete. La situation etant rede- 
venue exactement ce qu'elle etait en ce temps-la, 1'B* 
vangeliste annonce que le Scilo — dans Zacbarie c'est 
Adonai, le Roi des Rois, le Puissant parmi les Puis- 
sants — • entrera un jour dans Jerusalem sous le sign 6 
de sa victoire, et qu'il chassera les etrangers : 
« J'dterai leur sang de leur boucbe, dit paternellemen* 
lahve, et leurs abominations d'entre leurs dents »» e 
apres Enumeration statutaire des raaux qu'il repandr* 
sur le monde : « Tressaille grandement, fille de SioHj 
pousse la clameur de joie, fille de Jerusalem, voiei q ue 
ton Roi entre en tes murs, juste et victorieux. Il est 
humble et chevaucbant sur un Ane et sur un Poulai 11 
fils des anesses*. Je retrancherai d'Ephralm les chaf^ 
(romaius) et de Jerusalem la cavalerie, (celle de PilatuS, 
de Fadus, de Tibere Alexandre, de Felix, et des suc- 
cesseurs de Vespasien). 

,,.Je lancerai tes fils, li Sion, contre tes fils, 6 lonid S 

Apres Zacbarie on mit I sale en avant : « Tout cel*> 
dit Mathieu, se fit aim que fiit accompli ce qui aval 
ete annonce par le prophete Isaie : a Dites a la fiU e *. 
Sion : <c Voiei que ton roi te vient, debonnaire et mon 16 
sur une anesse, et sur le poulain fils d'une bete qui eS 
sous le joug. » 

Hypocrisie, fausse humility, malice de scribe fa 1 
pour rejouir les inities. Zacbarie et Isaie sont subsf"" 
tues a Jacob, de maniere qu'on ne puisse plus retro 11 " 



. 



— 77 — 

Menahem dans l'histoire. « Les disciples n'enten- 

^nt point cela tout d'abord, dit le Quatrieme Evan- 

W, mais quand Jesus fut entre dans sa gloire, ils 

uvinrent alors que ces choses avaieut ete ecrites 

f . » e ^ qu'il les avail aceomplies en sa personne 

"bstituee par antidate a celle de Menahem). » 

Qtree ne fait aueune sensation dans Marc, sinon 

list CS ° ' Suet19 ' disposes la par la main des evange- 

i crient : « Hosanna! Beni soit celui qui vient 

om du Seigneur! Beni soit le Royaume de notre 

e David (2), lequel va venir ! Hosanna au fits de 

l »J Hosanna dans les hauteurs ! « Le Royaume est 

J°urs de ce monde et V Apocalypse se reabsera tdt 

L' 

« R e ? tr6e est P' us developpee dans Mathieu, on crie : 

du Q 11 * 8 °' t ce * 1 " ^ v * ent ( ou ' e ^ 0l ^ v i ent ) au nom 
An e . 1 ^ tteur,t n kes pharisiens du genre d'Eleazar Bar- 
fin Ias et de ceux qui ont defendu la ville jusqu'a la 
> Uires par le bruit, conseillent a Jesus de faire taire 

. ns ", mais Jesus repond : « Siceux-la se taisent, les 

e s meme crieront! » En effet, si elles ne prennent 

j. P art i pour les deux pierres de la promesse (3), que 

^ ra -t-UalaJudee? 
. *• passage de Jesus les habitants s'attroupent, 

. a Qdant : « Qui est celui-ci ? » Les enfanis crient le 

Ce ' Car ces eQ f anta SODt de la meme famille que 

E ' (l0Dt Pilatus a jadis verse le sang : ce sont les 

ots (J e Di eu avec d e3 barbes de patriarches (4). 



m ^ Uo,r, *m* BwutgiU, xii, 16. 

(31 C V* d « 'a vi lie. Un dUait In ViUe Je David. 

"> «. le Cfrupookr, p. 117. 






— 78 — 

Aussi ne s'etonnent-ils pas que Jesus fasse son entree 
a califourcbon sur les deux anes. Toutefois, pouf 
empeclier qu'on ne decouvre le sens astrologique rt 
chronometrique de la prophetie un instant realisee par 
Menahem, Marc et Luc ne partent plus que d'un anou. 
Les Enfants qui crient dans le Temple, dans le sanc- 
tuaire meme : « Hosanna au fils de David! » savent les 
Psaumesparcceur. S'ils crient dans ce texte, e'estpour 
que les pharisiens s'indignent et demandent : « Entends- 
tu cequc clament ceux-ci? » etpour que Jesus reponde, 
d'apres les Psa limes: « Par la bouche des enfants et 
des nourrissons, tu as etabli la louange. » 

Mais Jesus repond cela pour donner le change aux 
goyra. II raent pour la patrie. Et tous les inities com- 
prennent son mensonge, car ils sont eux-miinies ces 
enfants et ces nourrissons. Et tous le lui pardonnent de 
grand coeur : 

Menttr pour la palrie 
C'est le sort le plus beau, 
Le plusdigned'envie! 

Et tous savent qu'il y a dans le texte auquel il le3 
renvoie : « Par la bouche des enfants et des nourrisson 3 
tu etublis ta furce h Cuncontrc de tes adcersairea. » 

IV 

LE CHRIST ASIKAIRE 

En Grece, en Afrique, a Rome, partout lorsque Jeru- 
salem tomba en 823, ce fut a qui sur les murs de Rome 



— 79 - 



*><« toutc la Campania — Pompei, Pouzzoles oh les 
Ulfs pullulaient — peindrait le roi ties Juifs sous les 







LE BOI-CBAISI -\ TETE DAKS 

jBar-JehuuJda on Menalieui 1, 



Uv S ^ un Ane en cr °i x * Le fameuxl« graflito » du Pa- 
» w Christ a tete d'&ne, est beaucoup plus dans 



,--':- 



— 80 — 

l'actualite sous Yespasien que sous Septime Severe {i/* 
Ge que les Juifs arameens appelaient le Scilo ° 
Messiah, les Syriens 1'appelerent comme aux temp 9 
auciens le Thartak, et ils lui donnerent la forme d ttD 
ane revetu d'un manteau de pourpre et lisant les pr°" 
pheties (2). 

En dehors des dessins que 1'Ane cliristien et la iiufl** 
rable lin de ses ap&tres out suggeres a la fantaisie off 
Romains, ily a les eerits. Le premier auteur qui renvoi 
les Juifs a leur idole, c'est Martial ne au pays d" 
Pilatus etait parti pour gouverner la Judee et ou s'etaie» 
retires Antipas, Ilerodiade et Saul. Martial entreprei 1 
un poete juif qui ecrivait sans doute en latin pour mi eU ^ 
braver 1'honnetete et qui avait rythme de trop p 1 * 
avec un jeune es clave : « Tu me jures que non V 
Jupiter tonnant? Je n'en crois riea. Circoncis, J"*^ 

II) Personne ne nic que le dessin au stylet trouve au Palaliu ""j, 
la domus Gelotiana ne vise un Jcliouddolatre nomnifi Alexanien° s 
adoration dcvant le roi-ehrist, vude dos et dont la tele est ren'P'* B 
par telle d'un ane. « Aleiamenos adore Dieu, » dit rinscrip 1 * ^ 
grecque. Aleiaraenos est imberbe et porte les clievcui courts- *- ° *j„ 
vu un soblat et i! se pent bien que telle ait v\i lint.mlion du " e T*jt 
nateur, si tout etuis ce graffito est du troisieme siecle. mais rien *> 
moins certain. Nous verrons tout ;i I'lieure si limberbe Alexa«i e . 
adorant un homme a ttrte d'int et vu de dos nc serait pas P nr **J , e t 
et simplement un de ce? Galiliiens qui ^e raserenl pendant le 51*8^ 
se depuiserent en femmes. L'Eglise declare que cette representaW 
du Roi des Juifs sous la forme d'un ane est un blaspheme Ijoitj ^ 
Mais comme elle sail tirer jiarti de tout, elle rapproctae ce (H*,,^ 



de la l.ttire dt Paul an* I'kitippiens oil il est dit que la foi J etl ° U ni u5 
latrique s'etait repandue jusque dans le palais de Neron. De la . . he r, 
Gelotiana le Christ asinaire a etc transporle au Musce K^SjJjg 
salle n - III. Menace d'une destruction cirtaine par le temps, sa lp* .£ 
crevasse, traverse de lignes qui cmitraricut les caracteres ,^ 
grossiers de 1'inscriplion, «n ne pent le reproduce clairenient <jj» ^ 
forcant les traits. La reproduction eaacte de la paroi sur Iaque'_ ^ 
est grave serait alter contre not re but qui est en toutes clioses 
'luii' 1 au minimum la difficulty de comprehension. 
(2, Cf. Elipbas Li-vi, Histoire de la Magic. 






— 81 — 

P ar l'Ane ! (1) „ Prete sur Jupiter, le serment ne vaut 
nen t le Juif n'y croit pas ; Martial ne l'aecepte que 
P r ete g ur i e ^Xessle, — le Juif y croit; mieux que cela, 
a buse du eigne auquel on doit VAne d^or d'Apulee. 
•Mioucius Felix, orateur chrestien de Rome et qui 
ei Oble contemporain de Septime- Severe, entend dire 
° e parmi les christiens dont les houteuses et crirai- 
tes pratiques excite nt l'indignation des patens, il 
^st q U i adorent la tete d'un Ane eonsacre, « religion 
r «ablement digne de leur vie, ajoute-t-il». Onfaisait 
ut es sortes do plajsanteries sur cet Ane. II y en avai 
Utamantes, d'autres inoffensives. A la longue cer- 
Ues s ont devenuesimpenetrables,une surtout quej'ai 

Gil K * 

oeaucoup de peine a saisir. Dans le dialogue oil ils 

l sent de religion (2), Cecilius, paien, reproclie a son 

^pere Octavius, philosophe chrestien, de peaser , 

^nie un jehouddolatre sur la question des idoles et 

P r »a de preter le flanc au soupcon de connivence avec 

aecte ignorante et licencieuse des cliristiens (3). 

* U se peut que tu sois de la race de Plaute, lui dit 

Cl uus, mais enlin de raeme que tu n'es pas le dernier 

philosophes, tu n'es pas non plus le premier des 

u <-&rirjer$. » Un seul sens s'offre a 1'esprit, etant 

W Epigrammes, [ivre XI. M. 

tcce nc^as, iurasc|ue imlii per templa Tooantis. 
Non C7". i..' J jura. v<?rj>e, p^T Auvharium. 

Mart' I Dla ' lllen itit Anchialum <\uv n'a aucun sens. Mais rinlention de 
lal t-sl clairo, cl elledomine loutes les inlerpretaUons proposes 
tl - r . ^ nc ltialt] S (juj a d'ailleurs le ineme ilefaut que Jesus, celui de 
r >ibb P oin '. Sur les divagations iles savants, cf. Molse Schuhl, 

lj uri ■ *- es preventions des llomains centre la religion juice, Paris, 
(?,*,,'"• »rt-S- (sans date.) 

(3 \ r i "''''" de MinlJL ' ills P<Ux - 
^me i ' les cllrisliens Xitolalles est restee celi-bre par ses debor- 



, 



— 82 — 

donne qu'Octavius n'est certainement pas boulangeri 
tandis qu'il peut tres bien etre esclave, eomme Fa eW 
Plaute, ou aifrancbi de date recent e. Car Plaute a com- 
mence par etre esclave, il a tourne la meule dans u n 
moulin, il y a supplee 1'ane ; Fane et le nioubn son* 
deux inseparables : l'ane est par l'intelligence le der- 
nier des plnlosoplies, mais par la fonction le premier 
des boulangers ; il vient avant la farine dans les meta* 
morphoses du ble. Octavius a parfaitement compfl 9 
cette allusion a VAsinaire de Plaute : « Tout beaUj 
dit-il, point d'injures! » 

Trouve dans la domus Gelotiana comme le cliris 
asinaire reprodmt plus haut, le graflito que void 
contient des allusions qui confirment invincib lenient 
notre interpretation du propos de Cecilius a OctavW 3, 
De plus il n'est pas tres eloigne du temps on Mia u " 
cius Felix ecrivait contre le crucifie de Pilatus, « ce 
scelerat justement puni pour ses crimes (I). » II est date 
par le portrait de l'empereur Gordien qui se trouve a l a 
droite et qui semble fait d'apres une monnaie (2;. Cette 
fois c'est un soldat qui dessine, un soldat reste inebrao* 
lablement fidele a ce devoir militaire que les troupe 
levees a I'etranger ne sentaient pas de la meme iaQ° n ' 
Ce soldat se represente Je bras tendu, probablemeft 
vers les frontieres qu'il avail defendues sous Cordis 
et s'adressunt a l'ane cliristieu qui tourne sa meule, £ 
le premier des boulangers, a dit Minucius Felix — * . 
moulin de la servitude : « Travaille, arte, comnie J 
travaille moi-meme, et tu t'en trouveras bien! » ^' al 

(1) Cf. le ftoi dfsJuifs, p. 334. w_ 

(2) GorJifii HI. Voyw .-.■» grasds yeas <l se* trait- largciup" 1 
i:oupes Mjr le LiL-lf qui i-.-t am Oflices do Florence. 






I.JU.lllliiJiJipp^j 



— S3 



utle christien est las et rebute, il a reeu trop de 
P s i il ne veut ni porter les armes ni coloniser apres 











^V 



oip 






L *ANE JElIOCHD-lHTHiaL'E SOUS fiflRDIEN 111 (0 

(Graffito du in* sifecle 
accompli son service. Perisse Rome? il ne sera 



£!>* 



Bros; 



s ^re 8 



'On o'uvTr d !■ s true tri (.-<>, It temp* a [nonage re? images 
tttais marquees au coin de la veritc. Nous <ommes sur 






— 84 — 

pas plus malheureux sous les Barbares ! Qu'on le tU0t 
si Ton veut, il tournera, il n'avancera pas! 

Toutes ces imaginations qui ont leurs racines dan 
des traditions millenaristes ne nous paraissent sWi 
grenues qu'a cause de notre ignorance. S'il etait po**-' 
sible qu'un ancien et un moderne fussent conteffl*] 
porains, il serait plus facile au premier de comprendra.s 
le second qu'au second de comprendre le premier, *f 
plus forte raison s'ils etaient separes par la race e *;| 
par le climat. Mais les Ecritures sibyllines n'etais ; 
pas tellement eloignees des chaldeennes que les B°* 
mains instruits ne pussent interpreter les enigmes a 9 * 
trologiques de rEvangile. Petrone, dans son curieu 
passage sur ('influence des signes, et avant lui Manila 
assurent tous les deux qu'un enfant ne sous le V e 
seau doit fatalement aimer les fontaines et les eau 
jaillissantes. Combien plus, si comme l'inventeur do 
bapteme il est inscrit dans un calcul ou son pere poi" 
le nom engageant du Verseau! (i) Auguste etait B e 
sous le sigae du Capricome repute bon comme etai 
celui de la Nativite solaire, et il avait une telle foi dan 
cette constellation qu'il a fait frapper une raedau' 
en son honneur. Ainsi la Bete romaine (horreur-^ 
avait le meme signe de geniture que le Sauveur de 
Juifs! Celui-ci lui fait expier cette coincidence et ce* 



que celles-la sont 1'eipression s|ppnl.-int'e ilu sentiment universal 
elies ont ceci d'floqui'nl qu'elles [>artml du prujiit* auquel t°°' 
vknl un jour ou 1 'autre, _ n , 

(1) On so sourient <jtip iehoudda est appt'le lanl6l Zach&rt, » , 
chaldeeo du Yerteau, tautot Zibdios Kaiseur dt I'oiaont. <P« e0 
1'equivalent. 



— S5 — 
Primaute par quelques epithetes malsonuantes dans 




CALENIHUER BOSAIN 

(Trouve dans la maison de Neroo) 



**■ Aquarius. 
;• * Pisces. 
," A- Arks. 
' T Taurus. 



J. G Gemini. 
ti. K. Kanccr. 
". L Lro. 
g. B UeaU?(H 



9« L. Libra. 

10. S Scorpio. 

11. S Sagittarius. 
li. K Kapricornus. 



VA Pocal yps e (2), mais quelle revanche Tibere a prise 
au Guol-Golta sur la Betejnive! 

tM U Fortune avec une palmv, la Yterge avtc I'epi. 
**' Ct. Ie CkarpmtUr, p. MS. 



- 

— 86 — 

1'auvrc bete. 

A peine a tes pieds tu peux voir, 
Tu pensais lire au-dessus de la tete! 

dit La Fontaine 3ans se douter, le bonbomme, qu'il 
parle de son Redempteur deconfit par Pilatus ! 

En meme temps qu'elle s'inclinait dcvant le pouvoir 
des astres Rome a connu leur utilite pratique, comme 
en temoigne ce calendrier dans lequel on retrouve tous 
les signes qui entourent la croix solaire, a l'exception, 
des Aries dont les christians se reclamaient speciale- 
ment et qui sont remplaces par le Cancer, a la mode 
grecque (i). Ce calendrier est cxtremement curieux, 
parce qu'il a ete trouve dans la domu$ aurea de 
Neroo, le palais d'or qui dans la pensee de cet empe~ 
reur — et dans celle de Lucain aussi — repondait au 
Cycle d'or ou le peuple-roi etait entre sous Auguste. 
Pensee identique a celle que les parents de Bar- 
Jehoudda avaient nourrie pour leur fils aine, lorsqu'ils 
lui firent le theme de geniture repris par lui dans sou 
Apocalypse (2). 

(11 Les sept figures qui sonl au-dessus dti calendrier (la premiere e' 
la sixieme ont disparu) sont celles des sept jours plandaires a parlir 
de Saturne. On distingue assez Wen SeSoleil.la Lune, Mars et Venus. 
Au-dessous des sept figures sepl trous sont disposes pour recevoir des 
fiches, Le mois se compose de trenlf jours comme dans le calendrier 
d'AbraUam. quinze jours a la droite. quinze jours :i 1 « gancne, l' e ~ 
douze signes, en allanl de I'Orient a I Occident et de I'Hccideiil ■ 
l'Orienl, sonl ceuv que nous connaissons. ii part les A net, avons-noB* 
dit. Yingt-quatre Irons sont dispose:, pour recevoir la fiche mobile " e 
la quinzainc. Les signr* se prcsenlenl dans I<- menu- urdn-, si cc ne--> 
que, le Verseau el les I'oissons se trouvant au-dela du bras e>l de l a 
croU. le calendrier rouiain avance de deux Btgaes sur l'jniu]ual>l c 
calendrier juif. 

(2) Cf. le Hoi dgiJuifs. p. 31. 



■ 



— 87 — 
V 

LE CHRIST CILLUPOHCL'S (1) 

par mi proJige de teratologic, 1'Ane eut eu les 

1 enutiis d'un pore, il eut etc plus signiiicatif encore. 

our etre complet, le Christ devait etre fait de deux 

i ein -tes animales, les longues oreilles de VAne par 

p i Ue 'les il teaait du ciel et les pieds fourchus du 

c par lesquels il touchait aux enfers. Les Juifs 

aient jamais sacrifie aucun de ces animaux, d'ou 

■ P a,e Qs concluaient qu'ils respectaient l'un et Fautre 

ch a( -oration. Les paiens s'egaraient : si les 

. lens revendiquaient pour Jesus la tete de l'Ane, 

e lm refusaient point les extremites du Pore. 

t-ce a dire que ces Juifs portassent si peu de res* 

jj . au Christ qu'ils se le figurassent ainsi bestialise? 

* Mais, coiile des oreilles de l'Ane. il etait en 

eta' m P s chausse des pieds du Pore. Car si l'Ane 

viv s -xieme maison de Jesus dans l'Empire des 

din 8 ° U C ' e '> et r ^P on J a - 1 au sixieme signe du Zo- 

p i e a compter du solstice d'hiver, de son cdte le 

l'E • enseigne de la sixieme maison inverse dans 

- P-fe des morts ou terre. Situes aux deux bouts de 

eta' e t-ree du ciel a la terre, VAne et le Pore 

pi . * es deux attributs du Christ venant dans sa 

In^: au so -atice d'ete. Ainsi en avaient decide 1'astro- 

jttif raythologie acceplees par tous les christiens 

oar-Jehoudda lui-meme, decrivant les demeures 



(») -W et 



pore. 



■ 



— 88 — 



infernales qu'il est alle visiter pendant les trois jourfl 
de sa mort (1), aiTirme solennellement que la sixiem 6 
eat regie par le Pore. 

Le premier acte de Jesus etant de donner la vie mil" 
lenaire aux Juifa et d'envoyer les patens rejoindre leS 
morts loges a 1'enseigne du Pore dana lea enfers, on 
peut juger de sa puissance par 1'espace inscrit entre 
les deux signes : I'animal ami des eaux claires du bap- 
teme, et I'animal attire par la fange de la science et de 
la philosophic Sur la faculte qu'a Jeaus de metamor- 
pboaer les puissances terrestrea en porca, e'est-a-dire 
de les envoyer a la mort selon son hon plaisir, vouS 
avez vu la scene ou il en expedie deux mille d'un coup 
dansle lac de Genezaretb (2). 

Autorisesparles chriatiensa fairetouteaaorteadejeu* 
de mots, au lieu de les appeler Scilitains (de Scilo, En- 
voyej comme il est dit dans le Quatrieme Evnngite) 
les Romains lea nommaient Cillitains (du grec Killos), 
lisez Onolatres, adorateurs de 1'Ane. La raillerie de 
l'Ane reuni au Pore prit un tour plus personnel lors- 
qu'apres avoir debarrasse liiomme-legion de deuX 
mille demons sous les especes de deux mille pores, 
Jesus fut represents dana la myatification evangeliqO e 
a califourchon sur deux anes. 

Le cillitanisme ou meme la cillo-porcolitrie des 
christiens jehouddobttres est un faittres connu, etqui le 



(lj Valentin, en sa >agesse, ed. Aniftlinean. La descenle rie Jes" s 
aus enfers est des [i|<is anciennes. Kile sc trouv.iit Jans les lliei» es 
qua corriges Valentin vers 200 de I'Erreur christienne ct dans ecu* 
qua connus Celse au quatrienif sii-cle. 

(2) Cf. le Hoi des Juifs, p. 251. 






— 89 — 

ait davantage si I'liglise n'en avait pas supprime les 

es par la plume de ses gagistes. 

vermis au Juif d'adorer un dieu aux pieds de pore 

Qappelej. ^ gon secours PAne aux puissantes 

p ««ea! » dit fort bien Petrone (1). 

„ s Scilitains livres au supplice a Carthage, sous 

P 'tie-Severe, n'etaient nullement des habitants 

certaine bourgade de Scillium, d'ou its auraient 

nienes au pretoire, mais des Juifs qui, pour pre- 

-. , es Voies du Scilo, avaient commis quelque crime 

t, _ ' allurne quelque inceudie. Sur la date passons, 

qn \ 1 ?'? 0rte ass ez peu (2). Ce qui frappe, e'est le nom 
/ Ue 1 his 

- « Martyre des Scilitains », et ce nom, e'est 



tem °' re de leur supplice a conserve a travers le 

^ * « Martyre des Scilitains », et ce nom, e'est 

Ce qa'il y a d'ancien dans la legende (3). On a pense 



I*) 

Jitdao licet el porcinum ttumen adoret 
Et cilti summaa advocet auricula! ! 

s 'Snile i a 'U, les copistes out mis eteU, contresens evident Jc 

t) c lo a ma no?uvre a M. Laurent Tailhade, pelronisant emerite. 
''lie ~- h , 'slins de la decadence — il e>t contemporain d Elapa- 
''M>e. f e ' r one est le seul qui emploie le mot eilltts, pour designer 
SnscjtQv? nc u» mot qu'il ne tient pas de la tradition, mais du 
s J'ri en *■ ^a langue est d'ailleurs toute farcie de prec, et de grec 
le °>ot e7 Son c * >1 *' lc F^fODoairien Fesltis est le seul qui emploie 
' e ni tit ^ ans ' e sens ''* : * Celui *i u ' a ' a tl? ' e pointtie, elevee i, et 
<t l" au( cn cc sens-la, ne se rattaehe a aucune racine grecque. L'un 
^n ? In <>t ne viennenl-ils pas de Scilo. qui est te vieux nom 
. 1)r *isa " Messie Tout- Puissant ? Cette question serait digne dun 
siste da" ~. et e " e P**** lro P loia de ma competence pour que j'in- 



»)Q 



v antac 
ue lc 



e. 



c °mm e i su Pplicc des Scilitains soil de IsO de I'Erreur cliristienne, 
l' e "ne) pen f e M, Monceau* tllisloire litterai'-e tie CAfrique chre- 
• ^'Orne 01 ! < ' U " il M place P !us avant J:,ns ' histoire, il n'iiiiporie pour 
^tne-g^.. ? ^ e pense pour ma pari quil eullieu apri's 207. sous Sep- 
^otr^i e ^.<iui eut a defendn; les villi'* d'Afrique et les ma'urs 
(3) y ^""stjanisme jetiouddoliitre. 

' a -f'ai*i d'ailleurs que sur le litre, sauf duns la version gneqne 
" rf« Scilitains qu'a de nombrta^es alterations on devine 






— 90 — 

qn'ils le tiraient d'une petite ville de la Proconsulate., 
Scilium, dont personne n'eiitendit jamais parler (1)» 
mais il ne sont pas de Scilium qui n'existe pas, H s 
appartiennent au Juif qui doit revenir juger la terre aU 
nom de son Dieu. lis sont douze, comme les ApotreSj 
sept hornmes et cinq fenimes, qui pr^client a Carthag 
la bonne parole d'injustice universelle. 

C'etait des christiens, de Gyrene sans doute, et q 01 
erraient sur le port de Carthage menacant la ville » fl 
leur pluie d'astres. Les noms de ces colporteurs d fl 
mauvaises propheties sont tous latinises. 11 en est q 111 
eveillent des souvenirs d'Apocalypse et de Judee, Aq" 1 * 
linus et Xartzalus, celui-ci sonnant comme Lazarus ou 
Nazarus. 

Quoiqu'ils s'enveloppassent d'un tel reseau d'albV 
gories que les Syriens y perdaient leur grec et les R°' 
mains leur latin, les Evangiles denoncaient a la civilisa* 
tion le traite de hainequi liait tous les Juifs par 1'ApO" 
calypse. Les rabbins eprouverent le besoin de romp 1 " 6 
avec cet execrable priucipe. Les synagogues de Car- 

elre postrrieure a la latini'. Le scribe j;rec. st'-pare par un lonp temP'" 
plusieur* slides peut-etre, de la version Ia1im\ croit devoir fail* * 
peu de geographic el penl-ctre un |>eu plus que tie la geographic. Cc* 
un eaUxttiquc qui intend que ces martyrs, les premiers dc I'Afri'lf 11 ' 
soient disciples du pseudo-Jesus ile Xa/arcUl, et non d«'s St-'ili' 3 " 
plus uii worn- jiho udd.jl.il res. « Us etaimt, dit ct- scribe, o"S* Ba '*j? 
A' he hie en Sumitlie, - Ces I a tort que dans lei versions model*** . 
orthographic a Sillilain- ». en o cas cr srr.ul : Cillilains) il ' aU 
dire t Sciliiain> » comme le fail le ealendrier de Carl li a ye. 

i 1 Quoiquc la Nuinidjt- ti rxisttt |uint <'ii Ian I que proviocc d is tin 1 ' 
en ItfU, scillium aurait jm se trouv-T dans la partie aumidede l n ," r .°~ 
consai&ire. Do n en trouvc pa- de iiu-nliuti av.ml !<■ cinqotenic sieda> 
uiai? on a decouv.-rt a Cbemtou Siniillhu, urn- cniuplu- ou selit ls«" 
lilana, et on i-*t tente d'identili.T SiiuilUiu avec .Srjlliuoi el Scffll* 
avue (settle. ;Yoir M. I'aul Uonceaui.) 



• : 



— 91 — 

lie S ° n '' ^ es " 30urces de denonciation, dit Tertul- 

» es Ibntaines de persecution. » NuIIement. Mais 

tain > a * 1 stre solidaire de ces abominables Scili- 

Va j _ pleine ville, sous Septime Severe, un Juif, 

harh . am P' 1 ^' 1 eatre ou bestiaire, prend un pinceau, 

t „ . aur un tableau un personnage vetu de la 

ti e , Vec des oreilles d'ane et un pied fourchu, et qui 

^eleb UU Uvre Gn main * Le 9 uel? VAnc d ' or d'Apulee, 
Q e dans la region, VApoailypse, I'Evangile zelote ? 

Uon e saura jamais. Au-dessus, il met une inserip- 

a* » p ' a qnelle on lisait : • Le Dieu des christiens », 

4n e e epithete : « Onococtt'S, qui coucbe avec les 

doon ' u " 9ens pejoratif auquel lespieds du pore 

En e c r° Ute3ap ° inte(1) - 
le s ant ^ de son invention, le Juif la promene dans 

q Ue j 6s *•* depuis ce jour on ne parle plus dans la ville 
Juif ^ e ceux q 11 ' couchent avec les anes (2). Ce 

le 8 . n succes monstre parmi les gens de Carthage, 
ri Q s > ' e peuple et les chrestiens, « Nous avons 

Tertt tt " m ^ me ^ e ce nom et de cette figure », ajoute 
est m ■ Q ^ e cro ' s 1 ue Tertullien, 8*il a vu cela, s'en 
8 amuse qu'on ne le lui fait dire, car il etait 

ftr eni, £?£***** * vt ct Atl mtthna, 1- I", av. Les dens rccits dif- 
p J~) Et non 'f 1 " ex f , ''1 ut ' : '' °y a " en "1* vrai 1 ue I* fait lui-l'lf'uli-. 
1 '|ue c .n * ^ipu ■ [iii coucbe avec les anes. » tin a [vast, en 
r* 1 . Point fa Plai^:«nlerit» visait le J mi consubslanliel nn Pere, el a 
Jl c de ceu VUC e " e *** '"Juslifinble. eile 11 aurait mime pas ete eom- 
, 6s fe <Dtii e ,* a t '"' e " e s'aJrcsail. II ne faut pa- nublirrquily avail 
c^'fc'ncQl {* armi ,e - ^cilitains qui rur>-nt executes a Carthage el 
e ?* n 'DC'e col "paene de l"Ane dans Apuli-e est cUe-int-im- une 

k *** dom i . " I0 . rl - " ne f a " 1 pas oublier uon plus le- notnbreu 
Jj^Oictnj n^'f ^riMien... niculailes sv sonl rendu* cuupables dans Jeur> 
t a /' 1 ^tian( e C UnH '*- Ce *' It manage de Unites ces idces qui a in?|.irc 
1 auiuss ct ""P t '~ il ' on <*oni I auieur de VApotogeiiqut dit >'tHre 






- 



— 92 — 

millenariste, de 1'ecole de Montanus, il est vrai, c'est-a- 
dire ennemi de la jehouddolatrie. 

Voila done video cette question du Christ asinaH* 
qui a mis tant d'erudits a la torture (1). Rentrons dans 
Jerusalem d'ou elle nous est venue. 



VI 

AMI1ASSADE DE SAUL A NERON 

La raort de Menahem fit Eleazar Bar- Ananias cbei 
de la revolte; il continua de presser sans relache l eS 
Romainsdans leurs tours. Les principaui sacrificateurs 
qui etaient avec Josephe sortirent de leurs cachettes, » 8 
con9ei!laient de laisser les troupes romaines se retiref 
sans dommage, certains que Cestius Gallus viendrai* 
sous peu d'Antioche pour venger leur atfront. Voila c fl 
qu'on lit dans la Vie de Josephe par hri-meme. 

Mais s'il etait encore temps, apres l'execution & e 
Menahem, de laisser les Romains se retirer sans dom" 
mage, que devient 1'histoire de la garnison de Jerusalem 
massacree jusqu'au dernier homme, sauf leur che 
Metilius, contre la promesse qu'jl aurait faite de se so u ' 
raettre a la circoncision? Cestius Gallus vint vers >■ 
milieu de septembre, et il etait a Antipatris pendant 
fete des Tabernacles ; mais ayant mal pris ses mesui* e 
et disperse ses forces, il fut repousse sous Jerusalem- 

(I O fut, il inVn souvionl, !■■ sujel dr mon ilcrni.r entrclipn a % " 
]<■ pegretW Benri Boacbot, qui eteil de I'lns-liiul et niirit&ii fen ' 

avL'o ceci tk- cli&nuant qu'il n'en avait pas 1'air. 






— 93 — 

revim et le 13 octobre il entra, prit son quartier dans 

a baute vilte, pres du palais, et meme il aurait facile- 

e Qternporte le Temple si Tyrannus (1) et Priscus, ses 

eu tenants, ne l'eussent detourne de ce dessein : avis 

enc °ntreux qui a prolonge la resistance des Juifs et 

' Ua e la perte de la ville. Mais Gallus ne parait avoir 

(< Q autre but que de degager la garnison ; il leva le 

ge si precipitamment, se retira en si mauvais ordre et 

P' t^gea si mat ses derrieres que les Juifs crurent pou- 

»e poursuivre sans danger et qu'enhardis par cette 

ra ite qui ressemblait a une fuite, ils lui iirent subir 

echec complet apres lui avoir enleve ses machines. 

succes inatteudus ne firent qu'irriter contre eux 

Populations voisines acharnees a les perdre. Gallus 

aurt mille quatre cents Juifs dansJoppe, cinquante 

Anient dans Lydda, parce qu'il n'y en avait pas 

antage, et comme pour reparer la faute qu'il avait 

"Use de ne point emporter le Temple du premier 

Pj les habitants de Damas en tuerent dix mille. 

ors de cet echec, Saul etait encore a Cesaree avec 

gfippa et Berenice, Costobar et Philippe Bar-Jacim. 

ninie il avait asstste aux debuts du regne de Menahem 

u etait une des victimes les plus interessantes, c'est 

4 u e Gallus cboisit pour conduire la mission chargee 

i ... P' 1( juer les faits a Xeron et den rejeter la responsa- 

e sur Florus qui avait neglige d'intervenir en temps 

fportun. Florus etant raort, cette version n'atteignait 

H e sa memoire. Saul partit vers le milieu de novembre, 

on etait en Achaie lorsque Saul et les autres lui 

fporterent les nouvelles de Judee, le dernier frere du 

et Ui ni i nc .' ei1 Prttour d'Ejihi'si- qui uptra avec Saul, Tibr're Alfxamtre 
"^Wus contre ShiAituou t-1 Jacob. £Cf. le Saint-Etpril, p. 233.) 



..-.-■■ '*% 

— 94 — 

christ execute paries revokes eux-memes, Gallusoblig^ 
de se retirer, hi legion poursuivie par les Juifs jusqu a 
Antipatris, le Temple cedant aux vreuxdu peuplc, org*" 
nisant la defense, Josephe envoyeen Galilee, aux prised 
avec les chefs Galileens avant memo qu'il put letre avec 
les remains, Eleazar-bar-Jair retire dans Massada 8* 
terrorisant toute la contree. Xous perdons toute traca 
historique de Saul a partir de ce moment, mais !a logiq 116 
nous porte a croire qu'il est revenu rendre compte de sa 
mission a Cestius Gallus dans Cesaree, puis retourne a 
Corinthe, probablement avec toute sa maison, et aouS 
savons qu'il a emigre a Rome avec elle dans Fanned 
qui a precede la chute et la mort de Xeron. Agripp a 
restait dans ses etats ; contre les revoltes de Galilee 
Xeron avait decide d'envoyer Vespasien, le meilleuT 
de ses generaux. 

Quel chemin Saul a-t-ii pris pour aller en Italic ? 
Celui qua pris Xeron pour y retourner ? On ne saitj 
mais il est passe par Filly rie, province romaine q tte 
Xeron a peut-elre voulu visiter avant de rentrer. C' eS * 
la seule occasion que Saul ait eu de passer par l'lllyr 18 
ou il n'est certainement jamais alle expres. Le voyag 6 
du prince herodien a Rome par l'lllyrie etait don c 
une chose connue, puisqu'au troisieme siecle Fauteurd e 
la Lettre aux Homnins est oblige d'y meler le tisse- 
rand Paulos. (1) C'etait une maladresse, mais reparable 
dans les Actes on fait venir Paul a Rome par Malte e 
par la Campanie pendant la procurature de Fest uS * 
environ sept ans avant son passage par I'lllvrie qm se 

(1) Aux Romains, iv, 19. 



— 95 — 

Ve a msi reporte sous Claude a une date indeterminee 

U P r °con3uIat de Gallion en Achate. 

. , aul n etait probablement plus a Corintlie lorsqu'ar- 

erent les six mille Juifs que Vespasien y envoya pour 

e mployes au percement de Tisthme. U etait a Rome 

gnpp a v j n ^ ge (j xer avec Berenice au retour de Titus 



ahe. Felix n'elait peut-etre pas mort etil avail des 
e »faru s 

d an 8 l'e 



, -• * km ii emu jjciiL-trii c pj» murk ' 

j_ ts de Drusille dont Tun raourut avec i ■ 



eruption du Yesuve en S32. II semble que Simon 
A a gicien soit venu s'etablir a Rome dans le temps 

QUg p-i> r 

reiix y retourna avec Drusille. II etait en grande 

Ur i ayant fait leur manage et repandu sa Grande 

Position dans le monde latin. Et la il renoua avec 

j carles premieres impostures ecclesiastiques nous 

rent Shehimon dit la Pierre poursuivant jusqu'a 

g, e Saul, sous les traits de Simon le Magicien, et 

Yp Q Magicien, sous les traits de Saul, alin de tirer 

^geance de l'un et de l'autre. 
Pal ■ Ce moa de voisine avec le Palatin ou loge au 
j ,. n com me Flavius Joseplie apres la campagne de 
ein s'etoune que Berenice avec ses quarante- 

jen D3 a '* P u en ' ever Titus a des patriciennes plus 
~ a> . 8 1 u elle et plus belles : c'est que Berenice n'a 
Til Q o er de cote pour sauter de son lit dans celui de 
B« • '. ^ US avait pris Jerusalem apres un siege ; 
lce etait deja dans la place lorsqu'elle prit Titus. 
§ . -4c(e«, malgrelous leurs detours, avouent que 
c |j est reste deux ans a Rome dans une petite 
1 - re i mais ou est cette petite chambre ? Pas tres 
^11 a Ce ^ e ^ e Berenice, laquelle est bien pres de 
ij e . ^ e ^'eron. C'est ra£me ce qui a permis a l'auteiir 
**eltre aux I'frilippiens d'insinuer qu'il y avait 



— 96 — 

avec le tisserand Paulos ties christiens jehouddolatreS 
dans la maison dc Cesar (1). C'est l'origine des.fac^- 
ties eccleslastiques dans lesquelles on le motitre pr^" 
chant devantNeron lui-meme, quelque peu ebranle p ar 
1'eDthousiasme de ces discours, la divinitedu frere ata* 
de Menahem. Telle est egalement l'origine de la cor* 
respondance echange"e entre 1'Apdtre des nations et 
Seneque et qui serait a peine digne de leurs cuisiniereS- 
L'auteur de la Lett re aux Pkitippiens n'ayant pa s 
date ce faux comme a fait l'auteur de la Lettre a«* 
Galates, il n'y avait plus qu'a la supposer ecrite en <ffl 
temps anterieur a la mort de Seneque ; et Seneque ayfi° 
preche ime morale admirable que les Peres de l'Egli sS 
ont essaye d'adapter a la jehouddolatrie, il convenai* 
que l'Ap6tre des nations se fiit rencontre avec lui po * 
la lui inspirer. Comme Seneque etait mort en Sl8> J 
n'y avait qu a daterla Lettre aux Philippiens deSi^i 
par exemple, parce que ces deux sages eussent pu s e 
connaitre et s'aimer dans une touchante communau* e 
de vues et de sentiments, le jebouddolatre redressa ' 
les prejuges du philosophe. Toutefois il n'apparaissai* 
pas que Seneque eut quitle la vie avec la ferme convfc* 
tion que Bar-Jehoudda fut ressuseite, mais peut- 00 
jamais penetrer lame d'un philosophe qui fait de Iap ^* 
tique? Use pouvait tres bien que Seneque, peu corofljU' 
nicatif depuis le meurtre d'Agrippine et vivant retu* 
d'une cour frivole, eut emporte ce secret dans la iotnbe- 
L'auteur de la Passio Pauli mil dans cet ecrit renntf" 
quable que de la muisoit de Cesar ii arrivait a P flU ^ 

(11 Aux Philippiens, iv, 22. • Salutaa] \<>* qui meaun Mint fratr* 5 * 
.falulant vos ouiut-.s sancli, masiuit- autt'cu <jui de Co'saris d 0,J1 

?UQt. > 



— 97 — 

Q grand concours de croyants en le Seigneur Jesus- 
p ? s t, et que leur foi causait chaque jour uu redouble- 

e nt de joie e t d'allegresse parmi les fideles, le precep- 
r de Neron y ayantune part secrete, mais active (1). 



VII 



SA MORT EN ESP.VGSE 



da 



Apr, 



es un sejour dont il est impossible de fixer la 



ee » Saul s'est retire en Espaene ou tres certainement 
Uetl — • - -. - 



tins pii 

y etait 
flair 



Wort. II y avail de la famille et des amities. Pon- 

a tus, qui etait venu de la province de Tarragone, 

sans doute retourne, surtout s'il en etait origi- 

envoye en 

Jacob junior, 

, Sait Eleazar et persecutait les freres survivants de 

-Jehoudda. / 
"Hie rl i r * 

ue la journee des Pores, avail ete exile en Espagne 

. "erodiade : tous deux sans doute etaient morts, 

. . P eu t-etre pas sans posterite, et ils avaient ete 

. 8 dans leur exil par des membres de leur famille 
4U1 v ■ 
g J avaient fait soucbe. Car que sont devenus les 

Otne (2) et les Aristobule ? (3). On aime a se repre- 

r Saul faisant sauter leurs petits enfants sur ses 



j re - II etait mort, a moins qu'il n'ait ete 
ee aragequ'avaitSafdlorsqu'illapidait J a 

ait Eleazar et persecutait les freres survivum 
r -Jehoudda. Antipas, le tetrarquede Galilee et la 



'ti 



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uo<(ue miillu* tit tiomo Ctrsaris [t 



est le.vprojsion 

— — - - 'mijiffictis ijtir itr («up?aiir ■! aim^ 1O3? VCUX} ."111 eiim 

'•die r,^J^ ia Dorutnuui Jesum ChrMum. el auinneiHabanlur quo- 



Cr(; <lenti r ' ^" r ™*W/>P***M 'l u '' ' c Bm*W*W B sous I 



£**■ 



fatoti 



etc.. 



s B*U«ittffi magnam et esullalio. SeJ et inslilutur impe- 



al lian/.o C , T tr0r1ia,]rY Pl vpl,ve n"e Philippe, totrarque de 
(3) g. c ' Tracliouitid... Cf. le Hoi tits Juifs. p. m. 
on <i mart do S&louid ap>«rt»JiK>rt de Philippe. 

/ft / - c*\ 

IS r ' / i ^* I 



Gaul -tnitid ■■• 



- 



— 98 — 

genoux et leur contant les histoires de la grande epoque* 
la lapidation de Jacob junior, ['affaire ou Shehimon In 1 
enleva l'oreille, la crucifixion de Bar-Jeboudda, 1'eX" 
pedition de Damas et la fuite dans la corbeille, etpour 
le bouquet Menaliem roi forcant les berodiens dans l e 
haut palais, Saul lui-mi';me filant au grand trot sur An- 
tipatris apn';s avoir laisse Antipas sur le carreau, Ab ! 
mes enfants, quel coup I Et eux criant : « Encore* 
Encore ! » caril en connaissait des histoires de chris- 
tiens, le cousin Saul a la barbe grifaigne ! 

Ce voyage etait connu de l'auteur de la Lettre ait-* 
Romains, qui en parle par deux fois (1). II a meme fallu 
que 1'Eglise en ramermt Paul, lorsqu'apres avoir fixe I 
martyre de Pierre a Rome eu 817 il lui parut mieux de 
le placer en 819, afm que l'Apdtre des nations fut de la 
fete. Elle ne peut contester qu'il soit alle en Espague t 
puisqu'elle l*a dit elle-meme dans la lettre 8.UX ^°* 
mains; elle nie simplement qu'il y soit mort. Elle le 
ressuscite pour etre « temoin de Pierre » t comme elle a 
ressuscite Shehimon et Jacob, et corame les evauge* 
listes ont ressuscite le fils de la veuve, la fille de JaiTf 
Eleazar et Bar-Jehoudda lui-meme. 

Apres la Lettre aux Remains, l'attestation la pi* 19 

'I) \\t. 21. t J'espere ijue, iontque je paitirai pour l'Eip^i$» e (' al . 
acjuis et ijueipt'iite I antenr de la Ltttre aur Remains,, je vous vcrr 
en passant sejour ii Rome) et qoe vnus my conduirez, apres <TJy 
j'aurai ua p.-u joui de v&m. > (Principe de I'entretien de la digB- 
epUcopak- par la colisation des croyanls cl duwloppe dans les vcr " 
sets 25, 2i\, Ti.\ 

xvi. 2S. « Lorsqoe j'aurai term i tie celle affaire, le voyace n Ji'i™ 
lem pour porter la collect? de Macedoine et d Achate que I'Apoln' de 
nations est cn<6 avoir faite pour le> taints] et que je leuraurni ■"'P* 1 * 
le Emit des colleck* s, /* partirai pour VEspagnt, en passant par cne 
v.-.-u-. t 



~ 






— 99 — 

s r avede ce vovage dont il n'est jamais revenu, c'est la 

r emidre de Clement aux Corinthiens, faux non 

°ins patent que tes Leltres de Paulos et qui leur fait 

u e - Lefaussaire est ditsuccesseur de Pierre a Rome, 

parole a done le caractere sacre ; il compose en un 

m Ps oil Ton n'a pas encore reconnu la necessite de 

"letier Saul d'Espagne pour le faire mourir a Rome le 

1116 jour que Sliehimon ditla Pierre. Lea Corinthiens 

at censes avoir recu sous Claude la Premiere et la 

°ide lettre que leur adresse le tisserand Paulos. 

enient leur annonce que « la parole de saint Paulos a 

. ^"tendue de Paurore au couchant, qu'il a enseignela 

lc e a Punivers entier, et qu'il a penetre jusqu'aux 

'tes de I'Occident (i) »>, par quoi il faut entendre les 

n nes d'Uercule. Epiphane (2), qui doit a ses impos- 

res 1'episcopat de Chypre ; Athanase (3), qui doit a 

'raudes le patriarcat d'Alexandrie; Cyrille (4), qui 

j. a ses fourberies le patriarchat de Jerusalem, s'eu 

e Qt tous trois a ce que dit la Lettre aux Roma ins 

de t Qler vo yage de Saul et repetent qu'il est a lie 

e erus alem en Illyrie, d'lllyrie a Rome et de Rome 

s pagne ou ils le perdent de vue. 
i e s trois docteurs vienneat s'ajouter Chrysostome, 
f>Uv ° n P eut e eQ tr013 endrotts appartenant a des 

£^s diilerents que PEspagne est le dernier terme 

■8 Mign , f n f roilla "». Premiere out Corinthiens. .".. Valroloqie grecque 
* Soldi. I , oton * <|ue CliSmi'Qt ost ;'i iui seu! un uymlicat dc scribes a 
\ii Pni. V "*■*«■■ dc Rome. 



P'Phanc 



«) *«.' nan(; . < antra hirrrsa, *%<m, C. 

(ij Cvtin a * ,: '" rf Draamtium. 
**P»cj4' e ' G* U Uf cki $e*, 17. Il faut fain- les reserves !<■* phis 
^ent (j SUr .'^"'h'-nrictt.' tic cos documents. En lout cas ils 
l * c 'e. e scr "bes <|ui no peuvent i'lre nnUrieuiv a la fin ilu i]ual rit-ux." 






— ioo — 

corinu de la carriere de Safil (1), et Ilieronymus chez qui 
on lit qu'il y fut transports sur des navires etrangers(2), 
expression caracteristique dontonpeutconclure que les 
Navigations de Paulos ne finissaient pas com me au- 
jourd'hui a Pouzzoles, mais qu'elles se poursuivaient 
jusqu'en Espagne sur un bateau non moius « etranger » 
a l'histoire etnon moins inconnu des armateurs que les 
troisvaisseauxqui, dans les Acles, vont le transporter 
de Cesaree en Italie, C'est plus tard et dans un interfit 
qui n'a pas besoin d'etre precise davantage, que les 
gagistes de la papaute* ont conteste, quelques-uns nie 
tout a fait le voyage en Espagne qui, ne concordant 
plus avec les necessites du martyrologe romain, fut 
relegue au dernier rang des navigations de plaisance. 



VIII 

LA. GUEfUlE FINALE 

La mort de Menahem donna l'essor a toutes les am* 
bitions, Bar-Ananias etant maitre de Jerusalem, - a " 
suphe descendit en Galilee, avec un mandat du Temp' e ' 
dit-il, a la fois pour faire renlrer les declines en retard 

(!) In Mutthrum Homel. (.ixv, lxxvi : lit imtdibut i'nuti, vii. eli* rff ~ 
fatio in Epislolart ad Ilrlrra-os, avec Ci'Ilf observation que il*'* s '.. 
dernier ouvragr on fait din? a Chrysuslonie qu'apri's I'Espafjne ^*L 
scrail relourne m Judee, ce tjui est en opposition avec )es deui P*IJ« 
cedents. L'n bomine d'Eglisc romainc a niodifie l"i( intra ire alio Q uc 
Judee l"Apt>lre des nation--* put revcnirune seconde foi* en llolte P 01 '^ 
y fit re martyr avee Pierre. I] a neulige de meltre les deui autres ^ 
sages en harmonic avrc cdtc imposture qui est special e a I'EgU-e 
Rome et conforme a ses plans d'usurpatton. 

(i in Imiam, n, 14. 






— 101 — 

e ' pour demolir le polais qu'Antipas avait fait batir a 

tiberiade, a cause des figures d'animaux qui y etaient 

Pontes en depit de la loi. Jesus, fils de Saphias, 1'avait 

P r evenu a la tete des bateliers du lac, il avait mis le 

e u au palais pour le piller, tuant tous les Grecs de la 
lle et tous ceux qu'il regardait corarae ses entiemis 

P e rsonnels. Le zele subit de Josephe est des plus sus- 
.jjects ; il semble decide ii profiter de tout, quoiqu'il s'en 
elende vivement, et s'il n 'avait pas 1'arriere-pensee 
u n pretendaut, il aurait la mine d'untraitre. Les Gali- 
ens s'etaient soulevea contre ceux de Sephoris qui 
oaient pour les Romains. Tiberiade etait divisee, mais 

, m enu peuple, agite par Justus, etait pour la guerre 
Ja fois contre Rome et contre Sephoris qui avait 

6 r andi aux depens de Tiberiade. Jochanan de Giscala 
ai t contre Josephe, ceux de Gadara et de Gabara contre 
chanan, ceux de Gamala pour les Romains, Josephe 
c cessivement pour les uns et pour les autres, contre 
ut le monde. Somme toute, guerre civile d'ahord, 

r utot que revolte contre 1'etranger, detachement gra- 
et dn Temple, qui, au lieu de compatir a la misere 

P °bque, envoyait en Galilee Josephe avec deux autres 

e e gues pour lever les decimes eu retard. Josephe ne 

endit bien que Jotapat et se rendit a Vespasien sans 

P se Taire prier, Vespasien traita fort durement les 

a bleens : il en envoy a six mi He a Neron pour etre 

^ploj-es a 1'isthme de Corinihe, il en vendit trente 

^jfe. tua, bruia tout le reste. 

i 0CQ anan, echappe de Giscala, se jeta dans Jerusa- 

avec ses hommes et vint r enforcer Bar-Ananias. Le 

tople ne fut plus qu'une citadelle, un camp oil Mars 

Pieds crottes remplaca lahve. On rejeta les anciens 






— 102 — 

sacrifkuteurs grands et ordinaires que Menahem avait 
maintenus, on tira )es dignites an sort comme du temps 
des Juges, on lit de cette maniere un grand-pretre qui 
venait tout droit des paturages (1). Menahem avait 
acheve les Saduceens et le parti des Herodes, Eleazar 
bar-Ananias avait aclieve les christiens et le parti de 
David. Quelques sacrilicateurs, tenant pour la monar- 
chic, quelle qu'elle fut, regrettaient deja Menahem et 
esperaient un retour olTensif d'Eleazar-bar-Jatr. lis 
conspiraient pour arracherle Temple aux intrus, se flat- 
tant dele conservera leur race comme a eux-memes, et 
prevoyant qu'il etait perdu pour tous s'il etait a la venue 
immanquable des Komaias le dernier foyer de la resis- 
tance. « Tenons le Temple hors de !a Revolution I » telle 
etait la pensee de ces hommes. « S'il faul perir, perisse 
rneme.Ie Temple! o repondaient les revolutionnaires. 
Et d'ailleurs ils traitaieat de folies et de reveries les 
sinistres predictions des prophetes. Ils ne comprenaient 
■ pas la distinction que le parti des decimes faisait entre 
Jerusalem et le Temple, ils ne separaient point Tun de 
Tautre. 

Les sacrificateurs evinces tenterent de barrer l'acces 
de la ville aux ldumeens, qui Yenaient pour ren forcer 

(1) Le premier actf des revolutionnaires loisqn its s'ttablirenl &WP 
le Temple, apres en avoir enasse" Menabeni, ful de changer Tord re elald' 
touchant It- elioix des sncrilicaleiir?. <jiii se transmetlaieiit •.urccsjora- 
tement les charges. L'usace avatil les Hoi.* elait de ri-metlre ao sort 
le soiu de di">i$rner le prand-pretre et les sarritic.it enrs. * Mnis, ■«' 
Josephe, its furent ci*nfo[nlus dan- leur malice, car ayaut fait jelef le 
sort sur I'line <les (amities de la tribu con>aL-ree a Ltieu la tribu de 

Levi' i! ! ba sur i'hanife- qui non seutement flail indigne d'one lew 8 

charge, moil i|ui etait si nLsliijtic cl si ignorant qu'il ne savait rieo du 
sacerdoce. t lis le liferent malgrf lui ile ses occupations cbamp£lres el 
le revttir.nl de I habit >arcrdota). 






- ;..-^, 



— 103 — 

^ar-Ananias et Jochanan de Gischala. Simon, tils de 

^athlas, qui comraandait les Idumeens, trouva lea 

P°rtes fermees, et Jesus, le plus vieux des sacriiica- 

fi urs, a la tete de ceux qui lui refusaieut l'entree. « Je 

e m etonne plus, dit Simon, de voir que vous assiegez 

a ps le Temple les defenseurs de la liberte publique, 

puisqu e vous nous fermez les portes d'une ville dont 

entree doitetre libre a toute notre nation. Vous voulez 

Ons obliger a quitter les armes que nous avons prises. 

u beu de vous en servir pour la defense de notre capi- 

,, *' v °us nous proposez de nous rendre juges de vos 

erends (1), et dans le meme temps que vous accusez 

3 autres d'avoir fait mourir quelques-uns de vos 

°yens sans condamnation (2), vous condamnez vous- 

\ <ne toute notre nation par Foutrage que vous faites 

Yoa freres, en nous refusant l'entree d'une ville qu'on 

eluse pas meme aux etrangers qui y viennent par 

mouvement de piute... Vous nous refusez, en nous 

^ ef usant l'entree de votre ville, la liberte d'ofTrir des 

luces a Dieu comme ont fait noa peres, et vous 

1 T, Sez en m ^ me temps ceux que vous assiegez dans 

emple de ce qu'ils ont puui des traitres a qui vous 

nez l e nom cl'i nnoceil ta! La seule faute qu'ils ont 

'aite est rl<» ' - 

coi u e n avoir pas commence par vous qui aviez 

_ ^ijQrt Oil P Till I Antra n line fineci l r* f u mis (p<bhicAn fOl 



c 



a 



ue part que nul autre a une aussi in fa me trahisou (3). 
8 leur conduite a 6te trop faible, la n6tre sera plus 
"reuse ; nous conserverons la maison de Dieu ; 

cn Wr e-^ ar '' ^*' s M«rilicaleuis evince? par ie sort les aiirait laisses 
J °chan~ . ava ' e n 1 promts de marcher conlre Ele*xar-bar- Ananias et 

ci *aes „► j m ,,vait lrail i le peuple : roi-pretre, il aurail levy les de- 
■ H davantat'c 



' 



— 104 — 

nous defendrons notre commune patrie contre les enne- 
mis etrangers et domestiques ; et nous vous tiendrons 
toujours assiegcs jusqu'a ce que les Romains vous de- 
Iivrent, ou que le desir de maintenir la liberie vous fasse 
rentrer dans le devoir » ! 

Voila la verite sur Menahem et sur tous eeux de sa 
secte. Elle est dans les sentiments de ces Idumeens, de 
ces fils d'Esati et d'Amalecb que V Apocalypse rejetait 
hors du Royaume de Dieu. Menahem et son parti, c'est 
Je parti des decimcs, le vrai parti des trente deniers: le 
droit populairc confisque par la restauratiou davidique, 
la liberte publique escamotee par la Revelation. Voila 
ce qu'on n'a pas vu, voila ce qu'il faut voir, voila ce 
qui juge tout ! C'est au satrapisme assyrien, au roi-dieu 
que les fds de Jehoudda auraient ramene le peuple, si 
par ls-Kerioth et par Eleazar-bar-Ananias le peuple 
ne les eut par deux fois condamnes. Le tremblement de 
terrequi accueille le dernier soupir de Jesus (i) n'a point 
eclate sous Pilatus : ce n'est ni pour Rar-Jehoudda, m 
pour Menahem que le voile du Temple s'est dechire, 
c'est pour tout un peuple perdu par eux. La nuit qui 
suivit Tarrivee de Simon, un orage epouvantable creva 
sur les Idumeens, debout sous leurs boucliers, et un 
tremblement de terre, nullement allegorique celui-la» 
accompagne de mugissements, bouleversa 1'ordre de 
nature : presage que les trois factions interpreterent 
les unes contre les autres et qui devait les accabler 
toutes, le doyen Jesus d'abord avec les principaux du 
parti davidiste dont les corps, massacres par les Idu- 
meens, furent laisses sans sepulture. 

;ii Dans Matbicu el autres. 






— 105 — 



Que restait-il des ccuvres de la Loi, six mois apres la 
niort de Menaliem? Peu de chose assurement, plus 
rien de ces rites majestueux qui etaient presque toute 
la religion. Seuls Ies Sicaires d' alcazar bar-Jalr surent 
Jaire un emploi judicieux et vraiment cliristien de la 
luit de la Paque, its saccagerent Engaddi et olTrireut 
au Seigneur la vie de ses sept cents habitants. 

Quoique les signes precurscurs de la fin s'accumu- 
lassent contre eux, il dot y avoir un moment de joie 
pour les defenseurs de Jerusalem, un moment d'arret 
dans lea defections des riches tounies vers Vespasien 
comme vers le saint. Ce fut quand les memes signes 
ectaterent dans I 'Empire et dans Rome, quand on sut 
i>h *eron mort, Galba, Otlion, Vitellius se succedant 
c omme les chefs d'une armee en deroute, la guerre 
dans Rome, le Capitole assiege comme etait le Temple. 
Eleazar-Rar-Jalr dans Massada frissonna d'un espoir 
'°u. Le meme espoir enfia Simon, fils de Gioras, 
TOaitre de la montagne et de la plaine autant que Rar- 
Jair en Idumee. 

Caressant, lui aussi, le reve de se faire roi, il entra 
dans Jerusalem avec ses troupes et occupa les quar- 
ters disponibles. Au milieu de cette anarchie, la popu- 
lation, les Juifs hellenes qui n'avaientpas regagne leurs 
lo i T ers depuis la paque du denombrement, les renames 
et les enfauts, appelaient ouvertement Tennerm comme 
Un sauveur. On verra Josephe se rejouir de ce que 
J °cbanan n'ait point eu temps d'achever les ouvrages 
9<U auraient pu arreter les Romains autour du Temple. 
« intrepide Galileen n'avait-il pas eu l'audace d'employer 
e s matieres preparees pour de saints usages, esperant 

a ffermir par un tnoyen qui etait « 1'effet de son 



s 






— 100 — 

impicte? » Les robustes charpentiers qu'il avail avec 
lui n'avaient-ils pas construit des tours tie defease avec 
lea bois apportes du Liban pour arc-bouter le Temple ? 
Ces bommes que Josephe appelle des brigands et des 
factieux quand ils fortifient le Temple contre la ville, 
le parti des decimes va les cbercher pour jeter la ville 
contre le Temple. C'est le sacrificateur Matbias qui 
ouvrit a Simon-Bar-Gioras les portes que le sacrificateur 
Jesus avait fermees a Simon-Bar-Cathlas. Cette poli- 
tique coupa la defense en trois troncons epars d'un 
metne serpent, Jochanan a l'exterieur du Temple avec 
l'avantage des hommes et des machines, Eleazar a Fin- 
terieur, avec Pavantage du produit des sacrifices, Bar- 
Gioras tout autour, avec 1'avantage de la complicity 
sacerdotale, tous trois ne se rejoignant, ne s'enlacant 
que pour broyer dans le sanctuaire tons ceux qu'un 
reste de piete rassemblait au pied de l'autel. 

A la croisade contre les paiens les nations voisines 
avaient repondu par la croisade contre les Juifs. Les 
Syrieus, les Arabes, les princes allies avaient demands 
a servir sous les enseignes de Titus. Tibere Alexandre, 
qui deja gouvernait 1'Egypte sous Neron et qui avait 
ete dans Alexandrie le premier heraut de Vespasien 
empereur, pressait la Yilte Sainte avec des troupes 
a moitie juives, Josuphe, passe aux Romains, negociait 
clandestinement avec les notables, prechant que Ves- 
pasien etait le Roi du monde, Dieu a}'ant revoque 
1' Apocalypse. 

Cependaat Joclianaii s'etait empare du Temple, et le 
jour de la derniere Paque, celle de 823, il avait, en 
faisant verser le sang des partisans d'Eleazar, reduit a 






— 107 — 

deux les factions qui dechiraicnt Jerusalem. Jochanan, 
nialgre tout, est le dernier heros tie la Ville expirante. 
La haine de Josephe contre les Galileens de Jochauan 
vient de ce qu'iis avaient fait du tresor sacre le tresor 
de guerre. Joclianan iinit par prendre — on a peine a 
eroire que ce flit par avarice — des coupes, des plats, 
des tables, meme des vases qui servaient au service 
divin et dont quelques-uns avaient ete donnes par 
Auguste et sa femrae; il osa prendre aussi l'huile et le 
Vl n que les ecouomes cooservaient dans l'interieur du 
Temple pour les sacrifices. Ildisait que Dieu ae leuren 
v oudrait pas d'user ainsi des choses saerees, puisque 
c etait pour lui qu'iis combattaient. Et d'ailleurs il avait 
suspendu les sacrifices a cause de I'impurete des sacrifi- 
cateurs et de l'origine des ustensiles. Tout le culte 
■ Israel etait dans la main de ce Galileen. Libre a lui 
de l e confier a celui de sa nation qu'il eut designe ; 
J osi.'ph.e le lui ayant propose, il refusa, faisant passer 
a defense avaut tout, et alia jusqu'a manger sans 
Ql iiiculte des viandes proscrites, 

Dans cet horrible siege, les Homains n'eurent pas 

allies plus sinc<>res que les Juifs de l'interieur, si ce 

es t ceux de l'exterieur que Tibere Alexandre animait 

°ntre la ville. Elle n'eut dautres defenseurs que les 

Ul t ou neuf miile Galileens de Jochanan et les Juifs 

eles d'Idumeeus que commandait Bar-Gioras, en tout 

7 Q gt-trois mille hommes que la population entassee der- 

tere les murailles, aflamee et tremblante, eut voulu 

0lp duus le feu du SeheoL. L'approcbe de la fin, reunis- 

^at leg deux partis, les avait desarmes Tun contre 

ut re, et, sans la famine, alliee invincible des Romaius, 



' 



— 108 — 






le sort eut pu tourner. Josephe, interprcte tie tous les 
devots et de tous les riches, leur faisait da haut des 
tertres des cours de capitulation, leur exposant que, 
moyennant le tribut qu'ils avaient toujours paye, Us 
auraient la paix et surtout sauveraieut le Temple, la 
demeure de Dieu. II leur montrait qu'ayant souille cette 
demeure Dieu abandonnait Joclianan et Bar-Gioras 
pour se mettre avec Titus- 
Mais du haut des murs ils lancaient mille impreca- 
tions aux judeo-romaius. Comme les premiers jehoud- 
distes, ils criaient qu'ils preferaient la mort au tribut et 
merae a la patrie asservie. Jusqu'au dernier jour, beau- 
coup attendirent le Royaume qu'avait annortce VApo- 
cnlypse : « Quant au Temple, disaient-ils, Dieu en avait 
un autre inuniment plus grand et plus admirable, parce 
que le monde entier etait son Temple, et que, s'U 
etait, comme ils le crovaient, le defenseur de celui-la, il 
ne le laisserait pas perir. » Ainsi, aux deux bouts de la 
chaine quivadu Recensementde 7<U a la chute de Jeru- 
salem, meme apres I'execution de Menahem, nous trou- 
vonsattachee la Revelation du Joannes, Tidee du Regie 
eternel et universel des Juifs. Et cette idee, religieuse 
sans cesser d'etre politique, nous la voyons epanouie 
dans le langage des derniers defenseurs de Jerusalem, 
qui en appelent a Dieu de la sentence que Satan, maitre 
du monde, executaitcontre eux. Domines par la peur de 
1'Knfer, les Galileens de Joclianan se livrent mutuellfi" 
ment leur corps pour s'eviter le peche originel et s'ha- 
billenteu femmes pour sauver les apparences. L'Enfer 
ou Sodomej voila le dilemme; ils cholsissent Sodome. 
Cette repugnante folie n'a rien d'obsidional, elle esl 
d'origiue religieuse. C'est le retour a Fancieune prosti- 



. 



— 109 — 

tution masculine consommee dans le Temple meme et 
qui etait dite sacree, parce qu'elle rendait impossible 
le peche de generation condamne par la Gen&se. Le 
risque d'un enfant etait selon la doctrine du christ un 
obstacle au Royaume de Dieu. « Mon rt?gne aura lieu, 
disait Bar-Jehoudda ii sa mere, lorsque vous aurez 
foule aux pieds le vetement de la pudeur et que ce qui 
est dehors sera dedans », c'est-a-dire, avons-nous 
explique (1), quand l'homme sera redevenu bisexuel 
comme Adam. Cette imagination stupide eut, en dehors 
du nicolalsme, autre aberration apocalyptique (2), le 
beau resultal que vous voyez. Toutes les fois qu'on 
viole la nature, elle sen venge par uu vice. Celui-ci 
Qest pas le plus turpide de ceux qu'a inspires le erimi- 
Oel blaspheme <c du plus grand des prophetes qui ait 
jamais paru », au dire de Jesus dans Mathieu (3). 
Mais il est reste le plus celebre, et c'est pourquoi le 
christ asinaire qu'adore Alexamenos est represents de 
dos sur le graffito du Palatin. 

Dans les derniers jours, la famine, encore plus mau- 
vaise conseillere que la peur, ayant amolli les courages, 
' — une mere tua et mangea son enfant — Bar-Gioras 
executa quelques sacrificateurs et gens du Sanhedrin 
suspects de trahison. II tua de meme Jehuudda, un des 
siens, qui voulait rendre une des tours et fit jeter son 
corps, avec ceux de ses complices, par-dessus les mu- 
railles a la vue de tons les Romains. Le pillage et I'in- 



fl] Cr. le Chirptntitr, p. 109. 

{•] Stir les Nicolattos, cf. It- CharptntUr. p 113. d if Smnt-Btprit, 
P- 33. 
13) Mathieu, ii. II. 



- 110 - 

cendie de la ville autorises par Titus acheverent le mal 
que les gens de Jochanan et de Bar-Gioras avaient 
pu faire. Ce qui restait du tresor et des ornements du 
Temple, chandeliers, vases, tables, coupes d'or massif, 
parfums, habits et ttssus prccieux, le fameux voile tou- 
jours intact, tout fut passe a Titus par-dessus le mur du 
Temple. Ayant fait le serment de ne se rendre jamais, 
apres avoir parlemente (a l'aide de truchements) avec 
Titus, et evacue le Temple en feu, il ne leur restait 
plus qu'a se retirer dans la ville haute et dans le palais. 
lis y tuerent huit milie quatre cents hommea du peuple 
qui s'y etaient refugies. En depit des crimes par les- 
quels ils se rattachaient a Cain et des orgies par les- 
quelles ils renouvelaient Sodome, les Galileens de Jo- 
chanan rendirent en mourant le dernier souffle de la 
patrie. Josephe peut les charger des couleurs les plus 
sombres : lahve Sabaoth parle en eux. Ils ont com- 
combattu plus aprement pour leurs passions que les 
pretres pour leurs privileges. 

L'incendie du Temple est remain, mais celui de la 
Galerie d'Occident, face a Rome, est juif : il fut allume 
par les defenseurs. « Sur 1'assurance d'un prophete 
auquel ils etaient attaches, (1) six mille gens du 
peuple » (2) perirent, qui s'etaient refugies vers la Gale- 
rie d'Oiient dans 1'espoir que Dieu leur enverrait per- 
aonnellement du secours, car 1'annee etait sabbatique. 
Mais les Cent qua ran te mille Anges de la milice celeste 

(1) Nul autre <[uc 1'auleur dr V Apocalypse. 

(2j Le ctuflri'de ce> illumines scinbli' avoir ele prossi comwe beau- 
coup tl'autre ? apj.artruatil au me rue re.-il de Joseph.'. Mais il "')' - 1 
rieo d'elonnanl a ee que la galerie et *a pl&tc-fonue puisent recevoir 
sis mille personnel. 



— Ill — 

s'obstinerent it rester dans les regions ou leur taille et 
leur constitution ignee les retenaient. La vallee et la 
fontaine de Siloe furent le dernier asile de la resis- 
tance. La Jochanan et Bar-Gioras, attetnts du vertige 
final, abandonnes de presque tous leurs hommes, ten- 
terent un dernier effort avec une poignee de braves, 
tout ce qui restait de « cette engeance de viperes, dit 
JoSephe. » Du haul des tours quils ne surent garder 
ils descendirent dans les egouts ou ils furent pris. Dix- 
huit hommes tenaient encore dans la tour de Siloe, elte 
s'ecroula sur eux, et cet episode, le point thavdu siege 
de Jerusalem, leur a valu 1'inscription au tableau 
d'honneur de FEvangile (1). 

Le Temple etait tombe sans que 1'autorite de Moise 
eut diminue d'un iota. Pour tous les Juifs, du temps 
de Vespasien, tant a Rome qu'ailleurs, le seul homme 
qui vint apres lahve, c'etait toujours Moise. L'Apo- 
caiypse ne valait que parce qu'au fond elle etait signee 
Moise. <f II n'y a personne parmi les Juifs, dit Josephe, 
qui encore aujourd'hui ne se croie oblige d'observer 
e xactement ses ordonnances et qui ne le regarde 
c omme present et pret a les punir s'ils les avaient vio- 
lees (2). » On croirait entendre Luc parlant du pere et 
•*e la mere du Juif consubstantielau Pere : « Ils etaient 
tous deux justes devant Dieu, marc ha at dans ions les 
c ommandements et dans toutes les ordonnances du 
Seigneur d'une maniere irreprehensible (3). » 



(i)Cf. le Rot dft Juifi. p. 390. Je pen-e i|uc It's six mille mallieu- 
f*os Lrulcs sur ]<i Golerie Orientate peorenl Hte mpprocfu^ de «s 
•ws-liuit ehris tU'iis mlUenarisles. 

(2) Antit/uitet judaiques, livrc 11. ch. to, 

( 3 ) Luc, i, ti. 



— 112 — 
IX 

LA CEXE DES OrSEAUX TIE PHOIE 

La ville bruleeet pillee, les fortifications abaltues, le 
menu peuple de Jerusalem vendu sur place, mal vcudu 
faute d'acheteurs, les bommes pris tes armes a la 
main passes au fil de I'epee, les voleurs envoyes au sup- 
plice, les plus jeunes et les plus beaux gardes pour le 
triomphe, d'au'res, ceux qui etaient au dessus de dix- 
sept ans, envoyes en Egypte pour travailler aux 
ouvrages publics, d'autres distributes entre les pro- 
vinces pour servir aux spectacles et aux combats contre 
les betes, d'autres encore, pres de cent mille, reduits 
en esclavage, le reste enleve par la famine ou la peste, 
il resta quarante mille Juifs de tout age a qui Titus 
permit de se retirer ou ils voudraient. Les plus heureux 
etaient les morts. Josepbe veut que le siege ait coute 
la vie a onze cent mille personnes. 

Promise aux Juifs par V Apocalypse la Cene des oi- 
seaux de proie (i) se fit contre eux ! Les Syriens et les 
Arabes montrerent un acliarnement et des raffinements 
de cruaule inouis : ils s'adjugerent les transfuges 
riches qui avalaient leur or avant de quitter la ville et 
faisaient de leurs entrailles un cotfre-fort : ces etres 
abominables en tuerent ptusieurs milliers, ouvrirent le 
ventre avec I'epee, fouillaitt avec la main pour cher- 
cher les pieces d'or, objet de cette immonde convoitise- 

(tj Cf. Ie tioi ties Juifs, p. 62. 



— 113 — 

C'est un Syrien qui avail reclame la faveur de monter 
le premier sur la breche, a l'assaut de la tour Antonia. 

Pompee s'etait contente de prendre Jerusalem et de 
la piller. Titus la ruina jusque dans les fondements, ne 
conservant d'elle qu'assez de pierres debout pour 
prouver qu'elle avait ete habitee, assez de murs bran- 
lants pour empecher qu'elle ne le filt encore. 

A la destruction il ajouta une de ces persecutions 
par lesquelles Rome a merite sa cbute, deux mille ciuq 
cents captifsbrules ou sacrifies aux betes dans Cesaree 
pour contenter la population et celebrer la fete de son 
frere Domitien, d'autres sacrifies de la meme facon 
dans Cesaree de Philippe, d'autres dans Beryte, pour 
faire plaisir aux Pheniciens et celebrer la fete de son 
pere. Antioche n'attendit pas sa venue pour massacrer 
une parti e des Juifs qui s'y trouvaient, pour molester 
les survivants, les forcant de sacrifier aux dieux de 
Home et de travailler le jour du sabbat. Un Juif 
apostat menait evangeliquement toute l'affaire, accu- 
sant sou pere et les autres Juifs d 'avoir allume Tin- 
cendie qui venait de bruler un quartier de la ville, et 
poussant si avant contre eux qu'ils en vinrent a cesser 
le sabbat dans Antioche et dans les autres villes de 
Syrie. Cependant, quelque mal que les renegats et les 
Syriens leur voulussent et quelque instance qu'ils aient 
faite, Titus ne consentit ni a cliasser les Juifs d' An- 
tioche nia elTacer leurs droits de bourgeoisie. 11 allegua 
nou U justice, mais l'embarras ou il etait de les caser 
a ideurs, Jerusalem n'etaut plus et les autres villes n'en 
v oulantpas. Lorsque d'Antioche il revint a Jerusalem, 
pour aller de la en Egyple et a Rome, il etait suivi 
d'une foule de prisouniers qu'on venait voir comme on 

8 



— 114 — 

vient voir des botes. On voulait les voir dans Ieurs 
haillons de honte et do misere, leur defaite paraissant 
encore au-dessous de la haine qu'on leur avait vouee. 
Lorsqu'apres Jerusalem Machoerous tomba (I), que 
toutes les terres des morts et des prisonniers furent 
vendues, reunies au domaine imperial ou donnees aux 
Juifs latinisauts, on put croire qu'il n'y avait plus de 
Judee. Entin lorsque Vespasien commanda qu'en tous 
lieux qu'ils fussent, les Juifs paieraient au Capitole les 
didrachmes qu'ils payaient auparavant au Temple, ou 
put croire qu'il n'y avait plus de Juifs. 

X 

LE REGSK u'eLKAZAR A MASSADA 

II y en avait encore, il y avait ceux de la race et de 
la secte des deux cbrists. Eleazar-bar-Jair, pendant le 
supplice de Menahera, ne s'etait enfui de la Ville de 
David que pour mieux combattre les antidavidistes 
d'Idumee. Eleazar fut le dernier Sicaire ; mais quaad 
il mourut il n'avait plus personne a tuer, Titus lui 
avait vole sa vengeance ! 

Eleazar depuis trois ans commandait, regnait a 
Massada dans des conditions exceptionnelles d'abso- 
lutisme; les Remains tenaient assieges dans Jerusalem 
tous les cbefs qui auraient pu s'opposer a lui. Tous les 
efforts de Vespasien avaient porte sur la Galilee, tous 
ceux de Titus sur Jerusalem ; on avait laisse Eleazar, 

(1) L-- revolts avaitnt pris celtc fork-rose sur les Arabes. 






— 115 — 

tnaitre de Tldumee, libre de fomenter la revolte par 
des cmissaires et des subsides sinon dans les syna- 
gogues d'Egypte ou il avait peu de chances, du moins 
dans celles de Cyrene ou les fils de Simon et eeux de 
Lucius avaient pri'Che les Paroles du Rabbi (1). Au 
debut de la guerre les Juifs avaient cmporte sur les 
Arabes la redoutable forteresse de Machterous, et il 
semble qu'ils y aient tenu pour Eleazar apres la mort 
de Menahera. Les Romains ne se tournerent vers Mas- 
sada qu'apres avoir repris Machoerous. Le dernier bou- 
levard juif, ce ne fut pas Machrerous, ce fut Massada. 
Le dernier roi des Juifs, ce ne fut ni Men ahem, ni ceux 
qui se disputerent la tyrannie dans la Ville Sainte, ce 
fut Eleazar dans Massada. La couronne de David 
reforgee par Jehoudda, son dernier fils l'avait posee 
sur sa tete a Jerusalem ; Eleazar bar-Jair, son dernier 
neveu, la porte dans le Palais d'Herode a Massada. 

Les fds de Jair sont d'une trempe plus forte que les 
fils de Jehoudda. L'Eleazar de 788 est tombe dans la 
hataille, celui de S23 s'est immole. Je ne pense pas 
qu'il v ait rien de plus grand dans l'horreur et dans le 
desespoir que la journee ou sur son avis les mille 
Juifs qui ne reconnaissaient d'autre roi que David 
s'entretuerent dans Massada, avec les fenimes et les 
enfants, et finirent sur le bucher qu'ils avaient allume. 

Dans Josepbe on prete a Eleazar deux discours encore 
plus fauxqu'eloquents sur Tame et sa separation davec 
« corps dans une autre vie. C'est un platonicien qui 
parle : nulle allusion par Eleazar a son ascendance, a 

(1! Sur Simon de Cyrtoc el Lucius *ou frcre, cf. les Marcluuids de 
Chrut, p. 3 el It Saiiit-Htprit, p. 163. 



' 



— 116 — 

ses parentes, aux Revelations des Joannes, a la resur- 
rection, au jugement futur, au milieu arisme de toute 
sa famille, a la fin de Menahem, son beau-frere. Les 
discours d'Eleazar a ses compagnons sont tout entiers 
de quelque Pere de l'Eglise fortement imbu de plato- 
nicisme, et surtout rau par la necessity d'eliminer com- 
pletement de l'histuire l 1 Apocalypse dynasttque qui 
avait fait l'erreur des deux rois-christs et cause la 
ruine de leur patrie. 

L'eloge de la Bete dans la bouche dun J air, d'un 
frere de I'Eleazar que Jesus ressuscite a Bathanea, 
voila ou nous conduit cette nouvelle imposture ! « De 
tous les peuples auxquels les Juifs ont eu ailaire, les 
Romains sont ceux dont ils eurent le moins a se plain- 
drei Les Romains ne se condutsaient en ennemis que 
quand les Juifs se conduisaient en revoltes ! Une cause 
superieure a la puissance de ces conquerants leur a 
donne sur les Juifs les avantages qui leur ont donne la 
victoire ! Et cette cause, c'est la haine speciale que par 
leurs folles esperances et leurs ambitions ridicules les 
Juifs ont allumee dans le cceur de tous les voisins! (1) » 
De telles verites n'ont pu etre confessees par le beau- 
frere du Juif consubstantiel au Pere qu'apres l'intro- 
duction du : « Rendez a Cesar ce qui est a Cesar » 
dans les Evangiles. II n'y a qu'un faux de plus. Mais 
c'est si bien sous l'empire de V Apocalypse que la 
Judee a vecu sa derniere periode sabbatique, le nom de 
Bar-Jehoudda, surnorame Joannes dans ses Revelations 
et Jesus dans I'Evangile, est teltement inseparable de 
ceux de Menahem et d'Eleazar, qu'il a fallu introduire 

(t) Second discouis d'Eltazar a Ma^soda, Guerre ties Ji/i'/i, VII, »■ 



' 



— 117 — 

dans Josephe un prophete nomme Jesus pour annoncer 
la catastrophe finale pendant les sept demieres annees 
de Jerusalem ! On a place les debuts de ce prophete 
sous la procurature d'Albinus, parce qu'en efFet la 
derniere periode sabbatique (81G-S23) part d'Albinus 
pour finir a la chute du Temple. 



XI 

LE FAUX SEPTEN.NAT DE JESUS 

Voici d'ailleurs l'economie de cette imposture. 

Quatre ans avant la guerre, un illumine du nom de 
Jesus et nls d'un paysan vient a la Fete des Taberna- 
cles. II crie : « Voix du cdte de l'Orient, voix du cite 
de ['Occident, voix aux quatre vents, voix contre Jeru- 
salem et contre le Temple, voix contre les nouveaux 
maries et les nouvelles mariees, voix contre tout le 
peuple! » Nuit et jour il va par les rues, repetant ce 
lugubre cri. Quelques-uns de la ville le font prendre et 
fouetter : il ne se defend ni ne se plaint, ne cessant de 
repeter ses voix. Alors les magistrats croyant, comme 
il ita.it vrni, qu'il y avait en lui quelque chose de 
divin, le menent a A 1 bin us. Albiuus le fait fouetter 
jusqu'au sang, mais, a chaque coup, sans pousser un 
gemissement ni verser une larme, il dit d'une voix 
lamentable : « Malheur sur Jerusalem ! » Et quand 
Albinus lui demande d'ou il est, d'ou il vient, et pourquoi 
il parle de la sorte, il ne repond rien. Renvoye comme 
fou, il erre dans la ville, nlnjuriant point ceux qui le 
battent, ne remerciant point ceux qui le nourrissent, 






— 118 — 

et repetant sans cesse : « Malheur sur Jerusalem! i> 
Pendant sept ans et demi il va ainsi, criantd'une voix 
plus forte et plus claire. Quand Jerusalem est assiegee, 
il n'en continue que davantage, lournant autour des 
murs : « Malheur sur Jerusalem, malheur sur le Tem- 
ple ! crie-t-it toujours » ; et comme il ajoute : « Malheur 
sur moi ! », jele bas par la pierre d'une machine, il 
rend 1'esprit qui l'agitait. 

Examinons cette histoire ; c'est, comme disent les 
experts en peinture, une « replique » en petit format de 
celle qu'on a mise sous le nom de Jesus dans les hcan- 
giles. Elle est conforme au plandel'Egtisedu quatrieme 
siecle encequitouche la paternitedel'Apocalypse.'selon 
TEglise, Y Apocalypse n'est plus du Joannes surnomme 
le jesus a cause de son bapWme et le Xazir a cause de 
son voeu ; elle est d'un autre Joannes, qui l'aurait ecrite 
apres la chute de Jerusalem et qui aurait ete disciple de 
Jesus de Nazareth, personnage conventionnel qui reunit 
en lui deux des surnoms de Bar-Jehoudda. Malheureu- 
sement la verite sur le fond de l'affaire est dans les 
ecrits juifs, dans les ecrits paiens et dans le QuatrwTne 
Evangile : le Joannes de VApocalypse et le Jesus de la 
fable ne font qu'un, c'est le meme homme sous deux 
noms. Et pendant sept ans, de 782, date du consulat 
des deux Geminus, jusqu'au dernier jour de 7SS, date 
de sa crucifixion, il a preche une .-lpocalypse dans la- 
quelle il predisait la destruction de Jerusalem et son 
remplacement par une Yille descendue des cieux. Or 
TEglise vient de decapiter le Joannas dans I'Evangile 
de Marc etde Mathieu pour qu'on ne puisse le retrouver 
sur la croix ; elle a introduit dans Josephe le passage 
sur le Joannes emprisonne et mis a mort par Herode 






— 119 — 

Antipas, le passage sur Jesus-Christ livre par le Temple 
et crticifie par Pilatus, et le passage sur Jacques, lapide 
un peu avant l'arrivee d'AIhinus. Comment faire que 
neanmoins il ait paru, avant la chute de Jerusalem, un 
certain Jesus qui ne soit pas fils de David et qui ait 
preche pendant sept annees une Apocalypse semblable 
a celle du Jourdain, un Jesus dont l'existence oiTre 
qtielques points de contact avec celle du crucilie dePila- 
tus sans etre chronologiquement identique a celui-ci ? 
Sous I'empire de cette preoccupation on forge l'histoire 
du Jesus qui, prechant sous Albinus, c'est-a-dire apres 
la pseudo-lapidation de Jacques, ne saurait etre, malgre 
la similitude du nom, identifie avec le frere aine de 
cet estimable eveque de Jerusalem (I) lequel a depuis 
longtemps cesse d'etre Jacoh senior, crucifie avec She- 
himon en 802. 

Voici le raisonnement que le faussaire tend a imposer : 
« A la verite il a bien paru un Jesus qui a preche une 
Apocalypse, mais il n'a pas ete connu d'ahord sous le 
nom de Joannes, il s'appelait Jesus Bar-Hanan en cir- 
concision et il a preche de SI 6 a 823. Ce Jesus n'etait du 
sang de David ni par 1'adultere de Bethsabee ni autre- 
tnent ; ce n'est done pas lui que le Talmud designe sous 
lenom de Ben-Sotada et l'Evangile sous le nom de « fils 
de David. » II n'etait pas ills du grand Jehoudda en 
Evangile Joseph le Charpentier, Zibdeos ou Zacharie, 
et de Salome en Evangile Maria Magdaleenne ou Eloi- 
Schabed ; il navait pas six freres dont le dernier, Me- 
nahem, est la cause de la guerre finale. Son pere 

(I) Cf. le Saint-Hsp ril, p. 340. 






— 120 — 

n'avait pas fonde de secte, c'etait uti paysan ignorant 
des Ecritures; lui-meme n'avait recu aucune education. 
II a bien paru a une fete des Tabernacles, com me le 
jesus dans 1'Evangile de cet horrible Cerinthe. (I) Mais 
c'etait sous Albinus. II a bien crie des choses qui sont 
dans Y Apocalypse : « Voix du cdte de 1 'Orient, (2) voix 
du cdte de ['Occident (3), voix aux Quatre vents (4), 
voix contre les nouveaux maries et les nouvelles 
mariees, (5) voix contre tout le peuple (G). » Mais c'etait 
sous Albinus. II a bien ete arrete a cette fete, emprisonne 
et fouette (7), mais ce n'etait pas sous Pontius Pilatus, ce 
f ut sous Albinus. II disait bien comme le Joannes-jesus : 
« Malbeur sur Jerusalem » (S) mais c'etait sous Albinus, 
sous Gessius Florus, sous Menahemet pendant le siege. 



(1) Le Quatrieme. (Cf. le lioi des Juifs, p. 209.) 
2, Cf. ¥ Apocalypse dans lt v Hoi ties Juifs, a loutes Irs paces ft par- 
licnlieremeut p. iu (vir, 'ide I Apocalypse]. 

(3) Cf. V Apocalypse dans le lioi des Juifs, a loules le> pages et parti- 
Culiiremcnt p. .W (cli. xvi ile ¥ Apocalypse*. Et Mai bleu, xxiv, 21. 

{i) Cf. Apocalypse, vii, 1 : « Jc vis quatre Anges qui elaienl an t 
quatre coins de la lerre it qui rclenaient les (.iiwlre vents de la tcrrc, 
pour .(ii'il- ne soufllassent point, etc » Et Matbieu, xxtv, 30 : « [I le 
Kils de I'homme) cnverra ses anjres qui rassembleront ses elus des 
Quatre vents de la terre. - 

(3 1 Cf. le /to i det Juifs, p. G2, xvm, 23 de J' Apocalypse) : t |,a vol* 
de lepoui et de lepouse ne sera plus entendue. . Matliieu, xxiv, l9p 
et Luc. xat. 2:S : « Malheur aux fenimes enceintes et a celles qui 
nourriront en ces jourslal » Et Luc, ivii. 27, 3fi : < H s se tnariaient 
et mariaient ieurs entants... et le deluge vinti-i les penlit tous... Ainsi 
en sera-t-il le jour ou le Fils de l*bonime sera revcle. » Luc encore, 
.xxnt, 23 r • lleureuses les steriles, et les entrailles qui n'ont pasen- 
gendre. et les mamelles qui n'ont point allaile ! » 

,lj' « Malheur a cette generation ! * ("est la substance ntenic de 
¥ Apocalypse, V'ingl eiemples dans 1'Evangile. Luc, x\i, 32 : « En 
virile, je vous le dis, cette generation ne passera pas que toutes ees 
etioses ne soieut accouiplies. > 

(T) Cr. le Hoi des Juifs, p. 2o*J, 

Sj Les trois Synoptises, Marc, Matbieu, Luc : * II n'en rcstcra pas 
pierre sur pierre*. > 



• 



— 121 — 

« Ce n'etait ni un baptiseur, ni un cheT de bande re- 
doutable, il ne s'est iiullement dresse conlre le Temple 
et contre Rome, il n'a point ete proclame roi-christ au- 
dela du Jourdain, il n'a point marche sur Jerusalem a 
la tete de ses partisans, il n'a pasetedefait au S6rtaba, 
ni arrete a Lydda ; il ne quittait point 1'enceinte de Je- 
rusalem. 11 a bien ete livre par les ma gist rats a tin pro- 
curateur, mais ce fut a Albinos, II a bien ete fouette de 
nouveau (1), mais ce ne fut pas de souples roseaux par 
Pilatus, ce fut de lanieres sifflantes jusqu'au sang et 
par Albinus. Neanmoins il fut renvoye comme hors de 
sens (2). On lui a demande qui il etait (3), d'ou il ve- 
nait (4), pourquoi il parlait ainsi (5\ comme au heros 
des Evangiles, mais il n'a jamais repondu (G). V a-t- 
il la pretexte a soutenir que le jesus etait fds de Jc- 
houdda? II n'a pas fini sous Tibere, puis qu'il vivait 
encore sous Neron, ne cessant de repeter son cri : 
« Malheur sur Jerusalem » et qu'il continuait encore, 
pendant la guerre, a tourner autour des murs sans au- 
cun egard pour letat de siege qui rendait plus perilieux 
cet exercice deja difficile en temps de paix. II n'a pas 
ete cruciQe, puisqu'il est mort dune pierre lancee par 
une baliste. A la verite, il a precbe pendant sept ans et 
demi, comme il appert de Y Apocalypse que les Juifs 



(1 Pil.itus fouette Har-Jehoudda de sa piopre niain dans Mattiieu. 

(2 Luc. xxtn, i • « Je ne tri>uvc auaine cause de mort en cet 
hoinnii*. dit Pilatus. n Luc, xxtu, It : < 11 erode aver sa cour sen 1110- 
'jii-i et se joun ■!■■ lui. > 

[3; Lite, wilt, 3 : t Es-tu le Roi des Juifs? > 

{it Luc, rnil, 6 : « 1'ilatus, ayant entendu nommer la Galilee, de- 
mandti si eel homme etait liaiileen. > 

(5) Luc. xxit, 6" : « Si je vous le di>, vous ne me crotrei p a <:, , 

(61 Luc, inn. (t : t li Herode Antipas) lui fai sail lionx beaueuup de 
luestions, mais Jesus nc lui repondait rien. » 



■ 



— 122 — 



deicides et les paiens infames attribuent au jesus, — 
comment croire de telles gens ? — mais encore une 
fois ce fut depuis Albinus jusqu'a la fin de la guerre. » 
Notez que, datee de quatre ans avant le siege, 
1'alTaire des Tabernacles remonte a 816; elle peut se 
passer sous Albinus qui part en S17. La predication de 
ce second Jesus ayant dure sept ans et demi, celui 
qui la preclie ne peut avoir ete tue que le jour mime 
de la chute du Temple en 823. II a done fait, jour et 
nuit, le tour de Jerusalem pendant toute la procurature 
de Gessius Klorus (817-819); pendant tout le regne de 
Menahem, dernier frere du vrai jesus ; pendant toute 
1'expeditionde Cestius Gallus, proconsul de Syrie, battu 
par les Juifs ; pendant toute la guerre de Vespasien en 
Galilee, et tout le siege de Jerusalem par Titus, assiste 
de Tibere Alexandre, le bourreau de Shehimon et de 
Jacob en 802. C'est un gaillard d'une solidite peu 
commune, et si les Juifs avaient resiste aux Romains 
comme il a resiste au aommeil, la Judee eut ete sauvee 
par lui sans qu'il fut besoin de la Milice celeste ! 

Remarquez aussi avec quelles precautions l'interpo- 
lateur louche a ce second Jesus. II ne veut point con- 
damner dans le faux Jesus ce qu'il admire dans le ve- 
ritable auteur de 1' Apocalypse a laquelle sont empruntes 
tous les miracles et toutes les paraboles de TEvangile. 
Ce Jesus a I'Esprit-Saint, il y a du divin en lui, les 
magistrate le reconnaissent ; tl a annonce des choses 
qui n'etaient pas dans l'Apoca/ypse et qui sont aujour- 
d'hut dans les Evangiles Synoptises, notamment la 
chute de Jerusalem presses par une armee etrangere (1) ( 

1 ) Luc, in, 20. 









— 123 — 

evenement en opposition formelle avec ce qui devait se 
passer en 789. Tout le monde avail releve l'anachro* 
nisme de cette prophetie placeedans la bouche du Jesus 
que 1'EgHse fait mourir en 782 sous le consulat des deux 
Geminus ; c'etait, comme toutes les compositions du 
meme genre, une prophetie faite apres coup. En la pla- 
cant dans la bouche du Jesus que ce faux fait mourir 
sous Vespasien, on obtient qu'elle soit un simple echo 
des jeremiades evangeliques ou Jesus verse sur Jeru- 
salem des larmes en avance de quarante et un ans (i). 
Voila pour le but evangelique de l'interpolation. Le 
Jesus d'Albinus a un autre but : il vient appuver les 
impostures relatives a Saul dans les Actcs des Apdtres, 
impostures que nous allons examiner tout a 1'lieure. 
Dans cet ecrit, Saul sous le nom de Paul quitte la Judee 
vers 815, envoye prisonnier a Neron par Festus, succes- 
seur de Felix et predecesseur d'Albinus, alors qu'his- 
toriquement il est attaque en plein Temple et assiege 
dans le baut palais par les gens de Meuahem en 819, 
sous Gessius Florus, successeur d'Albinus. Le faux Je- 
sus absorbe done en lui, avec l'approbation de l'Eglise, 
toutes les Apocalypses de la maison de Jehoudda jusqu'a 
la chute de Jerusalem : Menahem, le roi-christ de 819, 
n'est plus qu'un aventurier sans mandat des cieux. 
Paul n'est plus dans le corps de Saul en 819, il est a 
Rome, moitie prisonnier, moitie Ubre, et il attend que 
Pierre, crucifie depuis 802 au GuoUgolta, vienne le re- 
joindre pour etre martyr avec lui de ce monstre de 
Neron. II importe que dans les sept dernieres anoees 
du Temple, il n'y ait plus en Judee ni de frere de Har- 

(1) Au compte de I'EglUe. dont !a dironologie est entierement 
'BUSse, ainsj que nous I'avons diiuontre tant de tois. 



, 



— 124 — 

Jehoudda, ni d' II erode ennemi de la maison de David : 
ni Menahem ni Saul. Et comme le dernier contact de 
Paul avec Jacques est date de Felix par les ,-lcfes, on 
interpole Josephe pour lui faire dire que ce Jacques, 
frere du christ, est mort lapide sous Albinus, avant 
{'Apocalypse dont Albinus fouette l'auteur aux Taber- 
nacles de 816. II n'est pas etonnant qu'apres l'avoir 
farci de tant de fourberies on se soit demande si 
Josephe n'etait pas jebouddolatre au fond de lame, 
car le Josephe actuel est le plus grand des Peres de 
l'Eglise, elle en a canonise qui ne le valent pas! 

Quant au Juif qui dans les Evangiles synoptises 
annonce les memes catastrophes et a ete promu dieu 
pour cela, vous chercheriez vainement la trace de sa 
sinis'tre mission dans Josephe. Cet bistorien qui pousse 
aujourd'hui la minutie jusqu'a nous conter les faits et 
gestes de Jesus bar-Hanan, pendant sept ans et cinq 
mois, ignore incurablement que ce rustre a ete precede 
sous Tibere par un nomine Jesus-Christ, lequel, etant 
Auteur de la vie, predisait aussi leur fin lamentable 
aux habitants do Jerusalem. Or si Ton en croit l'Eglise 
interpolatrice, non seulement Josephe a connu le Jesus 
des Evangiles, comme il appert des passages sur cet 
etre surhumain, sur Jean-Baptiste, son precurseur, et 
sur Jacques, son frere, mais encore il 1'admirait au 
point d'avoir pressenti sa consubstautialite avec le 
Pere '. II senible done qc'un accomplissement aussi 
complet de propbeties ecrites pour ainsi dire sous sa 
dictee par Matbieu, Marc et Luc cut ete I'oecasion de 
rendre hommage a sa perspicacite sans rivale. D'oi 
vient que Josephe n'en a rien fait ? De ce qu'en intro- 






— 125 — 

duisant Jesus bar-IIanan sur le marche pour donner le 
change aux boas govm, 1'Eglise a pris soin de dire 
« qu'oii ne le vit parler a personne jusqu'a ce que la 
guerre commencut (t). » Ce Jesus ne saurait done etre 
un mauvais surmoulnge de l'auteur des Paroles du 
Rabbi {2}, puisqu'il n'a « ])ar/e a personne » avant le 
commencement de la guerre. Notez d'ailleurs l'incobe- 
rente absurdite de cette imposture sous la plume d'un 
individu qui vient de nous presenter bar-Hanan comme 
ayant ete fouette pour ses predictions orales par Albi- 
nus, e'est-a-dire deux bonnes annees avant leregue de 
Menaliem, qui est le prologue de la guerre en question. 
Le chapitre sur les Siynes et predictions ties mal- 
heurs nrrives aux Juifs (.'}) a ete ajoute tout entier. 
En efTet il n'est pas remarquable que par son ineptie, 
il Test encore plus par les fraudes qui decelent son ori- 
gine. G'est ainsi qu'on v voit, et toujours avant la 
guerre, des Juifs assembles pour celebrer la paque le 
kuitierne jour du mois d'avril ! Or vous savez, et 
Josepbe qui etait sacrificateur le savait encore bieu 
niieux, que la paque se celebrait invariablement le soir 
du quatorzu'ine jour du premier mois (15 nisan qui re- 
pond it avril) et vous avez vu par le Quatrieme Evan- 
f jile que, dans I'apres-midi du 14 nisan 7SS, Bar-Jehoud- 
da, prisonnier depuis la veille, avail ete mis en croix 
sans avoir pu celebrer la moindre paque (4). Vous vous 
rappelez que dans cet Evangile Jesus preside un ban- 

(I) Guerre de* Juifs, I. VI, ch. xxxi, i'6. 

-i CVst lc litre veritable des eeril- on Revelations d "oil le mot 
dfiocalypsc de lim-Jelioudda sons le noiti de Joannes. Nous y consa- 
c rerons tout un elitpitre, le moment venu. 

> : ') (-'est |i irentc et uiiiiun- du liviv VI. 

(■*> Cf. le Hoi des Juifs, p. 356 et suit. 



. 



— 126 — 

quet allegorique que les trois Evangelistes synoptises 
— et synoptises dans ce but — transforment en une 
paque afin que le christ n'eiit pas Pair d'nvoir ete sup- 
plicie sans avoir cree uti sacrement vendable. La trans- 
formation n'ayant pu se faire qu'au mepris de l'histoire 
et de la chronologie, et les honnetes gens, parmi les- 
quels se rangent tous les christieas non jehouddolatres, 
ayant denonce cette diabolique imposture, TEglise ne 
pouvait se defendre que par des mensonges en ligne 
collaterale; elle avait insere dans Lactanceque, mue en 
Jesus, Bar-Jehoudda etait mort un jour qui correspond 
au 9 avril (1). Si done on montrait les Juifs celebrant 
la paque, ne fut-ce qu'une fois, un 8 avril, avant la 
guerre, ce pouvait etre precisement celle que le heros 
mythique des Evangiles avait celebree avec les douze 
apdtres. D'ou la date du 8 avril introduite dans So- 
sephe. 

Ce n'est pas tout. « A cette paque, dit le faussaire, 
on vit en la neuvieme heure de la nuit, durant une 
demi- heure, autour de l'autel et du Temple lui- 
meme une si grande lumiere qu'on aurait cru qu'il 
etait jour. « Or vous pouvez lire dans les Synoptises 
que Jesus est arrete (allegoriquement) sur la Montagne 
des Oliviers a la troisieme veille (neuvieme heure) de 
la nuit, alias trois heures du matin, et que quand il 
arrive dans la cour du grand-prfetre, le coq chante 
pour annoncer le petit jour. Vous pouvez lire egale- 
ment dans cette meme fable qu'au moment ou Jesus 
apparalt a ceux qui viennent pour I'arreter, la lumiere 

;i] Nous avons cite It passage dans ies Marcltands tit Christ, p. iw" 



. 



— 127 — 

qu'il degage les fait tomber a la renverse, comme 
morts. L'ecclesiastique qui a falsifie Josephe suppose 
que cette lumiere insolite a cite constatee tant a l'exte- 
rieur du Temple qu'a l'interieur, et cela pendant la 
duree, une demi-heure, qu'il attribue au trajet accom- 
pli par Jesus dans la ville. « Les ignorants, dit le 
faussaire, l'attribuerent a un bon augure; mais ceux 
qui etaient instruits dans les choses saintes (le voila 
bien, 1'Esprit-Saint!) y considererent comme un pre- 
sage de ce qui devait arriver depuis. » Et en effet, 
comment le Pere n'aurait-il pas dementi les ignorants ? 
lis avaient crucifie le juif qui lui etait consubatantiel ! 
Ce n'est pas tout. « Un peu apres la fete (la faraeuse 
pique qui aurait ete celebree le 8 avril) il arriva le 
vingt-septieme jouv de mai « une chose que je crain- 
drais, ditle pseudo-Josephe, de rapporterde peur qu'on 
ne la prit pour une fable, si des personnes qui Vont 
vue n'etaient encore vivantes, et si les rnalheurs 
qui Vont suivie rien confirmaient pas la verite. 
Avant le lever du soleil, on apercut en Fair dans toute 
cette contree des chariots pleins degens armes traverser 
les nues et se repandre a l'entour des villes (telle la lu- 
miere de tout a l'heure autour du Temple) comme pour 
les enfermer. « U s'est ecoule quarante-neuf jours (sept 
fois sept, un jubile de semaines) depuis la paque, 
lorsque ce phenomcne s'est produit, mais ce qui gate 
Un peu aa spontaneite, c'est que pour le voir tous les 
Jnifs se sont leves avant le soleil. D'ou vient cette de- 
termination plus etrange que le phenomene lui-meme? 
Si tous ces Juifs (du sixieme siecle pour le moins) ont 
devance le jour pour voir paraitre cette milice (celeste, 
uniquement celeste), c'est qu'elle etait annoncee par le 



■ 

— 128 — 

Joannes-jesus dans lMpoca/ypse de 781 (1); qu'elld'est 
par Jesus a Kaiaphas dans les Evanrjiles : « Je te dis 
que des maintenant tu verras le Fils de t'homme pa- 
raitre sur les nuees du ciel » avec ses saints anges ; 
que ces saints anges devaient etre armes jusqu'aux 
dents pour la defense d'Israel, et que Jesus, revenuades 
sentiments moins belliqueux a la suite de la lecon que 
son prophete a recue, les annonce encore, disant (2) : 
« Si mon royaume etait de ce monde, pensez-vous 
que mon Tere ne m'cnverrait pas ses (douze) legions 
d'anges, (les Cent quarante-quatre mille de VApoca- 
lypse)? » 

Mais le Fils de rhomme, sa milice et ses chariots (3) 
n'ayantparu ni sous VAgneau de 789, ni sous les Anes 
de SU), qu'est-il arrive, goym candides? II est arrive 
qu'on a remplace la tranchante Apocalypse du Joannes 
parcettepiteusereculadede Jesus de La Palice : « Quand 
vons verrez les armees entourer la ville sainte, c'est 
que la fin (4) est proche. » Eh bien! ces armees d'inves- 
tissement, les Juifs les ont vues avant la guerre qui a 
consomme cette fin cruelle — comprenez-vous, go- 
goym ? — et ils ne les auraient point vues si quelqu'un 
qu'on ne cite pas, mais dont le nom est de matines a 
complies dans la boucue du faussaire, n'en parlait dans 
cette belle fable jehouddolatrique, « tanto utile alia. 
Chiesa », comme disait en son temps le bon pape Leon 
dixieme. 

Ce n'est pas tout, car le lendemaio du quarante-neu- 



(i; Cf. le Roi dts Juifs, p. 79. 

(2) Le Kui des Juifs, p. 107. 

(3) Le quadruple charjadis dScrit par EieCfaiel. 
(i) Ou desolation. Luc, xxi, 20.) 



■ 

— 129 — 

vieme jour apres la paque, cest le cinquantieme, alias 
la Pentecdte. Or dans les Actes des ApOtres (1) vous 
avez vu le Saint-Esprit arriver ce jour-la. Josephs cam- 
briole tient doncle plus grand compte de ce phenomene, 
lorsqu'a la date du 27 mat — sa Pentecote ne pent 
tomber qu'au jour adopte par l'Eglise romaine, c'est 
la meme — ^2) il fait resonner dans le Temple une 
voix d'en liaut qui presse les sacrifictiteurs de de- 
menager au plus vite pour ceder le lieu saint a Bar- 
Jehoudda deveuu consubstantiel au Pere (3) ! 

Ce n'est pas tout, car le mensongefleuritleslevresde 
1 Eglise comme le miel parfume celles du Verbe. 11 vous 
souvient que dans le systeme du Juif consubstantiel au 
Pere le monde des incirconcis est detruit par tiers, 
vujuspurs magna sumus (4); que la Jerusalem ter- 
restre est detruite par tiers egalement pour faire place 
a la Jerusalem celeste (5); que le Fils de l'homme com- 
mence ses operations sous le premier signe, soit 1VU 
gneau(6), pour les terminer sous le quatrieme, soit les 
Aries (7) ; que pour cette raison Jesus dit dans les Evan- 
giles ; « Je puis detruire le Temple en trois jours (d'un 
signe chacun)(S); que pour cette raison aussi il ressus- 

(I) Les Marchand* de Christ, p. 3S4. 

\~) Du 9 avril au B7 mai il y a juste cinquante juurs. Si le compte 
fitait de Josephe ou simplement d'un Juif il [»artirail du 15, selon la 
Lo >> pour abontir atr o jinn. 

I 3 ) Les Marckands de Christ, p. 3SS. 

(*) Le RoidesJuifs, p. 13. 

(■"■1 Le Roi des Juift, p. 71 . 

16) Le Hoi des Juifs, p. t9. 

{') Cf, le present volume, p. il. 
1 I'our comprendre le propos de Jesus dans la mystification 
^'angeliqne. il taut savoir i|iie dans le systeme de Uar-Jelioudda un 
Jour (. s t comme un c ,j i: i e< e t que chacun de res jours est represents 
Pw Un signe sur le Zodiai|ue milfenaire 

9 






— 130 — 

cite les deux precurseurs de Bar-Jehoudda (1), ensuite 
Eleazar et Bar-Jehoudda lui-meme le quatrieme jour, 
celui de la creation du Soleil; que le Cycle commencant 
le 15 nisan 789 (2) et marquant le retour de la terre au 
point de depart du Soleil duns la Genese, c'est sous le 
quatrieme signe, les Anes, que le Fils de I'homme ve- 
nant dans le soleil lui-meme brulait les hommes a la 
reserve des Juifs sauves par le bapteme du Joannes. 
Savez-vous ce que tout cela devient dans le chapitre 
sur lea Signes et pridictions des malheurs arrivis 
aux Juifs ? 

Oyez, gogoym : « Si Ton veut considerer tout ce que 
je viens de dire, conclut le faussaire, on verra que 
les hommes ne perissent que par leur faute... Ainsi les 
Juifs apres la prise de la forteresse Antonia (par les 
Romains) reduisirent le Temple au quart (3), quoi- 
qu'ila ne pussent ignorer qu'il est ecrit dans les Livres 
Saints que la Ville et le Temple seraient pris (4) 
lorsque cela arriverait. Mais ce qui les porta surtout a 
cette guerre, c'est un autre passage de la meme Ecri- 
ture ou il est dit « qu'on verrait en ce temps-la un 
homrae de leur pays commander a toute la terre. » Cette 
Ecriture, c'est 1' Apocalypse, non celle de Pathmos, 
mais celle du Jourdain, et le prophete qui a tout perdu, 

(i) Jehoudda, son pere, el Zadoi', son oncle. Cf. Jc Charpentier, p. 258. 

[•2) Le Cycle final, les Millc ans pendant lesquels liar-Jehuudda dc- 
vail rcgnei' en attendant 1c Pi ire. 

(3 Incomprehensible. On lit le plus souvent au quarri, ce qui ale 
merilc d'etre plus incomprehensible encore. 

\i) It n'est question de prise ni dans Zacliarie, qui est le seul pro- 
phete ancien oil s'afiirme la doctrine du renouvcllement de Jeru- 
salem par tiers, ni dans V Apocalypse ou Uar-Jchuudda developpe cette 
prophetic. Le bapteme de feu n'abolissail la Jerusalem terreslrc que 
pour la remplacer par une ville descendant des cieux, e'est-u-dire 
kernel le. (Cf. Le Hoi tits Juifs, pp. 17 el 9!).) 



' 



— 131 — 

Je prophete qui est cause detout, depuis 7S8 jusqu'a la 
«n miserable des six raille hommes du peuple bruits 
dans la Galerie d'Orient ou precipites, c'est celui-la 
merne dont l'Eglise a impose la sinistre image par les 
moyens qu'il prechait : le fer, le feu, la destruction. Et 
cette fois voici du Josepbe authentique : « Ce malbeu- 
reux peuple est d'autant plus a plaindre qu'ajoutant 
a isement foi a des imposteurs qui abusaient du nom 
de Dieu pour le tromper, il fermait les yeux et se bou- 
cuait les oreilles pour oe point voir et ne point en- 
n dre les signes certains et les avertissements veri- 
a nles par lesquels Dieu lui avail fait predire sa 
ru Jne (1). » 



XII 

LA BETE VESPASIEKNE 

Pendant la guerre les Juifs d'Egypte avail fourni des 
bommes et peut-fetre de l'argent contre les Zelotes qu'ils 

"Outaient, ayant deja paye pour leur demence. Philon 
e I eut peut-etre pas fait, mais son neveu Tibere, flls 
e ' a labarque Alexandre, avail entraine toute la famille. 
e s Alexandre etaient des Juifs cesariens, suppots de 

oete, tres fiers de leurs charges et de leurs insignes. 
e s Juifs d'Egypte avaient un Temple a Heliopobs, 
oins riche sans doute, mais plus vieux que le Temple 

roaien de Jerusalem. Gelui-ci tombe, les Sicaires pou- 

e nt nourrir 1'espoir de retablir la sacrificature dans 

W Guerre da Juift, J, VI, di. x.vx, ITS. 



1 



— 132 — 

celui-Ia, bors de la Ville de David. En allant en Egypte, 
ils retournaient a la source des Paroles du Rabbi. Je- 
houdda, leur raaitre, en avait jadis ramcne 1' Apocalypse 
du Fils de Thomme, developpee et defendue par ses sept 
tils. Sans pouvoiretre compare au Temple de Jerusalem, 
le Temple d'Heliopolis etait le seul apres lui. II existait 
depuis trois siecles et demi, buti par le grand-pretre 
Onias, transfuge de Jerusalem, dans un but de sup- 
pleance religieuse, au cas ou le sanctuaire de Jerusalem 
viendrait a manquer. II avait ses sacrificateurs a lui, 
une lampe a defaut de chandelier, des revenus et des 
biens. Ses portes etaient de pierre ; sur cette pierre il y 
avait des hieroglyphes, et ces hieroglyphes sont ceux qui 
etaient sur la -pierre du temoignage gravee par Iahve 
lui-meme, audire de Zacharie et de Jehoudda (1). Toute 
la magie de Bar-Jehoudda venait d'Egypte, nous vous 
l'avoas deja dit d'apres Tacite, Suetone, Mathieu, le 
Talmud et le prologue du Quatrieme Evangile (2). 

Depuis soixante ans la secte de Jehoudda luttait 
contre les Juifs bestialises par Herode. Les Sicaires 
trouverent des Juifs descendus plus has, vespaniauises 
par Alexandre, ce renegatqui, de la me me nation qu'eux, 
(3) avait change de religion et crucifie deux de leurs 
maitres, Shehimon et Jacob. Une phrase trop suggestive 
a saute de Tacite a l'endroit ou il est question des 
represailles qu'ils exercerent (4). Alexandrie etait le 

(l) Cf. le Hoi (let 3uif.<, p. 3. 
[2 Cf. le C harps n tier, p. 313. 

(3) Ejusdem iiatioiiis, dit Tacite. (Ilistoires, I. I. cli. u. 

(4) Les muts Bjusdem imtiunit, ijjares dans le U'nte renianie, sap* 
pliquent mainlenant a la nationality cpyptienne. Or il n'est pas pos- 
sible que Tacili-. si bien document? par Apion et par Ju.-eplie, ail pris 
Tibere Alexandre pour un Kgyptien. Ce qui caraeterise Alexandre, 
c'est precisemenl son judaisme originel. 






. 



— 133 — 

siege du gouvernement d'Alexandre hier encore lieu- 
tenant de Titus devant Jerusalem et qui avait sinon 
conseille tout, du moins consenti a tout. Ces ames de 
fer se jeterent sur ceux qui cedaient a la Rete et comme 
e & Judee, comme a Corinthe, comme a Ephese, ils les 
%orgerent christiennement. Livres par les parents des 
V1 ctimes, poursuivis jusqu'a Thebes et ramenes dans 
A-lexandrie, ils subirent les tourments les plus affreux 
av ee une Constance et une serenite qui semblent avoir 
Manque a Bar-Jehoudda et a ses freres. Nul ne put les 
amenera reconnaitre Vespasien, unincirconcis, pourroi. 
l iflexibles dans leur Loi, insensibles a la douleur, tous, 
a u nombre de plus de six cents, persisterent dans leur 
resolution. « Mais dans cet horrible spectacle rien ne 
Parnt p| U3 nierveilleux que Topiniatrete incroyable des 
Jeunes enfants a refuser de douner a TEmpereur le 
n °m de Seigneur (1), tant la forte impression que les 
^aximes de cette secte furieuse avaient faite dans 
e ur esprit les elevait au-dessus de la faiblesse de leur 
a £ e » » Ce qui rcndait ces enfants si durs a la souf- 
rance, c'est Tassurance qu'ils ressusciteraient procfcai- 
e ment pour se retrouver avec leurs parents dans 
C'tlen, tantlis que leurs bourreaux seraientplongesdans 
e fen qui ne s'eteint point et connaitraient le ver qui 
e meurt point. Ils ont merite que Jesus donnat ordre 

Ui Ce nom ne peut convenir qu'a leurs rois legitimes, comme etnit 

-Jetioudda. Cest ea partie pourquoi celui-ci est appele Seigneur 

w?j 1 "' ra "'l'^ es - Toutefois le notii de Seigneur revient de droit ;i 

•nli, de famille royale ou non. par comparaison avec un incir- 

" c ' s 8 re c ou romain." Shehimon dit la Pierre est appele Seigneur 

Je iiVm™* 1 ' 116 ' riailt *•* ,,ftul est "PPe'« Seignew par les magistrals 

com PP 08, Tout Ju 'f est dip", quand it est presente en meme temps 

Cl] ^ m * jenouddolatre. A Lystre, Bamabe est Jupiter, Paul est Mer- 

• w. Le Saiut-Esprit, I. IV du Uensonge chrHien, p. 180. 






— 134 — 

aux disciples de ne point les brutaliser et de les laisser 
venir a lui(l). 

De niume qu'en Judee ils avaient ete cause de la mine 
du Temple de Jerusalem, de meme en Egypte ils furent 
cause de celle du Temple d'Heliopolis. Aprcs quelque 
temps il fallut le fermer et le detruire. 

D' Alexandria la contagion gagna la Cyrenatque ou 
les filsde Simon deCyrene, Alexandre et Rufus, et ceux 
de Lucius (2) avaient plante hi foi millenariste. Jonathas, 
un vrai tisserand peut-etre (3), ae fit christ interimaire 
a la facon de Theudas sous Claude (4), II emmena au 
desert une foule d'bommes simples aquiil avaitpromis 
de montrer des signes et des prodiges. Denonces par les 
autres Juifs, on n'eutpas de peine ales prendre. Aleur 
tour, denoncaut les denonciateurs comme etant de la 
raeme faction, ils reussirent a en faire tuer trois mille. 

Sur ce mouvement Josephe ne s'explique pas claire- 
ment du tout, ou plutAtce n'est pas lui quiparle. On ne 
Toitpas comment Jonathas, envoye pieds etpoings lies a 
Yespasien, peut accuser raisonnablement Josephe, qui 
avait pris le nom de 1'empereur (5) et vivait a Rome dans 
le palais, de lui avoir fourni des recrues et fait passer 
des subsides ! Josephe, daus la situation ou il etait, ne 
pouvait ni aider raatertellement les christiens de Cyrene 
ni conspirer avee eux, fut-ce de loin. II ne sait mime 

(1 C*esl-a-dire de les admeltrc- au baptime sans attendre qu'ils 
fussent honimes bits. 

(2) Sons le nom de qui on a mis un Kvanpile. Cf. le Saint-Espril, 
p. 165. 

(3) A la faeon d'Aquila, c'e*t-i'i-dirc travaillant au relevement de la 
tente de David. Cf. le Saint- Esprit, p. 251. 

(4| Cf. Je Saint. Esprit, p. 215. 
(5) Flavins. 



— 135 — 

plua de quelle raaniere finit Jonathas. « Vespasien le 
fit briler, » dit-il ici. Et ailleurs : « Vespasien lui fit 
trancher la tete ». Un seul homme avait pu fournir des 
recrues et des subsides I Jonathas, c'est Eleazar-bar- 
Jair, beau-frere de Menahera, pendant les trois annees 
l^'il fut raaitre de Massada. On n'a eu qu'un but en 
ni^lant Josephe a cette affaire, c'est de rompre le lien 
qui rattache Jonathas sous Tibere a Bar-Jehoudda par 
Simon de Cyrene, sous Nerou a Menahem par Eleazar, 
et sous Trajan a la grande revolte des Juifs Cyre- 
Q eens. Quand on veut saisir le fil de l'histoire eccle- 
8 iastique il faut toujours avoir present a 1'esprit le 
^ensonge sans lequel il n'y aurait pas de christianisme : 
Salome, Shehimon, Cleopas et sa femme racontant que 
Simon de Gyrene avait ete crucifie a la place de Bar- 
3 Jehoudda, et les fils de Simon consentant, peut-etre de 

bonne foi, a cette substitution, avec ceux de leur oncle 
Lucius. 






LA 

CEINTURE DU FRfiRE JACQUES 



i 

tA DEBKIERE PARTIE DES ACTES DES AI*6tRES 

*Mele a notre plan, nous avons fait passer l'his- 

0,r e, du moins le peu que l'Eglise nous en a laisse, 

av ant la derniere partie des Actes des Apotres. Meme 

muttlee, avons-nous dit, la Verite conserve encore 

as sez de force pour aneantir le Mensonge triomphant. 

Irois grandes intentions sedessinent dansles Actes. 

ia ndia que Shehiraon, aulieu d'etre crucifie sous Tibere 

Alexandre en 802, s'evade sous Agrippa I" pour aller 

°nuer K l'Eglise de Jesus-Christ » a Rome sous le nom 

e Pierre, Jacob, au lieu d'etre crucifie avec Sliehimon, 

e meure a Jerusalem ou il gouverne l'Eglise sous le 

nom ^ e Jacques, et Saul, au lieu de persecuter ces deux 

easieurs comrae il a persecute tous leurs freres, evan- 

Seuse les nations sous le nom de Paul et fonde toutes 






— 138 — 

les Eglises non latines. Mais tout cet edifice croule 
si en 819 Saiil guerroye encore contre Menahem, dernier 
frere du crucifie de Pilatus. II y avait un moyen, c'etait 
de faire pour l'aventure de Saiil avec Menahem comme 
on avait fait pour la crucifixion de Bar-Jehoudda : Ten- 
velopper d'une confusion inextricable, la placer sept ans 
en arriere, livrer Paul aux Romains dans Jerusalem 
meme sous Felix, le retenir en prison a Cesaree jus- 
qu'a l'arrivee de Festus, successeur de celui-ci, et 
l'expedier a ,\eron avant Parrivee d'AIbinus, prede- 
cesseur de Florus. 

L'Eglise a deux raisons et majeures pour qu'il en 
soit ainsi : la premiere, c'est quelle veut en avoir fini 
avec les six freres de Bar-Jehoudda avant le chri&me 
(sacre) de Menahem sous Florus, dernier procurateur de 
Judee ; la seconde, e'est qu'elle entend que, sous lenom 
de Paul, Saul soit a Rome en 817, premiere date qu'elle 
ait adoptee pour le mar tyre de Pierre sur le Janicule 
ou sur le Vatican au choix. Or, envoye a Corinthe apres 
son aventure avec Menahem et la mort de Gessius 
Florus, quisontdes evenementsde 819, pourdemander 
secours a Neron contre les christiens qui aclievaient de 
perdre leur patrie, Saul n'a pu arriver en Italie avant la 
fin de cette annee-la. Le prince Saiil etait alle libre a 
Rome ; Paul ira a Rome, prisonnier. Saiil avail v<5cu 
dans le palais d'Agrippa, peut-etre meme dans celui de 
Fempereur ; Paul, sans precisement vivre chez Neron, 
aura une petite chambre en ville et frequentera le per- 
sonnel de la maison de Cesar avec lequel il aura des 
relations jehouddolatriques. Saul etait alle de Cesaree en 
Achate, d'Achaie en Illyrie, et d'lllyrie a Rome; Paul 
Ira de Cesaree a Malte, de Malte en Campanie et de 






— 139 — 



Campanie a Rome. Le dernier voyage de Saul a Co- 
rinthe etait posterieur au regne de Menahem ; les trois 
voyages de Paul a Corinthe seront anterieurs non 
aeulement au regne de Menahem, mais meme a la pro- 
curature de Felix. Cette mainmise de l'Esprit-Saint sur 
Saul est preparee par les Acles des Je lendemain des 
doubles d'Ephesesous Claude : « ces choses accomplies 
(les livres de magie brules en public) Paul se proposa 
e n son esprit d'aller, apres avoir traverse la Macedoine 
et 1 Achate, a Jerusalem, disant : « Apres que jaurai 
et e l a , (Macedoine, Achale, Jerusalem,) il faut aussi 
9 u e faille a Rome » (i). 

Tel est le plan des faussaires et il rentre dans celui 

ae s Lettres aux Corinthiens. Actes et Lettres, tout 

est combine pour que Paul quitte a jamais Corinthe 

av ant que Saul 3- retourne pour la troisieme fois, de 

m *niere qu'a ceux qui auraient perce cette imposture 

s peciale on repondit : « II se peut que Saul ait ete a 

otinthe sous Neron et apres la mort de Florus, mais 

ost sous Claude que Paul y est alle pour la derniere 

19 j et il y etait presque en meme temps qu'Apollos, 

c eat-a-dire avant la procurature de Felix. La preuve 

c est qui! y a rencontre Aquila et Priscilla qui venaient 

etre expulses de Rome par Claude avec tous les 

Jui fs qui habitaient la ville (2). » 

\l\ * ctes - Wt, 2i. Cf. le Saint-Esprit, p. 303. 

1 I bur cetle imposture, cf. le Saint-Esprit, p. £>l. 






— 140 — 
II 

ACTES DES APOTRES, CHAPITRE XX 

Imposture n° 91. 

LA COLLECTE DE PAUL 

Ceci bien etabli, revenons a cette inepuisable canal 
d'impostures des Actes, aupres duquel le tonneau des 
Danaldes n'est qu'un tube de calibre inferieur. Nous 
avons Iaisse Paul jchouddolatrisant Ephese chez le 
maitre d'ecole Tyrannus, apres l'emeute de802 reprimee 
par Saul, Demetrius et Tibere Alexandre. 

Tandis que Saul retourne en Syrie avec Alexandre 
et Demetrius, Paul, adoptant I'itineraire indique par le 
Saint-Esprit, {i) se dirige vers la Macedoine et l'Achafe 
d'ou il s'embarquera pour la Syrie. Mais comme Saul 
a Iaisse le plus deplorable souvenir parmi les chris- 
tiens de Corinthe, Paul, pour eviter les represailles qui 
menacent Saul par le chemin le plus court, va en Svrie 
par le cbemin le plus long et le plus contraire a sa des- 
tination ; il prend par la Macedoine et par les cdtes 
d'Asie. 

1. Apres que ie tumulte eut cesse, Paul ayant appele" les 
disciples et leur ayant fait urn 1 exhortation, leur dit adieu, 
et parlit pour alter en Macedoine. 

2, Lorsqu'il eut parcoum ces cootrees el faitbeaucoup 
d'exliortalions, il vint en Grece (2) ; 

(1) Au chapitre \ix, 21. 

i,- En execution de la Sfrondt oiu CoriaUum*. A Corinthe i) tronve 






— 141 — 



3- Otu apres avoir sejourne trois mois, (1) il resolul de 
s'en retourner par la Macedoine, les Juifs lui ayanl dresse 
une embuscade sur le cheniin qu'il devait prendre pour se 
rendre par mer en Syrie. 

4- Sopater, fils de Pyrrhus, de fceree, 1'accompagna, de 
mOme qu'Anstarque et Secondus, Thessalonicierjs; Ga'i'us, 
de Derbe, etTimothec; Tychicus et Trophime, lous deux 
d'Asie (f), 

U est accompagne de sept paiens convertis par 
» Esprit : on n'a pas trouve un seul juif pour endosser 
cefaux temoignage sabbatique. Parmi ces compagnons, 
^ e tres excellent Tbeophile re trouve Ga'ius et Aris- 
til rqne, rendus a la liberte par Saul, leur non- participa- 
tion au tumulte d'Ephese ayant ete demontree par leur 
^existence meme, 

Saul etant alle a Rome et aj'ant fini aes jours 

A Pollos, en son vivant contie-christ ehei les Juifs hcllenes et qui, 
converti dans Epbesc apn-s sa mort, preche ilu fond du tombeau 
""f-Jeliouddadeiiit;. Cf. le Saint-Esprit, p. STJ, 

\) Trois mois, trois jours, 1'Esprit Saint est comme Dieu, il se re- 
Jfint du nombre trois. 

(~1 Cc Trophime a ceet de commun avec Paul et ses autres compa- 
6nons qu'il n ' a p as ex iste. Bien loin tie nuire asa gloire, cette circons- 

a Qce lui a valu dans l'Eglise unc telle illustration que nous ne pouvons 
?. UL ' re QOus dispenser de reproduce la note qui le concerne dans l'edi- 

( on du Saint-Siege, c Trophime parait avoir rejoint Paul a Home, 
?. U1 . S 'avoir accompagne dans ses dernieres missions. La Seconde 
J" lre " Timothee, iv, 20, nous le montrc retenu a Milet par l.i mala- 

le > durant la derniere captivilii de I'Apotre ; inais, d'apres la Iradi- 
,,!? n ; >l u'aurait gutre larde a repasser, comme S. Crescent, dc 

Oncnt d ttns i PS G au ] CJ Mutant fixe a Aries, il prectia 1'Evangile avec 
J™ e ' el cultiva avec tant de soin le cbainp qui lui avail ete assigne, 
T& 6 . "> c omme d'une source abondante, les ruisseau* de la foi se 

pandirent dans la France entiiTe. » Ces paroles du Martyrologc ro- 

Un°A ? , d * ceiau re. eiiipruntecs de la premiere Epitre de S, Zozime 

anmfcw C "'' '"diquent I'existence d'une tradition, attestee quelques 

' c s plus tarJ ,450:, plus dun sieclc avant S. Gregoire de Tours, 

ous les fivt-qucs de ta province de Vienne. > 



eu 



• 



— 142 — 

Espagne, on a prepare l'hegire de Paul vers ces con- 
trees occidentales par diverses manoeuvres, entre les- 
quelles brille la Lettre aux Romains dont l'auteur se 
montre etonnamment zele pour la cause de 1'Eglise. On 
aurait pu se dispenser de reconnaitre dans ce faux que 
le christianisme etait une chose deja vieille pour les 
Juifs de Rome au temps de Claude, une chose qui re- 
montait au pere de Bar-Jelioudda, et qui depuis 772 
avait ses martyrs dont la foi etait celebre dans le monde. 
De mysterieux fourriers ont autrefois precede Paul 
avec des instructions et des lettres. II se sent genant 
et gene en Macedoine et en Achate : « il n'a, dit-on, 
plus de place en ces contrees ». On resume avec une 
brievete prudente la carriere qu 1 il a accomplie. II a 
preche le christ depuis Jerusalem et la Judee jusqu'en 
Illyrie ou Saul est passe, allant a Rome, « prenant 
soin de ne point evangeliser la ou le christ avait ete 
proclame (le Jourdain et la Bathanee) pour ne point 
batir sur la fondution d'autrui. » II ira porter lajehoud- 
dolatrie chez les Juifs de Rome, et de la, par leur 
secours, il passera en Espagne. Quoique toute la race 
de David se soit eteinte ou sur la croix au premier 
siecle ou dans la revolte de Bar-Kocheba sous Hadrien, 
la promesse de Dieu ne fauldra point aux Juifs. S'ils 
n'ont pas le Royaume tel que Bar-Jehoudda I'avait 
reve pour eux, ils l'auront tel qu'ils peuvent redifier 
sursoncadavre. 

Pour le moment — n'est-ce point une perspective qui 
met a la bouche une eau plus suave encore que celle du 
bapteme? — Paul est oblige d'aller en Judee porter 
la collecte qu'il a faite en Asie, en Macedoine et en 






— 143 — 



Grece pour les « Saints de Jerusalem : Fabondante col- 
late (ij dit-on d'un air content du resnltat. On conjure 
Ses freres romains « de combattre avec lui et pour lui 
uans leurs prieres, afin qu'il soit sauve des incredules 
qui sont en Judee et que l'argent dont il est charge pour 
er usalera soit bien accueilli. » Mais il prend un chemin 
qui montre a quel point il aurait en peur pour lui et pour 
s on argent, s'il avait faitune coltecte en Asie, en Mace- 
QoiUe et en Achaie. Eu s'embarquant a Kenkhrees, il 
peut tomber sous les coups des ennemis de Saul ; en na- 
^guant vers la Syrie, c'est-a-dire vers Antioche, il peut 
Ccomber aux embuehes des partisans de Sbehimon 
v ant qui il n'etait pas bon de passer avec de l'argent 
a &s sespoches. Evitantdonc et Kenkhrees et Antioche, 
remonte vers la Macedoine pour s'embarquer a 
uipp eSj tournant ainsi Ie dos a sa destination. En 
e *i au lieu d'aller de Grece en Syrie et de Syrie en 
ee i il va de Macedoine en Troade, et n' arrive a 

./usalem qu'apres avoir longe peniblement les cc-tes 
d Asie. 

Imposture n" 92. 

CELEBRATION d'UKE CENE HE NlUT A TROAS 
LE DIMAKCIIE 

ette imposture parait empruntee aux Voyages de 

t(3i "j car, outre les sept compagnons nommes plus 

> 1 ancienne equipe de temoins par mi lesquels se 

B e 1 auteur de ces Voyages reste un instant en 

cedoiae et ne rejoint la nouvelle qu'en Troade. Titus 

l7 tl<:8us GalHon, proconsul d' Achaie, et Barnahe fai- 

Partie de Fancienne equipe au temps ou fut 



■ 



— 144 — 



fabriquee la Lettre avx Galates (1), On lesa cassesaux 
gages et remplaces par les sept parens susnommes : 

a, Ceux-ci elant alius devant, nous altendirent aTroas; 

(i- Pour nous (2), apris Ins jours des azymes (;t), nous 
nous embarquames a Pbilippes, et en cinq jours nous les 
rejoignimcs a Troas, oil nous demeuraraes sept joars. 

7. Le premier jour de la sertiainc (\), les disciples Otant 
assembles pour romp re le pain, Paul, qui devait partir le 
lendemain, les entretenait, et il prolongea son discours 
jusqu'au milieu de la nuit. 

H. Or il y avail beaucoup de lampes dans le cenacle (5) 
oil nous elions rassemblus. 

9. Et un jeune bomme du nom d'Eutychus, qui etait assis 
sur lafenelre, etait enseveli dans un profond sommeit, car 
Paul parlait depuis longtemps, et entraine par le sommeUi 
tomba du troisieme etage en bas ; et ful releve" mort. 

10. Paul etant descendu ou il etait, s'etendit sur lui, et, 
l'ayant embrasae,dit : c Ne vous troubles point, car souanie 
est en lui. » 

11. Puis etant remonte elayant rompu le pain et mange, 
il leur parla encore beaucoup jusqu'au jour, et il parlitainsi- 

l± Or on ramena le jeune homme vivant, et ils en furent 
grandement consoles. 

C'est une resurrection due a la celebration de l a 
Gene. Le miracle a lieu non apres trois jours comme 

(H Cf. les Sfttrchands de Christ, p. 269. 

->) Quelqu'un, Saulas lui-niime, disait avoir tite attache a la P* 1 "" 
sotrne de Paul en quality d'historioi:raphe. 

3 Apre* est un changemcnt. II y a en d abord arant, nous enavonS 
la preuve dans la Ci'ne de nuit ei'lebrOc en inrr par Paul au cba" 
pitre xxn. 

[*) Le jour assigne ii la resurrection de Bar-Je!ioudda par les cvan- 
gelistes. _ 

(5) Uypeii'ion, la eliambre haute, la plus haule de la niaison, la p' u 
|>res du ciel. Cf. les Marchands de Christ, p. 356. 






— 145 — 

1& resurrection de Bar-Jehoudda, mais apres troia 
stages. Ce n'est pas sans raison que le ressuscite s'ap- 
pelle Eutychus et ne tombe ni du premier ni du se- 
cond, Eutychus veut dire Fortune, appele ailleurs For- 
tunat, Au premier abord ['episode de Troas a l'air de 
»e consister qu'en ce miracle. Mais quand on observe 
| e s chilTres employes, on voit que Paul a celebre la Cene 
jehouddolatrique le dimanche, comme si du temps de 
^aal elle s'etait deja substitute a la paque juive ; e'est 
e corps de Bar-Jehoudda crucilie qui en est l'agneau, 
Ur nous avons la preuve, et nous la foumissons plus 
0l Q d'apres les Actes eux-memes, que les jehouddo- 
atres du second siecle celebraient ce repas le 14 nisan, 
v edle dc la paque juive, et non le premier jour de la 
se TOaine ou dimanche qui tomba trois jours apres la 
P^que en I'annee oil Bar-Jehoudda mourut sur la croix. 
^ e Q est done pas apres les jours des Azymes, autre- 
ent dits le premier etle second de la semaine pascale, 
l*a et 16 tiisan) que Paul part de Philippes, e'est le 2. 
^Jiq jours s'ecoulent qui sont employes a la tra- 
er see de Philippes a Troas, nous voila le 7. S'il en etait 
^trement, et que Paul fut parti de Philippes apres les 
z ymes, e'est a Pliilippes et non a Troas qu'it aurait 
e nre la Cene. Puisqu'il la celebre a Troas, e'est 
"Ha quitte Philippes avaat les Azymes, et non apres, 
tame on le dit actuellement. Nous sommes materiel- 
taent siir qu'on a touche au texte primitif, car ar- 
Ve a Troas le 7, Paul attend encore sept grands jours 
a nt de rompre le pain dans les termes de la paque 
angeliqu e : « Et Jesus prtt le pain et le rompit. » 
est done bien la nuit du 14 que Paul romp ait le pain 
s 1 ancien texte, mais comme e'etait I'aveu formel 

10 






— 146 — 

que Bar-Jehoudda etait en croix lorsque Jesus celubre 
la paque (le 15, par consequent) dans les Evangiles 
Synoptises, com me cet aveu corroborait d'irrefra gable 
facon ce fait irrefragablement etabli deja dans le Qua- 
trieme Ecangile et dans les Aetes eux-memes, on a 
remplace la malencontreuse date du mercredi 14 avant 
la paque par celle du dimanche 18 a laquelle s'attache 
l'idee coramerciale dela resurrection, Les lampes qu'on 
allume ici ne sont plus ni celles que Bar-Jehoudda et 
les siens allumaient le 15 nisan pour la Gene juive, ni 
meme celles que les cbristiens d'Asie allumaient le 
14 pour bonorer le roi-prophete en qui etait l'espoir 
de la Revanche, ce sont celles qui aux yeux de l'Eglise 
romaine ne pouvaient manquer d'eclairer la chambre oi 
etaient les onze Ap6tres lorsque, sous les especes de 
Jesus, Bar-Jeboudda leurapparait ressuscite. 

La Gene de Troas est une imposture decisive au point 
de vue cbronologique de la fabrication des Act es. Car, 
admit-on que les documents rapportes par les His- 
toires de l'£glise soient authentiques (et elles sont 
d'une faussete rejouissante), ces documents avouent que 
la question de la date a laquelle il convenait de celebrer 
la paque etait encore pendante a la fin du deuxieme 
siecle : tous les cbristiens d'Asie ienaient pour la date 
du 15 nisan qui est dans les Synoptises parce qu'elte 
est dans V Apocalypse et par consequent dans la Loi. 
Jusqu'a la chute de Jerusalem en 823 tous les cbristiens 
Juifs ont fait la paque le 15 nisan, non seulement parce 
qu'ilen etait aiusi, mais parce qu'il n'v avail pas moyen 
de faire autrement. Quand apres Hadrien, le Temple 
remplace et la patrie perdue, ils en appelerent de leur 



— 147 — 

nialheureuse destinee an prophete de I'Eden millenaire, 

c eat le 14 niaan de chaque annee qu'ils « nourrisaaient » 

soua les eapeces du pain rompu et partage 1'esperance 

de voir un jour la Grande paque de la victoire et de 

revoir a l'honneur, aous le harnois du Fils de I'homme, 

"oi des Roia et Maitre de la terre, celui qui avait ete 

a ' a peine, la veille de Techeance. Commemoratif de la 

P«que manquee, ce repaa marqua en meme temps leur 

a Ppel a Dieu et leur foi dans la promease. C'est le 14 

Qisan que Paul Pent celebre a Troas et qu'il le celebrera 

en merdans la suite des Actes (1). La Cene n'a pu etre 

P'acee le dimanche qu'apres rupture complete avec la 

^°i telle que la pratiquaient Jehoudda, fondateur de la 

e cte christienne, et sea sept Xazireens. La Cene cele- 

ree le dimanche apres la paque, c'est une chose dout 

ucun juif n'a pu etre temoin ou complice au temps de 

au '« et c'eat bien pour cela qu'on n'a mia autour de 

aul q ue (] es p a j ens convertis par 1'Eglise autroisieme 

siecle. 

Les premiers jehouddolatres ne a'entendirent pas 
at d abord sur le jour ou il convenait de se reunir 

" Ur commemorer le prophete. Avant de choisir defi- 
lement le premier jour de la semaine ou dimanche, 

". ese nte par les fables comme etant celui ou il ressus- 
e > beaucoup avaient adopte le quatrieme, comme 
ant ce lui ou il avait ete livre aux Romains (2), ce qui 

;■> ^. oir l ,lus loin an ill. Laucrment tin G-jgolha. 
in-g' j p eim - Hixloire eccUsiastique, I. I. p. 212. ^Maastricht, 1776, 
ieiji a l i- ( '^ el i sa dGfaite an Sorlaba eul lieu im premier jour de la 

Sa r^ n<lei,iai 'i d« sablial), "jiti elait ).■ il nisan ; 

Son Vers ^I'dda ' e second jour de la semnine ou Inndi 12: 

S„ .. fl i rr, f !i '*'ii>n If Iroisifiin 1 jour dv la seinairif on mardi 13; 
61 sa nr raiS ° n ;l ^ i ' alll! ' ' e «'atiu du <(tmtrii> nn- jour ou mcrcredi 14, 
,se en croi\ dans lajirt's-tuidi do ce mfnic jviir. CV.-t It soir, 



■ 



— 14S — 

fixe une fois de plus sa crucilixion ;iu mercredi veilte 
de la paque, et ces reunions, ils les tenaient soil apres 
le coucher du soleil soit au lever de l'aurore, dans une 
double intention a la fois commemorative et apocalvp- 
tique qui a echappe aux exegetes. 

Imposture n° 93. 

LE DISCOURS DE PAUL A MILET 

13. Pour nous, montant sur le vaisseau, nous naviguames 
vers Asson, oil nous devious reprendre Paul, car il l'avait 
ainsi dispose, devant lui-memc aller par terre. 

1 \. Lors done qu'il nous eut rejoint is. Asson, nous le re- 
primes, el nous vinmes a Mitylene. 

15. Et de la, naviguant, nous arrivames le jour suivant 
devant Chio; le lendemain nous abordames a Samos, elle 
jour d'apres nous vinmes a Milet; 

ifi. Car Paul s'etait propose de passer Ephcse sans y 
prendre terre, de peur d'eprouver quelque retard en Asie. 
Car il se hatait, afin d'etre, s'il lui ciiL etc possible, le jour 
de ta Penlecfite a Jerusalem. 

Pour eommemorer la venue du Saint-Esprit dout Paul 
a maintenant sa grande part, l'Eglise substitue la 
fete du Saint-Esprit a la Pentecote juive dont elle res- 
pecte la date, et elle n'est pas fachee de laisser croire 
au tres excellent Theophile qu'elle se celebrait deja dans 
l'Eglise de Jerusalem. 11 est d'ailleurs possible que la 
presence de Said a Jerusalem pendant la PentecAte de 
819 ait ete marquee par quelque aventure avee les 

nu commescemonl du huitietue jour, aprts Irois jours el trois matt 
de crois, > | ue sa faiiiillr l'avait enlevi': du Guol-golla el Iransporte * 
MacbCron. Les rhrislieus juifs a[i|ii?]aient I ensemble de ces juurnee* 
la Grande semaioe. 






— 149 — 

christiens de Menahem, (Menahem s'est fait roi quclques 
sernaines apres «ette fete). Saill n 1 etant jamais revenu 
dans Ephese apres 802, le faussaire n'a pas eu l'idee 
"* y ramener Paul, et c'est une maladresse, car Paul 
n a que les raisous pour entrer dans cette ville d ou il 
est parti quand il lui a plu, apres trois ans d'un sejour 
" a ns lequel, au milieu des pires emeutes, il n'a trouve 
1 u e la douce hospitalite de Tyrannus et le ferme appui 
esas iarques(l). C'est done a Ephese qu'il devrait pro- 
Qoncer le discours de Milet, mais il ne s'appartient pas, 
est au pouvoir de l'Esprit, il est meme lie d'un lien 
que nous ne voyons pas. 

'7. Or, de Milet envovant a Ephese, il appela les anciens 

d el'Eglise. 
ly , Etlorsqu'ils furent venus pres de lui, et qu'ils etaient 

^sembles, il leur dit : « Yous savez comment, des le pre- 
•er jour on je suis entre en Asie, j'ai ete en Lout temps 

av ec vous, 
19 - Servant le Seigneur en toute humilile, au milieu des 
mes et des epreuves qui me sont surveuues par les 

lp aoiesdes Juifs; 
-U- Comment je ne vous ai cele aucune des choses utiles, 
que rien ne m'a empeche de vous les annoncer, et de vous 
' ens cigner publiquement et dans les maisons, 
-i. Prechant aux Juifs et aux Gentils la penitence envers 
e Ui et la foi en Notrc-Seieneur Jesus-Christ. 

^ Rt i 

~— m mamtenaut voila que, lie par l'Esprit, je m en vais 

^rusal eiri ( ignorant ce qui doit m'y arriver (2) : 

***■ Si ce n'esl que, dans toutes les villes, FEsprit-Saint 

lonoe "j!"" Ctl,e ta'postttrt *e reporter an Saint-Esprit, t. IV du Men- 

Palaie f,,, aU; > s: ure ne t'ignore |>as. lui, ce qui est arrive a Saul dans le 
ttls J Herode ! Cf. le present vol., p. 60. 



.^y/f^Hgf^ 



— 150 — 

m'atteste que des chaines et des tribulations m'attendent a 
Jerusalem. « 

2i. Mais je ne crains riende ces clioses, et je ne regarde 
pas ma vie eommc plus precieuse que moi, poiirvu que j'ac- 
complisse ma course el leministerequej'ai reru du Seigneur 
Jesus, derendrc U-moignage al'Evangile de la grace de Dieu. 

2.">. Et mainlenunt, voilu, je sais que vous nc verrez 
plus mon visage, vous tons au milieu desquelsj'ai passe, 
annonrant le Koyaume de Dieu. 

ili. C'est pourquoi je vous prends aujourd'hui a temoins 
que je suis pur du sang de vous tous. 

27. Car jo ne me suis point refuse a vous annoncer tous 
les desseins de Dieu. 

Le faussaire repete ce qu'il a dit de Paul a Corinthe, 
qu'il est pur du sang verse par Saul. En merae temps, 
lie par le Saint-Esprit, — avant cela il n'etait encore 
que mu, — (1) il prepare le tres excellent Theophile a 
la fantastique imposture des emprisonnements de Paul. 

28. Soyez done attentifs et a vous el a lout le troupeau sur 
lequct Uieu vous a etablis eveques, pour gouverner l'Eglise 
de Dieu qu'il a acquise par son sang. 

29. Car moi je sais qu'apres mon depart s'introduiront 
parmi vous des loups ravissants, qui n'epargnerout point le 
troupeau (2) : 

30. El que, d"au milieu de vous-memes, s'elcvcront des 
hommes qui enseigneront des clioses per verses, afin d'at- 
tirer les disciples apres eux (3). 

31. C'est pourquoi, veillez, relenanl en voire memoire que 

()} Cf. Ic Saint-Esprit. p. :)05. 

',-) La those est jiassfie el nun :i venir. 

Ces loups ravissants, cVst baiil lui-ini-tue avec Tibure Alejandro 
Demelriuf et Tyrannus. Cr. I« Scdni-Bsprit, p. 31j. 

;3i Les Xicolailes. donl ii est question dans ['Envoi de YA(>ocat>/i>st 
de Pathmos depuis longtenips parue tors de la fabrication des Acta. 



• 



- 151 - 

pendant trois ans{l) je n'ai cesse d'avertir avec lannes cha- 
cun de vous. 

««■ Et maintenant, je vous recommandea Dieu et a la 
"arole de sa grace, a celui qui est puissant pour edilier, et 
pour donner un heritage parmi tous les sanctifies {'!}. 

*w. Je n'ai convoke ni I'or, ni l'argent, ni lc vetement de 
Personne (3), corame 

M> Vous le savez vous-meme ; parce que, a 1'egard des 
c «oses dont rnoi et ceux qui sont avec moi avions besoiu, 
c es mains y ont pourvu. 

_«S. Je vous ai montre en tout que c'est en travaillant 
a, nsi quMl faut soutenir tes faibles (1) et se souvenir de la 
Parole du Seigneur Jesus; car c'est lui-mome qui adit: 
<l " est plus henreux de donner que de recevoir (5). » 

m». Lorsqu'il eut dit ces ehoses, il se mil a genoux, et 
P r 'a avec eux tous. 

'■ Et il y eul de grands pleurs parmi eux tous, et se 
Jetant au cou de Paul, ils le baisaient, 

°- Affligtis surtout de la parole qu'il avail dite, qu'ils ne 

) a 'ent plus re voir son visage. El ils le conduisirent jos- 
^anvaisseau. 



Saal 
(1) o n , 



& est done plus retourne en Asie (6) et Paul 



r»>iHlp ? 1 cla ' , '' t ' e coui[ite d'ajtres lc cbajiilre \ix de maniere rju'il re- 
tic s a 1 ' 1 d »ree de la jiroouraliire de Tiber* 1 Alexandre. i|iii avec 1'aide 
p ai ,l ;. *'} fa 'Jallion a fait cnicilicr shehiinon et Jacob. Convert! en 

(2)V a n' ne *' l ,our r ' e " < * anii ccs deux crucifi lions. 
"•ettreVi ■ r -°' e ^ e ' a c riice *^ e ^' tu ct ce ' 11 ' '!"' a ' e poiwoir de trans- 

(3i P [* r 'l"'>ge du Roj'aume, c'e>t Bar-Jchoudda mue en Jesus. 
I'rtocci- ne rcssc '"^ le V^ial bui iils de Bar-Jchoudda, unique tuenl 
in ent 5f, ^ e ' a jouissanre des biens lenuiorels jiar lc retabiisse- 

(4j ,,. e la Monarchic davidtque. 

1*1 v' 6 ? '' ll,s ftonletl![ , I ue c ** tte simulation. 
&anoij ' e ' lut *' e ' ,out ce *l'*cours. Vous jiouvei ouvrir tous les 
tuais i c - S, < Voa * "'J* trouvcroi rien de paieil dans la bouchc de Je«us; 

(6) j! c tst ''Eglise qui j.arle. El elle esl sincere. Qui re«;uit ? EUe. 
e Ua i.i. co,,rs de Mik't mine coinplelement la Sceonde <\ Timolhee 
a '•'tiit ii Titiu. 






— 152 — 

n'est pas responsible du sang que le persecuteur a 
verse dans Ephese. De plus, si Ton s'etonne qu'apres 
la predication de Paul les Eglises d'Asie se soient toutes 
trouvees nicolaites ou millenaristes au second siecle, 
c'est qu'elles se seront perverties. Mais il appert bien 
de ce discours que drs le premier siecle, elles avaient 
recu lenseignement spirituel, qu'ellcs n'attendaient 
plus le Royaume des Juifs et s'en tenaient a la resur- 
rection de Bar-Jelioudda comme unique gage de salut. 
Yoila le but poursuivi par 1'auteur des Actes a cet 
endroit. 

Ill 

ACTES DES APdTRES, CHAPITRE XXI 

Imposture 11° 94. 

DISSIMULATION' DE LA MISSION DE SAUL A ANTIOCHE 

Ur il arriva qu'ayant fait voile, apres nous etre arraclicS 
d'eux, nous vinmes droit a Cos, et le joursuivanta llhodes, 
et de la a Patare. 

5. Et a van I rencontre un vaissoau qui alia it en Phenicie, 
nous y mootames, et mimes a la voile. 

3. Quand nous fumes en vue de Cliypre, la laissant a 
gauclie, nous naviguanics vers la Syrie et viomes a Tyr, car 
c'est la que le vaisseau devait deposer sa charge. 

4. Or, y ayant trouve les disciples, nous y demeuramcs 
sept jours : el les disciples disaient, pari Esprit- Sain I, a Paul 
de ne point mooter a Jerusalem. 

Oui, tres excellent Theophile, il est bien vrai qu'apres 
les evenements d'Epbese, Saul est venu a. Tyr, raais 



1 



— 153 



remarque-le bien par I'itineraire de Paul, il ne s'est point 
arrete a Antioche, et il ne s'y arretera plus. On te mon- 
trera certaine Lettre aux Galates dans laquelle Saul 
declare etre venu a Antioche en S02 quatorze ans apres 
s on expedition de Damas, et y avoir trouve Pierre 
"langeant avec les parens, ce qui a etti cause d'une 
grande dispute entre l'apitre de la circoucision etcelui 
ae a Gentils, mais n'attaclie aucune importance a ce do- 
cument quin'a pas ete revu et corrige en temps utile par 
le Saint-Esprit, chasse-le de ta memoire et garde-toi 
e le souraettre aux regies ordinaires de la critique ! 

*»• El ces jours ecoules, nous partimes, el ilsvinrent tous, 
av ec leurs femmes et leurs enfants, nous conduire jusque 
'°rs de la ville ; et nous etant agenouilltis sur le rivage, nous 
Pfiames. 

«- Et apres nous clre dit adieu les uns aux autres, nous 
^Ontames sur le vaisseau, et ils s'en relournerent chez eux. 

'• Pour nous, terminant notre navigation de Tyr, nous 
e scendlmes k Ptolemai's, et les freres salues, nous demeu- 
rat «es un jour avec eux. 

Vois, tres excellent Theophile, combien Paul etait 

a inie tl ans ces villes de Tyr et de Ptolemais! Comment 

e ut-on que Saul ait persecute Shehimon, Jacob et 

^naliem dans ces villes ou les disciples, leurs femmes 

teurs enfants, ne pouvaient s'arracher a la douce 

etr einte de Paul ? 

Imposture w 95. 

PAUL CHEZ PHILIPPE l'eVaSGELISTE 

• ^elendemain, etant partis, nous vinmesa Cesaree; et, 






— 154 — 

entrant dans la maison de Philippe 1'Evangelistc, qui etait 
un des Sept (1), nous demeurdmes chez lui. 
!). II avait quatre filles vierges qui prophetisaienl. 

Des sept fils de Jehoudda, des sept demons de Maria 
Magdaleenne il n'y avait que Philippe avec qui l'Esprit 
Saint n'eut pas reconcilie Saiil avant son depart pour 
ritalie. On 1'avait reconcilie avec I'aine, le Joannes, 
dans la Lettre aux Galates, (2) mais c'etait un regret- 
table excesde zele, puisque dans le dispositif des Acles 
Joannes, sous le nom de Jesus, est au ciel depuis le 
consuiat des deux Geminus. On Favait reconcilie avec 
Shehimon (3), avec Jacob senior, (4) avec Jehoudda 
Toamin (5), avec Menahera, (>} mais on avait totalement 
oublie de le presenter a Philippe, surnorame l'Evangeliste 
pour avoir transmis les Paroles du Rabbi. Or Philippe 
etait le plus important des sept au point de vue de la 
tradition dograatique et il etait mort, on ne salt ni quand 
ni comment, a Hierapolis de Phrygie, dit-ou, apres avoir 
marie ses filles a des Juifs qui peut-etre ont produit 
Papias (7). On pouvait done, puisque Saul etait mort 

(1) « Des sept diacres, dit le Saint-Si*ge. Co Philippe est nomine 
euangeliste, fierce qu'il a ele le premier .\ precher I'Evangile dans U 
Sam.-irir. C'est dan? re sens que saint Paul rccoinmanle a r;on dis- 
ciple Tiinothee II Tim., iv, 5: de remplir la charge d evangel isle. » 
N'ous avons demonlre que les sept diacres et .ienl line invention des 
Actes. Tel est au=.-i le joyeux Trophime qui va ealrer on scene dans 
qoelques instants. Philippe est un des sept tonuerres de X'Af>ocal<ipse^ 
un dos se[it anaes charges de reqiandre i'Lviingile eternel, la Bonne 
nouvclle du l-egne des Jnifs dans le uiondc. 

(8) Cf. les Marchands de Christ, p. 87 j. 

[■&} Cf. los Marchand* de Christ, p. 2r,3 et le Sainl-Espril, p. 190. 

{*) Cf. les Marchands de Christ, \>. lii. 

(5 Cf. lo SainlEsprH, p. 'Mi. 

<&] Cf. le Saint-Esprit, p. iOO. 

[1) Knlrv les mains do qui on rctronve les I'aroles da Rabbi sou* 
Antonin le Pjeux. 



spp 



— 155 — 

aussi, lui presenter a Cesaree un nomme Paul qui venait 
de celebrer La messe a Troas le dimanche, deux cents 
a Qs avant 1'invention de l'Eucharistie. Philippe, a sup- 
poser qu'il vecut encore, n'habitait certainement pas 
Cesaree de la raer, siege de la procurature romuine sous 
"datus, qui avait crucifie Bar-Jehoudda, sous Fadus, 
lui avait decapite Theudas, sous Tibere Alexandre, qui 
av ait crucifie Sliebimon et Jacob, et sous Felix, qui 
vait nourri des projets non inoins homicides contre 
Philippe, j e houdda Toamin et Metiahem. 
SattI ne venait pas precisement de chez Philippe, 
Psqu'il se trouva dans Jerusalem expose aux repre- 
saitles des jehouddistes et des apolloniens. Nous aimons 
croire que, s'il etait passe la veille par Cesaree, Paul, 
oyen roniain, au lieu de descendre cbez un des freres 
e "ar-Jehoudda, serait au moins descendu chez Cor- 
pus, le centurion qui, baptise par Pierre depuis long- 
^Ps, detenait dans Cesaree le record de l'Esprit- 
int. D'autant plus qu'on a quelque chose de tres 
portant a lui demander dans cette demeure hospita- 
ere : on desire savoir pourquoi dans la Lettre aux 
a ta£es, Paul reproche a Pierre de violer pour la pre- 
ere fois en 802 le traite par lequel il s'est engage a 
pas evangeliser hors de la circoncision, alors que, 
4 atorze ans auparavant, Pierre a couche, mange, bap- 
e chez Cornelius dans Cesaree (I). 
n peut etre egalement certain par 1'insistance des 
IM-. a ' es declarer vierges, que les quatre filles de 
^Ppe, a ne lui supposer que ces enfants, onl ete 
le ea et qu'elles out fait souche d'evangelistes, non 

et i D s F* lo >'l''5 m iiiijptisluri^, cf. le> Harcfiumts de Christ, [>. 129, 






— 156 — 

de ceux qui comme Philippe, Toamin et Mathias-bar- 
Toi'imin ont transmis Ies Paroles du Rabbi, mais de 
ces scribes mysterieux tlout personne ne percera plus 
l'anonymat et qui ont bati les premieres fables jehoud- 
dolatriques. Ce n'est pas sans raison que la tradition 
fait mourir Philippe a Hierapolis de Phrygie au milieu 
de ses enfants, etqu'un siecle apres, Papias, unarriere- 
petit-fils sans doute, chef des millenaristes du lieu, 
commente 1'Apocalypse de son ancelre. 

Imposture n" 96. 

LA CEINTDBE l)U PROPIIETE AGARUS 

10. El comme nous y demeurames quelques jours, il arriva 
de Judee un prophete nomme Agubus. 

11. Or, etant venu nous voir, il prit la ceinture de Paul, 
et, se liant les pieds et Ies mains, il dit : Voici ce que dit 
l'Esprit-Saint : « L'homme a qui est cette ceinture, les Juifs 
le lieront ainsi (1) a Jerusalem el ils le livreront enlre les 
mains des Gentils, » 

12. Ce qu'ayant entendu, nous conjurions Paul, nous et 
ceux qui elaienl en cet endroil. de oe point monter a Jeru- 
salem. 

13. Alors Paul reponditetdit : « Que faites-vous, pleuranl 
ct afdigeant mon ca'ur? Car moi, jesuispret, nonseulement 
a OLre lie, mais a mourir a. Jerusalem pour le nom du Sei- 
gneur Jesus. » 

11. Mais ne pouvant le persuader, nous nous tlnmes en 
repos, disant : « Que la voloote du Seigneur soit faite. » 

Eh! bien oui, si TEsprit-Saint le commandait, Paul 
n'hesiterait pas a etre martyr dans Jerusalem, mais 

1 Voilii ie lien annoDC^ par Paul Jqiuis Milet. 






— 157 — 

1 Esprit-Saint en a dispose autrement, non certes a 
c &use de l'liistoire, {il est incapable de cette faiblesse,) 
ra ais a cause de la Lcttre de Paul aux Romains. 
Satfl est alle a Rome, il faut que Paul y aille aussi. La 
seule difference est que, mu depuis Ephese, lie depuis 

"let, Saul est au pouvoir de l'Esprit menteur. II sem- 
°le au premier abord qu' Agabus ait eu tort de se deran- 
o er ; lesquatre propbetessesvierges, issues de Philippe, 

e vraient amplement suflire a renseigner Paul sur le 
sort qui 1'attend. Mais TEglise ayant decide de prolon- 
gs 01 " jusqu'en S17 les jours de Jacques, comme elle a 
prolonge" ceux de Pierre jusqu'en 819, c'est Agabus qui 
P°ssede l'Esprit dans lequel Paul doit aller a Jerusalem. 

Y u est-ce done que cet Agabus dont nous avoos 

ppreeie deja le pouvoir prophetique a l'occasion de la 

amine de Judee (l)?Jacques lui-meme, lacobus devenu 

r empart de la foi a Jerusalem, ou il meurt pape des 

lp concis sous Albinus (2). Mais comment negocier la 

ntree en grace de Saul avec ce personnage peu abor- 

Wei Parlacollecte. On n'a pastrouve d'autre moven, 

celui-Ia etait excellent, car il contenait un exemple. 

Q 3 une religion oil tout se vend, particulii'rement le 

u *i le moven naraitra tout naturel. Jacques va done 

All 1 

Levant de Saul jusqu'a Cesaree ou, penetrant chez 

n 'fere Pbilippe qu'on a poste la tout expres, il 

e 8 ur le prince herodien du pouvoir d'exorcisme qui 

Ppartient en propre a son corps davidique (3). Car tu 

(!) H t lp Sai«t-EM P HI. \,.m. 

J 3 J U le Soint-Jkprit, ,,. Mfc 
''■ens . - vn ^ e '•! ceinlutv il chasse le- inauvnis demons liero- 
jehoud'!' 1 ' ie "''''' nl I* corps de Sai'il el il ieur snbstitue lesl>ons demons 
1"|Ucs dout il est. Toujour* Its sej<l demons de Maria! 



. 



— 158 — 

ne dois point l'oublier, tres excellent Theophile, Jacques 
sans etre I'nine, ni mime le cadet, vient iinmediatement 
apres Pierre dansl'ordre des fils de Jehoudda. Par son 
pere et par sa mere, il est prince du sang de David. 
Cela ne va point sans quelque privilege attache a sa 
chair. Son corps est tout aussi adorable que celui de 
Pierre, devant qui tu as vu le centurion Cornelius 
prosterne le front dans la poussiere. On nepeut montrer 
Saul s'acquittant de cette adoration, parce que Jacques 
se presente iti sous le nom anodin d'Agabus, mais 
cela n'enleve rieti a la divine essence de Jacques, il est 
consubstantiel au Pere dans toute la mesure laissee 
libre par son frere aine et les cinq autres. Son corps a 
done le pouvoir de « Her et delier. » 

Vous avez vu ce qu'a fait Agabus. II a pris la zonk, 
la ceinture de Saul, — car e'est bien Said qu'on a en 
vue, — il s'en est lie les mains et les pieds, et il la lui a 
rendue ; Saul I'a remise et des ce moment le voila e nzoni 
par Jacques \1... C'estpis que de l'envoutement, e'est de 
l'enzonement. Desormais Paul ne fera plus rien que par la 
vertu de la ceinture qui, en touchant le corps de Jacques, 
s'est impregnee de celui de Bar-Jehoudda. La chair et 

(1) Cette ceinture cstdc la memi 1 qualile que les chaitn's d'Eiechic' 
qui durorent tant que dura le sirji'e de sa palrtc : la eeinture durert 
[ant qui! plain a Jacques. Ezechirl <*t un de ceux a qui !e pere des 
Sept demons avail le plus crupninli-. L*ni- partie de V Apocalypse vient 
de lui, not&mmeat IVndroit oil le Joannes, apercevant !<■ iivre que lm 
lend son pt-re, s'enempare et le iiianne pour s'en BSSiiniler ["esprit. En 
ce qui concerne les chatnes. « t'Esprit m'enleva, di( Erectiicl, il ute mil 
ilebout sur fiK'S ptetfs et il me dit : « Eiis d tiomnie, renferme-toi dans 
f la maison : voila des cliaines donttu seras lie, et tu ne sorliras pas— 
t Tu dorniiras sur \->n rule gauche trujs cent quatre-vingt-riii jours. 
■ et quaranle jniirs sur ton cAW droit... Voila que je t'aj entoure de 
e ctiaim-H ; tu m- ctian^eras point jusqa'a ce que tu aios ainsi passe 
« teas les jours que doit durer le sietre «!«■ ta patrie. > Saul est lie pour 
la vie par la ceinture de Jacques. 



■ 



-- 159 — 



le sang herodieii de Saiil sont sous Taction de la chair 
et du sang davidiques. En revanche il exerce le meme 
empire sur ceux a qui il va avoir alt'aire. Je vous en 
Pne, mettez-vous bien cet enzdnement dans la tete, car 
tout depend maintenant de la ceinture du frere Jacques. 
**«0 a rendu Saul meconnaissable dans Paul. 



Imposture n" 97. 

PAUL CHEZ MNASOK LE CHYPRIOTE 

L'lie fois dans la ceinture du frere Jacques, Paul a 
pns Us mesures uecessaires pour assurer Pexecution 
Qe la prophetie d'Agabus, il s'est declare pret a mourir 
pour Bar-.(ehoudda. Cela signifie qu'il est certain 
d'echapper ! 

Une telle soif du martyre 1'honore extremement, quoi 
Jpielle contraste avec sa prudence dans Ephese. Phi- 
'ppe ne songe pas a partager ses perils, msis it juge 
n de le faire accompagner par des disciples de Cesa- 
e{ - qui ont des connaissances a Jerusalem. lis le con- 
sent chez un certain Mnason, chypriote, disciple 
nci en, dans la maison de qui tous logeront, car il 
es t pas convenable que, la ceinture du frere Jacques 
tour des reins, Paul habite avec le ills, le frere et la 
'e-stpur de Saul, dans le palais d'H erode Agrippa, 
u *ieme du nom. Le tres excellent Theoplnle n'appre- 
r ait pas cette combinaison. 

°- Apres ces jours, avant fail nos pn'paratifs. nous par- 
l,r J* s Pour Jerusalem. ' 

■ Uravec nous vinrcnl aussi quelques disciples de Ctisa- 



'. 



— 160 — 

ree, amenant avec eux un certain Mnason, de Chypro, ancien 
disciple, chez qui nous devions loger. 

17. Quand nous fumes arrives a Jerusalem, les freres nous 
recurent avec joie. 

Cependant Jacques, prompt ase formaliser, nedevait 
pas etre content, car Paul etait descendu chez Pierre 
en 789 et il avaii vu Jacques, il y avait mfime vu le 
Joannes, en 802 (1). Mais loger chez Mnason quand on 
peut loger chez Jacques et qu'a Cesaree on a loge chez 
Philippe ! C'est vouloir sortir de la famille du Juif con- 
snbstantiel au Pere ! 

Si Jacob n'est pas mort, d'ou vient que, muri par 
l'apostolat, glorifie par les epreuves, enrichi par sa 
collecte et tout chaud encore de l'hospitalite recue chez 
Philippe a Cesaree, Paul ne descend pas chez lui, 
puisque Jacques est cher de 1'Eglise a la place de 
Pierre? D'ou vient qu'il descend chez un simple pres- 
bytre, le chypriote Mnason que ce nom seul rend sus- 
pect d'hellenisme? D'ou vient aussi qu'il eltt domicile 
chez cet etranger, alors que, de l'aveu memedes Actes, 
Saul a de la famille dans Jerusalem, une sceur, un 
beau-frere, un neveu? (2) C'est que Mnason est de la 
veritable famille de Paul ; il est inexistant lui aussi. 
Dans ces conditions quel peut etre le danger qui me- 
nace Paul? On n 1 en voit aucun, il est accompagne de 
gens qui ne craignent rien pour eux memes, a qui il n'ar- 
rivera rien et qui prennent logenient chez un homme n 
qui il n'arrivera rien non plus. 



(i) Ponr cfs impostures, se reporter ;i la Lrttie mu Galatts. Cf. le* 

Marciiands de Cluiil, |i. 276. 
{■2} Vuycz plus [oin, p. i9S. 



• 



— 161 — 



Imposture n" 98. 

Ul KEVENANT DE SAUL DEVANT LE BEVESAKT OE JACOE! 

SKHIOB 

Paul repand la joie parmt les freres : done il a 1'ar- 
gent de la collecte ! Sinon la tristesse et la deception se 
8 eraient lues sur tous les visages. Le lendemain, il se 
p end ehez Jacques, le chef de 1'Eglise; il a encore far- 
gent, sinon il ne se serait meme pas presente. II est 
accueiUi comme une puissance, et en elFet, e'est une 
puissance, C'est meme une puissance de grand chemin, 
11 le recoit comme une diligence. II a des bagages tout 
Rieins des drachmes de Corinthe et de Ivenkhrees, des 
'tiesdeThessaloniqueetde Beree, des talents d'Epbese 
ae Galatie. II a de Tor, de l'argent^ peu de cuivre, le 
Ontant entier de la grande collecte qui dure depuis 
°ia ans, tout le budget du salut et de la vie eternelle 
e sur les fideles et remboursable au centuple le jour 
du jugement. 

■ kejour suivant, Paul entrait aver nous chez Jacques, 
°us lesancienssassemblcrent, 

• Apres les avoir salues, il racontait en detail ce que 
avail fait pour les Gcnlilspar sod ministere. 

* Or eux, 1'ayant eotendu, glorifiaient Dieu; et ils lui 
nt : » Tii vois, mon frere, combien de milliers de Juifs 

Cru ; cependanl tous sont /.elatettrs de la Loi. » (lj 

le f UCune defection parmi les Kanaites et les Sicaires, 
ussaire est oblige de le constater. Shebimon et 

(hi chridi not " 'l lle ■' os t'l'' lc Jonne aux disti|'lt> Je Ji-liuutida, \kk 

11 






— 162 — 

Jacob senior n'ont term aucun concile, ils n'ont redige 
aucuQ canon. Shehimon n'est point alle chez Cornelius, 
aucun Paul ne l'a vu manger dans Antioche avec lea 
paiens, et pourtant nous sommes en 812, ii s'est ecoule 
dix annees depuis la Lettre aux GaLitcs ! Paul compa- 
rait devant Jacob, frere puine du Nazir, et devant les 
anciens du nazireat, tous consacres a la Loi. Le faus- 
saire fait croire tout ce qu'il veut au tres excellent 
Tbeopbile, Tun et 1'autre sont des aigrefins de Rome ; 
mais ii y a la-bas, en Terre Sainte, des gens qui pro- 
testeront si on ne les menage, ce sont les disciples de 
Jeboudda et de ses fils restes sous la Loi apres 823. 
Puisque nous ne sommes encore qu'en 812, ils tiennent 
que la circoncision est le peage du salut. Ils observent 
scrupuleusement le sabbat, les fetes et les sacrifices 
sanglauts, jirifs de mceurs, juifs de rites et encore plus 
d'idees, a supposer qu'ils aient des idees. Je ne crains 
rien pour les compagnons de Paul, -qui, n'etantpas lies, 
s'echapperont, mais je crains beaucoup pour le reve- 
nant de Saul, car plus il se rapproche du Temple el 
plus il rentre dans la peau qu'il avait avant que Jesus 
nelui remit l'oreille droite. Je n'augure rien de bon de 
sa presence au milieu des Xazireeus et des Sicaires. 

Car enfin le voila devant le revenant de Jacques 
qui n'est pas encore lapide et ne le sera que sous Albi- 
nus, mais qui, crucifie en 802, git au fond de quelque 
Guol-golta ou de quelque Macberon, et Jacques est le 
frere de celui que Saul a lapide en 787 ! II est impossible 
que tout cela finissebien. Cependant, corn me la premiere 
chose que Jacques apercoive sur le corps de Paul, e'est 
sa ceinture, il feindra de ne pas reconnaitre Saul, qui 
de son cote feindra d'avoir ete" bien avec Jacob. 



- 



— 163 — 

Ce Jacques cliez qui se tient to synode, « etait, dit le 

Saint-Siege, Jacques le Miueur, frere do Saint-Jean 

kvangeliste et eveque de Jerusalem. » Ilt'das! non, 

*cob junior est deja morttrois fois,une foisdans l'Evan- 

8"e de Luc oil d'ailleurs il ressuscite (1), et deux fois 

a nsles Actes, la premiere lapide par Saul, sous le nom 

e Stephanos, la seconde decapite j>ar Agrippu I er . Ce 

H Jacques etait frere de Joannes » disent les Acles 

ux-memes, mais puisque le Saint-Siege ici fait ce 

Joannes auteur du Quatril>me Evangite et fds de Zib- 

e °8, nous sommes en droit de lui demander quel est 

J acque s qui a etc jadis decapite par Agrippa I"? 

^ est Jacques le Ma : eur, dit le Saint-Siese. » Alors 

™ fi at Jacques le Majeur ? « Le frere du Seigneur, 

fipond la Let ire aux GaUites. Le frere de Joannes, 

et >tles Actes. » Done Joannes et le Seigneur sont un 

e * rayrne homme. Dans un instant Jacques lui- 

me va nous dire qu'il est le Majeur. Que pense le 

Ht -Siege de tout ceci ? Que Jacques le Majeur est 

e ment le « cousin du Seigneur. « Mais alors pour- 

" 01 la Lettre aux Corinthiens dit-elle de lui qu'il est 

s on frere? (2). 

[>. 2 1, stct, ui qu'on appetle le fils de la veuve. Cf. le Hoi ties Juifs. 

latex a^i 'literature iiaidinienne poslerieure a la Lei tie aux (la- 
st Shr.h" CS * au P rem ' t ' r plan avec ses ^ eu,: grands frorea, Joanne.* 
Parili ltnon ' Jacob >eni'ir iiasse au dernk-r rani: des temoins di' I ap- 

a sup [jr - Ur . ll<; la I'remtert U I Ire aux Carinthiens uu sc trouve ce detail 
'taj||||ri*'"*PP* r ttM>n a Maria la Magdaltlenni* qui viiie 1 Kvaniiile de 
titure du '" l ' ie en demonlraut I identite de la Magdaleenne awe la 
Cnafis siu, ™ ' 11 *- " luainlient ('apparition a Pierre ;a la table d'Am- 
c 'enaw ■ < l oute e " el i mi nan I Clco|ias, second lemoin dans les an- 
'* c hiffre erS '° n ^' el 1 ' n l , l ia " t ' on a,l!C 0,lle aui ■**• l '' l, rre compk-tent 
a PP*riti '- <i,K>s,oli 1 Uf ' e *'ee pw r.tyocafy/^e. Ce nest qua|>ri-s son 
n " plus de cinq cents freres que le reinsert* ajiparall a 






— 164 — 

Paul est done bien devant Jacques le Majeur, et meme 
je lui reproche d'etre si peu emu en sa presence qu'U 
oublie de se jeter a ses pieds pour 1'adorer, comme doit 
faire un romain devant un juif et comme Cornelius fait 
a Pierre. Mais insensible a ce manque d'egards Jacques 
s'attend a tout depuis qu'il a lu les Lettres de Paul, et 
continuant : 

21. Or ils ont oui' dire de toi que tu enseignes aux Juife> 
qui sonl parmi les dentils, d'abandonner Moi'se, disant 
qu'ils nedoivent point circoncire leurs fils, ni marcher selon 
les coutumes. 

C'est, en effet, la these des Lettres de Paul, de la 
Lettre aux Galates surtout, elles n'ont ete faites que 
pour cela. On ne se rappelle plus la circoncision penale 
de Timothee, et on oublie que Paul, s'il existait, pourrait 
repondre : « Qu'est-ce vous me chantez la? Est-ce qu e 
nous ne somraes pas d'accord depuis le dernier Concile ? 
Est-ce qu'on ne peut pas «tre sauve sans etre circoneis- 
Je viens de celebrer la messe a Troas, deux cents an 3 
avant l'institution de cette ceremouie sacree, et vous 
n'etes pas encore contents? » Mais lie par l'Esprit et 
la ceinture, il ne bronchepas. II broncbe d'autant moi nS 
que Jacques l'accuse non plus d'avoir conseille" auS 
Gentils de ne pas se faire circoncire, mais aux Juifs de 
renoncer a la circoncision. Jacques pourrait ajouter ■ 
« Tu les menaces meme de la mort eternelle s'ils p aS " 

Jacob. On a eti mi t un-iu-m 1'intentioa de diminuer riniparlafl" g 
Jacob que les disciples mettairnt s»r le ratine pied "pie *e> dem g 1 "*" 
freres, et les Lettres de I'aut ne coniUiSMal, aprr'-s It pen- el '■ J^S 
dont on nc parle jamais, i[u<. troU ap.Hrcs de premier plan, Jaci l"j^ 
xi-nior, Pierre et k Joannes baptiscur, i-eliii-ci appclc Christo* Jan " 
Ultrt aux CorintMent. 



7*rs» 



— 165 — 

sent outre (1). » C'est un crime d'un nouveau genre, 
e * comment Ten laver? A Jacques de trouver I'expe- 

dient; c'est sa ceinturequi le lui dicte. 

Imposture n° 99. 

PAUL COUFOSOtJ M'EC LES NA/.(RKEXS 

--■ Que faire done? CertainemenL la multitude devras'as- 
sembler, car ils apprendront que tu es arrive (i). 

*S, Fais done ce que nous te disons : « Nous avons ici 
lualre hommes qui sont lies par un vtru (3), 

**• Prends-les avec toi, |>urifie-loi avee eux, et paie pour 
eu * afin qu'its se rasent la tele, et tous sauront que ce qu'ils 
0nt entendu dire de toi est faux; mais que toi aussi lu 
Marches observant la Loi. 

~°- Quant a ceux qui ont cru d'entre les dentils, nous 

av <ms ecrit qu'ils devaienl s'abstenir de ce qui a etc immoIS 

Us i doles, du sanir. des animaux etoufles el de la fornica- 
tion, , 

le lle est la renommee des disciples de Jacob a Jeru- 

em que, s'il se trouve des temoins qui aient vu Paul 

Vec quatre Xazireens authentiques, Saul pourra passer 

P° u r etre devenu un de leurs chefs sur ses vieux jours. 

^ l a quoi l'Esprit va proceder. 

^nvoitoutendent ici les Acles. Ce n'est plus apres 
y oi f accompli un vceu de nazireat herodien avec Bere- 
* Ce a la Pentecote de 819 que Saul a failli etre 

c ln *e des Sicaires, c'est pour en avoir accompli 

(a] ,/' ,es Xarchandi de Christ, p. 295. 
lip as J~ " f ' ( >e '»l pas le dissiinuler, le cas de Sfttil, de Coslobar et d'An- 

f3) Lp ns '"•phe. d. Ii> jireieivl volume, j). 61. 
fils : <tefe "l" de C ' S '' u;i,r '' Km"*™*. cV*t olvii de Jehcmdda v\ dc sm 
"d"* U Loi jusqu'a la iuort centre les herodieiis. 






— 160 — 



un sur 1'ordre de Jacob, frere du clirist. De la a dire 
ensuite qu'il etait de la meme secte que les Nazi- 
reens, Ebionites ou Jesseens, il n'y a qu'un pas et 
on est resolu a le franchir. Le scribe va dire tout a 
l'heure qu'apri'S cet acte Paul a passe pour etre chefde 
la secte des Nazirecns. Inversement, Jacques, ressus- 
cite pour la circonstance, au lieu d'attaquer Saul dans 
le Temple et dans le palais d'Herode par la main de 
Menahem, vit paisible et bonore dans Jerusalem on il 
ne s'occupe que des matieres de la religion judaique, 
circoncision, viandes immolees aux idoles, sang verse, 
betes etouffees et paillardise, comme il l*a montre dans 
les canons du precedent Concile. Car c'est bien le 
meme Jacques qui est cense parler, et il donne lui- 
meme la preuve de cette identite, en rappelant le man- 
dement qu'il a envoye a I'Eglise d'Antiocbe touchant 
Tobservation des coutumes. Le Saint-Esprit lui con- 
seille de ne pas rappeler que I'Apotre Paul est avec 
S;ui las un des porteurs de ce mandement, (1) Et d'ail- 
leurs il menage a Paul un tour de sa facon, puisqu'il 
est sous le nom de Jacques l'executeur de la pro- 
phetie qu'il lui a Taite sous celui d'Agabus. On n'est 
jamais mieux servi que par soi-meme. 

Au point de docilite posthume oil il en est dan9 le 
milieu du troisieme siC'cle, Said consent a tout ce que 
la ceinture du frere Jacques exige de Paul. 11 se pre- 
pare a la ceremonie et se consacre avec les quatre 
Nazireens Jacobites qui, de leur cdte, en raison de cir- 
constances aussi peu genantes pour leurs manes, con- 
sentent a se montrer dans le Temple avec un prince 

,i Cf. le Saint-Etprit, p. 1!«. 



<■-<&** 



— 167 — 



herodiea, pupille de Rome, pcrsecuteur de Ieur secte 
et bourreau de leurs ap6tres. C'est que sur son corps 
enz6ae il 3 out reconnu la ceinture de leur maitre, et par 
la lis se trouvent lies, eux aussi ! 



Imposture n° 100. 

LE COUP DO FRERE JACQUES 

-6. Alors Paul ayant pris ces hommes, et s'etant le len- 
e rnain purifie avec eux, cntra dans le Temple, indiquant 
e s jours ou s'accom pit rait la purification, el quand i'of- 
r ande serait presentee pour ctiacun deux. 
«,**" ^'ais comme les sept jours s'ucoulaient, les Juifs 

Asie 1' ayant vu dans le Temple cmurent tout le peuple, et 
""rent la main sur lui, criant : 

*"- « Hommes dTsrael, au secours ! Voici l'liomme qui 

seigne parlout conlrc le peuple, contre la Loi, et contre 
e 'ieu; ct qui de plus a introduit des Dentils dans le 

ern ple, et a ainsi violtj le saint lieu. » 

**, lis avaient vu, en elTet, Trophime, d'Epliese, dans la 

1 e avec Paul, et ils penserent que Paul 1'avait introduit 
dan sle Temple. 

, l Dous n'entendions pas rire le tres excellent Theo- 

f e > nous seriona fort inquiets pour Paul, contre qui 

8 Zelateurs de la Loi relevent ici le meme grief que 

Mre Saul, celui d* avoir introduit des- paiens dans 

. 8aQ ctuaire. Et nous accuser ions Jacques de la plus 

fjnoble trabison, car il u'envoie Paul au Temple que 

ur le faire arriter par les Juifs d'Asie qui, sous le 

sque de Trophime, out reconnu Tyrannus, preteur 

pnese au temps ou Saul operait dans cette ville 



I 



— 168 — 



contre Shehimon et Jacob senior (1). Mais par bonheur 
pour Saul Jacques n'est que le revenant de Jacob et en 
me me temps qu'il fait arreter Paul, il lot garantit la vie 
sauve, car il l'inscrit au milieu de quatre NaziriienS 
disposes en croix et qui le gardent aux quatre points 
cardinaux, comme les quatre escouades de quatre 
liommes gardent Pierre dans sa prison de la tour An- 
tonia(2). Ces Nazireens ont eux-memes la croix tatouee 
sur leur bras droit comme feu Rar-Jeboudda. 

En outre le revenant de Saul est sous la puissance 
du cliiilVe sabbatique assigne a sapuriflcation, et contre 
la coutume, car en cas de nazireat ordinaire il ne 
fallait pas prier moins de trente jours avant de pou- 
voir otl'rir le sacrifice liberatoire ! (3). Mais ici il y a 
sept jours d'ofirande, partant d'expiation, et vous con- 
naissez assez l'Esprit-Saint contenu dans la cein- 
ture du frere Jacques pour savoir qu'ayant a expier 
les crimes de Saul envers la progeniture male de 
Jeboudda, Paul ne peut rien (aire a moins de sept 
sacrifices, un pour Jacob junior lapide en 787, un 
pour Jeboudda senior, le roi-cbrist de 788, deux pour 
Sbebimon et Jacob, crucifies en 802, deux pour Philippe 
et pour Jeboudda Toamin Evangelistes, un pour Me- 
nabem, le roi-christ de 819. Rien pour Apollos, ce vil 
intrigant qui n'appartenait pas a la famille de David. 
Et puis Apollos ferait un huitieme echelon qui deran- 
gerait tout le calcul, car il n'v cut que sept demons 

■]) 11 result.' de retic Lransfipiiration *jnrr Tyrannus flail aver W*" 
[tolilanus, Cf. If (.risen! volutin-. [>. 293. 

\-l\ Cf. It- Saint-Etprit, p. 156. 

3j Le n.-izireal de Saul en 819 ful de Irenle jours, comme ci'ltii de 
Berenice. Voyez Jose|.he. 



■ 



— 169 — 

dans les entrailles de Maria Magdaleenne, et il n'y a 
lue sept ans pour aller de 812, date a laquelle 1'Es- 
Pnt a reporte ces evenements, jusqu'a S19, date ii 
'aquelle ils se sont passes. Ce sont des riens, mais ils 
arausent le trea excellent Theophile. 

L' Esprit ne veut pas la mort de Paul, puisqu'apres 

ses aventures avec les cliristiens Saul est aile a Rome, 

1 v eut simplement qifil soit lie, materiellement lie selon 

,l prophetie d'Agabus. Ici il n'est encore qu'arrete, 

fo 'ice a la complicity des quatre .Naztreens de Jacques, 

a i9 tout permet de croire qu'il portera bientdt des 

Raines, car tous ceux qui pourraient le defendre, tous 

[ s compagnons, y compris Trophime l'ephesien, cause 

n °cente du malentetidu, et tous lesauciens de TEglise, 

J compris Jacques, disparaissent, enleves par 1'Esprit 

°mme fut Philippe sur la route de Gaza lorsqu'il eut 

aptise Teunuque de la reine d'Etliiopie (i). Car 1'Es- 

P,p U cr ^ e ) 1'Esprit tue, 1'Esprit ressuscite, 1'Esprit lie, 

s prit delie, 1'Esprit enleve, il fait a point nomme 

ce qui concerne son etat. Cepemlant il commet ici 

'" Ini prudence inexplicable en envoyant Paul, qui 

guere celebrait la messe a Troas, otTrir des sacri- 

animaux dans le Temple pendant sept jours, apres 

e lait couper les cheveux dans la salle du Nazireat, 

ngle d e [ a cour d'gntree, le tout sur l'ordre de 

lues l e Majeur, frere du cbrist, et devant quatre de 

isciples designes pour lui faire leur rapport. Ce 

cm n nou3 l' av0Q s dans la Loi mume, nous savons 

au i n'a pu expier pour Saul que par sept sacri- 

{l ' Qt - !e Sainl-Esbrit, p. U2. 






— 170 — 



fices animaux. Nous savons par 1'Evangile que Je- 
houdda et sa femme n*en eussent point admis d'au- 
tres(l). 

Grands dieux, nous perissons! Jacques le Majeur 
n'adorait done pas le corps de son frere aine sous 
les especes du pain et du vin ? Bar-Jehoudda n'avait 
done pas institue rEucharistie, remplace les sacrifices 
par F oblation de son corps consubstantiet a celui du 
Pere ? Mais e'est aifreux ! Trente ans apres sa mort au 
compte de FEglise de Rome ou Pierre etait pape de- 
puis dix-huit ans, 1'Eglise de Jerusalem, conduite par 
Jacques le Majeur, frere du christ et eveque des 
eveques, offrait done encore le sacrifice d'Aaron eon- 
formement a la Loi de ses ancetres? Paul a observe la 
Loi, nous n'en pouvons douter, e'est pour cela que 
Jacques Fa entoure de quatre disciples ; il ne l'a pas seu- 
lement observee en un sacrifice isole que Jacques Iui 
aurait conseille par inadvertance, il l'a observee par la 
repetition de ce sacrifice pendant sept jours, prenant 
meme soin d'en indiquer 1'heure, aim de le rendre aussi 
public que possible. Jacques reconnaissait done aux 
levites du Temple le pouvoir de remettre lea peehes par 
le moyen d'animaux, pourvu que ces animaux: fusseu* 
sacrifies selon les rites ? II n'a done pas ete temoiQ e * 
acteur dans une reforme religieuse ou le divin Maitre a 
supprime le sabbat et l'agneau ? En un mot, il est don c 
bien mort sous la Loi, com mo son frere aine, comma 
ses autres freres, com me son pere et comme sa mei* 
dont le surnom seul de Maria Magdaleenne indtqu 

(I) Cf. le Charpentier, p, 187. 



— 171 — 

■ 

assez l'inflexible fanatisme ? Nous nous en doutions 
"ieu un peu, mais etait-ce a l'Esprit-Saint de nous le 
d >re lui-meme ? 

Imposture n u 101. 

LA « CONFUSION « 1>E LA XILOE'ilORlE 

Pendant un instant nous avons devaut nous Saul lui- 
wSrne, et l'affaire de la Xilophorie, mais reportee sous 
*" elix, antidatee de sept ans et mise sur le compte des 
^elotes d'Asie. A la vue de cet herodien maudit, plus 
ai *cieu que Tibere Alexandre dans le renlement et dans 
la persecution, et qui, pupille de Rome, laissait entrer 
ea 1 enceinte sacree des Neapolitanus et des Tyrannus, 
es christiens de Menahem et autres Nazireens de marque 
8e ruent sur lui, appelant a Fnide les Kanaites de tout 
P a ys. lis ne sont d'Asie que juste le temps qu'il faut 
pour reconnaitre Fephesien Trophime dans la rue, et 
P°ur aupposer que Paul se preparait a l'introduire dana 
® f emple, en un mot pour fournir un pretexte d'arreter 

au l> Car, une fois dans le Temple ou ils ont surpris 

ul en pUin sacrifice, ils ont pu voir que Trophime n'y 

eta it p as> gj t)it p au | arrgtej i] 8 passent la main aux 

p ena de Menahem avec lesquels ils sont assez lies pour 

Ur denoncer la presence de Saul dans le Temple avec 

ea politanus et autres olliciers romains. Cette fois, voila 

8 Nazireens qui ne sont point une creation de l'Esprit, 
' a preuve de leur authentieite, c'est que leur vceu est 

a ssassiner Saul, fut-ce devant l'autel, comme ils ont 

a »tau grand-pretre Jonathas et a cent autres sous Felix- 

, , rc est sous Felix que les Actes ont place la scene. Voila 

en «s gens qui ont assaasine Ananias et Zaphira 



■ ■ 



— 172 — 

sous la conduite du venerable Shehimon, voila bien lea 
descendants et les disciples de Jehoudda, la garde du 
corps du Verbe juif, l'armee terrestre du Fils de riiomme ! 
Une poussee, tuniultueuse jelte Saiil hors du Temple 
dont les portes sout aussitdt fermees pour resistor a un 
assaut venant du dehors ; s'ils 1'eussent empoigne, ils 
1'eussent egorge sur place comme feu Is-Kerioth, Dans 
1'alTaire de la Xilopliorie ce n'est pas Paul qui s'est joint 
aux quatre Nazireens de Jacques, ce sont les Na2ireens 
de Menahem qui, meles aux gens de Saul, comme jadis 
a ceux de Jonathas (1), ont joint ce maudit et se sont jetes 
dessus. A Corinthe, a Epliese, il avait trouve un appui 
dans les synagogues helientsantes et dans la haine 
que portait le peuple aux fanatiques juifs ; mais la, dans 
la Ville Sainte, dans 1'orabre du Temple, avec Trophime 
dans la rue pour tout soutien, c'est ce jour-la qu'il eut 
du mourir, ecartele par les apolloniens et par ceux de3 
jehouddistes qu'il avait jadis poursuivis et fustiges- 
II coalisait toutes les rancunes et toutes les animad- 
versions en sa personne, et s'il edt ete l'homme de la 
collecte, il eut syudique toutes les convoitises en son 
argent ; il eut ete mieux que la victime : la proie! 

30. Aussitot loute la ville s"emut, et il se fil un grand con- 
cours de peuple. S't'tant done saisis de Paul ils 1'entraincrent 
hors du Temple : et aussidM les portes furent fermees. 

31 . Comme ils clierchaient a le tuer, oa vint dire au Iribun 
de la cofoorte : a Tout Jerusalem est en confusion. » 

32. Celui-ci ayant pris, sur-le- champ, des soldals et des 
centurions, courul a eux. Des qu'iis virent le Irilmn et des 
soldats, ils cesserent de frapper Paul. 

,1} Pour le [>iocetl6 <|u'ils eiu|Joyaiciil. Cf. le Saint-Etpril, \>- 36 ®- 






— 173 — 

33. Alors s'approchant, le tribun le prit, et Ie fit lier de 
deux chaines (Enfin!); et il demandait qui il etait, et ce 
qu'il avail fail. 

34. Mais, dans la foule, Fun criait une chose, l'aulre une 
autre. Ne pouvant rien savotr de certain a cause du tumulte, 
« le fit con du ire au camp. 

Meme procede de narration que pour la « confusion » 
** Epliese a la fin de laquelle on arrive sans qu'il soil 
Possible aux plaignants, aux accuses, an ministere 
Public, aux avocats et aux temoins de pouvoir dire de 
luoi U s'agit (1). Grace a la ceinture du frere Jacques, 
Vo 'la Paul He de deux chaines pour les pecbes de Saul, 
Ce qui est evidemment 1'ideal en matiere de confusion. 

Imposture n° 102. 

LE JEU DE ROMS PAULOS-APOLLOS 

t-omme ce n'est ni pour avoir accompli un vceu dans 

3 Temple, ce qui etait fort naturel et fort coramun, ni 

. ur v av oir introduit Tropbime — celui-ci est reste en 

He . — q ue i e tribun de la cohorte fait lier Paul et 

enitnene dans le camp, il va falloir justifier cette arres- 

. loa P a r une confusion qui ne soit pas celle de tout a 

eu re, mais la confusion de deux personnes dont l'une 
pel * 

susceptible d'etre arretee, si elle vient a tomber au 

F Uv oir de Rome. Le faussaire des Actes connait la 

d apres laquelle nul ne peut arreter ni retenir sans 

se un citoyen, et il l*a invoquee dans un precedent 

a pitre. Le tribun n'a done arrete Paulos (nous lui 

I 1 ) Cf. 1 ( . Saint.Etp.il, [.. 313. 



dW- - "H ( HJJW"!JIj -- — • 



— 174 — 

rendons pour un instant son nom grec) que parce qu'il 
Pa pris pour un autre. Quel autre? 

35. Lorsque Paulos fut arrive sur les degres, les soldats 
le porterenl, a cause de !a violence dn peuple. 

3l». Car une multitude de peuple le suivait, criant : « Ote- 
le du monde! » 

37. Gomme il allait entrer dans le camp, Paul demandaau 
tribun : « Mest-il permis de votis dire quelque chose ? Le 
tribun lut repondit : « Tu sais le grec? 

38. N'es-tu pas cet Egyptien qui a excite, il y a quelques 
jours, une sedition, et qui a conduit au desert quatre mille 
sicaires? » 

39. Et Paul lui repondit : ■ Je vous assure que je suis Juif, 
de Tarse en Cilicie, et citoyen de cette ville qui n'est pas 
inconnue. Penuettez-moi, je vousprie, deparlerau peuple. » 

Ainsi, dans le vif dialogue qui s'est etabli entre le 
tribun et Paulos, celui-ci s'est servi de la langue 
grecque, il lui a donne son nom : Paulos ; et le tribun en 
a conclu qu'il avail fait la capture... d'ApoIlos (1), qui, 
quelques jours auparavant s'est presente devant Jeru- 
salem avec sa bande, qui s'est enfui et qu'on recherche. 
Le nom de Paulos l'a done confirme dans ses soupcons, 
il a fait un coup magnifique ! Mais com me il a 1'E sprit, 
il garde le secret de I'alliteration qui lui permet de 
garder Paulos dans les chaines, car Paulos, e'est 
Apotlos jusqu'a ce que soit demontre le contraire. 
Sans nous donner le nom grec de l'Egyplien qu'il 
recherche, il feint d'ignorer son nom de circoucision qui 
a 1'epoque de la redaction des Actes etait encore dans 
Josephe. De cette fa con le tres excellent Theophile, s'il 

1 1) Sur Apollo*, cC te Saml-Btpril. p. 3Cj. 



mm**- 



— 175 — 

est dupe de la fumisterie, ignorera toujours qu'Apollos 
est le roi-christ antidavidiste que les Actes ont con- 
verti plus liaut en jehouddolatre ; mais, s'il est complice, 
« ne perdra pas cette nouvelle occasion de s'egayer 
a ux depens des goym. 

De soa cote, lie par l'Esprit de deux cbaines appa- 

r entes, sans compter celles qu'on ne voit pas et qui sont 

les plus fortes, Paulos fournit au tribun les renseigne- 

Wents capables de l'egarer le plus et sur la personne 

" Apollos qui cesse d'etre juif pour n'etre qu'egyptien, 

et sur celle de Saul qui cesse dV-tre pupille de Rome 

pour n'etre que Juif de Tarse. Bref, grace a l'Esprit- 

^aint, nous n'en savons pas plus sur Paulos qu'aupa- 

p avant et nous en savons encore moins surApolIos,car 

e n est pas du tout pour avoir <* emraene quatre mille 

jcaires au desert » qu'Apollos appartient a l'histoire, 

c est pour les avoir amenes sur le Mont des Oliviers, la 

u oar-Jehoudda aurait tant aime conduire les siens, et 

P° u r les avoir baptises et endoctrines en son propre 

nom(i). 

t (V **ici comment rEglise a arrangi"' 1 'affaire Apollosdans les Acta 
'lU'A S | S *" e " , "*- s d e I'autos. On a dabord commence par dissimuter 
1,, su s ' ut riniposlciir rais en fuilc par Fi-lii. Ensuilr on en a fait 
s« di CCe!is ' > " r duliasomnd Paulos a Corinllir- i-n nn temps antericur a 
CQ . co "'ituri'. E)cj;'i ils s'etnienl croises a Ephrse. mais sans se rcn- 
c t j a 'Z' ^ ni ' fois a Corinlhr on m- dtt plus co quil est ilrvrnu, mais 



vcnaiJ j" 1 '"!'^' S"'T''. pufcqu'il y est ailii pour rvmplacer Paulos qui 
Act*. s ^ illustrvr graiiuViurnt sons Claude, conim>- il apperl el des 
| oa d ■•■ Lettra aux Carinthiens : < J ai planle, <li! If pseudo-Pau- 
ilulj ' '. S a I'remiere aux Vorintttiens, Apollos a arrose iavec leau 

pruNf,,' , m ' ' " " ;i puy avoir rnir.- rn\ ipi.lquf troisseaieiil J amour- 
n '*.is c* . »* "" S Sl ' l ir0Il °ncant pour Apollos. les antres pour Paulos, 
K ervjci ' 0llt > (,( . ce nuage dissipt, Paulos n'a pas craini d'ntiliserles 
'inthj* *l'°"os, com me il appert encore de la Premiere aux Co- 

W* AdoIi' 11 ' 1 . '"' ou " '''' : * e vous a W r, ' ri ^ s l I u<1 J 3 ' inslawment 

^' e r inn ""*D« aupres d<' vous avec \fs frervs, il n a pa> VOalu y 

Untenant, mais il y viendra quand il !<• pourra. » Et la 



• 



— 176 — 

Les exegetes sont done a la raerci du faussaire qui va 
rediger le discours suivant, a moins que le tribun n'in- 
terdise a Paulos de leproaoncer, cas auquel cet ollicier 
n'aurait pas l'Esprit-Saint. Mais il l*a au plus haut point, 
puisqu'il a pris le prefet de la police du Temple pour un 
chef de brigands et confondu ces deux homines dans le 
nom de Paulos. A la faveur de cette confusion il pent 
bien meler deux affaires, separees par un intervalle de 
sept ans. Les Evangiles out fait bien mieux, quand ils 
ont tire deux personnes du meme individu ! Quedevient 
la religion s'il n'est plus permis a un honnSte scribe 
ecclesiastique de foudre deux personnes en une seule? 

D'aitleurs, e'est calomnier Apollos que de confondre 
volontairement sa bande, (armeej it est vrai,) avec les 
Sicaires qui avaient 1'habitude d'operer dans le Temple, 
qui viennent de manquer Saul et qui attendent un 
moment plus favorable. L'ti clnlTre est la pourtant qui 
etait dans Josephe, le nombre des hommes que le roi 
des Juifs de 812 avait enchaines a sa fortune, « Ces 
Sicaires, dit le Saint-Siege, etaient des assassins alors 
repandus dans la Judee, et ainsi nommes parce qu'ils 
portaient, sous leurs habits, un petit poignard, en latin 

Deuxieme an-r Corinthiens ne nommanl pas le depute qui csl censt 
avoir vie envoye par Paulos rn A it hair avec Titus [via, J2. ^3;, Tlio*>- 
dorel. historii'ii ecclesiastique, daignc supposer qu'il s'agit J Apollos. 
Mainlenant,* rlanl iloiiue ces relations, si etroilcs avec I' A poire i1<*- s 
nations, dc quelle rille Apollos a-1-il etc SvequrJ I>r Ituras? Ue Colo- 
phon t D'lcoiuiuu i-n Phrygie? L'Egltse grecqoe b£site mire li-sirois, 
ce<]ui perinet a Hippulyle it it Dorolhee Ae le fair'- eveque de Cesoree 
Maritinia. et de le mettre au uuinbn- des >oixaiile-Jou/.' disciples 'I 111 
dan* 1'Evangili- si-Ion Luc suivenl Jesus a Jerusalem. Kntiit *|ui'l"li je:i 
eiegeles icilons Ann-dei- Henry, faint t'aut tt Stneipic, I'aris. 1SS3, i"" 8 ' 
t It p. luTj ont pense qu'il fallait unir Apollos D I'KuJisr par d*» 
lii-ns plus sol ides : ils disent qu'A polios avait cte convert! el baptisf 
par Joanne* lui-int-me, ce qui rtail une preparation :i la science el * 
ia grace du Chrh-l : 






— 177 — 



sica.Josephedonne trente mille bommes acetEgyptien: 
niais rien n'empeche que ce nombre n'ait ete d'abord 
que de quatre mille. Puis Josepbe ne dit pas que tous 
c es trente mille brigands fussent sicaires. Ajoutons 
^u'il ne s'accorde guere avec lui-meme au sujet de cet 
evenement. » Le fait est qu'il ne s'accorde plus du tout, 
G'eat que le Saint-Espritn'a opere que dans la Guerre 
des Juifs ou il a remplace quatre mille par trente mille, 
n egligeant les Anliquiles juda'iques ou il a laisse les 
luatre mille dont il est question dans les Actes. 

En attendant, les Actes s'accordent avec Josepbe en 
ceci q u ' a | a j a t e d e 812 Apollos n'a ete tue ni par les 
Juifs ni par les Romains. 

II adisparu sur le Mont des Oliviers, on ne sait ce 
°l u u est devenu, et, si on le sait, on ne veut pas le dire. 
~ e son cote, Saul, eu 8 ID, a echappe aux Sicaires, gens 
de Menahem, d'Eleazar bar-Jair et d'Absalomon, il est 

le i Rome en passant par Corintbe pour demander 
secours a Neron. Paulos, produit de Paulos et d'Apollos 
isionnes, va etre livre a Felix et conduit prisonuier 

tt °nie ou il mourra martyr avec Pierre. 

Imposture n° 103. 

L * C0XVERSI0M DE SAUL SARREE TAR PAUL 

( "aul s'etant explique en grec avec le tribun, les Juifs 

Dt pu comprendre et rectifier ce qu'il lui a dit. Afin 

/* e ie tribun ne puisse comprendre et rectifier ce qu'il 

ire am Juifs, il leur parle en arameen. Depuis qu'il 

amt -Eaprit il peut mentir en quinze langues (1). 

"^AaBr/ 01 .' 6 facu "* I 1 "' I'Egli^e a con-ideraMoim-nl elendue, cf. 1<* 
w ue Christ, |». 2H. 

12 



' 



— 178 — 

II lui sufilt ici de mentir en deux, puiaque l'auditoire de 
langue arameenne n'a pu entendre ce qu'il a dit a son 

confident de langue grecque. 

-iO. Le Lribun l'ayant permis, Paul se tenant debout sur 
les degtvs, (it signe de la main au peuple, et un grand 
silence s'Otant fait, il leur parla en langue htibraique, 
disant : 

IV 

ACTES DES AI'UTRES, CHAP1TRE XXII 

1. « Hommes, mes freres et ines pares (1), ecoulez nia de- 
fense que je vais entreprendre devaat vous. » 

2. Quand ils enlendirent qu'il leur parlait en langue 
liebraique, il se fit encore ud plus grand silence. 

3. 11 dit done : « Je suis Juif, ne a Tarse en Cilicie, cleve 
dans celte ville aux pieds de Gamaliel, inslruil selon la 
verite de la Loi de nos peres, Zilateur de celte hi, comme 
vous 1'etes vous tous aujourd'hui : 

i. C'est moi qui ai poursuivi jusqu'a la mort ceux de 
celte voie (2), les chargeant de liens, hommes el femmes, et 
les jetanl en prison. 

y. Comme le prince des prelres men est tOmoin ,;t , ainsi 
que tous les anciens (4); et memo, ayanl re«;u deux des 

(1> II y a bran Ichijjs qn'ils ont distant, !<■> percs it SanU 

[2] De" la sect'' des Zi-lote*. il t-sl impossible il'avoucr pins maladroi- 
Irmcnt i{ui< ks christians ne foul iiii'uii avro la secte fuiulec C ar 
J eh o ml d a! 

(3) Ananias sous Pel is, mais cYst 1 KaJajitia.- que soagt le faDssairj 1 , 
car il fait imme diatemenl allusion .i ta eircons lance <lans laqnellc 
Saul est alii 1 a Damns avrc les let Ires du geiidr-iI'Daiian. CI. !•■ Sfl' B '" 
Esprit, [i. 87. 

,-1, Gamaliel, sun mailiv, Malbias, pere de Josrjihe, lout le sanlieilrini 
toule la famille herodkunc et lous ks procuralours romains <k[* ul? 
Pilatua jusqu'a Gt-ssius Horus. 



■ 



— 179 — 

lettres pour nos freres de Dumas, j'y allais pour les amener 
enchaines a Jerusalem, afin qu'ils fussent punis. 

6. Or il arriva que, lorsque j"elais en cliemin et que j'ap- 
prochais de Damns au milieu du jour, soudain brilla du ciel 
autour de moi une abondante lumiere. 

7. Et tombanlpar lerre, j'entendis une voix qui me disait : 
Saul, Saul, pourquoi me perseeutes-tu? » 

8. Et moi, je rcpondis : « Qui iMes-vous, Seigneur? » Et il 
me dit : « Je suis Jesus de Nazareth, que tu persecutes. » 

9. Et ceux qui elaient avec moi virent la lumiere, mais ils 
n'entendirent pas la voix de celui qui me pariait, 

10. Alors je demandai : « Que fcrai-je, Seigneur"? » Et le 
Seigneur me repondit : « Leve-loi, va a Damas : et la on te 
dira tout ce quil faut que tu fasses. » 

H. Et comme je ne voyais point a cause de l'eelat de 
cetle lumiere, conduit par la main de mes compaguons, je 
v ins a Damas. 

12. Or un certain Ananias, homme selon la loi, ayant le 
temoignage de tous les Juifs qui habitaienl dans cetle ville, 

13. Venant a moi, et s'approchant, me dit: « Saiil, mon 
"■fcre, regarde. » Et moi, au me me instant, je le regardai. 

*4. Et lui reprit : • Le Dieu de nos peres t'a predestine 
pourreeonnaitre sa volonte, voir le Juste (1), et entendre la 
T °ix de sa bouche (2) ; 

**« Parce que tu lui seras tumoin, dcvant tous leshommes, 
de ce que tu as vu et entendu. 

1C Et maintenant, que tardes-lu! Leve-toi, recois le 
oaptenae et lave les pechds en invoquanl son nom. » 

Juaqu'ici, Paul a plaide coupable, il a parle pour 
a ul qu e \ ons se8 contemporains ont vu emigrer a 

c, ' om *l>»'on donne '» Bar-Jeboudda Mir ia croii dans certain* 
"vsngtipg 

Paul ' "ilt'nuediaire des ligrt-Ga- ■ j 1 1 1 ont faliri'iut les Leltrts dr 






— ISO — 

Rome dans les sentiments qu'il avail deja lors de son 
depart pour Damas. Le fuussaire n'a pu etublir la con- 
version de Saul que par les impostures accumulees dans 
son propre ouvrage. II ne nous apprend rien de nou- 
veau, sinon que Saul serait ne a Tarse 1 1 J, qu'eleve 
dans Jerusalem, il a ete instruit dans la Loi par Gama- 
liel, et qu'il etait midi quand la voix de Bar-Jehoudda 
retentit dans un eclair aux portes de Damas- Lc tribun 
n'a pas protestu contre la conversion de Said, il n'en- 
tend que le grec. Voyons maintenant comment l'Esprit 
va se tirer du retour de Paul a Jerusalem avec la 
contre-marque de Saul, dans un discours qui est cense 
avoir ete prononce devant des Zeiotes de 812, secta- 
teurs de Jehoudda et de ses fds. 

Le faussaire a devant Jui la Lettre aux Galatea 
dans laquelle il est dit que Paul a passe quinze jours k 
Jerusalem chez Pierre et Jacques en 789, et plus de 
temps encore en 802, sous les yeux memes du Joannes 
survivant; il a devant lui son propre ouvrage dans 
lequel il est dit que Paul a ete presente aux apdtres par 
Barnabe dans Jerusalem meme et qu'il est revenu pres 
d'eux pour une collecte et pour un concile. Voila le 
moment ou jamais pour Paul de faire valoir ces recom- 
mandations, puisque Tauditoire n'est compose que de 
Zeiotes et de Sicaires qui suivent la « voie » du Joan- 
nes, de Pierre, de Jacques et de Barnabe. Osera-t-il? 

M}Cr-U rsl contrstS par Hieronymus i^ain! JenJitu.. Cf. les .Vet>- 
chandi de Christ, I. [II du Mtnsoitgt ehrttien, p. SS. 






— 181 — 
Imposture n" 104. 

LE RETOL'R A JERUSALEM APRKS DAMAB 

17. Et il arriva qu'elant de relour a Jerusalem, et priant 
dans le Temple, je tombai dans un ravissement d'esprit. 

18. Et je vis le Seigneur (1) qui me disait : « liute-toi, et 
sors vile de Jerusalem; car ils (2) ne recevront pas le temoi- 
guage que tu rends de moi. » 

19. El moi jerupotidis : « Seigneur, ils savent eux-memes 
que c'est mot qui enfermais en prison et decbirais de coups 
dans les synagogues ceux qui croyaient en yous ; 

20. Et que, lorsqu'on versail le sang de Stephanos (3) 
votre temoin. j'etais la, et j'y consentais, et je gardais les 
vetemenls de ses meurlriers (4}. 

-I. Et il me dit : t Va, parce que je t'enverrai bieo loin 
v ers les nations. » 

Eh bien ! le faussaire n'a pas ose ! Devant les chris- 
tiens de langue arameenne, il a du renoncer a iovoquer 
le temoiguagede Jacob. Sous le masque ecclesiastique, 

(l) Le Rabbi. Pour corroborcr !<■ « N 'ai-je pas to le Seigneur?* de 
'« Lellit cux Corinthitnt, et to : « J'ai appris du Seigat-ur qui- la imil 
0l < 'I Hit iivre. » 

('-) Les fibres de Bar-Jehoudda. leurs disciples, ct les Juifs du 
Temple eux-menies, en un mot, tous ceuv (|ui, au tendemain de la 
Pjiqiie de 7g9 t oat vu Saul parlir a la tcte de ses soldats pour accom- 
I'ur la mission que Paul vient de dvtinir : » Amener ceux de celte 
Se fi e * Jerusalem enchained alia qu'ils fussent punls. » 

(3) /-a Couroniie. e'est-a-dire Jacob junior, le premier des sept lils 

e Jehoudda qui ceignit ccllc du marlyre. Le Saint Sttge, en tradui- 

sant S'epbiaos par Eticnne, cree un person nape dislincl ct en que) que 

u° < i' lar r? t ' i'egaiw le* reclierches. 

I*) Nous pensons qu'eneffel Saul, en qualite de stratecc du Temple, 

eu la garde des velemenis sacerdolaux. notammenl de celui dt! 
^aiaph, w d onl Yitellius ell t egalement A s'occuper lore de la p;ique 
''JO, au lendemain du depart de Pilalus et quoad il reaiplaca Kaia- 
Ptas par ThOophile, soa beau-tore. 



a 



■ 



— 182 — 

tous ont reconnu Saul, le prince herodien, le pupillc de 
Rome, le persecuteur impenitent de la secte de Je- 
boudda. Qu'a Rome les grands faiseurs et les grands 
collecteurs de l'Egiise speculent sur l'imposture de Saul 
converti pour tondre les goym, c'est peut-etre de 
bonne guerre! Mais lorsque les disciples autbentiques 
du Nazir entendent dire que 1'ombre de leur maitre a 
commando a I'ombre de Saiil d'aller parmi les nations, 
lui qui dans les Evangiles dont ils se servent, defend 
expressement eette souillure, une Imee formidable s'e- 
leve, faite de risee et d'indignation. Les nations! Le 
mot seul a sufG pour dechainerla haine. 

Imposture n° 105. 

LA QUESTION DE DROIT 

22. lis l'avaient ccoutc jusqu'a ce mot; mais alors ils 
eleverent leur voix, disant : « Ote de la terre un pareil 
homme, car ce serait un crime de le laisser vivre! » 

23. Eux done, poussant de grands cris, jetant leurs vete- 
ments, et lancant dela poussiore en 1'air, 

24. Le tribun ordonna de le conduire dans le camp, de le 
declarer de verges, et de le mettre a la question, afin de 
savoir pourquoi ils criaient ainsi conlre lui. 

25. Mais lorsqu'ils l'curent lie avec des courroies, Paul dit 
au centurion qui etail pres de lui : a Vous esl-il permis de 
flageller un citoyen romain non condamne? » 

Comme a Pbilippes, lefaussaire se rappelle que laloi 
romaine fait obstacle a cette invention (1). Mais, de 
meme qu'a Philippes Paul attend qu'it soit elargi pour 
protester contre son emprisonnement sans cause, de 

i.l) Cf. le SaintEtprit, p. £23. 



— 183 — 

meme ici il attend qu'il soil lie avec des courroiespour 
protester contre sa fustigation eventuelle. Grace a la 
question de droit qui va s'engager, l'Esprit-Saint elude 
completement la question de fait qui livre Paul aux 
mains du centurion. Celui-ci ne lui appliquaat pas la 
fustigation qui, parait-il, est le seul moyen de savoir des 
Juifs pourquoi ils crient contre Paul, personne ne devine 
pourquoi, deja charge de deux ehaines, Paul est lie de 
courroies et menace de peines corporelles. C'est qu'il 
» mission d'executer le « coup du. frere Agabus. » 
Agabus en le ceignant de sa ceinture n'a point parle 
de ehaines, mais de courroies. Ce detail se perd au 
milieu du tapage. 

Pour des raisons differentes, mais generatrices de la 
mGme obscurite, le tres excellent Theophile est dans la 
meme situation que Tibere Alexandre a Ephese (1) : 
v oyant il ne voit point et entendant il n'entend point. 
C'est le triomphe de l'Esprit annonce par Isaie. 

Imposture n" 106. 

LK CENTURION LEG1STE 

Heureusement le centurion possede du droit et de 
1 histoire une connaissance moins superficielle que le 
tnbun son superieur. II ne prend pas Paulos pour 
A polios, lui E II n'a pas l'Esprit-Saint depuis 789 
comme son vieux camarade Cornelius de Cesaree! II 
a ete de garde a la tour Antonia sous Gesstus Florus 
e t il n'est pas enzoni comme sembie l'etre son chef, 
tl sait que Je prince Saul est ne eitoyen romain et 

W Cf. les Marchanih tit Christ, p. 3i3. 






— 184 — 

qu'il n'est point homme a se laisser fouetter sous Felix, 
fut-ce dans les liens ou Paul est attache par Jacques. 

2£. Ce qu'ayant eotendu, le centurion se rendit aupres du 
tribun, et 1'avertit, disant : « Qu'allez-vous faire? car eel 
homme est citoyen romain. « 

27. Et le tribun venant a lui, demanda : a Dis-moi, es-tu 
Romain? » Et Pan! repondit : « Oui. » 

28. Le tribun reparlit : « C'est avec beauroup d "argent 
que j'ai acquis ce droit de cite. » Et Paul reptiqua : « Moi, 
je suis ne citoyen. » 

C'est une scene fort curieuse a cause de la situation 
legale des parties. Le tribun eat officier dans l'armee 
romaine, mais c'est un juif comme il y en eut dans les 
troupes commandees par Tibere Alexandre, juif lui- 
mime avant d'etre chevalier, procurateur de Judee, 
gouverneur d'Egypte et general sous Vespasien. Pau- 
los qui, il n'y a qu'un instant, etait l'Egyptien Apotlos 
pour le tribun, parce que le Saint-Esprit en avait dis- 
pose ainsi, redevient ce qu'il est reellement, Saul, 
prince herodien, pupille de Home, parent du procura- 
teur Felix. On remporte les verges, et pour avoir fait 
enchainer d'abord, puis Her sans savoir pourquoi, un 
cousin de son chef et du roi Agrippa, le tribun a grand' 
peur pour son avancement. Neanmoins, lie lui-meme 
par l'Esprit-Saint, il ne le delie ni nele relache. Agabus 
avant tout! Au dessus du tribun, de Paul et de Felix, il 
y a celui qui lie et qui delie, tu ne l'ignores pas, tres 
excellent Theophile, et Jacques est uu de ses freres, 
suppleant de Pierre en Judee, car Pierre a qui est passe 
le pouvoir de lier et de delier, pouvoir davidique par 
excellence, est en ce moment a Rome ou il exerce la 



— 185 — 

mysterieuse profession de pape. Tu le sais bien, 
voyons, tres excellent Tbeopbile ! 

Nous ne pouvons nous ranger a l'opinion du Saint 
Siege lorsqu'il couclut du nom de Lysias que le tribun 
6tait grec (1), car Herode, tetrarque d'Abilene, fils de 
Cleopatre etpartantdemi-frere du juifconsubstantiel au 
Pere (2), s'appetait Lysias ou Lysanias et il n'etait pas 
grec. Mais nous nous rangeons a son opinion lorsqu'il 
conclut du nom de Claudius que le tribun tenait son 
droit de cite de 1'empereur Claude, c'est pour la meme 
raison qu'Alexandre avait pris le nom de Tibere, et 
Josephe celui de Flavius qui etait avant tout celui de 
Vespasien. L "intention du scribe est tres claire, c'est 
bieu a un juif latinisant qu'il en a, et il a beau faire 
risette aux Romaius dans l'espoir de les depouiller 
plus a l'aise, il les deteste corame on deteste des en- 
oemis, il les meprise comme ou meprise des dupes, 
et il maudit les Juifs qui, en violation de la loi 
pfechee par celui d'entre eux qui etait consubstantiel 
auPere, ont accepte 1'image et porte le nom de la Bete. 

29. Aussitot done s'uloignercnt de lui ceux qui devaient 
lui donner la question; le tribun lui-memeeul peur, apres 
qu'U eul appris qu'il etait citoyen romain, parce qu'il l'avait 
fait lier. 

■*0- Le lendemain, voulanl savoir plus exactement de 
quoi u [ a jt accuse par les Juifs, il lui ota ses liens, et or- 
donna aux pretrcs, et a lout le conseil de s'assernbler, puis 
U amena Paul, et le placa au milieu d'eux. 

(') Claudius Lwas c'esl le nom iiue le fatt^saire doime iilus loin 
a " 'rilmn. 
U) Pour le litn tie [laivnle qui o:\islail entrc !es Iterude- et la fa- 
lUe de Bar-Jchotitliia, sl- re|>or1er au Charpentitr, p. 93, 



_ 



— 186 — 

Evidemment il aurait pu consulter les membres du 
Sanhedrin la veille, avant de Her Paul avec les courroies 
et de le condamner au fouet sous le pretexte qu'il pour- 
rait bien etre Apollos, mais ert ce cas il saurait pour- 
quoi les Zelotes et les Sicaires crient contre Saill, il le 
dirait peut-etre, et ce faisant il ne suivrait plus les voies 
impenetrates du Saint-Esprit. Paul n'a plus besoin de 
ses liens, puis que le coup du frere Jacques a reussi; le 
tribun les lui 6te, ou pour mieux dire Jacques les re- 
prend, ce sont des liens juifs : mais, remarquez-le bien, 
il lui laisse ses chaiues, car elles sont romaines, et il 
faut que Paul aille a Rome. 

Au lieu de s'adresser aux Juifs de la rue, a ceux 
d'Asie quiont manifeste contre Saul en leur qualite de 
Zelotes et de Sicaires, le tribun pour se renseigner 
amene Paul aux Juifs du sanhedrin qui naturellement 
n'ont jamais entendu parler de lui. II prend done toutes 
les mesures necessaires pour ne rieu apprendre de nou- 
veau, et comme il ne savait Hen la veille, il en sera 
de memo le lendemain. 

Imposture n° 107. 

DEVANT LE HEVENAXT Of GRAND-PR&TRB ANANIAS 

Un simple tribun de coborte fait assembler les prdtres 
et tout le Conseil pour juger uu citoyen romain, sans 
meme savoir de quoi on t'accuse. Si Paul ressortit a la 
lot romaine, pourquoi les magistrals juifs ? Si e'est a 
la loi juive, pourquoi le tribun et de quoi s'occupe-t-il? 
Comme fourberie et duplicite, la scene devaut le san- 
hedrin est d'ime magnificence incomparable : pendant 
la nuit, Saul, ce per secateur contre qui les Sicaires 



— 187 — 

pou89aient hier des cris de mort, est redevenu a la 
fois Paulos et Apollos, tous deux coupables auxyeuxdu 
Sanhedrin, l'un pour avoir donne son nom aux Lettres 
que Ton salt, l'autre pour s'etre dit roi-christ en 812. 
Alors que Saul eut ete recu avec enthousiasme par le 
Conseil dont il avait si souvent execute les ordres ou 
inspire les deliberations, c'est Paulos le jeliouddolatre 
qui se presente. On le laissera d'autant moins parler 
qu'il comparait devant le revenant d'Ananias, le grnnd- 
pretre assassine par Menahem (1), dernier frere de celui 
qu'il precbe dans ses Lettres comme etant ressuscite el 
fits de Dieu. 

V 

ACTES DES APOTRES, CKAPITRE XXIII 



*. Paul, regardant fixement le Conseil, dil : « Hommes, 
oies freres, jusqu'a ce jour je me suis conduit devant Dieu 
e n toule bonne conscience. » 

2. Mais le prince des pretres. Ananias, ordonna a ceux qui 
etaient pres de lui de le frapper au visage. 

3. Alors Paul lui dit : a Dieu te frappera, muraille blan- 
c 'ue. Tu sit'iges pour me juger seion la loi, et, contre la loi, 

u °rdonnes de me frapper ! » 

4- Ceux qui etaient presents dirent : n Tu maudis le grand 
P p 6tredeDieu? » 

5. Et Paul repondit : e Jignorais, mes freres, que ce fut 
e prince des prelres. car il est ecrit : «Tu ne maudiras 
Point le Prince de ton peuple. » 



vous voyez comment Paul a ete recu ! 
I ) Cr. le [icC-scnt volume, p. 62, 



■ 



— 188 — 

A peine a-t-il ouvert la bouche qu'Ananias la lui a 
fermee a coups de poing, d'abord parce que, s'il avait 
park 1 , le tribun aurait pent-etre appris quelque chose, 
ensuite parce qu'il n'aurait pu prendre la parole que 
pour plaider la resurrection et la divinite de Bar- 
Jehoudda, cequi eut etonnele tribun qui est un tribun du 
temps de Claude. Mais Ananias ne lui laisse pas le 
temps de prononcer le nom de circoncision du juif con- 
substantielau Pere ; on a tout 1'Esprit-Saiat qu'on peut 
avoir, car le tres excellent Theophile ecoute aux portes 
et il nefautpas qu'il entende. 

Paul « recoit sur la gueule » comme on dit dans le 
Iangage des Halles de Jerusalem auxquellescette scene 
semble erapruntee, mais en revanche il trahe Ananias 
de « mur recrepi » ce qui, sans valoir « vieux fourneau », 
rappelle agreablement « seputcre blanchi » dont les 
Evangiles font un usage assez frequent pour que le 
faussaire le leur emprunte a son tour. 

A la verite Ananias, assassine dans les egouts par 
les gens de Menahem, avait trouve la un tombeau aussi 
mal blanchi que celui du Nazir au Guol-golta, mais il 
se portait encore assez bien lors du guet-apens organise 
par ces mimes gens contre Saul le jour de la Xilophorie. 
Malheureusement il figurait dans Josephe parini ks 
premieres victimes du christ a tute d'ane. 

II fallait done que le Saint-Esprit trouvat de cette 
vengeance une cause qui ne fut ni Bar-Jehoudda, ni 
aucun de ses freres. II a trouve Paul. C'est Paul qui 
dans le personnage d'un Nazireen, — car il est Nazi- 
reen, il n'y a pas a dire, le tri-s excellent Theophile 
la vu dans le Temple avec quatre disciples de Jacques, 
— a recu le premier coup porte a la secte par Ananias, 






- 



— 1S9 — 



et e'est pourquoi Ananias a etc frappe a son tour, mais 
ailleurs que sur sabouclie. « Dieute frappera, muraille 
blanchie. Tu sieges pour mejuger selon laloi, et contre 
la loi, comme a fait Kaiaphas ton pere au roi legitime des 
Juifs, tu ordonnes de me frapper!.. Dieu te frappera! » 
Paul qui dans un instant passera chef de la secte des 
Nazirecns voue done Ananias a la vengeance celeste 
avec d'autant plus de certitude que cette vengeance est 
mscrite dans 1'histoire parmi les gheoullas de Mena- 
hem parvenu au pouvoir supreme. « Quoi ! lui dit-on, 
tu maudis le Gr&nd-prC-tre de Dieu ? » (A mere ironie : 
« n'y avait qu'unseul grand pretre de Dieu, e'etait Bar- 
Jehoudda.) Et Paul, avec plus d'amertume encore : 
« J'ignorais quecefut le prince des pri-tres (remarquez 
'a difference) caril est ecrit : « Vous ne maudirez point 
le Prince dupeuple(l). » Or qu'a fait autrefois Kaia- 
phas? II a maudit le Prince du peuple, (le vrai, a la fois 
^rand-pretre et Roi) en la personne de Bar-.Ielioudda, 
his de David; un aputre tel que le veulent les Aetes 
et qui a lu ses Ev:tngiles ne recommit pas de telles 
S g as pour etre princes des prelres, ils sontindignes de 
c ettefonction, il est permisdeles tuer. Qu'onne s'etonne 
Qoncpas qu'Ananiasait ete frappel « Celui qui a frappe 
de 1'epee sera frappe de l'epee, avait dit le Joannes en 
son Apocalypse. » Etmieux encore Jesus : « Amenez- 
es moi et tuez-les en ma presence pour m'avoir em- 
P^che de regner. » 
Le sejour de Paul au berceau de Socrate lui a donne 

v; '' ( ' e f-Ssewfe k iui. IT., mais par les cheveii*. r.imme il con- 

f i a •■ secte iles Xaxireen*: < Vous ne farlere* point uiaj iie> rfifuj 

,.„, ns ' e sens <le puissances et vous lie inaudirei point le prince ile 
* 01 »"e pe Uple . , 






— 190 — 

le secret de 1'ironie, et il refuse de reconnaitre ua 
grand-pretre au sens de la Loi dans cet Ananias qui 
conduit l'interrogatoire a coups de poing sur la bouche 
du prevenu. Cependant, comme ce prevenu est citoyen 
roraain, cette fa^on de faire n'ei'it pas deplu a Bar- 
Jehoudda, si la Grande p:\que se Cut realisee. Elle ne 
deplait qu'appliquee au chef de la secte des Nazireens. 
Mais d'ou vient qne Paul refuse de reconnaitre physi- 
quement Ananias ? Considerant que le Saint-Siege est 
le depositaire du Saint-Esprit, nous ferons passer son 
explication avant la mUre qui ne saurait pretendre au 
caractere sacre : « Saint Paul, dit-il, a pu aisement ne 
pas connaitre le grand-pretre, attendu qu'alors le pon- 
tificat etait une dignite variable selon le caprice ou la 
politique des Romains. Josi'phe dit qu'il y eut trois 
grands-pretres la meme annee, et que l'un deux necon- 
serva sa dignite qu'un seul jour. Ainsi saint Paul a pu 
facilemeot Stre dans l'ignorance sur ce point. Ajoutons 
que le grand-prStre n'avait pas alors ses vStements de 
pontife ; ils etaientrenfermes dans la tour Antonia, d'ou 
on ne les tirait qu'aux jours solennels. Enfin, en suppO" 
sant que dans le lieu ou se tenait le sauhedrin, il f 
avail une place all'ectee pour le grand-pretre, il ne s'en 
trouva assurement point de telle chez le tribun ou se 
tint le conseil devant lequel comparut saint Paul. » 

Que Paul ait etc incapable de reconnaitre Ananias, 
cela se concoit dans 1'etat ou ils sont l'un et Pautret 
mais ce n'est pas pour les raisons qu'invoque le Saint- 
Siege, la deruiere surtout, car il est clair que la reunion 
n'a pas lieu cbez le tribun ; elle se tient dans la salle du 
Sanhcdrin, le Hanoth, ou Bar-Jehoudda, ses freres et 
ses autres parents ont ete successivemeut juges et ou 



"*!<** 



— 191 — 

dans les Actes mtimes Said en 787 se saisit tie Jacob 
junior pour le raener au lieu de la lapidation (1). Paul 
quia toutlu, Evangiles, Actes, Antiquites juiWiques 
de Josepheet Talmud de Tiberiade, Paul n'ignore rien 
de tout cela. Et comme il est toujours dans les Hens du 
frere Jacques, 11 a reconnu tout de suite Ananias. 
Ananias est de ceux qui out « raaudit le prince du 
peuple juif i> non seulement dans Bar-Jehoudda, roi- 
christ en 788, mais dans Menahem, roi-christ en 819, il 
est de la famille d'Hanan et de Kaiaphas. Si Paul feint 
de nepas le connaitre, Saul, eleve de Gamaliel etstra- 
tege du Temple, l'a parfaitement connu, c'est I'Ananias 
que Menahem, dernier frere du roi-cbrist et roi-christ 
lui-meme, a fait assassiner dans les egouts en 819, pour 
avoir « maudit le prince de son peuple. » 

L'Eglise pretend, par I'organe de la Sacree Congre- 
gation de l 1 Index, que cet Ananias etait fils de Nebe- 
daios et le meme que celui qui, grand-pretre sous 
Claude, fut envoy e a Rome au moment de la guerre de 
°Q3entre les Gableens et les Samaritains. Voici la note 
°e 1'edition des Actes approuvee par le Saint-Siege : 
n Ananias, ills de Xebedee, avait recu le souverain pon- 

(1) Ce nest [■ ,t> die* le tribua que s'asseniblu le Sanhudrin au grand 
c °mplet. — tout le Conseil (mii, 30) — i-'est dans la s-ille ordinaire de 
463 Ranees, par consequent dans le Hanoth. (Cf. le Roi ties Jui/i, 
P- -'■>.) Lvsias anit-ne lui-m&OM Paul aui uiagL-trats, [xxtt, 30; et crai- 
guanlqu'ils ne le mclteul en piece*, il lenvoie prendre par sessoldots 
Pour le ramener au camp [xxm, lOi. Pour aller au sanhedrin lis sont 
Q "ligei de desi-endre (vim, 10). ce qui montre chei le scribe une 
J^nnaissance parfaite de la topographic [Cr. le Roi dts Juifs, p. 2T.). 
J* nest pas i 0U ( . [ e lendcniam les sioaires qui ont fait vtr-n de titer 
j 011 ' von t Ironver les magistrals, leur demandant de le faire amener 
j no uve»ii dev.int em alin <|ii'ils puissent accomplir leur vwb dans 

•rajet compris enlre le rainp et la salle des seances (xmii. 15 et 20). 






— 192 — 

tificat d'Herode, roi de Chalcis, Tan 4S de notre ere 
(I'erreur christienne) a la place de Joseph, fils de Ca- 
mithas. Le procurateur roinain Cumanus l'envoya a 
Rome en 52 pour repondre aux accusations portees 
centre lui par les Samaritains. Ananias fnt acquitte et 
conserva sa dignite jusqu'en 59, ou il dut la ceder a 
Ismai. ; l, fds de Phabi. » Get Ananias n'a rien de com- 
mun avec celui qui nous occupe. Ce n'est point par Cu- 
manus qu'il fut envoye a Rome, e'est par Quadratus, et 
prisonnier; Cumanus lui-meme fut envoye avec lui pour 
se disculper. R parait bien qu'il n'arriva rien a Ana- 
nias de pis que la prison, mais on ne voit pas qu'il eut 
repris ses fonctions jusqu'en 59 ($12)! Ce n'est point 
a Ananias qu'a succede Ismael, Ills de Phabi, e'est a 
Jonathas, assassine par les Sicaires. Enfin ni dans les 
Actes ni dans Josephe, a 1'endroit oil il est question 
de lui (1), l'Ananias vise paries Acfeset seul grand- 
pretre de ce nom sous Xeron n'est fils de Nebedaios. 
Le nom de son pere a ete enleve dans Josephe, Mais 
voici ou nous sommes pleinement d'accord avec le Saint- 
Siege, L'Ananias dont parlent les Actes « peril de la 
main des Sicaires qui lui firent expier ainsi ses relations 
avec les Romains. » Ajoutons que celui-la n'etaitnulle- 
ment fils de Nebedaios et que les Actes sous-entendent 
assez clairement qu'il etait fils de Kaiaphas. Le gendre 
de Eianan n'est pas mort sans enfants, et faute d'avoif 
pu I'atteindre personnellement, e'est sur eux qu'on s'est 
venge, comme 1'ordonne la Loi selon Jehoudda et ses 
fils et selon Jesus aussi dont nous avons toujours pre- 
sentes a la memoire les exquises paroles : « Amenez 

flj Acta, inn, 1 el XXIV, 17 et Guerre da Juifi, livre 11, cb. **'» 

201 el 2l2. 






— 193 — 

ceux qui nTont emp&che de regner et tuez-les en ma 
presence! » G'est meme parce que le dernier frere de 
Bar-Jehoudda a tenu compte au plus haut point de cette 
disposition testamentaire envers Ananias, que l'Esprit- 
Saint a place 1 'affaire de la Xilopliorie sous Felix en 
812, Ananias n'etait pas encore grand-pretre cette 
annee-la, mais il etait encore vivant, et Paul avec les 
facultes divinatoires qu'il tient de la ceinture du frere 
Jacques an nonce a cette murailie blanchie, a cet 
homme-sepulcre, le sort qui l'attend le jour ou il tom- 
bera entre les mains d'un goel-ha-dam du « prince du 
peuple. » 

On chercherait vainement le nom d' Ananias, assassine 
' par les gens de Menaliem dans la liste des grands- 
pretres dressee par M. Stapfer. C'est vainement aussi 
que nous y avons cherche celui de Jonathas, assassine 
sous la procurature de Felix. Xous avons cru devoir 
sauver de 1'oubli ces deux illustres victimes, sachaut 
lue le culte du Juif coasubstantiel au Pere n'en serait 
Point diminue. 

Imposture n" 108 

LE SILE.NCE d'aNAMAS 

Au milieu de tout cela, le tribun ne sait toujours pas 
pourquoi il a arrete Paul, et Ananias n'a pas 1'air dis- 
pose a I e luj di rej car apercevant la ceinture du frere 
Ja cques sur le corps de Saul il est frappe d'un bebete- 
^ent sans remission. Quant a Paul les coups qu'il re- 
Soil sur la bouche lui out fait descendre la langue au 
P u « profond de 1'cesopbage. II ne la recouvrera que 
P Ur 8" u ider le Sanbedriu dans la vote des discussions 

13 



. 



— 194 — 

les moins propres a edifier le tres excellent Theophile 
sur l'identite du graad-pretre Ananias. 

(3. Or Paul sachant qu'une partie e talent saduceens, et 
lautre pliarisiens, s'ikria dans le Conseil : >• Homines, mes 
freres, jesuis pharisien, iils de pharisien; c'est a cause de 
1'Esperance I) et de la Resurrection des morts i) que je 
suis en jugcment. » 

7. Lorsqu'il eut dit cela, il s'eleva une discussion entre 
les pharisiens et ies saduceens, ell'assemblec fut divisee. 

8. Car !cs saduceens disent qu'il n"y a ni resurrection, ni 
Stage, ni esprit; les pharisiens, au contraire. confessent Tun 
et 1'atilre. 

9. 11 s'eleva done une grande claineur, Quelques-uns des 
pharisiens se levant, eontestaient, disanl : .Nous ne trouvons 
rieo demal danscet homme; el si an Esprit ou un Ange lui 
a parle"? (3). » 

1U. Et commele tumuke s'accroissait, le trihun, craignanl 
que Paul ne fut mis en pieces par ces gens-la. eornmanda 
aux soldats de descendre, del'enlever d'au milieu d'euv, et 
de le conduire dans le camp. 

On voit que la seance n'a pas lieu chez le tribun, mais 
qu'il faut au contraire descendre du camp dans la direc- 
tion du Hanoth pour enlever Paul a la fureur des sadu- 
ceens, si toutefois les soldats arrivent a temps, car les 
discussions sur la resurrection sont mortelles, surtout 
quand on n'est soutenu que par les pharisiens. Paul 
montre beaucoup de courage en soulevant celle-la, mats 

(t) LEsperanie il Israel, dont i! r*l rjix'-lron plus loin nviir, 20\ 
c'esli-ilirv le Me; sit- de la delivramv, relui -iin n'etail pas venu a la 
p,ique ill? TK9, mats f]ue les ctuistieiK allendaitnt enrore — selon les 
protuesse* de VApoeatt/pte. 

<~1 Qui, n'avaiil pa> en lieu en 189, n'etait i|ur remise. 

(3) On n'avonp pli]* que celui i|ui avail parle a celte generation, 
c'ei.iit le Joanne^-jesui, auleur de VApocalgpte, 



— 195 — 

on aimerait savoir de quo! il est accuse par Ies sadu- 
ceens. Cest lui qui est oblige de leur appretidre qu'il 
passe en jugement. Toutefois il semble bien que s'il 
etait en jugement, ce ne pourrait etre que centime chef 
des Xazireens ou pour avoir fait semblant d'intro- 
duire Tropliime dans le Temple. Mais que serait-ce, d 
lahve, s'il racontait qu'a Troas il a supprime la pique 
juive <;t remplace 1'agneau par le corps de 1'homme 
condanine en 7SS pour traliison et crimes de droit com- 
part? >[ a i s l e Saint-Esprit n'a pas voulu qu'il en fut 
ainsi, et (choc en rctour dont la fuudrc elle-meme fournit 
Peu d'exemples) e'est Paul, frappe sur la bouche, qui 
pane d'aboudance, tandis qa* Ananias, dont l'organe est 
totact, observe un mutisme cadaverique. Ce n'est pas 
encore cette fois-la que le tribun saura pourquoi il a 
a "ete Paul. 

Lysias n'a toujours aucune raison pour le garder et 

11 e n a une pour le relacher, car Paul et apres lui le 

centurion lui ont cite la Joi roraaiae. Au lieu de cela, il 

tient charge de deux chaines et de plusieurs cour- 

Oles, l'eiiferme etroitement dans la citadelle et ne le 

e £ a ge un instant que pour le conduire au sanhedrin. 

\>ue va faire ce tribun de cohorte au Conseil des Juifs? 

t u e lui importe l'opinion des saduceens et des phari- 

lens sur la resurrection des corps et l'existence des 

n &es, e t q ue [ i n teret Mars, dieu de Lysias, peut-il avoir 

as une discussion pareille? II sufllt de poser la ques- 

°n pour voir que la scene du Sanhedrin est de la meme 

riQe que tout le reste. Lysias n'a rien a demander au 

. edrin, et le seul fait qu'il lui defere un citoyen ro- 

n au rait dii eveiller Ies soupcons des exegetes qui 

on * uae leinture de droit. 



^HPfrT 



— 196 — 
Imposture n° 109. 

RECONVERSION DE PAUL ES SAUL 

Au sortir du Sanhedrin, Paul est toujours jeliouddo- 
l&tre et il le sera pendant toute la nuit, mais comnie 
nous approchons de 1'affaire ou Saul faillit laisser la vie 
entre les mains des gens de Menahem, il rentre pen- 
dant quelques heures dans le corps du prince herodien. 
Rien ne lui est plus facile a la condition de detacher la 
ceinture du frere Jacques, car si, et les ^Icfes nous Tout 
dit, Said est le meme que Paul, la reciproque est vraie : 
Paul peut redevenir momentanement Saul. 

11. Mais, la nuit suivante, le Seigneur (1) sepresenlant a 
lui, dit : « A.ie bon courage; car, comme tu m'as rendu 
temoignage a Jerusalem, il faut aussi que tu me rendes 
temoignage a Rome. » 

12. Le jour etant venu, quelques-uns d'entre les Juifs 
s'assemblerent, et se (irenl a eux-mernes anathume, disanl 
qu'ils ne boiraient ni ne maugeraient qu'ils n'eussent tue 
Paul. 

13. lis etaient plus de quarante hommes qui avaient fait 
eette conjuration ; 

14. lis se rendirent aupres des princes des pretres et des 
anciens et dirent : « Nousavons fait le voeu, en appelant sur 
nous l'anatheme, de ne gotiler de rien, que nous n'ayoos 
tue Paul. 

15. Maintenant done, vous avec le ConseU, faites avertir 
le tribuu de Tamener devant vous, comme pour savoir 
quelque chose de plus certain sur lui. Nous, de noire cote\ 
nous so names prets k le tuer avant qu'il arrive. » 

(1) Le Ilabbi toujour!., le Juif consubstanliel au Pftre. 



— 197 — 

A la bonne heure, voila ties Nazireens corame il faut ! 
A part cette franchise qui n'etait pas dans leurs habi- 
tudes (1), Us gont tout a fait ressemblants. 

D'ou viendrait a des Juifs ordinaires cette soif de 
vengeance qui leur coupe tout autre appetit ? Et que 
Font dans ces tragiques circonstances les milliers de 
Zelotes, (on nous a dit des milliers), que les A ctes nous 
ont montres autour de Jacques? Que font les fideles de 
Gesaree, descendus chez Mnason? Que font 1'ephesien 
Trophime et les autres compagnons de Paul? Aucuu 
n est apparu pour temoigner en sa faveur, pour 1'assister 
dans ses epreuves. Les Juifs qui s'appretent a 1'assas- 
siner sont done bien surs de n'etre pas deranges dans 
cette operation eminemment nazireenne par lea disciples 
de Philippe etde Jacques. Pour n'etre que quarante ils 
a en ont pas moins une assurance qui n'appartient 
<}uaux majorites stixes d'elles-memes. Ainsi ils sont 
certains de pouvoir tuer Saul avant que le tribun ne 
puisse apprendre de quoi Paul est accuse. C'est l'es- 
sentiel. 

i 

Imposture n° 110. 

L'aFFAIBE DU HAUT PALAIS DEVANT LE SAINT-ESPRIT 

Le Saint-E sprit a deja. fait beaucoup en nielant les 
partisans et les amis de Saul au complot ourdi contre 
Paul par les Nazireens. Gela permet de les considerer 
comme des trait res, et leur role est plus ignoble encore 
que celui des gens de Menahem; c'est toujours autant 
de gagne, n'est-ce pas, tres excellent Theophile? 

(») Cf. lo Saint-Esprit, p. 360. 



m -T^ssmr 



— 198 — 

1C. Mais ayanl out parler de celle trahison, le fils de la 
sceur de Paul (i) vint, entra dans lo camp, el avert it Paul. 

17. Mors Paul, appelant a lui un des centurions, dit : 
« Conduisez ce jeune homme au tribun, car il a quelque 
chose a lui dire. » 

18. Et le centurion, le prenant avec lui, le conduisit au 
tribun, et dit : « Le prisonnier Paul m'a priii de yous 
amener ce jeune liomme qui a quelque chose a vous dire. » 

19. Aussitolle tribun, le prenant par la main, sc retira a 
part avec lui, et lui demanda : « Qu'as-lu a me dire? » 

20. Et le jeune homme repondit : o Les Juifs sont con- 
venusde vous prior d'amenerdemain Paul devant leConseil, 
comme pour savoir quelque chose de plus certain sur lui, 

21. Mais vous, ne les croyez pas; car des embuches lui 
sont dressees par plus de quaranle hommes d'entre eux, 
qui ont fait vceu de ne manger ni de boire qu'ils ne latent 
tue ; el maintenanl ils sont prets, attendant voire ordre. » 

22. Le tribun done renvoya le jeune homme, lui defen- 
dant de dire a pcrsonne qu'il lui eut donne cet avis. 

C'est egal, Paul doit commencer a regretter de ne 
pas 6tre descendu chez la sccurde Saul ! II n'a vraiment 
pas de chance depuis que Philippe lui a conseille de 
descendre chez Mnason et que Jacques lui a passe sa 
ceinture pour lui permettre d'accomplir un vceu dans 
le Temple avec des Nazireens aulhentiques ! 

Prisonnier de Rome et lie par Jacques, accable 
sous le faix des chaines et des courroies, menace de 
mort par les Nazireens, il ne reste a Paul qu'un seul 
defenseur, le ills de la sceur de Saul, cet ephebe qui 

(11 On se rappeile que par ses liens de sung avec la sceur d'Herode 
le Grand, Saul Stall — Josephe le dil expressejnent — par les femmes 
1'allU 1 d'Agrippa. 11 se peut qu'il ail en une steur, itiais ce n'esl pas 
li'im fils de celle-ci qu'il est question ici, c'csl du sien propre. 



— 199 — 

se revele a nous sans aucune preparation dans la litte- 
rature paulimenne et dans les Actes, ou nous ne lui 
avons vu jusqu'ici ni cette soeur ni ce « jeune homme. » 
Cette « sceur » n'est autre que sa femme, car il n'est 
point dit que le Ills qu'elle a soit le neveu de Saul. Or 
nous connaissons les facing du Saint-Esprit lorsqu'il 
s intr'oduit dans les menages jehouddiques (1), et nous 
craignons qu'il ne les etende aux menages herodiens 
a pres en avoir converti les chefs a la jehouddolatrie. 
^e jeune homme, c'est Antipas, fils de Saul et tue par 
"enahem dans la prise du haut palais. 

Les quarante Nazireens qui ont fait vodu, avec grands 
se i"ments, de ne manger ni boire qu'ils n'aient assas- 
sme Saul dans les rues, ont fourbi leurs siques avec 
z ele, ils sont prfits, arebl-prets depuis deux jours, 
ma is il est acquis que Saul a echappe. Lysias de- 
le nd a Antipas de dire a personne, pas meme a Fla- 
tus Josephe, qu'il a ete Tune des victimes du com- 
plot, car Lysias, s'il etait de garde ce jour-la, a eu 
gfand'peur que les gens de Menahem n'enlevassent 
ie pere et ne le tuassent comme ils avaient fait du fils. 
Mais il n'a pas eu peur qu'apres cela. on ne Vaccuskt 
« avoir regit d'eux de V argent pour le lew livrer, 
ca r ce genre de corruption n'etait pas encore dans les 
m °2urs de l'armee romaine lors des e>enements de 
"19- L'auteur des Actes est tout plein de Mathieu ou 
1 on voit les soldats de Pilatus accepter de Targent des 
Rretres pour faire ce faux temoignage de declarer que 

I 1 ] Les Evangelisles ayanl donne a !a femuie de Jehoudda, pfive du 

r 'si, le nom de la strurde Moist, Maria Magdalecnne, il s'ensuit que 

pL S .:? mille s de ses fils mai-ies. nolammenl Sliehinion, Jacob senior el 

'"'Pfie, sonl diles leurs « sceurs » dans les Lettres aux Corinlhiens. 



■ 



— 200 - 

le corps du jesus a ete enleve du Guol-golta la nuit 
par ses disciples. Lysias, au contraire, tient a ce que 
Paul ne soit enleve que par les Romains. 

23. Puis, deux centurions appeles, il leur dit : « Tenez 
prets, a la troisicme Ueure de la nuit, deux cents soldats> 
soixante-dix cavaliers et deux cents lances, pour aller jus- 
qu'a Cesaree. 

24. Et preparez des chevaux pour monter Paul, et le con- 
duire s firemen t au gouverneur Felix. » 

23. (Car il craignit que les Juifs ne Tenlevassent et ne le 
Luassent, et qu'ensuite on ne l'accusat d'avoir recu de Tar- 
gent.) 

L'argent est tout pour les miserables gagistes qui ont 
forge ces inepties. lis revel ent a chaque instant leur 
preoccupation maitresse d'avoir de l'argent pour pos- 
seder et corrorapre. Pourquoi font-ils Bar-Jehoudda 
consubstantiel au Pere ? Parce que le bapteme, moyen 
d'avoir de l'argent en trompant les goyra, ae peut etre 
que d'un dieu. L'argent est le nerf de toute cette 
politique, le but aussi. Avec de l'argent on fait tout. 
Dans les Evangiles Synoptises vous voyez Kaiaphas 
donner de l'argent aux soldats romains pour train r 
Pilatus, Judas recevoir trente deniers pour trahir Jesus ; 
il n'est question que d'intendants qui volent leurs raai- 
tres, et quand il n'y a pas de somme en jeu on se trahit 
pour le plaisir. Dans les Actes nous avons deja vu 
Blastus, chambellan d'Agrippa, achete par les Tyriens 
pour leur Hvrer le ble de ses compatriotes (1). Jason 
acheter les magistrals de Beree pour obtenir Telargis- 

(1) Cf. le Sainl-Esprit, p. 323.- 



— 201 — 

sement de Paul (i). Ici on trouve plausible qu'ua tribun 
a'origine juive puisse recevoir de l'argeat pour livrer 
son prisonnier aux sicaires de Menahem. Quel est le 
tut, le but unique des Lettres de Paul? L'argent des 
collectes. Que de faussaires on pourra entretenir quaud 
les collres seront pleins ! Que de pretendus Paul, que 
Q e pretendus Pierre, etque de pretendus papes Clement! 
Vrais temoins ceux-Ia! Faux temoins ceux qui ont de- 
pose contre Jacob junior (2) et contre Bar-Jehoudda (3) ! 
Achetes, comrae TEglise achete un scribe ! 

Imposture n° 111. 

LA LETTRE DE LYSIAS 

Mais Lysias est incorruptible, et, se rappelant qu'il 
e st sous I'ceil de Flavius Josephe, il agit comrae un 
tnbun de I'histoire en fournissant a Saul 1'escorte qui 
uu permit d'aller aupres de Gestius Gallus a Gesaree. 

-6. II ecrivit en meme temps uue lellre concue en ces 
termes : 

« Claude Lysias a Texcellent gouverneur Felix, salut. 

27. Les Juifs avaient pris cet homrne, et ils allaient le 
tuer, lorsque, arrivant avec les soldats, je l'ai tire de leurs 
"Owns, ayantappris qu'il etait Romain : 

28- Et voulant savoir de quoi ils l'accusaient, je l'ai con- 
duit dans leur Conseil. 

-9- J'ai trouve qu'il etait accusii au sujet de questions qui 
c oncernent leur loi ; mais qu'il n 'avail commis aucun 
crirae digne de mort ou de prison. 

[') Cf. lc Sain t-Esprif, p. 221. 
jf) Cr. !e Sainl-Esprit, p, 35. 
\ 3 ) Gf, Malhieu, xxvi, 60. 






— 202 — 

30. Et ccmm<} j'ai ete averti des emlnlclies qu'ils lui 
avaient dressees, je vous 1'ai envoye, declarant aux accusa- 
teurs eux-memes qu'ils aient a s'expliquer devant vous. 
Adieu, i) 

31. Ainsi, selon l'ordrc qu'ils avaient, les soldats prirent 
Paul avec eux, el le conduisirenl de nuil a Anlipalris. 

32. Et le jour suivant, ayant laisse" les cavaliers aller 
avec lui, ils revinrentau camp. 

Dans le r61e qu'il prend ici devant son chef, Lj r sias 
ne peut reconnaitre qu'il a arrete Paul sans motif, le 
prenant pour Apollos, jadis repousse par Felix lui- 
ineme, qu'il l'a charge de cbaines, puis de courroies, 
qu'il a donne ordre de le dechirer de verges, qu'il l'a 
emprisonne, qu'il a reuni uq tribunal juif pour juger ce 
citoyen romain innocent de lout delit, qu'il l'a conduit 
hii-meme devant ce tribunal et maintenuen prison. Ces 
faits sont de nature a nuire a son avancement. 11 est 
oblige de se rapprocher un peu de la verite historique : 
ce sont les Roma ins qui ont tire Saul des mains de 
Menahem, ils n'en ont pu tirer ni Antipas ni Ananias- 
Quant a Paul, emballe dans les liens du frere Jacques, 
c'est a Felix de trouver le moyen de ne pas le delier. 
La force sous la protection de laquelle Lysias envoie 
Sauljusqu'a Antipatris montre qu'il n'a aucune foi dans 
les disciples de Jacques pour defendre Paul contre les 
quaraute sicaires. Cette force comprend deux cents 
soldats, soixante-dix cavaliers, deux cents dexiolabes 
(gardes herodiens) et les raoutures necessaires pour 
mener Saul sain et sauf a Felix, qui n'en avaitpas tant 
quand il revenait de Jerusalem a Cesaree. En meme 
temps Lysias ecrit a Felix, parti depuis sept ans et 
rem place successivement par trois autres procurateurs, 



— 203 — 

Festus, Albinus et Floras, une lettre dont la faussete 
ne le cede en rien a celle des Actes eux-memes, a moins 
que Lysias qui ne I'a jamais ecrite et Felix qui ne Fa 
jamais recue n'en aient communique la minute aux 
scribes ecclesiastiques. 

Toutefois, sur Tordre et le sens des faits, Lysias 
saceorde avec l'histoire de Flavius Josephe : les chris- 
tens s'etaient empares de Saul et ils allaient le tuer 
lorsfjue, survenant avec la troupe, il le leur a arrache, 
parce qu'il etait citoyen romain. Done Lysias l'a en- 
teve aux assaillants, comme dans Josephe; il ne l'a 
point arrete le prenant pour A polios, comme dans les 
Actes, et s'il l'a conduit devant le sanhedrin, pour une 
r aison qu'il ignore lui-meme, e'est uniquement par 
respect pour la ceinture du frere Jacques. Saul n'a du 
8 on salut qu'aux Romains, voila la verite. Les sol- 
dats l'accompagnerent jusqu'a Antipatris et revinrent 
an camp (1), tandis que Saul avec son frere et la femme 
que les Actes lui donnent pour soeur gagnaient Cesaree 
en hate. A Jerusalem comme a Corinthe, comme a 
kphese, ce sont les chiens de paiens, ce sont les 
petits de la Bete, les mangeurs de chair consacree aux 
Jdeles, les supp6ts de Pinfame Babylone, ce sont les 
s oldats de Cesar qui tirerent Saul des griffes de ces 
•anatiques. 

I 1 ) Cf. l e present volume, p. 61. 






— 204 — 
Imposture n° 112. 

LE REVENANT DE SAUL DEVANT CELUI DE FELIX 

33. Lorsque les cavaliers furent arrives a Cesaree, ct 
qu'ils eurent remis la leltre au gouverneur, ils lui presen- 
rent aussi Paul. 

34. Or, quand it eut recu la leltre, et demaode a Paul de 
quelle province il (Hail, apprenant qu"il etaitde Cilicie : 

35. « Je I'eolendrai, dil-il, quand tes accusateurs seront 
venus. a Et il ordonna de le garder dans le pretoire d'He- 
rode. 

Lysias avait arrete Paul com me Juif d'Egypte (1), le 
prenantpour Apollos; Felix, inspire parl'Esprit qui ne 
delie pas, enferme corame Juif de Cilicie un homme que 
Lysias lui a envoye comme etant et citoyen romain et 
innocent de tout crime meritantla prison ou la mort. II y 
a toutefois un detail que le faussaire des Acfes ne peut 
dissimuler : c'est au pretoire d'Herode, dans le palais 
construit par Herode et servant de residence au pro- 
curateur romain, que Saul descendait d'habitude et 
qu'il est descendu, venant de Jerusalem, apres avoir 
echappe a Menahem, le goel-ha-dam christien. Paul est 
a califourchon sur la situation de Saul : on ne peut pas 
dire qu'il soit prisonnier, et pourtant il est dans le pre- 

(1} On se rappclic qu'Apolios tlait juif d'Egypte, alexandrin. La 
doctrine de Jenoudda elisil originaire d'Egypte ou A polios avait ega- 
lemenl puisfi la sienne. C'est cr qui explique qu'il ailpu se direchrist 
sans etre du sang de David el entrainer a sa suite un nombre de par- 
tisans qui parait avoir &16 superieur a ccfui de Bar-Jehoudda en "88. 
Toutefois, i! ne pouvnit faire ecole cornme son rival. Celui-ci s'ap- 
puyait sur lidee dynastique et avait deja dans son illustre fainille 
toute une theorie de reVdlaleurs, qui en travaillant pour eux dans le 
passfi lui avaienl prepare les voics millenaires. Et pun, Apollos n'eut 
pas autour de lui six freres interesse's a son avenement. 



'^■^ITOPS 



— 205 — 

toire. Felix n'a aucune confiance dans ce que Iui ecrit 
le tribun, il attendra les accusateurs de Paul, c'est-a- 
dire le revenant d'Ananias et ses collegues. Car, lui 
aussi, la ceinture du frere Jacques eblouit ses yeux 
etleur fait perdre la vue du monde, i! n'a plus devant 
lui qu'un juif de Cilicie prevenu de quelque chose de 
tnysterieux et qui n'est pas de sa competence. II est 
tellement enzdne qu'il ne reconnait pas le cousin Saul! 
Aussi ne se demande-t-il pas pourquoi Lysias lui en- 
voie, charge de deux chaines et de nombreuses cour- 
ses, ce citoyen romain contre lequel personne ne peut 
relever le moindre delit, pas meme le grand-pretre 
Ananias qui en est reduit, pour tout requisitoire, a 
causer avec lui des anges et de la resurrection. II ne 
8e demande pas davantage pourquoi, si ce Juif de 
Cilicie n'est coupable que vis-a-vis de la loi juive, 
Lysias ne I'a pas laisse au Sanbedriu qui a seul qua- 
hte po ur ] e juger. 

II est done permis de trouver le Saint-Siege un peu 
severe dans le portrait qu'il fait du cousin de Sattl : 

« L'histoire profane le mentionne, comme ayant 
gouverne la Judee, sous le regne de Neron (1), imme- 
diatement avant Festus. Tacite, Suetone et Josephe 
n ous apprennent quelques particularity de sa vie. II 
etait frere de Pallade, et comme lui, un afTranchi de la 
m aison de Claude. Suivant Tacite, il gardait dans sa 
fortune les sentiments de sa premiere condition. 
Josephe ajoute qu'il vivait en adultere, et qu'il s'etait 

(*) « Pendant le ponlilteat d'Ananias (sous-entendu, fils de Nebe- 
< aiosi, dit le Saint-Su'ge. » Nous aTons montre que eel Ananias, juge 
"f Shchimon et de Jacob sous Tibere Alexandre, avail ele reniplace 
I'*' Jonathas, assassins par les chri^tiens. 



■ - 



— 206 — 



rendu fameux par ses concussions. Une fois deja, les 
plaintes causees par sa rapacite 1'avaient fait mander 
a Rome, et e'est grace au credit de son frere qu'il avait 
ete absous. Les Actes confirment ce que l'histoire pro- 
fane nous apprend de son avarice et de sa vie licen- 
cieuse. Cet esclave debauche eut successivement pour 
femmes trois filles de rois. La derniere etait Drusille, fille 
d'Herode Agrippa I, sceur de Berenice et d'Agrippa II. 
Felix, en eifet, l'avait enlevee a Azize, roi d'Emcse, 
grace aux artifices d'un magicieri juif, nomme Simon. 
Elle lui donna un fds, qui pent avec sa mere, dans 
['eruption du Vesuve, sous le regne de Titus. U fallait 
l'intrepidite de 1'Apdtre pour oser parler de chastete et 
de justice devant un pareil juge, qui pouvait l'envoyer 
a la mort. Saint Paul fit plus. II lui annonga haute- 
ment le Jugement dernier ou les vertus auront leur re- 
compense et les vices leur cluUiment. Si Felix ne se 
rendit pas, il ne put du moins se defendre d'un senti- 
ment de terreur. » Voyons cela. 

VI 

ACTES DES APOTRES, CIIAPITRE XXIV 

Cinq jours apres,le prince desprelres, Ananias, descendil 
avec quelques ancieos, el un certain Tertullus, orateur ; les- 
quels comparurent coaire Paul devant le gouverneur. 

2. Or, Paul a van t el/;appele, Tertullus commenga del'accu- 
ser, disant : ti Jouissant par vous d'une profonde paix (1), et 
beaucoup de choses clant redressees par votre priivoyance, 

(1) Ceci est sublime, le gouverncmenl de Felix ayant vu nailre les 
sicaires et n'ayant ete, dejmis les guerres enlre les Galileens et les 
Sam aril tins, qu'une iongue regression de brigandages, d'assassinots 
et d'incendies avee Apollos a.ti [ioint d'orgue! 



— 207 — 

*• Toujours el parlout, excellent Felix, nous le recon- 
laissons avec loute sorle d'actions de graces. 

*■ Mais pour ne point vousretenir plus long temps, je vous 
prie do nous ticouter un moment avec loute votre bonte. 

5- Nous avons trouve que cet liomme, vraie peste, excite 
e trouble parmi les Juifs rfipandus dans le monde enlier, et 
l u il est chef de la secte se'ditieuse des .Xazareetis ! 

P' 11 a merae tente de profaner le Temple ! Et Tayant 
saisi il), nous avons voulu le juger suivanl notre Loi. 

'■ Mais le tribun Lysias survenant, l"a arrache avec une 
gfande violence de nos mains, 

_ ». Ordonnant que ses accusateurs vinssent -vers vous ; 
es t par lui que vous pourrez vous-meme, 1'interrogeant, 
0u s assurer des choses dont nous l'accusons. » 
<J - El les Juifs ajouterent que celaetait ainsi. 

'Oilaenfiu 1'accusation precisee parTertullus. Ter- 
ullus avan.ce a Cesaree des choses dont Lysias et le 
an nedrin n'ont eu aucune connaissance a Jerusalem. 

rv 

une part, Paul, en lant que Juifde Cilicie est chefde 

** secte nazireenne qui, depuis le Recensement de 7G0 

Jusqu'a Menakem, fomeute la sedition et le sicariat ; 

autre part, en tant que citoyen romain, il a tente 

e P r ofaner le Temple en y introduisant le palen Tro- 

Pbitne. Le Saint-Esprit ne releve aucune contradiction 

etl tre ees deux faits, puisqu'etant faux de Paul, le pre- 

~ l ® r est conforme a ses vues, et qu'etant vrai de Saul, 

e s econd est conforme a l'histoire. Le Saint-Esprit ne 

r °nve p a3 etonnant qu'a Troas Paul ait celebre la 

es se en remplacement de la paque juive et qu'a Jeru- 

aie m il ait sacrifie des animaux selon la loi de nazireat. 

nni ' ^'"Useul uiol lout i-liange. On vient devoir (jue Pant csl arr£lti 






— 208 — 

A Troas, c'est Paul qui officie; a Jerusalem, ce sont les 
levitea. 

Toute cette imposture joue sur le mot Nazireen. 
De ce fait qu'un acte de nazireat ordinaire a ete le 
point de depart des troubles dont Berenice et Saiil ont 
failli etre victimes en 819, le faussaire par l'organe de 
Tertullus en conchit que Paul qui a ete trouve clans le 
Temple avec quatre disciples de Jacques, est lui-m£me 
chef de la secte des Nazireens ou sectateurs du Nazir et 
de ses freres; a ce titre il est passible de laloi romaine 
et des memes chatiments que Jacob senior (1) : du fait 
que Sau I a introduit Tyrannus et Neapolitanus dans le 
Temple, il est passible de la lot dont le sanhedrin a la 
garde et dont les IVazireens poursuivaient l'execu- 
tion a coups de sique. Felix ne pourra retenir le crime 
de sacrilege defini par le Levilique, mais il devra re- 
tenir le crime de conspiration et de revoke habituelles 
defini par la loi Julia. Tertullus lui suggere done le 
moyen de garder Paul dans le pretoire sans le tuer, et 
c'est la ce qu'a decide le Saint-Esprit, une premiere fois 
dans le chapitre relatif aux evenements d'Ephese, une 
seconde fois dans la prophetie d'Agabus (2), relative 
aux evenements de Jerusalem. Felix ne doit pas tuer 
Paul a Cesaree, puisque Paul doit etre martyr a Rome 
avec Pierre. Mais dans 1' accusation de nazireisme telle 
que Tertullus la formule il y a de quoi garder un 
homme a vue jusqu'a la parfaite instruction de son 
affaire, et Felix saisit cet expedient avec alacrite. J'es- 
pere que tu comprends bien, tres excellent Theophile - 

(1) Compaction de ceoii de Shcbimon, nous nek' repeterons jamais 
asset. 

(2) Dont le nmud est dans la ceinlurc de Jacques. 



— 209 — 

Paul en lout n'est pas reste plus de sept jours a 
Jerusalem, et comme il n'etatt pas chef des Nazireens 
auparavant, c'est dans ces sept jours que doivent se 
Circouscrire les faits de rebellion que Tertullus lui im- 
pute. 11 es t certain d'avance qu'il ne pourra rien 
etablir de pareil. Felix est un homme trop au cou- 
ra ut, apres ses onze ans de procurature, pour confondre 
Son cousin Saul, qui etait encore stratege da Temple 
s °us Gessius Florus, avec ce Paul qui n'est pas reste 
Pius de sept jours a Jerusalem depuis le dernier Con- 
lle - (1) Envahi lentement mais surement par le Saint- 
sprit, d se garde bien de protester lorsque Paul faisant 
c °mpte des jours qu'il a passes en Judee pendant sa 
P"ocurature, arrive a douze avec quel que difficulty. Et 
comme d'autre part on abandonne l'accusation d'avoir 
°ulu introduire Trophime dans le Temple, il est clair 
lu on n e pourra rien prouver contre Paul. II restera 
lr Uplement ceci qu'au temoignage des Juifs presents a 
audience, le chef de la secte des Nazireens sous Felix, 
u temps des assassinats dans le Temple, n'etatt ni 
e boudda Toamin, ni Philippe, ni Menahem, ni mume 
e r evenant de Jacques; c'etait Paul. L'accusateur lui- 
e me, Tertullus, s'en remet sur ce point aux explica- 
tes de I'accuse, mais comme celui-ci n'aura pas de 
peine a se disculper, on se demandera eternellement 
. fluent s'appelaient les chefs des Sicaires qui assas- 
aaient en plein Temple pendant la procurature de 
e »x. Or, si on ne dit meme pas comment on les appe- 
al pourra-t-on jamais les identifier avec les freres 
au rvivants de Shehimon et de Jacob? 

el Q . Le c oncilc invenle [iar le faussaire (cf. le Saint-Espril, p. 1901, 
u asi 'sleat Pierre el Jacques. 

li 



. 



— 210 — 

One fois certain que la ceinture de Jacques est 
passee autour de ioute l'assemblee, Felix fait signe a 
Paul de parler. 

iO. Mais Paul [le gouverneur lui ayaut fait signe de parler) 
repondil : « Sachant que depuis plusieurs anuecs, vous eles 
elubli juge sur ee peuple, je me defendrai avec confiance. 

H. Car vous pouvez savoir qu'il n'y a pas plus de douze 
jours que je suis monle pour adorer a Jerusalem (1) : 

12. Et ils nc m'ont trouve disputant avec quelqu'un ou 
ameutant la foule, ni dansle Temple, ni dans la synagogue. 

13. Ni dans la ville (2): el ils ne sauraient vousprouver 
ce dont ils m'accusenl maintenant. 

14. Mais ce que je confesse devanl vous, e'est que, sui- 
vant lasecle qu'ils appellent heresie (3), je sers mon Pere el 
mon Dieu, croyant a tout ce qui est ecril dans la loi et daus 
les prophetes [4); 

15. Ayant en Dieu I'esperance qu'il' y aura une resurrec- 
tion, qu'eux aussi altendent, de jusles el de mechants (o). 

16. C'esl pourquoi je m'efforce d'avoir loujours ma cons- 

{1) Saul y uta.il depuis plusieurs annces aver Costobar lorsqu'il a 
quittt' definitivemenl la Judee. Cf. le Saint-Espril, p. 373 el le present 
volume, p. 15. 

(2) Com me* faisaient Bar-Jehoudila el ses freres. Paul ^lablit par 1* 
qu'il n'est point cbef tie la sede sedilieuse des Naiireens. 

(3; La secle, ici, cfest la jehouddol.itrie propremenl ditf qui en effet 
esl pire qu'une bercsie, elant le culte, uniquenicnl obtenu par des 
ruoyens fraud uleux, dun Ju i f puni de la croix parlJieu. 

[t] Le faussaire essaiede desarmer le* cbrisliens millenaristes, (le 1 * 
Nii7.ii-i'en< surloul, d'attirer m£ me les Juifs orthodoxes par cette de- 
claration. 

(5) Avec quelle asluce hypocrite le faussaire passe acOlfdc la ques- 
tion telle que le Jonnnis i'avail posee dans sun Apocalypse el telle que 
son revenanl la pose devant Kuiaphas lui-m£me dans tous les Evan' 
f/iles synopliscs ! La rroyanco an* vieilles propheties n'etait crime ou 
(It-lit ni pour les Juifs ni pour les Kotnaios. Tous les pharisiens du 
sanhfcdrin la parlngeaient et on n'ciil pas trouve de majorite mfei» c 
parmi les Saduci-ens pour coudaiilner tin croyant qui ne passait poiol 
a TaclioD. _. 



— 211 — 

cience sans reproche devant Dieu eL devanL les hommes (1) 
*7. Mais apres plusieurs anodes, je suis venu pour faire 
<*es aumuoes a ma nation (2), el d Dieu des oflrandes et des 
vcgux. 

*®. C'est dans ces exercices qu'ils m'ont trouve dans le 
'cinple, sans concours ni tumulle. 

*9- Etce sont certains Juifsd'Asie, lesquels auraient du 
se presenter devant vous et m'accuser, s'ils avaient quelque 
c °oseconlremoi(3); 

-0. Ou bien que ceux-ci (4) disent s'ils ont trouve" en moi 
quelque iniquile, quand j'ai comparu devant le Oonseil ; 

•*■ Si ce n'est a l'egard de celte seule parole que j'ai pro- 
ooncue liautement <Hant au milieu deux : « Cest a cause de 
a resurrection des morts, que je suis aujourd'hui juge par 
v «us (5). ., 

-2. Mais Felix qui connaissait tres bien cette voie (6), les 
eniit, disant : « Quand le tribun Lysias sera venu, je vous 

^oulerai. a 
-3. Et il commauda au centurion de garder Paul, mais 
e lui laisser du repos, et de n'empecher aucun des siens de 

le servir. 

Avez-vous remarque le silence d' Ananias pendant 
es debats? Ce silence s'explique par l'etat de mu- 

t)n l " letlson geel son exploitation, le faux el son usage ne complent 

To? ? Ds les acles inlewlils a la conscience. 
In i collecles pour les aigrcfnis tie Rome, voila Je but de loules 
•■^Letires de I'aul. 

no-i acci,se tmiqueuirnt les Juifs d'Asie pour que les reclierches n<; 
I 'tent pas sur \ cs g ens j e Mtnahein, seuls executeurs du plan de 
"Seance ourdi conlre saul. 

IV. , i- ^'gne Anaaias el ses coilegues, qui sonl censes presents a 
1 nuain^ c ^^ 

(5 1 Copi c dftns ]( , verse( 6 du ch. ran. 
de f" ct,e voie, c'cst la secle fondee sur V Apocalypse. C'est a cause 
Pilot °' 8 ,,ue ' tmeute d'Eplicsc avail eclate. Coponius, Quirinius, 
K jli ' ^*dusi Tibtre Alexandre conuaissaient cette voie bien avant 



• 



— 212 — 

ratlle blanchie qu'il exerce depuis 81U dans les egouts 
de Jerusalem. Le Saint-E sprit refuse de lui remettre ta 
langue comme il a remis l'oreille de Saul. C'est Ter- 
tullus qui parle pour lui, sa feiute ignorance de la ve- 
ritelui eudonnele droit. «Tertullus, dit le Saint-Siege, 
c'est le diminutif de Tertius, » et en elfet c'est le petit 
nom d'amitie que le Saint-Esprit donne a ce tiers, a 
cette persoane interposee. La ceinture de Jacques, 
Ananias la porte sur la bouche dans cette memorable 
seance. Ah! tu as le sourire, tres excellent Theopiiile, 
1'Eglise fera quelque chose de toi ! 

Imposture n° 113. 

EM ATTENDANT LYSIAS 

L'audience terrainee, Tertullus se retire avecle reve- 
nant d'Ananias. La ceinture dufrere Jacques se desserre 
un peu, pas au point que Felix relaehe Paul, mais assez 
pour que Saul puisse etre assiste des siens. Les siens 
ici, c'est Felix lui-meme et sa femme Drusille. Felix 
espere que bientotLysias, descendant de Jerusalem, lui 
fera entendre les raisons pour lesquelles il lui a envove 
Paul, mais ce n'est pas une raison pour que le cousin 
Saul meure de faim dans le palais occupe par safamille 1 

Saul avait aide Felix dans les affaires qui ecbiterent 
a Cesaree entre les Juifs et les Grecs. C'est probable- 
mentdans la maison de Felix, et uullement danscelle de 
Sergius Paullus a Chypre, qu'il a ete en rapports avec 
Simon le Magicien, rapports qui ont du etre parfaits, le 
cousin de la Juive romanisee ne pouvant que s'entendre 
avec le Mage latinisant. H y a la toute une nichee de 
Juifs et de Juives que Tmteret a transformes en agents 



— 213 — 

de l'Empire et de la procurature. Si Ie Saint-Esprit 
laisge Paul en liberte, c'est le corps de Saul qu'on aura 
v u dans les rues; mais s'il est prisonnier dans le palais, 
comment veut-on que ce soil le meme ? Paul sera done 
prisonnier pendant les deux dernieres anneesde Felix a 
Cesaree. Libre, Saul I'apostat eut fait de l'lmperialisme ; 
prisonnier, l'apdtre Paul aura preche Bar-Jeboudda 
fessuscite. Et pour que Rome nesoit point trop odieuse, 
car on la menage fort, le centurion va devenir un offi- 
cieux, presque un brosseur, comme tous les centurions 
que nous avous vus et que nous sommes appeles a voir, 
y compris meme celui qui a conduit le Roi des Juifs au 
8M Pplice. 

La liberte conditionnelle qu'on laisse a Paul va deve- 
n 'r liberte totale: sur le navire qui conduit Paul en 
Italie, c'est Paul qui commande. Le centurion toutefois 
est l'egal de Paul en ceci qu'assistant au banquet de 
Cornelius aux c6tes de Pierre et de Jacques, il a le 
Saiut-Esprit qu'il faut avoir : la ceinture du frere Jacques 
ne permet pas a ce « ceinturion » de laisser Paul sortir 
" u palais sous les especes de Saul. « Je jugerai de ton 
a ftaire lorsque Lvsias sera venu de Jerusalem », dit 
Peli x . 

Lysias ne venant pas, Felix ne juge pas, et deux ans 
a pres, lorsqu'il s'en va, cedant la place a Festus, Paul 
€s t toujours a la chaine, malgre la lettre oil Lysias 
declare ne l'avoir trouve digne d'aucun emprisonne- 
"lent. Leslenteurs de la justice ! Tertullus est descendu 
Qe Jerusalem pour soutenirl'accusation d'Ananias cootre 
Paul ; Lysias n'en descend pas pour expliquer dans 
luelles conditions, dans quelles circonstances il a arrete 
Paulos, le prenant pour Apollos. C'est cela pourtant 






— 214 — 

qui serait palpitant ! Mais on aurait un judeo-romain 
deposant contre Paul, et ce serait le renversement com- 
plet de la situation. La ceinture du frere Jacques retient 
Lysias a Jerusalem, il y mourra plutot que de direpour- 
quoi il a charge Paul de deux chaines et d'une quantite 
incommensurable de courroies. De son cote Felix s'en 
ira de Judee plutot que de dire pourquoi il n'a pas fait 
venir Lysias a Cesaree, Cependant, puisque Paul est 
citoyen romain et innocent comme le dit la lettre de 
Lysias, puisque d'autre part il a vaincu la calomnie 
juive embusquee dans les requisitions de Tertullus, 
pourquoi Felix le garde-t-il ea prison? Et Paul lui- 
meme, puisqu'il sail a quoi conclut Lysias, pourquoi ne 
sollicite-t-il pas ce temoignage liberateur? Exegetes, 
versez-moi quelque lumiere ! 

Imposture n° 114. 

ENZONEMENT DE LA COUSINE DRUSILLE 

Quel scandale si, au milieu de 1'audience, Drusille 
allait entrer et s'ecrier : « Tiens ! le cousin Saul ! » 
AIais,marieesous le regime de la communaute, Drusille 
a la moitie dans l'enzonement de Felix, et quand elle 
apercoit Paul dans la ceinture du frere Jacques, elle ne 
le reconnait pas. 

24. Or, quelques jours apres, Felix venant avec Drusille, 
sa femme, qui etait Juive, appela Paul, et l'entendit sur ce 
qui louche la foi daus le cbrisl-jesus (1). 

25. Mais Paul, discourant sur la justice, la chastely et le 

(1) Ti*ace d'une redaction (ilus ancieane. Le chii>(-j^u^, c'csl encore 
Bar-Jehoudda. J£sus-Chrisl, c'e*t la combinaison de ce juif avec le 
Vcrbe realise dans la mystification e van gel it j tie. 






— 215 — 

jugement iutur, Felix effraye repondit : « Quant a present, 
retire-toi ; je te raanderai ea temps opportun, » 

-u. llesperait en meme temps que Paul lui donnerait de 
ar gent ; c'est pourquoi, le faisant souvent venir, il s'enlre- 
tenait avec iui. 

27. Deux annees s'etant ^coulees, Felix eut pour succes- 
sor I'ortius Festus. Or Felix, voulant faire plaisir aux 
Jui fs, laissa Paul en prison. 

Mais aussi pourquoi Paul n'a-t-il pas voulu donner 

f argent a Felix ? Si Felix avail eu de 1'argent de Paul, 

aurait immediate ment cru a Jesus-Christ ! Oui, mais 

a °fs il aurait ete oblige de relucher Paul, ce qui aurait 

ontrarie les Juifs. Or c'etait un homme si bizarre qu'll 

ai[ nait raieux desobliger un clinstien que d'etre paye 

pour l e devenir. De son cdte Paul aimait mieux rester. 

Q prison que de faire un ehristien parrai les goym 

Vec de 1'argent destine aux saints de Jerusalem. Point 

e conciliation possible entre ces deux natures ! 



VII 

ACTES DES APOTRES, CHAPITRE XXV 

Imposture n° 115. 

FESTUS DANS LA CEINTURE Dtt FRERE JACQUES 

Apres deux aas de ce regime, pendant lequel il ne se 

passa rien, sinon que Paul ne convertitpas Felix etque 

6I 'x ne reldche pas Paul, Portius Festus arrive, 

°mme P r ocurateur de Judee par Neron. Felix s'en va 

on c, laissant la Paul et son argent. Gar dans le sys- 



(.■;.-» 



— 216 — 

teme des Acles, Paul a toujours en poche le produit de 
la colleete. Felix et Pallas etaient riches des prodiga- 
lites de 1'Empereur, mala Paul ne 1'est pas moins de la 
credutite des dupes. Festus etant monte a Jerusalem — ce 
que Felix s'est bien garde de faire, il aurait rencontre 
Lysias qui Faurait supplie d'elargir Paul ! — les princes 
des pretres et les anciens du Sanhedrin insistent pour 
quele prisonnier soit ametie dans la Ville sainte, afin 
qu'ils puissent le tuer en route, lis montrent peu de foi 
dans ieur cause, puisqu'ils trouvent plus expedient 
d'assassiner 1'inculpe que de le juger. Mais les qua- 
rante Nazireens, naguere alteres de son sang, avaient 
renonce a leur gheoullah ; n'aj'ant pu tuer Saul entre le 
Hanoth et la forteresse Antonia, e'est a Festus, au sa- 
cerdoce et a la magistrature de faire lenecessaire entre 
Jerusalem et Cesaree, Noblesse oblige. 

Que va r^pondre Festus ? « Festus, dit le Saint-Siege, 
etait un affrancbi aussi bien que son predecessenr. II 
■vint en Judee en 59 (812 de Rome), la cinquieme annee 
de Neron, la seconde de la captivite de saint Paul ou de 
la legation de Felix. Si desireux qu'il futde plaire aux 
Juifs, Festus sut rappeler aux ennemis de l'Apdtre ce 
qu'exigeaient le droit romain et requite naturelle : que 
nul accuse ne fut condamne avant d'avoir ete confronts 
avec ses accusateurs et mis a meme de s'expliquer sur 
'eurs imputations. » Vous voila fixes. Cepeudant quel- 
ques reserves s'imposent. La cinquieme annee de N6ron 
n'etait pas la seconde annee de la legation de F6lix, 
puisqu'il avait ete envoj'e en Judee sous Claude apres 
Tibere Alexandre, lequel est parti en 803 au plus tard ; 
elle etait la douzieme, et la procurature de Felix est 
I'uue des plus longues qu'ait connues la Judee. L'his- 



— 217 — 

toire, je le sais, ne compte pas pour le Saint-Siege, 
non pl us q Ue ] a chronologie, mais ici nous avons le 
oonheur de pouvoir lui opposer le Saint-Esprit lui- 
m &m.e, s'adresaant a Felix par la bouche de Paul : 

" " e puis plusieurs annees vous etes etabli juge sur ce 
peuple (1), » Tertullus n'en disconvient pas : « Jouissant 
par vous d'une profonde paix, beaucoup de choses ont 
e 'e redressees par votre prevoyanee (2). i Nous avons 
Vu ^galement que Paul avail ete confronts avec ses 
a ccusateurs, represents par Tertullus, et qu'il n'etait 

le n reste des miserables imputations portees contre 
devant Felix. II est done certain que Festus va se 

rouver dans l'obligation de relacher Paul, obligation 
laquelle son predecesseur semble n'avoir pu se sous- 

rairg q ue p ar j a f u ^ e Heureusement qu'il a commis 

^prudence, trois jours apres son debarquement, de 
°nter dans la Ville ou se noue autour des procurateurs 

d ceinture enchautee du frere Jacques ! Depuis le qua- 
. leni ejour, il est sous sa puissance. Car pendant ces trois 
J urs, p au ] a j e d n g p 0ur q Ue p; eu ne l e li vre pasal'en- 

mi * Festus aimerait mieux mourir assassine de la main 
e Alenahem que de laisser aller Paul ou de le livrer a 

1 u elqu' un qui n'aurait pas le Saint-Esprit! Carlacein- 
re " e Jacques et le cercle vicieux, e'est tout un devant 
leu ; vous devez commencer a vous en apercevoir 

P Ul sque vous avez la bonoe fortune de n'etre point exe- 

getes. 

■ Festus done, etant arrive dans la province, monta, 
0ls Jours apres, de Cesaree a Jerusalem. 

'},] Act e*, SEW, 10. 






— 218 — 



2. Et les princes des pretres et les premiers d'entre les 
.luifs, vinrenL vers lui pour accuser Paul, et ils le priaient, 

3. Demandant en grace qu'il le fit amener a Jerusalem, 
ayant prepare des embuches pour le tuer en ehemin (i). 

\. Mais Festus repondit que Paul etait garde a Cesaree, et 
que lui-meme partirait bienU>L 

5. « Que les principaux done d'entre vous (dit-il) descen- 
dent ensemble, et, s'il y a quelque crime en cet homme, 
qu'ils 1'accusent! » 

Imposture n° 116. 

XEROX DANS LA CEINTURE DU FRERE JACQUES 

II est a remarquer d'ailleurs que les Juifs de Jerusa- 
lem n'ont pas ofFert d'argent a Festus, ce qui explique 
l'insucces de leurs plans pour assassiner Paul. 

C. Or, apres avoir passe huit ou dix jours parmi eux, il 
descendit a Cesaree, et le jour suivant, il s'assit sur son tri- 
bunal, et ordonna d'amener Paul. 

7. Lorsqu'on l'eut amene, les Juifs qui etaient desceodus 
de Jerusalem rentourerenl,l"accusant de beaucoup de crimes 
graves, qu'ils ne pouvaient prouver. 

8. Paul se defendait ainsi : « Je n'ai rien fait, ni contre 
la Loi des Juifs, ni contre le Temple, ni contre Cesar. » 

C'est levidence meme, et il y a deux ans que cela 
dure ! 

Les Juifs n'offrant pas d'argent a Festus pour con- 
damner Paul, il va le relacher avec des excuses et des 
dedommagements, mais le frere Jacques est laquiserre 
sa ceinture d'un nouveau cran. 

;i) Quelle j ma; urs dans la [ia trie du Juif consubsl&nliel au Pi re I 



— 219 — 

*-* es ^ e n vain que les Juifs (en 1'espece il s'agit des 
^azireens, des Ebionites, des Jesseens, de tous les 
Gaulonites, Bathaneens, Galileens et Juifs de Judee 
estes ftdeles aux doctrines de Jehoudda et de ses fils 
Ur ' e salut, propriete exclusive et incommunicable de 
^irconcision) accusent Saul d'une infinite de « crimes 
b aves », oon de ces petits crimes benins qu'un souffle 
m porte, comme par exemple l'assassinat d'Ananias, 
e Zaphira, de Jehoudda Is-Kerioth, des grands-pretres 
onathas et Ananias, mais de crimes d'une tout autre 
Portee. L a lapidation de Jacob junior, la persecution 
^igee contre Eleazar et Bar-Jeboudda, I'expedition de 
maa contre les restes de cette troupe infortunee, la 
* rs ecution methodique de Theudas, de Sliehimon et de 
c °b> — ■ on peut lui passer Apollos, c'etait un here- 
i Ue ) — 1'apostasie, le brevet de cite romaine, le con- 
curs accorde aux tyrans, l'amitie d'Herode Antipas, 
_es Agrippa, de Tibere Alexandre et de Felix, de Dru- 
le et de Simon le Magicien, une longue complicity 
tluceenne avec la famille de Hanan et de Kaiaphas, 
m bassade a Neron pour lui denoncer les entreprises 
P°urtant si legitimes, de Menahem, voita des crimes 
" s e tiennent, et on peut les prouver contre Saul, 
Pnnce herodien, lieutenant dAntipas et stratege du 
em ple! Mais contre Paul ap6tre et prisonnier? Rien, 
1 "s ne ponvaient rien prouver ! » 

"ourquoi ? Parce que la ceinture du frere Jacques 

Qctionne au spirituel encore mieux qu'au corporel. 

p porellement elle lie Paul dans les chaines et daus 

courroies, et elle vient des ateliers de Simon le cor- 

yeur, commandite par 1'Eglise a Joppe et fournisseur 



. 



— 220 — 



ordinaire du Saint-Esprit (1). Spirituellement done elle 
delie Saul, s'il plait a Jacob. Or, cela plait a Jacob 
maintenant qu'il a sa place aii del a cite de Pierre. 
Pour les choses de Judee il a les mimes pouvoirs que 
Pierre pour les choses de Rome. Puisque Pierre a dehe 
Pilatus, Jacques delie Saiil. II y ^religion, selon l'ety- 
mologie (2). « Je me nomme Legion, ditle Mensonge »§ 
et le tres excellent Tlieophile se tord comme un nceud 
de ceinture ! 

Puisque Felix a refuse pendant deux ans de faire 
venir Lysias de Jerusalem ou d'aller a Jerusalem pour 
l'entendre, puisque Festus revient de cette ville sans 
recourir au temoignage de ce tribun assez influent dans 
la Ville Sainte pour reunir le Sanhedrin, puisque Paul 
sait que son innocence est proclamee dans la lettre de 
ce tribun dontil ne demande meme pas la comparution ( 
qu'importe qu'il ait l'air d'etre prisonnier ? Spirituelle- 
ment il est delie, cela Iuisuffit. Chaines, courroies, pro- 
ces, prison, tout est pour rire. Festus, homme joyeux 
comme son nom Tindique, ne demande lui-meme qu a 
s'amuser, et cet etat d'esprit lui suggere encore un 
moyen de ne pas delivrer Paul, car si Paul n'est plus 
dans la ceinture de Jacques, comment pourra-t-il etre 
temoin de Bar-Jehoudda dans la Rome ou Pierre est 
cense troner corporellement? 

Festus, qui vient de refuser aux Juifs du Temple de 
juger Paul ailleurs qu'a Cesaree, lui propose de le con- 
duire a Jerusalem etd'y instruireson affaire. Persoune, 



{l) Cf. Ie Saint-Esprit, ]>. 123. Simon le coiToyeur n'esl autre que 
Shehimon dit la Pierre, dGtaclifi de lui-mfmc cl envisage comm^ 
uiailrt en i'.irl de lier el de dfilicr. 

{•2) Retitjure. Acte de lier. 



— 22i — 

01 en entendu, ne lui suggere l'idee d'appeler Lysias, 
puisqu'on ne l'a pas suggeree a Felix. 

■'■ Mais Feslus, qui voulait faire plaisir aux Juifs, repon- 
ant a Paul, dit : « Yeux-tu monter a Jerusalem, et y etre 
J u g£ surces clioses devaotmoi? » 

, " au l refuse energiquement, et vous en feriez autant 

_^ v ous etiez dans la ceinture de Jacques. Si, alors que 

u l est prisonnier a Cesaree sous Felix et sous Festus, 

; ta rencontre a Jerusalem apres leur procurature, 

est qu'il est identique au Saul qu'on y trouve sous 

°inus, sous Gessius Florus et sous le roi Men ahem. 

*■ °n, non, Paul est charge dechaines a Cesaree, en 815, 

Jacques se prepare a I'embarquer pour 1'Italte ; il ne 

er ait pas digne de l'Esprit-Saint qu'il fut a Jerusalem 

■* ol9. II n'y aurait aucuu moyen plus tard de faire la 

_ Onologie des premiers papes! Et puis il} T a la ques- 

n de droit. C'est un axiome connu que le juge ne 

P e ut eluder la question, Gitoyen romain, Paul est de- 

utlejuge. S'il ne peut pas etre juge — mondieu! que 

Us ces procurateurs sont done loiu de Perrin Dandin 1 

~ e hbien! il fera appel a Nerou de cette forfaiture, 

a r euQnil est dans la succursale, presque dans l'anti- 

lamhre du tribunal de 1'Empereur. Bienmieux, depuis 

u b, Claude, pour donner plus de force aux jugementsde 

°n procurateur, a fait voter un senatus-consulte qui 

es egale aux siens propres (1). Peut -etre fut-ce a la 

^eniande des Pallas et des Felix, En tout cas, cette lot 

°Qctionne sous Neron, fermant tout appel a Paul au 

c »s 06 il eu t ete justiciable de Festus et condamne : 

WTacite, livreXII, ch. lx. 






— 222 — 



mais il n'est meme pas condamnable, et apres plus de 
deux ans de prison il ne sail pas encore de quoi il est 
accuse. II en a assez de la ceinture du frere Jacques ! 

10. Mais Paul repondit : « C'esL devant le tribunal de 
Cesar que je suis ; c'est la qu'il faut que je sois juge. Je 
n'ai nui en rien aux Juifs, comme vous-meme le savez fort 
bien. 

11. Car si j'ai nui a quelqu'un ou si j'ai fait quelque chose 
qui merite la mort, je ne refuse point de mourir; mais s'il 
n'en est rien des choses dont ils ra'accusent, personne ne 
peutme livrera eu.\. J'en appelleaCesar! d 

12. Alors Festus, ayanl confere avec le conseil, repondit: 
« C'est a Cesar que tu en as appeltf, c'est devant Cesar que 
tuiras. » i 

Saul est alle devant Neron, Paul ira devant Neron. 
Mil par le Saint-Esprit, Festus accepte immediatement 
le fait accompli. On ne peut attendre de lui aucune ob- 
jection. D'autaut plus qu'un prisonnier qui ne propose 
pas d'argent perd tout interet. « Paul avait le droit de 
faire appel a Neron, » dit le Saint-Siege pour colorer 
d'une ombre juridique cette enfantiue mystification- 
Nullement. D'abord il avait perduce droit parle senatus- 
consulte de 806, et puis de quoi en appelle-t-il? Theori- 
quement on comprendrait qu'il fit appel d'un jugemeflt 
rendu par Festus, mais oil est le jugement? Paul, a u 
contraire, se plaint de n'fitre point juge ; nous allonsen* 
tendre Festus declarer devant temoin qu'il ne se consi" 
dere meme pas comme competent. 






- 223 — 

Imposture n° 117. 

confidence de festus aux parents de saul 
sur le cas de paul 

Vous avez pu remarquer que si Felix et Festus lais- 
eQ t Paul en prison, ils ne se prononcent a aucun mo- 

ment contre sa croyance. Sans etre convertis, ils sont 

^ranles, et n'etaient les liens qui les attachent a 1'Em- 

P^e ils semblent prets atomber dans ceux de Paul. Ils 
e sont pas eloignes de croire que Bar-Jehoudda soit 
Auteur de la vie et par consequent consubstantiel au 
ere. Du moins ne produiseut-ils aucun argument plau- 
'Dle contre cette theorie seduisante. Paul doit-il aller a 

R °me sans que les parents de Saul, notamment Agrippa 

Berenice, qui y sont alles a leur tour, n'eprouvent les 

'ets de la demi- conversion dont les agents imperiaux 

urnissent les apparences au tres excellent Theophile? 

* ^ n ' °ertes, et nous ne voyons pas pourquoi le Saint- 

le ge montre tant de severite pour la famille de Saul. 

« Agrippa, dit-il,etaitalors roidelaTrachonite. Iletait 

8 d'Herode surnomme Agrippa, roi de Judee, qui avait 

*** mourir saint Jacques (i). Fils du meurtrier de saint 
* c ques, Herode Agrippa etait beau-frere de Felix par 
ru sille. C'etait, d'apres Josephe, un Juif zele pour sa 

re bgion. II porta le titre de roi, quoiqu'il n'ait pas suc- 
e ue a son pere sur le tr6ne de Judee. II se retira a 

Roi ne en 66 (2) et raourut en l'an 100 (853). Berenice, 

Jac '. Il "l )0; > iut v accreditee far les Acles. Coiiiiiir nons I'avons monb*, 

(2 a cn,ciw l iar Tibere Alexandre. Cf. le Saini-Espiit, p. 154. 
^ I Ali ] ma j s no „ L'anafie 66, e'est SIS. Agrijinn ne s'cst retort a 






_ 224 — 

soeur d'Agrippa, plus agee que Drusille, deja veuve 
du vieil Herode de Chalcis, sod oncle, et separee de Po- 
lemon, roi de Cilicie, passait pour etre la concubine de 
son frere. Ces enfants dechus du grand Herode viennent 
ofTrir leurs hommages a I'affranchi Festus, devenu rao- 
mentanement favori et grand officier de l'empereur. 
Tandis qu'ils etalent leur faste, dans une ville ou leur 
pere est mort ronge des vers pour son orgueil (1), ' e 
gouverneur romain, voulant les distraire, les invite a 
presider un interrogatoire qui pourra les interesser, 
parce qu'il a trait a leur religion. » 

Ainsi parlent les exegetes ordinaires du Saint-Siege- 
N'etait qu'Agrippa I" n'a fait raourir aucun Jacques, 
qu'il n'est pas mort ronge des vers pour son orgueil, et 
qu'Agrippa II n'a jamais interroge Saul sur la question 
de savoir si Bar-Jehoudda etait ressuscite, il nous faut 
bien avouer que la ceinture de Berenice tie parait avoir 
eu la meme solidite que celle du frere Jacques. II est a 
craindre — si toutefois Juvenal n'a pas medit — qu'en 
un temps ou ces sortes de licence se rarefiaient parmi 
les paiens, Agrippa n'ait abuse des prerogatives du 
peuple de Dieu en renouvelant sur sa sceur I'experience 
qu'Abraham pratiquait sur la sienne, a l'exemple de 
tant d'autres honnetes patriarches et legislateurs be" 
breux. Mais ces ecarts de morale n'ayant point fait 
obstacle au salut d' Abraham, nous ne sommes pas cer- 
tain que le dieu d'Israel, le seul valable, ait condamne 
cbez un raoderne ce qu'il a glorifie chez un ancien. Et 
puis, si nous blamions Agrippa, il nous faudrait vitupe- 
rer la famille Borgia, ce qui irait contre le dogme de 

[I] Imposture prise buje Actes. tlf. le Saint-Esprit t p. i&O. 



— 225 — 

1 mfaillibilite papale. Gette consideration nous arrete, 
et nou s croyons devoir rester dans le cercfe d'idees que 

race autour de nous Taustere ceinture du frere Jacques. 
Loin de recuser Agrippa et Berenice, nous les rete- 
n °na comme etant dans les conditions d'impartialite re- 
vises : ils n'out jamais entendu parler de Paul I C'eat 

estu s qui leur en apprend l'existence. 

*3- Quelques jours apres, le roi Agrippa et Berenice des- 
cendip enL a Cesaree pour saluer Festus. 

•*> Et comme ils demeurerent plusieurs jours, Festus 
? ar ' a de Paul au roi, disaut : « Un certain homme a ete laisse" 
' C1 P ar F ^lix comme prisonnier : 
*«■ A sou sujet, lorsque j'etais a Jerusalem, les princes 
es pretres et les anciens des Juifs sont Yenus vers moi, 
iiandant uue condamnation contre lui. 
16 Je leur at repondu : « Ce n'estpas la coutume des Ro- 
ains de condamner un homme avant que l'accuse ait ses 
ccusateurs presents, et qu'on lui ait donne lieu de se defen- 
re ^pour se laver de I'accusation. » (1) 
'■ Apres done qu'ils furent venus ici sans aucun delai, 
JOur suivant, siegeant sur mon tribunal, j'ordonnai d'y 
amener cet homme. 

8 - Ses accusateurs, s'etant presents, ne lui reprochaient 
^ uo des crimes dont je le soupconnais coupable (2) : 

■ Mais ils agitaient contre lui quelques questions tou- 
a nt leur superstition (3), et uu certain Jesus, morl, que 
aul af Srmait elre vivant. 

Par I c c ^ e '> ''' Uar-JeliouilJa elail condamnS depuis qiiarante jours 

(i) V h * drin '"^'l 1 "-' HilatLi^ le fit cmcifier. 
a M y ? us voyuz ici la valeur du soup<;oti. B cst P'u s fort qu'une 
Peslu- , n lettciiitnt formulee. C'est a un soii[n;on de ce genre que 

U} Cm 1 CCL ptoie - ks soupjon, fits du doule ! 
Messj e | sll F ierst i t ' on est commune k tous les Juifs, c'est cellc du 
re[j S i ' .. "Sgetcs feignenl de croire que Festus enlerid parter de ta 
n Juive en generaJ. < N'etait-ce pas manquer de respect au ro 

15 






— 226 — 

Ii n'existe qu'un seul document dans lequel Pail 
affirme que Bar-Jehoudda flit encore vivant, c'est la 
Lettre aux Galates dont l'auteur, resumant l'etat de 
la superstition qui avail cours au sujet du Joannes, 
montre Paul a Jerusalem avec ce survivaut en 802. 
Festus a Iu ce passage dans la Lettre. On voit par la 
quel etait la nature de la superstition jehouddique an 
temps des Saul, des Festus, des Agrippa, des Bere- 
nice, des Drusille et des Felix : la famille du roi des 
Juifs coutinuait a soutenir qu'il avail echappe aux exe- 
cutions de Pilatus, et qu'il etait vivant ; la seule chose 
qu'on ignorat, c'est l'endroit oii elle l'avait enterre. Ce 
qu'il faut que Paul montre pour faire la preuve de la 
survie, c'est le sur vivant lui-raeme. Paul ici ne sou- 
tient nullement que Bar-Jehoudda soil ressuscite, car il 
lui faudrait ou le produire ou prouver qu'il s'est enleve 
devant temoins sur le Mont des Oliviers, il plaide ce 
que les freres du crucifie plaidaient au temps des Felix 
etdes Festus, ce qu'il plaide d'apres eux dans la Lettre 
aux Galates : « le Joannes est vivant, je l'ai vu, c'est 
Simon de Cyrene qui a ete crucifie a sa place. « 
Dans ces conditions Festus lui a tenu ce discours : 
« Tu I'as vu il y a douze ans, tu lui as parle, tu as traH e 
avec lui et avec Pierre et Jacques, devant un paien, 



Agrippa, ilil le pire d<' Ligny, que d'appeler du noui de supersiil 10 " 
unr religion que ce prince protessait? On jilulot Festus ne manjuat'" 1 
pas par ce terme de mgpris le pen de consideration fju'avaient J<* s 
gouverneurs contains pour oes petite rois, cine les etnpereurs faisaiei't 
el ilefaisaient, comine on prend on comine on rcnvoie des commit ■ * 
NuJlemenl, trfcs excel lent pi-re de Ligny, jesuite {ilisCoire ties Acit 
des Apt'dres), telle n'esl point I'intenlion du faussaire. 11 parle de I* 
superstition chrislierine en general et de la superslilion specials <| u « 
les friTes dn tTticitii* de I'ilalus unt crcee en repandan! 1c bruit 'I 11 ' 
avail echappe aux execution!!. 



— 227 — 

ailion, proconsul d'Achai'e, lequel est encore en fonc- 

on a Corinthe, et'devant Barnabe, Juif de Chypre et 

°usin de Pierre, tu ne peux pas le nier, voici ta lettre. 

r »abe a le droit d'etre mort, puisqu'il n'est eveque 

wpart. Mais Gallion, frere de Seneque, est encore 

Vle ! c'est un homme veridique, nous allons envoyer 

r ndre son temoignage a Corintlie. Pierre eat pape a 

me » c'est un peu loin pour l'envoyer cliercher, mais 

wjues est eveque a Jerusalem ; puisqu'il ne sera 

pine que sous Albinus dans la version ecclesias- 

" Ue (1), nous allons le prier de descendre, il nous fera 

r ie Joannes. En meme temps, nous ferons venir 

j as, qui connait ton innocence et tu seras delivre. » 

omment se fait-il que Festus ait perdu cette occa- 

j tout en rendant bonne justice, de voir en face le 

Ki cons,1 kstanMel au P< s re? Une hesitation inexpli- 

le Pa prive de ce spectacle . 

Son mo '' ' lesitant a 1'egard d'une question de cette 

i je lui demandais s'il voulait aller a. Jerusalem pour 
re J"ge sur ces clioses. 

21 311 * 

r£« ' • ^ au * en a )' aDt a PPele, pour que sa cause fu.t 
j e V( -'e a la connaissance de l'Auguste, j'ai ordonne qu'on 

8 a rddtjusq u ^ ce que je l'envoie a Cesar. » 
e ""' A S r 'ppa dit alors & Festus : « Je voulais, moiaussi, 
are cet homme. — Demaio, repoudit Festus, vous 

■ 

(i) cr - lc Saint-Eipril, p. 3*7. 



. 



— 228 — 



Imposture n° 118. 

PAUL DEVANT LES REVENANTS DU COUSIN AGRIPPA 
ET DE LA COU3INE BERENICE 

Quoique Tappel soit suspensif et que Saul n'ait plus 
d'autre juge que Neron, il plait au Saint-Esprit que, 
soustrait parson appel a la juridictiou Jo Festus qui re- 
connalt son innocence, l'Apotre des nations se soumette 
au jugement d'Agrippa qui n'est pas competent et qui 
ne l'accuse de rien. Mais il importe que la conversion 
de Saul aoit notifies a sa famille. En effet, il resultait 
de la Lettre aux G&lates que sa famille n'avait jamais 
ete prevenue et qu'il etait passe a la jehouddolatrie « a 
l'insu de sa chair et de son sang(l) », dont il avait ne- 
glige de prendre conseil. Par consequent Antipas et He- 
rodiade sont passes en Espagne sans connaitre ce mira- 
culeux evenement. Salome, veuve de Philippe le tetrar- 
que, s'est remariee avec Aristobule sans l'avoir appris. 
Agrippa I sr est mort (2), l'ignorant a jamais, Drusille 
le sait par sa confrontation avec Paul devant F6hx. 
mais a sa chair et son sang » ne se composent pas que 
d'elle. Les autres, Agrippa II, Berenice, enfants Iorsque 
Saul est parti pour l'expedition de Daraas en 789 (3)» 
sont censes ne l'avoir jamais revu depuis. S'ils ecoutent 
sans broncher le recit que Paul leur fera de la conver- 
sion de Saul, en plagiant celui qu'en a fait precedemment 
le faussaire des Actes, ce sera une chose sinon accepts 
du moins connue de la maison d'Herode avant son 

(1J Cf. les Marchanils de Christ, p. 2G2. 

(2) Cf. le Suint-Esprit, p. 2*5. 

(3) Cf. le Hoi des Jul ft, p. 83. 



— 229 — 

depart pour l'ltalie. Car il faut bien reflSchir a la situa- 
tion de Saul, « de sa chair et de son sang, » en face des 
Ecritures ecclesiastiques : tout ce monde ignore qu'An- 
tipas ait decapite le Joannes baptiseur et qua Saul aoi* 
revenu de Damas converti au Joannes, crucifie sous le 
n ora de Jesuadans les £vangiles. Us en sont restes a 
c e qui etait de leur temps, c'est-a-dire a Saul perse- 
c utant Bar-Jehoudda et ses freres jusqu'en 819. Ce 
Q est pas une situation! 

■* 3 - Le lendemain done, Agrippa et Eunice etant venus 
en grande pompe, et etant entrees dans la salle des audiences 
aT ec les tribuns (1) et les principaux de la ville, Paul fut 
a mene par ordre de Festus. 

24. Et Festus dit : « Hoi Agrippa, et vous tous qui etes ici 
r eunis avec aous, vous voyez cet homme, an sujet de qui 
tou te la multitude des Juifs m'a interpelle a Jerusalem, 
r epresentanl et criant qu'il ne devait pas vivre plus long- 
tenips (2). 

23. Pour moi, j'ai reconnu qu'il n'avait rien fait qui meritat 
™ ttiort; cependant lui-meme en ayant appele a l'Auguste, 
J ai decide de lui envoyer. 

*6- El n'ayant rien de certain a ecrire de lui a l'Empe- 
reur . je Tai fait venir devant vous tous, mais principale- 
ment devant vous. roi Agrippa, afin que, Interrogation 

lte i j'aie quelque chose a ecrire. 

-<• Car il me semble liors de raison d'envoyer un homme 
ch arg6 de liens, et de ne pas en faire connattre la cause 1 » 

Ce serait en effet l'acte d'un fou, et pour Texpliquer 

») Sauf Lysias. 
. i'l i.eci n'est nifime pas eiact par rapport aui Acles. Ce n'est pas 
j, a ^ atlt t'eslus, o'est sons Felix et devant Lysias que ce cri est poiisse" 
es sicaires chiistiens. Reporter- vous au te\(e dans lu present 



. 



— 230 — 

& Neron qui pourtant se croyait grand artiste, — 
Qualis artifex pereo! — il aurait fallu reveler d'abord 
au tres excellent Theophile le true de la ceiiiture du 
frere Jacques, ce qui n'eutrepas daus les vues du Saint- 
E sprit. 

VIII 

ACTES DES AP&TP.ES, C11APITHE XXVI 

Imposture n" 119. 

NOTIFICATION DE LA CONVENTION DE SAUL 
A SA FA MI 1,1, E 

A peine Agrippa et Berenice sont-ils en face de 
Paul qu'un vent leger s'eleve daus la salle d'audience 
et abolit chez eux le sens de la memoire. Leur etat 
d'enzonement touchant a la perfection, ni 1'un ni l'autre 
ne reconnait Saiil. Paul lui-merae est incapable de pro- 
noncer une parole que le tres excellent Theophile n'ait 
deja lue dans les Ac(es. C'est la ceinture qui opere ! 

Alors Agrippa dit a Paul : « Oo te permet de parler pour 
te defendre. u Paul aussitut, titendantla main (1), commenca 
sa justification. 

2. « ttoi Agrippa, je m'estime heureux d'avoir, sur toutes 
les choses dont les Juifs m'accusent, a me defendre aujour- 
d'hui devant vous, 

3. Vous surtout, qui connaissez loutes choses, et les cou- 
tumes et les questions qui existent parmi les Juifs. C'est 
pourquoi je vous supplie de m'Ocouter avec patience. 

(1) II [ieut acconimoder le geslp h la parole, .se^ cbafnes tit' ]'i:inbar- 
rassent guire. 



— 231 — 

4. Et d'abord ma vie qui, depuis le commencement, s'est 
passOe au milieu de ma nation a Jerusalem, tous les Juifs la 
connaissent, 

&■ Sachantd'avance(s'ilsveulentrendre lemoignage), que, 
des le commencement, j'ai vecu pharisien, selon la secte la 
nneux fondee de notre religion. 

6. El cependant me voici soumis a un jugement ausujet 
de l'Esperance en la promesse qui a etc failc par Dieu a nos 
Peres, 

• « Et dont nos douze tribus, servant Dieu nuit et jour, 
e spereot enlrer en possession (l). Ainsi, c'est au sujet 
us cette Esperance, i> roi, que je suis accuse par les 
Juifs (2). 

8- ,Iuge-t-on incroyabte parmi vous que Dieu ressuscite 
'esmorts? 

8. Pour moi, j'avais pense que je devais parmille moyens 
a g'f centre le mm de Jesus de Nazareth (3); 

10- Et c'est ce que j'ai fait a Jerusalem : j'ai jete en prison 
Un grand nombre de saints;4), en ayant reculepouvoir des 
Princes des pretres; et, lorsqu'on les faisait mourir, j'ai 
d °nnemon suffrage (b). 

11. Et parcourant souvent toutes les synagogues pour les 
tourmenler, je les forcais de blasphemer (6) et, de plus en 

H) Le Royaume de la lerrt, lei quil esl ueGui dans 1' Apocalypse el 
Q °iU Les Donne Apulres,a la lite des Cent i|uaraule quatre mille Alices, 
sont l w garauls. C'l-sI en quoi consistait 1'Esjierancc au temps de 
iaQl. 

'-) On revient ici sur I 'accusation portee contre Paul par Tertullus, 
jjetie lu cljcfde la secte des Nazircens, ce qui esplique le rappel de 
Apocalypse. 

w) Cc nom, c'est avant lout celui de David. 

*) Pris aux Actes. 

p) Les Acles n'avouent que Jacob junior sous le nom de Stephanos. 

n voit qu'N y en cu t d'aulrcs el que conime slratege du Temple Saul 

*' tvoi5: deliberative, 
de 1 En ^'S 1131 " 1 Q ' eu * to serment, Je tribut, 1c salul a la Bite, fosage 
/., 1,10 nnair a son image. Aveu qui n'est Hi dans ia Leltre aiut Ua- 

e * ni dans les chapitrei antcrieurs. 



' 



— 232 — 

plus furieux contre eux, je les poursuivais jusque dans les 
villesetrangeres (1). 

12. Comme j'allais dans ces dispositions a Damas avec pou- 
voir et permission des princes des prelres, 

13. .le vis, 6 roi,au milieu dujour, dans lechemin, qu'une 
lumiere du ciel, surpassant Teclat du soleii, brillail aulour 
de moi et de ceux qui elaient avec moi. 

14. Et, etant tons tombes par terre (2), j'entendis une voix 
qui medisait en langue hebra'i'que : « Saiil, Saiil, pourquoi 
me persecutes-tu ? II t'est dur de regimber contre 1'ai- 
guillon». 

Id. Et moi, je demandai : i Qui etes-vous, Seigneur?" 
Et le Seigneur repondit : « Je suis J£sus que tu perse- 
cutes. 

16. Mais leve-loi et tiens-toi sur tes pieds ; car jene t'ai 
appam que pour t'etablir ministre et temoin deschoses que 
tu as vues, et de celles pour lesquelles je t'apparaitrai 
encore, 

17. Te delivrant des mains du peuple et de celles des 
Gentils vers lesquels je t'envoie maintenant, 

18. Pour ouvrir leurs yeux, afm qu 1 ils se convertissent 
des tenebres alalumiere, et de la puissance de Satan a Dieu, 
et qu'ils re^oivent la remission des peches, el une part entre 
les saints, par la foi en moi (3) ». 



(1) Salamine, Corinthe, Epilog, Antioctie, etc, inaE^ placees sous 
Tibere et a van! Damas, alors (|ii piles doivent I'Stre aprrs. sous Cali- 
gula, Claude et Neron. <> Sainl Paul, ditle Saint Siege, entre. dans tous 
ces delails pour nionlrer an rui Agrippa qu'il n'avait pas emltrasse' 
le cbristtantsme legereuient, puisqu tl en avail etr nn perseculeur si 
ardent, et qu'il nc s"<;tait rendu qu'a la force 1 des miracles et a l'evi- 
dence de In verity. » 

(2j Cette ft i is le faussairc prend a leniuin lous les soldals ileSaul, ce 
que le premier scribe n'avait pas ose. Cf. le Saint-Ksprit, p. 87. 

(3) C'esl i<t conclusion jehouddoJalrique de tous les chapitres prece- 
dents, nolomment des discours de Pierre dons lesquels on a proclame 
Bar-Jehoudda « Auleur de la vie » ; wais it n est nullement question 
de lout eela dans le premier e*tat de la conversion de Saul . 



— 233 — 

19- Ainsi, roi A-grippa, je ne fus pas incredule a la vision 
celeste (4) ; 

-0, Mais a ceux de Damas, d'abord, puis aJerusalera, 
•Mrs foes le pays de Judee (2), et aux Gentils, j'annoncais 
qu ils fissent penitence, et qu'ils se convertissent a Dieu, 
aisaQt dedignes ceuvres de penitence (3). 
^ -i. Voila pourquoi les Juifs, s'etant saisis de moi iorsque 
J elais dans le Temple, chercliaient a me tuer [4). 
-— Mais, assiste du secours de Dieu, jusqu'a ce jour je 
U1 s demeure ferme, rendant t^moignage aux petitset aux 
S r ands, ne disanl rien que ce que les prophetes et Moise (5) 
0n t predit devoir arriver, 

^3. Q ue ] e c i lr j sl soullrirait, qu'il serait le premier dans la 
. esu frection des morls, (6) et qu'il devai t annoucer la lumiere 
ace peupleetauxGeutils. » 

t kn ! bien, tu le voia, tres excellent Theophile, Agrippa 
a pas bronche, it a recu cette bordee demensonges 

'ise ' \ J a ^'" s f[ue vision a " "'hapitre ix, il y a temoignago du bap- 
chr^r atl ' as ' ** -tel'oudda Toamin et Je tous les Juifs de la ville, 
van i i n ? ou ntm - ^ e faussaire n'ose proiiuirc de pareils temoins de- 

jj **Srippa, ils nesotit bona que pour I'exceUenl Theopbile. 
dir ■ e ' e tem I>s est loin ou i'auleiii- <Ie la Lettre aux Galales faisait 
roe a !ia "' : ' J ^'ais inconnu de visage aux eglises de cbrist (nazi- 

, " D ^) qui sent dans la Judee! > 

1 ) ^euh ! qu'esl-ce que les ceuvres de la Loi? Itien du tout, il n'y 
Lett? Ut *' re 8auv *i ( I ue 'a foi eu Bar-Jehoudda. Helisez plut6t ia 
sail- e a < Uj: **°' <l '' s - Lccnvre de penitence ipic sons-entend le fans- 

ii'ti' 61 '' I'entrdien des jeliouddolalirs par les collecles. 
J oan •' < ' uo '■ P as un mot ( ' u sejour cnez Pierre, des voyages avec 
C il e £ es 'Marcoset Hamate, dela jehouddolatrie chez Gallion, du Con- 
ejl t, J. &"- *vec Pierre, Jacques et surlout le Joannes survivant aux 
a p .' 0ns de Pilatus"? Agrippa en sera-t-il reduit a n'avoir que les 
con.;- ,? celestes de 789 pour preuve de la conversion de Saul, ce 
enc ,' n fl u ''' a nomme protecteur du Temple sous Albinus etqui l'etait 

(5) v Vei ' le de l ' av ^ nement de Menahem? 
Jeho i?* 13 vo yez, Saul n'a jamais entendu parlcc d'un nomine Bar- 

(61 C' ''"' auia " !"* £t W une Apocalypse sous le notu de Joannes. 
Mole es ' ' e ''' (l " 'cclesiasliijue. Pas un mot de eclte imposture dans 
Be et d ans les prophetes. 



. 



— 234 — 

ineptes avec tin sang-froid qui lui eut valu un eveche et 
une place eminente dans le Martyrologe romain s'ileut 
ete possible de faire entrer un second prince herodien 
dans la grande famille ecclesiastique. Conteste-t-il la 
conversion de Saul sur le chemin de Damas telle qu'elle 
est enregistreepar l'Esprit-Saint? Non. Par consequent 
c'est un fait accepte, avec regret, si l'on veut, mais enfin 
accepte par la chair etparle sang de Said. Malgretout, 
c'est a Cesaree, devant Felix etDrusille, ensuite devant 
Agrippa et Berenice, que le scribe des Actes ose le 
moins frauder. II est retenu par un reste de pudeur Iiis- 
torique. II enz&ne, il encercle, comme dit le prticieux 
Guillaume II, imperii tor et rex, des personnages avec 
lesquels Said a vecu ; il y a des dementis qu'il veut eviter. 
Sauf le voyage d'Arabie qu'il n'avoue pas (1), qu'il ne 
peut avouer sans trahir ses impostures, il est oblige 
d'en revenir au premier etat de la conversion de Saul, 
telle qu'elle est definie dans la Lettreaux Galates: une 
operation du Saint-Esprit, et qui n'a pas eu de temoins 
parmi les hommes. Said est revenu de Damas tel qua 
etait parti de Jerusalem apres la crucifixion de Bar- 
Jehoudda. Si la figure de Paul fnt « inconnue des eglises 
qui sont dans la Judee (2) », celle de Said ne leur est que 
trop connue avant comme apres Damas. C'est bien 
l'Amalecite (3) des evangelistes, et Agrippa n'eu a pas 
connu d'autre. Mais, lien pour Paul, la ceinture du frere 
Jacques est devenue baillon pour Agrippa. 



(1) Cf. les Marchands de Christ, p, 91. 

(2) Avcu consigne dans la Lettre aux Galutes. Cf. Ics Marchands de 
Christ, p. -2&i. 

(3) A qui Shchimon coupe I'oreillc dans le Quahieme Evangile, et * 
<jUL Jesus ta remel dans Luc. 



— 235 — 
Imposture n° 120. 

UEMI-CONYERSION DE FESTUS ET d'aGRIPPA 

Festus lui-meme est entraine par ce silence qui de- 
cent un aveu. II pourrait contester le fait, car il con- 
nait ] a parente de Saul avec Felix, il s'est servi de lui 
Pour piinir l'imposteur qui s'est leve pendant sa pro- 
curature et dont Josepbe ne parlait peut-etre pas aussi 
aaonymement qu'aujourd'hui (1). Mais le conteste-t-il ? 
Nullement. II se borne a trailer Paul de fou; encore 
attribue-t-il cette folie a un exces de savoir historique 
et chronologique, authentiquant ainsi, dans la mesure 
de son enzonement, les Lettres de Paul dontles princi- 
paies au moins sont censees connues de 1'assistance. 
Ul1 ne lui demande pas de dire que Paul a raison de 
Pousser un cadavre juif sur les autels comme symbole 

e la vie eternelle ; mais enfin il peut bien, sans se 
c °nipromettre, laisser croire que les Lettres de Paul 

^staient de son temps et que leur point de depart, la 
•"fcaurrection de Bar-Jehoudda, etait acquise a l'his- 

lr e. II n'y a rien la qui engage la responsabilite d'un 
re venant. 

-*■ Comme il parlait ainsi, exposant sa defense, Festus, 
d une voix forte, dil : « Tu es fou, Paul; ton trop de lettres 
lef aiLperdrelesens. » 

So. EtPaul: « Je nesuis point fou (dit-il), 6 excellent Fes- 
us '> mais je dis des paroles de sagesse et de verite. 

-6- Et il sait bien ces choses, 1c roi devant qui je parle 

ee ' aQ t d'assurance ; car je pense qu'il n'ignore rien de 

'M Cr. l e Saint-Espril, [». 312. 



' 



— 236 — 



cela, aucune de ccs choses ne s'elanl passee dans uo 
coin (1). 

27. Croyez-vous aux propheles, roi Agrippa? Je sais que 
vous y croyez. 

28. Et Agrippa a Paul: « Peu s'en fauL que Lu me persuades 
d'etre christien, >■ 

29. Mais Paul : « Plaise a Dieu qu'il ne s'en faille ni peu 
ni beaucoup; que nou-seulement vous, mais encore tousceux 
qui m'ecoutent, deveniez aujourd'hui tels que je suis moi- 
meme,... a l'exception de ces liens. » 

« Et il montra ses chaines, dit le comte de Maistre. 
Apres que dix-huit siecles ont passe sur ces pages 
saintes, apres cent lectures de cette belle reponse, je 
crois la lire encore pour la premiere fois, taut elle me 
parait noble, douce, ing^nieuse, peneirante. Je ne puis 
vous exprimer a quel poiut j'en suis touche. » 

Ceci n'est que du Maistre, mais voici du de Ligny, 
jesuite : « Pourquoi excepter ces liens, dit le pere de 
Ligny, puisque Paul regardait comme un si grand bon- 
heur deles porter pour Jesus-Christ? » La reponse est de 
Jesus-Christ : « Tous ne comprennent pas cette pa- 
role. » Et il ne fallait pas exposer cette perle aux in- 
sultes de ces animaux immondes! » 

Allons ! La ceinture du frere Jacques n'a rien perdu 
de sa vertu sur l'aristocratie I Mais puisque nous n*ap- 
partenons pas a cette classe de la societe, si digne par 
ses lumieres de conduire les destinees du peuple, consi- 
derons qu'il n'y a qu'un instant le malheureux Festus 
se declarait incapable d'ecrire quoi que ce soit a Neron, 
faute derenseignements sur Paul, et qu'il le disait en ces 

(il Yoila "jiii iui en boticlie un, comme on <iit aujourd'liui ! 
(2) 11 n'allend pas la rtponsc. 



— 237 — 

termes a Agrippa : « Je l'ai fait comparaitre devant 
vous avant de l'envoyer a Cesar, afin qu'apres cet 
e xamen j'aie de quoi ecrire. » Or nous apprenons ici 
qu Agrippa "« n 'ignore rien » de ce que cherche Festus 
et aussi de ce que clierchait Felix, II est au courant de 
tout cela depuis I'expedition de Damas, c'est-a-dire 
depuis 789, il sait meme des choses qui n'ont ete deci- 
des qu'au troisieme siecle, notamment que i'Apoca- 
l ypse n'est plus le testament de l'bomme crucifie par 
Pilatus etqu'il fauts'armerd'autrespropheties que celle 
dont Dieu a proclame la faillite au Guol-golta. D'oti 
Vlent done que, seul, Agrippa setaise, laissant a Paul le 
Soin d'eclairer Festus ? N'est-ce pas vouloir que Paul 
innoe en t continue a porter les cliaines qui, apres dix- 
buit cents ans, ont le don d'emouvoir jusqu'aux larraes 

e c omte de Maistre ? D 'autre part, Paul ne pouvant etre 
8auve que par les liens du frere Jacques, ne serait-ce 
pas un crime de les lui enlever? Que d'autres resolvent 
ce cas de conscience I En attendant, examinez bien ce 
"Jue vient de faire Agrippa, il a sauve I'Eglise ! Or, 
qji est-ce que I'Eglise fait pour lui ? Rien, sinon l'accuser 
a avoir abuse de Berenice ou d'etre un animal immonde. 
Agrippa meritait mieux, car il parait qu'au cas ou 
t*ul n'eCit pas ete en etat de prouverque Bar-Jehoudda 
etait ressuscite, Festus aurait ete eu droit de le punir 

e m ort. Un exegete catbolique(l) trouve que ce Festus 
Manque un peu de la gravite avec laquelle il faut parler 

u & fait aussi solidement etabli : « II juge Paul inno- 
~® B * • cause du peu de cas qu'U fait du cbef principal 

6 1 accusation ; (selon cetexegete, le cbef principal e'est 

in-8. ^ re ^ e '"'ST. H'sloire ties Aden ties Apdlres, Lou vain, iS2i, 






— 238 — 

d'avoir soutenu que Bar-Jehoudda etait ressuscite.) (1) 
En cela Festus se trompait; l'allaire etait capitale, ets'il 
n'eittpasete vrai que Jesus etait ressuscite, Paul aurait 
merite la mort comme perturbateur du repos public (2) 
et comme agresseur declare d'une religion (lajuive) qui 
avait Dieupour auteur; mais unpaien comme Festus ne 
pouvait pas en savoirtant! » 

Imposture n° 121. 

RUPTURE DE LA. CEINTURE DU FRKRE JACQUES 

3(1. Alors le roi, le gouverneur, Berenice, et tous ceux qui 
etaientassis aveceux se leverent. 

31. Et s'etant retires a part, Us se parlaient J'un a I'autre, 
disant : « Cet homme n'a rien fait qui merite la mort ou les 
liens. » 

32. Aussi Agrippa dit a Festus : « Cet homme pourrait 
etre renvoye,... s'il n'en avait appele a Cesar. » 

Ainsi, apres avoir tourne pendant plusieurs annees 
dans le cercle vicienx trace par Jacques, les voila re- 
venus a ce que tout le monde salt depuis la lettre de 
Lysias : « Paul n'a rien fait qui merite meme la prison », 
et n'etait son a appel comme d'innocence », on pourrait 
le relacher. Oui, mais si on le relache, au lieu d'etre 
envoye a Neron par Festus, il rentrera dans le corps de 
Saul a Jerusalem, il sera stratege du Temple sous 

(1 Lc faussaire des Ada se garde biend'avaacei'fiancliement cette 
proposition. Evidemment etle est sous-cnleodue, mais ce qa'ii fait 
prfcher par Paul rirvanl Felix, c'est cc qui est dans la Letlve aux 
Galatea, a savoir que I'auteur de I' Aporatypse est vivnni, n'ayont pas 
ele ci'iicifie. 

(2) ReteaOBS cet a veil qui jusliSe toulfs les mcsures prises eonlre 
les autcurs et les complices de eette criuiinellc imposture. 



— 239 — 

Albinus et Florus, il habitera son palais jusqu'en 819, il 
y aubira 1'assaut de Menahem et il n'ira vers Neron 
qu'apres 1'assassinat d'Ananias par le septieme frere de 
ce Bar-Jehoudda dont Paul vient de plaider la resurrec- 
tion en quelque sorte publique — car enfin cela ne s'est 
Pas fait dans un coin! — devant deux procurateurs, 
Un e princesse, un roi, une reine et de nombreux tri- 
°uns. Et en ce cas, non seulement le tres excellent Theo- 
pnUe pourra concevoir des doutes sur le dogme, mais 
le non moins excellent comte de Maistre ne sera pas 
touche a un point inexprimable. 

La ceinture de Jacques ne se rompra done que pour 
*estus, Agrippa et Berenice ; elle ne lie plus que deux 
QotnmeSj Paul jusqu'a ce qu'il soit mis sur le vaisseau 
^ u i doit l'eimnener hors de Judee, et Neron qui l'attend 
* 1 autre bout de la mer. Gar Neron est lie sans qu'il 
8 en doute. Le scribe prepare ici l'imposture de la 
r&ssion de Paul dans laquelle on voit 1'Apotre des 
nations comparaitre devant Neron, lui precher la re- 
surrection, par consequent la divinite de Bar-Jehoudda, 
1 e xpier de sa tete ce crime de lese-majeste romaine. 
( Ce qu'il y a de remarquabledans ce vertigo general, 
est la foi de 1'auteur dans l'imbecillite publique. Ja- 
mais il n'est honteux du role qu'il y fait jouer a tout ce 
monde. K On pourrait relacher Paul », dit Agrippa, des 
° ue Paul a le dos tourne. Sans doute. On avait qu'a 
PJ"6venir Paul, il se filt desiste de son appel, puisque 
etait le seul obstacle a sa liberation. N'insistons pas 
SUr cet *e comedie indigeste : e'est Festus oule dessaisi 
P a *" persuasion, e'est Paul ou V appelant par inno- 
cence. 






— 240 — 



Les Discouvs de PsluI a Cesaree sont <f im scribe 
qui feint de ne plus rien savoir du clirist millenaire, de 
1' Apocalypse et du Royaume de Dieu. Places dans la 
bouche d'un prince herodien, parent d'Agrippa et en 
meme temps pupille de Rome, ils sont dans le ton des 
Lettres, d'une soumission si interessee, d'une hypo - 
crisie si ambitieuse, d'une tartuferie si savante ! On 
s'est empare de Saul mort, on lui a rive aux pieds et 
aux mains tes fers jehouddol&triques, on a montre par 
des fables stupides qu'Agrippa et Berenice, Felix et 
Drusille, Festus et tout son entourage, Cesaree, Jeru- 
salem et toute la Judee, tous les hommes jusqu'a Gal- 
lion, toutes les villes jusqu'a Corinthe etaient au con* 
rant du cas resurrectionnel expose dans l'Evangile t 
Paul servant pour ainsi dire de truchement au person- 
nage de Jesus et l'introduisant sous Neron dans la 
haute societe juive et romaine. 

Qui pourra nier que Jesus ait existe et que Saul a* 1 
ete son apotre, quand on aura vu le procurateur Festus, 
successeurde Felix, lequel l'etait des Pilatuset des Ti* 
bere Alexandre, dire a Agrippa : « De ceux qui (Sicaires 
de 819 et Nazireens du second siecle) accusent Saiil de 
persecution et d'apostaaie, personne, pendant une ins- 
truction qui a dure trois ans, n'a pu etablir aucun des 
griefs sur lesquels je comptais; il n'y a de contesta- 
tions qu'entre les Juifs du Temple et lui, k Vendroit 
d'un certain Jesus, mort, qu'il affi.rma.it 6tre vt~ 
vant ? » Comme nous sommes censes en 815 et que 
huit ans a peine nous separent de la chute de Jeru- 
salem, comme de Tibere a Hadrien le mystere le plu s 
pro fond n'a cesse d'entourer l'existence de Jesus , 
il est hon que des le temps de Neron tous lea grands 






— 241 — 



et tout le peuple aient connu, par 1'organe de l'Apotre 
es nations, le divin heros du roman evangelique, sa 
resurrection et son ascension. 



IX 

OU EST PASSE i/ARGENT HE LA COLLECTE ? 

Le r61e des Remains et celui des Juifs sont encore 

assez clairsj mais celui des freres, de ces bona freres 

"'V ont accueilli Paul avec tant de joie, qui lui ont con- 

1 f 1 " e d 'aller se faire arreter bien gentiment dans le 

era ple, et qui, s J il n'a pas menti a toute l'Asie, a la 

acedoine et a la Grece, BOnt en train de compter l'ar- 

? ent de la collecte, que deviennent-ils au milieu des 

e Pl"euves qui assaillent l'Ap6tre des nations? Ces bons 

P tres de la Circoncision, — les Actes n'osant plus 

«■ rl er des Douze, — que font-ils pour soulager ou de- 

p. rer le prisonnier? Ou sont ceux que Philippe dans 

are e lui a donaes pour escorte aQn de le defendre 

0Q tre ses ennemis? Ou est Philippe lui-m£me? Et 

e houdd a dit Toamin ? EtMenahem, le Jose de l'Evan- 



Arl 



— -uun aunt, ,n.K<UJ"S» =» luiinauu ic uujjjiiubdi 

Trophime ? Ou est Trophime ? Est-il deja parti pour 



es ? 



| e - Oi done sont Agabus et Mnason le Chypriote? 

Ar 

Ia ' s lacollecte? Que devient la collecte pendant ce 

, f°- raul avait a peine ecreme ce tresor pour contn- 

aiu sacrifices des quatre Nazireens de Jacques, 

Do ° e ~ ' Ue ce co 1'" n de Lysias s'en serait empare 

se couvrir des frais enormes qu'il a fails lorsqu'il 

Q etg le droit de cite romaine? Non, car l'auteur des 

16 



' 



— 242 — 

Actes, c'est-a-dire Dieu hii-meme, reconnait spontane- 
ment que le tribun a repousse jusqu'a l'idee de la plus 
legere indelicatesse. Paul a-t-il ete « tape » par le san- 
hedrin? Non, Ananias s'est borne a le frapper sur la 
bouche. A-t-il ete detroussepar les brigands ? Non, car 
les Actes le diraient avec l'insistance qu'ils deploient 
dans les questions d'argent, II n'y a point de brigands 
a Taller grace a l'escorte fournie par le genereux Pbi" 
lippe, et quant au retour, Lysias a pris contre eux de 
victorieuses precautions. 

Paul a quete pour les pauvres et pour les saints de 
Jerusalem (1). Ces saints, ces pauvres sont ou ceux du 
Temple ou ceux de la aecte christienne. Cet argent, 
Paul ne l'a remis ni aux Juifs du Temple qu'on nous 
montre acharnes contre lui, ni a ceux de la secte, il l' a 
garde, et c'estun pur escroc avec son ami Trophime, A 
moins qu'au contraire Tropbime et ses compagnons, 
Mnason et les envoyesde Philippe, n'aientvole l'Apotre 
des nations, ce qui expliquerait la disparition totale de 
cespersonnages au moment psychologique. Je ne trouve 
pas cela tres gentil de la part de gens dont plusieurs 
ont celebre la messe a Troas avec lui. A-t-il ete vole 
par Jacques ou par ses quatre Nazireens, et la cein- 
ture de ce frere ne serait-elle qu'une de ces ceintures 
comme ou en portait jadis autour des reins pour serrer 
l'or? Je ne puis croire que le Saint- Esprit soit des- 
cendu si bas dans les regions du corps bumain. 

La collecte a-t-elle eteassumee au troisieme ciel ouelle 
s'est assise a la droite du Pere? Non, les assomptions 
deQnitives sont specialement reservees aux membres de 

(1) C*esl W .-njol , ou >uu! les luruius du loules ses Ltltres. 



— 243 — 

!a famille de Jehoudda, et 1'argent doit demeurer sur 
terre comrae gage et premices de la felicite future. 

Done Paul Fa sur lui pendant les deux ans qu'il passe 
a Cesaree. II le declare a Felix, e'est pour adorer 
Uieu et distribuer des aumdnes a sa nation qu'il est 
venu a Jerusalem. Felix avait retenu ce dernier point, 
et c est dansl'espoir de tirer a Paul un peu de cet argent 
^ u il aimait a converser avec lui : Felix etait suspect, 
a 'a difference de Lysias qui, en sa qualite de juif de 
aaissance, est insensible a 1'argent. Lysias ne veut pas 
|*n;me 6tre effleure par le soupcon ; Felix s'y expose, 
lr npudent comme un goy. Mais s'il espere avoir un peu 
" e la collecte destinee a l'Eglise, e'est qu'il a conserve 
Xin ^ naivete qui ne se concilie pas avec la parfaite 
connaissance qu'il a de la « voie ». Les illusions que 
fcourrit a cet endroit I'affranchi de Claude font douter 
ae son experience des affaires. « La venalite, dit le 
^aint-Siege, etait une des plaies de l'administration 
roniaine, surtout dans les provinces eloignees du centre 
de l'empire. n 

C est pour remedier a cet exces que les collectes ont 
e teinventees : leur but moral estd'enlever aux particu- 
ller s le moyen usuel de corrompre les fonctionnaires 
romains, et aux fonctionnaires le moyen d'etre corrompus 
Par les particuliers. On peut titre certain qu'une fois 
aix mains de l'Eglise, 1'argent n'en sortira pas pour 
r entrer dans le civil. Comme ce serait encourager la 
v enalite que de donner de 1'argent a Felix, Paul ne lui 
en a pas donne. Et, puisqu'il ne l"a pas donne non plus 
aux; saints de Jerusalem, e'est bien lui qui est le voleur. 
Apres avoir depouille les nations pour la fraction du 



*^nB| 



_ 244 — 



peuple de Dieu qu'il appelle les saints de Jerusalem, il 
s'est applique la collecte, il a mange la grenouille. Et 
avec une malice telle qu'a la fin dun emprisonnement 
pendant lequel il s'est contents d'une nourriture spiri- 
tuelle, il ne lui reste plus rien, Hen, il ecrit aux Philip- 
piens pour se recommander a leurs aumuiies! (1) 

Mais treve de variations sur 1'embarras ou l'Eglise a 
plonge Paul. Paul n'est point le voleur, Paul n'est point 
le vole, Paul n'a point d'argent. Et pourtant il y a eu 
collecte ! Mais dans le plan du publicain ecclesias- 
tique, elle est si bien destinee aux saints de Rome qu'il 
oublie de la remettre a ceux de Judee. Ni chez Phi- 
lippe a Cesaree ni chez Jacques a Jerusalem Paul ne 
songe un seul instant a leur en verser le produit. Elle 
leur passe sous le nez. Rome, voila ou est la caisse ! 
L'inventeur du denier de Pierre, c'est Paul. 

Festus et Agrippa, qui savent ou va 1'argent, s'abs- 
tiennent de demandes indiscretes. On voit bien l'escro- 
querie, elle est criante, il n'y a que le beneficiaire qu'on 
ne voie pas. Or l'escroquerie est dans Tinvention meme 
de cette collecte que les aigrefins de Rome proposenten 
exemple perpetuel aux k poires » (de bon christien) du 
quatrieme siecle. 

Si SaQl a vraiment quete par toutes les provinces 
d'Asie et d'Achale oft il y avait des Juifs, et cela n'a 
rien d'impossible, c'est qu'il en avait mandat du Temple, 
et en ce cas ce fut pour organiser la resistance contre 
les Juifs du dedans qui mettaieut leur pays en danger, 
c'est-a-dire les christians. 

(1) LeitrB aux Phitippiens. 






— 245 — 



X 



QUE FONT JACQUES ET PHILIPPE POUR l'aPOTRE 



DES NATIONS? 



Une autre chose juge l'imposture de cet emprisonne- 
nient dont personne, au bout de trois annees, ne peut in- 
diquer la raison ni parmi les Romains ni parmi les Juifs. 

C'est le magnifique isolement dans lequel Jacques et 
Jes freres de Jerusalem, Philippe et les freres de Ge- 
saree, Aquila et les freres d'Ephese, Crispus et les 
freres de Coriathe, tous les apotres et en un mot tous 
tea christiens de quelque ecole et en quelque pays qu'iis 
soieat, laissent le pauvre Paul enchaine. Pendant les 
Qeux graades annees de sapretendue lutte contre Ana- 
nias et le sanhedrin, pas une main nazireenne qui se 
tende vers lui, pas une aide, pas une pensee de recon- 
°ft ni d'esperance qui lui parvienne, pas meme un de 
ce s temoignagesbanauxqu'une ame bien nee ne refuse 
jamais a un ennemi injustement poursuivi. Tous sont 
a postoliquement igaobles, comme les Douze au Mont 
es Oliviers, comme Pierre dans la cour de Kaiaphas. 
sm on crache au visage du christ ou qu'on frappe sur 
a bouche de Paul, c'est le mumeprix. Les serrures qui 
ombent toutes seules quand Pierre est en prison sem- 
oleut se consolider quand c'est Paul qui gemit dans les 
°achots. Que dans la semaine agitee ou Ton risque sa 
peau en mettant le nez dehors le frere Jacques se cache 
a Qs sa toison, passe encore ! Mais qu'il ne daigne 

m e pas se montrer a Cesaree pendant les deux proces 



. 



— 246 — 

portes par le grand-pretre devant Felix et devant Fes- 
tus, alors que 1'accuse n'est point passible de l'empri- 
sonnement au dire meme des Romains, voila qui ren- 
aeigne souverainement sur la somme de charity que le 
christianisme a fait jaillir de 1'ame humaine a la honte 
du paganisme agonisant ! 

Dira-t-on que Jacob etait mort crucifie depuis 802 
par les soins de Saul et que cet accident le dispensait 
de venir au secours de Paul? Nous n'admettons pas 
cette raison, car ce serait mettre l'histoire au-dessus 
du Saint-E sprit. II existe une Letlre de Jacques et 
l'Eglise la date de 59 de 1'Erreur christienne, c'est-a- 
dire de 812. C'est l'annee meme ou Paul est arrete dans 
le Temple ; or il est entre dans cet edifice a l'instigation 
de Jacques et il a paye cette confiance de plus de deux 
ans de prison. En outre l'interpolation ecclesiastique de 
Josephe sur Jacques place en 63 de TE. C, soit 816, la 
lapidation de ce -frere du christ. (1) II a done vecu a 
Jerusalem pendant les deux annees que Paul a passees 
dans les fers, accable par la calomnie juive. Cesaree 
est-elle trop loin pour ses vieilles jambes? Ananias et 
les auciens du sanhedrin font bieti deux fois le cbemin 
pour accuser Paul ! Jacques ne peut-il le faire une fois 
pour defendre 1'innocentet pour se defendre a son tour 
aupres de lui, car qui lui a tendu le traquenard dans 
lequel il devait fatalement tomber ? Qui est la cause de 
ses malheurs immerites ? Si Jacques est travaille par 
quelque rbumatisme articulaire, Philippe, qui est a 
Cesaree avec ses quatre filles, n*aurait-il pas dH le 

(1) Cf. le Saint-Esprit, \i. :ii7. 



— 247 — 

^presenter ? II est done impardonnable et il ne peut 
pas meme invoquer pour excuse qu'il etait occupe a la 
redaction de sa lettre, car ce monument apostolique 
n eat point anterieur a la seconde dispersion des Juifs 
sous Hadrien (1). 

(>) Cotln pitce n'nynnt aucuiii- pn-lcnlinn liistoriijiio, nous la rfiser- 
ons p 0lM . ],. YO ( lm|e ,. llnMcri ; n i lx fausses Let Ires tie Paul H aulrcs. 



LANCEMENT DU GOGOTHA 



i 

AVERTISSEMENT 



A travers les evolutions de ce vertigo actionne par 
6 Saint-E sprit, Paul rentre un moment dans le corps 
e Saul pour s'embarquer, avec Gostobar et les autres 

e nvoyes de la maison herodienne, a destination de 
Achaie oil ils vontvoir Nerori. A Cesaree, -Saul et Cos- 
°nar trouverent Agrippa et Berenice qui, tres emus 

par l'avenement de Menahem, etaient venus se placer 

sous 1'aigle romaine. Tous attendaient Cestius Gallus, 

pfoconsulde Syrie, que lagarnison romaine, les Grecs, 
* es Juifs loyalistes venaient d'appeler a leur secours. 

^outefois ce serait une grave erreur de croire que 
au * fut maitre de ses mouvements et de sa direction. 

*«nl est toujours dans la ceiuture du frere Jacques sur 

a quelle brochent les deux chaines et les multiples 

ourroies de Lysias, sans compter celles que Felix et 

e 8tus n'ont pas manque d'ajouter aux premieres. Paul 

a au moins trois couches de chaines. Promethee n'en 

avait qu'une sur le Gaucase. 
^e recit de sa navigation provient du Voyage rfe 



■ 



— 250 — 

Saulas, production du me me genre que le Voyage de 
Joannas theologian, le Voyage de Pierre, le Voyage 
d' Andre" et autres(l). Car tant pour obeir aux Evangiles 
ou, reformant ses premieres ordonnances, Jesus cora- 
raande aux christians de precher V Apocalypse hors de 
Judee, que pour appliquer leur facultes inventives aux 
besoins de leur commerce, les scribes ecclesiastiques 
eommencaient a promener les apotres par le monde 
avec d'autant plus de latitude que persoune ne les y 
avait vus. Aucun dementi n'etait a redouter. Pour Saul 
il y avait des precautions a prendre, puisque par 
Josephe il appartenait a 1'hiatoire. II etait alle vers 
Neron en Achate, apres quoi il etait passe en Italie,; il 
fallait promener « Paul prison nier » a travers tous les 
ports de la Mediterranee, sauf ceux d'Achaie. Prison- 
nier sur terre, il fallait qu'il le fut egalement sur mer. 
L'essentiel etait qu'il le fut, d'une part, avant l'aventure 
de Saiil sous le christ a tete d'ane, d'autre part, qu'il 
arrivat a Rome avant le martyre de Pierre en 817 ou 
en 819 au choix, car ou a insinue successivement les 
deux dates. 

II 

ACTES DES APOTHES, CHAP1TRE XXVII 

Imposture n" 122. 

ENZONEMENT DU CENTURION JULIUS 

J'ai besoin ici de toute votre attention et je vous pnfi 

(t| Pour It- Voyage de Joannes, se reporter aux Marchantls tit 
Cfuiit,p. 135. 



— 251 — 

f e considerer que vous etes en face d'une des plus belles 
aspirations du Saint-Esprit. Ce n'est done pas le mo- 
ment de m'objecter que vous avez autre chose a faire, 
car si vous vous detournez d'une Ecriture qui est de 
leu pour vous consacrer a des occupations f utiles, 
ous n'aurez a vous en prendre qu'a vous-meme des 
peines qui vous attendent dans l'autre monde. 

'■ Lorsqu'il eut ele" rfeolu que Paul irail parmer en Italie, 

qu'on le remettrait, avec d'autres prisonniers, entre les 

ai ns d'un nomme Julius, centurion de la cohorte Augusta, 

— Montant sur un navire d'Hadrumete, nous levames 

an cre, commencant a naviguer le long des cotes d'Asie, et 

yant toujours avec nous Aristarque, Macedonieu de Thes- 

saloniq ue _ 

^ e temps de s'enzdner, et le centurion Julius est a 

ous] II accourt de I'air empresse qu'ont les « ceintu- 

10ns » de l'Ecriture. Rappelez-vous le ceinturion qui 

e clare Bar-Jehoudda tils de Dieu contre l'opinion com- 

UDe , le ceinturion qui adore Pierre, le ceinturion qui 

e "3 fouet a Paul, le ceinturion qui prend soin de 

, dans la prison de Cesaree. Voici un cinquieme 

^turion, mais d'une cohorte plus imperiale encore 

H u e n'etaient les precedents ; il est de la cohorte dont 

■ hens avec la personne de I'Auguste semblent parti- 

le rement etroits. Nous pouvons done nourrir l'espoir 

e voir la ceinture du frere Jacques decrire une tra- 

J e ctoire gracieuse au-dessus de la Mediterranee et 

v elopper Neron dans ses plis jehouddolatriques. 

as n'avons qu'un seul regret a exprimer, dans cet 

z °oement prealable, e'est qu'Aristarque et ses com- 

e noi is, parmi lesquels Trophime, se soient trouves 



• 



— 252 — 

hora de la eeinture du frere Jacques pendant les 
cruelles epreuves que Paul vient de subir a Jerusalem 
et a Cesaree. Nous devons supposer qu'ayant la garde 
de la collecteils se souciaient plus de l'apporterintactea 
Rome que de contribuer au soulagement de l'Ap&tre 
des nations, dont les souffrances, pouretre agreablesa 
Dieu, doivent etre un revenu et non un debourse. 

Imposture n°123. 

SUR LE CHEMIN OE SAUL 

3. Le jour suivant, nous vinmes a Sidon. Or Julius, trai- 
tant Paul avechumaniW, lui permit daller cliez ses amis, et 
de prendre soin de lui-meme. 

4. Et quand nous fumes partis de la, nous navigudmcs au- 
dessous de Chypre, parce que tes vents etaient contraires. 

5. Traversant ensuile la mer de Cilicie et de Pamphyli 6 ' 
nous vinmes a Myre, viHe de Lycier 

G. Mais le centuriou trouvant la un navire d'Alexandrie, 
qui faisait voile pour 1' Italic, il nous y fit embarquer. 

Vous avez pu remarquer que Paul fait la traversed 
de Cesaree a Myre sur un vaisseau qui arrive d'Hadru" 
mete, aujourd'bui Sousse ; ce vaisseau vient d'Occi" 
dent, il est vide, il est balaamique, bon pour des ge n9 
comme Saul, les Herodes, Simon le Magicien, Tibere 
Alexandre, Demetrius et les autres juifs latinisants. H 
arrive en sens inverse de la direction de l'Arche d'al' 
liance, de celle qui porta Jonas aux colonnes d'Hercute, 
de celle que Joseph le Charpentier a construite po ur 
Jesus dans TEvangile, et qui toutes sont des images de 
l'Arche solaire. C'est un vaisseau d'Occident qui a 
emmene Saul pour aller voir Neron a Corinthe apreS 






— 255 — 

la chute de Meuahem. Cehii qui vient d'Hadrumete 
convient beaucoup trop a Saiil pour convenir a un 
bomnte qui est maintenant dans la-ceinture du frcre Jac- 
ques. Saul ne pourrapas faire une traversee utile sur un 
vaisseau qui se dirige vers le nord ou regnent Gog et 
Magog, de tout temps ennemis des Juifs, II va contre la 
destination de Paul, entraine vers Rome par des voies que 
1 Esprit seul connait et qui, etant de Dieu, out la faculte 
d Hve impenetrables. Le pilote prend pour aller a Rome 
w meme chemin que s'il allait a Adramyttum de 
Mysie (1), car 1'auteur prend sur la carte les points de 
re pere de sa mystification ; c'est indubitablement un 
piif d'Asie qui ecrit. II s'agit d'egarer le tres excel- 

ent Theophile aim qu'il ne puisse retrouver la piste de 

& aul a partir de Cesaree, que « voyant il ne voie point, 

qu'entendant il n'entende point », comme le veut le 

Jsteme parabolique conseille par Jesus dans l'Evan- 
gne pon r tromper les goym. Tromper les goym sur 
8011 identite avec Saul, c'est tout ce que pourra Paul 

Ur Ce vaisseau-la ; quant a faire de la jehouddolatrie, il 
Qe faut pas qu'il y compte ! 

»on compere comme a Tordinaire des centurions, 
Uu us lui permet de descendre a Sidon, ou sejouruerent 
u ccessivement et pour des motifs qui se ressemblent, 
° ar -Jehoudda en 788, Shebimon et Jacob en 802, et 
enahem qui parait avoir habite la ville avec plus de 
e £ularite, pour quoi il est appele Sidonien dans cer- 
ates IHstoiTes ecclesiastiques (2). Cet arret montre a 

(l e ,' | J° u sur Hailrumele cl Ailramylluni csl complete (tans ['esprit 
f», "J 61 "" Pw le mot Mvsie, qui vent dire en liebreti criminelU. 



• 



— 256 — 

quel point Julius possedait sans en avoir 1'air le m6me 
Esprit que Paul, car l'Apotre des nations, et c'est une 
pensee dont le tres excellent Theophile est touche, ne 
veut point quitter l'ancien royaume de David sans 
montrer 1'interet que Saul portait au retablissement de 
cette monarchie, notamment en la personne de Alenahem 
dit Joseph Bar-Sehabath (1). La traversee du navire 
africain n'est guere marquee de 1'Esprit que par eet 
arret, car nous comptons pour peu que les venta cen- 
trales l'aient un instant retenu sur la cote sud de l'Ue 
de Chypre. A peine peut-on signaler comme un trait 
de FEsprit 1'embarquement d'Aristarque, temoin deute- 
ronomique (2), car Paul est indubitable men* accompa- 
gne de tous les compagnons que lui donnent les Actss 
au cours de sa brillante earriere. Je ne puis admettre 
que Trophirae ne soit pas la ni le genereux Gaius. Tro- 
phime etait a Jerusalem avec Paul, Gaius etait a 
Ephese avec Aristarque. Aristarque et Gaius etaient 
aux mains des barbares d'Epbese tandis que Paul evan- 
gelisait chez Tyrannus. Ici Aristarque est libre, taudis 
que Paul est prisonnier des barbares de Hume. C'est 
une de ces compensations comme 1'Esprit se plait a 
en faire. Mais il y a d'autres temoius encore, — ne nie 
pas, tres excellent Theophile, je te vois rire! — ce sont 
les prisonniers que Julius a embarquea a Cesaree avec 
Paul, chef de la secte de Nazireens. Car la ceinture du 
frere Jacques est a ressort et a combinaison. Si elle a 
permis a Paul de ne pas passer pour le chef des Nazi- 
reens de Jerusalem, elle lui permet ici de le devenir 
pendant toute la traversee. Les prisonniers que TEs- 

(1) Dans Marc ul dans Its Actes. Cf. les Marckands de Christ, p. 380. 

(2) Le DeuUronome cxigedeux temoins pour 1'6 tab lisse meal d'un fait. 



' 



— 257 — 

pnt conduit en Italie dans la meme ceinture que Paul, 
tous Juifs etchristiens, out ete en leur vivant — ce sont 
ties revenants, eux aussi, - — ceux qui furent envoyes a 
'-orintlie par Vespasien pour y etre employes au perce- 
nientdcrisllime. Spiritualises par le temps qui a spiri- 
tualise Saul, ils accompagueiit Paul en Italie, ne fut-ce 
que pour l'empeclier de traliir en route. 

11 laut aussi que vous connaissiez un des miracles 
ae complis par la ceinture du frere Jacques. Developpee, 
Vendue au second siecle, elle enzdne Iladrien qui a con- 
somme U ruine de la Judee et la dispersion des chris- 
tens dans le monde, Le procurateur d'lladrien en 
Udee etait africain. C'est pourquoi le navire fait sem- 
ant de monter vers Adramyttum. Adramyttum est la 
P°ur Hadrumete : Hadriani ineta, borne d'Hadrien, ce 
°Qt les jeux de mots qui commencent. PlUt a Dieu 
veie tyran Adamas (1) et son procurateur n'eussent 
Jamais depasse cette borne d'Occident ! 

Imposture n° 124. 

MYRE, AHHEt! CHANGEMEIiT DE VAISSEAU! 

11 relacbe a un endroit nomine Myre qui est sur la 
e de Lycie. Mais le teste a subi des changements 
Q s les noms de lieux. Au lieu de Myre, il y a main- 
ait « Lystre, qui est de Lycie », et Ton s'accorde a 
I Ser *jue les copistes ont mal lu le mot Myre ou cru que 
V3 tre en Lycaonie, dont il est question ailleurs (2), 
v ait &tre impunement place sur la mer de Lycie. 
u ans la frequentation de Paul nous avons acquis 

(2j ° m d'Adrien ^ladrien! dan* la Sag esse de Valentin. 
' u ch &pitre x lv des Actes. Cf. le Samt-Bsprii, p. ISO. 

1" 



■ 



— 258 — 

un tantinet de l'Esprit qui le lie; Myre existe, c'est un 
port de mer de Lycie, et c'est bien le mot que l'auteur 
des Actes a ccrit. Seulemeut il a joue sur le mot selou 
son habitude de duplicite. Myre cveille une idee mille- 
naire, et c'est le nom meme qu'on a donne dans les 
Evangites a la mere de Bar-Jehoudda : nous disons 
Maria, c'est Myriam qu'il faut lire (1). 

Et aussitdt un nouveau vaisseau se presente, qm 
par basard vient d'Alexandrie et qui, par basard encore, 
fait voile vers l'ltalie. Comme pour profiter de l'occa- 
sion, on quitte le vaisseau qui descendant d'Hadrumete 
montait vers Adramyttum, et on se met sur celui q" 1 
moutant d'Alexandrie descend sur l'ltalie. Le voyage 
de Paul va s'inscrire autour d'une croix qui regarde les 
quatre points cardinaux, comme toutes les croix, mais 
celle-ci a sa signification dans le systeme christieu. 

Car le Temple est tombe non seulemeut depuis Titus 
et Vespasien, mais encore depuis Hadrien, lorsque le 
Saint-Esprit inscrit la navigation de Paul autour de 
cette figure, Iahve n'a plus d'autre Temple que le 
monde, mais c'est encore quelque chose, puisque celui 
de Jerusalem n'a jamais ete que la reduction de celui- 
la. Qu'etait-ce que le Royaume des Juifs esquisse par 
Menahem et a cause de quoi les prisonniers chris- 
tiens furent envoyes a Corinthe? Iahve etendu par son 
cbrist aux quatre points cardinaux. Telle etait la pro- 
messe enfermee dans le tabernacle du testament, et )I 
est clair que sous les especes du navire egyptien 
I'Arche d'alliance fait ici sa derniere tr aver see. C'est 
pourquoi le navire vient d'Egypte d'ou est monte le 

(1) Le grec murios, immense, mui-ias, niyriade, en vient. 






— 259 — 

Mage, Moschc, Moise (1), et d'ou Jehoudda Panthora, 
le nouveau Moise, pere des rois-christs, a jadis ramene 
*a Loi de la predestination juive, avec les propheties 
taites pour son accomplissement, e'est-a-dire F Apoca- 
lypse de rempire universel. Bar-Jehoudda ne cesse de 
nous le dire sous la figure de Jesus dans l'Evangile ; 
" etait venu pour « accomplir toute la Loi », insepa- 
rable des propheties ; il etait envoy e pour donner la 
tB »e aux Juifs. 

Le vaisseau n'est egyptien que d'etiquette : dans le 
v ase est l'Esprit juif, et les christiens prisonniers peu- 
vent y entrer. Sur celui qui venait de l'ouest pour 
Renter vers le cord, Paul est encore Saul ; il n'a pu rien 
aire pour la eroisade judalque, Sur celui qui vient du 
su d pour aller a l'ouest, Paul va pouvoir travailler : il 
es t pousse par le vent d'est, le vent de Judee. Et voila 
pourquoi Julius a change de vaisseau a Myre. Ge gogoy 
^ 8t "lonte sur le Gogotha, ! Car tel est le nom spirituel 
de ce vaisseau (2). 

Jtiei ,r ' le > simple image de la travcrsee du Soleil aii-dessus des 
doufi Vf,n;,il d'Egyplc d'ou le Mage Osai-siph t'avait rappoili-e et 
. lee aux Hiibreux com me gage tie leur alliance aver Dien, 
Ooi^'r^ 9 sril ' s ipii etait d'Orr (Heliopolis), villi- dediee, rmmt son 
jouiv i d ''' Ur '* a " soleil (ionl on prometiait l'Airlie dans lo temple am 
m,- " * ffi les soisticiales et equinoxiales. Osarsiph u'est d'ailleurs 
«onn - SUrnom ' inais nlQS explidte que celui de Most-lit-. Nous ne le 
ani v ^ S j 0ns " 1 ,,e P ar regyplieii Maneitli on Maoi-thon, et il nous est 
M an u , an :" "i elat d'adulti-ration non moins grave qui* celui de 
j, '•''tli lui-tnOun,. Osarsiph, c "est Moscke-ar-Zw on l\h I'oisson), le 
riste aUX ^°' £s °ns, lc> Zili i-tatit I'aboulissement du sysU-me mill£na- 
(j a _ y' e c « Juif ai-ait herile de Joseph, commc nous I'nrons montie 
t] U( , ' Charpentier, p. 1!», Nous revieiiilrons sur eetti- etymologic 
donnf.° ™ c avcc unx> evidence irresistible le surnoui de Zibdeos 
d es sp S | U Jose f ,h d e l'Evangile, .Mage aux Poissons, lui aussi, et pere 

(2) p P^ 1 ' 6 "^ d'liommes. 
du ]^f t>l tru '"die aux yuati'e Vents ile I'ApOcalypse, Cf. le Roi 






— 260 — 



Tandis que les christiens prisonniers de Neron, qui 
auraient pu reconnaitre Saiil sous le masque de Paul, 
poursuivent leur route vers Corinthe, ceux d'Hadrien 
montent sur le Gogotha y incapables, a raison de la chro- 
nologie, de reconnaitre dans la ceinture de Jacques le 
persecuteur jure dc leur maitre et de ses doctrines. Us 
ne reconnaitront pas plus TArche dans le Gogotha. 
qu'ils n'ont reconnu Saul dans Paul. Ce n'est pas 
sur ce vaisseau-la qu'ils comptaient monter en par- 
tant de ce port de Myre dont le nom seul evoque pour 
eux le grand reve du Royaume des Juifs. Si Myre 
equivaut a Myriam pour l'enz6ne de Jacques, il a une 
plus large signification pour de vrais christiens comnie 
sont ceux que le Gogotha emmene en Italic Myria, 
c'etait le port de gloire promis a chacun d'eux, le port 
devant lequel s'ouvraient les myriades de Cycles sue- 
cedant au Cycle du 7Ab. Mais les rois-christs designefl 
par les propheties sont morts, et maintenant c'est par 
journees de misere que les disciples de 1'Agnea.u e n 
sont reduits a compter le temps! C'est comme prison- 
niers qu'on les embarque etpour les conduire a la Bete! 
Est-ce la cette Arcbe d'alliance eternelle qui devatt 
paraitre au Jubile de 789 et dont la barque de Jesus 
sur la mer de Galilee est une reduction a 1'usage des 
inities?Tout au plus est-ce la petite arche annuelle q" 1 
accomplit son trajeten vingt-quatre heures au compte de 
la revolution diurne, en trois cent soixante jours a u 
compte de la revolution annuelle. On fait venir le Gogotha 
du sud a Myre pour egarer les gogoym ; en realite il y a 
quatre-vingt-quatre jours qu'il est parti de l'Orient (!}■ 

(1) Nous lend ions bun commit* (II* ce cliiflrc dnu; uu iustaot. 



— 261 — 

Paul est Juif avaut d'etre citoyen remain. En I'embar- 
quant avec les prisonniers cbristiens, Julius a le salut a 
oord. Le sahit vient des Juifs, le Quatrieme Eva.ngile 
le dit assez, ainsi que les Lettres de Paul, les Discours 
de Pierre, ses actes ehez Cornelius, et tous les miracles 
accompli s par Paul it Lystre, a Ephese et a Troas. Julius 
e t ses gogoym vont en Italie ; s'ils etaient restes sur le 
navire hadriauique, jamais ils ne seraient arrives ! 

Cerles Tallegorie est difficile a percer, parce que tout 
y semble physique et dit d'une navigation ordinaire. 
Maisn'en est-il pas ainsi dela fameuse ode danslaquelle 
Horace nous montre un vaisseau-fantome dont le bois 
pro vient des forets du Pont d'ou ce vaisseau est ori- 
^laire, les vents qui I'assaillent a la hauteur des 
Cyclades, et ses bancs degarnis de rameurs? Si Quin- 
ilien ne nous avertissait qu'il s'agit de la Republique 
r omaine, menacee de temputes qui mettent en peril son 
e *istence meme, nous pourrions croire qu'il s'agit d'un 
aavire et d'une tempete reels. 

* Le navire egyptien, dit le Saint-Siege, avait ete 
P°Usse jusqu'a My re par les vents contraires. » Oh! 
plus contrariants que contraires ! Car parti d'AIexandrie 
Pour aller a 1'ouest, il se trouve porte en plein nord sans 
avoir pu se refugier dans aucun des ports qui jalon- 
&ent la route en Iigne droite dans le sens des iles et a 
1 est sur les Echelles du Levant. Jamais vents plus 
c otitrariants ne sont leves dans la Mediterranee depuis 
la Creation. Oui, dit le Saint-Siege, ces vents etaient 
eontraires, et c'est pour cela que tout a l'heure le 
Qavire d'Hadrumete a longe Tile de Chypre par le sud. 
aint-Siege, ayons un peu plus de Saint- Esprit, que 
^ble! Ces vents ne peuvent elre les memes, car ceux 






— 262 — 

qui ont pousse le navire egyptien vers le nord ne peu- 
vent venir que du sud, et ceux qui ont force le navire 
d'Hadrumete a longer l'ile de Chypre par le sud ne 
peuvent venir que du nord. Car le bon moyen d'etre 
jete alac6te de Chypre et fracasse, c'etait de presenter 
le flanc au vent du sud. 

Emporte par son genie, le mystificateur garde si pen 
de management pour la chronoIogiedesAciesqu'il place 
cette traversee dans une annee a la fois sabbatique et 
protojubilaire comme etait celle ou Bar-Jehoudda fut 
mis en croix. Or non seulement l'annee 814, assignee 
par l'Eglise au voyage de Paul, n'est point protoju- 
bilaire, mais elte n'est meme pas sabbatique. II en va 
ainsi de l'annee 819, assignee par l'histoire au depart 
de Saul pour l'ltalie. La derniere double an ne'e, e'est 
788-789. Laderniere annee sabbatique et protojubilaire, 
c'est 788 (manifestation de Bar-Jehoudda). Les annees 
sabbatiques qui se sont succede depuis sont done 795, 
802 (manifestation de Shehimon et de Jacob), 809 (ma- 
nifestation d'ApoIlos), 816, 823, (Jerusalem a ete prise 
dans une annee sabbatique), 830, et il n'v a pas eu 
d'annee protojubilaire avant 837, sous Domitien. Or 
non seulement l'annee du lanceraent du Gogotha est 
protojubilaire, mais le Gogotha ne peut effectuer sa tra- 
versee qu'a la condition d'etre protojubilaire lui-meme 
par son lancement. Le Gogotha est un batiment mathe- 
matique, construit par les Forges et Chan tiers de Dieu. 
C'est comme j'ai 1'bonneur de vous le dire. La cein- 
ture du frere Jacques ne servirait de rien a Paul — e * 
pourtant! — si le Gogotha. a'etait d'abord enzone par 
le Juif consubstantiel au Pere. 



— 263 — 

Jusqu'a Myre c'est le centurion qui a commande, 
cost le pilote paien qui a conduit. Mais sur le Gogothat 
c est Paul avec son equipe de cliristiens prisonniers. Sur- 
mer comrae sur terre il n'y a qu'une Loi, la loi juive; 
u n'y a qu'ung gor t e de maitres, semblassent-ils etre 
dans les fers, ce sont Ies Juifs jehouddolitres. Julius et 
leg gogoym ont 1'air de les tentr; vaine apparence, ils 
sont dans l'Arche juive et menes ! 



Imposture n° 125. 

LE DEPART DU GOGOTHA 

'• Apres avoir navigue lentement pendant bien des jours, 

etre a peine arrives devant Cnide. le vent nous arretant, 

n °us cotoyames la Crete, du cote de Salmone ; 

8 - Et sutvant la cote avec difficulte, nous vinmes en un 

eu appelo Bonsports, pres duquel elaitla villc de Thalasse. 

• Beancoup de temps s'etant ainsi ecoule, et comrae la 

avi gation n etait dtija plus sure, le temps du Jcune se trou- 

v antdeja passe\ Paul les conseillait (I), 

*0, Leur disant : « Hommes (2), je vois quela navigation 
or nmence a n'etre pas sans peril et sans grand dommage, 
°a seulement pour la cargaison et le vaisseau lui-meme, 
ma 's aussi pour nos vies ». 

"• Mais le centurion croyait plus au pilote et au patron 
^ a ce que Paul disait. 

Peu presse d'arriver en Italie avant Saul, Paul a 

Cl aq ans devant lui pour faire la traversee, s'iltient 

° ra P te de la chronologie ecclesiastique ; ilen a vingt- 



(1 Fl 

S aint ^'.." on ■ consolait > comme il e>l dii dan* la traduction .In 
(•il " l d«- Us n'ont ant'un i-liayrin, aui-une peur. liien au tontraire! 
' ™ s Wwa, il y a -les goym ! 



• 



— 264 — 

trois s'il tient compte du caractere protojubilaire du 
Gogotha, et soixante-douze s'il tient compte de l'in- 
dication fournie par l'hadrianisme du premier navire. 
II ne peut arriver avant SS7 sous le regne d'Antonin 
le Pieux, et comme il n'est encore que sous celui de 
Neron, il en prend a son aise avec le temps. 

II ne fallait qu'un jour pour aller de Myre a Guide, 
on en met une quantite indeterminee. Apres quoi on 
recommence a naviguer avec le plus de lenteur possible* 
jusqu'a ce que vienne une fete juive qui marque une 
date jehouddolatrique. Cette fete, c'est ceile des Taber- 
nacles, a I'e'quinoxe d'automne ; elle est caractcrisee 
dansMathieu parl'annonciation de la naissancede Bar- 
Jeboudda a son pere, et dans Luc, a sa mere. La com- 
memoration de cet heureux evenement est annoncee par 
le nom meme du dernier port ou Ton ait fait escale, 
Bonsports pres Thalasse, qui est sur la c&te de la CariB 
dans l'espritdu narrateur et non en Crete, comme il est 
dit maintenant, apresune sophistication de texteneces- 
aitee par la prudence, car l'intention de l'auteurprimitif 
etaittrop claire pourles initieset ellepouvait le deventf" 
pour les non inities. Bonport en Carie, c'est Eu-cari^i 
d'ou, par le changement du kappa, encki, Eucharie* 
dont on a fait Eueharistie. (All! on etait gai en ces 
temps-la, tres excellent Theophile, on jubilait!} Le j eU 
de mots est d'autant plus expressif que le X par lequel 
on a remplace le feappa de Carie est une croix (1). 

Seul Paul est dans la confidence avec les prisonniers- 

(1) A I'lnitiale de 1'empereur Constance, le Knppa, les chrislJ*" 
d'AntiocIu", tea jriiouddolatres surlout. repunilaient par le e ' lt ' • 
Xrislos, et 1'on voil par noire lion Julirn Misopoi/on) qui' cclte foriU 
^'opposition, (|u'il jnge lui-invmr fort inolTeiisivc, col du soccfls. 



•" 



— 265 — 

" n dehors d'eux il n'est entoure que d'etrangers au 
JudaTsme jehouddolAtrique. II se prepare a la Nativite 
parle jeuae dit des Expiations, jeune dont il ne peut se 

Spenser, etant donne qif a travers son masque aposto- 
'que les prisonnierspeuvent distinguer encore l'oreilfe 

Oupee du persecuteurSaiil. II faut qu'ildonne en route 

es £ a ges de contrition sincere. II y a des moments ou 
ceinture du frere Jacques n'est pas une garantie 
suffisante. 

Le sens general de ce jeune est parfaitement defmi par 

i 7[ e vitique : « Au septieme mois (compte du 15 nisan), 

1X1 eme jour du mois, vous humilierez vos ames, vous 

erez aucun ouvrage, ni l'indigene, ni l'etranger qui 

journeau milieu de vous. Car en ce jour on feral'expia- 

pour vous, afin de vous purifier ; vous serez purifies 

°us vos peches devant I'Eternel. Ce sera pour vous 

sabbat, un jour de repos, et vous humilierez vos 

s - L est une loi perpetuelle. L'expiatiort sera faite 

*T* *e pretre qui a recu l'onction... On fera unefois 

a iue aunee l'Expiation pour les eufants d'lsraiil a 

9e " e leurs peches ». Celle-ci tire un caractere plus 

ennel encore de 1'approclie d'un jubile. Elle totalise 

pp arm< ^ es sabbatiques d 'expiation. Paul a l'onction par 

sprit ; en faisant l'Expiation pour lui ilia fera pour 

les prisonniers et, sans meme qu'ils s'en doutent, 

J associera Julius et ses soldats dont les ancetres ont 

d"H Crucifi6 Bar-Jehoudda. Car Julius a beau dater 

Qrien, il n' en es j p as moins le centurion qui a 

conduit le roi-christ au Guol-goita sous Tibere. II a beau 

croire sous la loi roraaine, il est sous celle de Bar- 



. . 



— 2m — 

Jehoudda, et « s'il n'est pas afflige en ce jour-la, il perira 
du milieu de son peuple (1). » De meme s'il faitquelque 
ouvrage (2). 

Le jeune de l'Expiation passe, Paul est uti autre homme, 
et si mauvaise que soit la traversee, — dut le GogothB 
perir, — tout le monde sera sauve. En eiTet Paul vient 
d'expier pour Saul; les prisonniers ne l'ayant pas re- 
connu nettement, a cause de la ceinture du frere JacqueSj 
il n'a pas ete assassine par eux, il peut maintenant 
annoncer l'avenir et donner des conseils con seuleraent 
aux jehouddolatres qui sotit avec lui sur le Gogothz, 
mais aux gogoym eux-memes. Or, la mer commencait 
« a s'enfler et tumultuer du bas abysme », comme dit 
notre bon maitre Rabelais, et comme il arrive a l'equi- 
noxe d'automne. Mais a la facon dont Paul s'exprime, 
on voit qu'il est la par la procuration de quelqu'uD 
d'iayisible, maitre de toutes les vies qui sont contenueS 
dans le vaisseau. 

Le centurion, qui naturellement est un petit de la Bete 
et qui resume en lui l'esprit obtus du paganisme, pense 
comme s'il n'y avait pas de jehouddolatres a bord, et 
pareil a frere Jean il semble plus pres de s'en fier a l'habi- 
lete du pilote qu'au Panurge circoncis qui essaie de lui 
faire peur. Toutefois, refiechissant qu'il vaut mieui 
arriver sous un Antonin a qu'il n'a pas de comptes a 
rendre que sous N'eron, il laisse aller )es cboses ; e' 
meme il ne se formalise pas de la difference que le pri- 
sonnier en chef met entre ses compagnons de chain® 
et les gogoym : la presence d'un centurion et de ses 

(1) Ltvilique, xviii, 29. 

(2) Leuilique, xxm, 30. 






— 2fi7 — 

I'ommes sur le Gogotha fait que Paul n'a pas pu traiter 

° Us ies passagers de freres I C'est deja bienjoli qu'il les 
a Ppelle hommes ! Si Bar-Jehoudda 1'entendait, ou sim- 
P ement le frere dont il porte la ceinture de sauvetage ! 



Imposture n° 126. 
l'akse de salut 



p uebut il n'y a pas lieu d'approuver 1'ingerence de 

™ dans la conduite de la navigation. 

,j.p ne kit que des sottises, on quitte Bonsports 

ueharie sous le pretexte qu'il ne convient point a 

^ v ernag e et on leve 1'ancre d'Asson (1) pour se diri- 

£ erg la Crete et y passer I'hiver dans un lieu nomme 



m . Ulx q u 'on chercheraft vaineraent sur la carte (2), 
es , ^ Uon retrouverait dans V Apocalypse sous les 
dea p 63 "^%k Phenix qui annonce le renouvellement 
J'cles eL emDorte Rar-JeTimtriria m Ecrvnto nm-oc 



San ■ es eL emporte Bar-Jehoudda en Egypte apres 
en aiSsance au jubile de 739. Le centurion est de rooms 
de 1 1DS P ress e depuis que Paul lui a revele" les dangers 
$ , navi gation apres l'equinoxe d'automne, et, pris 
ent acces de sybaritisme, il ne songe qu'a bayer 

n ° Us 3' on'/^' A '" SOs e> ' sur ' ac "' e '' e ^y* ie c ' 1 ' L>s faussaires dus Actes 
a s ubj s *T "■''"* " len i ; s. Mais ait mil ii-u ties reniameuienls que le teste 
^la ri;' S | SOn iL * lr ouve maintenant rejete dans I'interieurde la Cirte. 
''feeat - T? 1 ** 8 ** point les exegetes ordiuaires du Saint-Siege >|ui 
Poi'l de'». . K^ b ' en e " Cr ' :te ,me vi " e J -^ SO:; i tlia 's ,e "'est pas un 
'""'* Poaru n P'''' s I'intvipri'iation commune, le tradocteur latin a 
aM ° n T Xihts" 1 " 0m P rt> l ,re lln mo1 ? rec 1 U ' cs * en realile un adverbe. 
' a tcrre l r " es ' el •' fan' iradnire : ayanl I eve I'aacrc, iis loogerent 

(3) c-esi 0<lte ,le Cr '' te . de Ires pics. > 
aclu L'l, an I'^bablenaent, disent les eiegHes du Sainl-Si;^, Ip Lutro 
' lu ^ud-oi, sl " i " n "f'St de l'LIe, protepr par leg rochers co litre le.s reals 
Cj, It rH/Weu*, et du uurd-ouesl, le Coitw. 






— 26S — 

au soleil sans aucun souci de la mission que lui a donnee 
Festus. N'eron attendra. 

12. Et commc le port n'elail pas propre pour hiverner, 
la plupart emirenl 1'avis den parlir, afin, s'il se pouvait, de 
gagner Phenice, port de Crete, qui re garde l'Africus et 16 
Corus, et d'y passer 1'hiver. 

13. Un vent doux du midi s'etait leve, et eux.pensant 
qu'ils accompliraient leurdessein, leverent I'ancre d'Asson 
et cotoyerent la Crete. 

14. Mais pen apresil se leva contre Tile un vent de typhOOi 
qui est appele euro-aquiloa. 

15. Et com me le vaisseau etait emporte, et ne pouvait re- 
sistor au vent, nous nous laissames Hotter avec le vaisseau 
au gre du vent. 

16. Et, pousst'-sau-dessousd'une iie qui est appelee Cauda ( 
a peine pumes-nous etre maitres du vaisseau. 

17. Lorsque les malelots I'eurent enfin tire* a nous, » 5 
lierent le vaisseau ense faisant aider, et, craignanlde donner 
sur la Syrte, lis abaisserent le mat, et s'abandonnereDtaiaS' 
a la mer. 

Je gage que vous n'y comprenez rien du tout, en 
quoi vous ressemblez a tous les exegMes qui se son* 
succede depuis I'annee ou le Saint-Esprit ordonna cet* e 
etrange manoeuvre, et a moi-meme avant que je n'eusse 
mis la clef de V Apocalypse dans la serrure de I'Egli se ' 
II est vrai que je vous ai tendu un petit piege, celui de 
respecter la traduction des exegetes composant la Sacrefl 
Congregation de l'index que le Saint-Siege se fourre 
dans 1'oeil, 

Otons cette paille qui devient poutre dans le nM re » 
et meme mat. Nous ne saurions rien voir de disti nC 
avec un mat dans Tncil au milieu d'une telle temple- 



^--V-T 



— 269 — 

Pendant que le centurion longe les c6tes de Crete, se 

Ul ngeant vers 1'ouest, dans le dessein manifeste de 

o arriver jamais, le typhon s'eleve en tourbillon selon sa 

acheuse habitude, et emporte le navire au dela de l'ile 

e Cauda (1) — in cauda venenum. Que se passe-t-il 

a - fouche-t-on a l'ile ou enfonce-t-oti ? l/auteur n'a indi- 

° Ue °tU'un sens, on enfonce ; mais les traducteurs en ont 

ouve deux en dehors duvrai eton en pourrait trouver 

vantage par les moyens qu'ils ont employes, Le mys- 

«W s epaissit par 1'adoption d'une manoeuvre que 

. ava *t jamais preconisee aucun navigateur avant ce 

J u Ma et qui ne s'est jamais renouvelee depuis : avec 

s cordages on ceint le vaisseau par-dessous. « C'est, 

e nt les exegetes officiels, pour consolider les flancs du 

'sseau. C'est, disent les olficieux, pour l'empeoher de 

°nner sur des bancs de sable ». Apres quoi on 1'aban- 

donne a la me r demontee ! 

n supposant qu'il ait ete possible de les passer par- 

sons le vaisseau, ees cordages n'auraient pul'empe- 

, m de donner sur les bancs de sable, ni de s'en- 

, oav rir en donnant sur un ecueil. D 'autre part, s'il 

gissait d'un renflouement, ce n'est pas apres avoir 

en »is I e navire a flot, c'est avant, et pour le tirer de 

et disement, qu'il aurait fallu l'entourer de cordages ; 

ais _ on se serait bien garde de reprendre la mer, on 

rait reste dans l'ile au moins jusqu'a la fin de la tem- 

j\ e - II faut done qu'il y ait autre chose dans cette 

lz arre manoeuvre, car, le troisieme jour venu, pour 

at »re le navire de plus en plus insauvable, voila les 

Passagers qui de leurs propres mains jettent a l'eau 

1*3 Gami ou (j 0Ivh) m gnd J( , la Cr .., [e< 



' "TF^Vv 



— 270 — 



les agres, de telle maniere qu'ils ne puissent plus m 
resister au courant qui les emportera vers les Syrtes, 
si Ie vent se met a souffler du nord, ni se diriger vers 
l'ouest, si le temps redevient favorable. 

Les apologistes, les protestants surtout, out senti le 
besom de donner un sens vraiserablable a cette suc- 
cession de gages de perdition. 

lis n'ont pu y parvenir qu'au detriment des termes 
employes par l'allegoriste. Quelques-uns mettent a 
cflte du navire une chaloupe qu'on a de la peine a ma- 
noeuvrer et qu'on laisse ensuite a bord (1); apres quo 1 
on abaisse soit le grand mat, soit les voiles pour oflrir 
moins de prise au vent. Car les uns lisent voiles ou les 
autres lisent mat. 

Mais nous avons plus loin la preuve qu 1 on n'a pas 
louche aux mats, et bientdt nous verrons qu'on se sert 
de l'artimon, La confiance des jehouddolatres est ail- 
leurs. 

• 

Apres avoir mis le vaisseau sous cordages par-des- 
sous, on a fait une manoeuvre dont la signification a 
echappe,onl'a mis sous cordages par-dessus, subinisso 
vase, dit le texte latin, d'apres le grec. Libre aux apt>' 
logistes de traduire vas par mat ou par voile — pour- 
quoi pas par lorgnette? — il s'agit bien du Vtiss, 
vaisseau (2), le contenant dont Paul et les prison- 
niers sont le contenu sauveur. II est clair qu'a cote de 
l'equipe paienne qui s'epuise en efforts inutiles et 
desesperes, l'equipe christienne est la qui fonctionne 

(1) Loiris Segoud, La Saiitte Bible, Pari:;, ISUis, in- 12. 

(2) On ilisait vaisseau x <t'or, d'argctit ou de cuivre pour designer ce 
qu'on e a tend encore aujourd'hui par vaissellc. Le radical est vas. 



— 271 — 

sous Inspiration de Paul. C'est elle qui vient par cette 
manoeuvre significative de mettre le vaisseau sous une 
Wain invisible, mais puissante. La manoeuvre decrite 
a 'est done composee de deux mouvements, le premier 
qui consiate a ceindre le vaisseau (uas) par-dessous, le 
second a le ceindre par-dessus, submittere vasem, 
Jusqu'a ce qu'il offre une anse de salut (1). Apres quoi 




CHOlIi ANSEE5 DO TEUN.E DE JERUSALEM 

ils font laisse aller a la grace de Dieu, et encore plus de 
8 ° D prophete Bar-Jeboudda qui lui devient chaque jour 
de plus en plus apparente, en attendant qu'il lui de- 
v j en ne consubstantiel au point de s'etablir dans le 
C1 el a s a place. Ote-toi de la que nous nous y mettions, 
*" et toute ma famille ! 

En pasaant les cordages par-dessous et par-dessus 
J a christiens se sont eux-memes passes dans l'anse 
de ]* croix. Quant a la croix, elle est dans les quatre 
P°mts cardinaux dont l'image est a bord sous la forme 

cu/il ° n rem:o '»t™ swmnl !c wot (Jans notrc vieux ftaBfais, parli- 
ament wlui de la Itenaissance. 






*n 



— 272 — 



de quatre ancres qui feront leur apparition au moment 
opportun. C'est la croix d'Egypte, et voila pourquoi le 
navire vient d'Alexandrie : « J'ai ramene mon u ls 
d'Egypte, a dit Dieu dans 1'Evangile selon Matliieu. La 
croix etait le signe de Serapis, le signe du Ells d 
l'liomme, et l'image que nous reproduisons d'apreS 
Vigouroux, La Bible et les decouvertes modernes, 
donne une idee tres exacte de la croix ansee. Elle pr°" 
vient d'un motif grave sur le Temple de Jerusalem. J • 
dit qu'avant de la porter sur le dos pour aller au Guo 1 * 
Golta, Bar-Jehoudda la portait sur le bras, tatouee et 
tres certainement ansee (1). Ainsi la portaient les 
Egyptiens et me me les inities — comme Apulee — 1 ul 
n'etaient ni Egyptiens ni christiens. Ainsi la portaieo 
les prisonniers du. Gogoiha. En ansant le vaisseau i l 
lui donnent leur signe. Paul, qui de son cote est lie p 3 ^ 
Jacques, s'amuse en dedans, mais le sourire que 1 
arrache la candeur des exegetes futurs se perd dans 8 
barbe. Quant au tres excellent Theophile, il continue 
tel Bobecbe, a faire semblaut de ne rieii comprendr 6 - 

Imposture n° 127. 

TOUT A LA MEr! 

IS. Et comme nous etions fortemenl batlus de la teC* 
pele, le jour suivantils jeterenl les marchandises a la mer. 

19. Le troisieme jour, ils jeterent aussi, de leurs prop** 
mains, ies agri'S du vaisseau. 

20. Or, le soleil ni aucun autre astro n'ayant paru pendaO 
plusieurs jours, et une violente tempete siivissant, D° u 
avians perdu lout espoir de salut. 

\l; Cf. le Ckarpeniier, p. 31b. 



i 



" MUWUUJJIILWPIilliiW 



— 273 



La confiance des christiens repose tout entiere dans 

e signe f , ns{ i q ue f on t ] eg cor dages passes par-dessous 

et par-desaus, puisque le troisicme jour, coiitre la 

ai90rv e * sans necessity, ils jettent a la mer, avec le 

greernent, tous les movens de direction et de sauvetacje 

°nt llsdisposent. Jamais des matelots paiens n'auraient 

M * cela, mais pour des christiens hier millenaristes, 

jourd'liui jehouddohitres, le troisieme jour est bien 

Pi*es du quatrieme, jour auquel le Seigneur Soleil s'est 

Q lre a la terre dans la Genese, et jour auquel res- 

scitent tous les personnages de la litterature aposto- 

4^1 a commencer par Jonas, leur prototype, pour 

•nirpar Eleazar et Bar-Jehoudda dans les Evangiles 

prea l'intermede de Jehoudda et de Zadoc dans l'Apo- 

Ca 'J/pse. 

Imposture n° 128. 

LE SORT DU GOGOTHA PREDIT PAR P\UL 

n n a pas mange depuis deux cent soixante-seize 

, s (1), mais comma le vaisseau est plein de ble avec 

4 ei on peut faire du pain, puisqu'il y en aura pour 

Ie quatorze nisan suivant, c'est qu'apparemment 

ut qn'il en soit ainsi dans quelque intention secrete. 

se moqne du Ires excellent Theopbile lorsqu'il dit 

Passagers qu'on n'aurait souffert ni de la faim ni 

tenipete, si an lieu de s'aventurer en mer on etait 

e a Bonport d'Eucharie, comme il le conseillait plus 

j 01ns clairement. II y a beaucoup plus de pain sur 

90tha a 1'epoque ou I'on est qu'a Eucharie lors des 

° u * juslifierons de ee chiffre dans tin instant. 



IS 



■ 



— 274 — 

Expiations ou Tabernacles. Le tres excellent Theopbile 
le saitbien, lui qui vend de ce pain-la! 

21. EL conime depuis longlemps on n'avait pas mange, 
Paul, se tenant au milieu deux, dit : « Hommes, vous auriez 
da, m'ecoutant, ne point quitter la Crete, et vous epargner 
ainsi ee peril et cette perle. 

1-2. Cependant je vous exhorte a prendre courage, parce 
qu'aueune de vos ames ne perira; il n'y aura que le vais- 
seau. 

23. Car un ange du Dieu a qui je suis et que je sers s 1 est 
presents a raoi cette nuit, 

2J, Disanl : « Paul, ne crains point; il faut que tu coni- 
paraisses devaut Cesar; et voila que Dieu t'a donne lous 
ceux qui naviguent avec toi. » 

25. C'est pourquoi, hommes, ayez bon courage; car j al 
foi en Dieu, qu'il en sera comme il m'a ete dit. 

2G, Mais il faut que nous soyons jeles contre une certaine 
tie. b 

Sans etre dans l'Arche d'alliance proprement dite,-~" 
depuis Myre nous savons qu'il n'en est rien, — Paul et 
les prisonniers ont par leur naissance et par leur fa 1 
assez de salut en eux pour en etendre le benefice an* 
gogoym moyennant l'absorption du pain'que recele l e 
Gogotha. II suflit qu'il y ait a bord un jehouddolatre et 
de ce pain-la pour que tous les autres passagers, Aris- 
tarque et ses compagnons qui sont de Macedoine o u 
d'Asie, Julius et ses soldats qui sont romains, echap- 
pent a la mort, si Bar-Jehoudda use envers eux de son 
pouvoir de lier et de delier. Or le prisonnier en chef est 
dans la ceinture de Jacques, frere de ce grand Joannes 
qui liait et deliait par le bapteme; il enzGne tous ceuX 
qui sont avec lui. Tant que Julius s'en est rapporte an* 



-•-■■■• -,--■--—" 



— 275 — 



Jnatelots egyptiens, done barbares et hors del'alliance, 
! * a ete en peril ainsi que toute sa cargaison de chair 
Paienne ; mais du moment que sa cause est aux mains 
^ u *i jehouddolatre, et qu'il le laisse commander, tout 
mQ vient a bien sans qu'il s'en doute. « II apprit bientot, 
« nn jesuite ( 1), que les connaissances qui viennent du 
_ le l ont bien une autre certitude que celles que nous 
rons de nos raisonnements et de nos experiences. » 
Q eflet, l'Envoye du Dieu a qui est Paul — c'est de 
a r-Jehoudda <l ue veut parler 1'allegoriste — lui a 
ev ele que le Gogotha seul peri rait et que tous ceux 
" Ul etaient dedans s'en echapperaient sains et saufs 
P°Ur aborder a une certaine ile sur laquelle il ne se pro- 
°ce pas clairement, abandonnant au tres excellent 
eophile le soin de deviner qu'il s'agit de 1' « Ile for- 
ee », 1'Ile des bienheureux . « Paul avait plus fait 
Pnant que tous les autres en travaillant, dit notre 
. , e ordinaire, comme les mains de Moise levees au 
W contribute nt plus a la victoire que les mains 
ees qui portaient les coups. » 

a connait le respect dont nous entourons 1'Apoca- 

JPSe du Juif consubstantiel au Pere. Cependant nous 

, me s bien obliges de dire que la Revelation qu'il 

>ci a Paul sur le sort du Gogotha. est l'oppose com- 

« de 1'originale. Le Gogotha va sombrer au jubile 

. Cna m. Or non seulement l'Arche ne sombrait pas au 

1Ie millenaire de 789, mais tous les christiens juifs 

Qtaient dedans pour 1'eteruelle navigation de plai- 

(2 ,, e .l , y i ' 1 -' ili' Liyny toujour.-;! It t*sl infipuisablc. 
ltJ r«s ,]« ,*"" ! "'* 'roni[n- cet honaetf ji-Mitle, pen fcrrt >uc les Eeri- 
*t<s vi^i el1, C't-'sl pour avoir fitetiilii L'* lit'as en troix ijue Moist a 
''ciorieu*. 



— 276 — 

sance que Dieu leur reservait sur les eaux douces. 
Des eaux salees il n'etait plus question, la mer dispa- 
raissait (1). C'est ert cela qu'est tout Ie sel de la tra- 
versee du Gogotha: malgre les Expiations de Paulcette 
arche est condamnee par Dieu a deux cent soixante- 
seizo jours d'eaux ameres, — le mystificateur dira le 
vrai mot dans une minute, — de mer « hadriatique. » 



Imposture n° 129. 

LA DATE AXHIVERSAIRE DE LA CRL'CfFIXION 

27. Or, quand la quatorzieme nuiL fut venue, nous navi* 
guant dans rAdriatique, vers 1c milieu de la nuit, les m a ' 
telols cnirent entrcvoir quciquo lerre. 

-1H. .letant aussitul la sonde, ils trouvcrent vingt brasseSi 
et s'eloignant un peu au dela, ils Irouverent quin ze 
brasses. 

Arretons-nous, le tres excellent Theophile doit avoir 
une raison pour se tordre comme il le fait, car le treS 
excellent Theophile setord. Osons davantage, puisqu W 
s'agit d'un vaisseau pour rire, il se gondole! Voila no9 
gens dans l'Adriatique a present! Et pourtant, le l en ' 
demain matin, ils vont aborder a Malte ! Qu'est-ce q" 6 
cela signifie ? Demandez au Bobechos grec, compel" 
habituel du Galimafras arameen. II vous repondra q ue 
la dispersion definitive des christiens ayant eu u e 
sous Hadrien, ils voyagent en ce moment sur les eau* 
ameres de l'Hadriatique. Je vous ai deja dit que jama 1 
l'Eglise n 1 avail ete plus gaie qu'au temps du tres excel* 
lent Theophile, et, bien que je ne sois pas juif, devanti 

(i) Cf. lc Roi des Jitifs, t. 11 ilti Mensonge chretien, p. 11. 



" , J«V.-i!--JMH!»*WWJ» 



— 277 — 

niultiplicite de ces exemples vous finirez bien par me 
croire et par entrer dans la joyeuse ceinture du frere 
acques! Gogoym, pleurez dans vos verres sur les 
m *dheurs de Jerusalem et sur la passion de Bar- 
e "Ou(](j a ! Mais nous autres, gentilshommes de la pri- 
mUlVe Eglise, guudeamm igitur juvenes dum su- 
m us... A ta sante, tres excellent Theopliile ! 

Oa comprend d'ailleurs qu'ils jubilent, voyez leurs 

ni »res. La quatorzieme nuit, croyant entrevoir 

H^elque terre, les matelots jettent la sonde, trouvent ici 

vtngt brasses, et un peu plus loin quinze. Additionnez, 

■ Vous prie, vous obtenez guararcJe-neu/", nombre 

. ™P°se de sept sabbats d'annees dont la derniere doit 

e Qoublee pour completer le chiilre cinquante et 

pondre a, la division que les Juifs appelaient un Ju- 

e - Done avant de nionter sur le Gogotha, les pri- 

■°nniers de 1'Esprit, et Paul depuis qu'il est dans la 

ure du frere Jacques, ont traverse les sept sabbats 

Q ees que le roi-christ a parcourus depuis sa nais- 

Ce jusqu'k sa mort et dont chacun repond, corarae 

8 Savez, aux sept signes de son .-lpocalypse, 

me les anges (messagers) de ces signes, les sept 

, de Jehoudda, repondent aux sept Boanergues (1) 

1 aQ QOnceat la venue du Fils de l'homme et aux sept 

°Qs de Maria la Magdaleenne. Ces sept sabbats 

ann ees sont les suivants (2) : 

Premier (73li; Le Lion. 

Deuxieme La Vierge. 

Troisieme Le Sagittate. 

>• le Hai da Juifs, \i. 49 ct suiv. 



'"ffef.tWJJUJUU^L 



— 278 — 

Quatrieme Le Scorpion. 

Cinquieme Le Capricome. 

Sixieme Le Yerseau. 

Septieme (789) .... Lm Poissons. 

Le Gogotha s'est mis en route dans une annee pro- 
tojubilaire comme etait l'annee 788, a la fin de laquelle 
Bar-Jehoudda fut cru rifle. II n'est done pas tres eton- 
nant que Paul ait amionce la deplorable facon dont *»' 
rait le corps de oe navire, puisque la date du 14 wsa» 
a venir est celle de Tar re station et de la raise en croix 
du Juif consubstantiel au Pfcre. 

Rappelez-vous que V Apocalypse de Bar-Jehoudda, 
en prophetie Joannes et en Evangile Jesus, promettai 
laterre aux Juifs au boutde quaraate-neu* ans, comptes 
du jour de sa naissance en 739 et naturellement diviseS 
en sept annees aabbatiques. Rappelez-vous egalenien^ 
que dans son systeme, le Cycle en cours de son vivan 
etait celui du Verseau qui cedait la place, le 15 nisan 78 J» 
a celui des Poissons pendant lequel Bar-Jehoudda de- 
vait regner mille ans avec tous les Juifs qui consent 
raient a le suivre. Rappelez-vous encore que, condamne 
par la justice de son pays pour crimes publics et cr«* 
cifie par Pilatus, le Baptiseur ou Pecheur d'homme^ 
n'a pa aborder l'Eden des eaux douces dans la barqu^ 
que lui avait construite son pere, le Charpentier, e 
qu'enfin au bout du Verseau, ce fut la culbute dans 
les Poissons du Guol- gotta. Voila pourquoi, du haut d 
ciel ou il est assis a la droite du Pere, non sans aWFj 
pr6alablement rejoint Jonas dans son Poisson, — des** 
nit in piscem, — il a pu reveler a Paul que le GogoW 
serait verse dans l'eau amere de l'Hadriatique avant 



' 



— 279 — 

1m du 14, la vcille d'une cinquantieme annee ou annee 

jubilaire (1). 

°* les raatelots ont attendu la nuit pour faire leurs 

bondages et leurs calculs, c'est qu'ils avaient de la lu- 

"iiere abord en lapersonne de Paul. lis ont deia l'anse 
*eur manque la croix, mais lis ont a bord les moyens 
e n faire une, en attendant celle qui ne se forme pas 
a nt le 15, so US YAgneau, et que le roi-christ a 

Passee sup la sienne. 

Imposture n° 130. 

LA CROIX RENVERSEE 

9 - Alors craignant de heurler "centre quelque ecueil, 
ar H de la poupe quatre ancres, ils souhailaient vivement 
^'1 fit jour. 

u - Lesmatelots, cherchanta fuirdu vaisseau, apresavoir 
esquif en mer, sous pretexte de commencer a jeter des 
aacres du cole de la pro Lie, 

■ Paul dit au centurion et aux soldats : « Si ces homines 

e stentpas dans le raisseau, vous-memes ne pouvez vous 
saitveri, 

■ Alors les soldats couperent les cordages de l'esquif et 
lel aisserentaller. 

°"a encore une serie de manoeuvres que vous ne 
prendrez pas, si vous vous eu rapportez aux exegetes, 
leu de vous placer de vous-m&mes, comme tout 
^e inspire de Dieu doit le faire, dans la ceinture 

eQ chantee du frere Jacques. 

> 

Pl*ttBe '^^uts du .Vcnsange chrc'lien ri'imt pas bosom de rette 

* 4 «isa -KK Ve "'' !>0l,p snvn ' r I 110 Bar- J i' ho ml da fat mis en croin Ic 

n j«8, veil ic 1 1 ,. j a |iai]iu.' jubilaiii' 783, et qtfil avail oiaquanlo aus. 






— 280 — 

Qu'ont fait ici les matelots noo enzones ? La chose 
da monde la plus natureUe quand il s'agit d'un vaisseau 
ou il n'y a pas de Juifs, Obeissant a 1'habitude ils sont 
alles a l'avant pour jeter leurs ancres, peut-etre mime 
ont-ils ri de voir les jeliouddolatfes se placer a I'arriere 
pour jeter les leurs. Mais cet arrierc, dans la situation 
du Gogothti, c'est TOrient, d'ou part l'Arche solaire 
pour faire son trajet annuel, et c'est de la seulement, du 
berceau de Bar-Jeboudda, que les disciples de YAgneaU 
pourront lancer Jes qtiatre ancres de salut qui, placees 
auquatre points cardinaux, feront croix autour du navire. 
Ils jetteront done une ancre a la poupe, une ancre a 
babord, une ancre a la proue, une ancre a tribord ; ma- 
noeuvre absurde en apparence et impossible en fait, 
car, malgre tout l'eclat que les derniers ministeres ont 
don ne a la marine francaise, je defie M. Alfred Pi card 
lui-meme, monte sur un vaisseau capable de contenir 
deux centsoixante-seize passagers, de lancer del'arriere 
quatre ancres dont la seconde a babord, la troisieme a 
tribord et la derniere a Tavant. Les matelots de Julius 
ontcru a la superiorite de leur point cardinal quand ils 
ont mis a 1'eau la barque de sauvetage et qu'ils sout 
alles jeter leurs ancres a la proue, comme le veut 1'art 
de la navigation. Mais ils sontdecesantichristiensdont 
lesperes ont jadis crucifle le Sauveur des Juifs ; or, en 
telle occurrence, jeter 1'ancre a l'Occident dont its sont 
originaires et ou ils retournent, c'est proprement se 
vouer a la raort eternelle dont le mot occidere eat 
l'expressiou dans leur langage barbare. 

Par rapport au retour annuel de PArche a VAgnUS, W 
Gogotha. s'est trouve force de faire sa traversee dans 
la direction inverse ; il aboutit a Virgo, point de 



"^W 1 



— 281 — 

epart de V Apocalypse et signe dc l'annonciation a la 

^ere de Bar-Jehoudda. Une journee separe les chris- 

lens de la Paque jubilaire, et les voila au point cardinal 

oppose a celui de la pesach sur la sphere ! Le Gogotha 

arc ne a rebours, il est completement retourne, e'est la 

P'oue qui devrait etre a la poupe et la poupe a la proue. 

u v eille du jour oil 1'Arcbe revient dans I'hemisphere 

oreal, il egt au p j n t ou e lle entre dans 1'hemisphere 

u stral, Dieu lui-meme se trompe d'equinoxe, e'est le 

fnble dudesordre cosmogonique, e'estie tohu-va-boliu! 

puis 739 la fortune d'lsraiilareculeau lieu d'avancer, 

7't lll ^ rateiir promis par Mosche-ar-Zib et Joseph le 

tleoa a passe sur la croix la Paque qui devait Gtre 

e de l a domination universale ! 

e pendant Julius, plus attentif que les raatelots, n'a 

, . . ^rop etonne lorsqu'il a vu quatre prisonniers 

stiens, le premier semblable a un Lion, le second a 

. e &U, le troisieme a un Homme, le quatrieme a un 

**» e (1), possedant chacun six ailes, en tout vingt- 

c ■ Pe ' P' e ' ns d'yeux au-dedans et au dehors, criant : 

' aint, Satnt, Saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puis- 

, <luietait,qui est et qui doit venir, » ayantla mine fort 

e to utefois, les ailes fort depluraees, et procedant 

dt J* ^ e m ^ t hode que d'enthousiasme a la crucifixion 

°9°tha par les quatre ancres jetees de l'arriere 

• luatre points cardiaaux. II en conclut que cette 

p e est l e gage du salut, le support indispensable de 

Qu' j* Smoa P our l fi vaisseau qui est sacrifie, d'apres ce 

"aul, du moins pour tous ceux qui sonl a bord. 

1 ^JXhWfcwe, u, 1. Cf. Ic Roi des Jtlifs, p. 3. 



- 



— 282 — 

De plus il a tres bien vu qu'en quittaut un vaisseau 
qui louche au trois cent soixantieme degre du Zodiaque, 
un vaisseau anse, crucifie etdans lequel il y a Paul aveo 
la ceinture du frere du Juif consubstantiel au Pere, s u s 
l'avaient deleste avant terme dun poidsqui repond a un 
nombre de degres equivalent, les matelots auraient fa 1 * 
basculer le navire et emp£che le salut de tousles autrea 
passagers. II ne faut done pas qu'ils s'evadent du GO' 
goth&j il faut qu'ils renoncent a placer leurs ancres au 
mauvais endroit qu'ils prennent pour le bon, les sots- 
et qu'ils rentrent au plus vite pour completer le charg e " 
ment chronometrique dont ils sont les facteurs incons- 
cients. Qu'ils soient laou sont les enz&nes, sinon aucun 
d'eux ne pourra etresauve ! Souscette menace ils re ntrett 
dans le Gogotha, et certains desormais de leur propr e 
salut, ils coupent les cordages de la barque et la laisseu 
aller au hasard du flot. lis ont done parfaitement cofli" 
pris que cette petite barque badriatique ne peut servi" 
a rien en cette circonstance, elle est sans anse et san 
croix, elle deshonorerait la grande en y restant, ils * a 
naufragent presque. 

Imposture n" 131. 

CENE NOCTURNE DU 14 NISAN 

Reste la mort par inanition, elle vient, car il y 
trois cent cinquante-neuf jours que personne n'a mang 

de ce qui fait vivre. A la verite, ce ne sont pas ' e 

■ ■ ' 'ils 

occasions de se nourrir qui leur ont manque, puisqu # 

sont descendus a terre depuis le depart de Myre, a 
les provisions, puisque le navire est charge de ble- ** 
loi sabbatique sous laquelle ils sont, etant donne qui' J 



— 283 — 

a ties jehouddolatres a bord, ne les en empeche pas non 
P lu -s, puisque le ble n'est pas de 1'annee. « Vous direz : 
' < ue niangerons-nous la septieme annee, puisque nous 
ne Se merons point et ne ferons point nos recoltes? Je 
°us accorderai ma benediction la sixieme annee, et 
e donnera des produits pour trois ans (la sixieme, la 
e ptieme etla huitieme). Voussemerez la huitieme annee 
vous mangerez de l'ancienne recolte, (celle de la si- 
nie ). » Les jehouddotatres auraient done en parfai- 
m entle droit de manger le ble qui etait dansleGogo//ia, 
r isqu'il etait de la sixieme annee, mais sur uq navire 
" y a Paul on ne mange pas de pain fait avec ce 
~»a. II nourriraitpeut-etre, mais il ne sauveraitpas. 
UI tenait en reserve pour le 14 une nourriture qui les 
ra ssasierait en les sauvant. 

■ E( comme le jour commeneait a se faire, Paul les 

.'orta tous a prendre de la nourriture, disant : « C'est 

jourd h u ; j e q uatorz j eme j 0ur q ue vous p asS ez a jeun dans 

attenle, ne prenant rien. 

Dr j CeSt P our 1 uo ' J e vous exhorle, pour voire salut, a 

r ede la nourriture; car pas un cheveudelateted'aucun 

e 3 ! 0us »e perira. . 

f '"*.'. ^l, quand il eut dit ees choses, prenant du pain il 

.j " graces a Dieu en presence de tous ; et l'ayant rompu, 

^miLamanger. 
an ' tousles autres, ayant repris courage, mangerent 

• w nous etions dans le vaisseau deux cent soixante- 
^Personnesentout. 
en ■ i L quand 'Is furent rassasies, ils allegerent le vaisseau 
"Jeanne ble dans lamer. 

) L nilif { ue, xxv, :>0-2-2. 



" 



— 284 — 

Comme a Troas Paul a le salut en poche. II prend du 
pain, le rompt, en mange, tous l'imitent, et quoi qu'ils 
soient deux cent soixante-seize, ils se sentent ipso facto 
rassasies au point de jeter tout leur ble dans la mer. En 
effet ils ont la vie en eux, puisque dans la theorie 
acceptee avec reconnaissance par le tres excellent 
Theophile, ce pain est le corps du Juif consubstantiel 
au Pere. Le faussaire des Actcs se moque effrontement 
de nous selon son habitude lorsqu'il nous dit qu lis 
jettent le ble a la mer pour alleger le vaisseau. Le 
Gogotha ne fuit pas eau, il n'enfonce pas comme 
devant Caude, il n'y a pas lieu de jeter du lest, et le ble 
est le dernier lest auquel songeraient des gens encore 
affames quelques minutes auparavant. Si c'est pour 
alleger le Gogotha. qu'on jette un tel lest a la mer, » 
aurait fallu laisser aller les raatelots qui en pleine nuit 
sont sortis du Gogotha sous le pretexte de jeter les 
ancres a 1'avant; on se serait meme battu pour l eS 
suivre. La verite est que toute nourriture terrestre leur 
est devenue inutile, ils sont au-dessus de ces Iristes 
contingences, ils ont leur partde consubstantialite avec 
le Pere de Bar-Jeboudda, ce Juif comme on n'en avait 
jamais vu, comme on n'en a plus revu, comme il n'y en 
jamais eu, etqui sous le nom de Jesus est presente ailX 
gogoym comme s'etant sacrifie pour eux. 

Le lest est la raison qu'on donne aux goym pour jete r 
leble a la mer. Mais il y en a une autre, la vraie, et q ul 
regarde uniquement les jehouddolatres. Le ble vient de 
Judee, c'est ce ble sabbatique que Jeboudda en 7GL 
Bar-Jehoudda en 788, Shehimon et Jacob en 802 ont 
deTendu contre les Quirimus, les Pilatus et les Tibere 
Alexandre, c'est le ble de Dieu qui sous aucun pretexte 



— 285 — 

n e doit servir a la nourriture soit dea Remains, soit 

TOeme des Juifs adulteres envers la Loi. Les jebouddo- 

latres qui sont sur le Gogotha connaissent les ordon- 

fcances de leurs Rabbis. A la honte d'avoir mange 

spintuellement avec des Romaics — a Dieu de par- 

donner ! — ils n'aj outer ont pas celle de partager 

°stensiblement, sabbatiquement, protojuMlairement le 

ble juif avec eux. Ils le jettent la mer; s'il y a du vin et 

de 1'huile a bord (1), ils les jettent de raeme. Sur ce 

Point les sept fils de Jehoudda ont satisfaction. (La, 

etes-vous contents?) Puissent-ils ne pas se venger sur 

eura disciples que Paul entraine dans cette succession 

d apostasies ! Mais la mystification des gogoym eat 

tenement complete que Paul a ^indulgence de lamaison 

e David. Soustraire le ble temporel a 1'appetit des 

Paiens trois cent einquante-huit jours par an, ne leur 

ouner de pain qu'au spirituel le trois cent cinquante- 

De uvieme jour et moyennant collecte, e'est une combi- 

n aison qui a son prix en echange de la vengeance qui 

n e st pas venue ! 

De meme qu'a Troas, la Ceneest uu repas de nuit, 

t c e qui est fantastique, ce qui passe 1'imagination, 

es tque le faussaire y a laisse la date du 14 nisan don- 

ee par le Quatrihne Ecangile pour le Banquet de la 

^mission accordee au crucifie de 788 par le Verbe de 

leu! C'estune nouvellepreuve, apres tantd'autres, que 

ar-Jehoudda n'a pu, comme Jesus le fait dans les trois 

v *ngiles Synopiise's, celebrer la paque du 15 et insti- 

er "Eticharistie. Dix-sept cents ans ont passe sur 

texte sans que personne n'ait vu cela, ni ici ni dans 



• 



— 286 — 

le Quatrifone Evangile, le plus formel de tous sur ce 
point partieulier. Les Voyages de Suillas, auxquels 
cette partie des Actes est empruntee, ont done ete 
fabriques dans la secte des christiens qui, l'agneau du 
15 nisan etant devenu impossible faute de Temple* 
celebraient a sa veritable date, le 14, veille de la pique, 
la commemoration du supplice de leur roi-prophete. Et 
en meme temps nous avons la vraie signification de ce 
repas ou ils nourrissaient, sous les especes du pa in 
partage, l'espoir de revoir un jour le Rabbi revenant 
pour leur donnerla terre qu'il leur avait promise. Nous 
avons egalementun renseignement fort curieux, e'est ce 
jeune de quatorze jours consecutifs par lequel ils se 
preparaient a cette commemoration, sept jours pour la 
malediction et sept jours pour le retour de la benedic" 
tion. Duree qui semble intolerable a nos estomacs 
modernes, mais que les ecrivains profanes constatent t 
les uns chez les montanistes (1), les autres chez les 
jehouddolatres orthodoxes comme les Nazireens, l eS 
Ebionites et les Ischaites. 

Cette traversee du Gogothn, la premiere que l a 
barque de Joseph le Charpentier ait accomplie hors de 
Judee, e'est la premiere communion des gogoym. Ma 18 
la barque est a jamais souillee par leur presence et 
par celle de l'herodien Saul sous le nom de Paul. Lao~ 
cee en fraude de la Loi, il faut qu'elle perisse comme a 
peri le ble, car le Charpentier est au ciel depuis le R e ~ 
censement de 7G1 et il n'est dupe ni de la conversion de 
Saul en Paul, ni de la conversion de TArche d 'alliance 

(1) Disciple* du Munlauiis le Phrygicn, anlicbmtiens* 






— 2S7 - 

en Gogotha. L'une est un ignoble mensonge et qui 

I ecoeure, l'autre est une illegality flagrante et qui 1'in- 
dl gne. Avoir ete" Panthora (Toute la loi) et voir cela 
d e n haut, c'est a regretter d'etre au ciel ! Mais comme 
atl fond Ies gogoym sont les seules victimes de cette 
^asse fumisterie, comme ils demeureront, apres comrae 
a vant l'invention du pain eucharistique, la semence de 

etail qu'ils etaient au temps du tribut, comme ils vont 
, av Uir eux-memes au role de contribuables judeolatres, 

II leur laisse manger ce pain miraculeux qui par le 
Pouvoir qu'il a sur la bourse palenne va remplir le 
Sreui er j^tif au lieu de le vider! Quos vult perdere 
"Bkouttda, dementat. Ah! le bon billet qu'ils out la! 

a al, qui sa it tous ses Evangiles par coeur, leur af- 

lpEQe que pas un cheveu ne tombera de leur tete. C'est 

f e ^e Bar-Jehoudda disait a ses partisans quelques 

J°urs avant de fuir le champ de bataille et de les aban- 

0t mer a i a cava i er i e d e pilatus. Encore un verre, tres 

client Theophile, rien ne donne soif comme de rire ! 

Imposture tt° 132. 

LES DEUX CENT S01XANTE-SEIZE 

y& capacite du Gogotha est limitee a deux cent 

^ante-seize personnes, toutes christiennes et jehoud- 

at res, sauf le centurion, ses soldats et l'equipe 

e xandrine. C'est une Arche anormale, car la veritable 

toujours amenagee pour trois cent soixante places. 

ais c °mme les Evangiles ont paru, et avec eux le 

ythe de Jesus, lorsque le Gogotha fait sa traversee, 

ne peut contenir plus de deux cent soixante-seize 

c-nnes, puisque les douze apotres et les soixante- 



■ 



— 288 — 

douze disciples de Jesus occupent deja quatre-vingt- 
quatre places dans l'Arche du ciel (1), la seule bonne, 
l'Arche que le Joannes a decrite dans son Apocalypse- 
Si le navire de l'annee dans laquelle Paul s'embarque 
pour 1'Occident contenait trois cent soixante p er " 
sonnes, il substituerait aux quatre-vingt-quatre Jutls 
qui sont dans l'Arche celeste, dans la barque de Jesus, 
quatre-vingt-quatre individus, qui non seulement se- 
raient des betes, n'etant point d'Israul, mais qui, aussi 
criminels que Saul, n'auraient pu raouter sur le Gogo* 
tha qu'a la condition d J avoir l'agrement de celui qu'ds 
ont crucifie. Or il est bien evident que Bar-Jehoudda 
ne pardonne a aucun de ceux qui font empecbe ue 
regner, puisqu'il commande a ses partisans de les tuer 
jusque dans le Temple. Saul a sa grace, puisque Jesus 
lui a remis l'oreille droite etqu'ilse pavane maiiitenaut 
dans la ceinture du frere Jacques; il vient d'expier eu 
Eucharie par un Yom kippour jehouddolatrique, et l a 
comedie a laquelle il se prete vaut bien qu'a son t-° ur 
il dispense sa grace a autrui. 

Mais celte grace n'a pas d'efFet retroactif, il nfl 
saurait aller jusqu'a remplacer les quatre-vingt-quatr 
immortels des Evangilcs par des personnes de son 
choix, fussent-elles juives de bon aloi et jehouddolatre 3 * 
Ce faisant, il entreprendrait contre le droit davidiq ue * 
Lui-mfime n'est sauve definitive ment que depuis q u . 
ques minutes par le pain eucharistique dont il aval 
le plus grand hesoin, car il est d'Amalech, filsd'Esau> 
lequel, ayant vendu son droit d'ainesse a Jacob, eS 



(1) (tensions '[irf dans Luc, JesiiK est acronipagiiii do s0 ' xan ' „*" rt 
isii[i]fs ri-firt-scuti 
ApAtres de l'annet'. 



disiinli's rejuvsuiLlatifr: des IrctltL'-sU Uriiaiis soumis mi* l 



nPWT 



— 289 — 



dechu de la promesse faite a celui-ci. Paul n'est entre 
dans 1'heritage que par l'Esprit; mais l'etre qu'il fut en 
serait dechu si par le pain il ne s'assimitait le corps 
de Bar-Jehoudda ressuscite selon la promesse faite a 
David. Tous ceux qui sont autour de lui sont Iiors de 
cette promesse, Ies uns, comme Julius et ses gens, par 
* e corps et par l'esprit, les autres, comme les prison- 
ers christiens, par l'esprit seulement, car ils attendant 
«Qcore le Royaume de ce monde. Selon 1' Apocalypse que 
^roi-christ leur a faite, ils sont baptises du bapteme 
ae remission. Les gogoym ne sont point baptises et 
rneme ils ne peuvent l'etre, puisquil ny a point a bord 
d eau sourdant de la terre. Us ne peuvent done etre 
Sauves que par le corps de Bar-Jehoudda sous les es- 
P ec es du pain rompu et partage. De plus ils ne peuvent 
point l'etre avant que la revolution de I'annee ne ra- 
^ e Qe le dernier jour du signe des Poissons sous lequel 
ar -Jehouddaa ete mis en croix, c'est-a-direla veille de 
Agncau pascal. Enfin ils ne peuvent pas l'etre par le 
or ps de Bar-Jehoudda avant que celui-ci n'en ait fait 
sacrifice dans la mystification evangelique, ils ne 
Peuvent pas l'etre avant !a nuit du 14 nisan. II faut 

* e •* nombre des jours, de I'annee sabbatique et 
P r °tojubilaire on Bar-Jehoudda fut crucifie, (et celle-ci 

est le rappel ad usum gentium,) soit accompli, 

r encore une fois e'est la premiere traversee du 

. 9°tha., II faut aussi que les quatre-vingt-quatre dis- 

P es de Jesus ne se trouvent pas desherites sous le 

P e texte qu'il plait a l'Esprit d'etendre la promesse a 

x ce nt soiiante-seize personnes, parmi lesquelles il 

* en a qui etaient encore des betes quelques minutes 
Paravant, I'annee finissant le soir du 14. Le cercle 



19 



. 



— 290 — 

des admissions nouvelles se trouve ferme sur le Gogo- 
tha. mime par le chiffre 360 qui est celui de 1'annee 
christienne. On forme ce chiffre par l'addition de : 

12 ap6tres mensuels; 
72 disciples bi-decanaires ; 
270 passagers du Gogotha. 

"300 

Si le Gogotha ne renferme pas Ies trois cent soixante 
unites de Fannee 7S8, dont quatre-vingt-quatre sont 
invisibles, mais sous-entendues, les deux cent soixante- 
seize ne peuvenl etre sauves, et c'est ce que leur a fait 
entendre Paul tout a l'heure, lorsque quelques impru* 
dents ont voulu quitter le vaisseau judaique pour la 
petite barque paienne. Les quatre-vingt-quatre sont 
hors concours. Quant aux deux cent soixante-seize, s'ils 
avaient ete diminues par le depart de quelques-uns, 
e'en etait fait des autres ! Une seule unite de moins et 
le Gogotha restait eternellement a l'ancre sans q ue 
personne put gagner la terre ! 

En ell'et le temps se fut arrete comme il devait le 
faire le 15 nisan 7S9, el 1' Apocalypse du Joannes se fut 
realisee en cela, devant le purt, au dam eternel des deux 
cent soixante-seize, Bar-Jeboudda n'a pu(l) « se sauver 
lui-meme » le 14, mais par son sacrifice il sauve a u " 
jourd'bui tout le monde. 11 n'a pas ete execute, il s'est 
sacriiie, le pauvre cher bomme! Et le resultat de ce 
sacrifice, c'est que le temps ne finira pas, que le so lew 
poursuivra sa course, que les hommes continueront a 
vivre. La garantie, le gage, c'est ce cadavre de Jnii 1 

\,i) L'Evangile le lui reproehe aacil 






— 291 — 

e st-il pas I'Auteur de la vie ? Demandez done au tres- 
excellent Theopbile s'il ne nourrit pas fort proprement 
8 t>n honime ! 

L identite de Joannes le Baptiseur avec Joannes 1*6- 

^angeliste (1} se trouve demontree pour la centieme fois 

ans ce calcul, car, s'ils n'etaient pas identiques, le 

aptiseur se trouverait jiar ce calcul merae exclu de 

rche d 'Alliance, puisqu'il est deja exclu de la liste des 

d °uze ap6tres par la fable (2). II est clair qu'ou ne lui a 

? s ft ncore coupe la tete, et pourtaiit nous avons passe- 

e r egiie d'Hadrien ! Par le nieme calcul est demontree,. 

P°ur la centieme fois egalement, 1'identite prototypique 

Joannes avec Jesus, car ils ne peuvent se trouver 

ns ' Arche que si le Saint-Siege compte deux passa- 

6 er s de moms sur le Gogotha, soit deux cent soixante- 

H atorze. De sorte que, si Joannes le baptiseur et Jesus- 

6ont p as ] e meme individu que Bar-Jeboudda, ils- 

. * es deux seules personnes de l'Evangile qui ne 

' ) eQ t pas dans l'Arclie des douze apotres et des- 

Sol xante-douze disciples ! 

e Q 'est pas tout. Si Pierre est pape a Rome au rao- 
1 oil Paul y enimene ses deux cent soixante-quinze 
l )a gnons, comme il n'est certainement pas encore 
s 1 Arche de 815, puisqu'il n'est martyr qu'en 817 
*« au compte de sa propre Eglise, il y a trouve sa 
e prise par 1'uo des quatre-vingt-quatre lorsqu'ilest 
te au ciel. Et comme le premier occupant ne la lui 

t'fivin 61 ! 1 ''^'^i 1 de V Apocalypse merite cc litre. 11 i-lail, di>ail-i! 

(2) ^ a r' elerQt '' ! Cf. le roi des Juifs, j.. 43. 
sabJc On i- rev " e tl syn©pUs4e par 1 'Eglise, car daa= l'hisviiojili- 
vuatrteme Evawjite il c~l le jinnee de* A|i6ti-Cj, 






— 292 — 

a certainement pas cedee, il est hors du salut. Jacques 
est egalement dans la meme situation, s'il ae subit le 
martyrc qu'apres Pierre, comme le veut le pape Cle- 
ment (1). Philippe egalement, chez qui Paul a couclie, 
moutant a Jerusalem sous Felix. Enlin Menahem qui, 
s'il n'est pas des douze, fut sous le nom de Jose Bar- 
Schabath un des sept demons de Maria, ce qui est un 
brevet d'Assomption, Menahem se trouve egalement 
hors de l'Arche, et quand il s'y est presente en 81'J i* 
n'y a trouve aucun des siens, pas meme son pere Je- 
houdda et son oncle Zadoc (2), qui pourtant sont au ciel 
depuis 761 ! Tout eel a est affreux a penser, et d'autant 
plus deplorable que 1'arithmetique ferme toute issue 
aux exegctes. Car enfin, s'il faut ajouter Jehoudda et 
Zadoc aux quatre-vingt-quatreprivilegies qui sont dan 3 
l'Arche, le nombre des passagers du Gogotha diminu e 
encore de deux unites, Mais en ce cas, le vaisseau de 
Paul eut fait la culbute le 11! 

Si la Revelation n'est pas un vain mot, qui, devarit 
le caractere apocalyptique de la traversee du Gogoth&t 
osera dire que Shehimon, sous le nom de Pierre, sd* 
jamais venu a Rome avant sa crucifixion, laquelle e s * 
passee depuis une douzaine d'annees dans la chronology 
reelle et depuis plus d'un siecle a 1'epoque possible " e 
la redaction des Actes? Vous voyez cette traverse 8 
mythique, la premiere et la derniere du Gogotha. Aural** 
on jamais confie la celebration d'une Cene en mer a 
Paul, qui corporellement est Saul, si Shehimon, en Evan' 
gile Pierre, et frere cadet du crucifie, avait aborde e° 

(l) Presents dans les fraudes eccl£siastiqaes tomme fetant le * u 
cesseur de Pierre a Rome. 
!2) En effel, ils sont hors do l'Arche dans le calcul. 



.r ct 



— 293 — 

terre italienne avant 802, date tie sa crucifixion ? Ce 
nest pas Paul qui monterait le Gogotha, e'est Pierre. 
lleux que cela, jamais on n'aurait converti Saul, si 
Sliehimon etait alle a Rome avant lui ! 

Tels sont les jeux d'esprit auxquels Dieu se plait 

°rsqu'il tient la plume, car leur incomparable eclat 

m ontre assez que toutes ces Ecritures sont de lui. Je ne 

c onteste pas ce principe, ii est evident ; mais je veux 

relever une difference entre le salut octroye par Pierre 

a Cornelius et celui que Paul octroie sur le Gogotha. 

^hez Cornelius Pierre sauve le betail pa'ien par le seul 

a pteme. Cela se concoit ; etant de David, it a lepou- 

Voir de lier et de deiier, c'est-a-dire de remettre ou de 

etenir les peches. Sa chair vaut celle de son frere le 

wist. Mais Paul a beau avoir sur son corps herodien la 

future qui a touche celui de Jacques, il est lie, done 

ne peut deiier par le bapteme davidique. Et d'ailleurs 

oaptemen'est plus indispensable dans le nouvelEvan- 

e'le embarque sur le Gogotha. Ce qu'apporte a l'Occi- 

ent * e Gogotha, e'est l'abdication momentanee du Roi 

°nt le Royaume etait de ce monde, e'est sa renoncia- 

°n apparente a la judeocratie universelle : des lors ce 

e st pl ug dans son bapteme qu'est la vie eternelle, e'est 

ans son sacrifice. La seule chose que le Saint-Esprit 

"ne de dire, e'est que cette abdication est forcee, et 

" e ce sacrifice, loin d'etre volontaire, fut le juste chati- 

( e nt d'un imposteur condamne pour ses crimes. Cela, 

e st le secret professionnel du tres excellent Theophile. 

e st comme s'il hvrait aux gogoym la lettre du coffre- 

° rt ou est l'argeut de la collecte ! 



■ 



— 204 — 
Imposture 11° 133. 

LA TEHRE HADRIATIQU E 

Ainsi nourris du pain de vie, et d'ailleurs parvenus au 
■terme assigne parl'Esprit pour la rupture du Gogothn 
jadis construit par le Charpentier dans un tout autre 
■but, ils portent leurs regards a I'horizon. Le jour est 
■venu, leur permettant d'apercevoir une terre que, ue 
■connaissant pas, ils ne peuvent pas reconnaitre. Mais 
4e revenant de Saul la reconnait bien, lui! Elle avait 
ete promise aux christiens de sa generation par ' e 
■Joannes. C'est l'Occident que devait purifier le fe u 
■celeste et oil 1'on devait a r river a pied sec sous les Anes, 
en conquerants, en maitres, apres les sabbats d'annees 
■sabbatiques dont les quatorze jours et les trente-cinq 
brasses de tout a l'heure sont l'expression cliiffree 
■d'apres VApocalypse et comptee depuis la naissance 
du christ. Mais de raeme que la barque du jesus s'est 
<rompue avant de toucher au port, de meme fera le Go- 
QOtha, condamne, lui aussi, mais pour d'autres causes- 

39. Lorsque le jour fut venu, ils ne reconnaissaient point 
•la terre : mais ils apercevaient un golfe qui avail un rivagd 
-sur lequel ils so'ngeaient a ectiouer le vaisseau s'ils le pou- 
•vaient. 

La barque du Charpentier ne devait ni naviguer sur 
■cette mer, ni aborder a cette terre. La mer disparaissai* 
•des le 15 nisan 789 devant le roi-christ (i), et les Ju^ 8 
masses derriere lui arrivaient a pied sec, vainqueurs, 
■maitres de l'Occident comme du reste. Ils y arrived 

(l) Apocalypse. Cf. le Roi des Juifs, p. 11, 



— 295 — 

maintenant sur le navire de la dispersion, battus, chas- 
es de Judee ou prisonniers, destines a I'esclavage. 

* oil;i pourquoi lis ne reconnaissent pas la terre — ha- 
driatique, helas ! — oit ils abordent, E!le ne les recon- 
n ait pa s n0 n pi us fa ns ce u e troupe famclique, en hail- 

°ns et les fers aux pieds. Ce n'est pas cela qui avait 
e predit, ma is la croisade juive, triomphante avant- 
garde des Barbares (i). Apres cette conversion de 
gloire en abaissement et de richesse en misere, on 
P end ses mesures pour aborder vaille que vaille. 

. Ainsi, apres avoir leve les aucres, et en meme temps 

le les attaches des gouvernails, ils s abandonnerent a la 
er I et ayant dresse l'artimon selon le vent qui soufflait, 
Us liraient vers le rivage. 

On dresse le mat d'arriere afin que la voile recueille 
dernier souffle du vent de Judee, et on tire vers le 
H °yaume de la Bete hadriatique. 

Imposture n ,J 134. 

LE SACRIFICE DU GOGOTHA 

• Mais ayant rencontre" une langue de terre baignee par 
Ux m ers de deux cotes, ils echouerent le vaisseau ; et la 
Ue > s «tant enfoncee, demeurait immobile, mais la poupe 
'sjoignait par la violence des vagues. 

1 j 6 ^°9 ot h& pique sa tete annuelle a l'Occident dans 

ernier Poisson, en un mot occidit, il tombe, du 

is en apparence. Mais si, apres avoir consulte 

as q U i a Caj t jadis le me me naufrage et pique 

e me tete, le meme jour, dans le meme Poisson, 



. 



— 296 — 

vous consultez Jesus sur la valeur de celte allegorie, 
il vous repondra que le seul signe qui ait ete donne a 
la generation de Kaiaphas et de Said, de Tibere et de 
Pontius Pilatus, c'est la similitude du Joannes crucifie 
le 14 et enleve de son Guol-golta terrestre apres trois 
jours et trois nuits, tel Jonas de son Guol-golta marin. 
De tuus les signes de gloire annonces par 1'auteur de 
V Apocalypse (et de la vie !) aucun ne s'etant realise, 
les Evangelistes synoptises se sont brosse le ventre 
avec la similitude de Jonas. Toute leur fiction est 
batie sur cette similitude, nous verrons cela ensemble 
lorsque nous en serons la. 

Mais avant d'echouer, qu'a-t-on vu? Une chose q ul 
ne souilla point Frail de Jonas et qu'execrait le Joannes 
habitue a mauier la langue hebraique dont chaque 
lettre, depuis Taleph jusqu'au thav, est l'ceuvre per- 
sonnelle du Pere celeste. Cette chose immonde, (com- 
ment dire cela sans designer I'ltalie ?) c'est uB e 
« langue de terre entre deux mers. » II faudra sup- 
porter cette derniere epreuve, s'en accommoder meme, 
puisqu'on n'est pas libre ! Que faire de cette langue q 111 
s'avance, aigui. 1 , tranchante comme un glaive, entre l a 
mer ou le corps du Gogotha doit perir et celle ov- 
l'Esprit va lancer un vaisseau neuf selon la method 6 
indiquee dans les Evangiles ? Cette langue, c'est d un 
cote celle du Yerbe juif qui va mourir dans sa forme 
arameenne et millenariste, de l'autre, celle de la Be* 
latine qui va pouvoir causer avec Iahve par l'interme" 
mediaire de Har-Jehoudda. Enfin! 

Le Verbe juif ne parlera plus, il a dit dans I'Ap ' 
calypse tout ce qu'il avait a dire. Quant au Gogotti 



— 297 — 

lui-meme, a la fin de la journee il tie restera plus rien 
dece corps impur a cause de son bois qui est d'Egypte, 
maudit a cause des palens qu'il y a dedans, lesquels 
Hont ete rachetes de la mort que le dernier jour de la 
traversee, par l'ingestion du Juif consubstantiel au 
p ere et panifie. 

Le 15 nisan, a six heures du soir, premiere beure de 
* a journee au compte juif, le Gogotha. etait au fond 
de la mer hadriatique. 

Imposture n° 135. 

EXPLOITATION DES GOVM PAR LE MONOPOLE JUIF 

»-■ Mors le dessein des soldats fut de tuer les prison- 
ers, de peur que quelqu'un d'eux ne s'enfuil en nageanl. 
«■ Mais le centurion, voulant sauver Paul, les en empe- 
la el ordonna a ceux qui savaient nager de se jeter a la 
er les premiers, et de se sauver en gagnant la terre. 
«. Pour les autres, on les' fit passer sur des planches, et 
HUeIq ues . uns gur j es j^i^pjg ,j u Ya i SS eau. Et ainsi il arriva 
^ Ue Ions gagnereot la terre, 

A h! miserable humamte d'Occident! Fourquoi faut- 

qu'un tableau si touchant ait ete gate par le trait de 

°irceur des Romains ? Pourquoi faut-il qu'un fatal pre- 

J & e ait failli compromettre le salut du monde par le 

'-dieu? Au milieu d'un naufrage qui les atteint eux- 

e mes, vous les avez vus s'attaquer a I'unique gage de 

°nheur qui leur ait ete donne par le ciel; et sans la 

ln ture du frere Jacques qui les enzonait malgre eux 

P^ut-tHre leur rage eut-elle aneanti les derniers debris 

peuple sauveur ! Et cela, quelques instants apres 

01r a bsorbeIe corps du Juif consubstantiel au Pere! 



T^wfM 



— 298 — 

■ Quels monstres d'ingratitude ! N'est-ce point avoir la 
vocation de l'atheisme que d'oser de tels exces? Q ue 
serait-il arrive si l'ombre d'un prince herodien sangle 
dans la ceinture d'un prince davidique ne s'etait trouvee 
la pour souffler 1'Esprit-Saint a Julius? On se le de- 
mande avec elTroi. 

Le seul pecheur d'hommes qu'il y eit a bord, c'etait 
Paul, et, renouvelant contre lui le deieide qu'ils avaient 
consomme contre Bar-Jehoudda, ils allaient tuer ce 
sauveur! Mais auraient-ils etc pechables, auraient-ils 
sn nager dans cette eau furieuse s'ils n'avaient eu en 
eux la bouee du froment juif ? Le saint vient des Juifs, 
lea planches sont la qui le prouvent !Le Gogotha perdu, 
il reate ces planches, les Lettres de Paul, le large 
espoir et la vaste pensee des collectes, car, nous en 
avons les preuves ici, Paul a 1'argent en poche. Rejouis- 
toi, tres excellent Theophile, Paul arrive ! 

Mais aurais-tu beaucoup regrette les prisonniers 
juifs? Pas beaucoup peut-etre. Et ici pourtant ils sont 
tout. Crois bien que Saul ne serait pas arrive au bout de 
la traversee si lea prisonniera de la Bete n'avaient vu 1* 
ceinture de Jacob senior, frere de Shehimon dit Pierre 
et de Bar-Jehoudda dit Joannes et Jesus, sur le ventre 
de Paul. A son tour que fait Paul? Ge que leur avaient 
promis Bar-Jehoudda, Shehimon et Jacob en 788 : •* 
les delivre! II les delivre selon la loi de VApO cA * 
lypse, puisque 1'allegorie veut que la traversee du 
Gogotha soit proto-jubilaire. Ce qu'ils attendent de 
lui, en le voyant dans cette ceinture, c'est cela nieme, 
c'est cette liberation. Liberation qui ne peut etre de- 
finitive comme devait l'etre celle du Grand Jubile & eS 
Poissons, mais ils se contenteront d'un jubile ordi- 



■ M 



— 299 — 

naire. Paul ne peut pas faire plus pour eux, il n'est pas 
de David. Le centurion et ses soldats, s'inclinant de- 
v ant le Juif-dieu auquel ils doivent le salut, les lais- 
seront libres, ne songeant mi^me pas a les rattraper. 
G'est la Loi. Julius n'a pas attendu qu'Hadrien disper- 
se les Juifs pour lire V Apocalypse, et il sait tout ce 
qu'il y a sur Bar-Jehoudda dans les Assumptions de ce 
temps-la. G'est comme compere qu'il est sur le Gogo- 
tha, comme « ceinturioti » et non comme ennemi. 

Ce n ' e st pas a l'Occident que Bar-Jehoudda devait 
delivrer les Juifs, c'est en Judee meme ; il ne devait plus 
y avoir de Juifs a I'etranger lors du grand Jubile de 789, 
tous devaient avoir rallie Jerusalem poury etre baptises 
" e 1'eau des sources puis du feu celeste (1), Rien de cela 
11 e st arrive, mais la prophetic n'est pas morte avec le 
Prophete au Guol-golta. Prisonnier de son esprit, Paul 
apporte en Occident. 

Les gogoym ne s'en doutent pas, mais le tres excel- 
lent Theopliile le sait : « Tu compteras sept sabbats 
d annees, sept fois sept annees, et les jours de ces sept 
8 abbats d' annees feront quarante-neuf ans... Et vous 
^ctifierez la cinquantieme annee. Vous publierez la li- 
ert e dansle pays pour tous ses habitants; ce sera pour 
T ° u s l e jubile (2). » Or au moment oil les prisonniers 
UCQ ent la terre, le 15 nisan est venu, le jubile com- 
mence, et, allegoriquement elargis, ils repandront le 
Jerbe juif. On oublie de dire qu'avant de devenir Jesus 
ana la fable, ce Verbe s'etait incarne dans Bar- 
ehoudda, crucifie la veille du jour archi-jubilaire oi il 
e ^ait rendre la liberte aux Juifs et les lacher sur 1'Oc- 

\1 cr ' le lioi des •'"'A P- *>-- 






300 — 



cident devaste. On se borne a faire lire aux gogoym la 
premiere partie du programme et a les y interesser, 
mais sans rien leur donner que le vent des allegories, 
car c'est la le charme, et j'entenda d'ici le tres excellent 
Theophile, il se tord : sous le masque de 1'agneau, voila 
le loup juif qui entre dans la bergerie paienne ! 

Pourquoi sous Claude Aquila dans Corinthe apprend- 
t-il a Paul le metier de tisserand? Pourquoi, trans- 
forme en artisan par I'Esprit, le prince herodien Saul 
occupe-t-il les loisirs que lui laisse la persecution a 
fabriquer des tentes? (1) Parce qu'est tombee la tente 
qui cootient toutes les tentes. la tente de David q^ 1 
devait couvrir le monde. C'est pour la refaire que Paul 
travaille de ses propres mains — allusion aux Le(i'" es 
— dans Corinthe et dans Ephese ; c'est pour la planter 
jusque sur les terres de la Bete qu'enz&ne par Jacques 
il est monte" sur le Golgotha. 



Ill 

ACTES DES APOTRES, CJIAPITHE XXVIII 

Imposture n° 136. 

LE PREMIER PAS CHEZ LES I1ARRA8ES 

II se trouve que l'ile ou ils abordeut, au lieu d'etre 
celle des bienheureux, eternellement occupee par l e 
peuple elu, est celle de Malte, habitee, commeon sattt 

(1) Sur ce;= tentes voir la Transfigii ration dan* ['Evangile et les (If 5 " 
eours de Pierre dans les Acles. HVst jur application Ar ces oMegori? 3 
qne Paul npnrcnd a. fabi*ic[uer des tentes a Corinliie cliei Aquila. Cf. le 
Saint-Espril, (. IV du .Vensonge chretien, p. 257. 






— 301 — 

par les Barbares d'Occident. Aussi la premiere langue 
dont Paul fait 1'epreuve est celle d'une vipere, organe 
°-es calomniateurs de Jehoudda et de sa secte. Paul a 
nente de Bar-Jehoudda Ie pouvoir de marcher sur les 
se rpents et de braver Ieurs morsures. S'attaquer a un 
J uif passe encore ! mais a un jehouddolatre et qui vient 
«fl s'incorporer la vie eternelle dans le pain! cette idee 
ne peut venir qu'a une vipere que sa separation d'avec 
le continent eloigne en meme temps du monde savant ! 
^evinant qu'ils avaient affaire a un christien du temps 
d e Felix et de Floras, les Barbares, plus instructs qu'on 
Qe pourrait croire, pensaient, vu l'histoire du sica- 
r iat, que c'etait un de ces assassins comme en ont con- 
n «s Ananias, Zaphira, Jehoudda Is-Kerioth, Jonathas, 
"anan, fils de Hanan, Ananias, fds de Kaiaphas, et 
tant d'autres victimes de cette secte abominable. Ces 
oarbares ne sont pas a les restes des paysans africains 
<ptt etaient restes dans l'ile depuis quelesRomains s'en 
staient rendus maitres et qui, ne parlant ni grec ni 
atin, se voyaientappeler Barbares paries Grecs(l)»; 
e st au contraire leur connaissance des annales ecrites 
j ans ces deux langues qui entretient chez eux un pre- 
J u ge malsain contre les ministres du Verbe juif si 
av antageusement connus des soldats de Metilius. 

■Tpres nous etre ainsi sauves, nous apprimesque Tile s'ap- 
Pelait Matte. Et les barbares nous montrerent beaucoup 
^'bumanite. 

— Car ayant allume du feu, a cause de la pluie tombante 
et du froid, ils nous ranimaienl. 

*• Alors Paul, ayant rassemble une certaine quantite de 



W Edition du Saint-Sii, 



gc. 






— 302 — 

garments, el les ayant mis au feu, une vipere que ia clialeur 
en fit sorlir s'elanca sur sa main. 

•4. Desque led Barbares virenl eetle bete qui pendait a sa 
main, ils se direnll'un al'autre : « Assurement, eel honinie 
esl un meurlrier, puisque, apres avoir L-chappe" a la mer, le 
Destm vengeur (II ne permet pas qu'il vive. » 

3. Etlui, secouant la bete dans le feu, n'en souffrit aucun 
mal, 

6. Mais eux croyaient qu'il allail enfler, tomber soudaine- 
ment et mourir. EL apres avoir alien du longlemps, voyant 
qu'il nelui arrivait aucun mal, ils cliangferent de sentimenlSj 
et direnl que c'tHait un dieu. 

C'est manifestement de Malte que l'auteur des 
Voyages de Salihis a voulu parler. Comrae Sai'il n. a 
nullement suivi ce trajet pour alter a Rome et qu il 
semblebien etreremonte de Corinthe en Illyrie, de nom- 
breux exegetes ont pense qu'il ne fallait pas lire Malte, 
mais Melete, qui est une lie du golfe de Venise (2)- 
II y a sur le nom de Tile a laquelle on aborde un jeu de 
mots a la portee de toutes les personnes versees dans 
le dogme millenariste: Matte est la pour Mettle, la 
terre de miel promise aux elus par l'auteur de VApO" 
calypse (3). 

(1) Dike, la vengeance, dit le teste. Mais c'est mieus que cela, e'est 
la vengeance aposlee par les dieux. 

(i) Et celi'bre par ses pelits clucus. 

(3) « Quel est. Jit Origcne (Peri arkou), I'liomuie assez glossier potf 
penser que Dieu. corn me un jardinicr, ail plaule un jardin, qti'il y a [. 
place reelle uient un Arbre ilc vie el qu'on poiivail en tu anger le fruit 
avec les denls, et qu'on acquerait la eonnaissance du Bien cl du M& 1 
en mangeanl le fruit dun autre Arbie; que Dieu se soil proiucn 6 
dans ce Jaiiiin et i|u'Adam se soil cache de lui entre ees arbres- * 
L'bomme as^rz grossiei' pour penser cela, c'est le Juif qui a ete de- 
clare consubslanUel au Pcre. « On nc pout douler, ajoulc Origcne 
que loulcs ces chose s doivent el re prises figure men I ct non ' l J a 
letlre. ■ Sans doute, mais il s'esl trouve une fauiiile pour decider!^ 



- - -•' - 



— 303 — 

« II y a encore ties serpents dans 1'ile de Make, ditnotre 
Jesuite ordinaire (1), mais ils n'ont point de venin : on 
v oit les enfants les manier et les raettre dans leur sein, 
sans qu'il l eur e n arrive aucun mal. Si on croit que 
saint Paul n'a point aborde a 1'ile de Malte, on pourra 
croire aussi que l'exemption de venin est une propriety 
Q aturelle aux serpents de cette ile; mais si saint Paul 
y a ete, Ie miracle est incontestable, car puisque Ton 
8 atteudait a le voir tomber mort lorsqu'il eut ete mordu 
Par la vipere, il s'ensuit qu'avant son arrivee les ser- 
pents y etaient venimeux! » Parfaitement, et c'est bien 
c « que l'auteur des Actes a voulu dire. En jetant la 
j!pere dans le feu, Paul a tari le venin de la calomnie 
_°nt les Barbares poursnivaient le cbrist et les chris- 
le ns. A partir de ce moment, baptisee dans le feu 
<V*i etait TEsprit-Saint au temps de Bar-Jeboudda, la 
■ 'pere est convertie : Saul jusqu'a son dernier jour 
Va it tite cette vipere berodienne ; mais converti en Paul 
P a r 1 Esprit, — Bar-Jeboudda et ses freres n 'ay ant pu 

a Ppliquer la question du feu, malgre leurs prefe- 

Oces pour ce moyen revele, — le corps de Saul avait 

e Puis longtemps perdu son venin ; la dent de Saul etait 

dtoitSi et c " es ' ' u "' s ainti ^ c ■' L '' l0Ut 'da qui a codifie ces absurdites 
), * '-Apocalypse. Cette interpolation litterale, eel ebionisiue, e'est la 
la f m '"' lnc au dogmc chrislien. El Celse le plalonicien en ayanl fail 
lui ''fi'ique dans son livre De la cerite sur les ckristiens, I'Eglise 

^ rejiond dans V.l nttcetse par eel audacieus uiensonge : * C'est njal 
<JisV°^° S ''"'' re ["' ocl 'L' ce dognie aus christiens; il n'aurail pas du 



ses if"''' l ' 1 "' et ' ,le 'u* 10 '™ s'entend allegoriquement ni soustraire a 
Offu !? c ' c,lrs ' <,;i paroles qui tear auraient rappele quelle a un sens 
du i * . 0n voit f al ' la que Celse ronnaissait parfaitement I'ideflUM 
t * a, "ii;!j el de Jesus et qu'il la fondail sur ta prophelie oil le re- 
a la ? U . Jardin cl do l'Arbre de Tie est la recompense des Juifs fideles 

(!) 1-e Pirc de Liguy. 



■. 



— 304 - 

d'une vipere, la main de Paul, celle qui a signe les 
Lettres, est d'urt dieu ! 

7. En ces lieux-lu se trouvaient des lerres apparleoant 
au premier de l'ite, nomine Publius, lequel nous recevanti 
se montra, duranllrois jours, tres bon envers nous. 

8. Or il se rencontra que le perc de Publius etait au Irti 
tourmente de la fievre et de la dysenteric. Paul alia le voiri 
etayant prio, et lui ayant impose les mains, il le guerit. 

9. Cela fait, tous ceux qui, dans l'ile, avaient des mala- 
dies, veoaient, et etaient gueris; 

10. lis nous rendirent aussi beaucoup d'honneurs, et t 
quand nous nous mimes en. mer, ils nous pourvurent de 
toutes les cboses qui nous etaient necessaires. 

Partout on rend hommage a la bonte naturelle, & 
Thospitalite confiante de ceux que les Juifs appelaien* 
les Barbares. Rien ne prouve mieux cette superiorly 
de sentiments que la facilite avec laquelte ces Bai" 
bares furent dupes de la mystification criminelle ourdi 6 
par les jehouddolatres. Mieux vaut mille fois la bont 
bafouee que la duplicite triomphante. II faut se de- 
mander aussi comment auraient ete recus par les chris* 
tiens des imposteurs maltais debarquant en Judee 8 
faisant appel a Thospitalite de Bar Jehoudda et de s e 
acolytes. 






■ 



PAUL MARTYR ET PIERRE PAPE 



i 

Imposture n° 137. 

D E MALTE A ROME AVEC SEJOUR A POUZZOLES 

m Un geul homme a jusqu'ici 1'apparence d'un prison- 
er, c'est le centurion qui conduit Paul a Rome, car il 
1 a laisse prendre des liberies qu'a grand'peine se 
t_ U accordees a Iui-m6rae, comrae de relaclier a Sidon, 
u milieu de aes partisans (quels?); de tenir la route la 
P u s extraordinaire qu'on ait jamais vue dans cette tra- 
. ers ^e ; de conseiller les manoeuvres les plus coutraires 
la navigation ; de sojourner trois mois a Malte dans 
8 conditions qui sont d'un etranger curieux des beau- 
8 de 1'ite; le tout sans aucun souci de la consigne, ni 
me du but du voyage qui etait de mener Paul a 
mron. 

™ Tacite et Suetoue n'avaient pas pris le soin de 
Us representer Neron sous les couleurs d'un tyran, on 

20 






— 306 — 



pourrait conclure des Actes que jamais homme plus 
doux ne regna sur les autrcs hommes. Jamais tounste 
•embarque ne fut traite plus confortablement en nier 
■que Paul par 1'agence Julius and C°. Julius se conduit 
•raeme avec une parti alite marquee en faveur de Paul. 
Quand le bateau souffre une avarie, et le voyage, un 
■retard, Julius ne songe qu'atirer Paul des mauvaispas, 
il tient a ce que Paul arrive intact. 

Apres un sejour de trois mois a Malte, — il etait en 
route depuis un siecle, — Paul et lea jehouddolatres 
montent sur un vaisseau d'Alexandrie, le troisieme 
depuis le depart de Cesaree, et qui a hiverne dans l'il e - 
11 a pour enseigne Castor et Pollux dont les images 
venerees des navigateurs etaient en peinture ou en re- 
lief a la proue. Ces deux divinites sont fideles a leur re- 
iiommee, et la navigation est agreable, ce qui nous 
.porte a croire que la devotion des paiens n etait pas de- 
placee. Autant elle avaitete mauvaise sous 1'invocatioD 
•de Bar-Jehoudda et sous le signe de la croix, autant 
elle devient bonne, quand ou se regie sur l'etoile du 
rsoir et sur l'etoile du matin. 

11. Au bout de trois mois, nous nous embarquames sur un 
vaisseau d'Mexandrie, qui avail hiverne dans Tile, etqui 
.avail pour enseigne les Castors. 

12. Et etant arrives a Syracuse, nous y demeurames trois 
Jours. 

13. De la, faisant le tour de la cote, nous vinmes a Rbe- 
gium ; et un jour apres, un vent ayant souffle du midi, nous 
vinmes a Pouzzoles, 

14. Ou nous trouvames de nos freres, qui nous prierent 
•de demeurer avec eux sept jours; et apres nous partimes 
pour Rome. 






— 307 — 

IS. Co qu'ayant appris, nos freres de Rome vinrent au- 
devant de nous jusqu'au forum d'Appius et aux trois 
Tavernes, Lorsque Paul les eut vus, rendant graces a Dieu, 
il fut rempli de confianee. 

II n'est point impossible que Saul soit venu a 
Pouzzoles avant de se retirer en Espagne et m6me qu'il 
se soit embarque la, au milieu de ses cousins et de ses 
cousines. Lacoloniejuiveetaitimportante. Le commerce 
de l'argent florissait en ce grand port de Campanie, le 
Naples d'alors (1). L'argent qu' Alexandre Lysimachos, 
le ricbe alabarqued'Alexandrie, preta au prince A grip pa, 
lorsque celui-ci alia prendre possession des etats de 
Philippe le tetrarque, Tut compte partie a Pouzzoles, ou 
Lysiniachos avait sans doute un correspondant, partie 
en Egypte, sous l'oeil de Philon (2). 

On allait a Rome par la voie Appienne, encombree 

(1) Doanons la note de l'edition du Saint-Siege sur Pouzzoles. « Le 
Port d'Oslie ne pouvant recevoir que des barques, celui de Pouzzoles 
^tait le dernier ou Ton abordat avant I'embouchure du Tibre. C'est 
v ers ce port, parfaitement sur, que cinglaient les nombreux vaisseaux 
<iui veuaient d'Aiexandrie : et c'est la que debarquaient les Juifs etles 
Syriens qui so rendaienl a Rome. Saint Paul y arriva deux jours apres 
Son depart de Keggio . Les freres qui 1'accueillirent avec une charitfi 
si empressee, et qui le retinrent toute la semaine avec Saint Lucet 
Aristarque, etaient certainement des cbretiens, aussi bien que ceux qui 
T 'Hrent a sa rencontre jusqu'au marcbe d'Appius, a neuflieues de Home, 
ct aux Trois Loges, a quatre licues: Pouzzoles esl 4 peu de distance 
de Pompei. On a trouve recemment dans les mines de cette derniire 
""'He, ensevelie dix-buit ausplus tard, en 79, sous les laves du Vesuve, 
une synagogue, et dans une inscription gravee au trait sur le stuc 
d'une muraille, une trace cerlainc de l'exislence du christianisnie a 
«ette epoque : Audi Christianas, s&vos olores. » 

■•'ignore si rantbenticile de cette inscription a 616 constatee, surtout 
avec une parcille ortbograjibe. fll faut lire odi, j'execre les christiens. 
Swi-os olores vise a la fois letir odettr el leur cru&ute.] En tout cas 
e 'le repond bien aux senliments universellement professes envers le 
chrisl et les freres. 

2} Alexandre Lysirnaclios est le pere de Tibcre Alexandre qui fit 
«rucifier Shehimou et Jacob. 






— 308 — 



d'hommes, de betes, de mules et de chars. A Capoue ce 
long convoi montant et descendant s'augmentait de 
celui ile Brindes (1), et c'etait alors une inexprimable 
cohue. Passe le pont de Campanie, on prenait son che- 
min par Sinuesse, Fundi, Anxur, Feronia, et bientdt les 
grenouilles coassaienl l'approche des Marais Pontins, 
sur lesquels on s'embarquatt avec les bagages. On 
passait sur de grands bateaux ou les commissaires 
empilaient jusqu'a trois cents personnes, et on debar- 
qualt an Forum d'Appius. C'est la que se reglait le 
passage an milieu des loueurs de mules, des bateliers 
quemandeurs et des cabaretiers fripons. On y coucliait, 
plutot pour obeir a I'usage que pour dormir. Aux gre- 
nouilles se joignaient les moustiques, et, brocbant sur 
letout, le chant nocturne des ivrognes qui celebraient a 
gorge deployee les graces exuberantes de leurs belles. 
Du Forum d'Appius a Aricie et d'Aricie a Rome il n'y 
avait qu'une journee : les delicats comme Horace en 
mettaient deux pour donner moins de prise a la courba- 
ture, car la voie etait fort penible. 

Les freres — le scribe entend par la les jebouddo- 
latres — viennent a la rencontre de Paul, les unsjus- 
qu'au forum d'Appius, a quarante-trois milies de Rome, 
les autres jusqu'aux Trois-Tavernes, ainsi appelees des- 
hotelleries installees a la sortie des Marais Pontins. H* 
n'avaient point a aller au-devant de lui, ils etaient sur 
son chemin, le long de cette voie Appienne ou i' 3, 
avaient leur catacombe. 



(i) Moins considerable touiefois que ceJui de Pounoles, Celui qm 
venail de Brindes ne rencontrait de voie commode qu'a Uenfivent, aprfis 
ur long detour par Hubi, Bari et Egnalie. C'est Trajan qui prolongea 1* 
Toie Appienne de Ben^vent a Brindes. 



— 309 — 

A Ieur vue il rend grace a Dieu et prend courage : 
un courage dont il n'a guere besoin, car jamais prison- 
Bier ne fut conduit a Neron dans des conditions de 
hberte pareilles. Le « ceinturion » Julius, qui est la 
meilleure pate de ceinturion qu'oncques ne vimes, re- 
ooncerait au service militaire plutdt que de conduire 
Paul au prefet du pretoire. 

Quant aux jeliouddolatres, savez-vous pourquoi ils 
v ont au devant de Paul avec cette celerite ? C'est pour 
le supplier de ne pas dire quel fut Saul en Judee, en 
Grece e t en Asie. Eux aussi sont des agents du Saint- 
Esprit. 

Les historiens de toute ecole s'accordent a dire que 
Paul est arrive a Rome vers le milieu de mars 814, 
dans la septieme annee du regne de Neron, Coesenius 
Pcetus et Petronius Turpilianus etant consuls. 

Nous avons montre que Saul n'etait guere arrive a 
Rome qu'au commencement de S20, et qu'existat-il, Paul 
n aurait pu y arriver en mars, puisqu'il a celebre' la 
Paque le 14 avril a bord du Gogotha. Mais il est inte- 
ressant de dire que la situation legale des Juifs de 
Home ne s'etait pas tnodifiee sous Neron. Ils y vivaient 
nombreux et tranquilles, leurs rangs ne s'etant eclair- 
Cls que par l'expulsion des christiens sous Claude. 

Deja nombreux au temps de Ciceron, Auguste Ieur 
avait permis d'occuper une partie de la ville, au dela 
du Tibre, pres de ses jardins. lis jouissaient d'une 
"berte complete dont Pbilon nous trace le tableau. La 
plupart des prisonniers de guerre, amenes en Italie, 
etaient devenus citoyens romains par suite d'aflran- 
chissement ; les maitres Ieur avaient rendu la liberie 
8a os les forcer de renoncer a aucun des usages de Ieur 



■ 



— 310 — 

pays, L'Empereur savait qu'ils avaient des proseu- 
ques ou ils se reunissaient, surtout les saints jours du 
sabbat, et faisaient publiquement profession de la reli- 
gion de leurs peres ; it savait qu'ils recueillaient des 
premices et envoyaient des sommes d'argent a Jerusa- 
lem par des deputes qui les ofTraient pour des sacrifices. 
Cependant il ne les inquieta pas, il ne les depouilla pas 
des droits du eitoycn; il voulut que leurs institutions 
fussent maintenues aussi bien a Rome qu'en Judee, U 
ne fit aucune innovation contre les proseuques, il n'em- 
pecba pas les assemblies ou s'enseignait la Loi, il n e 
s'opposa pas a ce qu'on recueillit les premices. II ' es 
menagea dans Rome comme il les menageait a Jerusa- 
lem. A Rome, chaque fois que le peuple recut des dis- 
tributions mensuelles d'argent et de ble, il voulut qu'on 
n'oubliat pas les Juifs ; si cette largesse tombait un 
jour de sabbat, jour ou ils ne peuvent ni donner, ni 
recevoir, ni faire quoi que ce soit qui concerne la vie> 
rien surtout en vue du gain, les distributeurs avaient 
l'ordre de remettre, pour les Juifs, le don public au Ien- 
demain. 

C'etait, comparee a cede d'Alexandrie, — un Etat 
dans l'Etat, deux cantons sur cinq, — une assezpauvre 
communaute que celle de Rome, Mais elles ne diffe- 
raient que par la, Le mepris enorme que traduit Pbilon 
pour les alexaudrins avec leur rebgion animale etpota- 
gere, les Juifs de Rome Tavaient au dedans d'eus- 
memes pour les romains avec leurs dieux de marbre et 
d'or. Ils se taisaieut, courbaient le dos dans une misere 
humble et tassee, mais leurs hailtons couvraient les 
memes haines. 

Tibere n'avait pris contre les cbristiens que des pre- 



— 31i — 

cautions tie police, aucune mesure de persecution contre 
les autres. En supposant que Claude eut chasse tous- 
les Juifs de la ville, ils y etaient tous revenus, et d'ail- 
Jeurs ils n'avaient pas marche plus loin qu'Ostie ou. ils. 
etaient encore mieux a leur affaire. Par la ils allaient et 
venaient de Rome a Cesaree, apportant les marchan- 
dises, remportant l'argent et les nouvelles. 

Ostie, e'etait le port ouvert a tous les cultes corame- 
a toutes les marchandises de 1'Orient. On y debarquait,. 
on y emmagasinait le ble d'Egypte et celui d'Afrique- 
Sans lesquels les Empereurs n'auraient pu ni commander 
a 1 armee ni gouverner le peuple. On y adorait les dieux 
de tous les pays sans lesquels Rome serait morte de- 
iaim ; Osiris, Isis, Cybele, plus tard Mithra. Le Senat 
ttiontrait pour eux une tolerance a laquelle se melait la 
reconnaissance du ventre satisfait. Lorsque la ques- 
tion du pain, pressante sous tous les regimes, eut de- 
Ermine Claude a agrandir le vieux port, a le proteger 
P a r des digues, a l'annoncer par un pbare, Ostie devint 
UQ e prodigieuse Canebiere ou tous les types d'hommes- 
s e beurtaient, ou toutes les langues se croisaient. Les- 
J uifs y avaient des comptoirs et une communaute dont,. 
a vrai dire, on ne connait pas Importance ; mais on a 
^etrouve, dans la plaine nue ou la ville s'est ensablee,. 
d es inscriptions grecques avec le cbandelier a sept 
"ranches et la mention d'un chef de commuuaute qui 
se tloune le nom de pere des Hebreux (1) : Kenchrees. 
etait peu de chose en comparaison d'Ostie ; Pouzzoles,. 
ltd desservait la Campanie, fut touchee. 

(!) Eoissier, Promenade s archeotoyiques, Paris 1880, in-12. Toutefois^ 
ajant declare la gueiTC au genre huniain dans aucune Apocnlypse t zz 
pere des 116breux n'a pas<SU proniu consuustantiel a leur Pere, 






— 312 — 
Imposture ir 138. 

PAUL CHEZ T.E SOLDAT 

16. Quand nous fumes arrives a Rome, on permit a Paul 
de demeurer seul avec le soldat qui le gardail. 

« Ce boo traitement pouvait avoir deux causes, dit 
notre jesuite ordinaire (1) : l'une est la lettre de Festus 
qui dans le compte qu'il rendait de ce prisounier, decla- 
rait sans doute qu'il ne l'avait trouve coupable d'aucun 
crime ; Pautre doit etre le rapport du centurion Julius, 
devemi son admirateur et apparemment son neophyte, 
qui en aura parle selon la haute idee qu'il en avait 
concue. Ainsi s'accomplissait le dessein de Dieu qui 
voulait que Paul captif et enchaine eut cependant assez 
de liberie pour pouvoir travailler, comme il fit, a la 
propagation de la foi. » 

Le soldat se trouve associe de trespres al'apostolat, 
car c'etait, dit le Saint-Siege, un soldat pretorien auquel 
saint Paul, d'apres la coutume romaine, etait attache 
par une chaine au bras. Cette chaine occuperait le 
numero cinq dans I'ordre de cetles que Paul a por- 
ters. On ne s'est jamais demande pourquoi on ne 
revoyait jamais Julius, pourquoi il ne rendait compte a 
personne de sa mission et de ses retards, pourquoi Paul 
envo3 r e a Rome par le procurateur de Judee pour sou* 
tenir son appel devant Meron, descend chez un simple 
soldat qui oublie completement de le conduire au tri- 
bunal de PEmpereur. Lui-meme oublie completement 
que, pour pouvoir comparaitre devant Neron, il a I8» 

(1) Le Pere de Ligny, Hisloire des Actes des Apitres. 



— 313 — 

a Ppel_ d'un jugement qui n'a jamais ete" rendu, et son 

premier acte, c'est de mander Ies principaux d'entre les 

U1 's. lis accourent avec un empressement d'autant plus 

raordinaire que la curiosite n'y est pour rien, car 

aucun d'eux n'a entendu parler de Paul et de ses 

aires. II faut en concltire qu'ils n'avaient pas encore 

rtJ cu lo Lettre aux Romains. 

'■ Apres le troisifime jour (1) il (it appeler Jes premiers 

e Qtre Ies Juifs. Et lorsqu'ils se furent assembles, il leur 

ait ■ « Hommes, mes freres, n'ayanl rien fait contre le 

m Ple [~2) ni contre les coutumcs de nos peres {3), j'ai et<5 

lar ge de liens a Jerusalem (4), et Jivre aux mains des 

Komains, 

■ Lesqueis, apres m 'avoir interroge, ont voulu me ren- 

J er > parcequ'il n'y avaitaucune cause de morten moi(5}. 

19. Mais les Juifs s'y opposant (6), <■ j'ai ete force" d'en 

PPeier a Cesar, (7) non que j'aie quelqne sujet d'accuser 

ma nation (8). 

- ■ voila doncpourquoij'ai demande a vousvoir et a vous 
P a "e r . Car c'est a cause de YEspemnce d' Israel (9) que j'ai 
w Iifi de cetle chaine (10). » 

(2! v tienl * ilre ea S,at de ressusl;iler ' Ie cas echeant. 
&\ Fh 5° nlra ' re ' Saul 1'a proteije contre le christ et ses freres. 
Sa m„i ... n - et la &ettre aux Galatts ou les Juifs de la Loi sont sous 
"JaiedicUon? 

Agrinr, 011 ' de * ieux chaines . porlees ;"i qua! re fjuand >1 coruparail devant 

(5i V" 

ffii x- l , lu6medem P l 'isonneiuen!, Lvsias esl formel. 

ef c'eei^ lou '' ''* TCli 'cnt quoii 1'amene a Jerusalem pour le ju"er 

[81 ir f,ui refuse . U hu f»«t Neron. 
s Ur j °, m . mv " nt! tl lalctti-e ou it dit que la colere s'esl enfin appesantie 

(9) l'v^ et ( * lle cesl ua chatiment merite? 
fil s d Esperance d 'Israel, c'est le Kits <le I'houtme <jui doit armer le 
Ci(i et j, q *' iu t'mir la deiivrance des Juifs et pour la destruction de 1 Oe- 

(10 V clon la fonnule de 1 Apocalypse. 
tta'ii __ aes * P* 5 !■ chaine du soldal. C'est sa chaine a lui mil* 
1 lla PP°rtedeCesaree. * B 



■ 



— 314 — 

21. lis lui repondtrent : « Nous u'avons point recu de 
lettre de Judee a ton sujet, et aucun frere n'est veou, qi" 
nous ail parle, ou nous ait dit aucun mal de loi. 

22. Mais nous serions bienaises d'apprendre de toi-mcnie 
ce que tu penses; car ce que nous savons de celte secte, c'est 
que partout on la combat. » 

Nous serions heureux, nous aussi, d' avoir la reponse 
de Paul, mais le Saint-Esprit ne lui en suggere aucune ; 
et sur la secte de l'Esperance d'Israel nous devons 
nous contenterdes renseignements fournis par les Juu 3 
de Rome : elle a recolte ce quelle a seme, la haitie 
universelle. 

Imposture n° 139. 

PAUL A L'HOTELLERIE 

Si Paul repondait a ['invitation, ce serait la preim ere 
fois, et le Saint-Esprit en prendrait ombrage. II refl 6 " 
chit, D'autre part le logis du soldat lui paraissant uD 
cadre trop etroit pour reunir les soixante mille Juife f 
Rome, il se transporle dans une hotellerie qui dispo se 
de pieces de reception plus vastes. Le Saint-Sieg 
pense que par b6tellerie il faut simplement entendre i 
logement ou il recevait: « peut-etre, disent les exegeteSt 
celui d'Aquila et de Priscilla. » Nous avons trop sou- 
vent taxe le Saint-Siege d'incompetence eu matie* 
d'installation pour nous ranger a cette exegese. D'autr 
part, nous n'admettons guere qu'Aquila et sa feniBi e » 
expulses de Rome sous Claude, y soient revenus s° u 
Neron, a moius que ce ne soit pour y mettre le feu. C e 
ete livrer le troupeau d'Ephese a toutes les horreurs a 
l'anarchie et a toutes les turpitudes da nieolaisme, ca 



— 315 — 

sans eux oil eut ete ]e berger? Nous preferons eroire 
•Ju on a fait de vigoureuses coupures dans la partie des 
■Acres oil Paul etablissait son innocence devant Neron 
et le laissait dans cet etat de de mi-conversion que 
nous avons deja remarque cliez Agrippa. La presence 
d e Paul dans une bdtellerie s'explique par un change- 
"lent de tableau qui se faisait a vue et auquel nous n'as- 
a istons plus. 

C est la que les Juifs viennent trouver Paul pour 
a voir enfin le mot de la bouteille a I'encre. 

"3. Lorsqu'ils lui eurent marque un jour, ils vinrent en 
grand nombre le trouver dans l'hotellerie; et il leur expli- 
^ Ua U, et conlirmait par des temoignages le Itoyaume de 

*0, s'efTorcanl, du matin au soir, de les persuader de ce 
" U[ regarde Jesus, par la loi de Moi'se et par les Prophetes. 

-*■ Et les uns croyaient ce qu'il disait, et les autres ne le 
•frojaient pas. 

- a - Et comma ils nes'accordaient pasentreeux, ilsse reti- 
,^ al > Pa *d disant ce seul mot : a C'est avec raison que 
^sprit-Saint a parle a nos peres par labouche du prophete 
ls ai"e(i), 

"6. Disant : « Va vers ce peuple, et dis-lui : Vous enten- 
rez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point; regar- 
"■ a U vous regarderez, et vous ne verrez point. 

**. Carle cteur de ce peuple s'est appesanti, leurs oreilles 

nt devenues gourdes, et ils ont ferme leurs yeux, de peur 
" ds ne voient de leurs yeux, qu'ils n'entendent de leurs 

ei Hes, qu'ils ne coinprennent de leur cieur, qu'ils ne 

convertissent et que je ne les guerisse. » 

*»• Qu'il soit done connu de vous que ce salut de Dieu 

e te envoye aux Genlils, et qu'eux ecouteront. » 

4 e J ? lus d,'-Apocalypse,la seule chose qui fut en discussion au leuips 



• 



— 316 — 

2!>. Lorsqu'il leur eut dit ces clioses, les Juifs le quitte- 
rent, ayant de grands dgbats entre cux. 

Depuis iVeron jusqu'a Hadrien et au-dela, les lulls 
de Rome sont restes dans l'absolue ignorance de ce qui 
concerne Paul. De ceux de Jerusalem ils n'ont recu m 
lettres ni messagers relativement a ses affaires qui s° n 
demeurees le secret de l'Esprit-Saint leur auteur. 

Paul aurait pu craindre que, pendant les deux siecic 9 
qui se sont ecoules depuis la mort de Saul, quelqu un 
ne 1'eut devance a Rome pour le desservir dans l'espr 1 ' 
des jehouddolatres ; il a lajoie de constater qu'il u en 
est rien, que nul, pas meme de ceux d'Asiequi 1'avaient 
arrete dans le Temple, n'a parle ni ecrit, que Pierre» 
pape a Rome depuis une vingtaine d'annees n'a rien o 1 ^ 
et que Jacques n'a envoye personne. Du cote des R°" 
mains, rien : Felix, Festus, Lysias et le centurion n on^ 
pas parle, Aucune allusion au mouvement qui a et 
cause de 1'expulsion des christiens sous Claude, a uS 
messianiques attroupements qu'il a disperses, a ce 
Aquila, a cette Priscilla qui auraient fui ses foudreS 
juqu'a Corinthe. 

Le Saint-Esprit a souffle sur cette ville ou personne 
non plus n'a entendu parler d'un nomine Saul qui, apre 
Tavenement d'un nomme Menahem, dernier frere du 
nomme Jehoudda, roi-prophete, s'est retire en Italie e 
de la en Espagne ou il est mort. 

Ainsi tombe la toile sans que Paul ait ete juge p ar 
personne, selon la parole de l'Evangile : « Ne jug« z 
point et vous ne serez point juge », et sans que P er [ 
sonne ni parmi les Juifs ni parmi les Grecs ni parlB 
les Romains ait encore rien compris a son affaire, 6 
qui est le but poursuivi par I'Esprit conformement auX 



— 317 — 

predictions d'lsaie renouvelees par les paraboles. Le 
but du Saint-Esprit est atteint : la mystification est 
irremediable. On a des yeux et on ne voit point, on a 
des oreilles et on n'entend point. Telle est 1'aboutis- 
sernent du Verbe, en qui la lumiere etait depuis le com- 
mencement. « Le petit nombre de ceux qui croyaient 
ponvaient etre ebranles par rincredulite du plus grand 
nombre, dit notre jesuite ordinaire. Mais on les forti- 
fiait contre cette tentation en leur apprenant que l'in- 
credulite du plus grand nombre avait ete predite. II 
n 'est pas douteux que ce ne soit la raison pour Iaquelle 
cette prophetie d'lsaie, qui annoncait si clairement 
I'incredulite du plus grand nombre des Juifs, est rap- 
Portee six fois dans le Nouveau Testament. » Elle y 
e st en effet rapportee six fois, mais ce n est point pour 
a anoncer l'incredulite des Juifs, c'est pour celebrer la 
credulite des paiens, pris aux pieges que leur tend le 
Verbe juif. lis sont dans un tel etat que desormais ils 
ne pourront plus meme se servir des organes de la vue 
et de l'ouie : l'etat reve par PEglise! 

Imposture n° 140. 

PAUL DANS SES MEUBI.ES 

Debarrasse de tout le monde par cette impudente 
fumisterie, Paul va pouvoir jouir des agreements de 
Rome. 

30. Or il demeura deux ans entiers dans un logts qu'il 
av ait loue; et tlrecevait tous ceux qui venaient a lui, 

3i. Prechant le Royaume de Dieu, et enseigaant ce qui 
re garde Jesus-Christ, en toute assurance et sans empeche- 
nient. 



^^H^HHM 



— 318 — 

Voila enfin une ville libre, et c'est Rome ! Un maltre 
tolerant, et c'est Neron! 

Tant qu'il est avec les Juifs et encore plus avec l? s 
christiens, injures, rises, assassinats, parjures, con- 
cussions, incendies, emeutes, Paul voit tons ces niaux! 
Aussitdt au milieu ties Romains, pais et Iiberte men 16 
pour le mensonge. Permis a Paul de tromper le peupl fl 
et les grands, de troubler la ville par des propbeties 
absurdes et par des manoeuvres criminelles, de cons- 
pirer contre les dieux, de miner sourdement tout ce q ul 
fut la civilisation et d'ouvrir les portes aux Barbares. 
Seul chez son soldat, seul dans sou h6tellerie, seul dans 
sa petite chambre, Paul est plus maitre du monde q ue 
Neron au milieu de ses gardes. Et c'est 1'autorite ro- 
maine qui defend en lui la Iiberte des opinions reli- 
gieuses, si toutefois c'est une opinion religieuse os 
soutenir que le monde perira dans le feu a moins qu " 
ne mette toute sa foi dans le cadavre d'un juif condamQ 6 
par ses compatriotes en Cour d'assises, crucifie par te 9 
romains, et enterre (civilement !) par sa famille. 



II 

LA. PRIORITE APOSTOLIQOE DE PADL A HOME 

Les pauliniens ont abuse de leur creation et de «"* 

creature. 

Suppoaons l'existence de Paul et I'autbenticite «e 
ses Lettres. Hors de Judee, c'est lui qui est tout. P 
resurrection ne tient que par lui. Si on le continue 
c'est lui qui finira par doaner eon nom au culte en i° r * 



— 319 — 

mation : Pierre n'aura vecu que pour s'abimer dana 
Paul. L'apAtre par excellence, c'est Paul. Cela ressort 
ue son processus geographique : il est le premier par- 
tout. 

A considerer les Actes et les Leltres, parmi les 

apotres aucun n'appartient a l'histoire en dehors de 

Paul. II n 'y a (Paction exterieure que par Paul. Point 

« autres faits et gestes que ceux de Paul. Paul devance 

*°us les apitres en Asie et en Grece. S'il a ete prevenu 

P a f quelqu'un a Rome, ce n'est par aucun des sept fils 

de Jehoudda, c'est par ses propres emissaires, par sa 

Propre avant-garde. Shehimon n'est jamais alle plus 

loin qu'Ephese et sans la Lettre aux Galates nous ne 

Sa urions pas qu'il est alle a Antioche. On ne sait ni ce 

<l u out fait ni comment ont fini le Joannes-Marcos, son 

ds, et Barnabas le Chypriote, son neveu. Paul devient 

s seul ap6tre qui ait laisse un enseignement ecrit. On 

lre de sa poche quelque papyrus jauni dont on dit : 

"' voyez ce que jadis ecrivait Paul. » Cette emulation 

_ ^ux s'etendit a l'histoire, quand il devint neces- 

^fe de prouver certaines choses par des ecritures. On 

e forgea pas toujours le document entier, quoique 

effort assurement fut plus meritoire auxj-eux de Dieu, 

"^W on coupa ceci, on allongea cela, on rentra ce qui 

saillait, on accentua ce qui trop fuyait. D'un trait de la 

Plume prise a l'aile de l'Esprit-Saint on glissa le benoit 

P e «t mot qui tout a coup donne a la phrase un sens 

*&esp§ re . „ Yous voyez, disait-on, le mot y est ». 

On renCorca surtout l'evangelisation de Rome par 

ai *', la perte de l'ecrin ecclesiastique, celle dont on 

® ta it a bon droit le plus fier, et on lui fit dater cer- 

aiQ es lettres de Rome pour bien montrer que son 



1 



— .120 — 

ardeur apostolique ne s'etait point ralentie dans les de- 
lices de la Yille Sainte du paganisme. 

Paul parle, preche ouvertement parmi le peuple, pres 
des ponts, sous les portes, nullement recherche, pro- 
tege plutdt, citoyen romain dans la plenitude du mot, et 
libre pour la premiere fois de sa carrtere apostolique. 

La majeste de la paix romaine etait le fruit de la 
tolerance romaine. Grace a elle, le monde antique 
ignora 1'epouvantable fleau des guerres religieuses, d 
ne sut jamais ce qu'etait une heresie : il fallut forger 
le mot. Rome ne combattit jamais les dieux etrangers : 
elle ne voulait pas qu'a leur tour ils luttassent contre 
elle. Pour elle il n'y eut pas de dieux etrangers, il n y 
eut que des dieux annexes ou sur lesquels elle exerca 
son protectorat. Elle ne detruisit ni les cultes ni l eS 
temples, comme si, dans son respect des dieux, elle 
pensait qu'il n'y en aurait jamais trop. Son histoire 
tout entiere est la qui depose de cette large comprehen- 
sion du devoir politique. Entre ses dieux et ceux des 
autres peuples, point d'autre difference que la puis- 
sance : c'est a la victoire, c'est au resultat, qu'on con- 
nait les meilleurs, c'est-a-dire, les plus forts. Mai s 
ceux-ei n'abusent point de leur superiority, et moyen- 
nant que le vaincu paie le tribut, ils laissent honorable- 
ment vivre ses dieux. C'est par la tactique religieuse 
que Rome obtint I'empire des peuples. 

Non contente de respecter les dieux chez eux, elle 
les recut chez elle. Cette ville de tous les plaisirs fut l e 
Conservatoire de tous les cultes. Elle se formalisait de 
ce que les Juifs la juge assent indigne d'un sanctuaire 
juif : elle les eut moms suspectes s'ils lui eussent fait 1 
grace d'un second Temple. 



— 321 — 

III 

LES LETTRES ROMAI.NES DE PAUL 

Le premier dispositif paulinien fnisait la part trop 
belle a la verite : de Rome, Paul se retirait en Espagnc 
°u ll mourait dans des conditions inexploitables. On 
8u Pprima done le voyage en Espagne et on fabriqua 
UI »e notable quantite de lettres dans lesquelles Paul se 
depeignait comme retenu a Rome dans les fers nero- 
niens. Ce furent d'abord des generalites timides, 

Dans la Lettre aux Ephesiens Paul est « prisonnier 
de Jesus-Christ ou prisonnier dans le Seigneur, » facon 
de parler qui n'implique pas fatalement les chaines 
bumaines, si ce n'est la ceinture de Jacques. La mysti- 
bcation apostolique de ce Mastuvu perce surtout dans 
quatre documents fameux, la Lettre aux Philippiens, 
la Lettre aux Colossiens, la Lettre k Philemon et la 
&&conde ;t Timothee, ou Ton insistera fort sur ses pri- 
sons et ses chaines avant-coureuses du marlyre final. 
La Lettre aux Philippiens pose le principe : « Par 
Out l e pretoire et ailleurs, dans toute la Cour de 
l Ernpereur et parmi tous les habitants de Rome, 
es chaines de Paul stmt devenues celebres. » Com- 
ment Q e l e seraient-elles pas devenues, il y a cinq ans 
1 u e Paul est couvert d'aimeaux auxquels les scribes 
s uperposcnt des courroies a chaque incident nouveau. 
kvidemment l'anteur de la Lettre a travaille pour la 
g'oire de Paul, mais son intention se retourne contre 
^honneurde Pierre. En effet Pierre n'apparnit point 
parmi ceuxqui consolent Paul dans son affliction, et Ton 

21 






— 322 — 



concoit cette abstention puisque Pierre est mort de- 
puis 802. Mais les doleances de Paul sont concuesduns 
des termestels qu'elles font planer les plus abominables 
soupcons sur le premier pape. On apprend par Paul 
que des gens profitent de sa captivite pour ajouter a ses 
chagrins et precher le christ dans un esprit de basse 
jalousie ; ces gens sont manifestement les ouailles de 
Pierre, qui est pape a Rome depuis 795 (1). II en est 
d'autres qui prechent le christ « par cbarite, sacbant 
que Paul a ete etabli pour la defense de I'Evangile. » 
Mais si Pierre est de ceux-la, que penser de Paul qui, 
reconforte dans sa prisou par le prince des apotres Itii- 
meme, ne trouve pas un mot pour dire aux Pbilip- 
piens : « Ma consolation dans ma peine, c'est le grand 
temoin de la resurrection, c'est Pierre dont la belle 
ame est pleine de la pitie, de la charite universel!es ? » 
II est done bien clair qu'au moment de la fabrication de 
la Letlre aux Philippiens I'Eglise ne songeait pas 
encore a soutenir que Pierre fut venu a Rome pour )' 
litre pape. Sinon elle aurait mis les sentiments de Pierre 
en harmonie avec ceux de Paul qu'il aurait pontificale- 
ment console dans sa prison. Cependant elle fait ses 
travaux d'approche en annexant a la jehouddolatrie un 
certain Clemens qu'elle presente comme avant preche 
la resurrection avec Paul en Macedoine et qui dans 
son esprit est le pere de Flavins Clemens, cousin de 
Domitien et puni de mort par cet empereur pour avoir 
prete une oreille trop complaisante aux predictions anti- 
romaines de V Apocalypse. 
Dans la Letlre aux Colossiens, Paul fait appel a la 

(i) D'aprOs la chiODologii: arriHee en dernier lieu par I'Eglise. 






Pf.'fflSW.'WSfl 



— 323 — 



caante de ces citoyens par I'intermiidiaire d'fipaphras 
Dien qu'ilne soit jamais alle chez eux. Aristarque est 
pi'isonnier avec Paul en qualite de temoin deuterono- 
Hiique, on a' avail pas juge a propos de l'employer daas 
« Lettre uux Philippiens. Timothee dont le person- 
age senile de plus en plus est pres de Paul, et libre 
visiblement il est engage pour lui servir d'emissaire 
e n Asie. Marc est la egalement, libre comme Timothee. 

au ' recommande aux Colossiens de le recevoir avec 
Cnaleur, car Marc eat cousin de Darnabe, (mieux que 
Ce U, fds de Pierre I) et il importe de voir que si Paul n'a 
Pas eu la visite de Pierre, au moms etait-il assez biea 

vec rEvangiiliste pour l'envoyer en courses. Bien des 

0n lpuments a Archippus, chez qui se reunit Peglise de 

^olosses. Un second Evangeliste canonique est a Rome 

au pres de Paul, c'est Luc (1). Outre Luc, il y a Demas 

aussi Tychicus, lequel est assez maitre de ses mou- 

ements pour aller bientdt vers les Colossiens, auxquels 

r amene leur concitoyen Onesime. 

Uutre les trois lettres que nous avons citees, on lui 

pretera une A Philemon le Colossien, qu'on fera 

Sale me nt signer par Timothee. Paul est toujours pri- 

sonnier et Timothee est pres de lui. La lettre est 

lessee au frere Philemon, a la soeur Apphia, et a Ar- 

u ppus « notre compagnon d'armes chez qui se reunit 
e gbse de Colosses >>. Onesime, esclave de Philemon, 

Q aguere quitte son maitre et lui a fait tort, mais de- 
e nu jehouddolutre dans la prison, il a serviPaul avec 

nt de zele que celui-ci songeait a le garder avec lui. 
e renvoie a Philemon, priaot celui-ci de lui par- 

\ l ) Aux Colossiens, iv, 14, 



e 



* 



dormer, odrant raeme de paver ce que 1'csclave pour- 
rait devoir au maitre. II est sur d'avancede l'induigeuce 
de Philemon. « Prepare-moi I'hospituHtd, car j'espdre 
vous iHre rendu, grace a vos prieres. Epaphras, prison- 
nier avec moi, te salue. De meme Marc, Aristarque, 
Demas et Luc, mes collaboratcurs. » 

Epaphras qui estlibre dans la Lettre au.x Colossiens 
est prisormier dang la Lettre k Philemon. Aristarque, 
prisonnier dans la Lettre <iux Philippiens, est libre a 
son tour,' Marc n'est pas encore parti pour Colosses. 
Tout en esperant etre bientdt rendu aux Colossiens, 
Paul avoue dans un document anterieur qu'il n'es* 
jamais a He chez eux, et, dans la Lettre aux PomainS, 
qu'il ne se propose aucunement d'y aller, devant passer 
en Espagne apres Rome. 

Lorsqu'on decida que Paul, visiblement libre dans sa 
petite chambre, retournerait en prison pour elre enuD 
immole, on lui fit ecrire de Rome une Seconde a Tt' 
molhee, beaucoup plus accentuee que la Premiere l a " 
quelle est fort vague (i). II fut entendu qu'ayant e« 
deja une premiere defense devant N'eron, Paul en aurait 
eu une seconde, separee de la premiere par un inter- 
vals dont on laissait la duree a 1'appreciation de s 
connaisseurs. 

n Personne ne m'a assiste dans ma premiere tie* 
fense..., mais le Seigneur m'a fortifie afin que parnioi 
la predication fut accomplie et que tous les gentils 1 e»~ 

'i Le fabricanl tic la Premiere tt Timolhe'e a su se tenir dans des Sf " 
neralilcs qui la proh'-pent conli-e la critique tiislorique. mais celui " e 
la Secomte n von In la relever de details el de noms u I lies a rimp0= tore 
sptciale de 1'Eglise romaine. 



— 325 — 

tendissent. » Paul est sublime, mais ses compagnons 
ont ete degoutants selon Ieur habitude. 

Timothee provoque de veritables nausees, car dans la 
Leltre aux Philippiens il est aupres de Paul. Or non 
seulement il n'a pas assiste Paul dans sa premiere de- 
feiise, mais il s'en est alle a Ephese pour n'avoir pas a 
1 assister dans la seconde, qui ne sera pas heureuse 
puisqu'elle se terminera par son holocauste. « Tout 
« monde l'a abandonne. » Cette solidarity apostolique, 
e e devouement de la primitive Eglise me plongent dans 
« ravissement. On se croirait a Jerusalem lorsque 
Paul apporte la collecte a Jacques ■ 

Tous ces messieurs, Marc, Luc, Timothee, Tycbicus, 
Onesime et Demas, sont au premier rang de ceux qui 
0Q t abandonne Paul en sa premiere defense. Mais il 
n importe que Ieur reputation de fraternite en soit quel- 
le peu ternie; i[s sont la non pour partagerles fers de 
* au l, ni pour compatir a ses souflrances, mais pour 
blester aux gogovm de Macedoine et d'Asie que Paul 
a ete reellement prisonnier pour cause de jehouddolatrie 
ai gue". Des le moment qu'il s'agit d'appeler de 1'argent, 
°n est prisonnier. Des le moment qu'il s'agit d'en aller 
c bercher, on est libre. Est-ce que Jacques et Piiilippe 
Vl eunent personnellement en aide a Paul quand il est 
prisonnier a Cesaree? Xon. Alorspourquoi Demas, One- 
sime, Tychicus, Timothee, Luc et Marc lui viendraient- 
11 personnellement en aide quand il est prisonnier a 
nome ? Aux gogoym d'intervenir. 

Cependant Paul n'en veut nullement a Timothee d'a- 

yoir regagne son eveche d'Ephese ou 1'on est si bien. 

e sus pardonne a Judas ! Comment Paul pourrait-il se 

ontrer plus difficile ? Aujourd'hui on clierche a conci- 



• 



— 326 — 

Her ces contradictions qui seraient affiigeuntes pour 
l'honneur de cette troupe iictive si elles n'etaient uni- 
quement dues au manque d'entente prealable entre les 
fauss aires. On en est reduit a supposer que Paul a fait 
deux voyages a Rome, l'un avant 817, l'autre en 819. 
Selon Proud'hon, qui sur ce point a vu clair, Timothee 
n'est jamais alle a Rome, et ce serait parfait si Prou- 
d'hon avail vu que, Paul n'existant point, Timothee 
n'exisle pas davantage. Malheureusement il croit a 
l'existence de ces faux apotres et il pense que la Se- 
conds a Timothee est de 819, 

En elfet, une premiere fois, est-il dit dans la lettre, 
Paul a eebappe a la gueule du lion ; mais le voila de 
nouveau prisonnier. Dans ses chaines son imagination 
se console par de touchants tableaux de l'intericur de 
Timothee; il voit encore, il voit comme au premier jour 
ces deux touchantes figures, Lois et Eunice, la grand'- 
mere et la mere de Timothee, toutes deux jehouddolA- 
tres de leur vivant. Mais il ne voit pas, et e'est regret- 
table, {'instrument dont il s'est servi pour le circoncire 
sous le pretexte que son pere n'etait pas juif (1). Ce 
pere ne peut avoir ete qu'un etre immonde qui tirait 
tous sesmoyens d'existence de son union avec une juive 
de la Loi. Aussi Paul ne lui envoie-t-il aucun souvenir. 
On ne communique pas avec I'enfer. 

Parmi ceux d'Asie qui l'ont abandonne il y a Phy- 
gelle et Hermogene. Honneur, au contraire, a Onesi- 
phore, qui a rendu tartt de services a Ephese ! Etant a 
Rome, Onesiphore l'a recherche et soulagedans sa pri- 
son : Onesiphore a Lien su le trouver, lui ! Hymenee 

(1) Cf. le Saint- Esprit, p 20!. 



— 327 — 

(deja nomine dans la Premiere h TimothSe) et 
Philete se sont devoyes de la verite, « proclamant que 
'a resurrection (de Bar-Jelioudda) est deja advenue 
(a d'autres). » 

Hymenee et Philete etant dans la verite la plus abso- 
lue et la plus evidente, on les declare plonges dans les 
tenebres les plus profondes et on ne doute pas que Ti- 
mothee ne s'ecarte de cette funesle erreur. En eiTet, 
que sont Hymenee et Philete? Des hommes qui, paries 
Ecritures (Apocalypse et Evangiles), demontrent que 
la resurrection de Bar-Jehoudda n'est que la sixierae, - 
celles de son pere et de son oncle dans V Apocalypse, 
e t celles de son frere, le ills de la veuve (Jacob junior), 
de la fille de Jair, sa belle-sceur, et d'Eleazar, son beau- 
frere, etant anterieures a la sienne, les unes de vingt- 
uuit ans, les autres de plusieurs mois on de plusieurs 
Semaines. Ce sont done des heretiques. On ne peut les 
persecuter, parce que l'Eglise n'en a pas encore les 
m oyens. Au moins peut-on les confondre en comparant 
leur ignorance et leur mauvaise foia la conviction desin- 
teressee de Timothee que Paul a vu jadis a Tceuvre dans 
Iconium, dans Antioche et dans Lystre (1). (Com- 
ment! la seulement? Et la grande collecte de Mace- 
doine et de Grece ?) Quant a Paul, il sent que la der- 
uiere persecution est venue pour lui : il va servir d'ho- 
locauste (2). II prie Timothee de venir le voir, aban- 
donne qu'il est par Deraas, retourne a Thessalonique, 
Crescens en Galatie et Titus en Dalmatie. II ne lui 

i'f) C'esl a Lyslre que Paul fail la connaissance de Timothee dans 
'«£ ^c/c*, xvi, 1. Cf. le Saint-Hspr-t. p. SM. 

it) On n'est pas encore decide a lui conper le coil. On prefere le 
oruler, les cendres (iennent nvoins de place. 






— 328 — 

reste que Luc, car il a envoye Tychicus a Ephese, (le 
faussaire ne serappelle plus que Timothee y est aussi)- 
< Prends Marc (ah ! enfin ! Marc eat parti pour Co- 
losses !) et 1'amene avec toi, il me sera tres utile pour 
le ministere (1). Quand tu viendras, apporte le man- 
teau que j'ai Liisse a Troade (2) chez Carpus, ainsique 
les livres et surtout les parckemins. (N'oublie pas les 
parchemins, les vieux parchemins sur lesquels on. a 
ticrit les faux que FEglise de Rome a signes « Paul » et 
I'ait passer pour contemporains de Pierre). Alexandre, 
I'ouvrier en cuivre, m'a fait eprouver des maux nom- 
breux.,. De celui-la donne-toi garde, car il s'est fort 
oppose a mes paroles. (Oai, cher Timothee, il faut pas 
le confondre avec Tibere Alexandre, toujours d'accord 
avec Saul, surtout a Ephese, contre Sheliimon devenii 
eveque de Rome sous le nom de Pierre et Jacob de- 
venu eveque de Jerusalem sous le nom de Jacques.) 
Salue Prisca et Aquila, {dont le faussaire a trouve le 
nom dans les Actes,) et la maison d'Onesipbore. Eraste 
est demeure a Corinthe (3), et j'ai iaisse Trophime ma- 
lade a Mi let (4). Hate-toi de venir avant Thiver. Eubu- 

(I] Tout ccla est d'aulant plus mf [ite que toule 1'Eglise fait mourir 
Marc en 815 eveque d'.Mexandrie 

(2 I'ris iiux Actes, is, I et .'>, ou Ion voit Haul, aceompagne de Ti- 
mothee el de quelques autre*, s'arreter pour la derniere fois a Troas. 
Cf. le present volume, p. 143. 

(;)) Tiiuuthee doit le savoir puUqu'il est avec Paul au momenl ou 
celuii-ci £crit en SIT eel irumortel chef-d'evuvre qui s'appelle la Leitr* 
atij- I'hitippiens. 

(i) Comment Timothee ! c'esl ainsi que lu es renseigne? Tropliime csl 
malade a Mi let depuis plusieurs annees. I'aui n'en a pas de nouvclles, 
et lu n"ej pasalle en prendre lorsquetu es revenu ile Home a Kphese 1 
Le faus-aire oublie conipletement que Tiophime, ecl;dant de sanle 
dans les Actes, aceompagne Paul a Jerusalem hors de son dernier 
voyage, et que d'apres ce* memes Actes (xx, 23/ Paul tie devra jamais 
etre retourne i Milet, Cf. le present volume, p. 14S. 



— 329 — 

lus te salue, ainsi que Pudens, Linus et Claudia et tous 
les freres. » 

L Eglise a done iuvente pour Paul avant d'iuventer 
pour Pierre, Apres quoi elle s'est servie de Paul duns 
interet de Pierre, car un jour la grosse question sera 
u etablir, par n'importe quel moven, que Pierre s'est 
tfouve a Rome en meme temps que Paul et avant 
Paul. 

On tirera un parti merveilleux du nom de Marc et du 

nom de Luc dans les lettres A PhiUmon etAux Colos- 

Sl e>U, de celui de Clemens dans la lettre Aux Philip* 

P*ens, et de celui de Linus dans la Seconde a Timo- 

'lee. Tous les tioms portent, car Marc sera 1'evange- 

'Ste qui aura ete l'interpretc de Pierre a Rome, Luc 

Sera 1'evangeliste qui aura ete a Rome en mime temps 

< l Ue Paul. Mais le point le plus remarquable de cette 

Numeration, e'est ['absence totale du nom de Clement. 

lenient a dit trop de mal de Saul pour que les pauli- 

len s Tacceptent comme successeur de Pierre. lis lui 

u ostituent Linus quiremplira tout aussi bien cet of/ice. 

-ar-si les Lettres de Paul sont de di verses plumes et 

. e diverses epoques (1), elles ont ceci de com mini que 

co i ' Jtl Lellre " T[tus (AaiMBUS Gallioa, frerc deSenequc) n"a aucune 
ult *ur liistonfjue. I'eut-elre est-clle plus ancienne qu'on ne cr-.it. On 

'sail a q ue ] mom( . n | j es AcU* la ratlacher. En tout cas, dans I'es- 
' , < * fa<issaire, clle oe penl ttn conleniporainc de la Seconde it Ti- 

■»"«*, car ici Titus esl en Crfte el la en Dalmatic. 
[. e ai a laisse Titus en Crete afin d y elablir des prctres avec deseveques 
au °? lnian dables par leurs niceurs, au rebours de quelqties-uns ftdozmes 
dVii ' CS J'^al/jues el qui liuliqnent dc leur saint mi nisi ere. Paul a 
iei.' eUrs ^ ort ,lla " v aise opinion des Cretois, menleurs, niauvaises 
Lett el , ventre;i PTesseux. 1*0 ur tout le regie e'est une imitation des 
sotlT*'' r ""°" lt; ' c - l) aiilvacnvoyer a Titus soil Arlemas on Artemidore 
et lu" ctlicus ■ Hl'altend a Nicupolis oil il a riisolu dc passer I'liivcr, 
* reconimande d avoir biea soin dc Zenas le legisie el d'Apollos. 



; 



— 330 — 

toules combattent vigoureusement le millenarisme et 
ses abominables apotres. Dans quelques-imes, on va 
jusqu'a deplorer I'aveuglement de ceux qui vont « se 
tonrnan t vers les fables » dont les jehouddolatres re- 
paissent leurs dupes. 



IV 

L'APOTHEOSE DE PIERRE 

On n'a pu magnifier Pierre que par les moyens dont 
on s'est servi pour convertir Saul, la supposition de le-t- 
treSj en un mot le mensonge. On ne s'est point inquiete 
des difficultes qu'on leguait a l'histoire, on a cru qu'elle 
ne reviendrait jamais, qu'elle ne parlerait plus, qu'elle 
n'oserait ! 

D'ou vient la transformation de Shehimon en Pierre, 
j'allais dire la petrification de Sbehimon, son apotlieose 
dans le marbre et dans Tor, l'exaltation paradoxale de 
ce juif qui, par la volonte de PEglise, est aujourd'hui 
charge de fermer la porte du paradis anx israelites, 
pour ne l'ouvrir qu'aux catholiques ? Du besoiu qu'eu* 
1'Eglise d'avoir pour chef, a Rome, per fas et K6pha$(i)i 
celui que les Actes presentaient comme ayant ete chef 
des ap6tres a Jerusalem et qui, d'apres les Evangiies, 
avait fait la resurrection, Les Juifs avaient 1'AncieB 
Testament qui les rendait tres forts, mieux que cela, 
maitres de la situation. Mais les christiens jehouddo- 
latres ? II leur fall ait un Testament qui fut nouveau non 

[1) Kaphas, en arameen la Pierre. 






— 331 — 

par rapport a I'Ancien, mais par rapport a VApoca- 
l VPse du crucifie de Pilatus. Ce Testament fut VEvan- 
3*'e, 1'executeur testamentaire fut Pierre. 

Par un hasard qu'il etait necessaire d'exploiter, les 
Actes des Apotres perdaient de vue Pierre a partir du 
^Oncile de Jerusalem, tandis que Paul y jouait un rdle 
e xtraordinaire que les fausses Lettres avaient fini par 
r endre preponderant. De plus, et pour l'un et pour 
autre, la narration s'arretait en deca de leur martvre. 
Gela n'allail pas. Et puis le Quatrieme Evangile, 
m ettant le seeau de la theologie sur les trois autres et 
e venant par la le plus precieux, tenait un compte in- 
uiusaut de Pierre. Evidemment Pierre avait renie son 
r ere dans la cour de Kaiaphas, il etait horriblement 
g^nantj mais sans lui il n'y avait rien de possible. Ce 
Urnom de Pierre qu'il ne meriiait que pour sa durete, 
e & a gne ici sans conteste : il est la pierre angulaire 
e tout l'edifice : c'est sur lui et sur lui seul que s'ap- 
P ui e toute l'Eglise. Otez-le, tout croule, il ne rente 
pis qu'une allegorie que peuvent revendiquer les 
^gypliens de Serapis et les Perses de Zoroastre. Quatre 
s *ecles apres la mort de Bar-Jehoudda, cette baudruche 
etl igmatique que gonfle l'Eglise et que la raison de- 
gonfle intrigue encore saint Augustin et l'inquiete. II 
a gUe, il sonde sa foi, si peu profonde, et comme pour 
.ourdir, il crie bien haut : « Non, non, la magie de 
lerre ) les artifices de Pierre ne sont pour rien dans la 
ei gion; la resurrection rentre dans les cboses reve- 
e es, elle n'est pas de Pierre, elle est de Dieu 1 » 



' 



— 332 — 



CLEMENT, SUCCESSEUR DE PIERRE 

II fallut trouver mieux que les additions et les cor- 
rections dans les Evanc/iles. L'epilogue du Quatrwift® 
ne satisfaisait pas l'esprit, il alimentait la critique au 
lieu do la prevenir, et meme il en resultaitformcllenieiit 
que Shehimon, surnomrae la Pierre par les scribes, avait 
ete" crucifie au meme lieu que son frere aine. 

Quelqu'un se cbargea de mentir d'uue facon qtu 
assommerait net les pauliuiens, heretiques au demeu- 
rant, et lescontradicteurs. On ne les brulait pas encore, 
et on ne pouvait se debarrasser de ces gens-la que par 
de trancbantes impostures. Ou ressuscita Clemens, pere 
de Flavius Clemens, lequel declara solennellement quu 
avait succede a Pierre sur le siege pontifical de Rome. 
Ce Clemens est connu dans l'histoire de PEglise sous 
le nom de Clement le Romain el it a tout fait pour me- 
riter ce titre. On avait mis son nom dans la Lettre 3.U.X 
Phitippiens : ce Clement avait, disait-on dans la lettre, 
preche la resurrection de Bar-Jehoudda en Macedoine 
avec Paul, au debut de 1'apostolat, et it etait inscrit au 
Livre de vie. 

Le faussaire est, a ee qu'il semble, un juif hellene 
converti a la jebouddolatrie et grand clerc en fables. 
Charge de mentir sous le nom de Clement, il s'acquitta 
de sa besogne, non pas timidement, corame un eco- 
lier a qui on est oblige de pousser le coude, mais avec 
du jrout naturel etun certain sentiment du confortable. 






— 333 — 

II forgea toute une serie de Iettres, de souvenirs et de 
reglements apostoliques dont il attribua ['inspiration a 
Pierre et la redaction a lui-meme. Personne n'etant plus 
la pour reclamer, il donna libre carriere aux facultes 
d'invention qu'il tenait de Dieu, et decoupa dans le 
papyrus 1'image acceptable d'un Clement, successeur 
immediat de Pierre. 

Quoi qu'il n'y ait que le premier pape qui coute, le 
second le fit a peu de frais. II vint attester qu'il avait 
suivi Pierre depuis 1'age tendre, qu'il l'avait accom- 
pagne en tous lieux, a telles enseignes qu'etant a Home 
Pierre l'avait etabli pape a sa place avant d'aller au 
mar tyre. 



Clement, voilala grande autorite de l'Eglise pour le 
premier siecle. On invoque son temoignage avec tant 
de persistance qu'on a pu lui attribuer tout un volume 
de faux, Homelies, Recognitions et le reste. Histo- 
riquement il n'a d'existence que par son fits, Flavius 
Clemens. II n'en a pas moins servi a plusienrs fins qui 
etaient de prouver, tantot par une pretendue corres- 
pondance avec les Corinthiens, qu'il y avait eu perse- 
cution et recrudescence de persecution sous Doraitien ; 
tant6t, par une suite de romans ineptes, que Pierre 
avait subi le martyre a Rome sous Neron. Or il n'y eut 
point de persecution sous Domitien, et, en admettant 
que la Premihre de Clement aux Corinthiens sort de 
la fin d u premier siecle comme on l'a soulenu, on n'est 
pas meme certain que cette lettre soit datee de Rome, 
e * pour ie faire croire on a duajouter : Rome au ma- 
nuscrit. Le texte grec ne contientpas lenomde Petros : 



■ 



— 334 — 

on y lit.,, os pour tout enseignement (1), c'est peu sitbs- 
tantiel. Mais ne cliicanons pas, acceptons » Petros » en 
etitier. 11 n'en ressort uullement qu'il ait ete martyrise 
ailleurs qu'a Jerusalem. De Paul dont il connait les 
nombreuses epreuves deerites dans les Actes, et 
d'autres subies jusqu'aux coniins de l'Occident, Cle- 
ment dit qu'il souffrit le martyre sous « les princes »i 
sans designer leur pays ni leur race. Par ce qu'il dit de 
Paul on voit qu'il ne savait rien de Pierre a Home. Sur 
Paul il arrive au chilfre de sept emprisounemeuts qu il 
suppute d'apres les Lellres et les Acies des Apotres- 
II ne cite que deux autres victimes de la persecution, 
deux femmes, grecques au moins de nom, Danais et 
Dirce, en supposant toutefois qu'il s'agisse de deux 
femmes, car les critiques sont perplexes. 11 n'y a rien, 
absolument rien dans ce document qui permette d'en 
faire remonter la composition au premier ni meme au 
second siecle; il appartient au bloc dans lequel a ete 
taille le piedestal de Paul et il n'est ni de la main qui 
a fabrique les Constitutions, ni de celle qui a fabrique 
les Recognitions, ni de celle qui a fabrique les Horni- 
lies, compositions dont quelques-unes sont antipau- 
liniennes sans reserve. 

Le gagiste finit par se perdre dans ses propres im- 
postures, car il se represente, ici, comme ayant assiste 
a la Cene (2), et la, comme n'etant alle en Judee qu'a la 

(1 Kalonymos sans doule, nom f]ue le Talmud donne a Flavins 
Cle'uicns, qui ue ful oncques chrislien ni jehouddolatre, mais su laissa 
influence? [>ar I'Apocalypse du Jourdain dont la secondc Srunlion du 
Vesuve semblail Aire unf eclataute confirmation. 

(2) bans un inorceau que nous gardons pout' noire edition du Quu~ 
triime Boangite el qui dclriiit rrtdicalement l' attribution ccdesiaslique 
de cet ecrit a un certain Joannas, apdtre el tivangeliste. Nous monlre- 
rons avec une parfaite evidence que ce Joannes esl.le bapliseux lui- 






— 335 — 

suite de Barnabe pour faire la connaissance de Pierre 
apres la Passion. Xous ne tenterons meme pas de re- 
lever les incoherences des divers scribes qui out cle- 
mentise. 

On n'a pas fait assez d'honneur a Timposture de 
Clement, elle est cardinale — que dis-je ? papale ! Cle- 
ment, c'est toute TEglise, toute la religion. Clement a 
'ait que Pierre fut le prince des douze en remplaceraent 
de son frere aine, le Joannes, divinise sous le nom de 
J esus dans la mystification evangelique. Le prince des 
douze, c'etait le Joannas baptiseur. Cerinthe (1) etait 
'ellement formel sur ce point qu'il Test demeure malgre 
l °Us les tripatouillages de 1'Eglise. Savez-vous pour- 
luoi Clement dit avoir assists a la Cene pascale du 
lo nisan ? Parce que dans la Cene selon Cerinthe, Cene 
9 1 " a lieu la veille, le Joannes est clairement designe 
P a r Jesus comme etant celui des apotres qui a ete livre 
au Temple par Is-Kerioth. Clement vint dire : « Ce 
' } peut etre lui, puisque c'etait moi! Le prince des 



dou 



2 « a ce repas, c'etait Pierre 



Clement va droit a ses faux d'une allure intrepide et 

r etillante. II est ne a Rome, et dans sa jeunesse il a 

explore vainement la philosophie. II a meme pousse 

He forte pointe vers la mythologie, car il nous parle 

*T U Pyriphlegethon, du Tartare, de Sisypbe, d'lxion, 

ae Titye et de Tantale. Le doute etant entre dans son 

a pnt, il a resolu de partir pour 1'Egypte oil il consul- 

er ait les savants et les prStres sur le mot de la vie, 

0r sque sous le regne de Tibere un juif vint a Rome 

[' mc ct <l«'il esl en ctat d'arrcsl&lion. dans eel EcangUe [Lieaie, au 
j^ nt ou Jesus celebre la paijue dan* les trois Sgnaptises. 
' ' ^'auteur premier du Quatrieme Evangiie. 



. • " -: 



— 336 — 

precher la bonne nouvelle du Messie redempteur. Ce 
juif, c'etait Barnabe, il parlait au nom du fils de Dieu (1)- 
Clement l'entend, l'emmene loger chez lui pour l'arra- 
cber aux fureurs populaires. La Paque approcbant, 
Barnabe quitte Rome pour retourner a Jerusalem. Cle- 
ment le rejoint a Cesaree ou il est presente a Pierre 
venu la pour combattre Simon de Kitto, alihs Simon le 
Magicien. L'entrevue fut cordiale, on peut le croire. 
Sans tarder Pierre ofFre a Clement de le prendre avec 
lui et de 1'instruire dans les cboses divines, se proniet- 
tant bien de I'accompagner jusqu'a Rome a son tour- 
Toutefois, il ne lui fait point la grace de manger avec 
lui, car Clement n'avait point encore recu lebapteme (2)- 
Simon le Magicien ayant demande une remise a hui- 
taine, Pierre, que son beureuse nature exempte de 
toute preparation, en profite pour expliquer a Clement 
la genese des choses depuis le chaos jusqu'aux apdtres- 
II passe lotalement la scene du jardin des Oliviers ou tou s 
etlui-meme abandonnent leur Seigneur, raaisil reconnait 
la suprematie de Jacques, a qui son frere avail, dit-»> 
confie I'Ecrlise de Jerusalem avant d'aller aux cieux. 



'n 



[i] S'il y avail un seul mot de vrai dans lout cola, il en rdsultera" 
que Barnabas le Chypriole, cousin du chrisl, derail le premier a])*' 1 * 
du HoyainiK! des J nil's parmi les nations. Nous pensons tju'en euel 
Barnabas a pu se trouver mi-ie A ta croisade'de "2 sousTibere. [Ci- ' 
Charjienlier. p,3u7./ C'esl pourtiuoi les fabricauls des Arte* lies Ap6tf*' 
el ceux des Letlres de Paul I'onl place aupres de Saul et de BtflW! 
eoinnae le phis ancicn survivanl de celt e peri ode gloricusc, el le _g*' 
rant le plus aulorise, lout an moins par lage, de la divine missio 11 
de Bni'-Jchoudda 

(2) Determination pea flat (ewe pour Cle'menl, car dans les ^ ? 
nous avons vu Pierre el ses six freres, parmi lesqucls le revcuanl ou 
clirist lui-niL-ine, manner avec le centurion Cornelius et son entou 
ra«e de paiens, toucher chei hii. passer plusieurs jours sous son toi • 
lui octroyer I'Espril-Sainl sans I'iivoir prealab lenient baptise. (Cf- >*- 
Saint-Espril, p. 129.) 



— 337 — 

Pierre narre tout celu dans un langage qui doit 6tre 

celui du Saint-Esprit, car il ue sait pas un mot de grec 

et Clemens pas uu mot d'hebreu. Les apdtres, dans les 

•uttes qu'ils soutieunent contre le Temple ennemi mar- 

quent une science profonde des fausses Ecritures. 

Mathieu, contre Kaiaphas ; Andre, frere de Pierre, 

Contre les Saduceeus; Jacques et Joannes, tils de 

^eoedee (1), contre les Samaritains, bien qu'ils aient 

°rdre de ne point conferer avec ceux-ci ni d'alter dans 

•eurs villes ; Philippe, contre les Scribes; Barthelemy, 

contre les Pharisiens ; Jacques d'AIphee, Lebbee (2), 

arnabe* et Matliieu, le remplacant de Judas, contre les 

*"efractaires qu'il y avail dans le peuple ; Simon le 

aua ite contre ceux qui tenaient Joannes le pro- 

Vtiete (3) p our p[ us grand que Jesus; Thomas de 

ouveau contre Kaiaphas, Pierre enfin, la liste des 

IT.ouze est deja complete (4). Le plus fort de tous, c'est 

Pierre. 

j,. a P^ as lui fait honte de son impudence, le traite 
Hnbecile, de pecheur, de rustre qui veut jouer au 
°cteur et creve d'ignorance : Pierre repond, et tres 
p n , que l'inspiration divine lui tient lieu de science et 
1 assure la victoire. Puis il distribue les roles aux 
tres dans la predication apostolique, car e'en sera 
1 bientdt du Temple et des sacrifices. A ces sinistres 
P r edictions, la colere s'empare de lvaiaphaa, 1'iuterven- 

(2 p 6 Z ' dd ^ 03 ' «« des surnoms de Jehoudda, le pi-re am sep( (its. 
In J - re,il placement de Tlieudas, Thaddee, <]ti*<jn n'av-jue plus. Cf. 

doni i ' )a P t ' ieur el lauleurde iApocalypse, le chrisl lui-mOmi', cclui 
Sim . sus . esl le revenant dansla mystification evaiigiilii|iic. Quant a 
dn t° Q Kanaltu Je Zelole*, c'est Sheliiuion dil la Pierre, fri-re i<uine 
u " Joannes. 

) Ellediffere de celle des Actes par la presence de Lebbee. 

22 






— 33* — 

tiou de Gamaliel echoue (1). A In voix d*un ennemi qui 
n'est point uomme, maisen qui on reconn;iit immediate- 
ment Saul, le sang des christiens est repandu. On se 
jette sur Jacques, eveque des eveques (2), qui est venu 
au secours des apdtres dans les discussions ; on le 
laisse pour mort pres du Temple, mais ses disciples le 
relevent et tous se retirent dans sa maison. La nuit, its 
s'enfuient a Jericho au nombre de cinq mille (3). La? 
Gamaliel les fait averlir que Tennemi anonyme (Saul) a 
obtenu de Kaiaphas le mandat de poursuivre tous les 
christiens et de les mettre a mort jusqu'au dernier, fut- 
oe avec l'appui des infideles (4). 

Get bomme, (comment ne pas reconnaitre Saiil ?) va 
. passer par Jericho, se rendant a Damns avec des lettres 
de Kaiaphas, il se hate pour atteindre Pierre qu'il croit 
refugie dans cette ville. Et, en diet, environ trente 
jours apres, il passe par Jericho pendant que Pierre et 
les autres etaient alles au sepulcre de deux freres, 
lequel devenait blanc chaque annee (5) : miracle q UI 
excite contre eux la fureur de la foule, car elle voyait 
que Dieu se souvenait d'eux (6). 

(1) Gamaliel, president du sanhedrin, quia success! vement condanin 
Jacob junior, Bar-Jenoudda, Slieliiinon el Jacob senior. (CI le So'"'" 
Esprit, p. 326. | ., 

(■2i Subslilue a Jacob junior, lapide pai* Saul dans les Actes.Oo w 
|tnr li que lepisude de Jacob junior, lapide sous le noni de Stepbanu , 
n'tlail pas encore dans cc vecueil d'iniposliircs. 
3) Cbitfrc calculi d'aprt-s les Acles. 

H) Secoude mission de Saiil a Daiuas. Cf. 1c Saint-Esprit, p. 8 3 

15) Jacob junior le lapide de 1ST, cl Uar-Jehoudda le ciucifie ^ e ' .'_ 
enterres i'un pres d'Engan-Ain, laulre a Maclieron. (Cf. les » 
chands ne Christ, p. 70, Cbaime annee on blaneliissait les sepulcM*^ 
la chaux ; ;de lit rexprcssion de sepulcres blanchis dont se serl I t %a 
gile pour designer les pharisiens rebeltes :\ la jehouddolatrie.) 

(6) 11 y a miracle paroequee'est Dieu lui-meniequi fait loffice a 
famillo. Si les disciples avaient pu indiqucr a la chain 1'endroi 






— 339 — 

Quelque temps apres, Jacques, eveque de Jerusalem, 
envoie Pierre de Jericho (1) a Cesaree, car il avail recu 
le Zachee des lettres I'averlissant qu'un certain Simon 
rnage de Sumarie, detournait beaucoup de christiens 
aupres desquels il se faisait passer pour le Messie. 
^lontrant par miracles qu'il etait investi de la puissance 
°-u Dieu souverain (2), celui qui est au-dessus du Crea- 
tor du monde (3), Simon attirait a lui beaucoup de 
gens. Sur l'ordre de Jacques, Pierre va seul au combat 
c «ntre ce christ antidavidiste et descend chez Zachee, 
a uquel i[ denonce la conduite de Saul, le mediant 
0rame par qui la persecution de Jerusalem avait ete 
echainee. C'est a ce moment que Clement arrive a 
Cesaree. 

Le jour de la dispute venu, Pierre, au chant du coq 
— u le connaissait, le chant du coq ! — reveille Cle- 
ment, qui etait couehe dans la maison de Zachee, oil il 
j avait en tout treize disciples, y compris Clement, 

cach'T 011 C{ Sa IU ' :re ' ac C0wpagiies de Cleopas et de sa femme, avaient 
tair h -° r ' ,S ''" l "°'- c hrist qualre jours apres la piique de "JS'J, I'his- 
e de Simon de Gyrene, crucilie u sa place, aurait ete nialeriellemenl 
IIn I'OssibIp. 

\ ) A vec quelle insistence le faussaire introduit le sejour que Shehi- 
aurait fail ii Jericho pendant que Saul poussait jusqu'a Damas ! 
; Lul fa ' re croire que I'entrec allegorique de Jesus a Jericho, trois 
ho r f . ava , nt ' a pique, (Luc, m, 1< c'est -ii-dire pendant que Bar-Je- 
lori s e Qfuit du Sorlaba et se fait aireler ;i Lydda, est un cas his- 
a " , " t: et constate par temoins. Picne nest a Jericho que jioor 
cens 1 ^'" 1 " '- lt;,,lloi S na t'e d» publicaia Zachee, (Luc, nx, 2-S> lequet est 
l , eni^- aV °' r exisl ^ reellement el assiste quelques jours auparavanl ii 
seul'rf 6 ^° nt on **'' ^' at < * nas ' a m y sl ' f ' cat ' on evangelique. Le noni 
au •. ^ ac * 1&e We Zachti. Ic Verseau, aoai reserve par les scribes 
_, f't-'re du cln-ist) el sa fonctioo. unpublicain!) soul des allrape-corin 
"«e malice inouie. 

3 i f ere dans [ ' Apocalypse. (Cf. le Roi tits Juifs, p. 2.) 
de !■ i Verbe ou Fi)s * Sur ce I >oint Simon etait d'accord mec lauteur 
■'Pocalypse. ( cf. J e n i des Juifs, p. 45.) 



• 



— 340 — 

parmi lesquels Sophonias, Joseplius, Micheas, Elics- 
dros et Phineas, Lazarus et Eliseus, Niceta et Aquila, 
d'abord disciples de Simon le Magicien mais ramenes 
par Zachee a la vraie foi, enfin Nicodeme (1). Pierre 
leur explique qu'arrive a la moitie de la trait il ne lui est 
phis possible de fermer l'oeil, (il a bien change depuisle 
jardin des Oliviers !) (2) Niceta et Aquila, qui depuis 1'en- 
fance ont ete enlaces dans Ies liens magiques de Si- 
mon (3), ofl'rent a Pierre de l'instruire de certaines pa'r- 
ticularites capables de 1'aider dans la discussion et 
ils entament une veritable biographie du Magicien (4). 
Nous ne suivrons pas Clement et Pierre dans leurs 
voyages autour du monde comut des anciens. II nous 
suf'fit de les avoir presentes Tun a l'autre. Ils devien- 
nent inseparables, et apres toutes les conversions par 
eux accomphes sur terre et sur mer, on s'etonne qu'ils 
aient laisse des patens derriere eux. Nous avons hate 
de les retrouver a Rome, qui est le but auquel ils ten- 

(1) Aucnne trace des sept diacres que les Douze instituenl dans les 
Actes CI. le Saint-Btprit, \>. 3d.; poor eiiercer le minislerc et servir 
aux agates. 

(2) La il est impossible a Jesus de le reveille r. 

,3) Aquila nest pas encore presente dans les Acies comme ayantete 
espulse de Home en qmilite de jehoiuldolatie par Claude. (Cf. [e Saint' 
Esprit, p. 25"i II nest pas encoie en etal de dunner des leeons de je* 
houddoliitrie ii 1'aul el a Apollos. 

k t) C'est l;i, je pease, que les }'hilosopho\tmena lonl prise ;jadnicts 
quelle conticnt des parcclles de verite. 

Comment a-t-on pu nier ["existence de Simon? Kn deliors des Acte* 
de& ApiUres, (d'abord c'esl une mauvaise chose de doutcr de ce qui est 
dans les Acte*. car ou s'arretera le dome? el!e est atteslee par J°" 
septie. On n'a aucuue preuvc hislorique du st-joiir de Simon a Rome, 
en deliors de ce que d it Justin {Apologies) ou Ion oe parle peut-elrc que 
d'apres Clement. Ignorant des choses de Home, le faussaire qui a in- 
terpole Justin dil y avoir vu une slatue de Simon. Ccla le ju(;e. E" e 
etail itediee au dieu sabin Semo Sancus, on a relrouve linscripl'* >B 
sous Grfgoire XIII : Semoni deo Sanco. (V. Stapfcr, dans YEncyelO' 
pidie de> sciences religieuses de Lielitenbeiger.) 






— 341 — 

Jent, et peine a comprendre que Simon le Magicien soit 
v enu les affronter dans Rome meme : il ne pouvait etre 
que battu par de tels liommes. 

Tontes fausses qu'elles sont, et d'une hilarante 
faussete, lea Constitutions npostoliques de Clement 
n en sont pas moins de quelqu'un, et ce quelqu'nn n'en 
est pas moins attache a la jehouddolatrie jusqu'a 
nicutir pour elle. Eh bien! cet homme qui pretend 
avoir assiste a la Cene, qui se fait passer pour avoir 
et e frappe de verges par Kaiaphas, Alexander et Ha- 
nan (1). qui se dit temoin des apdtres, qui a hi les 
Acfes, et qui par consequent ne peut etre anterieur au 
tr oisieme siecle, cet imposteur ne connait que deux 
martyrs authentiques, Jacques, frere du Rabbi (2), et 
Stephanos, avec lequel il dit avoir ete diacre. Nous 
avons la liste des sept diacres : Stephanos y est bien, 
ma is Clement n'y est pas. La liste des six collegues du 
Pseudo-Stephanos n'est done pas encore arretee dans 
le s Actes. De plus on n'admet ni que Saul se soit con- 
vert! ni qu'il ait ete martyr a Rome sous le nom de 
Paul. 

Ce Clement, qui n'exista jamais que comme faus- 
s ^ Ir e, est done le grand artisan de la papaute de 
Pierre, Cest lui qui biffa de l'histoire Sheliimon le Ka- 
naft e, si pen apostolique, si peu evangelique, si peu 
pastoral, si juifde la pire ecote. 

l'r Ea i[>runle aux Actrs. (Cf. le Hoi des Jitifap. 183. oil liar-Jehoudda 

* iouctle avec scs fK-res sous le nom de Jo.innes, Kaiajitias etanl 

^ a " ci i""e!re. Le 1>ul d " rau * saire ' eQ s'associant a celte fusli^alioii, 

j . e '""re croire quelle est jioslerieure ii !a crucifixion du nomine 

(2W lt,,|uel l' ar consequent n'a jm en etre. 

' ' " n '< eorrige" cntle appellation dans les Actes et on I'a rnujdacee 
c " [[erodu Joannes >, ce qui au tenqis de cette correction avail 

ssfc iitK un equivalent. 



• 



— 342 — 

La suppression de Sheliimon etait d'autant plus 
agreable a Clement que, pour soutenir sa these, il affir- 
mait avoir ete sacre eveque de P.ome par Pierre lui- 
meme. Pierre est, a cette occasion, d'une debonnairete 
charmante. Apres avoir fait un pompeux eloge de Cle- 
ment, il le force, tout rougissant, de monter sur le 
siege pontifical a sa place, et au milieu de 1'assemblee 
il lui communique ses dispositions testamentaires : 
« Je t'en prie, dit-il, lorsque j'aurai quitte la vie de Isl 
faron qui m'est prescrite (1), envoie a Jacques, 
frere du Rabbi, un abrege dans lequel, remontant aux 
idees de ton enfance, tu diras comment tu m'as accom- 
pagne dans les premiers temps jusqu'a ce jour, quels 
discours j'ai tonus, quels actes j'ai accomplis dans les 
villes, et de quelle fin ma vie a ete couronnee ». Cle- 
ment n'a garde de manquer a sa mission, d'autant que 
Pierre la lui a facilitee deja en envoyant lui-meme a 
Jacques le recit des predications qu'il a faites dans ses 
Voyages. Ainsi, avant d'etre designe par Pierre pour 
lui succeder, Clement avait ete son secretaire... Mais 
alors... Marc que la Premiere lettre de Pierre (2) re- 
presente aupres de lui, a Rome, dans cet emploi si 
honorable ? 

Grace a Clement, Pierre qui n'avait rien dit pendant 
sa vie, et pour cause, devint, une fois mort, d'une loqua- 
cite remarquable. Un plus long mutisme eut tourne a 
l'heresie. On pretait des Epitres ou des fragments a 
Jnde, a Barnabe, a Mathieu, a Bartheleray, a Jacques, 
on en pretait a des eveques comme Anaclet, a Saul 
enfin, pourquoi, seul, Pierre n'aurait-il rien ecrit- 

(1) Par 1c QutUriime Evangile surtout. 

(2) I I'lerre, v, 13. 



— 343 — 

Cela n'etait point orthodoxe. Outre la Lettre de Pierre 
« Jacques, il en pa rut deux autres, toutes de Rome, 
comme il convenait, afin que ce frere du Rabbi con- 
sentit, au moms par le silence, a reconnaitre que de 
Jerusalem la suprematie ecclesiastique etait passee a 
Rome. Le faux Clement se porta garant de lew au- 
thenticity : il etait resolu a tout pour faire croire que 
Pierre avail ete pape avant lui. II n'hesita pas a ecrire, 
de son cote, une lettre a Jacques pour lui exprimer dans 
un tremolo la joie austere que lui avait causee Pierre 
en Tinstallant de sa propre main sur le siege ponti- 
fical. 

Dans la suscription de celte Epitre, Clement qualifie 
•facques d'eveque de Jerusalem, eveque des eveques, 
autrement dit pape des circoncis. Jacques, quoique mort, 
et surtout a cause de cela, est appele a temoigner en 
faveur de Shehimon, qui est delaisse, n'ayant rien 
ecrit, alors que les Evangiles le represented com me la 
pierre augulaire de tout l'edifice christien. Ces lettres 
°nt done ete faites pour restituer a Pierre la primaute 
^postolique dont les Lettres de Paul 1'avaient de- 
pc-uille, contrairement a la regie hierarchique trans- 
m ise aux Juifs. Alors que Paul laissait derriere lui la 
trace lumineuse de ses predications auxquelles on 
avait eleve ce monument, les Lettres, Pierre subite- 
ment, comme par une trappe, avait disparu de la scene 
asiatique, et rien de lui ne restait que sa cruci- 
fixion avec Jacob dans Josepbe : Paul s'etant specia- 
lise dans la predication aux paTens de Rome, personne 
n 'elait plus la pour renouer avec Jerusalem la clialue 
depuis longtemps rompue par les armees de Titus et 
d'Hadrien. En ressuscitant Jacques, Clement ressus- 



. 



— 344 — 

cita Pierre. Pierre fut !e fils legitime, l'heritier selon la 
Loi, dans la famille ecclesiastique ou malgre tout Paul 
n'ctait qu'un intrus. Du meme coup, Clement prenait 
un air de petit-fils fjui lui seyait a merveillc. 

Sans doute, c'etait d'utiles et beaux ouvrages que 
les Ilomelies, les Constitutions ,. Recognitions et 
Lettres de Clement. Le Saint-Esprit y battait de 1'aile 
dans chaque phrase, ilais ils etaient toudus et leur 
grosseur les retenait aux rayons des bibliolheques doc- 
toralcs. Pourarriver au martyre de Pierre, il fallait tra- 
verser de longs episodes qui pouvaient laisser le popu- 
laire indifferent. De plus, jiropres a edifier les fideles 
sur les commencements heroiques de la papaute, its 
tournaient, par centre, au scandale de l'apostolat lui- 
meme, en mettant a nu les persecutions de Saul contre 
Pierre, car, en fin de compte — trait plein de noirceur 
— e'est Saul lui-meme, sous les traits de Simon le Ma- 
gicien, que Pierre venait confondre a Rome ! 



VI 

LA LEGENDE DE CONCIUATIOX 

Les pauliniens firent entendre de violentes protesta- 
tions, menacant de tout dire : chantage deja employe 
dans la Lettre avx Galntes. lis demontraient facile- 
ment que Pierre n'etait pas venu a Rome avant Paul; 
qu'il n'y etait point avec Paul ; qu'H n'y etait point venu 
apres; que seul le sejour de Paul etait certain, et 
qu'enfin le seul moyen de prouver que Pierre avait ete 
eveque de Rome, c'etait de Vy montrer en meme temps 






— 345 — 

que Paul, d'en faire 1'ami de Paul, en un mot de 
prouyer par Paul que Pierre avait si bien fait Ie 
Vo )""ge de Rome qu'il y etait mort martyr avec Paul. 
"aul partout et toujours! Sans lui, point de Pierre pane. 

Les Lettres de Paul constituant le seul appel a la 
course que l'Eglise pilt faire valoir aupres des gogoym, 
OH reconnut qu'il n'etait pas adroit d'en vouloir a Saul 
a avoir ete pcrsecuteur, puisqu'on n'en voulait pas a 
"ar-Jehoudda et a ses Ereres d'avoir ete des criminels. 
" a i'-Jehoudda avait invente le bapteme ; mais Paul se 
trouvait avoir invente les collectes. Voie et traction : 
B ar-Jehoudda. Exploitation : Paul. 

Clement etait alle un pen loin en montrant que 
Stftl ne s'etait jamais convert!, pas meme sur le 
c «emin d'Espagne. On sacrifia la partie de ses 
Memoires dans laquelle Pierre confondait Paul sous 
Ie s traits de Simon le Magicien et on produisit une 
ie gende de conciliation, ou Ton reconnaissait que si 
t^erre avait triomphe du Magicien, c'etait en collabora- 
tion avec Paul. A la bonne beure ! 

Depouiller Paul pour liabiller Pierre fut 1'effort eccle- 
81 astique du quatrieme siecle. Quand on trouvait dans 
aul un nom de disciple qui n'avait pas fait parler de 
U1 . on le rattaehait a 1'apostolat de Pierre. 

Pierre apres n'avoir vecuque contre Rome, croissait 

e » gloire et en autorite, a mesure que Paul, malgre ses 

-ettres, s'enfongait dans 1'ombre apostolique et pre- 

ait 1'air d'un aventurier levantin peu digne de la 

g^ande famille juive et de la petite famille davidique. 

ailleurs, l'Eglise de Rome avait a se defendre contre 

e Ues qui, par leur pretention de descendre des apdtres 



, 



■ — 346 — 

notamment en Syrie et en Asie, revendiquaient le pri- 
vilege de regenter les autres eglises. Cette pretention 
per?a d'assez bonne heure en Afrique a cause de l'in- 
lluenee jehouddique dans la province de Cyrene. Des 
iegeudes, plus tard recueillies par des grecs anonvmes, 
la soutenaient, disant que Pierre avait par deux fois 
visite I'Afrique et fait elire son disciple Crescent 
(nomme dans les I^ettres de Paul) eveque de Car- 
thage (1). A defaut de Pierre d'autres disaient Simon le 
Kanaite, — c'est le meme ; d'autres Jude le Kanaite, 

— c'est Jehoudda Toamin, son frere ; d'autres Marc, 

— c'est Jehoudda dit le Joannes Marcos, son fils. 
Prince des apdtres depuis la destitution du Joannes, 

comment n'aurait-il pas fait tout ce qu'avait fait Paul? 
Apres I'Afrique, on 1'envoya en Espagoe sans refle- 
chir que pins on lui pretait de voyages, plus on l'eloi- 
gnait de Rome. II fallut adopter un parti energique a 
son endroit, Pierre qui roule n'amassant pas mousse. 
A toutes ces legendes vagabondes qui eparpillaient 
Fattention on substitua bravement la sedentaire tradi- 
tion de Pierre eveque de Rome pendant vingt-cinq 
annees conseeutives. De cette maniere on ne se dispu- 
terait plus pour savoir qui de Pierre ou de Paul avait 
le plus voyage. Paul conserverait la gloire de commis- 



(1) V. Anonvmes grecs. Da .^S. Petraet Paulo, 3. n. Cr. Acta sanc- 
torum, juii. 1. V. p. 116, el la Clii'onique anonymc altribuee a Klavius 
Dexter an .'iO dans la t'alrologie laline de Migne. 

De Idles legendes ne meurenl jamais. Sous Gregoire le Grand ISS 
ev^ques de Xumidie diionl fjue leara usages remontenl au temp* 
des ordinations faites en Afrique par Pierre prince des A pot res. Au- 
gusttn n'admeltra pas d'aulre origine : n Les AjiOlres font enyendree- 
dira-t-il, a TEglise de Carthage, n Les fideles prendront un stylet et 
e'crironi dan* le granit : t Siege de saint Werrc el saint 1'aul * et ils 
ne croironl pas uientir. 






■ 



— 347 — 

v oyageur en vies eternelles ; Pierre, clefs en mains, 
aurait garde la maison. 

Saul, d'apres la Lettre aux Romains, devant etre en 
Espagiie a la date qu'on adopte pour la crucifixion de 
Pierre il fallut Ten ramener. On insinua que Paul pour- 
rait bien etre venu deux fois a Rome (1), y avoir ete 
emprisonne deux fois, la premiere sans Pierre, la seconde 
avee Pierre : c'est cette seconde fois qu'ils auraient ete 
martyrises ensemble. D'autre part, comme il resultait 
e * des Letlres de Paul et des Actes des Apotres que 
Pierre n'etait pas a Rome lorsque Paul y etait venu 
sous Neron, on decida que Pierre soil de force soit de 
bonne volonte aurait ete absent a ce moment-la, mais 
qu'il serait revenu a temps pour montrer a Paul le 
chemin du martyre. 

Au lendemain de l'incendie que 1'interpolateur de 
Tacite attribue aux christiens, Pierre et Paul revien- 
aent tous les deux, celui-ci du bout du monde, celui- 
w de I'autre monde, expres pour offrir leur tete aux 
oourreaux. 

Cette invention est le second etat de 1'imposture qui 
fait Pierre premier pape de Rome. 

On ignore totalement quel fut le premier dispositif 
adopte pour le martyre de Paul. Dans la Lettre aux 
Phidppiens on annonce qu'il sera bnlle. Mais a la 
reflexion, cette fin ayant paru peu digne d'un homme 
1 u i, avant d'etre tisserand, avail ete prince herodien et 
papill e d e R om e, Neron le condamne a mort et lui fait 

it) Dans le canon dil up Mtiratori. L'Eglise appelie ainsi le recneil 
u « (itus ancicnnes pit-ccs quelle a fabiiquees. Sa pretention est qu'il 
date dc la fin du second siecte, 



. 



— 348 — 

trancher fort proprement la UHe, non sans l'avoir garde 
en prison le temps neccssaire pour donner a Pierre le 
temps d'arriver. 

En elfet, sous le pape Gelase dont Dieu ait Tame, 
les heretiques, enhardis par ces tergiversations, (que 
voulez-vous? il y a des gens qui ne respectent rien !) 
r^pandaient le bruit que Pierre et Paul etaient morts 
martyrs en des temps differents. A ee compte etaient 
heretiques saint Justin et saint Irenee qui, sur le 
tern oign age d'un manuscrit grec anonj-me, relatant 
les demeles de Pierre et de Paul, ont dit que Paul 
avait ete martyrise cinq ans apres Pierre. Heretiques 
ceux qui les font mourir le meme jour^ mais a une annee 
d'iutervalle! Orthodoxe le seul Eusebe qui, d'apres le 
temoignage de Dionysios, eveque de Corinthe, et de 
Caius, eerivain ecclesiastique, les font mourir le meme 
jour et la meme annee. (Que ces textes devaient etre 
concluants! Mais ils ont disparu.) 

On avait d'abord adopte l'annee 817, tres bonne 
annee qui toutefois avait le tort de se rapprocher un 
peu trop de l'incendie de Rome. Mais il etait certain 
que le prince Saul, quel que fut son zele jehouddola- 
trique sous le nom de Paul, n'avait pu arriver a Rome 
avant la fin de Sli'. En consequence il fut decide que 
Pierre et Paul ne seraicnt martyrs que cette annee-la. 

Apres avoir retarde de vingt-et-un ans la nativite 
de Bar-Jehoudda, et avance sa crucifixion de sept ans, 
on pouvait Lien ajouter deux ans a la date du martyre 
de nos SS. AA. Pierre et Paul. On les ressuscila done, 
et avec eux tous les personnages martyrises deux ans 
auparavant. 

L'Eglise veut bien que Xeron, en sa qualite de 









— 349 — 

nionstre, ait persecute les christiens en 817, elle ae 
veut pas qu'il ait supplicie ceux dont elle a besoin ea 
819. Par ua hasard, oil ehacua recoaaaitra le Saiat- 
Esprit, tous les christiens brides en SI 7 sarviveat a 
leurs cendres daas les recits ecclesiastiques : trait 
renouvele du phenix, ce qui lui donne ua air de gran- 
deur fabuleuse, mais contraire a tous les principes de 
la biologie. Les supplices de 817 ont epargne toute la 
societe christienne que reconnait PEglise au temps de 
Paul, Cresceas n'est pas mort, Luc n'est pas mort, 
Demas n'est pas mort, Marc n'est pas mort, Clement 
n'est pas mort, Liaus n'est pas mort. IVeron a'a bride 
que des anoaymes, il a'a fait aucune victime parmi les 
christiens classes. 11 n'est pas jusqu'au senateur 
Pndens, l'amphitryon de Pierre depuis viagt aas, qui 
ue respire Pair du Capitole avec sereuite. 



VII 

LE SOUTERRAIN DU SOLDAT MARTIAL 

Apres avoir do line un nom aa soldat charge de 
garder Paul, — ii ne pouvait guere s'appeler autre- 
ment que Martial, — la tradition catholique donne un 
e mplacement certain a sa maison : elle etait situee 
^a lata, et batie au-dessus d'un souterrain beaucoup 
plus grand que la prison Mamertine, de sorte que ce 
soldat disposait a lui seul de moyens d'incarceration 
tres superieurs a ceux de I'Etat. La maison de Martial 
e st devenue 1 eglise de Saiate-Marie in Via lata. On 
descend daas le souterrain par deux escaliers pra- 






— 350 — 

tiques sous le porche, on y voit diverses inscriptions 
qui rappellent, avec des details fouruis par la specula- 
tion, les demises annees de I'Apdtre. On montre aux 
fideles la colonne a laquelle Martial avait attache 
son prisonnier. G'est la qu'il aurait vecu, dit le boo 
Mgr Gaume, « attache par une chaiue au bras d'un 
soldat pendant deux annees entieres ». C'est beaucoup 
pour le soldat : nous aimons a croire qu'il n'en fut pas 
ainsi, car le pauvre Martial n'avait rien fait qui meritat 
deux annees de chaiue. 

Mgr Gaume a lui-meme reconnu le besom de se 
relacher de cette severite : il dit, sans citer ses au- 
teurs (1), que Paul parut devant Neron, qui lui laissa 
son gardien, sa chaine et sa prison; mais comme on 
lui permit de precher, nous pensons que Martial eut 
des ce jour quelques moments de libres. 11 parait en 
effet que sa prison ne deseraplissait pas et que « * e 
College des pontifes, le Senat, le Pretoire, le Palais 
meme — nous citons toujours Mgr Gaume — reten- 
tissaient des verites qu'il annoncait sans aucune prohi- 
bition. » 

Dans cette prison il avait pour auditeurs ou coffl- 
pagnons Onesiphore d'Ephese, Epaphras de Colosses, 
Timothee, Hermas (2), « auque!, dit M. le chauoine de 
Bleser(3),un angeapparaissait sous la forme d'un pas- 
teur (4), et revelait les profonds mysteres de la Morale 
chretienne », Aristarque, Marc, Demas, et une foulc 
d'autres, « des courtisaus meme de FCeron, ses parents, 

(1) Nous a] Ions bieiiiul les conaaitre. 

(2) ijji.ilrt: Boots {iris aux Lettres tie i'aui, 

(3) Guide du vayageur catholiijue u Home. 

(■tj Allusion a t'eciil conim sous le nom de Pnsleur, d'origine kci' 
[ii«lii]iii: el allribue ;t un certain llmnas. 



WWE B '- C 



— 351 — 

Flavius Clemens, entre autres et Domitilla safemme ». 
Je ne doute pas que Xeroti et sa Cour n'aient ete par- 
tisans du juif consubstantiel au Pere, surtout s'ils ont 
ete catechises par le ti'es excellent Theophile, mais je 
proteste au nom de Flavius Clemens et de Domitilla ; 
Flavius Clemens est le lils du Clemens dont 1'Eglise a 
'ait le suceesseur de Pierre. 

Sous le regne de Domitien, son cousin, Flavius 
Clemens etait encore eleve de Quintilien, ce qui sup- 
pose un age peu avance, il ne pouvait done pas etre 
marie depuis bien longtemps lorsqu'il fut mis a mort par 
'edit Domitien. C'etait un homme jeune, a qui on ne peut 
guere donner plus de trente ans a sa mort. A peine en 
av ait-il cinq lorsque Saul vint a Rome, il n'est done 
pas permis de croire qu'il eut deja serre les nceuds de 

* nyrnenee lorsque tout Rome descendant dans le sou- 
terrain pour ouir la parole enchanteresse de t'Apdtre 
wsa nations. Bientdt Pierre, entraine par l'exemple, 
s etablit dans ce souterrain qui devint l'endroit de Rome 
ou il y avait le plus de lumiere. Une lumiere telle que 
Luc y vint egalement, non pour evangetiser, — ce qui 
e ut ete banal, — mais pour peindre. N'etant point a la 
chaine, il occupait ses loisirs a peindre une Sainte 
V lerge qu'on a trouvee dans son « oratoire », et qui 
e Bt une des sept figures de Madone attributes a son 
Pmceau. On a eu bien tort de ne pas laisser ce chef- 
d'eauvre a sa premiere place et de le transporter dans 

* Eglise superieure oil il est a present. On a eu tort 
aussi d'y mettre l'inscription relative a Paul : 
8 Mansit biennio toto in suo conductu et suscipiebat 
°nines prcedicans regnum Dei, > car elle vient jeter bas 
°-'uu seul coup toute la maison de Martial. II n'existe 



. 



— 352 — 

aucun moyen de traduire « eonductum » autrement 
que par « maison louee ou appartemeut Ioue. » Ci- 
ceron, Seneque, Petrone et Ulpien sont formels sur ce 
point : la langue juridique s'est enrichie du mot " re- 
conduction », qui signifie continuation de loyer. Si 
Paul a loue une maison pour y recevoir, c'est qu'il 
etait libre, et si cette maison fut celle de Martial, c'est 
que leproprietaire etle locataire u'etaientenchainesTun 
a l'autre que par un bail. 

La tradition serait tout a fait vicieuse si elle ne com- 
portait la conversion du soldat gedlier. Paul fit Martial 
jehouddolatre, bien d'autres. Et comme il fallait de 
l'eau pour baptiser, il fit jaillir une source oil Ton vient 
boire en souvenir de ce miracle. 

Cette imposture n'est pas seulement combattue sur 
le lieu meme par la phrase empruntee aux Actes des 
Ap6tres : a il resta deux ans en tiers dans une petite 
chambre qu'il avait louee (1) », elle Test au dehors, 
dans la ville meme, par la dedicace de l'eglise Saint- 
Paul alia, regola. Cette eglise s'appelait anterieure- 
ment Scuola di San Paolo, l'Ecole de Saint-Paul, e* 
c'est la que 1'Apdtre reunissait les jehouddolatres pour 
les instruire. Elle est situee pres de Sainte-Marie in 
Monticellij entre le Forum et le Yiminal. 



(11 Actes, sxviii. 30. 



— 353 — 
VIII 

LA LITTEHATURE MARTYROLOGIQUE 

Croiriez-vous que, malgre tout cela, lea heretiques 
coutiimerent a repandre autour d'eux les notions les 
plus erronees, en s'appuyant sur ce qui restait de verite 
dans l'histoire des demeles de Saul, prince du sang 
d Herode, avec Shehimon dit la Pierre, prince du sang 
de David? Pour obvier a ces machinations diaboliques, 
0Q fit sortir des vastes flancs de Rome toute une 
tueorie de petits livres latins a Tusage de messieurs 
les clercs : Passion de Pierre et de Paid, Actes de 
Pierre et de Paul, Histoire de Pierre et de Paul, 
Predications de. Pierre et de Paul, Epitome des 
9es(es de Pierre et de Paul, dans lesquels le premier 
r ole est toujours reserve a Pierre, comme ayant de 
droit divin la suprematie spirituelle. On peut dire que 
c es petits romans sont, avec lea Evangiles, un des 
Premiers essais de la litterature de colportage, 

NegHgeant les Actes des Apotres, tous s'accordent 
« dire qu'apres 1 'Ascension de Bar-Jehoudda, Pierre a 
occupe pendant six ans le siege episcopal d'Antioche, 
et qu'il y avait en Judee, — a Jerusalem, dit le scribe 
^arcellus, — un certain Simon, magicien de son etat, 
Qont Pierre reprima les malefices et qu'il poursuivit 
JUsque dans Rome. 

Qu'on juge par la du pouvoir de Simon : 1'auteur de 
' a Lettre aux Ga fates n'avait mene Pierre que jusqu'a 
Antioche ! 

23 



t 



— 35 4 — 

Apres avoir propose a Pierre de lui acheter l'Esprit- 
Saiot, Simon s'etait enfle jusqu'a la divinite, mais 
n'ayant pu resister a Pierre, il avait jete tous ses livres 
de magie a la mer et s'etait enfui a Rome, ou il avait 
pris sa revanche en captant la confiance de Neron. 
Mais Pierre qui etait eveque de Rome depuis vingt-cinq 
ans deux mois et bientdt quatre jours, et qui avait pour 
coadjuteurs Linus, Cletus et Clement (1), n 'etait point 
homme a tolerer Simon dans la ville. 

Averti par une vision des intrigues ourdies contre lui 
par r\*eron et Simon, il s'etait, en prevision du martyre, 
hate de constituer l'Eglise romaine avec dix Anciens 
et huitdiacres. Bar-Jehoudda prevenait en m6me temps 
Pierre du secours que lui apportait dans la predication 
le bien-aime Paul qui arrivait le lendemain, car, a u 
rebours de ce qu'on pourrait eroire, Pierre et Paul 
etaient d'iuseparables amis, acharaes a la perte de 
Simon. 

Si vous voulez, prenons la suite de l'imposture dans 
la version de Marcellus. 

Le defaut de ce Marcellus est, je le sais, de n'appa- 
raitre qu'apres les grands fabuhstes, de s'appuyer sur 
Clement en ce qui touche les debats avec Simon le 
magicien, sur tous les auteurs ecclesiastiques en ce 
qui touche la duree du pontificat de Pierre, et sur les 

(1) Ccf impostfuiJ's oublient lotalement que l'Eglise dans les Acte* 
des Afdttm a avaiiee de scpl ans la cnicifi-tion tie Har-Jelioudda et 
quelle la placee en 782. Si nous admeltons, au conlrairr. iju'ils rcs- 
pectcnt cellc damiec, ii s'eusuit qu'ils asseoienl Pierre sur le sitge 
d' Antiacne jusqu'cn 738 el sur celui de Home jusquVn 813 s £"' c " 
ment. Or vous avei vu ipie d'apres la chronologic eii'lesiaslique. P» u 
n'arrive a Rome qu'tn 814. D 'autre part, vous avei vu que Pi Brre 
ecrit encore a Jacques en 817. 



. 



— 355 — 

historiens romains en ce qui touche la mort de Neron. 
C'est done un temoin qui n'a vu que par les yeux de 
Clement, lequel n'a rien vu du tout, mais comme il 
signe sa relation (1) : « Moi, Marcellus, disciple de 
mon maitre l'apdtre Pierre, j'ai ecrit ce que j'ai vu, (il 
oublie d'ajouter a dans Clement, dans Elusebe et les 
autres, ») c*est un de ces temoins que l'Eglise qualifie 
d'oculairea. 

Marcellus toutefois estima que ces temoignages ne 
compensaient pas le silence de Fhistoire, quoiqu'ils 
fussent dans le fond contresignes par Neron et touts 
sa cour. 

Disciple de Pierre, il avait assists a son supplice 
a 'nsi qu'a celui de Paul. II fondit en une seule les 
uvraisons a deux sesterces de Clement et consorts, et 
n ous eumes une Passion de Pierre et de Paul que 
n °us citames. Mais, fortement embarrasse par la ques- 
tion de savoir qui de Clement, de Linus ou de Clet fut 
le second pape, il Fa tranehee en les donnant toustrois 
e & meme temps comme coadjuteurs de Pierre. Voila 
trois temoins, le Deuteronome n'en exige que deux. 



IX 
i/auto-aeroplane he simon le magicien 

Et voici ce qu'a vu Marcellus dans la memorable 

U) Voycz le petit opuscule golliiijue, sans date, qui semble de In. 
n du xv« sieelc : I'assio Pelii el Pauli Aposlolorum (iispulalio 

jj°7"ndein contra Symoneiit, etc., et qui se termin-- par eetle defla- 
tion ; o E g0i Marcellus, discipulus domini mei IVtri Aposloli. qn ;f . 

V1( »i scrips!. ■ 






— 356 — 

journee ou Simon le Magicien fit devant Neron le pre- 
mier easai connu d 'auto-aeroplane. 

Pierre et Paul sont aupres de Neron Iorsque Simon 
se prepare a voler vers les cieux ; ils sont condamnes 
par la raeme sentence a des peines dillerentes, et c'est 
la raison pour laquelle ils vont etre envoyes separe- 
ment a la mort. Fils de Dieu comme feu Bar-Jehoudda, 
Simon demande a Neron d'edifier une haute tour de 
hois on les anges du ciel viendront le chercher pour 
Temporter vers son Pere : Us sont trop purs, dit-il, 
pour descendre dans une foule ou il y a deux jehouddo- 
latresl Neron, deferant a ce desir, a fait construire au 
Champ de Mars une tour tres elevee, et convie le peuple 
et tous les dignitaires a ce spectacle; il a ordonne que 
Pierre et Paul y assistent egalement. « — La verite 
apparaitra, dit Neron. — Nous ne la craignons pas, dit 
Pierre, et, se tournant vers Simon, il ajoute : « Fais ce 
que tu as dit. Ta defaite et notre triomphe sont pro- 
ches, le clirist nous appelle ». — Ou voulez-vous aller 
sans ma permission ? dit l'Empereur. — Ou notre Sei- 
gneur nous appelle. — Et votre Seigneur, c'est...? — " 
Jesus-Christ. » Simon, indigne, dit alors a Neron : 
« Afin que tu saches que ce sont des imposteurs, je te 
previens qu'aussitdt dans le ciel je t'enverrai prendre 
par mes anges. — Fais, dit Neron, flatte par cette 
perspective. * Et Simon, etant monte sur la tour, cou- 
ronne de lauriers, etend les mains et prend son vol. 

Pierre dit a Paul : « Regarde! », et Paul, levant ses 
yeux pleins de larmes, vit Simon qui volait. « Acheve 
ce que tu as commence, dit Paul, car notre Seigneur 
nous appelle I » Alors Pierre, tournant les yeux vers 
Simon, dit : « Anges de Satan, qui le soutenez dans les 



— 357 — 

a irs, je vous adjure par le Dieu tout-puissant et par 
Jesus-Christ de le laisser choir a l'instant! » Et a 
1'instatit Simon tomba dans la Via Sacra on il s'ecrasa 
on quatre parties, brisant quatre pierres qu'on voit 
encore aujourd'hui en temoignage dela victoire jehoud- 
dolati'ique. 

Neron fit immediatement enchainer les deux hommes 
qu'il rendait responsables de cetle mort. Quaut au 
corps de Simon il le fit garder avec soin, de peur qu'il 
&e ressuseitat le troisieme jour. « — II est bien mort, 
dit Pierre, il ne ressuscitera pas ! — Qui t'a permis un 
tel crime ? demandc Neron. — Son obstinatioa, dit 
Pierre. — Fais conduire ces deux hommes a la Nauma- 
chie, dit Neron a son pre fet Agrippa, qu'ils soient 
brtiles vifs ainsi que to us ceux de leur espece ! — Pour- 
quoi l a meme peine ? objecte Agrippa. II faut trancher 
la tete a Paul, pour crime contre la religion, et mettre 
Pierre en croix pour homicide. — Bien juge, dit Neron, » 
e t on les conduit au martyre. 

Condamnes a des peines differentes, envoyes separe- 
toent a la mort, Paul est decapite sur la Via Ostiensis, 
Pierre est execute la tete en bas surune croix renversee. 

Aussitdt apparurent pres de la croix de saints 
hommes que personne n'avait vus auparavant et que 
Personae ne revit plus jamais. (Cela, je le crois.) lis 
8 e dirent envoyes de Jerusalem expres. Se joignant a 
Marcellus, ils enleverent secretement le corps et le 
deposerent sous un terebinlhe pres de la Naumachie, au 
lieu dit le Vatican. Alors ceux qui etaient venus de 
Jerusalem, s'adressant a la foule, dirent : « Rejouissez- 
v ous d' avoir merite pour patrons les grands amis de 



■ — 



— 358 — 

Notre-Seigneur, et sachez qu'apres leur mort l'infame 
Neron ne pourra conserver l'empire ! » Et en effet quel- 
que temps apres, par la revolte de son armee et de son 
peuple, le tyran, r£duit a fuir et a se cacher, pent dans 
les chaines, au dire des wis, de la dent des loups, au 
dire des autres. Quant aux apotres, comme des grecs 
emportaient leurs corps en Orient, il survint un trem- 
bleraent de terre formidable. Le peuple romain aecourut 
qui les arreta dans les catacombes, au troisieme mille 
de la voie Appienne, ou on conserva les corps pendant 
un an et sept mois jusqu'a ce qu'on leur eut amenage 
un lieu convenable. Au milieu des bymnes, celui de 
Pierre fut porte au Vatican et depose dans la Nauma- 
chie, celui de Paul au sixieme mille de la "Via Ostiensis. 
Telles sont les choses que Marcellus notamment a 
Tues, et dont on ne saurait douter sans encourir 
1'excommunication majeure. 



REMPLACEMENT DE CLEMENT PAR LINUS 
COMME SUCCESSEUR DE PIERRE 

Plus tard, et c'est ce qui permet de mesurer le fond 
de l'ingratitude humaine, il vint des gens qui ne furent 
satisfaits ni de Marcellus parce qu'il n'avait pas sue- 
cede a Pierre, ni de Clement a cause de ses sorties 
contre Saul le persecuteur. Clement avait menti de son 
mieux, mais ce mieux etait ennemi du bien, puisqu'il 
decouvrait Paul. 

On opposa done maitre Linus — Patbelinus — aCle- 






— 359 — 

"tent comme successeur de Pierre; et Clement, relegue 
au quatrieme rang sur la liste des papes, se confondit 
a vec Flavius Clemens (1), ce Juif d'intention qui avait 
ete puni de mort pour avoir feuillete V Apocalypse dans 
a "laison de I'empereur Domitien. 
Uonnons quelques renseignements biographiques sur 
Inus i dont nous n'avions entendu resonner le nora 
e minemment onctueux que dans la Lettre h Timothie. 
°rigine toscane, persounage pieux et airae de Dieu, 
Virtus estle second evequede Rome (2), a moins qu'il ne 
soit le troisieme, de meme que Clement est le quatrieme, 
a ni01ns qu'il ne soit le second. II a succede a Pierre, a 
"loins qu'il n^t, ete consacre par Paul ou qu'il n'ait 
P ri 9 la place des deux apres leur martyre. II a regne de 
° a 820, a moins qu'il n'ait commence a regner qu'en 
1 9, ou qu'anterieurement il n'ait ete vicaire de Pierre 
de Paul. D'autres vous diront qu'apres avoir pontifie 
Qz e annees trois mois et douze jours, — il fiorissait 
8 °us Galba, — et fut martyrise par le prefet Satur- 
J nus (3j p oup avo i r delivre sa fille de l'indecent assaut 
e f demons ; ce Saturninus n'entendait rien a la recon- 
a i3sance ! C'est a Linus qu'il appartenait de deposer 
r *es evenements qui avaient marque son epoque. On 
1 'it ecrire deux petits livres en grec, la Passion de 
&mt Pierre et de saint Paul martyrises le meme 

l ) Touto la difference esl qu'aprts avoir speculti sur le now du 

/I' , otI s PecuIait sur celui du fils. 
6>4a P ren »icrs jchouddolatres de Rome sont dits indifferemnient 
to»~ U * s ou r a iws. Leur liste esl fausse pendant irois siiicles et davan- 

Ce J q loD : ! i'insistaace avee laquelle le.* "agist os lournent antour de 
'ien i\ '' lai '^ ' ,ar J° s *['' le * ' a repression du mouveraent chris- 
la t*-.? -' 7 ~ Cf - lc Ctinrpender. el par Terlullten {He Came Ckristii a 
a nal, Vll£ . de B ar . JehoudlJa< 



■ 



— 360 — 

jour, et non a des jours differents, comme pouvaient 
seuls le soutenir des gens qui n'etaient pas la. 

Longtemps, oh! longtemps, la terre se morfondit 
dans l'attente de renseignements certains sur Linus. 
Mais, dans la seconde partie du seizieme siecle, alors 
que ces maudits huguenots entreprcnaient contre la 
vraie foi, notre bon ami et feal serviteur Guillaume 
Malerbault, theologien de Sorbonne, eut l'idee excel- 
lente de nous donner une traduction latine de ce grec 
que tant de fideles ne comprenaient pas. A la verite, 
I'origiual avait disparu dans im incendie de la biblio- 
theque du monastere ou il etait conserve ; mais on ne 
pouvait douter qu'il eut existe, Le Fevre d'Etaples 
1'avait vu, il en avait parle dans ses Com.menta.ires sur 
les EpUres de saint Paul, et puis, il y a un dieu pour 
de tels monuments. Malerbault 1'avait dans sa biblio- 
theque particuliere. II s'empressa done de le livrer au 
public, car on aurait pu speculer sur la destruction de 
ce precieux temoignage pour nier que Pierre eut jamais 
ete a Rome, et il ne manquait pas d'etres mal peasants 
pour le soutenir. 

Manie de la contradiction, puisque Linus, qui assis- 
tant au martyre, etait la pour en attester la realite! 
Mieux vaut un seul temoin oculaire que dix auriculaires, 
comme il appert des Institutes Titulo de gradibiiS co- 
gnitionum, paragraphe dernier, et de Barthole, a la 
loi Quod mea, paragraphe Si Vendilorem, ff. de acqui- 
rendii et amittenda. possessions (1). Et puis a quoi 

(i) D. Lini Romanorum ponlificuui sccuDdi De sui predecessoris divt 
Petri Apostolorum Principis, et coriphei. (sic eniru loquitur ilivus 
Dyonisius Areopagila) possione liiellut. Hem ejustlem Lini Lie pa s ~ 
sione did Pauli libeilus alter. (Paris, 1566. itt-Sj 






— 361 — 

tendent les mauvais esprits qui revoquent en doute le 
sejour de Pierre a Rome ? Est-ce qu'il n'est pas atteste 
paries docteurs sacres, comme saint Clement et saint 
Arnbroise, lequel, pour sa part, nous a conte la ren- 
contre de Pierre et du christ, celui-ci allant a Rome pour 
y Stre crucifie de nouveau ? 



XI 

QUO YADIS ? 

Linus reconnait que Neron fit emprisonner Pierre, 
WQiquement par arret du destin. L'heure du martj're 
a Pproehait pour 1'apotre : il n'y a pas d'autre raison. 
dependant Pierre avait deja detourne de leurs epoux 
1 u antite de malrones de la plus haute naissance, pour 

es marier a Bar-Jehoudda. II poursuivit en prison cette 
°haste propagande et precha si bien Agrippina, Eu- 
cheria, Euphetnia et Dione {d'autres disent Cleonis), 
M>utes quatre concubines du prefet Agrippa, qu'elles 
"nirent par refuser toute espece de rapport avec ce 

oactionnaire. Les courtisanes elles-memes redevenaient 
Vierges : on comprend le chagrin et l'etonnement 

A gnppa 1 Caresses, petits cadeaux, nen ne putbriser 
' e ur obstination. Le Hbidineux Agrippa fit une enquete, 
Qecouvrit d'oii venait ce qu'il estimait etre le mal, me- 
° a ?a les quatre courtisanes et 1'apotre des supplices les 
P'us horribles, il n'en obtint pas davantage. Sur ces 
e ntrefaites Xandipe, fern me d'AIbinus (1), intime ami 

. y) On a pris le noiii du proeurcteor de Jodie sous IcqucJ un a place' 

,a lai'idatiou de Jacques. 



■ 



— 362 — 



de Neron, vint trouver Pierre avec d'autrea dames non 
moitis nobles, et rentree au logis, elle refusa tout con- 
tact avec son mari. Albinus, au comble de la fureur, 
alia trouver Agrippa, son compere, et ils convinrent de 
se venger de Pierre ensemble, ayant recu chacun la 
meme injure. Ayaiit appris cette conspiration, Xandipe 
avertit Pierre qu'il eut a s'enfuir promptement, et dans 
le meme but elle faisait prevenir les freres par Marcel- 
lus, fils du prefet Marcus, autrefois disciple de Simon le 
Magicien, maintenant rallie a Pierre. 

Entre temps les nombreux senateurs, qui avaient ete 
abandonnes de leurs femmes, sassemblaient pour 
mettre un terme aux menees de Pierre et felicitaient 
Agrippa de sa determination. Presse par Marcellus et 
par les freres de c he re be r son salut dans la fuite, Pierre 
repondit qu'il se devait au martyre comme son Maitre. 
lis insisterent, invoquant Finteret de la predication et 
le leur. Les jeunes gens qu'il preparait a la vie eternelle 
se tordaient les bras 3 se jetaient la face contre terre, 
criant : « Apres nous avoir baptises, voici que tu nous 
abandonnes aux morsures des loups ravisseurs ! » Les 
matrones poussaient des gemissements et ae couvraient 
les cheveux de cendre. Les gardiens de la prison, Pro- 
cessus et Martinianus, joignaient leurs supplications a 
celles des magistrats et des officiers : « Renonce a ton 
dessein, 1'Empereur ne pense plus a toi ! Sinon Pauli- 
nus, qui nous a charges de ta garde, aurait recu ta sen- 
tence de mort ! C'est ce vilain Agrippa qui t'en veut I 
Depuis que tu nous as baptises au nom de la Trinite dans 
la fontaine de cette prison, et que par miracle le signe 
de la eroix s 1 est grave sur le rocher, tu es alle ou tu as 



— 363 — 

voulu (l) j personne ne t'a rien dit ». Les veuves, lea 
or pheuns, les vieillards se frappaient la poitrine, s'ar- 

achaient les cheveux : « Toi qui nous as gueris du de- 
m °n et des maladies, qui uous as ressuscites d'entre 

es mo rts, vas-tu nous laisser dans cette vallee de mi- 
scres ? » Vaincu par taut de larmes, Pierre ae decide a 
partir seul ; et la nuit d'apres, les ayant benis, tandis 
4 U u partait sous un deguisement, les chaines se deta- 
c herent de sa jambe. Arrive a la porte de la ville, il 

e ncontra le christ qui le rappela au respect de la pro- 
Phetie (2) ; il rentra, glorifiant Dieu (3), et dit aux freres 
«a raisons pour lesquelles il fallait que Bar-Jehoudda 
™* " e nouveau crucifie en lui, car « il n'avait consenti 
* 3 e soustraire pour quelque temps au martyre qu'a la 

er nande des christiens qui 1'avaient supplie de vivre 

Qcore pour eux; et comme il fuj'ait par charite, il sui- 

T aitle Sauveur merae en Fuyant! » (4) Effectivement il 

e r encontra tout a coup, et il faut eroire que le crucifie 

v ait le front incline vers la terre, car c'est son frere 

? U1 pari a le premier : « Domine, qud vadis ? dit-il, 

f» a bbi, oii vas-tu ? — Et le Rabbi lui repondit : « Je vais 

nome pour y etre crucifie de nouveau » (5), ce qui est 
ne facon de lui enjoindre d'executer a Rome pour les 
e soins de 1'Efflise l'exercice crucial dont il s'est 



a 



une 



l») Expression prise au Qualrleme F.vangile (xsj, 18; : i Lorsque lu 

ais p| us je Une| ( U te ceignais loi-meme et tu allais ou In voulais. • 
-jLaprophclic de Jesus a Pierre dans le Quatrieme Et)angite(xxi, 18) : 
<j Pa 0r!ir ' ue lu seras vieux, lu elendras les mains, el un autre le eein. 

j2.*| te menera oii (u ne voudras pas, » 'c'esl-a-dire nu (inol-golta.) 
ma ^ Uatri ^>»t Bnangile, sn, 19 : c Or i) Jesus) dit ces mots pour 

,!'1 |ler d* quelle inort il (Pierre) devait gloritier Dieu. h 
„-■ " Ceci d'apres M, le Chanoine de ttte'sur que nous ne voulons, pas 

;- T . e r. de retl e "ileganle pensee. 



(ileganle [h 
e eglise, si... 
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— 364 — 

premiere fois acquitte a Jerusalem. Pierre comprit « et 
rentra dans Rome pour sortir de ce monde. u 

On l'entraina done sur le Janicule dont le nom lui 
rappelait agreablement celui du Joannes, auteur de 
1' 'Apocalypse (i). 

On montre dans le cloitre de Peglise Saint-Pierre in 
Montorio la fosse ou fut plantee la croix. Cette fosse est 
dans la chapelle souterraine au-dessus de laquelle 
s'eleve le temple construit par le Bramante pour perpe- 
tuer cette imposture (2). 



XII 

LA CROIX A l'eNVERS 

A partir du Quo Vadis? rien ne put flechir Pierre. 
Hieros se presenta suivi de quatre appariteurs et de quel- 
ques decemvirs : ils Pemmenerent, charge de chaines, 
au prefet Agrippa. Au petit disc ours d' Agrippa, la 
figure de Pierre resplendit comme le soleil, et il eclata 
en injures contre le prefet : « dux libidinuml amator 
pollutionis ! u j'en passe, lui declarant, en outre, qu'il 
entendait etrecrucifie au plus tdt. Agrippa consentit. 

Ce fut alors dans la ville un mouvement extra- 
ordinaire de gens de tout age et de toute condition, 
riches, pauvres, veuves, pupilles, infirmes et bien por- 
tants, une confusion inexprimable, letumulte, I'emeute! 

(1) On sail que Janes ou Janus rsl li» nom lutinisu de Joannes. 

(2i ['rimilivfiiicnl leglisp Sainl-Pierrc-in-Mon!orto s'aftpetut Sancta 
Maria in Castro Aureo, ainsi nomini-e, dit-on, de !a coiileur Jaime du 
sable <ie In eolline ; li'L'lise S.inl.i-Mnri.i a etd uli-voi* (sous Conslan- 
tin, dii-on) en tin temps on le twin dr Pierre nVtaii pas enoore Hi » 
eel cm\il&ceuwal. 



I 



— 365 — 

P°urquoi tuer Pierre? G'est une honte! il est innocent. 
On avait bonne envie d'echarper Ie prefet. Mais Pierre 
etant monte sur un tertre, harangua cette foule gron- 
nte i etd'uu geste l'apaisa. On laissa aller Ie prefet 
P°ur ne pas gater le plaisir que Pierre eprouvait a 
rejoindre son frere. Pierre fiit conduit, suivi des. appa- 
riteurs et de la cohue, a la Naumachie, pres du Cirque 
de Neron, sur la Montagne du Vatican. Au pied de la 
cr oix qu'on avait plantee en ce lieu, Pierre parle de 
ouveau et plus longuement que jamais, recomman- 
Qant au peuple d'epargner Agrippa, « Ie ministre d'un 
liable qui abuse de la permission de Dieu pour me tuer 
uans ma cbair », et citant d'abondance le Quntri&me 
•^faTigile, il se tourne vers la croix, lui adresse un dis- 
°urs apologetique en plusieurs points, gourmande les 
aJets du bourreau et les appariteurs qui ne se depe- 
c hent paa assez : « Je vous en supplie, leur dit-il 
e uillez me crucifierles pieds en hautla tMe en bas. Je 
e fi uis pas digne, moi, simple serviteur, d'etre crucifie 
^ans la position (1) de celui qui a sauve le monde. » 
oon voeu exauce, il se remet a parler copieusement. 

A ce moment, a travers les larmes qui mouillent 
eu rs yeux, les assistants voient distinctement des 
an ges qui se tiennent, avec des couronnes de lis et de 
r °Ses, autour de la croix, et au-dessus Pierre lui- 
"Jeaie, recevant de Bar-Jehoudda un livre dans le- 
1 u el il lit ce qu'il vient de leur dire (2). A cette vue 

(1) La position ici, c'est lepointoppose a 1'Occidenl, c'est 1'Orienl, c'est 
erusalem ou Shcliimon flit crucifix apres Bar-Jehoudda. Cf. le present 

(!) L'Evangile de Cerinllie ou Qitalrieme E?an$Ue apres son a ([ r ; 
du i™ ? ar 1E S'^ e * m csrt*" J<ianais apotre quelle fait distinct 






— 366 — 

la joie se repand sur tous les visages, les bourreaux 
en sont confondus. Pierre dans ses derniers instants 
explique a son frere (1) pourquoi il n'a pas cru pou- 
voir etre crucifie la tete en haut, et au peuple comment 
le pecbe original est rachete par la croix, ce qui nous 
vaut la plus verbeuse de ses declarations, et de telle 
dimension qu'un orateur a la tribune aurait eu de la 
peine a la soutenir. II expire enPm (2). Marcellus alors 
le descend lui-meme de la croix, lave le corps du raeil- 
leur lait et du meilleur vin; puis, avec quinze cents 
mines de resine d'aloes, de myrrhe, de nard et de 
stacae, plus quinze cents autres mines de substances 
varices, il 1'embaume le plus soigneusement du monde, 
remplit le sarcophage, entierement neuf, de miel 
attique, et y place le corps bien enveloppe d'aromates. 
La nuit, comme il veillait pres du tombeau, (cartel etait 
son cbagrin qu'il avait resolu de ne plus jamais se 
separer de son Maitre,) voici que Pierre lui-meme Iui 
apparut. A son aspect, il s'elanca vers lui. Mais le 
bienheureux Iui dit : « Marcellus, n'as-tu pas entendu 
la parole du Rabbi : « Laisse les morts ensevelir 
leurs morts ? — Je l'ai entendue, Maitre, repondit 
Marcellus (3). » Alors Pierre lui recommanda de se 
rejouir, car loin d'etre mort, il etait au contraire vivant 

(!) Le plus mil possible, bien enlendu. 

(2) La prosopopee de Pierre sur le niystere de In croix, la crols 
arbrede vie, est puremenl ccelesiastique, c'est-a-diie en contradiction 
formelle avec ^interpretation de ce Mgn<; dans Y Apocalypse. Les nom- 
breux empruuts qui] rait aux EvangiCes c( au S'jmbale de Xice'e s'ex- 
pliqueut par la datt> de la composition qui est posterieuro au qua- 
lm: me sitele. 

(3) EnclTe!, rile rsl dans les Synoptisfis- Cf, le Jioi ties Juifs, p. 311- 
Mais Marcellus, en qnalifianl Pierre de Mailre, desobuit furieuseincnt 
a eclte autre parole de Jfisiis : « N'oppele^ personne Sur la terre voire 
Maitre, car vous n'avez quun Mailre qui est auxeieui. > 



••■ J J'JJ!J4PPtt!«llB!|yL,u 



— 367 — 

e t bien vivant. La nouvelle de cette resurrection, 
repandue en tous lieux par Marcellus, remplit les 
teres d'allegresse. 

_ Da son cdte, Neron, apprenant qu'on avait crucifie 
lerre au lieu de le garder en prison, s'emporta contre 
"^-grippa qu'il accusa de lui avoir vole sa vengeance 
<^r il 3e disposait a punir Pierre des supplices les plus 
J* 1 Vers pour avoir euleve Simon a la reconnaissance de 
^ Republique, 
Grace a l'intervention de ses amis, Agrippa ne per- 
lt que la prefecture et se retira dans sa maison, 
a ccable par le mepris universel. Mais ii ne tarda pas a 
fuccomber, frappe du chatiment le plus terrible par la 
Justice divine ; Neron tourna sa colere contre ceux qui 
v aient suivi de plus pros Tenseignement de Pierre, 
ais "apdtre leur re vela ce dessein et leur indiqua le 
■uoyen d'ecliapper a cette bete fauve. Neron eut une 
J sion dans Iaquelle Pierre, apres 1'avoir flagelle cruel- 
et nent, J u i (l onna l'ordre de calmer ses nerfs. Quant 
uxfreres,Usetaientreconfortes parde frequentes appa- 
ritions de Papdtre. 

-telle est la relation que Linus manda aux Eelises 
, ^Hentqui, sans lui, croupissaient dans une honteuse 
g&orance et continuaient a croire que Shehimon avait 
e |^ crucifie en Judee, dans la meme position geogra- 
Poique que son frere aine. 11 fit de meme pour Paul, et 
01 ci ce qu'il leur apprit, lui Linus, en sa qualite de 
8u ccesseur de Pierre. 






'*^B 



— 368 — 
XIII 

PAUL ET LA RESURRECTION DE EUTROCLE 

Lue etunt arrive de Galatie, et Titus, de Dalmatie, 
attendaient Paul a Rome. Lesayant rejoints, (avec quelle 
joie I'ap6tre les retrouva!) Paul loua hors de la ville un 
grenier public, (dans un grenier qu'on est bien a cent 
ans !) ou il commenea de precher la parole de vie avec 
ses disciples et les autres freres. II est clair que sa 
« petite chambre » etait de dimensions insuilisantes. 
Une foule immense accourut, meme de la maison de 
Cesar, — Linus connait la Leltre au.v Pkilippiens, — 
.et cbaque jour (1) s'augmentait la sainte communion 
des fideles. Le precepteur de Neron (c'etait Seneque), se 
prit pour Paul d'une amititi si vive qu'il ne pouvait se 
passer de lui, a lei point qu'il lui ecrivait a chaque ins- 
tant, II lisait ses Lettres a l'empereur et favorisai* 
ouvertement sa predication. Paul, se sentant soutenu» 
disputait contre les philosophes etliniques et n'en faisatf 
qu'une bouchee. Le Senat lui-meme en etait assote. 

Certain jour, Patrocle, echanson et mignon de TEHJ" 
pereur (que Malerbault appellc toujours le roi, on voi* 
bien qu'Henri III n'est pas loin), quitta son poste pou r 
aller au grenier oii Paul enseignait le chemin de la vie 
eternelle. II y etait conduit etpar son instinct et par le 3 
propos que lui tenaient ses camarades. C'etait le soir, et 
Paul, pour mieuxsefaire entendre des foules, etait mont e 

(i) Chaque jour, ( ]it lionneleTueni Malerbault, nc so trouve pas desS 
l'editiou ie Ycnise. 



— 369 — 

auplus hautdel'edifice. Patrocle ne pouvant approcher, 
s assit sur le rebord de la fenetre la plus haute afin de 
miGux entendre. Pa'd ayant ete un peu long ce aoir-Ja, 
*6 diable, jaloux de son succes, endormit Patrocle qui 
perdit l'equilibre, tombade la fenetre etrenditl'ame (1). 
*->Q porta immediutement la nouvelle a Neron qui reve- 
st du bain : sa tristesse fut grande et grand son 
desarroi. Deja 11 avait choisi un autre ephebe qui lui 
presentat le vin, lorsque Paul, percevant par 1 'esprit 
Ce qui etait advenu a Patrocle, dit : « Freres, le Malin 
es t entre ici pour vous tenter, mais Bar-Jehoudda, 
s elon sa coutume, va tourncr tout a la louange de Dieu. 
^ortez, at dehors vous trouverez inanime le mignon de 
-fc-mpereur. Le prenant, apportez-le moi ». Et sortant, 
J s le trouverent, etounes que Paul eut appris une chose 
Q connue a tous. Mais lui : « II est temps que la semence 
e •» vie eternelte, tombant en terre, fructifie au cen- 
u pie. Mettons notre confiance en Dieu, prions-le de 
e odre la vie au cadavre de ce jeune homme pour qu'il 
lv ' e mieux desormais ». Tous se mirent a genoux. 
1 ^eve-toi, Patrocle! dit Paul, et raconte ce que Dieu 
', ait °e toi. » A sa voix, le jeune homme, comme s'il 
eve ulait, commenca de glorifier Dieu qui donne un tel 
Pouvoiraux hommes, etil revint, plein dejoie, au palais 
avec ses amis, 
dependant .\eron continuait a pleurer Patrocle. 
^onsolc-toi, lui dirent tout a coup ses courtisans, 
rocle n'est pas raort, il est aux portes du palais. w 
rotl n'en voulait croire ses oreilles et, dans sa stupeur, 
e| Hsait de laisser entrer celui qu'on avait dit mort, 

1 '"'italion de l'afFairc J'Eutychus a froas, dan= ies Aeles. 

24 



" -~m* 



— 370 — 

mais 1'ayant vu devant lui, sain et sauf, il lui fallut se 
rendre. « Tu vis, Patrocle? lui dit-il. — Je vis, Cesar, 
dit Patrocle. — Qui t'a ressuscite ? reprit Neron. » 
Alors Patrocle, 1'ame enflammee de 1'ardeur de la foi, 
repondit : « Le Seigneur Jesus- Christ, (entendez Bar- 
Jehoudda), Roi de tous les siecles, » Neron trouble par 
le nom du Roi de verite : « — II doit done regner dans 
tous les siecles et renverser tous les trdnes du monde? 
■ — Oui, Cesar, repondit Patrocle, oui, il detruira tons 
les trdnes qui sont sous le ciel ; et tout ce qui est sous le 
ciel lui obeira, car il est le seul Roi des rois et le seul 
Maitre de ceux qui commandent ». Neron lui donna uo 
souffletj disant : « Alors tu combats pour ce Roi ? — * 
Oui, dit Patrocle exultant, car il m'a rappele d'entre 
les morts ! » 

Alors Barnabas, Justus, Paulus, Arius de Cappadoce 
et Festus de Galatie, tninistres de Neron, qui etaieat 
constamment en sa compagnie, lui dirent : « PourquO* 
frappes-tu ce jeune bomme? II a repondu selon la verite- 
Nous aussi, nous sommes des soldats de Jesus-Christ* 
notre Roi invaincu, et notre Maitre! » A cette declara" 
tion unanime, Neron les fit jeter en prison afin de l eS 
torturer autant qu'il les avait aimes jusqu'alors. Sur son 
ordre, tous les serviteurs du christ furent recherches. I 1 
edicta qu'ils fussent sourais sans interrogatoire a touteS 
les tortures imaginables. Quelques-uns furent araenes 
en sa presence, notamment Paul, lequel comparu* 
charge des chaines qui compoaaient toute sa garde-robe« 



— 371 — 

XIV 

LA DECAPITATION DE PAUL 



Apres leur sejour dans le souterrain tie la Via lata oil 
pour sa part, Paul etait reste deux annees, Pierre et 
Paul avaient ete amenes a la prison Mamertine, dansle 
Tullianum ou ils resterent buit a neuf mois. Le Tullia- 
num etait comme la cave de la prison Mamertine : 
c'etait un raccourci de 1'horrible et du tenebreux, dans 
Un espace qui a moins de dix metres de long, moins de 
trois metres de large et n'a pas plus de deux metres 
de baut. La tradition a choisi le Tullianum parce qu'il 
est plus Anne RadclifTe que la prison Mamertine, et 
qu'il y a une fontaine. Sans fontaine point de bapteme, 
sans bapteme point d'apdtre, sans apdtre point de con- 
version. La fontaine du Tullianum est celte que Pierre 
fit jaillir pour baptiser quarante-sept des prisonniers qui 
etaientaveclui, plus les deux geoliers, Processus et Mar- 
tinien, en tout quarante-neuf (1). Sans colonne d'attache 
point de prison : on montre encore la colonne a laquelle 
etait attache Pierre. On a eu au moins l'intelligence 
^ e la placer pres de la fontaine, en sorte qu'il put, 
m algre ses cbaines, puiser l'eau necessaire a la regene- 
ration des goym detenus avec lui. Outre l'histoire, le lieu 
*oeme et son exigulte, tout s'oppose a ce que quarante- 
sept personnes aient habite pendant neuf mois le Tullia- 
n *im avec Pierre et Paul, et nous n'aurons pas besoin 

U) Sept foissepl. 

Ohscrvons ce ohilTrc, il <?sl jubilaire selou la forinule de V Apocalypse. 






— 372 — 

d'invoquer les considerations de la nature et de iThygicne: 
nous nous en liendrons au cube et au carre. 

Devant .Vtoii Paul repondit avec une hardiesse que 
le seul Linus eut ete capable de temperer : il conclut 
en conseillant a Neron de se faire, lui aussi, serviteur 
du juif consubstantiel au Pere, afin de meriter le salut 
eternel, lorsque ce Roi des rois viendrait juger les 
vivants et les morts et dissoudre le monde par le feu. 
Le feu ! Note malheureuse ! C'est lui qui donne Tidue a 
Neron de faire perir tous les christiens par le moyen 
dont ils menacaient eux-memes le monde! Quant a 
Paul, reconnu coupable de lose-mujeste par un senatus- 
consulte, il fut condamne a avoir la tete tranchee hors 
de la ville, et livre aux prefets Longinus et Megistus, 
ainsi qu'au centurion Acestus. Ce serait le mal con- 
naitre que de croire qu'il n'en profita pas pour les 
catechiser tous. 

Entre temps, Neron, avec une incroyable celerite, 
faisait rechercber et mettre a mort tous les christiens. 
On en tua un tel nombre que le peuple se revolta, en- 
vahit le palais, et forca Neron de rapporter son edit. 
Par un edit tout contraire, Neron defendit de molester 
aucun ehristien avant que Taffaire ne lui fut officielle- 
ment soumise et regulierement denoncee. C'est alors 
qu'on lui ramena Paul. En le voyant, il fut pris d'une 
rage indescriptible, criant : « Enlevez ce malfaiteur, 
decollez cet imposteur, supprimez ce fauteur de desor- 
dres! Qu'a Tinstant il disparaisse de la surface de l a 
terre ! » (1) Mais Paul : « Cesar, je ne souflrirai pas 
longtemps, car j'irai rejoindre celul qui viendra juger 

(i> Imite des Acles. 



— 373 — 

le monde dans l'incendie final n. Neron, s'adressant 
a Longinus, a Megistus et a Acestus : — Que sa tete 
tombe, a fin qu'il senle ou est le vrai maitre ! > Paul 
reprit : « pour t'apprendre qu'apres ma mart j'entrerai 
dans la vie eternelle, je t'apparaitrai, victorieux devant 
u fi vaincu ». Sur quoi Longinus, Megistus et Acestus 
1 entrainereutau lieu du supplice; mais pendant la route 
|'s se faisaient initier au mystere qui rendait les 
jehouddolatres indiflerents aux tortures et a la mort. Je 
passe sur les discours de Paul : il annonea la fin du 
ttionde, le jugement dernier, le salut pour les croyants 
et I'enfer pour les incredules. Les foules s'ecriaient : 
« Misericorde! nous avons erre, nous avons peche ». 
Longinus, Megistus, Acestus, prenant Paul a part, le 
priaient de les faire inscrire dans la milice celeste, afin 
qu ils pussent echapper au feu eternel, moyennant quoi 
"s le rel&cheraient, le suivraient partout ou il lui plai- 
r ait, et mourraient avec lui. Paul refusa : « Qu'allons- 
Q ous faire, dirent-ils, et comment vivrons-nous si nous 
te punissons? a 

On avait enferme Paul avec Pierre dans la prison 
Mamertine, on les en tira pour les mener au supplice. 
Us firent route ensemble. Au dela de la porte d'Ostie, a 
1 endroit oil est la Cliapelle du Sauveur, Paul rencontra 
P'autilla, une noble dame romaine qu'il avait convertie. 
""e etait venue le voir passer. Un voile cachait ses 
pleurs. 11 l e lui demanda pour s'en couvrir les yeux au 
foment de la decollation, lui promettant qu'on le lui 
re ndrait apres. Bientdt il lui fallut quitter Pierre : il 
a "ait vers les Eaux Salviennes, et Pierre vers le Jani- 
J^Ue. A I'endroit oil est la Chapelle de la Separation, 
lls ae donnerent le baiser d'adieu, Paul disant : « La 



■ 



— 374 — 

paix soil avec toi, fondement de 1'Eglise (1) et Pasteur 
de tous les agneaux de Jesus-Christ! (2) » et Pierre : 
« Va en paix, predicateur des bons et guide des juates 
dans la voix du salut » ! L'imposture de la separation 
n'etant faite que pour etablir la reunion des deux 
hommes dans le meme sentiment et subordonner Paul 
a Pierre, on n'a pas reflechi a ce qu'il y avait d'anormal 
dans le trajet suivi par leur escorte. On n'y a pense' 
que plus tard et alors on a trouve cette explication : 
k Pierre et Paul auront prie les soldats de les laisser le 
plus Iongtemps possible, les fideles auront appuye de 
quelque argeut cette demande bien facile a compren- 
dre. » Ce qui est moins facile a comprendre, c'est 
qu'on choisisse deux endroits aussi eloignes que le 
Janicule et les Eaux Salviennes pour executer deux 
hommes conduits en meme temps au m6me supplice. 
Dans 1'bypothese ecclesiastique, le centurion qui com- 
mande l'escorte est oblige de la couper en deux, d'en 
laisser une partie avec Paul, de rentrer en ville avec 
Pierre, de traverser le Tibre sur le pont Sublicius et 
de monter ensuite au Janicule. 

Ce serait une grave erreur de croire que Pierre ayant 
parle plusieurs heures la tete en bas, Paul fut mort 
sans prononcer un discours. On tranche la tete a uu 
ap6tre, on ne lui coupe pas la parole. Les Roraains 
etaient sous le charrae d'une premiere harangue, lors- 
qu'arriverent deux soldats, Parthemius et Pheretas, 
pour savoir si on avait execute les ordres de Neron. 
« Croyez au Dieu vivant, leur dit Paul, qui me ressus- 

(1) I'ris a Mai lii en. 

\,2) Pris an Qttatrieme Evangiie, \xs : t Pais me- agneaux. » 



— 375 — 

citera des morts ainsi que tousles croyants! » Maia 
les soldats repliquerent : « Quand tu auras ete mis a 
mort etque tu seras ressuscite, alors nous croirons ». 
On Tentraina done au lieu du supplice au milieu d'une 
foule immense. Plautilla continuait a prier, partagee 
entre le mepris des hommes et la louange du juif con- 
substantiel au Pere. Parthemius et Pheretas se mo- 
quaient de sa simplicUe. « Freres, dit Paul a Megistus 
e t a Acestus, toujours fort inquiets pour leur salut, 
quand j'aurai la tete tranchee etque vous vous serez 
eloignes, des ltdeles viendront m'empor,ter et m'ense- 
velir. Mais notez l'endroit de mon sepulcre, revenez 
demain matin, vous trouverez deux hommes, Titus et 
Luc, priant sur ma tombe, dites-leur ce que vous etes 
venus faire et ils vous donneront des preuves de mou 
salut en Dieu ». Ensuite il pria longtemps en hebreu, les 
mains tendues vers le ciel, avec des larmes, et s'etant 
bande les yeux avec le mouchoir de Plautilla, il tendit 
le col au glaive. Apres que le bourreau lui eut enleve 
'a tete, on 1'entendit prononcer distinctement le nom 
de Jesus-Christ en langue hebraique (1). Aussit6t un 
Hot de Iait jaillit de son corps sur les vetements d'un 
soldat, et a son tour le sang se mit a couler. Une 
°deur si suave se repandit dans 1'air, une lumiere si 
eclatante envahit le ciel que les hommes n'en croyaient 
point leurs sens. 

Ce ne fut pas tout, le bourreau l'avait frappe d'un 
tel coup que la tete detachee fit trois bonds sur le sol 
et en fit jaillir trois fontaines. On a bati a cet endroit 



[I] Ce nom lie Jestis-Ciirisl en langue liebraifjue, c'esl Jclioudda bar- 
Jthoudda, Saul If connaissail bien! 



,-;>-■ 



— 376 — 

l'Eglise San Paolo alte tre Fontane, ou 1'on montre lea 
trois fontaines et la colonne qui a aervi au supplice. 

On chercha le mouchoir dont il s'etait couvert ies 
yeux pour mourir, il avail disparu ! Repassant done 
par la porte pour rentrer en ville, Fescorte rencontra 
Plautilla qui louait Dieu. Incorrigibles, les soldats sc 
moquerent d'elle, lui demandant pourquoi elle ne se 
couvrait pas la tete du mouchoir qu'elle avait prete a 
Paul. Mais elle repondit, dans un saint transport : « O 
aveugles 1 ce mouchoir que vous demandez, je l'ai et 
vous ne le voyez point! Une innombrable theorie 
d'anges me l'a rapporte du haul dea cieux ». Et le 
tirant de son sein, elle le Ieur montra, rouge du sang 
de l'apdtre. Saisis de Irayeur, ils coururent annoncet" 
ce prodige a Neron, qui en causa longuement avec les 
philosophes, les ministres et le Senat. Et comme la 
neuvieme heure venait et que Neron veillait, portes 
closes, voici que lui apparut Paul. Linus, succesaeur 
de Pierre, ayant renonce a peindre retonnement de 
Neron, je ne l'entreprendrai paa. 

A deux milles environ des Eaux Salviennes, il y 
avait une noble dame romaine, disciple de Paul. Elle 
etait de famille senatoriale, comme Pudens, et s'appe- 
lait Lucine. Elle mettait un soin pieux a recueillir les 
restes des martyrs, et e'est ainsi qu'elle fut amenee a 
transporter ceux de Paul dans sa villa. Un des succes- 
seurs de Pierre, le saint Anaclet. erigea d'abord une 
« confession » au lieu ou reposait Paul, et sur cet ora- 
toire s'eleva ensuite la basilique Saint-Paul hors les 
murs. 

Ce qui avait le plus accable Neron, c/avait ete de 



— 377 — 

8 entendre prcdire la mort terrible dont il etait menace. 
^nr le conseil de ses amis, il relacha Patrocle et Bar- 
nabas qui gemissaient dnnsles fers. 

Le lendemaln, Looginus, Megistus et Acestus vin- 
r ent au tombeau, comme leur avail dit Paul, et quelle 
n e fut pas leur surprise lorsqu'entre les deux hommes 
qm priaient sur la tombe its apercurent Paul lui-meme, 
uebout et vivant ! Comme ils s'enfuyaient precipitam- 
D*entj Titus et Luc coururent apres eux, les rassure- 
r ent, leur imposerent les mains, les baptiserent et par 
•a leur ouvrirent le chemin des cieux. 

Comment douter d'evenements qui ont eu pour 
'emoins tous les habitants de Rome, evalues a trois 
Millions, plus un pape ? II faudrait avoir I'atheisme 
Seville dans le cceur. 



XV 

HRODERIES SEPULC RALES 

A l'aide des faux eriges en systeme, on etait arrive 
n on a prouver, car la foi n'a pas besoin de preuves, 
m &is a soutenir que Pierre etait mort, crucifie par 
^eron, dans Rome meme. Au surplus on avail ses 
Testes et son tombeau. Mais ceux de Paul ? Qu'a cela 
ne tienue ! on eut les restes de Paul, et on ne fut pas 
plus gene pour leur trouver un tombeau. 

" va sans dire que si Shehimon etait mort a Rome, 
cr Ucifie ou non, son corps aurait ete porte a 1'un des 
Clm etieres juifs. On connait deux catacombes juives;la 
P'Us ancienne, bien anterieure a la jehouddolatrie, est 



• 



— 378 — 

celle du Transtevere ; I'autre est celle de la voie Ap- 
pienne. En vain Phistoire du premier age ecclesias- 
tique essaie de secouer le joug de David et de Juda : les 
catacombes christiennes sont juives. Les christiens 
confient lears corps au roc ou a la terre de Rome 
corame les juifs au roe et a la terre de Jerusalem. Si 
Shehimon etait mort dans la ville de Neron, son corps, 
recueilli par les Juifs, aurait ete place dans une galerie 
de la catacombe du Transtevere ou de la Via Appia* 
avec ceux de la communaute. On aurait fait pour lui 
comme il fit pour son frere : on 1'aurait couche dans un 
caveau, les pieds tournes vers l'Orient, et on aurait 
ferme roriiice de la tombe avec de la pierre, ou, comme 
on faisait a Rome, avec des briques. En admettant que 
les Juifs christiens de Rome eussent une communaute 
distincte de celle des achristiens, i!s avaient le meme 
cbamp de repos, et tous les fds d' Abraham se retrou- 
vaient dans la grande fraternite de la mort. Si le corps 
de Shehimon etait a Rome, ce n'est pas dans les cryptes 
vaticanes qu'il faudrait chercher, au milieu des pre- 
miers papes, c'est dans la catacombe du Transtevere* 
au milieu deces Juifs a qui il eut sacrifie sans scrupules 
toute la population romaine. 

II y a quelque cinquante ans, dans une vigne de la 
voie Appienne, vers le troisieme mille, M. de Rossi 
decouvrit la catacombe Israelite qui devait servir de 
modele aux christiens pour les leurs. Les monuments 
de cet hypogee, la representation du chandelier a sept 
branches, des palmes et de la come, les inscriptions en 
langue hebraique et meme en uebreu carre, ne laissent 
aucun doute sur l'origine et l'age de ces sepultures. La 
dort la colonie juive qui vint essayer sur les citoyens de 



■ 

■ 

— 379 — 

«« Rome republicaine son pouvoir de divination et de 

Parasitisme. 

L'intertH de 1'Eglise romaine ne lui permettant pas 
de balancer, elle soutiendra eternellement que les 
restes de son patron furent transposes par les parens 
dans les grottes vaticanes, a un endroit ou Anaclet, 
u n de ses premiers successeurs, lui eleve sous Domi- 
"en un modeste oratoire, autrement dit Confession. 
Sur ['emplacement de cette Confession, Constantin 
aurait edifie une basilique — jehouddolatre, s'entend — 
^ai a ete remplacee par l'eglise Saint-Pierre actuelle. 

Mais la deplorable fascination que l'heresie exeree 
autour d'elle nous empuche d'accueillir ces fantaisies. 
En effet, si nous supposons, d'une part, que Pierre 
repose sous I'oratoire d'Auaclet, il est constant, de 
' autre, que cet oratoire etait situe sur la spina du 
Cirque de Neron, et la spina etait marquee par l'obe- 
usque qui se trouve aujourd'hui transports sur la place 
saint-Pierre, a peu de distance de son emplacement 
Primitif. 

Cetobelisqueestcelui que Caligula fit venir d'Alexan- 
drie pour le placer sur la spina du Cirque construit 
dans les jardins du Vatican et qu'on appela plus tard 
* e Cirque de Neron. De tous les obelisques de Rome, 
c etait le seul qui fut reste debout a l'endroit on il 
avait ete eleve, la oil est la sacristie, jusqu'au jour ou 
Sixte-Quint le transporta devant l'eglise, Aucun doute 
que ce ne soit bien 1'obelisque de Caligula : la dedicace 
a Auguste et a Tibere est sur le piedestal. Aucun 
doute qu'il n'ait ete dans le Cirque de i\eron, il n'y a 
<pJ a lire Pline. 



— 380 — 

Cela etant donne, et la sacristic etant dans l'axe du 
Cirque, la Confession d'Anaclet se trouve clone ou sur 
cet axe, si le Cirque etait dans la largeur de Saint- 
Pierre, ou sous les grading, s'il etait dans la longueur. 
D'une maniere ou d'une autre, elle etait dans la pro- 
priety privee de Domitien. Cet empereur, qu'on uous 
represente corarae un foudre de proscription, avail 
done recueilli chez lui les restes d'un liomme dont il 
faisait perir tous les disciples, et le monument d'un 
culte dont il detruisait tous les partisans ! Et cette 
tolerance s'est perpetuee sous tous les princes pros- 
cripteurs! Et tous out respecte la petite Confession 
d'Anaclet! Et pour la jeter has, il n'a fallu rien mom 9 
que Coustantin associe a un pape ! De la Confession 
d'Anaclet, rien que l'bypotbese ; de ceile que lui aurait 
substitute Constantiti, rien, sinon qu'au dire des Vati- 
canards elle etait comme celle d'aujourd'bui, a deux 
etages et que ce prince aurait fait envelopper d'airam 
la tombe de Saint-Pierre, a ce que rapporte le biblio- 
thecaire Anastasius ! Quant a la tombe elle-meme, elle 
serait sous l'autel place au fond de la Confession 
actuelle, qui date de Paul V ! 

On le voit, toute Timposture tombale tient a Anaclet 
et a sa petite Confession. 11 faudrait au moins savoir 
s'il y avail un eveque jeliouddolatre a Rome sous DorM- 
tien et si cet eveque etait Anaclet. L'Eglise nous cW 
que e'etait Anaclet, quand eile parle du tombeau 09 
Pierre, mais elle nous dit que e'etait Clement, quand 
elle parlede la Premiers lettre deClementaux CoriK' 
thiens qu'elle veut autheatique envers et contre tous. 
Ensuite il faudrait savoir d'ou vient a cet Anaclet l e 
pouvoir exorbitant qu'it a d'enterrer Pierre cbez PEni" 






— 381 — 

pereur. Jamais, tant qu'il me restera quelque ombre de 
011 sens, je ne verrai un Anaclet quelconque s'enten- 
Qant avec les Cesars pour la translation des restes de 
^ehimon, crucifie au Guol-golta, dans les dessous du 
_rque du "Vatican qui, encore une fois, etait propriete 
pnvee de Domitien et demeura celle deses successeurs 
Pendant plus de deux siedes. C'est absolument cdmme 

* ' on disait que la famille des quatre sergents de la 
^ocbelle s'estentendue avec Napoleon III pour les faire 
enterrer dans les fondements de l'Elysee ou des Tuile- 
n ea. On a pu voir un Louis-Philippe d'accord avec le 
gouvernement anglais pour transporter les restes de 
\Japoleon I er aux I nvalides, mais il s'agit de Napoleon I". 
Y e qu'on a'a pas vu, c'est Louis XVI d'accord avec les 

Ascendants de Damiens pour enterrer celui-ci sous le 

eatre des petits appartements de Versailles. Si par 

asard il etait question de Sbebimon dit Kephas chez 

0t nitien, ce ne pouvait etre qu'en souvenir de VApo- 

ca ^ypse de son frere et du danger de destruction totale 

4 U avait couru la ville sous Neron. 

Un pareil accord entre Anaclet et Domitien peut pa- 

ttrenaturelaM. le Chanoinede Bleser qui suppose chez 

naclet un pouvoir d'intrigue deja papal, et chez Domi- 

en une somme d'tmbecillite pour le moins souveraine. 

u es ecrivainsj qui ne passent point pour avoir jure 

* perte de 1'Eglise, M Francis Wey, par exemple, ont 
u en r abattre quelque peu, et rester dans les terrains 
<*gues de l'liypothese. Selon eux, les empereurs ayant 

aisse ees espaces a Tabandon (quaud cela ?), les jehoud- 

u ' r es s'en emparerent (comme cela !), et sous le sol 

oin de tant d'horreurs, ils deposerent tout ce qui 






• 



— 382 — 

restaitdes ap&tres et des martyrs. lis y apporterent la 
tete de Paul (seulement?), puis le corps de Pierre que 
ses disciples avaient cache (ou cela?) pendant quelque 
temps, avant de l'inhumer au Vatican avec les autres vic- 
times de Neron. Les temoignages etablissent l'authenti- 
cite de cette sepulture : vingt-quatre ans apres les exe- 
cutions de817, Anacleten marquait l'endroit d'un ora- 
toire dont il subsiste une portion, car ce petit monument 
fut conserve par le pape Sylvestre lorsqu'il fit excaver 
la Catacombe vaticane pour y Jeter les fondements de 
la basilique constantinienne. Onze siecles apres, ° n 
bouleversa plus largement ce terrain pour y edifier la 
basilique actuelle, en respectant toutefois les vestiges 
de l'oratoire d'Anaclet autour duquel subsiste encore, 
dans les grottes, le pave de la premiere basilique- 
EnOn, ily a trois siecles, la sepulture fut ouverte et la 
presence des ossements (lisez : d'ossements) constatee. 
« Rien n'est plus virtuellement affirme que ces ori- 
gines, ajoute M. Wey, mais com me les Peres de l'Egli 3e 
et les historiens ne sont pas des auteurs classiques, nos 
professeurs ne sont pas obliges de les faire connaitre- » 
Quelle erreur! ils ne demandent que cela, j'en suis sur. 
Je serais professeur, je me haterais de faire connaitr e 
les Peres de l'Eglise et les historiens qui fondent sur 
des documents certains la preuve qu'une partie du Cir- 
que de Neron a ete abandonnee par Domitien a Anaclet 
pour y elever uq oratoire a Shehimon, frere de Bar- 
Jetioudda ; la preuve qu'avant Anaclet des jehouddo- 
latres avaient obtenu, soit de Vespasien, soit de Titus, 
soit de Domitien lui-meme, la faveur de creuser po ur 
le crucifie de Tibere Alexandre une catacombe dansun 
cirque qui appartenait en propre aux Empereurs et qu 1 



-■.-' 

— 383 — 

ionctionnait encore sous Heliogabale; enfin et surtout, 
c ar c est la vraiment ce qui interesseraitun professeur 
a P r euve, me me mediocre, que Shehimon est venu a 
Home avant sa crucifixion a Jerusalem. 

_ C est au iv° siecle seulement qu'on a commence a 
dire que le Vatican contenait la sepulture de ce Juif. 
Auparavant on faisait simplement passer ce lieu pour 
Stre celui de son martyre. 

Avant le Liber Pontificalis qui est du vi c siecle, au- 
cun texte ne permet de supposer que les pseudo-sucees- 
seurs de ce pseudo-pape aient ete enterres au'Vatican. 
Un y dit, d'apres les romans precites, que Linus et 
Jpetus auraient ete vicaires de Pierre a Rome (au grand 
Qa tn de Clement.) On y dit egalement que Linus aurait 
et e enseveli pres du corps de Pierre au Vatican. 
Mais le Vatican, defonce sous Constantin, n'a donne 
a "cune sepulture ; retourne sous d'autres princes, il 

en a donne aucune anterieure a Constantin. On a 

letx decouverten 1615 de l'erreur christienne, devantla 
Confession, un monument que le savant et pieux M. de 
ttossi croit etre celui de Linus, d'apres ce que le cha- 
Q oine Torribio et l'oratorien Severano ont ecrit en ce 
te mps-l a . Mais ou Torribio (1) a lu « Linus », Seve- 
r ano (2) a cru pouvoir alter jusqu'a a S. {Sanctus) Linus » 
^pres quoi la pierre a sagement disparu. Au reste, 
63 monnaies dticouvertes dans les tombeaux et 
ea costumes des corps defendaient de remonter au 
I,a siecle, encore moins au i". 

Enfin , si c'est le tombeau de Linus, qu'on nous dise 

' ', le Sacre grot It vaticatte, Hi IS. 

!-) Memorie Sacre Uelte chiest tit Itomti, 1630. 



. 



■ 



— 384 — 

an moins ou git Clement le romain, sacre par Pierre en 
817 aprcs avoir assiste en son jeune temps k la Cene 
celebree par Jesus dans l'Evangile tandis que le crucifix 
de Pilatus agonise depuis la veille au Guol-golta! 

Si Pierre avec tous ses suceesseurs, sauf Clement, est 
enterre dans les Groltes Vaticanes, aucun Empereur 
n'a fait plus de mal que Conatantin aux souvenirs de 
la primitive Eglise! Les Grottes Vaticanes etaient la 
premiere de toutes les catacombes christiennes et par 
la date et par l'importance : toute 1'histoire de I'Egli 36 
romaine y dormait dans la depouille sacree du prince 
des Ap6tres, Romulus authentique de 1'obscure Hgnee 
des papes. On tenait la, dans une. suite de petites 
niches dont chacune avait la valeur d'une preuve, toute 
la genese du pouvoir pontiflcat et toute la genealogie 
de ceux qui l'avaient exerce, de celui qui 1'avait fonde 
au nom de Bar-Jehoudda. Et e'est une equipe de 
macons, une coterie de terrassiers qui, sur 1'ordre du 
plus grand des Empereurs convertis {1), aurait » 
jamais disperse ces reliques venerees auxquelles les 
jehouddolatres allaient la veille encore offrir des prieres 
et demander des miracles! Jamais je ne croirai cela> 
jamais je ne croirai que Constantin ait mis la-dedans 
la pioche et la truelle; non, jamais ! Surtout si on me 
produisait Fedit signe de sa main ! Jamais je ne 
croirai qu'il a bati sur les ossements de celui qui, de 
Shehimon, est devenu Kephas et de Kephas Pierre, 
premier chef, apres son frere, de la religion devant 
laquelle les gogovm flechissent maintenant le genou- 

;1 Par le me me proccde que ee (irinee herodien Safil. Coitslanlifl 
D'a jamais songG un seul inslanl u coiisnbstatitialistr llar-Jehoudda 
avec le Pere. 



- 



— 385 — 

Jamais je ne croirai que les neeessites de la construc- 
tor aient ete telles que, pour elever la basilique, il ait 
failu detruire les restcs qu'on voulait precisement au- 
'hentiquer! Je ne sais si Ton pourrait trouver dans 

nistoire des sacrileges un homme plus stupide et plus 
odieux que Teveque Sylvcstre. 

Que 1'illustre M. de Rossi et I'eminent pere Marchi 
s e consolcnt de n'avoir pu fouiller le Vatican sous la 
b asiliq ue de Saint Pierre, ils n'y auraient Hen trouve 
du prince des apotres ! C'est trop deja que M. de Rossi 
ait pu retrouver les eveques du m e sieele dans le cime- 
«ere de Calliste, sur les indications des itineraires de- 
couverts a Salzbourg. Des la fin de TEmpire et proba- 
klement plus tot, il existait comme aujourd'hui de petits 
bvres pour guider les pelerins aux tombes des pseudo- 
•nartyrs, C'est grace a ces guides que M. de Rossi a 
Oecouvert celles-la : il a refait dans ie cimetiere de Cal- 
ls te le voyage qu'y faisaient les pelerins du temps de 
iheodose. Quant aux Grottes Vaticanes, elles ne sont 
Pas pl us dans les guides que dans la poetique visite de 

ru dence aux cataeombes. Personne sous Constantin 
Q y allait porter son obole sur la tombe de Pierre et de 
dement, lequel pourtant avait assiste a la Cene. 



XVI 

J ONGLEBIES avec les. COUPS »E PIERRE ET PAUL 



' ierre a fait mort plus de voyages que vivant. Paul 
'ailli en f a j re autant, et nous n'eu avons pas fini avec 
es tromperies dont on les entourc. 

25 






— 386 — 



A deux milles environ de la porte Saint-Sebastien, 
qui fut la porta Capena, sur la voie Appienne, est 
l'eglise Saint-Sebastien hors des murs. C'est une des 
sept basiliques de Rome : on croit qu'elle fut batie sous 
Constantin et qu'avant d'etre dediee a Saint-Sebastien 
elle Ie fut a Saint-Sylvestre. Elle est batie sur le cime- 
tiere deCalliste, c'est-a-dire sur la catacombe deRome 
la plus ancienne apres la vaticane. Les souvenirs d e 
l'ere apostolique sont etroitement lias a ee sanctuaire t 
oii les fideles venerent la pierre de la Voie Appienne 
qui conserva l'empreinte des pieds du jesus lorsquu 
apparut a Pierre. Au centre de la catacombe dite de 
Saint-Sebastien est un autel antique, superpose a un 
puits dont on peut voir l'orifice en regardant par une 
ouverture pratiquee a la base meme de l'autel. Le puits 
a recele pendant quelque temps les corps de Pierre et 
de Paul, aussi inseparables dans la mort qu'ils avaient 
ete separes dans la vie. 

II y a deux legendes sur ce .pieux recel. D'apreS 
1'une lleliogabale ayant voulu agrandir son Cirque du 
Vatican pour que les elephants pusseut y courir plus a 
Taise, les christiens cratgnirent qu'il ne profanat le 
beu oil Pierre reposait, et comme ils redoutaient quel- 
que caprice du meme genre pour le cimetiere de Lucine, 
ou reposait Paul, ils prirent secreteraent le parti d e 
reunir les deux corps dans la catacombe de Saint" 
Sebastien, quoiqu'elle ne fut pas plus a 1'abri d'llelio" 
gabale que celle de Lucine. Cette translation aural* 
done eu lieu de 218 a 222 de I'E. C. On s'etonne qu'au H eU 
de reunir le fondateur de l'Eglise et Papotre des Gen- 
tils aux papes et aux martyrs dans la catacombe de 
Calliste, on les ait reserves pour celle de Saint-Seba » 



' 



— 387 — 

tien qui, au surplus, n'existait peut-etre pas, Comme 
Pierre et Paul ne sont plus la f il faut admettre que 
sous un prince meilleur qu'IIeliogabale, les christiens 
rassures les out remportes au Vatican. Cette legende 
e st sans fondement, mais elle n'est pas sans interet, 
car c'est un souvenir des transformations qui se sont 
fcutes dans les catacombes au commencement du troi- 
sieme siecle; par sa persistance elle aurait pu, jusqu'a 
u n certain point, mettre les savants sur la voie des 
sepultures episcopates qu'ils cherchaient avec tant de 
c uriosite. 

Autre legende, adoptee par saint Gregoire le Grand 
c Omme mieux fondee. Ce n'est pas dans le troisieme 
s iecle, c'est dans le premier, et peu de temps apres la 
m ort des deux ap6tres, que ces choses se seraient 
Passees. Des christiens orientaux, pourquoi ne pas dire 
^sjuifs de Tarse et des juifs de Jerusalem? auraient 
e oleve furtivement les deux corps, revendi quant ceux- 
C1 comme leur bien propre, pour les rendre a leur patrie 
respective. Craignant d'etre decouverts, ils les avaient 
caches dans le souterrain de la Voie Appienne. Au 
foment ofi ils se disposaient a les retirer pour con- 
tinuer leur route, un orage survint qui leur parut une 
m enace du ciel et les paralysa : en meme temps arri- 
Verent des christiens romains qui avaient ete avertis a 
temps et qui leur reprirent les corps. Le pape saint 
Gorneille fit reporter celui de Pierre au Vatican et celui 
de Paul sur le chemin d'Oslie (i). 

, I*) L' inscription que le pape Damase aiirait fait placer au iv* siecle 

"r une pieire de Is calncombe continue ce recit Oa salt combien 

™ Pape Damasc ctaii mal renseigne. Les uiarbres et les print ures 

cV °? a J ' fttro " v cs dans lepuits ea 1S49 sont sans intera pour 1'hisloire, 

r ,es uns el les aulres sont conlemporains de Damage. 



. 



— 388 — 

Nous ne ferons pas rcssortir Fincoherence de ces 
macabres disputes. Si encore elles finissaient avec He'lio*- 
gabale, ma is elles recommencent de plus belle sous 
Diocletien. 

Nous avons vu Pierre et Paul enleves de leur tom- 
beau, deposes dans le puits de la eatacombe de Saint- 
Sebastien sous Heliogabale, disputes par les judeo- 
christiens et par les romano-christiens, enfin reintegres 
dans leurstombeaux primitifs. Us vont en sortir une 
seconde fois pour revenir dans la meme eatacombe ou 
ils etaient encore sous Diocletien, pendant la perse- 
cution de 286. Zoe priait sur la tombe de Pierre lors- 
qu'elle fut brulee; Tranquillin priait sur celle de Pa u ' 
lorsqu'il Tut lapide. En 288, Sebastien, assomme daus 
1'bippodrome attenant au palais, puis jete dans l a 
Cloaca Maxima, fut enleve se Crete ment par Lucine e * 
enterre dans le cimetiere de Calliste, ou il reposait au* 
pieds de Pierre et de Paul. II a donne son nom a l a 
eatacombe, expropriant de cet honneur les deux pl uS 
illustres des apdtres. G'est la preuve que ceux-ci nJ 
etaient pas restes et qu'ils etaient retournes a leu rS 
tombeaux primitifs. 

Mais ce qu'il faut voir dans ces fantasmagoriq ue9 
voyages, dans ce double aller et retour entre le Vati' 
can, les Eaux Salviennes et le cimetiere de Callis^' 
e'est 1'image exacte de l'incertitude des evuques du 
quatrieme siecle sur l'emplacement qu'il convent 
d'attribuer a la sepulture de Pierre et Paul. Cet eropl a " 
cement va des hauteurs du Vatican aux profondeurs de 
la Voie Appienne selon l'humeur des pelerins, avec u° fl 
pointe vers les Eaux Salviennes en ce qui concern 6 






— 389 — 



* aul. IJ parait plus expedient a quelques-uns de Ies 
reunir pour donner du poids a leurs cendres, mais ce 
qui est caracteristique, c'est la tendance qu'ils ont tous 
a les rapprocher de la Voie Appienne et de la porta 
Capena ou vivaient les Juifs du premier siecle, non loin 
du cimetiere ou reposaient ceux de leur race. 



XVII 

LE DERNIER CRI 



Lorsque l'Eglise fut assez forte pour se passer de 
la ux temoins, elle decida que Pierre serait venu a Rome 
tia >95, apres s'etre echappe de prison a Jerusalem 
11 pour aller ailleurs, comme il est dit dans les Actes. » 
Cet « ailleurs », ce fut Rome. Ce dispositif avait quelque 
chose d'attentatoire aux Recognitions de Clement, mais 
°ntrouveraitbien pource precieux serviteur un dedom- 
m agement dans uue combinaison ecclesiastique. 

Le premier de tous les faux par lesquels on preparait 
« sejour de Shchimon a Rome, c'etait Introduction du 
nom de Marc dans la Lett re aux Philippiens. 

Toute l'Eglise, d'apres quelques lignes de Papias 
ev t:que millenariste d'Hierapolis sous Antonin et mort 
v ers 101 de TErreur christienne, tient que Marc a sum 
"lerre, — ce qui est vrai, le fils a suivi le pere, — et re- 
c ueilli ses souvenirs sur le Rabbi : d'ou YEvangile dit 
de Marc. Jehoudda, fils de Shebimon et filleul de Bar- 
Jehoudda, a en effet recueilli les Paroles du Rabbi, 
8 °n ancle, mais il n'a pas laisse <Y Evany He. On 1'avait 



'* 



— 390 — 

mis aupres de Paul et a cdte de Luc dans la Leltre aux 
Philippiens, on l'a mis aupres de Pierre a Rome dans 
la Premiere lettre de Pierre (1). Cela va de soi, il 
serait anormal que Marc ait vu Paul a Rome et qu'il 
n'y ait pas vu son propre pere. On sait a quoi s'en 
tenir; la seule cbose qu'on ne saclie pas bien, c'est oti 
et quand Marc est mort. 

L'Eglise, dans un interet facile a comprendre, salue 
en lui le premier evangeliste avec Mathieu, et l'inter- 
prete de Pierre. Dix lignes sur Marc, deux sur Matliieu, 
voila tout ce que Papias donne sur les deux Evange- 
Hstes qui passent pour etre les plus anciens. Le temot- 
gnage de Papias n'en a que plus d'importance, puis- 
que cent vingt ans apres la mort de Rar-Jehoudda il 
n 'y en avait pas d' autre, a ce que dit Eusebe, conteni- 
porain de Gonstantin. Papias meurt en 161 de TErreur 
christienne, ignorant que Pierre fut alle a Rome, et 
naturellement il n'a connu ni Actes des Apotves ni 
Lettres de Paul. Selon Eusebe qui se substitue a 
Papias, Marc n'a pas connu Jesus (2), mais il a suivi 
Pierre sur le tard : il a ecrit fidelement, mais sans 
ordre, ce que'Pierrelui a dit, celui-ci u'ayant d'ailleurs 
aucune pretention a la methode. Aussi, aux premieres 
fables des scribes qui lui etaient suspectes Papias pre- 
ferait-il la conversation de ceux qui avaient pu con- 
naitre les ap6tres eux-memes. C'est dire qu'il ne croyait 
pas que les Evangiles existants fussent inspires par le 
Saint-Esprit. II se plaint meme que les ecrits de Marc 
ne contiennent qu'un petit nombre de choses. D'ou vient 

'1) Nous rfeervoBB les deux Lettres de Pierre pour le volume con- 
saceti aus Lettres de Paul. 
(-2' El i|ui a connu Jesus'.' 



I 






— 391 — 

done qu'aujourd'hui Marc soit preaque aussi complet 
que les autre s ? C'est qu'on l'a complete depuis Papias. 
Comme Marc est cense reproduire Pierre, on n'a pas 
v oulu que la tradition du prince des apdtres manquat 
sur les points essentiels, cetui de la resurrection notam- 
ment qui a ete ajoute. En effet, on s'est beaucoup oc- 
Cu pe de Marc, a partir du jour ou Papias l'eut repre- 
sent comme ayant suivi Pierre, De ce jour-la il fut de- 
crete que I'Evangile mis sous son nom n'avait pu £tre 
ecrit qu'a Rome. Vous avez deja vu de quels faux on 
a charge Clement d'Alexandrie (1). Selon Clement 
d Alexandrie, cite par Eusebe, c'est a Rome que Marc 
r edige son Evangile, sur les instances des auditeurs 
de Pierre qui desiraient conserver un temoignage ecrit 
de sa predication. Instruit du fait par une revelation 
du Saiut-Esprit, Pierre approuve la redaction de Marc, 
p'apres le meme Clement (2), cite par le meme Eusebe, 
il apprend le fait sans 1'intervention du Saint-Esprit et 
a ccueille le travail avec une certaine froideur, sans 
enthousiasme ni blame. Selon Irenee, contemporain 
de Clement, et cite comme celui-ci par Eusebe, Marc 
a ecrit son Evangile apres la mort de Saint^Pierre et 
de Saint-Paul (3) : Pierre n'a done pas connu ce travail. 

U) Cf. les Marc hands tie Christ, ik propos des dales de la naissance 
e ' de la crucifixion de Bar-Jeboudda. 

(~) Institutions Christiennes. 

(3) Me tit ten lout an exodan, que la Patralogie et Henry de Valois 
traduiseni avec raison par post eorum inleritum, t apres Icur mort. 1 

r*'antres ont preferfi Irnduire « exode » par discessum Rom&, e'est- 
a-diic par t apres Icur depart ile Rome. » C'est, dit M. Pierre Victor 
U*es t'vangiUs et illistoire) pour eviter une contradiction a Eusebe. 
^'est .surloul pour cssayer d'dtablir le sejourde Pierre a Home, a quoi 
°i Lieut plus qu'a tout ie reste. Mais ces traducleurs n'evilent un 
^ c ueil que pour echouer sur un autre : Si Pierre ct Paul ool quilte 
Rome, j| va falloir les y ramener jiour le marly re. 



- 

■ 

— 392 — 

Comme il etait facile de le prevoir, on a abandonee 
la version d'Ireneo et mime la secondc version de Cle- 
ment, pour reveoir a la premiere qui naturellement ne 
peut-etre que la bonne. Car selon Eusebe et Jerome, 
Pierre est arrive a Rome sous Claude pour y combattre 
Simon le Magicien, et les ecrivains ecclesiasliques' 
donnent la date de 795, qui permet a Marc de suivre 
l'enseignement de Pierre, de rediger son Evangile et 
d'aller ensuite a Alexandrie ou il meurt en 815 apres 
avoir fonde une egbse. 

Mais cette allegation est contredite par Eusebe lui- 
meme. II rapporte que le Verbe avail recommande aux 
apotres de ne pas s'eloigner de Jerusalem avant douze 
ans, et il nous montre Pierre n'arrivant a Rome que 
sous .\cron, apres de longs voyages dans ie Pont, la 
Bithynie, la Cappadoce et FAsie. Enfin la Lettre &uX 
Rotnains et le recit de l'arrivee de Paul a Rome seraient 
absolument inexplicables, si Pierre avait au prealable 
endoctrine Rome par le moyen de VEvanglle de Marc 

Pierre n'a done ni inspire ni connu cet ecrit. II nel'a 
pas connu par la bonne raison que Marc ne l'a pas connu 
lui-meme. Bien plus, si Marc l'a compose aprt's la mort 
de Pierre et de Paul dans le Marlyrologe romaiu, il se 
trouve egalement Pa voir compose apres sa propre mort- 
En eflet, d'apres Eusebe, Marc est mort, sur le sieg e 
episcopal d'Alexandrie, la huitieme annee du regne de 
Neron, soit 815, tandis que Pierre et Paul ne sont mar- 
tyrises ensemble par l'Eglise qu'en 817 au plus tdt. 

Conclusion : si Marc a suivi Sbebimon, e'est peut- 
etre au Guol-golta, mais ce n'est certainement pas & 
Rome. 

Le Quatrieme Euangilv, tres clairement, les autres,ii 






— 393 — 

mots converts, disaient avec Josepbe que Shehimon etait 
mort en croix com me le christ et Jacob, et au meme 
Guol-g lta qu'eux, Mais Pierre dans la mystification 
evangelique et dans les Actes n'avait plus rien de com- 
mun avec ce Shehimon. On avait fait un dieu de son 
frere, et-dc Sliehimon lui-meme, le prince des apdtres ; 
mais malgre les Clement etles Linus, on n'avait pas un 
seul premier ev£que de Home au nom du juif consubs- 
taniiel au Pere. Or it faut un commencement a tout; 
pas de chaine sans un premier anneau, pas de dynastie 
sans un fondateur, Romulus ou Pharamond, 

On avait fait des Ecritures dans lesquelles Jesus, 
reprenant les choses au point ou Bar-Jehoudda les 
avait laissees en Samarie, baillait vicariat a Pierre ; la 
'°gique voulait qu'on reclamat ce vicaire pour Empe- 
reur de 1'eglise romaine. On eut ainsi un cbef qui, si on 
n avait divinise son frere aine, eut pu s'appeler Jesus- 
Cbrist II. D'ud seul coup les eglises d'Orient deve- 
laient vassales. Le suzerain etait a Rome. 

Le parti une fois pris, le plan ourdi, on soutint Tun 
e * l'autre avec un ensemble qui fait honneur aux grandes 
decisions de l'Eglise. On les soutint meme contre les 
testes evangeliques : ils cessent d'etre sacres quandils 
genent. On decida d'abord que Pierre etait venu s'eta- 
b iir a Rome en 71)5, sans egard pour les Actes des 
Apdtres qui le montrent a Jerusalem dejouant les des- 
s eins bomicides d'Agrippa I" et la surveillance des sen- 
^Qelles de la prison romaine, pour ces m£mes Actes qui 
6 Montrent presidant le Concile auquel assistant Paul 
e * Jacques, et pour la Lettre aux Ga.la.tes dont 1'auteur 
declare l'avoir vu a Jerusalem en 802 avec Saul, Bar- 






— 394 — 

nabas, Gallion, proconsul d'Achai'e, Jacob, et qui plus 
est le christ lui-meme sous sou premier nom de Joannes. 
L'annee 795 parut un choix d'autant meilleur que, vers 
ce temps, sous la paterne autorite de Claude, les com- 
munautes juives grouillaient dans Rome. 

Les gens d'eglise supportent mal le silence des 
auteurs juifs sur Jesus, a plus forte raison sur Pierre. 
On insinuera dans Origene qu'autroisieme livre du Peri 
Agathou Philon se depense en allegories « et aussi sur 
Jesus, rnais sans ecrire ce nom ». Ge qui est une 
preuve de l'ignorance ou il etait de Jesus et de la pre- 
teudue eglise fondee a Alexandriepar Marc, ce brillant 
disciple de Pierre. 

Evidemment, il est tres ennuyeux qu'un bomme aussi 
instruit que Pbilon et aussi remarquable par les qualites 
morales, — c'est le premier philosophe qui se soit mani- 
festo dans la race, — ne puisse etre range par mi les 
juifs acquis a lajehouddolatrie. II est egalement facheux 
que cet bomme, mele a tous les mouvements de la vie 
religieuse et politique des Juifs, soit mort saos avoir 
soupconue l'existence du Fils de Dieu annonce par ces 
Ecritures qu'il connaissait si bien. 

Mais ce qui etait encore plus facheux, c'est qu'il 
avait assiste a la parodie du sacre de Bar-Jehoudda 
jouee eu place publique par les Alexandrins, (1) et qu'il 
etait oncle de Tibere Alexandre, procurateur de Judee, 
le Pilatus de Shehimon et de Jacob. 

L'imposteur Epiphane insinuera que, sans les noro- 
mer, Philon avait designe les christiens primitifs sous le 
nora de Therapeutes. L'Eglise avait le plus grand inte- 

(1) Cf. £ef Mnrchands de Ckritl, p. 109. 






— 395 — 

ret a ce que Ton confondit les christians avec ces Thera- 
peutes dont la vie, semblable a celle des Esseniens, 
avait laisse dans l'histoire comme un parfum de 
saintete (1). Philon ayant ecrit sur les Therapeutes, et 
3 inclinant, lui juif de la Loi, devant leurs bonnes moeurs 
et leur charite profonde, on declara que Therapeutes et 
christiens ne faisaient qu'un pour lui, et qu'au surplus 
« etait christien lui-meme, puisque c'etait faire acte de 
christien que de louer les Therapeutes, Epiphane, l'un 
des premiers, s'avisa de eette identite : « Philon, dit-il, 
a ecrit sur les christiens primitifs ». Quels? dirent les 
suivants. Ceux de Paul ! Ah ! non, car Paul n'existe pas. 
Mais ceux de Pierre, car Pierre etait le chef, et ceux de 
Marc, car Marc etait le disciple, de plus 1'Evangeliste 
e t par surcroit leveque d'Alexandrie, Les Therapeutes 
de Philon ne peuveat etre que des christiens, lesquels 
ne peuvent etre que les disciples de Pierre, si toutefois 
"8 ne le sont pas de Marc. 

Et aur quoi se fondait le bienheureux Epiphane? Sur 
fien, comme toujours, ou plutdt sur ce qu'il conside- 
rait comme important a l'Eglise. « Qui que tu soisj 
disait-il, tu trouveras ce sujet (la profession monas- 
tique) traite a fond dans les Commentaires de Philon 
et dans le livre qu'il a ecrit sur les Jesseens (2). La, 
celebrant leur discipline et leurs louanges, decrivant 
leurs monasteres qui sont eta b lis tout a l'entour du lac 
Mareotis, il n'a pa We* de personne autre que des 

(') Ce sont des moines sOrapisonls. 

(-) Jesseens ou IscliaTLes, De Jesse, Ischai, ptrf; de David. Philon 
na ecrit aucun livre sur les Jessfiens. Les Jesseens soul ceux qui, 
a *ec les N'ozirt-ens el les Ebionites, — ces trois secies sonl des bran- 
ches du christian is me jcbouddii]ne — nllendaienl Je Iltanc dr mille 
' lns el le relour de Uar-iehoudda combines. 



. 



— 396 — 

ckristiens. Done tout ce qu'il dit dans cet ouvrage 
n'a aucun autre objet que la croyance et le genre de 
vie des christiens. » 

Eusebe ne trouvera pas Epiphane suffisamment 
affirmatif, etildira des livres saints que consultaientles 
Therapeutes de Pliilon : « Lea livres dont parle Pinion 
etaient VEvangile et les Ecrits des Apotres. » Mais 
Phi Ion est mort precise me nt vers 795 et les Paroles 
tin ftabbi n'etaient pas meme terminees! Qu'importe, 
puisqu'on donne a Philon bonne figure de christien sur 
ses derniers jours? 

Car Eusebe dit sans barguigner — en eflet, pour- 
quoi barguigner? — que Philon, age de pres de cent 
ans, fit nn dernier voyage a Rome sons Claude pour 
voir Pierre, Ilajoute que ce Juif intrepide lut devant le 
Senat, avec le plus grand succes, sa Legation a Caiws* 
On peut etre sur qu'il n'en est rien, et le Senat, meme 
au prix d'injures contre Caligula, n'eut pas entendu 
volontiers l'apologie de ces memes Juifs qui venaient 
de se Iivrer a des represailles terribles contre les 
Alexandrins fideles a l'Empire. Mais le but secret de 
Philon, e'etait de faire la connaissance de Pierre avant 
de mourir. On lui avait parle de Pierre, et apres 1'avoir 
entendu il se fit jehouddolatre. Toutefois il se serait 
retire apres certaines deceptions. La verite est toute 
contraire, et Augustin avoue formellement que jamais 
Philon ne fut christien. Jusqu'au dernier jour il est 
demeure Jnif ortbodoxe, persuade (il ne cesse de le 
repeter) que la Loi juive a ete revelee de Dieu : comme 
les Juifs, « il en garde imprimee dans son ame I'iraage 
qu'il contemple sans cesse et dont il s'applique a pene- 
trer le sens profond ». C'est ainsi qu'il parle dans la 






— 397 — 

Legation a Cai'us qui semble bien son dernier ouvrage, 
car c'est probablement la mort qui l'empecha d'eerire 
la Palinodie annoncee et qui devait couduire le lec- 
teurjusqu'a la victoire des Juifs sur les Alexandrins. 

Mais, foin de ces objections ! La preuve que Pierre 
etait bien a Rome sous Claude, c'est que Philon a tra- 
verse la Mediterranee pour venir le voir. « On rap- 
porte, dit Eusebe, que Philon, sous Claude, jouit de 
la conversation de saint Pierre, prechant a cette 
epoque ». Et Jerome : « On rapporte que Philon, etant 
al le a Rome sous Claude parler a 1'apdtre Pierre, fut 
son ami, et que, pour cette raison, il fit l'eloge de ceux 
Q«i suivaient a Alexandria les let;ons de Marc, audi- 
teur de Pierre ». Et Suidas : « On rapporte que 
Philon alia a Rome vers Claude, qu'il eut des rela- 
tions avec I'ap6tre Pierre, qu'ils etaient amis, etc. » 
Et Photius : « On rapporte qu'il avait adopte les 
^ysteres du christianisme, (il avait simplement decrit 
les moeurs des Therapeutes), qu'il les avait plus tard 
quittes pour quelque chagrin et quelque contrariete, 
uiais qu'auparaeant il etait alle a Rome sous Claude, 
qu'il y avait rencontre Pierre, le pluseleve des apfttres, 
e t etait devenu son ami ». Photius est un homme du 
Qeuvieme siecle, ne 1'oublions pas, celui qui rompit 
avec 1'Eglise de Rome. C'est de lui qu'est cette verite 
que ni Philon, ni Josephe, ni Juste n'ont parle de Jesus, 
e t cette autre verite que « tout le langage allegorique 
de l'Ecriture (celui de V Apocalypse au moins) est 
descendu dans l'Eglise ». 

Quatre siecles apres la crucifixion de Shehimon par 
Tibere Alexandre, la fable de Philon auditeur de 
Pierre a Rome sous Claude, cette superbe invention 






— 398 — 

rt'avait fait aucun progres. Augustin lui-murae se 
cabrait. 

Malgre ces bequilles et ces echasses, ces arcs-bou- 
tants et ces contreforts, Pierre tient si mal sur ses 
pieds, qu'on a pu faire de lui, dans ces derniers temps, 
une maniere de pliilosophe alexandrin, d'abord ermite 
sur les bords du lac Mareotis, puis apotre non du Jesus 
juif, mais du Sauveur egyptien Serapis. Un homme, 
ancieii professeur en Egypte (1), s'est rencontre qui 
pretend cela, et s'il ne le prouve aucunement, c'est deja 
trop qu'il puisse le soutemr sous les couleurs de rhis- 
toire. Pour ce professeur, Jesus est, judai'se par les 
scribes, le mythe de Serapis, le dieu-fils ressuscitant 
a son tour ses fideles : Jesus est une contre-facon 
tout simplement. Et cela n'est deja pas si mal vu ! 
Mais Pierre, que devient-il dans cette theorie qui sup- 
prime totalement de I'histoire le Juif consubstantiel au 
Pere ? Un therapeute egyptien, ami de Philon, et 
qui n'a jamais entendu parler de Jesus. Les christiens 
eux-memes, dans le sens qu'ils ont aujourd'bui, n' exis- 
tent pas avant le concile de Nicee. L'Evangile primitif 
etait celui de Serapis; les Evangiles modernes n'en 
sont qu'une adaptation juive. Pierre et Paul sont des 
adorateurs de Serapis, le Christos egyptien, prototype 
du Christos galileen. Le Juif consubstantiel au Pere 
n'existe que par decret de 1'Eglise. 

La is so us la these, oil la vieille gaiete francaise ne 
trouve que trop d'aliments (2), Nous avons bien etabli 

(i) M. Ganevat, Jesus devanl Chisioire n'a pas ej-isle. 
(J; Elle e.'-t beaucoup moins ridicule loutefois que colle des ejccgules 
en renom, et elle est claim) y ante sur un point : Tin existence de 






— 399 — 

que Bar-Jehoudda fut Ie prototype de Jesus, Shehimon 
celui de Pierre, et Saul celui de Paul. Quant a Philon, 
il ne fut jamais christien, — il connaissait trop bien le 
christ pour cela ! — et il ne vit point Pierre a Rome sous 
Claude, par la bonne raison qu'ils n'y etaient ni l'un 
ni l'autre. 



XVI II 

LES DEMEUItES DE P1EIUIE A ROME 

Raison de plus pour que I'Eglise nous prenne par la 
main et nous serve de guide a travers les differents pa- 
lais que Pierre a occupes dans « l'Urbs. » 

« Vous dites que Pierre n'est jamais venu a Rome 
sous Claude? Nous allons vous montrer sa demeure; de 
cette facon vous ne hasarderez plus deces proposblas- 
phematoires. Arrive a Rome, l'an 795, oui, monsieur, 
uous savons cela, nous autres, parce que notre metier 
est de tout savoir, il habita d'abord le quartier des 
•luifsj nous le concedons ; mais un tel quartier n'etait 
point fait pour lui. Le quartier des Juifs, fi done ! Pierre 
ue ponvait se plaire dans un milieu de vulgaires circon- 
cis. Son eloquence, sa foi, sa cosmaissance des Ungues, 
ses engageantes manieres ne lui ouvraient-elles pas les 
portes sSnatoriales? Pour lui point de ces Cave c&nem 
hons pour les Gaulois, les Germains ou les Geltes. 

« Aussi avec quelle rapidite il convertit le senateur 

J esns en chair. En depit de toutes les erreurs dont il esl farci, 1c 
travail de M. Ganeval sc dirige vers la verile: lonles les pretendues 
Pie* de Jesus s'en eloignenl, quelle que soil la vaine crudilioa donl 
e lles sont orates. 






— 400 — 

Pudens, sa mere Priscilla, ses deux ills Novatus et 
Tiraothee, se9 deux filles Praxede et Pudentienne avec 
leurs serviteurs ! II fit sa maison de celle de Pudens et 
pendant sept ans — pas lin jour de moins — il y de- 
raeura, celebrant les Saints Mysteres, presidant les 
synnaxes, donnant ronction sacree a saint Lin et a 
saint Clet, ses successeurs, (ah! pauvre Clement, te 
voila exclu !) envoyant des misgionnaires en Occident, 
bref remplissant toutes les fonctions d'un principat 
apostolique. Paul vint a son tour, dans cette maison, 
mais bien plus tard. La maison de Pudens (ou pour 
mieux dire de Pierre, car le Romain avait ete supplante 
par le Juif), etait situee sur le Viminal, dans le VicuS 
Patricius. Elle fut des le second siecle convertie par le 
pape Saint Pie I en une' eglise celebre dans Fhistoire 
sous le titre du Pasteur, et dediee a sainte Puden- 
tienne (1). C'est done sur les hauteurs du Viminal que 
Pierre commenca son regne spirituel sur la ville Eter- 
nelle. Les pauvres Juifs de la porta Capena pouvaient 
considerer avec quelque jalousie, et peut-etre quelqu e 
mepris, cet ancien « pecheur galileen » qui, au lieu de 
prendre des goujons dans le Tibre pour la communaute, 
s'installait en raaitre dans le logis d'un senateur. Mais 
laissons a leur envie ces vilains Juifs qui n'entenden* 
Hen au confortable et ne seplaisent que dans les ruines. 
Ce sont d'indecrottables gens ». 

Voila Pierre installe chez Pudens, un de ces sena- 
teurs qui sous Claude ont opine de la t6te a 1'expulsioD 
des Juifs christians. Et sur quoi se fonde-t-on pour 
afiirmer que Pierre a loge dans le palais de Pudens- 

{1} On voil dans le pavement dr 1'eglsse di's fragments de mosai^'""' 
derniers vestiges du palais senatorial de I'udctts. 







— 401 — 

Sur ceci que Justin, martyr (1), a, d'apres ce qu'on sup- 
pose, demeure la pendant son sejour a Rome, au courg 
du second siecle. Alors, vous comprenez, des le mo- 
ment que Justin a peut-etre demeure la, c 1 est que 
Pierre y a certainement habite. Supposition d'autant 
plus gratuite que, dans les Actes de son pseudo-martyre, 
Justin lui-meme dit : « J'habite au-dessus de la de- 
meure d'un certain Martinus, aupres des Thermes de 
Timotinus, depuisqueje suis a Rome... » 

Suivons Pierre a travers les compiles et quadrivies 
de l'Urbs. Le voici de nouveau chez une ouaille aristo- 
cratique, Prisca ou Priscilla qui, pour s'appeler comme 
la mere de Pudens et la femme d'Aquila, ne serait, en 
demiere analyse, ni Tune ni l'autre, mais une troi- 
sieme Priscilla, vierge. 

La maison de Prisca etait sur l'Aventin, non loin du 
temple de Diane. G'est aujourd'hui I'eglise consacree 
par Eutychianus a sainte Prisca en 280 de I'E. C. On 
y montre le vase dans lequel Pierre adminislra le bap- 
t«me a Aquila, Priscilla et autres. C'est uu grand cha- 
piteau bien travaille au milieu duquel il y a un large 
oassin. On y remarque trois trous avec l'inscription en 
caracteres... du xni c siecle : Raptismum sci Petri. 

Gette Priscilla est une jeune fille qui appartenait a 
UQ e famille proconsulaire dans laquelle Pierre recevait 
lr equemment l'hospitalite, grace a deux neophytes, 
Aquila et Priscilla, qui etaient attaches a la maison. 
*5ue avait treize ans lorsqu'elle fut baptisee par Pierre 
" a us cette maison qui etait sa maison paternelle. 
^enoncee a Claude, elle fut conduite au temple d'ApoI- 

(*) Faux martyr, bien entendn. 

2(3 






— 402 — 



Ion pour y saerifier aux idoles, et refusa. Condamnee, 
flagellee, jetee en prison, ramenee devant le tribunal, 
condamnee de nouveau, ebouillantee, reemprisonnee, 
exposee aux betes, soumise aux tortures du clievalet, 
du feu et de la faim, enfin entraineesur la route d'Ostiej 
elle fiuit la tete tranehee. EUe est coasideree comnie 
la premiere femme qui ait subi le martyre en Occident. 
11 n'y a ici d autre martyre que I'histoire, cette bonne 
histoire qui souffre depuis dix-neuf sieeles sans retnpbr 
les martyrologes du recit de ses tortures. Pendant qu e 
les bourreaux detaillent cette pauvre Prisca, qui pour 
les uns est une jeune fille, pour les autres la mere de 
Pudens, et pour d'autres encore sa femme, Pierre 
s'attabie cbez le senateur influent (1). Entre la coupe de 
Falerne et la tetine de truie, il lui demande de l'avan- 
cement pour Pontius Pilatus. 

Praxede eut egalemeat son eglise, moins bien par' 
tag£e toutefois que celle de Pudentienne ou Ton montre 
« la table de bois sur laquelle Pierre offritbien souvent 
le sacrifice de la messe ». 

Le pontificat de Pierre n'etait pas une sinecure. Bap" 
tiser Pudens et ses amis du Senat(2), presider les 
Synnaxes, precher en tous lieux, Pierre etait accable de 
besogne. Neanmoins, sous l'inspiration du Saint-Espritj 
il trouva encore le temps de dieter un Evangile a Marc, 

(1) On ourail bien du se mettre d'accord sur la genealopir de Prise* 
pour nous moutrer comment quelqiies-uns out pu )a ratlacher a ccu e 
de Pudens. L'u Diux dc plus n'etni! point une affaire. 

[2j La ISgcndc dc Pierre die; Pudens provicnl des Actes de sait 
Justin. Avoc quelle rigueur dc deduction, on I'a vu. 

Quant ii la cdlebre mosafqne represent ant le christ sur son lron*i 
Paul couronne par sainle Pudentienne el Pierre par sainte Pras£» e ' 
avec d'autres figures, on la dil du rat* Steele : quelques-uns la fo° l 
remonter au iv*. 



— 403 — 

a son bon « fils Marc », comme dit la Premiere Ept- 
tre de Pierre, quoique la tradition ne lui prete que 
deux enfants, deux filles (1). Ainsi Pierre aurait pu de- 
mander a Claude Toctroi du jus Iriurn liberorum, et 
Pudens lui aurait certainement obtenu cette faveur, car 
Claude devait etre jehouddolatre, lui aussi. Et qui sait 
si, dans le fond, Messaline n'avait pas ete convertie par 
Protonice (2) ? 

Quant a Pierre, si, sous Claude, il est reste" sept ans 
a Rome dans la inaison de Pudens, si c'est lui qui, 
outre ce senateur et toute sa famille, a baptise le julf 
Aquila et sa femme Priscilla, comment se fait-il que 
Paul qui dans Ies Actes (3) cormait tous les details de 
ce sejour par Aquila et Priscilla eux-m6mes, ose ecrire 
auxJuifs romains qu'il va leur porter l'Evangile (4)? 
Yoila un apdtre qui vit a Corinthe pendant pjusieurs 
mois dans ce pauvre menage de Juifs convertis par 
Pierre a la jehouddolatrie ; il n'entend parler que des 
succes de Pierre dans la societe la plus aristocratique 
de Rome ; il retrouve Aquila et Priscilla en Asie, vit 
chez eux, mange avec eux, constitue l'Eglise d'Ephese 
avec eux, continue a n'entendre parler que de Pudens, 
de Xovatus, de Timothee, de Praxede, de Pudentienne, 
de ce palais du Viminal ou Pierre a evangelise, bap- 
tise, catechise pendant sept longues annees, et quand. 

(1) Lcs Actes no lui en rcconnaisscnt tm'unc. {Cf. Le Sainl-Esprit, 
P- 154). On aura oonverti Marc (Jehoudda dit le Joannes Marcos) en 
fillc tout en lui lai^snnt son sexe conune Evaugfclisle. C'est le droit 
''e l'Eglise. Elle est heritierc de la promesse, el vous avcz vu que te 
retour a l'androjL, r ynisme adamique elail dans le programme de Bar- 
Jelioudda. 

l2) Sur celle imposture, voir le Sainl-Esprit, p. 310. 

(3) Cf. 1c Sainl-Esprit, p. m. 

{i) Leitre aux Romains. 



I 



— 404 — 

a son tour, il se decide a partir pour Rome, il se pose 
en conquistador evangelique? Ou trouver un second 
exemple d'une pareille impudence ? Et desormais com- 
ment croire un seul mot de ce qu'a dit l'Eglise par la 
bouche de cet Apotre ? 

Si Paul avait existe, on pourrait croire que les Actes 
sontconcus dans un esprit departialite systematique en 
sa faveur, on pourrait dire — et en ce cas quel credit 
faire a un tel ouvrage 1 — que tout argument favorisant 
la grandeur de Pierre a ete elimine pour organiser la 
preseance de Paul, et qu'on a plie 1'histoire apostoliqne 
aux caprices d'un seul, Mais c'est le contraire que s'est 
propose le gagiste. Son but a ete de demontrer leur 
harmonie, en efTacant toute trace de sicariat dans She- 
himon et d'herodisme dans Saill. Si done Shebimon 
etait venu a Rome avant Saul, les Actes, au lieu d'en- 
fermer Paul dans sa petite chambre pendant deux ans, 
n'auraient pas manque de montrer Pierre venant jus- 
qu'aux Trois Tavernes a la rencontre de Paul, le pre- 
nant dans ses bras, l'accolant, et le conduisant chez 
Pudens d'oii ils ne seraient sortis que pour assister 
aux experiences d'auto-aeroplane tentees par Simon le 
Magicien. 

II est done impossible que Shebimon soil venu a 
Rome avant Saill. Le principal de Pierre dans la Ville 
Eternelle, ce qu'on appelle les « annees de Pierre «, 
est une invention dont l'Eglise a tisse tous les fils, et 
ces fds, vous les tenez dans vos mains. 

Aujourd'hui, devant l'impartiale histoire, il ne reste 
plus que deux theses en presence : 1'une qui a pour elle 
Josephe, et tous les temoignages sacres, a savoir que 
Shehimon a ete crucifie en Judee, dans les memes con- 






— 105 — 

ditions que son frere aine et son frere Jacob; l'autre 
qui s'appuie uniquement sur la supposition et le men- 
songe, et qui n'a pour elle aucun commencement de 
preuve, a savoir que Pierre a ete eveque, autrement dit 
pape, a Rome, pendant vingt-cinq ans. 



Le Mensonge, le Mensonge triomphant et dore 
comme le ventre de Turcaret, c'est ce brillant catafalque 
de Saint-Pierre de Rome dans lequel il n'y a rieu. La 
verite, la Verite vaincue et bafouee, c'est ce trou pro- 
•ond du Guol-golta ou blanchissent les os de Shehi- 
mon. C'est la qu'en creusant nous avons-lrouye non le 
vicaire de Jesus-Christ, mais son sicai^v-':'--'/: j\ 

(l H.P! 



TABLE DES MATlfiRES 



LES ANES DE MENAHEM 

I. Les chrisliens innocents, Tacite inlerpole 1 

!'■ Ncron innocent, Suetone interpolu 1 

HI. Menahera, hcritiec de la Promesse it 

Jv . Les deux An es 14 

v - L'ane de .ludaet lanesse de Balaam 20 

yi. Le Serpent de Dan el Jehoudda Is-Keiiotu 26 

"II. La fable de Samson et la radchoire d'ane 33 

I". Les prodromes de la revolte contre Ncron 40 

IX. Neapolitanus dans le Temple avec Saul 45 

X. Le Roi-chrisl de 819 48 

XI. Menaliema Massada 52 

XII. Eotrt'c de Menahem dans le Temple, les incendies et 

les executions i;") 

LE CHRIST A TETE D'ANE 

!• Siege du haut palais, fuite de Saul 59 

II- Execution du lioi- Christ, fuile d'Eleazar Bar-J air . . CO 

HI. L'Enirfe de Je"sus sur les rines 73 

•». Le Christ asinaire 7g 

V. Le Christ cilloporcus 87 



- 408 — 

VI. Ambassade de Saul a Neron a2 

VII. Sa mort en Bspagoe 97 

VIII. La guerre finale 10° 

IX. La Cine des oiseaux de proie *" 

X. Le regne d'Eleazar a Massada l14 

XI, Le faux scplennat de Jesus M*- 

XII. Labile Vespasieune 1" 

LA CEINTURE DU FRERE JACQUES 

I. La derniete partie des Actes des Apdtres 137 

If. Actes des Apotres, chapitre x.\ I*? 

Imposture n° 9/ ■ La collecte de Paul liu 

Imposture «• 92 : Celebration d'une Ct-nedenuili 

Troas le dimanclie W* 

Imposture n" 93 : Le di scours de Paul a Mi let . . . . liS 

III, Aetes des Apiilres, chapitre xxi 158 

Imposture n" 94 . Dissimulation de la mission de Saul 

aAntioche 15- 

Imposture n" 9$ .- Paul chez Philippe l'Evangeliste. . * 53 

Imposture ?i° 96 : La ceinlure du prophele Agabus. . I 56 

Imposture 11*97 : Paul chez Mnason le Chypriote . . I5 9 
Imposture u" 9$ .- Le revenanl dcSaul devantle reve- 

nant de Jacob senior IGl 

Imposture 11° 99 ; Paul confondu avec !es Nazireens . W? 

Imposture n e 100 : Le coup du frere Jacques .... I6 7 

Imposture a" 101 : La <= confusion » de la Xilophorie. l?j 

Imposture W 102: Le jeu de noms Paulos-Apollos. . 1"?3 
Imposture n" 103 : La conversion de Saul narree par 

Paul 17" 

IV, Acles des Apotres, chapilre xxn I "8 

Imposture n° 104 : Le re tour ;'i Jerusalem apres 

Damas I8i 

Imposture n' I OS ■ La question de droit 182 

Imposture n° I0(> : he centurion legists 183 

Imposture n" t07 ■ Devanl le revenanl du grand- 

pre Ire Ananias 18G 

V, Actes des Apotres, cbapitre ssin 18" 






- 409 - 

Imposture n° IOS : Lfl silence d' Ananias 193 

Imposture n« I OH : Reconversion de Paul en Saul . , 1% 

Imposture »° 110 : 1. 'affaire du haul Palais devant le 
Saint-Esprit 197 

huposture n" It! . La lellre de Lysias 201 

Imposture w 112 .- l.e revenaut de Saiil devant celui 

de Felix 204 

VI. Actes des Apolres, cliapitre XXiv 20G 

Imposture n 1 ' 113 ■■ En attendant Lysias 212 

Imposture u° //.( ,- Enzflnement de la cousine Dru- 

sille 214 

VII, Actes des Apolres, cliapitre xxv 215 

Imposture n° IIS ■ Pest us dans la ceinture du frere 
Jacques 215 

Imposture tt° 1 16 ; Neron dans la ceinture du frere 
Jacques .... 218 

Imposture n" 117 .-Confidence de Festus aux pa- 
rents de Saiil sur le cas de Paul 223 

Imposture n» IIS ■■ Paul devanl les revenants du 

cousin Agrippa el de la cousine Berenice 228 

^III. Actes des Apdtres, chapitre xxvi 230 

Imposture »o tin . Notification de la conversion de 
Saiil a sa familie 230 

Imposture ti° 120 .- Demi-conversion de Festus el 
d'Agrippa 235 

Imposture n° 12! .* Hupture de la ceinture du frere 

Jacques 238 

'X. Ou est passe 1* argent de la collecle ? 241 

X. Que font Jacques et Philippe pour l'Apotre des na- 
tions? 243 

LANCEMENT DU GOGOTHA 

I. Avertissement 249 

II, Acles des Apolres, chapitre xxvu 230 

Imposture »° 122 ' Enzonement du ceinturion Julius. 250 

Imposture n" 123: Sur le cliemin de Saiil 252 

Imposture n° I2i : Myre, arn'*t! changement de vais- 

seau ! 237 



■) 



— 410 — 

Imposture n" 12S .- Le depart ilu Goyotha 263 

Imposture »" I2<> ■ l/anse cle salul. . . 267 

Imposture n* 127 : Tout kin met \ 27- 

Imposture n° 12S . Le sort du Goyotha prirdil pat 

Paul 273 

Imposture n° /ifl ; La date an ni versa ire de la cruci- 
fixion 276 

Imposture n" ISO: La croix re oversea -"9 

Imposture w 131 ; Cene nocturne du 14 nisan . . • '-8: 

Imposture n" 182 ; Les deus-cent soixante-seizc . ■ ™7 

Imposture ?i° /#,? : La lerre hadriatiquc 29* 

Imposture n* iSi : Le sacrifice du Goyotha ..... 29-> 
Imposture it /J.i' . Exploitation desgoym par le ino- 

nopole juif - ' 

HI. Actes desApolres, <bapitre xxvm . 300 

Imposture n a I'M : Le premier pas elicz les Harbarcs. 300 

PAUL MARTYR ET PIERRE PAPE 

I. Imposture ti° 137 : De Malte a Rome avec sejour a 

Pouzzoles 30» 

Imposture n" 138: Paul chez le soldat 31 

Imposture n' 13ft : Paul a i'hutellerie 31 • 

Imposture n' HO : Paul dans ses meubles 31 

II. La priority aposloliquc de Paul a Rome 3 * 

III. Les Lettres romaines de Paul 321 

IV. L'apotht5ose de Pierre pape 33" 

V. Clement, successeur de Pierre 33- 

VI. Laleaende de conciliation 3** 

■ • "lid 

VII. Le souterrain du soldat Martial ■* 

VN1, La litterature naartyrologique 35 

IX. L'au to -aeroplane de Simon le Magicien 35 

X. Remplacemt-nl de Clement par Linus comme succes- 
seur de Pierre 3^ 

XI. « Quo vadis? » 361 

XII. La croix a 1'envers •"> 

XIII. Paul et la resurrection de Palrocle, 3 ^T 

XIV. La decapitation de Paul .... 3 



— 411 — 

XV. Brocleries st-pulerales 377 

XVI. Jongleries avoc Ics corps de Pierre et Pnu] . . , 385 

XVII, Lo dernier cri 389 

XVIII. Les Uemeures de Pierre it Home 399 

ILLUSTRATIONS 

l^c Christ a trie d'due 79 

l.'dne jehouddoldlre .... 83 

Catendrkr romain 85 

Croix amies du Temple de Jerusalem 271 

CARTES 

Carle des operations de 7SS entrc Pontius Pilatus et 

Bar-Jehoudda G4-G5 

Carte de la travcrsee du Goyotha . . . /T,iw ^N- . 253 

-?" , »/« 

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